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l’édito Les déplacements domicile-travail, un handicap pour l’Île-de-France ? Synthèse de 4 études sur le fonctionnement de la région par Pascale Rohaut, directrice d’études à la DRIEA 1 zoom La contribution de l’Île-de-France à la valeur ajoutée nationale, sans commune mesure avec celle des autres régions (respectivement 28.6% et moins de 10%), s’explique à la fois par sa taille (21.6% des emplois métropoli- tains), et la spécialisation de ses emplois : la région représente ainsi plus de 40% des ingenieurs, et même 47% des cadres d’entreprises, ou des professions de l’information et des arts. L’attracti- vité de la région capitale reste ainsi exceptionnelle, mais ces professions très qualifiées se développent dé- sormais plus vite hors Île-de-France, tandis que se creuse le déficit migra- toire avec les autres régions, notam- ment pour les classes d’âge actives. Les raisons de départ sont souvent professionnelles, mais aussi liées au logement, devenir propriétaire ou changer d’environnement, ce qui incite à se pencher sur les dynami- ques et le fonctionnement global de la région capitale. En première approche les dynamiques récentes de la structuration régionale semblent marquer une pause, com- parées aux fortes évolutions antérieures, comme si son organisation arrivait à une certaine maturité ; le poids de la grande couronne qui ne cessait de progresser dans la population et dans l’emploi semble stabilisé depuis 1999, comme le sont les périmètres des pôles d’emploi qui structurent des bassins de vie secondaires globalement confortés. Les écarts de taux d’emploi entre départements ont peu évolué : en 2006 ce ratio, qui rapproche offre et demande d’emploi, est en légère progression dans les Hauts-de-Seine, comme en Seine-Saint-Denis, département qui reste néanmoins très déficitaire comme le Val-de-Marne. A Paris, la longue période de baisse de ce taux d’emploi semble terminée (1.49 après 1.47), confortant ainsi la capitale dans son statut de premier pôle d’emploi. ... /... par Jean-Claude Ruysschaert Directeur de la DRIEA La direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement (DRIEA) est en Île-de-France, un service de référence en matière d’études et de prospective. Elle produit chaque année des travaux d’analyse présentant les enjeux de la région capitale, dans les domaines du transport, de l’aménagement, de l’urbanisme et de la construction. Son expertise, mise au service du développement durable des territoires et des acteurs, est le fruit de près de cinquante ans de déclinaisons régionales des politiques de l’État dans ses champs de compétence, notamment celui de la planification régionale. Sa capacité de réflexion et d’analyse s’inscrit dans un dialogue nourri avec les autres directions régionales (direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE), direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL), direction régionale et interdépartementale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DRIAAF) pour assurer une plus grande cohérence à l’action et au discours de l’État dans la Région. Son positionnement original, en amont des projets et sur l’analyse des dynamiques régionales, comme sur la projection à long terme, basée notamment sur des outils puissants de prospective (modèles de déplacements, SIG, laboratoires d’essais techniques et scientifiques...) et des compétences exclusives contribue à asseoir sa légitimité. Par ailleurs, sa fusion avec la direction des routes d’Ile de France (DiRIF), son redéploiement sur des missions de construction et rénovation de bâtiments écologiques pour l’État, son rôle de coordination des établissements publics sous tutelle du MEDDTL en matière de transport et d’aménagement, l’autorisent à passer de la théorie à la pratique, par la réalisation et la promotion d’opérations exemplaires. Afin de faire connaître et partager la richesse et la diversité des savoirs de notre direction, au bénéfice du plus grand nombre, dans le souci d’aider à la qualité de la décision publique, je suis heureux de vous adresser le premier numéro de la lettre des études, « Cogito ». Je vous invite à nous lire, à commenter nos travaux, à demander des approfondissements, à ouvrir le débat afin que l’avenir de la région Île-de-France s’enrichisse de ces confrontations. www.driea.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr

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l’édito

Les déplacements domicile-travail,un handicap pour l’Île-de-France ?

Synthèse de 4 études sur le fonctionnement de la régionpar Pascale Rohaut, directrice d’études à la DRIEA

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zoom

La contribution de l’Île-de-France à la valeur ajoutée nationale, sans commune mesure avec celle des autres régions (respectivement 28.6% et moins de 10%), s’explique à la fois par sa taille (21.6% des emplois métropoli-tains), et la spécialisation de ses emplois : la région représente ainsi plus de 40% des ingenieurs, et même 47% des cadres d’entreprises, ou des professions de l’information et des arts. L’attracti-vité de la région capitale reste ainsi exceptionnelle, mais ces professions très qualifiées se développent dé-sormais plus vite hors Île-de-France, tandis que se creuse le déficit migra-toire avec les autres régions, notam-ment pour les classes d’âge actives. Les raisons de départ sont souvent professionnelles, mais aussi liées au logement, devenir propriétaire ou changer d’environnement, ce qui incite à se pencher sur les dynami-ques et le fonctionnement global de la région capitale.En première approche les dynamiques récentes de la structuration régionale semblent marquer une pause, com-parées aux fortes évolutions antérieures, comme si son organisation arrivait à une certaine maturité ; le poids de la grande couronne qui ne cessait de progresser dans la population et dans l’emploi semble stabilisé depuis 1999, comme le sont les périmètres

des pôles d’emploi qui structurent des bassins de vie secondaires globalement confortés. Les écarts de taux d’emploi entre départements ont peu évolué : en 2006 ce ratio, qui rapproche offre et demande d’emploi, est en légère progression dans les Hauts-de-Seine, comme en Seine-Saint-Denis, département

qui reste néanmoins très déficitaire comme le Val-de-Marne. A Paris, la longue période de baisse de ce taux d’emploi semble terminée (1.49 après 1.47), confortant ainsi la capitale dans son statut de premier pôle d’emploi.

... /...

par Jean-Claude Ruysschaert Directeur de la DRIEA

La direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement (DRIEA) est en Île-de-France, un service de référence en matière d’études et de prospective. Elle produit chaque année des travaux d’analyse présentant les enjeux de la région capitale, dans les domaines du transport, de l’aménagement, de l’urbanisme et de la construction.

Son expertise, mise au service du développement durable des territoires et des acteurs, est le fruit de près de cinquante ans de déclinaisons régionales des politiques de l’État dans ses champs de compétence, notamment celui de la planification régionale.

Sa capacité de réflexion et d’analyse s’inscrit dans un dialogue nourri avec les autres directions régionales (direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE), direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL), direction régionale et interdépartementale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DRIAAF) pour assurer une plus grande cohérence à l’action et au discours de l’État dans la Région.

Son positionnement original, en amont des projets et sur l’analyse des dynamiques régionales, comme sur la projection à long terme, basée notamment sur des outils puissants de prospective (modèles de déplacements, SIG, laboratoires d’essais techniques et scientifiques...) et des compétences exclusives contribue à asseoir sa légitimité. Par ailleurs, sa fusion avec la direction des routes d’Ile de France (DiRIF), son redéploiement sur des missions de construction et rénovation de bâtiments écologiques pour l’État, son rôle de coordination des établissements publics sous tutelle du MEDDTL en matière de transport et d’aménagement, l’autorisent à passer de la théorie à la pratique, par la réalisation et la promotion d’opérations exemplaires.

Afin de faire connaître et partager la richesse et la diversité des savoirs de notre direction, au bénéfice du plus grand nombre, dans le souci d’aider à la qualité de la décision publique, je suis heureux de vous adresser le premier numéro de la lettre des études, « Cogito ».

Je vous invite à nous lire, à commenter nos travaux, à demander des approfondissements, à ouvrir le débat afin que l’avenir de la région Île-de-France s’enrichisse de ces confrontations.

www.driea.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr

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zoomcogito, la lettre des études de la DRIEA - n°1 / avril - mai 2012

Cependant des évolutions plus qualitatives, en lien avec le marché des bureaux et celui des logements semblent avoir un impact important sur le fonctionnement du système, vu au travers des déplacements quotidiens des franciliens pour se rendre à leur travail.

Les résidents de Paris et des Hauts-de-Seine, les deux départements qui présentent les plus fortes densités humaines et la meilleure offre relative d’emploi, exercent leur activité à proximité de leur domicile. A l’opposé, en Seine-et-Marne dont la fonction résidentielle est prépondérante, ils parcourent les plus longs trajets du Bassin parisien. L’évolution récente interroge, car si ces trajets contraints sont devenus plus courts pour les parisiens, ils sont quasi stables pour les résidents des Hauts-de-Seine et plus généralement la progression des distances est plus forte dans les départements de l’est parisien.

Ces résultats sont complétés en adoptant le point de vue essentiel aussi des employeurs donc des lieux d’emploi.Le pôle d’emploi de Paris en position centrale

au cœur de la zone dense, et au centre du système de transport permet à la majorité de ses personnels de limiter la longueur de leurs trajets. Le pôle des Hauts-de-Seine, en

● Les pôles d’emploi de l’aire urbaine de Paris en 2006 par UMR Géographie-Cités et DRIEA IF. Étude : février 2012 ; 60 pages. Synthèse : février 2012 ; 8 pages

● Les navettes en Île-de-France et dans le Bassin parisien par Pascale Rohaut et Philippe Cariou, DRIEA/SCEP/DE en partenariat avec l’INSEE. Étude : janvier 2012 ; 32 pages

● Les dynamiques franciliennes : emploi-population (1990-2006)

par Pascale Rohaut, Philippe Cariou et Carole Anselin, DRIEA/SCEP. Étude : septembre 2011 ; 65 pages

● Les disparités de revenus des ménages franciliens. Analyse de l’évolution 1999-2007

par UMR Géographie-Cités et DRIEA IF. Rapport : novembre 2011 ; 95 pages. Synthèse : mars 2012 ; 6 pages

position moins centrale, recrute son personnel globalement plus loin que Paris, bien que l’offre d’emploi y soit nettement moins excédentaire.Dans ces pôles économiques très valorisés, et en particulier à Paris, ce sont surtout les actifs qui occupent les emplois les plus qualifiés qui parviennent à rapprocher leurs lieux d’emploi et de résidence. Ainsi, parmi les nombreuses caractéristiques des territoires, plus ou moins liées entre elles, qui déterminent les pratiques des franciliens, le marché du logement qui les résume en partie devient déterminant. Si la plupart des arrondissements parisiens étaient encore caractérisés par une réelle mixité au début des années 90, seuls les quartiers proches du périphérique Nord et Est gardent encore cette spécificité aujourd’hui. Progressivement les classes moyennes de plus en plus nombreuses qui ne peuvent plus se loger à proximité des centres économiques majeurs de l’agglomération sont ainsi confrontées à des déplacements de plus en plus longs.

Les grands clivages régionaux de l’espace économique et de l’espace résidentiel, ont ainsi des conséquences qui pénalisent à la fois les entreprises et leurs salariés, et donc l’efficacité globale de la région.

L’évolution des distances domicile-travail 1999-2006

Les distances domicile-travail en 2006 dans le Bassin parisien

Pour en savoir plus J

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à ce réseau par le traitement des tunnels et stations, du mobilier, de l’architecture des gares. La bonne ar-ticulation avec les gares et réseaux existants, a été identifiée comme un point de vigilance afin de ne pas les marginaliser et de donner l’impression d’une différence de traitements.Enfin les conditions pour réussir l’intégration des gares dans l’espace public sont essentielles pour l’identité du Grand Paris, qu’il s’agisse du dimensionnement et de la cohabitation des parcs vélos, accès bus, espaces piétons, rabattements en voitures ou des choix de matériaux. Des préconisations ont également été faites à l’échelle du réseau francilien : évolution des représentations cartographiques, homogénéisation des signalétiques, développement des services urbains dans les gares.3°/Concernant les questions de sécurité et d’acces-sibilité, la création de cette rocade va permettre de stabiliser, voire de faire baisser le trafic sur le réseau radial du coeur d’agglomération. Les saturations actuelles sur certains tronçons et stations pourraient baisser à l’horizon 2035 mais ceci doit encore faire l’objet d’approfondissements. Surtout, ce réseau sera entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite, ce qui sera une avancée incontestable. Les effets sur les réseaux existants non accessibles doivent être encore creusés.

Quelles sont les suites qui vont être données à ces travaux ?

Un guide de référence ou une charte, présentant les fonctionnalités essentielles des gares, va être prochainement soumis au groupe technique afin de disposer de références communes entre opérateurs, collectivités, aménageurs, qui servira d’outil pour échanger, négocier ou encore arbitrer.Par ailleurs, la Caisse des dépôts a lancé une étude exploratoire sur les financements des gares et leur territoire d’influence afin de calibrer son ingénierie financière.De nouvelles évaluations sur les perspectives de trafic

à l’horizon 2035 vont voir le jour pour anticiper les questions de sécurité en gare. Enfin, les gares étant des

établissements recevant du public, un certain nombre de questions de sécurité doivent encore faire l’objet d’approfondissements qu’il s’agisse des commerces en sous-sol, des prolongements de lignes et des impacts en terme de travaux sur le réseau existant.

La DRIEA prévoit d’émettre un avis sur 2 ou 3 gares «symboliques» par département. Pouvez-vous nous dire quelles sont les gares choisies, pour quelles raisons, et de quelle manière ce travail peut conforter le rôle d’expertise de la DRIEA ?

Il s’agit pour nous de tester des éléments du projet de charte. Pour cela, nous procédons à un exercice collectif croisant nos compétences transports en matière de trafic et de suivi de projets, nos compétences urbanisme à travers notamment la connaissance du fonctionnement des territoires, des projets locaux, du foncier, de l’habitat. Trois approches ont été choisies :• la gare comme élément clé d’une chaîne de déplacements• la gare comme levier de développement urbain• la gare un lieu de vie au sein d’un quartierL’exercice a été réalisé sur la gare du Parc des expositions de Villepinte. Nous avions besoin de formuler notre avis sur les hypothèses d’implantation de la gare et ses fonctionnalités au regard de la fréquentation attendue, des projets du gestionnaire du parc et des collectivités.Sevran-Beaudottes et les Agnettes ont été aussi sélec-tionnées pour leurs enjeux de renouvellement urbain.

des gares et du réseau, enfin un troisième s’est penché sur les questions d’accessibilité et de sé- curité. Des groupes pri- vés (Bouygues, Egis, Gdf Suez), quelques stru- ctures d’animation de pôles de compétitivité ont été aussi auditionnés afin d’ouvrir la réflexion sur d’autres visions de la gare. Des contacts avec le monde de la recherche ont été pris.

Pouvez-vous nous résumer les idées fortes pour chacun des groupes de travail ?

1°/Concernant le financement des gares : les re-venus tirés des commerces seront des ressources complémentaires pour financer la gare, à de rares exceptions, lorsqu’il y a des flux très importants.Les revenus tirés de l’aménagement autour des gares sont à ce stade difficiles à quantifier car ils dépendent des densités et coûts internes des opérations d’a-ménagement. De plus, le cadre juridique ne permet pas aujourd’hui de mettre à contribution les bénéficiaires de gains d’accessibilité.Toutefois, un facteur clé de réussite s’est dégagé : la mise en place de programmes immobiliers liés aux gares qui anticipent et s’inscrivent dans le projet urbain. C’est un processus finalement assez rare car les projets urbains et de transport n’ont pas les mêmes

temporalités ni les mêmes maîtres d’ouvrage. De ce point de vue les Contrats de Développement Territorial du Grand Paris sont des avancées majeures.2°/Concernant l’identité des gares : la facilité avec laquelle pourront être utilisées les correspondances sera un élément de succès du réseau, qui contribuera à le valoriser en terme de qualité d’usage. La SGP, par ses

choix de maître d’ouvrage, imprimera une identité

L’excellente desserte en transports en commun des Hauts-de-Seine ainsi que les projets en cours (Grand Paris, prolongement du métro 4, T1, T2, T6…) posent de façon accrue la question de l’aménagement des quartiers de gares.

Le principe d’une densification de ces quartiers est aujourd’hui généralement admis pour gérer une indispensable économie d’espace au niveau régional dans une logique d’aménagement durable du territoire. À travers l’analyse approfondie d’une dizaine de quartiers de gares représentatifs du département, l’Unité Territoriale des Hauts-de-Seine (UT 92) de la DRIEA a souhaité confronter cette ambition de densité à la réalité du territoire et esquisser des pistes de réflexions permettant d’enclencher des mutations.

Ce travail d’étude a permis la production : - d’analyses urbaines et foncières détaillées, - d’études de cas visant à identifier la capacité d’évolution de tissus urbains « type » identifiés dans les territoires étudiés.

Ces productions visent à interroger les acteurs de l’aménagement sur les méthodes de diagnostic urbain de ces quartiers à enjeu, d’identifier leur potentiel d’évolution, les contraintes à leur développement, et de dégager des orientations de projets permettant une évolution mesurée et progressive du territoire.

3

À la demande du Préfet de Région, vous avez animé une démarche autour des gares du Grand Paris visant à élaborer des orientations partagées entre les différents acteurs concernés. Quelle est l’origine de cette commande ?

Comme sur d’autres sujets - frêt, culture, développement économique - pour lesquels des démarches du même type ont été conduites, le préfet a souhaité que les acteurs échangent et partagent leurs points de vue sur les enjeux et fonctionnalités que doivent assurer les gares du Grand Paris.En effet, la gare est par essence un lieu public, commun, dont la conception engage de nombreux acteurs : opérateurs de transport, collectivités, financeurs, ac-teurs économiques, usagers... La mise en place d’un nouveau réseau de transport, largement interconnecté, pose plusieurs questions liées à sa matérialisation, son insertion dans le réseau de transport existant, ses services de mobilité proposés, son intégration urbaine. Ce nouveau réseau interroge donc l’existant en même temps qu’il contribue à le redéfinir à tous les niveaux : accueil des voyageurs, signalétique, commerces... Cinq axes de réflexion qualifiant les enjeux et orien-tations concernant les fonctionnalités des gares ont été arrêtés et examinés : la gare comme élément clé de l’identité du Grand Paris ; la gare vitrine de la France et de l’Île-de-France ; la gare dans la ville ; la gare et la sécurité du public ; la gare élément clé de la chaîne des transports. La DRIEA, le STIF, les opérateurs de transport RATP et la SNCF, la SGP, RFF, la Caisse des dépôts, la DRAC mais aussi le Conseil Régional et l’AIGP étaient réunis au sein de groupes de travail.

Comment avez vous organisé la démarche ?

La démarche s’est déroulée sur un temps très court, de juin à novembre 2011. Les contributions et les échanges se sont faits dans le cadre d’un groupe technique animé par le directeur régional qui s’est réuni 4 fois. Deux groupes de travail ont approfondi les questions de montage financier des gares, d’identité

cogito cum...Les travaux sur les gares du Grand Paris

Entretien avec Marion Baud, chargée de mission relative à la conception des gares du Grand Paris

Les quartiers de gares dans les Hauts-de-Seine

cogito, la lettre des études de la DRIEA - n°1 / avril - mai 2012

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cogito, la lettre des études de la DRIEA - n°1 / avril - mai 2012

La DRIEA soutient l’étude de l’ACTEP sur l’A4« Vers une avenue métropolitaine »

L’A4 est une autoroute structurante du territoire national qui traverse et dessert largement le territoire de l’Est parisien. Les difficultés de circulation qu’elle subit nécessitent aujourd’hui de repenser son aménagement et son exploitation. En effet, le tronc commun qu’elle partage avec l’A86, deuxième rocade parisienne, a donné naissance au tristement célèbre «plus grand bouchon d’Europe». En tant qu’exploitant routier et spécialiste des déplacements, la DRIEA a choisi de participer activement à

l’étude de reconquête de l’autoroute A4. Pilotée par l’ACTEP (Association des Collectivités Territoriales de l’Est Parisien), cette étude associe la Région, les Conseils Généraux et le Syndicat des Transport d’Ile-de-France (STIF). Elle a pour objectif de proposer des scénarios réalistes d’évolution de l’autoroute A4, entre la porte de Bercy et le péage de Coutevroult. Ces scénarios de court, moyen et long termes devront répondre aux besoins de déplacements et veiller à l’intégration de l’autoroute dans son environnement, notamment par la résorption de la coupure urbaine qu’elle engendre. La mise en place d’un transport en commun en site propre (TCSP) pourranotamment être étudiée. L’État finance l’étude à hauteur de 240 000 €, soit 30% du montant total. Au sein de sa structure, de nombreux services sont mobilisés, qui recouvrent des compétences diverses relatives aux déplacements, à l’aménagement et à l’environnement. Cette étude s’inscrit dans le contexte de définition du concept d’autoroute apaisée développée par le centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU).

en cours brèves La DRIEA poursuit l’animation de la réflexion sur la question de la fiscalité des bureaux : rapport prévu pour le printemps 2012À la demande du Préfet de Région, la DRIEA anime le groupe de travail chargé de réfléchir à un nouveau zonage de la taxe et de la redevance «bureaux». La loi du 29 décembre 2010, intervenant dans le cadre du financement du Grand Paris, a fortement modifié l’impact de ces taxes, ce qui a provoqué de nombreuses réactions de la part des professionnels de l’immobilier d’entreprise, des élus, des aménageurs. Le groupe de travail chargé de réfléchir à un nouveau zonage ou à de nouvelles modalités d’application des deux taxes s’est déjà réuni plusieurs fois depuis sa mise en place le 22 novembre 2011. Il présentera ses conclusions dans un rapport attendu pour le printemps 2012, qui permettra de disposer d’éléments pour la loi de finances 2013.

L’Enquête Globale Transport (EGT) 2012 est en cours de finalisationLes enquêtes globales de transport cherchent à répondre aux questions : «Qui se déplace ? pourquoi ? quand ? où ? comment ?». Les informations qu’elles apportent sont essentielles pour définir et prévoir les services et les infrastructures de transport, ainsi que pour planifier l’urbanisme de la région Ile-de-France. Co-pilotée par la DRIEA et le STIF, une nouvelle Enquête Globale Transport (EGT) est en cours de réalisation. L’objectif de cette enquête est de connaître les pratiques actuelles de déplacements des Franciliens et leurs évolutions depuis la dernière enquête globale transport, réalisée en 2001. La phase de recueil des données est terminée et l’enquête est actuellement en cours d’apurement. Dès la fin de cette phase, les exploitations de ses résultats pourront commencer. Ces exploitations donneront lieu à la publication vers le mois de juin d’une synthèse et d’une brochure présentant les principaux résultats, en partenariat avec le STIF et l’IAUÎdF. Une partie des données de l’enquête sera également mise à disposition en ligne.

Relance de Charles-de-Gaulle Express : la DRIEA contribue au rapport sur les modalités de relance du projetContrairement à d’autres métropoles européennes et mondiales, Paris ne bénéficie pas d’une liaison ferroviaire directe et dédiée avec l’aéroport de Roissy. Ce service permettrait une desserte fiable, rapide et sans arrêt entre la ville et l’aéroport. Envisagé depuis plusieurs années, ce projet a été déclaré d’utilité publique le 19 décembre 2008. A la suite de la déclaration, un appel d’offre pour une concession a été lancé, auquel un candidat a répondu. Cependant les négociations avec ce candidat ont dû être interrompues en décembre 2011 pour des raisons de financement. Le gouvernement a confié fin décembre 2011 au Préfet de la Région Ile-de-France, une mission sur les modalités techniques et de méthode de relance du projet. Un rapport a été établi avec l’appui de la DRIEA et remis au gouvernement le 12 mars 2012. Ce rapport propose deux scénarios qui doivent être approfondis pour permettre au gouvernement de faire un choix. Une nouvelle mission de 6 mois a donc été confiée au Préfet de Région pour piloter, avec l’appui de la DRIEA, les études et expertises nécessaires.

Le pavillonnaire en Seine-Saint-Denis« Un enjeu fort »En première couronne parisienne, et dans le contexte de renouvellement urbain et de mise en place des projets du Grand Paris, le tissu pavillonnaire représente un enjeu fort en Seine-Saint-Denis. Les récentes évolutions en cours de la réglementation d’urbanisme vont également influer sur le tissu pavillonnaire, puisque certaines règles vont permettre son évolution. Afin d’étudier le fonctionnement de ce type de territoires, l’Unité Territoriale de Seine-Saint-Denis (UT 93) de la DRIEA, a engagé deux stagiaires de l’Institut d’Urbanisme de Paris pour une durée de six mois. Leur analyse permet de dresser certaines caractéristiques essentielles du tissu pavillonnaire en Seine-Saint-Denis, de prendre conscience de son hétérogénéité et de dégager plusieurs pistes de réflexion et d’actions pour son renouvellement. L’étude n’a pas vocation à traiter dans son intégralité et dans toute sa complexité l’ensemble des zones pavillonnaires séquano-dyonisiennes, mais plutôt, au travers de différents échantillons représentatifs assortis de propositions, de susciter un débat autour de ces quartiers dont l’avenir conditionne fortement la capacité de la métropole francilienne à se renouveler sur elle-même, au bénéfice de la maîtrise de l’étalement urbain. Pour en savoir plus...

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dans nos laboscogito, la lettre des études de la DRIEA - n°1 / avril - mai 2012

Le projet ADEPTE pour la phyto-épuration

Un marais filtrant pour assainir les eaux aéroportuaires

Au cours de la période hivernale, les aéroports utilisent de grandes quantités de substances chimiques organiques pour le dégivrage des avions et le «déverglaçage» des pistes. Ce type de pollution hivernale est difficilement traité avant rejet dans le milieu naturel par le système de traitement des eaux pluviales existant sur la plate-forme. Le CETE IdF a réalisé une étude in situ sur l’utilisation de filtres plantés, dits «marais filtrant» comme dépolluant (photo ci-contre), à la demande du service technique de l’Aviation civile.Cette étude fait suite à la rédaction d’un rapport sur l’utilisation de par le monde de techniques extensives pour le traitement de ces effluents. La technique de traitement par filtres plantés, objet de la présente expérimentation, est ainsi utilisée par plusieurs plates-formes aéroportuaires dans le monde.

Référence : Le rapport de l’étude CETE-IF : « Traitement de l’assainissement aéroportuaire en viabilité hivernale par filtres plantés – Expérimentation 2008-2010 à Orly » Philippe Branchu - Juin 2010

La règlementation thermique 2012 1er congrès ECOBAT des 7 et 8 mars 2012 à Paris

Le CETE Île-de-France a participé au 1er congrès ECOBAT des 7 et 8 mars 2012 à Paris, consacré aux sciences et techniques du bâtiment durable.Rachida Idir, ingénieur-chercheur au CETE-IF, a présenté une méthodologie d’évaluation en- vironnementale des matériaux bio-sourcés, de plus en plus utilisés dans le bâtiment en remplacement des matériaux courants.

Ce travail fait état des connaissances sur ces nouveaux matériaux biosourcés ainsi que des méthodes pour comparer leurs performances mécaniques et environnementales à celles des matériaux classiques.

Contact CETE-IF : Rachida Idir

le site ECOBAT 2012

Dans le domaine de l’ingénierie écologique, le projet ADEPTE* pour la phyto-épuration propose le développement d’un outil d’aide au dimensionnement

des ouvrages de la filière filtres plantés (marais filtrant) pour le traitement des rejets urbains par temps de pluie. En effet, le développement à grande échelle de cette technique de phyto-épuration se heurte à l’absence de règles de dimensionnement et

d’exploitation. L’objectif final de ce projet est ainsi de construire un logiciel d’aide à la conception à destination du secteur économique et des donneurs d’ordres publics.

*ADEPTE : Aide au Dimensionnement pour la gestion des Eaux Pluviales par Traitement Extensif.

Contact CETE-IF : Philippe BranchuUnité Qualité des eaux et des sols

Voir également l’article«Stratégie nationale pour la Biodiversité : le programme d’actions en marche»sur le site internet du MEDDTL

La nouvelle réglementation thermique 2012, issue des lois « Grenelle », concerne la construction neuve de bâtiments. L’objectif est de diviser par 3 la facture

énergétique et d’aller vers des bâtiments à énergie positive à l’horizon 2020. Cette réglementation est applicable depuis fin octobre 2011 (pour certains bâtiments du secteur tertiaire et à usage d’habitation en zone ANRU) et se généralisera le 1er janvier 2013 (pour tous les autres bâtiments d’habitation). Un dispositif d’information, à destination des maîtres d’ouvrage, des bureaux d’études techniques et des entreprises concernés par cette réglementation, a été proposé au niveau régional. L’unité «Qualité de la construction» du CETE Ile de France a été chargée de présenter le contenu de cette réglementation lors

des 9 journées d’informations organisées en Île-de-France du 15 novembre au 13 décembre 2011 et lors de la réunion de restitution régionale du 13 mars 2012.Elle assure également un rôle de conseil sur cette réglementation tant en interne qu’à destination des professionnels et maîtres d’ouvrages.

Téléchargez la présentation RT 2012

le dossier de presse sur le site Internet de la DRIEA

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Ces bailleurs doivent déclarer l’ensemble des logements ordinaires dont ils ont la pleine propriété ou sur lesquels ils ont un bail emphytéotique, à construction ou à réhabilitation, ou dont ils ont l’usufruit au 1er janvier de l’année de la collecte ou de l’année précédente. Sont toujours exclus les logements foyers, les foyers de jeunes travailleurs et les résidences sociales. Les logements mis en service au 1er janvier de l’année de collecte sont pris en compte dans les résultats.

Dernières notes rapidesRetrouvez sur le site Internet de la DRIEA les dernières notes rapides et études.Les exploitations de l’enquête Nationale Transport déplacements en partenariat avec l’INSEE, le STIF et l’IAURIF ; le bilan de l’observation de la consommation des espaces naturels et agricoles en Ile-de-France entre 2004 et 2007 (OCEAN) ; l’analyse des dynamiques économiques franciliennes en partenariat avec la direction régionale de l’Insee, le Crocis de la CCIP, la Direccte...

Atelier paysageLe guide «Atelier Paysage» fait la synthèse du travail réalisé depuis deux ans par l’Atelier Paysage. Celui-ci a été créé au sein de la DRIEA pour concevoir et construire une nouvelle culture de territoire, en particulier face à la dynamique du Grand Paris. L’atelier se veut aussi un lieu de rencontre avec les métiers du paysage présents au sein des trois directions régionales, la DRIEA, la DRAC et la DRIEE. Pour en savoir plus...

Guide éco-quartiers Dans le cadre de la démarche «écoquartier, effets de levier organisés sur son territoire», la DRIEA a réalisé un guide pour les collectivités franciliennes.Ce document, qui met en valeur les meilleures pratiques des collectivités franciliennes et d’ailleurs, se veut être un outil de partage qui permettra d’orienter d’autres élus et d’autres chefs de projets dans leurs futures démarches d’écoquartiers. Pour en savoir plus...

Les dynamiques spatiales... dans la logistique en Ile-de-France Cette analyse permet, à l’échelle de la région, de quantifier et de cartographier, à la « parcelle » et à la commune, les emprises partiellement ou entièrement vouées à la logistique...Pour en savoir plus...

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Répertoire du parc locatif social

Le répertoire du parc locatif des bailleurs sociaux (RPLS) a été mis en place en 2011. Il succède à l’enquête sur le parc locatif social (EPLS).

Cette évolution s’accompagne notamment d’un changement de champ des organismes et des logements. Les bailleurs sociaux interrogés sont principalement les organismes HLM, les SEM visées à l’art. L481-1 du CCH, l’association foncière logement mentionnée à l’art. L313-34 du CCH et les SCI dont les parts sont détenues à au moins 99% par cette association,…

le coin des stats nosdernièrespublications

cogito, la lettre des études de la DRIEA - n°1 / avril - mai 2012

Directeur de la publication : Jean-Claude Ruysschaert . DRIEADirectrice de la rédaction : Hélène Peskine / SCEP DRIEACoordinatrice : Patricia Marchand / SCEP DRIEAComité de rédaction : Les services et unités de la DRIEA sous l’égide du SCEP et de la COM DRIEAConception et mise en page : Christian Joubert / COM DRIEACrédits photos : © DRIEA - Bruno Gauthier, Jean-Marie Gobry, Alain NabethISSN 2259-9762

la lettre des études de la

DRIEA

Répertoire du parc locatif social en Île-de-France

Répartition du parc locatif socialselon le nombre de pièces principales au 1er janvier 2011

Répartition du parc locatif socialdans les départements d’Ile-de-France au 1er janvier 2011

Sources tableau et graphiques : DRIEA selon SOeS, RPLS au 1er janvier 2011

par Sylviane Carré, responsable de la cellule statistiques DRIEA

www.driea.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr