42
Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

Conception et réalisation Sophie Sicot© Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

Page 2: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

SOMMAIRE

LIVRE PREMIER : LES ORIGINES•Chapitre 1 : LA FONDATION•Chapitre 2 : SAINT ELOI, son histoire et ses représentations.•Chapitre 3 : IMMUNITES ROYALES•Chapitre 4 : IMMUNITES LAIQUES•Chapitre 5 : IMMUNITES RELIGIEUSES•Chapitre 6 : LE TEMPOREL•Chapitre 7 : HOMMAGES

LIVRE DEUX : L’ABBAYE•Chapitre 1 : LE PLAN DE L’ABBAYE•Chapitre 2 : LA REGLE DE SAINT BENOIT•Chapitre 3 : LA VIE AU MONASTERE

LIVRE TROIS : L’ABBATIALE•Chapitre 1 : LE PLAN DE L’ABBATIALE•Chapitre 2 : L’ARCHITECTURE ROMANE

LIVRE QUATRE : LA VIE RELIGIEUSE•Chapitre 1 : LE CLERGE•Chapitre 2 : LE PELERINAGE •Chapitre 3 : RELIQUES ET RELIQUAIRES•Chapitre 4 : LES DONATIONS •Chapitre 5 : LES ANNIVERSAIRES•Chapitre 6 : LES SEPULTURES

Page 3: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LIVRE PREMIER : LES ORIGINES

• Chapitre 1 : LA FONDATION• Chapitre 2 : SAINT ELOI, son histoire

et ses représentations.• Chapitre 3 : IMMUNITES ROYALES• Chapitre 4 : IMMUNITES LAIQUES• Chapitre 5 : IMMUNITES

RELIGIEUSES• Chapitre 6 : LE TEMPOREL• Chapitre 7 : HOMMAGES

Page 4: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LA FONDATION DE L’ABBAYE

« Ego Eligius » Moi Eloi

Arch. dép. Haute-Vienne, copie sur parchemin du XI° siècle (6H7), Acte de fondation de l’abbaye de Solignac par St Eloi en 631

« Hoc hec supradictum agrum Solemniacensem, qui mihi ex mificenta gloriossissimi ac pissimi domini nostri Dagobertie regis obvenit »

C’est le susdit domaine de Solignac qui m’a été dévolu de par la générosité du très glorieux et très pieux, notre souverain, le roi Dagobert.Passée cependant cette condition que vous et de même vos successeurs suivez la voie de la pratique religieuse des très saints hommes du monastère de Luxeuil et que vous observiez fermement la règle des très bienheureux pères Benoît et Colomban.Le domaine de Solemniacum d’origine gallo-romaine et appartenant au fisc mérovingien, fut donné par le roi Dagobert (629-639) à son conseiller et monétaire-orfèvre, saint Eloi, originaire de la région.

Page 5: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

PRESENTATION DU TRIPTYQUE DE CROCQ

Le triptyque de Crocq, dans la Creuse, est composé de 7 panneaux qui retracent la vie de saint Eloi. Les scènes sont tirées de la Vita sancti-Eligii de saint Ouen, archevêque de Rouen, ami et contemporain de saint Eloi. L’analyse des costumes, de la calligraphie, du style permet d’affirmer que ce triptyque a été réalisé entre le premier tiers et le milieu du XVI° siècle remettant en cause la thèse selon laquelle il aurait été « donné à l’église par Delphine de Montlaur, dame de Crocq, quand elle fonda le chapitre de cette ville, en 1444 ». Ce serait l’œuvre d’un artiste flamand et non pas d’un artiste italien.

Page 6: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

TRIPTYQUE DE CROCQ : ELOI ORFEVRE SAINT

« An quinziesme an fust fort scavant en lectre / ce neaumoings de mestier le vont mectre / par le conseilh des parants et amys / sainct Eloy fust chez un orfebvre mys / Un roy françoys à son maistre coumanda / de tr(è)s fin or faire une selle grande / lequel n’oza cette selle pourtraire (dessiner) / mais sainct Eloy présenta pour ce faire . »

« Au noble sainct ce noble Roy françoys / fist délivrer de l’or ung certain poys / pour assortir la celle richement / ung grand mir(a)cle on vit évidemmant / Deux selles fist dont fust fort estimé / poysant chascune autant que l’or nommé / récompa(n)ce fust du Roy au dit lieu / mais le bon sainct le doune tout pour dieu. »

« A priyer dieu estoit tout son estude / et bien souvent prenoit solicitude / de visiter ceulx où avoint maladie / en leur dounant pour sustanter leur vie / Or et argant affin deulx mieulx no(u)rrir / et cy mectoit peyne de les guérir / par la vertu de sa grand saincteté / beauco(u)p de gens recouvroint leur santé. »

Saint Eloi, l’apprenti

Bobbonl’orfèvre royal

Clotaire IIle roi mérovingien

Eloi façonnant l’or dans son atelier

Un lépreuxMiséreuxcourbés Eloi

Infirmesassis

Enclumeet outils

Livraison des deux sellesau roi

Eloi donne sa récompense aux pauvres

Page 7: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

TRIPTYQUE DE CROCQ : DU SACRE A SA MORT

« Le bon prélat de Noyon trespassa / du clergé lors chascun se confessa / et vont pryer Jésus le Rédempteur / les inspirer d’eslire ung bon pasteur / tous d’une voix et d’une ferme foy / eslire vont le noble sainct Eloy / et puys après en grand solempnité / il fut sacré prélat de la cité. »

« Ayant vescu selon dieu et droiture / payer convint le tribut de nature / il trespassa de chascun regretté / là furent faicts miracles quantité / or le pryons chascun dévôtement / que vers le dieu régnant au firmament / veuilhe impétrer (obtenir) de nous donner sa grâce / et à la fin emprès (auprès) de lui nous place. »

Clergé chargé d’élire un nouvel évêque à Noyon

La crosse

La mitre

Convoi funéraire

Page 8: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LA VIE DE SAINT ELOI A TRAVERS LE TRIPTYQUE DE CROCQ

Saint Eloi naquit en 588 à Chaptelat, à côté de Limoges. Son père, Eucher, et sa mère, Terrigie étaient des chrétiens libres d’origine romaine.

Eloi parvint à fabriquer 2 selles ou 2 trônes selon les sources , avec l’or donné pour la commande d’une seule, ce qui lui permis d’avoir la confiance du roi de devenir surintendant général des monnaies sous les règnes de Clotaire II, Dagobert Ier et Clovis II, et de fonder le monastère de Solignac en 632 dans sa région natale.Eloi accomplit plusieurs miracles comme la guérison de malades ou d’infirmes. Il était généreux envers les pauvres et les esclaves: il affranchit un esclave Saxon, Théau, le baptisa, le forma au métier d’orfèvre et l’envoya au monastère de Solignac.

Eloi entra dans la cléricature en 639 et fut sacré évêque de Noyon en 641.

Eloi fut inhumé dans le monastère Saint Loup, fondé par lui à Noyon le 1er décembre 660.

Page 9: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES REPRESENTATIONS DE SAINT ELOI

Les représentations de St Eloi sont peu nombreuses en Haute-Vienne et dans le Limousin; elles sont majoritairement modernistes. On peut citer:- le buste-reliquaire de Chaptelat et de la Geneytouse- la statuette des stalles de l’abbaye de Solignac- le vitrail de saint Eloi en costume d’évêque de l’abbaye de Solignac commandé par l’abbé Martial de Bony (1456-1484): fenêtre Nord-Est- la statue de l’église de St Junien du XVII° siècle- la statue de saint Eloi conservé au musée de l’Evêché, XVIII° siècle,- la toile peinte de l’église de Feytiat- la toile montrant St Eloi faisant la donation de l’abbaye de Solignac à St Martial, église de Solignac, XVII° siècle- le détail du vitrail de la baie de la chapelle des Saints Evêques de la cathédrale Saint Etienne de Limoges, « ordination épiscopale », sacre de saint Eloi, XIX° siècle.- le triptyque de l’église de Crocq en Creuse composé de 7 panneaux, auteur inconnu, école française du XVI° siècle.

« Ordination épiscopale », Sacre de St Eloi, Chapelle des évêques

Cathédrale Saint Etienne de Limoges, baie XIX° siècle, détail.

La mitre de l’évêque

La tonsure du clerc

Page 10: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

UNE ABBAYE PRESTIGIEUSE

L’empereur confirme des privilèges accordés par son père Pépin le Bref et son grand-père, Charlemagne (« immunitatem avi nostri Pepini regis necnum domini et genitoris nostri Caroli bonae memoriae magni imperatoris ») aux moines de l’abbaye.

Les abbayes ont toujours cherché à s’émanciper des tutelle locales. Celle de Solignac, de par sa fondation, est soumise au roi et sollicite régulièrement du pouvoir royal des diplômes d’immunité afin d’être protégée des convoitises d’autres autorités (ecclésiastique ou seigneuriale). Selon les circonstances, les immunités peuvent être très précises.

Arch. Dép. Haute-Vienne, 6H8 - Diplôme d’immunité accordé par Louis le Pieux à l’abbaye de Solignac, 817.Il s’agit du plus ancien document conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne.

Page 11: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

Il s’agit du Diplôme de Soissons : en 866, lors du Concile de Soissons, l’abbé Bernard de Solignac prétend que les archives ont été détruites par les Normands et obtient que l’abbaye n’appartienne qu’aux moines et à son abbé élu et que le roi n’ait le droit que de défense et de protection.

LES IMMUNITES ROYALES (suite)

Arch. Dép. Haute-Vienne - 6H8 - Diplôme de Soissons, 866

Page 12: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES IMMUNITES LAIQUES

Sauvegarde accordée par Richard, comte de Poitiers, à l’abbaye de Solignac, XII° siècle

Archives départementales de la Haute-Vienne, 6H11

« Sachez que l’abbaye de Saint Pierre de Solignac est en ma main, sous ma garde, ma protection et ma défense ainsi que toutes les appartenances en terres, églises et hommes; et ses biens acquis ou à acquérir. Aussi, je veux et prescris fermement que l’abbaye, l’abbé et toutes leurs appartenances soient en paix assurée (« meam firmam pacem habeant ») ». Suit la formule de menace qui s’apparente aux anathèmes: « si quelqu’un fait injure ou offense à cette sauvegarde, qu’il sache qu’il encoure la colère de mon indignation parce que l’abbaye est sous ma suzeraineté (« meum dominium est ») » .Les témoins sont Guillaume Maingot et Foucaud de Maillac, sénéchaux du Poitou, Aymeric de Rochechouart, Pierre de Pierrebuffière et d’autres.

En raison de l’annulation de son mariage avec Louis VII, Aliénor d’Aquitaine transmis le titre de duc d’Aquitaine à son fils Richard Cœur de Lion qui a sous sa dépendance l’abbaye de Solignac et qui lui accorde son immunité.

C’est pourquoi il s’adresse aux archevêques, évêques, abbés, comtes, barons et hommes du Poitou et de l’Aquitaine dans ce document:

Page 13: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

IMMUNITES LAIQUES (suite)

Arch. dép. Haute-Vienne, 6H24 immunité d’Adémar V vicomte de Limoges, 1196 qui renonce à tous ses droits sur les biens de l’abbaye.

« ego Ademarus, vicecomes Lemovicensis » : moi, Adémar, vicomte de Limoges

« injuste publice recognovi »: reconnais un droit injuste

« Abbatie sancti Petri Sollempniacensis » : l’abbaye de saint Pierre de Solignac

Page 14: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES IMMUNITES RELIGIEUSES

Gerald de Terrasson, abbé de Solignac obtint le 14 septembre 1147 du pape Eugène III alors en France, une bulle solennelle ou Grande Bulle qui maintient et affermit la juridiction des abbés de Solignac sur un temporel religieux important : 13 églises, 2 monastères, 2 chapelles et une celle. Ancien moine de Clairvaux, il défendait les immunités en faveur des abbayes. Or, en 1147, l’abbaye de Solignac est en proie aux usurpations ecclésiastiques et féodales, notamment sur l’église d’Ayen (Corrèze). C’est dans ce contexte que l’abbé de Solignac obtient cette bulle solennelle.

Dès sa fondation, St Eloi place l’abbaye sous protection royale et la soustrait à l’autorité de l’évêque de Limoges. Les bulles pontificales de Benoît III (855-858), Marin Ier, Eugène III et Adrien IV (1157-1159) confirment Solignac dans la propriété de ses biens et reconnaissent la protection directe de la papauté.

Le privilège d’Eugène III, 1147, sceau de plomb arraché, belle minuscule diplomatique, rédigé selon un formulaire de la

diplomatique papale du XII° siècle, Arch. Dép. Haute-Vienne, 6H10.

Page 15: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

SOLIGNAC : UNE SEIGNEURIE RELIGIEUSE

Hommages rendus au seigneur abbé de Solignac,2° moitié du XIII°siècle

Arch. dép. Haute-Vienne - 6H26.

Chaque hommage correspond à un paragraphe, mais ici pas au sens strictement féodal même si l’abbé est seigneur car en échange d’un manse, par exemple, le tenancier doit payer un cens.

L’abbaye est une seigneurie féodale: à ce titre elle compte de nombreux vassaux qui lui rendent hommages comme les vicomtes de Comborn, de Limoges, d’Aixe, de Rochechouart, les comtes de Terrasson et les Malemort.

Page 16: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LE TEMPOREL

12345

6789101112131415161718192021222324252627

St Hilaire BonnevalSt Jean LigourneLe VigenSolignacSt Maurice les BroussesJourgnacSt Matin le VieuxSaint PaulNexonPerpezac le BlancNeddeBoisseuilFlavignacChomeilleMeilhacSt GenestCondatLa PorcherieEyjeauxSt Julien le VendonaisVicq sur BreuilhSt Priest LigoureConcèzeLubersacIsleBurgnacAixe sur Vienne

28293031323334353637383940

41424344454647484950515253

St SorninBeyssacGlangesSussacPierre-BuffièreLa MeyseChâteau-ChervixDonzenacMarvalChâteauneuf la ForêtSt MéardSt Denis des MursLa Chapelle MonbrandeixLanouaille (Dordogne)SegonzacLinardsAmbazacPenzolPageasAllassacVigeoisArnacBeyssenacLa Celle près TreignacAyenSegur

Grâce au prestige de sa fondation, aux immunités, à ses reliques, l’abbaye est à la tête d’un temporel (églises, chapelles, celles, monastères, terres) lui permettant de récolter de nombreux revenus.

Page 17: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LIEVE

En tant que seigneurie religieuse, Solignac recevait des revenus (cens) annuels des terres (tenures) relevant de son autorité et les

répertoriait dans des registres (lièves).

Arch. Dép. Haute-Vienne - 6H39 f°9v-10r

Page 18: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

La forteresse de Châlucet (« Castro Lucii ») est bâtie en 1132 sur les terres de l’abbaye par la volonté de l’évêque de Limoges et de 2 nobles, Arnaud Bernard et Bernard de Jaunhac. Ainsi, les membres de cette famille doivent hommage-lige à l’abbé de Solignac, seigneur religieux qui a d’ailleurs autorité sur la chapelle castrale.

HOMMAGE

Abbé, couvent et monastère de Solignac

Hommage lige

Pierre Bernard, seigneur

Hugues de Jaunhac, son neveu

de Châlucet

AymericÉvêque de Limoges sénéchal

Le 26 octobre 1260, un hommage est rendu à l’abbé et au monastère de Solignac par Pierre Bernard, seigneur du Haut-Châlucet et Hugues de Jaunhac, son neveu, en présence de l’évêque Aymeric de Malemort et du sénéchal du roi de France . Arch. dép. Haute-Vienne, 6H125

Page 19: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LIVRE DEUX : L’ABBAYE

• Chapitre 1 : LE PLAN DE L’ABBAYE• Chapitre 2 : LA REGLE DE SAINT

BENOIT• Chapitre 3 : LA VIE AU

MONASTERE

Page 20: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

ABBAYE DE SOLIGNAC : les bâtiments conventuels1676 - extrait du registre manuscrit de Dom Estiennot (6H3), vue de l’abbaye avant sa reconstruction (1720-1760)

Les bâtiments conventuels datent des XII°-XIII° siècles mais ils ont été reconstruits au XVIII° siècle dans l’esprit de l’architecture romane. Le quadrilatère s’est mué en E. Le cloître a disparu au XX° siècle lorsque les bâtiments ont abrité une fabrique de porcelaine.

Page 21: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LA VIE AU MONASTEREIl n’y a pas réellement d’horaire type; il tient compte de la particularité de chacune des fondations. Cependant, d’après la règle, les Bénédictins consacraient entre:- 8h et 10h à célébrer l’office et à prier : nocturnes, matines, laudes, prime, tierce, grand messe, sexte, none, les vêpres qui achèvent la journée, les complies qui précèdent le coucher ponctuent la journée;

- 7h et 8h de repos, - et le reste de la journée est divisé entre le travail, généralement agricole ou artisanal, la lecture et l’étude (copie de manuscrit).

Abbatiale

CloîtreSalle capitulaire

Réfectoire

Cuisine

InfirmerieJardin

Petit jardinObservatoire

Ecole de ciselure

Ecuries

Bâtiments consacrés:

à la vie religieuse

à la vie quotidienne

au travail

Dortoirs

Page 22: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LA REGLE BENEDICTINE

A cette époque, la vie monastique venue d’Orient, connaît un grand succès, mais les règles de fonctionnement sont encore à trouver. Les plus répandues sont celle de :- l’italien, Benoît de Nursie (vers 480-vers 547 ap. J.C)- l’irlandais Colomban, missionnaire en Gaule (540-615 ap.J.C).

Eloi impose aux moines et à son abbé Remâcle la tutelle spirituelle de l’abbaye de Luxeuil (Vosges) : des moines de cette abbaye se sont installés à Solignac et furent soumis à une règle mixte composée de celle de Saint Colomban très stricte et celle de Saint Benoît. L’ascétisme des moines irlandais séduit les laïcs qui sont bien implantés au sein de la cour mérovingienne. L’orfèvre Eloi comme d’autres fonctionnaires qui sont devenus religieux ont donc importé cette règle dans leurs différentes fondations.

Sous les Carolingiens, Charlemagne voulut réformer les monastères en imposant partout la même règle, celle de saint Benoît. En 820, l’abbé de Solignac, Aigulf, impose la règle bénédictine, plus souple.

Les Archives départementales de la Haute-Vienne ne conservent pas toutes les archives de l’abbaye de Solignac; la règle de St Benoît se trouve aux Archives nationales.

Page 23: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LA COMPOSITION

Lors de la réforme par l’abbé Archambaud en 1270 (6H15) , la communauté de Solignac, sous la règle de saint Benoît est composée de 32 membres dont un abbé, un prieur, un cellier, un sous-prieur et un réfectorier.

Il existe peu de documents sur l’organisation de l’abbaye. D’après la vie de saint Eloi au VII°siècle, saint Ouen en dénombre 150. Ce dynamisme des temps mérovingiens, ne se retrouve pas par la suite et la communauté ne cessera de diminuer: 32 en 1270 (réforme d’Archambaud), 31 en 1301 (6H18 , consentement donné par le chapitre à la résignation de l’abbé Pierre Bernard de sa charge). Les bulles pontificales (6H10) réduisent la communauté à 30 en 1344 puis à 24 en 1510.

Page 24: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LIVRE TROIS : L’ABBATIALE

• Chapitre 1 : LE PLAN DE L’ABBATIALE

• Chapitre 2 : L’ARCHITECTURE ROMANE

Page 25: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

ABBATIALE DE SOLIGNAC

Archives départementales de la Haute-Vienne, Plan de l’abbatiale en 1676, Chronique de Don Dumas, 6H3

Chapelle absidiale axiale dite de saint Théau et son autel

Crypte de Solignac« Notre-Dame du

Civori »

Située sous la chapelle absidialeà laquelle on accédait par un escalier creusé dans le mur sud, elle aurait abrité le tombeau de saint Théau

Autel de St Clodoald

Autel St Nicolas

Autel St Eloi

Autel St Dyonisis

Autel Ste Catherine

Autel des Stes Vierges Autel de St Martial

Autel de St Christophe

Autel de St Martin

Autel de St Pierre

Autel de St Jacob

Autel de St Benoît

Page 26: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

L’ARCHITECTURE ROMANE

L’abbatiale (nef, chœur, transept) date du XII° siècle et le clocher-porche du XIII° siècle. A la suite d’incendies et de destructions, elle a été restaurée à plusieurs reprises comme les bâtiments conventuels qui forment un quadrilatère dont l’église constitue un des côtés.De l’extérieur, elle apparaît massive et austère avec ses murs sans contreforts. Cependant la lumière pénètre largement à l’intérieur grâce aux grandes fenêtres de la nef et celles nombreuses du chœur.On remarque que le bras du transept Sud est moins profond en raison des bâtiments monastiques et que la balustrade située en hauteur est un reste du jubé qui séparait la zone réservée aux moines de la zone ouverte aux laïcs.En quoi est-ce une église romane ? =

- hauteur mesurée- voûte en berceau

- bâtiment massif, murs épais.

- ouvertures limitées

Abbatiale de Solignac, vue SudClocher-porche de Solignac

Page 27: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

L’ARCHITECTURE ROMANE (suite)

C’est une église romane remarquable à plusieurs titres:

- sa NEF unique sans bas-côté offre un espace sobre et harmonieux,

- son CHŒUR est dépourvu de déambulatoire mais s’ouvre sur 3 chapelles rayonnantes,

- sa VOÛTE est composée d’une file de coupoles, la seule en Limousin, qui repose sur de solides piliers rectangulaires, reliés les uns aux autres par de grands arcs en berceau, mais brisé.

Intérieur de l’abbatiale de Solignac

Page 28: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LIVRE QUATRE : LA VIE RELIGIEUSE

• Chapitre 1 : LE CLERGE• Chapitre 2 : LE PELERINAGE • Chapitre 3 : RELIQUES ET

RELIQUAIRES• Chapitre 4 : LES DONATIONS • Chapitre 5 : LES ANNIVERSAIRES• Chapitre 6 : LES SEPULTURES

Page 29: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

CLERGE REGULIER / CLERGE SECULIER

vitraux de l’abbatiale de Solignac, XV° siècle

Abbé Martial Bony de La Vergne (1456-1484) Restaurateur de l’abbaye de Solignac, il est le commanditaire de ces vitraux.

Saint Eloi (588-660) Fondateur de l’abbaye, il fut nommé évêque de Noyon de 641 à 660.Il est mitré avec un nimbe,

tient un livre dans la main droite et une crosse dans la main gauche, la robe est bleue, la chape rouge doublée de vert avec orfrois et une large plaque dorée attachant la chape sur le milieu de la poitrine.

L’abbé, reconnaissable par sa tonsure est agenouillé les mains jointes en prière; sa robe est blanche et sa chape pourpre se détachent d’une tenture bleu foncé.

LE NIMBE

LA MITRE

LA TONSURE

LA CHAPE

LA ROBE

LA CROSSE

L’ORFROIS

Page 30: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES CHEMINS DE SAINT-JACQUES

Solignac se positionne à proximité de la via Lemovicensis et constitue un point de passage sur le chemin des pèlerins se rendant à St Jacques de Compostelle qui n’hésitaient pas à faire un petit détour pour se recueillir devant les nombreuses reliques de l’abbatiale.

SOLIGNAC

Page 31: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

UN BOURG SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE

Le « bourg neuf » ou « ville » constitué principalement du quartier de la Peyrade.

Le bourg s’est formé autour du monastère et son enrichissement a attiré population et activités marchandes.

L’enclos fortifié (remparts et au ruisseau des Sarrazins) de l’abbaye formé de l’église abbatiale, bâtiments religieux, jardins et quelques maisons dit « Le Château ».

Brian

c

e

Ruis

seau

des

S

arra

zins

Le pont gothique

Page 32: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

UN RELIQUAIRELe mot reliques vient du latin « reliquae » qui veut dire restes. Il s’agit en effet des restes du corps d’un saint ou d’objet ayant été en contact

avec lui.Les types de reliquaire:Il existe plusieurs sortes de reliquaires:- les chasses qui sont des coffrets- les reliquaires de forme anatomique (tête ou chef-reliquaire, bras, buste…)- les reliquaires montrances qui sont transparents.Ici, il s’agit d’un buste-reliquaire conservé dans le trésor de l’abbatiale de Solignac.

Qui est saint Théau ou Tillo?Théau est un jeune saxon ayant vécu au VII° siècle, vendu comme esclave. Il est racheté par St Eloi qui l’envoie à Solignac pour y être éduquer et former. Il devient missionnaire et aurait achevé sa vie en ermite à proximité de l’abbaye de Solignac vers 702.Il est vénéré dans tout le diocèse depuis le IX° siècle.

Les origines du buste-reliquaire:Il n’a peut-être pas été réalisé pour recevoir les reliques de St Théau mais a toujours appartenu à l’abbaye.

La composition du reliquaire:L’œuvre est composite:-La tête en cuivre travaillé au repoussé date de la fin du XII° siècle était dorée à l’origine puis argentée.-Des pastilles repercés figurent les iris des yeux.-La partie supérieure du crâne a été remplacée par un couvercle argenté comportant une vitre au XIX° siècle pour laisser voir la relique.-Une deuxième relique est présente sur le devant du buste dans une loge qui est en bois sculpté et doré du XVII° siècle en remplacement de l’original qui était en métal travaillé vraisemblablement.-Le buste est en bois doré à la feuille et date du XVII° ou XVIII siècle.

La représentation du saint:- Il est vêtu d’une tunique dont l’encolure est bordée d’un amict. -Les cheveux sont symbolisés par des lignes gravées ondulées.-Le visage est allongé et piqué dans sa partie inférieure pour imiter la barbe naissante.-Ses yeux sont grands ouverts.Amict : rectangle en toile fine mise autour du cou sous l’aube.

Page 33: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

ETUDE D’UN RELIQUAIRE

Type de reliquaire:

Reliquaire de St Yrieix, copie conservée dans la collégiale de St Yrieix, original au Metropolitan Museum de New York, XIII°-XV°

siècles

Issu d’une famille aristocratique, il naquit en Limousin au début du VI° siècle; devenu prêtre, il fonda une communauté monastique à Attanum (St Yrieix). Souvent sur les routes à la recherche de lieux saints, il bâtit plusieurs églises. Atteint de dysenterie, il mourut le 25 août 591.

Vous pouvez faire compléter la fiche de ce

reliquaire

UN BUSTE RELIQUAIRE

LES CHEVEUXLES YEUX

LA BARBE

L’ENCOLURE DE LA TUNIQUE

SURMONTEE DE PIERRES

PRECIEUSES

LA LOGE A RELIQUE

Qui est St Yrieix?

Page 34: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

AUTHENTIQUES DE RELIQUES

Le trésor de Saint Pierre de Solignac contient des « authentiques », c’est-à-dire des morceaux de parchemin sur lesquels sont inscrits le nom des saints qui correspond aux reliques conservées, qui remontent pour certains à l’époque mérovingienne:

Sainte Geneviève, inscription du VII-VIII° siècles: (S(an)c(t)e Genoveffe

Arch. dép. Haute-Vienne - 1Mi 40 - Parchemin (authentiques de reliques) conservés dans les reliquaires de l’abbaye de Solignac, photographiés à l’occasion des ostentions de 1953 - Abbaye de Solignac.

Sainte Colombe, inscription du VII° siècle: Hic s(unt) reliquias s(an)cti(sic) Colu(m)be virginis

Page 35: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES RELIQUES - INTERET SPIRITUEL

L’importance des reliques est marquée par les retombées qu’elles peuvent provoquer:- SPIRITUELLEMENT, elles marquent le prestige religieux d’un lieu.

Or l’abbaye de Solignac en conservait 41 d’après un catalogue du Moyen-Age, perdu mais copié au XVII° siècle: - 10 reliques du Christ et de la Terre sainte

- 18 reliques de martyres et confesseurs du Bas Empire- 12 reliques des Saints des temps mérovingiens- 1 relique du XIII° siècle.

D’ailleurs, des abbés de Solignac ont cherché à en rapatrier grâce à des confraternités:- avec Noyon pour récupérer le bras de St Eloi qui y était évêque entre 1161 et 1167, l’évêque de Noyon, Baudouin de Beuseberg envoya à Solignac le bras droit d’Eloi. Le Nécrologue du XIII°siècle célèbre cet événement:

L’église abbatiale attirait de nombreux pèlerins grâce à l’importance de ses reliques et comptait 12 autels dédiés à des saints importants du Limousin.

« Anniversarium domini Baldoini, episcopi Noviomensis, (Noviomagensis) qui dedit nobis brachium dextrum sti patris nostri beati Elegii » Arch. dép. Haute-Vienne - 6h4 f°33r.

- avec Stavelot pour obtenir celui de St Remacle qui y était abbé, le 13 mai 1268.

Page 36: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

RELIQUES - INTERET ECONOMIQUE

-ÉCONOMIQUEMENT : elles permettent d’attirer des pèlerins et d’inciter à l’aumône.

Ainsi, pour financer le reconstruction du chœur de l’église de l’abbatiale, incendié lors des guerres de Cent Ans, l’abbé Bertrand obtient du pape avignonnais Clément VII une indulgence (rachat de pêchés) de 41 jours pour tous ceux qui « se rendraient à cette église et lui tendraient une main secourable » ,« ad eandem ecclesiam accesserent, sibique manus suas porrexerint adjutrices »)  « sauvegarde de l’abbé »

« considérant que l’exposition publique des reliques se trouvant dans le lit du monastère stimule le cœur des fidèles et les incite à une plus fervente dévotion, d’où s’en suivent manifestement des largesses et des aumônes plus nombreuses et plus riches » « quia venerabilium reliquiarum in eodem monasterio existentium publica exhibitio corda populi ad ferventiorem devotioonem provocat et induxit, ex quo piarum eleemosinarum uberior et pinguior largitio sequitur manifeste »).

Arch. Dép. Haute-Vienne - 6H11 « proclamation de sauvegarde pour l’abbé »

Page 37: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES DONATIONS

Dame Geniosa, épouse de Robert Rancon donne des rentes sur un domaine de Rochechouart pour l’âme du seigneur Angelme de Pierrebuffière, son fils, pour la sienne et le salut de son fils, noble Admirable et de son mari Robert de Rancon «pro anima domini Angelemni de Petrabufer, filii sui et pro sua et ad salutem filie sue domine Admirabilis  et mariti ejus domini Robberti de Rancon» 

Ainsi de nombreux laïcs faisaient des dons de leur vivant ou par testament sous forme de rentes, de biens fonciers pour des motifs religieux, économiques et sociaux. En effet, les dons qui sont une source de richesse considérable pour l’abbaye et les monastères en général, permettent aux donateurs :-de racheter ses péchés (indulgences)-d’avoir une sépulture dans un des cimetières de l’abbaye, au plus proche des lieux saints,-d’obtenir une protection divine avant de partir en croisade ou en pèlerinage,-de devenir moine-de célébrer des messes pour l’âme des défunts, d’entretenir un enfant confié aux moines

Dans le monde médiéval, le Salut de l’âme est une quête à mener toute sa vie.L’obituaire, le cartulaire comme d’autres documents conservés aux Archives départementales de la Haute-Vienne présentent le nom des bienfaiteurs de l’Abbaye.

Page 38: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

L’EXEMPLE D’UNE DONATION

Donation du prieuré Sainte-Croix de Pierre-Buffière en 1063, Arch. dép. Haute-Vienne - 6H166 RESERVE

Gaucelme de Pierrebuffière, son neveu Gaucelme, Aymeric de Jaunac, son épouse Aamodis et ses fils Pierre, Etienne, Bernard et Gui donnent au monastère de saints Pierre et Paul apôtres de Solignac un monastère en cours de construction en l’honneur du Christ Jésus et de la Sainte Croix à côté du château de Pierrebuffière avec son cloître et cimetière et avec quatre fermes ou domaines ainsi que l’église presbytérale de Saint Martin de Vicq en 1063 pour en assurer la pérennité.

« ego Jauzcelmus de Petrabuferia et nepos meus, qui similiter vocatur Gauzcelmus et Aymiricus de Jaunac et uxor ejus Aamodis et filii eorum Petrus, Stephanus, Bernadus atque Guido (…) donamus (…) monasterii sanctorum Petri et Pauli apostolorum (…) Sollempniacum (….) monasterium quod edificare caeperamus in honore Domini nostri Jhesu Christi et sanctae Crucis (…) juxta castrum quod dicitur Petrabuferia (…) cum suo atrio atque cimiterio et cum quattuor casalibus (…) cedimus(…) Similiter aetiam dono feuum prebiterale aecclesie sancti Martini de Vicq ».

Page 39: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

ANNIVERSAIRESLes familles consacrent une partie de leurs revenus à faire célébrer des messes en souvenir des disparus ou pour le salut de leur âme dans leurs testaments. Il semble que cette source ait été importante pour fournir une grande partie de la nourriture des moines et des aumônes aux pauvres.

Arch. dép. Haute-Vienne - 6H4 f°26 - XIII°siècle « Anniversari Domini Gaucelmi de Petrabuferia, militis,qui fuit sepultus in claustro, in arvouto, qui est inter portam monasterii et arvoutum domini Hugonis, abbatis. »: Anniversaire du seigneur Gaucelme de Pierrebuffière, chevalier qui fut enterré dans le cloître, sous la voûte qui est entre la porte du monastère et la voûte du seigneur Hugues, abbé.

Arch. dép. Haute-Vienne - 6H4 f°28 r-v - XIII°siècle « Anniversarium domini Hugonis de Jaunhac militis domini de Castro Lucii qui est sepultus in (monasterio) portico juxta vitream sancti Tillonis juxta portam »: Anniversaire du seigneur Hugues de Jaunhac, chevalier, maître de Châlucet qui est enterré sous le portique à côté du vitrail de saint Tillon à proximité de la porte.

Page 40: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LES SEPULTURES

Les seigneurs du Mont avaient des liens privilégiés avec l’abbaye de Solignac comme l’atteste les sépultures du cimetière attenant au chapitre et au cloître de l’abbaye (Nécrologe de l’abbaye de Solignac, rédigé au XIII°siècle) dans lequel les moines de l’abbaye étaient aussi enterrés.

Arch. dép. Haute-Vienne - 6H4 f°34r - XIII°siècle: « Anniversarium Aymerici de Axia, militis qui est sepultus in medio capituli ante crucifixum », Anniversaire d’Aymeric d’Aixe, chevalier, qui est enterré dans le chapitre au milieu devant le crucifix.

Plus le défunt appartient à une catégorie sociale élevée et plus la famille entretient des relations privilégiées avec l’abbaye, plus il était enterré dans les parties les plus saintes de l’abbaye.

Arch. dép. Haute-Vienne - 6H4 f°29 - XIII°siècle: « Anniversarium Bozonis et Petris de Monte, militum, qui sunt sepulti in arvouto sito ad partem magnam cimiterii ad parte monasterii beate Marie », Anniversaire de Bozon et Pierre du Mont, chevaliers, qui sont enterrés sous la voûte vers le grand cimetière du monastère.

Page 41: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LIEUX DE SEPULTURES

Arch. Dép Haute-Vienne 6H92 : titre concernant le droit exclusif des seigneurs d’Aixe à être ensevelis dans le chapitre de l’abbaye (fin XII°siècle). En effet, les seigneurs d’Aixe avaient le droit de se faire enterrer dans la salle capitulaire de l’abbaye de Solignac, ce que confirme Sebrand, évêque de Limoges (1189-93).

Page 42: Conception et réalisation Sophie Sicot © Archives départementales de la Haute-Vienne, 2011

LE ROULEAU DES MORTS

A la mort d’un abbé renommé, il était d’usage qu’un moine, appelé « moine messager » parte annoncer la nouvelle aux autres monastères. Dans ce document exceptionnel, ce moine a rendu visite à près de 400 églises, prieurés et abbayes de France, Pays-Bas et Allemagne en un peu plus d’un an.Chaque établissement a inscrit quelques lignes sur le rouleau à la mémoire du défunt.Cette pratique permettait d’entretenir de bonnes relations avec la communauté ecclésiastique et d’échanger des nouvelles.

Rouleau des morts de l’abbé Hugues de Solignac - 1240-1241Parchemin, Arch. dép. Haute-Vienne, 6H6