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Direction régionale et interdépartementale de l’Equipement et de l’Aménagement d’Ile-de-France www.driea.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr L’économie francilienne entre 2000 et 2010 Mars 2012

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L’économie francilienneentre 2000 et 2010

Mars 2012

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Compléments à l’étude « la croissance francilienne tirée par le tertiaire mais peu riche en emplois »

Étude réalisée par Charlotte Aussilloussous la direction de François Belbezet

DREIA-IF/Scep/Daddt

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L'économie francilienne entre 2000 et 2010 :analyse sectorielle de l'évolution de l'emploi

La publication Insee à la page n°359 "La croissance francilienne tirée par le tertiaire mais peuriche en emplois", à laquelle la DRIEA a contribué, analyse l'économie francilienne sur longuepériode. Elle souligne notamment que, sur longue période, la région Île-de-France est moins

performante que la province en termes de création d'emploi. En complément sont présentés icides travaux réalisés par la Driea dans ce cadre mais non publiés, notamment une approche parsous- période et l'évolution de l'emploi sectoriel francilien durant les périodes de croissance etde crise, des années 2000 à nos jours.

RÉSUMÉSur la période 1990-2007, une analyse par grand secteur d'activité révèle que l'Ile-de-France a étéglobalement moins performante dans tous les secteurs que la plupart des autres grandes régionsfrançaises, tant pour la création d'emploi que de valeur ajoutée.

L'observation de données annuelles montre que les réactions de l'emploi francilien aux ralentissements économiques ont été particulièrement intenses. Durant la période 2000-2007, marquée par une phase de ralentissement (2000-2004) et une phase d'embellie économique(2004-2007), l'Île-de-France a été successivement la troisième région française la plus touchée, puis la troisième région la plus performante en termes d'évolution de l'emploi.

Ces résultats globaux sont ensuite analysés à la lumière de la structure de l'emploi en secteurs d'activité, de leur volume et de leur dynamique comparée en période de croissance et en périodede ralentissement économique. Contrairement à d'autres régions, l'évolution de l'emploi dans lessecteurs les plus déterminants a été peu stabilisatrice en Ile-de-France pendant la période2000-2004. Entre 2004 et 2007, l'emploi a cependant rebondi très rapidement dans la région, soutenu par des créations dans les secteurs les plus représentés, mais aussi dans d'autres branchesd'activité.

La phase de crise de 2008-2009 a été à l'inverse plus tardivement ressentie par l'économie francilienne que par le reste du pays au regard de l'évolution de l'emploi salarié privé. L'emploidans les secteurs de spécialisation de l'Île-de-France a en effet moins fluctué qu'en province, et que lors du précédent ralentissement économique (2000-2004). Contrairementaux périodes précédentes, l'emploi salarié francilien n'a ainsi pas réagi plus fortement que la provinceà la phase de crise de 2008-2009.

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En Île-de-France, les activités industrielles, de commerce et de construction sont moins dynamiques qu'ailleurs depuis1990.

FIGURE 1 - EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTÉE ET DE L'EMPLOI PAR RÉGION ET PAR GRAND SECTEUR D'ACTIVITÉ

Période 1990-2007

Évolution de la valeur ajoutée

Source : Insee, Comptes régionaux et enquêtes annuelles emploi

Sur la période 1990-2007, l'industrie cumule dans toutes les régions françaises un rythme de croissance de la valeur ajoutée inférieur à la moyenne tous secteurs confondus, avec un recul quasi-généralisé de l'emploi total ; à l'inverse,l'emploi et la valeur ajoutée dans les services ont fortement progressé. L'évolution du commerce et de la constructionest plus disparate selon les régions, mais reste moins marquée que celle des services. (Fig.1)

Dans ce contexte, la spécialisation de la région Île-de-France dans les activités de service, notamment aux entreprises,s'est avérée porteuse en termes d'emploi et de valeur ajoutée sur la période 1990-2007. Le commerce et la constructiony ont été moins dynamiques que dans beaucoup de régions françaises. Enfin, le secteur industriel, historiquement trèsprésent dans la région, a perdu 40 % de ses effectifs entre 1990 et 2007. L'emploi industriel représente 10 % des emplois en Île-de-France en 2007, contre 16 % en province.

La performance de la région en terme d'emploi dans le secteur des services reste cependant en deçà de celle des autres régions. L'étude "La croissance francilienne tirée par le tertiaire mais peu riche en emplois" a en effet montréque la région Île-de-France restait sous-performante compte-tenu de sa spécialisation. L'analyse laissait espérer une progression de l'emploi salarié plus rapide qu'observé, si l'emploi francilien dans ces secteurs avait évolué au mêmerythme que l'emploi métropolitain. En moyenne, entre 1990 et 2007, l'emploi salarié1 a cru de 0,6 % par an contre 1,2 % par an en province.

Les activités de service jouent malgré tout un rôle moteur dans l'économie régionale : leur poids (72 % des salariésfranciliens et les trois quarts de la valeur ajoutée produite en 2007) permet à la région d'égaler le rythme global de croissance de la valeur ajoutée observé dans le reste du pays, et ce malgré le manque de dynamisme relatif des autressecteurs.

1 - Emploi salarié public et privé, source Insee (enquête annuelle emploi)

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L’économie francilienne entre 2000 et 2010 :analyse sectorielle de l’évolution de l’emploi

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L'ÎLE-DE-FRANCE PEINE À EFFACER L'IMPACT DES CRISES SUR L'EMPLOI SALARIÉ L'emploi salarié fluctue de manière plus importante en Île-de-France que dans les principales régions françaises depuis 1990. Contrairement à la province dans son ensemble, qui a rebondi dès 1994 après la crise du début desannées 1990, l'Île-de-France a quasiment connu une décennie blanche en termes d'évolution de l'emploi salarié : il afallu attendre 1998 pour que la région retrouve son niveau d'emploi de 1990. Plus récemment, suite à la crise de 2001,la région capitale a mis quatre ans pour atteindre à nouveau le niveau d'emploi salarié qu'elle connaissait en 2000(Fig.2).

FIGURE 2 - L’EMPLOI SALARIÉ FRANCILIEN PARTICULIÈREMENT FLUCTUANT SUR LA PÉRIODE 1990-2007

Source : Insee, enquête annuelle emploi

2000-2004 : LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE EST TRÈS TOUCHÉE PAR LA CRISE,L'EMPLOI STAGNE, LA PRODUCTIVITÉ APPARENTE AUGMENTE.La région capitale, très internationalisée, a été fortement touchée par la crise de 2001 : d'abord cantonnée au Technologies de l'Information et de la Communication, cette dernière a ensuite atteint de nombreux secteurs du tertiaire(finance, conseil, tourisme, etc.) dans lesquels la région est spécialisée. Selon l'Insee, le PIB francilien en volume a ainsichuté de 0,3 % en 2003, alors qu'il augmentait de 0,5 % au niveau national2.

Sur cette période, en Île-de-France, l'emploi stagne. Après avoir créé 50 000 emplois salariés sur l'année 2001, la régionen détruit 60 000 sur les trois années suivantes. Cependant les gains de productivité3 sont supérieurs au reste du pays.L'Île-de-France connaît dès alors une croissance intensive de la production, portée par les gains de productivité etavec un faible contenu en emploi.

A l'inverse, certaines régions de province (notamment Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-d'Azur) n'ont pas été touchéesdans leur croissance qui est plus soutenue que sur la période suivante. (Fig.3) Elles cumulent une croissance de l'emploitotal et du PIB en volume avec des gains de productivité.

2 - Cité par la CRCI Paris Île-de-France in "Diagnostic sur le développement économique de l'Île-de-France en 2005", juillet 20053 - Productivité apparente du travail, mesurée par l'évolution du PIB par emploi entre deux dates

5

Île-de-FranceNord Pas-de-CalaisMidi PyrénéesRhône AlpesProvence Alpes-Côte-d’AzurProvine

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Source : Insee, comptes régionaux et enquête annuelle emploi, calculs DRIEA

2004-2007 : L'EMPLOI FRANCILIEN AUGMENTE ET LES GAINS DE PRODUCTIVITÉ S'ACCÉLÈRENTLa période 2004-2007 est une période de croissance vertueuse pour l'ensemble des régions françaises : le nuage depoints représentant les évolutions conjointes de l'emploi salarié et du PIB par emploi se déplace vers la droite et lehaut, pour la période 2004-2007 par rapport à la période 2000-2004 (Fig.4).

L'Île-de-France fait partie des régions à forte croissance de la productivité et à forte croissance de l'emploi, ce quipeut s'expliquer dans un premier temps par un rattrapage de la période précédente. Entre 2004 et 2007 la région créée76 600 emplois salariés en moyenne par an, soit le tiers de l'emploi salarié créé en France métropolitaine.

FIGURE 4 - ÉVOLUTION DU PIB PAR EMPLOI ET DE L'EMPLOI

Source : Insee, comptes régionaux et enquête annuelle emploi, calculs DRIEA

FIGURE 3 - CROISSANCE ANNUELLE MOYENNE DU PIB, DE L'EMPLOI, ET DU PIB PAR EMPLOI DANS LES PRINCIPALES RÉGIONS FRANÇAISES

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L’économie francilienne entre 2000 et 2010 :analyse sectorielle de l’évolution de l’emploi

PIB en volume(%)

1,281,321,872,182,531,581,70

Emploi total(%)

-0,020,330,661,791,450,510,66

PIB par emploi(%)

2,972,712,762,373,092,78

-

PIB en volume(%)

3,101,962,191,862,492,121,72

Emploi total(%)

1,430,741,281,361,411,101,00

PIB par emploi(%)

3,793,873,453,143,703,49

-

Taux de croissanceannuels moyens

Île-de-FranceNord-Pas-de-CalaisRhône-AlpesPACAMidi-PyrénéesFrance métropolitaineProvince

2000 - 2004 2004 - 2007

Évolution du PIB par emploi et de l'emploientre 2000 et 2004

Évolution du PIB par emploi et de l'emploientre 2004 et 2007

Croissance annuelle du PIB par emploi Croissance annuelle du PIB par emploi

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L'EMPLOI FRANCILIEN A PLEINEMENT BÉNÉFICÉ DE SA SPÉCIALISATION SECTORIELLE SUR LA PÉRIODE 2004-2007L'économie régionale a profité de la reprise dans les secteurs les plus dynamiques. En effet, les secteurs créateurs d'emploi sont bien représentés dans la région : l'effet structurel, c'est à dire la croissance de l'emploi liée à la structureéconomique de l'Île-de-France, est de plus en plus élevé depuis 2004. L'écart entre cette performance potentielle et laperformance réalisée (effet résiduel4) est quasi-nul entre 2004 et 2007. Ce résultat marque une rupture par rapport auxpériodes précédentes, au cours desquelles la croissance de l'emploi francilien est toujours restée inférieure au potentiel que sa structure d'activité pouvait laisser espérer.

FIGURE 5 - PAS D’« EFFET ÎLE-DE-FRANCE » NÉGATIF SUR LA CROISSANCE DE L’EMPLOIEN 2005, 2006 ET 2007

Décomposition de l’évolution de l’emploi entre 1990 et 2007

Note : l'évolution de l'emploi salarié (courbe verte) est la somme d'un effet de structure de l'emploi (NES 36) correspondant à l'évolution nationale de l'emploi par secteur appliqué à la structure d'activité de l'Île-de-France, et d'unrésidu (courbe rouge), écart entre cet effet de structure (courbe bleue)et l'évolution réellement entegistrée (courbeverte).

Source : Insee, enquête annuelle emploi, calculs DRIEA

Dans d'autres régions, un effet résiduel positif a stabilisé l'emploi sur la période 2000-2004, en Rhône-Alpes à partir de2002, et surtout en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

4 - Toutefois des effets de structure persistent dans ce résidu : la structure de l'emploi par CSP n'est par exemple pas prise en considération dans cette analyse.

Effet structurelEffet résiduelÉvolutin de l’emploi

Évol

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200 000

150 000

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-50 000

-100 0001991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007

1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

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DES DYNAMIQUES SECTORIELLES PLUS STABLES EN PROVINCE, UNE REPRISEPLUS DIVERSIFIÉE EN ÎLE-DE-FRANCESur la période 2000-2004, peu de secteurs parmi les plus représentés en Île-de-France ont eu un effet stabilisateur5 ;parmi eux, le secteur de la santé action sociale, et celui du commerce de détail, 3e et 5e secteurs les plus représentésdans l'emploi salarié francilien en 2007 (avec respectivement 8 % et 6 % de l'emploi), ont créé en moyenne 4 500 et4 800 emplois par an ; mais cette contribution est faible, du même ordre que celle des services personnels et domestiques, 12e secteur en termes d'emploi salarié.Pendant cette période, le secteur des activités financières, 8e secteur en termes d'emploi en 2007, est le secteur le plusporteur, cumulant à la fois dynamisme et relative importance en nombre de salariés (+6 600 emplois par an).

Les pertes d'emploi dans les secteurs du conseil et assistance, 1er secteur en termes d'emploi, et des transports (6e),et surtout de l'éducation (-8 100 emplois par an) ont en revanche déstabilisé l'emploi francilien sur la période.

Les autres branches d'activité (regroupées dans la catégorie "Total autres secteurs" sur les fig. 6 et 7) ont également perdudes emplois. C'est notamment le cas de certaines filières de l'industrie telles les équipements électriques et électroniques,la mécanique, et l'édition, qui ont détruit à elles trois près de 8 100 emplois par an sur la période.

FIGURE 6 - CONTRIBUTION DES DIX PRINCIPAUX SECTEURS À LA CROISSANCEDE L'EMPLOI SALARIÉ EN ÎLE-DE-FRANCE

Périodes 2000-2004 et 2004-2007

Source : Insee, enquête annuelle emploi, calculs DRIEA

5 - On qualifie de stabilisateur un secteur au poids important dans l'emploi, et dont l'évolution n'a pas aggravé la baisse de l'emploi salarié observée en période de crise (relative stabilité, ou faible augmentation)

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L’économie francilienne entre 2000 et 2010 :analyse sectorielle de l’évolution de l’emploi

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0,8 %

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0,1 %

0,0 %

-0,1 %

-0,2 %

-0,3 %

-0,4 %

-0,5 %

-0,6 %

-0,7 %

-0,8 %

Conseils et assistance

Administration publique

Santé, action sociale

Services opérationels

Commerce de détail, réparations

Transports

Éducation

Commerce de gros, intermédiaires

Construction

Total autres secteurs

Activités financières

Contribution du secteur à la croissance de l’emploi entre 2000 et 2004

Contribution du secteur à la croissance de l’emploi entre 2004 et 2007

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En Île-de-France, la période 2004-2007 est à l'inverse fortement favorable à l'emploi dans le conseil et assistanceainsi que les services opérationnels, qui endossent le rôle de secteurs porteurs, mais également la construction,alors que le dynamisme des secteurs de la santé action sociale et des activités financières se maintient. Parallèlement,l'emploi se développe plus rapidement que la moyenne dans le secteur de l'hôtellerie-restauration et des services personnels et domestiques (respectivement 11e et 12e secteurs en termes d'emploi salarié en 2007).

En province, les trois plus importants secteurs (santé action sociale, administration publique, commerce de détail)contribuent de manière assez équilibrée à la croissance de l'emploi sur la période 2000-2004 (Fig. 7). A compter de2004, les secteurs de la construction, des services opérationnels, et du conseil et assistance deviennent à leur tour porteurs dans la croissance de l'emploi salarié, avec le secteur de la santé action sociale. A la différence de l'Île-de-France, les secteurs moins fortement représentés (regroupés dans le graphe dans le 'total autres secteurs') jouentun rôle plus marginal dans la croissance de l'emploi6, à l'exception toutefois des secteurs de l'hôtellerie restaurationet des services personnels et domestiques (respectivement 10e et 11e secteur dans l'emploi 2007).

FIGURE 7 - CONTRIBUTION DES SEPT PRINCIPAUX SECTEURS À LA CROISSANCE DE L'EMPLOI SALARIÉ DE PROVINCE

Phases 2000-2004 et 2004-2007

Source : Insee, enquête annuelle emploi.Calculs DRIEA

6 - L'effet d'un lissage par agrégation des évolutions propres des régions de province ne doit cependant pas être exclu de l'interprétation.

1,1 %

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-0,4 %Conseils et assistance

Administration publique

Santé, action sociale

Services opérationels

Éducation

Commerce de gros, intermédiaires

Construction

Contribution du secteur à la croissance de l’emploi entre 2000 et 2004

Contribution du secteur à la croissance de l’emploi entre 2004 et 2007

Total autres secteurs

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2007-2010 : LE DÉCROCHAGE DE L'EMPLOI SALARIÉ PRIVÉ N'EST PAS ACCENTUÉ EN ÎLE-DE-FRANCE PAR RAPPORT À LA PROVINCELa phase de crise qui a frappé l'Europe à partir de 2008 a eu un impact retardé sur l'évolution de l'emploi salarié privé7

francilien par rapport au reste du pays. Après avoir atteint son point haut fin 2008, l'emploi salarié a reculé de 2,1 %en Île-de-France sur l'année 2009, soit une baisse de 89 000 emplois environ, et s'est redressé en 2010 ; en province,l'emploi salarié privé s'est retourné dès 2008 et a connu deux années de baisse consécutive (-0,8 % en 2008 et -1,6 %en 2009). Les régions à dominante industrielle du nord-est du pays ont été les plus touchées, alors que l'Île-de-Francea mieux résisté8.

Cette diminution en 2009 est néanmoins brutale par rapport au ralentissement précédent : entre 2001 et 2004, plus de73 000 emplois salariés privés ont été détruits en trois ans en Île-de-France, soit 24 000 emplois chaque année enmoyenne.

Il est à noter que l'emploi salarié privé est généralement plus réactif à la conjoncture que l'emploi total. Il représente79 % de l'emploi total francilien et 69 % de l'emploi en province. Par ailleurs, les créations d'emploi ont été exceptionnelles en 2006 en Île-de-France (2007 en province) avec un niveau record de 114 000 emplois créés dansl'année.

FIGURE 8 - EVOLUTION DE L'EMPLOI SALARIÉ PRIVÉ

Base 100 année 2000

Source : Pôle Emploi, statistiques annuelles

7 - Les données de Pôle emploi cumulent l'emploi à temps complet et à temps partiel et ne comptabilise que l'emploi salarié affilié à l'assurance-chômage.8 - Insee Première n°1295 (cf. bibliographie)

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Île-de-France

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En 2010 (chiffres provisoires), le rythme de reprise de l'emploi est faible en Île-de-France comme en province : l'emploiprogresse de moins de 1 % (soit une hausse de 29 000 emplois en Île-de-France). A titre de comparaison, sur la période2004-2007, la croissance annuelle moyenne de l'emploi salarié privé atteignait 1,4 % en province et 1,9 % en Île-de-France. En revanche, et contrairement aux périodes précédentes, l'emploi francilien ne décroche pas plus durablement que l'emploi de province entre 2007 et 2010 (Fig.8).

Parmi les secteurs (NAF rev 2.21) ayant connu la plus forte évolution en nombre d'emplois salariés privés au niveau métropolitain entre 2004 et 2007, il apparaît que le secteur de la construction, ainsi que les activités de service administratifs et de soutien (qui englobe les travailleurs intérimaires9), et dans une moindre mesure le commerce,connaissent depuis 2007 la plus forte variabilité d'une année sur l'autre, en Île-de-France comme en province (Fig.9).

FIGURE 9 - CONTRIBUTION 2004-2010 À LA CROISSANCE DE L'EMPLOI

2009-20102008-20092007-20082004-2007

Construction

Activités de services administratifs et de soutien

Dont intérim

Industrie manufacturière

Santé humaine et action sociale

Transports et entreposage

Activitées spécialisées, scientifiques et techniques

Commerce réparations

Information et communication

Hébergement et restauration

Activités immobillières

2009-20102008-20092007-20082004-2007

-1,50 % -1,00 % -0,50 % 0,00 % 0,50 % 1,00 %

Province Île-de-France

-1,50 % -1,00 % -0,50 % 0,00 % 0,50 % 1,00 %

Note : les secteurs présentés sont les 10 secteurs parmi les 21 secteurs de la nomenclature NAF rev 2 ayant le pluscontribué (en positif ou en négatif) à l'évolution de l'emploi sur la période 2004-2007 au niveau national. Ce choix permet d'identifier les ruptures entre la période 2004-2007 et la période récente.

Source : Pôle emploi, calculs DRIEA

L'industrie manufacturière continue de perdre des emplois salariés ; toutefois, si l'impact des destructions d'emploisen Île-de-France entre 2008 et 2010 est comparable à celui observé sur la période précédente, il est en revanche beaucoup plus intense en province que sur la période 2004-2007 : la contribution du secteur manufacturier à la croissancede l'emploi y est fortement négative, notamment en 2008-2009.

Le secteur de la santé et de l'action sociale conserve une contribution positive à la croissance de l'emploi sur toutela période récente. Il est le premier contributeur en province sur la période 2007-2009. Son incidence est légèrementplus faible en Île-de-France, néanmoins sa progression est constante. Comme sur la période précédente, et comme l'onpeut s'y attendre, ce secteur joue ainsi un rôle de stabilisateur en province comme en Île-de-France. En effet, le systèmede protection sociale assure partiellement la solvabilité de ces besoins humains.

9 - Le secteur des activités liées à l'emploi représente la moitié de l'emploi des activités de service administratifs et de soutien et l'essentiel des variations observées.

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L'emploi dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, dans l'information et la communication10, maiségalement dans les transports, a successivement fléchi, (2008-2009), puis rapidement rebondi (2009-2010) (même siles chiffres 2010 restent provisoires). Cette réaction se retrouve en province. Toutefois ces secteurs, moins présents dansl'emploi total de province, ont contribué de manière insuffisante pour retourner la tendance en 2007-2008 et accentuerla reprise de l'emploi en 2009-2010.

L'année 2011 ne marque toutefois pas la sortie de la crise : le point de conjoncture régional de l'Insee publié en février 2012 annonce un ralentissement de l'économie francilienne au troisième semestre 2011. En revanche, l'emploidans les secteurs de l'information et de la communication, des activités financières et d'assurance, de l'hébergement etde la restauration ainsi que des activités scientifiques administratives et de soutien et l'intérim reste épargné.11

A ce stade, et contrairement aux périodes précédentes, l'emploi salarié francilien n'a pas réagi plusfortement que la province à la phase de crise de 2008-2009. Certaines activités de services marchandstrès présentes en Île-de-France ont rebondi en 2010, permettant une croissance de l'emploi équivalenteà la France de province.

L'emploi évolue de manière plus régulière en province qu'en Île-de-France depuis 2000, notammenten raison du poids de secteurs moins sensibles à la conjoncture tels les service marchands et non marchands liés à la population. En revanche, l'économie francilienne trouve dans sa diversité sectorielleune force de rebond, observable dans l'emploi pendant la période 2004-2007 et à l'issue de la phasede crise de 2008-2009.

Certes, la crise actuelle a pour le moment des répercussions moins défavorables à l'emploi francilien,eu égard à la spécialisation régionale. La diversité des secteurs œuvrant à la reprise est un élémentd'explication ; des caractéristiques opérant à une échelle plus fine, telle la taille des unités de production, la spécificité des fonctions, la diversité des compétences des travailleurs jouent égalementun rôle restant à estimer.

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L’économie francilienne entre 2000 et 2010 :analyse sectorielle de l’évolution de l’emploi

10 - Les activités spécialisées, scientifiques et techniques, ainsi que l'information et la communication, s'apparentent dans cette classification aux activités de conseil et d'assistance. Pour mémoire, ces secteurs avaient déstabilisé l'emploi francilien entre 2000 et 2004, mais s'étaient avérés des secteurs forts sur la période 2004-2007.11 - Insee Ile de France à la page n°384, février 2012

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ANNEXE 1 : L'EMPLOI SALARIÉ PRIVÉ EN ÎLE-DE-FRANCE

FIGURE 10 - ÉVOLUTION DE L’EMPLOI FRANCILIEN ENTRE 2004 ET 2010

En nombre d’emplois

13

Source : Pôle Emploi, statistiques annuelles

NB : Le secteur du transport a connu une forte évolution avant crise en Île-de-France, à cause de fortes modificationsde l'emploi salarié privé dans le transport aérien sur les communes de Roissy-en-France principalement, suite au changement de statut d'Aéroports de Paris notamment.

Construction

Activités de services administratifs et de soutien

Dont intérim

Industrie manufacturière

Santé humaine et action sociale

Transports et entreposage

Activitées spécialisées, scientifiques et techniques

Commerce réparations

Information et communication

Hébergement et restauration

Activités immobillières

Ensemble autres secteurs

17 320

19 497

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ANNEXE 2 : CONCENTRATION SECTORIELLE EN ÎLE-DE-FRANCE ET EN FRANCEMÉTROPOLITAINE : LES SECTEURS REGROUPANT LE PLUS DE SALARIÉS DIFFÈRENT LÉGÈREMENT EN ÎLE-DE-FRANCE, CEPENDANT LEUR POIDS DANSL'EMPLOI EST COMPARABLE AU RESTE DU PAYS

Dans les régions de province, l'emploi est fortement tourné vers les secteurs des services et du commerce de détail, dufait de la moindre concentration d'autres secteurs plus localisés en Île-de-France, ainsi que vers la construction.

Les 4 plus grands secteurs (NES 36) en termes d'emploi salarié en Île-de-France en 2000 sont l'administration publique,le conseil et assistance, la santé et l'action sociale, et l'éducation, secteur en déclin au niveau francilien comme au niveau national, et dépassé dès 2004 par les services opérationnels. 36 % de l'emploi salarié francilien se concentredans ces secteurs. Les 4 premiers secteurs au niveau national représentent une part équivalente de l'emploi. La particularité de l'Île-de-France tient à l'importance du secteur conseil et assistance, 1er secteur en 2007 et 7e secteurau niveau métropolitain. Le commerce de détail est le 3e secteur en termes d'emploi en France métropolitaine, et le 5e en Île-de-France. Les 7 premiers secteurs représentent un peu plus de la moitié de l'emploi salarié, en Île-de-France comme en province.12

FIGURE 11 - EVOLUTIONS COMPARÉES DE L'EMPLOI SALARIÉ DANS LES SECTEURSLES PLUS REPRÉSENTÉS

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L’économie francilienne entre 2000 et 2010 :analyse sectorielle de l’évolution de l’emploi

2000-2004 2004-2007 2000-2004 2004-2007 2000-2004 2004-2007

Les 7 secteurs (NES 36) les plus représentés dans l’emploi

salarié en 2007

Conseil et assistance,Administration publique,Santé et action sociale,Services opérationnels,

Commerce de détail et réparations,Transports, Éducation

Administration publique,Santé et action sociale,

Commerce de détail et réparations, Éducation, Construction,Services opérationnels,Conseil et assistance

Île-de-France

Francemétropolitaine

Évolution de l’emploi dansles 4 principaux secteurs

2007

Évolution de l’emploi dansles 4 principaux secteurs

2007

Évolution de l’ensemble del’emploi salarié

1,16 % 7,32 % 0,17 % 5,73 % -0,17 % 4,52 %

4,16 % 3,11 % 4,65 % 5,74 % 2,12 % 3,41 %

Source : Insee Calculs DRIEA

L'évolution de l'ensemble de l'emploi salarié, comme celle de l'emploi dans les quatre et sept principaux secteurs estplus stable en France métropolitaine qu'en Île-de-France.

En période de ralentissement comme en période de reprise, l'emploi salarié est plus dynamique dans les sept principaux secteurs pris dans leur ensemble que dans l'ensemble de l'économie, en Île-de-France comme en Francemétropolitaine. Ces secteurs sont ainsi déterminants dans les évolutions globales de l'emploi, jouant tour à tour lerôle de moteur ou de stabilisateur. C'est pourquoi l'étude se focalise sur les secteurs les plus représentés dans l'emploi.

12 - Ces chiffres relatifs à la concentration de l'emploi par secteur d'activité sont très sensibles à la nomenclature utilisée. Cependant les différences entre les économies régionales peuvent ainsi être caractérisées par cet indicateur.

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BIBLIOGRAPHIE

" Les conséquences de la crise sur l'emploi dans les régions ", Insee Première n°1295, mai 2010

" Économie francilienne : le ralentissement se confirme ", Insee Île-de-France à la page, février 2012

L’emploi francilien continue de progresser au 2e trimestre 2011, Insee Faits et Chiffres n°270, octobre 2011

" Point conjoncturel - automne 2011 Économie francilienne : ralentissement probable au second semestre ",Insee Faits et Chiffres n° 272, octobre 2011

" Repères et analyses spécial marché du travail en Île-de-France en 2010 et perspectives 2011 ",Pôle emploi services, mars 2012

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