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Conseil phytosanitaire Bilan de campagne Année 2017 Bilan réalisé par les conseillèr(e)s spécialisé(e)s (Maud Bonnefoux, Hélina Deplaude, Sophie Buléon, Amandine Fauriat, Fabien Leduc) à partir des observations effectuées dans le cadre du réseau d’observations de parcelles : Bulletin de Santé du végétal et bulletin de lutte raisonnée et biologique Sud Ardèche, Zoom Arbo et Zoom viti Nord (Chambre d’agriculture de la Drôme) Ont également participé à la rédaction : Emmanuel Forel et Laëtitia Boffelli. La Chambre d’agriculture de l’Ardèche est agréée par le Ministère en charge de l’Agriculture pour son activité de Conseil indépendant à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, dans le cadre de l'agrément multi-sites porté par l'APCA. N° d'agrément IF01762 OPE.COS.ENR45.24.03.2014

Conseil phyto bilan de campagne

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Page 1: Conseil phyto bilan de campagne

Conseil phytosanitaire

Bilan de campagne

Année 2017

Bilan réalisé par les conseillèr(e)s spécialisé(e)s (Maud Bonnefoux, HélinaDeplaude, Sophie Buléon, Amandine Fauriat, Fabien Leduc) à partir desobservations effectuées dans le cadre du réseau d’observations de parcelles :Bulletin de Santé du végétal et bulletin de lutte raisonnée et biologique SudArdèche, Zoom Arbo et Zoom viti Nord (Chambre d’agriculture de la Drôme)

Ont également participé à la rédaction : Emmanuel Forel et Laëtitia Boffelli.

La Chambre d’agriculture de l’Ardèche est agréée par le Ministère en charge del’Agriculture pour son activité de Conseil indépendant à l’utilisation desproduits phytopharmaceutiques, dans le cadre de l'agrément multi-sites portépar l'APCA.

N° d'agrément IF01762

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Page 2: Conseil phyto bilan de campagne

Table des matières

1 - Climatologie.......................................................................................................... 3

2 - Vigne – Sud Ardèche............................................................................................. 5

3 - Vigne – Nord Ardèche........................................................................................... 8

4 - Phénologie en arboriculture................................................................................ 16

5 - Fruits à pépins.................................................................................................... 175.1 - Pommier et poiriers...................................................................................................... 175.2 - Poirier......................................................................................................................... 205.3 - Pommier..................................................................................................................... 22

6 - Kiwi.................................................................................................................... 25

7 - Fruits à noyaux................................................................................................... 267.1 - Pêcher et abricotier...................................................................................................... 267.2 - Abricotier.................................................................................................................... 307.3 - Pêcher........................................................................................................................ 327.4 - Cerisier....................................................................................................................... 33

8 - Châtaigniers........................................................................................................ 36

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1 - CLIMATOLOGIE

2017 : un hiver et un été plus chauds...

Février, Mars, Juin, Août et Octobreparticulièrement plus chauds que la moyenne :en juin à Peaugres la température moyenne aété supérieure de plus de 3°C.

Cet écart est un peu moins important dans lesud du département.

Les mois de Mai et Septembre ont été plusfroids que la normale : de 0,5 à 2°C de moinsque la normale quelle que soit la zone, enparticulier au mois de mai.

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L'année 2017 se caractérise par un déficit pluviométrique très important sur l'ensemble du département.Seul le mois de mars présente une pluviométrie supérieure aux normales climatologiques. Le manque deprécipitations apparaît dès le mois d'avril et devient "spectaculaire" à partir d'août jusqu'à octobre. Lescumuls de précipitations d'août à octobre sont particulièrement faibles.

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Précipitations 2017 Sud Ardèche : rapports aux moyennes

Alba Aubenas

Grospierres Chomérac

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2 - VIGNE – SUD ARDÈCHE

Phénologie

Débourrement : Le débourrement de la vigne est précoce. Fin mars-début avril. On enregistre uneavance de 8 à 10 jours par rapport aux deux derniers millésimes. Le début de la campagne est marquépar une alternance de périodes douce, froide et chaude. Ce climat doux a favorisé un débourrementprécoce de la vigne, avance maintenue au stade floraison - nouaison.

La croissance végétative : Une période de froid (mi-avril à mi-mai) ralentit considérablement la végétation.La croissance est peu active et le feuillage jauni.Durant cette période, la vigne est marquée par unépisode gélif – 20-21 avril – qui touche certainssecteurs de plaine. Les dégâts peuvent être importants(jusqu’à 90 % de perte).

Floraison : Au moment où la vigne atteint le stadeboutons floraux séparés, les températures augmententet dépassent les moyennes saisonnières. La végétationreprend une pousse importante. Le stade floraison estatteint fin mai en gardant finalement toujours 10 joursd’avance par rapport à l’année précédente. Mais lacroissance végétative importante au moment de lafloraison occasionne un phénomène de coulureimportant sur certains cépages. Plus tard, la grêle (15 et16 juin) a induit des dégâts sur la future récolte. Onenregistre des pertes de 30 à 100% sur les secteurs les plus touchés.

Fermeture de la grappe : L’été est chaud et sec. La vigne garde son avance et l’amplifie jusqu’à larécolte.

Maturité: La sécheresse de juillet et août accélère la phase de maturité. Le manque d’eau a uneinfluence négative sur les volumes de récolte.

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Pointes vertes

5-6 FE Floraison Fermeturegrappe

Début véraison

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Mildiou – Plasmopara viticola

Pression : le risque mildiou en sortie d’hiver est faible. L’épisode de froid en début de campagne n’a pasété favorable au développement du mildiou. Les premiers symptômes sur feuille apparaissent tardseulement à partir du 7 juin. Des épisodes pluvieux de la deuxième quinzaine de juin à début juilletprovoque une augmentation de la pression ; apparaissent alors des sorties de taches sur feuilles etgrappes.Le climat sec qui suit n’a pas permis au mildiou d’exploser.

Incident : quelques grappes atteintes de rot brun au 18 juillet sans grave conséquence sur la récolte.

Méthode de lutte préconisée :– Lutte prophylactique anti mildiou : soin de l'épamprage et du relevage.– La généralisation de la protection est préconisée le 10 mai car la vigne entre dans une phase decroissance active et plusieurs cycles mildiou sont en cours. La protection a pu être aménagée plus tard(impasse, rallongement des cadences) car les premières taches peinent à apparaître. L’arrêt destraitements est préconisé lorsque la couverture cuprique est mise en place et non lessivée.

Appréciation des résultats :Il y a eu, en moyenne, peu desymptômes sur grappe ; cesderniers sont restés cantonnéssur cépages sensibles. Deplus, ils sont apparus trop tardpour engendrer d’attaquessignificatives sur les grappesqui commençaient à êtrerésistantes à la pénétration dumildiou.

Oïdium- Erysiphe necator

Pression : année faible à moyenne pour l’oïdium. Apparu aux dates normales dans les vignes sensibles.Par contre, son développement a été perturbé par le gel de fin avril et par la canicule et sécheresseprécoce de juin et de juillet. Les premiers symptômes sont apparus le 3 mai sur feuille et le 6 juin surgrappe. La maladie a progressé sur cépages sensibles uniquement.

Incident : Grappes oïdiées présentes dans certaines parcelles de cépages sensibles.

Méthode de lutte : Début de protection chimique variable selon la sensibilité des parcelles et descépages :• cas général, démarrage de la protection 5 mai• cépages sensibles : démarrage le 15 avril.Protection rigoureuse jusqu’à début juillet pour les parcelles sans symptômes et jusqu’à début véraisonpour les parcelles avec symptômes et les parcelles sensibles.

Appréciation des résultats : Globalement, l’ensemble des vignes protégées est resté indemne d’oïdiumou à des niveaux assez bas en intensité de dégâts et donc, sans conséquences significatives sur larécolte.

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Page 7: Conseil phyto bilan de campagne

Botrytis – Botrytis cinerea

Pression : aucune pressionIncident : aucun symptômeMéthode de lutte : aucune lutte chimique, la lutte prophylactique a suffit.Appréciation des résultats : le temps estival sec et chaud n’a pas engendré de problème particulier.

Black Rot – Guignardia bidwelli

Pression : la campagne est marquée par une sortie de taches très précoces : 18 avril. La maladie a étélatente en début de croissance végétative, freinée par l’épisode de froid. Ensuite, la pression a augmentéprogressivement. Au 19 juin on note des symptômes sur feuilles et grappes dans tous les secteurs du sudArdèche.

Méthode de lutte : protection maintenue tout au long de la saison. Pour les cépages sensibles avechistorique, le démarrage est précoce (mi-avril) et la fin de protection tardive 20 juillet.

Appréciation des résultats : Des dégâts sur grappe ont été notées.

Ver de la grappe – Eudemis et Cochylis

Pression : faible notamment grâce aux épisodes de canicule en août. En 3e génération, la population estprésente mais les pontes n’ont pas résisté aux fortes chaleurs.Incident : aucunMéthode de lutte : traitement en 2e génération motivé par un dépassement de seuil lors desobservations de pontes.Appréciation des résultats : aucun dégât à la récolte

Excoriose – Phomopsis viticola

Pression : faible à moyenneIncident : aucunMéthode de lutte : non préconisée compte tenu de l’absence de pluie à la période sensibleAppréciation des résultats : bonne

Acariose – Calipitrimerus vitis

Pression : aucuneIncident : peu de symptôme en début de saison malgré le ralentissement de la végétation.Méthode de lutte : sur parcelle historiquement sensibles, surveillance avec des observations à la loupebinoculaire au stade éclatement du bourgeon.Appréciation des résultats : pas d’attaque observée.

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Page 8: Conseil phyto bilan de campagne

3 - VIGNE – NORD ARDÈCHE

Source : Zoom Viti Nord

Phénologie

La saison 2017 se caractérise particulièrement par son caractère sec. La sécheresse de cette année a puêtre profitable à certains secteurs tardifs mais a entraîné plus de difficultés sur les terroirs séchant et lesjeunes vignes. Le secteur Nord du vignoble a été plus arrosé et a moins souffert de sec. Cette quasi-absence de pluies a entraîné une pression phytosanitaire très faible. Globalement l’année est bonne, lesrendements sont un peu faibles mais corrects et la qualité est au rendez-vous.Les données climatiques présentées dans les graphiques ci-dessous sont celles issues de la stationmétéorologique de Mercurol, située au lieu dit la Négociale.

Bilan climatique de la saison 2017 pour la station de Mercurol. T Gautier CA26, données MétéoFrance

Bilan des précipitations mensuelles de la saison 2017 pour la station de Mercurol. T Gautier CA26, données

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MétéoFrance.

Cumul des précipitations des saisons 2017; 2016; 2015 et 2003. T Gautier CA26, donnéesMétéoFrance.

Evolution des stades phénologiques observés au cours de la saison. T Gautier CA26.

La saison démarre par un hiver doux et sec. Dès le mois de mars on observe une sortie d’hiver précoce,les abricotiers sont rapidement en fleurs et la vigne commence à se réveiller. Les températures sont alorsà +2/3°C au-dessus des normales. Hormis le mois de mars, tout l’hiver est en déficit hydrique, à près de-31% par rapport aux normales. Les premières pointes vertes des bourgeons sont observées dès le 20mars. Le débourrement a lieu autour du 1er avril.

À partir mi-avril, deux vagues de froid traversent la région sans occasionner de dégâts significatifs sur levignoble. La première vague de froid à lieu du 20 au 22 avril par un temps assez venteux. La station deGervans enregistre une minimale à 0,9°C. Le vent a alors pu limiter l’accumulation du froid dans les bas-

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fonds. La seconde vague de froid à lieu le samedi 29 avril, en absence de vent. La minimale est denouveau enregistrée à la station de Gervans avec 1,6°C. Sur notre vignoble des Côtes du RhôneSeptentrionales, ces deux épisodes n’ont engendré, sauf exception, que des dégâts ponctuels qui ont étécompensés par la suite.

Ce retour du froid a entraîné un ralentissement de la phénologie. À partir de début mai, les pluies fontleur arrivée dans le vignoble, pour la première et la dernière fois de la saison. La station de Mercurolenregistre quatre précipitations conséquentes : 20,5 mm le 30 avril ; 19 mm le 6 mai ; 19 mm le 11 maiet 32,5 mm le 18 mai. Ces pluies sont orageuses et arrosent différemment les différentes zones duvignoble. Ces précipitations s’accompagnent d’un radoucissement progressif des températures quiremontent pour retrouver les normales. Lors de cette période, les premières taches de mildiou ne sontpas observées malgré le temps humide. Le temps encore frais limite le développement de ce pathogène.La vigne pousse rapidement. Les premières fleurs sont observées le 22 mai.

Dès la fin-mai, le temps devient clair et chaud. Les normales sont dépassées et on atteint les 30°C pourla première fois de la saison, le 25 mai, à la station de Gervans. La floraison se déroule alors dansd’excellentes conditions : le temps est sec, ensoleillé et assez venté. Cette météo permet d’assurer uneprotection sanitaire de qualité à ce stade critique, notamment grâce à l’emploi de poudrage de soufrepour protéger contre l’oïdium. La floraison est rapide, elle est centrée autour du 1er juin et se termine le 5juin. Sur le Sud du vignoble de la coulure et du millerandage sont observés sur certaines vieilles vignes.Le temps favorable et la pousse très rapide de la vigne à cette période pourraient être responsables deces phénomènes. Une pluie de 10 mm est enregistrée le 3 juin.

Le mois de juin voit une augmentation des températures quideviennent rapidement caniculaires. On enregistre 35,8°C àGervans le 11 juin. Du 21 au 23 juin on dépasse les 35°Csur l’ensemble du vignoble, et on enregistre 38,3°C àGervans. De nombreux symptômes d’échaudage sontobservés au vignoble. Les conseils de conduite viticole àadopter en cas de stress hydrique sont donnés : travaux enverts uniquement face Nord/Est, soulager les jeunes vignesde moins de 10 ans, limiter les interventions lors des pics dechaleurs. La nouaison et la fermeture de la grappe ont lieudans d’excellentes conditions. Le risque sanitaire reste bas,même si des progressions d’oïdium sont observées fin juin.

Les fortes chaleurs de juin et juillet, entraînent l’apparition d’orages qui traversent le vignoble. Lemercredi 28 juin, un orage de grêle frappe le vignoble, sans grandes conséquences. En revanche, unorage de grêle plus violent aura lieu le 22 juillet. Ce dernier touche particulièrement le Nord del’appellation St-Joseph. Parmi les communes touchées on compte notamment : Talencieux, Serrières, St-Désirat, Andance, Vion, Lemps, Sécheras, St-Etienne de Valoux, Gervans, Erôme, Serves et le coteau del’Hermitage. Certaines parcelles sont touchées à 100%. Ces orages apportent globalement peu d’eau. Lescumuls de précipitations sont de 28 mm en juin et 27 mm en juillet.

La véraison s’enclenche à partir du 10 juillet. La phénologie de la vigne garde son avance. La saisons’annonce précoce, mais le déficit hydrique fait craindre alors un possible blocage de maturation.L’avancement de la saison se rapproche alors des millésimes 2011, 2012 et 2014. Les premièresestimations de récolte sont effectuées. On mesure alors un nombre de grappes un peu faible : 32 242grappes/ha sur Syrah, mais globalement satisfaisant. Le manque d’eau, nous fait recommander desvendanges en verts sur les vignes de moins de 10 ans et les secteurs séchant, ceci afin de garantir laqualité des raisins (éviter les blocages de maturité) et d’assurer la pérennité des plants. La sécheresseest importante ; fin juillet il manque 164 mm depuis décembre, par rapport à la normale décennale, soit-35 %. On enregistre des températures supérieures à 35°C sur l’ensemble des trois stationsmétéorologiques du vignoble les 7 et 8 juillet. La maximale est alors enregistrée à Gervans avec 38,7°C.Les quelques pluies orageuses qui n’apportent qu’une petite dizaine de mm à chaque passage sontsuffisamment régulières pour permettre d’éviter un blocage général de l’ensemble du vignoble. Le pic dechaleur de la saison est atteint la première semaine d’août. On enregistre six jours consécutifs avec desmaximales supérieures à 35°C à la station de Gervans. Cette dernière enregistre alors une maximale à39,4°C. Des mesures de potentiels hydriques foliaires de base sont alors effectuées la nuit du 3 au 4août. On enregistre alors une valeur extrême de -13 bar au lieu dit St-Jaimes.

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Symptômes d’échaudage. 2017 M Seguier Cave de St-Désirat et T Gautier CA26.

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Relevé des potentiels hydriques foliaires de base effectué le 3 août 2017. T Gautier et O Garcia CA26.Cette mesure permet d’évaluer l’état hydrique de la vigne et la disponibilité en eau du sol.

Lieu-ditGervansFiguette

les MéjeansLa Négociale Chênes Verts Pautus St Jaimes

Potentielhydrique foliaire

de base-5 bar -6 bar -6 bar -8 bar -13 bar

Stress hydrique modéré modéré modéré sévère très sévère

0/-2 bar pas de stress ; -2/-4 bar stress faible ; -4/-6 bar stress modéré ; -6/-8 bar stress important et< -8 bar stress sévère

Les premiers prélèvements maturité sont réalisés le 16 août. La saison est toujours précoce et les 20 mmde pluies qui tombent les 7 et 8 août redonnent temporairement un peu de fraîcheur à la vigne. À cettepériode on observe, sur quelques parcelles, des tâches de mildiou sur jeunes feuilles, mais sansconséquences. À partir du 10 août le temps est très chaud et sec. On dépasse les 35°C les 23 et 27 août.On observe donc une maturité technologique élevée et qui progresse rapidement. Ainsi, la parcelle de laNégociale en Crozes-Hermitage est déjà à 10,6° degrés potentiels au 16 août. Au 28 août elle est à 12,4°degrés potentiel et son indice de maturité technologique est à 53. Les parcelles précoces progressentalors de +2,7° degrés potentiels en 12 jours. Au 4 septembre, les premières parcelles précoces sontvendangées. Les blancs sont principalement récoltés la semaine du 4 au 8 septembre. Cependant mêmesi les paramètres de maturité technologique (sucre/acide) sont atteints sur ces parcelles, les maturitésaromatiques et phénoliques ne sont pas encore au rendez-vous.

Fin août, début septembre, la météo se fait plus douce. Les températures redescendent autour desnormales et quelques rares pluies font leur apparition (13,5 mm au 30 août à Mercurol). Ce temps vapermettre aux maturités phénoliques et aromatiques de rattraper la maturité technologique qui est déjàbien avancée. Progressivement les baies se font plus fragiles et les pépins plus croquants. Une majoritédes parcelles de Syrah sont vendangées durant la semaine du 11 au 15 septembre. Les parcelles plustardives, vendangées après le 18 septembre présentent de très bons résultats tant en termes de qualitéque de rendement. En effet, elles sont situées sur des terroirs plus frais, ou plus au Nord qui ont reçuplus d’eau, et donc qui ont moins souffert du stress hydrique et ont pu mûrir plus longtemps. Cela apermis de mieux faire correspondre maturité technologique et maturité phénolique-aromatique. Le vent apermis à la vendange de rester très saine, malgré la présence de dégâts d’insectes : guêpes, fourmis…

On peut donc affirmer que la saison 2017 est une bonne année pour les Côtes du Rhône Septentrionales.C’est globalement une année très facile sur le plan phytosanitaire. Les événements climatiques ont étédifficiles (gel, grêle, sécheresse), même si notre vignoble s’en sort plutôt bien en comparaison d’autresvignobles français et européens. Ici, la sécheresse a entraîné une petite récolte, mais qui reste correcte.Les terroirs précoces et séchants et les jeunes vignes sont ceux qui en ont le plus souffert. Souvent lesrendements y sont plus bas et on y a vendangé des raisins plus chargés en sucre, peu acides et moinschargés en composés phénoliques. En revanche les zones plus tardives et fraîches ont bien profité decette année sèche. Sur ces zones, qualité et quantité sont au rendez-vous.

Mildiou – Plasmopara viticola

Au 5 avril, les formes de conservation hivernales (les oospores) sont mûres selon le suivi effectué dans lecadre du BSV. À partir de cette date-là, cette observation implique qu’il peut y avoir des contaminationsprimaires au vignoble si et seulement si trois conditions sont réunies :

- Présence de feuilles (organes verts) : c’est le cas au vignoble, globalement, les stadesphénologiques varient de 1 à 3-4 feuilles à cette période.

- Températures moyennes journalières supérieures à 10°C : les températures sur cette périodecorrespondent à ce minima requis.

- Pluie de 10 mm.

Une pluie étant tombée le 2 avril (2 mm), des contaminations auraient se produire au vignoble. Lesobservations sur le réseau Zoom (et hors réseau), ne détectent cependant aucune tâche. Du début avriljusqu’à la fin mai, des épisodes pluvieux se succèdent. La protection de la vigne doit être effectivesur l’ensemble du vignoble à partir de la semaine du 19 avril. Malgré les pluies parfoisimportantes, supérieures à 15 mm (30 avril ; 4 ,11 et 18 mai), aucune tache n’est encore détectéejusqu’à fin mai. Le parasite peine donc à se montrer en ce début de campagne malgré des pluies et destempératures qui auraient pu lui être largement favorables.

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Ce n’est qu’au 7 juin que les toutes premièrestâches sont détectées sur de très rares parcelles(uniquement des blancs), et sur des zoneshabituellement concernées par cette maladie. Lespluies de début juin sont à l’origine de quelquesrepiquages sur ces parcelles (1 parcelle monte à30% de ceps avec une tache), mais la globalitédu vignoble reste parfaitement saine.

Jusqu’au 22 juillet, les pluies qui concernentnotre vignoble sont très rares et les quantitésd’eau sont limitées (moins de 10 mm). Sur levignoble, les expressions de mildiou sontdonc limitées aux parcelles très sensibles, etmême sur ces dernières, les symptômes sontlargement contenus grâce au temps sec.Aucun symptôme sur grappe n’est détecté.Les rares sollicitations reçues, consistaient en

des symptômes d’échaudages qui ont été confondus avec le rot brun du mildiou. Au 22 juillet, une pluieimportante (43 mm) permet au mildiou de se « réactiver » et d’engendrer quelques contaminations sur lejeune feuillage. Les taches issues de cette pluie sont observées à partir du 28 juillet. Une nouvelle pluie,le 30 juillet (3 mm) va entraîner un nouveau repiquage et être à l’origine de nouveaux symptômesobservés début août. Même si les grappes n’étaient plus sensibles, avec la sécheresse certaines vignesavaient d’ores et déjà perdu du volume foliaire, il était donc primordial d’avoir une bonne protection pourpréserver les feuilles restantes.

Sur la majorité du vignoble, la protection eststoppée dès fin juillet. Aux alentours du 10-20août, selon les zones du vignoble, la protectioncuprique peut être stoppée pour les parcellesconcernées. Les symptômes sur le haut du feuillageseront alors gérés grâce aux opérations de rognage.

Ce qu’il faut retenir :2017 et 2016 ont donc été deux millésimes très différents concernant le mildiou. Pour le millésime 2017,le mildiou n’a jamais vraiment pu démarrer sa saison. Il est resté limité à de très rares parcellessensibles. Les pluies présentes en début de saison n’ont pas suffi à le lancer. Par la suite, les conditionsmétéos lui ont été défavorables (sec et chaud…). Ce n’est qu’une pluie plus importante en fin de saison,le 22 juillet, qui a pu engendrer quelques symptômes sur le haut du feuillage, les grappes n’étant plussensibles. À partir de cette date, il a fallu rester vigilant pour préserver le feuillage, mais la saison étaitdéjà bien entamée voire quasiment terminée. 2017 est donc une année assez tranquille concernant lemildiou.

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Page 13: Conseil phyto bilan de campagne

Oïdium - Erysiphe necator

Le début de la sensibilité dans les parcelles sensibles (cépages blancs, parcelles humides et vigoureuses,parcelles à historique oïdium…), soit le stade 12 – 5-6 feuilles étalées – était atteint avant le 15 avril dansles parcelles les plus avancées, et le 25 avril dans la majorité du vignoble. Le premier traitement devaitalors y être positionné, afin d’éviter l’installation précoce et difficilement détectable de l’oïdium. Il étaitd’autant plus important en 2017 que cette période se révélait humide, condition favorable auxcontaminations primaires. C’est en effet dans ces parcelles sensibles qu’ont été observées les premièrestaches d’oïdium autour du 20 mai.

Le stade 16 – 8-9 feuilles étalées –, marquant le début de grande sensibilité de la vigne à ce parasite etdonc celui de la protection dans l’ensemble du vignoble moins sensible, a été atteint suivant la précocitédes secteurs, entre le 1er et le 20 mai. À proximité de la floraison puis de la nouaison, la protection doitalors être sans faille. En début juin les premiers symptômes sur baies étaient détectés malgré une météochaude et sèche, rappellant, si nécessaire, que cette maladie cryptogamique s’installe et progresse sansbesoin de pluviométrie.

Les belles journées ensoleillées et chaudes de juin et juillet seprêtaient particulièrement aux poudrages ; en complément del’alternance des familles de matières actives, ils ont permis unbon contrôle de l’oïdium dans une majorité du vignoble. Dans lesparcelles parfaitement saines la protection a ainsi pu s’arrêter à lafermeture complète de la grappe, mi-juillet.

La progression des attaques sur feuillage et grappe s’est toutefoispoursuivie dans certaines parcelles, principalement en secteurssensibles ou à la faveur d’un relâchement de cadence. Dans cesparcelles, la protection contre l’oïdium a dû être poursuiviejusqu’à la véraison en début août : une fois dans la grappe cettemaladie cryptogamique progresse sur les baies vertes mais nepeut plus s’attaquer aux baies verées.

Au final peu de dégâts sur grappes en 2017 mais nous avons pu noter une recrudescence de l’oïdium surl’ensemble du feuillage dans certaines parcelles du nord du secteur où les pluies ont été un peu plusprésentes durant l’été. Ces parcelles pourront nécessiter en début 2018 de la vigilance et desinterventions précoces compte tenu de l’inoculum : en effet, l’oïdium se conserve en hiver sur les bois etdébris végétaux.

En conclusion une année précoce et sèche où le contrôle de l’oïdium était aisé. Il fallait éviter les erreursclassiques de démarrage tardif de la protection en secteur précoce, ou d’étirement des cadences en été.

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Oïdium, encore discret, sur baies non vérées.2017 M. Seguier Cave de St Désirat

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Black Rot - Guignardia bidwelli

Globalement, 2017 est une année facile vis-à-vis du Black Rot en région Rhône-Alpes. Tout au long de lasaison du black rot a pu être observé, mais sans explosion, ni gravité.

Bilan BSV du Black-Rot pour les saisons 2016 et 2017. BSV viticulture Auvergne-Rhône-Alpes

Sur le secteur des Côtes du Rhône Septentrionales, ce n’est que le 2 mai qu’une seule tâche est vue surl’ensemble des parcelles, la maladie n’est donc pas virulente au début de la saison. Courant du mois demai, quelques périodes climatiquement propices au développement de la maladie font apparaître destaches sur feuilles sur quelques parcelles mais toujours à des fréquences faibles. Début juin, lesobservateurs du réseau notent une sortie de symptômes sur feuilles sur l’ensemble du vignoble maistoujours à des taux relativement faibles. On note une présence en fond de la maladie jusqu’à début juilletsur feuilles. Seules quelques parcelles présentent de fortes attaques côté ardéchois. Les premierssymptômes sur baies sont observés sur de rares grappes le 26 juin. Fin juillet le vignoble est à mi-véraison, à partir de ce moment-là, les risques sont quasi-nuls, le Black Rot n’aura pas causé d’impactsur le rendement cette année.

Des symptômes ont pu être observés assez souvent sur feuilles, mais avec des fréquences basses. Lessymptômes sur grappes ont été beaucoup plus rares. Le black rot est resté discret sur l’année 2017.

Symptômes de black-rot sur feuilles et sur baies. 2017 M. Seguier Cave de St-Désirat et T. Gautier CA26.

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Ver de la grappe - Eudemis et Cochylis et Botrytis

Le suivi des vols de tordeuses a été effectué sur un réseau d’une trentaine de pièges répartis sur notrevignoble. Certains secteurs ont connu des attaques de vers de la grappe importantes.

Les premiers vols des adultes sortant d’hivernation ont été observés à partir de début avril (stade 1 ère

feuille étalée) et ont duré 6 semaines (stade 8-9 feuilles étalées). Les glomérules ont pu être observéslors de la floraison principalement au Bois de Gaye/Chênes-verts (Pont-de-l’Isère), la Négociale(Mercurol), Chateaubourg et Saint-Jean-de-Muzols. Aucune intervention d’insecticide n’a été préconisée.

Le vol de seconde génération a débuté fin-juin (stade baie taille deplomb à grains de pois) et a duré 4 semaines (stade fermeture de lagrappe). Un grand nombre d’Eudémis a été piégé au Bois de Gaye,Chênes-verts et Chassis-Sud (supérieur à 100 individus par semaine).Les insecticides ont été préconisés en fonction de leur cible (ovo-larvicide ou larvicide) et des observations sur le terrain par parcelle(seuil 10% de glomérules de première génération). Au cours du mois dejuillet, des perforations ont pu être observées sur les baies,principalement dans les secteurs cités ci-dessus.

Le vol de la troisième génération,plus précoce que l’année 2016, acommencé fin juillet (stade débutvéraison) et a duré 4 semaines. Desinsecticides ont été positionnés làoù les perforations ont dépassé lesseuils fixés (5% grappes présentantdes perforations). La confusionsexuelle (Rak) a bien joué son rôle.La présence de glomérules et deperforations s’est faite rare dans leszones confusées. Les raresapparitions de Botrytis ont étéfacilement gérées de manièreprophylactique grâce aux travauxen vert et aux conditionsclimatiques sèches, défavorables àson développement. Des dégâtsd’insectes polyphages : guêpes,fourmis (…) ont été constatées surplusieurs parcelles lors desvendanges.

Maladies du bois

EutypioseSur les Côtes du Rhône Septentrionales, les premiers symptômes sont visibles à partir de début mai surles parcelles précoces. La maladie reste présente et semble avoir un peu moins touché la Marsanne queles autres cépages du secteur cette année. Rappelons que l’élimination par le feu des vieilles souches devigne arrachées est la mesure la plus efficace pour lutter contre la dispersion des conidies d’Eutipa lata,l’agent pathogène de cette maladie.

Esca / BlackDeadArmLes premiers symptômes souvent d’apoplexie sont observés à partir de mi-juin, lors du premier pic dechaleur de la saison. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les symptômes d’esca-bda sont restésà des fréquences assez proches en 2016 et en 2017. Cependant, ces maladies restent présentes dans levignoble et n’ont toujours aucunes solutions de lutte efficaces à l’heure actuelle.

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4 - PHÉNOLOGIE EN ARBORICULTURE

L’hiver 2016/2017 a été plus froid que l’hiver précédent et les besoins en froid ont été satisfaits dès lemois de janvier pour toutes les espèces fruitières.

Deux épisodes de froid plus marqués ont eu lieu la 1ère et la 3ème semaine de janvier avec des journéessans dégel (2°C en moyenne contre une normale saisonnière de 4,2°C). Les mois de décembre 2016 etjanvier 2017 ont été particulièrement secs par rapport à la normale (déficit de pluviométrie de 75 mm surces 2 mois).

Un temps plus doux est arrivé à partir de mi-février, et surtout la semaine du 13/02 avec 15 à 18°C enjournée (+ 4 °C par rapport aux normales). Ce beau temps a perduré jusqu’à mi-avril avec une absencede gel sur cette période. Peu de pluies ont été enregistrées durant cette période. Le printemps a étéremarquablement chaud, surtout en mars (+3°C par rapport aux normales) et début avril. Mars a été leplus chaud des mois de mars enregistrés sur la période 1900 – 2017. La journée du 30/03 a connu destempératures maximales record dignes d’un mois de juin. Ces conditions printanières ont conduit à uneavance de floraison conséquente (10 jours à 3 semaines – cf.tableau ci-après) sur cerisiers, pommiers,poiriers, variétés tardives d’abricots (par exemple, pour Bergeron, 2016 était l’année la plus précocedepuis 2008). En revanche, les variétés précoces d’abricots (ex : Colorado) et de pêches-nectarines (ex :Patty) ont enregistré un retard de floraison de 2 à 3 semaines par rapport à 2016 (annéeexceptionnellement précoce pour ce type de variété).

Dans l’ensemble la floraison a été rapide et groupée. Les taux de nouaison ont été bons avec des besoinsen éclaircissage importants sur abricotier et pêcher. A partir du 18 avril, les températures ont nettementchuté (5 à 15 °C maxi en journée). De gros épisodes de gel ont été enregistrés dans les nuits des 20, 21et 22 avril puis du 29 dans une moindre mesure. Les secteurs particulièrement touchés ont été : lesBaronnies, le plateau ardéchois, le sud Ardèche et le nord Drôme Isère. Ensuite, le temps a été perturbé,frais et pluvieux (100 mm au mois de mai), jusqu’au 20 mai.

A partir de cette date, un temps chaud et sec s’est installé. Par exemple, les journées du 28 mai et du 21juin ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour leurs mois respectifs. Le mois de juin très chaud(+3 °C par rapport aux normales) a connu une vague de chaleur intense et précoce. Cette chaleur s’estpoursuivie en juillet excepté la dernière semaine qui a été plus fraîche. Le mois d’août a été caniculaire(en particulier les 1ère et dernière semaines), les températures ont souvent dépassé les 20°C la nuit etles 35°C la journée. Cette année encore, quelques épisodes de grêle se sont succédés au printemps et enété mais moins que les années précédentes (notamment les 22-23 mars, 2 et 4 mai, 14 juin, 22 juillet).

Septembre a été plus frais que la normale et exceptionnellement sec (20 mm contre 112 pour une annéenormale). Le mois d’octobre a été particulièrement doux et sans pluie (7 mm seulement contre 124 enmoyenne). Il manque environ 200 mm d’eau sur ces 2 mois. L’assèchement très important des sols a nécessité de maintenir une irrigation très tardive (jusqu’à lafermeture des réseaux) y compris en post récolte pour maintenir le feuillage en fonctionnement et ne paspénaliser la mise en réserve des arbres. La pluie tant attendue est arrivée le 4 novembre avec 45 mm enmoyenne, mais malheureusement insuffisante pour combler le déficit accumulé.

Depuis début novembre, lefroid s’est installé et 2épisodes de neige ont étéenregistrés le 1er et le 18décembre sur la plaine deValence.

En conclusion, l’année 2017(hors mois de décembre) aété très chaude (+1°C parrapport aux normales) etsurtout la plus sèche depuis40 ans (déficit de pluie de350 mm par rapport à uneannée normale). Toutes lesespèces fruitières ont connudes avances de maturité,particulièrementremarquables sur abricotstardifs, pommes et poires.

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5 - FRUITS À PÉPINS

5.1 - Pommier et poiriers

Carpocapse – Cydia pomonellaD’après les données du modèle DGAL/Inoki : Le tableau ci-dessous présente les dates indiquées parle modèle DGAL/Inoki en 2017 pour différents stades d’avancement du vol des populations decarpocapses, dans les différents secteurs :

Evolution des populations :Au sein du réseau BSV, les premièresprises de carpocapses ont été observéesprécocement le 18 avril en Moyenne Valléedu Rhône. Hors réseau, le vol avaitdémarré fin mars sur certaines parcelles.Le graphique ci-dessus présente le vol decarpocapses sur les parcelles de piégeagede pommiers et poiriers suivies en 2017,en comparaison avec le vol des 3 annéesprécédentes. Hors réseau une troisième générations’est développée en Moyenne Valléedu Rhône

Périodes à risques estimées par le modèle DGAL/Inoki:Les schémas ci-dessous présentent les périodes à risque de pontes et d’éclosions estimées par le modèleDGAL pour les différents secteurs en G1 et G2 (le modèle n’étant pas validé au-delà):

Les périodes à risque nul apparaissent en blanc (moins de 2 %, et plus de 98 %) pour les 2 générations Les périodes à risque modéré (2 % à 20%, et 80 % à 98 %) en orange clair, Les périodes à risque fort (20 % à 80 %) en orange foncé

Evolution des dégâts :Les premières piqûres sur fruits ont été observés le 29 mai. En fin de première génération, descomptages ont été réalisés sur les parcelles de pommiers et poiriers du réseau, et 7 parcelles sur 32*

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présentaient des dégâts, avec plus de 0.4 % de fruits touchés pour 5 de ces parcelles (1 de poiriers, 4 depommiers dont une en AB). Ceci signifie que 5 parcelles étaient concernées par un risque fort d’attaque enpériode de développement de deuxième génération.

A la récolte, sur 21 parcelles de pommiers et poiriers où un comptage a été fait, 6 (en conventionnel sousconfusion) étaient concernées par des dégâts avec plus de 2 % de fruits attaqués. Hors réseau, desdégâts très importants ont été observés sur pommiers en Agriculture Biologique y compris sous filetAlt’carpo. Peu de dégâts étaient visibles sur poirier.

Tordeuse de la pelure – Capua et Pandemis

Au sein du réseau, les premiers papillons de Pandemis et de Capua ontété observés en avril. Le nombre de captures, plus important qu’en2016, a été particulièrement élevé que ce soit en première oudeuxième génération.Les dégâts de tordeuses de la pelure ont été signalés à partir de débutaoût, durant la deuxième génération. A l’approche de la récolte, 3parcelles de poiriers et 2 de pommiers sur les 17 observées,présentaient des attaques sur fruits (0.5 à 8 % de fruits concernés).Le nombre de parcelles touchées et le pourcentage de dégâts ont doncété relativement faibles bien que le vol ait été globalement plusimportant.

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Tordeuse orientale – Cydia Molesta

La tordeuse orientale peut causerdes dommages ponctuellement surpommes et poires, en particulieren fin d’été dans les zones deproductions de pêchers, lorsque lesrécoltes de pêches se terminent.Les premières captures, ont étéobservées précocement le 20mars. La pression de vol, audémarrage de la premièregénération a été beaucoup plusimportante qu’en 2016. Il n’y a paseu de dégâts signalés au sein duréseau. Par contre, hors parcelles deréférence des attaques parfoisimportantes ont été signalées surpommes. Pour rappel,l’identification des dégâts quiressemblent à ceux causés par lecarpocapse est difficile. Les larvesdoivent être observées sous loupebinoculaire.

Pou de San José – Diaspidotus perniciosus

Certaines parcelles de pommiers et poiriers peuvent êtreconcernées par ces cochenilles. Lors d’observations réalisées horsparcelles de référence, le début du premier essaimage a étéobservé le 29 mai, et le deuxième essaimage était en cours le 24juillet en Moyenne Vallée du Rhône. A la récolte, une seule parcellede pommiers sur les 16 où un comptage a été réalisé, présentait desdégâts, avec 12 % de fruits touchés (comptage sur 500 fruits) maishors réseau, des dégâts étaient visibles dans les autres secteurs

Metcalfa pruinosa

Les conditions très chaudes de l’été ont favorisé le développement de l’insecte. Il a été rencontré surtoutes cultures dès le mois de juin et régulièrement pendant l’été.

Campagnols

Les populations sont en recrudescence notamment celle du campagnol provençal qui entraîne la mortalitéd’arbres surtout dans les jeunes plantations. De nombreuses parcelles sont concernées.

Feu Bactérien – Erwinia Amylovora

La surveillance en vergers et espaces verts par le réseau Fredon/Fdgdon a été reconduite cette année enenvironnement de pépinières (soumises à délivrance du passeport phytosanitaire européen zpB2). Dansles secteurs protégés (0-500 m autour des pépinières), les vergers ont été prospectés de façonexhaustive, et un sondage a été réalisé dans les haies et espaces verts. Un sondage a également étéeffectué dans les zones proches des 500 m, sur les communes inscrites en zone tampon, en ciblant lesespèces les plus sensibles (poirier, cognassier) en priorité. L’environnement d’une pépinière du nord deLyon (hors zpB2) a fait l’objet d’une inspection également, le secteur ayant été contaminé les annéesprécédentes. En 2017, 15 secteurs situés sur 5 départements de la région (Drôme, Loire, Rhône, Ain,Haute-Savoie) ont été concernés par la surveillance, qui s’est déroulée de mi-août à début octobre. Desprélèvements systématiques ont été réalisés dans les secteurs protégés. Le bilan des contaminations faitétat après les prospections de 43 cognassiers, 316 poiriers, 43 pommiers et d’un pyracantha contaminésrépartis sur 21 parcelles qui représentent 11.85 ha en surface.

La saison 2017 a été propice au développement de la bactérie qui a trouvé des conditions favorables pour

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se multiplier (températures chaudes), et se propager (conditions poussantes au printemps, blessuresnombreuses avec gel et grêle). L’irrigation qui a été d’autant plus nécessaire cet été et qui est réaliséepar aspersion sur frondaison sur certaines parcelles, a pu favoriser le développement de sa maladielorsqu’elle était présente. Les premiers symptômes ont été visibles en été. Les mesures d’assainissementrapide et par temps sec en veillant à la désinfection des outils de taille reste la méthode la plus efficacepour limiter l’expansion de la bactérie.

Maladies de conservation

A l’approche de la récolte, 2 parcelles de poiriers et 2 de pommiers présentaient des pourritures sur fruitavec moins de 0.5 à 1 % de fruits attaqués. Les pourritures se sont peu développées compte tenudes conditions sèches de l’été, à l’exception des parcelles touchées par la grêle.

5.2 - Poirier

Tavelure du poirier – Venturia Pirina

Cette maladie est de plus en plus présente en verger de poiriers dans certains secteurs. V. pirina peuthiverner dans les chancres formés sur les rameaux attaqués, sous forme de conidies. Cette année, lespremières taches sur feuilles ont été observées en parcelles de référence le 10 avril et le 2 mai sur fruits.A l’approche de la récolte, 2 parcelles sur 7, présentaient des taches sur fruits avec 0.1 % à 1% de fruits touchés. Les conditions sèches et chaudes de l’été ont été peu favorables à lamaladie.

Psylle – Cacopsylla pyri

La ponte des femelles a commencé au début du mois de février en tous secteurs. Les premières larves depremière génération ont été repérées le 6 mars, et le 14 mars, elles étaient visibles en tous secteurs.Quant aux premières éclosions de deuxième génération, elles ont débuté le 18 avril. Le niveau depopulations des psylles a été un peu moins important qu’en 2016, en particulier pendant l’été.

L’activité des psylles n’a pas été problématique sur la majorité des parcelles : le lessivage dumiellat et la fragilisation des larves de deuxième génération grâce à l’aspersion sur frondaison (alternancede période d’aspersion et de périodes sèches) ont été particulièrement efficaces. Les fortes températureset le fort ensoleillement ont pu jouer sur la mortalité des larves. De plus, les auxiliaires anthocoris étaientbien présents.

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Phytoptes des galles rouges

Les premières galles (photo ci-contre) ont été repérées le 20 mars. Pendantl’été, sur 15 parcelles observées, 6 étaient concernées par la présence degalles sur feuilles, dont 2 avec plus de 10 % de feuilles attaquées. Ceravageur n’est problématique qu’en jeunes vergers : en cas de forteinfestation, la croissance peut être pénalisée.

Phytopte libres

Du fait des températures chaudes, les phytoptes libres se sont bien développés et ont parfois entraînédes dégâts sur variétés sensibles (telle Conférence) en accentuant le folletage (feuillage qui noircit).

Pucerons mauves

Ce ravageur concerne surtout les parcelles conduites en AB où il peut être problématique les années àforte pression. Les premiers foyers de pucerons mauves ont été observés le 3 avril. Leur développements’est poursuivi jusqu’à fin mai. Les populations ont été élevées dans certaines parcelles en AgricultureBiologique mais moins qu’en 2016. Les auxiliaires étaient bien présents et ont contribué à maitriser lesfoyers.

Anthonome du poirier - anthonomus pyri

Ce ravageur peut causer des problèmes certaines années lorsque les conditions sontfavorables sur les parcelles où il est installé (insecte grégaire qui reste implanté d’une annéesur l’autre). Les dégâts sont causés par les larves qui se développent dans les bourgeons. Ils nes’ouvrent pas du tout, ou se dégagent irrégulièrement et se dessèchent avant ou au moment de la pleinefloraison. Certaines parcelles hors réseau ont de nouveau été concernées cette année. Des dégâtsd’intensité faible à moyenne ont été recensés en Agriculture Biologique.

Hoplocampe du poirier

Des dégâts en augmentation sont observés hors réseau depuis quelques annéesen parcelles conduites en Agriculture Biologique. Les premiers dégâts étaientvisibles sur jeunes fruits le 10 avril. Globalement,les dégâts ont été faibles en2017.

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5.3 - Pommier

Tavelure – Venturia Inaequalis

La tavelure est la principale maladie du pommier. Elle a été moins problématique cette annéemême dans les parcelles présentant des taches en fin de contaminations primaires du fait desconditions sèches et très chaudes connues cet été. La maturité des périthèces de V. inaequalis a étéobservée le 13 mars.D’après le modèle DGAL/Inoki, les premières infections ont pu se produire sur les périodes pluvieuses defin mars puis début avril, à une époque où les principales variétés de pommiers avaient dépassé le stadede sensibilité C/C3. Mais c’est fin avril que le plus fort pic de projections (plus de la moitié du stockéjectée lors des pluies du 25 avril) et contaminations se sont produits après une période sèche longue deplusieurs semaines. Les premières taches ont été repérées sur rosettes le 10 avril.Le stock d’ascospores restant a été épuisé à la faveur des petites averses du mois de mai. La fin deprojections a été déclarée le 7 juin. En fin de contaminations primaires, 11 parcelles sur 32 présentaientau minimum une tache sur pousses. Parmi elles, 8 étaient concernées par plus de 2 % de présence.

Les premiers dégâts sur fruits ont été observés le 2 mai sur pommier et poirier. Les conditions sèches etchaudes de l’été ont permis de limiter les contaminations secondaires. A la récolte, 5 parcelles depommiers et poiriers sur 21 présentaient des dégâts sur fruits avec plus de 2 % de fruits touchés pour 4d’entre elles.

Oïdium - Podosphaera leucotricha

Les premiers symptômes sur bourgeons ont été signalés le 6 mars. La pression a été forte du fait deconditions climatiques favorables, sur les variétés sensibles (Gala, Golden, Idared, Pink lady, Juliet,Goldrush…) mais la production n’a pas pour autant été impactée. Lorsque la pression est forte, lamaladie peut devenir problématique dans les vergers fragilisés (grêle, redémarrage de lapousse suite au gel) ou dans les jeunes plantations.

Pucerons cendrés - Dysaphis plantaginea

Les premières fondatrices de pucerons cendrés ont été repérées le 13 mars.Les colonies ont commencé leur développement début avril, mais ont étéplus fréquemment rencontrées ensuite en mai. Les premiers individus ailés

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sont apparus le 22 mai, mais la migration hors des vergers de pommier s’est étalée jusqu’à fin juincomme chaque année. Il n’y a pas eu de dégâts recensés sur fruits au sein du réseau. De nombreuxauxiliaires (syrphes, coccinelles, forficules, chrysopes) ont été observés au cours de la saison,et notamment dans les feuilles enroulées (photo ci-contre : colonies de pucerons cendrés etponte de coccinelle).

Pucerons lanigères - Eriosoma lanigerum

Les pucerons lanigères (photos ci-dessous, vue sous loupe binoculaire à gauche) peuvent poser desproblèmes sur certaines parcelles, notamment sur celles où l’auxiliaire Aphelinus mali est absent. Lapremière réactivation des foyers de pucerons lanigères au niveau du collet et plaies de taille était visiblele 27 mars au sein du réseau. Les foyers ont débuté progressivement leur remontée sur jeunes pousses(voir photo ci-dessous à droite) à partir du 9 mai.

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Sur la période estivale 22 parcelles du réseau sur 28 observées présentaient des foyers, avec plus de 10% de pousses occupées pour 14 d’entre elles. Le nombre de parcelles concernées était le même qu’en2016 mais le pourcentage moyen de pousses occupées par des foyers actifs est resté à un niveau 3 foisplus important que l’an dernier pendant l’été, surtout en juin. Les premiers adultes de l’auxiliaireAphelinus mali (photo ci-dessous à droite) ont été détectés sur des foyers laineux le 29 mai. A partir demi-juin, la majorité des parcelles présentant des foyers de pucerons lanigères étaient occupées parl’auxiliaire. Des momies noires (photo ci-dessous à gauche) perforées ont été ensuite observées tout aulong de l’été.

Mouche méditerranéenne - Ceratitis capitata

Des pièges spécifiques ont été posés cet été sur 4 parcelles de pommiers. La biologie du ravageur ne luipermet pas d’hiverner sous les conditions climatiques de Rhône-Alpes, cependant des mouvements depopulations des zones méditerranéennes vers des zones plus tempérées sont possibles pendant la saisonestivale. C’est pourquoi une vigilance particulière est entreprise pour suivre les populations de C. capitataet l’apparition d’éventuels dégâts à l’approche des récoltes. Deux mouches ont été observées sur unpiège le 3 septembre mais aucune attaque n’a été signalée.

Hoplocampe du pommier - hoplocampa testudinea

Le piégeage pendant la période de floraison à l’aide de pièges blancs englués, permet de quantifier laprésence des adultes au printemps. Les attaques primaires après la chute des pétales se présentent sousforme de cicatrices superficielles (anneaux rugueux) sur les petits fruits qui finissent par chuterrapidement. Les attaques secondaires (photo ci-dessous à gauche) au moment de la nouaison seprésentent sous forme de perforations des fruits (avec déjections) dans lesquelles on peut trouver lalarve en train de s’alimenter. Les larves peuvent être confondues avec celles du carpocapse de la pomme.Il y a trois façons de distinguer les deux ravageurs : la date d’observation (lésions de larvesd’hoplocampes observables avant les premières attaques de carpocapse), la présence d’odeur (très fortedans le cas de dégâts d’hoplocampe), la morphologie de la larve (de couleur blanc jaunâtre avec 7 pairesde pattes abdominales dans le cas de l’ hoplocampe, cf. photo ci-dessous à droite).

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Des individus étaient présents pendant la floraison sur une parcelle de pommier conduite en AgricultureBiologique avec un pic de 75 individus piégés le 10 avril. Les premiers dégâts ont été repérés le 18 avril.En période de nouaison, 4 parcelles sur 19 où un comptage a été réalisé, présentaient des dégâts avec 1à 8 % de fruits touchés : 2 parcelles de Rhône-Loire et 1 parcelle de Savoie/Haute-Savoie conduites enconventionnel, ainsi qu’une parcelle de Moyenne Vallée du Rhône conduite en Agriculture Biologique (lamême qui présentait des captures pendant la floraison). Ce ravageur en recrudescence ces dernièresannées peut devenir problématique en cas de fortes populations, notamment en AgricultureBiologique en entraînant une chute massive de fruits.

Punaises

Des dégâts ont été signalés sur une parcelle de pommier suivie en AgricultureBiologique (avec 12 % fruits touchés, comptage sur 500 fruits). Les dégâtsrestent cependant limités par rapport à ceux connus en 2015, et surtout 2014où les punaises avaient été plus problématiques.

6 - KIWI

Bactériose du kiwi – Pseudomonas Syringae pv Actinidiae

Après 3 années moins favorables à la bactérie, on observe une recrudescence de la maladie. En plus deszones historiquement touchées dans la Drôme, de nouveaux foyers ont été repérés cette année enArdèche (dans la vallée de l’Eyrieux et sur le secteur d’Aubenas) et en Isère sur Auberives-sur-Varèze oùcertaines parcelles sont condamnées.

La maladie entraîne la formation detaches entourées d’un halo auprintemps, qui évoluent en plagesnécrotiques entre les nervures. Deschancres se forment sous l’effet dela propagation de la bactérie àl’intérieur de l’arbre, et on observeen fin d’hiver et au début duprintemps un écoulement d’exsudatle long des troncs et charpentières.

Les bourgeons et boutons floraux dépérissent et les cannes finissent par se dessécher entièrement.L’observation visuelle de ces symptômes, seule, ne suffit pas à conclure à la présence de la bactérie soussa forme la plus virulente (Pseudomonas syringae pb. Actinidiae Biovar 3), un prélèvement et uneanalyse en laboratoire sont nécessaires.Dans la Drôme, au Nord de Valence, la pression est telle que de nombreuses parcelles sont arrachées etla pérennité des vergers est menacée. La situation est plus contrastée pour le secteur de Loriol et descommunes avoisinantes où certains vergers sont encore épargnés, à proximité de parcelles fortementtouchées. Dans ces situations, les mesures prophylactiques sont indispensables pour limiter lapropagation de la bactérie d’une parcelle à une autre, notamment au moment de la taille d’hiver :- Désinfection des outils de taille chaque jour entre chaque parcelle au minimum- Commencer la taille par les plants sains pour finir par les plus contaminés (sortir du verger et brûler lesbois des arbres contaminés)- En cas de détection de symptômes, couper bien en dessous de la zone atteinte, sortir du verger etbrûler la partie attaquée

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7 - FRUITS À NOYAUX

7.1 - Pêcher et abricotier

Maladie des taches bactériennes — Xanthomonas arboricola pv. Pruni

La maladie s’est de nouveau exprimée sur certaines parcelles de pêcher et abricotier déjà contaminéesauparavant, mais de manière bien moins importante qu’en 2016. Par contre, les premiers symptômes ontété observés sur feuilles de pêchers très précocement sur des variétés sensibles le 18 avril hors réseau. A la différence de 2016, aucune des 11 parcelles de pêchers et des 25 parcelles d’abricotierssuivies au sein du réseau ne présentaient de dégâts sur les fruits. Hors réseau, la faibleprésence de taches sur fruits a été signalée sur pêcher le 26 juin.

Les mesures prophylactiques sont indispensables pour limiter l’expansion de la maladie sur lesparcelles avec un inoculum déjà présent. La bactérie se conserve en effet d’une année sur l’autredans les bourgeons et à la surface des rameaux. La taille d’hiver participera à l’élimination des rameauxattaqués (les sortir du verger). Des précautions doivent également être prises tout au long de la saisonpour éviter le transport de la bactérie des parcelles attaquées vers les parcelles saines.

Monilioses des fleurs et rameaux

La période de floraison s’est déroulée précocement et dansdes conditions sèches et très douces. Les premiers dégâtsétaient visibles le 13 mars sur abricotier et le 20 mars sur pêcher.De fin-mars à fin avril, 14 parcelles d’abricotiers du réseau sur les26 qui ont fait l’objet d’un comptage, présentaient des symptômes.Sur cette période, 2 parcelles de pêchers sur 14 étaient égalementconcernées (Cf. graphiques ci-après). Par rapport à 2016, lesmonilioses des fleurs et rameaux ont été moins présentes àl’exception de quelques parcelles d’abricotiers très touchées.

Monilioses des fruits

Les monilioses des fruits et maladies de conservation restent les principales problématiquessur les pêches tardives. Globalement, peu de dégâts ont été observés sur pêches précoces et de saisonet sur abricots. Les comptages réalisés à la récolte au sein du réseau, montraient la présence de pourritures sur 8parcelles d’abricotiers sur 24, et sur 8 parcelles de pêchers sur 16 (Cf. graphiques ci-après). Malgré uneannée qui s’annonçait peu favorable compte-tenu des conditions sèches observées, des pourritures ontété problématiques sur certaines parcelles en particulier sur variétés de pêches et nectarines tardives (finjuillet à début septembre). D’autres facteurs ont pu jouer, notamment la présence de microfissures(morsures de forficules, stress hydrique).

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Tordeuse orientale du pêcher - cydia molesta

Evolution des populations d’après le réseau de piégeage : Au sein du réseau BSV, les premières prises de tordeuses orientales ontété observées le 20 mars sur abricotier et sur pêcher. Le premier voldébuté précocement s’est étalé jusqu’à début mai. Il a été suivi d’undeuxième vol qui a duré jusqu’à mi-juin. Plusieurs générations se sontensuite succédées avec des niveaux de captures élevés sous l’effet desfortes chaleurs, avant l’entrée en diapause des dernières larves finseptembre. Le graphique ci-après présente le vol de tordeusesorientales observé sur les parcelles de piégeage suivies de façonhebdomadaire.

Evolution des populations d’adultes d’après les données du modèle DGAL/INOKI :

*début de captures dans les pièges ZP : Zones précoces ; ZM : Zones moyennes ; ZT : Zones tardives

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Page 28: Conseil phyto bilan de campagne

Périodes à risques estimées par le modèle DGAL : Les schémas ci-après présentent les périodes de risque de pontes et d’éclosions estimées par le modèle DGAL pour les différents secteurs pour la première et deuxième génération :

Légende des schémas : ZP : zone précoce, ZM : zone moyenne, ZT : zone tardive Les périodes à risque nul apparaissent en blanc (moins de 2 %, et plus de 98 %) pour les 2 générations Les périodes à risque modéré (2 % à 20%, et 80 % à 98 %) en orange clair Les périodes à risque fort (20 % à 80 %) en orange foncé

Evolution des dégâts : Les premières attaques sur pousses ont été observées le 18 avril sur pêcher. En fin de période d’éclosions de G1, 4 parcelles de pêchers sur 9 présentaient des attaques surpousses avec moins de 10 pousses attaquées (observation sur 20 arbres). Des attaques plusimportantes ont été recensées ensuite pendant l’été sur 3 parcelles (jusqu’à 60 pousses attaquées). A la récolte, 3 parcelles sur 10 présentaient des dégâts sur fruits, mais avec dépassement du seuil de3 % de dégâts sur 2 d’entre elles (variétés tardives de pêches). Sur abricotiers tardifs, desattaques sur pousses ont été observées le 26 juin, puis sur fruits le 31 juillet hors réseau.

Drosophila Suzukii

Les populations n’ont pas entrainé de dégâts sur pêches et prunes en 2017. Quelques dégâts ont étérapportés sur abricots (fond de cueille) en juillet mais en quantité inférieure par rapport à 2016.

Mouche méditerranéenne — Ceratitis capitata

Des pièges spécifiques ont été posés cet été sur 7 parcelles de pêchers. Labiologie du ravageur ne lui permet pas d’hiverner sous les conditions climatiquesde Rhône-Alpes, cependant des mouvements de populations des zonesméditerranéennes vers des zones plus tempérées sont possibles pendant lasaison estivale. C’est pourquoi une vigilance particulière est entreprise poursuivre les populations de C. capitata et l’apparition d’éventuels dégâts àl’approche des récoltes.

Malgré les conditions très chaudes et sèches connues cet été et favorables àl’installation et au développement de mouches méditerranéennes, le nombre demouches capturées a été très faible et il n’y a pas eu de signalements de dégâts.

Tordeuse de la pelure - Capua

Quelques dégâts ont été observés en Agriculture Biologique fin mai sur abricots et pêches (chenilles visibles mi-avril). La pression a été globalement faible, et pour rappel ce ravageur est secondaire sur fruits à noyau.

Escargots

Quelques dégâts (jeunes fruits rognés) ont été signalés début mai après une période pluvieuse mais avecune présence plus faible qu’en 2016, les conditions ayant été moins favorables.

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Page 29: Conseil phyto bilan de campagne

Sharka

Cette maladie est due à un virus transmis par les pucerons, et fait l’objet d’une lutte obligatoire, et d’unesurveillance spécifique. La maladie peut également se transmettre par le biais du matériel végétal. Laprospection Sharka menée par le réseau Fredon s’est déroulée en 2017 dans 2 types de zones délimitéesautour des zones contaminées, dans les départements Drôme, Ardèche, Isère et Rhône : - Les zones focales (2 passages de prospection) : définies par analyse de risque autour des points decontaminations c’est-à-dire les parcelles précédemment contaminées par la sharka (2014-2015-2016) - Les zones de sécurité (1 passage de prospection) : définies par le tracé d’un tampon de 2,5 km autourdes points de contamination et adaptées par analyse de risque - La zone « rotationnelle » : parcelles situées dans des communes en zone indemne et prospectées unefois tous les 3 ans. 2017 constitue la dernière année du tiers rotationnel Afin de sécuriser les plantations, deux passages ont été réalisés en environnement de pépinière etvergers donneurs de greffons, et un passage a été assuré dans les jeunes plantations.

Au total, 10496 ha ont été prospectés : 7227 ha de verger ont été surveillés au moins une fois, et 3269ha ont été visités en passages supplémentaires. Le bilan des contaminations fait état de 2420arbres contaminés.

Globalement, les contaminations sont en nette diminution par rapport à 2016 au niveau régional. Latendance est à la baisse dans les départements de la Drôme, de l’Isère et de l’Ardèche. Dans le Rhône,les contaminations sont faibles et stables.

Cette année, 58 communes sont concernées. Parmi elles, on compte 2 nouvelles communes jamaiscontaminées jusqu’alors : Pierrelatte et Jaillans (2 autres communes, Anjou et Soucieu-en-Jarrest,nouvellement contaminées en 2017 l’avaient déjà été historiquement).

Dans la Drôme, aucune contamination n’a été observée sur Beausemblant pour la deuxième annéeconsécutive, et dans les Baronnies (aucune découverte sur Eygaliers, contaminée en 2016). Par contre,Donzère, après une année sans contamination en 2014, reste bien dans le rang des communescontaminées comme en 2015 et 2016 avec la découverte de 2 nouveaux arbres cette saison.

En Ardèche, le foyer de Charmes/Beauchastel a vu ses contaminations diminuer (de nombreusesparcelles de pêcher avaient dû être arrachées en 2016) mais représente 40 % des contaminations. Lefoyer d’Andance/Saint-Désirat/Champagne reste actif avec près de 50 % des contaminations. Le virus ade nouveau été détecté sur St Jean de Muzols déjà contaminée en 2015. Il n’y a pas eu de nouvellesdécouvertes sur les communes de Cornas, St Péray (quelques arbres en 2016), ni sur Chateaubourgdepuis 2 ans.

En Isère, la baisse du nombre d’arbres contaminés est confirmée avec 176 arbres découverts en 2017contre 311 en 2016. Les communes historiquement touchées le sont toujours : Bougé-Chambalud,Chanas, Sablons, Salaise-sur-Sanne et Sonnay. Mais un abricotier a été découvert sur une nouvellecommune : Anjou. Dans le Rhône, les contaminations ont été observées sur les foyers historiques deVourles et Charly mais la commune de Soucieu-en-Jarrest est nouvellement contaminée avec ladécouverte de la souche Marcus pour la première fois dans le département. Aucune contamination n’a étédécouverte sur Irigny et Loire-sur-Rhône. La commune de Thurins, indemne de sharka pour la troisièmeannée consécutive sortira du dispositif de surveillance en 2018.

Forficules — forficula auricularia

Les premiers forficules ont été signalés le 6 juin. L’insecte a été régulièrement rencontré sur toutesespèces pendant l’été. La présence de morsures a été signalée à l’approche de la récolte sur 8 des 25parcelles d’abricotiers suivies, et sur 3 parcelles de pêchers sur les 13 suivies. La pression a été plusimportante qu’en 2016 en particulier sur pêcher. La majorité des parcelles touchées présentaitdes attaques faibles, avec moins de 5 % de fruits touchés.

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Page 30: Conseil phyto bilan de campagne

Punaises

Il n’y a pas eu de signalements de déformations dues à des piqûres de punaises.

Metcalfa pruinosa

Les conditions très chaudes de l’été ont favorisé le développement de l’insecte. Il a été rencontré surpêcher et abricotier dès le mois de juin et régulièrement pendant l’été.

Campagnols

Les populations sont en recrudescence notamment celle du campagnol provençal qui entraîne la mortalitéd’arbres surtout dans les jeunes plantations. De nombreuses parcelles sont concernées.

7.2 - Abricotier

Bactériose à pseudomonas

Cette maladie est toujours aussi présente en vergers, en particulier en Ardèche et dans la Drôme. Desdégâts ont été signalés tôt en saison le 7 février, puis de nouveaux symptômes sont apparus courantmars et avril. Au sein du réseau, des symptômes (écoulement de gomme et/ou dépérissement) ont étésignalés sur 20 parcelles sur 26 suivies. A l’approche de la récolte, une parcelle présentait des dégâts surfruits avec 2 % de fruits touchés. Cette maladie a été particulièrement problématique pour de jeunesplantations.

Oïdium de l’abricotier — Podosphaera Tridactyla

Les premiers symptômes sur fruit ont été signalés le 18 avril. A l’approche dela récolte, 23 parcelles sur 29 présentaient des symptômes.

Rouille du prunier - Tranzschelia pruni-spinosae

La rouille peut dans certaines conditions provoquer une défoliationprématurée des arbres. Le champignon ne s’attaque pas directement auxfruits, mais son développement sur l’arbre peut entraîner une dépréciation dela qualité des fruits (maturité perturbée, fruits moins sucrés). Les premierssymptômes sont apparus mi-juillet hors réseau. Au cours des mois d’août et septembre, les symptômes de rouille ont étéobservés sur 8 parcelles sur 20, avec plus de 50 % d’arbres concernés sur 6d’entre elles. La pression a été cependant moins importante qu’en2016 dans ce secteur (sans défoliation précoce).

Maladie criblée — Coryneum beijerinckii

Les premières taches sur feuilles et fruits ont été signalées début mai. A l’approche de la récolte, lamoitié des parcelles où un comptage a été réalisé présentait des taches sur fruit, avec pour la majoritémoins de 5 % des fruits concernés.

Tavelure du pêcher

Des taches sur fruits ont été signalés sur une parcelle suivie en Agriculture Biologique le 3 juillet.

Petite mineuse du pêcher — Anarsia lineatella

Aucun dégât n’a été signalé sur les parcelles duréseau en 2017 y compris sur les parcelles ayantconnu des dépassements de seuils largement au-dessus de 30 captures régulièrement de mi-mai àfin juin. Cet insecte reste peu problématique. Ilfaut noter cependant que les dégâts peuvent êtreconfondus à la récolte avec ceux de tordeuseorientale. L’observation de la larve de couleurbrun chocolat permet de faire la différence.

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Cacopsylla pruni -vecteur de l’enroulement chlorotique (ECA)

Les deux espèces soeurs vectrices du phytoplasme responsables de l’ECA sont réunies sous le nom deCacopsylla pruni. C. pruni hiverne sur conifères avant de migrer sur Prunus courant février. C’est aumoment de cette migration, que des infections sur abricotiers peuvent se produire en verger. Les adultesmigrants infectieux ont en effet multiplié suffisamment le phytoplasme pendant leur hivernation, ilsreviennent sur Prunus avec la capacité de contaminer des arbres sains. Cependant, la grande majoritédes adultes migrants ne sont pas infectieux. Pour rappel, l’ECA peut aussi être transmis par le biais dumatériel végétal.

Pour cerner le retour des adultes migrants sur les Prunus, des battages sur prunelliers ont été réalisés sur3 sites en Ardèche, en Isère, et dans la Drôme. Sous l’effet d’un hiver doux, les premiers adultes ont été capturés dès le premier battage du 13 févriersur les 3 sites. Le vol s’est intensifié fin février et le nombre de captures est resté ensuite très élevé toutau long du mois de mars (avec un pic au 20 mars) jusqu’à mi-avril. La génération estivale issue de cesadultes hivernants n’est pasvectrice de l’ECA lors de sondéveloppement sur les prunus auprintemps, d’après les études del’INRA. Dès qu’ils sont arrivés austade adulte, les psylles migrentsur conifères pour y passer l’étépuis l’hiver.

Des symptômes d’ECA surabricotier ont été signalés cettesaison sur 8 parcelles du réseau sur21, avec moins de 5 % d’arbresconcernés sur 7 d’entre elles, etentre 6 % et 15 % d’arbresconcernés sur une parcelle. Horsréseau, des dégâts importants ontété observés. Lorsqu’elle estinstallée en verger, cette maladieest un problème majeur. Pour rappel, l’arrêté préfectoral n°2016-171 encadre la lutte contre l’Enroulement Chlorotique del’Abricotier en Ardèche, dans la Drôme et en Isère. L’arrêté prévoit certaines mesures de lutte obligatoire,comme l’arrache des arbres contaminés. Tout détenteur de prunus qui constate ou suspecte la présencede la maladie est tenu de faire une déclaration auprès du SRAL ou de la FDGDON de son département. Une prospection a été réalisée sur plusieurs communes dans les départements de la Drôme et del’Ardèche en fin d’hiver (à la recherche des débourrements précoces anormaux). Il était prévu encomplément de réaliser des confirmations suite à des éventuels signalements dans ces deuxdépartements et en Isère. Il n’y en a pas eu au final en Isère. Les résultats montrent que la pression ECA restepréoccupante en Drôme et Ardèche, avec un nombred’arbres contaminés important même s’il estinférieur à celui connu en 2016 (pour rappel 6166arbres en 2016). Le bilan fait état au total (prospection etconfirmations) de 2721 arbres contaminés répartissur 577 parcelles (sur 1278 parcelles visitées autotal). La culture la plus touchée reste l’abricotier.Les communes les plus concernées cette année sontdans la Drôme à Châteauneuf-sur-Isère et Sahune(Baronnies).

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7.3 - Pêcher

Cloque du pêcher - Taphrina deformans

Les premiers symptômes ont été signalés le 6 mars, puis ils ont augmenté à partir de début avril. Ainsi,entre mi-avril et la fin du mois de mai, 7 parcelles sur 10 étaient concernées par la présence de lamaladie, avec un nombre d’arbres touchés important sur 5 d’entre elles. Toutefois, la pression a étéinférieure à celle de 2016 (excepté en Agriculture Biologique où la maladie a été autant présente). Lesattaques ont été sans influence sur la récolte.

Oïdium du pêcher — Sphaerotheca pannosa

Les premières taches sur fruits étaient visibles le 2 mai. A l’approche de la récolte, seules 5parcelles sur 16 présentaient des taches sur fruits. Sur pousses, la pression a été faible :quelques taches ont été signalées à partir du 12 juin jusqu’à mi-juillet.

Chancre à Cytospora et chancre à Fusicoccum

Le repérage de ces maladies peut se faire en période de forte hygrométrie par la présence de pycnidesnoires dans les chancres, sécrétant des cyrrhes (de couleur orangée pour le Cytospora et blanche pour leFusicoccum). Les premiers chancres à fusicoccum ont été observés le 21 mars. Leur présence avec 1 à 45% d’arbres concernés, a été repérée sur 3 parcelles du réseau sur 15 au cours du mois d’avril. Lechampignon a pu, dans les situations où il était présent à la base des bourgeons, trouver desconditions favorables à son développement à l’occasion des pluies survenues pendant lafloraison, stade très sensible. Il n’y a pas eu de chancre à cytospora repéré.

Bactériose du pêcher

La pression de la maladie a été supérieure à 2016 notamment en fin de saison. Même si cela neconcernait que quelques rares parcelles situées hors réseau, celles-ci étaient fortement touchées.

Cochenilles

Les populations de cochenilles du mûrier se maintiennent à un niveaufaible sur quelques rares parcelles. L’essaimage des larves a débuté finmai d’après les observations faites au sein du réseau. La cochenille lécanine (photo ci-contre), en recrudescence depuisquelques années, a été problématique sur certaines parcelles d’après lesobservations hors réseau. L’essaimage a débuté fin mai, il est très étalé dansle temps et se poursuit pendant l’été.

Pucerons verts - Myzus persicae

Les premières fondatrices de Myzus sont apparues très tôt le 8 février. Les premières colonies étaientensuite visibles début avril sur les parcelles du réseau et se sont maintenues jusqu’à fin mai. Auprintemps, 8 parcelles sur 14 ont été concernées par la présence de foyers, avec une pression importantesur une d’entre elles (plus de 50 % des arbres avec présence). Les premiers individus ailés ont étésignalés mi-juin. Peu de parcelles étaient encore occupées en juin. Les foyers ont pu être maîtrisés.

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Page 33: Conseil phyto bilan de campagne

Thrips

Ces insectes sont problématiques et affectionnent les conditions sèches et chaudes. La saison2017 marquée par un été très chaud et sec a été favorable à F.occidentalis dont l’activité estvisible à l’approche des récoltes. Des adultes Thrips meridionalis, ont été observés dans les fleurs surune seule parcelle au printemps (sur 10 régulièrement suivies) avec 2 % de fleurs occupées. C’est le seulsignalement qui a été réalisé, bien que les conditions météorologiques aient été favorables à l’insecte.Des dégâts sur fruits ont été signalés hors réseau. En période de production des fruits, la recherche du thrips Frankliniella occidentalis sur jeunes pousses, apermis de repérer la présence d’adultes et de larves à partir du 29 mai. L’été chaud et sec à partir de juina été favorable au développement des populations. Au total, 9 parcelles sur 13 étaient concernées par laprésence sur pousses avec un nombre d’individus important (jusqu’à 114 adultes comptabilisés sur uneparcelle fin juin). Le ravageur a pu être maitrisé dans la plupart des situations car seules 2parcelles présentaient des dégâts à la récolte, avec 5 % et 10 % de fruits touchés. Horsréseau, les dégâts ont été plus importants surtout sur nectarines, et quelques dégâts ontégalement été signalés sur abricots (Orangered).

Cicadelle verte - Empoasca vitis

Cet insecte qui est en recrudescence sur pêcher a été une nouvelle fois très présent cette saison. Lesconditions climatiques très chaudes lui ont été très favorables. Les dégâts entraînent la crispation desfeuilles, aux extrémités des pousses en particulier. S’ils sont trop importants, ils peuvent pénaliser lesjeunes vergers. Plusieurs signalements ont été faits de début juillet à fin août (sans que la présence del’insecte ne soit préjudiciable pour la récolte sur les parcelles concernées).

7.4 - Cerisier

Monilioses et maladies de conservation

Les premiers symptômes sur fleurs et rameaux ont été signalés le 3 avril. La floraison s’est déroulée dansdes conditions peu favorables aux monilioses. En fin de chute des pétales, seules 3 parcelles du réseauprésentaient des symptômes. Hors réseau, les dégâts étaient plus importants sur des parcelles conduitesen AB. Les maladies de conservation ont été moins problématiques qu’en 2016 étant donné les conditionstrès chaudes et sèches connues à l’approche des récoltes. Au sein du réseau, 5 parcelles sur 10 où uncomptage a été réalisé étaient concernées par des faibles dégâts sur fruits. Les vergers sont restés sainsdans l’ensemble. Les quelques dégâts observés ont été dus aux pluies de la première quinzaine de maiqui ont entraîné l’éclatement des fruits.

Coryneum et cylindrosporiose (anthracnose)

Les premiers symptômes de Coryneum sont apparus le 24 avril, et ceux dus à l’anthracnose ont étésignalés le 2 mai. En été, des symptômes de Coryneum étaient présents sur 4 parcelles sur 18 avecmoins de 10 % de feuilles touchées. De même, 5 parcelles présentaient des symptômes d’anthracnoseavec moins de 10 % de feuilles touchées. Ces maladies ont vu leur progression ralentie voire stoppéesous l’effet des conditions chaudes et sèches de l’été, et les arbres touchés n’ont pas subi de chute defeuilles préjudiciable. La présence de gnomonia qui se développe en année humide parfois en NordArdèche, n’a pas été observée cette saison.

Drosophila suzukii

Cette année, 25 pièges jaunes avec vinaigre de cidre dilué ont été suivis chaque semaine du début decoloration du fruit, jusqu’à la fin de récolte. Seuls les mâles ont fait l’objet d’un comptage. Des capturesont été observées sur tous les pièges, mais avec des niveaux variables (de 1 à 52 mâles par semaineselon les pièges). Pour rappel, il n’existe pas de corrélation entre le niveau de piégeage et l’intensité desdégâts.

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Page 34: Conseil phyto bilan de campagne

L’insecte a été capturé en verger dès la pose des premiers pièges le 3 avril. Le cumul des prises plutôtfaible au début du printemps a surtout augmenté à partir de fin mai avec un pic le 6 juin. Les 2 périodesde froid hivernales (températures négatives pendant plusieurs jours) ont pu jouer sur la survie desfemelles hivernantes et contribuer à baisser le niveau de population en reprise d’activité au printemps. Leniveau de captures été moins important sur la saison par rapport à 2016. C’est fin mai que lespremières attaques ont été signalées sur variétés précoces dans les Baronnies (semaine du 22mai), puis en Moyenne Vallée du Rhône (semaine du 30 mai).

Sur les parcelles concernées, le niveau de dégâts a progressé au coursdu mois de juin. Sur les 18 parcelles de référence du réseau BSV(variétés de mi-saison principalement récoltées avant fin juin) où uncomptage a été effectué au moment de la récolte, 12 parcellesprésentaient des dégâts (cf. graphique ci-dessous). Au sein du réseau,le nombre de parcelles touchées est plus important qu’en 2016 (+4parcelles), mais le nombre de parcelles avec un pourcentage de fruitstouchés supérieurs à 5 % est légèrement plus faible (2 en 2017 contre4 en 2016). La période de fortes chaleurs du 18 au 22 juin acontribué à faire baisser la pression au moment des récoltes,les drosophiles n’appréciant pas un temps sec et trop chaud.

La prophylaxie est la solution debase à mettre en œuvre danstoutes les parcelles concernéespour maintenir un niveau depression le plus bas possible(récupération et destructioncontrôlée des déchets, le moinsde fruits au sol et sur lesarbres, etc…).

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Page 35: Conseil phyto bilan de campagne

Mouche de la cerise

La première capture a été enregistréele 18 avril. Le vol s’est intensifié àpartir de mi-mai pour atteindre ensuiteun pic au 22 mai avec 117 captures autotal sur l’ensemble des pièges. Lenombre de prises a été nettement plusimportant qu’en 2016. Un signalementde dégâts avec 1 % de fruits attaquésa été fait sur 4 parcelles à l’approchede la récolte. Les attaques sontsecondaires par rapport à celles deD. suzukii, mais en 2017 la mouchede la cerise a causé quelques dégâtssur certaines parcelles.

Pucerons noirs

Les premiers foyers ont été signalés le 10 avril. 10 parcelles sur 19 présentaient des foyers en débutd’été dont 4 avaient 50 % à 80 % d’arbres occupés. Dans certains cas, les foyers de Myzus ont étéproblématiques en persistant jusqu’au moment des récoltes, mais sans incidence sur les fruits.Des auxiliaires (syrphes, coccinelles…) étaient visibles dans certains foyers.

Chenilles défoliatrices

Les chenilles défoliatrices peuvent poser problème dans quelques rares parcelles, mais cela n’a pas été lecas au sein du réseau. Les premières chenilles ont été observées mi-avril en tous secteurs. Six parcellessur 13 présentaient des dégâts sur les pousses au sein du réseau fin avril, avec moins de 5 % d’arbresconcernés sur 3 d’entre elles, et plus de 10 % sur les trois autres. La pression a été un peu plus fortequ’en 2016.

Cossus

Ce ravageur xylophage peut entraîner d’importants dégâts et la mort rapide de cerisiers. Les chenillescreusent des galeries sinueuses de section ovale dans l’écorce ou dans le bois, le plus souvent auvoisinage du collet. On peut repérer leur présence par l’observation d’excréments rougeâtres en dehorsdes galeries, dégageant une odeur désagréable, ou trouver les exuvies des larves dans l’écorce au niveaude la sortie des galeries. Cet insecte est parfois rencontré, il cause des dégâts plus ou moins importantsselon les années en fonction du déroulement du cycle qui peut durer de 2 à 4 ans selon les individus etles conditions climatiques. Aucun dégât n’a été signalé au sein du réseau BSV cette année.

Acariens/PhytoptesEn début d’été, un comptage a été réalisé sur 14 parcelles, et 7 d’entre elles présentaient des dégâts surfeuilles avec de 10 % à 50 % d’arbres concernés. La pression a été assez élevée en tous secteurscomme en 2016 avec des remontées observées pendant l’été sous l’effet des fortes chaleurs.

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8 - CHÂTAIGNIERS

Phénologie

Après un démarrage très rapide de la végétation au printemps, le froid de fin avril/ début mai a ralenti lavégétation. En Juin, la végétation a une légère avance par rapport à 2016 (quelques jours à 1 semaineselon les secteurs). Le gel de fin avril a provoqué localement des brûlures de feuilles, voiroccasionnellement des dégâts sur jeunes plants. Les fortes chaleurs du mois de juin accélèrent lafloraison, mais provoquent aussi des chutes de chatons mâles sur certaines variétés. Une floraisonprécoce et courte n’est pas propice à la pollinisation des variétés plus difficiles à polliniser.

La récolte tendait à être en avance fin août avec bogues de Bouche de Bétizac presque à maturité, maisles fortes chaleurs et l’absence de pluie ont retardé la maturité. Au final, les variétés sont arrivées plutôtdans leurs créneaux de maturité, avec peu de variations autour des normales. Certaines variétés de mi-saison ont pu être un peu retardées par l’absence de pluie, alors que la petite pluie de mi-octobre aaccéléré la chute des variétés tardives, engendrant une fin de saison assez groupée. Le faible volume derécolte et la mauvaise qualité sanitaire ont provoqué une fin des apports assez rapide début novembre.

Evènements climatiques

Les températures négatives d’avril ont entraîné des mortalités de certainesgreffes et d’arbres dans les jeunes plantations. Des jeunes feuilles sur arbresplus âgés ont été atteintes (brûlées), mais l’impact sur la production estfaible. Des dégâts de gel sur troncs ont été observés sur les variétés Marsolet Bétizac sur arbres de 5 à 10ans, surtout dans des parcelles à orientationOuest ou Sud (mortalités d’arbres ou dépérissement d’un des côtés dutronc). Le risque scolyte sera plus important en 2018 sur les arbres fragiliséspar le gel au niveau des troncs en 2017.

La sécheresse connue cette année a eu un très fort impact sur les parcellesnon irriguées (qui constituent la majorité des parcelles), avec des variations selon les secteurs (altitude/ orientation/ variétés). Les pertes moyennes en parcelles non irriguées sont estimées à 60-70 % environ. Dans les parcelles irriguées, un retard de production a parfois été observé, avec des pertes en calibre ou de fortes attaques de pourriture brune suite aux fortes chaleurs.

Les chutes de grêle ont entraîné des dégâts sur certaines parcelles de châtaigniers (destruction desbogues) sur le secteur de St Jean Chambre samedi 22 juillet 2017. Cela reste néanmoins localisé à unpetit secteur.

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Page 37: Conseil phyto bilan de campagne

Carpocapse du chataignier – Cydia splendana

Les premières captures de carpocapse ont été observées en Sud Ardèche le 31 juillet, et le vol acommencé à augmenter sur les parcelles de piégeage autour du 10 août pour atteindre un pic entre le 14et le 28 août avec 48 prises enregistrées au total sur les 10 pièges suivis. Le pic de la plupart desparcelles est localisé autour du 21 août, avec quelques parcelles au 14 août, quelques parcelles au 28août, et une parcelle avec un pic de vol début septembre. L’insecte est présent de façon généralisée dansles châtaigneraies avec des attaques très variables selon les secteurs en 2017. Certains secteurs ontconnu des dégâts plus importants qu’en 2016.

Cynips – Dryocosmus Kuriphilus

Les dégâts de cynips (photo ci-contre) ont été hétérogènes en fonction dessecteurs (forte variabilité géographique et variétale). Dans certainessituations, ils ont été beaucoup moins importants que les annéesprécédentes, et dans d’autres, on observe des dégâts à la hauteur de ceuxconnus en 2016.

Bien que la lutte biologique mise en place avec des lâchers d’auxiliairesTorymus montrent des résultats encourageants dans certains secteurs, desvariétés très sensibles* sont encore fortement atteintes même dans lespremiers sites d’implantation de l’auxiliaire (introduction par lâchers).

Pour rappel, les femelles Torymus pondent dans les galles (photoci-contre), au début de la reprise d'activité des larves de cynips.Les larves de Torymus se développent et tuent celles des cynips.Cependant, les galles concernées peuvent tout de mêmecontinuer à grossir car il y a souvent plusieurs larves de cynipspar galle et toutes ne sont pas attaquées par Torymus. La larvede l'auxiliaire va achever son développement et demeurer dans lagalle jusqu'au printemps suivant. Il faudra encore plusieursannées avant que les populations d’auxiliaires soient suffisantespour réduire celles du cynips.

*Une grande partie des variétés traditionnelles sont très sensibles : Marigoule, Précoce Migoule, Marsol,Bouche Rouge, Petite Pourette, Précoce des Vans, Comballe, Merle…D’autres moyennement sensiblespeuvent être touchées, comme Bournette, Garinche, Grosse Pourette. Les connaissances actuellesmontrent que Belle Epine, Goujounac, Pellegrine, Maraval sont peu sensibles à très peu sensibles. Ilexiste des variétés résistantes : Bouche de Bétizac, Maridone, Marlhac.

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Page 38: Conseil phyto bilan de campagne

SeptorioseLa maladie n’a pas été problématique cette année compte tenu des conditions sèches peu favorables auchampignon en août et septembre.

Chancre de l’écorce – Chryphonectria parasiticaParasite régulier, mais avec présence du virus de lutte généralisée sur la région. Problématiqueprincipalement plants et jeunes greffages. Pas de gros développements 2017.

Tordeuse du chataigniers – Pammene fasciana

Ce lépidoptère est en recrudescence sur denombreux secteurs avec des dégâts observés depuis2-3 ans dans des secteurs peu impactés auparavant.Une seule larve peut infester successivementplusieurs fruits, qui finissent par tomberprématurément. Lors de la pose des premiers piègesmi-juin, le vol avait déjà débuté. Il s’est intensifié àpartir du début du mois de juillet pour atteindre unpic le 10 juillet (183 captures au total à cette datesur 10 pièges). Du fait des conditions très chaudesconnues cette été, le déroulement d’un second voln’est pas exclu dans certaines parcelles du sud de larégion.

Encre - Phytophthora cinnamomi ou cambivora

La maladie est en progression constante en Ardèche avec régulièrement de nouveaux secteurs touchés,et des mortalités d’arbres plus ou moins importantes selon les secteurs (secteur de Boutièresparticulièrement touché depuis 3-4 ans). Le nombre de mortalités dues à l’encre semble avoir été plusimportants depuis le début d’été. Mais la distinction entre l’impact causé par la maladie et celui causé parla sécheresse est parfois compliqué à réaliser. Il existe probablement un lien entre le développement duchampignon et les différents stress abiotiques subis par les arbres.

Pourritures

Une forte présence de pourriture brune a été observée dès la récolte des premières variétés (Bétizac,Précoce des Vans…). Les attaques ont ensuite été également très importantes sur Comballe et en fin derécolte de Bouche Rouge (habituellement rarement fortement touchée).Le champignon a été favorisé par les conditions très chaudes avant la récolte. Par contre, les conditionsclimatiques ont été peu favorables au développement de Ciboria responsable de la pourriture noire.

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