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Conseil extraordinaire _ Ici-Même [Gr.] 2015-2016

Conseil extraordinaire

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Note d'intention

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Conseil extraordinaire_Ici-Même [Gr.]2015-2016

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Ici-Même [Gr.]23 avenue de Vizille, 38 000 Grenoble04 80 38 39 88 | [email protected]://www.icimeme.org

1_ Moment Opératour / Ailleurs en ville, l’Amphithéâtre du Pont-de-Claix, 23 mai 2014

2_laboratoire chœur parlé, Hôtel de ville du Pont-de-Claix, mai 2014

3_Bâtiments mondes, le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, septembre-octobre 2014

couv_laboratoire chœur parlé, Hôtel de ville du Pont-de-Claix, mai 2014

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sommaire

2 avant-propos

3 intentions

6 documents (Écrits d’Agence)

12 dispositif

16 étapes

17 équipe / production

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Artistes documentaristes, plasticiens, danseurs, acteurs, graphistes, preneurs de sons et électroacousticiens, se retrouvent pour inventer des situations à vivre dans lesquelles la personne et ses émotions (plus que nos suscités compétences), fondent un point de vue intime. La question du déplacement, physique mais aussi interne, déplacement de soi vécu à plusieurs, partagé avec d’autres, est fondamentale. Seul et à plusieurs, nous fouillons, rencontrons et allons tout près de personnes que nous n’aurions jamais rencontrées sans cette “mise en travail”, cette immersion dans un flux de passants non convoqués ou dans un flux de personnes invitées à nous ouvrir leurs portes de façon inhabituelles, hors des réseaux déjà constitués dans les structures culturelles et associatives. L’autre, l’inconnu(e) est un premier déplacement. L’autre, dans les dispositifs d’Ici-Même [Gr.], a toujours une place active et coproductrice d’un climat, d’une conversation, d’une matière, d’une énergie. Plus qu’une mise en récit utilisant le collectage, qui risquerait l’instrumentalisation des personnes rencontrées, nous cherchons à ouvrir des espaces de pratique publique, des espaces-dispositifs qui invitent d’autres que nous-mêmes à percevoir cet état premier de déplacement, à expérimenter ce vécu commun. Sommes-nous encore les mêmes ensuite ? Nos peurs se sont-elles déplacées ?

Ici-Même, Grenoble, novembre 2014

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Nos Conversations déplacées*, nous ont ouvert un nouveau champ de travail : de l’écrit à l’oral, d’une langue à l’autre, mais aussi sur les lieux et protocoles de la prise de parole. L’écriture a fabriqué une em-preinte lisible d’un illisible, l’urgence s’impose à nous aujourd’hui de dire ces textes, de les faire entendre. Travail vocal, dispositif multimé-dia avec, comme problématique, les « identités mobiles » et la parole dans l’espace public ; ce sont les points de départ de notre projet de création 2015-2016.

1.intentionsurgenceIci-Même ressent l’urgence et la nécessité de mettre en partage cette écriture de la rue. Depuis l’espace public, depuis l’arpentage de plus de dix années, nous avons besoin de dire, de déposer ; nous avons tant entendu. « Monter », agencer, paroles, images et gestes, de sorte à rendre au mieux la complexité de cette voix de rue… Toujours dans l’expérience embarquée, le dispositif que nous voulons créer emmène les personnes cette fois dans le voyage du discours, de la voix, celle d’un seul et d’un Nous. Embarqué, le public assis autour de la table, à nos côtés, ne peut rester longtemps sans voix lui-même devant les tensions dont il est question dans cette écriture contemporaine.

lire c’est écrireLa lecture polyphonique à voix haute s’appuie sur l’image du texte, la diffracte et la reconstitue ; elle tente de rendre compte de tous les aspects de l’image-texte (mots, phrases, séquences, typographie, blanc, ratures, mémoire…). Cette lecture – et le dis-positif de sonorisation dans lequel elle se déploie – crée des distorsions. Ces distorsions devraient agir dans le sens de la mise au présent du texte, de la réduction de l’écart entre la mémoire que constituent l’image-texte et sa restitution vocale au sein d’un nouveau contexte.

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Conseil extraordinaire (titre provisoire)

laboratoire chœur parlé, Hôtel de ville du Pont-de-Claix, mai 2014

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déplacementsNous voulons commencer par un dispositif d’écriture en déplacement intégrant différentes langues. Les Conversations déplacées 2002-2013 comprennent des conversations et écrits qui mentionnent – c’est récurent – des situations de transit et de migration. C’est vers ces « provenances » que nous voulons aller ; nous glisser dans le flux, dans un dispositif d’écriture « embarqué ». Être déplacés, converser et écrire sur le trajet, ceux du départ et de l’arrivée. Bateaux reliant Marseille ou Barcelone à Tanger, trains traver-sant l’Europe, portes containers, taxis de Casablanca, camions partant de Fos-sur-mer, aéroport de Marseille… pourraient être nos prochains contextes d’écriture en déplacement.Dans le cadre d’une coproduction Friche de la Belle de Mai et Gœthe Institut de Marseille, nous imaginons un partenariat avec la DB (Deutsche Bahn), pour une circulation entre Berlin, Hambourg et Marseille, sur de grandes lignes, de longues distances, mais aussi pourquoi pas des lignes plus périphériques autour de grandes gares et des trajets de nuit (Metz-Berlin), la destination étant moins importante que le trajet. Des journées entières à bord des trains pour une écriture embarquée et des escales dans et autour des gares. Du point de vue du passager, rien n’est imposé, nous conversons et écrivons là, on peut s’y arrêter un moment. Un espace (une partie de wagon, un ou deux « carrés ») nous est dédié ; occupé d’une façon inhabituelle, mais l’installation reste discrète et peu bruyante. Des écrits d’autres villes, d’autres bords, d’autres voyages y sont visibles.

*lexique

Conversations déplacées

Les Conversations déplacées sont des textes tapés à la machine au cours de l’Agence de conversation, ils ne relèvent ni de la retranscription d’entretiens ni du témoignage – même s’ils sont traversés par les paroles de passants-interlocuteurs de coins de rue – mais bien d’une écriture qui s’invente ici et main-tenant, dans la situation de la rencontre.

l’Agence de conversation

_définition : une table et quelques chaises pliantes, une machine à écrire, du papier de couleur fluorescente, quelques petits outils de bureau, un « écrivain » à la machine, un « activateur » de parole (interchangeables) et place à une possible conversation. Écrire, parler, afficher. Autour de l’Agence sont suspendues des conversations de la veille, ou d’une autre ville, pour une lecture au gré du vent.

_usage : converser avec des inconnus et écrire en plein air, à la sortie du métro ou sur un marché (par exemple). Constituer une archive de « conversations », inventer une écriture bousculée par les contingences extérieures.

Agence de conversation,

Opératour, le Merlan scène

nationale à Marseille, mai 2013

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le bruit du mondeOn peut percevoir dans les écrits produits par l’Agence de conversation un certain « bruit du monde », celui de la « grande actualité » – vécue au quotidien – à travers des thèmes récurrents et des particularités souvent liées aux territoires sur lesquels prend place l’Agence (le déracinement, les problèmes sociaux, la violence, la relation avec dieu et la religion, les étrangers, l’identité, la conversation elle-même…). Ces contenus alimentent la réflexion sur les conditions de l’appropriation de l’histoire collective par les individus (la guerre, l’exil…) et sur les « trous » de cette histoire. La confrontation des lieux où se tiendra la lecture avec ces paroles du dehors, ces écrits « dits » ici – et traduits en direct – ouvre un espace d’écoute et d’entendement du réel, simple, concret, direct et que nous pensons aussi poétique. Les mots sont simples. La façon de dire, de « monter » est l’enjeu de création pour que le voyage dans les vies et les langues s’opèrent. Les villes et espaces publics où se sont écrites ces paroles s’invitent dedans, l’humanité, notre humanité qui s’en dégage, nous revient, nous laisse en vie… il est urgent d’apprendre à entendre. Il est urgent de ne cesser d’essayer de trouver des vocabulaires communs. Commencer par écouter. C’est le commencement. Re-trouver des chemins de langage commun. Commencer par traduire du français au français.

L’Agence de conversation – activée dans de nombreuses villes depuis 2002 – a produit plus d’un millier d’écrits, dont voici quelques extraits en pages suivantes ; ces écrits – et ceux à venir en plusieurs langues en 2015 – seront la partition possible du Chœur parlé.

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1_Agence de conversation, Échirolles, avril 2003

2_Agence de conversation, Nouzah fennia-festival de Casablanca, Casablanca, juillet 2011

3_Agence de conversation, Villeurbanne, mars 2004

4_Agence de conversation massive, Opératour, le Merlan scène nationale à Marseille, mai 2013

5_Agence de conversation massive, Opératour, le Merlan scène nationale à Marseille, mai 2013

6_Constellations, Rencontres i, Moulins de Villancourt, octobre 2011

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Écrit d’Agence, Échirolles, janvier 2006

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Écrit d’Agence, Casablanca, juillet 2011

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Écrit d’Agence, Marseille, avril 2011

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Écrit d’Agence, Casablanca, juillet 2011

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Écrit d’Agence, Marseille, avril 2011

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Écrit d’Agence, Pau, avril 2006

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2.dispositifConseil extraordinaire seramarathon de la parole publiquela parole à la sourcela parole brutela transformation de cette “parole de ville” en parole publique ;dissection, concassage,machouillage, rejouent les senspossibles de l’écriturela polysémie, la polyphonie

traduction / translationComment parler en plusieurs langues à la fois ? Et comment traduire cette écriture souvent brute, « bousculée » et parfois presque phonétique ? Un traducteur est un interprète d’une parole, l’écart qu’il produit entre la langue d’origine et sa traduction est du même type que l’écart qui sépare « l’écrire » du « dire ». Nous intégrerons dès le dispositif d’écriture des traducteurs, au cours de Workshops – à vue – de traduction simultanée. Ce sont ces performeurs-traducteurs et co-auteurs des écrits à venir que nous inviterons pour la création 2016, en tant qu’interprètes (acteurs vocaux) polyglottes.

détournement d’un dispositif d’expression de la « puissance publique »Le public est invité à vivre une situation où il prend place à la table, dans une salle « des-sinée », pensée dans sa configuration pour sa fonction de prise de décision. C’est un appareil : être là, et déjà on s’interroge sur sa propre place ici : sur la familiarité ou non de ces lieux, sur leur possible dimension publique, sur le lien avec le dehors. Salle de conseil municipal, salle de conférence et de réunion de direction, hémicycle, conseil d’agglo-mération, conseil général… Emprunter – désacraliser – le « système » d’organisation de la parole, se glisser dans les espaces conçus pour la prise de décision. Réagencer une langue hybride, aux confluents de l’écriture et de l’oralité, venue de la rue, en quelque sorte « légitimée » par la fonction officielle du lieu. Nous imaginons cet espace comme un dispositif – dans l’absolu, autonome et mobile – qui pourrait se réduire à : un système de sonorisation (mixage, amplificateur, quatre à six enceintes, six micros), un vidéo pro-

laboratoire chœur parlé, Hôtel de ville du Pont-de-Claix, mai 2014

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jecteur, deux ordinateurs, une caméra vidéo et une connexion internet, des chaises, une grande table ou un hémicycle recevant ce dispositif et une capacité d’accueil de 30 à 100 spectateurs [déroulement décrit plus loin], à quoi peut s’ajouter « la » galerie de portraits des maires, présidents, directeurs d’entreprise ou d’institution locales…

ici et là-bas/dedans-dehorsPour « éclairer » les spectateurs-témoins sur la provenance des écrits, nous projetterons pendant le chœur parlé des images vidéos du dispositif d’écriture en déplacement (images de gares, de trains, de ponts de bateaux, d’autres villes…). Nous établirons également une liaison vidéo directe avec le même dispositif d’écriture se déroulant simultanément à l’extérieur du bâtiment – à proximité ou ailleurs en ville – signifiant ainsi le flux ininter-rompu des circulations et de la parole. Il est possible que nous superposions parfois des prises de sons réalisées durant les précédents dispositifs d’écriture en déplacement ou même, le son capté en direct du dispositif en cours à l’extérieur aux lectures à voix hautes dans la salle, complexifiant ainsi la polyphonie par l’ajout d’une texture sonore, rejouant la confusion du langage, mais aussi ses différentes interprétations possibles.

ceci n’est pas une salle de spectacleLa performance prenant place dans un lieu qui n’est ni un espace public à proprement parlé, ni un lieu habituellement dédié à une représentation artistique, il nous paraît utile de travailler ses abords, son entrée, son « avant ». Ainsi, dans le cadre d’un équipe-ment public, nous intégrerons le Dispositif d’écriture en déplacement dans la localité – ou le quartier – les jours précédents (et simultanément) et utiliserons les documents pro-duits dans le chœur parlé ; on peut également imaginer en amont un collage-affichage de Conversations déplacées à proximité du bâtiment d’accueil, une sorte de « lecture- signalétique ». Nous imaginons augmenter la convocation publique habituelle d’un dis-positif relationnel à construire avec nos partenaires : convocation classique et invitations ciblées de personnes d’horizons différents, tirage au sort, petites annonces…

lecture marathonAfin de pouvoir accueillir plus de public tout en conservant le maximum de proximité (une partie des « témoins-auditeurs » étant assis à côté des lecteurs, au même niveau), nous projetons une « lecture » en continu pendant cinq heures d’affilée, intégrant la rotation des lecteurs-performeurs. La porte de la salle resterait ouverte, le public pouvant, soit entrer et assister à tous moments, pour cinq minutes ou une heure – éventuellement revenir – soit assister par groupes limités pour une heure ou plus, selon un planning de rendez-vous fixés ; ces deux options dépendant des modalités de production et des capacités d’accueil du lieu. Une partie du public sera assise côte à côte avec les lecteurs, autour de la même table, les sources – les Écrits d’agences – sont sur la table, à portée de main, à portée de voix ; dans le cas d’un hémicycle, les lecteurs seront disséminés parmi les spectateurs.

fiction possible« Bonsoir à tous, nous allons commencer ce conseil extraordinaire. Monsieur le Président de séance nous faisons tout d’abord l’appel des présents à ce conseil… Nous remercions les personnes tirées au sort d’avoir joué le jeu de cette invitation au conseil. Nous avons voulu un conseil qui soit celui d’une ville proche, qui communique, et qui parle à tous. Nous subissons de plein fouet, ici comme ailleurs, les affronts d’une politique désas-treuse. Aujourd’hui un constat nous rassemble, la puissance publique locale est menacée, avec cette politique récessionniste, et le retrait massif de l’état. L’austérité budgétaire ne règle pas les déficits et paralyse notre créativité au-delà de notre ville. Alors ? Nous tra-vaillons aujourd’hui et nous choisissons la responsabilité. Notre collectivité s’engage a se tourner vers vous, vers nous les habitants d’ici, par tous les canaux possibles. Nous avons tout à inventer. Les grands projets inutiles allument des incendies un peu partout dans les territoires. Nous abordons donc la première délibération, la conversation no 72, celle du 7 novembre 2011 au quartier de la Soie, à Villeurbane. »

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conseil extraordinaire type

les lieux / le protocole

place du président de séance

table ovale / faux bois

collection complète des portraits des présidents de la République

six micros

allumer les lampes aux plafonds avec le boîtier à touches commandant les six circuits d’ampoules / actionner les variateurs de lumière

commander la descente depuis le plafond du vidéo projecteur, touche de la seconde

télécommande

maintenir les rideaux fermés / ouvrir les rideaux automatiques

vidéo projecteur pivotable, choisir son axe depuis sa fixation au plafond

écran de projection mobile et télécommandé

maîtrise de la distribution de la parole du président de séance

micro coupé / micro ouvert

communication directe adressée à tous

communication solo, micro coupé pour les autres

cercle ou hémicycle

36 chaises et places autour

six acteurs se relayent et 30 témoins-auditeurs qui se relayent aussi, rentrent et sortent, pour une minute ou une heure, sur le pas de la porte – laissée ouverte – ou assis à la table, à côté des lecteurs, ou peut-être, qui deviennent parfois lecteurs à leur tour

communication (Skype ?) directe avec l’extérieur, le parvis du bâtiment, la pièce d’à côté ou une autre ville, un autre pays

traduction simultanée / une autre polyphonie

séance non-stop de midi à minuit

Autre piste de diffusion (hypothèse)Nous explorons depuis quelque temps déjà le monde du travail, en tant qu’espace com-mun – en contrepoint des espaces dits publics – et de l’entreprise. Nous avons ainsi eu l’occasion ces dernières années de travailler dans des gares (Paris et Marseille) un marché d’intérêt national (Marseille), des plateformes industrielles du courrier (Vitrolles et Tarbes), les bureaux de bailleurs sociaux (Échirolles et Marseille) et d’une société gérant des centres de vacances (Marseille) ou encore le siège social régional du Secours Popu-laire (Tarbes). Nous y développons une forme d’« exploration sensorielle » qui révèle le système dans lequel nous évoluons ; cela implique un important travail de négociation et d’écoute mutuelle avec les salariés et la direction des entreprises concernées. Les questions en jeu, relatives à la production, à l’argent, aux règlements, à la hiérarchie et aux rapports humains en général, nous semblent entrer parfaitement en résonance avec le propos du Conseil extraordinaire dans des entreprises. Pour des questions d’accès au lieu, de production, mais aussi de symbolique, les modalités d’accueil ne peuvent pas être les mêmes que dans un bâtiment ayant une fonction publique. Il nous paraît plus intéressant de proposer le Chœur parlé en articulation avec cette autre direction de travail spécifique, le Conseil extraordinaire aurait dans ce cas-là une durée d’une heure. Notre présence en amont dans l’entreprise, les liens tissés avec le personnel et la direction, constitueraient les préalables (la « justification ») au Conseil extraordinaire, ouvert autant aux salariés qu’à un public extérieur.

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3.étapesmise en œuvre• laboratoire de recherche in situ : des lieux de prise de décision qui nous ouvrent leurs

portes pour des « stations » de travail• laboratoire mobile pour les phases d’écriture « embarquée » sur les trajets choisis• laboratoire en extraction : manipulation des matériaux, élaboration des dispositifs

multimédia, montage, scénographie ajout dossier

décembre 2014-juillet 2015Présentation du projet aux partenaires, rencontres avec différents opérateurs culturels et structures. Un « maillage » d’acteurs est à inventer, élus, collectivités, structures sont sollicités pour différentes étapes à construire. Un accompagnement privilégié et des conseils précieux de l’Amphithéâtre du Pont-de-Claix, en collaboration avec le service culturel de la Mairie du Pont-de-Claix, sont des « ressources » dans notre région pour avancer sur cette construction de projet atypique et transversale.

janvier, février, mars, avril, mai 2015• à Grenoble : 3X5 jours : laboratoire de recherche in situ, dans des salles de conseil

municipaux de la région Rhône Alpes (en contact avec l’association des directeurs des affaires culturelles et des élus).

• à Marseille : résidence d’écriture à la Marelle-Villa des auteurs, Friche de la Belle de Mai. Un mois de résidence pour le projet d’édition Conversations déplacées* – mars 2015 – poursuite de l’écriture, et du travail de « chœur parlé » ; ouverture du chantier au public et à des invités, partenaires potentiels du projet Conseil extraordinaire. Écriture à vue, in situ, dans le quartier de la Belle-de-Mai à Marseille – en partenariat avec la Friche.

• une fenêtre / proposition dans le cadre de Made in Friche (27 mars) et pour les 48 heures chronos de la Friche (juin) : sur la base des écrits Conversations déplacées.

Juillet-aout-septembre 2015Étape d’écriture « embarquée » sur les trajets nous conduisant à Hambourg Berlin, Alexandrie… Étape de travail sur la question de la langue, le dire, la parole orale traduite, la parole poétique traduite… Temps de Workshop, performances, et étapes de rencontres avec les acteurs-traducteurs.Le dispositif d’écriture embarquée dans l’espace public se déplace à l’étranger (Allemagne, Égypte, Maroc, Turquie…) en coproduction avec la Marelle-Villa des auteurs, le Goethe Institut, La Friche Belle de Mai, Rezo Danse et Momi à Alexandrie, La Région et la Drac Rhône Alpes sur le thème des migrations et des villes ports. Une écriture en public et publique, en chemin, un dispositif de rencontre et d’écriture dans le temps du déplace-ment. Pister les trajets, « coller » aux déplacements et leurs géographies, par ces mi-grations souvent encombrées, aux destinations parfois incertaines et dont la trace, les souvenirs apparaissent sans cesse dans les Écrits d’Agence… Dans les bateaux, les trains, les bus, pour un voyage avec détour et escales – pas des plus directes – et poly-glotte, en collaboration avec Gare et Connexion et la Deutsche Bahn.

* Conversations déplacées/projet d’éditionUn livre présentant environ 400 pages dactylographiées : les Écrits d’agence, des écrits bruts, un texte matière, réalisé durant l’Agence de conversation, dans plusieurs villes, de 2002 à 2012. Ces documents seront accompagnés d’un appareil éditorial en cours d’écriture.

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septembre-décembre 2015-printemps 2016 Grenoble-Marseille et villes partenaires• Élaboration du dispositif multimédia : enregistrement, montage et diffusion audio,

dérushage et montage vidéo, télécommunication (transmission vidéo directe et skipe).• résidence et expérimentations (« répétitions » in situ) du Conseil extraordinaire dans des

lieux de parole publique (Grenoble, le Pont-de-Claix, Fontaine, Meylan, Marseille…).• montage de la coproduction

mars-juin 2016• création de Conseil extraordinairecoproducteurs sollicités : le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, la biennale des écritures du réel à Marseille, le CNAR la Paperie à Angers, les Pronomades en Haute-Garonne, le PolAu à Tours, Rayon Frais, Le Merlan Scène Nationale, le Lieu Unique à Nantes…)

4.productioncoproduction [en cours]le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, la biennale des écritures du réel à Marseille, le CNAR la Paperie à Angers, les Pronomades en Haute-Garonne, le PolAu à Tours…

partenaires [en cours]…/…

équipe (en cours de constitution)« parleurs » : Ici-Même et personnes rencontrées (6 à 10 personnes)traducteurs : 2 à 4 personnesdispositif sonore : 4 personnesdispositif multimédia en cours de fabrique[à revoir et préciser]

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quelques dates récentes

2005 3 Bis F, Aix-en-Provence, France / La Tannerie, Barjols, France / La Compagnie, Marseille, France / festival Mladi Levi, Ljubljana, Slovénie / festival d’Automne, Budapest, Hongrie

2006 MokS & Y-Gallery, Tartu, Estonie / Art Institute, Kaunas, Lituanie / Vestige of Industries, Kladno, République Tchèque / Stanica, Zilina, Slovaquie / 38e Rugissants, Grenoble, France

2007 festival Rayon Frais, Tours, France / festival Radiophonic, Bruxelles-Marseille

2008 festival Engrenages / Euphonia-Radio Grenouille, Lieux publics, Marseille, France / L’Art des Corps, Lagorce, France / coopéra-tive 2R2C, Paris, France / BlamBlamScritch, atelier de création radiophonique, école Léon-Jouhaux, Grenoble, France

2009 24h dehors, le Merlan scène nationale à Marseille, France / Chalon dans la rue, Chalon sur Saône, France / Jérusalem dans tous ses états, Jérusalem-est, Cisjordanie

2010 Nouzha Fennia-festival de Casablanca, Maroc / Pronomades en Haute-Garonne, Muret, France / Soundshift, Istanbul, Turquie

2011 La Rampe, Échirolles, France / l’Amphithéâtre du Pont-de-Claix, France / Metropolis, Copenhague (Danemark) / Rencontres-I, scène nationale de Meylan (France) / Tuned City, Talinn (Estonie)

2012 En corps urbains, le Merlan scène nationale à Marseille, Echosystem, SDH-Amphithéâtre du Pont-de-Claix

2013 Opératour, Marseille Provence 2013 capitale culturelle européenne-le Merlan scène nationale à Marseille,

2014 festival Antigel, Genève / Ailleurs en ville, l’Amphithéâtre du Pont-de-Claix / Paysage supersonique (formation), la FAI-AR, Marseille / Bâtiment monde, le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées

principales publications

Les paysages étaient extraordinaires / livre, 192 pages + CD audio (2004) / Après quoi on court ? / film-DVD, 35 mn (2005) / Voisins provisoires / format journal, 16 pages, trilingue slovaque-anglais-français (2006), BlamBlamScritch / pièce radiophonique et CD audio (2008), Habiter au bord de la panique #2 / format revue, 64 pages + CD audio (2008) / l’Alboum ! / album comprenant sept séries de dix images autocollantes à rassembler, 20 pages (2014)

[depuis 1993]Ici-Même [Gr.] est un groupe de trois à 30 personnes selon les projets, regroupant artistes documentaristes, plasticiens, danseurs, acteurs, graphistes, preneurs de sons et électroacousticiens (et parfois architectes et sociologues), qui se retrouvent pour inventer des situations à vivre dans lesquelles la personne et ses émotions (plus que nos suscités compétences), fondent un point de vue intime. La ville s’est impo-sée à nous comme lieu et objet d’expérimentation. Notre recherche se fait à travers une vision horizontale de la ville, tenant compte des flux humains, des flux d’activités, de la géographie, des plis et espaces creux, des saisons, de l’actualité. Jeu d’acteur, création sonore, installation, performance, images et écriture, nous pratiquons le protéiforme, la transversalité et la polyphonie… Ici-Même [Gr.] avance par glissement, de l’exploration à la construction de dispositifs. Nos propositions sont autant de formes de transformation de notre perception de l’environnement. Ce sont des expériences concertées, des remises en question tactiques de nos usages, au cours desquelles la part d’indéterminé et l’improvisation sont des outils d’élaboration de concepts.

Ici-Même, Grenoble, novembre 2014

Ici-Même [Gr.]23 avenue de Vizille, 38 000 Grenoble04 80 38 39 88 | [email protected]://www.icimeme.org