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Page 1 Écomusée du Perche Prieuré de Sainte-Gauburge – 61130 Saint-Cyr-la-Rosière Téléphone: 02.33.73.48.06 – Fax: 02.33.73.18.94 E-mail: [email protected] http://www.ecomuseeduperche.fr Écomusée du Perche Dossier documentaire enseignant Atelier pédagogique L’apiculture

Écomusée du Perche

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Écomusée du Perche

Prieuré de Sainte-Gauburge – 61130 Saint-Cyr-la-Rosière Téléphone: 02.33.73.48.06 – Fax: 02.33.73.18.94

E-mail: [email protected] http://www.ecomuseeduperche.fr

Écomusée du Perche

Dossier documentaire enseignant

Atelier pédagogique

L’apiculture

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SOMMAIRE

Avant-propos L’ histoire

de l’apiculture P 3/4

Morphologie de l’a-beille P 5/6

Les travaux de l’ouvrière

P 7/8 Les trois sortes

d’abeilles P 9/10/11

Les produits de la ruche P 12 à 16

La récolte du miel autrefois

P 17 La récolte du miel

aujourd’hui P 18/19

La pollinisation P 20

La communication chez l’abeille

P 21 Quelques ouvrages pour vous aider

P 22

L’apiculture est l’art d’élever et de soigner les abeilles pour qu’elles fournissent à l’homme les produits de la ruche que l’on connaît : le miel, la cire , le pollen, la propolis, le venin. L’apiculteur est un véritable gestionnaire de ses ruches. Chaque année, en fonction du temps, des parasites et maladies qui peuvent contaminer les colonies d’abeilles, la récolte peut être différente . On parle bien ici de la culture de l’abeille. A cela s’ajoute de nombreux avantages d’élever des abeilles chez soi; production de sucre naturel, contribution à une amélioration quantitative et qualitative des cultures. Alors que quasiment chaque ferme du début 20 éme siècle, possédait des ruches, on note depuis quelques années une légère baisse du nombre d’apiculteurs dans notre département, à voir les chiffres du service vétérinaire de l’Orne.

Possesseurs de ruches* Année 700 1989 652 1990 858 1991 645 1992 625 1993 544 1994 547 1995 678 1996 663 1997 640 1998 624 1999 585 2000 620 2001 496 2002 591 2004 * Source du Service vétérinaire de l’Orne Comme l’abeille domestique est un insecte auxiliaire de l’agriculture, il est nécessaire qu’elle soit protégée des effets non intentionnels des produits de traitement des cultures. A juste titre, l’Écomusée du Perche organise en étroite collaboration avec l’Union Apicole Ornaise (UAO) des séances d’initiation à l’apiculture de façon à transmettre l’amateurisme en apiculture.

AVANT-PROPOS

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PETITE HISTOIRE DE L’APICULTURE Les abeilles ont sauvé les hommes... Bien qu'en Asie (Avant J.C.), on connaissait le sucre de canne, l'homme aimait apprivoiser les abeilles pour son miel afin de se nourrir. Il s'en servait aussi en crème pour la peau et en médecine pour se soigner. En effet, Il y a 5 000 ans déjà, les Égyptiens se sont occupés d'élevage d'abeilles, comme nous le prouvent des représentations découvertes dans des temples et des tombes royales. Mais les abeilles elles-mêmes sont certainement encore beaucoup plus anciennes, et ont vécu à l'état sauvage avant que l'homme ne reprenne soin d'elles. Il n'est pas rare qu'une colonie d'abeilles échappe à l'apiculteur et aille s'abattre dans un arbre creux d'une forêt. C'est là l'habitat primitif des abeilles. La canne à sucre s'est répandue vers le 17 ème siècle dans les Antilles. Auparavant, c’était un produit de luxe qui était acheminé par caravanes et bateaux jusqu'en France. A la même époque on disait que c’était un miel recueilli sur les roseaux.. ». Ce produit ne prit de l’ampleur en Europe qu'au début du 18 ème siècle. Ce n’est qu’au cours du 18 ème siècle que la betterave sucrière est venue remplacer le miel et la canne à sucre. Marggraf, un chimiste allemand découvrit un moyen de tirer le sucre de la betterave par extraction et raffinage. A l’époque de Napoléon le sucre de betterave s'est répandu à cause du fameux blocus continental contre l’Angleterre en 1806. Les graisses animales (stéarine) ont remplacé progressivement la composition des bougies en cire. Vint ensuite le pétrole au cours du 20 ème siècle qui bouleversa l'industrie de la bougie, par le raffinage des huiles de pétrole. Aujourd’hui si nos petites abeilles sont moins utiles pour la survie des humains, elle seront toujours indispensables pour la pollinisation des plantes et notamment pour les cultures.

Il y a 5000 ans déjà les égyptiens se sont occupés d’élevage....

Ruche en paille

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François Huber, précurseur de l ’apicul ture moderne….

Les "éleveurs d'abeilles" ont appris à domestiquer les abeilles, à capturer les essaims et à les loger dans des endroits appropriés : poteries, troncs d'arbres évidés, paniers en paille ou en osier tressés aux formes multiples.... Seul inconvénient : la récolte de miel s'accompagnait souvent d'une destruction totale des rayons bâtis et de la colonie. C'est pour y remédier que fut inventée la hausse, compartiment de ruche amovible et emboîtable, moins haut, avec lequel on "rehausse" le corps principal de la ruche. Les abeilles y bâtissent des rayons et emmagasinent le miel dès que le corps de la ruche est plein. Seul le miel de la hausse est récolté, le couvain et les "réserves" de la colonie restant dans le compartiment principal. Et, sans que la colonie en soit notablement dérangée. Alors que dans l'ancien système, le prélèvement du miel allait de pair avec la destruction de la ruche. C'est au XIXème siècle que François Huber, précurseur de l'apiculture moderne, inventa la ruche à cadres amovibles. Aujourd'hui, les modèles de ruche les plus employés sont ceux de l'américain Langstroth et surtout du Français Dadant : des caisses carrées à toit plat, en bois, sur lesquelles peuvent s'emboîter une ou plusieurs hausses. L'apiculteur met à la disposition de chacune de ses colonies une caisse en bois, la «ruche à cadres ». Sur la face antérieure de celle-ci est aménagée une fente, le trou de vol, par où les abeilles entrent et sortent. Autrefois, les éleveurs avaient, au lieu de caisses en bois, des corbeilles de paille, que l'on utilise encore aujourd'hui en bien des endroits.

Ruche en châtaignier

Ruche « Dadant »

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L’abeille, un insecte : 3 paires de pattes, 2 paires d’ailes et un corps en trois parties….

MORPHOLOGIE DE L’ABEILLE L'abeille est un animal invertébré (elle ne possède pas de colonne vertébrale) qui appartient à la classe des insectes : les abeilles possèdent, en effet, six pattes, deux paires d'ailes et un corps divisé en trois parties distinctes (tête, thorax et abdomen). Comme les fourmis, les abeilles sont des insectes sociaux, elles sont obligées de vivre en colonie très organisée, formée d'ouvrières, de faux-bourdons et d'une seule reine. L'abeille appartient à la famille des hyménoptères (du grec hymen = membrane), ces insectes étant munis d'ailes translucides et membraneuses comme la guêpe et la fourmi. Elle vit un peu partout dans le monde, sauf dans les régions où l'hiver est trop froid. Il existe de nombreuses espèces d'abeilles, mais celle que l'on nomme l'abeille à miel porte le nom scientifique d'Apis mellifica ou Apis mellifera. Les abeilles sont réparties en groupes plus homogènes, les familles. Parmi celles-ci, la famille des Apidae regroupe les espèces dont le degré de socialisation est le plus élevé. Au sein de la famille des Apidae, se trouvent plusieurs genres, et notamment les bourdons, qu'il ne faut pas confondre avec les faux-bourdons, les mâles de l'abeille domestique; les abeilles du genre Apis vivent en colonies permanentes et se reproduisent par essaimage. Toutes les abeilles ont en commun un régime exclusivement végétarien, à base de miel ou de nectar et de pollen. L'abeille possède une trompe pour pomper le nectar au fond des fleurs et deux puissantes mandibules. Ses deux paires d'ailes membraneuses lui permettent de voler dans tous les sens.

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La vie de l’abeille ouvrière adulte comprend plusieurs périodes auxquelles correspondent des changements particuliers de certains organes. Elle vient au monde complètement formée mais physiologiquement immature. Son évolution, à laquelle est liée sa longévité, est influencée par les conditions de vie, l’état de la colonie, et d’activités qui se succèdent partiellement dans le temps. A ces changements d’activités succèdent des modifications des sécrétions glandulaires. Répartition des activités d’une ouvrière en fonction de son âge : Du 1er au 2 ème jour qui suit sa naissance l’abeille se livre au nettoyage des cellules. Elle est nettoyeuse. Du 2 ème au 11 ème jour : L’abeille travaille près du couvain, elle nourrie les larves et prend grand soin du couvain. Elle est nourrice. Du 12 ème au 13 ème jour : Elle stocke le pollen et le nectar, bat des ailes pour maintenir une température constante de 30° à 35° dans la ruche. Ainsi, l’eau contenue dans le nectar s’évapore en grande partie. Elle est magasinière–ventileuse. Du 14 ème au 17 ème jour : Elle utilise ses glandes cirières pour construire les rayons. Elle assemble inlassablement l’une après l’autre, de fines lamelles de cire pour la construction des alvéoles. Elle est bâtisseuse. Du 18 ème au 21 ème jour : Elle communique grâce à ses antennes avec les abeilles qui rentrent dans la ruche. Celles qui ne font pas partie de la colonie sont repoussées. Elle est gardienne. Au-delà du 22 ème jour : L’abeille devient une butineuse et récolte nectar, pollen et autres résines. Il y a chez cette travailleuse infatigable (qui d’ailleurs ne dort jamais) une grande flexibilité, selon les besoins de la colonie une ouvrière peut accomplir une besogne différente, de même elle n’accomplit pas forcement toutes les tâches en rapport avec son âge. La colonie bénéficie de grandes capacités d’adaptation face à des conditions extérieures ou à des besoins nouveaux. Ainsi des butineuses peuvent redevenir nourrices et cirières si de jeunes abeilles viennent à manquer pour élever le couvain.

LES TRAVAUX DE L’OUVRIÈRE

Nettoyeuse Nourrice Magasinière Bâtisseuse Gardienne Butineuse

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Ainsi pendant les fortes chaleurs on observe des butineuses porteuses d’eau ou véritables abeilles citernes capables de transporter de grandes quantités d’eau, pour rafraîchir l’intérieur de la ruche.

Tête d’abeille (vue de face)

Détail d’une patte (postérieur)

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L’Ouvrière : Les ouvrières sont les plus nombreuses dans la ruche; elles peuvent être entre 8 000 et 15 000 à la fin de l’hiver, mais ce chiffre peut dépasser les 80 000 individus au début de l’été. On distingues deux générations d’ouvrières de longévité différente et qui pourtant ne présentent aucune différence morphologique: les abeilles d’été et les abeilles d’hiver. Les premières (les abeilles d’été) ont une durée de vie de l’ordre de 5 à 6 semaines, et meurent d’épuisement à la tâche. En effet une abeille, en été, est capable de parcourir une centaine de kilomètres dans la journée. Les ouvrières d’hiver naissent vers l’automne à un moment où le couvain est réduit et ainsi les larves sont mieux nourries. Elles ont d’autant plus de chance de vivre longtemps, qu’elles naissent tard dans la saison. En effet, leur activité est réduite et les sorties rares. Ces abeilles vivent 6 à 8 mois. Pour l’abeille, l’hiver débute fin octobre pour se terminer début mars. Elle hiverne (mais n'hiberne pas). Des journées favorables, où la température dépasse les 11 degrés, permettent aux ouvrières de sortir de la ruche et de réaliser un vol de propreté (défécation). La colonie vit sur ses réserves accumulées pendant la bonne saison. Le poids des ruches diminue d’un kilogramme par mois. Après le solstice d’hiver la ponte de la reine reprend, les mortalités sont faibles. Quelques unes se risquent à aller chercher un peu de pollen sur les premières fleurs de noisetiers lorsque la température s’approche des 10 degrés. Ses yeux à facettes, très mobiles et très perfectionnés, lui permettent de voir partout autour d'elle, même derrière. Ses antennes percées de trous minuscules, lui servent de "nez". Les abeilles sont très sensibles aux odeurs, elles peuvent repérer des sources de nectar lointaines et communiquer entre elles par sécrétions "odorantes". Sa bouche comprend deux mandibules puissantes qui servent à couper, pincer, raboter, façonner les écailles de cire, pétrir la propolis, construire les parois des cellules. L'abeille possède une trompe dotée d'une langue coulissante qui lui permet de pomper le nectar au plus profond des fleurs. Les abeilles récoltent le nectar à 50% d'humidité et doivent donc le sécher pour le transformer en miel.

LES TROIS HABITANTS DE LA RUCHE

L’ouvrière

Elles peuvent être 80.000 au début de l’été….

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Ses six pattes sont également un outil de travail très perfectionné : les pattes antérieures, munies de petites ventouses lui permettent de saisir le pollen, de s'accrocher à tout support, de nettoyer ses antennes. Les pattes postérieures, poilues et creusées comme des cuillers, sont dotées de sacs à pollen où elle charge et amasse son précieux butin. Elle possède aussi des crochets aux pattes qui lui permettent de se pendre les unes aux autres pour former un essaim ou une chaîne cirière. L'abdomen contient le jabot, sorte de réservoir où l'abeille accumule le nectar, le miel, le miellat, l'eau, qu'elle peut ensuite rejeter au fur et à mesure de ses besoins. Ses deux paires d'ailes membraneuses offrent une moindre résistance à l'air, lui permettent de voler dans tous les sens (en avant, en arrière et sur le côté) d'être de puissants ventilateurs et de produire des sons particuliers servant de moyen de communication. L'abeille, comme la guêpe, possède un dard, mais elle, elle ne pique qu'une seule fois. En cas d'urgence, pour défendre son territoire et ses réserves, son aiguillon barbelé planté ne peut se retirer. Elle arrache une partie de son abdomen et elle meurt rapidement. En passant, quelques renseignements pertinents sur les abeilles... Savez vous que : Pour produire 28 grammes de miel une abeille effectue environ 1600 allers-retours, et peut aller jusqu'à 4 kilomètres de la ruche et y revenir. Les abeilles d'une ruche peuvent visiter environ 225 000 fleurs par jour. Les mâles ou faux-bourdons : Le mâle ne porte pas d’aiguillon : il est donc sans défense et ne pique pas. Il n’a ni corbeilles à pollen, ni glandes à cire et ne peut pas secréter de gelée royale. De ce fait, il se fait nourrir par les ouvrières. Il est de la même taille que les ouvrières, plus massif avec de gros yeux et un abdomen plus court. Sa seule fonction est de féconder la reine. Les mâles sont présents dans les ruches au printemps et en été .Quand l’automne approche, chassés de la ruche par les ouvrières,

Le mâle ou

faux bourdon

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ils sont condamnés à mourir. La reine : Il n‘existe qu’une seule reine dans la ruche. Elle pond environ 2 000 oeufs par jour au rythme de parfois 5 à 6 par minute. Pour pondre à ce rythme la reine consomme environ 80 fois son poids en gelée royale chaque jour. Cette sécrétion est produite par les glandes situées dans la tête des ouvrières.

C’est la " mère " de la ruche car c’est elle qui donne naissance à toutes les abeilles. Elle seule, est féconde. Elle est reconnaissable à sa taille plus longue que celle des ouvrières, elle atteint 18 à 20 mm (contre 14 à 15 mm pour les ouvrières). Son abdomen est plus long et contient des organes génitaux complets. Elle possède un aiguillon incurvé et lisse dont elle peut se servir de façon répétée sans mettre en danger sa propre vie. Ses organes de succion et de récolte du pollen ou du nectar sont pratiquement absents. Elle sécrète de nombreuses phéromones dont l’influence s’avère extrêmement importante pour l’organisation de la colonie en favorisant le butinage, la construction de la cire ou l’élevage du couvain. Sa simple présence maintient la cohésion et la stabilité de la colonie.

Au cours de son existence, la reine est fécondée une fois par plusieurs mâles. Il faut savoir que les spermatozoïdes sont des êtres vivants qui vont rester prés de 5 ans dans la spermathèque de la reine. Elle pond un seul œuf par cellule et commence sa ponte au centre d’un rayon (cadre) propre et bien nettoyé. Avant d’y introduire son abdomen elle y plonge la tête afin de s’assurer que la cellule est propre. L’œuf est posé verticalement, le petit bout adhère au fond et le gros bout s’élève dans l’axe de l’alvéole. A deux jours, il s’incline de 45 degrés et à trois jours, il repose sur le fond de la cellule. Ensuite il en sort un tout petit ver, ou larve. Une nourriture abondante à base de gelée royale et des soins minutieux transformeront cette larve, en 21 jours, en abeille adulte.

Dans l’année la ponte est irrégulière, une interruption intervient en période hivernale, la photopériode semble le facteur le plus plausible pour expliquer cet arrêt de ponte.

Pour le changement de la reine, les abeilles choisissent au hasard quelques larves (de moins de trois jours d'existence) à qui elles

La reine

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Le pollen Le pollen que tout le monde connaît pour l'avoir vu voler au vent est la "poussière" « mâle » des fleurs. Il est indispensable aux colonies d'abeilles, c'est en quelque sorte le "pain" des abeilles : une nourriture pour elles et les larves pendant l’été. Les abeilles récoltent le pollen en le triturant avec leurs pattes pour en faire des pelotes. En travaillant à toute vitesse, elles laissent toujours un peu tomber de cette fine poussière. Une partie du pollen se retrouve ainsi sur le pistil des fleurs. Certaines plantes auto-stériles ou auto-fertiles sont fécondées. Les abeilles ne fréquentent que des plantes d'une même espèce en même temps. Ainsi, elles accélèrent la pollinisation des fleurs, et c'est pour cela que leur rôle dans la nature est primordial. Pour convaincre les sceptiques, certaines expériences ont été réalisées sur des arbres fruitiers. Certains étaient recouverts de filets aux mailles très fines interdisant l'accès aux abeilles. En plaçant des ruches à proximité, on a constaté que les arbres qui recevaient la visite des abeilles avaient de beaux fruits car les ovules étaient tous fécondés. Ceux recouverts de filets portaient des fruits rabougris, car les grains ne parviennent pas tout à fait à maturité. C'est d'autant plus important que les cerisiers, les pommiers et les poiriers ne peuvent se féconder qu'en se croisant entre eux. Une colonie d'abeilles peut visiter à elle toute seule plus de 5 millions de fleurs par jour. Il arrive parfois que les butineuses ramènent plus d'un kilo de pollen dans la journée. Quand on sait qu'il faut environ 150 pelotes pour faire un seul gramme, on se rend mieux compte du chemin parcouru par les butineuses... Le pollen récolté par les abeilles est riche en vitamines et en protéines. Il contient des acides aminés, des sels minéraux et des oligo-éléments. Bien que les besoins en pollen d'une colonie soient élevés, il est possible de récolter ce produit mais en quantités limitées, au moyen de trappes spéciales installées au trou du vol de la ruche (on force les abeilles à passer sur une grille où elles se prennent les pattes et donc perdent leur pelote de pollen). Le pollen sert en particulier à la fabrication de préparations médicales et de produits cosmétiques.

LES PRODUITS DE LA RUCHE

Le pollen, c’est en quelque sorte « le pain » des abeilles...

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Il peut servir comme fortifiant en général, en cas de neurasthénie, pour stimuler l'appétit. Il est riche en vitamines B. Le miel: Issu du nectar des fleurs il est riche, vivant et composé de : fructose, glucose, vitamines, sels minéraux, oligo-éléments, hormones, diastases, ainsi que quelques substances aromatiques p r o d u i t e s p a r l e s a b e i l l e s . Il sert à l’abeille comme aliment pour lui permettre de passer l’hiver. Sachez qu'au moment où les abeilles transforment le nectar en miel, il est liquide et ne subit aucun mélange. Après sa sortie de la ruche, il subit une extraction à froid par force centrifuge dans un appareil en inox qui s'appelle un extracteur. Il est directement mis en pot par l'apiculteur. Extrait, le miel se transforme et subit une cristallisation plus ou moins rapide en fonction de la teneur en glucose. Riche en glucides, le miel procure de l'énergie et se digère bien, b e a u c o u p m i e u x q u e l e s u c r e . Le miel est une source de longévité, il active la cicatrisation des brûlures et des blessures en application externe, et atténue les irritations de la gorge. Les abeilles parcourent une distance équivalente à 4 fois le tour de la terre pour produire un kilo de miel… Pourquoi existe t-il autant de sortes de miel ? C'est que les abeilles butines à différentes saisons des champs de fleurs respectifs et le miel prend la saveur caractéristique des plan-tes où les abeilles ont butiné. Il suffit de récolter le miel juste après une floraison particulière de végétaux. La propolis La propolis est une matière malléable à chaud, plastique et très collante qui durcit au froid en devenant cassante. Il s'agit d'un mélange de cire, de pollen et de résines que l'abeille récolte sur les bourgeons du bouleau, de l’aulne, de l’orme, du marronnier, ou du hêtre. Elle mélange la propolis avec les secrétions de ses propres glandes, de la cire et du pollen et utilise ce produit au colmatage de fissures, à la fixation d'éléments mobiles et au lissage de surfaces rugueuses, à l'intérieur de la ruche.

Le miel : Aliment fabriqué par les abeilles à partir du nectar des fleurs

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La propolis est un produit à ne pas négliger car son importance comme matière première croît de jour en jour. Les Romains en faisaient commerce. Les Incas l'utilisaient pour soigner la fièvre. De tous temps, c'est un produit dont on s'est servi en médecine traditionnelle. Outre la médecine, la propolis servait également dans la fabrication des vernis pour instruments de musique. On pense d'ailleurs que le secret des grands luthiers italiens résidait dans l'emploi de la propolis qui donnait une sonorité particulière aux violons. Stradivarius connaissait certainement ce produit, On utilisait aussi la propolis pour soigner les plaies et certaines maladies de peau, pour cacheter les bouteilles et pour cirer le matériel apicole. C'est un excellent produit pour soigner les blessures. La cire Les abeilles commencent toujours à bâtir les alvéoles par le haut en se suspendant les unes aux autres par les pattes arrières. Elles forment ainsi des sortes de longues chaînes sur lesquelles coulent les gouttes produites par les glandes cirières. Si vous observez un rayon de cire nouvellement construit, vous verrez qu'il est d'un blanc parfait. Ce n'est qu'après qu'il se colore selon le pollen ou le miel récolté. En regardant de profil, on voit très bien les cellules parfaitement imbriquées les unes dans les autres de chaque côté d'une feuille centrale et surtout elles sont légèrement inclinées pour éviter que le miel ou le nectar ne s'écoule. Pour ralentir leur instinct bâtisseur, on place des cadres garnis d'une feuille de cire gaufrée dans laquelle sont imprimées des formes d'alvéoles, qui fourniront aux ouvrières des rayons déjà pré-construits. L'économie est évidente car les abeilles consomment environ 12 kg de miel pour produire 1 kg de cire. Comme les cires ont cependant tendance à noircir en vieillissant, il faut changer de temps à autre les cadres les plus sombres, car les abeilles rechignent de plus en plus à les utiliser.

La propo-lis :Les In-cas l’utili-saient pour soigner

La cire : fabriquée à partir des glandes cirières

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La gelée royale Beaucoup de chercheurs se sont efforcés d'utiliser ces forces « magiques » de la gelée royale au profit de l'homme. Malgré tout, nous ne connaissons pas encore, même aujourd'hui, la composition exacte de la gelée royale. Pourtant, une chose est certaine ; les composants aident à l'activation et à la régularisation de notre métabolisme. C'est un produit blanchâtre, gélatineux et à la saveur un peu acide que les nourrices fabriquent grâce à des glandes qu'elles possèdent dans la tête. Cette nourriture tonifiante offre la propriété extraordinaire de transformer n'importe quelle larve d'abeille en reine potentielle, capable d'être fécondée par des mâles. Cette gelée royale est, en fait la nourriture de base de toutes les jeunes abeilles qui en absorbent jusqu'au troisième jour de leur naissance, époque à laquelle se joue la sélection. Seule la reine aura le droit à cette gelée royale toute sa vie. Avec cette potion elle sera adulte ou seize jours au lieu de 21 jours pour une abeille. Les nourricières seront obligés de fabriquer une al-véole spéciale plus grande que les autres pour accueillir cette larve qui va grossir à vue d'œil. Cette cellule royale est facilement reconnaissable : c'est une sorte de gland ou de cacahuète pointé vers le bas.

Emplacement des glandes cirières

La gelée royale : Une substance produite par les ouvrières nourrices..

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donnent une nourriture spéciale appelée gelée royale. La veille de la naissance de la reine, les ouvrières rongent la cire de cet alvéole, la reine en faisant autant de son côté pour se libérer. Sa première tâche sera de massacrer ses concurrentes qui n'ont pas eu la chance de naître plus tôt, elles seront piquées à mort par la jeune reine, à coup de dard. Les ouvrières évacuent ensuite les cadavres à l'extérieur de la ruche. Quelques jours après la nouvelle reine quitte la ruche. Elle prend son envol, aussitôt poursuivie par une masse de faux bourdons. L'accouplement aura lieu en plein ciel, vers 100 à 200 mètres. L'étreinte est brève et les faux bourdons y perdront la vie. Une reine peut avoir une dizaine de rapports avec les mâles, le temps que sa spermathèque soit remplie de millions de spermatozoïdes. .

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LA RECOLTE DU MIEL Autrefois : L'utilisation de la fumée dans la pratique apicole intervient dans trois techniques bien différentes, tant par les méthodes employées que par l'esprit dans lequel elles ont été appliquées : l'asphyxie, l'asphyxie momentanée et l'enfumage. L'asphyxie mortelle a été pratiquée au départ jusqu'au 19éme siècle et même au début du 20éme siècle. Le nombre considérable des essaims encourageait par ailleurs cette pratique. Elle était effectuée vers la fin du mois d'octobre, avant l'hiver. L'apiculteur choisissait les colonies les plus grasses pour les sacrifier et de bon matin, on allumait une mèche souffrée placée sous la ruche, en bouchant l'entrée et les éventuelles aérations. Les abeilles mouraient toutes sans exception. Une autre pratique, non moins cruelle, mais moins employée, était la noyade. L'asphyxie momentanée fut conseillée dans les traités d'apiculture vers 1870. Il suffisait d'enfumer les abeilles en faisant brûler des morceaux de « lycoperdon », champignons appelés aussi « vesse de loup ». Sa fumée a en effet la propriété d'endormir les abeilles pour une durée limitée. Apparemment, cette technique fut très peu utilisée. Lorsque la récolte se faisait par asphyxie ou par noyade, les rayons étaient taillés en totalité dans le panier à l'aide d'un couteau spécial appelé cératome, puis emportés pour en extraire le miel. Avec la pratique de l'enfumage, deux possibilités étaient offertes : la récolte totale ou la récolte partielle. La récolte totale d'une ruche fixe par enfumage n'était pas non plus très rationnelle, car la colonie, obligatoirement transvasée, était extrêmement perturbée. Plus avantageuse, la récolte partielle était déjà pratiquée dans l'Antiquité; elle fut recommandée par de nombreux auteurs dont Alexandre de Montfort qui, dès 1646, en expose assez bien la technique.

Masque d’apiculteur Corse, Orezza 20 éme siécle

Fil de fer torsadé

Ancien enfumoir

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Aujourd’hui : Aujourd’hui, la fumée n’est utilisée que pour approcher plus facilement les abeilles. Son action met les abeilles dans un état tel qu’elles ne cherchent plus à piquer ou presque. Elles émettent alors un fort bourdonnement très caractéristique et elles battent des ailes : c'est l'état de bruissement. La ruche est à ce moment en état d'alerte, l'alarme ayant déjà été donnée par les gardiennes de l'entrée, prévenues les premières par quelques bouffées de fumée. Elles piquent alors rarement, se mettent la tête dans les alvéoles et organisent des chaînes de ventilation. Il ne faut ni trop enfumer, ce qui les excite, ni pas assez car elles attaquent, et l'enfumage doit être pratiqué avec attention et modération. La fumée blanche, froide, est recommandée, alors que la bleue, très chaude, risque d'être une cause majeure d'énervement pour les abeilles. L ‘apiculteur utilise un enfumoir pour fabriquer cette fumée et ainsi mieux la diriger à l’intérieur de la ruche. Il utilise aussi un lève-cadre, sorte de pince, qui sert à relever et à décoincer les cadres collés par le miel, la propolis, et ainsi ne pas toucher leur surface. Ensuite, à l’aide d’un couteau à désoperculer il devra retirer le bouchon de cire qui ferme les alvéoles pour pouvoir les mettre dans l’extracteur. L’extracteur reprend le principe même de l‘essoreuse à salade, grâce à la rotation des cadres désoperculés, le miel est projeté contre les parois par la force centrifuge.

LA RECOLTE DU MIEL

Enfumoir

Couteau à désoperculer

Inclinaison des alvéoles pour éviter que le miel coule

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A ) On sort les cadres de la ruche. B) On les introduit dans l’extracteur. C) En tournant très vite, on extrait le miel qui tombe au fond. D) Après il ne reste plus qu’a filtrer(maturation). E) C’est la mise en pot.

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LA POLLINISATION L’utilité des fleurs On appelle pollinisation le transport de grains de pollen (élément mâle des fleurs) sur le pistil (élément femelle des fleurs). Elle a lieu avant tout grâce au vent et aux insectes. « Séduire pour survivre », telle est la devise des plantes à fleurs qui sont pollinisées par les insectes. En effet, elles déploient tout un stratagème et parfois des couleurs particulièrement voyantes pour les attirer. On sait par exemple que les fleurs de châtaignier non fécondées sont, du point de vue de la couleur, plus attractives pour les insectes que celles qui ont été fécondées. L’exemple du marronnier est tout aussi frappant. Les rayures jaunes jalonnant la fleur fraîche (non fécondée) virent au rouge quand celle-ci est fécondée et va se faner très vite, ce qui a pour effet de « l’éteindre » aux yeux des butineurs. Déjà dans l’Antiquité, on savait que, pour récolter des fruits, il fallait transporter le pollen des plantes mâles aux plantes femelles. Cependant, jusqu’à la fin du 18 éme siècle on ignorait que la visite des insectes aux fleurs était un troc hautement développé entre la plante et l’insecte. La plupart des plantes à fleurs et des arbres fruitiers sont pollinisées par des insectes. Un coup d’œil à l’intérieur des fruits montre l’importance de la pollinisation par les abeilles : le nombre de pépins par fruit y est beaucoup plus important. On a démontré que pour certains fruits, la production est plus élevée ainsi que la grosseur quand les insectes viennent les visiter. Pour le fraisier, la qualité des fraises bénéficie aussi de l’activité des abeilles : sans elles, la proportion de petits fruits mal formés est plus élevée.

Schéma d’une pollinisation croisée 2) anthère (sac à pollens) en coupe. 3) grain de pollen. 4) abeille transportant le pollen sur le pistil d’une autre fleur de la même espèce. 5) pistil avec à l’intérieur : l’ovaire.

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LA COMMUNICATION Voulez–vous danser ? Sur les rayons, les ouvrières se transmettent des informations par les antennes. Pour leur activité aux champs, cela va les entraîner à une autre sorte de communication, plus franchement gestuelle, appelée « danse en huit » dont Karl Von Frisch, zoologiste allemand, a déchiffré la « chorégraphie ». Tous les jours, des éclaireuses se chargent d’inspecter les potentialités de récolte des alentours et viennent ensuite informer les autres pourvoyeuses de ce qu’elles ont découvert. Celle qui rentre le jabot plein ou les pattes lourdes de pollen commence par bousculer le plus de monde possible sur son passage, afin d’attirer l’attention de toutes les butineuses susceptibles de s’intéresser au message. Une sorte de danse en rond s’en suivra si une source de nourriture est toute proche, alors que pour de plus longues distances, l’abeille frétillera de son abdomen en faisant une boucle indifféremment à droite ou à gauche et qui dessinera une sorte de huit aplati.

Danse des ouvrières ou

« Danse en huit »

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QUELQUES OUVRAGES DE RÉFÉRENCE

- Vie et mœurs des abeilles. Karl Von Frisch - La Hulotte, N° 28/29. Spécial « Mouches à miel » 08240 Boult-aux-Bois. - La ruche. Édition Milan, Collection « Carnets de nature » - Les abeilles. Édition Bordas Jeunesse, Collection « Les merveilles du monde animal » - Les abeilles. Édition Pemf, Publication de l’Ecole Moderne Française - Des insectes en société. Édition Casterman, Collection Repères/Sciences