Citoyenneté en couleurs – Bilan d’étape 2012 1

CITOYENNETE EN COULEURS

Pour une approche visuelle et participative

BILAN D’ETAPE

Coordinateurs du projet :

Seok-Kyeong HONG-MERCIER (mcf, MICA)

Alain BOULDOIRES (mcf, MICA)

1. Equipement audiovisuel

Avant d’engager les premières réalisations scientifiques, notre programme qui,

rappelons-le, repose sur une approche visuelle de l’enquête en sciences humaines et sociales,

notre programme devait donc trouver des moyens matériels en terme d’équipement

audiovisuel. En effet, le travail de recherche est ici conditionné aux outils qu’il entend mettre

en œuvre. Pour atteindre cet objectif, nous avons mis en place plusieurs démarches :

- En janvier 2010, Alain Bouldoires a répondu à l’appel à projet recherche du Conseil

Régional d’Aquitaine le but étant principalement de prévoir un budget investissement

pour soutenir l’ensemble de notre programme MSHA. Le titre du projet était

Controverses en Europe : le rapport au blasphème dans l’Europe des régions. Ce

dossier de demande de subvention n’a pas été retenu.

- En mars 2011, nous avons déposé une demande de matériel informatique auprès de

l’Université Bordeaux 3 au nom du MICA qui comprenait du matériel audiovisuel. On

nous a accordé un ordinateur iMac 27 pouces dédié au montage vidéo avec ses

logiciels (suite complète Adobe Première Pro).

- En juin 2012, nous avons fait une demande de soutien financier à des programmes

blancs auprès de l’Université Bordeaux 3. Le projet intitulé Les méthodes visuelles en

action visait à compléter notre équipement par du matériel audiovisuel en l’adossant à

une réflexion sur l’usage de l’image dans le processus de la recherche, le dispositif

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d’écriture, la valorisation et la diffusion de la recherche. Malgré le soutien du directeur

du conseil scientifique, ce dossier n’a pas été retenu.

Nous ne pouvons que regretter tout ce temps perdu et constater la difficulté à

convaincre de l’opportunité de produire des images, de travailler avec et d’élaborer de

nouvelles approches méthodologiques dès lors qu’un investissement est nécessaire au-delà du

stylo et du clavier…

Finalement, en accord avec le directeur de la MSHA, Christophe Bouneau, nous avons

pris la décision de réviser notre budget prévisionnel et de prendre en charge l’acquisition

d’une caméra professionnelle et de divers accessoires (pied caméra, lumière, prise de son,

optiques…) pour un montant d’environ 10000 €. Ce choix est évidemment très lourd sur le

plan financier pour notre programme et nous oblige à revoir nos ambitions à la baisse.

Cependant, nous pouvons dire qu’aujourd’hui la MSHA possède des moyens techniques

professionnels de production audiovisuelle. Avec le service informatique, nous avons conçu

une page d’emprunt de ce matériel qui pourra être mise en ligne dans l’avenir et servir à

l’ensemble de la communauté scientifique de la MSHA à la fin de notre programme (nous

gardons pour l’instant la priorité pour l’usage de cet équipement). Avec un peu de formation

et notre engagement, la MSHA peut envisager, dans un avenir proche, l’activité d’une cellule

audiovisuelle lui permettant d’accroitre sa visibilité.

2. Gouvernance

Réunion du comité de pilotage le 16 janvier 2012 en présence de : Pierre Beylot, Jean-

Jacques Cheval, Gilles Demeure, Eric Macé, Isabelle Rigoni. Ordre du jour : présentation

générale du programme, présentation des axes de recherche, objectifs scientifiques.

3. Journées d’étude, séminaires, colloques, festivals

Malgré les premières difficultés, nous avons, sans attendre, mis en place ou participé à

plusieurs rencontres :

- 28 février 2011, séminaire de l’Atelier Cultural Studies sur l’analyse du cinéma

français populaire et de son public, avec Geneviève Sellier, professeure de cinéma à

Bordeaux 3.

- 7 Avril 2011, Journée d’étude De la participation à l’intervention : expériences et

pratiques

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o L’approche participative en question, Alain Bouldoires

o Le modèle d’intervention de proximité : nouvelles perspectives, Lucille

Langlois (Formatrice, AGIRE International, Québec)

o Votre paysage dans l’objectif : une enquête de sociologie visuelle sur les

girondins et leur cadre de vie, Ousseynou Ngom (Doctorant en sociologie,

Université Bordeaux 2), Gislhaine Péral (Mission Paysage - Conseil Général

de la Gironde)

- 17 juin 2011, Journée d’étude entre l’UMR Dynamiques Rurales (Toulouse) et notre

équipe avec les interventions d’Alain Bouldoires, Seok Kyeong Hong Mercier, Yann

Kilborne pour Bordeaux et d’Anne-Marie Granier et Jean-Pascal Fontorbes pour

Toulouse.

- 3 novembre 2011, Atelier Cultural Studies avec Jostein Gripsrud, professeur à

l’université de Bergen, Norvège. Thème de l’intervention : Histoire de la sphère

publique et le 22 juillet 2011 : diversité vs balkanisation.

- 23-29 janvier 2012, Festival International de Programmes Audiovisuels, Biarritz. Une

équipe d’étudiantes nous accompagnait dans le cadre d’un projet pédagogique sur les

pitchs de présentation (convaincre des producteurs en un minimum de temps).

- 30 janvier 2012, Atelier Cultural Studies, Stratégies de l’industrie culturelle à l’ère de

convergence :

o Mélanie Bourdaa, Maître de conférence à Bordeaux 3, Suivez le lapin blanc:

les stratégies transmedia appliquées aux fictions

o Seok-Kyeong Hong-Mercier, Crossmedia production en Asie de l’Est

- 2 avril 2012, table ronde transmédia, Eric Maigret, professeur à l’Université de Paris

3 et Matt Hills, Maître de conférences à l’Université de Cardiff (Grande Bretagne),

Stratégies de transmedia dans les séries et la bande dessinée.

- 2-6 juillet 2012, Organisation de trois panels lors de Crossroad 2012 de l’ACS

(Association for Cultural Studies), Paris, UNESCO/Sorbonne,

o Colored Citizenship in the European Television fiction ; Seok-Kyeong Hong-

Mercier, Julie Laffont et Henri Larski, The Veiled girl, the Beurette and the

Arabian boy; an Analysis on the representations of Arab-Muslim youth in

European television fictions

o Convergence Culture and Creative Industry in the East Asia

o Crossroad : East Asian Popular Culture in the West

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4. Les escales du film de recherche

« À côté de la fiction et du documentaire, il existe un cinéma de recherche, peu visible,

mais qui a transformé le regard cinématographique. Les expériences du ciné-œil, du ciné-

vérité, du ciné-direct, ou encore du ciné-transe questionnent notre rapport au réel et nous

donnent à voir d’autres points de vue sur le monde. Les Escales du Film de Recherche

entendent, à partir de projections mensuelles, mobiliser un patrimoine issu, en particulier

(mais pas seulement), de l’anthropologie et de la sociologie visuelle. Ces séances seront

l’occasion d’interroger la pratique du chercheur en SHS qui, par l’intermédiaire de la caméra,

tente une écriture spécifique. »

- 5 mars 2012 : Les frères Lumières et la première projection publique de 1895.

- 26 mars 2012 : Albert Kahn, Les archives de la planète, 1908.

- 14 mai 2012, Edward S. Curtis, In the Land of War Canoes, 1914.

Nous reprendrons ces séances en octobre dans une nouvelle formule pour ouvrir plus

largement l’audience.

5. Formation

Dans notre programme, nous avions annoncé plusieurs initiatives de formation. Elles

nous paraissent indispensables dans la mise en œuvre de notre pratique de recherche.

- 24 janvier 2012 : Formation URFIST suivie par Alain Bouldoires, Ouvrir un carnet de

recherche en SHS. Cette formation nous ouvre des perspectives en concertation avec

Véronique Ham et Marion Daubanes qui ont également participé à cette journée.

- 12 mars 2012 : Formation doctorale – Les images en action : Introduction aux

méthodes visuelles :

o Petite histoire des méthodes visuelles, Alain Bouldoires.

o Les méthodes visuelles dans le processus de la recherche en SHS, Seok-

Kyeong Hong-Mercier.

- Alain Bouldoires poursuit ses enseignements et ses ateliers de méthodes visuelles à

l’IUT de l’université Bordeaux 3. Ces expériences pédagogiques nourrissent notre

réflexion.

- 9 mai – 29 juin, accueil de Eloria Vigouroux-Zugasti, étudiante en master recherche à

l’université Bordeaux 3 pour un stage consacré à l’accompagnement de notre

programme de recherche.

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- Une formation audiovisuelle est envisagée prochainement à laquelle le service

informatique de la MSHA sera associé (Louis Bernadotte et Bruno Biguey).

6. La caravane des médias d’initiative populaire

Dans un premier temps, nous voulions trouver un véhicule type fourgonnette pour

matérialiser cette caravane des médias. Il était question de parcourir l’Aquitaine à la rencontre

des citoyens qui mettent en place de nouveaux médias. Nous avions un partenariat avec un

CFA de mécanique qui était près à participer à la rénovation du véhicule que nous aurions

acheté d’occasion. Une équipe d’étudiantes avait travaillé sur l’identité visuelle de l’opération

et nous avions obtenu des devis pour le marquage du véhicule. Suite à la restriction budgétaire

évoquée plus haut en conséquence de l’achat du matériel audiovisuel, cette idée a été

abandonnée.

Nous sommes dans une phase d’inventaire des « médias d’initiative populaire » ce qui

devrait nous permettre de mieux définir notre objet. Nous répertorions trois formes de médias

non professionnel : web radio, web tv et web presse. Suite à cet inventaire, nous envisageons

de mettre en place une enquête par observation participante dans ces réseaux soit une cyber

anthropologie des médias qui nous permettra de mieux comprendre de l’intérieur les moyens

et les ressors de l’engagement citoyen.

Un web programme est envisagé à partir des résultats de cette enquête. Signalons à ce

propos que la recherche Eurofictions dirigée par Seok-Kyeong Hong-Mercier, financée par la

Région Aquitaine et liée à Citoyenneté en couleurs, vient d’obtenir la coproduction de son

projet de web programme avec Capa production. Cette avancée présente une possibilité de

synergie et de partage d’expérience.

7. Slam et espace public

Le projet originel pensé et écrit en 2005-2006 par Sébastien Jounel, avait pour

vocation de se focaliser sur la scène Slam de Bordeaux, sur les organisateurs, ses lieux de

rencontre, ses modes d’actions, ses intervenants et leurs activités hors du cercle des sessions,

dans leur vie personnelle. En suivant quelques-uns de ces slameurs depuis 2005, Sébastien

Jounel s’est aperçu que leur pratique était multiple, polymorphe et « dynamique ». Dès lors, la

question de l’occupation de l’espace public est devenue le sujet central. L’objectif n’est pas de

dresser un panel ou un catalogue des formes d’occupation de l’espace public, mais plutôt

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d’interroger l’interaction entre cet espace public et les artistes (citoyens ?) urbains qui

l’investissent.

Depuis janvier 2012, Sébastien Jounel suit plus précisément quelques-uns de ces

artistes et les filme dans leur vie personnelle, la pratique de leur art, la préparation de leurs

interventions publiques, leurs répétitions, etc. L’objectif est de saisir en images cette

interaction entre leur vie personnelle, leur art et leurs modes d’occupation de l’espace public.

Il s’agit d’une « immersion raisonnante »aux côtés de slameurs mais aussi d’un beat-boxer, un

adepte du parkour, un DJ… Nous envisageons le montage des images du documentaire dans

une démarche collaborative avec les « acteurs » de ce film.

Nous avons contractualisé cette collaboration avec Sébastien Jounel par un contrat de

cession de droits d’auteur au forfait. Les premiers rushes ont été visionnés le 14 juin 2012.

8. Controverses en Europe

L’enquête a commencé par la sélection des personnalités à rencontrer dans les 9 pays

retenus : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Angleterre et

Italie. Une partie des entretiens devant être filmés, Alain Bouldoires a préparé un dossier de

présentation du film documentaire qui est programmé. Ce dossier de 53 pages présente les

points suivants : Résumé, note d’intention, séquencier, notre de réalisation, curriculum vitae,

personnages principaux, chronologie des évènements, contextes législatifs. Il devrait nous

permettre de trouver un producteur et ainsi de travailler dans de meilleures conditions. Par

rapport à la recherche, le film ne portera que sur 4 pays : Allemagne, France, Angleterre et

Italie. Nous nous attacherons, à partir des affaires jugés dans chacun des pays, à soulever les

convergences et divergences européennes sur la question du blasphème qui, pour nous,

renvoie à la question du cadre d’exercice de la liberté d’expression.