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Brochure publiée avec le soutien de l’Institut français

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Éditorial page 4Assemblée collégiale page 6Informations pratiques page 8

SÉMINAIRES page 11 Philosophie/Arts et littérature page 11Philosophie/Éducation page 18Philosophie/Philosophies page 20Philosophie/Politique et société page 26Philosophie/Sciences et techniques page 36Philosophie/Sciences humaines page 38

COLLOQUES page 44

JOURNÉES D’ÉTUDE page 49

LES SAMEDIS, débats autour d'un livre page 53

Calendrier des activités page 56Index des responsables page 57 Soutiens page 58Les activités du Collège sur Internet page 58 Obtention du programme page 59

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Éditorial

On te tient à l'écart du tribunal et on t'interdit l'accès des rostres et des comices ? Retourne-toi donc ! Et tu verras d'immenses espaces,

d'innombrables peuples prêts à t'accueillir ! Il te restera toujours plus de terres d'asile que de lieux interdits.

Sénèque, De la Tranquillité de l’âme

Le conseil est prodigué au jeune Serenus, venu à Rome comme on monte à Paris, pour acqué-rir titres et honneurs, mais troublé par la dureté du milieu qu’il découvre – par ce mélange d’agitation et d’immobilité que suscite à toutes les époques la fréquentation des allées du pou-voir, par la manière dont les désirs s’y exacerbent perpétuellement des obstacles et des intriguesqui en entravent le cours. La force de ce conseil tient sans doute à ce que le cosmopolitisme, typique des stoïciens, s’y déploie dans la foulée d’un renoncement désinvolte : il est moins iciquestion de conversion vers soi, de plongée du regard à l’intérieur de l’âme, que d’une rotationdu corps, d’une manière de pivoter si simple et su!sant pourtant à bouleverser toute la pers-pective. D’un coup, le quadrillage d’impossibilités frustrantes, et le piétinement indéfini auquelcelles-ci semblaient vouer la conscience, deviennent les détails chi"onnés d’un tableau ouvert,tableau où les noms obsédants et barrés de l’institution, tribunal, rostres, comices, laissent placeà la pluralité des lieux et des interlocuteurs. Étrange mouvement sur place qui, d’un coup, romptavec le sur-place : on s’échinait tout à l’heure sans succès à rejoindre des postes supposées enviables, on découvre maintenant des espaces où l’on serait le bienvenu. L’interdit ne s’en trouvepas aboli, ni les contradictions résolues – on les dirait plutôt dissous dans un élément si vaste, lemonde lui-même, qu’il leur fait perdre sur le champ leur caractère obsédant.

Peut-être est-ce de cette façon que le Collège est international. Si, historiquement, sa créationavait pour but de désenclaver une philosophie française close sur ses particularismes, il en aconservé une certaine manière de faire traverser les frontières aux problèmes et aux concepts, demanière à en modifier les cadres de compréhension. Cette vocation trans-frontalière, cette façond’organiser la circulation des idées entre espaces et peuples, est particulièrement frappante dansce programme : elle est illustrée, sans exception, par les cinq colloques que le Collège propose cesemestre. S’agit-il de poser le problème des liens entre religion et politique ? On se situera alorsentre Afrique du Nord et Europe (en Tunisie et via une collaboration avec l’O!ce Franco-Alle-mand pour la jeunesse, comme pour marquer la traversée d’une autre frontière) ; ou bien onpoursuivra, à Paris, le dialogue engagé avec l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, en se penchantensemble sur l’épineuse question du théologico-politique. Souhaite-t-on éprouver la capacité du

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théâtre à écrire l’histoire ? On se rendra à la Cartoucherie de Vincennes, pour une rencontre exceptionnelle avec les acteurs d’une école des arts fondée, au Cambodge, dans la foulée de lapièce Sihanouk créée en 1985 par le #éâtre du Soleil. Préfère-t-on se pencher sur la manière dontle XXe siècle a élevé gestes et corps humains au rang de monuments ? On ira à Milan, pour uncolloque interdisciplinaire où dialogueront arts, sciences et littérature. Si l’on se préoccupe, enfin,du destin des Lumières, on assistera aux journées organisées conjointement par le Collège, l’Uni-versité Paris-Est Créteil et l’Université Wuda de Wuhan (Chine) : réunissant spécialistes des pen-sées chinoises et européennes, ces rencontres proposeront des regards croisés de chaque héritageculturel sur son vis-à-vis.

On pourrait ajouter encore bien des éléments à cette liste – ainsi la préparation, pour l’automne,d’une traduction d’articles issus de Rue Descartes en langue arabe, à destination des publics duMaghreb. Il est parfois di!cile de faire entendre, en France, l’importance du lien que le Collègeétablit entre les sphères et les registres de la philosophie (l’enseignement, la recherche, la culture). C’est pourquoi le Collège, suivant le conseil de Sénèque, ne cesse de se retourner : l’accompagner dans ce léger vertige permet, aussi, de se souvenir que la Terre tourne.

Mathieu Potte-BonnevillePrésident de l’Assemblée collégiale (2010-2013)

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Assemblée collégiale 2013-2016

DIRECTEURS DE PROGRAMME EN FRANCE

• Salim Abdelmadjid : Un concept d’Afrique• Isabelle Alfandary : Psychanalyse et déconstruction• Gilles Barroux : Les sources médicales de la connaissance de l’homme• Christophe Beal : Philosophie pénale : approches contemporaines• Ali Benmakhlouf : Le médiéval et le contemporain : logique et langage• Philippe Büttgen : La confession du vrai. Doctrine et politique• Julien Copin : Les aventures de l'universel. Introduction à la logique collective• Luigi Delia : Prison et droits. Visages de la peine• Ghislain Deslandes : Philosophie(s) du management• David Dubois : Des pensées sans penseur ? Polémiques sur le statut du sujet dans le Cachemire médiéval• Safaa Fathy : Le voile de l'immunité : l'Islam après le 11 septembre• Anoush Ganjipour : Deux devenirs pour la philosophie grecque : l'être et la subjectivité entre la philosophie orientale et la philosophie moderne• Marie Gil : La lettre dans les lettres. Lettrisme et littéralisme dans la pensée littéraire• Éric Guichard : L’Internet et l’écriture• Julie Henry : L'éthique en santé relue a! l'aune d'une anthropologie spinoziste : philosophie de l'âge classique et médecine d'aujourd'hui• Franck Jedrzejewski : #éorie des catégories et ontologie plate• Nadia Yala Kisukidi : Universalisme(s) : reprises, critiques et généalogie d'un discours. Autour de Léopold Sédar Senghor, Fabien Eboussi Boulaga et Jean-Marc Ela• Christian Laval : La nouvelle raison de la connaissance à l’époque néolibérale• Jérôme Lèbre : Stations - Ou comment tenir l'immobilité• Anne Lefebvre : Image, invention et création. De Simondon à nos jours• Carlos Lobo : La question de l'espace comme carrefour épistémologique• Seloua Luste Boulbina : La décolonisation des savoirs• Joëlle Marelli : Traduire le peuple et l’exil• Laura Odello : L’appropriation• Claire Pagès : Aux croisements du psychique et du social• Luca Paltrinieri : De la gestion à l'autogestion. Une généalogie politique de l'entreprise• Xavier Papaïs : Magie et sciences humaines

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• Marc Pavlopoulos : La raison pratique en controverses : calcul, régularité, délibération et autonomie• Stéphane Pujol : Retours sur le don : de la bienfaisance et de sa reconnaissance (histoire, philosophie etesthétique d’un couple problématique)• Barbara Safarova : Mirages de soi. Quêtes identitaires et inventions du corps à travers les images des créateurs d’art brut• Emmanuel Salanskis : Nietzsche et la pensée évolutionniste du XIXe sie !cle• Guillaume Sibertin-Blanc : Les modes critiques de subjectivation• Ferhat Taylan : Rationalité mésologique : émergence et transformations• Bruno Verrecchia : Figures atypiques de la subjectivité, autismes et philosophie

DIRECTEURS DE PROGRAMME À L’ÉTRANGER

• Marie-Claire Caloz-Tschopp : Exil, création philosophique et politique. Repenser l’exil dans la citoyenneté contemporaine• Filippo Del Lucchese : Altérité radicale et construction de l'identité dans la culture européenne de la première modernité, XVIIe-XVIIIe sie !cle• Andrew Feenberg : Citoyenneté et capacité d'agir dans une société technologique• Dandan Jiang : L'éthique environnementale et le tournant esthétique dans la perspective du dialoguetransculturel• Luc Ngowet : Les fondements théoriques de la modernité africaine. Pour une phénoménologie de lapensée politique en Afrique• Roberto Nigro : Pratiques de pouvoir et formes de représentation. Fonctions du coup d’état• Soraya Nour Sckell : La justice cosmopolite• Yuji Nishiyama : L’université comme architecture (ir)rationnelle de la philosophie• Andrea Pinotti : Monument. Nonument. Politique de l’image mémorielle, esthétique de la mémoire matérielle• Paolo Quintili : Formes de la rationalité et du jugement des Lumières à nos jours Raison, nature, esprit, corporéité. Perspectives transdisciplinaires• Gabriel Rockhill : Pour une théorie critique de l’art et de la politique• Margit Ru!ng : La communauté, le sens commun et l'église invisible• Fernando Santoro : La Poétique des intraduisibles• Diogo Sardinha : Violence et politique : l’émeute comme forme de mouvement sauvage• Ashley Thompson : Au sujet du non-soi

www.ciph.org/direction.php

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INFORMATIONS PRATIQUES

Ouvertes à tous, destinées à un large public, les activités du CIPh sont en accès libre et gratuit (dans la limite des places disponibles)

Les activités ont lieu* :

Ministère de l’Enseignement supérieur et de la RechercheCarré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris (entrée : 25 rue de la Montagne Sainte-Geneviève)(Métro ligne 10, station Maubert-Mutualité ou RER B, arrêt Luxembourg)

> Salle JA01 – Maurice Allais : Pavillon Joffre (Rez-de-chaussée Bas)> Salle JA05 – Germaine Tillion : Pavillon Joffre (Rez-de-chaussée Bas)

Dans le cadre de Vigipirate, la présentation à l’accueil d’une carte nationale d’identité oud’un passeport, à l’exclusion de tout autre document, est nécessaire pour l’accès aux salles.Nous vous conseillons d’arriver à l’avance.

Bibliothèque Centrale Robert Desnos14 boulevard Rouget de L’Isle, 93000 Montreuil (Métro ligne 9, station Mairie de Montreuil)

> Salle précisée à l’accueil

Bibliothèque Marguerite Audoux10 rue Portefoin, 75003 Paris (Métro ligne 1, station Saint Paul)

> Salle Rez-de-jardin

Bibliothèque Mouffetard-Contrescarpe74-76 rue Mouffetard, 75005 Paris (Métro ligne 7, station Place Monge)

> Salle de lecture au 2ème étage

Centre Parisien d’Études Critiques (CPEC)Le CPEC est en cours de changement d’adresse. Merci de vérifier sur le site du Collège labonne adresse.

> Salle 1> Salle 2

ENS (École normale supérieure)45 rue d’Ulm, 75005 Paris (Métro ligne 7, station Censier Daubenton)

> Salle (s’adresser à l’accueil)

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ENSSIB (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques)17-21 boulevard du 11 Novembre 1918, 69623 Villeurbanne CedexL’itinéraire d’accès à la salle est fléché dès l’entrée de l’institution. (Tramway T1, station Université Lyon 1)

Fondation Calouste Gulbenkian, délégation en FranceCentre Calouste Gulbenkian, 39 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris (Métro ligne 8, station La Tour Maubourg ou ligne 13, station Varenne ou Invalides)

Lycée Henri IV23 rue Clovis, 75005 Paris(Métro ligne 10, station Cardinal Lemoine ou RER B, station Luxembourg)

> Salle des Médailles (au fond à droite de la Cour des externes dans la suite de lacour du cloître, 3e étage)> Salle G006 (dans la suite de la cour du cloître)> Salle Julien Gracq (en face de la Salle des Conférences)> Salle PrM-1.02 (au centre de la Cour des externes dans la suite de la cour ducloître, 1er étage)> Salle PrM-1.03 (au centre de la Cour des externes dans la suite de la cour ducloître, 1er étage gauche)

Maison Heinrich Heine, Fondation de l’AllemagneCité Internationale Universitaire de Paris (CIUP), 27 C boulevard Jourdan, 75014 Paris,contourner la Maison Internationale par la droite et au fond de l’allée. (RER B ou tramwayT3, station Cité universitaire)

> Grande salle

Point Éphémère 200 Quai de Valmy, 75010 Paris(Métro lignes 2, 5 et 7bis, station Jaurès)

> Salle de danse

Théâtre du SoleilCartoucherie de Vincennes, route du Champ de manœuvre, 75012 Paris(Métro ligne 1, station Château de Vincennes, sortie n°6 en tête de train vers la gare d’auto-bus, autobus n°112, arrêt Cartoucherie)

* Les activités qui ont lieu en province et à l’étranger sont précisées dans le programme.

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Toutes les modifications concernant les activités du Collège sont annoncées :Sur le site Internet : www.ciph.org, la lettre d’information

ou à l’accueil : tél. 01 44 41 46 80

Une lettre d’information mensuelle est disponible.Si vous souhaitez la recevoir, merci d’envoyer un courriel à l’adresse suivante

[email protected]

Les bureaux administratifs du Collège sont ouverts au publicdu lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h

Nos locaux se situant au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,se munir d’une pièce d’identité.

La bibliothèque et l’audiothèque sont ouvertesdu lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 16h

(fermé le mercredi après-midi)

COLLÈGE INTERNATIONAL DE PHILOSOPHIE1 rue Descartes - 75005 Paris

Entrée : 25 rue de la Montagne Sainte-GenevièveTél. : 01 44 41 46 80

www.ciph.org — www.facebook.com/ciphilo — Twitter : @CIPh1983

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Zsuzsa BAROSS

« Une forme qui pense » : ou le cinéma selon Jean-Luc Godard

18h30-20h30Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisLun 6 jan : Salle JA01 Maurice AllaisMar 7 jan : Salle JA05 Germaine TillionMer 8 jan, Jeu 9 jan, Ven 10 jan : Salle JA01 Maurice AllaisPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Pourquoi parler encore, encore une fois de Godard ? Le dernier de la dernière grande généra-tion de cinéastes – bien connue, mais à la différence de Derrida, « pas reconnue », et parfoismême gravement méconnue ? À quel besoin ou nécessité même un séminaire consacré à sonœuvre – massive et hétérogène, aussi innovante qu’incorruptible – pourrait-il répondre ?En guise de réponse, le séminaire se tourne vers la dernière et la plus grande période de Godard (de « Histoire(s) de cinéma » à « Film Socialisme ») : un lieu de recherches persistantes et innovatrices qui se traduisent en un cinéma qui à la fois pense et « écrit », interroge et reconstruit ses propres histoire(s), ses rapports à l’Histoire ; qui réfléchit sur lapuissance d’image, la fonction d’archive, son rapport à la main, à l’écriture, à la pellicule, autemps ; qui est à la fois composé (assemblé) d’archives (de fragments, de citations, d’extraitsde film, de photographies, de peintures, de morceaux de musique…) et en train de composer (assembler) une Archive spécifiquement godardienne : un réseau complexe et ouvert, dont les rapports ne cessent de se multiplier cinématographiquement.Les cinq séances abordent ce territoire ouvert et hétérogène, aussi bien que l’échafaudageconceptuel qui le supporte, à partir d’un double héritage fondateur : l’archive projet des « Pas-sages » de Walter Benjamin, le précurseur de Godard, et Mal d’Archive de Jacques Derrida. Lepremier – les concepts de Benjamin : « l’image dialectique », « l’index historique », « un passéqui resurgit dans le présent » – illumine l’archive comme un champ virtuellement toujours déjàcinématographique, productif des événements, des montages virtuels ; le deuxième – l’injonction de Derrida : « À l’avenir, rappelle-toi de te rappeler l’avenir » – inscrit la figure del’archiviste, autant que son travail, dans un registre éthico-politique.

Intervenants :- Lundi 6 janvier : « L’image (re)viendra, au temps de la résurrection »avec Zsuzsa Baross (Associate Professor of Cultural Theory, Trent University, Canada),

SÉMINAIRESPh i l o s o p h i e / A r t s e t l i t t é r a t u re

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12 SÉMINAIRES Philosophie / Arts et littérature

Saad Chakali (critique de cinéma, Observatoire des Images Contemporaines aux AteliersVaran), Marie-José Mondzain (philosophe, directrice de recherche au CNRS) et Eyal Sivan (cinéaste, Associate Professor, University of East London)

- Mardi 7 janvier : Saad Chakali : Une cartographie de l’Archive Godard

- Mercredi 8 janvier : Eyal Sivan : Montage « mon beau souci »

- Jeudi 9 janvier : Zsuzsa Baross : Une forme qui pense

- Vendredi 10 janvier : Marie-José Mondzain : La beauté des images : un engagement politique ?

Jade BOUCHEMIT, Catherine GUESDE et Jean-Philippe PÉNASSE

!e Song Remains the Same ? À l’écoute des musiques électriques

18h30-20h30Ven 18 oct : Salle de danse, Point Ephémère, 200 quai de Valmy, 75010 ParisMar 12 nov, Mar 26 nov, Mar 10 déc, Mar 7 jan, Mar 14 jan : Salle JA01 MauriceAllais, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Séminaire organisé en collaboration avec la revue Oscillations et la revue Volume !

Le rock est un objet mixte tout autant défini par ses dimensions sociale, culturelle et politique quepar sa dimension esthétique. Si celles-là font l’objet d’études dans le champ des sciences sociales depuis une trentaine d’années, la question de celle-ci semble rester en suspens, et la philosophie, lorsqu’elle s’est quelquefois employée à y répondre, a souvent privilégié une essen-tialisation du rock aux dépens de son hybridité et de sa mutabilité caractéristiques. C’est pourtenter d’y remédier que nous souhaitons proposer ici une approche interdisciplinaire des musiques électriques au sens large, où la philosophie – au-delà de la seule ontologie – interrogerales convergences entre formes esthétiques, convictions politiques, préceptes éthiques et modes devie – sans toutefois omettre les apports fondamentaux des sciences sociales en la matière. L’articulation de ces différentes dimensions se fera prioritairement autour de la questionde l’écoute, car celle-ci permet, à notre sens, de prendre en compte les pratiques qui entourent lerock autant que les œuvres rock elles-mêmes, mais aussi d’identifier les modalités selon lesquellesles premières co-constituent les secondes ou en font apparaître des aspects inattendus.

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SÉMINAIRES Philosophie / Arts et littérature 13

Intervenants :- Vendredi 18 octobre : Séance introductive : Boyan Manchev (Université de Sofia, anciendirecteur de programme au CIPh)

- Mardi 12 novembre : Écoute subversiveavec Pierre Arnoux (agrégé de philosophie, professeur du secondaire) et Mathieu Potte-Bonneville (ENS-Lyon, ancien président du CIPh)

- Mardi 26 novembre : Écoute subieavec Peter Szendy (Université Paris Ouest Nanterre) et Vincent Rouzé (Université Paris 8)(sous réserve)

- Mardi 10 décembre : Écoute corporelleavec Catherine Guesde (doctorante Université Paris 1) et Dario Rudy (doctorant EHESS)

- Mardi 7 janvier : Écoute cycliqueavec Iannis Lallemand (artiste, chercheur EnsadLab) et Jean-Philippe Pénasse (co-responsa-ble du numéro Philosophies des musiques électriques, revue Rue Descartes, 2008)

- Mardi 14 janvier : Écoute numériqueavec Jade Bouchemit (rédacteur en chef de la revue Oscillations) et Stephan-Eloïse Gras(doctorante CELSA-Sorbonne et Université Paris 8)

Hélène CIXOUS

« Aérer la chambre du Crime » (IV).Être aussi criminel que possible

9h30-15hGrande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l’Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 ParisSam 16 nov, Sam 14 déc, Sam 11 jan(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Séminaire organisé avec le soutien de la Maison Heinrich Heine.

Voilà le motif et le mobile de la littérature. Faire passer l’air de l’écriture, la rumeur, la rumination, dans la chambre où couve l’assassinat — afin de le sauvegarder. Suis-je le narrateur de Proust je pourchasserai maman, je tournerai autour d’elle, et je me ferai

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14 SÉMINAIRES Philosophie / Arts et littérature

repousser dans l’escalier jusqu’à l’échafaud. C’est ce que je désire et redoute d’un même élanterrifié. Je veux voler un baiser à maman et y gagner mon chastiment.On le sait – le sait-on ? – écrire c’est sans l’avoir voulu oser dire qu’on a tué sa mère, sansl’avoir voulu. C’est elle qui a commencé, songe le poète. Ne nous a-t-elle pas abandonné ? N’a-t-elle pas, l’adorée, éveillé en nous « Les Sentiments Filiaux » qui nous injectent dans lecœur le poison-poème ? Le poète, s’il s’appelle Stendhal comme Rousseau ou Dostoïevskicomme Genet, cherche sans fin « une arme qui tuerait le jeune homme parfait qui m’habiteet m’oblige à donner asile à tout un peuple animal ». Dans la chambre fracassée, où s’attarde en soupirant la Voix de maman, la Vie, nous rappel-lent Hamlet, Proust, oui, la vie, apporte au garçon son présent : fusil, épée, revolver et plume.

On se rappellera donc : Shakespeare : HamletDostoïevski : Les PossédésDerrida : Circonfession ; Abraham, l’autre (dans Judéités) ; États d’âme de la psychanalyseStendhal : La vie de Henry BrulardProust : Jean Santeuil ; La Recherche du temps perduCixous : Chapitre Los

Veronika DARIDA

Mélancolies et manies

18h30-20h30Mer 2 oct, Mer 16 oct : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMer 6 nov : Salle JA01 Maurice Allais,Mer 20 nov : Salle JA05 Germaine TillionPour ce séminaire, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Pourquoi parle-t-on encore de la mélancolie ? Qu’est-ce qui est tellement fascinant dans ce si funestesujet ? En quoi consistent sa magie, son envoûtement, son intérêt renaissant pour les artistes ? Et surtout, quelle nouvelle forme du savoir s’adresse à nous à travers les témoignages des œuvres d’art ? Pour éviter l’abîme de la mélancolie qui nous mènerait vers un deuil profond, nous l’obser-verons conjointement avec son contraire, son « double » imaginaire : c’est-à-dire avec la manie.Ce couple virtuel nous offre la possibilité de regarder non seulement la tristesse et la chute, maisle ravissement et l’envol de l’âme.

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SÉMINAIRES Philosophie / Arts et littérature 15

Tout au long de notre aventure vers les profondeurs et les surcroîts de l’existence humaine,nous utiliserons les approches philosophiques (Saint Augustin, Pascal, Rousseau, Kierkegaard,Benjamin, Cioran, Barthes, Agamben) et psychanalytiques (Freud, Binswanger, Maldiney)pour comprendre ces états ambigus (maladifs ou géniaux, lumineux ou sombres, prophétiquesou démoniaques). Cependant ce sont des artistes qui peuvent non seulement montrer, maisfaire sentir l’expérience existentielle des figures de la folie. Nous n’évoquons que quelques« noms propres » entre ceux qui nous accompagneront et qui nous montreront la direction :- dans le domaine de la littérature : Dante, Donne, Novalis, Nerval, Proust, Duras ;- dans le théâtre : Euripide, Sénèque, Büchner, Kleist, Koltès, Lagarce ;- dans la peinture : Dürer, Michel-Ange, Lorrain, Friedrich, Chirico, Balthus ;- dans la musique : Gesualdo, Monteverdi, Purcell, Gluck, Schubert, Schumann.

Florence DUPONT

L’antiquité, territoire des écarts (II)

18h30-20h30Centre Parisien d’Études CritiquesJeu 17 oct, Jeu 7 nov, Jeu 21 nov, Jeu 5 déc, Jeu 19 déc, Jeu 9 jan, Jeu 23 janLe Centre Parisien d’Études Critiques est en cours de changement d’adresse.Merci de vérifier la bonne adresse sur le site du Collège.

Séminaire organisé en collaboration avec ANHIMA UMR 8210 (Anthropologie et Histoire desMondes Antiques), l’Institut des Humanités de l’Université Paris-Diderot et avec le soutien duCentre Parisien d’Études Critiques.

Ce projet pour 2013-2014, est la suite du projet « Antiquité, territoire des écarts 2012-2013 ».La problématique n’a pas changé, en voici les grandes lignes. L’Antiquité aussi bien grecque que romaine a longtemps servi d’origine à notre civilisationoccidentale. Ses défenseurs comme ses détracteurs avaient placé l’Antiquité au centre de l’iden-tité européenne à laquelle elle apportait modèles et normes. La révolution anthropologique achangé cette situation. Un nouveau rapport à l’Antiquité a fait irruption vers les années 1960,à l’initiative de Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet qui ont excentré l’Antiquité en situant les cultures anciennes parmi les cultures exotiques, celles des ethnologues et des anthropologues. Ils ont rompu le fil de l’évolution menant de l’Antiquité à l’Europe — et enparticulier la France — moderne et contemporaine, l’une n’étant intelligible que par l’autreet réciproquement. Les sociétés anciennes ne sont pas pour autant devenues des ailleurs comme les autres. Ellessont omniprésentes dans l’imaginaire contemporain. Une fois critiquée par l’anthropologie et

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16 SÉMINAIRES Philosophie / Arts et littérature

excentrée, l’Antiquité permet de travailler de l’intérieur la civilisation occidentale, pour en fissurer la soi-disant unité. Faire l’anthropologie de Rome et de la Grèce n’est plus seulementfaire « l’inventaire des différences ». Si les Grecs et les Romains sont nous, ils sont aussi autreset nous héritons de leur altérité. Ils sont une altérité incluse.De nombreux chercheurs ont illustré cette démarche dans les différents domaines. Ce semestre seront invités outre des chercheurs en sciences humaines, un médecin-psychiatre.En outre, faisant un écart de plus nous regarderons une Antiquité multiple, telle qu’elle étaitappréhendée à la Renaissance et à l’âge classique.

Intervenants :- Jeudi 17 octobre : Florence Dupont (Université Paris-Diderot) : Introduction à la secondeannée du séminaire : À chacun ses écarts

- Jeudi 7 novembre : Vivien Longhi (Université Paris-Sorbonne) : De la krisis dans la méde-cine et la philosophie éthique et politique grecques à la notion moderne de « crise » : réflexions surun écart

- Jeudi 21 novembre : Claude Calame (EHESS) : Sappho aux prises avec le genre, le genre auxprises avec Sappho

- Jeudi 5 décembre : Marie Saint Martin (Lycée de Douai) : Barbarie antique, barbarie gothique : d’Eschyle à Shakespeare, le « génie antique » comme clé du renouveau sur les scènes européennes de la fin du XVIIIe siècle

- Jeudi 19 décembre : Thibaud Lanfranchi (École Française de Rome) : La République romaineétait-elle républicaine ?

- Jeudi 9 janvier : Violaine Sébillotte (Université Panthéon-Sorbonne) : Réceptions modernes etfonctions antiques des « mythes » : les historiens face aux Amazones

- Jeudi 23 janvier : Marc Valleur (psychiatre, directeur de l’Hôpital Marmottan) et Jean-François Cottier (Université Paris-Diderot) : Les Anciens pouvaient-ils être « addicts » ?Réflexion contemporaine pour une histoire des addictions

Pour l’adresse du CPEC, consulter le site du Collège www.ciph.org

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SÉMINAIRES Philosophie / Arts et littérature 17

Jean-François POIRIER et Jean-Loup THÉBAUD

Georg Simmel ou l’inquiétante étrangeté du moderne

19h-21hSalle PrM-1.02, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisMar 8 oct, Mar 5 nov, Mar 3 déc, Mar 21 jan, Mar 28 jan

Nous aborderons au cours de ce séminaire l’œuvre de Simmel, qui comporte de multiples facettes, sous l’angle exclusif du moderne. Et de son inquiétante étrangeté. Nous le ferons enexaminant ce qu’ont fait de son « héritage » deux Allemands qui assistèrent à son séminaire etfurent sous le charme de ce penseur, mi-philosophe mi-sociologue, qui avait su comme nulautre capter l’air du temps nouveau : Siegried Kracauer et Walter Benjamin.Cette modernité était stupéfiante à plus d’un titre. Kracauer a insisté, dans son étude sur leroman policier, sur la distorsion qu’elle imposait à la conscience de ceux qui vivaient sous sonrégime : le détective se fait fort de dénouer, de dévider par le räsonieren le fil de l’enquête quinous mène avec assurance au coupable. Mais la Vernunft (raison) n’y trouve pas son compte.Pas de fil d’Ariane pour le guider. Dans le moderne, tout est biaisé, tout est autre que ce qu’ilest, tout est en trompe-l’œil et la lumière qui éclaire la scène n’est ni le soleil de l’aurore grecqueni celui de l’Aufklärung, son spectre est plutôt celui de la lumière zénithale des passages parisiens, que Walter Benjamin, autre auditeur illustre de Georg Simmel, découvre, dans lespassages couverts qui donnent à voir la « promesse de bonheur » de la modernité : entièrementnouvelle et déjà entièrement figée par une espèce de sortilège. Nous aborderons enfin le rapport qui nous paraît relever d’une étrange distorsion chez Simmel entre sa perception de la modernité (dont il voit mieux que tout autre les traits caractéristiques : la vitesse, la fragmentation, le temps compté et calculé, l’instabilité, la nervosité) et son « esthétique ». La mesure de son esthétique c’est Rodin. Mais Rodin, ce n’estpas la vitesse, ni vraiment le moderne. C’est Stephan George, mais Stephan George, ce n’estpas la beauté convulsive. Il ne voit ni « Andromaque, je pense à vous », ni le futurisme. Nousnous demanderons s’il est possible, ou non, de sentir le moderne à la française (Baudelaire,Rimbaud) et, conjointement, de le penser à l’allemande (Simmel, Kracauer, Benjamin).

Intervenants :- Mardi 3 décembre : Andrea Borsari (professeur d’esthétique au Département d’Architecturede l’Université de Bologne et directeur adjoint d’« Iride ») : La « loi du contraste » et la penséeantinomique de Georg Simmel- Mardi 28 janvier : Otthein Rammstedt (professeur émérite de sociologie et responsable del’édition des œuvres complètes de Simmel) : Georg Simmel et le moderne

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SÉMINAIRESPh i l o s o p h i e / Éd u c a t i o n

Emiliano FERRARI

La philosophie de l’ordinaire de Montaigne à Cavell (II).L’exercice spirituel

18h30-20h30Mar 19 nov : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMar 26 nov : Salle PrM-1.02, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisMar 3 déc : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV,Mar 10 déc, Mar 17 déc, Mar 7 jan, Jeu 16 jan, Ven 24 jan : Salle PrM-1.02,Lycée Henri IVPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Séminaire organisé en collaboration avec l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL, EA 4187).

Pourquoi ne pas réaliser votre monde ?Ralph Waldo Emerson

La vision de la philosophie comme exercice spirituel, telle qu’elle a été valorisée par Pierre Hadot enrapport aux discours philosophiques de l’Antiquité, sera le fil conducteur du séminaire. Il s’agirad’évaluer notamment la pertinence moderne et contemporaine de la notion d’exercice spirituel, entant que solidaire de la philosophie de l’ordinaire depuis Montaigne jusqu’à Cavell. À partir de laconviction que la philosophie n’est pas une activité purement spéculative et théorisante, nous tâcherons d’explorer les façons par lesquelles la pensée philosophique, depuis l’époque moderne, s’estédifiée dans un rapport étroit avec la dimension vécue de l’ordinaire. Ainsi, elle a pu valoriser toutesles possibilités que lui offrait la tradition de l’exercice spirituel, en tant que transformation pratiquede la vision du monde et de la personnalité (perfectionnisme moral). On pourra considérer comment les formes littéraires de l’expression d’une pensée (l’essai, le traité, la méditation, lamaxime…), engagent toujours une certaine représentation de la philosophie et de la manière parlaquelle celle-ci peut prétendre à décrire, former et transformer notre vie (il suffit de penser aux œu-vres de Montaigne, de Descartes, des Moralistes français, de Rousseau, d’Emerson, etc.). Il s’agirade comprendre ensuite comment l’exercice spirituel, par les activités psychiques qu’il mobilise (ju-gement, imagination, mémoire, perception), permet à la pensée d’agir réellement sur notre vie. Laphilosophie de l’ordinaire vise à une intelligence de la vie qui n’échoue pas « à la preuve de l’action »(Montaigne), selon une attitude que nous retrouvons dans le courant pragmatiste américain, pourlequel les concepts philosophiques sont à évaluer en rapport à leurs effets sur notre vie et sur notre

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aptitude à agir d’une façon pertinente et épanouissante. On s’arrêtera enfin sur les transformationshistoriques de l’« exercice spirituel », pour réfléchir aux rapports entre la philosophie et les formescontemporaines de l’exercice (le voyage, le cinéma, la littérature…), ce qui nous amènera à repenser la vieille idée d’éclectisme, mal vue depuis toujours, mais qui pourrait être appropriée pour appréhender le rapport entre l’individu et la pratique philosophique dans notre société.

Intervenants :Mardi 19 novembre :- Emiliano Ferrari (Université Lyon 3 - IRPhiL) : Présentation du séminaire- Xavier Pavie (chercheur-associé à l’Institut de recherches philosophiques, Université Paris Ouest,enseignant a l’ESSEC) : Exercices spirituels, de l’Antiquité au contemporain : se confronter à l’ordinaire

Mardi 26 novembre :- Emiliano Ferrari : « La plus ordinaire recepte aux maladies de l’ame » : la « diversion » commeexercice spirituel chez Montaigne

Mardi 3 décembre :- Emiliano Ferrari : Contre la tyrannie des livres : Emerson et l’exercice de la « lecture créative »

Mardi 10 décembre : - Frédéric Lelong (Université de Neuchâtel) : Les exercices de l’honnête homme et la conduite dela vie chez Descartes

Mardi 17 décembre :- Daniele Lorenzini (Université Paris-Est Créteil, Sapienza Università di Roma) : Les exercicesspirituels comme techniques de l’ordinaire chez Cavell, Foucault et Hadot- Sandra Laugier (Université Paris 1) : Langage ordinaire et perfectionnisme moral

Mardi 7 janvier :- Olivier Guerrier (Université Toulouse II-Le Mirail, IUF) : Foucault, Montaigne et les exercicesspirituels humanistes

Jeudi 16 janvier :- Jean-Charles Darmon (Université de Versailles, IUF) : Entre exercices spirituels et esthétiques dudivertissement : remarques sur quelques variations de la pensée morale entre Age Baroque et Lumières- Emmanuel Bury (Université de Versailles) : Pensée de la morale, entre trait d’esprit et exercicespirituel, de La Rochefoucauld à La Bruyère

Vendredi 24 janvier : - Emiliano Ferrari : Philosophie et exercices spirituels dans la société contemporaine (littérature,sport, voyage, cinéma)

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SÉMINAIRESPh i l o s o p h i e / Ph i l o s o p h i e s

Pierre CAYE, Philippe HOFFMANN, Christian JAMBET et Stéphane TOULOUSE

Atelier néoplatonicien

17h-20hÉcole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 ParisLun 14 oct, Lun 18 nov, Lun 16 déc, Lun 20 jan(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Séminaire organisé dans le cadre de la convention avec l’École normale supérieure, en collaborationavec l’EHESS (Master Arts et langages), l’EPHE (V° section : sciences religieuses) et le CNRS(Centre Jean Pépin UPR 76 du CNRS).

Le néoplatonisme constitue non seulement la synthèse la plus ambitieuse et la plus profondede près de dix siècles de philosophie antique, mais il apparaît aussi comme la matrice de la métaphysique occidentale. Car le néoplatonisme contribue à la constitution des philosophiesnon seulement du fondement, mais aussi de la substance et du système, se situant ainsi enamont de leur bifurcation. Et c’est pourquoi il constitue toujours une ressource précieuse dèsqu’il s’agit de questionner la philosophie dans son frayage généalogique. Pourtant, son importance métaphysique apparaît singulièrement sous-estimée. À cet égard on ne peut quenoter la situation paradoxale des études néoplatoniciennes : même si l’on assiste aujourd’huià un net regain d’intérêt de la recherche historique à son sujet, on constate néanmoins que lenéoplatonisme est le grand oublié de notre philosophie contemporaine qui n’hésite pourtantpas à sa référer à la tradition antique : Marx cultive Épicure, Nietzsche les pré-socratiques,Heidegger Aristote, Deleuze le stoïcisme, etc. On ne peut que constater son absence dans cedialogue que la contemporanéité entretient avec l’antiquité. C’est que le néoplatonisme estconsidéré comme une philosophie du fondement, comme l’ontothéologie par excellence,philosophie jugée en tant que telle obsolète, insusceptible en particulier de penser la dialec-tique de l’être et du devenir. Cette interprétation néglige cependant ce qu’implique et signifie l’inconvertibilité de l’être et de l’un, autrement dit la différence hénologique qui estévidemment un marqueur fort et évident du néoplatonisme par rapport aux doctrines qui leprécèdent et qui lui succèdent.L’atelier se donnera pour tâche de montrer dans quelle mesure le néo-platonisme, jusque dansce qu’il a de plus singulier dans l’histoire de la philosophie, continue d’innerver par des voieslatentes la situation philosophique contemporaine et de nourrir la réflexion sur un certain nombre de problèmes sensibles du questionnement contemporain. Cette année l’atelier seconsacrera aux grandes notions métaphysique du néoplatonisme, l’un, la procession, l’intellect, la puissance, la causalité, la matière, etc., et nous conduira à questionner

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l’opérativité de la métaphysique dans le travail de la pensée. C’est la raison pour laquelle nous débuterons comme l’année dernière par une table ronde, mais qui cette année aurapour thème : « Quoi faire de la métaphysique ? Pourquoi faire de la métaphysique ? »

Intervenants : - Lundi 14 octobre : Table ronde : Quoi faire de la métaphysique ? Pourquoi faire de la métaphysique ?avec Gwenaëlle Aubry, Guilhain Casas, Pierre Caye, Philippe Hoffmann, Christian Jambet, Xavier Papaïs, Stéphane Toulouse, Frédéric Worms.

- Lundi 18 novembre : Néant, négativité, théologie négative

- Lundi 16 décembre : La différence hénologique

- Lundi 20 janvier : L’Intellect

Intervenants : Gwenaëlle Aubry, Luc Brisson, Guilhain Casas, Pierre Caye, Philippe Hoffmann, Christian Jambet, Laurent Lavaud, Alain Lernould, Xavier Papaïs,Alain Petit, Stéphane Toulouse, Anca Vasiliu, Frédéric Worms.

Pour plus d’informations :http://upr76.vjf.cnrs.fr/ et [email protected]

David DUBOIS

Des pensées sans penseur ? (IV)Le corps, objet ou sujet ?

18h30-20h30Centre Parisien d’Études CritiquesLun 7 oct, Jeu 10 oct Le Centre Parisien d’Études Critiques est en cours de changement d’adresse.Merci de vérifier la bonne adresse sur le site du Collège(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Séminaire organisé avec le soutien du Centre Parisien d’Études Critiques.

Nous avons vu que la Reconnaissance (pratyabhijña) propose un non-dualisme qui intègrel’action et le désir. La conscience est un acte substantiel, non une entité purement transcen-

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dante. Mais quelle est la place du corps dans ce dispositif ? Toutes les autres doctrines qui mettent en valeur la conscience au sein d’une sorte d’idéalisme,dévalorisent le corps. Ceci se vérifie aussi bien en Inde que dans les traditions occidentales.Qu’en est-il dans la Reconnaissance ?Nous verrons que les thèses des philosophes Abhinavagupta et Utpaladeva (vers l’An mille, Cachemire), sont, ici encore, hautement originales. De fait, on ne trouve pas chez eux de rejetdu corps au nom d’un idéal posé comme transcendant. Au contraire, le corps est célébrécomme moyen (upaya) d’accès à la conscience, à l’émotion esthétique et à une forme d’im-mortalité. En plus de cette éthique du salut par le corps, on trouve une thèse explicitement pa-radoxale : le corps est la conscience, la conscience est corps. Que signifie cette énigme ?Comment le corps peut-il être à la fois objet pour la conscience et conscience ? Réfléchir surun choix de textes concernés par ce problème nous permettra de mieux comprendre le statutde l’objet et la thèse selon laquelle la conscience ne peut être objectivée, idée centrale dans laReconnaissance, mais prise en un sens subtilement différent des autres philosophies de l’Inde.Enfin, ce sera le moment de commencer à examiner les manières dont la pensée de la Reconnaissance entend incarner ses conclusions dans les domaines de l’éthique, de l’esthétique et du politique. Autrement dit, nous serons amenés à nous pencher sur les liensde cette pensée avec le courant culturel qui s’en inspire sans s’y réduire : le tantrisme.

Pour l’adresse du CPEC, consulter le site du Collège www.ciph.org

Pierre-Philippe JANDIN

L’esprit à bout de sou$e

18h30-20h30Mer 4 déc, Mer 11 déc, Mer 18 déc, Mer 15 jan, Mer 22 jan : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMer 29 jan : Salle des Médailles, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

S’il ne nous est plus permis d’espérer le bonheur, la justice ou le salut, que nous reste-t-il ?Le commerce des livres ne manque pas de pourvoir les perplexes ou les désespérés en traitéset manuels de « savoir-vivre malgré tout » ; les morales édifiantes sont au goût du jour. D’oùun quotidien « où le “spirituel” semble devenu si absent, si sec ou si frelaté ». Ne pourrait-on pas alors se mettre en quête d’« une allure de l’esprit pour notre temps » (J.-L. Nancy,L’Adoration, quatrième de couverture) ?L’adoration, le geste de la raison déclose est la réponse

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proposée par l’auteur. Pour comprendre son enjeu, la confrontation avec les notions d’« es-prit », de « spirituel » et de « spiritualité » (plus tardive) ne peut être esquivée. Il faut être at-tentif à ce que suggère l’étymologie : la distinction et la proximité de l’esprit et du souffle.Nous suivrons tout d’abord la voie qui mène du souffle à l’esprit, de l’esprit à l’esprit saint, au-trement dit de la Genèse au De Trinitate d’Augustin, en passant par le « pneumatisme » dePaul et les travaux du concile de Constantinople I qui reconnut la divinité de l’esprit saint.On se demandera pour quelles raisons les grands mystiques des trois monothéismes sont sollicités dans une réflexion sur l’adoration ; quelle est l’originalité de leur expérience ? On remarquera qu’au sein même de l’enseignement des établissements ecclésiastiques, on distingue la théologie dogmatique, la théologie morale et la théologie spirituelle ; cette distinction « pédagogique » devra être questionnée car elle a pu tourner à l’affrontement violent.Enfin, si nous voulons penser l’adoration dans sa proximité du « spirituel » tout en préservantson originalité, nous serons amenés à nous éloigner de l’esprit pour nous rapprocher du souffle des corps. L’adoration « modalisée d’un souffle » nous adresse les uns aux autres avanttoute parole chargée de signification ; les existants ont, en commun, la responsabilité de leursouffle pluriel. Être ensemble : parce que, avant tout, ils « con-spirent ».

Intervenant :- Jean-Luc Nancy (professeur émérite à l’Université Marc Bloch de Strasbourg) : Péchercontre l’Esprit

Laura ODELLO

Impouvoir et violence : Derrida et la souveraineté

18h30-20h30Mar 12 nov : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMar 19 nov : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesMar 26 nov : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des SciencesMar 3 déc : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesMar 10 déc : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des SciencesMar 17 déc : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesMar 7 jan : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisMar 14 jan : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des SciencesPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

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Le séminaire se propose d’interroger la notion derridienne de souveraineté ou d’ipséité souveraine, à savoir ce que Derrida définit, tout au long de l’histoire de la métaphysique occidentale, comme le pouvoir qu’a tout sujet d’être soi-même.Bien qu’il s’agisse d’une figure relativement tardive dans la pensée de Derrida, la souverainetéainsi caractérisée aura toujours été l’objet même de la déconstruction, en tant que décons-truction du pouvoir. On précisera les attributs qui, dans le texte métaphysique, sont essentiellement liés à la souveraineté (auto-affection, immunité, logocentrisme, autonomie…)et que Derrida, depuis ses premiers textes, a sollicités et mis à l’épreuve d’une lecture critiqueet déconstructive, au nom d’une « force faible » ou d’une « inconditionnalité » de l’autre.Toutefois, on s’attardera également autour de la figure énigmatique du Walten, qui traverse defaçon insistante le dernier séminaire de Derrida (La Bête et le souverain) et qui semble réinvestirautrement le concept même de souveraineté. La super- ou hyper-souveraineté du Walten, dontDerrida explore le puissant lexique présent dans le texte heideggerien, semble en effet nommer quelque chose qui ne se réduit plus à l’ordre d’une souveraineté théologico-politiquedont Derrida a montré qu’elle est depuis toujours en déconstruction. On tentera dès lors d’interroger la « force » excessive de ce Walten que Derrida définit comme souveraine au-delàde la souveraineté.

Élisabeth RIGAL

Atelier Wittgenstein (II)

18h30-20h30Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisJeu 14 nov, Jeu 12 déc : Salle PrM-1.02Jeu 16 jan : Salle PrM-1.03(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Dans le prolongement de l’analyse des outils conceptuels forgés par Wittgenstein (« jeu delangage », « histoire naturelle », « formes de vie », « image du monde ») qui était l’objet du sé-minaire de l’an passé, Atelier Wittgenstein (II) se propose de déterminer les tenants et aboutis-sants du tournant « pour ainsi dire anthropologique » pris autour des années 1935, dans lesillage du fameux argument « argument du langage privé ». Il s’agira, cette année, de mettre l’accent, non plus sur les jeux « primaires », mais sur les jeuxde langage dits « complexes », en se focalisant sur le paradoxe de l’usage — c’est-à-dire sur « lefait fondamental » que, lorsque nous suivons les règles, « les choses ne se passent aucunementcomme nous l’avions supposé », et en explorant les différentes analyses proposées par les textesdes dernières années de deux expériences singulières que Wittgenstein tient pour la clef des

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questions esthétiques : l’expérience du « voir comme » (Seherlebnis), et celle de l’« entendrecomme » (Bedeutungserlebnis).Nous montrerons que le paradoxe de l’usage témoigne de l’irréductibilité de la question des« formes de vie » à celle de l’« histoire naturelle » — autrement dit, du « pratique » au « prag-matique » –, et qu’il permet au tout dernier Wittgenstein d’esquisser une critique avant la lettre des tentatives de naturalisation de l’« esprit ». Et nous montrerons aussi que les analysesde la Seherlebnis et de la Bedeutungserlebnis mettent à découvert ce que l’on pourrait nommerla face sensible du sens, et que leur enjeu fondamental est d’établir que le « sens du monde »que le Tractatus croyait transcendant au monde est en réalité à chercher à la croisée de deuxconcepts de sens : le sens tel qu’il est stipulé par les règles des jeux de langage (i.e. le senscomme contenu immanent au penser) et le sens comme sentir.

Intervenant :- Jeudi 16 janvier : Paul Audi (agrégé et docteur en philosophie. Derniers ouvrages publiés : Qui témoignera pour nous ? et L’Affaire Nietzsche, Verdier) : Éthique et esthétique :points de croisement

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SÉMINAIRESPh i l o s o p h i e / Po l i t i q u e e t s o c i é t é

Gérard BRAS

Les ambiguïtés du peuple.Pour une histoire conceptuelle du peuple dans la modernité politique

18h30-20h30Centre Parisien d’Études CritiquesJeu 10 oct, Jeu 17 oct, Jeu 14 nov, Jeu 28 nov, Jeu 16 jan, Jeu 23 jan, Jeu 30 jan Le Centre Parisien d’Études Critiques est en cours de changement d’adresse.Merci de vérifier la bonne adresse sur le site du Collège.

Séminaire organisé avec le soutien du Centre Parisien d’Études Critiques.

N’appréhendez pas [...] que le peuple vous [...] manque : si vous abattez la tyrannie, doutez-vous que ce peuple,

qui baise à présent sa chaîne, ne s’accoutume bientôt de même à la liberté ?

Vauvenargues

Comment identifier le peuple ? Par le nombre (la masse, la majorité) ? Par le « général » (in-térêt général, volonté générale) ? Par le commun (l’être-ensemble, ce que l’on a en partage) ?Chacun de ces critères échoue isolément à rendre compte de cet être collectif dont la philosophie politique moderne fait cependant la source de toute souveraineté, le sujet de droitde l’action politique et celui qui est sujet à la loi. Sujet aux deux sens du mot. Cette ambiguïtése double d’une autre, solidaire des trois sens, politique, social et ethnique, dont le mot est porteur. Dans l’histoire des deux derniers siècles le concept de peuple a été le lieu et l’enjeu depolémiques qui avaient pour but de le déterminer en réalisant la synthèse entre ses trois sens,sans doute toujours hantée par « le peuple de la révolution » (Michelet). En faisant fond surles questions théoriques que pose l’identification du peuple, le séminaire se proposera de menerl’enquête sur différents discours théoriques et politiques (par exemple : Rousseau, Mirabeau,Robespierre, Hegel, Michelet, Freud, Gramsci, de Gaulle, etc.) que l’usage du terme a contri-bué à configurer conceptuellement, de façon toujours précaire. Ce sont les apories d’une telleidentification qui seront privilégiées, afin de tenter de comprendre éclipses et retours au grandjour dont ce concept est régulièrement l’objet. En même temps, une partie de ces discours tentent de « donner voix » au peuple, voire de seprésenter comme la voix des sans voix (Michelet), ou se présentent comme un parler au nomdu peuple. Il s’agira de rendre compte de ces parler au nom de, en empruntant aux analyses deDesanti (Un destin philosophique) pour essayer de démêler moment constituant d’une puissancecollective et usurpation voire servitude.

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Intervenants :- Jeudi 28 novembre : Bruno Bernardi (CNRS, ancien directeur de programme au CIPh)- Jeudi 16 janvier : Bruno Karsenti (EHESS) : À propos de « Moïse et l’idée de peuple », Cerf

Pour l’adresse du CPEC, consulter le site du Collège www.ciph.org

Florianne GANI

Le narcissisme et la culture moderne

18h30-20h30Mer 9 oct, Mer 6 nov, Mer 27 nov : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMer 11 déc : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesMer 8 jan : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences,Mer 29 jan : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Y a-t-il une mutation du sujet aujourd’hui ? De nombreux phénomènes dans notre culture mo-derne renvoient à un culte du moi inédit appelé « narcissisme ». Ce séminaire constitue unetentative de critique pour saisir ses causes et ses conséquences.Il s’agit donc d’analyser ses conditions historiques d’émergence à partir de la démocratie et de l’individualisme pour comprendre ce qui le spécifie. Certains auteurs comme Marcel Gauchet, Christopher Lasch, Gilles Lipovetsky, Alain Ehrenberg, Charles Taylor, Jean-Pierre Lebrun, Robert Castel ont mis en avant des caractéristiques de cet homme centré surlui-même. Il faudrait reprendre ces analyses philosophiques, sociologiques et psychanalytiquespour comprendre ce que le narcissisme engendre comme manière originale d’être-au-monde. Le narcissisme permet de nommer le plus souvent ce qui peut être interprété comme un symp-tôme d’un « malaise de la modernité » et il est alors décrit comme un effet pathologique de lalogique individualiste exacerbée. Mais on peut se demander s’il ne pointe qu’une faillite, uneimpasse de l’individualisme ou s’il ne révèle pas une défaillance de ce modèle du sujet. La gé-néalogie de cette notion met en évidence la spécificité du phénomène par rapport au souci desoi, à l’amour de soi, à l’orgueil, à l’égoïsme. En cela, le narcissisme permet d’examiner la culture moderne habitée par l’idéal d’authenticité et nourrie d’une conception du sujet commeindépendance ou autonomie. Il révèle alors la vulnérabilité du sujet car le Narcisse modernene renvoie pas à un moi glorieux, mais plutôt à un moi replié pétri d’un fantasme de toute-

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puissance et d’autosuffisance mortifères faisant fond sur une impuissance fondamentale.En effet, la transformation de la subjectivité par le libéralisme suscite une fragmentation dusocial où les liens entre les hommes se réduisent et cet isolement donne lieu à un moi appauvri. C’est pourquoi, le phénomène moderne du narcissisme invite aussi à réfléchir surl’importance du lien social pour fonder une politique destinée à une communauté déliée.

Bibliographie :Robert Castel : Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi, Hachette, 2005Dany-Robert Dufour : L’Individu qui vient... après le libéralisme, Denoël, 2011Alain Ehrenberg : L’Individu incertain, Calmann Levy, 1995Marcel Gauchet : La Démocratie contre elle-même, Gallimard, 2002Christopher Lasch : La Culture du narcissisme (1979), Flammarion, 2007Gilles Lipovetsky : L’Ère du vide, Gallimard, 1983Charles Melman et Jean-Pierre Lebrun : La Nouvelle économie psychique, Erès, 2009Charles Taylor : Malaise de la modernité (1991), Cerf, 2002

Intervenants :- Mercredi 6 novembre : Jean-Luc Nancy (philosophe) : L’autre Narcisse- Mercredi 29 janvier : Hélène L’Heuillet (philosophe et psychanalyste) : Narcissisme et psychanalyse

David gé BARTOLI et Sophie GOSSELIN

La souveraineté du dehors II : l’être-avec du Collectif

18h30-20h30Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisVen 22 nov : Salle TRD01Ven 29 nov, Ven 6 déc, Ven 20 déc, Ven 10 jan, Ven 24 jan : Salle PrM-1.03

Séminaire organisé en collaboration avec les Éditions Dehors.

Ce séminaire poursuit le travail engagé en 2012 en explorant plus avant les modalités sensibles et affectives qui articulent l’être-avec du Collectif. Il s’agit de penser la nature de cet être-avec par-delà le partage anthropocentrique entre humainet non-humain ou entre culture et nature. La problématique du Collectif nous permet derompre avec le concept politique de « société » qui présuppose et reconduit la domination deshommes sur les êtres non-humains. Elle nous engage à repenser les rapports entre la multipli-cité des êtres qui participent d’un Collectif : humains, animaux, végétaux, minéraux, ancêtres,

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esprits, etc. Penser ces rapports, c’est moins tenter d’identifier la nature de chacun des êtres àl’intérieur d’une organisation qui trouverait son fondement dans l’arché d’une loi générale,que de déployer les possibilités et modalités de rencontre par où s’ouvre un devenir collectif.Ce qui, dans la rencontre, se trouve mis en partage entre les êtres, par-delà leurs différences,tient du sensible. L’être-avec articule l’espacement d’un Commun, d’un « quelque chose » quipasse entre les êtres et rend possible un partage du sensible. Les modalités et modalisations deces passages forment la singularité d’un Collectif. Celui-ci n’est pas réductible à l’ensembledes échanges comptables, objectivables ou perceptibles. Il tient d’abord dans la multiplicité descirculations imperceptibles qui le traversent : ambiance, tacite, transport d’affect, imagina-tion. Par-delà la « communauté des amants » ou des « amis », une aimance surgit dans et à travers la transformation mutuelle et incessante des corps qui composent un Collectif. Cette réflexion sera l’occasion de traverser différentes pensées et expériences, en passant parl’anthropologie (la dividuation chez les Mélanésiens ou la visite chez les Na de Chine), par lespensées de la communauté (Canetti, Nancy, Blanchot, Derrida, Agamben...), par l’explorationdes inventions érotiques (Sade, Annie Lebrun, Bataille, Wittig...), ou les réflexions sur le fétichisme (Marx, Freud...).

Seloua LUSTE BOULBINA

La créolisation est-elle une décolonisation ?

18h30-20h30Centre Parisien d’Études CritiquesJeu 21 nov, Jeu 5 déc, Jeu 16 jan, Jeu 30 jan Le Centre Parisien d’Études Critiques est en cours de changement d’adresse.Merci de vérifier la bonne adresse sur le site du Collège.(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Ce séminaire organisé en collaboration avec le CSPRP (Université Paris Diderot), l’Institut duTout-Monde, et avec le soutien du Centre Parisien d’Études Critiques.

Le séminaire explorera cette interrogation pendant deux semestres.« J’appelle créolisation la rencontre, l’interférence, le choc, les harmonies et les dysharmonies entreles cultures. ». Par ces mots, Edouard Glissant fait de la « créolisation » une décontinentalisation,qu’il nomme archipélisation, et qu’il corrèle à ce qu’il appelle « tout-monde ». Le monde entier, pourlui, se créolise et s’archipélise.La proposition est si séduisante qu’elle en est presque devenue parole d’évangile. Ainsi, HansUlrich Obrist, un intellectuel nomade de l’art contemporain, suit un rite singulier : il lit tous lesmatins, depuis quinze ans et pendant quinze minutes, des textes d’Edouard Glissant. Peut-être

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l’art contemporain est-il, par son imprévisibilité, la scène de la créolisation par excellence tant ils’affranchit de l’identité. Sur le plan linguistique et littéraire, la créolisation est un (ré)assem-blage d’éléments hétérogènes formant langue. « Écrire la parole donnée » : Patrick Chamoiseau,par exemple, qui a commencé par publier en créole, appartient à la révolution esthétique de lacréolité, conçue comme un « agrégat interactionnel ou transactionnel ». La littérature, fût-elle enpays dominé, s’émancipe ainsi de l’emprise impériale et de la colonisation de l’imaginaire.On peut soutenir, en pensant par exemple au tournant de la négritude, que la décolonisationcommence, pratiquement, avec (ou dans) la culture (poésie notamment) et, théoriquement,avec les noms (« J’appelle créolisation », « J’appelle Tout-Monde »).Si l’art et la littérature apparaissent comme les champs par excellence de créolisation et d’im-prédictibilité, cela signifie-t-il qu’ils se décolonisent et s’émancipent de toute colonialité ? Il faudrait, pour le savoir, clarifier la consistance même de l’idée de créolisation. Elle ne procèdepas du métissage ; comment la concevoir, surtout sous l’angle de la décolonisation ?

Intervenants :- Jeudi 21 novembre : Introduction par Seloua Luste Boulbina (CIPh)- Jeudi 5 décembre : Edelyn Dorismond (chercheur associé au LLCP, Université Paris 8 Vin-cennes) : Créolisation, décolonisation : la promesse avortée de l’indépendantisme en terre antillaise- Jeudi 16 janvier : Romuald Fonkoua (professeur de littérature, Université Paris 1 Sorbonne) :La créolisation comme nouvelle pensée du monde- Jeudi 30 janvier : Alexis Nuselovici (Nouss) (FLSW Chair of Modern Cultural Studies, Car-diff University) : Critique du métissage

Pour l’adresse du CPEC, consulter le site du Collège www.ciph.org

Roberto NIGRO

Coup d’état et révolution dans les arts de gouverner modernes

18h30-20h30Lun 6 jan : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMar 7 jan : Salle G006, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Séminaire organisé en collaboration avec l’Université des Arts de Zürich (ZHdK).

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Ce séminaire se situe dans le prolongement du précédent. Avec les révolutions de la fin duXVIIIe et du XIXe siècle, le coup d’État acquiert une signification nouvelle : il devient une action politique subversive, initiée à l’extérieur du lieu d’autorité légitime. Ainsi redéfini, uncoup d’État change la personne des gouvernants sans nécessairement modifier l’identité politique de l’État. La pensée moderne rend le coup d’État classique obsolète tout en le couvrant d’une étiquette d’illégitimité. Faut-il cependant croire que celui-ci ait complètement disparu de l’horizon de pensée et de la pratique politique moderne ? Nepourrions-nous pas voir en lui un pouvoir constituant agissant de l’intérieur même de la pra-tique gouvernementale pour la tirer au-delà de ses propres limites ? Si tel est le cas, y aurait-il lieu de repenser le concept et la pratique moderne de révolution à la lumière d’unegénéalogie du concept politique de coup d’État ? Peut-on interpréter le fonctionnementnormal et régulier du pouvoir comme résidant dans l’exception ? Quel rôle joue la décision(notion-clé dans la pratique du coup d’État) dans les mécanismes de transformation politique ?

Orazio IRRERA et Matthieu RENAULT

Race et colonialisme. Sur les épistémologies de la décolonisation

18h30-20h30Centre Parisien d’Études Critiques Mar 1 oct, Lun 14 oct, Lun 4 nov, Lun 18 nov, Lun 2 déc, Lun 16 déc, Lun 6 jan, Lun 20 jan Le Centre Parisien d’Études Critiques est en cours de changement d’adresse.Merci de vérifier la bonne adresse sur le site du Collège.

Séminaire organisé en collaboration avec l’Université Paris Est Créteil Val de Marne, « Lettres, Idées, Savoirs » (Daniele Lorenzini), la Revue materiali foucaultiani (http://www.materialifoucaultiani.org/) et avec le soutien du Centre Parisien d’Études Critiques.

Poursuivant le travail engagé depuis début 2012 dans le séminaire Décolonisation et géopolitique de la connaissance (Université Paris-Est Créteil, Fondation Maison des Sciencesde l’Homme), ce séminaire prend acte de l’introduction récente (et tardive) des probléma-tiques et du langage du « (post)colonial » et de la « race » dans tout un ensemble de disciplines des sciences humaines et sociales en France, de l’anthropologie à la science politique, en passant par la littérature et la géographie. Cette introduction, et certains diront cette intrusion, n’est pas sans soulever une série de débats et controverses qui sont tantd’ordre politique qu’épistémologique : quelles sont les relations entre ce nouveau champ derecherche interdisciplinaire et les mouvements et formes de contestations

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post-coloniales/décoloniales en France et à l’échelle internationale ? Dans quelle mesure ces« nouveaux » objets impliquent-ils de forger de nouveaux instruments théoriques, de(re)penser les lieux de production (et de circulation) de la connaissance, ce que l’on peut appeler la géopolitique du savoir ?Nous pensons que la philosophie doit se saisir plus fermement de ces interrogations qu’elle nel’a fait jusqu’à présent et qu’elle peut en particulier contribuer à clarifier l’intime relation qu’entretiennent ces problèmes et revendications politiques et épistémologiques. S’enracinantdans le constat que la décolonisation n’est pas un phénomène passé, révolu avec les indépen-dances, mais un projet politique et intellectuel en cours, actuel, l’enjeu est de contribuer à lacompréhension, mais aussi à la formation d’épistémologies de la décolonisation, lesquelles nepeuvent manquer d’interroger les politiques de l’épistémologie, ses frontières, les partages dusavoir et du non-savoir. Ce séminaire conviera tant des philosophes que des historiens, sociologues et spécialistes des études anglophones, afin de donner lieu à un dialogue aux limites, et peut-être au-delà, des disciplines.

Intervenants :

- Mardi 1er octobre : Séance introductive : La critique postcoloniale : entre politique et épistémologieavec Orazio Irrera (Université Paris Diderot-Paris 7, materiali foucaultiani) et Matthieu Renault (Science Po Bordeaux)

- Lundi 14 octobre : « French Theory » — la philosophie française et la question coloniale (Foucault, Deleuze)avec Guillaume Sibertin-Blanc (Université Toulouse II-Le Mirail) et Orazio Irrera

- Lundi 4 novembre : Une critique matérialiste des études postcolonialesavec Vasant Kaiwar (Duke University), Thierry Labica (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

- Lundi 18 novembre : La colonisation des esprits. Stratégies occidentales de subjectivation dans l’Indecolonialeavec Ines Zupanov (CNRS, EHESS)

- Lundi 2 décembre : L’émergence de la race dans le colonialisme italienavec Alessandro Pes (Université de Cagliari)

- Lundi 16 décembre : Philosophie et colonialisme (Locke, Schmitt, Wallerstein)avec Nestor Capdevila (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) et Matthieu Renault

- Lundi 6 janvier : Penser la race, quelle race ?

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avec Magali Bessonne (Université de Rennes 1) et Maxime Cervulle (Université Paris 1PanthéonSorbonne)

- Lundi 20 janvier : Sur la question noire américaineavec Caroline Rolland-Diamond (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) et François Cusset (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Site web associé : http://decolonisationsavoirs.wordpress.com/

Pour l’adresse du CPEC, consulter le site du Collège www.ciph.org

Pierre WINDECKER

Logique de la justice (II)

19h-21hSalle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisLun 14 oct, Lun 4 nov, Lun 18 nov, Lun 25 nov, Lun 9 déc, Lun 16 déc, Lun 13 jan, Lun 20 jan

Les cours civiles, pénales, administratives et même constitutionnelles motivent leurs arrêts parun raisonnement : en tant qu’institution, la justice paraît donc mettre en œuvre une logique.La signification de cette « logique juridique » a fait l’objet de la première année du séminaire.La deuxième année sera consacrée à une démarche entièrement différente et qui ne présupposepas les résultats de la première : on partira cette fois de l’idée même de « justice », pour tenterde comprendre en quoi la justice peut requérir une logique. Comme l’année précédente, maisdans ce contexte problématique nouveau, on s’interrogera sur le statut du sujet qui met enœuvre cette logique et qui apparaît à ses bords ou dans ses failles.On partira pour cela des paradoxes qui naissent de la confrontation entre la loi et le cas, telsqu’ils se présentent dans les textes où Aristote pose la distinction entre légalité et équité. Onrencontrera les figures extrêmes du gouverneur divin de Platon, sujet qui juge sans l’appui dela loi, et du calcul jurisprudentiel leibnizien, qui semble aboutir au contraire à un effacementcomplet du sujet qui juge. On essaiera de comprendre la tension entre la contrainte de la loiet la liberté du juge, en particulier à la lumière de la distinction kantienne entre jugement dé-terminant et jugement réfléchissant.On abordera en fin de semestre une dernière démarche dont le but sera de comprendre la signification problématique et l’usage paradoxal des principes fondamentaux du droit, au premier rang desquels il faut mettre évidemment la liberté. Les principes ne sont pas une

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méta-législation qui permettrait de verrouiller par le haut une pyramide des normes, mais ilsreprésentent le sujet d’énonciation que requiert, en elle-même et à ses limites, la logique dudroit. De là le rôle qu’ils jouent dans la jurisprudence des juridictions constitutionnelles, maisaussi, dans certaines situations historiques, dans la contestation de l’ordre légal existant.

Éric ZERNIK

L’intime et le public

18h30-20h30Jeu 17 oct : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisJeu 7 nov : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisJeu 21 nov : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des SciencesJeu 5 déc : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IVJeu 12 déc : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des SciencesJeu 19 déc, Jeu 9 jan, Jeu 23 jan : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IVPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Si l’intime caractérise la relation à soi hors du monde, dans le for intérieur, il semble toutd’abord s’opposer à la vie publique. Et pourtant l’intimité s’énonce et se publie. Davantage,c’est dans le secret de l’isoloir que s’enracine la formation de l’espace public et l’énonciationde la Loi. Nous nous proposons d’interroger la dialectique de l’intime et du public, tant dans le champpolitique que dans le domaine littéraire à travers notamment le genre autobiographique. C’est tout naturellement vers Jean-Jacques Rousseau que nous nous tournerons pour commencer. Celui qui fut à la fois l’auteur des Confessions et du Contrat social propose un modèle d’existence qui réconcilie l’antique et le moderne, Sparte et Genève. Être soi dans latransparence, se tenir au plus proche de son intimité tout en tenant sa place dans la Cité ;concilier l’homme et le citoyen ; se dire sans se perdre dans l’extériorité de l’écriture : tels sontles principaux motifs qui animent l’idéal rousseauiste.Et pourtant l’intérêt de la pensée rousseauiste réside moins dans l’exposé de cet idéal que dansl’analyse des causes de son échec inévitable. Or cette analyse devrait nous offrir une grille delecture suffisamment fine pour analyser les formes pathologiques que revêt cette dialectiquede l’intime et du public dans nos sociétés libérales. Parmi ces dernières nous proposons d’examiner plus particulièrement : - le régime de langage par lequel la « publicité » se convertit en « pub » se mettant ainsi au

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service de ce qui dans l’intime est le plus pauvre : la jouissance de soi réduite à la consommation ;- la compulsion d’authenticité qui envahit la sphère publique et pousse les politiques à laisserapparaître sous le « masque » de la fonction officielle le « visage » de l’homme privé ;- la pratique envahissante du confessionnal où, dans l’abandon de toute forme, le personnagepublic se met à nu.

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SÉMINAIRESPh i l o s o p h i e / S c i e n c e s e t t e c h n i q u e s

Éric GUICHARD

Atelier Internet Lyonnais (AIL)

17h-19hENSSIB, 17-21 boulevard du 11 Novembre 1918, 69623 Villeurbanne Cedex. Les séances se tiendront un mercredi sur deux à partir d’octobre.(Ce séminaire se poursuivra à Paris au second semestre)

Séminaire organisé en collaboration avec l’École normale supérieure (Ens-Ulm), l’École nationale su-périeure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib, Lyon), l’ARC 5 (région Rhône-Alpes).

L’Atelier Internet s’appuie sur une théorie forte : l’écriture est une technique essentielle à l’activité intellectuelle et l’internet en est la version contemporaine : une écriture informatiqueet en réseau. L’écriture est aussi une technique souvent contraignante, dans la mesure où sonefficacité ne peut se déployer qu’une fois stabilisée une culture de l’écrit : un ensemble de pratiques collectives, de méthodes, inventées, héritées ou adaptées, qui garantissent l’interpré-tation. La culture numérique n’est alors que le pendant contemporain de la culture de l’écrit.En cela, le séminaire s’attache dans ses versions lyonnaise comme parisienne à relier les pratiques savantes du passé et du présent, en insistant sur leur rapport à l’écriture. Il parti-cipe d’une déconstruction des discours attachés à l’internet (l’utilisateur, la communauté,les usages, les promesses du futur, le numérique, etc.) tout en conjuguant études fines de pratiques en étroits collectifs, métrologie et géographie de l’internet, suivi (ou création)d’outils intellectuels inédits, analyses épistémologiques et philosophiques.L’étude attentive des savoirs et savoir-faire liés aux écritures du passé et d’aujourd’hui, quirenvoie aux relations entre littératie, méthodes, culture et technique, permettra aussi auxparticipants de l’Atelier Internet de réfléchir aux possibilités de construction de la culturenumérique via les institutions éducatives (école, lycée, Université). Ce qui permettra auCIRTEP du CIPh d’approfondir les questions d’éducation au sens large en relation avecl’outillage mental contemporain et avec la variété de ses producteurs, relayeurs, et pluslargement médiateurs.

Dans ses déclinaisons lyonnaise comme parisienne, le séminaire conjugue empirie, retoursd’expérience et théorie, dans un esprit de dialogue qui en fait un véritable atelier.

Le calendrier des séances sera précisé dès la rentrée universitaire 2013.Plus d’informations aux adresses suivantes :http://barthes.ens.frhttp://barthes.enssib.frEric point Guichard arobase ens point fr

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Elles sont aussi transmises régulièrement aux personnes qui font le choix de s’abonner auxlistes de discussion :[email protected] [email protected]

Une variante exceptionnelle du séminaire parisien (qui aura lieu à l’Ens-Ulm un vendrediaprès-midi sur deux à partir de février 2014) aura lieu les 14 et 15 novembre 2013, à l’Ens-Ulm, sous forme d’un colloque dédié à l’écriture. Plus d’informations aux adresses ci-dessus.

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SÉMINAIRESPh i l o s o p h i e / S c i e n c e s h u m a i n e s

Isabelle ALFANDARY

Psychanalyse et déconstruction (II)

18h30-20h30Mer 2 oct, Mer 16 oct, Mer 13 nov, Mer 27 nov, Mer 4 déc, Mer 18 déc : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMer 8 jan : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisMer 22 jan : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Malgré l’existence de problématiques qu’elles ont en partage (autour notamment du conceptde vérité et de la catégorie du sujet sur laquelle sera centré le second volet de ce séminaire),l’existence de débats qui les ont historiquement opposées, psychanalyse et déconstruction sontrarement articulées l’une à l’autre ; la question de leurs relations, complexes, obliques et tendues, mérite d’être posée. La singularité irréductible des pratiques, de l’exercice clinique d’une part, du commentairephilosophique de l’autre, n’exclut pas une communauté partielle, tangentielle de questions,d’interventions et d’interprétations. Des différences, des réticences, des résistances qu’elles revendiquent les opposent autour de la question du sujet, oppositions qu’il faudrait pouvoirformuler de part et d’autre, pour chacune en son nom propre.Il s’agira de susciter les conditions d’une conversation renouvelée, de ranimer, de rappeler lestermes, même âpres et houleux, de la conversation qu’elles n’ont pas cessé d’entretenir à motscouverts depuis plusieurs décennies. « L’explication théorique » entre psychanalyse et déconstruction que Jacques Derrida appelait de ses vœux n’a pas fini d’avoir lieu et vaut d’être prolongée. Cette explication, qui met aux prises deux œuvres, celle de Jacques Lacan et deJacques Derrida, passe par un, voire deux, tiers, avec lesquels chacune entretient une relationéminemment singulière qui détermine sa relation à l’autre : l’œuvre freudienne dont JacquesDerrida et Jacques Lacan, différemment, mais également, héritent aussi bien que l’œuvre heideggerienne. La problématique de la lettre, centrale à l’enseignement et à la pratique de Jacques Lacan,s’avère un enjeu crucial dans son dialogue avec l’œuvre derridienne. C’est à la notion d’« écri-ture psychique », selon l’expression de Jacques Derrida, que le second volet du séminaire s’intéressera en tentant d’en déplier tous les aspects entre psychanalyse et déconstruction.

Intervenant :- Mercredi 27 novembre : Samuel Weber (Northwestern University)

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SÉMINAIRES Philosophie / Sciences humaines 39

Camille CHAMOIS, Daphné LE ROUX et Benjamin LEVY

Visage et subjectivité (II)

18h30-20h30Salle JA01 Maurice Allais, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisJeu 17 oct, Jeu 21 nov, Jeu 12 déc, Jeu 23 janPour ce séminaire, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.

Le visage est ce par quoi on reconnaît l’autre, ce par quoi il se révèle à nous. Il apparaît ainsicomme la condition de possibilité des relations intersubjectives et doit, à ce titre, rester visible et lisible. Mais ce postulat doit être nuancé pour une double raison. D’une part, la lisibilité du visage suppose l’instauration d’un code qui, en rendant les traits du visage signifiants, crée également des normes comportementales et façonne l’imaginaire collectif.D’autre part, en articulant visage humain et subjectivité, on relègue du côté de l’objet ou duquasi-sujet toute une série d’êtres, de l’animal au sauvage. Dès lors, quel sens donner au visage ?Comment penser la relation visage/subjectivité ? L’année dernière a été consacrée à l’étude du concept de « visagéité » (Deleuze) : on a essayéde montrer comment le visage humain était l’objet d’une construction sémiotique. Cette annéesera organisée autour de l’étude des moments de « hiatus » ou de « disjonction » entre le visage et la subjectivité. On tentera ainsi de mettre en évidence quatre modèles-types : le blason (lorsque l’humain ne possède pas de visage subjectif ) ; le fétiche (lorsqu’on applique unvisage à un objet non-humain) ; la « figure » (lorsque la face humaine semble dépourvue desubjectivité) ; et la « chose » (lorsque l’objet non-humain acquiert une subjectivité sans l’artifice du visage).

Julien COPIN

Tres faciunt collegium.Introduction à la logique collective.

18h30-20h30Ven 4 oct : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisVen 18 oct : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

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Ven 8 nov : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IVVen 22 nov : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesVen 6 déc, Ven 20 déc : Salle PrM-1.02, Lycée Henri IVPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Il arrive qu’à certaines questions la réponse de l’idiot ne soit pas entendue. On se targue d’êtreprofond en demandant « Qui suis-je ? », et l’on congédie avec mépris le naïf qui répond : « Jesuis un homme ». Cette assertion, pourtant, est loin d’aller de soi. La réduire à un simple jugement prédicatif par lequel on fait tomber un individu sous un concept revient à négligerle procès original que son énonciation implique. Car elle relève d’une logique collective parlaquelle un sujet s’identifie à un groupe. C’est cette logique qu’il s’agit d’élucider, à partir d’unarticle de Jacques Lacan : Le temps logique et l’assertion de certitude anticipée.Trois thèses seront discutées : 1. L’identification d’un sujet à un groupe requiert son appartenance à un collectif d’au moinstrois individus.2. Un sujet s’imagine tomber sous l’extension d’une classe, dans la mesure précise où il ignorecette identification.3. La méconnaissance du procès logique par lequel un homme se croit un homme explique lapersistance au sein de la civilisation scientifique, et malgré l’idéal qu’elle proclame, du racismeet de l’ethnocentrisme.Au cours de cette enquête seront aussi abordées la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave, telle que Kojève la restitue, l’analyse freudienne des foules, et la théorie, chez Sartre,des ensembles pratiques.

Mireille DELBRACCIO et Liliane MAURY

Philosophie et sciences humaines.De la mixité des discours

11h-13hÉcole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 ParisLun 9 déc, Lun 13 jan(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Séminaire organisé au sein du CAPHÉS/USR 3308-Cirphles, Centre international de recherches

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SÉMINAIRES Philosophie / Sciences humaines 41

en philosophie, lettres et savoirs, de l’École normale supérieure, et dans le cadre de la conventionentre le CIPh et l’ENS.

Sous l’intitulé « Philosophie et sciences humaines », le pari que nous essayons de tenir depuisle début de ce séminaire est d’interroger, dans la postérité d’Althusser et de Foucault, les relations qui, pour autant qu’elles restent étroites, sont toujours marquées d’une forte ambiguïté entre la philosophie et les sciences humaines. Il s’agit de questionner, sous l’anglehistorique et épistémologique, à partir des conflits qui ont accompagné la naissance et le développement des sciences humaines au tournant du XIXe et du XXe siècle, les tensions disciplinaires qui perdurent sous d’autres formes de nos jours, en centrant notre réflexion surles « frontières », notamment entre la psychologie et la philosophie, en étendant aussi l’exa-men à l’anthropologie et à la psychanalyse. D’autre part, nous accordons un intérêt particu-lier aux pratiques d’écriture, repérables dans le champ éclaté des sciences humaines.Durant l’année 2012-2013, notre séminaire a porté sur l’analyse des pratiques discursives dansle champ des sciences humaines, considérées du point de vue de la pluralité des genres auxquels elles font appel (conférences, entretiens, leçons, etc.) et de la diversité de leurs usages.La thématique retenue pour l’année 2013-2014 reprendra cette problématique sous l’angle dela mixité des discours. En convoquant le terme de « mixité » pour rendre compte de la fabrique des discours dans lechamp des sciences humaines, nous voudrions souligner que leur construction relève souventde la juxtaposition ou de l’assemblage, à partir d’emprunts conceptuels ou méthodologiquesqui provoquent des tensions discursives et sont parfois à l’origine de la transformation de leursobjets.

Salle et autres renseignements auprès de M. Delbraccio : 06 87 57 81 39ou [email protected] http://cirphles.ens.fr/caphes/

Xavier PAPAÏS

Magie et sciences humaines. La puissance imaginaire

10h-13hÉcole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 ParisSam 12 oct, Sam 26 oct, Sam 9 nov, Sam 23 nov, Sam 7 déc, Sam 21 déc, Sam 11 jan, Sam 25 jan(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

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42 SÉMINAIRES Philosophie / Sciences humaines

Séminaire organisé dans le cadre de la convention avec l’École normale supérieure, en collaborationavec l’EHESS (Master Arts et langages) et le CNRS (Centre Jean Pépin UPR 76 du CNRS, Centre Cirphles USR 3308 CNRS-ENS).

Après huit ans d’approche de la fonction magique, depuis les disciplines qui la croisent (phi-losophie, clinique, ethnologie, linguistique), on souhaite ramasser l’enquête pour une théoriede la puissance symbolique.Cette année, on propose un parcours de la pensée humienne, comme celle-ci a maintes fois fournileur socle aux sciences humaines : pour l’étude des religions (de Tylor et Nietzsche à Lévi-Strauss),pour la critique sociale (de Marx à Castoriadis), pour le savoir clinique (d’Esquirol à Deleuze),pour la théorie du symbole (des romantiques à Cassirer et Wittgenstein).Chez Hume, c’est un thème central que « la puissance imaginaire », en deux sens qu’il ne cessede tresser. En premier lieu : décrire l’imagination constituante, matrice de la « nature humaine », comme puissance d’invention et d’artifice. En second lieu : mener une critique dela notion de force, décrite comme l’issue d’un geste fantastique. De là, un scepticisme redoutable pour les notions métaphysiques (substance, causalité, nécessité) ou les formations religieuses (divinité, sacralité, fanatisme, superstition). Déconstruire les mythes de la force,c’est démonter les fictions de puissance : en politique, dans la sphère du sacré, ou tout champ d’autorité. On propose d’interpréter ce double geste, et son unité dialectique. D’abord : comment lafancy, cette puissance primitive (peut-être insaisissable), donne son premier contenu à toutenotion de force ou d’influence. C’est l’objet d’analyses célèbres : causalité, autorité, coutumes,sympathies. Ensuite : comment ce repli de la force sur la fiction permet, précisément, une réappropriation de la puissance comme production imaginaire.Ce dégagement concentre tout le combat des Lumières. Scepticisme et luttes libertaires renvoient puissances et pouvoirs à leurs sources fantastiques : frayer les nœuds de puissance,c’est ouvrir les conditions d’une vie et d’une pensée libres. C’est aussi insérer une sagesse littéraire, subtile et teintée d’humour, au cœur des luttes idéologiques. Dès lors, il s’agit de savoir comment, et à quels risques, imaginer le pouvoir.

Sites web associés : http://cirphles.ens.fr/et http://www.ehess.fr/et http://upr_76.vjf.cnrs.fr/

Bruno VERRECCHIA

La question des espaces de l’altérité : hétérotopies, utopies et autismes

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SÉMINAIRES Philosophie / Sciences humaines 43

18h30-20h30Mer 2 oct : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 ParisMer 9 oct : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 ParisMer 13 nov : Salle JA05 Germaine Tillion, Carré des SciencesMer 20 nov : Salle JA01 Maurice Allais, Carré des SciencesPour les séances de séminaire se déroulant au Carré des sciences, vous devez donner votre nom et présenter votre pièce d’identité ou votre passeport, à l’exclusion de tout autre document, au vacataire du Collège.(Ce séminaire se poursuivra au second semestre)

Si l’on veut bien considérer que ce qui est visé par le mot d’« autisme » fait signe vers une manière d’être-au-monde qui ne saurait ni se réduire à une forme de folie ni seulement à uneforme de handicap, alors il nous faut comprendre au sein même de l’expérience communeavec l’autiste ce qui se manifeste et ce qu’elle nous enseigne. Expérience n’est pas expérimen-tation et expliquer n’est pas comprendre. L’herméneutique ici convoquée embarque à la foisl’interprétant et l’interprété, le questionnant et le questionné, selon une sorte de cercle oùcelui qui questionne se retrouve lui-même questionné et questionnant de ce questionné-là.À la question de la science : « qu’est-ce que l’autisme ? », la phénoménologie renvoie un buisson de questions : « Qui est l’autiste ? Qui sont les autistes ? Qui sont-ils chacun, pournous, pour eux-mêmes et les uns pour les autres ? Comment sont-ils ? Qui sont-ils pour lessupposés « neuro-typiques » que nous autres serions ? Mais qu’est-ce que l’« être pour-nous » ?Nous qui ? Et qui sommes-nous pour eux ? Quel espace partageons-nous et comment sommes-nous familiers ou étrangers les uns envers les autres ? Comment sommes-nous en tant qu’il yva dans ces espaces de nos propres corps qui ne sauraient se limiter aux frontières anatomiquesobjectivables ni se décrire seulement à l’aune de l’imagerie, si fonctionnelle et dynamique soit-elle ? Quelle altérité constituons-nous, ensemble ? Une « autre altérité » est-elle pensable ? Nesommes-nous pas toujours et d’emblée l’autre d’un autre et à soi-même tout autre ? Le solipsisme autistique permet-il la constitution d’autrui ? Mais comment accueillons-nous, recueillons-nous, l’autiste en sa pleine et humaine altérité ? ».Dans l’esprit de notre séminaire, c’est à partir de la philosophie que nous souhaitons déployerces questions, sans négliger la féconde et nécessaire confrontation entre approches neuroscientifiques et phénoménologie. Mais de façon réciproque, l’autisme questionne toute philosophie de la subjectivité en nousinvitant à faire expérience d’une autre pensée.

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COLLOQUES

L’Afrique du nord et l’Europe : quels liens entre la démocratie, la religion etla société civile ?

Jeu 10 oct et Ven 11 oct (9h30-18h)et Sam 12 oct (9h30-13h)Hôtel Sidi Bou Saïd, Lieu dit Sidi Dhrif 2026, Sidi Bou Saïd (Tunisie).

Sous la responsabilité de Franck HOFMANN, Markus MESSLING et Diogo SARDINHA.

Colloque organisé dans le cadre de la convention « Transmed ! » avec l’Office franco-allemand pourla Jeunesse-OFAJ et avec son soutien.

Cette rencontre appartient à un cycle d’événements organisés dans le cadre de la conventionentre le Collège international de philosophie (CIPh) et l’Office Franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ), dans un programme de recherche intitulé « Transmed ! », qui porte sur laconscience européenne et la pensée de la Méditerranée. La tenue de trois jours de réunions detravail ouvertes au public permettra aux membres du groupe de travail non seulement de faireétat de l’avancement de leurs recherches dans ce domaine, mais aussi de rencontrer des personnalités liées à des organisations sociales et culturelles autant qu’au monde de l’art et dela politique. La forme prévue pour les journées de travail est celle de deux blocs : les matinées,sous forme de séminaire, seront consacrées à des exposés faits par les membres du groupe detravail, tandis que les après-midis seront réservés à l’accueil de personnalités extérieures quiviendront présenter leurs points de vue et expériences au sujet du thème du programme.Le projet interdisciplinaire « Transmed ! » prend forme à un moment où l’Europe du sud sevoit confrontée à des graves problèmes économiques, auxquels s’associe une crise sociale etmorale qui est loin d’être surmontée, en même temps que les pays de l’Afrique du nordconnaissent des tensions politiques inattendues, à la suite du « printemps arabe ». Nous aimerions saisir cette occasion pour approfondir le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, comme le CIPh a déjà commencé à le faire, tout en gardant à l’esprit les enjeuxde la construction européenne, aujourd’hui ébranlée par la crise de la dette.

Intervenants : Raffaele Carbone (Université de Naples), Hanno Ehrlicher (Université d’Augsburg), Gunter Gebauer (Université Libre de Berlin), Franck Hofmann (Université Librede Berlin), Mohammed Kerrou (Université de Tunis), Nora Lafi (Centre pour l’Orient Moderne, Berlin), Yann Lafon (Université Libre de Berlin), Nazan Maksudyan (UniversitéKemerburgaz d’Istanbul), Markus Messling (Université de Potsdam), Sarga Moussa (CNRS), Tanja Michalsky (Université des Arts de Berlin), Diogo Sardinha (CIPh).

Ce colloque fera l’objet d’un programme détaillé.Consulter le site du Collège www.ciph.org

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COLLOQUES 45

Le théologico-politique : Orient, Occident

Ven 15 nov et Sam 16 nov (9h-19h)Salle Julien Gracq, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Nicole HATEM, Annie IBRAHIM et Hadi RIZK.

Colloque organisé dans le cadre de la convention et avec le soutien de la Faculté des lettres et scienceshumaines de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban).

La croyance commune en la pertinence de la notion de sécularisation pour saisir la fonction,le sens, la valeur et les enjeux du théologico-politique ôte tout contenu philosophique fécondet au théologique et au politique : le théologique est réduit, dans sa version politisée, à une sortede « laïcisation » du caractère sacré du Souverain, et le politique à la métaphore de cette trans-cendance projetée et en quelque sorte fixée dans l’espace public. Comment échapper aux impasses dues à la nécessité de référer le politique à l’extériorité transcendante et sacrée del’autorité et du commandement ? Le théologique, le politique et leurs relations, convertis enidéologies, sont ainsi vidés de tout contenu théorique et de toute efficace pratique.La prise au sérieux de l’analyse du théologique, dans les quatre figures du monothéisme enOrient et en Occident, constitue pour nous les prémisses d’une recherche sur l’effet du théologique sur le politique. Alors que celui-ci est de l’ordre du symbolique et en appelle dece fait souvent à une pensée de la transcendance du Pouvoir et de la Loi, le religieux, du côtéde l’imaginaire, est capable d’œuvrer à l’indépendance et à la libération du champ commundu politique. Il s’agit d’entreprendre de déconstruire à travers le théologico-politique à la foisle mythe de la communauté politique comme Corps, de l’Un transcendant qui dissout le multiple, et la relation quasi impossible entre des corps politiques différents au sein de ceCorps. Ainsi, la sécularisation se pense contre la religion mais exprime un effet de la religionsur le politique. Ici, il faudra affronter une nouvelle difficulté : si cela vaut pour le modèle occidental et peut être exemplifié sur son corpus de philosophie politique, qu’en est-il des« autres » théologico-politiques ? Quels regards croisés entre Orient et Occident ?

Intervenants :Ali Benmakhlouf (Casablanca-Paris), Bruno Bernardi (Marseille-Paris), Ziad Bou Akl (Beyrouth-Paris), Julien Cavagnis (Beyrouth-Lyon), Boutros Hallaq (Damas-Paris), Jad Hatem(Beyrouth), Nicole Hatem (Beyrouth), Annie Ibrahim (Paris), Michel Jondot (Paris), Hadi Rizk (Paris), Pascal Sévérac (Paris), Gérald Sfez (Paris), André Tosel (Nice).

Ce colloque fera l’objet d’un programme détaillé.Consulter le site du Collège www.ciph.org

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46 COLLOQUES

Corps en pierre. Monumentalisation du geste et mémoires somatiques entre art, science et littérature

Mar 3 déc (14h-19h)et Mer 4 déc (9h-19h)Sala Napoleonica, Università degli Studi di Milano, via S. Antonio 10, 20122 Milano (Italie)

Sous la responsabilité de Pietro CONTE, Barbara GRESPI, Andrea PINOTTI et Alessandra VIOLI.

Colloque organisé avec le Département de philosophie de l’Université de Milan et avec son soutien,et le Département des langues, littératures étrangères et communication de l’Université de Bergame(Italie).

À plusieurs reprises, les études sur le monument ont abordé le thème du corps, en se focali-sant surtout sur le rôle décisif du cadavre soit comme « objet » autour duquel naît l’idée dumonumental (le kolossos, la pierre tombale, l’effigie en cire, ainsi que, selon M. Serres, la momiecomme première auto-icône monumentale), soit comme lieu crucial de l’expérience de la nullification (de la chair, de la mémoire), dont le monument, durable et collectif, se présentecomme antidote. Demeure toutefois moins exploré le processus contraire sur lequel se centrera le colloque : ils’agit d’aborder d’un côté les formes de monumentalisation du corps à l’intérieur de la culturevisuelle moderne, de l’autre la naissance, dans différents domaines de la philosophie esthé-tique du XXe siècle, d’une théorie du monument comme « figure somatique » qui s’inscrit de différentes façons dans un espace urbain traditionnellement représenté comme une cartephysionomique du corps collectif. Le colloque se propose de développer ce thème à travers les différentes approches discipli-naires (l’esthétique, les études culturelles, les études cinématographiques et photographiques,l’histoire de l’art et l’architecture) appelées à entretenir un dialogue sur de vastes questions :la redéfinition de la fonction monumentale à l’époque des médias (la photographie archéolo-gique, le monumental dans le cinéma, l’architecture du XXe siècle entre corps et monument) ;les formes liminaires de la monumentalité (le monument biologique, la vedette comme statue moderne, la chorégraphie et la sculpture des corps) ; la fixation du geste (et son catalogue artistique et scientifique) comme principe-clé du monumental ; les origines anthropologiques du monument et le rôle du corps sacrificiel dans la conceptualisation mêmede la dimension monumentale.

Intervenants :Michele Bertolini (Accademia Carrara di Bergamo), Marco Biraghi (Politecnico di Milano),

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COLLOQUES 47

Pietro Conte (Università degli Studi di Milano), Luisella Farinotti (IULM Milano), FilippoFimiani (Università degli Studi di Salerno), Valeria Genovese (SNS Pisa), Elio Grazioli (Università degli Studi di Bergamo), Barbara Grespi (Università degli Studi di Bergamo), Vinzenz Hediger (Goethe-Universität Frankfurt), Barbara Le Maitre (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle), Andrea Pinotti (Università degli Studi di Milano), Gian Piero Piretto(Università degli Studi di Milano), Antonio Somaini (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle),Alessandra Violi (Università degli Studi di Bergamo).

Ce colloque fera l’objet d’un programme détaillé.Consulter le site du Collège www.ciph.org

Lumières européennes - Lumières chinoises : une confrontation

Sam 25 jan (9h30-18h)Grande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l’Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 Paris

Sous la responsabilité de Gisèle BERKMAN et Pascal SÉVÉRAC.

Colloque international organisé avec l’Université Wuda de Wuhan (Chine) et l’Université Paris-Est Créteil (LIS - EA 4395).

Ce colloque international s’inscrit dans le prolongement du cycle « Collège international dephilosophie -Les Lumières aujourd’hui » organisé en Chine au cours de l’année 2012 (à Pékin,Shanghaï et Wuhan), à l’initiative du Service de coopération et d’action culturelle/Institutfrançais (Ambassade de France en Chine), en partenariat avec les Presses universitaires de Renmin (Renmin daxue chubanshe).Des thèmes aussi divers que la Modernité, la Liberté, la Nature, le Corps, ont été abordés lorsde ces conférences, à travers lesquels il s’est agi de réfléchir sur l’actualité des Lumières en Europe, mais également en Chine. C’est ainsi que le dialogue s’est noué, entre perspectivesfrançaises et chinoises, sur ce qui constitue le legs des Lumières aux temps présents.À certains égard, toutefois, le point de vue adopté lors de ces premiers échanges est resté tropeuropéano-centré. L’axe restait celui des Lumières européennes, envisagées depuis un spectreallant des Lumières « radicales » (d’inspiration spinoziste) à celles de Rousseau, Voltaire, Diderot, Montesquieu, sans oublier l’Aufklärung. Mais qu’en est-il du côté de la Chine ? Qu’a-t-elle à nous dire au juste des Lumières ? Peut-on même parler de « Lumières » chinoises ?Et si tel est le cas, qu’ont-elles de commun avec les Lumières européennes, fondées sur ce queKant nomme « le droit du besoin de la raison » ?Notre colloque – qui réunira quatre spécialistes chinois de la pensée chinoise (et notamment

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des « Lumières chinoises »), des spécialistes français de la pensée chinoise (Anne Cheng etRémi Mathieu notamment), ainsi que des spécialistes des Lumières européennes – aura unenjeu central : confronter les Lumières européennes et les Lumières chinoises, tout en prenant en compte les regards croisés de chaque héritage culturel sur son vis-à-vis. Le « regardéloigné » (Lévi-Strauss) se fait ainsi double focale, faisant subir au concept de Lumières un fructueux décentrement critique.

Intervenants :Pascal Sévérac (maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil-LIS-EA 4395) : Ouverture du colloque

Gisèle Berkman (CIPh), Anne Cheng (professeur au Collège de France) (sous réserve), Changchi Hao (professeur de philosophie à l’École de philosophie de l’Université deWuhan), Dandan Jiang (CIPh, professeure associée à l’Institut des études avancées Simian,Université Normale de l’Est de la Chine, Shanghai), Rémi Mathieu (directeur de rechercheau CNRS), Stéphane Pujol (CIPh, maître de conférences à l’Université Paris Ouest Nan-terre), Genyou Wu (professeur de philosophie à l’École de philosophie de l’Université deWuhan), Hongmiao Wu (professeur au département de français de l’Université de Wuhan),Lin Zhao (professeur de philosophie à l’École de philosophie de l’Université de Wuhan).

Ce colloque fera l’objet d’un programme détaillé.Consulter le site du Collège www.ciph.org

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JOURNÉES D’ÉTUDE

Histoire et "éâtre : autour de « Sihanouk »

Ven 25 oct (10h-17h30)"éâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, Route du Champ de manœuvre, 75012 Paris.

Sous la responsabilité de Charles-Henri BRADIER, Éric PRENOWITZ et Ashley THOMPSON.

Journée d’étude organisée en collaboration avec le !éâtre du Soleil et l’Université de Leeds, à l’occasion de la représentation de L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roidu Cambodge dans le cadre du 42ème Festival d’Automne à Paris.

Cette journée d’étude s’organise autour du « retour » en France de L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, une pièce d’Hélène Cixous créée par ArianeMnouchkine et le Théâtre du Soleil en 1985 : elle est reprise aujourd’hui en langue khmère parune troupe cambodgienne. Il s’agit de revenir sur cette épopée qui raconte une certaine histoiredu monde à travers un personnage hors normes, et la destinée tragique d’un très grand « petitpays ». Sur l’histoire du Théâtre du Soleil, dans laquelle Sihanouk constitue un tournant important. Et sur celle d’une école des arts sans exemple au Cambodge, où ce projet a vu lejour : Phare Ponleu Selpak, « La lumière des arts ». La troupe de Phare s’est constituée pourmener à bien ce projet, guidé, depuis six ans, par des anciens du Soleil.

Le spectacle de 1985 a réussi un véritable tour de force, et du monde, en deux fois quatreheures : le Cambodge, avec son histoire, qui fait écho en microcosme à celle du monde entier,fut incarné sur la scène du Soleil. Par la puissance d’un art, très politique, du théâtre qui s’obstine à se déplacer le plus loin possible, à faire place, en soi, à l’autre, et en même temps àse regarder en face, d’en face. Il s’agissait de mettre en scène un Cambodge où se jouait, enconcentré, l’un des drames constitutifs du monde en ce milieu du XXe siècle : l’inéluctable sacrifice sur l’autel de la guerre froide d’un pays qui avait lutté pour rester non-aligné.

Le retour depuis le Cambodge de ce spectacle, écrit en français dans une grande tradition littéraire occidentale, met en lumière une passionnante histoire théâtrale qui tient le pari, hautement risqué, d’une démocratie rêvée. Le théâtre, et l’histoire sont semblablement fait de reprises, d’échos, de transpositions et de déjà-vus à la fois inouïs et prévisibles : au moment oùle roi qui a donné son nom à la pièce vient de s’éteindre, mais dont l’histoire reste inachevée,il s’agit de penser notre monde comme un théâtre, bien entendu, mais à travers le théâtreaussi.

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Intervenants :Georges Bigot (acteur et metteur en scène), Véronique Decrop (artiste, Association PhareFrance), Maurice Durozier (acteur, Théâtre du Soleil), Hélène Cixous (écrivain), DelphineCottu (actrice et metteur en scène), Joëlle Garcia (conservatrice, Bibliothèque nationale deFrance), San Mardy (actrice, Phare Ponleu Selpak), Ariane Mnouchkine (metteur en scène,Théâtre du Soleil), Eric Prenowitz (Université de Leeds), Chea Ravy (actrice, Phare Ponleu Selpak), Pin Sambo (actrice, Phare Ponleu Selpak), Toni Shapiro-Phim (Bryn Mawr College),Ashley Thompson (CIPh, Université de Leeds).

Cette journée d’étude fera l’objet d’un programme détaillé.Par ailleurs, une journée supplémentaire pourrait avoir lieu.

Pour plus d’informations, consulter le site du Collège www.ciph.org

Journée organisée à l’occasion d’une série de représentations de la pièce. Pour tout renseignement, consulter le site du Théâtre du Soleil :http://www.theatre-du-soleil.fr/thsol/index.php

Rousseau et Diderot, « frères amis » en musique. L’imitation invisible de la nature

Sam 30 nov (9h30-20h)Salle Julien Gracq, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Paolo QUINTILI et Simone VALLEROTONDA.

Journée d’étude organisée dans le cadre de la convention avec l’École doctorale de philosophie del’Université de Rome « Tor Vergata », Italie, en collaboration avec Clarens - Fédération Interna-tionale Jean-Jacques Rousseau et avec leurs soutiens.

Le besoin de communiquer les sentiments et les pensées a toujours poussé l’homme à interagir avec son semblable par la médiation de deux moyens sensibles : le mouvement et lavoix. Les gestes sont liés aux besoins physiques qui n’utilisent justement pas des paroles, tandis que la voix exprime les passions : c’est ici que Rousseau découvre l’origine des langues.« On ne commença pas par raisonner, mais par sentir… ». C’est ainsi que le langage prend vieet devient sonore, grâce aux passions d’où il est né. Sur ce point fondamental il y a un accordpresque parfait avec son ami, puis « frère ennemi » Denis Diderot, le maître d’œuvre de l’En-cyclopédie. Et le langage qui donne voix, plus que tout autre moyen, à la variété des sentimentsde l’homme, c’est le melos. Les premières formes de langage disposaient d’une gamme trèsvaste de sons et d’articulations. « On chantait au lieu de parler. Les premiers discours furent

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JOURNÉES D’ÉTUDE 51

les premières chansons. La parole est la première institution sociale ». Voilà donc l’originecommune de la musique et du langage parlé. Le « cri animal de la passion », selon Diderot,dans Le Neveu de Rameau, est à l’origine de toute forme de communication expressive, en pre-mier lieu celle de la musique vocale. C’est elle, d’après Rousseau, qui peut décrire le calme de la nuit, la solitude, le silence même ;et son secret consiste dans le savoir exprimer indirectement : la musique agit sur notre sentir,elle suscite une imitation invisible de la nature et réveille les sentiments qu’on éprouve encontemplant cette image invisible qu’elle représente. Le « frère ami » Diderot choisira une voiedifférente vers l’expressivité pour sa fille Angélique, en confiant son éducation musicale à desLeçons de Clavecin d’un style très classique et à un enseignement fondé sur les Principes d’harmonie du musicien et théoricien alsacien A. Bemetzrieder (1739-1817). Le propos de notre journée d’étude/concert, à l’occasion du tricentenaire diderotien, estd’éclaircir l’envergure historique, pratique et théorique de ce débat encore ouvert dans la culture contemporaine.

Intervenants :Amalia Collisani (Université de Palerme, Italie), Rayond Dany (Paris, Fédération J.-J. Rousseau – « Clarens »), Paolo Quintili (Université de Rome « Tor Vergata », CIPh), Jeanne Roudet (Université de Paris 4 Sorbonne), Robert Thiery (Paris, Fédération J.-J. Rousseau – « Clarens »).

Musiciens de l’Ensemble de musique de chambre :Francesca Lombardi Mazzulli (Voix soprano), Luca Oberti (Clavecin), Simone Vallerotonda(directeur artistique – luthe, théorbe, guitare baroque)

Cette journée d’étude fera l’objet d’un programme détaillé.Consulter le site du Collège www.ciph.org

Pourquoi Balibar ?

Ven 17 jan (9h-19h)Fondation Calouste Gulbenkian, délégation en France, Centre Calouste Gulbenkian, 39 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris.

Sous la responsabilité de Marie GAILLE, Justine LACROIX et Diogo SARDINHA.

Journée d’étude organisée en collaboration avec le Centre de théorie politique de l’Université Libre

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52 JOURNÉES D’ÉTUDE

de Bruxelles, la Fondation Calouste Gulbenkian-délégation en France, le Laboratoire SPHERE(CNRS et Université Paris Diderot-Paris 7, la revue Raison publique.

Avec la publication de quatre livres importants depuis 2010 (Violence et civilité, La Propositionde l’égaliberté, Citoyen sujet et Saeculum), Étienne Balibar apparaît aujourd’hui comme l’undes philosophes les plus stimulants et les plus lus, en France et ailleurs. Réuni autour de sonœuvre par l’intérêt qu’ils lui portent, un groupe de philosophes venus de di"érents pays (Belgique, États-Unis, France, Portugal, Suisse) se propose d’expliquer pourquoi elle est importante pour le traitement de certains problèmes, ce qu’elle leur apporte, et ce que chacunen fait dans son propre travail et par rapport à ses propres questions. Centrée sur ses ouvragesrécents, cette journée d’étude donnera à ses participants l’occasion d’échanger sur des sujetsaussi divers et cruciaux que la violence et la guerre, la nation, le post-colonialisme et le cosmopolitisme, la démocratie et les droits de l’homme, le théologico-politique, l’anthropo-logie et l’insurrection, l’Europe, les frontières, l’immigration et les identités. Elle sera aussi unmoment clé dans la préparation d’une publication collective, à paraître en 2014 à l’initiativede la revue Raison publique, entièrement consacrée à la pensée d’Étienne Balibar.

Intervenants :Marie-Claire Caloz-Tschopp (Université de Genève et CIPh), Souleymane Bachir Diagne(Université de Columbia, New York), Marie Gaille (CNRS et revue Raison publique), JustineLacroix (Université Libre de Bruxelles et revue Raison publique), Tristan Storme (UniversitéLibre de Bruxelles), Diogo Sardinha (CIPh), Étienne Tassin (Université Paris Diderot-Paris 7,ancien directeur de programme au CIPh).

Cette journée d’étude fera l’objet d’un programme détaillé.Consulter le site du Collège www.ciph.org

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LES SAMEDIS

Débats autour d’un livre

Débats organisés avec le soutien de la Mairie de Paris et des institutions qui les accueillent.

Au fil du motif. Autour de Wittgenstein et la musiqued’Antonia SoulezÉditions Delatour France, Collection « Musique & Philosophie », Sampzon, 2012

Sam 5 oct (10h-13h)Grande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l’Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 Paris

Sous la responsabilité de Natalia Smolianskaïa.

Intervenants : Patrice Loraux, Jacqueline Rousseau-Dujardin, Natalia Smolianskaïa, Antonia Soulez.

Signes, Formes, Gestes. Études sur les régimes symboliques des sciencesd’Andrea CavazziniÉditions Hermann, Paris, 2012

Sam 9 nov (10h-13h)Salle de lecture, Bibliothèque Mou#etard-Contrescarpe, 74-76 rue Mou#etard, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Françoise Balibar.

Intervenants : Françoise Balibar, Andrea Cavazzini, Yves Duroux, Giuseppe Longo.

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54 LES SAMEDIS

Terrains d’écrivains. Littérature et ethnographie d’Alban Bensa et de François PouillonÉditions Anacharsis, Toulouse, 2012

Sam 16 nov (10h-13h)Salle Rez-de-Jardin, Bibliothèque Marguerite Audoux, 10 rue Portefoin, 75003 Paris

Sous la responsabilité de Seloua Luste Boulbina.

Intervenants : Alban Bensa, Seloua Luste Boulbina, Nada Nader, François Pouillon.

La Voix verticale de Bruno ClémentÉditions Belin, collection « L’extrême contemporain », Paris, 2012

Sam 14 déc (10h-13h)Salle de lecture, Bibliothèque Mou#etard-Contrescarpe, 74-76 rue Mou#etard, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Gisèle Berkman.

Intervenants : Gisèle Berkman, Bruno Clément, Marc de Launay, Jean-Michel Rey.

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LES SAMEDIS 55

La Démocratie sans « demos » de Catherine Colliot-"élèneÉditions Presses Universitaires de France, collection « Pratiques théoriques », Paris, 2011

Sam 11 jan (10h-13h)Salle Rez-de-Jardin, Bibliothèque Marguerite Audoux, 10 rue Portefoin, 75003 Paris

Sous la responsabilité de Gérard Bras.

Intervenants : Bruno Bernardi, Gérard Bras, Catherine Colliot-Thélène, Jacques Rancière(sous réserve), Sophie Wahnich.

Les Aventures de Sophie. La philosophie dans le roman au XVIIIe siècle de Colas DufloCNRS Éditions, collection « Biblis », Paris, 2013

Sam 18 jan (10h-13h)(s’adresser à l’accueil pour la salle), Bibliothèque Centrale Robert Desnos, 14 boulevard Rouget de L’Isle, 93000 Montreuil

Sous la responsabilité d’Annie Ibrahim.

Intervenants : Colas Duflo, Annie Ibrahim, Christophe Martin, Franck Salaün.

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56 CALENDRIER DES ACTIVITÉS

OCTOBRE

Mar 1 p. 31

Mer 2 p. 14, 38, 43

Ven 4 p. 39

Sam 5 p. 53

Lun 7 p. 21

Mar 8 p. 17

Mer 9 p. 27, 43

Jeu 10 p. 21, 26, 44

Ven 11 p. 44

Sam 12 p. 41, 44

Lun 14 p. 20, 31, 33

Mer 16 p. 14, 38

Jeu 17 p. 15, 26, 34, 39

Ven 18 p. 12, 39

Ven 25 p. 49

Sam 26 p. 41

NOVEMBRE

Lun 4 p. 31, 33

Mar 5 p. 17

Mer 6 p. 14, 27

Jeu 7 p. 15, 34

Ven 8 p. 40

Sam 9 p. 41, 53

Mar 12 p. 12, 23

Mer 13 p. 38, 43

Jeu 14 p. 24, 26

Ven 15 p. 45

Sam 16 p. 13, 45, 54

Lun 18 p. 20, 31, 33

Mar 19 p. 18, 23

Mer 20 p. 14, 43

Jeu 21 p. 15, 29, 34, 39

Ven 22 p. 28, 40

Sam 23 p. 41

Lun 25 p. 33

Mar 26 p. 12, 18,23

Mer 27 p. 27, 38

Jeu 28 p. 26

Ven 29 p. 28

Sam 30 p. 50

DÉCEMBRE

Lun 2 p. 31

Mar 3 p. 17, 18, 23, 46

Mer 4 p. 22, 38, 46

Jeu 5 p. 15, 29,34

Ven 6 p. 28, 40

Sam 7 p. 41

Lun 9 p. 33, 40

Mar 10 p. 12, 18, 23

Mer 11 p. 22, 27

Jeu 12 p. 24, 34, 39

Sam 14 p. 13, 54

Lun 16 p. 20, 31, 33

Mar 17 p. 18, 23

Mer 18 p. 22, 38

Jeu 19 p. 15, 34

Ven 20 p. 28, 40

Sam 21 p. 41

JANVIER

Lun 6 p. 11, 30, 31

Mar 7 p. 11, 12, 18, 23, 30

Mer 8 p. 11, 27, 38

Jeu 9 p. 11, 15, 34

Ven 10 p. 11, 28

Sam 11 p. 13, 41, 54

Lun 13 p. 33, 40

Mar 14 p. 12, 23

Mer 15 p. 22

Jeu 16 p. 18, 24, 26, 29

Ven 17 p. 51

Sam 18 p. 55

Lun 20 p. 20, 31, 33

Mar 21 p. 17

Mer 22 p. 22, 38

Jeu 23 p. 15, 26, 34, 39

Ven 24 p. 18, 28

Sam 25 p. 41, 47

Mar 28 p. 17

Mer 29 p. 22, 27

Jeu 30 p. 26, 29

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INDEX DES RESPONSABLES 57

AALFANDARY Isabelle, 38

BBALIBAR Françoise, 53BAROSS Zsuzsa, 11BERKMAN Gisèle, 47, 54BOUCHEMIT Jade, 12BRADIER Charles-Henri, 49BRAS Gérard, 26, 55

CCAYE Pierre, 20CHAMOIS Camille, 39CIXOUS Hélène, 13CONTE Pietro, 46COPIN Julien, 39

DDARIDA Veronika, 14DELBRACCIO Mireille, 40DUBOIS David, 21DUPONT Florence, 15

FFERRARI Emiliano, 18

GGAILLE Marie, 51GANI Florianne, 27gé BARTOLI David, 28GOSSELIN Sophie, 28GRESPI Barbara, 46GUESDE Catherine, 12GUICHARD Éric, 36

HHATEM Nicole, 45HOFFMANN Philippe, 20HOFMANN Franck, 45

IIBRAHIM Annie, 45, 55IRRERA Orazio, 31

JJAMBET Christian, 20JANDIN Pierre-Philippe, 22

LLACROIX Justine, 51LE ROUX Daphné, 39LEVY Benjamin, 39LUSTE BOULBINA Seloua, 29, 54

MMAURY Liliane, 40MESSLING Markus, 44

NNIGRO Roberto, 30

OODELLO Laura, 23

PPAPAÏS Xavier, 41PÉNASSE Jean-Philippe, 12PINOTTI Andrea, 46POIRIER Jean-François, 17PRENOWITZ Éric, 49

QQUINTILI Paolo, 50

RRENAULT Matthieu, 31RIGAL Élisabeth, 24RIZK Hadi, 45

SSARDINHA Diogo, 44, 51SÉVÉRAC Pascal, 47SMOLIANSKAÏA, Natalia, 53

TTHÉBAUD Jean-Loup, 17THOMPSON Ashley, 49TOULOUSE Stéphane, 20

VVALLEROTONDA Simone, 50VERRECCHIA Bruno, 42VIOLI Alessandra, 46

WWINDECKER Pierre, 33

ZZERNIK Éric, 34

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Le Collège international de philosophie est une institution autonome de recherche et de formation à la recherche,

ouverte à tous, sans condition de titres ou de diplômes.

Association privée, régie par la loi de 1901, le CIPh a été fondé le 10 octobre 1983.Le Collège international de philosophie

reçoit le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,

du ministère de l’Éducation nationale, du ministère de la Culture et de la Communication,

de l’Institut franc"ais, de la Région Île-de-France,

de la Mairie de Paris.

* * *

Retrouvez les activités du Collège

sur la webradio de France Culture plus :http//plus.franceculture.fr/partenaires/college-international-de-philosophie

et sur notre site :www.ciph.org rubrique « les podcasts du Collège »

Retrouvez la revue en ligne du Collège

en accès gratuit surwww.ruedescartes.org

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59

Madame, Monsieur, Paris, septembre 2013Chers amis,

Nous avons fixé à 4,50 euros le montant de la participation aux frais d’acheminement de nos programmesd’activités (février à juillet 2014).En nous retournant la fiche ci-jointe remplie et accompagnée de votre contribution par chèque, vous re-cevrez notre envoi (fin janvier).Nous vous rappelons que nos programmes continuent à être disponibles sans frais pour tous ceux qui ontla possibilié de venir les chercher au Collège. Vous pouvez aussi en prendre connaissance et les téléchargeren format PDF sur notre site www.ciph.org qui annonce aussi les modifications qui peuvent intervenir dansle programme en cours.En comptant sur votre amicale fidélité, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l’expression denos sentiments dévoués.

Barbara CASSINPrésidente du conseil d'administration

Fiche à retourner remplie (CESSATION PUBLIQUE)

POUR FRAIS DE DIFFUSION

Nom ........................................................................ Prénom ............................................................. Adresse ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Code postal .............................................. Ville (pays) ................................................................................Téléphone ........................................................... Mél ........................................................................

(cocher) 4,50 euros pour participation à l’envoi du programme

(février à juillet 2014) 15 euros ou plus pour soutien aux activités du CIPh

Chèques à l’ordre du Collège international de philosophie, à adresser au 1 rue Descartes, 75005 Parisou virement bancaire : B.N.P. Quartier Latin, 7 rue Sou$ot, 75005 ParisIBAN : FR76 3000 4009 6900 0034 1913 720 BIC : BNPAFRPPPRG

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