Conclusion Généralea 4

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    Conclusion gnrale :

    Vingt ans aprs les premires rformes entrepris sur, lconomie algrienne, celle-ci

    conserve les principales caractristiques hrites des annes 1970 et mme de la colonisation.Une conomie spcialise principalement dans la production et lexportation des

    hydrocarbures autrement dit une conomie de rente.

    Globalement, lappareil conomique demeure compos de deux grands ensembles. Le

    premier se rduit la branche des hydrocarbures qui occupe une place dominante, (plus de

    40% du PIB et 97% des exportations) le second regroupe toutes les autres branches de

    lconomie.

    La branche des hydrocarbures assure lessentiel des exportations de lAlgrie constitue

    le principal moteur de lconomie. Cest cette branche qui lui procure la quasi totalit de ses

    ressources extrieures en devises. Le prix du ptrole demeure le variable dterminante de la

    politique conomique de lEtat. Chaque anne, le budget, le programme des importations, le

    volume des diffrentes subventions, etc., sont calculs en fonction du prix du ptrole. Ses

    fluctuations, notamment quand elles sont la baisse, peuvent tre lourdement ressenties et

    provoquer de graves problmes conomiques et sociaux.

    Les autres branche de lconomie sont exclusivement tournes vers le march

    intrieur mais dpendent pour une large part de lextrieur pour leurs approvisionnements.

    Mises en une situation de qute perptuelle de devises pour assurer leurs approvisionnements,

    la rpartition de la rente constitue alors leur proccupation stratgique. Elles forment un outil

    de production consommateur de devises et peu performant qui narrive mme pas satisfaire

    la demande interne. Lajustement est ralis par le recours aux importations de toutes natures

    grce la rente ptrolire.

    Une analyse de lvolution des exportations hors hydrocarbures au cours de ces

    derrires annes fait apparaitre, malgr le diagnostic rvlant une stagnation, un potentiel

    important notamment dans le secteur de lagriculture et miniers, et une certaine dynamique

    dans le secteur industriel notamment lagroalimentaire qui restent insuffisante, mais qui

    mritent dtre encourage.

    La faiblesse des exportations hors hydrocarbures semble lie avant tout un march

    interne beaucoup plus rmunrateur et moins risqu que lexportation. Bien sr ce phnomne

    se ddouble et est expliqu par de nombreux obstacles au bon fonctionnement et audveloppement des entreprises, obstacles auxquels nchappent pas les entreprises

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    exportatrices ou candidates lexportation, un secteur agricole qui narrive mme pas

    satisfaire la moities des besoins alimentaires locale, la prgnance de rflexes bureaucratiques

    qui caractrisent lenvironnement juridico-conomique dans les domaines bancaire,

    douaniers, fiscal, des transports et communications, ainsi que dans le domaine de

    linformation commerciale qui rend la chaine logistique lexport extrmement complexe et

    trs couteuse et les pouvoirs publics nont pas de stratgie, ou tout au moins de programme

    daction clair, pour dynamiser les exportations.

    La ncessit de promouvoir les exportations hors hydrocarbures faits partie des

    orientations les plus rgulirement raffirmes dans tous les programmes de gouvernement

    successifs depuis 1986. Il est vrai que si beaucoup a t fait en la matire, les rsultats

    enregistrs sont loin de correspondre aux attentes. Dune certaine faon cet chec relatif est

    souvent un lment qui est interprt comme un motif de renoncement, comme si le

    dveloppement des exportations hors hydrocarbures tait de toute faon une orientation vaine.

    En effet, Plusieurs politiques de redressement ont t entreprises ces dernires annes,

    mais le caractre rentier reste la caractristique dominante de lconomie algrienne. En fait

    l'amorce d'une nouvelle dynamique d'insertion avantageuse dans la division internationale du

    travail par une participation consquente au commerce mondial ne peut tre que le rsultat

    d'un processus travers lequel seront mobilises, voire cres les ressources et les capacits

    ncessaires. Le grand changement dont l'Algrie a besoin ne viendrait pas seulement de

    l'adoption de nouveaux critres pour le choix des politiques et des objectifs atteindre mais

    consisterait surtout miser sur la mobilisation de toutes les potentialits matrielles et

    humaines.

    Il ne s'agit donc pas de simples dcisions prendre mais d'un long processus de

    construction des structures et des mentalits en tenant compte des mutations profondes

    intervenues dans le schma de la croissance mondiale, de la varit croissante des situations

    de dpendance et des tendances d'volution des principaux paramtres pouvant agir sur la

    capacit d'adaptation du systme conomique et social du pays.

    Cette promotion devrait s'appuyer aussi sur les avantages construire au plan

    technologique avec des partenaires trangers qui disposent des moyens ncessaires cet

    gard. De telles alliances ou un tel partenariat, s'il venait tre concrtis, permettrait

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    certainement aux entreprises algriennes d'accder aux technologies et aux marchs extrieurs

    assez rapidement.

    La promotion des industries d'exportation devrait s'appuyer sur le tissu industriel

    national afin de maximiser l'utilisation de consommations intermdiaires produites sur place.

    La diversification de ce tissu peut fournir des consommations intermdiaires. De ce point de

    vue, l'Algrie qui a beaucoup investi dans les industries de base se trouve en bonne position

    pour maximiser les effets d'entranement (dus l'emploi d'inputs d'origine locale) condition

    toutefois que la qualit des produits de base les rendent intgrables des biens d'exportation

    vers les marchs exigeants que sont les marchs internationaux. Les effets d'entranement sont

    inexistants ou faibles, ces industries d'exportation ne seront alors que de simples ateliers

    offshore procurant une rente en devises dont la seule diffrence avec la rente ptrolire ou

    gazire sera d'tre porte par du travail bon march (don d'une dmographie prolifique) au

    lieu d'tre issue de ressources naturelles (don de la nature).

    Ainsi la promotion des exportations hors hydrocarbures passe-t-elle par labandon pur

    et simple de lconomie de rente dans le cadre de la transition, du moins par le recule de ce

    type dconomie (conomie de rente) au profit de lconomie de march ?

    Ou bien on continuera injecter des sommes dargent gnres des ventes des

    hydrocarbures et attendre que la rforme soit faite ? Lconomie algrienne est atteinte

    dune maladie endmique quon essaie de gurir en lui administrant de laspirine

    (investissement publics dans les infrastructures, cration demplois dattente prcaires,

    construction de logements au mpris des rgles les plus lmentaires de lurbanisme,

    transferts sociaux non cibls) afin de soulager, momentanment, la douleur, sans pour

    autant gurir la maladie, elle-mme, dune nature beaucoup plus fondamentale (Ahmed.

    BENBITOUR).