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708 Collège national des gynécologues et obstétriciens franc ¸ais (CNGOF) aménorrhées rejoignait les résultats retrouvés dans la littérature alors qu’elle était plus faible concernant le SPM. L’activité physique semble protectrice vis-à-vis des symptômes prémenstruels. Concer- nant les dysménorrhées, les études de forte puissance ne retrouvent pas de lien entre l’activité physique et la diminution des dysménor- rhées. Le syndrome prémenstruel qui peut être le premier témoin d’une insuffisance lutéale et les dysménorrhées sont responsables d’une gêne à l’entraînement et de baisse de performance. L’aménorrhée de la sportive est d’origine hypothalamo- hypophysaire fonctionnelle. Elle s’inscrit au sein de la triade de l’athlète incluant le déficit énergétique avec son risque de troubles du comportement alimentaire et une déminéralisation osseuse conduisant à l’ostéoporose, voire à la fracture de fatigue. L’équilibre énergétique est un élément clé impliquant la compen- sation des dépenses par des apports alimentaires adaptés pour permettre un bon fonctionnement des axes hormonaux à la fois gonadotrope, thyréotrope, corticotrope et somatotrope. En effet, en cas de déficit énergétique, la pulsatilité de la LH est altérée, ce qui entraîne en premier une insuffisance lutéale symptomatique ou non puis spanioménorrhée et aménorrhée. Cette réponse graduée est médiée par la leptine, hormone de la cellule adipeuse, indicateur des réserves énergétiques de l’organisme. Le maintien des performances implique également une phase de récupération adaptée dans le but de reproduire la qualité de l’exercice, mais au cours de cette phase, l’activité hormonale est altérée en cas de déséquilibre de la balance énergétique puisque la priorité sera d’assurer les besoins de base. Sur le plan osseux, un déficit énergétique chronique avec amé- norrhée ou spanioménorrhée entraîne une augmentation des marqueurs de résorption osseuse en dec ¸à d’un seuil d’apport énergétique et une quiescence des marqueurs de formation osseuse. Ainsi apparaîtra une ostéopénie puis une ostéoporose et à l’extrême une fracture de fatigue conduisant l’athlète à la contre-performance. Dans notre population, une sportive était actuellement en aménorrhée secondaire par déficit énergétique chronique induit par une grande difficulté à rester dans sa caté- gorie de poids avec une restriction quantitative et qualitative des apports alimentaires au bilan nutritionnel. Elle présentait une dimi- nution de ses performances lors du maintien de sa catégorie de poids. Chez ces sportives en aménorrhée, les études ont retrouvées des modifications du profil lipidique dans le sens athérogène sur ce terrain hypo-œstrogénique bien que le sport soit considéré comme cardio-protecteur. Conclusion.— Chez la sportive de haut niveau, les enjeux d’une prise en charge des troubles du cycle sont doubles avec nécessité de bonne santé de la femme et de performance de la sportive. La restauration d’un équilibre énergétique et des cycles menstruels est une priorité du fait des effets délétères sur le métabolisme en particulier osseux, d’autant plus qu’il s’agit d’une population jeune. http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.08.006 6 Complications de la myomectomie par cœlioscopie : à propos de 51 cas au CHU de Bordeaux C. Ganille , C. Hocke , J. Horovitz , D. Dallay , J.-L. Brun Pôle d’obstétrique-reproduction-gynécologie, centre « Aliénor-d’Aquitaine », hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction.— La myomectomie par cœlioscopie est un traitement conservateur qui s’est largement développé ces dernières années en alternative à la laparotomie. Nous avons voulu évaluer la survenue de complications au CHU de Bordeaux. Patients et méthodes.— Nous avons réalisé une étude rétrospective entre 2009 et 2010, incluant toutes les myomectomies par cœlio- scopie traditionnelle exclusive. Les myomectomies par voie haute ou basse assistées par cœlioscopie ou par robot ont été exclues. Les complications peropératoires comprennent les lésions de l’appareil urinaire, digestif et vasculaire, la laparo-conversion et la perfora- tion utérine. Les complications postopératoires majeures désignent la reprise chirurgicale et la transfusion de produits sanguins, et les complications mineures la fièvre et l’hématome de paroi. Résultats.— Sur 51 patientes inclues, 82 myomes ont été retirés par huit opérateurs avec une taille moyenne de 48 mm (min 6, max 100). Concernant les complications peropératoires, nous avons eu une perforation utérine lors de la canulation (2 %). Il y a eu trois effractions de la cavité utérine (5,9 %). Deux patientes (3,9 %) ont eu des complications postopératoires majeures, à type de reprise chirurgicale et de transfusion de produits sanguins dont une seule directement imputable à la chirurgie. Trois patientes ont présenté une fièvre postopératoire (5,9 %) et une un hématome de paroi (2 %). Sur sept grossesses obtenues, nous n’avons pas eu de rupture uté- rine. Aucun myome parasitique n’a été recensé à ce jour. Conclusion.— Les complications de la myomectomie par cœlioscopie sont peu fréquentes mais doivent être bien connues pour mieux les prévenir. Il convient de poser correctement l’indication et de maîtriser la technique chirurgicale. http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.08.007

Complications de la myomectomie par cœlioscopie : à propos de 51 cas au CHU de Bordeaux

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708 Collège national des gynécologues et obstétriciens francais (CNGOF)

aménorrhées rejoignait les résultats retrouvés dans la littératurealors qu’elle était plus faible concernant le SPM. L’activité physiquesemble protectrice vis-à-vis des symptômes prémenstruels. Concer-nant les dysménorrhées, les études de forte puissance ne retrouventpas de lien entre l’activité physique et la diminution des dysménor-rhées. Le syndrome prémenstruel qui peut être le premier témoind’une insuffisance lutéale et les dysménorrhées sont responsablesd’une gêne à l’entraînement et de baisse de performance.L’aménorrhée de la sportive est d’origine hypothalamo-hypophysaire fonctionnelle. Elle s’inscrit au sein de la triadede l’athlète incluant le déficit énergétique avec son risque detroubles du comportement alimentaire et une déminéralisationosseuse conduisant à l’ostéoporose, voire à la fracture de fatigue.L’équilibre énergétique est un élément clé impliquant la compen-sation des dépenses par des apports alimentaires adaptés pourpermettre un bon fonctionnement des axes hormonaux à la foisgonadotrope, thyréotrope, corticotrope et somatotrope. En effet,en cas de déficit énergétique, la pulsatilité de la LH est altérée,ce qui entraîne en premier une insuffisance lutéale symptomatiqueou non puis spanioménorrhée et aménorrhée. Cette réponsegraduée est médiée par la leptine, hormone de la cellule adipeuse,indicateur des réserves énergétiques de l’organisme. Le maintiendes performances implique également une phase de récupérationadaptée dans le but de reproduire la qualité de l’exercice, maisau cours de cette phase, l’activité hormonale est altérée en casde déséquilibre de la balance énergétique puisque la priorité serad’assurer les besoins de base.Sur le plan osseux, un déficit énergétique chronique avec amé-norrhée ou spanioménorrhée entraîne une augmentation desmarqueurs de résorption osseuse en decà d’un seuil d’apporténergétique et une quiescence des marqueurs de formationosseuse. Ainsi apparaîtra une ostéopénie puis une ostéoporoseet à l’extrême une fracture de fatigue conduisant l’athlète àla contre-performance. Dans notre population, une sportive étaitactuellement en aménorrhée secondaire par déficit énergétiquechronique induit par une grande difficulté à rester dans sa caté-gorie de poids avec une restriction quantitative et qualitative desapports alimentaires au bilan nutritionnel. Elle présentait une dimi-nution de ses performances lors du maintien de sa catégorie depoids. Chez ces sportives en aménorrhée, les études ont retrouvéesdes modifications du profil lipidique dans le sens athérogène sur ceterrain hypo-œstrogénique bien que le sport soit considéré commecardio-protecteur.Conclusion.— Chez la sportive de haut niveau, les enjeux d’uneprise en charge des troubles du cycle sont doubles avec nécessitéde bonne santé de la femme et de performance de la sportive. La

restauration d’un équilibre énergétique et des cycles menstruelsest une priorité du fait des effets délétères sur le métabolisme enparticulier osseux, d’autant plus qu’il s’agit d’une population jeune.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.08.006

6Complications de la myomectomie parcœlioscopie : à propos de 51 cas auCHU de BordeauxC. Ganille , C. Hocke , J. Horovitz , D. Dallay ,J.-L. BrunPôle d’obstétrique-reproduction-gynécologie, centre« Aliénor-d’Aquitaine », hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux,Bordeaux, France

Introduction.— La myomectomie par cœlioscopie est un traitementconservateur qui s’est largement développé ces dernières années enalternative à la laparotomie. Nous avons voulu évaluer la survenuede complications au CHU de Bordeaux.Patients et méthodes.— Nous avons réalisé une étude rétrospectiveentre 2009 et 2010, incluant toutes les myomectomies par cœlio-scopie traditionnelle exclusive. Les myomectomies par voie hauteou basse assistées par cœlioscopie ou par robot ont été exclues. Lescomplications peropératoires comprennent les lésions de l’appareilurinaire, digestif et vasculaire, la laparo-conversion et la perfora-tion utérine. Les complications postopératoires majeures désignentla reprise chirurgicale et la transfusion de produits sanguins, et lescomplications mineures la fièvre et l’hématome de paroi.Résultats.— Sur 51 patientes inclues, 82 myomes ont été retirés parhuit opérateurs avec une taille moyenne de 48 mm (min 6, max100). Concernant les complications peropératoires, nous avons euune perforation utérine lors de la canulation (2 %). Il y a eu troiseffractions de la cavité utérine (5,9 %). Deux patientes (3,9 %) onteu des complications postopératoires majeures, à type de reprisechirurgicale et de transfusion de produits sanguins dont une seuledirectement imputable à la chirurgie. Trois patientes ont présentéune fièvre postopératoire (5,9 %) et une un hématome de paroi (2 %).Sur sept grossesses obtenues, nous n’avons pas eu de rupture uté-rine. Aucun myome parasitique n’a été recensé à ce jour.Conclusion.— Les complications de la myomectomie par cœlioscopiesont peu fréquentes mais doivent être bien connues pour mieuxles prévenir. Il convient de poser correctement l’indication et demaîtriser la technique chirurgicale.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.08.007