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Travail intérimaire dans la construction PUBLICATION TRIMESTRIELLE - 2013/3 Fascicule N° 138 cnac dossier

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Travail intérimaire dans la construction

publication trimestrielle - 2013/3

FasciculeN° 138

cnac dossier

cnac dossier

Travail intérimaire dans la

construction

FasciculeN° 138 Table des matières

Les cnac dossiers sont des publications tri-mestrielles du Comité National d’Action pour la sécurité et l’hygiène dans la Construction - navb-cnac Constructiv. D’autres dossiers sont disponibles dans la même série. Les cnac dossiers existent également en néer-landais sous le titre navb dossier.

RédacTioNLuc Christiaens, Christian Depue, Veerle De Saedeleer, Thierry Frere, Guillaume Gioia, Carl Heyrman, Véronique le Paige, Isabelle Lootens, Emmy Streuve, Isabelle Urbain, Nicolaas Van Leeuwen, Evy Vinck.

édiTeuR RespoNsableCarl Heyrman • navb-cnac ConstructivRue Royale 132/4 • 1000 BruxellesTél. : +32 2 552 05 00 • Fax. : +32 2 552 05 05E-mail : [email protected] web : cnac.constructiv.be

Numéro d’inscription auprès de la Bibliothèque royale (dépôt légal) 2515.

RespoNsabiliTéLe comité de rédaction des cnac dossiers veille à la fiabilité des informations publiées, compte tenu de l’évolution actuelle de la réglementation et de la technique. Ni le comité de rédaction, ni navb-cnac Constructiv ne peuvent être tenus responsables de l’information publiée. Les conseils donnés dans cette publication ne dispensent pas le lecteur de l’obligation de respecter la réglementation en vigueur.

La reproduction de textes et d’illustrations est autorisée moyennant l’autorisation expresse de l’éditeur et la mention explicite de leur provenance.

commaNdes eT TaRiFsVoir constructiv.be également téléchargeable gratuitement sur cnac.constructiv.be

mise eN pages eT impRessioN

www.mwp.be

© navb-cnac Constructiv 2013. Reprise autorisée moyennant

l’autorisation expresse du cnac et la mention explicite de la provenance

1. introduction ....................................................................................................................................................... 3

2. marché du travail et travail intérimaire ...................................................................................................... 3

3. le travail intérimaire dans le secteur de la construction : quelques chiffres ..................................... 5

4. Travail intérimaire : règlement général ...................................................................................................... 6

5. le travail intérimaire dans une entreprise de la construction : règlement spécifique .................... 75.1. Conditions générales .................................................................................................................................... 8

5.1.1. Le remplacement d’un travailleur permanent en incapacité de travail .............................................. 85.1.2. Travail intérimaire en cas d’accroissement temporaire du volume de travail ..................................... 9

5.2. Conditions auxquelles l’entreprise de la construction doit satisfaire ............................................................ 95.3. Bien-être au travail .................................................................................................................................... 105.4. Sanctions ................................................................................................................................................... 105.5. Dispositions diverses .................................................................................................................................. 10

6. Réglementation bien-être au travail en cas de travail intérimaire ................................................... 116.1. Loi sur le bien-être .................................................................................................................................... 11

6.1.1. Obligations de l’utilisateur .............................................................................................................. 116.1.2. Obligations de l’agence d’intérim .................................................................................................... 116.1.3. Collaboration obligatoire en cas d’accidents du travail graves ......................................................... 12

6.2. AR Bien-être des travailleurs intérimaires .................................................................................................. 126.2.1. Fiche de poste de travail .................................................................................................................. 126.2.2. Surveillance de la santé................................................................................................................... 136.2.3. Vaccinations .................................................................................................................................... 136.2.4. Protection de la maternité .............................................................................................................. 146.2.5. Même niveau de protection pour l’intérimaire ................................................................................ 146.2.6. Mesures que l’utilisateur doit prendre ............................................................................................. 146.2.7. Accueil de l’intérimaire .................................................................................................................... 146.2.8. Surveillance de l’exécution des tâches et missions du service de prévention ................................... 146.2.9. Principales obligations : entreprise de travail intérimaire - utilisateur ............................................. 156.2.10. Banque de données centrale ......................................................................................................... 156.2.11. Répartition des coûts de prévention .............................................................................................. 156.2.12. Interdictions .................................................................................................................................. 16

6.3. AR Établissement d’un service de prévention central pour le travail intérimaire ........................................ 166.4. CCT Vêtements de travail et de protection .................................................................................................. 176.5. CCT Accueil ................................................................................................................................................. 17

7. politique de prévention intérimaires dans la construction en pratique ........................................... 177.1. Missions pour l’entreprise de la construction utilisatrice ............................................................................ 177.2. Missions de l’agence d’intérim ................................................................................................................... 197.3. Missions pour le travailleur intérimaire ...................................................................................................... 207.4. Points d’attention spécifiques .................................................................................................................... 20

7.4.1. Surveillance de la santé des travailleurs intérimaires ...................................................................... 207.4.2. Accidents du travail (graves) avec des travailleurs intérimaires ....................................................... 21

8. bibliographie ................................................................................................................................................... 23

Travail intérimaire dans la construction 3© navb-cnac Constructiv 2013

1. introductionLe présent cnac dossier (n° 138) analyse les aspects bien-être du travail intérimaire dans la construction. Ce dossier a été réalisé en collaboration avec le service central de prévention pour le secteur du travail intérimaire Prévention et Intérim (PI).

Le dossier donne tout d’abord un aperçu de la réglementation en matière de travail intérimaire. Une attention est ainsi consacrée aux conditions et modalités qui autorisent le travail intérimaire dans une entreprise de la construction ainsi qu’aux conditions auxquelles les entreprises de la construction qui font appel au travail intérimaire doivent satisfaire.

Le dossier donne ensuite une vue d’ensemble des mesures en matière de bien-être que doivent prendre à la fois une ‘entreprise de construction utilisatrice’ ainsi que l’entreprise de travail intérimaire. L’idée est qu’un travailleur intérimaire occupé dans une entreprise de la construction utilisa-trice bénéficie du même niveau de protection que les autres travailleurs de cette entreprise. Les mesures portent entre autres sur la rédaction d’une fiche de prévention, la surveillance de la santé et l’accueil d’un travailleur intérimaire.

Le dossier se clôture avec un certain nombre d’outils pratiques qui peuvent aider une entreprise de la construction utilisatrice à mener sa politique de prévention avec une attention particulière pour les travailleurs intérimaires. Vu qu’un travailleur intérimaire se retrouve à chaque fois dans un nouvel environnement de travail avec de nouveaux collègues, de nouvelles procédures et de nouveaux usages et qu’il n’a pas toujours d’expérience dans le secteur de la construction, une poli-tique de prévention adéquate est de ce fait indispensable.

2. marché du travail et travail intérimaireLa flexibilité est devenue une nécessité dans des entreprises qui souhaitent rester compétitives avec d’autres entreprises belges et étrangères. Dans ce contexte, des entreprises recourent au tra-vail intérimaire en cas d’absence temporaire de personnel permanent ou dans le cas d’une aug-mentation du volume de travail suite à un accroissement de la production. Cette flexibilité leur per-met d’accorder leur activité avec la demande et de maintenir et d’améliorer leur compétitivité.

Une enquête universitaire qui concernait des entreprises belges de tous les secteurs démontre qu’en cas d’augmentation temporaire du volume de travail, des entreprises recourent à différents sys-tèmes de flexibilité. Un tiers de toutes les entreprises ont opté pour le travail à temps partiel, un peu plus d’un quart pour la rotation des tâches et également environ un quart pour des contrats de travail temporaires et le travail intérimaire. On trouve donc en tête de liste deux instruments de flexibilité interne suivis de deux systèmes de flexibilité externe.

En 2012, 165,64 millions d’heures ont été prestées par les travailleurs intérimaires dans tous les secteurs. 60,1 % des travailleurs intérimaires étaient engagés en tant qu’ouvriers et 39,9 % en tant qu’employés. En 2012, l’emploi des travailleurs intérimaires s’élève à 84.945. Les chiffres de Feder-gon prouvent qu’en 2012, un total de 540.434 travailleurs intérimaires ont exécuté au minimum une mission (dont 188.422 intérimaires-jobistes). Les agences d’intérim qui utilisent des travailleurs intérimaires dans le secteur de la construction ont un réseau de bureaux distincts avec un agrément séparé. Ils représentent ainsi environ 2,4 % de l’emploi du secteur de l’intérim en Belgique. (Source : rapport annuel 2012 P&I)

4 cNac dossieR • N° 138 © navb-cnac Constructiv 2013

TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

nombre total d’heures prestées sur base annuelle (Source : P&I)

Comme le montre le graphique ci-dessus, le secteur du travail intérimaire a connu une baisse signi-ficative des chiffres de l’emploi en 2012 par rapport à 2011. Plus précisément, le taux d’emploi a diminué de 6,2 % et ceci après 2 années consécutives d’augmentation significative après la crise de 2009 (respectivement +13,8 % et +9,8 %). La baisse est largement plus importante chez les ouvriers (-9,1 %) que chez les employés avec une perte limitée (-1,3 %). (Source : rapport annuel 2012 P&I.)

Travail intérimaire dans la construction 5© navb-cnac Constructiv 2013

3. le travail intérimaire dans le secteur de la construction : quelques chiffresDepuis janvier 2002, le travail intérimaire est autorisé pour des ouvriers du secteur de la construc-tion. À l’heure actuelle, 37 agences d’intérim en Flandre, 14 à Bruxelles et 16 en Wallo-nie sont agréées pour mettre des intérimaires à la disposition d’entreprises de la construction. Le nombre d’heures prestées par des travailleurs intérimaires dans le secteur de la construction s’élevait à 145.000 en 2002, 443.750 en 2003 et ce chiffre n’a cessé d’augmenter en 2008. Il s’agissait cette année-là de quelque 2.400.000 heures. Suite à la crise économique, il y a eu moins de recours au travail intérimaire en 2009 et moins d’heures ont par conséquent été prestées (1.907.494) ; on note toutefois une nouvelle augmentation jusqu’à 2.356.000 heures en 2010. En 2011, 3.261.000 ont été enregistrées, soit une augmentation de 38% par rapport à 2010 ; en 2012, 3.740.000 heures ont été enregistrées. En 2011, le travail intérimaire dans la construction représentait 1,84% de toute l’activité dans le secteur intérimaire ; en 2012, ce pourcentage s’élevait à 2,26%.

Heures prestées dans le secteur de la construction (Source : PI)

0

1

2

3

4

1,21

1,57

1,95

2,24

1,91

2,36

3,26

3,74

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

(x106)

En 2010, quelque 7.150 ouvriers ont travaillé une ou plusieurs semaines comme travailleur intéri-maire dans 2.900 différentes entreprises de la construction. Tant des petites que des grandes entre-prises de la construction font appel à des travailleurs intérimaires.

aperçu de l’activité de l’entreprise de la construction utilisatrice qui fait appel à des travailleurs intérimaires.

(Source : Déclarations Dimona, 31 déc. 2010, 2011 et 2012, fbz-fse Constructiv)

Indice ONSS 024 026 044 054 Plusieurs indices

Description des activités travaux de terrassement, fondations, construction routière, maçonnerie et bétonnage, conduites souterraines

pose d’éléments préfabriqués, isolation, menuiserie, sanitaires, climatisation, peinture

carrelage, sol et murs, plâtrage, plafonnage

Jointoyage, couverture de toitures

Nombre d’utilisateurs 2010 957 1.027 100 228 100

Nombre d’utilisateurs 2011 1.205 1.292 125 297 132

Nombre d’utilisateurs 2012 1.176 1.332 123 360 135

6 cNac dossieR • N° 138 © navb-cnac Constructiv 2013

TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

4. Travail intérimaire : règlement généralDe manière générale, le travail intérimaire est défini par la loi du 24 juillet 1987 sur le travail tempo-raire, le travail intérimaire et la mise de travailleurs à la disposition d’utilisateurs1.

La loi du 24 juillet 1987 interdit à une entreprise de mettre des travailleurs à la disposition d’une autre entreprise. Le travail intérimaire constitue une exception importante et est uniquement autorisé à certaines conditions et dans trois cas précis :

•pour le remplacement d’un travailleur permanent dont le contrat de travail est temporairement suspendu ou qui a pris fin

•en cas d’augmentation temporaire du volume de travail

•pour l’exécution de certains travaux exceptionnels

La CCT du 24 juin 2005 fixant les conditions et les modalités du travail intérimaire dans la construction s’écarte de la réglementation générale et limite le travail intérimaire dans le secteur de la construc-tion à deux cas. Ce point sera analysé dans le chapitre 5 du présent cnac dossier.

Le travail intérimaire peut être décrit comme une forme de travail temporaire légalement autorisé qui est exercé par un travailleur, le travailleur intérimaire, pour le compte d’un employeur, l’entreprise de travail intérimaire, auprès d’un tiers, le client-utilisateur2.

Trois parties sont donc concernées pour le travail intérimaire : l’entreprise de travail intérimaire, le travailleur intérimaire et l’utilisateur (voir schéma ci-dessous).

l’entreprise de travail intérimaire est l’entreprise dont l’activité consiste à engager des intéri-maires pour les mettre à la disposition d’utilisateurs en vue de l’exécution d’un travail temporaire autorisé.3

le contrat de travail intérimaire est le contrat par lequel un intérimaire s’engage vis-à-vis d’une entreprise de travail intérimaire, contre rémunération, à effectuer chez un utilisateur un travail tem-poraire autorisé.4

l’intérimaire est le travailleur qui s’engage dans les liens d’un contrat de travail intérimaire à être mis à la disposition d’un ou de plusieurs utilisateurs.5

l’entreprise utilisatrice est l’entreprise qui fait appel à une entreprise de travail intérimaire pour pouvoir disposer temporairement d’un travailleur.

D’un point de vue juridique, l’exécution d’un travail temporaire par un intérimaire requiert la clôture de deux contrats :

•un contrat de travail entre l’entreprise de travail intérimaire et le travailleur intérimaire

•un contrat entre l’entreprise de travail intérimaire et l’utilisateur

Bien que l’entreprise de travail intérimaire reste le seul employeur juridique du travailleur intérimaire, l’autorité appartenant aux employeurs sur l’intérimaire est exercée par l’utilisateur. Il s’agit d’un cas de mise à disposition autorisée6.

1 Voir chapitre II Réglementation du travail intérimaire de la loi du 24 juillet 1987 (MB du 24 août 1987)2 Voir www.emploi.belgique.be3 Article 7, 1° de la loi du 24 juillet 1987.4 Article 7, 2° de la loi du 24 juillet 1987.5 Article 7, 3° de la loi du 24 juillet 19876 Article 19 de la loi du 24 juillet 1987

intérimaire utilisateur

entreprise de travail intérimaire

Instructions

Contrat de travailConvention entreprise de travail intérimaire

- utilisateur

Travail intérimaire dans la construction 7© navb-cnac Constructiv 2013

Durant la période au cours de laquelle le travailleur intérimaire travaille chez l’utilisateur, cet uti-lisateur est chargé de l’application des dispositions légales en matière de réglementation et de protection du travail qui valent sur le lieu de travail.

Les dispositions en rapport entre autres avec la santé et la sécurité des travailleurs sont consi-dérées comme des dispositions qui valent sur le lieu de travail.

C’est donc l’utilisateur du travailleur intérimaire qui est en principe chargé de l’application de la réglementation en matière de bien-être.

Il importe de mentionner que les partenaires sociaux ont signé en janvier 2012 un accord au sein du Conseil National du Travail sur la modernisation de la réglementation en matière de bien-être. Cet accord est à l’origine de l’avant-projet de loi qui adapte la réglementation aux besoins et à la réalité du secteur intérimaire.Quatre thèmes occupent une place centrale dans l’avant-projet de loi :

•l’élargissement de l’information que l’employeur doit transmettre au syndicat

•le règlement des contrats journaliers

•la suppression de la règle des 48 heures pour l’établissement des contrats de travail pour le travail intérimaire

•l’introduction et le règlement d’un motif d’entrée (engagement en vue de donner un emploi fixe). 7

La loi modifiant la loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de travail-leurs à la disposition d’utilisateurs est parue récemment au Moniteur belge pour ce qui est du contrat de travail pour le travail intérimaire. La date butoir d’entrée en vigueur est le 1er septembre 2013. 8

Les infractions aux dispositions de la loi du 24 juillet 1987 et aux arrêtés d’exécution ont enfin été détectées, arrêtées et sanctionnées conformément au Code Pénal Social.

5. le travail intérimaire dans une entreprise de la construction : règlement spécifiqueLes conditions et modalités dans lesquelles le travail intérimaire est autorisé dans une entreprise de la construction ainsi que les conditions auxquelles les entreprises de la construction utilisatrices doivent répondre sont reprises dans la CCT du 24 juin 2005 conclue au sein de la Commission paritaire de la construction9. Cette CCT est entrée en vigueur le 1er juillet 2005 et a été conclue pour une durée indéterminée.

La CCT du 1er juillet 2005 a récemment été modifiée par la CCT du 13 juin 2013. Cette modification a été apportée étant donné que la condition selon laquelle des entreprises qui souhaitent faire appel à des travailleurs intérimaires doivent être enregistrés comme entrepreneurs, ne pouvait plus être maintenue10.

Outre l’exigence selon laquelle l’entreprise ne peut pas faire l’objet d’une obligation de retenue pour des dettes sociales, il est toutefois stipulé en remplacement que l’entreprise doit démontrer dans le cas présent que les conditions concernant l’accès à la profession sont remplies.

Cette CCT du 13 juin 2013 remplace la CCT du 8 décembre 2011 et est entrée en vigueur au 1er janvier 2012.

7 Pour de plus amples informations : voir avis n° 1.807 du CNT8 MB du 16 juillet 20139 La CCT du 24 juin 2005 remplace la CCT du 22 novembre 2001 en matière de constatation des conditions et modalités du travail

intérimaire dans l’entreprise de la construction.10 Article 2 de la CCT du 13 juin 2013

8 cNac dossieR • N° 138 © navb-cnac Constructiv 2013

TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

Mentionnons enfin à titre d’information qu’outre la CCT du 13 juin 2013, deux autres CCT d’application aux travailleurs intérimaires dans la construction et aux entreprises de travail intérimaire qui les mettent à disposition ont été signées au sein de la Commission paritaire de la construction : la CCT du 16 juin 2011 octroyant un avantage social et la CCT du 11 avril 2013 fixant le taux de la cotisation au Fonds de Formation professionnelle de la Construction – fvb-ffc Constructiv.

5.1. conditions généralesContrairement à ce qui est prévu dans la loi du 24 juillet 1987, le travail intérimaire dans une entre-prise de la construction est uniquement autorisé dans deux cas :

•en remplacement d’un ouvrier permanent inapte au travail qui est lié à une entreprise de la construction par un contrat de travail

•en cas d’un accroissement temporaire du volume de travail

Tant lors du remplacement d’un travailleur permanent inapte au travail qu’en cas d’accroissement du volume de travail, l’utilisateur (l’entreprise de la construction) doit veiller à ce que le travailleur intérimaire puisse présenter une attestation (passeport de sécurité) qui démontre qu’il a suivi une formation sécurité de 16 heures minimum. Le programme de cette formation sécurité est établi et l’attestation est délivrée par navb-cnac Constructiv.

Cette attestation n’est pas requise pour des travailleurs intérimaires qui :

•sont déjà détenteurs d’une attestation qui a été délivrée par ou a été déclarée conforme par navb-cnac Constructiv et délivrée au terme de leur scolarité

OU

•ont au moins acquis 5 années d’expérience dans le secteur de la construction au cours des 15 dernières années

OU

•qui peuvent prouver qu’ils ont déjà suivi une formation sécurité Construction11

Outre l’attestation, le travailleur intérimaire doit également être en possession d’une carte de chô-mage C3.2.A qui a été délivrée par fbz-fse Constructiv au nom de l’entreprise de travail intérimaire et qui est complétée par cette même entreprise avec le nom et l’adresse du travailleur intérimaire12.

Dans le secteur de la construction, le travail intérimaire n’est autorisé que dans deux cas :

• le remplacement d’un ouvrier permanent en incapacité de travail

• l’accroissement temporaire du volume de travail

L’entreprise de la construction utilisatrice doit veiller à ce que le travailleur intérimaire puisse présenter une attestation (passeport de sécurité) qui démontre qu’il a suivi une formation sécurité de 16 heures minimum.

5.1.1. Le remplacement d’un travailleur permanent en incapacité de travailLorsqu’un ouvrier permanent est en incapacité de travail pour cause de maladie (professionnelle), d’accident (du travail) ou d’une grossesse, il peut être remplacé par un travailleur intérimaire dans un délai de 12 mois après le début de l’incapacité de travail et ce, pour la durée de l’incapacité.

Ce remplacement doit être communiqué par l’employeur à la délégation syndicale de l’entre-prise. La reprise du travail de l’ouvrier permanent dont l’incapacité de travail a pris fin et ce, sur base du contrat de travail initial, est également communiquée par l’employeur à la délégation syndicale. Dans ce cas, le contrat avec le travailleur intérimaire prend fin13.

11 Article 3 de la CCT du vendredi 24 juin 200512 Article 3 de la CCT du vendredi 24 juin 200513 Article 4 de la CCT du 24 juin 2005

Travail intérimaire dans la construction 9© navb-cnac Constructiv 2013

5.1.2. Travail intérimaire en cas d’accroissement temporaire du volume de travailDans ce cas, l’employeur peut recourir au travail intérimaire s’il obtient à cette fin l’autorisation de la majo-rité de la délégation syndicale de son entreprise. À défaut d’une telle délégation, l’agence de travail inté-rimaire doit signaler au Fonds Social pour les Intérimaires14 qu’il y a eu un recours au travail intérimaire.

L’accord de la délégation syndicale porte tant sur le nombre de travailleurs concernés que sur la période pendant laquelle le travail intérimaire sera presté, en tenant compte d’un certain nombre d’éléments15.

5.2. conditions auxquelles l’entreprise de la construction doit satisfaire •L’entreprise doit ressortir à la Commission paritaire de la construction (CP 124)16.

•L’entreprise doit en outre démontrer que les conditions relatives à l’accès à la profession sont remplies conformément aux dispositions de l’AR du 29 janvier 2007 relatif à la capacité professionnelle pour l’exercice des activités indépendantes dans les métiers de la construction et de l’électrotechnique, ainsi que de l’entreprise générale17.

•L’entreprise ne peut pas faire l’objet d’une obligation de retenue (dettes sécurité sociale/dettes fiscales)18.

•L’entreprise de la construction ne peut faire appel à une agence de travail intérimaire construction qui, au moment de la clôture de la convention, est en possession de l’agrément régional requis comme agence de travail intérimaire si cet agrément est prescrit. Le numéro d’agrément de l’agence de travail intérimaire est mentionné dans la convention entre l’agence de travail intérimaire et l’entreprise de la construction19.

Vous trouverez sur les sites web suivants de plus amples informations sur les agences de travail intérimaire agréées pour le secteur de la construction :uu Pour la Région wallonne : emploi.wallonie.beuu Pour la Région de Bruxelles-Capitale : www.werk-economie-emploi.irisnet.beuu Pour la Région flamande : www.werk.be

Une entreprise de la construction doit entre autres répondre aux conditions suivantes:

• ressortir à la Commission paritaire de la construction (CP 124)

•montrer que les conditions concernant l’accès à la profession sont remplies

• ne pas faire l’objet d’un devoir de retenue

• faire uniquement appel à une agence d’intérim agréée

•Pour l’application de l’article 30bis de la loi du 27 juin 1969 révisant l’arrêté-loi du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des travailleurs et de l’article 400 et suivants du Code des impôts sur les revenus, les agences de travail intérimaire construction qui mettent des travailleurs intérimaires à la disposition d’une entreprise de la construction pour l’exécution de travaux immobiliers ont la qualité de sous-traitant de cette entreprise de la construction20.

•Le travail intérimaire est uniquement autorisé dans les fonctions normales de l’activité normale de l’entreprise de la construction et conformément aux dispositions du règlement de travail, y compris les horaires de travail mentionnés dans celui-ci. Le règlement de travail peut éventuellement être modifié de manière implicite par une convention en matière d’organisation du travail conclue conformément à la CCT n°42 du Conseil National du Travail ou via l’adhésion au régime sectoriel de la semaine de travail flexible.

14 Voir www.fondsinterim.be15 Article 5 de la CCT du 24 juin 200516 Article 6, 1er alinéa de la CCT du 24 juin 200517 Article 6, 2e alinéa de la CCT du 24 juin 2005 : modifié par l’article 3 de la CCT du 13 juin 201318 Article 6, 3e alinéa de la CCT du 24 juin 200519 Article 6, 5e alinéa de la CCT du 24 juin 2005 : complété par l’article 4. 1er alinéa de la CCT du 13 juin 201320 Article 6, 6e alinéa de la CCT du 24 juin 2005 : complété par l’article 4. 2 e alinéa de la CCT du 13 juin 2013

10 cNac dossieR • N° 138 © navb-cnac Constructiv 2013

TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

•L’activité normale de l’entreprise est déterminée entre autres par les statuts de l’entreprise et l’inscription à la BCE (Banque Carrefour des Entreprises). Des contrôles des activités normales sont assurés par les organisations patronales locales conformément aux modalités établies par le Conseil d’administration du fbz-fse Constructiv.

•Pour une fonction appartenant aux professions réglementées, un intérimaire ne peut être mis à disposition que si l’entreprise utilisatrice satisfait aux conditions d’accès à la profession21.

•Pour des entreprises de la construction qui occupent plus de 10 ouvriers au moment de la demande de travailleurs intérimaires, le nombre de prestations journalières qui peuvent être effectuées par des travailleurs intérimaires dans le cadre de l’accroissement temporaire du volume de travail est limité à 10 % maximum des jours-homme ouvrables totaux22 de l’année civile précédente. Le contrat de travail pour du travail intérimaire conclu entre une entreprise de la construction et l’agence d’intérim ne peut par ailleurs pas contenir de prestations d’une seule journée. Dans le cadre de l’accroissement temporaire du volume de travail, un travailleur intérimaire peut être occupé à ce titre pendant six mois maximum dans la même entreprise23.

•En cas de chômage temporaire, il ne peut être fait appel à des travailleurs intérimaires pour le travail qui est normalement exécuté par les travailleurs mis temporairement au chômage. En cas de licenciement collectif, l’entreprise ne peut faire appel à des travailleurs intérimaires dans une période de 6 mois suivant le licenciement collectif24.

•Une entreprise de la construction ne peut occuper un ouvrier en tant qu’intérimaire s’il a été licencié par cette même entreprise dans les 12 mois qui précèdent la demande25.

5.3. bien-être au travailLa CCT du 24 juin 2005 stipule que l’arrêté royal du 19 février 1997 fixant les mesures relatives à la sécurité et la santé au travail des intérimaires sont intégralement d’application26. Cet arrêté royal du 19 février 1997 a été remplacé depuis le 1er janvier 2011 par l’arrêté royal du 15 décembre 2010 fixant des mesures relatives au bien-être au travail des intérimaires. Le contenu de cet arrêté sera analysé au point 6.2.

En résumé, le nouvel AR reprend en grande partie les dispositions précédentes mais affine le contenu de la fiche de poste de travail et prévoit la création d’une banque de données centrale com-portant des informations relatives aux aptitudes médicales des intérimaires.

5.4. sanctionsSi une entreprise de la construction en contradiction avec un certain nombre de dispositions de la CCT occupe un intérimaire ou dans les cas visés à l’article 9 de la CCT n° 58 du 7 juillet 1994, les sanctions suivantes sont d’application27 :

•Le contrat de travail entre l’agence d’intérim et le travailleur intérimaire est résilié et ce dernier est lié avec l’entreprise de la construction par un contrat de travail à durée indéterminée.

•Pendant 12 mois, l’entreprise de la construction ne peut plus recourir au travail intérimaire.

5.5. dispositions diversesLa Commission paritaire de la construction évalue le travail intérimaire dans le secteur de la construc-tion sur base des rapports d’activités annuels des agences d’intérim construction28.

21 Article 7 de la CCT du 24 juin 200522 Le nombre de jours-homme ouvrables est le résultat de la formule : (nombre d’ouvriers x nombre de mois inscrits dans l’entreprise)

divisé par 12 et multiplié par 219. Tout mois entamé est considéré comme un mois complet : voir article 8 de la CCT du 24 juin 2005.23 Article 9 de la CCT du 24 juin 200524 Article 10 de la CCT du 24 juin 200525 Article 11 de la CCT du 24 juin 200526 Article 12 de la CCT du 24 juin 200527 Article 13 de la CCT du vendredi 24 juin 200528 Article 14 de la CCT du 24 juin 2005

Travail intérimaire dans la construction 11© navb-cnac Constructiv 2013

6. Réglementation bien-être au travail en cas de travail intérimaireLes dispositions légales relatives à la protection de la sécurité et de la santé des travailleurs intérimaires sont reprises d’une part dans la Loi sur le bien-être du 4 août 1996 et dans l’arrêté royal du 15 décembre 2010 d’autre part. Citons également l’arrêté royal du 4 décembre 1997 visant à établir un service central de prévention pour le secteur du travail intérimaire et les CCT concernant l’accueil et les vêtements de travail et de protection conclues au sein de la Commission paritaire pour le travail intérimaire.

6.1. loi sur le bien-être La Loi sur le bien-être du 4 août 1996 (chapitre IV, section 2 ; chapitre XI bis) comprend un certain nombre de dispositions particulières qui s’appliquent aux utilisateurs et aux agences d’intérim.

6.1.1. Obligations de l’utilisateur12ter. Tout utilisateur d’intérimaires est tenu de refuser les services de l’entreprise de travail intérimaire dont il peut savoir qu’elle ne respecte pas à l’égard de ses intérimaires, les obligations qui lui sont imposées par la Loi sur le bien-être et par la loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de travailleurs à la disposition d’utilisateurs et par leurs arrêtés d’exécution respectifs.

Concrètement, cela signifie qu’une entreprise de construction peut uniquement faire appel à des travailleurs intérimaires par le biais d’agences d’intérim fiables. Ces agences d’intérim doivent dis-poser d’un agrément spécifique pour le secteur de la construction des autorités régionales (pour la Wallonie, Bruxelles ou la Flandre) en fonction du lieu du siège social de l’entreprise de construction. Des agences d’intérim peuvent en outre se soumettre à un audit spécifique pour les aspects liés au bien-être et obtenir le certificat vCu (lsI). Cette certification est un dérivé du certificat VCA pour des entrepreneurs et juge des aspects de sécurité et de santé de la politique de l’agence d’intérim.

Voorbeeld L’entreprise de la construction peut savoir que l’agence d’intérim ne respecte pas la législation concernant le bien-être du travailleur intérimaire si :

• l’agence d’intérim a correctement informé mais constate que les consignes de sécurité n’ont pas été transmises au travailleur intérimaire qui vient travailler dans son entreprise ;

• constate que l’agence d’intérim met à disposition un travailleur qui ne répond pas à la qualification professionnelle demandée ou à l’évaluation de la santé requise.

6.1.2. Obligations de l’agence d’intérimArt. 12quater. Toute entreprise de travail intérimaire est tenue de refuser de mettre ses inté-rimaires à la disposition de l’utilisateur dont elle peut savoir qu’il ne respecte pas à l’égard de ses travailleurs intérimaires, les obligations qui lui sont imposées par la Loi sur le bien-être et par la loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de travailleurs à la disposition d’utilisateurs et par leurs arrêtés d’exécution.

Une agence d’intérim peut donc uniquement mettre des travailleurs intérimaires à la disposition d’entreprises de la construction de bonne foi qui respectent la Loi sur le bien-être et mènent une politique de prévention vis-à-vis des travailleurs intérimaires.

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TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

Voorbeeld Une agence d’intérim peut savoir qu’une entreprise de la construction ne respecte pas la législation concernant le bien-être des travailleurs intérimaires si :

• l’entreprise de la construction utilisatrice ne fournit pas de fiche de poste de travail

• l’entreprise de la construction utilisatrice donne de très mauvaises informations sur le profil que le travailleur intérimaire devrait avoir

• le travailleur intérimaire se plaint auprès de son agence d’intérim sur les conditions de travail dangereuses dans l’entreprise de la construction utilisatrice

• l’entreprise de la construction utilisatrice ne rédige pas de fiche d’accident pour chaque accident ou de rapport circonstancié d’un accident grave d’un travailleur intérimaire.

6.1.3. Collaboration obligatoire en cas d’accidents du travail gravesArticle 94ter, §2. Après tout accident du travail grave avec un travailleur sur un lieu de travail auquel s’appliquent les dispositions des chapitres IV, les employeurs, les utilisateurs, les entreprises de travail intérimaire… , selon le cas, collaborent pour faire en sorte que l’accident soit immédiate-ment examiné par un ou plusieurs services de prévention compétents et qu’un rapport circonstancié soit fourni à toutes les personnes concernées visées ci-dessus et aux fonctionnaires visés à l’article précédent dans les dix jours qui suivent l’accident.

Les conventions pratiques concernant cette collaboration, les services de prévention compétents qui exami-neront les possibles accidents graves du travail et l’arrangement des frais pouvant découler de ces examens, sont à cet effet reprises dans des clauses spécifiques dans [...] sans préjudice de l’article 19 de la loi du 24 juillet 1987 [...] sur le travail temporaire, du contrat conclu entre l’utilisateur et l’entreprise de travail intéri-maire, sur l’initiative de cette dernière, conformément aux règles détaillées à définir par le Roi.

Le service de prévention compétent pour les travailleurs intérimaires est toujours le service de prévention de l’entreprise de la construction utilisatrice, étant donné que lors de leur occupa-tion, les obligations en matière de sécurité et de santé vis-à-vis du travailleur intérimaire incombent toujours à cette entreprise de la construction utilisatrice.

Le service de prévention interne ou externe de l’entreprise de construction doit donc établir le rap-port circonstancié en cas d’accident du travail grave mais le fait en collaboration avec le bureau d’intérim. Des accords pratiques à propos de cette collaboration doivent encore être pris dans la convention entre l’entreprise de la construction utilisatrice et l’agence d’intérim et ce, à l’initiative de l’agence d’intérim conformément aux règles qui seront arrêtées via un AR29. Jusqu’à ce jour, nous attendons toutefois encore cet AR.

6.2. aR bien-être des travailleurs intérimairesOutre l’obligation générale pour l’entreprise utilisatrice d’appliquer également la législation en matière de bien-être aux travailleurs intérimaires, il doit y avoir une toute aussi étroite collaboration sur le plan du bien-être entre l’utilisateur et l’agence d’intérim. Pour promouvoir cette collaboration, l’aR Bien-être des intérimaires du 15 décembre 2010 prévoit un certain nombre de mesures que l’agence d’intérim et l’utilisateur doivent appliquer. Ces mesures sont brièvement expliquées ci-dessous (voir également chapitre 7 du présent cnac dossier).

6.2.1. Fiche de poste de travailAvant qu’un intérimaire ne soit mis à disposition, chaque utilisateur de l’intérimaire fournit à l’entreprise de travail intérimaire toutes les informations concernant les qualifications et conditions professionnelles exigées et les caractéristiques spécifiques du poste de travail30. À cet effet, l’utilisa-teur établit une fiche de poste de travail avec le conseiller en prévention du service interne de

29 Article 94ter, §2, alinéa 2, 2° de la Loi sur le bien-être30 Voir les articles 4 à 6 inclus de l’AR du 15 décembre 2010

Travail intérimaire dans la construction 13© navb-cnac Constructiv 2013

prévention et le conseiller en prévention-médecin du travail. Cette fiche est nécessaire pour chaque intérimaire qui est occupé à un poste de travail ou à une fonction, pour lesquels la surveillance de la santé est obligatoire. après avoir demandé l’avis du Comité PPT, de la délégation syndicale ou, à défaut, des travailleurs mêmes, l’utilisateur transmet la fiche de poste de travail à l’entreprise de travail intérimaire.

Le nouvel AR définit le contenu minimum de la fiche de poste de travail mais l’utilisateur a le libre choix de sa forme. Un modèle de fiche de poste de travail est joint à l’aR en annexe I.

Informations à compléter par l’utilisateursur base de l’analyse des risques, l’utilisateur doit au minimum renseigner les informations suivantes :

•l’identification unique et la date à laquelle elle est complétée (voir rubrique A, annexe I)

•les coordonnées de l’utilisateur (voir rubrique B, annexe I)

•la description détaillée des caractéristiques du poste de travail ou de la fonction (voir rubrique E, annexe I)

•l’application immédiate des mesures liées à la protection de la maternité (voir rubrique F, annexe I)

•l’indication de l’obligation de la surveillance de la santé (voir rubrique G, annexe I)

•en cas de surveillance de la santé obligatoire : l’indication du type de poste de travail ou d’activité, en mentionnant la nature du risque spécifique (voir liste dans rubrique G, annexe I)

•le type de vêtements de travail ou d’EPI (voir liste dans rubrique H, annexe I)

•l’indication du type de formation exigée (voir rubrique I, annexe I)

Informations à compléter par l’entreprise de travail intérimaire•les coordonnées de l’entreprise de travail intérimaire et la date de remise d’une copie à

l’intérimaire (voir rubrique C, annexe I)

•les coordonnées de l’intérimaire (voir rubrique D, annexe I)

Vous trouverez l’annexe I de l’AR sur www.constructiv.be.

Vous trouverez sur www.p-i.be :

• un modèle de fiche de poste de travail (également disponible en néerlandais, allemand, anglais, espagnol, portugais et polonais)

• un manuel pour compléter la fiche de poste de travail

6.2.2. Surveillance de la santéL’entreprise de travail intérimaire consulte la banque de données centrale pour vérifier si le travailleur intérimaire a été déclaré apte au travail pour le poste de travail ou la fonction concernés et s’assure de la durée de validité de cette aptitude au travail avant chaque mise au travail.

Si une évaluation de santé est nécessaire pour la mise au travail ou lorsque la durée de validité de l’aptitude au travail est dépassée, l’entreprise de travail intérimaire remet à l’intérimaire un formu-laire de Demande de surveillance de santé des travailleurs à l’intention du conseiller en prévention-médecin du travail du service externe de l’entreprise de travail intérimaire.

L’évaluation de santé peut également être effectuée par le conseiller en prévention-médecin du travail du service de prévention interne ou externe de l’utilisateur.

Les données essentielles de l’évaluation de santé telles que définies à l’annexe II de l’AR Bien-être des intérimaires, sont introduites dans la banque de données centrale. Vous trouverez cette annexe sur cnac.constructiv.be > Infos bien-être > Réglementation > Arrêtés royaux > AR Bien-être des intérimaires.

6.2.3. VaccinationsC’est l’entreprise de travail intérimaire qui est responsable de l’observation des dispositions réglementaires relatives aux vaccinations.

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TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

6.2.4. Protection de la maternitéÀ l’exception de certaines mesures qui doivent être prises pour éviter l’exposition à certains risques31, l’entreprise de travail intérimaire est responsable de l’observation des dispositions relatives à la protection de la maternité.

6.2.5. Même niveau de protection pour l’intérimaireL’utilisateur veille à ce que le travail soit exécuté dans les meilleures circonstances possibles afin que l’intérimaire bénéficie du même niveau de protection que les autres travailleurs de l’entreprise.

6.2.6. Mesures que l’utilisateur doit prendrePréalablement à toute nouvelle activité exercée par l’intérimaire, l’utilisateur prend les mesures suivantes :

•Il s’assure de la qualification professionnelle particulière de l’intérimaire.

•Il met gratuitement des vêtements de travail et des ePI à la disposition de l’intérimaire.

•Il vérifie si l’intérimaire soumis à la surveillance de la santé a été déclaré médicalement apte à occuper le poste de travail ou la fonction à pourvoir. Pour cela, il se base sur le formulaire d’évaluation de santé ou sur une copie de la banque de données centrale.

6.2.7. Accueil de l’intérimaireL’utilisateur ou un membre de sa ligne hiérarchique veille à ce que chaque intérimaire reçoive des informations sur :

•tous les risques liés au poste de travail

•les obligations de la ligne hiérarchique

•les missions et les compétences du service interne de prévention

•l’accès aux équipements sociaux

•la manière d’exercer le droit à la consultation spontanée

•l’organisation des premiers secours

•la localisation des zones d’accès dangereuses et les mesures prises en situation d’urgence et en cas de danger grave et immédiat.

L’utilisateur fournit à l’intérimaire les instructions de sécurité spécifiques et assure une forma-tion suffisante et adaptée de l’intérimaire.

6.2.8. Surveillance de l’exécution des tâches et missions du service de préventionL’utilisateur vérifie si le service interne ou externe de prévention accomplit les tâches suivantes :

•la visite des lieux de travail et l’examen du poste de travail auquel l’intérimaire est ou sera affecté en vue de la rédaction de la fiche de poste de travail

•la proposition d’une éventuelle adaptation collective du poste de travail

•la réalisation des évaluations de santé et des consultations spontanées

31 L’AR du 15 décembre 2010 renvoie à l’article 42, § 1er, alinéa 1, 1° et 3°, et § 2 de la Loi sur le travail du 16 mars 1971.

Travail intérimaire dans la construction 15© navb-cnac Constructiv 2013

6.2.9. Principales obligations : entreprise de travail intérimaire - utilisateur

OBLIGATIONS ENTREPRISE DE TRAVAIL INTÉRIMAIRE UTILISATEUR

Établissement de la fiche de poste de travail + vérifier avant l’embauche de l’intérimaire que le résultat de l’évaluation de santé est ‘apte’

X

Vérifier l’aptitude au travail de l’intérimaire X

Procéder à l’évaluation de santé préalable Service externe de prévention de l’entreprise de travail intérimaire

Également possible par le service interne ou externe de prévention

de l’utilisateur

Vaccinations X

Protection de la maternité X

Assurer le même niveau de protection X

Vêtements de travail X

EPI X

Accueil X

Consignes de sécurité X

Formation X

Surveillance de l’exécution des tâches et missions du service interne ou externe de prévention :•Visites d’entreprises•Proposition d’adaptation du poste du travail•Évaluation de santé et consultation spontanée

X

6.2.10. Banque de données centraleUn nouvel élément est la création d’une banque de données centrale qui a pour but de permettre le suivi de la surveillance de la santé, d’éviter des répétitions inutiles d’évaluations de santé et de faciliter l’échange de données. Cette banque de données contient au minimum les données mentionnées dans l’annexe II de l’AR Bien-être des intérimaires pour chaque intérimaire soumis à la surveillance de la santé. Vous trouverez cette annexe sur cnac.constructiv.be > Infos bien-être > Réglementation > Arrêtés royaux > AR Bien-être des intérimaires.

Cette banque de données est gérée par le service central de prévention pour le secteur du travail intérimaire Prévention et Intérim. Cette gestion consiste à déterminer les modalités de rédaction, de fonctionnement, d’accès et de conservation des données.

Les services internes et externes de prévention à la fois des entreprises de travail intérimaire et des utilisateurs sont tenus de transmettre leurs données sous forme électronique à Prévention et Intérim.

6.2.11. Répartition des coûts de préventionL’AR prévoit une mesure d’encouragement pour l’exécution effective des examens médicaux. Ainsi, les coûts des missions de prévention des services externes de prévention en faveur des inté-rimaires sont répartis sur toutes les entreprises de travail intérimaire. Les entreprises de travail intérimaire doivent à cet effet verser une cotisation au Fonds Social pour les Intérimaires. Il est important à savoir que ces cotisations peuvent être récupérées par les entreprises de travail intérimaire si les examens médicaux ont effectivement été réalisés32.

Le Fonds Social pour les Intérimaires doit encore préciser les conditions et d’autres règles notamment en ce qui concerne le paiement, le remboursement et l’augmentation des cotisations.

32 Adaptation des obligations relatives au bien-être des intérimaires, Prévention et Intérim, p. 3/5

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TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

6.2.12. InterdictionsIl est interdit d’occuper des intérimaires :

•à des travaux de démolition d’amiante et de retrait d’amiante

•à des travaux relatifs aux fumigations

Il est également interdit à l’entreprise de travail intérimaire et à l’utilisateur d’occuper un intérimaire à un poste de travail ou à une fonction pour lesquels la fiche de poste de travail obligatoire n’a pas été établie et dont l’intérimaire n’a pas été informé.

Il est enfin interdit à l’utilisateur d’affecter un intérimaire à un autre poste de travail ou à une autre fonction si ce poste ou cette fonction comprend d’autres risques que ceux mentionnés sur la fiche de poste de travail et qui impliquent qu’une fiche de poste de travail doive obligatoirement être établie.

Il est interdit d’affecter des travailleurs intérimaires :

• à des travaux de démolition d’amiante et de retrait d’amiante

• à des travaux relatifs aux fumigations

• des activités qui ne correspondent pas avec la fiche de poste de travail

6.3. aR établissement d’un service de prévention central pour le travail intérimaireL’aR du 4 décembre 199733 prévoit l’établissement d’un service de prévention central pour le sec-teur du travail intérimaire. À l’initiative des partenaires sociaux du secteur du travail intérimaire, l’asbl Prévention et Intérim a été créée en vue de réduire le nombre et la gravité des accidents du travail chez les intérimaires et de promouvoir la sécurité et la santé lors du travail intérimaire.

Ce service a développé des publications et instruments pour aider à la fois les utilisateurs, les conseil-lers en prévention et toutes les personnes concernées sur le terrain à développer une politique de prévention qui tient davantage compte des aspects particuliers du travail intérimaire.

Contact et informations complémentaires :

Prévention et Intérim (PI) asblAvenue du port 86C bte 3021000 BruxellesTél. : 02/204.56.80Fax : 02/204.56.89E-mail : [email protected] web : http://www.p-i.be

33 MB du 18 décembre 1997

Travail intérimaire dans la construction 17© navb-cnac Constructiv 2013

6.4. ccT Vêtements de travail et de protectionL’AR du 8 octobre 1998 (MB du 28 novembre 1998) a rendu obligatoire la CCT de la Commission paritaire pour le travail intérimaire du 9 mars 1998 relative aux vêtements de travail et de protection pour les travailleurs intérimaires.

L’obligation concernant l’entretien des vêtements de travail et des équipements de protection indi-viduelle, telle que reprise dans l’AR du 15 décembre 2010, est également mentionnée dans la CCT et reporte la responsabilité à l’entreprise de la construction utilisatrice.

6.5. ccT accueilLa CCT de la Commission paritaire pour le travail intérimaire du 10 décembre 2001 relative à l’accueil et à l’adaptation des travailleurs intérimaires dans l’entreprise a été rendue obligatoire par l’AR du 22 août 2002 (MB du 4 octobre 2002).

Outre les aspects liés au bien-être qui sont également repris dans l’AR du 15 décembre 2010, la CCT contient également les informations sur les salaires, les congés, etc. qui doivent être données lors de l’accueil.

7. politique de prévention intérimaires dans la construction en pratique

7.1. missions pour l’entreprise de la construction utilisatriceUne entreprise de la construction doit mener une politique de prévention qui tient compte du travail intérimaire. Dans une entreprise de la construction, la politique de prévention dynamique vis-à-vis des travailleurs intérimaires repose en premier lieu sur le principe de base selon lequel l’intéri-maire bénéficie d’un même niveau de protection que le travailleur de l’entreprise. D’un point de vue pratique, cela signifie que le plan global de prévention et l’analyse des risques spéci-fiques des postes de travail doivent tenir compte de l’emploi des intérimaires.

L’entreprise de la construction utilisatrice doit par ailleurs accomplir un certain nombre de tâches particulières sur base de l’AR du 15 décembre 2010.

Remettre une fiche de poste de travail entièrement complétée à l’entreprise de travail intérimaire•Pour chaque demande d’intérimaire, l’entreprise de la construction utilisatrice doit remettre une

fiche de poste de travail complétée à l’entreprise de travail intérimaire.

•Une fiche de poste de travail est obligatoirement établie dans tous les cas où une surveillance de la santé est requise pour la fonction ou pour le poste de travail.

•La fiche de poste de travail est complétée par l’entreprise de la construction utilisatrice, après avis du conseiller en prévention du service interne de prévention, du conseiller en prévention-médecin du travail et de la délégation syndicale en tant que Comité PPT.

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TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

•La fiche de poste de travail doit contenir toutes les informations nécessaires pour :uu permettre à l’agence d’intérim de choisir le candidat adéquatuu pouvoir prévoir si nécessaire la surveillance de la santé de l’intérimaireuu informer le travailleur intérimaire des risques et mesures de prévention liés à la mission

•Toutes ces informations permettent de choisir l’intérimaire et de l’informer lors de son embauche sur le contenu de son travail, ses tâches, les risques au travail et les précautions qui doivent être prises. Il reçoit également des informations sur les vêtements de travail et les équipements de protection individuelle qui seront mis à sa disposition.

•En cas de questions ou de problèmes ou lors d’un accident, ces informations constituent la principale référence pour vérifier si les accords ont été respectés ou si la tâche confiée correspond à la mission convenue et si les informations et moyens nécessaires ont été mis à disposition.

•La fiche de poste de travail est établie pour chaque fonction d’un intérimaire sur base des résultats de l’analyse des risques des tâches à effectuer. Comme un intérimaire ne peut exercer des missions qui sont déjà exécutées par des travailleurs de l’entreprise, les données de la fonction existante peuvent être reprises et seuls doivent être ajoutés des éléments pour tenir compte par exemple de l’inexpérience de l’intérimaire et de la méconnaissance du nouveau lieu de travail ou d’outils particuliers.

•La fiche de poste de travail est tenue par l’entreprise utilisatrice à la disposition de la personne chargée de l’accueil, le conseiller en prévention-médecin du travail et les inspecteurs du Contrôle du Bien-être au travail pendant la durée de l’occupation de l’intérimaire.

•Instruments pour rédiger la fiche de poste de travail :uu Fiches de postes de travail à compléter dans différentes langues et commentaires au niveau des rubriques de la fiche de poste de travail disponibles sur www.p-i.be.uu Les profils de compétences professionnelles contiennent de très nombreuses données utiles qui peuvent être reprises dans la fiche de poste de travail (conducteur de grue à tour, ferrailleur, ouvrier désamianteur, conducteur d’engins de chantier…) : voir constructiv.be >Publications > Modules de recherche > ffc-Profils de compétences professionnelles.

mise à disposition de vêtements de travail et d’ePIL’entreprise de la construction utilisatrice doit fournir gratuitement les vêtements de travail et les équipements de protection individuelle nécessaires34. Les travailleurs intérimaires doivent par ailleurs disposer des mêmes vêtements de travail et des mêmes équipements de protection individuelle que les autres travailleurs exposés aux mêmes dangers, de sorte qu’ils bénéficient du même niveau de protection que les autres travailleurs de l’entreprise35.

La responsabilité de la fourniture et du maintien en état d’usage des vêtements de travail et des équipements de protection individuelle adéquats incombe à l’entreprise de la construction utili-satrice auprès de laquelle l’intérimaire travaille36. Dans la pratique, des accords peuvent être passés entre l’agence d’intérim et l’entreprise de la construction sur la mise à disposition de ces vêtements de travail et EPI. La responsabilité finale sur les bons EPI incombe toutefois à l’entreprise de la construction qui est également chargée des instructions et de la formation éventuelle avant utilisa-tion. L’entreprise de la construction veille enfin au port des vêtements de travail et des EPI.

organiser un accueil avec un point d’attention pour la sécuritéL’entreprise de la construction même ou un membre de sa ligne hiérarchique veille à ce que chaque intérimaire reçoive des informations sur :

•tous les risques liés au poste de travail

•les obligations de la ligne hiérarchique

•les missions et les compétences du service interne de prévention

•l’accès aux équipements sociaux

•la manière d’exercer le droit à la consultation spontanée

34 Article 11, 2° et 3° de l’AR du 15 décembre 201035 Article 3 de la CCT du 9 mars 1998 relative aux vêtements de travail et de protection pour les travailleurs intérimaires 36 Article 4 de la CCT du 9 mars 1998 relative aux vêtements de travail et de protection pour les travailleurs intérimaires

Travail intérimaire dans la construction 19© navb-cnac Constructiv 2013

•l’organisation des premiers secours

•la localisation des zones d’accès dangereuses et les mesures prises en situation d’urgence et en cas de danger grave et immédiat

L’entreprise de la construction fournit à l’intérimaire les instructions de sécurité spécifiques et assure une formation suffisante et adaptée de l’intérimaire37.

L’accueil doit également être enregistré. La personne chargée de l’accueil signe en son nom un document qui démontre que les informations et instructions nécessaires en matière de bien-être au travail ont été fournies. La fiche de poste de travail ou un registre qui comprend le numéro d’iden-tification de la fiche peut servir de document38. Le document d’enregistrement (fiche de poste de travail ou autre) doit être tenu à jour par le service de prévention de l’entreprise de la construction.

Le conseiller en prévention-médecin du travail et le conseiller en prévention du service interne de prévention sont associés par l’utilisateur à l’accueil39.

La CCT du 10 décembre 2001 concernant l’accueil et l’adaptation des travailleurs intérimaires dans l’entreprise donne un aperçu des autres informations, outre des informations sur la sécurité et la santé, qui doivent être mentionnées lors de l’accueil de l’intérimaire.

Pour l’accueil, l’entreprise de la construction utilisatrice peut également se baser sur la Farde d’accueil ‘Débuter avec succès dans la construction’ sur constructiv.be > Projets > Farde d’accueil.

Formation, surveillance et suivi pendant le travail L’entreprise de la construction délègue ces tâches à la ligne hiérarchique et se fait assister et conseiller pour se faire par son service de prévention et par la délégation syndicale en tant que Comité PPT.

7.2. missions de l’agence d’intérimL’agence d’intérim joue un rôle important au niveau du choix et de la mise à disposition du travailleur intérimaire.

Ce choix tient compte :

•des caractéristiques spécifiques du poste de travail

•des qualifications professionnelles requises

Les obligations de l’agence d’intérim sont abordées de manière détaillée dans l’AR du 15 décembre 2010. Il s’agit dans ce cas plus spécifiquement :

•de l’échange d’information en utilisant la fiche de poste de travail

•de l’organisation de l’évaluation de santé préalable

de manière pratique, cela signifie que l’agence d’intérim :

•met à disposition un travailleur intérimaire qui répond aux qualifications professionnelles posées

•assure le suivi médical du travailleur intérimaire si le travail le requiert (surveillance de la santé obligatoire)

•donne des informations au travailleur intérimaire sur l’entreprise dans laquelle il va travailler

•remet une copie de la fiche de poste de travail au travailleur intérimaire. Cette fiche contient des informations sur le contenu du travail qui doit être effectué, sur les risques inhérents au travail, sur les mesures de précaution à prendre qui doivent être respectées et sur les équipements de protection individuelle dont il doit disposer et qu’il doit porter. La fiche originale est tenue à jour par l’agence d’intérim qui la tient à la disposition du conseiller en prévention-médecin du travail et des inspecteurs du Contrôle du Bien-être au travail

En ce qui concerne l’accueil de l’intérimaire, l’agence d’intérim doit remplir les tâches concrètes suivantes :

•Remettre une copie de la fiche de poste de travail à l’intérimaire

•Parcourir la fiche de poste de travail avec l’intérimaire

37 Article 12, §1 de l’AR du 15 décembre 201038 Article 12, §2 de l’AR du 15 décembre 201039 Article 12, §3 de l’AR du 15 décembre 2010

20 cNac dossieR • N° 138 © navb-cnac Constructiv 2013

TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

•Informer le travailleur intérimaire sur :uu Les règles en matière de rémunération (calcul du salaire, primes, retenues, durée du travail, ...)uu Les dispositions en matière de sécurité sociale, d’avantages extralégaux et avantages sociauxuu Les services sociaux, les services médicaux, les services du personnel et les services de formation et de perfectionnement qui existent au sein de l’entrepriseuu Les règles concernant les relations des services susmentionnés avec le personnel

•Remettre au travailleur intérimaire une copie du règlement de travail de l’agence d’intérim au moment de l’engagement

•Communiquer au travailleur intérimaire le nom et l’accès au conseiller en prévention pour les aspects psychosociaux au travail et éventuellement à la personne de confiance pour l’utilisateur à propos des plaintes sur le harcèlement au travail

•Communiquer au travailleur intérimaire le mode opératoire et la procédure pour déclarer un accident du travail à l’agence d’intérim

7.3. missions pour le travailleur intérimairePour qu’une politique de prévention dynamique réussisse, le travailleur intérimaire est également tenu à un certain nombre d’obligations, à savoir :

•toujours contrôler si l’information et les équipements qui ont été fournis correspondent avec ce qui est mentionné sur la fiche de poste de travail

•savoir ce qu’il faut faire, de quelle manière et avec quel équipement

•toujours suivre les instructions et ne pas hésiter à demander au besoin des informations complémentaires au conducteur de chantier ou aux collègues

7.4. points d’attention spécifiques

7.4.1. Surveillance de la santé des travailleurs intérimairesLes tâches concernant la surveillance de la santé sont réparties entre l’entreprise de travail intérimaire et l’entreprise de la construction.

l’entreprise de travail intérimaire :•vérifie auprès de la banque de données centrale si l’intérimaire a été déclaré apte au travail

pour le poste de travail ou la fonction en question

•contrôle la durée de validité de l’incapacité de travail de l’intérimaire pour toute occupation via la banque de données centrale

•remet à l’intérimaire, si une évaluation de santé est nécessaire pour l’occupation ou si la durée de validité de l’incapacité de travail est échue, un formulaire de demande de surveillance de la santé. Ce formulaire est destiné au conseiller en prévention-médecin du travail de l’entreprise de travail intérimaire

•peut faire appel pour cette évaluation de santé :uu soit à un ou plusieurs services externes avec lesquels l’agence de travail intérimaire conclut un accord (maximum un seul service par agence) ;uu soit au service externe de l’entreprise de la construction utilisatrice si un accord a été conclu à cette fin entre l’entreprise de la construction et l’agence de travail intérimaire

•Le conseiller en prévention-médecin du travail concerné doit disposer de la fiche de poste de travail pour chaque évaluation de santé.

•Le conseiller en prévention-médecin du travail concerné reprend le résultat de l’évaluation de santé dans la banque de données centrale.

Travail intérimaire dans la construction 21© navb-cnac Constructiv 2013

l’entreprise de la construction utilisatrice :•transmet (via la fiche de poste de travail) les éléments nécessaires à une évaluation de santé

préalable du travailleur intérimaire

•fait procéder à la consultation spontanée lors de l’embauche à la demande de l’intérimaire

•vérifie, si le travailleur intérimaire est soumis à une évaluation de la santé avant la mise en service, si cet intérimaire a été jugé médicalement apte pour occuper le poste de travail à pourvoir. L’entreprise de travail intérimaire remet à cette fin à l’entreprise de la construction le formulaire d’évaluation de la santé ou un exemplaire de la banque de données centrale.

•s’assure que son conseiller en prévention-médecin du travail accomplit les tâches suivantes :uu visiter les lieux de travail que le travailleur intérimaire va occuperuu émettre un avis sur la fiche de poste de travailuu émettre un avis sur une éventuelle adaptation collective du poste de travailuu procéder à un examen médical (consultation spontanée) à la demande de l’intérimaireuu exécuter les évaluations de santé avant la mise en service si cela a été convenu par le biais d’une convention avec l’entreprise de travail intérimaire.

Coût de la surveillance de la santé des travailleurs intérimaires

l’entreprise de travail intérimaire se charge des coûts de l’évaluation de santé préalable. Le tarif est repris dans la convention que l’entreprise de travail intérimaire signe avec le service externe de prévention.

Si l’entreprise de la construction fait effectuer l’évaluation de santé préalable par son propre ser-vice externe de prévention, après accord de l’entreprise de travail intérimaire, elle doit conclure une convention avec son propre service de prévention pour réaliser ces examens médicaux. Le tarif pour ces examens médicaux de même que celui des consultations spontanées et des autres tâches à effectuer est défini dans cette convention.

7.4.2. Accidents du travail (graves) avec des travailleurs intérimairesL’entreprise de travail intérimaire a conclu une assurance accidents du travail auprès d’un organisme d’assurance agréé et est donc responsable de la déclaration du traitement administratif des aspects d’assurances légaux repris dans la Loi sur les accidents du travail du 10 avril 1971.

La prévention est la responsabilité de l’entreprise de la construction utilisatrice qui est chargée de l’établissement et de la conservation de la fiche individuelle d’accident, de la déclaration immédiate d’un accident grave au fonctionnaire compétent Contrôle du Bien-être au travail et de l’établissement d’un rapport circonstancié d’un accident grave d’un travailleur intérimaire.

Lors du traitement d’un accident du travail, la collaboration entre l’entreprise de travail intérimaire et l’entreprise de la construction est essentielle :

• entreprise de travail intérimaire : uudéclaration de l’accident du travailuu suivi administratif de l’accident du travail

• entreprise de la construction utilisatrice :uu établissement et actualisation de la ficheuudéclaration d’un accident grave du travailuu établissement du rapport circonstancié d’un accident grave du travail

•Seule l’entreprise de la construction est d’une part au courant des circonstances de l’accident et ces données doivent être mises à la disposition de l’agence d’intérim afin de pouvoir faire la déclaration auprès de l’assureur.

•La politique de prévention est d’autre part une responsabilité collective de l’agence d’intérim et de l’entreprise de la construction et cette politique doit être adaptée et améliorée en permanence pour améliorer la protection de la sécurité et de la santé des travailleurs intérimaires. Suite à un accident, il est nécessaire de vérifier et de rectifier l’efficacité des mesures de sécurité prises. Cela peut de préférence se faire avec les deux partenaires.

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TRavaIl InTéRImaIRe dans la ConsTRuCTIon

approche pratique des accidents du travail

•Le travailleur intérimaire et l’entreprise de la construction utilisatrice signalent l’accident du travail à l’entreprise de travail intérimaire.

•L’entreprise de travail intérimaire :uu établit la déclaration d’accident du travail et remet celle-ci à l’assureur accidents du travailuu envoie une copie de la déclaration d’accident du travail à l’entreprise de la construction en l’invitant à la compléter avec les circonstances de l’accident ainsi que les mesures de prévention prisesuu discute au besoin du contenu de la fiche accident du travail complétée avec l’entreprise de la constructionuu discute au besoin de la fiche de poste de travail adaptée avec l’entreprise de la constructionuu remet à son propre service externe de prévention une copie de la fiche d’accident du travail parce qu’elle peut être utile pour le dossier de santé du travailleur intérimaire, p.ex. pour un travailleur qui souffre de dorsalgies suite à un accident du travailuu mentionne en cas d’accident grave du travail sur le rapport circonstancié rédigé par le service de prévention de l’entreprise de la construction, les mesures que l’entreprise de travail intérimaire va prendre pour éviter qu’un tel accident se répèteuu suit le traitement administratif ultérieur du dédommagement et de la remise au travail avec l’assureur et le travailleur intérimaire

•L’entreprise de la construction :uu établit la fiche d’accident du travail (pour des accidents avec plus de 4 jours d’incapacité de travail) en complétant par exemple la déclaration d’accident du travail (établie par l’entreprise de travail intérimaire)uu envoie une copie de la fiche :

• à l’entreprise de travail intérimaire

• au département médical de son service externe de prévention qui est chargé de la surveillance de la santé

uu prend les mesures nécessaires pour éviter cet accident dans le futur et adapte au besoin la fiche de poste de travail et envoie si nécessaire une fiche de poste de travail adaptée et signée à l’entreprise de travail intérimaireuu conserve 10 ans les fiches d’accidents du travail uu déclare chaque accident grave du travail à l’inspection compétente du Contrôle du Bien-être au travailuu informe son service de prévention interne ou externe d’un accident grave du travail :

• Ce service analyse l’accident et rédige le rapport circonstancié.

• Ce service remet le rapport circonstancié à l’utilisateur qui le complète pour sa part avec :

- la décision sur les mesures de prévention qu’il va prendre

- un plan d’action avec des délais d’application

- un avis de la délégation syndicale en tant que Comité PPTuu Le rapport circonstancié est ensuite remis par l’utilisateur à l’entreprise de travail intérimaire qui le complète à son tour avec :

• ses remarques et sa décision sur les mesures qu’il va prendre ;

• un plan d’action qui concerne l’entreprise de travail intérimaire

•Le rapport circonstancié signé par l’utilisateur et complété par l’entreprise de travail intérimaire est ensuite remis dans les 10 jours qui suivent l’accident par l’entreprise de la construction au fonctionnaire compétent du Contrôle du Bien-être au travail.

•Un modèle de rapport circonstancié pour un accident grave du travail d’un travailleur intérimaire est disponible sur www.p-i.be.

Travail intérimaire dans la construction 23© navb-cnac Constructiv 2013

8. bibliographie•Avis n° 1.807 Travail intérimaire - Conseil National du Travail

•CCT du 10 décembre 2001 concernant l’accueil et l’adaptation des travailleurs dans l’entreprise

•CCT du 9 mars 1998 relative aux vêtements de travail et de protection pour les travailleurs intérimaires

•CCT du 24 juin 2005 fixant les conditions et les modalités du travail intérimaire dans la construction

•CCT du 16 juin 2011 relative à l’octroi d’un avantage social

•CCT du 11 avril 2013 - Fixation du taux de la cotisation au Fonds de Formation professionnelle de la Construction - fvb-ffc Constructiv

•CCT du 13 juin 2013 modifiant la CCT du 24 juin 2005 - Constatation des conditions et modalités du travail intérimaire dans l’entreprise de la construction

•Handboek wet en duiding, welzijn op het werk : publieke en private sector, deel 1 en 2, Larcier, Brussel, 2011

•Arrêté royal du 4 décembre 1997 – Création d’un service de prévention central pour le travail intérimaire (MB du 18 décembre 1997)

•Arrêté royal du 15 décembre 2010 fixant les mesures concernant le bien-être au travail des travailleurs intérimaires (MB du 28 décembre 2010)

•Loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de travailleurs à la disposition d’utilisateurs (MB du 20 août 1987)

•Loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail (MB du 18 septembre 1996)

• Check-list Travailler avec des intérimaires: check-list des principales tâches des entreprises de travail intérimaire et des entreprises utilisatrices - www.p-i.be

•Manuel Fiche de poste de travail - www.p-i.be

•Document permettant de rassembler des données pour établir la fiche de poste de travail - www.p-i.be

•Charte Sécurité des travailleurs intérimaires - www.p-i.be

•cnac.constructiv.be

•www.p-i.be

•www.emploi.belgique.be

•www.fondsinterim.be

•www.werk.be

•www.werk-economie-emploi.irisnet.be

•www.emploi.wallonie.be

comité National d’action pour la sécurité et l’hygiène dans la construction navb-cnac constructiv

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