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Societe de l'Histoire de France
Communication de M. Augustin Thierry relative au Mémoire précédentAuthor(s): J. D.Source: Bulletin de la Société de l'histoire de France, T. 2, No. 1 (1835), pp. 293-294Published by: Editions de Boccard on behalf of Societe de l'Histoire de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/23396233 .
Accessed: 15/05/2014 00:45
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NOTICES HISTORIQUES. 2C)3
Communication de M. Augustin Thierry relative au Mémoire
précédent.
Conformément au désir de l'auteur, nous avions adressé une épreuve de ce mémoire à M. Augustin Thierry, qui, depuis troplong-temps souf frant et absent de Paris, n'en avoit pu entendre la lecture à l'Acadé mie des Inscriptions. M. Thierry, sensible au procédé de M. Guérard, nous a répondu qu'il regrettoit que celui-ci n'eût pas jeté les yeux sur la quatrième édition de ses Lettres sur l'Histoire de France, pu bliée au commencement de τ854- «Il y auroit, nous dit-il, trouvé un « paragraphe qui manque aux précédentes, et qui, en complétant mon « idée du démembrement de l'empire de Charlemagne, prévient la plu ie part de ses objections et fait tomber d'avance le raisonnement qu'il « établit sur les conséquences logiques de mon principe. J'ai ajouté ce « passage dans la crainte qu'on ne se méprît, comme il s'est mépris « lui-même, sur le sens et la portée de mes paroles. Yoici ce para « graphe : ( tie lettre, p. 206)
« Si le principe le plus actif de cette révolution fut la répugnance « mutuelle des races d'hommes associées, mais non fondues ensemble « par la conquête, son résultat ne pouvoit être une division absolue κ d'après la descendance ou l'idiome, une sorte de triage à part de tou « tes les familles humaines que le flot des invasions avoit jetées çà et là « au milieu des familles étrangères ; tout devoit se dénouer et se dé « noua en effet d'une manière plus large et moins complexe. La race « dominante, quant au nombre dans chaque grande portion de terri « toire, forma comme un centre de gravitation dont les différentes κ minorités n'eurent pas le pouvoir de se détacher. Ainsi le système « des lois personnelles, loin d'être rétabli dans son ancienne force, « reçut au contraire le premier coup par la fondation de nouveaux « états, où la nationalité ressortait, non d'une complète unité d'origine « mais de l'unité territoriale et des convenances géographiques. »
M. Thierry se défend, en outre, d'avoir vu dans le procès de saint Pretextat l'espèce de lutte nationale, dont parle M. Guérard, entre les évêques de race franke et ceux de race gauloise ; il n'a rien dit qui eût trait à cela, il a simplement cité en forme de catalogue quelques noms d'évêques franks et quelques noms
d'évêrjues gaulois présents au quatrième concile de Paris. Il est possible d'etre induit en erreur
par la physionomie des noms; mais.l'exception ne détruit point la
règle, et les noms indiquent généralement l'origine. Lorsque la réponse de M. Thierry nous est parvenue, M. Guérard
étant à son tour absent de Paris pour plusieurs semaines, nous nous sommes empressé de la lui adresser, et il nous a répondu qu'il re connoissoit en effet toute l'importance de ce passage, qui modifie ou
explique d'une manière toute particulière l'opinion de M. Thierry sur la question des races, et qu'il regrettoit de n'en avoir point eu plus tôt connoissance. Toutefois il est loin de penser que par là ses objections soient détruites ou tombent à faux, particulièrement celles qu'il appuie sur les textes si formels de Florus et d'Agobard; mais n'ayant point en ce moment sous les yeux la dernière édition des Lettres sur l'Histoire de France, il ne peut encore apprécier toute la portée du passage cité,
qui lui semble même devoir donner lieu à de nouvelles objections. Discutée par des savants aussi consciencieux et d'uue érudition
II. 20
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2g4 NOTICES HISTORIQUES.
aussi solide et aussi judicieuse, la question importante delà lutte et de l'influence des races ne peut qu'être mieux éclaircie, quels que soient les résultats de convictions différentes. Tous les amis de notre his toire doivent désirer que la santé de M. Augustin Thierry lui per mette de rentrer dans une voie de la critique historique, sur laquelle ses travaux et ses opinions ont répandu un jour si nouveau, en atta chant un si grand éclat à son nom et à sa manière d'envisager les
temps les plus obscurs de notre histoire. En même temps les études toutes spéciales de M. Guérard sur l'histoire des deux premières races
garantissent une base solide a ses opinions et a ses objections. (J. D.)
Notice sur les Cartulaires de saint Hugues, évêque de Grenoble, aux xie et xn° siècles.
Parmi les plus anciens et les plus curieux monuments
sur lesquels s'appuient les annales de la province de Dau
phiné, il faut citer en première ligne les Cartulaires que saint Hugues, évêque de Grenoble, fit dresser vers la fin
du xie siècle ou au commencement du xne. Ces Cartulaires
occupent un rang si élevé dans le domaine historique du
Dauphiné par la lumière qu'ils répandent sur les périodes les plus obscures de la chronologie du pays, les annalistes
dauphinois ont puisé dans leurs chartes de si abondantes
ressources, leur destinée bibliographique a été si aventu
reuse, si l'on peut dire ainsi, qu'outre ce sentiment de
curiosité instinctive, qui nous fait accueillir avec avidité
les monuments légués par les âges reculés, il y aura utilité
encore à constater l'importance et l'authenticité de leur
existence.
Le premier Cartulaire de saint Hugues est celui que ce
prélat fit rédiger à l'occasion d'un différend quis'étoit élevé entre lui et Guy, archevêque de Vienne, touchant la pro
priété du comté de Salmorenc ( Pagus Salmoracensis). Salmorenc étoit un bourg situé auprès de la petite ville de
Voiron, lieu presque inconnu aujourd'hui, mais dont
l'importance étoit grande dans le xi" siècle, puisque sa cir
conscription territoriale embrassoit vingt-deux châteaux,
saint Hugues, pour établir ses droits de propriété sur ce
comté, recueillit tous les actes anciens qui pouvoient être
favorables à sa cause, en fit dresser un Cartulaire; tandis
que son antagoniste reponssoit ses prétentions par l'excep tion de possession, et surtout par un moyen, sinon plus
légal, du moins plus décisif, la voie des armes. Ce démêlé, qui avoit fait éciore des divisions et la guerre civile dans la
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