Conference 24-09-2010 Cessez Detre Gentils Soyez Vrai1

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  • Judy TAIANA, Psychothrapeute, Psychanalyste 1

    Vendredi 24 septembre 2010

    CONFERENCE

    CESSEZ DETRE GENTILS SOYEZ VRAIS !

    tre avec les autres en restant soi-mme

    (Daprs louvrage de Thomas dAnsembourg)

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    INTRODUCTION

    Bonsoir, tous,

    Le thme de la confrence de ce soir est tir de ma rflexion sur louvrage de Thomas dAnsembourg. Il sappuie sur le processus de la Communication Non Violente (CNV) qui a provoqu chez lui comme chez moi un changement dans notre vie. Sans cela, nous serions aujourd'hui ;

    - Des personnes qui vivraient une vie qui n'tait pas la ntre et nous vivrions ct de notre vie

    La confrence va reprendre certains thmes abords dans son ouvrage Cessez dtre gentil, soyez vrais .

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    Je suis heureuse de vous proposer lexploration de quelques piges de notre ducation et qui se fait ressentir sur la communication Quand la communication se passe bien, beaucoup de choses positives en ressortent, mais quand elle ne se passe pas bien, beaucoup de peine en dcoule. Les gens ne se sentent pas bien compris, ne communiquent pas bien. Et la combinaison de mal cout o mal exprim aboutit souvent trs mal. Alors que nous faisons de nombreux apprentissages des langues, du sport et autres, aucun moment nous ne faisons lapprentissage de la communication, alors que a peut se rvler trs opportun.

    Jai envie de dire :

    Que de malentendus sont lorigine des mal couts, qui proviennent eux-mmes de mal exprims ; et pour bien sexprimer encore faut-il bien scouter

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    Certains mcanismes de notre ducation nous a souvent invits tre bien gentils bien sages bien raisonnables.

    Je vous propose daller voir comment certains mcanismes de cette ducation nous emmnent bien malgr nous nous retrouver mchants et nous retrouver violents, soit vis--vis de nous-mmes soit vis--vis des autres.

    C'est la gentillesse de faade qui est vise, pas la bont foncire qui s'exerce gratuitement par un don dsintress. Nous n'chappons pas la gentillesse de faade. Nous disons tout va bien quand cela ne va pas ; nous disons des relations : Oui, nous reviendrons avec plaisir alors que nous pensons : Plus jamais de barbecue chez eux ! Nous sommes pousss dire des choses socialement admissibles qui nous trahissent et nous nous prostituons en quelque sorte.

    Tout comme Thomas, jai toujours t sensible aux conflits, aux tensions, aux non-dits, aux attitudes de faade.

    Pourquoi sommes-nous si mal l'aise pour nous dire les choses ?

    Plutt que par des mots, les conflits se manifestent par des attitudes : bouder, faire la gueule, claquer les portes, etc.

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    On ne trouve pas les mots ; pauvret du vocabulaire relationnel. D'ailleurs, c'est pour cela que, jai effectu une formation en CNV (communication non violente): pour rsoudre les conflits, mais des conflits dj clats, fruits de malentendus provenant d'un mal exprim ET d'un mal cout.

    Il s'agit dune personne qui a des besoins mais qui ne parvient pas les clarifier ni les exprimer dans une demande claire ET la personne qui entend les plaintes, les critiques, les jugements et qui contre-attaque.

    Pour se dgager dune situation problmatique, il faut tout dabord prendre conscience de ce problme on ne peut pas sortir dun pige si on na pas pris conscience dtre pris dans un pige . Il faut tre conscient de son enfermement, sortir de ses habitudes. La deuxime chose faire, cest darrter de subir : savoir comment le pige sest enclench, afin de le dclencher et ainsi retrouver de la libert, de laisance.

    Exprimer clairement ET entendre clairement pour ne pas susciter de malentendus

    Pour cela, il est ncessaire d'apprendre couter ce qu'on ressent. Prendre des heures pour apprendre couter, pour apprendre

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    tre avec les autres et pas seulement trouver des solutions et donner des conseils.

    Aujourdhui, nous pouvons constater que dans notre socit, il y a une violence externalise (frapper, dtruire, voler, tuer, agresser, enfreindre, etc.) et une violence intriorise (automutilation, se piquer, se droguer, se prostituer, etc.).

    Toute cette violence provient :

    - du manque de conscience de ce que je ressens ;

    - du manque de vocabulaire pour exprimer mes sentiments et mes besoins.

    Comment parvient-on dire ce qu'on ressent (au moins soi-mme, ce qui serait pour commencer un dbut) ?

    Si on n'y parvient pas, on tutoie (le Tu qui tue : tu es comme ci, tu es comme a : juger, critiquer, commenter le comportement de l'autre) plutt que de dire JE, la vrit de ce qui se passe en moi.

    Pour savoir ce qui se passe en nous, il faut prendre connaissance des 5 cls de la communication.

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    1) Pige n1 : Lcoute de soi :

    Pour comprendre, nous devons nous remettre dans nos sandales de petit garon ou de petite fille. Il ne sagit pas du tout de faire un procs aux parents, mais de porter un regard vers lEducation, qui est quelque chose de dprogrammable.

    Enfant, nous avons souvent entendu tu serais gentil de faire ceci ou de faire cela, de ranger ta chambre, de ramener des bons points de lcole, .

    Mais ce que nous avons capt avec notre disque dur au niveau motionnel cest je taime si tu ranges ta chambre, si tu performes lcole, . Nous avons encod que lamour est conditionnel et non pas inconditionnel. Si je ne fais pas la bonne chose au bon moment, de la bonne manire, ne va-t-on pas me retirer lamour ? . Ce premier pige est donc que nous avons plus appris faire des choses, plutt qu tre. Est-ce pour autant que ce nest pas bien de faire ? Non, mais dans notre habitude de croire quon est aim pour ce quon fait, on fait donc de plus en plus de choses afin dtre plus aim et, invitablement, on a de moins en moins de temps, pour finir par nen plus pouvoir. Et

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    pourtant, ceci est habit des meilleures intentions. On ne prend pas suffisamment le temps de scouter, on se manque de respect soi-mme. On ne se demande pas assez est-ce que je me fais du bien en continuant de faire tant de choses ?. Nest-il pas temps de sasseoir et de rflchir sur mes choix, avant de sy noyer. Notons tout de mme que cette remise en question nest pas doffice confortable. La vie est intelligente et elle nous veut du bien . Ainsi, nous sommes parfois forcs de nous couter nous-mmes, par exemple lorsque nous avons un accident et que nous sommes immobiliss lhpital Dans le cadre dune relation de couple, il est ncessaire davoir une relation nourrie avec son conjoint, il faut du temps pour scouter, pour se parler srieusement. Nos vies sont remplies de violence subtile : le temps est broy, et ce malgr les bonnes intentions Lorsque nous coutons bien ce qui se passe en soi, alors le bon sens fait jour. Dans notre socit, nous avons des difficults tre dans la prsence. Et pourtant, cest plus important que dtre dans le faire.

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    Ce premier pige se rsume ainsi : nous pensons que nous sommes valoriss par ce que nous faisons, plutt que par ce que nous sommes. Nous pensons que nous sommes dans le don alors que nous sommes dans la qute damour ; il est donc essentiel de retravailler lestime de soi. Nous ne prenons pas assez le temps de penser soi-mme, scouter.

    Tous les sentiments sont les bienvenus : Les sentiments (ce que je ressens), sont tous des signaux de notre tat intrieur. Sils sont agrables, nos besoins sont satisfaits, sils sont dsagrables nos besoins ne le sont pas.

    Or, les sentiments sont souvent accueillis comme positifs ou ngatifs.

    Et rapidement dans notre enfance, nous avons appris refouler les sentiments ngatifs : la colre, la tristesse. Ne sois pas triste, tu vois tout ce que tu as . Phrase anodine mais qui laisse des traces.

    partir de l, les sentiments dsagrables sentassent et la pression monte. Et quand cest trop la Cocotte minute explose vers lextrieur, ou implose dans la dprime, ou la somatisation.

    Une premire cl est de rapprendre couter tous les sentiments qui vivent en nous. Si je refoule ce que je devrais exprimer, je dprime

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    Les besoins peuvent tre paradoxaux : Laccs ses besoins dpend dj de la capacit se poser et tre lcoute de soi.

    Deux minutes parfois suffisent.

    Lcoute est authentique ds lors que lon accde tous nos besoins. Des besoins qui semblent en opposition peuvent co-exister en nous.

    En voici un exemple, cit par Thomas dAnsembourg : je rentre la maison aprs une journe de travail stressante. En mme temps je suis heureux de retrouver ma compagne et de pouvoir partager un moment de tendresse et dcoute, et en mme temps jai besoin dun temps de solitude pour souffler.

    Est-ce que je peux accueillir ces deux besoins sans culpabilit, est-ce que je peux exprimer ces deux besoins ?

    Est-ce quils peuvent tre reus et entendus ?

    Cest une cl importante de prendre conscience que des besoins multiples peuvent nous habiter et que ces besoins diffrents doivent dj tre mis en conscience et exprims, pour viter dagresser lautre ou/et de prendre sur soi.

    Lducation formate tre gentil : Cessez dtre gentil, soyez vrais . Mais quest-ce qui a inscrit dans notre cerveau cette difficult dire ce que lon vit ?

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    Il semble quune des sources vienne de lenfance.

    Les parents ont fait ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient, ce qu'ils taient et ce qu'ils avaient reu.

    Il ne s'agit pas de leur faire un procs, il s'agit de prendre conscience de soi-mme et de comprendre l'enclenchement du pige. Par o c'est venu et comment je me suis coinc l-dedans ?

    Par o c'est venu que ma relation avec moi-mme, avec les autres, avec la vie, n'est pas ce qu'elle devrait tre ?

    Quand nous devenons parents, et ce malgr notre bonne volont de bien duquer, navons-nous jamais dit des phrases de ce type Tu serais gentil de ranger ta chambre , Tu nous ferais plaisir si tu avais de bonnes notes lcole ? Et lenfant transforme les tu serais gentil en des tu seras aim et constitue, un programme de ses comportements, en fonction des demandes des autres.

    Je suis aim, si je me conforme ce que lautre attend de moi . Et de l, sinscrit en lui, lamour conditionnel, lamour qui dpend des attentes des autres.

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    Nous avons plus appris faire des choses plutt qu tre

    Faire pour ne pas perdre lamour, plutt que donner par joie. Comment se connecter soi, quand lamour dpend de la manire dont je satisfais les attentes des autres ?

    Une cl importante est davancer dans lestime de soi afin de ne pas attendre son bonheur de lautre, et aussi de travailler son amour de lautre mme sil a des avis diffrents qui ne correspondent pas, pour un temps, ses attentes. Le faire est un pige.

    Lenfant a appris faire pour tre aim, pas simplement tre lui, ceci entranant une grande inscurit affective.

    On a tous en commun les besoins de survivre, de partager, de donner aux autres, de contribuer au bien commun, etc. Mais certaines fois, on devrait s'arrter et se poser la question : Pourquoi est-ce que j'en fais tant ?

    Pourquoi suis-je toujours la bonne poire de tous ? :

    - j'aime donner et aider, certes, MAIS ;

    - j'attends surtout de recevoir de la reconnaissance, des gratifications ;

    - je qute l'amour des autres : aimez-moi ! Aimez-moi !

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    Les personnes qui exercent dans le social et le caritatif sont particulirement victimes de l'activisme : en raison de l'abondance et de l'urgence des besoins, elles risquent souvent l'puisement, le burn-out ( carbonisation psychologique ), la dpression.

    Je donne, je me dpense car j'ai du mal m'aimer moi-mme si je ne suis pas dans le FAIRE. Si je ne suis pas dans le FAIRE et dans l'ACTION, je me juge svrement et j'ai du mal m'aimer moi-mme. J'ai du mal ETRE, alors que c'est ce que nous qutons vritablement tout au long de notre existence.

    Le parent qui ne prend pas de temps pour lui-mme explose sur le conjoint ou sur les enfants. Se donner le temps de respirer, oser tre vrai, dire qu'on a besoin de prendre 1H pour soi tout seul et qu'aprs on sera disponible. Se centrer plutt que d'tre dispers et nerv. Etre l'coute de soi pour pouvoir tre l'coute de l'autre, cela s'apprend.

    Apprendre s'couter, apprendre tre dans l'ETRE. Ctoyer ses propres fragilits ce qui permet de mieux couter et de mieux comprendre les fragilits des autres.

    Dans nos agendas, y a-t-il des moments quotidiens pour s'arrter, respirer, contempler, ne rien faire, bnir, se laisser bnir ?

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    Comme il y a de moins en moins de VIE dans les choses FAIRE, on en fait de plus en plus.

    La vie devient une course, surtout pour les parents. Tout le long du jour, on ne va pas de choses choisies en choses choisies. Le soir, quand on se couche 23H passes, c'est souvent en s'affalant et disant : Plus, je ne peux pas ! J'ai mrit largement de dormir enfin !

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    2) Pige n2 : Je taime si .

    Deuxime pige : le risque de ne pas mettre l'estime de soi en soi, mais dans le regard de l'autre et dans lcoute bienveillante et non jugeant de lautre

    Quand jcoute lautre, est-ce que je peux accueillir sa dtresse, ses doutes, ses peurs, sans tout de suite me sentir charg de trouver des pistes, des solutions, sans avoir besoin de faire quelque chose, tant sa dtresse mest inconfortable ?

    Or ce qui est attendu de lautre, cest simplement dtre entendu, rejoins dans ce quil vit, pour quil fasse lui-mme son chemin.

    Comment puis-je couter lautre dans ses zones dombres, si je nai pu accueillir les miennes ?

    Une des pistes de la Conscience Non Violente est lcoute empathique, celle qui nest pas pollue par le Faire pour Bien faire . Le besoin dcoute est un des besoins fondamentaux de lhomme.

    Difficult mettre de lestime de nous, en nous. Nous avons tendance mettre notre estime dans le regard de lautre. Mais comment voulez-vous tre heureux ainsi ?

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    On cherche plaire et viter de dplaire. Nous avons du mal sautoriser tre tranquillement soi-mme, par peur du regard de lautre. Cest fondamental de rester soi-mme face au regard de lautre de faon assertive et non agressive. Cela demande une juste estime de soi souvent abme voire atrophie par lducation. Lestime de soi, a se jardine : il faut commencer par laccepter, pour ensuite la travailler.

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    3) Pige n3 : Difficult faire bon accueil la diffrence.

    Il est nous est difficile de faire bon accueil la diffrence, mme celle de notre conjoint, celle de nos ados, celle d'autres membres de la famille, celle de collgues de travail, etc.

    Notre seuil de tolrance la diffrence est vite atteint. La peur de la diffrence mne des rapports de pouvoir / soumission.

    On a des difficults faire bon accueil la diffrence, car on a encod : si je m'autorise ma diffrence, on ne m'aimera pas . Si je laisse libre cours la joie, la crativit, la fantaisie qui sont le propre de l'enfance, on finira par me dire (les frres et surs, l'institutrice, etc.) : tu es un peu trop comme ceci ; tu n'es pas assez comme cela ; etc.

    Nous avons encod une pense binaire : Oublie-toi toi-mme pour pouvoir t'intgrer . Le dsir d'appartenir au groupe, le dsir d'intgration est tel, qu'on perd son originalit pour avoir une place ; du coup, notre tolrance l'originalit de l'autre est vite atteinte. On va lui demander de la taire ou bien de s'en aller Il nous est difficile de ne pas vivre la diffrence comme une menace, comme un rejet.

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    Souvent, lenfant renferme sa sensibilit au fond de lui, pour viter lexclusion, le rejet de ses camarades voire de ses parents. Au quotidien, la diffrence nest pas vcue comme confortable. Enfant, nous avons t nombreux entendre Tu nes pas assez comme ceci, comme cela ; Je ne veux voir quune tte, . On sest peu peu fait violence par rapport notre propre diffrence et du coup, on nautorise pas la diffrence de lautre. Notre seuil de tolrance la diffrence est vite atteint.

    Nos besoins sont universels

    Cheminer en explorant les sentiments agrables ou dsagrables qui nous habitent, nous permet daccder nos besoins. Besoin de reconnaissance, besoin didentit, besoin de soutien, besoin de partage etc Comme les poupes russes, ils sembotent pour finalement, au bout du compte, se concentrer sur le besoin dexister, le besoin dtre. couter lautre, cest se re-lier son besoin dtre, cest lui donner conscience quil existe.

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    Dans la rencontre de nos besoins et des besoins de lautre, nous constatons que nous ne sommes pas si diffrents. Nous crons du lien. Luniversalit des besoins rassemble. Cest cette conscience qui fonde ce que cest, un humain.

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    4) Pige n4 : La difficult de dire NON Nous avons du mal dire non temps et la bonne personne. Nous disons oui alors que nous pensons non : nous disons oui beaucoup trop de personnes, par manque destime de soi et par gentillesse, alors qu force, on risque de devenir mchant et agressif. Nous devons rflchir notre tat intrieur, nos besoins et apprendre dire non, sans culpabilit. Dire ce qui se passe avec douceur et bienveillance, en se respectant soi-mme. Nous ne prenons pas assez de recul face des demandes : par exemple, face une invitation, nous sommes gns de rpondre que la premire personne consulter est soi-mme. Cest pourtant difficile et touffant de vivre continuellement avec un masque et tellement plus facile de vivre dans la simplicit. Lerreur que nous faisons souvent, est que lorsque quelquun nous dit non, on prend cela contre soi, on pense quon ne nous aime pas. Un exemple pour faciliter le dire non : derrire tout non, il y a un oui ; de mme derrire tout oui, il y a un non. Pour mieux

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    vivre le non, il faut regarder les choses auxquelles on dit oui. Ex : lorsque nous refusons une invitation un barbecue, nous disons oui lamiti avec ces gens, oui des moments en famille, oui lintimit conjugale,.

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    5) Pige n5 : Pour couter lautre, il faut scouter soi-mme. Est-ce que je suis l'aise avec la tristesse ? ma tristesse ? Est-ce que je suis l'aise avec la colre ? ma colre ? Tenter de contacter notre nergie vitale, lcher ce qui nous encombre. Car 90 % de nos colres partent en direction des autres. Si nous prenons le temps de les comprendre, et de les travailler, nous changeons et elles nous font grandir. Si nous ne nous coutons jamais, comment pouvons nous couter lautre ? Comment respecter lautre si moi, je ne me respecte pas comme je suis, mais comme je voudrais devenir ? La capacit daccueil de lautre est directement fonction de sa capacit daccueil soi-mme. Au lieu de dire tu es un goste , nous pouvons dire jai besoin de temps ou encore je me sens seul. Rosenberg est lauteur de la thorie : sentiment besoin demande.

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    Souvent, on est 2 vouloir avoir raison ; donc, il y a 2 malheureux. Au lieu de cela, il faudrait ouvrir notre cur ce qui se passe, aller voir derrire la faade de ltre humain. On a tous les mmes besoins fondamentaux : espace, libert, aim, tre aim. Ce que nous voyons nest quune partie de liceberg ; prendre conscience que nous avons tous les mmes besoins est dj dvelopper une bienveillance. Par exemple, face au fait de devoir sortir les poubelles, nous avons le choix entre il faut sortir les poubelles ou alors faire le choix davoir un environnement sain, hyginique, o il y a plus de place, o lair est bon. Notre part de choix est plus grand que ce quon ne croit. Mais bien souvent, la libert fait plus peur que la contrainte. On se fait parfois violence par peur de trop de choix.

    Comment utiliser ma colre pour me renseigner sur moi-mme ? Commencer exister par moi-mme. Clart prcision, discernement. Sortir des rapports pouvoir / soumission. Etre dans des rapports de synergie et de coopration.

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    Nous sommes coups en quatre morceaux :

    1. tte : le mental, l'intelligence intellectuelle, crbrale. Notre tte a t sur-forme tiqueter, analyser, raisonner, catgoriser, etc. ;

    2. le thorax (cur, respiration) : l'intelligence spirituelle, motionnelle, intuitive, les sentiments ;

    3. l'abdomen (les tripes) : les besoins ;

    4. les jambes : la demande claire adresse l'autre et conforme nos besoins.

    Nous sommes souvent coups de nos sentiments, de nos motions, que nous avons du mal identifier, cerner.

    Les sentiments permettent de connatre nos besoins, de savoir ce qu'on a dans les tripes.

    Ces coupures, ces enfermements, ces manques de circulation de l'info en nous, proviennent du fait que nous avons t encods.

    Il nous fallait devenir un gentil enfant sage et raisonnable. Quand un enfant se met en colre, on lui demande d'aller s'isoler un instant et d'aller rflchir sur sa colre.

    Or, comme personne ne lui a enseign traiter sa colre, discerner les besoins vivants sous-

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    jacents la colre, il renonce sa colre, pour demeurer intgr sa famille, pour ne pas rompre avec l'appartenance ncessaire sa survie biologique :

    - coupe-toi de tes sentiments, de tes motions, a drange. Deviens intelligent au lieu de te mettre en colre, au lieu d'tre triste, au lieu d'tre joyeux, etc. ;

    - ne fais pas ce que tu penses tre bon, mais coute les autres et fie-toi leur jugement : c'est cela qui est ncessaire pour t'intgrer. Adapte-toi.

    Afin de rectifier le tir, visiter notre cur quand il souffre plutt que d'attendre et demander des consolations. Prendre le temps de descendre dans notre souffrance pour en explorer les causes.

    Apprendre dcoder nos motions comme une clef qui nous permet de connatre nos besoins.

    En nous coupant de nos sentiments, on vit ct de notre vie, de la vie qui aurait pu tre la ntre.

    Faire bon usage de ses motions et exprimer des demandes claires.

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    Il existe un choix fondamental faire dans la vie : tre heureux OU BIEN avoir raison

    Vouloir avoir raison tout prix est le reflet de notre inscurit intrieure face la diffrence.

    A un moment, on ne sait plus quelle langue parler l'autre, tant la dconnexion se creuse entre les personnes.

    Nous demeurons en faade avec ce que l'autre a dit et le ton qu'il a employ. On n'a pas cout le sentiment (tristesse) ni le besoin de l'autre (j'ai besoin que tu penses moi). Il est ncessaire d'aller voir derrire la faade plutt que de riposter.

    Pour cela, il est ncessaire d'entrer dans le terrain commun, dans ce qui nous rassemble. Nous avons tous besoin de partager avec les autres, de vivre ensemble dans une ambiance paisible et harmonieuse.

    Si nous communiquons au niveau des sentiments et des besoins, nous nous situons dans le domaine qui nous rassemble ; si nous communiquons au niveau du mental et des arguments, c'est un domaine qui nous divise.

    Ce n'est pas parce que j'coute les sentiments et les besoins de l'autre que je dmissionne de mes propres sentiments et besoins.

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    Ce type d'attitude fait autorit. Il ne s'agit pas d'une autorit SUR, mais d'une autorit AVEC.

    Vigilance dans la relation : ne pas prendre pour argent comptant que les mots que nous employons sont une vidence pour l'autre et qu'il les reoit comme nous les disons, en toute transparence, sans interfrence, ni interprtation, ni filtre.

    Certaines fois, il est ncessaire de faire reformuler : Dis-moi ce que tu as compris de ce que je t'ai dit

    Ne pas tre dupe d'une attitude. Apprendre dcoder les sentiments et besoins de l'autre, par-del ses attitudes de faade.

    Une attitude d'enfermement ( je n'ai besoin de personne d'un ado) peut signifier : je ne veux plus souffrir, je me protge, je me tais.

    Faire preuve d'empathie : A la fois, j'ai envie de respecter son silence s'il est apais et heureux pour toi ; moins que ton silence ne provienne de la tristesse .

    Rejoindre le vivant en l'autre ; accompagner le vivant en l'autre avec une coute active, en proposant des noms de sentiments, des noms de besoins, tout le vocabulaire qui fait dfaut, pour qu'il puisse le saisir.

    Dans ce cas, l'empathie consiste mettre ses propres sentiments entre parenthse,

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    momentanment, pour pallier l'urgence, pour couter ce que fait tant souffrir l'autre.

    Il est ncessaire de bien travailler la prsence soi-mme pour pouvoir tre prsent aux autres.

    De mme, la pacification intrieure intense permet d'instaurer des rapports pacifiants avec les autres.

    Vivre des stimulations joyeuses dans l'appartenance, avec un fort sentiment de vivre : nous dsirons tous cela.

    De mme qu'on enseigne aux enfants lire, crire et compter, ce serait bien de :

    - leur enseigner bien s'couter eux-mmes pour s'exprimer avec clart ;

    - leur enseigner bien couter l'autre et le laisser s'exprimer avec clart ;

    - leur enseigner vivre selon le mode : je ne t'impose pas mes besoins ; je ne me soumets pas aux tiens .

    Cela requiert un apprentissage quotidien Apprendre dire : Je me sens parce que j'aurais besoin de ; est-ce que tu es d'accord pour

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    Apprendre cohabiter avec nos talents et nos forces respectives, nos sentiments et nos besoins respectifs. S'intgrer sans dmissionner de soi-mme et sans prendre le pouvoir.

    Conclusion Nous ne pouvons pas tout rsoudre par lintellect. Il ne sagit pas ici dutopie ou danglisme mais dun apprentissage accessible tout un chacun pour une relle amlioration de nos relations.

    Mieux scouter pour mieux sexprimer et tre mieux entendu, et mieux couter son tour, pour construire du lien en conscience. Pas moi ou lautre, mais moi et lautre

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    Questions rponses : Que faire face une personne qui ne veut pas communiquer ? On peut soit parler de soi, soit parler de lui. Il faut tcher de rester lcoute de lautre suffisamment longtemps que pour arriver quilibrer le dialogue. Ceci est un vritable apprentissage. O situer la question du pardon ? Le pardon doit passer par une profonde comprhension de lautre, dans la bienveillance. Ce qui est plus difficile que le simple pardon. Problme de communication avec des adolescents ? Il faut BIEN lcouter. Et tcher de rester dans lcoute profonde et viter daller vers le il faut , sinon, ladolescent se rebellera coup sr.