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Comment lire un texte ? 1. Se représenter la situation de communication: a] les circonstances de la communication De quand date l'édition originale (en cas de doute se référer au copyright ©) ? Qui est l'auteur ? Par quel canal de communication le texte vous est-il parvenu ? Par l'intermédiaire de qui ? Dans quel contexte spatio-temporel s'inscrit-il, au moment de sa création ? de sa lecture ? b] l'usage auquel le texte est destiné. S'agit-il d'un texte intégral, d'un extrait, d'un condensé, d'une traduction ? Pourquoi ce texte a-t-il été produit ? à quel public s'adresse- t-il ? Ce texte était-il destiné à la publication ? c] l'intention dominante Quel effet ce texte vise-t-il à réaliser : informer, divertir, persuader ? Notez que ces intentions sont rarement isolées. Ce qu'il faut se demander c'est, par exemple, si l'anecdote plaisante racontée par le conférencier est l'essentiel de son message (son intention dominante est alors de divertir) ou si elle n'est qu'un outil au service d'un objectif de persuasion. 2. Dégager l'organisation générale du texte. Pour mémoire : les différents types de phrases : énonciative, interrogative, impérative, exclamative. les formes de phrases : emphatique / non emphatique; active / passive; affirmative / négative. les structures de la phrase complexe : juxtaposition (parataxe), coordination, enchâssement (subordination). L'organisation du texte, c'est-à-dire la façon dont ses éléments (phrases "micro-organisation", paragraphes "macro-organisation") sont reliés entre eux est complexe. Les différentes relations sémantiques Voyons d'abord quels types de relations créent des phrases complexes, font un paragraphe ou unissent deux paragraphes successifs : Relations chronologiques Le rapport au temps est tantôt objectif, tantôt relatif à d'autres éléments du texte. Dans ce cas les relations de temps s'utilisent pour installer des séries d'idées, d'arguments. C'est une des manières les plus fréquentes de structurer les textes surtout informatifs et persuasifs (d'abord, ensuite, après...). Commencez toujours par identifier les indicateurs de séries X puis Y postériorité X en même temps que Y simultanéité X avant Y antériorité Relations logiques

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métheodes éfficaces pour bien lire et saisir des informations des textes

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Page 1: Comment Lire Un Texte

Comment lire un texte ?1. Se représenter la situation de communication:a] les circonstances de la communication

De quand date l'édition originale (en cas de doute se référer au copyright ©) ? Qui est l'auteur ? Par quel canal de communication le texte vous est-il parvenu ? Par

l'intermédiaire de qui ? Dans quel contexte spatio-temporel s'inscrit-il, au moment de sa création ? de sa

lecture ?b] l'usage auquel le texte est destiné.

S'agit-il d'un texte intégral, d'un extrait, d'un condensé, d'une traduction ? Pourquoi ce texte a-t-il été produit ? à quel public s'adresse-t-il ? Ce texte était-il destiné à la publication ?

c] l'intention dominanteQuel effet ce texte vise-t-il à réaliser : informer, divertir, persuader ? Notez que ces intentions sont rarement isolées. Ce qu'il faut se demander c'est, par exemple, si l'anecdote plaisante racontée par le conférencier est l'essentiel de son message (son intention dominante est alors de divertir) ou si elle n'est qu'un outil au service d'un objectif de persuasion.2. Dégager l'organisation générale du texte.Pour mémoire :

les différents types de phrases : énonciative, interrogative, impérative, exclamative. les formes de phrases : emphatique / non emphatique; active / passive; affirmative /

négative. les structures de la phrase complexe : juxtaposition (parataxe), coordination,

enchâssement (subordination).L'organisation du texte, c'est-à-dire la façon dont ses éléments (phrases "micro-organisation", paragraphes "macro-organisation") sont reliés entre eux est complexe.Les différentes relations sémantiquesVoyons d'abord quels types de relations créent des phrases complexes, font un paragraphe ou unissent deux paragraphes successifs :Relations chronologiquesLe rapport au temps est tantôt objectif, tantôt relatif à d'autres éléments du texte. Dans ce cas les relations de temps s'utilisent pour installer des séries d'idées, d'arguments. C'est une des manières les plus fréquentes de structurer les textes surtout informatifs et persuasifs (d'abord, ensuite, après...). Commencez toujours par identifier les indicateurs de séries

X puis Y postériorité

X en même temps que Y simultanéité

X avant Y antériorité

Relations logiques

X causé par Y cause

X provoquant Y conséquence

X concédé, mais Y concession

X restriction Y restriction

X et Y addition

Si X alors Y condition / hypothèse

X afin que Y but

X ou Y alternative

X = Y similitude

X ≠ Y différence

X >< Y antithèse

Relations d'énonciation

X citant Y citation

Page 2: Comment Lire Un Texte

X commentant Y commentaire

Relations d'adaptation ou de modalisation

X paraphrasé par Y reformulation

X exemple Y exemplification, illustration

X comparé à Y comparaison, analogie

X précisé par Y précision, explicitation

Ces relations assurent la cohésion, la cohérence du texte. 

Les différents procédés de mise en relation.Les relations sémantiques peuvent être établies par plusieurs procédés:1. La mise en pages   : titrage, découpage en parties, chapitres, actes, scènes, séquences, paragraphes hiérarchisent de manière plutôt visuelle les "paquets" d'informations.2. Les annonces et les reprises renforcent également la cohérence du texte.3. Les mots-outils : ce sont des mots qui servent exclusivement à marquer ces relations à l'intérieur du texte (d'abord, parce que, si, enfin...). 4. Les connecteurs sémantiques : Ce sont des mots à double fonction. D'une part ils remplissent une fonction interne à la phrase; d'autre part ils établissent une relation entre cette phrase et son cotexte.( ensemble du texte qui entoure un énoncé et dont dépend son sens, sa valeur).5. Les relations implicites : Il arrive aussi fréquemment que l'auteur d'un texte n'exprime pas explicitement ces relations. Dans ce cas, c'est le lecteur qui doit les établir.Voici un exemple extrait d'un manuel scolaire, les relations implicites y sont signalées (par nous) au moyen de crochets.

Des signes dans le cielL'homme du moyen âge se laisse volontiers fasciner. [exemple] Il regarde les étoiles, vit le retour des saisons, suit le défilé des années. Voilà pour lui l'ordre du monde. [explication] Un ordre instauré par Dieu. Si un accident en perturbe le cours, c'est un présage. [hypothèse] Une éclipse, le passage d'une comète, l'éruption d'un volcan, des pluies torrentielles ? [similitude] Autant de troubles dans le ciel.[conséquence] Comment ne pas y voir la main de Satan ? [alternative] à moins que Dieu ne veuille mettre en garde l'humanité pécheresse ?[Changement d'énonciateur] Le XIe et le début du XIIe siècle sont familiers de ces parallélismes et de ces raisonnements par l'image.[cause] Toute l'éducation y prépare.

R. Noël & O. Sudan, Du XIe au XVIe siècle, Racines du futur, T. II, Bruxelles, Didier Hatier, '91

 Plan de développement : la progression thématique.De phrase en phrase, la progression du texte, surtout informatif ou persuasif, se fait par addition d'un rhème (ou prédicat) à un thème (ou propos). Le thème est, en principe, un élément connu du destinataire ou déjà évoqué dans le texte (intervalle-texte), le rhème apporte, lui, une information nouvelle. 1. Progression à thème linéaire

 Chaque thème est issu du rhème de la phrase précédente. Souvent il s'agit d'une partie seulement de ce rhème. L'entrée en première candidature est obligatoirement soumise à la réussite d'un examen d'admission. L'examen d'admission aux études de candidat ingénieur civil fait partie des Lois sur la collation des grades académiques et le programme des examens universitaires. Le programme est le même dans toutes les facultés de Sciences Appliquées belges.(UniversCités)2. Progression à thème constant.

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Le même thème, éventuellement repris par des substituts divers, est enrichi de plusieurs rhèmes. A la fois compositeur et pianiste, Jean-Luc Fauchamps est fasciné par toutes les formes de la production musicale de notre temps. Il a pris part à des activités aussi diverses que la composition de musiques de scènes, la chanson française, le rock, l'improvisation collective et la musique contemporaine. Lors de cette soirée de fête, il invitera ses amis [...] (Le Vif L'Express) 3. Progression à thème éclatéChaque sous-thème est un élément constitutif du thème principal ("hyperthème") qui peut ne pas apparaître explicitement. *

Les Simpsons sont une famille de crétins moyens, comme il en existe des milliers aux États-Unis et dans beaucoup de pays. Homer, le père, travaille dans une usine nucléaire, Marge, (sa femme), passe son temps à hurler et à protéger ses enfants jusqu'au délire. Parlons-en de ces enfants ! Lisa joue du sax en tirant une tête de plusieurs pieds de longs (elle a le blues) tandis que Bart, affreux jojo, tyrannise parents et amis tout en se prenant pour le nombril du monde. [...](Le Nouvel Observateur)

 4. Progression combinée.Dès que le texte atteint une certaine longueur, il présente le plus souvent une combinaison des trois types de progression.

 3) Relever les aspects particuliers de l'énonciation.On distingue deux modes d'énonciation :

l'énonciation   historique  exclut toute forme linguistique autobiographique : les événements sont posés sans que le locuteur ne se manifeste comme tel Ex : Le professeur a annoncé qu'à partir du 25 avril, les élèves de 4e année assisteraient aux cours dans le local n° 32. (Le sens de la phrase apparaît indépendamment de toute référence au contexte.)

l'énonciation   discursive  implique que le locuteur s'énonce comme locuteur et organise ce qu'il dit dans la catégorie de la personne Ex : A partir de demain, je vous annonce que vous assisteriez aux cours dans le local d'à côté . (Le contexte : qui, quoi, où, quand ? est indispensable pour interpréter la phrase.)

Le niveau d'énonciation définit la prise en charge plus ou moins forte de la réalité de son affirmation. V. modalisation et niveau de langue 4) Interpréter les unités lexicales, morphologiques et syntaxiques.Examiner le mot-même (morphologie : affixes, racine), connaissances personnelles sur ce mot et son cotexte* (atmosphère générale, phrase ou expression).Pour donner du sens aux mots, plusieurs stratégies sont possibles :

faire appel aux connaissances antérieures sur ce mot; observer sa structure morphologique (préfixe, racine, suffixe) et faire des analogies

avec des mots connus contenant les mêmes éléments; décoder les traits sémantiques de ce mot; observer le sens du cotexte et la structure syntaxique de la phrase ou de l'expression

dans laquelle s'insère le mot; repérer d'éventuels synonymes mentionnés dans la suite du texte: à défaut : utiliser le dictionnaire .

 5) Associer la dimension non verbale pour construire du sens; relier les informations visuelles à celles que donne le texte.Le texte oral s'accompagne de gestes et d'attitudes quelquefois plus parlantes que les paroles elles-mêmes. L'écrit, lui, s'enrichit souvent d'images (schémas, photographies, graphiques,

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dessins) Reportez-vous, si nécessaire, aux pages consacrées à la lecture des images et reliez les informations visuelles à celles que donne le texte pour construire du sens. 6) Identifier le système des valeurs.Il s'agit ici de chercher sur quels choix idéologiques repose le texte. Le regard qu'il propose (impose) sur le réel, les éléments qu'il propose à la réflexion ou passe sous silence, les jugements qu'il émet sur des thèmes, des actions... Décoder les valeurs proposées par le texte est indispensable pour servir de base à un commentaire ultérieur. Sans passer par une analyse idéologique approfondie, vous pouvez déjà observer les aspects connotatifs. 7) Relier les informations à celles dont on dispose dans sa mémoire de manière à élaborer des significations.La lecture ne se réduit pas à un simple déchiffrement des sons et des lettres. Elle demande une appropriation. Cela signifie entre autres (GIASSON, 1990):

reconnaître l'idée principale (à distinguer du sujet du texte); multiplier les hypothèses, les interprétations et les vérifier; élargir le sens; pratiquer des inférences; réagir affectivement; réagir rationnellement en distinguant les faits et les opinions; en évaluant les sources; en distinguant les aspects dénotatifs et connotatifs.