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Numéro 8 - Hors Série www.contrepoint.info Ne peut être vendu. Ne pas jeter sur la voie publique. FACOSPHÈRE Panorama : à l’Est, du nouveau ! FOCUS Cafebabel.com cyber- troquet européen CONSCIENCE LIBRE Un étudiant dans le feu des émeutes CULTURE Le système Emergenza SPORT Le système universitaire américain Étudiants et municipales : P(a)ris pour cible p. 4 à 7 p.6-7 p.8 p.10-11 p.13 p.14

Contrepoint n°08

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Hors série - Etudiants et municipales : P(a)ris pour cible

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Numéro 8 - Hors Série

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Panorama : à l’Est, du nouveau !

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Cafebabel.com cyber-troquet européen

conscience libre

Un étudiant dans le feu des émeutes

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Le systèmeEmergenza

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Le système universitaire américain

Étudiants et municipales :

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R é s o l u t i o n   :   a b s t e n t i o n« Adieu deux mille sexe, bonjour deux mille cuite ».

Ainsi l’une des nôtres inaugura-t-elle, dans un bar miteux à l’heure où Paris s’éveille, une année pleine de promesses et de canards à plumer.

C’est donc suite à un hiatus d’un mois que Contrepoint effectue son retour dans les facs parisiennes. L’occasion pour l’équipe, dans l’actuel contexte électoral, de se ré-soudre… à l’abstention. Oui, nous nous abstenons de donner des consignes pour les municipales. Niet ! Neutres jusqu’au bout des ongles, nous serions même incapables de vous encourager à vous abstenir.

J’entends déjà vociférer certains de nos détracteurs. Webzine gauchiste pour les uns, tribune néo-réac pour les autres, Contrepoint, par une posture faussement im-partiale, ne ferait donc pas l’unanimité ? Si c’était le cas, l’inquiétude serait de mise sur l’identité démocratique de ce pays.

Que nous reproche-t-on, sinon un certain confort intel-lectuel sous couvert d’une prétendue neutralité, à l’image de ces syndicats étudiants, indépendants sur le papier et supposément orientés politiquement ?

Bien sûr, la tentation d’enfoncer des portes ouvertes est réelle. Mais les auteurs de ces allégations savent-ils tous de quoi ils parlent ? Pardonnons-les : ils ignorent à quel point leurs étiquetés « gauchistes » restent plantés au centre du Paysage et que leurs estampillés « néo-réac » sont moins réactionnaires que leurs pourfendeurs, capa-bles de critique mais pas de l’esprit qui va de pair. Incapa-bles de s’abstenir surtout.

A côté de ces présomptueux sophistes, des étudiants se mobilisent. Candidats sur les listes ou simples colleurs d’affiches, ce ne sont pas de vulgaires pseudo-idéalistes « bobos ». Outre leur enthousiasme, ils sauront, c’est cer-tain, faire étalage de leur maturité et de leur faculté de penser, eux.

Florian BérigaudRédacteur en Chef

É d i t o

Hors série

numéro 8 Facoshpère

Campagne de Paris : engagés volontairesPolitique Fiction : Paris 2000 CèdresMicro-trottoir : ça te branche, les municipales ?Paris Panorama 2008 : A l’Est, du nouveau !

FocusCafebabel.com : le cyber-troquet des EuropéensRadio numérique : adieu la FM ?Allô Maman Bobos ?

conscience libreUn étudiant dans le feu des émeutes

cultureComing Soon : passe ton bac d’abord !Emergenza : un tremplin qui ne fait rien découvrir

sportSport universitaire : le modèle américain

test&jeuxCarotte ou bâton ?Sudoku

R e m e R c i e m e n t sContrepoint remercie tout particulièrement le FSDIE de Paris IV, Animafac, la Maison des initiatives étudiantes, la Mairie de Paris et RadiocampusParis

Contrepoint, le média [email protected]

Directrice de publication : Amélie Bonté 06.99.27.06.98Rédacteur en chef : Florian Bérigaud

Ont participé à ce numéro : Laure Baron, Florian Bérigaud, Julien Cohen, Julie Deruy, Julie Dupont, Judith Duportail, Camille Fabre, Laure Ghilarducci, Benjamin Lagues, Nadia Lamhari, Laurence Louison, Jean-Philippe Louis, Victor Matet, Elodie Mielczareck, Pauline Richaud, Gaël VaillantIllustrations : Jessica Das, Carla Tomas

Maquettiste : Maxime RaoustImpimeur : Clerc SAS, 5, rue de la Brasserie. 18200 Saint Amand Montrond

www.contrepoint.info

www.societegenerale.fr

La banque du futur est arrivée…

On est là pour vous aider

du mardi au vendredi 9h15-12h00/13h10-18h00

le samedi 9h15-12h50/14h00-17h00

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Quelles que soient les raisons qui les y poussent, les étudiants sont tou-jours intéressés par la politique. Cer-tains d’entre eux, sans se porter can-didats sur les listes, s’engagent dans

les équipes de campagne. Cela implique une participation active mais aussi beaucoup de temps. De tous horizons, ils ont en commun la « passion » pour dicter leur action. Ni devoir, ni corvée, ils se sentent utiles et défendent leurs idées.

Un sens inné de la politique ?

Les raisons de leur engagement sont multiples. Pour beaucoup, comme Eléonore S., étudiante militante au PS dans le 12ème, la politique a toujours exercé un attrait majeur. Même si certains événements, comme les résul-tats du premier tour en 2002, le débat autour de la Constitution européenne en 2005 ou encore la crise du CPE ont accéléré son « encartement », elle précise que « ce  n’est  pas  ça  qui  a  conditionné mon engagement ».

Toutefois, ils sont nombreux à avoir déjà connu une expérience dans l’associatif avant de rejoindre les militants actifs : « dans leur ly-cée ils ont souvent participé à des actions huma-nitaires ou à la rédaction de journaux et, au fil du temps, ont souhaité adhérer à un parti politique pour faire valoir  leurs  idées ». déclare Cindy L., ancienne étudiante militante, aujourd’hui res-ponsable des jeunes UMP dans le 12ème.

Les municipales, une campagne à part

Le caractère local de l’enjeu est un avanta-ge pour ces étudiants. Ils sont convaincus de pouvoir faire bouger les choses à court terme et apprécient de pouvoir agir sur leur propre quartier. Cindy L. le précise lorsqu’elle affirme que les étudiants s’engagent dans cette cam-

pagne avec « l’envie de faire évoluer leur quoti-dien ».

Arnaud J., étudiant militant au MoDem, est du même avis : « une  campagne  municipale c’est  très  différent  d’une  campagne  présiden-tielle.  Peut-être  moins  exaltant,  mais  plus  cha-leureux,  on  rencontre  du  monde  et  surtout,  on sait qu’on se bat pour des idées qui apporteront un résultat concret car à taille humaine». Eléo-nore S. ajoute que le fait de pouvoir agir à son échelle sur le résultat des municipales est mo-tivant : « pour  beaucoup,  le  12ème  est  l’arron-dissement clé, qui peut tout  faire basculer, c’est encore plus excitant ! ».

Pour Cindy L., il est évident que ces étu-diants « ont su faire passer leurs idées et l’en-vie de gagner ces élections avant leur intérêt personnel ». Eléonore distingue quant à elle deux attitudes différentes : « certains étudiants 

intègrent une équipe de campagne pour se créer un  groupe  d’amis  ou  dans  un  souci  de  recon-naissance sociale. Je me suis moi-même créé des amitiés, mais ce n’est pas une fin en soi : j’ai déjà des amis ». 

Selon elle, la majorité de ces étudiants s’enga-ge comme elle car ils croient mener « un combat juste, pour faire bouger les choses, pour le bon-heur des autres ». Arnaud J. avance quant à lui que «  pour cette campagne, je n’ai pas peur de dire qu’à part les contacts, je n’y tire pas vraiment d’intérêt concret ».

Une activité à temps plein

Si coller des tracts, préparer des notes et distribuer des affiches reste une des missions principales, il serait réducteur de ne citer

que celles-ci. Les moyens d’actions se sont considéra-blement moder-nisés, notamment avec la création de blogs et de forums. « Le travail militant  est  également  un  travail de  terrain.  Outre  les  différents  trac-tages,  les  jeunes  participent  aux  comités d’écoute mis en place par notre candidat et vont ainsi à  la rencontre des habitants du 12e  pour  entendre  leurs  préoccupations  » souligne Cindy L.

Selon Eléonore S., « chaque militant partici-pe à la campagne « à sa façon » et met à profit ses compétences propres. Pour ma part, j’ai quelques compétences audiovisuelles, je fais donc, avec une petite équipe, les films qu’on

peut trouver sur le site ». Les militants sont aussi amenés à constituer des groupes de travail afin d’élaborer un mini-programme de campagne qui sera soumis au candidat de leur mairie.

Pour tous, l’organisation reste le maître mot lorsque l’on souhaite s’engager dans un parti, surtout en période de campagne où le temps consacré varie souvent entre 15 et 20 heures par semaine, alors qu’en période creuse il s’agit plutôt de 3 heures heb-domadaires.

« Militer demande beaucoup de temps, d’éner-gie et de conviction.  Plusieurs soirées par semai-ne,  les  weekends,  peuvent  nuire  aux  études,  si on ne s’organise pas, si on ne sait pas dire non à certaines choses » confie Eléonore S. « Je pense qu’il faut trouver son équilibre, et savoir dire non parfois » avance Arnaud J.

Etre militant reste quand même essentiel pour eux comme le confirme Cindy L. : « les avantages  sont  nombreux  :  l’impression  d’être utile  à  la  société,  s’intéresser  aux  habitants  de son  quartier  et  pouvoir  discuter  avec  eux,  les écouter et essayer de leur proposer des solutions; la  rencontre  avec  des  personnalités  de  grande qualité;  faire  partie  d’une  équipe  sympa  est agréable également! ».

Par Camille Fabre

Campagne de Paris : engagés volontairesAu cœur de la campa-gne 2008 des munici-pales de Paris, portrait de ces étudiants qui militent au quotidien.

Paris 2008. La plus belle capitale du monde n’est que le pâle re-flet d’elle-même : trafic routier impossible, pollution grandis-sante, transports blindés, em-

plois raréfiés. Je décide de prendre l’air à l’étranger, pendant 5 ans… comme tous mes homologues étudiants. Retour 2013. Entre temps, Denis Baupin a été élu maire de Paris…

Paris, ville promenade

Premier réflexe, je prends mon bolide pour rejoindre la ville. Surprise : les voi-tures ralentissent. Péage à l’horizon. Au moment de sortir le peu de monnaie qu’il me reste, et alors que le prix du baril au litre frôle les 300 dollars, je demande des explications : « Principe « pollueur-payeur »…vous avez manqué un épisode, vous sortez du coma ? ». D’après la grille des tarifs, je suis tout de même mieux lo-tie qu’un 4x4. Ca ne change rien à l’affaire, je n’ai pas assez.

Après un aller-retour chaotique sous une pluie de klaxons pour tirer du liqui-de, me voici intra muros. La circulation automobile est moindre pour une heure de pointe, alors que les cyclistes … j’as-siste même à un carambolage de Vélib’ ! Je pense alors rejoindre les voies sur ber-ges : accès interdit ! Voie Pompidou clas-sée « patrimoine mondial de l’UNESCO ».

Le serpent autoroutier a laissé place à une coulée verte aménagée pour vélos et piétons.

Devant l’inutilité de mon quatre-roues, je me munis de la carte annuelle Vélib. La circulation a perdu de son rythme trépidant: la voie de bus est privilégiée, les pistes cyclables à double sens sont protégées. Le réseau cyclable a été doublé, 400 km d’amé-nagements relient Paris à sa banlieue.

« Goodbye Dioxine »

Que dire de l’architecture urbaine : les panneaux publicitaires ont été remplacés par des arbres, le programme « 2000 cè-dres pour 2013 » vient de s’achever sur les Champs-Elysées. Et ce n’est pas tout : les toits des immeubles sont « végétalisés », pour permettre la régulation des pluies. A la bibliothèque municipale, les accès In-ternet ont changé : exit le WiFi ! La fibre optique émet moins d’ondes nocives. Les fruits et légumes de saison sont générali-sés dans tous les lieux de travail, espaces publics et écoles.

Avant de rentrer chez moi, je tombe par hasard sur cet ami d’enfance. Au fil de la conversation, j’apprends qu’il a pu continuer ses études grâce au logement dont il a pu bénéficier. On lui avait pro-posé une chambre chez l’habitant, dans le développement d’un concept « jeune adulte/ personne âgée » pour pallier la solitude du troisième âge. Si avec ça on le traite de jeuniste…

Le tableau paraît si surréaliste que je comprendrais qu’il vous choque clinique-ment. C’est dans ce souci d’intégrité phy-sique et mentale que je vous conseille d’être entouré par votre famille et vos proches dès votre retour. Un peu comme cette mère est-allemande sortie du coma après la réunification, dans « Goodbye Le-nine »…

Par Elodie Mielczareck et Florian Bérigaud

Paris 2000 Cèdres “Paris jolie, Paris fleurie” : voilà qui pourrait être le slogan de la campagne du candidat vert. Le programme imaginé sera-t-il réalisé en 2013 ?

micro trottoir : ça te branche, les municipales ?

Les étudiants se sentent-ils concernés par les municipales ?  Quelles  sont  leurs  attentes ?Manon, 24 ans Prépare le CAPES de lettres modernes à Paris IV« C’est en effet quelque chose qui m’intéresse et j’ai commencé à consulter les programmes des candidats. Ce que j’espère le plus, c’est que les municipales vont renverser la majorité actuelle et compenser les présidentielles. »

Olivier, 22 ans M1 d’histoire contemporaine à Paris I« Dans la mesure où Nicolas Sarkozy n’a pas opéré les changements qu’il avait promis, j’espère que les municipales feront plus bouger les choses. Je souhaite que Delanoë soit élu pour continuer ce qu’il a commencé, surtout dans le domaine de l’écologie et des transports.»

Christophe, 22 ans L3 de lettres modernes à Paris IV« Je trouve Delanoë très charismatique et effi-cace, dans la mesure où il a instauré des services très avantageux pour les jeunes. Les pass étu-diants pour le Louvre ou Beaubourg sont un vrai privilège pour nous. »

Delphine,  21 ans M1 de gestion à Paris I« Je survole les programmes mais les municipales ne m’intéressent pas plus que ça. Je ne me sens pas vraiment concernée par les élections à Paris, car je n’y viens que pour étudier. »

Charly, 24 ans M1 de lettres modernes appliquées à paris IV« J’ai étudié de près les programmes à la fois par curiosité et par obligation, puisque je prépare le concours de Sciences po. Je trouve les munici-pales, basées sur un véritable programme, plus intéressantes que les présidentielles, davantage centrées sur la communication et le marketing. Je ne comprends pas qu’on en parle pas davan-tage entre étudiant, car ce sont les élections qui sont les plus proches de nous. Je suis satisfait de la politique Delanoë, notamment les couloirs de bus et le Velib’, et j’espère qu’il pourra réaliser son projet de faire entrer Paris dans le 21ème siècle. »

Propos recueillis par Laurence Louisonet Pauline Richaud

Propos recueillis par Florian Bérigaud

DR

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6 Hors SérieContrepoint numéro 8 www.Contrepoint.info 7

A l’aube des municipales, quatre étudiants candidats pour la plupart dans l’Est parisien, dressent leur parcours et livrent impressions, espoirs et projets sur la campagne à venir et son issue. Si leurs idéaux sont bien affirmés, ils n’en gardent pas moins la tête sur les épaules.

Etudiants candidats : à l’Est, du nouveau !Juan Paulo Branco Lopez, 18 ansLes Verts, 6ème arrondissement

Etudiant à Sciences Po ainsi qu’à Paris I en Philosophie, Juan Paulo tombe dans la marmite politique grâce à – ou à cause de - « Hystérix » Sarko. Militant pour l’association RéSo dans le cadre d’une campagne « AntiSarko », il fut chargé de résumer les programmes des différents partis politiques en lice. Déçu par « l’inanité et la mollesse des 

deux grands », la lecture de la feuille de route des Verts fut un « choc ». Alliant « un certain pragmatisme à un vrai volontarisme politique », cette ligne politique motiva sa décision d’adhérer au parti.

Pour Juan Paulo, les municipales sont un gage d’autonomie : « c’est à cet échelon que nous avons pu faire nos preuves et montrer que nous ne sommes pas qu’un parti protestataire ».

Se félicitant des avancées aussi bien environnementales que sociales, il déplore toutefois le manque de marge de manœuvre pour mener à bien ces dernières.

Dans l’optique des élections, le candidat Vert écarte d’emblée toute stratégie à l’échelle de l’arrondissement : « les jeunes n’ont pas la même notion de l’espace que le reste de l’électorat » (sic). Seule importe la « 21ème campagne », la cour-se à LA Mairie de Paris.

Il espère en outre que l’électorat de gauche restera mobilisé, et ce malgré l’ « attentisme » et les multiples trahisons dont les socialistes sont coutumiers, « à quel-ques exceptions près (Moscovici, Badinter) ».

Enfin, Juan Paulo a tenu à souligner la diversité exemplaire et unique des listes « vertes » : non seulement les binômes en tête de liste présentent une parfaite parité (10 femmes, 10 hommes), mais le reste des listes est également composée de jeunes de toutes orien-tations sexuelles (dont une transsexuelle) et des jeunes issus de l’immigration. « Je regrette seulement que ce soit un fait insolite » conclut-il.

Yannick Boulanger, 22 ansMoDem, 11ème arrondissement

Passionné de politique depuis l’âge de 10 ans, et sans doute influencé par son père, du côté duquel l’exercice des affaires pu-

bliques se transmet de génération en généra-tion, cet étudiant en Histoire franchit effective-

ment le pas lors des dernières présidentielles et choisit, après mûre réflexion, de s’encarter à l’UDF

en janvier 2007.Sa candidature représente pour lui à la fois la continuité

de son engagement et un devoir citoyen, celui de « servir la cité et porter les valeurs que je crois justes ».

« Devoir » n’est pas un vain mot chez ce fervent militant, pour qui l’âge ou le statut d’étudiant ne justifient pas de se défiler : « les étudiants sont des ci-

toyens comme les autres, ils doivent aller voter » (sic). Lucide sur le manque d’intérêt des Français pour la politique, il rappelle que voter est avant tout un droit dont on doit jouir au

maximum « car il est difficile à obtenir mais facile à reprendre ». F u s t i - geant la Majorité présidentielle, il attend des étudiants MoDem qu’ils s’y enracinent au lieu de se laisser tenter par les sirènes de

groupuscules tels « Alternative Démocratique », lesquels sont porteurs de valeurs « bling-bling » - qu’il ne partage pas - et inciteraient au carrié-risme ministériel éphémère sous l’étiquette « UMP ».

S’il confesse être habité par le charisme inhérent à la fonction d’élu (« un sacerdoce »), Yannick n’en reste pas moins réaliste : il sait que cette fois n’est pas la bonne pour lui. S’il venait à être élu un jour (ce dont il est convaincu), ce serait afin de servir l’intérêt national, et non partisan.

Mais ce qu’il faut retenir selon lui, c’est que la politique est avant tout « une aventure humaine » menée par une « bande de copains ». Le mot de la fin ? « Osez la centralité ». Tout un programme…

Constance Blanchard, 20 ans PS, 20ème arrondissement

Ebranlée au soir du 21 avril 2002 par l’absence au second tour des Présidentielles du candidat socialiste Lionel Jospin au profit de Jean-Marie Le Pen (FN), celle qui n’est alors qu’une élève de 3ème tape et distribue ses propres tracts d’appel à la manif. C’est le point de départ d’un enga-gement politique et syndical immodéré, au PS, au MJS ainsi qu’à l’UNL (Union nationale lycéenne) dont elle devient présidente en 2004. Porte-

parole (parmi d’autres) du mouvement étudiant contre la loi Fillon, elle tente de mettre un frein à ses engagements multiples afin de se consacrer à sa vie d’étudiante. C’était compter sans la crise du CPE, qui la ramène inexorablement sur le terrain. Responsable du MJS dans les 19ème et 20ème arrondissements, elle s’implique en parallèle dans la

section PS du 20ème.Directrice adjointe de campagne de George Pau-Langevin (députée

de la 21ème circonscription de Paris et ancienne présidente du MRAP), elle a été incitée par ses proches à postuler pour les muni-

cipales. Elle franchit le pas avec succès.Ainsi, à seulement 20 ans, Constance est déjà rompue aux

joutes électorales et ne considère pas sa vie actuelle d’étu-diante comme un inconvénient à l’exercice de sa fonction de possible future conseillère municipale :  « Je  n’ai  ni  enfant,  ni 

profession stable, cela n’a donc pas de répercussion directe et radicale sur ma vie » justifie-t-elle.

Consciente qu’un  « boulevard  ne  s’offre  pas » aux so-cialistes, elle reste néanmoins confiante sur la capaci-té et la volonté des jeunes générations à « incarner le changement » idéologique

et de méthode et à s’imposer dans l’espace politique actuel et futur.En cas d’élection, les sobriquets de « représentante de la jeunesse du 20ème »,

d’ « exemple de la réussite » à un si jeune âge ou encore de « femme de service » obéissant à quelque logique de quotas ne l’intéressent guère. « La jeunesse est  hétérogène,  comment  l’incarnerais-je  à  moi  seule ? » argumente-t-elle. Seules ses futures missions l’habitent.

Avec un intérêt particulier pour l’animation, la démocratie locale ainsi que les affaires (péri)scolaires.

Pierre Bouzin, 22 ansUMP, 11ème arrondissement

Conseiller régional jeune entre 2001 et 2003, Pierre Bouzin adhère alors, à 18 ans, aux Jeunes Populaires. « Pris 

de  passion » pour les campagnes régio-nale et cantonale de l’année suivante, il abandonne ses études de médecine pour se consacrer pleinement à la politique, dont il veut faire un métier, tout en sachant qu’elle se limite à un engagement. Actuellement en licence de sciences politiques, il admet

n’avoir cessé de soutenir Nicolas Sarkozy, qu’il a vraiment découvert il y a quatre ans.

Responsable des Jeunes Pop dans le 11ème, son implication dans les municipales aux côtés de Claude-Annick Tissot (chef du groupe d’opposition du Conseil d’arrondissement) s’inscrit dans la continuité de ses engagements lors des dernières présidentielles et législatives. Opportuniste, il a saisi l’occasion qui lui a été offerte d’être candidat et n’aura aucun regret quelle que soit l’issue finale.

S’il défend ce programme, c’est avant tout dans un souci d’alternance (il ne regrette d’ailleurs pas qu’elle ait eu lieu en 2001). A en croire Pierre, le 11ème est « sclérosé » et seule une liste « jeune » peut redonner l’identité et la vitalité de cet arrondissement.

Regrettant le manque de préoccupation des étudiants pour leur ville, Pierre les exhorte à s’inscrire sur les listes : « les partis politiques ne demandent pas mieux ! ». L’accès au logement, les horaires trop restreints d’ouverture des bibliothèques, la diffusion trop rare de l’informatique et l’accueil des étudiants étrangers sont autant de problématiques étudiantes qu’il tend à souligner.

Sur l’évolution de l’UMP, Pierre privilégie l’idée de « révolution ». L’ « ouverture » en est la composante principale : il l’analyse comme une ouverture d’esprit et l’oppose au « sectarisme » de gauche, source de « querelles intestines ». Il considère en outre que « la politique de Sarkozy, porteuse de grands changements, est la plus jeune qu’on ait menée depuis un demi-siècle ».

Intéressé par les questions d’écologie et de rénovation de l’habitat, il souhaite réaliser un Grenelle local de l’environnement et de développer le réseau cyclable dans le 11ème. Enfin, Pierre Bouzin ne cache pas sa séduction pour la question du « Grand Paris ». Les habitants de part et d’autre du Périph’ pourraient alors se concerter sur leurs politiques communes (logement, emploi).

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8 Hors SérieContrepoint numéro 8 www.Contrepoint.info 9

Créer un média européen, tel est le défi que s’est lancé cafebabel.com. Ce ma-gazine, disponible uniquement sur Internet, compte aujourd’hui 400 000 lecteurs par mois, 26 rédactions dans

différentes villes, plus de 1000 journalistes bé-névoles et des articles traduits en 7 langues.

Tout commence à l’IEP (Institut d’études po-litiques-Sciences po) de Strasbourg en 2001. Quatre étudiants décident de créer un média qui réunisse tous les Européens. Ils lancent alors un magazine sur Internet: cafebabel.com. Ils ont choisi le titre en référence à la tour de Babel, ce lieu biblique où la multiplication des langues entraîne l’incompréhension entre les hommes, et à l’ambiance conviviale d’un café.

Très attachés à la construction de l’Europe, les membres fondateurs veulent « contribuer à la formation d’une opinion publique européen-ne », condition préalable à la reconnaissance effective d’un peuple européen. « Il  n’y  pas de  démocratie  sans  média.  On  pense  que  pour avancer  dans  la  construction  de  la  démocratie européenne, il est indispensable d’avoir des mé-dias européens » nous dit Alexandre Heully, di-recteur de la communication pour cafebabel.com.

De Paris à Vilnius

Les fondateurs du webzine veulent se dé-marquer des médias traditionnels, qu’ils jugent « trop étroits » pour aller au-delà des opinions nationales « Nous, les citoyens de l’Union, nous sommes  voisins  mais  nous  nous  connaissons assez  mal » déclare Alexandre Heully. Et pour connaître et faire connaître l’Europe, les « ca-fébabeliens » ont mis en place un gigantesque réseau : 26 rédactions locales sont opération-nelles. Paris, Barcelone, Londres, Budapest, Vil-nius, toute l’Europe s’active.

« Ils  sont  basés  partout,  c’est  un  énorme réseau  pour  les  jeunes  Européens  qui  bougent beaucoup.  », nous confie Jean, ancien étudiant en droit européen, qui travaille maintenant au sein des institutions bruxelloises, et qui visite régulièrement le site. Les articles sont publiés dans sept langues différentes- français, allemand, anglais, espagnol, catalan, italien et polonais- grâce au zèle des traducteurs

bénévoles. Les responsables du site font du multilin-

guisme la pierre angulaire de leur projet. Cha-que visiteur peut lire des articles venant de dif-férents pays dans sa langue maternelle : « c’est la garantie d’une vision européenne sur chaque sujet », toujours selon Jean.

Il existe d’autres médias européens sur In-ternet comme  Euros  du  village ou Euractiv. Euractiv a choisit de se focaliser « sur  les  po-litiques européennes en France » et est présent dans plusieurs pays, comme la Hongrie ou la République Tchè-que. La différence de Cafeba-bel.com est d’être orienté vers les jeunes : « On  a  choisit  de  se tourner vers l’Euro génération, les 18  -35  ans. » explique le chargé de communication. Appartien-nent à l’euro génération ceux qui ont grandi avec l’Europe, qui ont eu leur premier salaire en euro, qui sont partis en Erasmus. Et le pari semble tenu, puisque 60% des visiteurs ont moins de 30 ans.

Des professionnels amateurs

Cafebabel.com fait appel à un réseau de plus de 1000 journalistes bénévoles originaires de

très nombreux pays européens pour rédiger ses articles. Ensuite, l’équipe de coordination basée à Paris les édi-te. Des politiques nationales à la po-litique européenne en passant par la culture et la présentation de portraits (l’excellente rubrique Brunch  avec…), tous les sujets sont couverts. Puis ils sont traduits et enfin publiés.

Très peu de salariés ou de journa-listes professionnels ; cafebabel.com doit beaucoup à ses bénévoles. C’est pour cela qu’ils se qualifient eux-mêmes de « pro-am » (professionnels-amateurs). Des amateurs qui travaillent comme des pros et ont le souci de faire évoluer leur structure. Et là, Les idées ne manquent pas.

Depuis peu la rubrique Communauté donne la possibilité à chacun de se créer un profil personnalisé, une sorte de blog, qui permet de traiter des sujets aussi variés que la si-tuation politique actuelle de l’Italie, le traité modificatif européen de Lisbonne, ou encore Carla Bruni et la droite bling-bling.

Résolument moderne, cafebabel.com vient, le 1er février dernier, de fêter ses sept ans d’existence sur Second Life, le site Internet qui

permet de se créer un double virtuel sur la toile. Une collec-tion de photos d’Européens, Vol de  langage, y est exposée. Jus-qu’au 28 février, de nouvelles œuvres classées par pays seront ainsi dévoilées.

La modernité ne s’arrête pas là puisqu’en mai tout le magazine sera réorga-nisé. Il y aura plus d’interactivité, des vidéos, des débats. « Cafébabel.com  va  s’offrir  un  vrai site 2.0 » s’enthousiasme Alexandre Heully. En attendant, l’équipe du site recrute encore et toujours. Et on ne voit pas bien ce qui pourrait vous empêcher de devenir à votre tour un vrai « babélien ».

Propos recueillis par Judith Duportail et Victor Matet

Cafebabel.comLe cyber-troquet des Européens

La Tour de Babel sym-bolise la confusion des langues. Plus modeste, plus convi-vial, le café risque moins de s’écrouler à l’heure où l’Europe doute de son Union.

Les bobos sont-ils là de-puis la nuit des temps ? D’après Matthieu Hély, professeur de sociologie à l’université de Nanterre,

« l’expression  “bobos”  succède  en France  au  terme  “BC-BG”,  utilisé pour désigner la bourgeoisie tradi-tionnelle et conservatrice ».

A cet aune, le terme est très récent, datant du début du XXIè

siècle. C’est là sûrement la sanction d’un comportement très contem-porain : il est de bon ton de paraître pauvre. Les « BC-BG » s’imposaient au contraire de se montrer comme prospères, nantis. Il s’agit donc d’un changement total de manière d’être, ou de paraître…

Une déferlante ?

Les bobos sont-ils si nombreux ? Il suffit de discuter avec son entou-rage ou d’écouter les médias et politiques pour se rendre compte : les

bobos sont une véritable déferlante. Mais des discours à la réalité, il y a un gouffre. « Les contradictions entre les valeurs et les prati-ques atteignent certainement leur paroxysme concernant les “bobos”. » affirme M. Hély.

Et c’est peut-être la clef : les bobos ne sont pas une invasion de ce début de siècle, mais plutôt un pan minoritaire de la population

largement pointé du doigt en raison d’un comportement qui irrite : pa-raître pauvre et insouciant tout en étant aisé et consciencieux sur son avenir.

« Boboïsation générale »… jusqu’aux étudiants ?

Et les étudiants ? Sont-ils le fer de lance de ce mouvement, bour-geois en privé, bohèmes en public ? Pour M. Hély, certainement pas : « le “bobo” type ne me semble pas être un jeune étudiant, à moins d’être un héritier ou un “fils de” » puisque « la majorité de la jeunesse en France, contrainte de différer son départ du foyer familial et de travailler en paral-lèle de ses études ». Là encore, donc, la réalité contredirait l’impression générale.

Si vraiment il y a des étudiants bobos, ce sont ces jeunes qui se distin-guent par « le fait qu’ils doivent leurs positions à l’héritage d’un nom, d’un patrimoine et d’un réseau social  :  il  suffit de constater  l’importance prise par  les  “fils  et  filles  de”  dans  les  milieux  artistiques,  scientifiques  et  intel-lectuels » analyse M. Hély. Un extrême minorité, donc. En définitive, les bobos ne paraissent donc qu’être un phénomène marginal mais (trop) largement médiatisé et commenté.

Allo Maman Bobos ?On en parle partout, tout le temps, avec tout le monde. Les « bobos », bourgeois bohèmes, ont imprégné notre société. Mais à côté des discours, qui sont-ils vrai-ment ? D’où vient ce concept ? Les étudiants ont-ils été l’amorce de ce mouvement ?

La radiodiffusion numérique a pour procédé de convertir le son en données binaires

compressées à l’image du MP3. Ce dispositif répond à la satura-tion et la déliquescence de la FM. Le ministère de la culture à décidé d’adopter une norme commune appelée T-DBM (terrestrial digital multimédia broadcasting).

Une écoute plus claire.

Avec le numérique, le son sera proche de la qualité CD. Il sera également possible d’écouter sa radio depuis son portable, à n’im-porte quel endroit, sans perturba-tion du son, sans toucher aucun

bouton. La vidéo sera également inclue.

Mais la grande mutation s’ap-pelle le  time  shifting, consistant à mettre une émission en pause puis la reprendre au moment souhaité. Les animateurs radios seront par ailleurs ravis de ne plus citer les morceaux qu’ils diffusent: des informations supplémentai-res seront disponibles (titre diffu-sé, pochette de l’album, et même les titres de l’actu). Ce dispositif se trouve être un bon moyen pour les grands médias de proposer de nouvelles chaînes.

Les  radios  associatives  s’inquiètent de ce dispositif

En plein débat sur le pouvoir d’achat, la radio numérique de-vrait creuser le trou des porte-monnaie. Le passage au numéri-que ne pourra être effectif que sur des récepteurs dont le prix n’est pas fixé. Les étudiants, acheteurs

compulsifs et adeptes de nouvelles technologies devront fourrager dans leurs écono-mies.

Les radios as-sociatives, elles, considèrent le n u m é r i -que trop onéreux. Il faut des m o y e n s t e c h n i q u e s conséquents pour laisser tomber l’analogique. Il y aura en outre une transi-tion entre la bande FM et la norme T-DBM, ce qui laisse pré-sager une diffusion à la fois sur la FM et sur le numérique pendant un certain temps.

Une transition que ces radios, au budget limité, ne peuvent se per-mettre. Ces dernières dénoncent une norme que seule la France a

adopté, alors que ses voi-sins européens, à l’ima-

ge de l’Allemagne ou encore de l’Angle-

terre, ont c h o i s i d e s normes

m o i n s coûteu-ses.C h r i s t i -

ne Albanel a déclaré vouloir aider les ra-dios à petit budget grâce à des moyens supplémentaires,

pour assurer un pay-sage audiovisuel qui

ne serait pas l’apanage des grandes entreprises. Ce défi s’avère conséquent : nul doute qu’il demandera de nombreux moyens si l’on ne veut assister à la mort des radios associatives.

Par Jean-Philippe Louis

Radio numérique : adieu la FM ?Les radios analogiques de-vront d’ici 2008 faire place au numérique. Après la télévision, c’est au tour du média le plus populaire de France d’entrer dans l’ère de la nouvelle technologie.

Par Benjamin Lagues

Pour plus d’informations, rendez-

vous surwww.cafebabel.com

Page 6: Contrepoint n°08

10 Hors SérieContrepoint numéro 8 www.Contrepoint.info 11

Un étudiant dans Charles (*) est étudiant en deuxième année d’his-toire dans une université parisienne. Il y a trois ans, celui qui se voit comme un futur chercheur sur les questions d’immigration a vécu de l’inté-rieur la flambée de violence des banlieues. Loin des clichés, rencontre avec un « étudiant émeutier ».

As-tu vraiment pris part aux violences de 2005 ou bien n’as-tu été que spectateur ?

« J’y étais, mais je n’ai pas brûlé de voitures. J’ai parfois participé aux émeutes ponctuel-les qui ont éclaté avant 2005… Mais tu sais, dans un groupe de 20 ou 30 jeunes, il n’y en a que 5 qui font vraiment quelque chose : il va y en avoir seulement 5 qui vont retourner la voiture. Les autres, ils se mettent autour et ils regardent. Moi, je ne saurais même pas où mettre l’essence pour que ça brûle. Pareil pour les cocktails Molotov, c’est ceux qui savent les fabriquer qui les lancent, et c’est une mino-rité. »

 Comment  démarrent  les  émeutes ?  C’est  orga-nisé ?

« Il faut bien faire la distinction entre les émeutes de 2005 et les violences « ordinaires ». En 2005, on avait des dizaines de personnes par affrontement dans de vraies batailles rangées, alors que d’habitude, ce sont de petits groupes désorganisés. »

 Pourquoi y as-tu pris part ? 

« Sur le coup, c’est amusant. Il n’y a aucune réflexion derrière, tu y vas parce que tu n’as rien d’autre à faire. Pour certains, c’est vraiment : « On s’ennuie, tiens, on va brûler une voi-ture ! »… Par contre, brûler des voitu-res de civils, moi, ça me dérange. C’est comme attaquer les ambulances et les médecins, ce qui reste quand même rare. Mais tabasser un CRS, c’est une manière de se dédouaner de sa culpabilité ; on se dit : « Ils se comportent comme des animaux avec nous, donc on peut les traiter comme des ani-maux. » »

 Les émeutes peuvent-elles être considérées com-me une action politique ?

« En 2005, on a voulu politiser les émeu-tes alors que les revendications politiques n’étaient pas énormes. Quand tu vois que les émeutiers ont 15 ans en moyenne… Ils sont

trop jeunes pour avoir une conscience poli-tique. On le fait pour s’amuser. J’ai rencontré des anarchistes qui y ont participé par reven-dication… Ils viennent quasiment tous d’un milieu aisé et sont français d’origine, alors… Par contre, une réaction à la mort de copains dans des circonstances douteuses, c’est politi-que. Pareil, les attaques contre les commissa-riats sont justifiées par les « grosses affaires » : quand les policiers ont embarqué des jeunes sans raisons, par exemple. »

 Y-a-t-il une véritable « haine du flic » ?

« Là encore, il ne faut pas généraliser. Par exemple, les gendarmes sont plus profession-nels que les policiers, il me semble qu’ils ont plus de respect. De toute façon, les jeunes qui se sont fait frapper ne le disent pas : quand tu t’es pris des baffes au poste, c’est la honte,

alors tu te tais. Les CRS et la BAC (Brigade anti-criminalité, ndr), c’est les pires. Ils sont vulgai-res et parfois à moitié bourrés. Moi, j’ai un ni-veau d’études qui me permet de ne pas avoir une haine du policier en général. Mais avec les mecs de la BAC, j’ai du mal, parce que soit ils ont été témoins de choses pas propres et ils n’ont rien dit, soit ils y ont participé. »

 Et la police de proximité, ça marchait ?

« J’étais trop petit quand ça a été instauré pour m’en souvenir… D’après ce qu’on dit,

c’était mieux avant. Mais ce n’est pas que le fait de la supprimer qui a engrainé les choses. A mon avis, ça peut pas être pire, alors oui, pour-quoi pas la police de proxi-mité ? La vraie question, c’est : com-ment faire pour qu’il n’y ait plus d’émeutes ? Je n’ai pas la solution, mais si les policiers étaient

un plus professionnels… Je n’en ai jamais rencontré un seul qui m’ait vouvoyé. C’est

souvent des menaces physiques, des insultes. On n’ose pas leur demander

pourquoi ils ne nous vouvoient pas. Certains osent, mais pas moi. »

 Les  jeunes  ont  peur  de  se  faire  embar-quer ?

« Les 15-17 ans n’ont plus peur. De toute façon, même si tu ne fais rien,

tu te fais frapper… Faire de la prison, ça leur est égal. En prison, tu apprends,

tu as le temps de lire, de te cultiver… Il y en a qui disent : « Au moins, je vais pouvoir

faire de la musculation. » Et puis la prison, c’est une vraie école de la délinquance. Tu vas plus apprendre en une année là-bas sur comment réussir dans le monde de la délinquance qu’en plusieurs à l’extérieur. Et la délinquance, c’est souvent leur seul moyen de se faire du fric… Ils gagnent vraiment à aller en prison, et ils n’ont rien à perdre. »

 A ton avis, pourquoi les journalistes sont-ils la ci-ble d’agressions dans les banlieues ?

« Quand j’étais petit, moi aussi j’insultais

les journalistes. Mais récemment, je me suis demandé pourquoi. Le truc c’est qu’ils sont considérés comme des ennemis car ils dif-fusent des images péjoratives. Ils y en a qui font les gentils, et après on se retrouve avec un reportage accablant sur la banlieue. On n’a aucune assurance de leur sincérité, ils mon-trent ce qu’ils veulent montrer. Au contraire, aucun sociologue ne s’est jamais fait caillasser à ma connaissance, parce qu’ils font un vrai travail d’intégration. Mais selon moi, c’est une erreur de viser les journalistes… Même si c’est vrai que ce sont des cibles plus faciles que les CRS. »

 Le traitement des banlieues dans l’actualité est-il vraiment si éloigné de la réalité ?

« Le jeune des banlieues qui regarde la télé, qu’est ce qu’il voit ? Des reportages-ca-tastrophe sur la violence et les émeutes : il voit qu’on ne parle pas de lui. On détruit son environnement en le faisant passer pour un monde à part, une zone de non-droit. Et puis, il ne faut pas se voiler la face, l’islam est lyn-ché à la télé. Pendant le débat sur le port du voile dans les écoles, il n’y a pas eu une seule interview sérieuse d’une jeune fille voilée. Cel-les qui regardaient la télé, qu’est ce qu’elles se sont dit ? On ne parle pas de nous, on ne nous demande pas notre avis. En fait, j’ai l’im-

pression que la société française est constitué d’une base – certains la définissent comme blanche bourgeoise et chrétienne, pas moi – plus « autre choses », et c’est « autre chose », c’est nous, la banlieue. Les journalistes envoyés dans les banlieues se comportent comme s’ils étaient en Afghanistan, ou dans une espèce de jungle urbaine. »

 As-tu  l’impression  que  les  émeutes  de  2005  ont fait changer les choses ?

« Sur le terrain, ça s’est empiré. Au niveau national, on a eu ce que j’appelle des « mor-ceaux lâchés », comme Rachida Dati ou Rama Yade, mais aucun changement structurel. Est ce que c’est positif ? Je ne sais pas, mais le ris-que c’est de ne voir émerger comme aux Etats-Unis qu’une élite minoritaire originaire de ces quartiers complètement déconnectée de leur réalité. Dans les cités, on est conscient que ces « morceaux » ont été lâchés par peur. »

 Tu as tendance à associer les banlieues aux ques-tions sur l’islam, les Noirs et les Arabes. Alors, lutte sociale ou lutte raciale ?

« Il faut arrêter de se voiler la face, les émeu-tes de 2005 ne s’apparentent pas à un conflit social mais bien à un conflit racial. Un CRS noir s’en prendra même peut-être plus parce qu’il sera considéré comme un traître ! Les commu-nistes sont contents, ils disent : « On a trouvé notre prolétariat », mais ce n’est pas une lutte des classes. A la rigueur, ça peut s’inscrire dans

la continuité d’une lutte de décolonisation. Souvent, les jeunes ont crié « Allah Akbar » de-vant les caméras, pour se replacer dans cette

optique de lutte des musulmans contre cette société qui les maltraite. Les jeunes en ont

marre d’avoir l’impression qu’ils sont en-core « colonisés » dans les banlieues. La France a une histoire de colonisation tellement forte que c’est encore an-cré ; c’est pourquoi un changement structurel profond est nécessaire. On arrivera à reconstruire seulement en en prenant conscience.

Qu’est ce qu’il faudrait faire pour amé-liorer la situation ?

« Il faudrait laisser les habitants de la banlieue gérer la banlieue. A Clichy,

il y a 2/3 d’étrangers. Regarde le conseil municipal : 90% sont des français de souche

issus de la minorité pavillonnaire. Il y a un pro-blème là, non ? Et si on vient me dire qu’une cité gérée par ses habitants en autonomie est un ghetto communautariste, je dis : « Et Neuilly alors, c’est pas un ghetto communau-tariste ? » Les riches auraient le droit de créer une communauté et pas les pauvres ? »

Quelles  sont  les  personnalités  politiques  qui  te paraissent le plus à même d’améliorer la situation en banlieue ?

« Tu veux parler de Besancenot ? Il a beau-coup de mal à se rendre compte de la structure culturo-centrée de la France. C’est un problè-me transversal chez tous les partis politiques, de gauche comme de droite. A gauche, ils sont obnubilés par leur propre culture, mai 68, et ils pensent faire plaisir aux gens des banlieues avec des mesures permissives comme la léga-lisation du cannabis. Mais moi, ça ne me plaît pas : il ne faut pas se leurrer, les problèmes des cités viennent aussi de la drogue et de l’alcool. En réalité, les familles qui arrivent de l’étran-ger apportent avec elles des valeurs comme la dignité et la pudeur qui ressemblent un peu aux anciennes valeurs françaises aujourd’hui défendues par l’extrême droite. Evidemment, je ne soutiens pas Le Pen. Mais je pense qu’il y a des idées à prendre partout. En tout cas, je n’attends rien de plus de la gauche que de la droite. »

Propos recueillis par Laure Baron

le feu des émeutes

( )« J’ai un niveau d’études qui me permet de ne pas avoir une 

haine du policier en général. Mais avec les mecs de la BAC, j’ai du mal, 

parce que soit ils ont été témoins de choses pas propres et ils n’ont rien 

dit, soit ils y ont participé. »

Page 7: Contrepoint n°08

Ciné  The Mist – Franck Darabont

Une superette per-due est soudaine-ment entourée par un brouillard, peu-plé de créatures peu fréquentables. Mais qui est le plus dangereux : les monstres ou l’an-goisse des hom-mes prisonniers

dans le magasin ? Il a fallu près de dix ans à Franck Darabont, réalisateur de La ligne verte, pour réaliser The Mist, nouvelle adaptation de Stephen King. Le résultat frise la perfection, loin des Saw, trop gore pour faire peur. Un concentré d’angoisse pure, où le moindre soupir ferait sursauter les plus aguerris.

G.V.

Musique  Hocus Pocus – 54 Tour

Nommé dans la catégorie « meilleur grou-pe » pour « l’an-née du Hip Hop », Hocus Pocus a livré en octobre dernier un nou-vel album « Place 54 » qui a séduit par son origina-lité mêlant rap,

scratch et sample, à un son instrumental influençé par le jazz, la soul et le funk. Vé-ritables performers live avec près de 120 dates à leur actif, les cinq nantais vont devoir désormais confirmer leur talent en se confrontant à leur plus gros challenge scénique, le 13 mai prochain à l’Olympia.

N.L.

Théâtre  Sacha Guitr y – Aux Deux Colombes

Un éminent avocat et sa femme s’ap-prêtent à passer un calme dimanche après-midi quand un coup de sonnette vient tout chambou-ler. Une première épouse haute en couleur, que tout le monde croyait mor-

te, réapparait comme une fleur. Dès lors, les bons mots fusent entre les épouses intenables et le mari d’un cynisme sans pareil. Les comédiens sont fabuleux et le public hilare. J-L Cochet est d’une justesse éblouissante : quelle performance !Jusqu’au 30 mars au théâtre de la Pépiniè-re.

J.D.

Musique  L’Arc-en-ciel - Kiss

Sorti l’année dernière au Ja-pon, le 11ème album du groupe phare de J-POP L’Arc-en-ciel p a r v i e n d r a officiellement

à nos oreilles le 18 avril. Dans la lignée de leur précédent album, Kiss inscrit le grou-pe dans un son résolument rock américa-nisé, tant dans la composition que dans la production. Mais le groupe réussit tout de même à imprimer sa patte musicale si ca-ractéristique, portée par un Hyde à la voix toujours aussi envoutante. Un disque qui promet encore de beaux jours au groupe aux 17 ans de carrière.

L.G.

DVD  Julie Delply - 2 Days in Paris

L’histoire de ce cou-ple américain qui se déchire en week-end à Paris, tournée avec un budget ridicule, a fait un véritable buzz dans les salles parisiennes. Avec un humour noir à la Woody Allen, Julie

Delpy revisite le cliché du parisien bobo en mettant en scène ses propres parents, et s’amuse avec les préjugés, notamment à travers Adam Goldberg, new-yorkais totalement hypocondriaque. A voir de toute urgence !2 Days in ParisComédie de Julie DelpyAvec Julie Delpy, Adam Goldberg1h25

P.R.

Expo  Le suicide en face

Cette expo dossier de la Cité des Scien-ces et de l’Industrie a pour but de lever les tabous qui pèsent sur la question du suicide. Il s’agit aussi de mieux connaî-tre cet acte encore mystérieux, qui a été reconnu par le

gouvernement « enjeu majeur de santé publique », et de comprendre pourquoi la France est à la tête du classement euro-péen en ce qui concerne le suicide des 15-24 ans. Graphiques, témoignages de pro-fessionnels et reportages lèvent le voile.Cité des Sciences et de l’IndustrieJusqu’au 6 avril 2008Tarif étudiant : 6€

P.R.

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Le groupe  Coming  Soon  sort son pre-mier album, New Grids, mélange subtil de pop rock et d’antifolk. Il a déjà joué à Paris, Berlin et New York. Si le succès semble leur tendre les bras, Howard

Hughes, Billy Jet Pilot, Alex Banjo, Ben Lupus, Léo Bear Creek, Caroline Van Pelt et Marie Salo-mé n’ont pas délaissé les études pour autant.

Pourquoi ce nom, Coming Soon ?

On a commencé à jouer chez nous, à An-necy en 2005 avec Ben à la guitare, son petit frère Léo, à la batterie, et moi. Puis mon frère, Howard, qui aimait poser sa voix sur nos ar-rangements de temps en temps, s’est joint au groupe, qui s’est construit comme ça, les autres se rajoutant au fur et à mesure. Il fallait que l’on trouve un nom. A force de dire qu’on en trouverait un bientôt, un ami a ironique-ment conseillé Coming Soon. C’est parti d’une plaisanterie et on a trouvé le nom très bon, donc on l’a gardé.

Vous  chantez  exclusivement  en  anglais.  Pour quelle raison ?

Ca s’est imposé comme cela dès le dé-but. Nous avons tous plus ou moins les mêmes influences : Bob Dylan, Léonard Cohen ou Herman Düne, et une certaine fascination pour les Etats-Unis. Et puis on aime cette langue. Howard est bilingue et pour Ben c’est comme un outil de travail. On est très attaché aux textes et on écrit en général avant de faire les arrangements.

Avez-vous fait des études ?Tous les membres du groupe sont

étudiants ou au lycée. Mon frère a fait une thèse d’esthétique du ci-néma, à la Sorbonne. Marie Salomé est en Master d’études latino-améri-caines, Caroline en pharma, Ben en philo. Alex est en 1ère L et Léo en 3ème. Moi, je suis un Master d’étu-des européennes. Pour Alex et Léo, 16 et 15 ans, les bonnes notes sont de toute façon la condition sine qua none pour que leurs parents les lais-sent partir en tournée ou participer aux concerts.

Donc aucun n’a fait de choix radical,  la musique ou les études ?

Si on arrive à vivre de notre mu-sique, les études passeront forcément au se-cond plan. Mais Alex et Léo iront au moins jusqu’au bac. C’est important pour nous de garder le même plaisir à faire de la musique. Et puis les études c’est quand même une sé-curité. On connaît tellement de gars qui ont

essayé de lancer leur carrière d’artiste en étant facteur ou boulanger à côté. Aujourd’hui, ils sont juste facteurs ou boulangers. Il faut bien comprendre que faire un groupe à sept c’est génial, l’ambiance est unique, mais c’est un suicide commercial. Aujourd’hui, pour tou-cher le SMIC annuel, il

faut vendre 20 000 albums. Nous, il faudrait donc qu’on en vende 140 000 ! Et pour le mo-ment, si 5000 albums sont achetés, on est très content et on peut faire un second album.

Propos recueillis par Victor Matet

Coming SoonPasse ton bac d’abord !

Entretien avec Billy Jet pilot, 22 ans, bassiste du groupe Coming Soon. Dans le même temps, un de ses titres, enre-gistrés, sous le nom d’Antsy Pants, avec Kimya Dawson (ex Moldy Peaches) est dans la BO du film américain qui car-tonne actuellement, Juno (Reitman).

Coming Soon, New GridsKitchen MusicSortie le 04/02/200814,90 € Depuis 1998, quelques grou-

pes se plaignent du système Emergenza, jugé trop capi-

taliste : «Ils font payer le maximum aux candidats tout en leur fournis-sant  les conditions d’expression les plus approximatives» se plaint José Caballero, du groupe Mojoya, sur le site www.lorgane.com.

Pour participer au festival, les musiciens payent 60 euros de droits d’inscription, puis doivent assurer leur propre promotion. Ils sont obligés de vendre un maxi-mum de billets (dix euros) à leurs amis, leur entourage. Grâce au vote à main(s) levée(s) du public (plus objectif, tu meurs), les grou-

pes peuvent ensuite passer les tours, vers la finale.

José Caballero dénonce de nombreuses «magouilles» financières. Une accusation facilement démentie par les organisateurs du tremplin. La principale critique des détrac-teurs d’Emergenza concer-ne son système de vote : pour passer au tour sui-vant, les groupes doivent ramener assez de copains prêts à payer vingt euros (entrée + conso).

Dans les premiers tours, les musiciens n’ont même pas le droit à une limonade gratuite. «Les  gagnants sont souvent d’un milieu social élevé» observe Sophie, chanteuse en master de droit à Paris I et an-cienne participante du festival.

Les finalistes se sont souvent déjà autoproduits, faisant d’eux des semi-pros accom-plis. «Emergenza  ne fait découvrir que des talents  confirmés» regrette David, étu-diant à Paris VIII et bassiste de passion.

 « Pour l’amour de la scène »

La plupart des groupes en compétition viennent des milieux étudiants et lycéens. Les jeunes musiciens ne se destinent souvent pas à un avenir artistique. «Peu im-porte d’être révélée, je ne suis ici que pour  l’amour  de  la  scène» déclare une guitariste de 15 ans.

Un plaisir quelquefois atténué par de nombreux problèmes techniques. Beaucoup de grou-pes se sont par exemple plaints

des réglages sonores : « les in-génieurs du son sont  incom-

pétents ;  je n’arrivais même pas  à  m’entendre  jouer !» critique Erick du groupe Synopsie 5.1.

Mais Emergenza per-met un accès aux plus bel-

les salles de concert. Sur Paris, les premiers tours ont lieu au Gi-

bus et au New Morning. La finale se passe à l’Elysée Montmartre. «De  toute  façon,  peu  de  festivals révèlent  réellement  des  artistes au  public.  Mais  Emergenza  per-

met  de  jouer  sur  des  grosses scènes» explique Romain, réalisateur d’un clip promo-tionnel pour un groupe en

finale française. Alors, Emergenza est-elle une

«arnaque»? Stéphane, batteur rodé aux festivals, se veut modéré :  «C’est  une  grosse  machine  à fric,  où  l’argent  fait  le  gagnant. Mais  le  festival  permet  une  bonne exposition  dans  de  belles  salles». Pour tous les groupes au budget modeste mais au vrai talent, il reste l’immense terrain des bar-cafés parisiens, qui payent les musiciens. Loin des spotlights de l’Elysée-Montmartre...

Gaël Vaillant

Emergenza, un tremplin qui ne fait rien découvrirEn France, Emergenza res-te une référence, qui pré-sente sur scène plus de 200 groupes par an. Et comme toute institution, ce festi-val est vivement critiqué.

Quelques liens pour et contre EmergenzaLa joute textuelle entre José Caballero et les organisateurs d’Emergenza http://www.lorgane.com/my/emerganza.htmlLa critique d’Emergenza par le célèbre bloggeur David Law http://www.musiciens.biz/index.php?action=article&id_article=101295&id_ru-brique=7822

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14 Hors SérieContrepoint numéro 8 www.Contrepoint.info 15

Etes-vous carotte ou baton ?Qu’est-ce qui vous fait courir ? L’espoir du succès ou la crainte de l’échec ? Et avec les autres ? Etes-vous main de fer ou gant de velours ? Cochez chaque fois que vous vous reconnaissez dans les affirmations suivantes.

Vous vivez au-dessus de vos moyens (vous êtes souvent à découvert sur votre compte). Même quand on vous critique sur des cho-ses mineures, vous avez à cœur de vous jus-tifier. Vous vous sentez toujours un peu anxieux ou impatient devant les changements (tâ-che nouvelle, restructuration, déménage-ment, etc.). Vous vous ennuyez quand votre existence est trop routinière ; vous aimez bien être sur-pris (par les gens, les événements). Vous vous énervez facilement (par exemple, en voiture dans les embouteillages, quand vous devez attendre chez le coiffeur, un mé-decin…). Vous avez du mal à rester inactif pendant vos heures de loisir ; vous avez toujours besoin de vous occuper. Vous ètes hypersensible à la douleur (vous ne supportez pas les piqûres, vous avez peur d’aller chez le dentiste…). Dans votre travail, vous avez souvent ten-dance à prendre les critiques pour des re-proches personnels. Quand vous avez un train à prendre, vous ar-rivez toujours à la gare très en avance. Vous avez tendance à voir le bon côté des choses (à penser solutions plutôt que pro-blèmes). Vous avez presque toujours du mal à vous endormir ou vous vous réveillez souvent dans la nuit. Vous avez besoin de sentir que les gens vous apprécient, même quand vous n’attendez spécialement rien d’eux. Vous sursautez presque toujours en cas de bruit soudain (sonnerie du téléphone, coup

de sonnette, porte qui claque…). Vous vous pliez sans problème (ou en tout cas vous faites bien semblant) aux exigences des autres. Vous mangez très vite (vous finissez d’ailleurs presque toujours avant les autres). Vous avez du mal à jeter les choses (même quand elles n’ont aucune valeur ou impor-tance sentimentale). Vous aimez bien la compagnie des ani-maux (vous en avez un ou vous pourriez vi-vre avec un animal). Quand l’ambiance n’est pas bonne, vos per-formances (et vos résultats) ont tendance à chuter. Vous avez rarement pris plus de 15 jours de vacances d’affilée (depuis que vous tra-vaillez). Vous avez tendance à ressasser les événe-ments passés et à ruminer les mauvaises nouvelles. Vous êtes plutôt sociable, voire très consen-suel ; vous vous adaptez sans problème même quand vous n’êtes pas d’accord. Vous trouvez qu’on tire toujours plus de le-çons de ses succès que de ses échecs. Vous êtes un peu (ou très) superstitieux (vous avez plusieurs gris-gris sur votre porte-clefs, vous touchez du bois, etc.). Vous vous comparez souvent aux autres, sur-tout à ceux qui ont plus que vous (beauté, richesses, pouvoir…). On vous a souvent reproché de parler beau-coup (de ne pas assez écouter, de vous confier un peu trop rapidement…). Les surprises, même les bonnes, vous met-tent toujours très mal à l’aise. Vous avez souvent des crampes ou des dou-

leurs musculaires (nuque, épaules, dos, jam-bes…). Vous avez le contact facile ; vous êtes rapide-ment à l’aise quand vous ne connaissez pas les gens. Vous vous sentez souvent très fatigué le soir (alors que vous n’avez pas spécialement fait d’effort pénible). Vous vous souciez généralement peu des conséquences lointaines de vos actes (vous pensez plus en terme d’avantages immé-diats). Vous êtes très attaché à vos prérogatives et très sensible aux questions de préséances. Quand vous avez une décision importante à prendre, vous attendez souvent la dernière limite. La veille d’un départ en vacances, vous vous sentez toujours un peu à bout. Vous avez au moins une contravention par semaine (même en faisant attention). Vous revenez souvent sur vos pas pour véri-fier si vous avez bien fermé votre voiture (ou le gaz, les lumières, etc.). Vous avez en général des a priori très positifs envers les autres (vous ne voyez pas le mal partout). Vous n’êtes pas très à l’aise quand vous connaissez peu ou pas du tout les gens. Vous n’imaginez pas travailler tout seul dans votre coin avec un patron qui ne passe la tête que tous les trois jours pour demander « Ca va ? » Vous avez toujours une petite inquiétude en prenant ou en ouvrant votre courrier. Quand on vous confie une nouvelle tâche, vous vous demandez d’abord si vous allez être à la hauteur.

Sudoku

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5 3 1 7 81 6

3 2 8 6 92 6 38 3 2 16 73 4 85 1 7 6 9 37 8 2 9 5 1

Pour résoudre un sudoku, deux techniques simples1. La réduction par croix : vous devez, pour chaque chiffre, éliminer les cases où il ne peut pas se trouver. Pour cela, tracez un trait, imaginaire, sur chaque colonne et chaque ligne où le chiffre apparaît déjà. Les ca-ses qui ne sont pas traversées par un trait sont celles où le chiffre peut encore être placé.

2. Le décompte de 1 à 9 pour chaque région (groupe de 9 cases), chaque rangée et chaque colonne. Cette étape permet de trouver les chiffres manquants.

Qui n’a pas vu de séries américaines où les plus jolies poupées de l’Université sont au bras du beau gosse, quarter back de

l’équipe de football américain? Incontestable-ment, le sport universitaire est chez l’Oncle Sam un phénomène de société aux répercus-sions considérables, en premier lieu dans les médias.

Composante essentielle du système univer-sitaire américain, le sport fait partie intégrante de la vie d’un étudiant d’une université amé-ricaine. En atteste la proportion d’élèves (trois quarts) appartenant à un groupe sportif.

Dans les facultés américaines, les équipes sportives sont de très haut niveau et partici-pent à des épreuves interscolaires donnant lieu à un engouement énorme. La prépara-tion de ces échéances est donc pointue et les entraînements intensifs (2 heures par jour et compétition le week-end). Il en va de la ré-putation de l’établissement. Conséquence :

le temps a consacré aux études est minime. Les étudiants sportifs bénéficient d’un statut dérogatoire : ils peuvent choisir les matières qu’ils désirent suivre.

Engagé pour 4 années au sein de son équipe universitaire, l’étudiant s’investit à plein temps, et en connaissance de cause : les attentes autour du championnat universitaire frisent la démesure. L’identité de l’équipe et tout ce qui s’y rapporte (mascotte, couleurs à défendre) sont même la source d’un véritable marché (sweatshirts, peluches). Imaginez qu’en Fran-ce, on arbore fièrement nos polos « Sorbonne Red Socks »ou encore « Assas Celtics »…

Un investissement conséquent

Les Américains aiment le sport et s’en don-nent les moyens : leur système universitaire jouit d’infrastructures modèles. L’investisse-ment dans le matériel sportif et la rénovation de l’équipement s’évalue à plusieurs milliers de dollars, et les universités peuvent accueillir 13 000 spectateurs pour un match de basket-ball.

Une bourse d’étude, complète ou partielle, est offerte à un sportif en échange de son investissement dans l’équipe. Cette bourse couvre tous les frais de scolarité : logement nourriture et ouvrages scolaires, les frais liés au sport étant pris en charge par le budget sportif de l’Université.

Les bourses sont négociées sur une base an-nuelle et renouvelées en fonction des résultats scolaires et sportifs ainsi que sur l’assiduité. A noter : les fonds disponibles variant chaque année selon les effectifs, les facultés américai-nes offrent un nombre limité de bourses. En outre, les règles d’attribution de bourse sont différentes pour les hommes et les femmes.

A l’inverse de son homologue, le sport uni-versitaire français peine a se développer. Souf-frant d’un manque d’infrastructures dignes de ce nom, il manque une volonté réelle et un in-vestissement concret, de la part des étudiants comme de l’Etat. Les meilleurs sportifs se re-trouvent plutôt dans différentes institutions élitistes exclusivement sportives telles que L’INSEP. Alors, à quand un stade dans la Cour d’honneur de la Sorbonne ?

Par Julien Cohen et Julie Deruy

Le sport universitaire aux Etats-UnisQuasiment absent des universi-tés parisiennes et françaises, le sport universitaire est au contrai-re prééminent outre-Atlantique et fait l’objet d’un investisse-ment énorme à tous les plans.

5 divisions différentes NCAA : La meilleure division. Très prisée par les étudiants. Les conditions d’admissions sont strictes.

NCAA2 : Niveau égal à celui de la NCAA, la différence résidant dans le fait que les conditions d’admissions soient plus sou-ples.

NCAA3 : Ces universités ne donnent pas de bourses aux étudiants.

NAIA : Division comprenant toutes les uni-versités peut importe la taille, de tous ni-veaux sportifs et académiques. L’examen reste accessible

Junior  Collège : Peu d’exigence concernant les conditions d’admissions, le coût d’une année université est moindre mais le nombre de joueurs étrangers est restreint. Dans cette division, les joueurs peuvent être transférés dans les plus grandes uni-versités par la suite.Il existe aussi des équipes intra murales étant orientées vers les loisirs, de niveau moyen.

lexiqueHeisman Trophy : chaque année depuis 1935, un joueur est sacré “meilleur joueur uni-versitaire” et remporte le prestigieux tro-phée “Heisman Trophy”. Le plus souvent, ce trophée récompense des quarter back, stars des terrains de football états-uniens. Un seul joueur, Archie Griffin, l’a remporté deux fois en 1974 et 1975.

Quarter  back  : poste offensif au football américain. Dirige l’offensive et appelle les jeux. Qualités requises : Bonne vision du jeu, excellent leadership, ainsi qu’un sang-froid à toute épreuve.

Cheerleader : Jeune fille (ou jeune homme) brandissant des pompons en levant les jambes et criant des encouragements philosophiques.Peut se traduire par « Meneuse d’applau-dissements”. La plupart des universités disposent d’équipes de cheerleader com-posées d’étudiant(e)s. Facilités d’ensei-gnements offertes aux étudiant(e)s dans les écoles où les cheerleader participent à des compétitions.Ainsi le terme « pom-pom girls » est ab-solument inconnu et inusité outre-Atlan-tique !

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