Septembre 2011

CONNAISSANCE DE LA FERTILITÉ

ET RÉGULATION DES NAISSANCES

PAR LES MÉTHODES D’AUTO-OBSERVATION

N°118

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Éditorial bulletin MAO n°118

Belle et bonne rentrée à tous !

Notre région du Sud-Ouest est très heureuse d’introduire l’année scolaire avec vous par ce bulletin, nous qui étions en silence radio depuis plusieurs années ! Pour vous donner une idée de l’ampleur de la tâche chez nous, laissez-moi vous donner quelques chiffres :

• 23 départements, dont 11 occupés par un ou plusieurs moniteurs et 12

désertés,

• Un TRÈS grand carré qui passe par La Rochelle, Biarritz, Perpignan et

Montluçon (hors frontière, je précise !)

• 17 moniteurs ou couples moniteurs, dont 4 nouveaux

• …Et 8 espoirs de futurs moniteurs !

De belles choses se vivent en « sous-régions », notamment ce que nous vous partageons ici :

- le « testez vos connaissances » - une journée avec la Pastorale Familiale de Toulouse - des interventions MAO par le biais des préparations à l’accouchement - une histoire des MAO au Vietnam - une réflexion sur le deuil périnatal.

Bonne lecture et très bon début d’année scolaire à tous et toutes !

Agnès Pyrat, coordinatrice. agnes@pyrat.net

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Bulletin MAO n° 118

SOMMAIRE

- Editorial Agnès Pyrat 1 - Sommaire 2 - Testez vos connaissances ! Dr Hélène Perez 3-4 - Oser la sexualité, langage d’amour pour le couple Marielle Charvet 5 - MAO et préparation à l’accouchement M D 6-7 - Vietnam : Historique d’un projet qui devient autonome Marie Joly 7-21 - Un sujet tabou : le deuil péri-natal Dr Marielle Charvet 22-23 - Testez vos connaissances : la réponse ! ………témoignage d’une utilisatrice 24-25

Bonne lecture ….

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TESTEZ VOS CONNAISSANCES !

Hélène Perez

Je rencontre ce couple qui a le désir d'arrêter la pilule.

Ils ont déjà un enfant de 2 ans et un projet de mettre en route un bébé. L'apprentissage des

MAO s'est fait au cours des 2 premiers cycles post-pilule.

C'est au cours du 3ème cycle post pilule que le couple a choisi de transmettre la vie, mais

une fausse couche est arrivée au bout de quelques semaines. Elle m'avait prévenu de la

grossesse en cours, mais pas de la fausse-couche.

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Elle me re-contacte le 18 octobre (courbe 5) et me demande si elle a bien ovulé, en me précisant qu'elle n'a pas observé de glaire, comme elle en observait bien lors de ses 2 premiers cycles post-pilule, et elle se demande si ce n'est pas son désir d'enfant qui lui joue des tours (elle a juste des petites tachetures de sang très minimes sur le slip). Que lui répondez vous?

On joue le jeu … avant d’aller à la page 24 !

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OSER LA SEXUALITE, LANGAGE d’AMOUR POUR LE COUPLE Marielle Charvet

Le dimanche 3 avril 2011, notre équipe CLER MAO a été

invitée par la Pastorale Familiale de Toulouse à participer à

une journée de formation sur le thème « Oser la sexualité,

langage d’amour pour le couple »

Cette journée s’est déroulée en plusieurs temps :

• Un temps d’accueil, de prière et de présentation de la journée.

• Un enseignement sur « Le sens profond de la sexualité conjugale : dons des

personnes, communion, image de Dieu » par Michèle et Emmanuel Crosnier,

responsables de la Pastorale Familiale de Toulouse.

• Puis une mise en mouvement du groupe autour d’un exercice permettant d’apprécier

comment je touche les autres et comment je perçois leur toucher.

• Pour clore la matinée, Marie-Aude Bassot est intervenue en tant

que sexologue sur le sujet « Pulsion, désir, plaisir : la rencontre

sexuelle au service de l’amour ».

• Echanges autour d’un repas partagé.

• Ensuite le père Olivier de Germay nous a parlé de morale : « Que vient faire la

morale ? Morale du plaisir, de l’interdit, du devoir ou morale du bonheur ? »

• Elisabeth Jean et moi-même sommes intervenues ensuite pour répondre à la

question : « Peut-on se passer de la pilule ? Est-ce possible avec la vie

d’aujourd’hui ? » Nous avons présenté un diaporama sur les principes et bases des

MAO, la fertilité biologique du couple, la fiabilité, les difficultés et les fruits, et avons

conclu qu’effectivement cette méthode permet de se passer de la pilule, à condition

qu’on se donne le temps et les moyens de l’apprendre auprès d’une personne

compétente, et qu’il s’agit d’un chemin de vie.

Cette journée s’est terminée par une eucharistie et a permis de resserrer les liens avec la

pastorale familiale. Nous avons pris rendez-vous pour une réédition de cette journée en

2012, en décidant d’en annoncer la date dès la rentrée et d’en faire davantage de publicité

pour toucher un public plus large.

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MAO et préparation à l’accouchement

M D

Equipe CLER Tarn

Ou ... comment les connaissances des MAO peuvent être au service d’une préparation à l’accouchement ?

En 2007, lors de ma première préparation à l’accouchement à l’hôpital, mon mari et moi avons manqué cruellement d’informations sur le retour de couches. A ce moment-là nous connaissions la méthode Billings depuis les fiançailles et étions en équipe CLER depuis un an. Alors il nous a paru naturel de nous tourner vers un moniteur MAO pour découvrir ce retour

à la fertilité après la naissance de Gabriel. C’est à cette même époque, que j’ai rencontré Delphine, sage-femme sur Castres, notre ville. Elle travaille à mi-temps comme libérale dans son cabinet et à mi-temps sur l’hôpital, ce qui lui permet une certaine souplesse tout en étant au fait du vécu de la plus grande partie des femmes en maternité. Elle nous a accompagnés pour la deuxième grossesse et pour la naissance de Jérémie. Ces multiples rencontres nous ont permis de faire connaissance et d’aborder le sujet des MAO.

L’idée est né d’animer ensemble un atelier. Ce fut ma grande motivation pour réaliser la formation de moniteur MAO. Je l’ai finie en décembre 2010 et Christophe la termine cette année.

Premier trimestre 2011, l’atelier a été mis au point. Notre objectif est de transmettre des informations afin que les femmes puissent avoir des éléments pour choisir un moyen de réguler les naissances après leur accouchement. L’atelier étant dense, nous l’avons organisé en deux rencontres. Ce sont les deux derniers cours du cycle de préparation à l’accouchement dans le cabinet de Delphine. La première rencontre permet de poser des questions et d'asseoir les connaissances des futures mamans sur le cycle standard. La seconde aborde les suites de couche, soins à la maman et au bébé, le lien entre l’allaitement et le retour à la fertilité, qui donne l’occasion de parler de l’existence de la MAMA. Puis une dernière grande partie présentant un classement des moyens pour réguler les naissances en lien avec le déroulement du cycle, celui-ci leur donnant du sens. Nous terminons par une brève présentation des MAO : savoir qu’elles existent, leur principe, qu’elles sont efficaces si elles sont bien enseignées et utilisées.

Trois réunions d’information sur les MAO ont eu lieu en avril, juin et juillet. La première, large public, a réuni 25 personnes (de différents âges, divers milieux, curieuses, sceptiques ou ayant déjà des connaissances dessus) grâce à la collaboration de la paroisse qui nous a prêté une salle, à celle de la librairie Siloë qui nous a permis de faire un dépôt vente de livres en lien avec le thème et à celle du journal diocésain pour transmettre l’information et de la radio RCF qui a réalisé une émission à l’occasion. Cette communication m’a permis de rencontrer les sages-femmes libérales de la ville et quelques médecins. Les deux autres réunions ont rassemblé des femmes qui souhaitaient en savoir plus suite aux ateliers de

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préparation à l’accouchement grâce à la collaboration ces fois-là de Delphine et d’une autre sage-femme libérale nous prêtant leurs cabinets. Le vécu actuel dépasse notre souci premier de toucher tous les couples afin de proposer ce mode de vie aussi hors de la paroisse. Car nous sommes convaincus que l’écoute du corps, l’apprentissage de ce mode de vie, l’approfondissement de l’amour en couple concernent tous et sont une porte ouverte à un amour paternel divin qui nous attend. Aujourd’hui je rencontre essentiellement des femmes soucieuses de trouver un autre moyen que la pilule, le DIU ou les méthodes locales. Elles sont porteuses de convictions éthiques et écologiques et pour l’instant sont celles qui se montrent les plus ouvertes à cette méthode. Mes plus beaux moments sont l’émerveillement de ces futures mamans sur le fonctionnement de la fertilité, de la grossesse, de l’allaitement et du retour de couche ainsi que leur joie de découvrir de nouvelles connaissances et un nouveau mode de vie possible et libérateur. Je vis ces instants comme des moments de communion. Pouvoir reconnaître la chance, la grâce d’avoir autant de connaissances à notre disposition (sur le cycle, la contraception, les MAO). Apprendre à les utiliser. Les femmes pendant des

siècles ont vécu sans et ont développé d’autres moyens. Toutes ces connaissances nous appellent davantage à éclairer notre conscience pour faire de bons choix pour soi, pour notre couple et pour les futures générations.

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VIET NAM : Historique d'un projet qui devient autonome

Marie JOLY Angoulême

Je vous propose un article que j’ai déjà publié dans les « NOUVELLES de la Fondation Leïla Fodil » de décembre 2009. Puis de juin 2010. La Fondation Leïla Fodil (www.fondationleilafodil.org) créée par notre famille pour l’aide à la santé des enfants dans les pays en développement, soutient ce programme d’enseignement des M.A.O. au Viêt-Nam. Deux monitrices du CLER m’ont donné un coup de main au Viêt-Nam : Evelyne Chabrol de Périgueux et Valérie Pigeau de La Rochelle.

<<<>>>> Je voudrais ici vous raconter la longue histoire du projet d'enseignement de la Planification Familiale Naturelle (PFN) au Viêt-Nam : Il commence pour moi en …

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JANVIER 1987 Jacques Lalande, président de l'association L'APPEL a accepté que j'accompagne Jean-Bernard, mon mari, dans les différentes missions d'enseignement des soins aux nouveau-nés qu'ils font ensemble. Au cours de mon premier séjour en janvier 1987, j'ai visité la ville de Hanoï avec plusieurs médecins de l'Institut de protection de la mère et du nouveau-né en

particulier Mme le Dr Duong qui avait fait un séjour chez nous à Angoulême, mais nous ne pouvions pas sortir toutes les deux seules aussi se joignaient souvent à nous un ou deux autres médecins, en particulier le docteur Dung et le Dr Tiêu. Tous ces médecins parlaient parfaitement le français. Ils étaient avides de m'interroger sur la France et moi sur le Viêt-Nam.

Le Dr Tiêu en particulier m'en a beaucoup appris sur la planification familiale dans son pays. Gynécologue- obstétricien, il travaillait au bureau scientifique de l'Institut de Protection de la Mère et du Nouveau Né, chargé des relations avec l'étranger, par ailleurs il était directeur exécutif de la VINAFPA, association vietnamienne chargée de mettre en œuvre la politique du Vietnam en matière de planification familiale. Il sera mon correspondant privilégié. La politique démographique au VietNam Le Vietnam avait 16 millions d'habitants en 1945 ; il en a 60 millions en 1987. La population a donc quadruplé en 50 ans. (Aujourd’hui, en 2010 plus de 80 millions). L'objectif est alors de limiter à deux enfants par famille, avec cinq ans entre chaque enfant et le premier enfant après 22 ans. Pour cela il est nécessaire de persuader les femmes par de la propagande, par des causeries et des films montrant le bienfait de la famille de deux enfants. Il y a une prime pour la naissance de chacun des deux enfants mais au troisième enfant on est très mal vu par l'entourage car cela nuit à la collectivité. Le moyen le plus employé est le stérilet. L'avortement et la stérilisation sont légaux. La stérilisation est surtout féminine par ligature des trompes. La pilule n'est pas appréciée car elle est trop chimique et trop chère. Au cours de nos visites dans la ville nous visitons le centre de PM I et planification de la maternité de la ville Hanoï. La planification familiale est un des éléments du travail du centre de PMI qui s'étend aussi aux soins aux mères, à la surveillance de la santé et l'éducation sanitaire des mères dans la ville de l'Hanoï. Son service comprend 20 médecins au Centre et 300 personnes travaillant dans les quartiers : médecins, sage-femme, personnels de santé. 10 personnes par sous-quartiers pour 5000 à 7000 habitants. Cela permet une surveillance très étroite de la vie des femmes : les règles de chaque femme sont notées par le personnel et dès qu'il y a un retard de règles la femme est invitée à venir au centre pour une «régulation menstruelle» : cela consiste en l'aspiration du contenu utérin, sans vérifier que la cause du retard de règles est bien une grossesse. Nous verrons par la suite que la PMI dans tout le pays est beaucoup plus centrée sur la planification familiale que sur le suivi des petits-enfants.

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Des conseils de planification familiale sont donnés par affiches, à la radio et la télévision par une incitation à réduire le nombre d'enfants. On montre les avantages économiques du stérilet : Quand elle accepte la pose d'un stérilet, la femme reçoit une récompense : si c'est après le premier accouchement elle reçoit 200 dongs (soit les deux tiers du salaire mensuel de base) et une dispense de travail social de 10 jours pour un an. Si elle accepte la ligature des trompes après un deuxième accouchement elle est dispensée de travail social pour la vie. L'homme qui accepte une ligature du canal déférent est dispensé de travail social pour la vie. Pour l'accouchement d'un troisième enfant, la femme paye 240 dongs. Malgré cela 25 % des familles ont plus de deux enfants. Cette éducation commence dès la maternelle où est présentée l'image de la famille idéale avec deux enfants. La limite de deux enfants est modulée en fonction du statut de la famille : un seul enfant pour les cadres et les fonctionnaires, 3 sont tolérés en milieu rural, pour toutes les autres familles c'est 2. Un fonctionnaire qui a trois enfants risque de perdre son emploi. Il y a une coordination entre le planning familial et le programme alimentaire mondial. Nous avons vu dans un centre de PMI une affiche mentionnant toutes les femmes du quartier avec la méthode de contraception utilisée et en face l'aide alimentaire accordé ou refusée à celles qui n'utilisaient pas de contraception. Cela nous a d'autant plus choqués qu'il nous a semblé que la décision d'agir de la sorte venait des Nations Unies.

Au cours de nos promenades, nous aurons beaucoup de discussions à propos de l'avortement, de la contraception, de la position des chrétiens devant ces questions, de l'éducation sexuelle à l'école, des différences entre catholiques et protestants. Nous parlons beaucoup aussi du statut de la femme : chez eux, ils disent l'égalité totale, tout est partagé homme et femmes travaillent et ils partagent le travail de la maison, cuisine, ménage, course, lavage du linge. Mais il y a quand même une spécificité féminine pour l'éducation des jeunes enfants.

Je profite de ces discussions pour commencer à parler de la formation que je suis en France avec le CLER Amour et Famille, pour l'éducation affective et sexuelle et pour l'enseignement des méthodes de planification familiale naturelle. Nos amis sont surpris mais ils m’écoutent. Au fil des années, ils comprendront de mieux en mieux de quoi je veux parler.

AVRIL 1990

HàNôi Conférence d'information à HàNôi J'accompagne à nouveau Jean-Bernard à Hà Nôi où il vient avec Yves PEREL de Bordeaux pour animer un séminaire de formation à l'Institut sur les soins aux nouveau-nés. Ce séminaire est destiné à 20 médecins des provinces du Nord plus quelques médecins de l'Institut et de la ville de Hanoï venant en auditeurs libres. Jean-Bernard et Yves se sont partagés les cours et ils me laissent une après-midi sur la planification familiale naturelle. Je suis un peu émue de parler devant tous ces médecins chevronnés. Il y a même Madame Cuong, Directrice de l'Institut. Tous sont très attentifs et étonnés par la façon dont je parle avec des mots simples accessibles et compréhensibles par toutes les femmes qui sont leurs clientes. J'ai un peu de mal à

* HàNôi

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m'habituer à parler avec un interprète. Cela oblige à une grande précision avec des phrases courtes et un arrêt pour la traduction qui permet de préparer la phrase suivante. Ils posent quelques questions : comment faire avec des analphabètes ? Est-ce utilisable pendant l'allaitement ? Ils disent que beaucoup de femmes utilisent encore Ogino. Nous le vérifierons par la suite de nos rencontres… Pour moi, il est surtout important de faire comprendre la pédagogie simple des Méthodes d'Auto-Observation, qui permet de présenter de façon claire le fonctionnement de l'appareil génital, donnant ainsi aux femmes des éléments pour comprendre le mode d'action des méthodes de planification familiale qui leur sont proposées et choisir celle qui leur convient le mieux, les M.A.O. étant une méthode de plus, pour remplacer Ogino avec plus d'efficacité. Une dame que nous avons rencontrée le soir à l'Unicef nous dit que le problème numéro un du pays est l'avortement : 1 million d'avortements annoncés officiellement par régulation menstruelle plus tous les avortements plus tardifs. C'est impressionnant.

Une conférence dans une province : Thai Binh Au cours de ce séjour Mme Cuong nous a fait visiter un certain nombre de provinces. La première fut la province de THAI BINH. Nous sommes attendus par le service de planification familiale de la province. Le lendemain matin il y a dans la salle de conférence du comité populaire la séance d'inauguration de la VINAFPA de la province. Mme Cuong nous a demandé d'y faire 2 cours : moi sur la planification familiale naturelle et Jean-Bernard sur les soins aux nouveau-nés. Il y a des représentants de toutes les catégories de la population. On nous présente d'abord une cassette vidéo des films faits par la section information/éducation/communication du ministère de la santé pour la propagande sur la planification familiale. C'est une sorte de conte de fées avec un dieu qui condamne la femme parce qu'elle a eu un enfant à 18 ans et un autre 12 mois plus tard on la voit d'abord comme faisant un cauchemar devant une femme qui hurle en accouchant, puis on la voit devant des fœtus ou des monstres dans des bocaux. C'est assez dégoûtant, la femme est culpabilisée, on ne voit vraiment pas l'impact que cela peut avoir. Cela me paraît délayé, mièvre, enfantin. L'assistance rit beaucoup. Nous ne savons pas si c'est devant le ridicule de la chose, ni quel message peut passer. C'est une cassette qui peut être diffusée par la VINAFPA dans les villages ; puis nous écoutons 1h30 de discours que le docteur TIËU nous traduit sommairement . Pour faire mon cours, qui m'a été demandé au dernier moment, je n'ai aucun document ni transparent ni diapositive, je demande donc un tableau noir est une craie et Jean-Bernard fait mes dessins au tableau tandis que je parle et que le Dr Tiêu traduit très aisément. Jamais je n'ai eu un auditoire aussi attentif. Tous les yeux sont rivés sur moi pendant 40 minutes tandis que j'explique l'intérêt d'un nombre d'enfants limités (le dessin au tableau présente des carottes serrées, toutes petites et tristes ou éclaircies et plus belles et souriantes) et les

principes de la fertilité de l'homme et de la femme, avec la possibilité pour la femme d'observer chaque jour les signes de fertilité au cours de son cycle (glaire cervicale et variations de la courbe de température) et de repérer ainsi le moment où une fécondation est possible et les moments où elle ne l'est pas. Le cycle féminin est présenté sous la forme d'un champ cultivé par un paysan avec une alternance de pluie et de soleil, la terre humide permet aux graines de germer, et dans la terre sèche les graines ne poussent pas.

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Nous déjeunons ensuite avec la vice-présidente du comité populaire qui nous reçoit avec les responsables de la VINAFPA dont Mme Cuong est la présidente. Elle est très étonnée de savoir qu'en France il n'y a plus assez d'enfants et que nous cherchons à promouvoir la naissance du troisième enfant alors qu'eux cherchent à la faire diminuer. Elle pense que les méthodes naturelles même si elles ne coûtent rien en matériel, coûtent cher en enseignants. J'insiste à nouveau sur la pédagogie qui les accompagne, pour une éducation des couples.

AVRIL 1991 Hà Nôi : 3 jours de cours à l'Institut pour 10 sage femmes et 2 médecins venant de l'Institut ou des maternités de quartiers de la ville. Les échanges sont nombreux et j'apprends à mieux comprendre la situation des femmes ; les sage-femmes me font part de leurs difficultés : repérer les femmes enceintes qui ont déjà 2 enfants ou plus, pour les persuader d'avorter. Que faire avec les femmes qui ont 2 filles et voudraient un garçon ? Elles disent que le stérilet est plus" populaire", c'est-à-dire "mieux accepté", que la pilule. Elles vont faire des causeries sur les lieux de travail et dans les villages ou les quartiers.

La propagande au village Dans un village d'une zone montagneuse, nous sommes invités à assister à une séance d'information sur la planification familiale : 200 personnes dans une salle remplie par une sono branchée à tue tête pour un orchestre de 3 musiciens et 3 chanteuses . Tous sont des médecins et chantent des chansons sur le thème de 1 ou 2 enfants par famille. Entre 2 chansons, une explication du cycle féminin et des méthodes de contraception en 5 minutes, par une jeune femme rougissante qui se cache derrière ses planches anatomiques L'auditoire est plus moqueur qu'attentif, de 6 à 80 ans, une majorité d'enfants, des grand- mères, des mamans avec leurs petits sur les genoux, tous assis par terre, quelques hommes debout. C'est la séance récréative pour le village où cela n'arrive pas souvent. Il est inaccessible en saison des pluies. Tout le monde rigole. Cette troupe avec camionnette pour le transport des instruments, se produit 6 fois par mois dans des villages différents. Elle dépend de l'hôpital de district et il y en a dans tous les districts. C'est un programme national avec concours entre les troupes, concours de chansons et de poèmes sur le thème. Les jeunes femmes médecin qui font cela le font avec beaucoup de courage et de conviction. Mais qu'en pensent-elles, nous ne le savons pas et nous restons rêveurs, quel peut être l'impact d'une telle séance ?

Des conférences dans 3 provinces A BAC GIANG, chef lieu de province, nous visitons le centre de planification à l'hôpital : dans le couloir, une dizaine de femmes attendent pour une aspiration, régulation menstruelle. Je m'interroge : à quel rythme ces femmes ont-elles une aspiration , alors qu'il n'y a apparemment aucune explication individuelle, aucune information collective. Ces retards de règles sont-ils toujours des débuts de grossesse ? Par ailleurs, un gynécologue obstétricien de l'Institut me disait que les femmes en ont assez d'avoir des avortements ou des aspirations à répétition.

Un des lacs de Hanoï

Femme de pêcheur

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Dans cet hôpital de BAC GIANG, comme dans toutes les provinces visitées par la suite, THANH HOA, NiNH BINH, j'ai pu faire une demi-heure de cours sur les M.A.O, devant une vingtaine de médecins ou sage-femmes du service de gynéco-obstétrique ou du centre de planification familiale. Tous sont intéressés par l'explication du cycle féminin mais disent leurs difficultés pour faire une information par dialogue personnel.

Madame le professeur Duong Thi Cuong assiste à tous mes cours et parfois même les traduit, elle en comprend petit à petit l'intérêt et voit les difficultés que cela représente pour les personnels médicaux pour qui c'est un mode de travail complètement différent. Elle pense que l'Union des Femmes pourrait être intéressée. Le docteur Pham Xuan Tiêu lui aussi montre son intérêt. Il avait déjà assisté à Londres à une conférence sur les M.A.O. faite par une dame non

médecin, professeur de collège. Pour l'année prochaine, Mme Cuong propose que je travaille avec l'Union des Femmes pour une recherche commune d'actions pédagogiques en tenant compte des aspects culturels vietnamiens : comment transmettre un message aux femmes. Elle se dit intéressée par l'action possible des femmes entre elles. Elle voudrait que je présente aussi les techniques de contraception pour bien les expliquer. AVRIL 1992

Beaucoup de discussions avec Tiêu et Mme Cuong pour l'organisation d'un programme de formation, probablement avec des femmes de l'Union des Femmes et de la VINAFPA, chargées de la sensibilisation pour la planification familiale. La demande est une formation aux méthodes pédagogiques. Mme le Professeur Cuong accepta que le docteur Tiêu prenne en charge ce programme avec moi. C'est une étape importante. HA NOI : 3 jours de cours sur la pédagogie de la planification familiale avec la VINAFPA. Au cours de ce séjour j'aurais effectivement trois jours de travail avec un groupe de huit femmes, « motivatrices » de la VINAFPA. Nous commençons par des principes pédagogiques très généraux sur la connaissance du public, la façon de faire passer un message pour qu'il soit entendu. Le docteur Le Dr Tiêu est avec nous, il traduit et participe. Le deuxième jour nous aborderons la valeur de l'enfant, les raisons d'en avoir un de plus ou pas et les obstacles à la planification familiale. Elles pensent toujours que l'information doit être faite par des médecins et qu'elles ne sont pas capables de la faire. Mais leur visage s'est épanoui quand je leur ai proposé d'aborder le lendemain l'éducation sexuelle et de parler des moyens de contraception comme je le fais avec des jeunes ou avec des couples. Les discussions avec le docteur Tiêu et Mme Cuong sont toujours très intéressantes. Ils se rendent bien compte de la nécessité d'une information bien faite et pour cela la formation de formateurs plus nombreux et Tiêu réfléchit aussi beaucoup à l'éducation sexuelle à l'école. Il n'y a pas d'accord entre les responsables sur la façon de faire. Pour lui, il y a un problème de séparation de la sexualité procréative, et de la sexualité récréative. L'information est difficile à faire.

La troisième journée de formation a porté sur l'appareil génital, le cycle féminin, la fécondation.

Professeur Duong Thi Cuong

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J'ai senti un très grand intérêt, les questions sont nombreuses : l'érection, le plaisir de l'homme et de la femme, le devenir des ovules qui ne mûrissent pas quand la femme prend la pilule. Tiêu m'aide à répondre sur les questions trop médicales. Leurs questions ont montré que je les avais mises en confiance. Notre séjour se poursuit avec un déplacement dans la province de THANH HOA à 150 km au sud de HàNôi. Au cours de visites et hôpitaux de district ou de centres de santé de communes, il revient plusieurs fois dans la journée l'idée que les catholiques posent

problème pour la planification des naissances. C'est la première fois que nous en entendons

parler et pourtant cela va marquer un tournant dans l'organisation de notre travail.

Puis, c'est la visite à la province montagneuse de Tuyen Quang à 200 km au nord d'Hanoi. Réception à l'Union des femmes, je dois faire un discours. Un peu prise de court, je parle information, éducation, proposition de toutes les méthodes y compris naturelles pour répondre à de toutes les attentes et tenir compte des susceptibilités. Beaucoup de réceptions et de dîners officiels permettent par les échanges de mieux comprendre la souffrance de certains couples par rapport aux enfants. La Secrétaire Générale du Parti, première femme du pays à exercer cette fonction dans une province, n'a pas d'enfant, elle souffre beaucoup de cette stérilité. Le vice-président du comité administratif à trois enfants. A Thanh Hoa, nous en avions vu un qui avait deux filles et aurait bien voulu avoir un garçon. Mais il ne l'a pas fait pour donner l'exemple, on sentait bien sa souffrance. C'est intéressant de voir tout le poids émotionnel autour de cette question. Les dirigeants se rendent compte du problème et en souffrent eux-mêmes.

MAI 1993 Je commence à apporter à Tiêu de la documentation sur l'éducation sexuelle et la planification familiale naturelle : documents du CLER , de Billings et de Tampax. Avec l'Union des Femmes je rencontre un groupe de 25 femmes « motivatrices » pour la planification familiale à l'Union des Femmes : exposé sur le cycle féminin, les M.A.O., l'éducation sexuelle.

La discussion avec TIEU continue : pour l'année prochaine, il souhaite une aide en

pédagogie, la façon de parler simplement aux femmes de toutes les méthodes de contraception, les naturelles mais aussi les techniques je lui propose une aide plus spécialisée

pour la formation de monitrice MAO et une aide en direction des catholiques. C'est un souci pour lui. Il a l'intention de rencontrer des prêtres pour en discuter ; il pourrait peut-être créer un groupe spécialisé, peut-être me faire rencontrer les prêtres pour un dialogue direct en français mais c'est Mme Cuong qui décidera. Elle est toujours la clé de tout. J'ai essayé de bien expliquer à Tiêu que je n'ai rien à leur apporter sur les techniques contraceptives mais que mon originalité ce sont les M.A.O. et la connaissance de la religion catholique. AVRIL 1994 première rencontre avec les catholiques Depuis l'année dernière Tiêu cherchait à atteindre les milieux catholiques ; cette fois-ci j'ai pu rencontrer l'évêque de Hanoï Mgr Pham Dinh Tung. Je lui explique notre programme.

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Il est très préoccupé de savoir si j'ai une autorisation officielle du gouvernement. Si j'obtiens cette autorisation, il trouvera des personnes pour se former comme monitrice. Il insiste sur le cas de conscience des jeunes femmes obligées de se plier aux règles du gouvernement pour pouvoir garder leur emploi. Il y a 300 000 catholiques dans le diocèse d'Hanoi avec seulement une vingtaine de prêtres, et les laïcs sont peu instruits. Je l'interroge sur les catholiques patriotes : ce sont des catholiques engagés avec le gouvernement, cela ne pose pas de problème avec les fidèles. Seuls en posent les prêtres patriotes car d'après le droit canon le prêtre ne doit pas prendre d'options politiques. Les patriotes veulent agir pour le bien de tous et il est très persuadé qu'il faut agir pour tous. Il ne faut pas proposer quelque chose de spécifique pour les catholiques. Ce qui est bon pour

eux l'est aussi pour les autres. Le fond de culture vietnamien est tout à fait opposé à l'avortement (c'est un crime) et aux méthodes artificielles de contraception. Il faut donc que je propose une méthode qui soit adaptée à tous y compris aux catholiques mais pas seulement aux catholiques. L'évêque m'a interrogé sur l'efficacité des MAO j'ai répondu sur l'importance de la motivation et de l'enseignement d'où la nécessité de former des formateurs. Mgr Pham Dinh Tung est tout à fait favorable à notre projet.

3 jours d'information dans la province de NGHE AN dans la ville de VINH et dans des districts à 300 km au sud d'Hanoi. Nous rencontrons des chrétiens , des représentantes de l'Union des Femmes et de l'Union des Jeunes. Ils m' interrogent sur la planification familiale en France. Ici, ils utilisent beaucoup le stérilet, le préservatif, un peu la pilule et ils annoncent 5 % d'utilisateurs de méthodes naturelles, c'est-à-dire ogino. Les familles sont nombreuses. Au centre de planification de VINH, il y a une grande augmentation des stérilisations : 500 en 1992, 4200 en 1993. Nous sommes reçus par le comité populaire d'une commune qui dit compter 65 % de chrétiens. Le prêtre est un patriote qui pense que la conférence des évêques a admis la pilule et que seul l'avortement est réprouvé. Devant un auditoire d'une douzaine de personnes j'explique la position des catholiques face à la planification familiale : non pas un refus mais un regard différent puis j'explique les M.A.O. J'ai des commentaires habituels : C'est difficile, nous n'avons pas le temps, nous avons essayé mais ce n'est pas efficace. En fait ce n'est pas connu, le médecin présent dit qu'il n'en avait jamais entendu parler de la sorte ; il est très intéressé. Dans un autre village où je fais la même information, le représentant des catholiques dit avoir reçu des indications et des brochures mais pas assez claires et il n'a pas de monitrice formée. Au fur et à mesure de ces interventions, Tiêu et moi précisons notre stratégie. Je propose une session de formation de monitrice avec un enseignement plus approfondi. Tiêu demande un film pour l'enseignement des M.A.O. seul moyen pour lui d'une bonne diffusion. Mais il nous faudrait préparer un scénario très technique ne permettant pas de dire autre chose, présenter l'observation de la glaire et la température, le graphique, l'interprétation , en répondant aux questions d'un couple venu se renseigner. Ce film pourra être une aide pédagogique mais en aucun cas remplacer des sessions de formation.

Mgr Pham Dinh Tung

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Ninh Binh

Au retour à Hanoi les discussions se poursuivent avec Tiêu et Mme Cuong. Je remets à Mme Cuong un projet de sessions de formation MAO.

NOVEMBRE 1994

Mme Cuong me demande de l'accompagner rencontrer les ouvrières d'une usine textile. Un hôpital est annexé à l'usine avec une section de planification familiale. Dans une grande salle de réunion, nous trouvons un auditoire de 100 personnes en grande majorité des femmes. Tiêu fait un cours d'une demi-heure sur la démographie mondiale et j'ai trois quarts d’heure pour parler de planification familiale et des M.A.O.

HàNôi : 1ère session de 3 jours de formation : Tiêu a constitué un groupe très varié de 15 femmes, réunies dans un local du Comité Populaire de la ville de Hà Nôi : médecin, sage femme et ouvrières de l'usine textile, étudiantes, femmes catholiques, représentantes du Comité Populaire, une responsable d'un club d'étudiants, les deux filles de Tiêu. Toutes ont entre 20 et 40 ans. Une de leurs préoccupations est de savoir comment parler aux jeunes. La session se termine avec une grande discussion sur la suite : création d'un club M.A.O., réunions mensuelles pour s'entraider et s'encourager, avec l'aide de Tiêu. Je n'y crois pas trop…

AVRIL 1995

6 mois plus tard, à mon grand étonnement, Tiêu me dit avoir suivi le club M.A.O. tous les mois. Il est plein de projets pour mettre en route un vrai programme M.A.O. dans tous le pays. Tiêu m'accompagne voir Mgr Pham Dinh Tung et son secrétaire le père Sinh. La sœur de ce dernier, médecin traditionnelle, pourrait s'intégrer dans un nouveau club à constituer.

2° session de formation à HàNôi Le travail continue avec le groupe de novembre dernier. 10 sur 15 sont revenues, plus 2 nouvelles, médecins dont la sœur du père Sinh. Elles ne sont pas encore très assurées dans leur interprétation et je n'arrive pas à bien percevoir leur motivation personnelle. Quand je parle d'inviter leurs maris à la prochaine session, cela les fait beaucoup rire. Les catholiques parlent d'organiser un groupe à la cathédrale. Avec Tiêu je travaille sur le projet de livret pour les utilisatrices et de tract de présentation.

Première visite à NAM DINH et NINH BINH : nous rencontrons les responsables sanitaires des 2 provinces. Mme AM, médecin directrice de la PMI de NINH BINH, très préoccupée par

l'accroissement de la population en particulier chez les catholiques, est favorable à notre enseignement. Elle souhaite une session de 3 jours de formation pour 12 monitrices, une pour chaque district de sa province. Et un jour de formation pour les « motivateurs » de la VINAFPA du district de KIMSON, et un jour pour le personnel du Comité de la Population de la province.

Lac à Hanoï

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A NAM DINH, la demande de Mme VINH, directrice PMI, est semblable. Elle est surtout soucieuse des familles catholiques qui acceptent la planification familiale, mais refusent les techniques de contraception. Nous devons donc former des monitrices chez les catholiques.

A HANOI, nouvelle rencontre avec Mgr Pham Dinh Tung : il me demande de faire une lettre expliquant mes propositions de formation, il pourra y mettre son accord, pour appuyer nos demandes de financement en France. Quand j'apporte la lettre, il ne veut tout d'abord pas la signer. Il a peur de cautionner un programme qui pourrait évoluer vers toute forme de contraception, il a peur que sa signature soit utilisée pour autre chose. Il est très prudent, il ne veut pas s'engager. Il craint que l'on dise qu'il est favorable à la contraception parce qu'il dirait oui aux M.A.O. Il a tant de raisons de se méfier, et pourquoi me ferait-il confiance sur ma bonne mine ? Mais en privé, il est d'accord et m'encourage à continuer et… il finira par signer.

NOVEMBRE 1995

Devant l'extension du programme, je cherche à me faire aider et c'est Evelyne Chabrol, monitrice M.A.O de Périgueux qui m'accompagne.

3° session avec le groupe M.A.O. de HàNôi qui s'est réduit à 5 personnes. Un peu décevant.

1° session à NINH BINH et NAM DINH pour commencer le programme prévu en avril dernier. A NINH BINH : un groupe de 12 personnes. La moitié des femmes sont des catholiques du district de KIMSON. Elles ont 1 ou 2 enfants et utilisent Ogino ou rien. Elles sont très ouvertes et participantes. Après la formation, nous allons à KIMSON rencontrer l'évêque et son coadjuteur, 87 et 79 ans. Mon sujet ne semble tout d'abord pas les intéresser, mais je m'aperçois vite que j'ai fait l'erreur de commencer à parler avant qu'ils m'aient offert la tasse de thé de bienvenue. Finalement, le coadjuteur comprend ce dont je parle, me remercie et demande que cela s'adresse à toutes les familles, pas seulement les catholiques. Même attitude que l'évêque de Hà Nôi. Nous les tiendrons au courant de nos activités. A NAM DINH, même travail avec un groupe assez hétérogène, médecins et sage femmes de PMI avec quelques femmes de villages, un peu perdues dans ce milieu médical. Nous ne pouvons pas rencontrer le curé de Nam Dinh qui est absent, il est coadjuteur de l'évêque de Hà Nôi.

Les demandes se multiplient : un groupe à la cathédrale de Hà Nôi, un groupe de sages-femmes. Grandes discussions avec Tiêu sur le financement des différentes sessions de formation : Salles de réunions, déplacements si c'est en province, documents pédagogiques, indemnité des formateurs. A HANOI, la VINAFPA donnerait un budget pour un cours à l'Université ou aux Syndicats. En Province, c’est le Comité de Population qui pourrait donner son appui. Il faut lui demander tout d'abord la "permission », puis une voiture pour les déplacements et un budget pour l'hébergement et les cours.

Cathédrale St Joseph, Hà nôi

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Nous rencontrons à Hà Nôi le curé de Nam Dinh : Il nous parle de 2 médecins catholiques et de leurs cas de conscience pour la Planification familiale. Il pourrait leur demander de suivre la formation. Il pourra écrire au Comité de la Population pour demander la permission pour cette formation.

Mars 1996

Tiêu commence seul la formation d'un groupe de catholiques à la paroisse de Ham Long à HàNôi.

MAI 1996 Cette fois, je suis secondée par Valérie Pigeau, sage femme de La Rochelle, en formation M.A.O. au CLER à Paris. Tiêu a beaucoup travaillé pour préparer la suite de notre programme avec la VINAFPA et les Comités de Population. Cela nous conduit à la signature d'un programme de formation de 3 ans avec la VINAFPA de Hà Nôi, NAM DINH et NINH BINH. 2° sessions à NAM DINH et NINH BINH à NAM DINH, cela concerne 20 personnes venant de districts et de communes, en particulier du district de XUAN THUY. Et quelques membres du personnel de la PMI ; Certaines peuvent déjà faire quelques exercices d'enseignement. Madame Vinh, directrice de la PMI voudrait une formation pour un autre district avec 45% de catholiques. Nous répondons qu'il faut d'abord renforcer les compétences de certaines du 1er groupe, pour former des animatrices qui puissent ensuite se charger de la formation dans d'autres districts. Nous voulons nous orienter vers une formation de formateurs et pas seulement d'utilisateurs.

A NINH BINH , nous retrouvons la moitié seulement du 1er groupe. Il manque 5 institutrices qui font passer des examens. Une nouvelle participante. Une bonne révision des principes de base fait du bien à tout le monde. 4 femmes ont fait leur observation et de bons graphiques. Une sage femme a commencé à enseigner à une autre femme.

Madame Am, directrice de la PMI souhaite que nous revenions pour la 3° session et pour une session pour le district de KIMSON où il y a surtout des chrétiens. Il nous a été dit à plusieurs reprises par les cadres de santé que les communes catholiques les chassaient quand ils venaient parler de planification familiale et que nous devions y aller car ils accepteraient sans doute de nous écouter. Ils avaient bien compris que notre langage était différent du leur et qu'il fallait former des monitrices M.A.O. en dehors du personnel de santé qui avait été programmé et formé pour la diffusion des techniques de contraception. Après ces 3 jours de travail, nous devons rentrer précipitamment, de nuit à HàNôi car Valérie a une grosse crise d'appendicite. Elle est opérée dès son arrivée à l'hôpital Viet Duc. Heureusement que Tiêu a pris les choses en main !

Nam Dinh

Une monitrice et une femme travaillant sur un livret

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2° session à HANÖI (paroisse de Ham Long) Les participants sont tous des catéchistes, en majorité des hommes. Il n'y a donc pas de graphiques. Ils ne viennent pas pour eux mais pour se former pour enseigner. Tiêu voudrait prévoir des sessions de coordination entre les différents groupes, pour renforcement des connaissances des formateurs de chaque province. Cela pourrait commencer en novembre avec Tiêu et Evelyne.

Nous parlons aussi de faire venir Tiêu pour un stage en France. Nous évoquons toutes les questions de financement et d'autorisations administratives nécessaires.

OCTOBRE 1996

3° session à NAM DINH Tiêu ne peut pas m'accompagner. Il est retenu par Mme Cuong à l'Institut. C'est donc Melle Dung, qui est déléguée pour le remplacer. Elle est médecin et a déjà suivi plusieurs de mes cours. Nous faisons passer un petit examen avec questions d'anatomie et physiologie et analyse de graphiques.

1° session au district de XUAN THUY District à grande majorité catholique avec des familles très nombreuses. Le Comité de Population est très actif avec une grande surveillance de proximité : 1 agent de santé pour 100 familles. Un journaliste assiste à notre cours et le soir, la TV régionale présente un reportage sur les activités de Population avec images du cours M.A.O. En fin de session, le samedi après midi, on nous prête 2 vélos pour aller visiter le village des participantes à 5 km du district. Le groupe des participants est assez homogène. La moitié sont catholiques : 5 hommes, 11 femmes. Parmi eux : un médecin, 1 infirmier de commune, 1 infirmière de l'hôpital.

Au retour à HàNôi, travail avec Tiêu sur le livret pédagogique pour les utilisatrices.

DECEMBRRE 1996

Evelyne Chabrol va seule à HàNôi travailler avec Tiêu.

3° session à la Paroisse de Ham Long Hà Nôi 1ère session de coordination avec des représentants des différents groupes de province et de Hà Nôi.

MARS 1997

Stage du Dr PHAM XUAN TIEU en France Tiêu a pu venir passer 3 semaines en France pour rencontrer en particulier, plusieurs médecins responsables M.A.O. du CLER.

A PARIS : Le Dr Françoise Pinguet lui expose le fonctionnement des monitrices M.A.O. en France, les liens qu'elles ont entre elles, leur formation continue, les groupes de travail réguliers.

A Kim Dinh, cours du Dr Tiêu et Marie

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Le Père Henri Hozer, médecin, fait part à Tiêu de son expérience d'implantation de la Planification Familiale Naturelle au Rwanda. Ils discutent beaucoup sur la méthode à adopter : glaire seule ou glaire et température ? 2 monitrices acceptent que Tiêu assiste à des entretiens individuels avec des femmes utilisatrices des M.A.O. Il prend conscience de l'importance du suivi individuel. Au siège du CLER, Tieu rencontre la directrice et une animatrice qui lui montre divers documents pédagogiques et lui explique en détail le parcours de formation des monitrices. A LYON, les docteurs René et Isabelle Ecochard lui font part de toute leur expérience de recherche scientifique sur les M.A.O. et leur utilisation. L'enquête européenne sur l'efficacité des M.A.O. est en cours. Ils parlent aussi de leur rôle dans la fédération internationale qui regroupe toutes les associations travaillant sur la Planification Familiale Naturelle. René parle d'un programme à Hong Kong et aimerait que le Viet Nam puisse rejoindre cette fédération. A BORDEAUX, nous assistons à deux conférences du docteur Michèle Guy : une pour tout public, sur la sexualité et la présentation des M.A.O. et une pour des médecins avec un rappel historique des connaissances scientifiques sur la fertilité et la contraception. Puis Tiêu peut avoir une longue discussion avec elle sur notre programme au Viêt-Nam. A ANGOULEME, nous travaillons ensemble sur le contenu de notre manuel pour les utilisateurs et sur notre objectif pour le Viet Nam : propager la connaissance des organes génitaux pour aider les couples à réguler les naissances, conformément au plan du pays. Pour cela, commencer par une information, une sensibilisation à la connaissance des M.A.O., former des utilisateurs et sélectionner parmi eux des futurs moniteurs puis formateurs. Tiêu aimerait faire des conférences d'information, écrire des articles dans des journaux, faire un film pour la télévision, organiser un centre de conseil pour les couples et pour les jeunes, avec une section M.A.O. Pour cela il faut un certain nombre de personnes bien formées. Nous évoquons aussi le coût de ces formations. Il est habituel de donner une indemnité aux participants. Qui paiera ? AVRIL 1997 Valérie Pigeau m'accompagne à nouveau à HàNôi 1° session quartier Hai Ba Trung à Hà Nôi NAM DINH : 2° session district XUAN THUY 2010 Le programme devient autonome. L'autonomie veut dire que maintenant ce sont les acteurs vietnamiens qui donnent des nouvelles de la progression du projet. Je laisse donc la parole à notre ami le docteur Pham Xuân Tiêu, coordinateur vietnamien du projet… Vous verrez que M.A.O. est devenu T.Q.S. (Tu Quan Sat, traduction littérale de Auto Observation. Marie Joly …/…

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Pause pendant un cours TQS, les hommes et les plus âgées sont des catéchistes

Le groupe à la fin de la formation. Leur bonheur est visible.

…/…

Récit du Dr Pham Xuân Tiêu et de Mr Duong van Loi

"Dans les dernières Nouvelles de la Fondation Leïla Fodil, une question a été posée à la fin de l'article : l’Histoire d’un projet devenu autonome : Où en sommes nous en fin 2009 ? Et voici notre réponse. Oui, ce projet est devenu de plus en plus autonome, tout d’abord dans la paroisse Thai Ha et maintenant dans presque toute la région de Hà Nôi grâce à la recommandation de Monseigneur le Cardinal Pham Dinh Tung aux curés des paroisses. Suivant cette recommandation, les TQS sont devenus une partie principale du programme d’enseignement des cours de préparation au mariage des jeunes du diocèse de Hà Nôi dont Thai Ha est le centre.

Quelques années auparavant, si l’on voulait avoir l’apprentissage des TQS pour son cours de préparation au mariage, on pouvait passer la demande à l’église de Thai Ha et on pouvait avoir la réponse immédiate. Mais maintenant les demandes doivent être faites au moins un an à l'avance. Cela veut dire que le besoin a bien dépassé l’offre malgré tous nos efforts pour augmenter le nombre des enseignants de TQS. En effet si en 1999 nous n’avions que Mr Loi, maintenant nous avons 17 personnes qui peuvent donner le cours de TQS aux jeunes des cours de préparation au mariage du diocèse de Hanoi, au centre du pays et aussi dans les districts lointains. Après leur formation, tous ces enseignants ont donné tout d’abord une présentation de TQS très simple aux cours de préparation au mariage selon la demande des curés. La durée de chaque cours de TQS est de 6 heures au lieu de 2h auparavant avec surtout la pratique, chaque participante doit observer la glaire et noter toutes les observations personnelles sur un graphique.

A part les cours de préparation au mariage, plusieurs de nos enseignants de TQS ont essayé d'accompagner les femmes qui veulent utiliser cette méthode pour la planification familiale. Ces volontaires habitent surtout à la campagne. Pour les supporter à bien faire l’accompagnement des utilisatrices paysannes des TQS nous avons organisé des cours de renforcement deux fois par an pour chaque enseignant, visant le but que les utilisatrices des TQS soient capables d’utiliser les signes de la glaire et de la température pour bien déterminer les périodes fertiles et infertiles de

leurs cycles menstruels. A côté de ces laïcs enseignants, nous devons

citer encore les sœurs de la région de Hà Nôi, de Da Nang, de Bac Ninh, à qui nous avons donné plusieurs cours de TQS. Dans leurs missions à la campagne dans tout le pays, elles

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veulent aider les femmes à utiliser la méthode pour bien contrôler leur fertilité. Ces sœurs ont bénéficié de nos supports en matériel pédagogique, et elles ont pu suivre les cours de renforcement si elles ont des conditions favorables pour y venir…. Pour bien multiplier le nombre d’enseignants et de monitrices de TQS nous avons profité des missions régulières des curés dans les paroisses pour y organiser des cours préliminaires aux couples catholiques puis sélectionné entre eux des volontaires pour les inviter à assister aux cours de TQS approfondis à Hà Nôi à Thai Ha. C’est là une activité majeure où nous sommes en train d’investir nos efforts pour développer le nombre des utilisateurs moniteurs et enseignants des méthodes TQS dans le diocèse de Hanoi. En effet, depuis 2008, nous commençons à accompagner, selon l’invitation des curés, les missions appelées " Missions de Grande Bénédiction " dans les paroisses du diocèse de Hà Nôi et à l’alentour de Hà Nôi. Mr Loi est le seul volontaire à s'engager dans ce genre de travail et voici le bilan de ce que nous avons fait :

Première mission : 5 jours complets de cours

Deuxième mission : 3 jours complets de cours

Nombre de paroisses

Nombre de participants Nombre de participants Année 2008

5 paroisses 320 180 Année 2009

4 paroisses – 215 125 Tous les participants qui ont suivi les cours de TQS suscités sont devenus des utilisateurs de TQS en abandonnant leurs anciennes méthodes comme Ogino, stérilet ou coït interrompu …. De ces utilisateurs nous avons recruté une vingtaine de personnes pour les inviter aux cours de TQS approfondis à l’église de Thai Ha deux fois par an pour chaque participant visant à les former comme monitrices de TQS dans leur paroisse. De cette façon nous avons formé jusqu'à maintenant 20 monitrices.

En somme, avec 17 anciens enseignants de TQS, nous avons maintenant environ une quarantaine d’enseignants de TQS y compris quelques sœurs de Da Nang, Bac Ninh … Pour bien récapituler ce genre de travail, nous avons l’intention d’organiser dans cette année une réunion de tout le contingent d’enseignants de TQS à Hà Nôi à l’église Thai Ha, pour faire une évaluation plus précise."

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Baie d’Ha long Nord Vietnam

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UN SUJET TABOU : LE DEUIL PERINATAL

Dr Marielle Charvet Gynécologue et monitrice MAO

Lors de nos suivis de moniteurs MAO, nous sommes parfois amenés à recevoir des

confidences de couples, particulièrement sur les circonstances de survenues ou le

déroulement de grossesses précédentes, et parfois par rapport à des pertes de grossesses.

La perte de grossesse, qu’elle soit précoce comme dans la

fausse couche spontanée (FCS) ou dans l’IVG, ou tardive

comme dans la mort fœtale in utero (MFIU), l’interruption

médicale de grossesse (IMG) ou lors du post-partum, est

toujours un traumatisme pour la femme et le couple, bien que

différemment vécue.

POURQUOI PARLER DE CE SUJET DANS UN BULLETIN MAO ?

Parce que ce problème touche beaucoup plus de personnes qu’on ne croit, et que ce sujet

est encore très tabou en France, ce qui contribue à en aggraver les conséquences.

Quelques chiffres : pour un peu plus de 800.000 naissances par an, on compte

approximativement 200.000 FCS, un peu plus de 200.000 IVG, 15.000 GEU (grossesses

extra-utérines), 7.000 MFIU (mort fœtale in utero, c'est-à-dire des enfants nés sans vie après

22 semaines de grossesse).

Si ce traumatisme est depuis quelques années un peu plus

reconnu en fin de grossesse, la perte de grossesse précoce

(avant 22 semaines d’aménorrhées) est particulièrement

occultée, y compris par le corps médical.

Or toute perte nécessite un travail de deuil : celui-ci ne peut se

faire qu’en parlant et en aidant la femme ou le couple à poser s’ils le peuvent quelques

gestes (proposés, jamais imposés), pouvant les aider à concrétiser leur deuil (par ex., photos

de l’enfant, funérailles si possibles, inscription de l’enfant dans le livret de famille). Dans un

grand nombre de centres hospitaliers ou cliniques, un accompagnement psychologique est

proposé après une perte de grossesse au 3ème trimestre, parfois au 2ème trimestre, mais rien

n’est proposé au premier trimestre.

Beaucoup de couples ne veulent pas annoncer une grossesse avant 3 mois, par crainte d’une

fausse couche, mais si elle survient, ils ne peuvent en parler sans penser mettre l’entourage

dans l’embarras. Ils n’en parlent donc pas et le deuil est d’autant plus difficile à faire. Mais

aussi dans les suites d’IVG, un grand nombre de femmes très culpabilisées ne se donnent pas

le droit d’exprimer leur mal-être ou ne trouvent plus de lieu pour le faire, les entretiens pré-

et post-IVG ayant été supprimés.

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Si des personnes vous parlent d’un événement semblable dans leur vie avec beaucoup

d’émotion, en pleurant par exemple, alors qu’il est déjà ancien, c’est que le travail de deuil

n’a pas pu se faire, ou insuffisamment. Votre écoute empathique et discrète sera très

importante, car parfois la personne ou le couple n’auront pas eu l’occasion d’en parler à un

tiers ou même au sein du couple, cela réveillant trop de douleur. Mais s’il est très important

d’accueillir sans jugement cette souffrance, cela sera rarement suffisant. Il faut savoir qu’il

existe des personnes spécialement formées dans l’accompagnement du deuil périnatal. Leur

but est d’aider les personnes touchées par ces pertes de grossesse à faire un chemin de

guérison, qui n’est pas l’oubli, mais une aide à la cicatrisation de la blessure pour que la vie

puisse reprendre le dessus.

En effet, ces deuils non faits peuvent entraîner de nombreuses

perturbations physiques (douleurs abdominales, douleurs lors des rapports

sexuels, infections vaginales ou urinaires chroniques) ou psychiques

(anxiété, tristesse chronique, dépression plus ou moins larvée), un

désinvestissement social, professionnel, des difficultés de communication

dans le couple (voir le film « La petite chambre », de Stéphanie Chuat et

Véronique Reymond, sortie le 16 février 2011) et parfois même, des difficultés à s’occuper

des autres enfants de la famille s’il y en a, tant l’esprit peut rester focalisé sur l’absent.

De par sa fréquence et ses conséquences possibles sur la famille, le couple et la société, ce

problème du deuil périnatal devrait être reconnu comme un problème de santé publique ; il

est donc important de le connaître, de le reconnaître, afin d’aider à le prévenir lorsque c’est

possible par un meilleur suivi des grossesses, et à le traiter par la proposition systématique

d’un accompagnement spécifique dans les suites d’une perte de grossesse, celui-ci pouvant

être court ou plus long selon les cas (de 1 à 15 séances environ).

L’association AGAPA, loi 1901, forme des accompagnateurs

chrétiens bénévoles à l’accueil et à l’écoute pour répondre à ce

besoin. Ils sont supervisés par des professionnels de santé.

L’association accueille toute personne dans le respect de son

identité et de ses convictions.

Voir le site : www.agapa.fr

Adresse : AGAPA

42, rue Saint Lambert

75015 Paris

Téléphone : 01-40-45-06-36

E-mail : contact@agapa.fr

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TESTEZ VOS CONNAISSANCES

Hélène Perez

… LA REPONSE !

« Après une fausse couche, le cycle suivant est souvent plus long qu'un cycle habituel avec un décalage de température plutôt tardif et souvent un plateau haut plus court. Actuellement je ne peux pas confirmer une éventuelle ovulation car : - après une fausse couche, le 1er cycle est interprété avec un niveau moyen bas sur plus de 6 points (max. 3 semaines) et 5 points hauts et stables en 3/10ème. Or ici, nous ne les trouvons pas. - votre niveau haut lors des 2 précédents cycles était de 36°9, avec un niveau moyen bas à 36°4. Or là, c'est intéressant de noter que votre niveau haut est bien inférieur à 36°9. - vous dites vous même n'avoir pas observé de glaire, que vous aviez très bien observé lors des 3 1ers cycles. Ces toutes petites tachetures de sang persistantes depuis la fausse couche sont très minimes selon vous, et n'auraient sans doute pas gêné l'observation de l'épisode de glaire précédent l'ovulation. Je vous propose d'attendre la suite des évènements.... »

Comme vous le voyez, cette femme a alors eu un épisode de glaire bien observé et noté et un magnifique décalage de température signant son ovulation.

Après une fausse-couche , le NMB est calculé sur plus de 6 points (maximum 21) et le 1er

JIPO

est le 5ème

point haut et stable en 3/10ème

. Ici, le NMB est à 36°5, le niveau haut à 36°8 et il

n'y a pas 5 points hauts et stables pour donner le 1er JIPO. Dès le prochain cycle, qui sera

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certainement déjà plus "standard", l'interprétation se fera sur 6 points bas et 3 points hauts

et stables.

Un peu de physiologie : Les tachetures commençant directement après le dernier

jour de saignement de sa fausse-couche, sont en quelque sorte les “lochies” de cette

fausse-couche, et font partie du temps de cicatrisation de l’endomètre.

D’autre part, il faut attendre le 5ème point haut, parce que ce cycle est le premier

après l’hémorragie de la F.C., et aussi qu’il faut vraiment être prudent, et laisser le

temps à cet utérus de se refaire ! Car une nouvelle grossesse de suite aurait plus de

possibilité de se terminer aussi en fausse-couche !

Dr Michèle Guy

Cette femme a bien voulu donner son témoignage vis à vis de sa découverte des méthodes naturelles. N'hésitons pas, en tant que moniteurs à recueillir, quand nous percevons que cela est possible, le témoignage de couples ou de femmes ou d'hommes. Cela permet aussi d'enrichir le site www.methodes-naturelles.fr, dans sa rubrique témoignage justement :

« Après avoir utilisé des moyens de contraception tels que la pilule et le stérilet, j’ai décidé de

rechercher un moyen de contraception impliquant notre couple. En effet, la contraception

était pour moi synonyme de contrainte féminine et mon mari souhaitait s’impliquer dans ce

choix de vie. Après une consultation chez ma gynécologue, j’ai découvert les méthodes

naturelles. Nous avons alors consulté le site Internet puis nous avons décidé d’aller plus loin

afin de mieux comprendre cette méthode, nous avons alors rencontré une monitrice du CLER.

Cette rencontre nous a permis de connaître cette méthode et de

l’utiliser. La découverte de cette méthode nous a alors obligés de

parler de notre sexualité différemment, apportant plus d’intimité à

notre couple avec cette liberté par rapport à notre choix d’une

grossesse ou non. Cela m’a permis de mieux comprendre mon corps

avec lequel je suis plus à l’écoute par rapport aux changements. De

plus, je me suis aperçue que l’utilisation de contraceptif oral pour

moi avait tendance à inhiber ma libido. Cette méthode de

contraception, nous implique tous les deux dans un respect mutuel

l'un de l'autre. »

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Et à très bientôt au 22/23 octobre pour le week-end de Formation continue, dont vous retrouverez les échos dans le prochain bulletin MAO !