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COMMUNIQUÉ : PARUTION DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION « SCRIVERE DISEGNANDO » Une exposition d’Andrea Bellini, directeur du Centre d'art contemporain Genève, et Sarah Lombardi, directrice de la Collection de l'Art Brut, Lausanne. Du 29 janvier au 23 août 2020 au Centre d'Art Contemporain de Genève (CAC) Catalogue de l’exposition édité par Andrea Bellini et Sarah Lombardi Skira editore, Milan-Paris-Geneva Hard cover, 21 × 29 cm, 312 pages Chf 75.- L’exposition Scrivere Disegnando et le catalogue Écrire en dessinant explorent l’écriture et son ombre en s’appuyant sur le travail d’une centaine d’artistes contemporains et d’auteurs d’Art Brut. Une terra incognita où la simple arabesque, l’automatisme, le signe répété et le gribouillage font « sens » dans une dimension extralinguistique, mais également existentielle, esthétique, conceptuelle, devenant de la sorte directement axiomes de l’indicible, de l’insondable de l’âme comme du langage. Ce catalogue de plus de 300 pages richement illustrées publié par Skira en éditions française et anglaise, rassemble des essais spécialement commandés à des curateurs, critiques, artistes, philosophes et universitaires autour des questions d’écriture asémique afin de guider le lecteur à travers ces formes plurielles. Outre les textes d’Andrea Bellini et Sarah Lombardi, cet ouvrage comprend également des contributions de Derek Beaulieu, Federico Campagna, Vincent Capt, François Chastanet, Andrea Cortellessa, Morad Montazami, Joana Neves, Marta Spagnolello, Michel Thévoz et Marina Yaguello. Les notices biographiques des artistes complètent cette publication.

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Page 1: COMMUNIQUÉ PARUTION DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION

COMMUNIQUÉ :

PARUTION DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION « SCRIVERE DISEGNANDO »

Une exposition d’Andrea Bellini, directeur du Centre d'art contemporain Genève, et Sarah Lombardi, directrice de la Collection de l'Art Brut, Lausanne. Du 29 janvier au 23 août 2020 au Centre d'Art Contemporain de Genève (CAC)

Catalogue de l’exposition édité par Andrea Bellini et Sarah Lombardi Skira editore, Milan-Paris-Geneva

Hard cover, 21 × 29 cm, 312 pages

Chf 75.-

L’exposition Scrivere Disegnando et le catalogue Écrire en dessinant explorent l’écriture et son ombre en s’appuyant sur le travail d’une centaine d’artistes contemporains et d’auteurs d’Art Brut. Une terra incognita où la simple arabesque, l’automatisme, le signe répété et le gribouillage font « sens » dans une dimension extralinguistique, mais également existentielle, esthétique, conceptuelle, devenant de la sorte directement axiomes de l’indicible, de l’insondable de l’âme comme du langage. Ce catalogue de plus de 300 pages richement illustrées publié par Skira en éditions française et anglaise, rassemble des essais spécialement commandés à des curateurs, critiques, artistes, philosophes et universitaires autour des questions d’écriture asémique afin de guider le lecteur à travers ces formes plurielles. Outre les textes d’Andrea Bellini et Sarah Lombardi, cet ouvrage comprend également des contributions de Derek Beaulieu, Federico Campagna, Vincent Capt, François Chastanet, Andrea Cortellessa, Morad Montazami, Joana Neves, Marta Spagnolello, Michel Thévoz et Marina Yaguello. Les notices biographiques des artistes complètent cette publication.

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EXTRAITS DE TEXTES DU CATALOGUE Scrivere Disegnando - Quand la langue cherche son autre, par Andrea Bellini […] Les signes et notations qui occupent les espaces du Centre d’Art Contemporain Genève investissent un champ situé bien au-delà de la question du « signifié », sans pour autant qu’ils soient étrangers à la dimension du « sens ». Ces signes font « sens » dans une dimension extralinguistique, mais également existentielle, esthétique, conceptuelle, devenant de la sorte directement axiomes de l’indicible, de l’insondable de l’âme comme du langage. Les auteurs de cette totalité de signes démolissent les fausses certitudes de la communication, l’illusion même de communiquer. Leurs signes sont à la fois graphiques, alphabétiques, incandescents et fébriles ; ils fondent eux-mêmes leurs propres possibilités d’existence, leur propre ontologie : ils existent comme des mondes autonomes et schismatiques par rapport à la planète solide de la communication et des alphabets communément partagés. Notre recherche recense, sans prétention d’exhaustivité, un vaste panorama d’expériences appartenant à cet univers. Diverses figures historiquement associées à l’Art Brut y trouvent leur place, ainsi qu’à leurs côtés – sans classement hiérarchique, plusieurs représentants des néo avant-gardes historiques. Ainsi, certaines personnalités actives vers la fin du XIXe siècle, comme Hélène Smith, côtoient de jeunes artistes, préoccupés par l’exploration de la question du signe, de l’écriture asémique, de la glossolalie, non seulement à travers des travaux sur papier, mais également par le truchement de l’image en mouvement, des algorithmes et des écrans d’ordinateur. Les pratiques d’écriture prises en compte ne connaissent aucune frontière géographique, culturelle, linguistique ou religieuse, dans la mesure où elles sont l’expression d’un comportement humain originel et partagé sous toutes les latitudes et à toutes les époques. L’exposition met en perspective certaines individualités actives en Europe et des expériences provenant d’autres continents comme l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud et du Nord. […] Expressions du refoulé culturel dans les productions féminines d’Art Brut, par Sarah Lombardi […] C’est à cette fonction originelle de communication par l’image, à ce moment où le dessin devient écriture et inversement, que nous invitent les artistes rassemblés dans cette exposition. En ce sens, toutes les œuvres réunies ici en reviennent au stade où écriture et dessin n’étaient pas encore dissociés. Cependant, les chemins empruntés par les artistes pour réunir à nouveau ces deux modes d’expression divergent. […] […] Autre constat : les autrices d’Art Brut s’adonnent souvent à la pratique spirite à la suite d’un drame, comme la séparation d’avec un être cher ou son décès. Leurs créations peuvent alors être une façon pour elles de matérialiser le lien qui continue à les unir à ces êtres aimés. Dans le cas d’Emma Hauck (1878–1920), c’est aussi la séparation avec son mari qui constitue le point de départ de sa création, et c’est son désir inassouvi de le retrouver qui la nourrit. Mais la privation de l’être aimé est due à son internement en 1909 à la clinique de Heidelberg, puis à l’asile de Wiesloch, pour cause, selon son dossier, de démence précoce et incurable. Parmi les lettres qu’elle y a écrites dès l’année de son hospitalisation, douze d’entre elles ont été conservées et font aujourd’hui partie de la collection Prinzhorn. Cependant, on peut supposer qu’elle en a rédigées beaucoup d’autres ; le dossier médical révèle qu’elle écrivait continuellement, parfois durant des heures entières. Par ailleurs, il est aussi mentionné qu’elle refusait de parler. Aussi, ses écrits, si denses qu’ils sont en partie illisibles, constituent son unique mode de communication. Les messages tracés à la mine de plomb sont adressés à son mari, Michael, à qui elle demande de venir la chercher. Cependant, les lettres ne lui seront jamais envoyées. Ce qui frappe surtout, notamment dans la lettre datée du 22 août 1909, c’est que le cœur du message semble volontairement illisible, comme s’il constituait un secret qu’elle souhaitait préserver – à l’inverse du nom et de l’adresse du destinataire, en l’occurrence son mari, tracé d’une écriture soignée. En observant attentivement le contenu, on peut cependant y déchiffrer le mot « Komm» [viens] qu’elle répète inlassablement, si bien que l’écriture finit par constituer une structure abstraite et dense, une matière purement plastique, comme chez Jeanne Tripier, et où l’on semble percevoir le « bruissement de la langue », pour reprendre les termes de Roland Barthes. […]

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Vue de l’exposition Scrivere Disegnando, avec une installation de Gianfranco Baruchello.

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Vue de l’exposition Scrivere Disegnando, avec des œuvres de Michael Dean, Chiara Fumai et Adolf Wölfli (de gauche à droite).

Vue de l’exposition Scrivere Disegnando, avec des œuvres de Michael Dean et Barbara Suckfüll (de gauche à droite).