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CORRESPONDANCES MEDICALES Automne - Hiver 2011 / N° 29 Prunus spinosa, le prunelier Mixtura stanni comp. Carpellum mali comp. Evaluation de Neurodoron ® chez des patients nerveusement épuisés pour cause de stress

CM n 29 complet - Editions Médicales Anthroposophiques · tirée du Vademecum des médicaments anthroposophiques, récapi-tulant ses indications et illustrée de cas cliniques. /*+*0

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CORRESPONDANCES

MEDICALES

Automne - Hiver 2011 / N° 29

Prunus spinosa, le prunelier

Mixtura stanni comp.

Carpellum mali comp.

Evaluation de Neurodoron® chez des patients

nerveusement épuisés pour cause de stress

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Les Correspondances Médicales, réservées au corps médical, paraissent deux fois par an et sont disponibles sur abonnement. Elles sont adressées gracieusement sur demande écrite à l’adresse suivante :

IFEMAInstitut de Formation et d’Edition pour la Médecine Anthroposophique

2, rue du Blochmont 68330 Huningue

Directeur de publication :Jacques Abegg

!"#$%&'(#)*$#+,-)&.&

Jean Chazarenc, Docteur en médecineMarc Follmer, Docteur en pharmacie

François Hibou, Docteur en médecineCyrile-Anne Curat, Docteur en physiologie

Jacques Abegg, Docteur en chirurgie dentaire

Chaque auteur est responsable de ses articles. Les médicaments et leur utilisation sont cités en relation avec l’expérience des auteurs et/ou les

traitements classiques en médecine anthroposophique. La prescription des médicaments cités relève de la responsabilité individuelle du prescipteur.

Toute reproduction de texte doit faire l’objet d’une demande à l’IFEMA.

Dépôt légal : 4ème trimestre 2011

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Sommaire

- Editorial ............................................................................ page 5

- Prunus spinosa - le prunelier Ulrich Meyer ..................................................................... page 7

- Mixtura stanni comp. 1

Gino Boriosi ..................................................................... page 51

- Carpellum mali comp. 2

Vademecum ..................................................................... page 65

- Evaluation de Neurodoron® 3 chez des patients nerveusement épuisés pour cause de stress Claudia Rother, Jutta Oexle ............................................. page 69

1 En France : Préparation magistrale : [Alumen crudum 0,1%, Cuprum metallicum 0,0002%, Nitricum acidum 0,23%, Stannum metallicum 0,2%, Excipient q.s.p.100%].

2 En France : Préparation magistrale : [Carpellum mali D4, Juglans regia, testa D4, aa].

3 En France : Préparation magistrale : [Aurum metallicum D10, Ferrum sulfuricum silicicum D3, Kalium phosphoricum D6, aa ; Trituration]..

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 5

Editorial

Il y a 90 ans la médecine anthroposophique s’est mise en place très rapidement. C’est en effet en l’espace d’une année (entre 1920 et 1921) qu’ont eu lieu les premiers cours aux médecins de Rudolf Steiner et qu’ont vu le jour la première clinique et le premier laboratoire. De nombreux médicaments utilisés encore aujourd’hui en médecine anthroposophique remontent à cette époque.

C’est le cas du prunelier, dont Ulrich Meyer nous retrace l’histoire de son utilisation et nous décrit sa pharmacopée, en particulier son association à d’autres substances.

Sont ensuite présentés deux médicaments dont les principes ont été proposés par Rudolf Steiner puis mis au point par des pharma-ciens et des médecins :

D’une part, Mixtura stanni comp. par Gino Boriosi enrichi de nom-breux cas cliniques issus de son expérience personnelle, élargissant ainsi largement le champ de son indication classique.

D’autre part, Carpellum mali / Juglans regia, testa, une monographie tirée du Vademecum des médicaments anthroposophiques, récapi-tulant ses indications et illustrée de cas cliniques.

/*+*0 Claudia Rother et Jutta Oexle nous présentent dans le cadre d’une étude observationnelle, l’association Or / Kalium phosphoricum / Ferrum sulfuricum silicicum&,-#&12#$&34)-5)&6-*)&7)88)&)1+(2(#$%&62*'&des pathologies bien de notre époque comme l’épuisement nerveux et le burn-out.

Bonne lecture.

Jacques Abegg

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 7

Prunus spinosa, le prunellier 1

Ulrich Meyer 1

Traduction Marc Villegas

RésuméLe prunelier est soumis d’une part à d’importantes forces cataboliques se manifestant par le dépérissement rapide des rameaux devenant des épines, la taille relativement petite des feuilles et la formation d’hétéro-'#6)'&(92*!:;*)'&62*'&8)'&<)-4'&)$&8)'&1)-#88)'&=&#8&12#$&6>2-$4)&324$&34)-5)&d’une remarquable vitalité par son intense poussée racinaire, son bois résistant et son abondante sécrétion de nectar. Le prunelier peut ainsi stimuler les forces de vie des patients dont l’éthérique est affaibli, en par-$#(-8#)4&'!-'&82&1!4")&6)&3!-'')'&)$&6)&<)-4'&4%(!8$%)'&2-&6%7-$&6-&34#*-$)"3'?&@*)&34%3242$#!*&(!""-*)&6)&3!-'')'A<)-4'&)$&6)&1)4&)'$&%:28)-ment indiquée.

Mots-clésPrunus spinosaPrunelierHétérosides cyanogènes Acide cyanhydriquePrunuseisen [Prunus-fer]Levico comp.

Introduction

Le prunelier ne joue qu’un rôle marginal dans les conférences mé-dicales de Rudolf Steiner (1), il intervient cependant très fréquemment dans les cas cliniques discutés avec lui (2). Ita Wegman (1876 – 1943) appréciait également beaucoup les préparations de cette plante, ce dont témoigne la Correspondance médico-thérapeutique éditée par B)$)4&C)8:&=&!*&9&$4!-5)&6)&*!"74)-')'&4)(!""2*62$#!*'&(3). Dans le périodique Natura fondé par Ita Wegman, Karl Dütschke composait dès 1928 / 1929 un bref mais très poétique mémorial dédié au prunelier (4).

1 Traduit de : Der Merkurstab, Heft 2, 2011, pp. 100-114.

Le Dr Ulrich Meyer est pharmacien aux Laboratoire WALA en Allemagne

En mémoire d’Hildegard (1904 – 1986) et Ludwig Engel (1895 – 1977) et de leur laboratoire pharmaceutique de Turnbridge Wells (GB)

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A la différence de l’aubépine (Crataegus), souvent prescrite, le prunelier ne reste encore largement employé aujourd’hui qu’en méde-(#*)&2*$D4!3!'!3D#,-)&=&#8&*>2&,->-*)&#"3!4$2*()&"#*#")&)*&3D9$!$D%-rapie, et absolument aucune en homéopathie.

Ne serait-ce que pour ces raisons, il semble nécessaire de mieux faire connaissance avec cette plante et de revalider sa prescription au regard des besoins thérapeutiques actuels. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur des travaux plus anciens, en particulier ceux de Thomas Goebel (1928 – 2006) (5), Willem F. Daems (1911 – 1994) (6), Gerhard Suchantke (1902 – 1958) (7), et Wilhelm Pelikan (1893 – 1981) (8)&=&

tout récemment, Markus Sommer a esquissé un portrait vivant de cet arbuste (9).

En outre, la formation d’hétérosides libérant de l’acide cyanhy-drique (= hétérosides cyanogènes) étant une caractéristique du pru-nelier, il est nécessaire de procéder à une observation de ce groupe de substances qui, à la différence des alcaloïdes « classiques » comme l’atropine et la morphine (10,11) n’ont quasiment pas été étudiées d’un point de vue goethéen jusqu’à présent (12).

Les quelques travaux publiés par des auteurs anthroposophes à ce sujet datent pour la plupart de plusieurs décennies. Par consé-quent les résultats actuels de la recherche en physiologie végétale et en biochimie devront être pris en compte.

Bien que Rudolf Steiner ait volontiers recommandé en thérapeu-tique des plantes contenant des hétérosides cyanogènes, telles que le prunelier et l’amande amère, il a mis en garde avec insistance contre l’acide cyanhydrique isolé (et généralement obtenu par synthèse). C’est pourquoi la trace que le prunelier a laissée dans l’histoire et les problèmes toxicologiques qu’il pose seront traités dans une contribu-tion devant paraître ultérieurement.

Un arbuste aux noms variés

Le prunelier appartient à la famille des Rosacées (Rosaceae), sa parenté la plus proche étant le genre Prunus. Font également partie de ce genre les espèces connues de fruits à noyau que sont la cerise, la prune, la reine-claude, à mirabelle, l’abricot et la pêche, ainsi que

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l’amande (13). Le genre Prunus comprend donc aussi d’importantes plantes alimentaires – on pourrait presque dire des plantes savou-reuses – dont nous savons apprécier la teneur en sucre des fruits lorsqu’ils deviennent juteux. De l’albumine et des huiles grasses sont en outre produites dans les graines, ainsi que des hétérosides cyano-gènes que nous reverrons plus loin.

Dans le genre Prunus, une seule plante médicinale est à mention-ner à côté du prunelier : le laurier-cerise (Prunus laurocerasus). Il a encore de nos jours une certaine place en homéopathie, surtout dans les pathologies des voies respiratoires (14).

Le nom allemand Schlehe dérive de la racine indo-européenne « sli » = bleu, faisant allusion à la couleur des fruits. La syllabe « sli » ')&$4!-5)&2-''#&62*'&8)&*!"&6)&82&7!#''!*&')47!E(4!2$)&F&C8#5!5#$G&H&=&

différentes espèces de prune sont employées dans sa confection.

L’appellation allemande populaire « !"#$%&'()# » [prune des champs] montre que la parenté de la prunelle avec la prune comes-tible (et la quetsche) a, depuis toujours, été ressentie par la popula-tion. De véritables hybrides entre la prunelle et la prune restent cepen-dant extrêmement rares. Lorsqu’ils existent, le tronc, les branches, les feuilles et les graines présentent les caractéristiques du prunier, tandis que les fruits ressemblent, par la couleur et le goût, à la prunelle. Une hybridation ne se produit pratiquement jamais puisque le prunelier est autogame et ne dépend donc pas du pollen d’autres plantes. En outre, #8&<)-4#$&:%*%428)")*$&38-'&$I$&,-)&8)&34-*#)4&)$&8)&,-)$'(D#)4&(15).

La « prune des champs » peut s’honorer d’avoir été appréciée sans discontinuité depuis le paléolithique jusqu’aux débuts des temps "!6)4*)'& =& 8)'& *!"74)-J& *!92-J& 6)& 34-*)88)& 4)$4!-5%'& 62*'& 8)'&

fouilles de lieux d’habitation en témoignent. Même après que les Ro-mains eurent introduit des espèces de fruits cultivés plus savoureux, ceux-ci n’ont pu supplanter que lentement la prunelle.

Un autre nom du prunelier, « épine noire », fait allusion à son 7!#'&$4;'&'!"74)0&5!#4)&*!#4?& )&7!#'&2&6)'&+74)'&+*)'0&#8&)'$&6-40&$!-4-nable et polissable. On tirait autrefois de son écorce, de l’encre noire comme de la suie. Cette encre n’étant pas résistante à la lumière, a été supplantée par celle de galle de chêne (16).

De même que l’allemand, l’anglais connaît plusieurs dénomina-tions pour ce buisson, parmi lesquelles « sloe » et « blackthorn ». Le

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prunelier forme des bosquets importants dans le paysage agraire si merveilleusement varié et vivant d’Angleterre (méridionale). Charles Rennie Mackintosh (1868 – 1928) a réalisé en 1910 l’une des rares représentations artistiques du prunelier, nettement inspirée par le style japonais (Figure 1).

/*+*0& #8& )J#'$)& 8>233)882$#!*& F&Heckendorn » [épine des haies], puisque le prunelier s’installe volontiers dans les haies avec d’autres 247-'$)'&7-#''!**2*$'&=&#8&*>)'$&32'&:K*%&324&8)'&3#)44)'&6)'&(D2"3'&

qui y sont fréquemment accumulées. Pour les botanistes spécialisés (en phytosociologie), il constitue « l’espèce indicatrice de la commu-nauté du Prunetalia (communauté arbustive du prunelier) » (17).

« Épine noire » et « épine des haies », mais aussi la dénomination latine de l’espèce Prunus « spinosa », indiquent bien que la produc-tion d’épines est une caractéristique du prunelier – bien plus que chez l’aubépine, portant pourtant aussi « épine » dans sa dénomination.

Site, pousse et racine

À l’état sauvage, le prunelier aime croître sur les coteaux de roches et d’éboulis où il apprécie le calcaire, la lumière et la chaleur. Il préfère par conséquent l’exposition au sud et ne se retrouve qu’à des altitudes "!6%4%)'&=&)*&L25#;4)0&!*&3)-$&8)'&4)*(!*$4)4&M-',->N&OPPP&"&)*5#4!*?&

Le prunelier est une plante pionnière qui s’accommode bien des sites pauvres en nutriments, secs et pierreux. On utilise cette propriété pour la consolidation des talus, d’autant qu’il résiste bien à l’hiver, au vent et à la fumée, et qu’il possède également un bon pouvoir de rétention des poussières.

Ayant tendance à former au début des racines rampantes, le pru-nelier s’implante aussi, par ses pousses racinaires ou ses drageons, dans les pelouses sèches et les "%:23D!47#2#)'&=&#8&3)-$&2#*'#&(!*'$#-tuer une véritable menace pour ces biotopes, rendant nécessaire une #*$)45)*$#!*&6)& 8>D!"")&62*'& 8)&329'2:)0&3!-4& 8)&4)(!*+:-4)4&Q&2-&

meilleur sens du terme – (Figure 2).

En correspondance avec l’abondance de pousses racinaires, un vrai tronc, caractéristique d’un arbre, fait généralement défaut au pru-nelier. Haie ou buisson se forment « spontanément ».

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 11

Figure 1

Charles Rennie Mackintosh (1868 – 1928) : Blackthorn, Chiddingstone 1910

Figure 2

Buisson issu de drageons sur un coteau (tiré de 21, vol 6, U 299).

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En temps que « bosquets de lisière » – selon l’expression spécia-lisée –, le prunelier forme une zone de transition vivante à plus d’un titre entre la forêt et le champ ouvert. Utilisant une image similaire, Hilma Walter (1893 – 1976) décrivait comme objectif thérapeutique de Prunus : envelopper le malade « d’un manteau bleu protecteur » (18).

Les buissons de prunelier sont d’autant plus petits, ramassés et impénétrables que le site est chaud et lumineux. La « formation d’un coude » caractéristique des branches de prunelier résulte d’une intense formation d’épines : aussi bien les pousses longues âgées d’un an que les pousses courtes issues de l’aisselle des feuilles se terminent très souvent en pousses épineuses. Du fait de ce processus de dépérissement intervenant à partir de la périphérie, la force végé-tative du prunelier cherche une « soupape » et la trouve dans une croissance horizontale privilégiée des rameaux latéraux.

Hans-Jürgen Schröder, le botaniste de Güstrow, a publié dès 1964 des recherches expérimentales sur la production d’épines par le pru-nelier (Figure 3). Celle-ci était nettement stimulée par la lumière, la carence en azote et la richesse en calcium du sol (19) (Tableau 1).

Figure 3

Formation d’épines

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Correspondances m

édicales Autom

ne - Hiver 2011 / n° 29

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Plantes de contrôle

Plantes à l’ombre

Plantes N –

Plantes N +

Plantes Ca –

Plantes Ca +

Pousses de l’année de Prunus spinosa

Nombre moyen de pousses courtes d’aspect épineux

4,5 0,8 7,6 3,8 4,5 6,8

Nombre moyen de pousses longues

2,3 3,0 0,6 3,2 1,7 1,9

Longueur moyenne des pousses longues (en cm)

6,6 15,1 2,7 7,9 5,1 4,5

Pousses de 3 ans de Prunus spinosa

Nombre moyen de pousses courtes d’aspect épineux

11,8 3,8 19,6 12,1 10,2 15,5

Nombre moyen de pousses longues

7,3 9,4 9,2 10,6 5,0 4,5

Longueur moyenne des pousses longues (en cm)

16,6 21,8 19,6 22,9 16,8 16,0

Ta

ble

au

1

Variabilité de la production d’épines chez P

run

us sp

ino

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2914

Walther Bühler (1913 – 1995) a attiré l’attention sur la polarité entre la ronce et le prunelier. Tous deux forment des haies impéné-trables pour l’homme et l’animal, mais utilisent pour cela des moyens entièrement différents. Chez la ronce, « où les épines s’insèrent… 38-'&'-3)4+(#)88)")*$&)$&82$%428)")*$&H0&F&82&1!4()&6)&3!-''%)&)$&82&5#-talité des sarments longs de plusieurs mètres » est à l’œuvre (20). Chez le prunelier, en revanche, la pousse dépérit en une épine hostile.

Les ornithologues constatent que les épines de prunelier sont utilisées par le Pie-grièche écorcheur. Cet oiseau empale ses proies pour constituer des provisions de nourriture, notamment pendant la période de couvaison. On a ainsi pu trouver jusqu’à 30 hannetons et 7 souris empalées sur des épines à proximité d’un nid.

Le prunelier se situe par conséquent au cœur d’une intense pola-risation : d’un côté, une puissante force végétative agit dans la for-"2$#!*&6)'&3!-'')'&42(#*2#4)'&=&6)&8>2-$4)0&#8&)'$&'!-"#'&N&-*&1!4$&34!-cessus de dépérissement et de mort agissant à partir de la périphérie dans la formation d’épines induites par la lumière et le calcium. Le prunelier réussit à se maintenir en équilibre entre ces deux pôles.

Chez l’homme, le système rythmique doit tenir l’équilibre entre le catabolisme et l’anabolisme. Le prunelier renforce donc ce système à partir du versant métabolique lorsque le catabolisme prédomine à partir du versant neurosensoriel.

Feuilles

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leur site, elles atteignent 2 à 5 cm, le pétiole mesurant de 2 mm à O& ("?& U)'& 1)-#88)'& '!*$& 6)& 1!4")& !528)& )$& +*)")*$& 6)*$)8%)'?&V)'&

nectaires situées sur les feuilles, tels qu’on en trouve chez d’autres )'3;()'&6-&:)*4)&B4-*-'0&1!*$&6%12-$&(D)G&8)&34-*)8#)4&=&#8&'>2:#$&6>-*)&

feuille dépourvue de glandes.

Les feuilles représentent une source importante de nourriture – en dépit, ou peut-être justement en raison même, de leur teneur en hétéro-sides cyanogènes (cf. infra) – pour les chenilles du Flambé, de la Thècle du bouleau, du Petit paon de nuit, de la Phalène du prunier (Figure 4),

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 15

Figure 4

La Phalène du prunier (Angerona prunaria L.)

Figure 5

Coupe transversale de racine de prunelier (tiré de 21, p. 297)

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2916

de la Feuille morte du chêne, de la Noctuelle de l’aubépine, du Maure et de l’Hibernie défeuillante, soit en tout plus de 50 espèces de pa-pillons. L’Hyponomeute du prunier peut même défolier totalement un buisson de prunelier.

En dépit de la petite taille de ses feuilles, le prunelier est capable d’une abondante assimilation dans les sites ensoleillés. Le sucre for-mé n’est alors pas transporté vers le haut dans les fruits, mais vers le bas dans la racine : « la luminosité du site élève la teneur des cel-lules en amidon », notamment celle du liber racinaire. Au microscope optique, on reconnaît les grains d’amidon bien remplis (Figure 5) (21).

Fleurs

U)&34-*)8#)4&<)-4#$&6)&"2*#;4)&)J$4K")")*$&#*$)*')0&"2#'&Q&(!"32-4%)'&324&)J)"38)&N&8>2-7%3#*)&Q&8)'&<)-4'&'!*$&$4;'&6#23D2*)'&SFigure 6). Sur les sites chauds et lumineux, la formation de longues pousses 5%:%$28)'&)'$& #*D#7%)&=&:4W()&N&6)&*!"74)-')'&3!-'')'&(!-4$)'0& 82&

<!42#'!*&9&)'$&38-'&#*$)*')?&C-4&6)&$)8'&'#$)'0&8)&34-*)8#)4&3)-$&3242X$4)&

)*$#;4)")*$&782*(&N&8>%3!,-)&6)&82&<!42#'!*&SFigure 7T?&U)'&<)-4'&'!*$&très riches en nectar et nourrissent des insectes parfois rares, comme la Mouche verte ou certains Empididées, ainsi que le longicorne Ana-:893$-'&"9'$#(-'&=&)*5#4!*&YP&)'3;()'&6>27)#88)'&'2-52:)'&5#'#$)*$&8)&

34-*)8#)4?&V-&12#$&6)&8)-4&4#(D)'')&)*&*)($240&8)'&<)-4'&';(D)'&!*$&-*)&

1!4$)&!6)-4&6)&"#)8&=&#8&)*&)'$&6)&"K")&3!-4&-*)&$#'2*)&142X(D)")*$&

infusée ! Puisque les feuilles ne sont présentes qu’à l’état de pousses $)4"#*28)'&2-&"!")*$&6)&82&<!42#'!*0&8)&34-*)8#)4&6!#$&"!7#8#')4&6)'&

substances de réserve tirées de la région racinaire pour fournir l’abon-dante production de nectar. La lumière du printemps, « coagulée » '!-'& 1!4")& 6>2"#6!*& 62*'& 8)'& 42(#*)'0& 21<-)& 28!4'& 62*'& 8)'& <)-4'&

blanches sous la forme Sulfur du nectar.

Michaela Glöckler a résumé en une belle image la polarité entre 8)'&<)-4'&)$&82&42"-4)&6-&34-*)8#)4&.&F&B4-*-'&233!4$)&'-4&$)44)&82&3-4)&

782*(D)-4&6#-4*)&6)'&*-2:)'&)$&8)&78)-&*-#$&6-&(#)8&'!"74)&)$&34!1!*6&=&

il y concentre les forces éthériques venues du cosmos » (18).

R-$2*$&8)'&<)-4'&6)&34-*)8#)4&#"34)''#!**)*$&)$&4%M!-#'')*$&2-&6%-but du printemps, autant les buissons ont l’air triste dès qu’elles sont 12*%)'&.& 8)'&<)-4'&34)**)*$&-*)&(!8!42$#!*&74-*W$4)0&(!"")&'#&)88)'&

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 17

Figure 7

Fleurs de prunelier

Figure 6

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2918

avaient été roussies par un feu couvant. Après la chute des pétales, les pruneliers disparaissent de notre conscience et n’attirent à nou-veau l’attention qu’à l’automne, lorsque la couleur des fruits passe du vert au bleu foncé.

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6)&<25!*!Z6)'0&6!*$&8)& !6)J&3D24"2()-$#,-)&288)"2*6&SVR T&)J#:)&

-*)&$)*)-4&6>2-&"!#*'&Y0[&\?&U)'&<25!*!Z6)'&'!*$&6)'&'-7'$2*()'&

dont la présence est pratiquement ubiquitaire dans les parties aé-riennes de la plante. Sous forme pure, il s’agit d’une poudre blanche ou jaune, inodore, pratiquement sans saveur et « banale » à tous points de vue. Ils sont produits en quantité accrue par des plantes soumises à un stress physiologique (ou non), comme par exemple une irradiation solaire excessive ou une infestation par des champi-gnons. Il s’agit donc de substances contribuant au maintien de la vie 5%:%$28)&.&8)'&<25!*!Z6)'&3!4$)*$&3!-4&2#*'#&6#4)&8>)"34)#*$)&6)&8>%$D%-rique. Il n’est donc pas surprenant qu’ils ne présentent pas d’action 3D24"2(!8!:#,-)& 2#:-]& =& #8'& *)& 1!*$& 34)-5)& 6>2-(-*)& $!J#(#$%& (D)G&

l’homme. Ils sont en cela en polarité avec les alcaloïdes, massive-ment et rapidement toxiques, mais aussi avec l’acide cyanhydrique. U)'&<25!*!Z6)'&!*$&38-$I$&$)*62*()&N&2:#4&)*&6!-()-4&324&-*&-'2:)&

prolongé, notamment lorsque le patient présente déjà une lésion (c’est-à-dire un affaiblissement du corps éthérique lié à un organe), par exemple dans la perméabilité capillaire, d’où sa dénomination de F&5#$2"#*)&B&H?&S 42$2):-'&)'$&-*)&382*$)&N&<25!*!Z6)'&$93#,-)&6)&82&

famille des Rosacées)

U2&4#(D)'')&)*&*)($24&)$&)*&<25!*!Z6)'&6)'&<)-4'&6)&34-*)8#)4&)'$&

l’expression de la vitalité de cet arbuste, tandis que les combinaisons d’acide cyanhydrique proviennent du catabolisme protidique (cf. infra).

!"")& 8>!*$& "!*$4%& 8)'& 4)(D)4(D)'& '3%(#+,-)'& 6)& ^RUR0& 82&

$)*)-4& )*& D%$%4!'#6)'& (92*!:;*)'& 6)'& <)-4'& 6)& 34-*)8#)4& )'$& *)$-tement supérieure à celle des pousses terminales récoltées au même moment. De plus, outre la prunasine et la sambunigrine, elles contiennent un autre hétéroside cyanogène dont la structure chimique *>2&32'&)*(!4)&%$%& #6)*$#+%)&)$& ,-#& *>)'$& 342$#,-)")*$& 32'&34%')*$&

dans les feuilles (22).

Selon les observations de Ruth Mandera, l’odeur d’amande 2";4)&6)'&<)-4'&6)&34-*)8#)4&)'$&38-'& 1!4$)& 8)&'!#4&,-)& 8)&"2$#*&(23).

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V)'&4)(D)4(D)'&'3%(#+,-)'&324&)'3;()0&(!*()4*2*$&-*&49$D")&6#-4*)&

de production ou de dégradation des hétérosides cyanogènes, ne semblent pas avoir été réalisées jusqu’à présent.

Gerhard Madhaus (1890 – 1942) mentionnait encore en 1937 dans son « Manuel des médicaments biologiques » quelques indica-$#!*'&6)'&<)-4'&6)&34-*)8#)4?&C)8!*&F&82&7#78#!:423D#)&)$&-*)&)*,-K$)&H0&

elle serait utilisée partout où une augmentation de la diurèse, une sti-mulation du métabolisme et un effet dépuratif paraissent nécessaires. Elles constituent un bon laxatif doux, « également adapté aux en-fants. On les prescrit en cas de constipation avec troubles gastriques et météorisme, nausées et oppression thoracique. » Selon Sebastian Kneipp (1821 – 1897), on devrait « pouvoir trouver dans toutes les 3D24"2(#)'&12"#8#28)'&H&8)'&<)-4'&6)&34-*)8#)40&3-#',->)88)'&4)34%')*-taient pour lui « le plus inoffensif » des laxatifs (24).

)'&#*6#(2$#!*'&Q&:8!728)")*$&38-$I$&3)-&'3%(#+,-)'&Q&6)&'$#"-82*$&

du métabolisme n’ont pas été convaincantes pour la Commission E responsable de la phytothérapie, qui a donc adopté en 1990 une mono-graphie négative (25).

C)-8)&-*)&142($#!*&6)'&<)-4'&%5!8-)&5)4'&8)&14-#$0&)$&8>!*&3)-$&$4!--ver tous les intermédiaires entre les rameaux entièrement nus et ceux qui sont très chargés en fruits.

Fruits

Les fruits sont bleu foncé et donnent souvent l’impression d’être givrés [be-reif-t, mot allemand jouant à la fois sur la pruine, le givre et la maturité] (Figure 8). Ce mot évoque bien en effet la « froideur » du 14-#$&)$&8>#*$)45)*$#!*&#*'-1+'2*$)&6)&82&(D28)-4&62*'&'2&"2$-42$#!*0&,-#&

traîne en longueur et semble ne vouloir jamais s’achever. Les fruits contiennent un gros noyau et peu de chair juteuse, les deux étant intimement liés. Le noyau ne peut pas se détacher comme il le fait facilement chez les fruits à noyau parvenus à maturité. La prunelle 4)'$)&3!-4&2#*'#&6#4)&62*'&8>%$2$&6>-*)&34-*)&#""2$-4)&)$&2(#6)&=&6>-*&

certain point de vue, comme le coing qui peut être considéré comme une pomme ou une poire immature (26). Le processus de maturation semble arrêté et retenu, tout comme le développement des pousses est arrêté et retenu dans les épines !

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Figure 8

Prunelles

H. Z

ell

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La production de sucre se déroule typiquement à la maturation 6)'&14-#$'&2-&(!-4'&6)'&M!-4*%)'&(D2-6)'&6)&82&+*&6)&8>%$%&)$&6)&8>2--$!"*)&=&(D)G&8)&34-*)8#)4&2-&(!*$42#4)0&)88)&')&12#$&62*'&8)'&<)-4'&4#(D)'&

en nectar au cours des journées encore fraîches du printemps. Ainsi, chez le prunelier, la production de sucre est déplacée à la fois dans le temps et dans l’espace : encore une particularité qui en fait un médi-cament.

R8!4'&,-)&8)'&14-#$'&'!*$&$4;'&32-54)'&)*&'-(4)&M-',->N&82&+*&6)&8)-4&

maturation, ils se caractérisent par un mélange – d’un équilibre unique en son genre – entre acides végétaux et tannins, ce dont témoigne le pH = 3,3 d’un jus de prunelle. Cette valeur se situe entre celle du citron, très acide (pH = 2,2) et celle de l’écorce de chêne, purement tannique et astringente (pH = 4,6) (27). De ce fait, les prunelles ne blet-tissent guère, à la différence des autres fruits à noyau de consomma-tion courante, qui sont très sensibles à la pression et donc rapidement périssables.

Les tannins régressent sur l’extérieur avec le premier gel permet-$2*$&28!4'&')-8)")*$& 82&4%(!8$)&N&6)'&+*'&6)&(!*'!""2$#!*&)$&6>28#-")*$2$#!*&S(!*+$-4)0&M-'&)$&8#,-)-4T?&_*&'-33!'2#$&2-$4)1!#'&,-)&8)&"%-tabolisme végétal dégradait réellement les composants tanniques. On considère aujourd’hui qu’après le gel, les tannins se lient surtout plus fortement à la pectine ou aux protéines du fruit, y « épuisant » leur 2($#5#$%& =& 82& 6%:4262$#!*& 3D9'#,-)& )11)($#5)& *)& M!-)& 324& (!*'%,-)*$&

qu’un rôle minime (28).

Dans un but thérapeutique, il faudrait que les composants tan-niques soient encore nettement perceptibles : la récolte devrait avoir lieu avant le gel.

Les tannins ont une action durcissante sur les tissus cutanés et "-,-)-J0&D-"2#*'&)$&2*#"2-J0&-$#8#'%)&2-J&+*'&6)&$2**2:)&62*'&82&

préparation des cuirs à partir de peaux d’animaux. Le cuir constitue une forme physiquement stable – mais encore mobile et élastique – de la peau qui se dégraderait, sans les tannins.

Selon la tendance actuelle, les prunelles ont aussi été testées par rapport à leur activité antioxydante. D’après une étude italienne, celle-ci serait considérable (de l’ordre de grandeur de celle de l’acide ascor-bique pur !) et due – outre les tannins – aux anthocyanes qui colorent le jus en bleu-violet. La teneur en anthocyanes de la prunelle se situait à peu près 50 fois au-dessus de celle du raisin rouge courant (29).

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La teneur en vitamine C des prunelles semble s’accroître avec l’al-titude et l’incidence de la lumière (30). Par comparaison avec d’autres fruits, la valeur mesurée du zinc dans les prunelles est remarquable-ment élevée (140 mg/kg de poids sec) (31). Comme Markus Sommer l’a bien montré, le zinc a un rapport particulier avec la lumière « pure » (32). Il est vraisemblable que le zinc soutienne l’activité des tannins dans l’emploi topique d’extraits de prunelier. La haute teneur en zinc des prunelles semble aussi présenter un intérêt relativement à ses effets immunologiques, par exemple pour des patients affaiblis par des in-fections.

Les fruits non récoltés restent sur le buisson pendant l’hiver (« Win-tersteher ») et servent de nourriture à une vingtaine d’espèces d’oiseaux, notamment les corneilles et les pies, au métabolisme « robuste ». En '!"")0&8)&34-*)8#)4&)'$&-*&7-#''!*&34!$)($)-4&6)'&!#')2-J&=&8)&4!''#:*!80&

82&12-5)$$)&)$&6)&*!"74)-J&2-$4)'&32'')4)2-J&)*&34!+$)*$&3!-4&9&#*'$288)4&

leur nid.

La chair de la prunelle ne contient pratiquement pas d’hétérosides cyanogènes (teneur en HCN : environ 3 ppm).

À propos de son goût, voici ce que disait Steiner : « Représen-tez-vous avec toute la vigueur, toute l’intensité possibles la saveur d’un fruit âpre, une prunelle par exemple, à l’action astringente dans 82& 7!-(D)?& `"2:#*)G& ()$$)& ')*'2$#!*&2"38#+%)0& )$& 4)34%')*$)GE5!-'&

maintenant que vous soyez tout à fait pénétrés intérieurement, pro-fondément, de cette sensation âpre, astringente, qui vous contracte douloureusement tout entier…, vous aurez cette connaissance de soi que l’occultiste appelle la connaissance par lui-même du corps phy-sique humain par le sens occulte du goût… » (33). À un autre endroit, Steiner parlait de « l’action terrestre du jus de prunelle » (34).

Graines

Les graines de prunelier n’ont pas une grande importance pour sa propagation: à cet égard, c’est la pousse racinaire qui joue le rôle es-sentiel. L’homme peut facilement procéder à la multiplication végéta-tive du prunelier en enfouissant des boutures, de novembre à février.

C)8!*&8)'&6!**%)'&S"%$D!6#,-)")*$&+278)'T&6>-*)&$D;')&6)&8>-*#5)4-sité de Kiel, la teneur en acide cyanhydrique des graines (236-263 ppm)

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se situait nettement en dessous de celle des espèces d’arbres à noyau apparentées, telles que la prune (979-1098 ppm), la pêche (902 ppm) )$&*2$-4)88)")*$&8>2"2*6)&2";4)&SYa[P&33"T&=&)88)&%$2#$&38-$I$&(!"32-rable à celle de fruits à pépins tels que la pomme (133-309 ppm) et le coing (256-305 ppm). La littérature de référence donne en revanche Q&'2*'&#*6#(2$#!*&6)&'!-4()&)$&6!*(&'2*'&3!''#7#8#$%&6)&5%4#+(2$#!*&Q&

jusqu’à 1700 ppm de HCN pour les graines de prunelle, c’est-à-dire une valeur vraisemblablement bien trop élevée (35). Outre la sambu-nigrine et la prunasine, monoglucosides, on a aussi trouvé dans les graines le diglucoside dérivé de ces substances : l’amygdaline (36).

En résumé, on peut dire que le prunelier – s’écartant en cela du type du genre Prunus – déplace le point fort de la formation de cya-*-4)'&6)'&:42#*)'&5)4'&8)'&1)-#88)'&)$&'-4$!-$&5)4'&8)'&<)-4'?&U)'&D%$%-rosides cyanogènes des feuilles diminuent au cours de la période de végétation et servent vraisemblablement à l’anabolisme des protéines végétales (cf. infra).

Le prunelier – clé de l’or blanc pour l’Europe centrale

« La terre ne laisse-t-elle pas échapper là une source miraculeuseQui, remplissant de vastes bassins de son liquide éprouvé,S’évapore bientôt après avoir laissé ses dons précieux.C’est le plus grand don, je le dis d’un mot audacieux, Le plus grand de tous ceux que Tellus Mater nous ait offert !De son riche giron, elle nous donne argent et or, Qui de tous les hommes attirent l’œil et le cœur ;À l’usage universel de tout art, elle offre le fer,Il détruit autant qu’il bâtit, pervertit autant qu’il protège ;D’autres biens elle nous offre par milliers et milliers,Mais ce que par-dessus tout je loue, c’est la neige grenue, Première et dernière épice de toute saveur :Le sel pur qui à toute table fait honneur. »

à Halle, 1811, Johann Wolfgang von Goethe (1749 – 1832)

L‘individualisation de l‘être humain a commencé avec le début 6)'&b)"3'&"!6)4*)'& =& (!"")&(!*$4)E3I8)&"2$%4#)80& ()88)E(#& 4),-%-rait la confrontation renforcée de l’organisme avec des substances

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minérales et cristallines. Cela se produisit d’abord dans le domaine médical, puis avec cette « épice » qu’est le sel, pour se terminer avec le sucre « cristallisé » consommé par kilogrammes.

Paracelse (1493-1541) a fondé l’iatrochimie, c’est-à-dire l’uti-lisation médicale de combinaisons de mercure et d’antimoine, par exemple. En dépit de nombreuses résistances, cette thérapie nou-5)88)&324& 8)'&"%$2-J&)$& 8)'&"#*%42-J&2& +*#& 324& '>#"3!')4&)$& 2&6-4%&

jusqu’au XVIIème siècle (11).

En 1747, le pharmacien berlinois Andreas Sigismund Marggraf (1709 – 1782), doté d’une excellente formation de minéralogiste, a découvert dans la betterave un « beau sel dur et cristallin qui possé-dait toutes les propriétés du sucre ». C’est ainsi que l’on a commencé à substituer le sucre de canne, onéreux, importé d’outre-mer, par le « sel sucré » de la betterave. Celui-ci a permis au XIXème siècle un développement de la consommation de sucre – qui a d’ailleurs contri-bué à celle du diabète.

Mais à cette période, se situe l’introduction de l’extraction du sel à partir de salines naturelles, pour laquelle on utilisait la technique de la « graduation ». Jusqu’à l’introduction de la graduation, le sel – tout comme le sucre de canne – était extrêmement cher, puisqu’il n’était disponible que comme sel marin. Il était extrait dans des marais salants (en allemand, Salzgärten = jardins à sel) où – comme pour les plantes – la lumière, l’air et la chaleur contribuaient à sa formation. L’important coût de production dans ces marais salants et les gros surcoûts dus aux transports, au commerce et aux douanes engen-draient un prix élevé : c’est ainsi que le sel était considéré fort juste-ment comme de « l’or blanc ». On ne peut plus guère aujourd’hui se faire une idée de la valeur que l’on donnait à ce précieux sel « pur » 6)'$#*%&N& 82&(!*'!""2$#!*& =&(>)'$&)88)&,-)&c!)$D)&)J34#")&62*'& 8)&

poème cité plus haut, composé après une visite de la « ville du sel » Halle/Saale.

La plupart des salines d’Europe centrale ne recelaient qu’une teneur minime en sel, parfois moins d’un pour cent. C’est pourquoi une évaporation directe de l’eau pour en extraire le sel était hors de question ou à peine rentable – en raison d’un coût énergétique élevé du à une forte consommation en combustible (bois, puis charbon). En outre, la faible teneur en chlorure de sodium donnaient, de l’impor-tance aux composants secondaires de l’eau salée : « le gaz carbo-

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nique fait fortement mousser la saumure, les bicarbonates élèvent la solubilité des métaux lourds, les sels de calcium donnent un sédiment dur qui entartre les bouilloires, les sels de magnésium rendent le sel +*28&2")4&)$&D9:4!'(!3#,-)&(37)?&H&`8&%$2#$&6#1+(#8)&6>!7$)*#4&8)&')8&F&3-4&H&

que souhaitait Goethe…

À partir du XVIème siècle (en 1595 à Sulz am Neckar, par exemple,) 8>)J#'$)*()& 6)& 7W$#")*$'& 6)& :426-2$#!*& )'$& 2$$)'$%)& =& #8'& ')45)*$& N&

concentrer les saumures de faible pourcentage. On a d’abord utilisé de la paille, qui était aspergée de saumure par des « valets ruisse-leurs » [Lepperknechten]. L’évaporation de l’eau sur les brins de paille avait pour effet d’augmenter lentement la concentration en sel de la saumure résiduelle – cela s’« amasse petit à petit » au sens le plus authentique du terme [comme les petits ruisseaux font les grandes rivières (zusammenläppern)]. L’historien en chimie Hans-Henning Walter, de Freiberg, qui est certainement le meilleur connaisseur de l’histoire du sel en Europe centrale, en décrivait ainsi l’évolution ultérieure, liée indissociablement au prunelier : « la paille se décom-posait lentement au contact pendant des semaines avec l’eau salée et des composants végétaux se dissolvaient dans la saumure. Ces substances perturbaient le processus de saunerie. Parfois, le sel ne voulait pas cristalliser, ou seul un sel dur et gris sale était extrait. Les sauniers cherchèrent pendant des décennies de meilleurs matériaux de remplissage des bâtiments de graduation, mais même les fagots de bouleau ou d’autres branchages n’apportèrent aucune améliora-tion. Une percée ne réussit qu’au début du XVIIIème siècle, lorsque des inventeurs aujourd’hui inconnus, eurent l’idée d’utiliser l’épine noire comme matériau de remplissage (Figure 9). Les premiers « bâtiments de graduation à épines » sont signalés entre 1711 et 1716 dans les salines de Nauheim et Sulza. Dans les années qui suivirent, l’inven-tion se répandit très vite dans la plupart des salines allemandes… Parfois, les directions des salines cultivèrent même des « plantations » spéciales de buissons d’épine-noire.

L’épine-noire, coupée en automne, est très résistante aux sau-mures , aussi bien faibles que concentrées. Ses branchages, durs et volumineux, permettent des empilements plus hauts sans que le matériau de remplissage soit comprimé sous son propre poids. Les :!-$$)'&6)&'2-"-4)&')&6#'3)4')*$&)*&+*)'&:!-$$)8)$$)'&)*&%(82$2*$&

sur les épines pointues, la surface s’accroît en proportion, et avec elle, l’évaporation de l’eau. »

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Figure 9

Remplissage d’un dispositif de graduation avec des branchages de prunelier

Figure 10

Branches de prunelier recouvertes de dépôt salin [Dornstein]

Figure 11

Installations de graduation de Bad Dürrenberg

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Les branches de prunelier ont non seulement permis une énorme augmentation de la production, mais la qualité dans le sens de la « pureté » souhaitée du sel s’est aussi accrue rapidement : « les bâtiments de graduation à épines permettent en outre d’obtenir 6)'&)11)$'&(!*'#6%4278)'&2-&*#5)2-&6)&82&3-4#+(2$#!*&6)&82&'2-"-4)?&Lors de l’égouttage, le dioxyde de carbone dissous dans la saumure s’échappe. L’équilibre chimique est alors déplacé et les bicarbonates de calcium, de magnésium, de fer et de manganèse, facilement so-8-78)'0&')&$42*'1!4")*$&)*&(247!*2$)'&6#1+(#8)")*$&'!8-78)'?& )'&')8'&étrangers, souvent aussi de sulfate de calcium (gypse), se déposent sur les branches d’épine noire. En renouvelant la graduation, on obte-nait une saumure très pure, avec une qualité de sel produit dépassant tout ce qui était obtenu auparavant. Des croûtes dures se forment alors sur les branches d’épine noire : la pierre des salines, « pierre d’épine » [Dornstein] (Figure 10) ».

Au bout de quelques années, les remplissages doivent être renou-velés. Les bâtiments de graduation, mesurant en général de 10 à 20 m de haut et plusieurs centaines de mètres de long, sont devenus l’em-blème de la plupart des sites des salines (37, p. 12 sq.) ».

À Salzungen, par exemple, on parvint alors à produire, à l’aide des nouvelles techniques « un produit à gros grain, blanc et sec », au lieu d’un « sel sale, rouge et humide » (38).

Sur un site de salines, plusieurs bâtiments de graduation étaient :%*%428)")*$& )*& 1!*($#!**)")*$& =& N& L26& Vd44)*7)4:& SC228)T0& 324&

)J)"38)0&8)-4&8!*:-)-4&$!$28)&%$2#$&)*(!4)&6)&O&ePP&"&N&82&+*&6-&f`fème siècle (Figure 11) et, à Schönebeck-Salzelmen (près de Magde-bourg), on a mesuré 1 837 m de murs de prunelier. En dessous d’une longueur de 350 m, l’entreprise n’était économiquement pas viable. Les bâtiments de graduation en prunelier constituent ainsi un exemple 34%(!()&6)&F&$)(D*!8!:#)&8!-46)&H&=&#8'&*%()''#$2#)*$&8>)*:2:)")*$&6)&

capitaux importants et une direction d’entreprise énergique. S’ajou-taient à cela des investissements considérables pour le forage et l’aménagement des puits pour les sources salines, des installations de pompage actionnées par l’eau ou le vent, des bâtiments de saunerie, et l’approvisionnement en combustible nécessaire sur place (d’abord du bois, puis du charbon). Il n’est donc pas étonnant que l’onéreuse production de « l’or blanc » soit entrée sous régie d’État, et qu’elle ait énormément préoccupé des princes allemands soucieux d’autar-cie, tels que le roi de Saxe Auguste le Fort (1670 - 1733). Ce n’est

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pas sans raison qu’un ouvrage historique de référence sur les salines porte le titre « Le sel et le pouvoir » (39). Jusqu’en 1868, il existait dans de nombreux états allemands (et européens) un monopole d’état du sel, auquel a succédé un impôt sur le sel, encore levé jusqu’en 1993.

(Le lecteur intéressé pourra visiter Bad Dürrenberg (près de Leip-zig), où se trouve le plus grand bâtiment de graduation d’un seul tenant 6>/-4!3)0&25)(&')'&ghg&"&$!-M!-4'&)*(!4)&)*&382()&=&#8&4)'$)&)*&!-$4)&

des chevalets d’extraction de la saumure et une partie des bâtiments de saunerie. Les installations donnent encore aujourd’hui une idée de la technologie lourde des débuts de l’extraction du sel !)

C’est donc au prunelier qu’est revenue la mission de mettre large-ment à disposition en Europe centrale le sel « pur » destiné à s’adres-ser à l’organisation du moi, jusqu’à ce qu’en 1824, la première mine de sel gemme allemande, à proximité de Schwäbisch Hall, le relaie dans cette tâche. Le sel qui fut alors extrait n’avait plus connu l’état de dissolution dans l’eau, ni la rencontre avec l’air, la lumière et la chaleur par la graduation. Ce sel de « roche » était directement mis à disposition en tant que substance minérale.

Il ne faut cependant pas non plus méconnaître le fait que les bâti-ments de graduation et les salines attenantes ainsi que la « technolo-gie douce » qu’est la graduation s’éloignaient de plus en plus du point de départ qu’est le « sel du soleil ». Ils ont constitué le germe de l’in-6-'$4#)&(D#"#,-)&)*&38)#*&)''!4&S324&)J)"38)0&82&+4")&F&i)4"2*#2&H à Schönebeck-Salzelmen, près de Magdebourg), et ont même été le lieu de production d’engrais minéraux plusieurs décennies avant que Justus von Liebig (1803 – 1873) (40) fasse paraître en 1840 sa « Chimie organique appliquée à la physiologie végétale et à l’agriculture » (41).

Le triomphe du sel gemme, pronostiqué dès 1792 (!) par Alexan-der von Humbolt (1769 – 1859) supplanta l’extraction du sel en sau-*)4#)0&+*28)")*$&$4;'&!*%4)-')&=&8)'&7W$#")*$'&6)&:426-2$#!*0&4%6-#$'&

pour la plupart, acquirent alors étonnamment une fonction thérapeu-tique : le médecin des salines de Schönebeck, Johann Wilhelm Tol-berg (1762 – 1831) observa l’activité thérapeutique de la saumure brumisée mise au contact des branches de prunelier, en particulier sur 8)'&32$D!8!:#)'&6)'&5!#)'&4)'3#42$!#4)'&=&(>)'$&2#*'#&,->#8&1!*62&82&$D%423#)&

par inhalation dans les bâtiments de graduation. Il écrivait en 1803 : « l’air marin, caractéristique – réputé à bon droit – de la côte marine » 3!-442#$&K$4)&F&34!6-#$&24$#+(#)88)")*$&N&3)$#$)&%(D)88)&324&8)'&7W$#")*$'&

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de graduation. Quelle perspective pour diminuer la misère humaine ! j-)88)&!33!4$-*#$%&6)&12#4)&34!+$)4&6)'&7#)*12#$'&6>-*&72#*&6)&")4&8)'&

infortunés qui ne peuvent pas voyager jusqu’à la côte ! (37, p. 25 sq.) ». Au cours des décennies suivantes, les bâtiments de graduation furent équipés en plusieurs endroits de passerelles de bois sur lesquelles les curistes, comptant également de nombreux enfants, purent déambuler le long des murs de prunelier haut de plusieurs mètres, tout en inhalant la saumure. « Dans beaucoup d’endroits, comme à Bad Nauheim, on a déplacé les passerelles pour les installer… à l’intérieur des bâtiments 6)&:426-2$#!*0&2+*&,-)&8)'&:!-$$)8)$$)'&6)&'2-"-4)&3-#'')*$&2:#4&6)'&

deux côtés et du haut (37, p. 16) » (Figure 12). On s’adressait au système rythmique de l’être humain aussi bien par la marche rythmée que par l’inhalation. « Des médecins thermaux expérimentés soulignent… que, dans les bâtiments de graduation, l’inhalation peut être couplée à une $D%423#)&2($#5)&324& 8)&"!-5)")*$& =& 82& 34!")*26)& 8)& 8!*:&6)'&"-4'&

d’épines en constitue la forme la plus douce (37, p. 14) ».

En résumé, on peut constater que le prunelier, non seulement par le jus de son fruit, mais aussi par ses branches, a bien déployé, par l’intermédiaire de l’extraction du sel par graduation, son « action ter-restre » en Europe centrale.

Figure 12Salle d’inhalation avec brumisateur de prunelier

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On peut voir la mission thérapeutique du prunelier dans un sens similaire : il aide le moi à saisir l’organisme et à devenir actif dans la volonté avec énergie et aptitude à l’incarnation sur Terre. Dans ce contexte, on peut comprendre que Rudolf Steiner ait recommandé en thérapeutique l’association d’eau de mer et de pousses terminales de prunelier (2, 43).

La thérapie par inhalation en bâtiment de graduation reste en-core aujourd’hui particulièrement intéressante dans la mesure où elle s’adresse simultanément au mouvement et à la respiration, dans le sens d’une rythmisation. Dans la graduation se produit une atomi-'2$#!*&6)& 82&'2-"-4)&3-#'&N&*!-5)2-&'2&(!*<-)*()&.&-*&34!()''-'&

typiquement Mercur !

Dans son cycle « Physiologie occulte » (Prague, 1911), Rudolf Steiner disait que, par « l’inspiration d’air salin », on pouvait obtenir une action allant jusque dans le « système sanguin ».

Hétérosides cyanogènes et alcaloïdes – comparaison des subs-

tances végétales azotées

Comment se présentent les alcaloïdes et les hétérosides cyano-:;*)'&6-&3!#*$&6)&5-)&'(#)*$#+,-)0&$)8'&,->!*&8)'&$4!-5)&2-''#&62*'&8)&

prunelier ?

Comme point commun, on peut noter que ces deux classes de substances contiennent de l’azote et proviennent généralement du métabolisme végétal des acides aminés. Les acides aminés suivants ont une importance en tant que substances de départ pour la biosyn-thèse des hétérosides cyanogènes : Valine, Leucine, Isoleucine, Tyro-sine et Phénylalanine – ces derniers en particulier chez les Rosacées. Pour la production d’alcaloïdes, d’autres acides aminés naturellement protéinogènes entrent en jeu, comme par exemple le Tryptophane.

Mais les alcaloïdes et les hétérosides cyanogènes se différencient bien plus nettement, à plus d’un titre :

_*& (!**2X$& 2($-)88)")*$& )*5#4!*& e&PPP& 28(28!Z6)'& =& 8)& *!"74)&

des combinaisons de l’acide cyanhydrique reste par contre très limité avec environ 65 structures, bien qu’on puisse le trouver dans environ 2 650 plantes appartenant à 550 genres et 130 familles (dont 14 où il est fréquent). Le physiologiste végétal Tschiersch, de Halle, constatait

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dès 1967 : « apparemment, la nature n’a formé qu’une série de mo-dèles qui se répètent (44). » Le groupe des alcaloïdes est donc beau-(!-3&38-'&6#11%4)*(#%&)$&38-'&'3%(#+,-)&N&(D2,-)&)'3;()&,-)&()8-#&

des hétérosides cyanogènes. Apparaissant déjà chez les plantes « inférieures », telles que les fougères, la capacité à produire des hétérosides cyanogènes est considérée comme une caractéristique originelle et précoce de l’évolution.

Dans la biosynthèse des alcaloïdes, la fonction acide de l’acide 2"#*%&')452*$&6)&3!#*$&6)&6%324$&)'$&%8#"#*%)&2'')G&$I$&=&8>2"#*)&7#!-gène qui se constitue devient typiquement cyclique, ce que l’on peut interpréter comme un geste d’intériorisation. Dans les combinaisons avec l’acide cyanhydrique, la fonction acide est d’abord maintenue, des réactions oxydatives jouent un rôle important dans leur genèse et l’azote sous forme de fonction nitrile, reste pour ainsi dire « libre » 62*'&8)&34!6-#$&+*280&

Tandis que les alcaloïdes représentent généralement des produits +*2-J& 6-&"%$27!8#'")& )$& *)& 3)-5)*$& 324& (!*'%,-)*$& 2''-")4& 6)&fonction de stockage ni de transport dans le métabolisme azoté, de *!"74)-')'&382*$)'&S324&)J)"38)&8)&8#*0&8)&(2!-$(D!-(&)$&82&32''#<!4)T&peuvent utiliser la linustatine – un hétéroside cyanogène – pour produire -*&2(#6)&2"#*%0&8>2'3242:#*)&=&N&-*&'$26)&#*$)4"%6#2#4)&233242X$&6)&82&kE(92*!282*#*)0&2(#6)&2"#*%&*!*&34!$%#*!:;*)&"2#'&*)-4!$!J#,-)(44). Tschiersch en a déduit ceci : « Le métabolisme des hétérosides cya-nogènes s’est avéré être une voie de dérivation du métabolisme des acides aminés qui, partant des acides aminés, passe par les hété-rosides cyanogènes pour revenir aux acides aminés… À la manière 6>-*&F&!5)4<!l&")(D2*#'"&H&m"%(2*#'")&6)&$4!3E38)#*n0&()$$)&5!#)&)'$&utilisée de façon accrue lors d’un apport élevé en acides aminés, alors qu’il ne joue qu’un rôle minime ou nul, en cas de moindre mouvement protéique ». Conformément à cela, des recherches plus anciennes avaient déjà montré une production intense de ces substances « dans les graines en germination, les bourgeons en croissance, les jeunes feuilles et rameaux » (45). (Les analyses effectuées par WALA sur les 3!-'')'& $)4"#*28)'& 6)& 34-*)8#)4& (!*+4")*$& ()'& 4%'-8$2$'?& /88)'& !*$&montré un catabolisme des hétérosides au cours du développement foliaire).

Dans les alcaloïdes « classiques », la combinaison avec un sucre est exceptionnelle (par exemple les gluco-alcaloïdes stéroï-diques de Solanum dulcamara – la Morelle douce-amère – et d’autres

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4)34%')*$2*$'&6-&:)*4)&C!82*-"T&=&3!-4&8)'&D%$%4!'#6)'&(92*!:;*)'0&

la « glycation » est en revanche essentielle – comme l’indique leur autre nom : glucoside. Les monoglucosides sont plus fréquents que les diglucosides, le sucre de départ le plus fréquent étant le glucose. La glycation pourrait faciliter le transport et la métabolisation des hété-4!'#6)'&(92*!:;*)'&=&82&"K")&(D!')&)'$&528278)&3!-4&8)'&:8-(!E28(2-loïdes stéroïdiques du genre Solanum chez lesquels se produit un net catabolisme des alcaloïdes à la maturation des fruits.

Bien que l’azote se présente pour ainsi dire « sans protection », les hétérosides cyanogènes ne libèrent de l’acide cyanhydrique qu’après intervention de deux enzymes, une glucosidase et une hydroxynitrile-892')&=&#8&'>2:#$&6!*(0&)*&-*&()4$2#*&')*'0&6)&F&34!64!:-)'&H&$4;'&'$278)'?&

Par contre, les alcaloïdes se trouvent généralement « achevés » dans 82&382*$)&=&8)-4&6%'2($#52$#!*&3D9'#!8!:#,-)&')&12#$&324&F&4)824:2:)&H&25)(&

un acide végétal (par exemple la morphine avec l’acide méconique) puis dépôt par exemple dans la vacuole. Le « relargage » des alcaloïdes 4)*6&8)-4&$42*'3!4$&)$&8)-4&"%$27!8#'2$#!*&38-'&6#1+(#8)&324&(!"3242#'!*&

aux hétérosides cyanogènes plus « aptes aux transformations ».

De nombreux alcaloïdes déploient une activité pharmacologique aiguë intense et hautement différenciée sur le système nerveux (SNC, '9"32$D#,-)&)$& 3242'9"32$D#,-)T& =& 8>2($#!*& 6)'&D%$%4!'#6)'& (92*!-gènes est en revanche, en tant qu’effet HCN, orientée de manière relativement uniforme vers la « respiration interne ».

Pour la désintoxication à l’acide cyanhydrique chez l’animal et chez l’homme, le soufre joue un rôle capital par la formation de thio-cyanates (SCN), alors que pour les alcaloïdes, il n’est que d’une im-portance minime (par exemple, glycuronidation de la morphine).

Communications de Rudolf Steiner sur les plantes contenant des

alcaloïdes ou de l’acide cyanhydrique

!*()4*2*$&8)'&<)-4'&6)&34-*)8#)40&C$)#*)4&2&#*6#,-%&62*'&-*&(24*)$&

de notes non encore publié : « Huile essentielle contenant de l’acide cyanhydrique » (46). Dans ces notes, il a dû s’appuyer – comme dans d’autres cas – sur la littérature pharmacognosique de son époque (47). La recommandation de Prunus s’est basée sur les connaissances de Steiner concernant ce composant caractéristique.

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Dans une de ses conférences, Steiner s’est exprimé sur la for-mation comparée des hétérosides cyanogènes et des alcaloïdes dans le règne végétal. En rapport avec les êtres qui agissent dans les éléments terre, eau, air et chaleur, voici ce qu’il expliquait sur les Sylphes vivant dans l’élément aérien astral : « Pour comprendre ce qui se passe de la sorte, lorsque ces esprits élémentaires (Sylphes) font descendre dans la région terrestre-humide ce qui appartient à la région chaude-aérienne, considérons par exemple la belladone. La 7)8826!*)&)'$&-*)&382*$)&6!*$&82&<)-4&2&4)o-0&'#&8>!*&3)-$&'>)J34#")4&

ainsi, le baiser d’un Sylphe. Par là, ce qui eût été une sève végétale 7%*%+,-)&)'$&6)5)*-&-*&'-(&5%*%*)-J&H&(48) 2.

Steiner considérait bien autrement l’amande amère contenant de l’acide cyanhydrique : « Regardez donc l’amande. Chez les autres fruits, vous avez au milieu le noyau blanc et, tout autour, la chair du fruit. Chez l’amande, vous avez au milieu le noyau, et tout autour, la chair du fruit est entièrement calcinée. C’est l’action des Esprits du feu. Et si cette action dégénère, ce qu’accomplissent les esprits du feu n’est pas simplement incorporé à la coque brune de l’amande, où cela 3)-$&)*(!4)&K$4)&7%*%+,-)0&"2#'&,-)8,-)&(D!')&6)&()&,-)&82&(!,-)&

6!#$&34!6-#4)&)*$4)&N&8>#*$%4#)-4&6-&*!92-&782*(&6)&8>2"2*6)&=&8>2"2*6)&

devient alors vénéneuse. » (48)

Les recherches les plus récentes en physiologie végétale portent un éclairage surprenant par rapport aux indications de Steiner.

Un groupe de travail hispano-danois a découvert que chez toutes les amandes, le tégument (= « bourrelets formant rempart ») qui enve-loppe les cotylédons (= le noyau blanc) synthétise de la prunasine (hétéroside cyanogène avec une molécule de glucose). Dans le cas des amandes amères, le tégument transmet la prunasine aux cotylé-dons en train de se développer, de sorte que leur teneur en amygda-line (diglucoside) augmente pendant la maturation. Chez les amandes douces, en revanche, la couche cellulaire interne du tégument contient une glucosidase qui agit puissamment : elle scinde la pru-nasine et rend disponible l’acide cyanhydrique libéré comme source d’azote dans l’albumine des cotylédons, par exemple pour la synthèse d’acides aminés comme l’asparagine et l’acide aspartique (49).

& Y& B!-4&(!"34)*64)&8)&4233!4$&)*$4)&8)'&<)-4'&)$&82&1!4"2$#!*&6>28(28!Z6)'&(D)G&8)'&C!82*2(%)'& « classiques », il nous faut faire référence à une contribution parue dans la revue Der Merkurstab en 2006.

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La prunasine peut donc encore se développer dans l’amande dans deux directions – à caractère nutritif dans l’albumine ou toxique dans l’amygdaline – adoptant une position médiane entre anabolisme et catabolisme. L’amande en germination se sert vraisemblablement de l’amygdaline comme source d’azote (50).

Lorsque l’amande devient amère, la concentration en substance $!J#,-)&6)5#)*$&)11)($#5)&eP&M!-4'&)*5#4!*&234;'&82&<!42#'!*0&3-#'&8)'&

teneurs augmentent rapidement au cours des 50 jours suivants (51). Le lien avec la maturation du fruit et la chaleur, tel que l’a exposé Steiner, semble ainsi tout à fait concevable 3.

Dans le contexte d’une toxicité potentielle (toujours présente) de l’amande, il est à noter qu’une « aura de prémonition de la mort » entoure traditionnellement cet arbre : « Beaucoup de magie tourne autour de l’amandier. Dans l’Antiquité, on célébrait l’éclosion de ses <)-4'&$I$&62*'&8>2**%)&(!"")&-*)&5#($!#4)&'-4&8)'&$%*;74)'&)$&'-4&8)&

froid de l’hiver, et comme messagère de la vie qui s’éveille à nouveau. Les Romains jetaient une pluie d’amandes sur les jeunes mariés pour dispenser au couple la bénédiction de la fécondité. Les amandes pro-mettaient le bonheur, tandis que dans les mois brumeux et sombres de l’hiver, les amandiers dépérissant lentement effrayaient les personnes sensibles. Les habitants dépressifs des fermes isolées semblent presque magiquement attirés par les arbres morts dont émane une 2-42&34%"!*#$!#4)&6)&82&"!4$&=&!*&6#42#$&"K")&,->#8'&!*$&%$%&3!-''%'&2-&

suicide. Dans le parler majorquin, l’amandier mort est appelé encore aujourd’hui… l’arbre aux pendus… » (53)

Si l’on compare la teneur maximale en hétérosides cyanogènes des graines de Rosacées, les espèces appréciant la chaleur montrent une tendance aux valeurs élevées :

Amande amère 8,5 %Pêche et abricot 6,5 %Prune 5,0 %Pomme 1,5 % (54).

Pour ce qui est du rapport à la chaleur, il est à noter que, dans la même conférence, Steiner évoque les papillons : « Si l’on en arrive ensuite aux Esprits du feu, ils forment le complément de la nature vo-latile des papillons… Si, en revanche, les Esprits du feu se pénètrent 3 Pour être complet, mentionnons que les feuilles et surtout les racines des variétés d’amandes amères contiennent aussi des hétérosides cyanogénétiques (52).

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des impulsions qui appartiennent à la région des papillons et qui sont très utiles aux papillons pour leur développement, » (= chenilles ?!) « s’ils les font descendre dans les fruits, alors apparaît par exemple le fait que, dans une série d’amandes, certaines sont toxiques ». (48)

Comme le montrent de récentes recherches biologiques et bio-chimiques, une cyanogénèse se produit effectivement chez de nom-breux papillons et leur chenille, comme par exemple chez les Zygènes (Zygaena species). Le pharmacien biologiste Adolf Nahrstedt estimait que « de tels rapports au niveau des substances secondaires font partie des fascinants exemples de coexistence entre plantes et in-sectes… Outre la synthèse de novo, des chenilles – au moins celle de Z. trifolii – sont en mesure d’absorber et d’accumuler les mêmes combinaisons tirées de leur plante hôte que celles qu’elles produisent elles-mêmes… Dans ce système, toutes les étapes de l’adaptation chez les Arthropodes sont manifestement réalisées :

p& V%$!J#(2$#!*&6-&i q&)$&6!*(&D27#$2$&'-4&6)'&DI$)'&(92*!:;*)'0

p& R7'!43$#!*&6)&82&$!J#*)&(92*!:;*)&)$&-$#8#'2$#!*&(!"")&24") chimique propre,

p& C9*$D;')&de novo de la toxine cyanogène,

p& R7'!43$#!*&)$&'9*$D;')&6)&$!J#*)&(92*!:;*)?&H (55)

Il est intéressant de remarquer que de nombreuses chenilles de papillons apprécient les feuilles de prunelier – qui contiennent de l’acide cyanhydrique – pour se nourrir, mais des recherches plus pré-cises sur le métabolisme des cyanures chez ces chenilles ne nous sont malheureusement pas connues.

En conclusion, on peut constater que les communications de Stei-ner sur la présence d’acide cyanhydrique dans les plantes se com-prennent facilement à la lumière des conceptions actuelles. La re-cherche biochimique et physiologique sur les combinaisons de l’acide cyanhydrique, qui n’en était qu’à ses débuts à son époque, remplit désormais des rayons de bibliothèques. Les données sur le méta-bolisme des cyanures chez les « Esprits du feu » des papillons et de leurs chenilles sont tout à fait surprenantes.

La question se pose de savoir si le rapport à la chaleur est une ca-ractéristique générale de la formation de cyanures ou s’il s’agit d’une (242($%4#'$#,-)&'3%(#+,-)&6)&8>2"2*6)0&!-&)*(!4)&6)&82&1!4"2$#!*&6)'&

graines. Chez les Sapindacées, représentés principalement sous les

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tropiques, des lipides cyanogènes ont été mis en évidence dans les huiles des graines (56). On suppose que leur azote passe au cours de la germination dans les acides aminés de leurs albumines respectives (57).

Pour le fruit de la passion par exemple, il est connu que la teneur en hétérosides cyanogènes diminue pendant la maturation – qui est un processus de chaleur (58). Il en est de même pour la chair du fruit de certaines espèces du genre Prunus (35, p. 134). Il se pourrait donc bien ,-)& 82&(D28)-4& #*<-)*()& 82& 1!4"2$#!*&6)&(92*-4)'&6)&"2*#;4)&6#11%-rente dans les graines et dans les fruits.

Concernant le prunelier, il est en tout cas établi que le maximum 6)&1!4"2$#!*&6)&(92*-4)'&')&'#$-)&Q&25)(&8)'&<)-4'&Q&2-&34#*$)"3'0&saison encore fraîche. À l’inverse, les feuilles et les graines passent 2-& ')(!*6& 382*?& U2& 1!4"2$#!*& 6>2(#6)& (92*D964#,-)& 62*'& 8)'& <)-4'&peut ainsi être considérée comme la formation déplacée d’une subs-tance propre aux graines, de même que l’abondante sécrétion de nec-tar est une formation anticipée de substance propre aux fruits.

L’amande amère en tant que plante médicinale

Rudolf Steiner appréciait beaucoup l’amande amère comme mé-6#(2")*$&=&62*'&6)&*!"74)-J&(2'0& #8&2&12#$&2''!(#)4& 8)& 82#$&6>2"2*6)&Q&nourrissant et anabolisant – ou l’huile d’amande, à des extraits de sa « sœur » toxique. Concernant les indications, des cas d’état maniaco- dépressif, entre autres, se trouvaient parmi les cas cliniques présentés à Steiner, qui a aussi conseillé une alternance avec l’eau de Levico. Steiner a proposé des doses nettement pondérales, comme par exemple pour une patiente : « Lait d’amande avec forte adjonction d’amandes amères, mais de telle sorte qu’on ne l’empoisonne pas » (59).

La prescription de plantes à cyanures n’a donc de sens qu’aussi longtemps que la teneur en acide cyanhydrique peut-être surmontée par le système du métabolisme et des membres du patient. C’est dans la détoxication par le soufre, avec les thiocyanates, que se trouve le principe thérapeutique (des compléments à ce sujet seront à lire dans une contribution ultérieure).

Andreas Bindler a rapporté des expériences cliniques positives avec le traitement par l’amande amère. Il a prescrit avec succès des préparations en contenant, contre des dépressions « chez lesquelles l’adynamie et la morosité étaient au premier plan » (13).

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L’usage de l’amande amère comme médicament requiert encore des recherches thérapeutiques complémentaires.

Préparations de prunelier – une riche pharmacopée pour une

thérapeutique différenciée

*+ (+,'-.$'/.0$#1+/.(/+#2/+%,#03+4#+5(2+#3+!.($2+4#+6,/$'/0.3+#/+4#+ résidus en cours de séchage, l’odeur de Prunus spinosa domine toutes les autres. »

Hildegard Engel à Rudolf Hauschka (1891 – 1969), Turnbridge Wells (GB), 29 avril 1949 (60).

En ce qui concerne la préparation du prunelier, la pharmacie an-throposophique est hautement différenciée. On utilise les pousses ter-"#*28)'&S^)8)62T0&8)'&<)-4'&S^RURT0&8)'&<)-4'&"%82*:%)'&2-J&3!-'')'&

(WALA) et les fruits (Weleda et WALA). En outre, WALA propose une 34%3242$#!*&'3%(#28)&6)&3!-'')'&)$&6)&<)-4'&25)(&6)& 8>D%"2$#$)0&23-pelée Prunuseisen [Prunus - fer], également contenue dans la prépa-ration composée Levico comp. [ En France : Ferrum metallicum D8, Hypericum perforatum D3, Levico D3, Prunus spinosa D3, aa Dilution].

Le grand nombre de spécialités disponibles permet un traitement individualisé de tableaux cliniques apparemment semblables, sachant que des parties différentes de la plante devraient probablement être préférées selon la saison. Rudolf Steiner disait aux ouvriers du chan-tier du Goetheanum : « Quand viendra le printemps, je donnerai à de telles personnes qui sont devenues asthéniques,…, du jus de pru-nelle. Si on le conserve – vous connaissez cette plante âpre et acide – pour en donner par voie orale à une telle personne qui devient asthé-nique au printemps – on peut le garder tout le printemps et l’été. » (34)

Pour le traitement en automne et en hiver, Steiner a fait référence 2-&34!()''-'&(92*-4)&6)'&(!";$)'& =& 2-''#& ')&3!')& 82&,-)'$#!*&6)&

savoir si, à ces saisons-là, il ne faudrait pas préférer la prescrition de <)-4'&)$&6)&3!-'')'&6)&B4-*-'0&6!*$&82&$)*)-4&)*&2(#6)&(92*D964#,-)&

est avérée.

Le traitement avec Prunus varierait donc ainsi selon la saison :

p& 2-&34#*$)"3'0&8!4',-)&8)&34-*)8#)4&34!6-#$&6)'&<)-4'&4#(D)'&)*&

*)($240&#8&12-$&34)'(4#4)&8)'&34-*)88)'&2(#6)'&!-&8)-4&M-'&=

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p& )$&324&(!*'%,-)*$0&)*&2-$!"*)0& 8!4',-)& 8)&34-*)8#)4&*)&3)-$&

38-'&4)*64)&')'&14-#$'&'-(4%'0&!*&6!**)&2-&32$#)*$&')'&<)-4'&N&8>24I")&

de miel.

Fleurs

Malvenöl [Huile de mauve] (WALA) 4 contient une composition de plantes médicinales ayant une relation particulière avec la lumière, 8>2#4&)$& 82&(D28)-4& .& 8)&"#88)3)4$-#'&)*&<)-4'& Si93)4#(-"&3)41!42$-"T0&

8)'&(9")'&6)&'-4)2-&SC2"7-(-'&*#:42T&)$& 8)'&<)-4'&6)&$#88)-8'&Sb#8#2&

382$93D988!'&A&(!462$2T?&/*&(!*$4)3!#*$0&8)'&<)-4'&6)&34-*)8#)40&5)*2*$&

d’une saison de plus en plus lumineuse mais encore fraîche, com-plètent la composition. Malvenöl est un stimulant de l’anabolisme en (2'&6>%3-#')")*$&*)45)-J0&324&)J)"38)&)*&(!*528)'()*()&=&#8&)'$&324-ticulièrement apprécié en pédiatrie pour les enfants affaiblis par des infections.

En tant que « médicament unitaire », B4-*-'&'3#*!'2&)&<!4#7-'&̂ &[&\0&

oleum (WALA) 5 est utilisable pour les onctions, les enveloppements et les bains à dispersion d’huile.

Pousses terminales

Selon le « Vademecum », Aqua maris D3 / Prunus spinosa, sum-"#$2$)'&V[&220&R"3!-8)'&#*M)($278)'&S^)8)62&=&6#'3!*#78)&)*&r42*()T&

a fait ses preuves dans les états d’épuisement, surtout pendant la grossesse et l’allaitement (43). Aurum naturale D10 / Prunus spinosa, '-""#$2$)'&V[&22&S^)8)62& =&6#'3!*#78)&)*&r42*()T&)'$&2($#1&)*&(2'&

d’hypotonie et de faiblesse, principalement chez les femmes (43). Haut-tonikum [Tonique pour la peau] (Weleda) contient non seulement du M-'&6)&34-*)88)0&"2#'&2-''#&-*&)J$42#$&6)&3!-'')'&$)4"#*28)'&=&#8&'$#"-8)&

8)&<-J&'2*:-#*&5)#*)-J?&De même, la composition Cactus / Crataegus comp. (Weleda) comporte, outre l’aubépine et la reine de la nuit, des pousses terminales de prunelier7+8+93+:$'3!#+;+<'!/(2+=$'340&.$(2+>?1+Cratageus D3, Prunus spinosa D1, aa, Dilution ].

& s& U)'&*!$)'&s&N&O[&(!*()4*2*$&82&(!"3!'#$#!*&6)&(D2,-)&"%6#(2")*$&')&$4!-5)*$&N&82&+*&6)&()$& article.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 39

Pousses / Fleurs

WALA propose un « médicament unitaire » élaboré à partir d‘un "%82*:)&6)&3!-'')'&)$&6)&<)-4'0&)*&2"3!-8)'&6)&(!*()*$42$#!*'&28-82*$&6)&Vg&N&[\&=&8)'&c8!7-8#&5)82$#&'!*$&6#'3!*#78)'&6)&VY&N&Vg?

Aurum / Prunus (WALA) 6 et utiles au traitement des états d‘épui-sement avec symptômes circulatoires d’hypotension [ En France : Or natif D10, Prunus spinosa D4, aa, Ampoules injectables ].

Skorodit Kreislauf Inject / Globuli velati (WALA) 7, 8 [scorodite pour la circulation, injectable et globules] contiennent, outre une prépara-$#!*& 49$D"#'%)&6)&3!-'')'& A& <)-4'&6)&34-*)8#)40& 6-&(2"3D4)& S 2"-phora) stimulant la circulation et du Veratrum album (vérâtre blanc) bien connu en homéopathie. La scorodite, qui donne son nom à la composition, est un arséniate de fer naturel qui déploie une activité $!*#+2*$)?&C)8!*&8)&F&t26)")(-"&H0&Cu!4!6#$&v4)#'82-1&`*M)($&A&c8!7-8#&

5)82$#&!*$&12#$&8)-4'&34)-5)'&62*'&8)'&324%'#)'&<2',-)'0&8)&'9*64!")&

de fatigue chronique et l’hypotension artérielle en cas de constitution leptosome (43). D’après une communication de Reinhold Hitsch, de Vienne, Skorodit Kreislauf Inject / Globuli velati s’associe bien avec U)5#(!&(!"3?&R"3-88)*&A&c8!7-8#&=&#8&2&!7')45%&,-)&()'&34%3242$#!*'&

agissaient en synergie positive (61).

Prunuseisen

Prunuseisen a été fabriqué pour la première fois à l‘Institut cli-nique et thérapeutique d’Arlesheim, en 1935, donc encore du temps d’Ita Wegman. La composition Levico comp., conçue par Margarethe i2-'(Du2&SOeag&Q&OaeYT&2&2(,-#'&-*)&#"3!4$2*()&324$#(-8#;4)&=&B4--nuseisen y est préparé avec de l’eau de Levico et du millepertuis (voir plus loin).

Selon le « Vademecum », Prunuseisen (WALA) 9 a fait ses preuves en cas de retard de convalescence, d‘anémie ferriprive et gravi-dique, d’adynamie et d’asthme (notamment chez les enfants de 9 à 12 ans) – dans cette dernière indication, également en inhala-tion des ampoules (43).

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2940

Fruits

Prunus-Essenz (WALA) 10 peut être employée en compresses, bains de siège ou bains entiers. Elle est prescrite en cas d’état d‘épuise-ment, de retard de convalescence et en cas de pathologie sclérosante exprimant une faiblesse du système du métabolisme et des membres.

Aesculus / Prunus comp. (WALA) 11 contient, outre les prunelles, des extraits de marron d’Inde (Aesculus hippocastanum), de bour-42(D)& SL!42:!& !1+(#*28#'T0& 6)& (DK*)& Sj-)4(-'& 4!7-4A3)$42)2T& )$& 6)&

verge d’or (Solidago virgaurea). L’Essence de Prunus s’emploie pour les enveloppements, les rinçages et les onctions. Les indications sont les escarres, les thrombophlébites et le syndrome variqueux.

Rosmarinus / Prunus comp., Gelatum (WALA) 12 est prescrit avec succès, selon le « Vademecum&H0&)*&(2'&6>28$%42$#!*'&#*<2""2$!#4)'&chroniques et dystrophiques de la région ano-génitale, telles que la vestibulite et la vaginite postménopausique (43).

Nasenbalsam / Nasenbalsam für Kinder [ baume nasal / baume nasal pour enfants ] (WALA) 13, 14 et Schnupfencreme [ crème pour le rhume ] (Weleda) contiennent, outre les fruits « purement » acides du Berberis (Berberis vulgaris) (62), des prunelles, ayant à la fois un goût acide et un effet astringent. Nasenbalsam für Kinder ne contient pas d’huile essentielle et peut donc être recommandé particulièrement aux personnes sensibles et en cas d‘atrophie muqueuse.

Berberis / Prunus Salbe [ pommade ] (Weleda) est également une association de fruits de prunelier et de Berberis.

Les préparations de prunelier jouent en outre un rôle important dans les soins corporels quotidiens. Dans les préparations Dr. Hauschka Lait Corporel au Coing et Lait Corporel au Citron, des extraits de fruits et de <)-4'& 6)& 34-*)8#)4& '!*$& 6)'& #*:4%6#)*$'& )'')*$#)8'& 6)& 82& (!"3!'#$#!*?&

L‘activité hygroscopique des extraits de fruits a été objectivée en derma-tologie (63). Il faut mentionner en outre l’Huile de Soin Prunelle Dr. Hauschka.

Pour comprendre Levico comp.

[ En France : Ferrum metallicum D8, Hypericum perforatum D3, Le-vico D3, Prunus spinosa D3, aa Dilution ; Ferrum metallicum D8, Hy-pericum perforatum D4, Levico D3, Prunus spinosa D4, aa, Ampoules injectables ].

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 41

Levico comp.15&)'$&6>-*)&(!"3!'#$#!*&(82#4)&=&)88)&(!"3!4$)&$4!#'&

éléments.

U)&"#88)3)4$-#'& Si93)4#(-"& 3)41!42$-"T& <)-4#$& N& 82& +*& M-#*& 3!-4&

le solstice d‘été. La longueur des journées y atteint son maximum, unique au cours de l‘année, et une abondante lumière solaire illu-mine la nature. Consommé en excès – c‘est-à-dire au-delà des doses thérapeutiques – Hypericum élève la photosensibilité de la peau. Le mode de production traditionnel de l’huile de millepertuis fait égale-ment référence au rapport de cette plante avec la lumière : à la diffé-rence de la pratique usuelle, la drogue (= la plante séchée) n’est pas extraite à l‘obscurité, mais la plante fraîche est au contraire exposée durant des semaines à la lumière solaire.

L’eau de Levico provient d‘une ancienne mine désafectée qui était exploitée dans la montagne au XVIIème siècle pour l’extraction du mine-42#&6)&1)40& 82&394#$)&Sr)CT0&8)'&:!-$$)'&')&42'')"78)*$&)*&-*&3)$#$&+8)$&

d’eau dans l’obscurité permanente des galeries. Dans les profondeurs de la mine, on sent encore nettement l’odeur du soufre, qui en se se (!*'-"2*$&34!6-#42#$&-*)&<2"")&(D2-6)&)$&78)-&'!"74)?&/*&'>2334!-(D2*$&6)& 82& '!4$#)0& 8>!6)-4&6)& '!-14)&6#"#*-)& =& 8)& '!-14)&6)& 8>)2-&6)&

Levico est entièrement oxydé en acide sulfurique et ne diffuse plus au-cune odeur de soufre ou de sulfure d’hydrogène = H

2S (« œuf pourri »).

Cette transformation de substances n’est pas un processus chimi-que, mais un processus de « métabolisme digestif » vivant. Dankmar Bosse écrit à ce sujet : « À la formation de sulfate de fer… participent les bactéries sulfo-réductrices des groupes Thiobacterium sulphuretum, Ferrobacillus ferrooxidans et Thiobacillus thiooxidans. Là où l’eau sourd et où l’oxygène de l’air est présent, elles ont formé des couches vis-queuses… Elles dégradent la pyrite et oxydent le sulfure en sulfate (64). »

Tandis que, selon Rudolf Steiner, le soufre à l’état de sulfure in-dique au fer et au mercure le chemin vers le système respiratoire humain (cf. la prescription de pyrite et de cinabre), les sulfates créent un lien avec le métabolisme (cf. la composition du Kephalodoron® [En France : Ferrum sulfuricum silicicum] et l’action de la prêle sur le rein).

L’eau de Levico contient du fer à dose pondérale, mais stimule aussi l’assimilation du fer fourni par l’alimentation. Cette eau transmet à l’anémique la nécessaire pesanteur terrestre provenant du méta-bolisme (65). Des bains de Levico procurent un net réchauffement au patient qui est pour ainsi dire « complètement cuit par le bas » (66).

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2942

U)'& <)-4'&)$& 8)'&3!-'')'&6)&B4-*-'&34!5#)**)*$& 6-&34#*$)"3'0&

saison où la lumière croissante gagne sur l’obscurité qui recule. Elles sont récoltées à la fraîche, au lever du soleil, puis triturées à la lu-"#;4)&6-&"2$#*&25)(&6)&8>D%"2$#$)&=&82&7!-#88#)&5%:%$28)&)$&"#*%428)&)'$&

ensuite versée dans l’eau. Jusqu’au soir, la préparation aqueuse est maintenue au repos à 37°C et à l’obscurité, pour être alors refroidie à 4°C, agitée et exposée à la lumière diffuse du coucher du soleil. Le matin suivant, la préparation est pressurée et le jus qui en est extrait (à la place de l’eau) est utilisé pour recevoir une bouillie fraîche pré-324%)&N&*!-5)2-&N&324$#4&6)&<)-4'A3!-'')'&6)&B4-*-'&)$&6>D%"2$#$)?

L’ensemble du processus dure sept jours, c’est-à-dire que les laborantins doivent s’équiper sept jours de suite de bon matin pour 324$#4&)*&(-)#88)$$)0&4%(!8$)4&8)'&<)-4'&)$&8)'&3!-'')'0&3-#'&8)'&34%324)4&

avec l’hématite. C’est en général avec des doigts gourds qu’il faut, dans la froidure matinale, récolter les pousses et, légères comme 6)'&38-")'0& 8)'&<)-4'&Q&52#882"")*$&)*()4(8%)'&6>%3#*)'&3!#*$-)'?&

La fabrication de Prunuseisen en sept étapes est donc extrêmement pénible et requiert, bien plus que les processus pharmaceutiques usuels, des forces de volonté tout à fait particulières (67) !

Le Prunuseisen obtenu selon le procédé WALA tient le milieu entre le lumineux Hypericum et l’eau de Levico provenant de l’obscurité. Au cours de la fabrication, la plante et le minéral sont amenés à une ren-contre intense répétée rythmiquement.

La préparation composée d’Hypericum, Prunuseisen et Levico peut par conséquent exercer sur l’homme tripartite dans son ensemble une action revitalisante et roborative à partir du système rythmique. Il s’agit d’un médicament destiné à nos contemporains neurasthéniques ayant besoin d’un renforcement du métabolisme. w

Remerciements

Je remercie Bernadette Jurischitz et Andrea Seitz de m’avoir fourni la littérature et l’assistance au secrétariat. Toute ma reconnaissance au Dr Peter Lorenz pour la réalisation des recherches biochimiques sur Prunus spinosa.

Merci à Jutta Hildebrand-Fenner, Ruth Mandera et au Dr P. A. Pedersen pour leur lecture critique du manuscrit et leurs nombreuses et pré-cieuses remarques.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 43

Notes

Compositions

3) Malvenöl 10 g (11 ml) d’onguent huileux contiennent : Geranii aetheroleum 0,04 g Extrait huileux d’Hypericum perforatum, herba rec. (4:1)& & x!9)*&6>)J$42($#!*&.&D-#8)&6>242(D#6)&421+*%)&O0Y[&:& & x2852&247!4)2&)&<!4#7-'&̂ &[&\ (HAB 50&t'?&OY&:&25)(&D-#8)&6>242(D#6)&421+*%)T&O0Y[&:& & B4-*-'&'3#*!'2&)&<!4#7-'&̂ &[&\& & SiRL0&t'?&OY&:&25)(&D-#8)&6>242(D#6)&421+*%)T&O0Y[&: Sambucus nigra ex umbella W 5 %& & SiRL0&t'?&OY&:&25)(&D-#8)&6>242(D#6)&421+*%)T&O0Y[&:& & b#8#2&382$93D988!'&A&(!462$2&)&<!4#7-'&̂ &[&\& & SiRL0&t'?&OY&:&25)(&D-#8)&6>242(D#6)&421+*%)T&O0Y[&:& & R-$4)&(!"3!'2*$&.&D-#8)&6>242(D#6)&421+*%)

4) !"#"$%$&'#($)%*%+(!',"$%-%.%/0%(1*"2 10 g (11 ml) contiennent : !"#$#% %&'$(%) * +("',#% - . / (HAB, Vs. 12 g avec huile d‘olive vierge) 10 g

5) Aurum/Prunus Dilution liquide pour injection : 1 ml contient : Aurum metallicum dil. D9 0,1 g !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 334 4'56 7. 89: ; (HAB, Vs. 33d) Globuli velati : dans 10 g, sont mis en œuvre : Aurum metallicum dil. D9 0,1 g !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 334 4'56 7. 89: ; (HAB, Vs. 33d)

6) Skorodit Kreislauf Inject Dilution liquide pour injection : 1 ml contient : Camphora dil. D3 aquos. 0,1 g (HAB, SV 5b) Hypophysis bovis Gl dil. D7 0,1 g (HAB, Vs. 41a) !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 334 4'56 7. 89: ; (HAB, Vs. 33d) Scorodite dil. D5 0,1 g Veratrum album e radice ferm 33c dil. D3 0,1 g (HAB, Vs. 33c)

7) !"#"$%&'(#)%*+,-.'/+"0-+%'1)+,&% Globuli velati : dans 10 g, sont mis en œuvre : Camphora dil. D3 aquos. 0,1 g (HAB, SV 5b) Hypophysis bovis Gl dil. D7 0,1 g (HAB, Vs. 41a)

5 HAB = Pharmacopée homéopathique allemande

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2944

!"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 334 4'56 7. 89: ; (HAB, Vs. 33d) Scorodite dil. D5 0,1 g Veratrum album e radice ferm 33c dil. D3 0,1 g (HAB, Vs. 33c)

8) Prunuseisen [Prunus-fer] Dilution liquide pour injection : 1 ml contient : !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 <#1 =*""( 4'56 7> : 15

(HAB, Vs. 37a) Globuli velati : dans 10 g, est mis en œuvre : !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 <#1 =*""( 4'56 7> : ;

(HAB, Vs. 37a)

9) Prunus-Essenz 10 g (10,2 ml) contiennent : Prunus spinosa e fructibus LA 25 % 10 g (HAB, Vs. 120)

10) Aesculus/Prunus comp. Essenz 10 g (10,2 ml) contiennent : Aesculus hippocastaneum e semine LA 25 % sicc. 3,0 g (HAB, Vs. 12m) ?(");( (2@<'$)5'% *A B*",) CD E8 / 89. ; FGD?9 H%6 :E<I Prunus spinosa e fructibus LA 25 % 3,0 g (HAB, Vs. 120) Quercus robur/petrae e cortice, decoctum LA 10 % 3,0 g (HAB, Vs. 12k) Solidago virgaurea ex herba LA 20 % 0,5 g (HAB, Vs. 12c)

11) Rosmarinus/Prunus comp., gelatum 10 g contiennent : Anus bovis Gl dil. D4 0,1 g (HAB, Vs. 41c) Anus bovis Gl dil. D8 0,1 g (HAB, Vs. 41c) Conchae dil. D8 0,1 g Cutis feti femini bovis D4 0,1 g (HAB, Vs. 41b) Cutis feti femini bovis D8 0,1 g (HAB, Vs. 41b) Funiculus umbilicalis bovis D4 0,1 g (HAB, Vs. 41b) Lavandulae aetheroleum 0,0425 g Pars fetalis, placenta bovis D4 0,1 g (HAB, Vs. 41b) Rosmarini aetheroleum 0,085 g J)5K')* (2@<'$)5'% )*0B*"(5*#1 898:3> ; Stannum metallicum dil. D8 0,1 g Urtica urens ex herba ferm 33c dil. D2 0,1 g (HAB, Vs. 33c) Autre composant : argent colloïdal, huile de citron, huile de géraniums,

glycérol, solution aqueuse d’hydroxyde de potassium 10 % (m/V), solu-tion aqueuse de dioxyde de silicium colloïdal fabriqué avec du monohy-drate d‘acide citrique, de l‘alginate de sodium, de l’huile de thym et de 5L*)# &#"'@M*6

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 45

12)' 2,*)30,+*,4'50,-4)'3,*,+6 10 g contiennent : Balsamum peruvianum 0,05 g Berberis vulgaris e fructibus ferm 33c TM 1,00 g (HAB, Vs. 33c) Cajeputi aetheroleum 0,25 g Eucalypti aetheroleum 0,25 g Prunus spinosa e fructibus LA 25 % 0,50 g (HAB, Vs. 120) Solution aqueuse de dioxyde de silicium colloïdal (correspondant à Sili-

cea colloidalis 0,05 %) fabriqué avec : monohydrate d‘acide citrique, 25 g Autres composants : éthanol 96 %, lécithine, huile d‘olive vierge, lanoline.

13) 2,*)30,+*,4'.7#'(%3$)#'50,-4)'3,*,+'8"-#')3.,3&*6 10 g contiennent : Balsamum peruvianum 0,05 g Berberis vulgaris e fructibus ferm 33c TM 1,00 g (HAB, Vs. 33c) Prunus spinosa e fructibus LA 25 % 0,50 g (HAB, Vs. 120) Solution aqueuse de dioxyde de silicium colloïdal (correspondant à Sili-

cea colloidalis 0,05 %) fabriqué avec : monohydrate d‘acide citrique, 25 g Autres composants : éthanol 96 %, lécithine, huile d‘olive vierge, lanoline.

14) Levico comp. Dilution liquide pour injection : 1 ml contient : Hypericum perforatum ex herba ferm 33c dil. D2 0,1 g (HAB, Vs. 33c) Eau de Levico « forte » dil. D2 aquos. 0,1 g (HAB, Vs. 5b) !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 <#1 =*""( 4'56 73 89: ;

(HAB, Vs. 37a) [ En france : Ferrum metallicum D8, Hypericum perforatum D4, Levico

D3, Prunus spinosa D4 aa, Ampoules injectables ] Globuli velati : pour 10 g, : Hypericum perforatum ex herba ferm 33c dil. D2 0,1 g (HAB, Vs. 33c) Eau de Levico « forte » dil. D2 aquos. 0,1 g (HAB, Vs. 5b) !"#$#% %&'$(%) * +("',#% *0 %#11'0)0',#% 2*"1 <#1 =*""( 4'56 73 89: ;

HAB, Vs. 37a)

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2946

Bibliographie

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7) Suchantke G. Zucker und Eisen im Menschen6 N)0#") :OE>P:OEQR 1: 241-247, et : Beiblatt der Zeitschrift „Natura“ Februar/März 1933: Er-gebnisse und Erfahrungen in der Behandlung des Asthma bronchiale. In: Gerretsen A, (éd.). Beiblätter der Zeitschrift Natura. Arlesheim: Na-tura Verlag. 2000: 222-240

8) Pelikan W. L’homme et les plantes médicinales, tome I, Éditions Triades, Paris, 2002

9) Sommer M. Die Schlehe – Todessymbol und Vermittler von Auferste-hungskräften. A tempo 2010; Heft 11:24 sq.

10) Meyer U. Solanaceen bei Atemwegserkrankungen – Pharmazeutische Gesichtspunkte zu Nicotiana, Dulcamara und Hyoscyamus.

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11) Meyer U. Die Mission der Alkaloide – Umbrüche in der Arzneitherapie des 19. Jahrhunderts6 7*" S*"T#"%0), E88>R .O F>IV .83W.::

12) Rau F. "-# 51!67+1/338-/("++# !'# )"-# $%&'("# 2')# )&+# 9:&'. Natura :O3:P:O3ER .V EE3WEE>9 X*#0*" G6 Die physiologische und thera-peutische Bedeutung des Cyan. Beiträge zu einer Erweiterung der G*'5T#$%0 :O.UR Q FEIVU3W.E *0 X*#0*" G6 Über den Stickstoff – Eine Studie nach Vorträgen Rudolf Steiners. Beiträge zu einer Erweiterung 4*" G*'5T#$%0 :O.YR :: F>IV EEYWE3Y

13) Sur l’amande, cf. Wilkens J. Die Mandelmistel6 7*" S*"T#"%0), E8:8R 63 (1): 29-45 et Czygan FC. Marzipan, Mandel und Mandorla. Deutsche D&(0B*T*" Z*'0#$; :OO3R:33V UY>OWUYQY

14) Vonarburg B. ;/<=/1&'!7# ># ?&-@!."-#A-('"!8%&'("'3BC-"-# )"-# D*&+-sischen Homöopathie – Band 3: Farbenprachtiger Herbst. Heidelberg, Haug Verlag,1997: 50-55

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 47

15) Körber-Grohne U. $%&2<"'#>#D!-+6C8%&2<"'#>#56C*"C"'#>#;"21!."#$%&'-zen und ihre Geschichte seit der Frühzeit. Stuttgart: Theiss Verlag, 1996

16) Meyer U, Die Eiche – Heilmittel für allergische und dermatologische Erkrankungen6 7*" S*"T#"%0), E88.R .Y F.IV 3.YW3>U

17) Schütt P, Weisgerber H, Schuck HJ, et al. Enzyklopädie der Sträucher. Hamburg: Nikol Verlag, 2006: 233

18) Glöckler M. Prunus spinosa. Rundbrief der Medizinischen Sektion Os-0*"$ :OOUR N"6UV Y3 %[6

19) Schröder HJ. /-'E# 2')# 51&6C"*8%&'("'# F!11"*"2-/8&+. Lutherstadt Wittenberg, A. Ziemsen Verlag, 1964: 98-102

20) Bühler W. G"2"#H"."# )"-# ;"!*8%&'("'"-7"''1'!+. In: Freie Hochs-chule für Geisteswissenschaft Goetheanum, (éd.) Der Beitrag der Geisteswissenschaft zur Erweiterung der Heilkunst. Dornach: Hybernia Verlag, 1950: 411-429

21) Kutschera L, Lichtenegger E. Wurzelatlas mitteleuropäischer Waldbäume und Sträucher. 6. Band. Graz-Stuttgart: Leopold Stocker Verlag, 2002: 297 et 299

22) Rapport interne du Dr Peter Lorenz (WALA) le 30 septembre 2009 et le 4 août 2010

23) Communication orale en janvier 2011

24) Madaus G. Lehrbuch der biologischen Heilmittel, Band 9. Ravensburg: Mediamed Verlag, 1989 (réimpression): 2230-2234

25) Wichtl M, (éd.) Teedrogen und Phytopharmaka. Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft Stuttgart, 2009: 533

26) Meyer U. Die Quitte – ein „Sonderling“ unter den Rosengewächsen. 7*" S*"T#"%0), E88.R .Y F>IV UO:WUOQ

27) Meyer U. Die Gerbstoff-Therapie des Asthma bronchiale – Pharma-zeutische Gesichtspunkte zu Quercus, Salix, Juglans und Salvia. Der S*"T#"%0), E88QR >8 FEIV :3:W:3Q

28) Communication des Professeurs Treutter (TU Munich) et Stintzing (Hohenheim) le 25 novembre 2010, et : Casado-Redin I, et al. Polyphenols in Prunus spinosa L. fruits during ripening period. Bulletin de liaison – \"(#&* !(5]&BM$(5% :OOER :>V :8YW:::

29) Fraternale D, et al. Antioxidant Activity of Prunus spinosa L. Fruit Juice. ^0)5')$ _(#"$)5 (2 =((4 J<'*$<* E88OR E: F3IV 33QW3U.

30) Virdjan M. et al. Change in ascorbic acid content during fruit maturation of some Rosaceae in relation to temperature6 ?'(5(%T5 H*%0'$'T :OQ>R EU (2): 161-174

31) Sowa I, et al. Determination of Fe3+. Cu2+. Zn2+ and Mn2+ ions con-tent in some fruits of medicinal plants. G*",) !(5($'<) E883RUO (3/4): 189-195

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2948

32) Sommer M. Zink – Versuch einer Annäherung an ein geheimnisvolles Metall. 7*" S*"T#"%0), :OOOR .E F:IV :YWE3

33) Steiner R. Dionysos et la conscience du moi, GA 129, Triades, 2004, p.73.

34) Steiner R. Manifestations de l’Esprit dans la nature, GA 351, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 2000, 5ème conférence, 24 octobre 1923.

35) Sommer W. I'1"-+26C2'."'#&'#J!318%&'("'#>#K)"'1!L(!"-2'.#3&-@!."-#Früchte und Cyanid-Bestimmung bei Rosaceen-Früchten. Dissertation rer. nat. Kiel, 1984

36) Kumarasamy Y, et al. Cyanogenic glycosides from Prunus spinosa (Ro-saceae). ?'(<B*1'<)5 J]%0*1)0'<% )$4 `<(5(;] E883R 3:V :8>3W:8>.

37) Walter H-H. Der salzige Jungbrunnen – Geschichte der deutschen So-leheilbäder. Freiberg/Sachsen: Drei Birken Verlag. 2006: 8

38) Emons H-H, Walter H-H. Historische Entwicklung und zukünftige Tendenzen der Siedesalz-Produktion unter besonderer Berücksichti-gung der ehemaligen Salinen im sächsisch-thüringischen Raum. Sitzungsberichte der Sächsischen Akademie der Wissenschaften zu Leipzig. Mathematisch-naturwissenschaftliche Klasse, Band 119, Heft 3. Berlin (Ost): Akademie-Verlag, 1986

39) Hocquet JC. Weisses Gold. Das Salz und die Macht in Europa von 800 bis 1800. Stuttgart: Klett-Cotta. 1993

40) Walter H-H, Emons H-H. Salinenwesen und chemische Industrie im 19. Jahrhundert. NTM- Schriftenreihe Geschichte der Naturwissenschaf-0*$6 a*<B$'T9 S*4'b'$ C*'&b'; :OY>R E3 FEIV >.WQ3

41) Walter H-H. Nutzung von Siedeabfällen und Herstellung von Nebenpro-dukten in deutschen Siedesalinen. ^$V C'0<B@*54 7c9 !)51* X6 !')%*<T' !9 (éd.) Le Monde du Sel. Hall/Tirol: Berenkamp Verlag. 1993: 181-217

42) Emons H-H, Walter H-H. Alexander von Humboldt und die Gewinnung des Siedesalzes im späten 18. Jahrhundert. Neue Bergbautechnik :OYUR :U FOIV 3UOW3.U

43) Arendt et al. (éd.) Vademecum des médicaments anthroposophiques, IFEMA, Huningue, à paraître

44) Tschiersch B. Blausäure und Blausäureglykoside – Eine Übersicht. Die !B)"1)b'* :O>QR EEV Q>WYE

45) Paech K. M!/6C"<!"#2')#$C:+!/*/.!"#)"-#+"72')N-"'#$%&'("'+1/33". Berlin/Göttingen/Heidelberg: Springer Verlag, 1950:252

U>I c* <)"$*0 4* $(0*% %* 0"(#K)'0 4)$% 5* 2($4% 4* %#<<*%%'($ 4d^0) -*;1)$ R il se trouve désormais aux Archives Ita Wegman à Arlesheim. Nous remercions le Pr Peter Selg et Mme Gunhild Pörksen de nous avoir autosisés à le consulter.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 49

47) Pedersen PA. Pröbstl A, Meyer U. A'.&@"'# (2# $%&'("'!'C&*1++1/3-fen bei Rudolf Steiner. Eine bibliographische Studie. Der Merkurstab :OOURUQ F>IV .>:W.Y8

48) Steiner R. L’homme dans ses rapports avec les animaux et les esprits des éléments, GA 230, Triades, Paris, 1992, 8ème conférence, 3 no-vembre 1923 (traduction partiellement différente)

49) Sanchez-Perez R, et al. Bitterness in Almonds6 !5)$0 !B]%'(5(;] E88YR 146 (3): 1040-1052

50) Swain E, Poulton JE. Utilization of Amygdalin during Seedling Develop-ment of Prunus serotina6 !5)$0 !B]%'(5(;] :OOUR :8> FEIV U3QWUU.

51) Frehner M, Scalet M, Conn EE. Pattern of the Cyanide-Potential in Developing Fruits6 !5)$0 !B]%'(5(;] :OO8R OUV EYW3U

52) Dicenta F, et al. Relationship between Cyanogenic Compounds in Ker-nels, Leaves, and Roots of Sweet and Bitter Kernelled Almonds. Jour-Jour-$)5 (2 D;"'<#50#")5 )$4 =((4 cB*1'%0"] E88ER .8 FQIV E:UOWE:.E

53) Cf. Blütenschnee und Baum des Erhängten – Die Mandelbäume im medi-terranen Raum im Brautkleid. Neue Zürcher Zeitung du 2 mars 2006, p. 7

54) Rimpler H, (éd.). Pharmazeutische Biologie II – Biogene Arzneistoffe. Stuttgart: Thieme Verlag, 1990: 469

55) Nahrstedt A. Flachs, Hornklee, Widderchen und Blausäure – Cyano-genese in Schmetterlingen6 7*#0%<B* D&(0B*T*" Z*'0#$; :OYQR :EQV 2385-2390. Cf aussi: Zagrobelny M, et al. Cyanogenic glucosides and plant-insect interactions6 !B]0(<B*1'%0"] E88UR >. F3IV EO3W38>

56) Zöllner H, Giebelmann R. Cyanogene Glykoside in Lebensmitteln – Kulturhistorische Betrachtungen. Deutsche Lebensmittel Rundschau E88QR:83 FEIV Q:WQQ

57) Nahrstedt A. The biology of the cyanogenic glycosides: new develop-ments. In: Mengel K, Pilbeam DJ, (éd.). Nitrogen Metabolism of Plants. Oxford: Clarendon Press, 1992: 249-270

58) Marquardt H, Schäfer S. Lehrbuch der Toxikologie. Wissenschaftlithe Verlagsgesellschaft Stuttgart, 2004: 828

59) Krüger H. Heilmittelangaben Rudolf Steiners. Dornach,1969, mot-clé Prunus amygdalus, 5 pages.

60) Lettre des archives historiques du Laboratoire WALA, cote Per 03 N° 32

61) Communication orale à Roncegno, mai 2010

62) Roemer F. Berberis und Bryophyllum. 7*" S*"T#"%0), :OO3R U> F>IV 599-604

63) Tamburic S. Effects of Polymer Entrapment of Prunus Spinosa Fruit Ex-1-&61#/'#!1+#9/+<"1!6#O3L6&6:6 _(#"$)5 (2 D&&5'*4 c(%1*0(5(;] E88>R EU (2): 63-76, et: Arsic I. et al. Exploring moisturising potential of naturals: The cases of St John’s wort, chamomile and blackthorn. Euro Cosme-Euro Cosme-0'<% E88.R:3 F3IV :UWE:

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2950

64) Bosse D. Zur Geologie und Mineralogie der Heilquellen von Vetriolo, Le-vico, Roncegno (Trento, Italien)6 7*" S*"T#"%0), E88YR >: F3IV EE8WEEQ

65) Wolff O. Die Heilquelle des Levico-Wassers6 7*" S*"T#"%0), :OO.R UY (3):269-273, et : Stefano Gasperi: Das Geheimnis der Quelle von Levi-co-Vetriolo6 7*" S*"T#"%0), E88YR >: F3IV EEYWE33

66) Schmidt M. Immediat- und Langzeitwirkung einer Balneotherapie mit dem Levico-Wasser in Roncegno – Befunde zur Temperaturreaktion, (2-#M"L')*!6C7"!1#2')#(2-#P"@"'+Q2&*!1N1. Thèse de médecine, Witten/Herdecke 2004

67) Meyer U. „Studieren Sie den Rhythmus – Rhythmus trägt Leben“ – Das Gespräch Steiner/Hauschka im Kontext der Arlesheimer Vorträge 19246 7*" S*"T#"%0), E88YR >: F3IV E>3WE>O

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 51

Mixtura Stanni comp. 1

Gino Boriosi 1

Traduction Marc Villegas

Ce médicament provient d‘une indication de Rudolf Steiner rap-portée dans le livre d’Hilma Walter « Les sept métaux majeurs »(1).

Cas clinique présenté à Rudolf Steiner : n° 110, consultation de 1924

Femme de 40 ans, hydronéphrose

Anamnèse :

La patiente était une enfant fragile et délicate, mais s’est déve-loppée normalement par ailleurs. Comme maladie infantile, elle a eu 5) %<)"5)0'$*6 `55* ) %*% &"*1'e"*% "e;5*% f :. )$% R "M;#5'e"*% 1)'% abondantes, elles durent 10 à 12 jours.

À 16 ans, elle a souffert durant deux semaines d’une insomnie ab-solue. Par la suite, tendance à l’insomnie jusqu’à la 21ème )$$M* R *55* a en outre également consommé beaucoup de brome en traitement continu.

À 21 ans, légère intoxication à l’arsenic.

g EQ )$%9 %* 1)"'* R %)$% *$2)$0%6

À 28 ans, accident de canoë. Un tronc d’arbre la heurte entre les jambes et sur le corps, avec ecchymoses de la cuisse droite.

À 31 ans, opération abdominale pour myome, avec ablation des deux trompes, de l’ovaire droit et d’une partie de l’utérus. Par la suite, faiblesse vésicale pendant un certain temps.

De 32 à 34 ans, nombreuses céphalées et tuméfactions du conduit auditif, en particulier à droite. La patiente a pris beaucoup d’Aspirine et de Pyramidon en continu.

1 [En France : Alumen crudum 0,1%, Cuprum metallicum 0,0002%, Nitricum acidum 0,23%, Stannum metallicum 0,2%, Excipient 100%].

Traduit de : Der Merkurstab, Heft 4, 2010, pp. 339-343.

Le Dr Gino Boriosi est médecin généraliste à Milan et auteur d’ouvrages de médecine anthro- posophique.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2952

À 34 ans, polypectomie nasale chirurgicale.

À 35 ans (automne 1919), début des troubles gastriques.

La patiente avait de temps en temps les troubles suivants : d’abord une tension et une sensation de plénitude dans toute la partie médiane du tronc, puis progressivement une sensation de pression concentrée au creux épigastrique, avec fourmillements prurigineux partant du creux épigastrique et allant en direction de la région abdo-minale supérieure droite. Durée d’une telle crise : un à trois jours.

De 35 à 36 ans, fréquentes et violentes crises douloureuses dans la région lombaire. Il y a un an et demi, brutale et violente crise dou-loureuse du côté droit du corps, s’étendant ensuite à tout le corps, ac-compagnée d’une sensation de paralysie et de peine à parler, durant 10 minutes. En outre, fréquente pression et tension douloureuse de la tête avec sentiment que le corps devient trop étroit. La nuit, engour-dissement fréquent des bras. Après un traitement gastrique sans suc-cès, une « hydronéphrose » est constatée.

Depuis trois ans, la patiente est anthroposophe et, depuis, son sommeil est très bon, généralement avec peu de rêves. Les rêves d’« eau noire » sont annonciateurs d’un début de maladie. L’appétit est bon, l’intestin paresseux.

Examen :

Taille moyenne, corpulence moyenne, cheveu blond clair, tempé-rament vif. Urines : traces d’albumine, sucre négatif. Sédiments : cel-lules épithéliales et quelques leucocytes.

Cette patiente a reçu de Rudolf Steiner une méditation et la pres-cription suivante :

« Dissoudre de l’étain dans de l’acide nitrique, en verser 1 % dans de l’eau chauffée à 37°C, dans laquelle on ajoute du cuivre à la troi-%'e1* 4M<'1)5* R 4'5#*" 5* 0(#0 4)$% #$* %(5#0'($ 4d)5#$ 0"e% 2)',5*6 h

Lors d’une deuxième consultation après trois à quatre semaines, Rudolf Steiner conseilla de poursuivre la cure et, dans les pauses sans médicaments, de faire des lavements de Nicotiana / Plomb.

Au deuxième contrôle, l’urine ne contenait plus d’albumine (1).

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 53

Commentaire

Le corps astral est le vecteur de toutes les sensations que nous percevons – y compris douloureuses – et en même temps la source 4* <B)[#* 1(#K*1*$0 4* 5d(";)$'%1*6 a*5 #$ K*$0 [#' %(#2+* %#" #$ étang, dont il met l’eau en mouvement et qu’il peut assécher, une inten-sité astrale excessive peut durcir les tissus du corps. Cette intervention astrale sur le corps peut être renforcée par l’action de l’arsenic : « On a déjà évoqué comment, par une certaine action de l’arsenic, on fait en-trer le corps astral – qui attire naturellement aussi le moi en lui ou avec lui – plus avant à l’intérieur des organes que ce n’est naturellement le cas chez la personne concernée. Ainsi, en faisant entrer le corps astral plus avant dans les organes, le processus de minéralisation des organes est augmenté. » (2)

Les problèmes de cette patiente proviennent tous d’une excessive incursion du corps astral dans les organes abdominaux : dans la troi-sième septaine pour des raisons psychiques (avec absorption inten-sive de brome), dans la quatrième pour des raisons métaboliques, dans la cinquième pour des raisons traumatiques. Il s’en est suivi une i &M0"'@<)0'($ h 4# ,)%%'$6 X#4(52 J0*'$*" 4'0 [#* 5dj0"* B#1)'$ $d*%0 pas capable de produire du brome, mais d’accomplir son processus (c’est-à-dire la faculté d’apaiser le corps astral). Si le brome est absor-bé par voie externe, le processus ne peut pas s’exercer. L’intervention chirurgicale enlève un excès de « Sal » de la région du Scorpion, pro-voquant un excès de « Sulfur » dans la région du Taureau (catarrhe tubaire, polypes nasaux) (4).

Dans le microcosme humain, ces deux régions (nez / gorge – bas-sin) sont en rapport avec un axe macrocosmique où le Taureau et le Scorpion forment une polarité. Dans le cadre de ce travail, il n’est pas possible d’entrer dans le détail de l’ensemble de la doctrine cosmolo-gique, mais l’expérience clinique offre un certain nombre d’exemples f 5d)&&#' 4* <*00* )2@"1)0'($6 C) 1#[#*#%* $)%)5* *%0 #$ 0'%%# M"*<0'5* qui peut saigner par la prise de Viagra® R '5 *%0 <($$# [#d#$* M&'%0)A'% peut survenir à la place d’une menstruation. De tels phénomènes peuvent souvent être observés. À qui voudrait approfondir ce sujet, je conseille un ouvrage historique de Wilhelm Fliess et une précieuse ,"(<B#"* 4* J<Bk2+*" (3,4).

Le rein, qui devrait régir à l’astral, est dépassé et développe une hydronéphrose. Les symptômes gastriques et la lombalgie sont dus à cette affection.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2954

Le médicament proposé est la reprise d’une recette de Geber (Jabir Ibn Haiyan), un alchimiste du VIIIème siècle : acide nitrique, sul-fate de cuivre, alun. La recette est citée dans un texte du XIIIème siècle «De inventione veritatis », écrit par un certain Pseudo-Geber. Il y est mentionné que l’alchimiste persan Jabir avait préparé au IXème siècle son « aqua dissolutiva » (eau dissolvante) en chauffant à sec du sal-pêtre, du vitriol cuprique et de l’alun. L’acide nitrique était un remède fondamental entre les mains des alchimistes : le composant principal de l’« aqua dissolutiva ».

Le principe de l’acide nitrique occupe une place centrale dans les préparations pharmaceutiques, y compris du point de vue spirituel. Rudolf Steiner le met en relation avec le psychospirituel cosmique. Pour réussir à comprendre la portée de ce remède, il nous faut éva-luer les processus de l’oxygène et de l’azote : « L’air… se compose d’oxygène et d’azote… Sans l’azote, notre moi et notre corps astral ne pourraient exister lorsque, durant notre sommeil, ils se trouvent en dehors de notre corps physique. Nous péririons si, de notre endormis-sement à notre réveil, nous ne pouvions plonger dans l’azote. Notre corps physique et notre corps éthérique ont besoin de l’oxygène de 5d)'" R $(0"* 1(' *0 $(0"* <("&% )%0")5 ($0 ,*%('$ 4* 5d)b(0*6 Cd)b(0* *%0 en général ce qui nous met en contact intime avec le monde spirituel. C’est la passerelle vers le monde spirituel dans l’état où se trouve notre âme pendant le sommeil… L’azote, qui est présent dans… l’acide nitrique… est ce qui constitue la passerelle vers le principe psychique et spirituel du cosmos, comme je l’ai déjà dit. » (5). Le sal-pêtre est un minéral blanc qui se forme en incrustations massives sur les murs des cavernes par précipitation de combinés azotés. Il est tendre comme la craie et soluble dans l’eau, où il dégage du NO

2. Du

fait de sa haute solubilité, on le trouve dans les environnements secs, comme dans le désert d’Atacama au Chili.

Le terme « nitre » provient d’une très ancienne racine égyptienne i $0" h %';$'@)$0 &#" *0 %)'$06 D# B)#0 S(]*$ l;*9 '5 M0)'0 <($%'4M"M comme l’un des noms de la Pierre Philosophale. Mais dans l’Antiquité, on faisait encore la confusion entre les carbonates de sodium et les nitrates : ce furent les Arabes qui commencèrent à étudier avec exac-titude le processus du salpêtre.

2 Concernant l’importance physiologique du monoxyde d’azote, cf.(6), le paragraphe correspon- dant et la bibliographie.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 55

L’emploi de Mixtura Stanni en thérapeutique s’est longtemps limité au traitement des kystes ovariens. En fait, le NO joue un rôle impor-tant, aussi bien comme neuromédiateur que comme activateur de la fonction endothéliale, dans la régulation des gonadotrophines LH et =JG9 4)$% 5) 1*%#"* (m '5 1(4#5* 5* +#A %)$;#'$ B]&(0B)5)1'[#* et induit dans l’hypothalamus la sécrétion de GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone), qui stimule la production hypophysaire de LH et FSH. En cas de carence en NO, une pathologie ovarienne peut survenir.

Al Jabir (Geber) et l’« aqua dissolutiva »

Abu Musa Jabir était un médecin arabe à la fois génial et malheu-reux, exerçant à la cour d’Haroun al Rachid au IXème siècle. C’est à lui que nous devons l’approfondissement de ce processus. Dans le livre « De inventione veritatis » rédigé au XIIIème siècle mais attribué à Jabir, le procédé d’obtention de l’« aqua dissolutiva » est décrit : chauffage de salpêtre, vitriol de cuivre et alun.

Jabir fut introduit à la cour du sultan de Bagdad par Yahya Al Brmek, que Rudolf Steiner ne nomme pas directement, mais dont il &)"5* <(11* %($ i @4e5* <($%*'55*" h6 C* 4*%0'$ 0");'[#* 4* n)B])9 tombé en disgrâce auprès d’Haroun, impliqua aussi Jabir, le médecin alchimiste, qui fut emprisonné jusqu’à sa mort. Jabir était disciple de Platon, dont il avait repris la théorie « de la balance » : tout dans l’uni-vers est dominé par les proportions entre substances physiques et substances spirituelles. Aussi, comme tous les alchimistes, cherchait-il en tout processus chimique le processus spirituel correspondant. i S'b)$ h9 5) ?)5)$<*9 *%0 5) 1*%#"* %*5($ 5)[#*55* 5dl1* 4# S($4* ) pénétré dans la substance 3.

Dans sa recherche fébrile du principe de transmutation, Jabir conçut l’« aqua dissolutiva » (acide nitrique) et l’« aqua regia » (eau régale : mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique). Son « aqua 4'%%(5#0'K) h9 <(1&"'%* ("';'$*55*1*$0 <(11* 1(]*$ 4* &#"'@<)0'($

3 On peut lire cela chez Rudolf Steiner (7). D’un point de vue macrocosmique, l’entrée du Soleil *$ ?)5)$<* %';$* 5d*$0"M* 4* 5dl1* 4# S($4* 4)$% 5) %#,%0)$<* 0*""*%0"*6 c26 )#%%' (8,9).

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2956

de l’or, est la base de la Mixtura Stanni de Rudolf Steiner 4. Le principe de transmutation, prérogative première de l’élément astral, est l’axe de son activité thérapeutique, fondée sur la capacité à réorganiser l’astral cosmique. La recherche de ce principe va jusqu’à Paracelse, [#' '$0*"&"e0* 5* 1]%0e"* 4* 5) 0")$%1#0)0'($ <(11* #$ M4'@<* f %*&0 portes, symbole d’autant de processus, tant alchimiques qu’orga-niques : calcination (cendres), sublimation, dissolution, putréfaction, distillation, coagulation et teinture.

Histoires cliniques avec Mixtura Stanni comp.

En vue d’explorer les possibilités d’intervention thérapeutique sur l’endothélium, j’ai utilisé préventivement Mixtura Stanni comp. comme donneur de NO. L’expérience de ces derniers temps avec Mixtura Stanni – et dans une moindre mesure avec Papilio (méconium de papillon) – a été globalement positive. J’ai traité surtout des patients hypertendus et coronariens, mais aussi des patients présentant une '$%#2@%)$<* M"*<0'5*9 4*% <M&B)5M*% K)%(1(0"'<*% (#9 ,'*$ *$0*$4#9 des kystes ovariens.

Concernant les problèmes cardiocirculatoires, les meilleurs résul-tats sont obtenus dans les phases précoces de la maladie, chez des patients de moins de 50 ans, dans la phase labile de l’hypertension.

Il est d’une importance capitale de ramener les patients à un poids '4M)5 *0 4* 5*% <($K)'$<"* 4* 1(4'@*" 5*#"% B),'0#4*% %M4*$0)'"*%6 ^5% devraient, si possible, marcher 4-5 km par jour.

7)$% 5*% 2("1*% &5#% MK(5#M*%9 od)' 4p )o(#0*" X)#q(5@) %*"&*$-0'$)6 ^5 %d);'0 4d#$* 0*'$0#"*W1e"* KM;M0)5* 0"e% 4'2@<'5* f #0'5'%*" V %' elle n’est pas dosée avec précaution, elle peut provoquer des bra-dycardies, des contractions utérines, des problèmes intestinaux, des dépressions. Cependant, dans de nombreux cas, en associant Mix-0#") J0)$$' <(1&6 f X)#q(5@)9 '5 *%0 &(%%',5* 4* 0")'0*" 4*% 2("1*% d’hypertension même invétérée.

4 L’« aqua dissolutiva » de Jabir consiste en réalité en un mélange d’acide nitrique, d’alun et de sulfate de cuivre, tandis que la Mixtura Stanni contient aussi de l’étain. Du fait du manque de clarté du texte original, je ne suis pas en mesure de dire si l’étain faisait partie de certaines variantes de la composition de Jabir ou s’il provient directement d’une indication de Rudolf Steiner.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 57

Je vais maintenant donner une description succincte de quelques-uns des 50 cas, au moins, que j’ai traités l’an dernier 5.

1) Femme de 26 ans : Basedow

Elle souhaite interrompre le Thiamazole pour mener une gros-sesse. Depuis l’âge de 23 ans, elle en prend 2 comprimés par jour. Échographie : vascularisation intense de tout le parenchyme thyroï-dien. À l’examen : région thyroïdienne chaude et érythémateuse, lobe droit pulsatile. TSH : 0,03.

19/07/08 – Colchicum D3 10 gouttes x 3, Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3. Un seul cp. de Thiamazole.

13/09/08 – TSH 1,4

EEP::P8Y r aJG 893Y R a3 V 39>8 r aB')1)b(5* s <&69 c(5<B'<#1 D3 10 gouttes x 3, Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3, Solutio Silicea comp. D15 injections hypogastriques ( méditation : pre-1'*" *A*"<'<* 4* 5) +*#" 4* 5(0#% f :> &M0)5*%6

07/02/09 – La patiente décide d’attendre pour passer sa thèse 6. aJG V 89>8 R

T3 : 3,5 – Il n’y a plus ni augmentation de la vascularisation, ni pulsations thyroïdiennes.

s <&6 4* aB')1)b(5* 0(#% 5*% 4*#A o(#"%6 !(#"%#'K"* 5* 0")'0*1*$0 et les exercices pour écouter son père (avec lequel elle était toujours *$ <($+'0I6

Par la suite, elle a pu arrêter le Thiamazole.

2) Homme de 62 ans : hypertension artérielle

Parents hypertendus, tous deux décédés d’un ictus. Depuis la re-0")'0*9 *$ E8839 B]&*"0*$%'($9 5M;e"* '$%#2@%)$<* <("($)"'*$$*6 ?'*$ M[#'55',"M )K*< X)#q(5@)9 S'A0#") J0)$$' <(1&6 *0 . T1 4* 1)"<B* par jour.

5 Sur demande, je tiens volontiers à votre disposition des informations plus complètes.

6 Solutio Silicea comp. induit souvent des décisions provoquant des changements existentiels.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2958

3) Homme de 55 ans : hypertension

Mère et frère hypertendus. Longue période de névrose obses-sionnelle. De 45 à 55 ans : hypertension. Le patient a essayé divers remèdes homéopathiques (Lycopodium, Pulsatilla) avec de bons ré-sultats, mais de courte durée. Actuellement en traitement par Losar-tan (antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II), mais instabilité tensionnelle. Traitement par Mixtura Stanni comp. 10 gouttes 3 fois &)" o(#" *0 X)#q(5@) FSD 38.I6 7Mof 5($;0*1&% )K)$0 4* &"*$4"* X)#q(5@)9 '5 $d)K)'0 #$* 0*$%'($ %0),5* [#d)K*< S'A0#") J0)$$' <(1&6

4) Homme de 90 ans : crises d’arythmie – collapsus

Sommeil agité avec rêves confus : Scleron, Mixtura Stanni comp. Amélioration : ni collapsus, ni arythmie, sommeil plus calme.

5) Homme de 38 ans : hypertension labile

10/2/09 – PA 150/90 – Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 2.

31/3/09 – PA 105/60, régulièrement – interrompt de sa propre initiative Mixtura Stanni : la tension remonte. Reprend le traitement après entretien téléphonique.

23/4/09 – PA 110/70

6) Homme de 52 ans : hypertension

Père hypertendu décédé d’une rupture d’anévrisme aortique.

Polypose nasale – lorsque la polypose nasale (dont il souffrait de-puis des années) a été guérie, des coliques néphrétiques et une hy-pertension sont apparues. Cela exprime-t-il un rapport entre le nez et 5) <'"<#5)0'($ %)$;#'$* t !#'%[#d'5 $* K*#0 &)% &"*$4"* 4* X)#q(5@)9 le choix thérapeutique tombe sur Combisartan® 7 (Valsartan = antago-niste des récepteurs de l’angiotensine II + Hydrochlorotiazide) 40 mg. Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3. Régime et marche 5 km par jour.

PA 118/70 stable : il sera probablement possible de supprimer le Combisartan®.

7 En France : Cotareg® Nisicco®

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 59

7) Femme de 55 ans : hypertension labile

Mère hypertendue

20/9/08 – À la suite d’un stress au travail, poussées hypertensives : PA jusqu’à 160/95.

S'A0#") J0)$$' <(1&6 :8 ;(#00*% A 3 R <($0"u5*% %#<<*%%'2% V <($%0)1-ment PA 120/75.

14/2/09 – Mixtura Stanni comp. 10 gouttes le matin.

8) Femme de 80 ans : hypertension depuis 10 ans

Lomir SRO ® [ isradipine = Icaz LP ® en France, antagoniste cal-cique v r ,")4]<)"4'* r '$%0),'5'0M 0*$%'($$*55* r X)#q(5@) *0 S'A0#") Stanni comp. Bonne compensation, stable sur plusieurs mois. Après interruption de Mixtura Stanni comp. : PA à nouveau instable.

9) Femme de 33 ans : hypertension labile, céphalées

Mère et une sœur hypertendues. Migraines ophtalmiques depuis l’âge de 16 ans. Lithiase rénale à 30 ans.

À 33 ans : divorce. Céphalées, hypertension. Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3.

Écrit des États-Unis pour connaître le nom des « gouttes miracles » F!D w N R &)% 4* <M&B)5M*%I6

10) Homme de 63 ans : coronaropathie, hypertension

Directeur à Canal 5 (chaîne de télévision italienne) – préoccupé par des injustices dans la gestion du personnel – hypertension arté-rielle – Norvasc® (amlodipine, antagoniste des canaux calciques) – à 59 ans : coronaropathie, infarctus myocardique antérieur – angioplas-0'* &*"<#0)$M*6 7M@<'0 M"*<0'5*6 Y8 T; r K'* %M4*$0)'"*6

26/1/08 – régime hypoglucidique – marcher 5 km par jour. Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3.

19/4/08 – arrêt des dérivés nitrés – 75 kg – FC 58 – ECG = N – activité sexuelle normale – excellente compensation cardiocirculatoire

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2960

11) Homme de 55 ans : hypertension

^$%#2@%)$<* 1'0")5* r B*"$'* 4'%<)5* C3WCU (&M"M* r #5<e"* 4#(4M$)56

7/8/08 – je le revois 14 ans plus tard : hypertension artérielle depuis l’âge de 50 ans – Lobivon® 8 . 1; F$M,'K(5(5 V x ,5([#)$0I6 G]&*"0"(&B'* VG – ECG = T négatives y compris dans les dérivations précordiales. Poussées hypertensives, épisodes de tachycardie – Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3.

23/12/08 – bien, PA stable, pas de tachycardie, ECG = N.

20/4/09 – a interrompu Mixtura Stanni depuis 2 mois : épisodes de tachycardie, poussées hypertensives. La cardiologue lui a prescrit Lopressor® à la place du Lobivon® : aggravation.

X*&"*$4 S'A0#") J0)$$' <(1&6V !D %0),5* :E8PY8 R =c QE6

12) Homme de 55 ans : dysfonction érectile

Dirige une agence informatique. À 50 ans, décide de déménager à Val d’Aoste, certain de pouvoir y avoir une nouvelle activité. Mais les choses vont mal et il en est réduit à faire le secrétariat de sa femme, professeur de yoga.

Crise existentielle. Se sépare de sa femme et retourne à Milan )K*< #$* )#0"* 2*11*6 7M@<'0 M"*<0'5* <($%0)$06 7'K*"%*% 0BM")&'*% sans résultat.

Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 2 pendant 3 mois : activité sexuelle normale.

13) Homme de 30 ans : migraine vasomotrice 9

S';")'$* )$<'*$$* V '5 5d) 0(#o(#"% <($$#* R &"'$<'&)5*1*$0 f 4"('0*9 une fois ou plus par semaine. Aggravée par le vent, améliorée par Fluxarten® F<B5("B]4")0* 4* +#$)"'b'$*10 : activité antihistaminique et

8 En France Temerit® et Nébilox®

9 La migraine vasomotrice s’annonce par une phase préliminaire ou aura, avec vasoconstriction des branches de la carotide interne et ischémie du cortex cérébral avec troubles consécu- tifs visuels, sensitifs et psychiques. Suit une deuxième phase avec vasodilatation des artères épicrâniennes (branches de la carotide externe) et douleur aiguë pulsatile avec nausées, vertiges et troubles digestifs. Dans la troisième phase, on a une vasodilatation, transsudation du plasma hors des vaisseaux et œdème, avec douleur sourde et continue. La migraine débute à la puberté mais tend à s’aggraver avec l’âge.

10 En France : Sibelium®

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 61

dépressive du SNC. C’est un antagoniste calcique de la classe IV 4* 5dySJ R $* 1(4'@* &)% 5) <($0")<0'5'0M $' 5) <($4#<0'($ <)"4')[#*9 mais possède une action neuroleptique qui pourrait être la cause de certains effets secondaires sur le système nerveux central). L’oreille du côté touché est plus rouge et chaude que l’autre. Veines sublin-guales très dilatées et turgescentes. Chamomilla Cupro culta, Radix Rh, injections sous-cutanées sur la région splénique tous les deux jours, Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3.

!5#% 0)"49 J(5#0'( J)<<B)"' <(1&6 73 :8 ;(#00*% A 3 R S'A0#") Stanni. comp. 10 gouttes x 3

Un an après : épisodes légers et peu nombreux. Beaucoup mieux, ne prend plus d’antalgiques.

14) Femme de 65 ans : hypertension, obésité, dyslipidémie

Examen : croisement artério-veineux, PA jusqu’à 190/100. En trai-0*1*$0 4*&#'% 5dz;* 4* .E )$% )K*< X)#q(5@) FSD 38:I6 g >. )$%9 poussées hypertensives et crises de tachycardie malgré Valpression® (Valsartan, antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II).

7*&#'% 5* :EP3P8O9 )K*< X)#q(5@) FSD 38.I : <&6 A E *0 S'A0#") J0)$$' <(1&6:8 ;(#00*% A E V !D ::8PQ8 %0),5* R ) "M4#'0 5* X)#q(5@) à 1 cp.

15) Femme de 83 ans : hypertension

En traitement depuis des années avec CoAprovel® (irbesartan, antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II + Hydrochlorothiazide) et Amlodipine (antagoniste calcique).

24/3/09 –tension augmentée à 160/80 – vasculopathie cérébrale, )%0BM$'*9 (,%<#"<'%%*1*$0 '$0*55*<0#*5 r SD 38. FX)#q(5@)I : <(1-primé – Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3.

31/3/09 – PA 120/70, meilleure lucidité, PA stable.

16) Femme de 66 ans : tachycardie paroxystique

À 49 ans, môle hydatiforme, endométriose. À 61 ans, après une pé-riode de stress familial, lithiase rénale, hypertension, hyperparathyroïdie.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2962

Traitement par des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angio-tensine.

A 66 ans, épisodes de tachycardie paroxystique – Lobivon® (nébi-K(5(5 V x ,5([#)$0I r );;")K)0'($6

S'A0#") J0)$$' <(1&6 :8 ;(#00*% A 3 V K) ,'*$9 )""j0 4*% x ,5([#)$0%6

17) Femme de 36 ans : hypertension labile

Sportive, svelte, grand-mère hypertendue.

Depuis quelques mois, hypertension labile avec pics à 160/95 – Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 2. Contrôle à un mois : 110/80. Grossesse. Trois mois après interruption du traitement, PA stable ::8PY86 `$ @$ 4* ;"(%%*%%* !D ::8PQ86

18) Femme de 45 ans : hypertension

!e"* (&M"M 4d#$ <)$<*" 4# "*'$ R 4'),e0* 4* 0]&* ^^6 Se"* B]&*"-tendue. À l’âge de 2 ans, suite à un traumatisme crânien, traitement au Gamibetal (buxamine, antiépileptique) durant des années malgré #$ ``\ $("1)56 `A<e% &($4M")56 S)"'M*9 #$* @55*6 !"(5)&%#% #0M"(Wvésical depuis l’accouchement. Opérée d’une grave myopie de l’œil gauche. Actuellement directrice d’une école israélite.

À 43 ans, crise conjugale, hypertension labile. Depuis longtemps, bien compensée par Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 2. Suite à un stress professionnel et familial, a fait un épisode de collapsus avec dysarthrie. PA 170/100.

Traitement Mixtura Stanni 15 gouttes x 3 : PA = 120/80.

19) Femme de 44 ans : hypertension labile

PA 150/90 – Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 3. Après 3 mois : PA 110/80.

20) Fille de 13 ans : céphalées avec paresthésies de l’hémicorps gauche

Mixtura Stanni comp. 10 gouttes x 2 pendant 3 mois : n’a plus de céphalées.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 63

21) Homme de 50 ans : hypertension, 102 kg

PA 160/100 – Mixtura Stanni comp. 3x 10 gouttes par jour. Mar-cher 5 km par jour – 2 mois plus tard : 97 kg. PA 120/80.

22) femme de 71 ans : hyperthyroïdie, hyperlipoprotéinémie

Mixtura Stanni comp. et Tapazole® s <&6 V aJG 89EO R <B(5*%0M"(5 1,86 g/l. {

Bibliographie

1) Walter H. Die sieben Hauptmetalle6 E6 D#+6 7("$)<B V H*"5); )1 Goetheanum, 1999.

2) Steiner R. Thérapie et science spirituelle. GA 313. Conférence du 15.04.1921. Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 2000.

3) Fliess W. Die Beziehung zwischen Nase und weiblichen Geschlecht-sorganen. Leipzig, Wien: Deuticke, 1897.

UI J<Bk2+*" G G6 Rudolf Steiner und die Astrologie. Dornach : Verlag am Goetheanum, 1996.

5) Steiner R. Questions humaines, réponses cosmiques. GA 213. Confé-rence du 2.07.1922.

Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 1988, p. 119-121.

6) Boriosi G. Gedanken zum Pumpenparadigma des Herzens. 7*" S*"T#"%0), R >3 FUI6

7) Steiner R. La conscience de l’initié. GA 243. Conférence du 14.08.1924. Novalis, Montesson, 1996.

8) Steiner R. Le calendrier de l’âme. In GA 40. Éditions Anthroposo-phiques Romandes, Genève, 1994.

9) Corbin H. Temple et contemplation. Flammarion, Paris, 1980.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2964

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Juglans regia

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 65

Carpellum mali comp. 1

Georg soldner, Johannes Wilkens 1

Traduction Marc Villegas

Constipation spasmodique :W 4* 5d*$2)$09 ] <(1&"'% 4)$% 5) 1)5)4'* 4* G'"%<B%&"#$; (# 5d'$@"1'0M motrice cérébrale- de la femme obèse en post-ménopause (1)

Composition : Juglans regia Testa D4, Pyrus malus Carpellum D4 Posologie : ¼ cuillerée à café 3 fois par jour

En pédiatrie, Carpellum mali comp., trituration Weleda est indi-qué en cas de constipation spastique (selles dures en « crottes de moutons »), avec paroi abdominale généralement molle, scybales &)5&),5*% R *$ <)% 4* rétention de selles à la phase de l’apprentissage 4# <($0"u5* )#0($(1* 4*% %*55*% R *$ <)% 4* troubles du contrôle de l’évacuation intestinale avec pathologie neurologique, au niveau local en cas de (ou après) maladie de Hirschsprung, au niveau systémique par exemple en cas de syndrome de Rett en début de traitement (2,3). c*00* &"M&)")0'($ "*1($0* f X#4(52 J0*'$*" R *55* <($%'%0* *$ #$* 0"'-turation de téguments de cerneaux de noix fraîches et de carpelles de pommes. Selon lui, elle s’oppose à une « déformation des activités du corps astral dans la région intestinale » (4). Au cours du traitement de la constipation spasmodique, surtout lorsqu’elle s’associe à de fortes douleurs abdominales, Carpellum mali comp. peut être complété par Nux vomica/Nicotiana comp. Wala, 3-7 globules 3-4 fois par jour. En médecine générale et en médecine interne, ce médicament a fait ses preuves notamment dans l’indication mentionnée ci-dessus (rappor-tée par Armin Husemann). Johannes Wilkens rapporte ci-dessous le cas d’une patiente de 65 ans présentant une constipation d’origine neurogène (ce qui clôt le cercle biographique par comparaison aux domaines d’indications pédiatriques).

1 [ En France : Carpellum mali D4, Juglans regia, testa D4, aa ]

Traduit de : Der Merkurstab, Heft 2, 2011, p.169

Médecins rapporteurs

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2966

Présentation de cas (Johannes Wilkens)

Chez une femme obèse de 65 ans, affable, plutôt pycnique, une dégénérescence discale intervertébrale sévère L5/S1 avec sténose foraminale bilatérale de degré élevé a entraîné une très importante faiblesse des jambes avec paresthésies dans les dermatomes corres-pondants. Avant l’intervention chirurgicale par arthrodèse lombaire intersomatique postérieure L5/S1, elle avait déjà remarqué des para-lysies de la région rectale. En postopératoire, comme avant l’inter-vention, elle ne peut toujours évacuer ses selles dures qu’à l’aide de lavements. Cet état reste inchangé depuis maintenant trois ans. Car-pellum mali comp. est alors prescrit à raison d’une mesurette une fois par jour. Ce médicament a été développé par Rudolf Steiner pour le rectum. On trouve une indication à ce sujet chez W. Pelikan : « Selon Rudolf Steiner, la loge carpellaire de la pomme, qui enveloppe les pépins de la pomme comme le tégument enveloppe la graine de la noix, imite également dans son dynamisme vital une partie du corps astral humain : non pas celui du poumon, mais celui de l’intestin » (5). Comme l’ont montré Soldner/Stellmann (2) et Sommer/Soldner (6), la perception de la selle s’en trouve améliorée.

Après seulement quelques jours de traitement, la patiente n’a plus besoin de lavements. Les selles redeviennent molles. Mais c’est aussi l’ensemble de son état subjectif qui s’améliore. « Je me sens mieux de l’intérieur, comme si j’avais rajeuni ». Une pression qu’elle ressentait jusqu’à présent dans la tête a disparu comme si elle s’était évaporée. Elle prétend également avoir un meilleure vision. « Je n’ai plus de brouillard devant les yeux ». Il est manifeste que chez cette patiente l’amélioration de l’évacuation intestinale va de pair avec une amélio-ration de son état psychique, mais surtout avec un renforcement de sa région céphalique.

On peut saisir ici la polarité totale, décrite par Rudolf Steiner, entre le contenu intestinal et la substance nerveuse : « Aussi grotesque cela peut-il vous sembler, il est pourtant conforme à la réalité que le contenu intestinal est une substance nerveuse qui s’est arrêtée à mi-chemin. La substance nerveuse, notamment celle de la tête, est le contenu intestinal élaboré jusqu’à son terme, le contenu intestinal transformé par l’organisme humain, notamment par l’organisation du moi. Le contenu intestinal est resté à mi-chemin, il est évacué à mi-chemin. Le contenu de la substance nerveuse est entièrement poussé

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 67

à son terme et doit alors être assimilé par l’organisme comme étant complètement digéré. L’organisme astral exerce ainsi dans le méta-bolisme proprement dit une toute autre activité que celle qu’il exerce dans le système nerveux central. Il s’agit vraiment d’activités en oppo-sition polaire. » (7)

Cette expérience avec Carpellum mali comp. a donné à Johannes Wilkens l’idée de prescrire régulièrement ce médicament à des pa-tients déments souffrant de constipation majeure en vue de tester son *2@<)<'0M 0BM")&*#0'[#*6 7*% <(1&0*%W"*$4#% f <* %#o*0 %($0 )00*$4#% avec intérêt par Johannes Wilkens et la rédaction du Vademecum. {

Bibliographie

1) Arendt et al. (éd.) Vademecum des médicaments anthroposophiques, IFEMA, Huningue ( à paraître).

# RS# 5/*)'"-#JT#51"**<&''#PU#K')!V!)2"**"#$N)!&1-!"U#WU#A2%#U#51211.&-1#X#H!+ERS# 5/*)'"-#JT#51"**<&''#PU#K')!V!)2"**"#$N)!&1-!"U#WU#A2%U#51211.&-1#X#H!+-senschaftliche Verlagsgesellschaft, 2007.

3) Kummer KR. Carpellum Mali Comp. Der Merkurstab 2004: 57 (2): 152 sq.

4) Degenaar AG. Krankheitsgeschichten. Persephone, Arbeitsberichte der Medizinischen Sektion am Goetheanum. Bd. 18. Fall 47. Dornach, Verlag am Goetheanum, 2009, 41.

5) Pelikan W. L’homme et les plantes médicinales, tome II, Triades, Paris, 2003, Art. Juglans regia.

6) Sommer M. Soldner G. Allantois und Astralleib6 7*" S*"T#"%0), E88QR 60 (1): 27-35.

7) Steiner R. Physiologie et thérapie en regard de la Science de l’esprit. GA 314, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 1986, p. 228.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2968

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 69

Evaluation de Neurodoron® chez des patientsnerveusement épuisés pour cause de stress 1

Claudia Rother, Jutta OexleTraduction Marc Villegas

Résumé :Le mode de vie actuel est souvent marqué par l’urgence, les exigences croissantes de la vie professionnelle et du quotidien, avec la fébrilité qui en résulte. Les phases de tension et de détente ne s’équilibrent pas. Les réactions du corps humain à cette situation vont des symptômes psy-chiques aux symptômes physiques. Si le stress persiste, il entraîne des !"!#$ %& '()#*+*,!$ - .(--*,!#$ "/*.0$ 1,"2*+*,!0$ 2*$ #3,%-4+*$ %*$ 5(-,6out, c’est-à-dire l’épuisement complet. Par ses composants – Or, Kalium phosphoricum, Ferrum-Silicea – Neurodoron ® s’oppose à cet épuisement et stimule l’harmonisation du corps et de l’esprit. Méthodes : à l’aide d’une étude observationelle, il s’agit d’obtenir des informations détaillées sur l’utilisation de Neurodoron ® chez des patients souffrant d’épuisement nerveux et de burn-out. Résultats : de décembre 2008 à août 2009, 43 médecins ont recruté 300 patients épuisés nerveusement (pathologie existant déjà depuis plus de deux ans), qui ont reçu en moyenne pendant 46 jours du Neurodoron ®. En outre, chez 117 de ces patients, un burn-out avait été diagnostiqué. L’ensemble des 39 symptômes étudiés, tels qu’irritabilité, céphalées et troubles du sommeil, ont nettement régressé, globalement de 58,4 %. La valeur de la Tedium measure a baissé de 4,5 à 3,2. Environ 80 % des patients et des médecins ont attesté d’une 54,,*$7$!-8#$54,,*$*91.".)! $"/*.$(,*$54,,*$!42 -",.*:$Conclusion : ces résultats positifs sont favorables à la prescription de Neurodoron ® dans les pathologies dues au stress.

Mots-clés :Aurum, Or, Kalium phosphoricum, Ferrum-quartz (Ferrum sulfuricum sili-cicum), non-interventionnel, multicentrique, prospective, étude observa-tionnelle, burn-out, Tedium measure.

1 [ En France : Aurum metallicum D10, Ferrum sulfuricum silicicum D3, Kalium phosphoricum D6, aa ; Trituration ]

Traduit de : Der Merkurstab, Heft 2, 2010, pp. 171-177.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2970

Introduction

Le stress et les problèmes de santé qui en résultent jouent un rôle de plus en plus important à l’heure actuelle. Les causes principales en sont les excès de sollicitations, l’obligation de rendement, le manque de temps, un mode de vie peu rythmé et – non des moindres – un manque de mouvement.

Ces 100 dernières années ont connu un développement tech-nique d’une rapidité encore jamais vue auparavant dans l’histoire. ;&4-<",)#+*$=(+"),$,&"$'"#$'($#&"%"'!*-$"(##)$/)!*$"(>$+4%)1."!)4,#$des conditions de vie. Le système nerveux est confronté à de nom-breuses stimulations sensorielles, surtout de nature acoustique et visuelle. Une sonorisation permanente – avec de la musique en de nombreux endroits de la vie quotidienne – et le bruit de la circulation nous accompagnent constamment au quotidien. Il nous faut assimiler des images changeant rapidement, que ce soit en voiture ou devant le programme de télévision. Se soustraire à ces conditions est quasi-ment impossible.

En outre, le mode de vie actuel est marqué par l’urgence, les exi-gences croissantes des la vie professionnelle et de la vie quotidienne, avec la précipitation qui en résulte. L’angoisse existentielle due au #4(.)$'4(-$2&*+'24)$452)<*$7$(,*$%)#'4,)5)2)! $.4,#!",!*$*!$7$(,*$?*>)-bilité élevée. Le terme de « méritocratie » (ou « société de la perfor-mance ») est caractéristique. Un manque de rythme dû, par exemple, à des horaires de travail variables, contribue au stress. Les phases de tension et de détente ne s’équilibrent plus.

Les facteurs déclenchants étant très individuels, il existe de nom-5-*(#*#$% 1,)!)4,#$%($@$#!-*##$A$(3,4). Seules quelques situations, telles les catastrophes naturelles ou l’urgence permanente, sont universel-lement ressenties comme un stress. Pourtant, toute situation peut en principe déclencher du stress. Le stress a toujours à voir avec l’évalua-!)4,$),%)/)%(*22*$%*$2"$#)!("!)4,$B$.*2"$% '*,%$%*$2"$'*-#4,,"2)! 0$%*$#*#$facultés et de ses ressources individuelles. Le burn-out apparaît tou-C4(-#$24-#D(*$2&"(!4- <(2"!)4,$*#!$),#(91#",!*$4($!4!"2*+*,!$"5#*,!*$(3).

En ce qui concerne le système nerveux, l’effet du stress peut être décrit de la manière suivante : le système nerveux central est au service de la perception consciente de l’environnement. Le système nerveux végétatif, en revanche, dirige de manière inconsciente – en

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lien étroit avec les processus rythmiques – la musculature lisse, les glandes et les organes internes. dans le long terme et à travers les cir-constances précédemment décrites, cette partie du système nerveux arrive à la conscience. Des troubles fonctionnels des organes – tels que des problèmes digestifs et des troubles cardiocirculatoires, – ainsi que des troubles de l’humeur – tels qu’irritabilité, humeur dépressive et anxiété, en sont par exemple l’expression. Malgré une fatigue per-sistante, les patients ne trouvent pas de sommeil réparateur et l’im-portante régénération qui y est liée s’en trouve perturbée. Au total, les processus végétatifs se déroulent de manière incoordonnée et invo-lontaire, de sorte que l’individu concerné ne semble plus être « maître de son organisme » (7, 8,10).

Les réactions du corps humain au stress persistant sont variées et vont des symptômes psychiques aux symptômes physiques. Si le #!-*##$'*-#)#!*0$)2$*,!-"E,*$%*#$ '()#*+*,!#$.=-4,)D(*#:$F($1,"20$#(--vient le syndrome de burn-out, c’est-à-dire l’épuisement complet.

Par ses composants – or, Kalium phosphoricum, Ferrum-quartz [ En France : Ferrum sulfuricum silicicum ] –, Neurodoron® (autrefois : Kalium phosphoricum comp. ou Neurovital) stimule l’autorégulation dans les situations de stress, notamment l’harmonisation et la stabili-sation de l’esprit, de l’âme et du corps.

L’or (Aurum), « roi » des métaux avec sa densité et en même !*+'#$ #"$ %(.!)2)! $ 2*/ *#0$ -*?8!*$ %*#$ '42"-)! #$ D(*$ 2*$ .G(-0$ '"-$exemple, réalise rythmiquement dans la systole et la diastole. C’est pourquoi l’or trouve son emploi dans l’harmonisation des troubles de la régulation circulatoire, par exemple, mais aussi des états psy-chiques d’exception. L’Aurum metallicum praeparatum (or vaporisé) qui est employé dans le Neurodoron ® exerce une action équilibrante sur le système rythmique (10, 13,14).

Le potassium est d’une importance fondamentale pour l’orga-nisme liquidien. Des troubles des processus potassium provoquent notamment angoisses, états d’agitation, céphalées et humeur dépres-sive. L’élément phosphore joue un rôle central dans le système méta-bolique par la production et le stockage de l’énergie. Le phosphore en basses dynamisations est utilisé notamment comme stimulant en cas %& '()#*+*,!$*!$%*$%)91.(2! #$%*$.4,.*,!-"!)4,:$;&"##4.)"!)4,$H"2)(+$phosphoricum renforce les processus vitaux dans le système du mé-tabolisme et des membres (10,14).

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Le quartz [En France : Silicea] est prescrit en médecine anthro-posophique notamment dans les troubles de la délimitation vis-à-vis %*#$ ),?(*,.*#$*>! -)*(-*#$*!$'4(-$#!)+(2*-$ 2*#$ 94-.*#$ 94-+"!-).*#$*!$structurantes de l’organisme. Le fer joue un rôle essentiel notamment dans l’hémoglobine et il s’intègre surtout dans les processus ryth-miques du système respiratoire et cardiocirculatoire. Le fer associé au soufre sous la forme du sulfate de fer a une action structurante et renforce celle du quartz. Ces deux substances sont unies en Ferrum-quartz (Ferrum sulfuricum silicicum) par un processus de fabrication coûteux. Ils sont employés comme médicament notamment dans les céphalées et les migraines. Les processus métaboliques actifs au mauvais endroit dans la région céphalique doivent alors être recon-duits dans le système métabolique (10,14).

Les comptes-rendus d’expériences cliniques provenant de la pra-!)D(*$+ %)."2*$4,!$% C7$#)<,"2 $%*'()#$%*#$",, *#$(,*$54,,*$*91.".)! $du Neurodoron® dans les troubles dus au stress. L’étude observation-nelle présentée ici, doit permettre d’acquérir de nouvelles connais-#",.*#$#(-$2&*91.".)! $*!$2"$!42 -",.*$%*$I*(-4%4-4,® en pratique médi-cale, notamment chez des patients qui souffrent d’épuisement nerveux par suite de stress.

Méthodes

Il s’agit d’une étude observationnelle ouverte, prospective, mul-ticentrique, non interventionnelle, concernant l’administration théra-peutique de Neurodoron® dans les domaines d’utilisation enregistrés, chez des patients souffrant d’épuisement nerveux pour cause de stress. L’étude observationnelle a été soumise, avant le démarrage du projet, à la commission d’éthique du conseil de l’ordre régional des médecins de Bade-Wurtemberg : elle n’a émis aucune objection à sa réalisation sous la forme prévue. Au total, 43 médecins ont participé. Ils se sont engagés à informer leurs patients – oralement et par écrit – %*$2*(-$'"-!).)'"!)4,$7$2& !(%*:$F1,$%&"(<+*,!*-$2"$D("2)! $%*#$%4,, *#$-*.(*)22)*#0$(,$+4,)!4-),<$J#(-/*)22",.*K$"/*.$/ -)1."!)4,$%*$5"#*$%*#$données (SDV) a été réalisé chez 2 médecins participants (c’est-à-%)-*$(,*$/ -)1."!)4,$% !")22 *$#(-$LM$'"!)*,!#$"($!4!"2K:

Chaque médecin participant a reçu des dossiers pour documenter de 3 à 20 patients au maximum. Il s’agissait de documenter le trai-

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 73

tement de 300 patients au total. Le recrutement des patients a com-mencé en décembre 2008 et s’est terminée en août 2009. Toutes les décisions concernant le choix des patients, le diagnostic et le traite-ment relevaient exclusivement du médecin traitant. Deux examens '"-$'"!)*,!$ !")*,!$'- /(#N$(,*$/)#)!*$%&),.2(#)4,$*!$(,*$/)#)!*$%*$1,$%*$traitement, 42 (± 3) jours plus tard.

Lors de la visite d’inclusion, le médecin devait enregistrer les don-nées démographiques du patient, les indications concernant le dia-gnostic et les pathologies associées. Les médecins reçurent en outre un score statistique comportant 39 symptômes prévus, pour évaluer la gravité symptomatique à l’aide d’une échelle à quatre degrés (de O$P$"5#*,!$7$Q$P$<-"/*K:$;4-#$%*$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!0$*,/)-4,$MR$jours plus tard, l’évolution des symptômes, la posologie quotidienne, le délai d’obtention d’un premier effet, d’éventuels effets secondaires du + %)."+*,!$*!$2&45#*-/",.*$%($'"!)*,!0$"),#)$D(&(,$"/)#$#(-$2&*91.".)! $et la tolérance du Neurodoron®, devaient être documentés par le méde-cin et le patient. Une évaluation comparative vis-à-vis d’éventuels traite-ments antérieurs se faisait également à ce moment. Le médecin enre-gistrait en outre, sur toute la durée de l’étude, les traitements conduits parallèlement.

F(##)$5)*,$ 24-#$%*$ 2"$/)#)!*$%&),.2(#)4,$D(*$%*$ 2"$/)#)!*$%*$1,$%*$traitement, le patient évaluait l’intensité de l’épuisement nerveux sur l’échelle Tedium measure. Le questionnaire comporte 21 questions dont les réponses peuvent aller de 1 (jamais) à 7 (toujours).

L’exploitation statistique a été réalisée de manière descriptive et exploratoire à l’aide du logiciel PASW Statistics 18 de SPSS.

Résultats

Au total, les dossiers de 300 patients ont été entièrement docu-mentés par 43 médecins (dont notamment 26 médecins spécialistes *,$+ %*.),*$< , -"2*$*!$LS$+ %*.),#$.*-!)1 #$*,$@$+ %*.),*$,"!(-relle »), soit en moyenne 7 patients par médecin.

Données démographiques :

Parmi ces 300 patients, 234 (78 %) étaient de sexe féminin et 66 (22 %) de sexe masculin. L’âge moyen au début du traitement était

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2974

de 50 ans (patientes : 51 ans, patients : 48 ans) (Tableau 1). Le plus jeune patient avait 7 ans, le plus âgé 94 ans. Seuls 7 patients avaient moins de 18 ans. Plus de 50 % des patients avaient entre 41 et 60 ans (Tableau 2). La plupart des patients indiquèrent exercer une pro-fession (61 % de l’ensemble des patients, 58 % des patientes, 73 % des patients) et 21 % étaient retraités. Chez presque la moitié des patients actifs professionnellement (47 %), cette activité comportait des horaires de travail inhabituels (travail de nuit et de week-ends). Chez un tiers des actifs, des temps de récupération réguliers faisaient défaut (week-ends, vacances).

Diagnostic :

Tous les patients souffraient d’épuisement nerveux (en moyenne depuis plus de deux ans), mais chez 117 patients un syndrome de burn-out a en outre été diagnostiqué (39 %) – dont le premier diagnostic remontait en moyenne à environ un an et demi. Les causes étaient : « profession ou école » pour 53 % de l’ensemble des patients, puis « taches domestiques » (25 %), « enfants » (24 %), « soins à des membres de la famille » (18 %), « événement traumatique » (20 %) et « autres causes » (25 %). Pour presque la moitié des patients (45 %), plus d’une cause était signalée.

Traitements antérieurs :

Avant de commencer le traitement avec Neurodoron®, 20,7 % (62) des patients suivaient déjà un traitement médicamenteux pour leur épuisement nerveux, le plus souvent par des « somnifères ou sédatifs végétaux » (15 noms cités), suivis par des « somnifères homéopa-thiques » et des « antidépresseurs végétaux » (12 noms cités pour .=".(,K:$;&*91.".)! $%($!-")!*+*,!$",! -)*(-$"$ ! $C(< *$@$),#(91#",!*$A$par les médecins dans 24,1 % de l’ensemble des cas. Les patients ont même formulé ce jugement pour 34,5 % de l’ensemble des prépara-tions administrées.

Posologie et durée du traitement :

Les médecins participants ont prescrit Neurodoron® à la grande majorité des patients (74 %) à la posologie standard (1 comprimé 3 à 4 fois par jour). Chez 17,7 % des patients (53), une posologie plus élevée a été prescrite. L’observance des patients a été jugée par 91,7 % des médecins comme « très bonne » ou « bonne ». La durée du traitement était en moyenne de 46,3 jours (minimum

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 75

Patients Totaln = 300

Femmesn = 234(78,0 %)

Hommesn = 66(22,0 %)

Âge (ans)Valeur moyenne (déviation standard)Amplitude

50,3 (16)7 – 94

50,8 (16,2) 48,3 (15,1)

Cadre de vie CélibataireVie conjugale

32,7 %32,7 %

34,2 %30,3 %

27,3 %40,9 %

Actvité professionnelle 61,3 % 58,1 % 72,7 %

!"#$"%&'(%')"#*#$+'$,-#.$)/%+& 46,7 % 41,2 % 62,5 %

Pas de temps de repos réguliers 33,2 % 30,1 % 41,7 %

0$#1,!&)$2'3'45,("!6%'(%'./",7!/) 39,0 % 35,5 % 51,5 %

Traitement antérieur pour épuisement nerveux 20,7 % 20,5 % 21,2 %

Tableau 1 Tableau récapitulatif du groupe de patients

Âge Hommes Femmes Total

n 8 n 8 n 8

< 18 ans 2 3,0 5 2,1 7 2,3

18-65 ans 55 83,3 186 79,5 241 80,3

T$SU$",# 9 13,6 43 18,4 52 17,3

Total 66 100,0 234 100,0 300 100,0

ou

V$LO$",# 1 1,5 2 0,9 3 1,0

11-20 ans 2 3,0 7 3,0 9 3,0

21-30 ans 6 9,1 17 7,3 23 7,7

31-40 ans 6 9,1 29 12,4 35 11,7

41-50 ans 20 30,3 61 26,1 81 27,0

51-60 ans 17 25,8 61 26,1 78 26,0

61-70 ans 11 16,7 27 11,5 38 12,7

71-80 ans 3 4,5 20 8,5 23 7,7

T$WO$",# 0 0 10 4,3 10 3,3

Total 66 100,0 234 100,0 300 100,0

Tableau 2 Groupes d’âges

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5 jours, maximum 153 jours, médiane 43 jours). Environ les deux tiers des patients envisageaient de poursuivre le traitement par Neurodo-ron® au-delà de la durée de l’étude observationnelle.

169 patients (56,3 %) ont reçu d’autres traitements, en plus du traitement par Neurodoron®. Les plus cités étaient surtout des « X6524D(",!#$A$JLM0R$Y$%*$2&*,#*+52*$%*#$'"!)*,!#K$*!$%*#$@$!= -"')*#$non médicamenteuses » (9,6 % de l’ensemble des patients), comme par exemple des psychothérapies.

Symptômes :

Au total, 39 symptômes psychiques et physiques, donnés d’avance, devaient faire l’objet d’une évaluation à l’aide d’une échelle à 4 degrés JO$P$"5#*,!$ B$L$P$ 2 <*-$B$R$P$+43*,$B$Q$P$<-"/*K0$7$ 2&*>"+*,$%&*,!- *$comme à l’examen de sortie. La Figure 1 montre pour l’ensemble des symptômes le pourcentage de patients chez lesquels un symp-tôme donné était présent, c’est-à-dire s’exprimant au moins au degré « léger ». Pour tous les symptômes, la proportion de patients qui en souffraient a nettement régressé. Ainsi, par exemple, le « manque d’entrain » a été renseigné au moment de la visite d’inclusion chez 73 % %*$2&*,#*+52*$%*#$'"!)*,!#$JRLWK0$"24-#$D(&7$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*-ment, seuls 45 % des patients (136) en souffraient encore (régression de 38 %). D’autres exemples sont notamment les « troubles du rythme cardiaque » (n = 80, – 54 %), « céphalées » (n = 165, – 51 %), « irrita-bilité » ( n = 250, – 38 %) et « troubles du sommeil » (n = 219, – 37 %).

Le score total calculé à partir de l’évaluation de l’ensemble de chacun des 39 symptômes (le score maximal possible étant donc de 39 x 3 = 117 points), mesurant l’intensité globale de la symptomatique, se situait au début du traitement en moyenne à 30,3 (± 13,3) et régressa à 12,6 (± 10,2) à l’examen de sortie après un traitement d’environ 46 jours, c’est-à-dire au total une régression de l’intensité des symptômes de UW0M$Y:$;4-#$%*$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!0$2*$#.4-*$!4!"2$%*#$#3+'-tômes chez les patients ayant un traitement associé (13,6 ± 11,6) était #)<,)1."!)/*+*,!$'2(#$ 2*/ $D(*$.=*Z$2*#$'"!)*,!#$#",#$!-")!*+*,!$"#-#4.) $JLL0R$[$\0W$B$!*#!$!0$'$]$O0OUK0$5)*,$D(*$.*#$%*(>$<-4('*#$,&")*,!$'"#$ ! $#)<,)1."!)/*+*,!$%)#!),.!#$7$2&*>"+*,$%&*,!- *$JFigure 2).

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 77

Figure 1

4569):6%&'9&52-$;/%&'%)'9-5&$;/%&'<'+#'*$&$)%'(=$,2+/&$!,'%)'<'+#'*$&$)%'(%'>,'(%')"#$)%6%,)Est représentée la proportion de patients chez lesquels un symptôme était présent, c’est-à-dire au moins « légèrement » manifesté.

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Symptômes psychiques

Angoisse / panique

Manque d’entrain

Apathie

Humeur dépressive

Dépression

Diff icultés de concentration

Nervosité

Irritabilité

Agitation

Idées suicidaires

Sautes d’humeur

Peur d’échouer

Symptômes physiques

Troubles respiratoires

Inappétence

Anomalies tensionnelles

Diarrhées

Sensation d’oppression thoracique

Troubles alimentaires

Perte de poids

Prise de poids

Réactions cutanées

Troubles du rythme cardiaque

Baisse de l'immunocompétence

Réaction immunitaire anormale

Céphalées

Troubles gastriques

Migraine

Sensations anormales/prurit

Fatigue durant toute la journée

Tensions musculaires

Dorsalgies

Troubles du sommeil

Crises sudorales

Vertiges

Troubles sexuels

Acouphènes

Nausées / vomissements

Constipation

Bruxisme

Visite d’inclusion Visite de f in de traitement

% % % % % % % % % %

Symptômes psychiques

Symptômes physiques

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2978

^)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!Visite d’inclusion

Avec traitement associé Sans traitement associé

Sc

ore

to

tal

de

s s

ym

ptô

me

s

29,8

13,6

31,0

11,2

Figure 2 Régression du score total des symptômes chez les patients avec et sans traitement associéSont représentées la valeur moyenne et la déviation standard du score total des symptômes. Les !""#$%&'%()*+$() %)*,)-!(!.%) %)/&) %).$,!.%0%&.)%&.$%)*%()1,.!%&.(),-%').$,!.%0%&.),((+'!#)2&)3)4567)%.)(,&().$,!.%0%&.),((+'!#)2&)3)4897)(+&.)(!:&!/',.!-%()21);)9<9=7>

Figure 3

?#+%/"&'(%'+#'@%($/6'6%#&/"%'+!"&'(%'+#'*$&$)%'(=$,2+/&$!,'%)'(%'+#'*$&$)%'(%'>,'(%')"#$)%6%,)Auto-évaluation des patients à l’aide de l’échelle de Tedium measure (Pines et al.). Valeurs de ?% !@0)A)8)B)*%)1,.!%&.)-,)C!%&)D)E)8)%.)F@(G@HI)=)B)-#'@) %)C@$&J+@.)%.) %)*,((!.@ %<)!*)%(.)&#'%((,!$%) H!&.%$-%&!$)D)E)=)B)'$!(%),!:@%<),((!(.,&'%) H@$:%&'%)&#'%((,!$%>

Visite d’inclusion ^)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!

26,3 %

1,9 %

58,4 %

35,1 %

7,6 %7,6 %

38,5 %

24,4 %

V$Q0O > 3,0-3,5 > 3,0-5,0 > 5,0

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 79

Valeurs de Tedium :

Pour compléter l’évaluation des symptômes réalisée par les mé-decins, les patients ont renseigné eux-mêmes l’échelle de Tedium – Tedium measure selon Pines, Aronson et Kafry (8) – comme outil com-'2 +*,!")-*$%& /"2("!)4,$%*$ 2&*91.".)! :$F($ !4!"20$RSR$D(*#!)4,,")-*#$complètement remplis étaient disponibles pour évaluation au moment de chaque visite. Pines et al. classent les valeurs de Tedium de la manière suivante :

^"2*(-$%*$_*%)(+$V$Q$N le patient va bien

Valeur de Tedium > 3 et jusqu’à 4 : vécu de burn-out et de lassitude, il est nécessaire d’intervenir

Valeur de Tedium > 5 : crise aiguë, assistance nécessaire d’urgence

D’autres auteurs (Enzmann et al. (5)) opèrent une subdivision entre 2*#$/"2*(-#$%*$_*%)(+$@$+43*,,*#$A$JQ0O$7$V$Q0UK$*!$ 2*/ *#$J`$Q0UK:

Lors de la visite d’inclusion, la valeur de Tedium était en moyenne %*$M0U$[$O0a$J+ %)",*$N$M0SK$*!$- <-*##"$#)<,)1."!)/*+*,!$J!*#!$!0$'$]$O0OLK$C(#D(&7$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!$7$Q0R$[$O0W$J+ %)",*$N$Q0QK$b$#4)!$(,*$réduction de 29 %. Si, dans le cadre de cette étude observationnelle, 69 patients (26,4 % de l’ensemble des patients ayant des données complètes sur l’échelle de Tedium aux deux visites) atteignaient avant traitement par Neurodoron® une valeur critique de plus de 5,0 (crise aiguë), la proportion de ces patients a pu être abaissée jusqu’à 1,9 % "($+4+*,!$%*$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!$J/:@$%)8). Les pourcen-tages correspondant à une valeur de Tedium élevée (> 3,5) étaient respectivement de 84,7 % lors de la visite d’inclusion et de 35,0 % à 2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!:$c$2&),/*-#*0$2"$'-4'4-!)4,$%*$'"!)*,!#$D()0$#*24,$d),*#$*!$"2:0$"22")*,!$5)*,$J/"2*(-$%*$_*%)(+$V$QK$*#!$'"## *$%*$\0S$Y$24-#$%*$$2"$/)#)!*$%&),.2(#)4,$7$QW0U$Y$7$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!:

K-,*@,.!+&):*+C,*%) %)*H%"/','!.# :

RSS$JWW0\$YK$%*#$QOO$'"!)*,!#$4,!$'($.4,#!"!*-$2&*91.".)! $%*$I*(-rodoron® et la situer dans le temps, 32 patients (10,7 %) ont indiqué ,&"/4)-$'"#$-*##*,!)$%&*99*!$#(91#",!$*!0$'4(-$R$'"!)*,!#0$2*#$%4,, *#$7$ce sujet manquaient. En moyenne, il s’est écoulé 12 ± 6,9 jours (mé-diane : 14 jours) avant que les patients constatent un premier effet.

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 2980

;& /"2("!)4,$<245"2*$%*$2&*91.".)! $%($!-")!*+*,!$'"-$I*(-4%4-4,® s’est avérée dans 84,3 % de l’ensemble des cas (évaluation par les médecins) ou 78,7 % (évaluation par les patients) « très bonne » ou « bonne » (Figure 4).

Tolérance :

La tolérance a été évaluée par 97,4 % des médecins ou 95,7 % des patients comme « très bonne » ou « bonne ». Des cas de sus-picion d’effets indésirables du médicament ont été rapportés par 4 patients (1,3 %). Chez 2 patients, le médecin a suspecté une intolé-rance au lactose (douleurs abdominales, diarrhées). Les deux effets indésirables signalés concernaient des « troubles de l’endormisse-ment et du sommeil » et des « céphalées ».

Au total, 90,7 % des 300 patients seraient prêts à recommander le Neurodoron® et 97,3 % des médecins à le prescrire à d’autres patients.

Figure 4 AB&/6B'(%'+=B*#+/#)$!,'(%'+=%C>2#2$)B'(/')"#$)%6%,)'#*%2'D%/"!(!"!,® par le médecin et par le patient

Evaluation par le médecin

45,3 %

Très bonne

41,0 %39,0 %

37,7 %

12,0 %14,3 %

2,7 %5,3 %

1,0 % 1,7 %

Bonne Satisfaisante Insufisante Pas de réponse

Evaluation par le patient

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Correspondances médicales Automne - Hiver 2011 / n° 29 81

Discussion

10 % de l’absentéisme chez les personnes exerçant une profes-sion se rapporte à une pathologie psychique (11) et 5 % peuvent être attribués à un épisode dépressif (6), la tendance étant à la hausse (4). Le montant des coûts engendrés par les troubles ayant pour origine le stress est de l’ordre du milliard (2). La préparation Neurodoron®, que le Dr Kurt Magerstädt, médecin anthroposophe, avait initialement déve-loppée pour des élèves scolarisés, est prescrite depuis des années avec succès pour des troubles liés au stress. Il semblait donc évident de mener ce travail dans le cadre d’une étude observationnelle chez des patients présentant un épuisement nerveux ou un burn-out pour cause de stress. On a longtemps pensé que le burn-out n’apparais-sait que dans des professions d’aide, comme le personnel soignant et les médecins. Mais on sait aujourd’hui que toute personne peut « se consumer jusqu’à extinction » (1,2,4). Le groupe de patients de .*!!*$ !(%*$45#*-/"!)4,,*22*$ 2*$ .4,1-+*:$e*-!*#0$(,*$<-",%*$'"-!)*$des patients était engagée dans la vie professionnelle, mais plus d’un cinquième étaient par exemple retraités. Les métiers de l’éducation, du social et de la santé était surreprésentés, mais ne constituaient pourtant qu’environ un tiers de l’ensemble des patients.

Chez presque 90 % des patients, un effet du Neurodoron® a été documenté. Le premier effet apparaissait en moyenne à partir de 12 jours environ. Les médecins devraient donc préparer leurs patients à la nécessité d’une prise de Neurodoron® à long terme.

Au total, tous les symptômes physiques et psychiques typiques du tableau clinique se sont nettement améliorés avec Neurodoron® au cours de l’étude observationnelle. Quand par exemple, au début de l’étude, 218 patients souffraient de « manque d’entrain », la proportion a régressé de 38 % au cours du temps. Pour d’autres symptômes typiques également, le nombre des patients concernés a fortement diminué : les troubles du rythme cardiaque (– 54 %), les céphalées (– 51 %), l’irritabilité (– 38 %) et les troubles du sommeil (– 37 %).

Il est intéressant de considérer les patients avec et sans traite-+*,!$"##4.) $N$2*#$%*(>$<-4('*#$,*$#*$%)#!),<(*,!$'"#$#)<,)1."!)/*-+*,!$2&(,$%*$2&"(!-*$24-#$%*$2"$/)#)!*$%&),.2(#)4,:$;4-#$%*$2"$/)#)!*$%*$1,$de traitement, le score total – résultant de la somme du score obte-,($7$.=".(,$%*#$Qa$#3+'!f+*#$b$ !")!$#)<,)1."!)/*+*,!$'2(#$ 2*/ $

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chez les patients avec traitement associé que chez des patients sans traitement associé. Une cause possible à cette observation pourrait être l’éventualité d’autres pathologies. Mais même la comparaison de patients sans pathologies supplémentaires (au total 71 patients) "$%4,, $2*$+g+*$- #(2!"!$N$2& /42(!)4,$#)<,)1."!)/*+*,!$+4),#$54,,*$des symptômes chez les patients ayant un traitement associé. Une étude observationnelle avec un autre médicament anthroposophique a fourni des résultats similaires (9).

h",#$\a$Y$%*$2&*,#*+52*$%*#$."#0$ 2*#$'"!)*,!#$4,!$ /"2( $2&*91-cacité du Neurodoron® comme « très bonne » ou bonne » et donc nettement meilleure que le traitement de médecine naturelle antérieur (principalement « somnifères ou sédatifs végétaux », « somnifères homéopathiques » et « antidépresseurs végétaux »). Les patients ,&4,!$"!!*#! $%&(,*$@$!-8#$54,,*$A$4($@$54,,*$A$*91.".)! $D(*$'4(-$ML$Y$%*$.*#$+ %)."+*,!#$B$)2#$2&4,!$+g+*$C(< *$@$),#(91#",!*$A$'4(-$QU$Y:

La plupart des patients (74 %) ont reçu la posologie recomman-dée de 1 comprimé de Neurodoron® 3 à 4 fois par jour. Dans 18 % des cas, les médecins ont prescrit au moins temporairement une posolo-gie plus élevée. Celle-ci n’a cependant pas entraîné, dans le cadre de l’étude observationnelle, d’amélioration perceptible de l’effet – déjà !-8#$54,$b$#(-$2*#$'"-"+8!-*#$%&*91.".)! :

Deux instruments (questionnaires) s’imposaient pour mesurer l’intensité du burn-out : le Maslach Burn out Inventory (test MBI) et la Tedium measure (12). L’avantage de ce dernier est son applicabilité universelle (4). En outre, cette échelle de mesure aboutit à une valeur qui se rapporte à deux moments d’examen comparables par la suite. Le MBI ne convient en revanche qu’à des personnes travaillant dans des professions sociales ou de prestations de services (4). Dans cette étude observationnelle, c’est la Tedium measure qui a été employée, pour les raisons mentionnées. Aux cours des deux visites, 87 % (262/300) des patients ont répondu complètement à l’évaluation par la Tedium measure. Au moment de la visite d’inclusion, la valeur de _*%)(+$ !")!$*,$+43*,,*$%*$M0U$*!$"$- <-*## $#)<,)1."!)/*+*,!$7$Q0R$7$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!:$d4(-$(,*$/"2*(-$%*$_*%)(+$#(' -)*(-*$à 5, Pines et al. (8) parlent d’une crise aiguë, le patient nécessitant une ")%*$(-<*,!*:$i*24,$.*!!*$% 1,)!)4,0$RS$Y$%*#$RSR$'"!)*,!#$#*$!-4(-/")*,!$%",#$(,*$!*22*$.-)#*$*,$% 5(!$%*$!-")!*+*,!$B$24-#$%*$2"$/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!0$)2#$,& !")*,!$'2(#$D(*$R$Y:$e*2"$#)<,)1*$D(*$#(-$2*#$Sa$

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patients souffrant d’un début de burn-out de degré élevé, seuls 5 en !")*,!$*,.4-*$"(##)$# /8-*+*,!$"!!*),!#$7$2"$1,$%*$2& !(%*:$c$2&),/*-#*0$la proportion de patients qui, selon les critères de Pines et al. (8), se por-!")!$5)*,$J/"2*(-$%*$_*%)(+$V$QK$*#!$'"## *$%*$W$Y$J/)#)!*$%&),.2(#)4,K$7$Qa$Y$J/)#)!*$%*$1,$%*$!-")!*+*,!K:$;"$/"2*(-$%*$_*%)(+$"$ <"2*+*,!$nettement mieux évolué chez les patients sans traitement associé que chez les patients avec traitement associé.

On pourrait cependant opposer à ces très bons résultats le fait qu’il n’a pas été réalisé de comparaison avec un placebo ou avec une préparation comparable. Le concept d’étude d’observationnelle utilisé ici n’offre cependant aucune possibilité de comparaison rando-+)# *:$j,*$/ -)1."!)4,$.2),)D(*$#*-")!$#4(=")!"52*$'4(-$.4,1-+*-$2*#$données obtenues. On peut cependant conclure en résumé : dans le cadre de cette étude observationnelle, Neurodoron® a fait preuve %&(,*$!-8#$54,,*$*91.".)! $*!$%&(,*$!-8#$54,,*$!42 -",.*$%",#$2*$!-")-tement de patients souffrant d’épuisement nerveux et de burn-out. Le jugement très positif des médecins sur l’évolution des symptômes a ! $<245"2*+*,!$.4,1-+ $'"-$ 2*#$'"!)*,!#$"($+43*,$%*$ 2& .=*22*$%*$mesure du Tedium. k

Remerciements

Cette étude observationnelle a été réalisée avec le soutien du laboratoire Weleda AG de Schwäbisch Gmünd.

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