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This article was downloaded by: [Universidad Autonoma de Barcelona] On: 27 October 2014, At: 02:05 Publisher: Routledge Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK Journal of Small Business & Entrepreneurship Publication details, including instructions for authors and subscription information: http://www.tandfonline.com/loi/rsbe20 Comprendre le contexte entrepreneurial dans les pays émergents d’Asie : Une étude comparative Léo-Paul Dana a b , Annabelle Jaouen c & Frank Lasch c a University of Canterbury , Christchurch , New Zealand b GSCM-Montpellier Business School , France c GSCM-Montpellier Business School , Montpellier Cedex 4 , France Published online: 19 Dec 2012. To cite this article: Léo-Paul Dana , Annabelle Jaouen & Frank Lasch (2009) Comprendre le contexte entrepreneurial dans les pays émergents d’Asie : Une étude comparative, Journal of Small Business & Entrepreneurship, 22:4, 483-495, DOI: 10.1080/08276331.2009.10593467 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/08276331.2009.10593467 PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the “Content”) contained in the publications on our platform. However, Taylor & Francis, our agents, and our licensors make no representations or warranties whatsoever as to the accuracy, completeness, or suitability for any purpose of the Content. Any opinions and views expressed in this publication are the opinions and views of the authors, and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Content should not be relied upon and should be independently verified with primary sources of information. Taylor and Francis shall not be liable for any losses, actions, claims, proceedings, demands, costs, expenses, damages, and other liabilities whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to or arising out of the use of the Content. This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. Terms

Comprendre le contexte entrepreneurial dans les pays émergents d’Asie : Une étude comparative

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This article was downloaded by: [Universidad Autonoma de Barcelona]On: 27 October 2014, At: 02:05Publisher: RoutledgeInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registeredoffice: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

Journal of Small Business &EntrepreneurshipPublication details, including instructions for authors andsubscription information:http://www.tandfonline.com/loi/rsbe20

Comprendre le contexteentrepreneurial dans les paysémergents d’Asie : Une étudecomparativeLéo-Paul Dana a b , Annabelle Jaouen c & Frank Lasch ca University of Canterbury , Christchurch , New Zealandb GSCM-Montpellier Business School , Francec GSCM-Montpellier Business School , Montpellier Cedex 4 ,FrancePublished online: 19 Dec 2012.

To cite this article: Léo-Paul Dana , Annabelle Jaouen & Frank Lasch (2009) Comprendre lecontexte entrepreneurial dans les pays émergents d’Asie : Une étude comparative, Journal ofSmall Business & Entrepreneurship, 22:4, 483-495, DOI: 10.1080/08276331.2009.10593467

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/08276331.2009.10593467

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This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Anysubstantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing,systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. Terms

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Journal of Small Business and Entrepreneurship 22, no. 4 (2009): pp. 483–496 483

Comprendre le contexte entrepreneurial dans les

pays émergents d’Asie : Une étude comparative

Léo-Paul Dana, University of Canterbury, Christchurch, New Zealand

et GSCM-Montpellier Business School, France

Annabelle Jaouen, GSCM-Montpellier Business School, Montpellier

Cedex 4, France

Frank Lasch, GSCM-Montpellier Business School, Montpellier Cedex

4, France

RÉSUMÉ. Ces dernières années ont été marquées par une très forte croissance de l’esprit entrepreneurial enAsie, les économies autrefois planifiées et régulées par les pouvoirs publics laissant peu à peu la place à uneéconomie de marché favorable à l’esprit d’entreprise. La nature de l’entrepreneuriat aujourd’hui diffère toute-fois assez fortement entre les 12 marchés émergents de notre échantillon : ces divergences s’expliquent notam-ment par un mixage complexe de valeurs culturelles et religieuses, d’expérience coloniale et de politiquegouvernementale liée à la transition de l’économie et à la proportion de l’entrepreneuriat. Ainsi, analyser lephénomène d’entrepreneuriat dans le contexte des pays d’Asie émergents implique de s’éloigner du notremodèle occidental pour reconnaitre qu’il n’y a ni Une culture asiatique, ni Un modèle d’entrepreneuriat en Asie.Comme le montrent les résultats de cette recherche, chaque pays a sa propre approche de la transition etdifférents contextes économiques coexistent, dans lesquels l’entrepreneuriat prend place de façon différente (lecontexte du bazar, les secteurs contrôlés par l’État, les secteurs ouverts aux investissements privés, l’économieparallèle).

ABSTRACT. In recent years there has been an unleashing of entrepreneurial spirit in Asia; free markets havereplaced planned and command economies. The nature of entrepreneurship today differs widely across the 12emerging markets of our sample as a result of a complex mix of cultural values, colonial experience, and gov-ernment policy related to transition and the promotion of entrepreneurship. We must move beyond a universalmodel or a Western model and recognize that there is no one Asian culture or one Asian model. Each countryhas its own approach to transition and different economic sectors co-exist where entrepreneurship takes place ina different context (bazaar, state-controlled planned sector, firm-type sector, parallel economy).

Introduction

L’Asie subit actuellement une puissante transformation. Alors que les économiesoccidentales luttent pour rester compétitives, plusieurs pays d’Asie du Sud-est présententdes taux de croissance annuels à deux chiffres. Les dernières années témoignent d’une trèsforte croissance de l’esprit d’entreprise : les marchés libres remplacent peu à peu leséconomies planifiées alors que les structures politiques tendent à se démocratiser. Alors quele lien entre l’entrepreneuriat et la croissance économique est clairement établi dans lespays industrialisés, il n’en va pas de même pour les pays émergents ou en transition. Bienque certains chercheurs, mais aussi acteurs économiques et politiques considèrent cetterégion comme une seule unité, l’Asie est fortement hétérogène et marquée par de fortes dif-férences entre – et à l’intérieur même – des pays (Acs et Audretsch, 1993 ; Bruton,Ahlstrom et Obloj, 2008). Comme le soulignent Lasserre et Schütte (1995 : 15), « l’Ouestne peut espérer être compétitif face à l’Asie tant que les Asiatiques connaitront mieux

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l’Ouest que ce que l’Ouest connait l’Asie ». L’objet de cette recherche est de « décoder »cette partie complexe du monde en analysant l’activité entrepreneuriale dans un échantil-lon de 12 pays émergents d’Asie : Birmanie, Cambodge, Corée du Sud, Inde, Indonésie,Laos, Malaisie, Népal, Philippines, Taïwan, Thaïlande, et Vietnam.

L’entrepreneuriat est un phénomène global, mais nous pouvons apprendre beaucoupsur la nature de l’activité entrepreneuriale si l’on s’intéresse aux caractéristiques uniquesde chaque région du monde, et plus précisément, de chaque nation composant ces régions.Comme il sera démontré, les modes d’entrepreneuriat diffèrent fortement selon les paysde notre échantillon : les valeurs culturelles et religieuses, les politiques gouverne-mentales, le passé colonial de ces pays affectent les comportements entrepreneuriaux.Pour comprendre la croissance de l’esprit d’entreprise dans ces pays, il est indispensablede considérer cet ensemble de facteurs culturels, historiques, sociaux, politiques,économiques et religieux.

Les résultats de cette recherche fondée sur des études documentaires et statistiques,des entretiens avec les institutions locales et des observations directes, montrent qu’il n’ya pas un modèle d’entrepreneuriat asiatique, mais un ajustement à différents degrés detrois dimensions : une économie dite du « bazar », une économie planifiée et contrôléepar l’État, et une économie parallèle.

Fondements conceptuels

Le contexte institutionnel des pays émergentsLes économies émergentes sont caractérisées par une orientation marché de plus en plusprégnante et une économie en expansion. Dans ce contexte, l’entrepreneuriat joue un rôleclé dans le développement économique (Bruton, Ahlstrom et Obloj, 2008; Ahlstrom &Bruton, 2008). Ces derniers soulignent toutefois que bien que les populations d’Asie(notamment chinoises) sont bien connues pour leur excellence en matière d’entre-preneuriat, les recherches pour comprendre leurs méthodes entrepreneuriales et organi-sationnelles demeurent récentes (Chen, 2001 ; Ahlstrom et Bruton, 2006). Ainsi Bruton,Ahlstrom et Obloj soulignent-ils dans un récent numéro spécial consacré à ce sujet(2008) que la connaissance de la communauté scientifique sur ce contexte reste encore àdévelopper.

D’une façon générale, les économies émergentes se caractérisent par un niveau derevenu relativement faible et une croissance rapide, ceux-ci étant le fruit prioritairementde la libéralisation économique (Hoskisson et coll., 2000). Si l’entrepreneuriat constituel’un des moteurs de ce développement, la transition peut présenter des opportunitéscomme des risques (Ireland, Tihanyi et Webb, 2008). D’un côté, si la privatisation et lalibéralisation des marchés engendrent des comportements entrepreneuriaux, les réformeséconomiques auront été fructueuses et les choix effectués pertinents. Dans ce cas, lastabilisation des économies pourrait promouvoir davantage les investissements en faveurde l’entrepreneuriat. En revanche, si les réformes institutionnelles échouent dans leurtentative de stimulation de l’entrepreneuriat, des revenus potentiellement stagnants oudiminuant pourraient conduire à une désillusion face aux économies de marché et à ladémocratie.

Plusieurs auteurs ont montré que, pour comprendre l’entrepreneuriat dans un contexteen transition, deux niveaux d’analyse doivent être considérés : un niveau individuel et unniveau agrégé, le dernier influençant largement le premier (Swierczek & Jatusripatak,1994 ; Smallbone & Welter, 2006). Au niveau individuel, l’entrepreneur peut être motivé

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par des besoins économiques (entrepreneuriat de nécessité), ou par l’opportunité ou laréalisation personnelle (Bögenhold, 1987 ; Aw, 2002). Mais cette dichotomie n’est passuffisante à elle seule pour analyser l’entrepreneuriat dans un contexte de transition, oùl’environnement externe joue un rôle déterminant (Peng et Heath, 1996; Carree et Thurik,2003). Les pays en transition sont caractérisés par un haut degré d’incertitude, des défi-ciences institutionnelles, mais aussi une instabilité politique (Smallbone et Welter, 2001 ;Manolova, Eunni et Gyoshev, 2008). D’autant plus dans les pays en début de transition,Welter et Smallbone (2003) observent un type de comportement persistant, caractérisé demuddling through (“tirer son épingle du jeu”) et d’évitement des règles. Ceci s’expliquepar le fait que, face à des environnements changeants dans des conditions imprévisibles,les entrepreneurs tendent à adopter des comportements qui fonctionnaient précédemment,comme le commerce informel, l’évasion fiscale, ou encore un fort degré de réseautagecaractérisé par des « faveurs réciproques » (Bahmani-Oskooe et Goswami, 2005).

Ainsi, en tant que première conséquence de cette instabilité environnementale, leséconomies en transition sont marquées par la coexistence (et la difficile congruence)d’institutions formelles et informelles (Noteboom, 2002). Noteboom (2002 : 34) définitles institutions comme des « choses qui contraignent, permettent, et guident lescomportements ». Elles sont constituées des lois constitutionnelles, des régulations,règles et infrastructures, qui peuvent être modifiées ou adaptées relativement rapidementafin de s’adapter aux changements des circonstances économiques (Aidis et coll., 2007).D’un côté, ces institutions formelles peuvent créer des opportunités nouvelles pour lesentrepreneurs, par exemple, en introduisant des droits de propriété permettant la propriétéprivée, mais elles peuvent également restreindre l’entrepreneuriat. En effet, elles peuventmettre en place des mécanismes coercitifs, et simultanément disposer d’infrastructureslégales déficientes (manque de juges ou de cours), favorisant ainsi les actions discrétion-naires des administrations, et de fait, renforçant la corruption, la recherche de rentes, et uncomportement de défiance des entrepreneurs. D’un autre côté, les institutions informellessont composées de pressions normatives et de règles tacites, comme les normes, lesvaleurs, les codes ou encore les comportements « acceptables », qui régulent lescomportements des entrepreneurs et restreignent leurs options. Ceux-ci sont forcés de s’yconformer, même si cela implique des actions illégales (Smallbone et Welter, 2006).Ireland, Tihanyi et Webb (2008) notent que la façon dont évoluent les institutionsformelles et informelles a des implications significatives sur le développement d’uneculture entrepreneuriale.

La seconde conséquence de l’instabilité environnementale dans les économies entransition est un accès difficile au financement via des sources formelles. Ainsi, les entre-preneurs tendent à opter soit pour la diversification (p. ex., établissement d’une boutiquede détail par une petite manufacture textile), soit pour « l’entrepreneuriat en série »(Smallbone et Welter, 2001) afin d’accumuler les ressources financières nécessaires.Cependant, cela s’inscrit dans une stratégie à court terme : afin de dépasser les contraintesenvironnementales et financières et les déficiences institutionnelles. En conséquence,l’allocation des ressources est non-optimale et conduit à un « entrepreneuriat improduc-tif » (Baumol, 1990) : les firmes restent petites, avec un développement très limité del’emploi et de l’innovation, et une faible contribution à la croissance économique.

La place des réseaux dans les économies émergentesLes chocs économiques et politiques liés à une croissance et une internationalisationrapides, les cadres institutionnels manquants, l’instabilité politique, et la suspicion

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publique envers les firmes étrangères accroissent fortement l’incertitude de l’environ-nement et les risques pour les entreprises locales tout comme les investisseurs étrangers(Hoskisson et coll., 2000). Ainsi, à cause des lacunes des institutions formelles dans lespays émergents, les réseaux prennent une part de plus en plus importante (Hoang etAntoncic, 2003 ; Ahlstrom et Bruton, 2008).

Ce phénomène est en grande partie dû au fait que les réseaux deviennent un outil à lafois efficace et fiable pour pallier les manquements ou déficiences d’autres structuresinstitutionnelles (Peng, 2001). Dans une économie émergente, où l’environnement estmarqué par des recours légaux ou des normes financières et comptables peu applicables,si un conflit d’intérêts apparait (ou une transaction pour laquelle l’une des deux parties neremplit pas son engagement), l’individu lésé ne peut pas toujours se tourner vers desstructures institutionnelles fiables. Il peut ainsi trouver dans les réseaux des individusinterconnectés avec qui il peut négocier des contrats (Luo, 1997 ; Meyer, 2001). De plus,étant donné que dans ce contexte économique et social, la diffusion de l’information estinefficiente et la corruption fortement généralisée, les connexions de réseaux peuvent êtrebien plus précieuses, stables et efficaces que les circuits formels (Ahlstrom et Bruton,2008). Ainsi, les réseaux jouent un rôle majeur dans l’investissement et l’entrepreneuriatdans les marchés émergents (Yiu et Lau, 2008).

La coexistence de différentes sphères économiques dans les pays émergents d’AsieLa littérature souligne que les problèmes majeurs auxquels doit faire face l’entrepreneurdans les économies en transition sont les conditions de changement rapide de l’environ-nement, les infrastructures déficientes et l’instabilité politique. Dans ce contexte, Dana(2002) propose un cadre d’analyse qui distingue l’économie formelle de l’économie

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Tableau 1. Cadre d’analyse des contextes entrepreneuriaux dans les pays émergents d’Asie

TypesCaractéristique

majeure SegmentationVision de laconcurrence Prix

Éco

nom

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orm

elle

BazarCentrée sur lesrelationspersonnelles

Se réfère auxproducteurs

Se réfère auxtensions entre lesacheteurs et lesvendeurs

Négociés

Sphère contrôléeet planifiée parl’État

Centrée sur labureaucratie

Pas considéréeJugée inutile, carl’État se déclare enmonopole

Dictés par l’État

Sphère à tendancelibérale

Centrée sur lestransactionsimpersonnelles

Se réfère aumarché

Considérée commeune act qui prendplace entre lesvendeurs

Indiqués par levendeur

TypesCaractéristique

majeure Exemples

Éco

nom

ie i

nfor

mel

le Activité informelleExistence d’unetransactionfinancière

Troc, vente à la sauvette, ventes au comptant nonenregistrées

Activité interneAbsence de trans-action financière

Agrigulture, chasse et pêche de subsistance

Activité couverteTransactionfinancière illégale

Prostitution, contrebande, commerce illégal de drogues

Activité facticeAbsence detransaction

Compagnie étrangère fictive

Source : Dana, 2002

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informelle, chacune étant composée de différentes sphères (cf. Tableau 1). Au niveauformel, trois types de contextes entrepreneuriaux coexistent dans les pays émergents : lebazar, la sphère contrôlée et planifiée par l’État, et la sphère de type libéral. Le niveauinformel correspond à l’économie parallèle, elle-même composée de plusieurs degrés.

Le Bazar

À la différence du marketing relationnel occidental, centré sur le consommateur, et où unvendeur recherche des relations commerciales à long terme avec ses clients (Evans etLaskin, 1994; Zineldin, 1998), le point d’ancrage du bazar se situe sur la relation elle-même. Dans le bazar, l’acheteur, tout autant que le vendeur, recherche une relationpersonnelle. Dans ce contexte, les transactions économiques ne sont pas au centre desactivités. Les clients ne recherchent pas forcément le prix le plus bas ou la meilleurequalité. La multiplicité des transactions à petite échelle, dans le bazar, conduit à unfractionnement des risques, et des marges (Geertz, 1963). Par opposition au systèmelibéral, où le jeu concurrentiel se déroule entre vendeurs, le système de prix « flexible »caractéristique du bazar résulte d’un jeu compétitif entre acheteur et vendeur (Parsons etSmelzer, 1956) : une fois qu’une transaction mutuellement satisfaisante est en place, ildevient possible d’établir des relations à long terme, rendant les achats futurs plusplaisants, et plus rentables. Ainsi, le traitement préférentiel réciproque réduit les coûts detransaction. Comme il est souligné par Webster (1992), construire une relation à longterme peut être considéré comme un processus économique et social. Neergaard et Ulhøi(2006) montrent que la confiance joue un rôle critique dans la formation, le maintien, etla transformation des relations interorganisationnelles coopératives. Les entreprises dansle bazar ne se perçoivent pas comme des rivales les unes des autres. Lorsqu’elle existe, ladifférenciation de marques est minime entre les vendeurs, ceux-ci ne cherchant pas néces-sairement à optimiser les gains financiers. En effet, la rationalité économique n’est parprésente dans ce contexte. Contrairement à l’occident, où l’entrepreneur schumpétérien(1949) est un innovateur qui crée du déséquilibre pour en tirer profit, l’entrepreneur dubazar va simplement identifier une opportunité de profit, plutôt que d’en créer une. Cetentrepreneur ressemble alors davantage à celui de l’école autrichienne (Kirzner, 1979).

La sphère contrôlée et planifiée par l’État

Dans les économies en transition, les entreprises publiques sont des restes du modèlecommuniste, qui considère qu’un « bureau central » est dans la position optimale pouréquilibrer l’offre et la demande. Ainsi, le focus ne se situe plus sur les relations ou lestransactions, mais sur la bureaucratie. Dans les sphères où l’État produit tout, la centrali-sation exclut les compétiteurs, par le biais de barrières à l’entrée couplées à une politiquede substitution des importations. Puisque la demande y est souvent supérieure à l’offre, lemarketing n’est pas nécessaire et la segmentation n’est pas considérée (Dalgic, 1998). Lesprix deviennent fonction des politiques gouvernementales.

La sphère à tendance libérale

Dans cette sphère, caractérisée par des décisions rationnelles et des transactions visant àmaximiser le profit, l’espace de décision est occupé par les attributs du produit : l’inter-action entre l’acheteur et le produit devient bien plus importante qu’entre l’acheteur et levendeur lui-même. Les transactions sont ainsi basées sur une rationalité économique etdeviennent impersonnelles par nature. De fait, les entreprises sont en situation deconcurrence et les clients segmentés et ciblés par des actions marketing.

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L’économie parallèle

L’économie parallèle inclut les activités informelles, internes, couvertes et fictives. Dansles économies centralisées, la relative absence d’économie de marché conduit à despénuries permanentes. Les stratégies de survie conduisent alors à l’émergence d’entre-preneurs dans l’économie parallèle, où les régulations inefficaces peuvent être circon-venues. Selon Grossman (1977), cette activité souterraine historique dans nombred’économies planifiées a permis d’augmenter l’efficacité générale de l’allocation deressources, mais en posant un important problème : les mentalités évoluant, l’efficacité apeu à peu été assimilée à l’évitement des régulations. Ces dernières années ont été carac-térisées par des réformes économiques et réglementaires, et des changements dans lesmentalités des populations. Cependant, les états d’esprit ne changeant pas aussi rapide-ment que les politiques et règlements institutionnels (North, 1990), de nouveauxproblèmes sont apparus avec la phase de transition : l’entrepreneuriat a été assimilé àl’évitement des lois communistes. Ainsi, lorsque les nouvelles régulations ont été intro-duites pour créer des économies de marché, les populations ont continué à éviter les loisdu marché. Comme le notent Feige et Ott (1999), pendant la transition, l’évasion et lanon-conformité aux nouvelles règles ont rendu celles-ci inefficaces. Finalement, il appa-rait que dans les économies en transition, d’autant plus dans celles qui tardent à dévelop-per des institutions de marché, il est courant de trouver une forte proportion d’activitéssouterraines.

Méthodologie

Cette recherche vise à proposer une étude comparative des contextes entrepreneuriauxdans 12 pays d’Asie : Birmanie, Cambodge, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Laos,Malaisie, Népal, Philippines, Taïwan, Thaïlande, et Vietnam. L’entrepreneuriat est définiici selon Verstraete et Fayolle (2005) et couvre quatre dimensions : la création d’uneorganisation, la détection-construction-exploitation d’une opportunité d’affaires, lacréation de valeur, et l’innovation. Le contexte entrepreneurial se définit comme unensemble de dimensions environnementales, sociales, économiques et institutionnelles,qui conduit à l’existence de comportements entrepreneuriaux différents. Par exemple, uncontexte de bazar conduit à un entrepreneuriat de petite dimension, où les entreprises sontpeu voire non formalisées, et conservent un effectif restreint.

Concernant les données, cette recherche se fonde sur trois types de méthodologiequalitative : (a) l’observation directe, par des séjours variant de quelques jours à plusieurssemaines ; (b) des entretiens semi-directifs et non directifs conduits auprès de plusieursentrepreneurs, villageois, commerçants, mais aussi membres de diverses institutions etgouvernements, et (c) des études documentaires et des statistiques fournies par les sourcesgouvernementales.

Dans ce dernier cas, pour la Birmanie, l’information fut obtenue par le Ministère duCommerce, des Finances et de l’Économie, le Ministère de l’Agriculture et de l’Irrigation,le Ministère des Coopératives, le Ministère de l’Industrie, le Ministère de l’Information,le Ministère du Plan National et du Développement, le Ministère du Transport Ferroviaire,the Birmanie Timber Enterprise, l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie, etthe University for the Development of the National Races of the Union.Pour la Corée du Sud, l’information fut obtenue par la Banque de Corée, the EconomicPlanning Board, la Fédération des Industries Coréennes, L’institut pour le Développementde la Corée, et le Ministère du Commerce et de l’Industrie.

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Pour l’Inde, l’information fut obtenue par l’Association Mondiale des PME (Delhi), etla Banque nationale pour le Développement Agricole et Rural.

Pour la Malaisie, l’information fut obtenue par la Banque Agricole de Malaisie, LaBanque Centrale de Malaisie, the Credit Guarantee Corporation, the Labuan OffshoreFinancial Services Authority, La Banque de Développement de Malaisie, the MalaysianIndustrial Development Authority, le Ministère des Finances, et le Ministère duCommerce et de l’Industrie.

Pour le Népal, l’information fut obtenue par the Association of Cottage and SmallIndustries, the Federation of Nepalese Cottage and Small Industries, l’Institut pour leDéveloppement des Entreprise Industrielles, le Ministère du Commerce, le Ministère desFinances et de l’Economie, de Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Services, etthe Trade Promotion Centre (Kathmandu).

Pour les Philippines, l’information fut obtenue par le Bureau du Travail et del’Emploi, le Département du Commerce et de l’Industrie, le Bureau du Développment desPME, l’Institut des industries de petite échelle, la Chambre de Commerce et d’Indusriedes Philippines, the Philippines Institute for Development Studies et la Fondation pour leDéveloppement et la Recherche sur les petites entreprises (Quezon City).

Pour Taïwan, l’information fut obtenue par the Board of Foreign Trade, theDirectorate-General, Accounting and Statistics, et le Ministère des Affares Economiques.

Pour la Thaïlande, l’information fut obtenue par Bangkok Bank Limited, the Board ofTrade of Thailand, le Département de la Promotion Industrielle, le Département del’Informatio, le Département de la Coopération technique et Economique, la Fédérationdes Industries Thaï, the Industrial Finance of Thailand, Khon Kaen University, leMinistère du Commerce, the National Economic and Social Development Board, theOffice of the Board of Investment, the Siam Commercial Bank, l’Association des BanquesThaï, et l’Institut de Recherche sur le Développement de la Thaïlande.

Enfin, pour le Vietnam, l’information fut obtenue par le Bureau Central desStatistiques, le Comité des Affaires Economiques Etrangères, the Export DevelopmentTrading Corporation, the Foreign Trade Development Centre, le Ministère du Commerce,le Ministère de l’Industrie, et the Planning and Trading Department of Artex-Saigon.

Identification des contextes entrepreneuriaux

Les pays émergents d’Asie de l’Est semblent présenter une plus grande capacité que lespays occidentaux à retirer des bénéfices multiples de l’activité entrepreneuriale (Dana,2007) : croissance plus rapide du PIB, davantage de création d’emplois et de richesse etd’emplois, mais aussi de valorisation des femmes et des groupes minoritaires, et uneamélioration générale de la qualité de vie sociétale. Ainsi, comprendre comment des fac-teurs peuvent faciliter ou, au contraire, restreindre la création d’entreprise devient critiquepour expliquer, ou tout au moins comprendre, le bien-être à long terme des pays

LE CONTEXTE ENTREPRENEURIAL DANS LES PAYS ÉMERGENTS D’ASIE 489

Tableau 2. Les contextes entrepreneuriaux des pays émergents d’Asie de l’Est

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4

Bazar + Économieparallèle

Bazar + Économie demarché

Bazar + Économieparallèle + Économie

planifiéeÉconomie de marché

LaosCambodge

Népal

IndeIndonésieThaïlande

BirmanieVietnam

TaïwanCorée du Sud

MalaisiePhilippines

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émergents. Le tableau suivant présente quatre groupes de pays, suivant le contexte qu’ilsoffrent aux entrepreneurs. Le contexte est ici entendu comme la façon dont les trans-actions sont réalisées et le point focal de celles-ci (bazar, secteur planifié ou économie demarché, économie parallèle). Ces différents « mix » de contextes sont ainsi plus oumoins favorables à la création d’entreprise, explicatifs des comportements des entre-preneurs, et déterminants de l’évolution des entreprises.

Bazar et économie parallèle : Laos, Cambodge et NépalTraditionnellement, le Népal est négligé des recherches académiques (Rosenbloom etBijay, 2005). De même que le Laos, peu d’écrits sur l’entrepreneuriat sont disponiblesdans ces pays. Les résultats de cette recherche confirment les propos de Ngudup, Chen etLin (2005), qui décrivent ces pays comme sous-développés d’un point de vue entre-preneurial. La plupart des habitants sont des fermiers vivant de l’agriculture de sub-sistance ; et le commerce, notamment au Laos, est historiquement le rôle des couchessociales inférieures. Il se pratique dans des marchés typiquement selon le modèle dubazar. Finalement, ces sociétés sont généralement peu entreprenantes. En revanche, lesCambodgiens sont, à l’origine, une population culturellement entrepreneuriale, mais lapériode dictatoriale de Polpot annihila complètement cet esprit d’entreprise. Aujourd’hui,le Cambodge est considéré par beaucoup comme l’un des pays les moins développés dumonde.

Ceci se traduit par une forte présence de l’économie souterraine dans ces pays : lemarché noir concentre l’essentiel des activités entrepreneuriales. En effet, les facteurscomme la corruption (particulièrement frappante au Népal), une faible base de main-d’œuvre qualifiée ou alphabétisée, mais aussi une conscience parfois inadéquate desentrepreneurs due à des pressions sociales, favorisent le développement de l’économieparallèle. Ainsi, l’incertitude de l’environnement et la déficience des infrastructuresconduisent également les entrepreneurs à favoriser le bazar, la multiplicité des transac-tions de petite échelle et la vision à court terme. La transaction de marché n’est pasculturellement reconnue et la relation personnelle entre l’acheteur et le vendeur estprioritairement recherchée.

Bazar et économie de marché : Inde, Indonésie et ThaïlandeCe groupe est marqué par la coexistence de deux sphères : une économie libérale, ouverteaux investissements étrangers, et le maintien d’une culture de bazar et de troc, essen-tiellement dû à une conservation des traditions culturelles.

Par exemple, dans le cas de l’Inde, l’occupation anglaise, les valeurs culturelles(notamment le système de castes), mais aussi la règle religieuse de la non-recherche deprofit et du rejet du matérialisme, rendent la population peu encline à entreprendre(Medhora, 1965). Ainsi, pour pallier cette carence l’économie s’est peu à peu ouverte àl’extérieur et favorise les investissements étrangers. Le gouvernement tente égalementd’introduire l’esprit d’entreprise dès l’école tout en conservant la cohérence avec lesystème culturel. Partant du principe que la personnalité de l’entrepreneur s’apprend, ilenseigne un « entrepreneuriat holiste », qui vise à mettre en synergie les dimensionsintellectuelles, physiques et spirituelles, et se compose d’un apprentissage de connais-sances techniques, mais aussi mentales, matérielles, et morales. Cette vision de l’entre-preneuriat rencontre beaucoup de succès et de plus en plus de jeunes étudiants deviennententrepreneurs.

La Thaïlande, du fait d’être le seul pays d’Asie à n’avoir jamais été colonisé et à avoir

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toujours été ouvert aux pays étrangers, a quant à elle un fort esprit entrepreneurial. Maisen se centrant sur l’accueil de multinationales étrangères pour assurer le développementéconomique du pays, l’État a mis en place très peu de politiques de soutien aux petitsentrepreneurs locaux. En conséquence, ces derniers ont favorisé le recours au bazar, plusaccessible, et au commerce de petite taille.

L’Indonésie, disposant également d’une économie de marché ouverte vers l’extérieur,favorise quant à elle le regroupement des entrepreneurs en clusters dans des activités depremière génération (appelés « sentras ») : textile, chaussures, denrées alimentaires,poterie, métal, et bois notamment. Les entreprises sont concentrées géographiquement etde taille similaire. La coopération y est fortement encouragée, par exemple, par la mise encommun de matériel ou machines. Dans les zones rurales, ce système existe également, etaboutit à des bazars divisés en zones où les produits similaires sont regroupés et venduspar les différents producteurs.

Finalement, ces pays sont en assez bonne position pour le développementéconomique, car l’ouverture internationale permet l’apport de capitaux et la créationd’emplois, et les petits entrepreneurs sont de plus en plus soutenus par un système insti-tutionnel qui se structure et se stabilise.

Bazar, économie planifiée et économie parallèle : Birmanie & VietnamCes deux pays sont marqués par une difficulté à mettre en cohérence une nécessaireouverture internationale à une économie fragile et un système institutionnel déficient(Thein, 1996). Suite à une période de socialisme et de contrôle intense jusqu’à la fin desannées 1980, la place à l’entreprise privée est faite comme un « complément » à l’entre-prise publique, plutôt qu’en « remplacement ». Si en Birmanie des politiques de soutienaux entreprises apparaissent, l’entrepreneuriat dans ce pays souffre toujours de seshabitudes liées à l’autonomie, au contrôle et à l’isolement issus du socialisme. La plupartdes entreprises opèrent à un niveau de subsistance, le bazar prédomine, et les entre-preneurs délaissent l’économie formelle (en laquelle ils n’ont pas confiance et qu’ils con-sidèrent comme peu efficace) au profit de l’économie parallèle et des activités couvertes.

Le Vietnam quant à lui, sans abandonner son idéologie marxiste, adopte un modèle quicomprend des firmes gouvernementales opérant sous un système centralisé, et des petitesentreprises privées opérant de façon indépendante : entreprises familiales, coopératives,ou encore joint-ventures entre entreprises privées et publiques. Mais tout comme laBirmanie, ce pays, encore peu développé et marqué par son passé socialiste, conserve uneforte présence de l’économie parallèle. De même, le bazar prédomine, avec des boutiquesconcentrées les unes à côté des autres, en fonction des produits ou services vendus, sansgrande différenciation desdits produits, chaque entrepreneur ayant sa propre, et loyale,clientèle. Le focus ne se fait pas sur la transaction elle-même, mais sur la relation établieentre le vendeur et l’acheteur.

Économie de marché : Taïwan, Corée du Sud, Malaisie, PhilippinesCe groupe de pays se caractérise par un faible contrôle de l’État, une économie relative-ment libérée, la mise en place de politiques de soutien à l’entrepreneuriat, une main-d’œuvre assez qualifiée (surtout aux Philippines) et une forte présence d’entreprisesfamiliales. Si la plupart des firmes sont de petite taille (particulièrement à Taïwan et auxPhilippines), il n’en demeure pas moins qu’elles constituent des acteurs majeurs del’économie internationale (Ali, Lee et Camp, 2002 ; Lee et Wang, 2003). D’autre part, lesbarrières à l’entrée et à la sortie étant relativement faibles, des politiques favorables et des

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intérêts bonifiés ont favorisé la création de multiples petites structures, plus ou moinsspécialisées et visant souvent des marchés internationaux (lointains ou avec les pays lim-itrophes). Si le point commun entre ces quatre pays est la faible intervention de l’État etla prédominance de l’économie de marché, les politiques d’encouragement à l’entre-preneuriat prennent plusieurs formes selon les pays.

Ainsi, Taïwan favorise la mise en place d’incubateurs, l’encouragement de l’innova-tion, mais peu de politiques de crédits. Ce dernier point conduit les entrepreneurs àfavoriser l’autofinancement et à rechercher la croissance rapide. La Corée du Sud a quantà elle décidé de soutenir les entrepreneurs par des politiques de crédit bonifié. Ces créditsétaient au départ essentiellement destinés à soutenir les firmes qui recherchaient l’expor-tation, laissant ainsi de côté un très grand nombre de petits entrepreneurs. Mais le gou-vernement se ravise dans les années 90 et encourage le développement de petites entre-prises innovantes par des accès facilités au crédit et des investissements en R&D.

Concernant la Malaisie, l’ouverture de l’économie a conduit à une omniprésence desethnies chinoises dans les activités entrepreneuriales, celles-ci détenant la plupart descommerces, petites manufactures et industries. Le gouvernement tente actuellement dedévelopper des politiques de soutien aux entrepreneurs indigènes, mais la minoritéchinoise contrôle toujours une grande proportion des actifs et capitaux du pays.

Enfin, les Philippines concentrent une forte activité agricole, de pêche et de petiteindustrie. Le gouvernement favorise le soutien aux entrepreneurs en développant desinfrastructures de support (complexes industriels et zones d’import-export), des créditspour l’implantation d’entreprises à forte utilisation de main-d’œuvre, mais aussi desexonérations de taxes. Si les infrastructures et l’accès au crédit sont favorables aux entre-preneurs, le seul frein est la présence d’une relative corruption, et le coût de l’énergie.

D’une façon générale, il apparait que les pays émergents d’Asie de l’Est peuvent êtrecatégorisés en quatre groupes en fonction de leurs systèmes économiques et institution-nels. Mais considérer ces pays sans prendre en compte la dimension religieuse etculturelle consisterait à omettre une dimension fondamentale de l’entrepreneuriat en Asie.En particulier, la culture et la religion sont fortes de facteurs explicatifs sur la propensionà entreprendre de certaines populations.

La prise en compte des facteurs culturels et religieux

La culture est centrale pour comprendre l’acceptabilité sociale et l’utilité perçue del’entrepreneuriat (Bruton, Ahlstrom et Obloj, 2008). Ces derniers soulignent l’intérêt des’interroger sur cette question et de prendre en compte les éléments culturels et religieuxdans les comportements entrepreneuriaux. La propension à entreprendre, où « cultureentrepreneuriale », diffère de façon significative selon les pays observés dans notreéchantillon. En effet, sans une compréhension des préceptes religieux et/ouphilosophiques, le comportement entrepreneurial n’est appréhendé que partiellement(Swierczek & Jatusripatak, 1994 ; Guiso, Sapienza et Zingales, 2003). Chaque paysrassemble des ethnies, philosophies et appartenances religieuses variées. Il s’agit donc deprendre le facteur culturel et religieux comme un trait commun à ces pays, plus ou moinsmarqué selon les cas. Nous centrons ici notre analyse sur l’impact du confucianisme et dubouddhisme sur l’entrepreneuriat.

Tout d’abord, la culture asiatique est marquée par la philosophie confucianiste.Particulièrement marqué en Corée, à Taïwan et au Vietnam, le confucianisme considèreque les gens ne sont pas égaux. Ils sont définis par leur rôle dans la société et leur contri-bution à celle-ci. Le statut est influencé par les relations, celles-ci étant rattachées à des

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obligations et fonctions implicites. Ainsi, l’individu est appréhendé comme un êtresocialement orienté, régulé par des relations qui dictent ses obligations envers les autres(Kakar, 1978). La conformité à ce comportement est alors essentielle pour le bon fonc-tionnement de la société. Outre le concept d’obligation mutuelle, le confucianisme estégalement caractérisé par le travail ardu, la loyauté, la persévérance, l’économie et lesacrifice. Ces vertus tendent à faciliter l’entrepreneuriat et à décourager l’individualisme.Toutes ces valeurs renforcent la notion d’harmonie pour le bien-être général.

Le bouddhisme est plus qu’une religion au sens occidental du terme, c’est un systèmephilosophique. Malgré les multiples interprétations des préceptes bouddhistes selon lespays1 (p. ex., la distinction entre le bouddhisme hinayana et mahayana). Dominant auCambodge, Indonésie, Birmanie, Thaïlande, et Laos, le bouddhisme oriente les individusvers l’élimination du désir. Or le commerce est perçu comme un moyen de satisfaire lesdésirs. Les pressions sociales tendent à décourager l’entrepreneuriat, le commerce étantgénéralement réservé aux couches sociales inférieures. Partant du postulat qu’un désirinsatisfait crée de la souffrance, alors la souffrance peut être éliminée si sa cause (le désir)est supprimée. Selon cette idéologie, une personne respectable s’efforce d’éliminer unbesoin matériel perçu, plutôt que de travailler pour le satisfaire. Ainsi, les populationsbouddhistes (toutes choses égales par ailleurs) seront généralement peu entreprenantes(Ndugup, Chen et Lin, 2005).

Conclusion

Cette recherche visait à identifier et caractériser différents contextes influençant les com-portements entrepreneuriaux dans 12 pays émergents d’Asie : Birmanie, Cambodge,Corée du Sud, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Népal, Philippines, Taïwan, Thaïlande, etVietnam. D’un point de vue général, les transactions dans les pays concernés sont véri-tablement fonction de réseaux et de relationnel, comme le soulignent Dubini et Aldrich(1991). Le « traitement préférentiel », lorsqu’il est réciproque, réduit les coûts de trans-action, augmentant ainsi la compétitivité des entreprises. Bien que les gouvernements àtravers l’Asie reconnaissent l’importance de l’entrepreneuriat (Sharma, 1979 ; El-Namaki, 1988 ; Ndugup, Chen et Lin, 2005), chacun tente de le promouvoir de façondifférente, ces efforts reflétant les priorités nationales, les facteurs démographiques, maisaussi les valeurs culturelles.

Toutefois, ce champ d’investigation nécessite encore de nombreuses recherches. Si lesfacteurs historiques, socio-culturels et économiques affectent indéniablement l’environ-nement des affaires, il n’existe pas de « one best way » pour promouvoir l’esprit d’en-treprise et l’installation d’entreprises nouvelles. Dans les pays étudiés, un grand nombred’opportunités sont découvertes dans les sphères caractérisées par le bazar, ou les activ-ités contrôlées par l’État. Il est également nécessaire de prendre en considération l’é-conomie parallèle et la culture d’évitement institutionnel qui prédomine encore dans uncertain nombre de pays. Finalement, comprendre l’entrepreneuriat et les comportementsentrepreneuriaux dans les pays émergents implique d’appréhender simultanément lesfacteurs historiques, culturels et socio-politiques nationaux.

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_________________________1. Il est important de noter ici que les auteurs ne rentrent pas dans les variantes des différentes religions. Les

traits présentés ici sont les caractéristiques générales du courant de pensée, mais certaines branches peuventprésenter ces caractères de façon plus ou moins marquée.

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Léo-Paul Dana, University of Canterbury, & GSCM-Montpellier Business School, Private Bag4800, Christchurch, New Zealand

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Annabelle Jaouen, GSCM-Montpellier Business School, 2300, Avenue des Moulins, 34 185Montpellier Cedex 4, France

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