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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE FORMATION DE TROISIEME CYCLE EN INGENIERIE ET GESTION DE PROJETS Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en Ingénierie et Gestion de Projets industriels CONTRIBUTION DES METHODES SCIENTIFIQUES DANS LA FAISABILITE D’UNE ETUDE DE PROJET : CAS DE L’UTILISATION DU CHARBON DE TERRE POUR USAGES DOMESTIQUES présenté par Haja RAHAMALITSIROFO devant la commission d’examen composée de Président : Professeur RAMANANTSIZEHENA Pascal - Directeur de l’ESPA Directeur de mémoire : Professeur ANDRIANAHARISON Yvon - Chef de Département de Génie Electrique Examinateurs : - Professeur RAVELOSON Elisé - Responsable pédagogique de la formation - Monsieur RAKOTONIAINA Solofo Hery - Maître de Conférence à l’ESPA - Docteur RAVALISON Andrianaivomalala Le 14 Novembre 2008 Promotion 2005 - 2006

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE

FORMATION DE TROISIEME CYCLE EN INGENIERIE ET GESTION DE PROJETS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en Ingénierie et Gestion de Projets industriels

CONTRIBUTION DES METHODES SCIENTIFIQUES

DANS LA FAISABILITE D’UNE ETUDE DE PROJET :

CAS DE L’UTILISATION DU CHARBON DE TERRE POUR

USAGES DOMESTIQUES

présenté par

Haja RAHAMALITSIROFO

devant la commission d’examen composée de

Président : Professeur RAMANANTSIZEHENA Pascal - Directeur de l’ESPA

Directeur de mémoire : Professeur ANDRIANAHARISON Yvon - Chef de Département de

Génie Electrique

Examinateurs : - Professeur RAVELOSON Elisé - Responsable pédagogique de la formation

- Monsieur RAKOTONIAINA Solofo Hery - Maître de Conférence à l’ESPA

- Docteur RAVALISON Andrianaivomalala

Le 14 Novembre 2008 Promotion 2005 - 2006

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R E M E R C I E M E N T S

Au terme de cette étude, je voudrais remercier DIEU, Notre Créateur Tout Puissant qui

m’a donné force et courage dans la réalisation de ce mémoire.

Cette recherche n’aurait pu être menée à bien sans le soutien, les réflexions, les

conversations avec un grand nombre de personnes, enseignants et professionnels.

Mes remerciements et ma gratitude s’adressent à :

- Monsieur Le Professeur RAMANANTSIZEHENA Pascal, Directeur de

l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananairvo ;

- Monsieur Le Professeur REVELOSON Elisé, responsable pédagogique de

la formation ;

- Monsieur RAKOTONIAINA Solofo Hery - Maître de Conférence à l’Ecole

Supérieure Polytechnique d’Antananairvo ;

- Monsieur Le Docteur RAVALISON Andrianaivomalala ;

ainsi que tous les enseignants de l’ESPA qui ont bien voulu partager leurs savoirs et

inestimables connaissances.

Mes sincères remerciements à Monsieur Le Professeur ANDRIANAHARISON Yvon,

Chef de département Génie Electrique, qui a accepté d’encadrer ce mémoire, et qui

n’a cessé de me guider dans l’accomplissement de ce travail.

Un grand merci enfin à toute ma famille pour ses encouragements tout au long de ce

travail.

A vous tous, soyez assurés de ma parfaite reconnaissance et considération !

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LISTE DES ABREVIATIONS

AV : Analyse de la Valeur

CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

FDR : Fonds De Roulement

FFEM : Fonds Français pour l’Environnement Mondial

GES : Gaz à Effet de Serre

IGPI : Ingénierie et Gestion de Projet Industriel

INSTAT : Institut National des STATistiques

Kar : Kilo d’Ariary

MAP : Madagasikara Am-Perin’asa

Mar : Million d’Ariary

MCM : Madagascar Consolidated Mining

MEP : Méthode d’Evaluation Périodique

NE : Nord Est

OMNIS : Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques

ONG : Organisme Non Gouvernemental

PAMM : Pan African Mining Madagascar

PCD : Plan Communal de Développement

PCG : Plan Comptable Général

PRD : Plan Régional de Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

RN : Route Nationale

SW ou SO : Sud Ouest

SR : Seuil de Rentabilité

TRI : Taux de Rentabilité Interne

WWF : World Wide Fund for nature

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LISTE DES FIGURES

1 – 1 - Forêt de la Sakoa (brûlis)

1 – 2 - Forêt de la Sakoa

1 – 3 - Marché de bovidé de Soamanonga

1 – 4 - Marché de Soamanonga

1 – 5 - Charbon de la Sakoa (affleurement)

1 – 6 - Bassins charbonneux du sud de Madagascar

1 – 7 et 1 – 7 bis – Charbon de la Sakoa (Mine)

1 – 8 – Le charbon de Madagascar

1 – 9 – Entrée mine Sakoa

4 – 10 – Les 5 axes de la recherche

4 – 11 – Combinaison des approches

5 – 12 – Utilisation des outils classiques

5 – 13 – Foyers à améliorer

6 – 14 – Cadre logique

6 – 15 – Quelques facteurs de réussite d’un projet

6 – 16 – Échelle de valorisation

6 – 17 – Concept de valeur

6 – 18 – Analyse de la valeur

6 – 19 – Diagramme d’ Ishikawa

6 – 20 – Représentation de la méthode de comparaison

6 – 21 – Démarche générale d’évaluation des impacts

6 – 22 – Présentation de la MEP

8 – 23 – La vie d’un projet

8 – 24 – Les tâches du manager

11 – 25 – Arbre à problèmes

11 – 26 – Arbre des objectifs

12 – 27 – AV sur la stratégie d’investissement

12 – 28 – AV sur l’argile

12 – 29 – Présentation graphique du planning de production

12 – 30 – AV sur la stratégie comptable et financière

12 – 31 – AV sur la commodité d’usage des briquettes

12 – 32 - AV sur l’aptitude à cuire des briquettes

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LISTE DES TABLEAUX

1 – 1 – Caractéristiques des couches

6 – 2 – Matrice de comparaison

6 – 3 – Les différentes approches de l’élaboration

9 – 4 – Planning de production

9 – 5 – Coût des investissements fixes

9 – 6 – Total des coûts des investissements initiaux

9 – 7 – Proposition du schéma de financement

10 – 8 – Tableau de comparaison

11 – 9 – Causes principales et secondaires

11 – 10 – Recommandation et actions préconisées

12 – 11 – Structures des investissements fixes

12 – 12 – Structure de l’unité « eau »

12 – 13 – Pourcentage de plan de production

12 – 14 – Minimisation du superflu

13 – 15 – Tableau des gains obtenus

13 – 16 – Coûts des investissements fixes après AV

13 – 17 – Total des coûts des investissements initiaux après AV

13 – 18 – Schéma de financement après AV

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TABLE DES MATIÈRES

R E M E R C I E M E N T S ............................................................................................ I

LISTE DES ABREVIATIONS ............................ ............................................................ II

LISTE DES FIGURES .................................................................................................. III

LISTE DES TABLEAUX ................................ ...............................................................IV

INTRODUCTION GENERALE ............................ ......................................................... 1

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GENERAL ................ ............................................. 3

Chapitre 1 : Présentation ......................... ................................................................................................ 4 1 . 1 - Cadre administratif et socio économique ................................................................................. 4 1 . 2 - Cadre géographique................................................................................................................. 6 1 . 3 - Cadre géologique ..................................................................................................................... 8 1 . 4 - Cadre historique ....................................................................................................................... 9

Chapitre 2 : Les études et les exploitations ...... ................................................................................... 12 2 . 1 - Les études entreprises ........................................................................................................ 12

2 . 1 . 1 - Etudes réalisées par KOPEX et SAARBERG- INTERPLAN ................................... 12 2 . 1 . 2 - Études réalisées par le consortium WPN – PEG-SIP ............................................ 13 2 . 1 . 3 - Études réalisées par le syndicat BME-C FE- COCKERILL ................................... 15 2 . 1 . 4 - Etudes réalisées par NORWEST ............................................................................ 15

2 . 2 - Les exploitations et utilisations ........................................................................................ 16

Chapitre 3 : Problématique ........................ ............................................................................................ 19

Les hypothèses .................................... ................................................................................................... 21

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET ANALYSE ......... ................................... 22

Chapitre 4 : Présentation ......................... .............................................................................................. 23

Chapitre 5 : Approche classique (outils classiques utilisés) ......................................... .................... 25 5 . 1 - Phase de documentation ....................................................................................................... 25 5 . 2 - Phase d’investigations sur terrain .......................................................................................... 26 5 . 3 - Phase d’expérimentations ..................................................................................................... 28

Chapitre 6 : Les outils scientifiques utilisés .... .................................................................................... 31 6 . 1 - Le cadre logique ................................................................................................................... 31

6 . 1 . 1 – Définition et présentation ........................................................................................ 31 6 . 1 . 2 – Utilité de la méthode ................................................................................................ 32 6 . 1 . 3 – L’Approche Cadre Logique ..................................................................................... 33

6 . 2 – Facteurs de réussite d’un projet ......................................................................................... 34 6 . 3 - L’analyse de la valeur .......................................................................................................... 35

6 . 3 . 1 – Définitions ................................................................................................................. 35 6 . 3 . 2 – Notion de valeur ..................................................................................................... 35 6 . 3 . 3 – Champ d’application de la notion de v aleur ........................................................ 38 6 . 3 . 4 - Qu’est ce qu’on attend de l’AV ? .......................................................................... 39

6 . 4 - Arbre à problèmes – diagramme d’ ISHIKAW A ............................................................... 40 6 . 5 – Méthode comparative ........................................................................................................ 41

6 . 5 . 1 – Essai de définition et présentation ......................................................................... 41 6 . 5 . 2 – Élaboration et étapes .............................................................................................. 42

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6 . 6 – Méthode d’évaluation périodique (MEP) ............................................................................ 43 6 . 6 . 1 – Définition ................................................................................................................... 43 6 . 6 . 2 – Démarche générale .................................................................................................. 43 6 . 6 . 3 – Approche ................................................................................................................. 45

6 . 7 - La méthode d’évaluation financière .................................................................................. 46

Chapitre 7 - Les différents coûts dans un projet in dustriel .......................................... ..................... 48 7 . 1 - Investissements et amortissements .................................................................................. 48 7 . 2 – Les coûts de production ...................................................................................................... 49

Chapitre 8 – Méthode de management d’un projet .... ......................................................................... 51 8 . 1 – Le cadrage du projet ............................................................................................................ 52 8 . 2 – Le management du projet .................................................................................................... 53

TROISIEME PARTIE : APPLICATIONS ET RESULTATS ...... ................................... 55

Chapitre 9 – Présentation succinte du projet ...... ................................................................................ 56 9 . 1 – Aspect technique et technologique .................................................................................... 56 9 . 2 – Aspect financier .................................................................................................................... 57 9 . 3 – Aspect socio environnemental et organisatio nnel ........................................................... 58

Chapitre 10 - Exploitation industrielle ou artisana le du gisement .................................... ................ 59 10 . 1 – Généralité ............................................................................................................................ 59 10 . 2 – Le Choix du scénario « optimal » ..................................................................................... 59

Chapitre 11 - Identification des axes stratégiques de recherche ..................................... ................ 61 11 . 1 – Analyse des problèmes : application de la méthode d’Ishikawa .................................. 61 11 . 2 – Le cadre logique ................................................................................................................. 65

Chapitre 12 - Application de l’analyse de la valeu r ............................................................................ 66 12 . 1 – Analyse de la valeur sur le coût du projet (application en amont) ............................... 66

12 . 1 . 1 – Analyse de la valeur sur la stratégie d’investissement ..................................... 66 12 . 1 . 2 – Application de l’AV sur la stratégie t echnique et organisationnelle ................ 68 12 . 1 . 3 – L’AV sur la stratégie comptable et fin ancière ..................................................... 70

12 . 2 – Analyse de la valeur en aval du produit ........................................................................... 72

Chapitre 13 – Optimisation et chiffres ............ ...................................................................................... 75 13 . 1 – Impacts de l’AV sur les indicateurs de pro jet ................................................................. 75

Chapitre 14 – Application de la méthode d’évaluatio n périodique ...................................... .............. 77 14 . 1 – Identification et analyse des impacts ............................................................................... 77 14 . 2 – Élaboration des mesures d’atténuation ........................................................................... 78 14 . 3 – Évaluation des impacts résiduels ..................................................................................... 79

Chapitre 15 - Recommandations ..................... ...................................................................................... 81 15 . 1 - L’aspect technique et technologique ................................................................................ 81 15 . 2 – L’aspect financier ............................................................................................................... 82 15 . 3 – L’aspect social .................................................................................................................... 82 15 . 4 – L’aspect organisationnel et administratif ........................................................................ 83 15 . 5 – L’aspect environnemental ................................................................................................. 83 15 . 6 – Recommandations ............................................................................................................. 83

CONCLUSION GENERALE ............................... ......................................................... 85

BIBLIOGRAPHIE ..................................... ................................................................... 87

ANNEXES ................................................................................................................... 89

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INTRODUCTION GENERALE

Ce début du troisième millénaire est marqué par la dominance de la hausse des

produits pétroliers. La recherche d’énergie de substitution est devenue ainsi au cœur

des préoccupations des chercheurs.

L’origine de l’idée se tourne autour de cette recherche combien importante pour le

secteur énergie.

De l’autre coté, les bénéfices espérés dans le cadre de la politique énergétique à

Madagascar, sont considérables :

- la diminution des risques pour la santé du fait de l’usage du bois

énergie pour la cuisson et le chauffage ;

- la diminution de la déforestation, de l’érosion et des pertes de la

biodiversité ;

- la diminution des gaz à effet de serre ;

- la diminution des dépenses d’énergie dans le budget des ménages ;

- la création d’emplois et génération des revenus pour améliorer le

niveau de vie dans les campagnes.

Une étude sur la faisabilité de transformation du charbon de terre pour usages

domestiques a été récemment réalisée par un centre de recherche.

Une opportunité de travailler avec ce centre, alliée au statut d’étudiant de troisième

cycle en Ingénierie et Gestion de Projets Industriels à l’ESPA (École Supérieure

Polytechnique d’Antananarivo), nous pousse à aborder le problème de l’énergie à

Madagascar.

Ce problème concerne particulièrement l’exploitation massive des sources d’énergie

domestique abordable au préjudice de l’environnement face à la demande globale

croissante inapte à remplacer le bois et le charbon de bois utilisé comme principale

source d’énergie domestique.

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Le thème de recherche concerne l’apport des méthodes scientifiques dans une étude

de projet. En fait, il s’agit d’un cas de l’utilisation du charbon de terre pour usages

domestiques en vue d’optimiser les résultats obtenus.

Ainsi se sont posées les questions suivantes :

� La démarche adoptée pourrait-elle rejoindre les att entes de la politique

énergétique à Madagascar ? à savoir : assurer un pr oduit durable et de

bonne qualité à des prix raisonnables de l’énergie.

� En quoi les méthodes scientifiques seraient elles u tiles pour améliorer

une étude de projet.

Afin de mener à bien cette recherche, nous avons emprunté une méthodologie

combinée de l’approche classique et l’intégration des outils scientifiques.

Ce mémoire sera divisé en trois parties.

La première partie sera consacrée au contexte général du charbon de la Sakoa,

relatant ses diverses caractéristiques, l’évolution des recherches effectuées, et la

problématique.

La deuxième partie va étaler la méthodologie utilisée et l’analyse justifiant et

expliquant le pourquoi de la recherche.

Enfin la dernière partie exposera les résultats et leur application, ainsi que des

recommandations.

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Première partie :

CONTEXTE GENERAL

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Chapitre 1 : Présentation

1 . 1 - Cadre administratif et socio économique

Sur le plan administratif les bassins houillers de la Sakoa se localisent au Sud-Ouest

de Madagascar, dans la commune rurale de Soamanonga, district de Betioky, région

Atsimo Andrefana, accédés par :

� la RN 7 sur 850km (bitumée) jusqu’à Andranovory,

� la RN 10 sur 90km (en terre battue) jusqu’à Betioky Sud,

A partir de Betioky, trois chemins mènent à Soamanonga :

- le premier, en suivant l’axe RN 10, avec une bifurcation dans le village d’Ambatry;

- le second, en suivant l’axe RN 10; la bifurcation se situe à Beahitse à 57 km de

Betioky, reliant Beroy et Soamanonga ;

- le troisième, reliant Ambatry-Beroy- Soamanonga –Ankinany.

Actuellement, les accès aux différents sites sont presque en mauvais état.

Sur le plan environnemental, la déforestation de la région et culture sur brûlis figurent

parmi les sources de la dégradation de l’environnement de la zone. Cela entraîne la

réduction de la surface cultivable due à l’ensablement des rizières pendant les

périodes de pluies.

fig(1-1) : forêt de la Sakoa (brulis) fig(1-2) : forêt de la Sakoa

La forêt dans commune rurale de Soamanonga est classée forêt naturelle (Ala Sakoa),

d’une superficie totale de 254ha, de type claire avec de présence de grands arbres.

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Du point de vue activités économiques, l’agriculture et l’élevage sont les plus

pratiqués.

La surface agricole représente environ 20% de la superficie communale : chaque

ménage détient en moyenne 0,5 ha de terrain agricole. La surface irriguée est estimée

à 0,1 ha par ménage.

fig(1-3) : marché de bovidés de Soamanonga fig(1-4) : marché de Soamanonga

Les cultures vivrières pratiquées sont :

• le manioc : 75 à 100% des ménages, avec un rendement de 10 à 15 t/ha

et dont plus de la moitié est destinée à la vente;

• le riz : 75 à 100% des ménages, avec un rendement de 3 à 5t/ha dont 50

à 75% de la production est destinée à l’autoconsommation ;

• la patate douce : avec un rendement de 10 à 15 t/ha où les 10 à 25% est

destinée à la vente ;

• le maïs : 75 à 100% des ménages, avec un rendement de 3 à 5 t/ha et

dont les 5 à 10% est destinée à la vente ;

Quant à l’élevage, chaque famille possède en moyenne 11 têtes de bovidés en

pâturage nocturne en utilisant le système de gardiennage.

L’effectif de la population de Soamanonga est aux environs de 11000 habitants en

2006. C’est une population jeune avec une densité de population de 55 hab/km2 ; la

taille de ménage varie de 4 à 5 selon la richesse (le nombre de bétails) de chaque

famille.

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La commune rurale de Soamanonga est dominée par deux grandes ethnies : les

Antanosy et les Antandroy où les Antanosy occupent plus de 90% de la population.

1 . 2 - Cadre géographique

Les bassins houillers de la Sakoa s’étendent sur plus de 100 km suivant la direction

N.NE, de l’Imaloto aux sources de la Sakamena. Les affleurements se répartissent en

quatre bassins qui sont, du NE au SW :

- le bassin de l’Imaloto, situé au Nord de l’Onilahy. Les couches subhorizontales

se suivent sur une dizaine de kilomètres le long de l’Imaloto et ses affluents de rive

droite ;

- le bassin d’Ianapera, à 40 km au Sud du bassin de l’Imaloto. Les

affleurements de charbon sont irrégulièrement distribués sur la bordure du bassin ;

- le bassin de la Sakoa qui s’étend de l’Onilahy au village de Beroy, sur une

soixantaine de kilomètres. On y distingue, du Nord au Sud:

- secteur du Vohibory ;

- secteur de la Sahaazy ;

- secteur de Beroy ;

- secteur de la Sakoa.

- le bassin de la Sakamena, de direction parallèle à celle du bassin de la Sakoa,

mais décalé de 6 km vers l’Ouest.

fig (1-5) : Charbon de Sakoa (affleurement)

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Les affleurements de la série houillère se suivent continuellement sur 25 km.

Cinq principales couches de charbon groupées selon leur puissance et qualité sont

dénommées couches I, II, III, IV, V, de bas en haut.

Les ressources globales des bassins houillers de la Sakoa sont de l’ordre de milliards

de tonnes (2 800 millions de tonnes de charbon de 15 à 20 % de cendres).

Le secteur le plus intéressant, celui de la Sakoa, est allongé sur 18 km.

Les réserves exploitables du gisement proprement dit de la Sakoa, situées à moins de

400 m de profondeur, sont évaluées à environ 170 Mt pour les 3 couches supérieures

(III, IV et V). Le charbon est flambant, riche en cendres et réputé non cokéfiable.

fig(1-6) : Les bassins charbonneux du sud de Madagascar

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1 . 3 - Cadre géologique

Les terrains houillers de Madagascar sont de type gondwanien comme ceux de

l’Afrique australe. Ils sont représentés par deux bassins voisins : ceux de la Sakoa et

de la Sakamena; chacun de ces bassins est découpé en plusieurs secteurs par des

failles transversales. Seul le bassin de la Sakoa présente un intérêt économique.

De la base au sommet, la stratigraphie comprend :

- le socle cristallin précambrien pénéplaine ;

- une série détritique de base, d’origine glaciaire, comprenant des tillites, des schistes

et des grès ; l’extension et la puissance de cette série de base sont très variables ;

- la série houillère qui comprend plusieurs couches de charbon, dont trois importantes,

intercalées dans des formations détritiques grossières: grès, arkoses et conglomérats ;

- une série détritique, dite « série rouge » composée de grès et arkoses continentaux,

tantôt concordante, tantôt discordante sur la série houillère ;

- une série détritique terminale, continentale et laguno-marine, dite « série de la

Sakamena ».

fig (1-7) : Charbon de la Sakoa (mine) fig (1-7bis) : Charbon de la Sakoa (mine)

L’ensemble sédimentaire repose en discordance sur le socle suivant une orientation

générale SW-NE et un pendage assez accentué vers l’Ouest en direction de la mer.

Dans le bassin de la Sakoa, ce pendage est compris entre 20 et 30°.

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Des failles longitudinales et transversales découpent l’ensemble en plusieurs secteurs.

La série houillère est modelée par la série détritique de base dont la paléotopographie

semble très irrégulière, irrégularité pouvant impliquer localement une grande variation

d’épaisseur, voire une interruption des formations houillères.

Les couches de charbon se regroupent en cinq ensembles ; seules sont intéressantes,

par leur continuité et leur épaisseur, les couches supérieures III, IV et V dont les

caractéristiques moyennes sont les suivantes :

Couche Epaisseur

(m)

Cendres

(%)

Matières volatiles

(%)

Soufre

(%)

III

IV

V

1,20 à 1,80

3,50 à 7,00

5,00 à 9,00

32

17

22

24

26

31

0,6

1

Source : OMNIS

Tab (1-1) : Caractéristiques des couches

Le charbon présente les caractères habituels des charbons gondwaniens : dur, barré,

à teneurs en cendres élevées et à éléments minéraux finement mêlés aux éléments

végétaux.

1 . 4 - Cadre historique

En 1908 l’existence du charbon dans le sud-ouest de Madagascar a été connue par

DAUCHE dans l’Imaloto, puis par COLCANAP dans l’Ianapera.

En 1910, une première étude a été faite par l’ingénieur EVESQUE sur les régions

d’Ianapera et d’Imaloto.

En 1911 et en 1912 le professeur J.CIRAUD soupçonnât une extension plus grande .

En 1919, étude réalisée par H. PIERRER de la BATHE concernant les terrains

sédimentaires du Sud-ouest de Madagascar en établissant la stratigraphie.

En 1923 et 1924, E. JAMET a découvert de nombreux affleurements de charbon dans

la région de la Sakoa.

En 1925, étude géologique et minière faite par GOURSAT.

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En 1926, H. BESAIRIE procède au lever de la carte géologique et la prospection

d’ensemble du bassin. La continuité des couches à charbon est reconnue sur 110 Km.

En 1931, la Société des Charbonnages de la Sakoa est constituée; elle entreprend

des études de mise en valeur.

De 1949 à 1957, le BUMIFOM complète les recherches : les études géologiques très

poussées, menées par C. BLANC et MAC MATH, aboutissent à l’établissement d’une

carte géologique à 1/20 000.

Source : OMNIS

fig (1-8) : Charbon de Madagascar

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En 1949, la Société de Pétrole de Madagascar a fait procéder par le géologue HIRTZ,

à un lever au 1/100 000 e, de la zone Karroo Sud Onilahy.

En 1953 le Service Géologique confiait une prospection au 1/50 000e des bassins du

Vohibory, du Ianapera et de l’Imaloto au géologue PAVLOSKY.

En 1954, Jacques BOULANGER a effectué une étude géologique des schistes

cristallins des feuilles Sakoa-Sakamena-Ianapera-Benenitra.

En 1972, une étude de cokéfaction est réalisée.

En 1978-1979, une étude de mise en exploitation du gisement du secteur de la Sakoa

a été réalisée par la société polonaise KOPEX et par la société SAARBERG

INTERPLAN, RFA.

En 1981, un syndicat belge, composé de Belgian Mining Ingineers, de la Compagnie

d’Entreprise FFE et de la Société COCKERILL, est chargé d’étudier le développement

du bassin houiller de la Sakoa.

De nombreuses études sur les caractères techniques et sur la possibilité d’exploitation

proprement dite ont été réalisées depuis cette date ; études réalisées essentiellement

par SHELL, OMNIS, NORWEST, British Petroleum Coal, ainsi que des chercheurs

malagasy.

fig (1-9) : Entrée mine – Sakoa

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Chapitre 2 : Les études et les exploitations

2 . 1 - Les études entreprises Parmi les documents disponibles, l’on peut relever les conclusions suivantes :

2 . 1 . 1 - Etudes réalisées par KOPEX et SAARBERG- INTERPLAN

Les bureaux d’études polonais KOPEX, en 1978 et allemand SAARBERG

INTERPLAN, en 1979 ont établi des rapports techniques concernant la mise en

exploitation du gisement de charbon de la Sakoa. Étant entendu que la production,

tout en satisfaisant en priorité les besoins intérieurs relativement limités, serait surtout

destinée à l’exportation.

D’abord, ils ont relevé deux points importants :

- difficultés d’évacuation du charbon vers la côte, que ce soit par voie routière ou

par voie ferrée,

- importance des aménagements portuaires nécessaires, que ce soit sur le site

de Toliara (Tuléar) ou sur le site de Soalara.

Ensuite, ils définissent des schémas d’exploitation minière complétés par des

évaluations de coût. Ils précisent les méthodes et structures d’exploitation, les travaux

préparatoires et les équipements nécessaires pour différentes hypothèses de

tonnages d’extraction et fournissent des plans de développement de la production.

Ces deux rapports portent sur le secteur de la Sakoa, car à cette époque c’est le

mieux connu et le seul qui renferme des réserves probables en quantités suffisantes. Il

est limité au Sud au niveau du lieu-dit Mahasora, et au Nord au niveau du lieu-dit

Mavonono. Les dimensions du domaine ainsi défini sont d’environ 8 x 3 km.

Tel qu’il est actuellement délimité, le gisement de la Sakoa est allongé suivant la

direction SO-NE, avec un pendage de 20° à 30° W. Le s veines de charbon affleurent à

l’Est et s’ennoient à l’Ouest sous un recouvrement de morts-terrains. Il a été reconnu

par une dizaine de sondages, des tranchées, des petites descenderies et par les

travaux miniers de l’exploitation pilote ouverte de 1941 à 1953 au lieu-dit

Andranomanitsy.

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Les seules études de terrains s’avéraient insuffisantes quant à une formulation d’un

projet sérieux d’exploitation ; c’est pourquoi de grosses incertitudes demeurent. Elles

concernent la géométrie du gisement, la continuité et la régularité des couches et la

qualité du charbon.

En ce qui concerne les caractéristiques du charbon, les analyses disponibles sont

jugées trop peu représentatives de la qualité du charbon et, en particulier, de sa teneur

en cendres. En effet les 3 couches présentent des caractéristiques assez différentes et

instables.

De ce fait, il est difficile de fixer un modèle géologique suffisamment rigoureux pour

définir un modèle minier.

Les estimations de réserves en place ont été alors très différentes, malgré les mêmes

données de base :

- 60 Mt pour la couche IV et jusqu’à la profondeur de 400 m (BLANC, BRGM, 1961) ;

- 170 Mt pour les couches III, IV et V jusqu’à la cote – 100 ;

- 170 Mt pour les couches III, IV et V jusqu’à la cote – 300 (SAARBERG INTERPLAN.

RFA, 1979).

2 . 1 . 2 - Études réalisées par le consortium WPN – PEG-SIP

Il s’agit des études techniques et économiques réalisées en 1981 aboutissant à des

possibilités d’exploitation et de mise en valeur du gisement. Deux variantes ont été

retenues à cet effet :

- variante A : production de charbon destinée à couvrir les besoins nationaux estimés

à 0,3Mt/an; c’est une exploitation à ciel ouvert étant donné que ce type d’exploitation

permet une mise en valeur rapide du gisement et que cette solution s’avère adéquate

pour la demande intérieure.

Ce charbon pouvant être utilisé sans traitement dans les centres de consommation

malgaches, la quantité extraite de charbon tout-venant correspond à la capacité de

production utile.

Les réserves sont évaluées à 2,4 Mt ; ce volume garantit une production annuelle de

0,3 Mt pendant une période d’environ 8 ans. Des travaux de reconnaissance devraient

permettre d’augmenter la durée de vie du ciel ouvert.

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Cette variante dépend de l’achèvement de la route reliant Sakoa à Toliara.

Pour ce projet d’exploitation à ciel ouvert :

- le coût d’investissement est évalué à plus de 250 M Ariary.

- le coût de revient est estimé à 500 Ariary/t.

- variantes B : production de charbon avec possibilité d’exportation ; c’est une

exploitation souterraine avec une capacité annuelle de production utile de 4 Mt.

A raison d’un rendement moyen de 63%, le volume d’extraction de charbon tout

venant s’élève à 6,5 Mt/an. Seule la réalisation des travaux de reconnaissance

supplémentaire permettra de juger si une production de cette ampleur peut être

poursuivie sur une période d’au moins 20 ans. La taille définitive de l’exploitation ne

sera déterminée qu’après la réalisation d’une étude de faisabilité, analysant les

conditions optimales de mise en valeur du gisement.

Pour cette variante :

- le coût d’investissement est évalué à 13 885 M Ariary.

- le coût de revient départ mine est estimé à 1 820 Ariary /t.

Quatre possibilités de transport (chemin de fer, convoyeurs à bandes, pipeline et

téléphérique) ont été analysées en vue d’acheminer le charbon de la mine de la Sakoa

au port d’exportation prévu de Toliara. Le choix définitif du moyen de transport optimal

ne pourra être fait que dans le cadre d’une étude approfondie de faisabilité.

En tenant compte de ces 4 possibilités et de la nécessité d’un nouveau port, les coûts

de revient FOB port sont compris entre 2 180 Ariary/t et 2 380 Ariary/t.

Le charbon de la Sakoa destiné à l’exportation doit être compétitif, en particulier par

rapport au charbon sud-africain pour centrales, sur le triple plan de la qualité, des

coûts de revient et des prix.

Les résultats des analyses ont donné :

- une teneur en cendres de 15% ;

- un pourvoir calorifique supérieur à 27400 Kj/kg (env. 6 500 kcal/kg) ;

- une teneur en soufre de 0,5 %.

Un tel charbon est vendable à l’extérieur ; les études économiques réalisées ont

montré qu’il pourrait être compétitif par rapport au charbon sud-africain.

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Le charbon de la Sakoa est une houille pouvant être utilisée brut dans les centres de

consommation malgaches.

Cependant, les propriétés du charbon tout-venant ne répondent pas aux exigences de

qualités en vigueur sur le marché international du charbon pour centrales.

Les différentes analyses effectuées permettent d’affirmer que le charbon de la Sakoa

peut être traité de manière à obtenir, après mélange du charbon prélevé dans les deux

couches IV et V, un produit commercialisable, présentant une teneur en cendres de

15% et un pouvoir calorifique minimal d’environ 27 400 KJ/kg (soit 6 550 kcal/kg).

Les résultats des essais de cokéfaction n’autorisent pas l’utilisation du charbon de la

Sakoa comme constituant de base dans la fabrication du coke. Il ne peut être introduit

que dans des proportions relativement faibles comme charbon d’appoint, en ayant

recours à des procédés de cokéfaction spéciaux (compactage par exemple).

2 . 1 . 3 - Études réalisées par le syndicat BME-C FE- COCKERILL

L’étude réalisée en 1981 par le Syndicat belge composé de Belgian Mining Engineers,

de la Compagnie d’Entreprises CFE et de la Société COCKERILL constitue également

une étude économique préliminaire qui repose sur des consommations internes de

200 000 t/an . Celles-ci pourraient se superposer sur une production à l’exportation qui

ne peut s’envisager que pour des quantités justifiant la construction d’infrastructures

lourdes, c’est à- dire un minimum de 2 Mt/an.

En accord avec les études précédentes, ces niveaux de production postulent le

recours aux exploitations souterraines et, dans le cas de 4 Mt/an, la confirmation de

nouvelles réserves.

2 . 1 . 4 - Etudes réalisées par NORWEST

Cette étude a été réalisée par NORWEST en 1989 (North American consulting group).

Elle a utilisé les informations de forage entreprises par le Bureau Minier Français de

1949 à 1953 et l’OMNIS de 1986 à 1988.

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NORWEST a divisé le bassin de la Sakoa en 4 sous bassins sur 8km, à savoir :

- extension sud (Bevinda) ;

- mine I (Mahasora) ;

- mine II (Mamboreko) ;

- mine III (Sud Mavonono) .

Les caractères physico-chimiques du charbon, bien que de qualité moyenne, varient

d’un sous bassin à un autre, d’un secteur à un autre et d’une couche à une autre. Les

réserves possibles sont estimées à 107,48 Mt.

Une étude de marché a été faite et NORWEST a projeté une production annuelle de

300 000 tonnes couvrant en même temps le marché local et celui de l’Océan Indien.

2 . 2 - Les exploitations et utilisations

Suite aux premières études des années 10, des permis de recherche furent accordés

dans le Ianapera et transformés en concession en 1932 et 1943.

L’étude géologique et minière faite par GOURSAT, a aussi conclut à l’exploitation du

gisement en 1925.

En 1926, la société Minerais et Métaux a procédé en une mise en valeur de la mine

commençant par des travaux en tranchées et descenderies qui sont terminés en 1929.

En 1941, sous la direction du chef du Service des Mines EYSSAUTIER : ouverture

d’une exploitation pilote par l’ingénieur SEREN. Cette installation fournit environ

13 000 tonnes jusqu ‘en 1945.

En 1976, annulation des concessions minières de la Société des Charbonnages de la

Sakoa.

Actuellement, seules deux sociétés étrangères détiennent des permis d’exploitation du

charbon de la Sakoa, à savoir :

- PAMM (Pan African Mining Madagascar) : 64 carrés (1 carré = 6,25 km2)

- MCM (Madagascar Consolidated Mining): 53 carrés.

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Le charbon de terre peut être utilisé directement sans traitement comme une source

d´énergie à usage multiple dans les industries.

Il est utilisé comme source d’énergie dans la production des matériaux de construction.

Parmi les consommateurs industriels, on peut citer :

- la cimenterie

La cimenterie HOLCIM d´Ibity est une grande consommatrice de charbon de terre

avec une consommation moyenne annuelle de 20 000 t de 1999 à 2001.

- la production de la chaux

Entre 1985 –1999, l´usine SOAVITA de Toliara a utilisé le charbon de terre pour la

production de la chaux.

- la briqueterie

Depuis l’année 2002, il y a trois groupes d´utilisateurs de charbon de terre pour la

briqueterie à Toliara :

o Briqueterie du Sud-Ouest (usine de production de briques cuites sise à

Andatabo) ;

o Graphia (association des artisans producteurs de briques cuites) ;

o Artisans d´Antsokay Toliara mais non associés au graphia.

- la centrale thermique et la chaufferie:

A Toliara, la société Rochefortaise, avec ses filiales, étaient obligées d´utiliser dans

sa grande usine de Toliara du charbon de la Sakoa.

La consommation de charbon de terre était de 53000 tonnes de 1941 à 1972.

- de navire

Durant l´époque des années 40 et 50, les navires à vapeur, ont fait leur provision en

combustible à Madagascar et ont utilisé le charbon de terre de la Sakoa.

- les locomotives

Les trois lignes existantes (Tananarive-Tamatave, Tananarive-Antsirabe,

Moramanga-Ambatondrazaka) où la chauffe se faisait exclusivement au bois, ont

consommé en 1924, 225 000 stères de bois (soit 45000t de charbon).

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- les ménages

Dès 1955, on a essayé d´utiliser le charbon de terre de la Sakoa en additif à des

cactus et des sisals séchés afin d´en faire un combustible plus commercialisable.

Actuellement aucune exploitation officielle à grande échelle n’est effectuée.

Cependant lors de notre descente à Toliara, on a remarqué une utilisation « illicite »

mais de faible quantité de charbon de Sakoa à l’état brut aux environs de Toliara pour

les quelques briqueteries d’Andatabo.

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Chapitre 3 : Problématique

La situation économique de Madagascar le place parmi les pays les plus pauvres de la

planète. En effet, l’accès à des formes d’énergie « modernes » de substitution au bois

et au charbon de bois, que la majorité des malgaches utilisent pour la cuisson, n’est

pas envisageable pour la grande majorité des ménages.

En outre, la situation actuelle de la filière « bois » est déplorable pour l’environnement.

Elle favorise la déforestation, mais également le déséquilibre tendanciel entre l’offre et

la demande de ces produits forestiers se répercute au détriment de la bourse des

utilisateurs.

En effet, depuis un certains temps, le prix d’un sac de charbon de bois n’a cessé

d’augmenter dépassant la barre des 10 000 ariary. Le charbonnage constitue par

ailleurs une activité génératrice de revenu plus ou moins permanente pour bon nombre

de ménages ruraux.

La croissance démographique et les besoins associés croissants en énergie

domestique accentuent cette équivoque.

Avec ce rythme, l’adoption de nouvelles énergies alternatives deviendrait ainsi

incontournable et indispensable.

Néanmoins, des essais de transformation et confection de briquettes ont été effectués

mais les produits n’ont pas été restés trop longtemps sur le marché.

D’un autre côté, Madagascar dispose d’énormes ressources d’énergie non exploitées.

Parmi ces sources potentielles, la présence du gisement de charbon de terre naturel

dans le sud de Madagascar présente une opportunité non négligeable et mérite une

étude plus approfondie quant à la possibilité d’utilisation et de transformation dudit

charbon pour usages domestiques.

Des études antérieures sur la valorisation du charbon de terre ont fait ressortir cette

possibilité sans une exploitation effective répondant aux besoins de la population.

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Elles ont signalé, avec des données insuffisantes et imprécises concernant le stock et

la qualité du charbon, que ce charbon peut être utilisé, d’une part comme « charbon

vapeur », c'est-à-dire à usage industriel, et d’autre part, sans transformation dans des

foyers malagasy. Cependant, bon nombre de foyers ont rencontré des problèmes en

essayant d’utiliser directement le charbon de terre; ces problèmes concernent la

commodité d’usage et les effets négatifs du produit contre la santé (odeur, fumée…).

Le schéma et les processus d’exploitation et de distribution ont été peu étudiés et

moins développés.

C’est ainsi que s’y est focalisée notre recherche.

Sur le plan environnemental, la vulnérabilité du milieu ne supporte pas une installation

d’envergure pour une courte période, d’où la mise en place du projet demande une

période assez longue.

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Les hypothèses Pour une meilleure intégration et compréhension de diverses méthodes, les

hypothèses suivantes méritent d’être avancées.

H1 – L’effectivité de la politique 3P (Partenaire P ublic Privée) est totale

Malgré la bonne volonté des investisseurs, l’Etat malagasy doit garantir un

environnement d’affaires adéquat au développement durable tant attendu pour

Madagascar vu à travers le MAP.

En effet, il doit prendre en charge la quasi-totalité des infrastructures de base (routes,

ponts…) pour assurer une retombée positive et palpable du produit. Cette recherche

emprunte ce point de vue en faisant participer intégralement l’Etat dans les travaux de

construction (et réhabilitation) des routes et ponts.

H2 – Un dimensionnement linéaire d’une unité donnée au prorata du

volume annuel de production est possible

Cette hypothèse serait nécessaire vu la vulnérabilité du milieu récepteur qui ne

supporte pas – dans une courte période – l’installation complète de l’unité et

l’exploitation (et/ou l’extraction) de la mine. L’étalement de rythme de production dans

le temps serait nécessaire.

Elle va nous permettre de dégager l’idée force de la méthode d’analyse de la valeur en

essayant de supprimer (ou de minimiser) les fonctions inutiles.

H3 – Les prix appliqués sont des prix constants 200 7

H4 – Il n’y aura pas de problème de stocks ni d’ap provisionnement des

matières premières (fécule de manioc, fine de charb on de bois,…)

H5 – L’aspect financier serait un critère de choix de premier ordre dans la

méthode comparative.

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Deuxième partie :

METHODOLOGIE ET

ANALYSE

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Chapitre 4 : Présentation

Pour une bonne diligence de l’étude, un travail de consultance au sein d’un centre de

recherche (2006-2007) a été mené, conduisant à la découverte de l’idée de recherche.

Les travaux ont été réalisés par une équipe pluridisciplinaire composée d’experts en

développement, en Socio - économie, en mines et environnement en bâtiments et

travaux publics.

Pendant cette période, l’on a pu collecter les données nécessaires sur les différents

aspects du projet : technique et technologique, environnemental, organisationnel et

administratif, social, et l’aspect financier.

Notre recherche sera alors focalisé sur ces cinq axes.

Fig (4-10) : Les 5 axes de la recherche

Aspect

environnemental

Aspect

organisationnel et

administratif

Aspect

« Finances »

Aspect social

Aspect technique

et technologique

CONTRIBUTION DES

METHODES SCIENTIFIQUES

DANS LA FAISABILITE D’UNE

ETUDE DE PROJET : CAS DE

L’UTILISATION DU CHARBON

DE TERRE POUR USAGES

DOMESTIQUES

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� La technique et la technologie concernent le procédé d’extraction, le mode

de transformation du charbon de terre ainsi que les possibilités d’utilisation

au niveau des ménages ;

� L’aspect environnemental fait ressortir les impacts (positifs et négatifs), les

mesures d’atténuation à envisager face aux impacts négatifs potentiels et

enfin les mesures d’accompagnement nécessaires à envisager ;

� L’aspect social concerne essentiellement la population vivant aux alentours

directs du site d’exploitation ; on doit en outre favoriser la participation de la

main d’œuvre locale et assurer la réintégration des charbonniers dans le

processus de production et ses accessoires ;

� L’aspect organisationnel et administratif : l’analyse vise à faire participer la

région et/ou les collectivités quant à la réfection des infrastructures

routières ;

� La dimension financière : les niveaux d’investissements nécessaires ont

été évalués au prorata du volume de production afin de minimiser au

maximum le coût unitaire.

Durant l’étude, on recherche principalement à trouver un nouveau produit répondant

au mieux aux besoins de la population.

Pour ce faire, l’intelligence des méthodes scientifiques (chapitre 2) conjuguée avec

l’approche classique (chapitre 1) a été choisie.

Fig (4-11) : Combinaison des approches

Approche classique

Méthodes Scientifiques

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Chapitre 5 : Approche classique (outils classiques utilisés)

Cette approche résume la démarche généralement suivie lors d’un travail de

recherche : documentation, descentes sur terrain, expérimentations et exploitation des

données ou mise en œuvre.

Fig (5-12) : Utilisation des outils classiques

5 . 1 - Phase de documentation

Phase de documentation et collecte de données constituent la base fondamentale de

toute recherche. Cette phase doit aboutir en une capitalisation des acquis concernant

le charbon de terre dans tous ses domaines (la réserve, l’extraction, la

transformation…) pouvant servir de guide pour atteindre les objectifs.

Traitement

Expérimentations et Tests labo

Analyses

Traitement

Descentes

Documentation

Analyses

Analyses

Mise en oeuvre

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Ainsi la recherche pour cette phase se porte sur :

� Les études antérieures menées sur le charbon de terre permettant d’évaluer la

réserve exploitable, les potentialités existantes ainsi que les possibilités

d’exploitation ;

� Les procédés d’extraction de gisements de charbon de terre conduisant en une

multitude de choix adéquat;

� Les procédés physico chimiques de transformation du charbon de terre qui

permettent de produire des combustibles répondant à des normes sanitaires et

environnementales, aux normes de rentabilité commerciale et aux exigences

des consommateurs ;

� Les données environnementales de la Région et du site telles que la

biodiversité, le climat, le relief, l’hydrographie… facilitant la conduite du projet à

moyen et long terme;

� Les actions et objectifs en faveur de l’environnement dans la région : rapports,

mémento … ;

� Les données démographiques du site et ses environs retracées dans le PCD,

le PRD et les autres monographies servant à cadrer la potentialité locale de la

main d’œuvre et assurant le maximum de maîtrise des impacts sociaux négatifs

du projet garantissant ainsi la viabilité du projet;

� Les données techniques d’aménagement d’ouvrages d’art, de bâtiments et

d’infrastructures spécifiques ;

� Les principes de montage financier de grands projets ;

� Les documentations et textes existants concernant la politique nationale et

régionale retracés dans le MAP ;

� …

5 . 2 - Phase d’investigations sur terrain

La phase précédente a été bouclée par une capitalisation des connaissances sur le

charbon de terre.

Des séances de travail avec toute l’équipe composée des experts pluridisciplinaires,

ont été par la suite nécessaires pour la préparation des descentes et travaux sur

terrain.

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Combinée avec la documentation, cette phase permet :

- de justifier et mettre à jour les données bibliographiques ;

- de bien cadrer les études aux attentes de la population ;

- de tenir compte les contraintes socio environnementales ;

- de bien orienter le développement de la région quant aux résultats escomptés du

projet.

Par conséquent, deux types d’investigations ont été menés :

� Investigations sur le site et ses alentours

Primo, il s’agit de faire un recoupement des données bibliographiques ou de collecter

de nouvelles informations sur l’identification et la caractérisation dans l’espace, dans le

temps, et structurelle (ménage) de la population environnante, notamment des

charbonniers. Le but c’est d’avoir une idée sur la nature et l’intensité de la pression

exercées sur les ressources forestières, compte tenu de leurs besoins (qui ne sont pas

seulement monétaires, mais aussi alimentaires, spatial,…).

Secundo, il fallait distinguer les populations susceptibles de fournir la main d’œuvre de

la future unité d’extraction et de transformation du charbon de terre, de celle qui

interviendrait dans la production des intrants locaux nécessaires à la transformation.

Et tertio, des visites de mine de charbon de terre d’Ankinany et ses alentours ont été

faites.

On a dû apprécier la valeur (quantitative et qualitative) du charbon, mais aussi les

extractions d’échantillons ont été nécessaires pour les phases d’expérimentation.

� Enquête ménage en milieu urbain

Il s’agissait de quantifier les besoins en combustibles des ménages ciblés par le

produit de la transformation et d’en déterminer les exigences en vue d’une adaptation

optimale du produit.

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5. 3 - Phase d’expérimentations

Rappelons que l’objectif est d’obtenir un produit capable de répondre aux exigences

de la population ; deux types d’expérimentations ont été menés : expérimentation labo

et tests auprès des ménages.

� Expérimentations de procédés de transformation et tests en laboratoire

La recherche visait à maîtriser les principaux aspects techniques du produit tant sur

ses composantes que sur le plan transformation proprement dite. Les activités

suivantes ont été alors définies :

� Caractérisation du charbon de terre brut ;

� Détermination et caractérisation des différentes étapes de transformations

nécessaires pour aboutir à un produit commercialisable et en déduire les outils et

matériels de transformation requis ;

� Détermination des intrants à moindre coût, disponibles localement, permettant

d’obtenir un produit techniquement performant, doté d’une présentation

commerciale optimale et répondant à des normes sanitaires et environnementales

acceptables.

� Conception de différents tests laboratoires tels que : Test de Cuisine Contrôlé,

Drop Test, etc…

Faire un drop test c’est faire une simulation des

sollicitations subies par les briquettes lors du transport,

de la manutention et jusqu’à leur utilisation finale;

l’objectif est d’apprécier la friabilité des brique ttes.

� Expérimentation de diverses gammes de produits auprès des ménages

Lors des expérimentations laboratoires, l’on a pu ressortir plusieurs gammes de

produits afin de trouver « le produit optimal» quant aux exigences du marché.

Cette seconde phase d’expérimentation sera la première rencontre « produit – cible » ;

elle devra aboutir à la découverte d’un produit - parmi les formes commerciales et

caractéristiques éventuelles – capable à optimiser la satisfaction des ménages.

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Cette expérimentation auprès des ménages a été matérialisée par un test

d’acceptabilité qui mesurera le degré de pénétration du produit dans les foyers cibles

(dans notre cas : Soamanonga, Betioky et Toliara).

Faire un test d’acceptabilité c’est quantifier le niveau de

satisfaction du consommateur par le degré d’utilisation

des briquettes (produit nouveau) afin d’apprécier la

viabilité du projet.

Ce test consiste à attribuer pour chaque foyer un lot de charbon de terre transformé

(briquettes 2 à 3kg) dans ces trois sites. Le choix des ménages a été fait pour que tous

les utilisateurs soient représentés (allant des couches laborieuses jusqu’aux couches

aisées en passant par des établissements de restauration et similaires).

En outre, elle sera l’occasion de recueillir les réactions des utilisateurs, mais aussi ce

sera une opportunité de faire une comparaison des performances réelles des produits

par rapport à celles obtenues en laboratoires.

Un corollaire indispensable à la perspicacité du produit serait la conception d’un

nouveau foyer adapté à ses caractéristiques.

Fig (5-13) : foyers à améliorer

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5 . 4 - Phase d’exploitation des données

Cette dernière étape consiste à regrouper et analyser toutes les données des trois

phases précédentes afin d’avoir une meilleure option concernant :

� l’évaluation du niveau d’investissement requis ;

� le choix de l’emplacement de l’usine de transformation ;

� le type d’extraction ;

� …

Ces données ont été groupées en deux catégories :

� Les données en amont pouvant influer les conditions d’extraction du charbon de

terre brut dont :

◊ les données géologiques du site ;

◊ les procédés d’extraction du charbon de terre ;

◊ les contraintes environnementales ;

◊ les données socio économiques et démographiques du site et de ses

alentours.

� Les données en aval relatives aux différents circuits internes et externes du produit

fini et qui concernent :

◊ les étapes de transformation à suivre ;

◊ les propriétés physico-chimique et environnementales des produits en

fonction de la nature et du taux d’incorporation des adjuvants (amorce et

liants) et des étapes de transformation suivies ;

◊ la disponibilité potentielle de ces intrants selon leurs natures et leur

origine ;

◊ Les données de marchés ;

◊ les réactions des consommateurs vis-à-vis de chaque produit proposé.

A partir de cette approche, on peut avancer à la mise en œuvre proprement dite de la

recherche, c'est-à-dire le montage du projet.

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Chapitre 6 : Les outils scientifiques utilisés

La démarche classique ne devrait pas suffire si on veut des résultats pertinents et des

produits bien adaptés aux besoins de la population.

Ainsi on se propose de garnir cette approche avec les outils scientifiques précisant de

nouvelles idées sur l’optimisation des résultats.

Pour ce faire, on a choisi les méthodes suivantes :

- La méthode du cadre logique ;

- ISHIKAWA;

- L’analyse de la valeur ;

- La méthode comparative ;

- La méthode d’évaluation périodique ;

- La méthode d’évaluation financière du projet ;

- La méthode de management du projet.

6 . 1 - Le cadre logique

Étant donné le caractère « projet » de cette recherche, on a eu recours à la méthode

du cadre logique.

6 . 1 . 1 – Définition et présentation

C’est un outil qui a été développé dans les années 70 et demeure une approche

efficace pour mieux cerner le contour du projet ou programme.

C’est une matrice (tableau) qui fait ressortir l’objectif global, l’objectif spécifique, les

résultats attendus et les activités à développer.

Cette méthode implique la mise en forme des résultats d’une analyse de manière à

présenter de façon systématique et logique les objectifs d’un projet. C’est donc une

méthode de planification des projets ciblée sur les objectifs.

C’est l’une des bonnes et nombreuses méthodes utilisées pour la planification d’un

projet ciblée sur les objectifs.

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Fig (6-14) : Présentation du cadre logique

6 . 1 . 2 – Utilité de la méthode

Une des forces majeures de cette méthode est que les outils de suivi et d’évaluation

du projet sont déjà prévus avec les indicateurs objectivement vérifiables et les moyens

de vérification.

Une méthode de planification de projet pointée sur les objectifs tel que la méthode du

cadre logique peut se résumer comme suit :

- Un outil permettant d’aller directement vers les objectifs, l’analyse, le suivi et

l’évaluation.

- Un outil qui sert à opérer une analyse logique et à réfléchir de façon structurée

la planification d’un projet.

- Un instrument qui permet d’avoir une assurance de la réalisation, de la

pertinence, et de la viabilité du projet ;

- Un cadre, une série de questions qui, si elles sont utilisées comme un

ensemble, donne une structure et sert de support au dialogue entre les différents

acteurs d’un projet ;

- Un outil de planification qui permet de donner un cadre aux différents éléments

d’un processus évolutif (problèmes, objectifs, acteurs, plan de mise en oeuvre, etc.) :

le plan du projet peut se résumer dans une matrice ;

- Un moyen servant à créer participation/responsabilité/propriété.

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La méthode du cadre logique tient un rôle très important pour la conception et

l’analyse, sans pour autant sous estimer sa place pour la mise en œuvre et

l’évaluation du projet ou programme. Le cadre logique a donc un rôle à jouer à

chacune des phases du cycle du projet, à savoir : sa préparation, sa mise en œuvre et

son suivi et évaluation ; il doit être utilisé au cours de toutes ces phases

Le cadre logique est un outil dynamique qu’il faut réévaluer et réviser au cours de la

mise en œuvre du projet en fonction de l’évolution de la situation.

L’utilisation de la méthode devrait être flexible, et une attention particulière doit être

apportée pour chaque changement du contexte du projet.

L’idée fondamentale est que la justification du projet réside dans le fait que les biens

produits par le projet correspondent aux besoins des utilisateurs cibles. Cela signifie

que ce qui est important ce ne sont pas les ressources dont dispose le projet ou ce

pour quoi elles sont utilisées, mais que ces ressources permettent d’atteindre le

résultat final/ les objectifs.

6 . 1 . 3 – L’Approche Cadre Logique

L’élaboration d’un cadre logique comporte deux étapes qui se déroulent

progressivement dans les phases d’identification et d’instruction du cycle de projet.

� Étape d’analyses qui comporte :

� analyse des parties prenantes ;

� analyse des problèmes (image de la réalité) ;

� analyse des objectifs (image d’une situation future améliorée) ;

� analyse des stratégies (comparaison des différentes options en

réponse en une situation).

Durant cette phase, la situation existante est analysée pour développer une

vision de la « future situation souhaitée » et sélectionner les stratégies à utiliser

pour y parvenir.

L’idée de base est que le projet est conçu pour résoudre des problèmes

rencontrés par les utilisateurs cibles, et répondre à leurs besoins.

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� Étape de planification qui comporte :

� élaboration de la logique d’intervention (formulation des différents

objectifs) ;

� formulation des indicateurs et des sources de vérification ;

� formulation des hypothèses ;

� vérification de la faisabilité de la logique d’intervention.

C’est dans cette étape que l’idée de projet se traduit en un plan opérationnel

pratique et prêt à la mise en œuvre.

6 . 2 – Facteurs de réussite d’un projet

Le cadre logique, quelles que soient les bonnes attentions apportées lors de sa

conception, ne peut pas à lui seul garantir un résultat positif.

La réussite d’un projet dépend de nombreux facteurs complémentaires tels qu’explique

la figure suivante.

Fig (6-15) : Quelques facteur de réussite d’un projet

Identification claire des

bénéficiaires

Maîtrise des problèmes

réels

Planification prudente et

bonne

Respect des engagements des parties prenantes

Capacité organisationnelle

suffisante

Equipe compétente et motivée

Gestion efficace du

projet

Réussite d’un

projet

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6 . 3 - L’analyse de la valeur

6 . 3 . 1 – Définitions

L’Analyse de la Valeur (AV) est apparue en 1947 aux États-unis. Fondée par

Lawrence D. Miles au sein d’une filiale de General Electric, l’AV est une méthode

systématique de conception de produit qui permet d’élaborer ou de rechercher un

produit ou service conforme à ce que le client en attend (qualité optimale) tout en

réduisant au strict nécessaire les ressources employées (coût minimal). En d’autre

terme satisfaction maximale de l’utilisateur et coût minimal pour le producteur.

Cependant, il nous est important de préciser quelques terminologies en AV :

◊ un produit peut être un matériel, un service, un procédé ou une procédure… ;

◊ le besoin est la nécessité ou le désir éprouvé par un utilisateur ;

◊ la fonction est l’action d’un produit ou l’un de ses constituants exprimée en terme

de finalité ;

◊ le coût est la charge supportée par un producteur par suite de la production ;

◊ la qualité est l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’un produit qui lui

confère l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites. Il serait possible de

l’apprécier dans l’idéal par :

SATISFACTION OFFERTE

QUALITE = = 1 6 - 1

SATISFACTION SOUHAITEE

6 . 3 . 2 – Notion de valeur

Le mot « valeur » en AV possède un sens bien particulier très différent de l’emploi

courant de ce mot. Dans ce contexte un produit aura d’autant plus de valeur qu’il

satisfera aux fonctions utiles par rapport au coût le plus faible possible.

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On aura alors la formule :

FONCTIONS

VALEUR = 6- 2

COÛTS

Comme les fonctions expriment le besoin, on peut également écrire : SATISFACTION DU BESOIN

VALEUR = 6 - 3

COÛTS

Ou encore : QUALITE

VALEUR = 6 - 4

COÛTS

On remarquera donc que la valeur est exprimée par un rapport non quantifiable mais

qui permet de rapprocher « qualité » et « coût ».

La valeur croît quand :

- la satisfaction du besoin de l’utilisateur augmente ;

- le coût du produit diminue.

Cette notion est alors basée sur deux grands piliers :

� estimation de la satisfaction du besoin auquel doit répondre le produit ;

� estimation des coûts nécessaires à la réalisation des la fonction permettant

de satisfaire ce besoin.

L’interaction de ces deux paramètres constituera l’axe stratégique de valorisation.

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Ainsi, la figure suivante va permettre une illustration des types de valorisation.

FONCTIONS / COÛTS === VALEUR

Fig (6-16) : Échelle de valorisation

Situation souhaitée

Situation non souhaitée

Diminution légère

Diminution

Forte augmentation

Constant

Augmentation

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Ainsi, par le biais de la relation « FONCTIONS – COÛTS », on a pu dégager 5 types

de stratégie de valorisation.

Fig (6-17) : Concept de valeur

Selon cette figure, le concept de valeur prend en compte à la fois des considérations

d’ordre fonctionnel (c'est-à-dire concernant de la fonction d’un produit) et des

considérations d’ordre économique.

6 . 3 . 3 – Champ d’application de la notion de valeur

L’intérêt de l’analyse de la valeur est qu’elle peut s’effectuer à la fois en amont et en

aval du produit :

- en amont , l’analyse s’intéresse à réduire les coûts nécessaires à la satisfaction

des besoins auxquels répond le produit étudié sans qu’il y ait diminution de la

satisfaction qu’il apporte ;

- en aval , elle vise à augmenter la satisfaction générée par le produit sans qu’il y

ait augmentation des coûts.

(SATISFACTIONS DU BESOIN) FONCTIONS

Caractéristiques Sécurité Disponibilité Fiabilité Maintenabilité Durabilité Confort et agrément

COÛT

Achat Utilisation Maintenance Désaffectation Social

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A partir de ce qu’on a développé plus haut, la notion de la valeur peut être appliquée à

un très large choix de « produits ».

D’une manière générale, on peut citer :

- Un matériel (objet, liquide, …);

- Un processus (industriel, administratif,…) ;

- La conception d’un produit ;

- Les possibilités d’investissement (stratégies, politiques);

- Les différentes alternatives organisationnelles, commerciales,… ;

- Les différentes options de stratégies ;

- Un système, une société,…;

6 . 3 . 4 - Qu’est ce qu’on attend de l’AV ?

En analyse de la valeur, rappelons qu’on recherche un « produit » répondant au

maximum au besoin de l’utilisateur avec le minimum de coût.

La figure ci-dessous illustre cette situation.

La situation réelle

La situation idéale

Fig (6-18) : Analyse de la valeur

BESOIN

PRODUIT

PRODUIT

BESOIN

Besoins non satisfaits

Solutions inutiles

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Les solutions inutiles (le coût superflu) fournies par le produit constituent une source

de dégradation de la valeur. L’insatisfaction de l’utilisateur, parcontre, est signe de

« non performance » du produit.

L’analyse de la valeur s’efforce alors d’éliminer ce superflu et cette insatisfaction.

6 . 4 - Arbre à problèmes – diagramme d’ ISHIKAW A

L’analyse des problèmes telle qu’elle a été évoquée dans 6 .1.3 – approche du cadre

logique, mérite d’être abordée avec une méthodologie appropriée.

Cette analyse identifie les aspects négatifs d’une situation existante (les problèmes), et

établit les relations de causes à effets, le diagramme d’Ishikawa, entre ces problèmes.

Cette démarche est composée de trois étapes :

- Définir avec précision le cadre et le sujet de l’analyse ;

- Identifier les problèmes majeurs ;

- Décortiquer les problèmes selon la méthode de raisonnement causal.

Ces problèmes seront ensuite placés dans un diagramme appelé « arbre des

problèmes » ou diagramme d’Ishikawa (en arêtes de poisson) qui montre les relations

des causes à effets.

Fig (6-19) : Diagramme d’ISHIKAWA

EFFET

Cause princip

Cause

Cause

Cause

Cause

Cause

Cause

Cause

Cause Cause

Cause

Cause

Cause princip

Cause princip

Cause princip

Cause

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Pour faciliter l’analyse, on regroupe les causes par famille en distinguant les causes

principales, les causes secondaires et les sous causes. Une fois le diagramme établi,

on élimine les causes sur lesquelles on est impuissant et on hiérarchise celles sur

lesquelles on peut agir.

Lorsque l’on a achevé, on a une image complète de la situation négative existante.

Un des points positifs de cette méthode c’est la possibilité de formuler une situation

positive souhaitée (situation future) : les objectifs.

6 . 5 – Méthode comparative

On peut utiliser la « comparaison » comme méthode de travail. En effet, la méthode

comparative serait la plus adaptée quand il s’agit de choisir deux ou plusieurs scenarii.

6 . 5 . 1 – Essai de définition et présentation

C’est une méthode empirique car elle a été conçue pendant notre période de

consultance au CNRIT.

En effet, elle consiste à comparer deux scenarii ou systèmes ou procédés… d’une

manière à trouver la meilleure solution quant à l’atteinte des objectifs.

La présentation de la méthode est résumée ci-dessous :

SCENARIO A SCENARIO B

RESULTATS

CRITERES I Qualitatifs Qualitatifs

A = B

CRITERES II Quantitatifs Quantitatifs

A < B

CRITERES III Autres Autres

A > B

Tab (6-2) : Matrice de comparaison

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Choix des critères de

base

Priorisation des

critères

Analyse

Comparaison par

critères

6 . 5 . 2 – Élaboration et étapes

Cette « nouvelle » méthode comporte plusieurs étapes :

� vérification de la comparabilité des deux scenarii : en fait, ne seront pas à

comparer que deux scenarii comparables ;

� choix des critères de décision (critères de base);

� priorisation et/ou pondération de ces critères ;

� séparation en sous critères si nécessaire ;

� comparaison par critères ;

� évaluation, analyse et décision finale.

L’étape « comparaison par critères » doit aboutir à un résultat partiel par critère ou

sous critère matérialisé par A = B ou A < B ou A > B, (c'est-à-dire que le scénario

A est meilleur que le scénario B …). Cette appréciation est cruciale car elle constitue

la base même de la méthode, et alors de la décision. Elle doit porter toute l’attention

de l’équipe surtout pour les critères non quantitatifs (éléments subjectifs à prendre en

compte).

Pour la dernière étape, on doit d’abord éliminer les critères où A = B.

Ensuite on s’intéresse au nombre le plus élevé de critères où A (ou B) est meilleur que

B (ou A).

Théoriquement, on choisit le scénario A si Σ A > Σ B (ou B si Σ B > Σ A).

Cependant, la décision finale appartient à l’équipe de consultants et on devra

davantage prendre en compte l’étape « priorisation ».

La méthode peut être illustrée par la figure suivante.

Fig (6-20) : Représentation de la méthode de comparaison

A et B A ou B

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6 . 6 – Méthode d’évaluation périodique (MEP)

6 . 6 . 1 – Définition

L’aspect environnemental tient un rôle très important dans cette recherche.

Cette méthode consiste à faire une évaluation périodique (annuelle) des impacts et

d’apporter des solutions (mesures environnementales correctives et exceptionnelles)

adéquates.

L’objectif principal de cette méthode est de minimiser (voire éliminer) les impacts

résiduels du projet.

6 . 6 . 2 – Démarche générale

Pour évaluer les impacts des activités reliées à un ouvrage sur les différents éléments

du milieu social et environnemental, quatre étapes seront nécessaires :

Etape 1 - Identification des impacts : déterminer les sources d’impacts

comprenant toutes les activités susceptibles d’avoir un effet (direct ou indirect) sur un

ou plusieurs éléments du milieu et d’en établir des interrelations entre ces impacts et

ces éléments;

Etape 2 - Evaluation des impacts : chaque interrelation sera évaluée en fonction

de trois critères :

� L’intensité du changement (faible – moyenne – forte);

� La portée (ponctuelle – locale – régionale);

� La durée (courte – moyenne – longue).

Ces trois critères sont d’abord évalués séparément, puis réunis en un indicateur de

synthèse (l’importance de l’impact : mineure – moyenne – majeure).

Un impact peut être positif (amélioration) ou négatif (perturbation).

Etape 3 - Elaboration des mesures d’atténuation : ce sont des actions qui visent

à minimiser (ou à éliminer) les impacts négatifs ou à bonifier un impact positif sur un

élément d’un milieu.

Etape 4 - Evaluation des impacts résiduels : ces impacts sont ce qu'il reste des

impacts après l'application du processus décrit ci-dessus. Cette évaluation est fonction

de l'importance de l'impact et l’application des mesures proposées.

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Fig (6-21) : Démarche générale d’évaluation des impacts

Étape III Élaboration des mesures

Générales Spécifiques

Étape IV Évaluation des impacts

résiduels

Étape I Identification des impacts

Les phases Les sources Les éléments

- Préparatoire - Construction - Exploitation

Les activités reliées à la : - Construction - Exploitation

- Milieu physique - Milieu biologique - Milieu humain

- Importance mineure - Importance moyenne - Importance majeure

Étape II Évaluation des impacts

Intensité Portée Durée

Caractérisation

Faible Moyenne Forte

Courte Moyenne Longue

Ponctuelle Locale Régionale

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6 . 6 . 3 – Approche

A partir de la démarche générale, on procède au classement des impacts résiduels de

la manière suivante :

• L’impact résiduel fort : Les caractéristiques d’un impact d’importance majeure

demeurent ; aucune mesure d’atténuation n’est applicable, ou les mesures appliquées

ont rien apporté ;

• L’impact résiduel moyen : Les caractéristiques d’un impact d’importance moyenne

demeurent, même après l’application de mesures d’atténuation. Un impact

d’importance majeure devient moyen après l’application de mesures d’atténuation ;

• L’impact résiduel faible : Les caractéristiques d’un impact de faible importance

demeurent, même après l’application de mesures d’atténuation. Les caractéristiques

d’un impact d’importance moyenne sont atténuées par l’application de mesures

d’atténuation ;

• L’impact résiduel nul : Les mesures d’atténuation ont neutralisé complètement

l’impact.

Deux cas peuvent se présenter :

◊ Cas où l’impact résiduel a disparu complètement ou a été considéré comme

négligeable : aucune mesure corrective ne serait appliquée.

◊ Cas où l’impact résiduel demeure « important » : des mesures correctives

seront proposées et appliquées aussitôt que possible. Dans le cas où ces mesures

seront impossibles à appliquer, on envisage des mesures compensatoires : ce sont

des mesures proposées pour compenser les incidences sur le milieu social et

environnemental qui ne peuvent être atténuées ou qui ne le sont que partiellement.

Des fois il serait possible de remettre en question sur l’effectivité des mesures

d’atténuation proposées plus haut (Étape III).

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La méthode peut se résumer par la figure suivante.

Fig (6-22) : Présentation de la MEP

6 . 7 - La méthode d’évaluation financière

L’évaluation financière d’un projet se décompose en trois grandes phases : l’étude

avant financement, l’étude du financement et de la trésorerie et la présentation des

résultats et des stratégies de réalisation.

Identification des sources

d’impacts

Évaluation des impacts sur le milieu

Mesures d’atténuation

Évaluation des impacts

résiduels

I

Mesures correctives ou

compensatoires

FIN

Analyses et intervention : - choix des actions suivant classement des impacts résiduels ; - révision de l’étude.

Réorientation de la politique

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� L’avant financement : c’est la phase d’appréciation des indicateurs de

rentabilité du projet tels que le TRI, SR,… (voir annexe VIII). Cette étape est

matérialisée par la confection des différents tableaux tels que : les différents

comptes prévisionnels (d’investissements, de résultat…), le tableau des

amortissements, les BFR (voir annexe VIII),…

� L’étude du financement : pour cette phase, l’objectif est d’obtenir un meilleur

financement (ou montage financier). Les documents nécessaires sont : les

investissements, le BFR, la marge brute d’autofinancement et les différentes

sources de financement.

� La présentation des résultats : les documents de travail sont tous les

documents comptables précédents avec l’établissement du bilan. Il y a lieu

de calculer les principaux ratios de performance et de faire des

comparaisons à ceux du secteur ou de la concurrence.

Cette analyse devra permettre la détermination des stratégies de réalisation du projet

et éventuellement aider aux différents choix qui devront être effectués.

Le tableau suivant permet de conclure cette phase en considérant trois approches.

Types d’approches Objectifs Facteurs

Production (technique) Niveau de production

Coût de production

Productivité du travail et

des équipements

Commercial Niveau de chiffre d’affaires

Prix de vente

Promotion, publicité,

réaction du marché et de

la concurrence

Social

Cohérence entre unités

internes et externes au

projet

Organisation

Incitations

Financement Rentabilité des fonds

propres

Rentabilité globale

Coût et niveau de

financement

Tab (6 – 3) : Les différentes approches de l’élaboration

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Chapitre 7 - Les différents coûts dans un projet in dustriel

Pour juger de la viabilité du projet, on va recenser les informations à utiliser et les états

à construire, pour la première phase.

Ces documents se résument en tableaux (investissements, compte de résultat, besoin

en fonds de roulement). Les analyses débuteront par celles des coûts car ils

nécessitent un calcul aussi exact que possible et constituent la base des analyses de

la rentabilité.

Les coûts constituent le montant total des dépenses nécessaires pour fournir un

produit. Pour un projet, il faut faire une distinction entre les coûts de production et les

coûts d’investissement (dépenses d’équipement).

7 . 1 - Investissements et amortissements

L’objectif est de construire un plan d’investissement étalant année par année les

investissements à réaliser au cours de la durée d’étude du projet.

Théoriquement, les investissements sont supposés réalisés au début de leur exercice

d’affectation. Deux types de classifications seront utiles pour analyser le coût

d’investissement :

• Classification comptable des immobilisations qui consiste à faire un classement

entre les immobilisations (incorporelles, corporelles, en cours et financières) selon le

PCG 2005. Elle peut servir e modèle à la présentation des investissements.

• Classification financière qui est nécessaire à la construction du tableau des

investissements.

Nous trouvons en premier lieu les investissements initiaux, conçus pour le démarrage

du projet correspondant à la capacité de production prévue au départ.

Viennent ensuite les investissements additionnels d’expansion, destinés à rapprocher

petit à petit et annuellement la pleine capacité de production. Ils vont donc intervenir

en fonction des augmentations de capacité de production prévues.

On aura aussi les investissements de renouvellement, qui devraient intervenir à la fin

de la durée effective d’amortissement.

Concernant le calcul des amortissements, on adoptera le système linéaire.

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49

Rappelons que les dotations aux amortissements permettent l’étalement d’une

dépense dont les effets dépassent largement le cadre d’un exercice (notion même de

l’investissement). Son cumul permettra ensuite le renouvellement de l’immobilisation

de manière à maintenir constante la capacité de production.

Les composantes de ces investissements sont les suivantes :

- Investissements fixes :

. Terrains, bâtiments… ;

. Routes, chemins de fer ;

. Machines, équipements ;

. Unité d’eau.

- Dépenses de premiers établissements :

. Émission d’actions ;

. Dépenses d’essai, pré formation …

- Fonds de roulement.

7 . 2 – Les coûts de production

Les estimations de ces coûts reposent sur les caractéristiques de la capacité de

production compte tenu de l’équipement installé et des particularités de l’usine. Pour

calculer ces coûts, il faut tenir compte des éléments de charges du compte de résultat.

L’établissement du compte de résultat nécessite une double approche :

- Approche commerciale : effectuée à partir de l’analyse du marché, elle

permet de fixer des niveaux de ventes à partir des marchés potentiels (volumes

actuels et évolution), des prix et des parts de marché (stratégie de fixation et

d’évolution des prix...). Ceci permet d’aboutir à un modèle de marché avec une étude

des variations des parts de marché et des ventes en fonction de l’élasticité de la

demande, de la politique de prix et de la réaction de la concurrence.

- Approche technique : elle est menée en relation avec les investissements

prévus, et surtout avec le volume de production. Mais les charges sont souvent en

relation complexe avec la production. Il est alors essentiel de définir des activités qui

serviront d’intermédiaire pour le calcul du volume des différentes charges nécessaires

à la réalisation des niveaux de production voulus (volume de travail du personnel, de

fonctionnement du matériel, de réalisation de différentes opérations...).

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50

Seule une étude technique détaillée permet de réaliser correctement cette phase.

On aura donc des coûts en relation avec les activités et les investissements.

Pour mieux appréhender l’analyse, on va procéder à classification de ces coûts de

production.

- Les coûts variables et les coûts fixes : le classement a été fait en fonction des

critères d’activité.

. fixes (de structure) quand le montant reste à peu près stable même

lorsque la production (ou l’activité qui la gouverne) varie.

. variables (opérationnels) qui évoluent avec le volume d’activité

concerné.

La classification variable-fixe est très utilisée en prévisionnel. Elle est à l’origine de

nombreuses analyses comme le «point mort» ou la flexibilité. La tendance est de

considérer que chaque charge (ou groupe de charges homogènes) évolue selon un

critère spécifique d’activité (inducteur de coût). Ces informations sont normalement

tirées des études techniques et économiques réalisées.

- Les charges directes et indirectes. Cette classification intervient seulement dans les

activités complexes. Les charges directes sont directement affectables à un produit

donné. Les charges non directement affectables peuvent faire l’objet d’une répartition

par la méthode des centres d’analyse.

Plusieurs méthodes seront possibles pour déterminer les coûts, mais les plus utilisée

sont :

- La méthode du catalogue qui consiste à déterminer les différents coûts à

partir d’une base de données (le catalogue). Ceci n’est valable que si la base de est

disponible et fiable. Dans ce cas, le coût sera le simple produit des quantités par le

prix unitaire.

- La méthode du barème qui implique le calcul d’un coût unitaire relativement

élémentaire proche du coût catalogue, mais qu’il faudra adapter aux conditions

spécifiques de l’activité ou du projet.

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51

Chapitre 8 – Méthode de management d’un projet

Un projet consiste à vouloir réaliser une IDEE ayant un caractère NOUVEAU. C’est un

ensemble particulier de travaux.

Dans l’expression « management et/gestion de projets », c’est un ensemble d’étapes

et d’actions destinés à réaliser un but qui est un résultat unique et mesurable, le

« produit » du projet.

Piloter un projet consiste à faire en sorte que le projet concerné aboutisse dans les

délais, dans le budget et avec le niveau de qualité requis.

Ce pilotage est confié à une personne ou une équipe : le chef de projet. Il s’appuie su

la gestion de projets et la gestion de la qualité.

La vie d’un projet est résumée par la figure suivante.

Fig (8-23) La vie d’un projet

Phase « PREPARATION »Phase « CADRAGE » Phase « EXECUTION »

Idées Décision de lancement

Début des travaux

Préparation Pragmatique Du Projet

Constitution de l’équipe de

Projet

Préparation Du Projet

Suivi Du Projet

Dossier synthèse

Dossier référence

Dossier avanc.1

Dossier avanc.n

EXECUTION DU PROJET

MANAGEMENT

Fin du projet

Dossier Bilan

EXECUT I ON

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52

8 . 1 – Le cadrage du projet

La première estimation est nécessaire pour pouvoir cadrer le projet.

A ce stade, une méthode appelée « CPS : Cadrage Pragmatique et Synthétique »

permet de définir le projet en 7 points en se posant les questions essentielles :

� Le projet ; Le « Quoi »

� Les objectifs ;

� La technique ;

� Le planning ; Le « Comment »

� Les moyens ;

� Le management du projet ; L’Organisation

� La communication.

Il faut être très pragmatique, être capable de projeter le futur en extrapolant les

expériences passée, faire preuve d’intuition pour imaginer les aspects les plus

novateurs du projet, sentir les vraies difficultés.

� Le projet : le nom, la définition, les caractéristiques essentielles,…

� Les objectifs : techniques (résultats attendus, objectifs principaux),de délai

(dates intermédiaires, fin projet), de coût (coût raisonnable,…),

hiérarchisation de ces objectifs ;

� La technique : la base sur laquelle le projet s’appuie, les difficultés

principales, les solutions de repli ;

� Le planning : les dates clés, les grandes phases du planning, les jalons ;

� Les moyens : les hommes, les matériels ;

� Le management du projet : le responsable, son pouvoir, l’équipe et son

organisation ;

� La communication : définir les principes de communications (internes et

externes).

Une fois le projet est bien cadré, on va s’intéresser aux apports du management du

projet.

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8 . 2 – Le management du projet

Les critères d’organisation d’un projet sont :

� Maîtriser TECHNIQUE/COÛT/DELAIS : pouvoir décider et contrôler.

� Pouvoir motiver : Structure permettant la délégation, une bonne

communication, l’intérêt du travail ;

� Bien maîtriser la technique ;

� Maîtriser toute la technique : Equipe pluridisciplinaire ;

� Assurer la qualité : personnel motivé, méthodes rigoureuses mais souples,

pérennité de l’équipe ;

� Etre objectif : Ne pas être juge et partie ;

� Pouvoir communiquer.

Cependant, assurer la motivation constitue toujours un problème à résoudre. Cette

motivation devrait être assurée par :

- l’existence d’une structure qui permet cette motivation ;

- Un chef de projet conscient de l’importance des facteurs

psychologiques sur la motivation de son équipe ;

- Des hommes membres de l’équipe de management intéressés par le

travail qui leur est confié dans le cadre du projet.

Pour la structure de projet, on aura quatre éventualités :

- Coordination interne : Le chef de projet fait partie d’un des services

réalisateurs du projet (souvent plus impliqué dans le projet) ;

- Coordination fonctionnelle : Le chef est placé sous l’autorité de la

Direction Générale, ce qui lui donne un pouvoir supérieur à celui du

coordinateur interne ;

- Structure matricielle : Il a autorité sur les correspondants nommés dans

chaque service ;

- Structure « équipe autonome » : Les spécialistes sont détachés de leur

service et mutés temporairement dans une équipe spécifique sous l’autorité

du chef de projet dont ils dépendent hiérarchiquement.

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La figure suivante montre les tâches qu’un bon manager doit assumer :

Fig (8-24) : Les tâches du manager

De plus les qualités du chef de projet sont :

Qualités personnelles (persévérant, volontaire, combatif, décideur, réaliste, créatif,

compétent en management) ;

Qualités humaines (Juste, non laxiste, sachant dire non, disponible, clair) ;

Qualité de manager (Animateur, sachant motiver, organisateur, sachant déléguer

et contrôler) ;

Qualité de communication (Apte au dialogue, à l’écoute, sachant s’exprimer

clairement, négociateur).

Pour parfaire le management du projet, des complémentarités avec toute l’équipe du

projet sont nécessaires. En effet, ces complémentarités doivent se révéler sur :

- Les spécialités : multidisciplinarité ;

- Les expériences : débutants, chevronnés ;

- Les caractères : Optimisme, sérénité, pessimisme ;

- Les personnalités : Intuitifs, cartésiens, perfectionnistes…

En fait, c’est la motivation qui fait avancer le projet avant toutes autres choses.

LES TÂCHES DU

MANAGER

1. Organiser

2. Animer

3. Motiver

4. Communiquer

5. Faire - faire

6. Gérer

7. Analyser

8. Décider

9. Prévoir

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Troisième partie :

APPLICATIONS ET

RESULTATS

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Chapitre 9 – Présentation succinte du projet Ce présent chapitre va étaler les principaux résultats des investigations entreprises, à

partir desquels va se centraliser l’application des méthodes.

Le projet étudie la faisabilité complète de la transformation du charbon de terre pour

usages domestiques à Madagascar . Concrètement, il se propose de mettre en place

dans la commune rurale de Soamanonga une unité d’extraction et de transformation

du charbon de terre.

En effet, pour bien cerner cette Partie III, nous allons faire la présentation à travers les

trois grands aspects du projet :

- aspect technique et technologique ;

- aspect financier;

- aspect socio environnemental et organisationnel.

9 . 1 – Aspect technique et technologique

On a retenu les éléments suivants :

Mode d’exploitation : à ciel ouvert c'est-à-dire on met à nu le gisement en

enlevant les terres de couverture, et on extrait ensuite le charbon ;

Processus de production : extraction et transformation;

Le produit fini : la briquette combustible;

Les sous produits : le goudron, le benzol, le sulfate d’ammonium et le gaz ;

Les matières utilisées : charbon de terre brut, fécule de manioc (liant), fine de

charbon de bois (adjuvant), chaux (lavage des gaz et traitement des eaux), acide

sulfurique, hydroxyde ferrique ;

Capacité de production de l’unité : 300 000 tonnes par an.

Programme de production : La production effective sera prévue à partir de la

troisième année, et la pleine capacité sera à la dixième année.

ANNÉE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Productions En % 15,0 18,8 26,5 37,7 50,0 74,3 81,8 100,0

En tonne 45000 56500 79500 113000 150000 223000 245500 300000

Source : proposition – concertation 2007

Tab (9-4) : planning de production

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Liste des équipements;

Installation d’une unité de traitement d’eau potable ;

Installation d’une centrale thermique fonctionnant avec du charbon de terre ;

9 . 2 – Aspect financier

Les grands repères de cet aspect peuvent être résumés par les tableaux ci-dessous.

Le coût des investissements fixes

Désignation Montant Bâtiments et parcs… 10 121 750 Route et chemin de fer 84 362 754 Machines et équipements 36 225 074 Unité eau (pompage, traitement,…) 48 171 524

Total = 178 881 102 Source : conception personnelle – concertation 2007

Tab (9-5) : Coût des investissements fixes (kar)

Coût des investissements initiaux

Catégorie d'investissement Montant Coût des investissements fixes initiaux 178 881 102 Dépenses de premier établissement 2 000 000 Fonds de roulement (à pleine capacité) 5 940 578

Total 186 821 680 Source : conception personnelle – concertation 2007

Tab (9-6) : Total des coûts d'investissements initiaux (kar)

Schéma de financement

Sources Investisse ment fixe FDR Total Emprunts à court terme 4 000 000 4 000 000 Emprunts à long terme 40 000 000 40 000 000 Autofinancement (promoteur et associés) 140 881 102 1 940 578 142 821 680 Total 180 881 102 5 940 578 186 821 680

Source : conception personnelle – concertation 2007

Tableau (9-7) : Proposition du schéma de financement (kar)

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Les critères d’évaluation sont :

- taux de rentabilité interne : 22,13 %

- seuil de rentabilité : 49 020 tonnes

- masse salariale annuelle : 268 millions ariary

- niveau d’investissement : 186 822 millions ariary

9 . 3 – Aspect socio environnemental et organisatio nnel

Face aux impacts et enjeux socio environnementaux, ainsi que des risques et dangers

découlant du projet, des mesures ont été préconisées.

Les analyses ont montré que le bilan, à cet effet est positif. Il s’agit de :

• la fourniture de combustible domestique aux ménages malgaches ;

• la conservation de forêt par la substitution du charbon de bois par les briquettes

de charbon de terre ;

• la contribution à la diminution des Gaz à Effet de Serre (GES) par la

séquestration de carbone des forêts conservées, donc atténue l’impact des

GES sur le changement climatique ;

• une intégration sociale de la population directement touchée ;

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Chapitre 10 - Exploitation industrielle ou artisana le du gisement

10 . 1 – Généralité

L’étude doit considérer la possibilité de deux options d’exploitation du gisement:

- Option A : exploitation artisanale ;

- Option B : exploitation industrielle.

Généralement, le processus peut se diviser en deux : le processus d’extraction et le

processus de transformation. (Voir annexe III).

En fait, c’est au niveau de l’extraction que ces deux options se distinguent car le

processus de transformation requiert beaucoup plus d’automatisme.

Cependant, pour atteindre l’objectif de notre étude aboutissant en une solution

optimale, il nous est primordial de choisir entre ces deux options. Pour ce faire, on

utilise la méthode comparative.

10 . 2 – Le Choix du scénario « optimal »

Pour la première étape, nous avons retenu les critères de base suivants :

� critères qualitatifs : indicateurs sociaux (réintégration, utilisation de la main

d’œuvre locale,…), analyse des risques ;

� critères quantitatifs : les indicateurs financiers (TRI, SR,…), les indicateurs

économiques (nombre d’emplois créés, contribution au PIB de la région,…) ;

� autres critères : orientation politique régionale.

Les critères qualitatifs concernent deux aspects :

- les indicateurs sociaux : la réintégration des charbonniers dans le processus

de production (extraction) tient une place importante dans le projet quant à

la maîtrise d’une perturbation sociale.

- Les risques liés à l’exploitation artisanale sont très élevés.

Comme on cherche une solution optimale, il est évident que les indicateurs financiers

se trouvent au premier plan de la décision.

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60

Quant aux autres critères, l’orientation politique régionale a opté pour un maximum de

participation de la main d’œuvre locale, donc le scénario A.

Le tableau comparatif se présente comme suit :

CRITERES SCENARIO A SCENARIO B RESULTAT

Critères qualitatifs :

- réintégration

- qualité des équipements

- qualité de la main d’œuvre

++

+

+

+

++

++

A > B

A < B

A < B

Critères quantitatifs :

- taux de rentabilité interne

- seuil de rentabilité

- nombre de personnels

- niveau d’investissement

20,42 %

74 613 tonnes

2961

191,5 M ar

22,13 %

49 020 tonnes

206

186,8 M ar

A < B

A < B

A > B

A < B

Autres critères :

- politique sociale

++

+

A > B

Source : conception personnelle 2008

Tab (10-8) : Tableau de comparaison

D’après ce tableau on constate que le scénario B l’emporte.

Les critères technico financiers ne sont pas suffisants pour établir le choix.

En effet :

- La réussite du projet dépend pour beaucoup de la réussite de son intégration sociale,

c'est-à-dire de sa capacité à éviter les risques de conflits avec la population,

notamment avec les charbonniers, la première catégorie de population directement

touchée ;

- L’efficacité même du projet dépend de son aptitude à répondre positivement aux

impératifs de conservation de la biodiversité en proposant à la population des activités

alternatives aux pratiques destructrices, et en détournant la demande des ménages

urbains vers des sources d’énergie alternatives au bois énergie.

Cependant l’hypothèse 5 nous a dit « une priorité accordée au critère financier » ,d’où

le résultat de la comparaison est l’option B.

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Chapitre 11 - Identification des axes stratégiques de recherche

Pour identifier les axes stratégiques de recherche sur cette étude, il est nécessaire

d´établir l´arbre de problèmes ou les relations causes à effets du problème axial :

l’utilisation du charbon de terre de la Sakoa pour usages domestiques n´est pas

effective puis de le transformer en arbre des objectifs (méthodologie d’ISHIKAWA).

Ensuite, cela va nous servir de base pour établir la matrice « Cadre logique ».

11 . 1 – Analyse des problèmes : application de la méthode d’Ishikawa

Les problèmes relatifs à la non utilisation du charbon de terre peuvent être représentés

sous forme de cet arbre qui suit :

Fig (11-25): Arbres à problèmes: méthodologie d’ISHIKAWA

Les principales causes qui influent le problème axial sont :

La fiabilité des données relatives aux réserve et qualité du charbon n’est

pas assurée ;

La technologie et la technique de transformation ne sont pas maîtrisées ;

Les études menées ne sont pas approfondies ;

Le prix sur le marché des produits finis est très élevé ;

L’utilisation directe par les ménages est « difficile ».

L’utilisation

du charbon

de terre pour

usages

domestiques

n’est pas

effective

PRIX ELEVES DONNEES

UTILISATION DIRECTE ETUDES

U 2

D 2

U 3

U 1

E 3

P 2

E 1

P 1 D 1

E 2

P 3

TECHNOLOGIE DE TRANSFORMATION

T 3

T 1

T 2

D 3

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Le tableau suivant retrace les causes secondaires liées à chaque cause principale.

CAUSES PRINCIPALES CAUSES SECONDAIRES

Les données relatives aux réserve et

qualité du charbon ne sont pas

fiables

D1 – Accessibilité aux données difficile car elles

sont des fois classées « stratégiques » ;

D2 - Données Insuffisantes et anciennes;

D3 – Imprécision concernant les réserves

exploitables (quantité et qualité).

La technologie et la technique de

transformation et d’extraction ne sont

pas maîtrisées

T1 – Le mode d’extraction n’a pas été étudié à

fond ;

T2 – La technologie de transformation

(agglomération,…) n’a pas été mise au point ;

T3 – La technique et la technologie ne sont pas

adaptées.

Les études menées ne sont pas

approfondies

E1 – Les conditions optimales et le schéma

général d’exploitation sont peu étudiés ;

E2 – Insuffisance (voire absence) des études

socio environnementales ;

E3 – Insuffisance de l’objectivité des études.

Le prix sur le marché n’est pas

compétitif

P1 – Coût élevé des investigations (études,

installation,…);

P2 – Faible prix du principal produit concurrent

(charbon de bois) ;

P3 - Faiblesse et timidité des études de marché

L’utilisation directe par les ménages

est « difficile »

U1 – Insatisfaction d’utilisation (pouvoir

calorifique trop élevé, odeur désagréable,

morphologie, inflammabilité difficile,…) ;

U2 – Difficulté d’accessibilité au produit

(transport, autorisation, …) ;

U3 – Dégagement des effets nocifs pour la santé.

Source : conception personnelle 2008

Tab (11-9) : Causes principales et secondaires

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Comme la méthode doit relier causes et effets, on peut avancer les principaux effets

suivants :

� A court terme :

� Utilisation massive des combustibles ligneux ;

� Non maîtrise de l’équilibre écologique.

� A moyen et long terme :

� Déforestation galopante ;

� Dégradation et déséquilibre environnementaux ;

� Dépendance en énergie.

Cet arbre donne une image complète d’une situation négative existante ; ensuite il est

possible de tracer la situation future souhaitée.

Selon la logique de cause à effet, comme le diagramme d’ISHIKAWA l’a montré (figure

11-29), l’arbre de problème va faciliter l’identification des solutions rentables et

concrètes.

Ainsi, la figure suivante nous montre l’arborescence de solutions faisant apparaître des

relations de type moyens - fins.

Fig (11-26) : Arbre des objectifs

L’utilisation

du charbon

de terre

pour usages

domestiques

est

effective

PRIX ABORDABLES

DONNEES FIABLES

UTILISATION AISEE DU PRODUIT

TRANSFORME

ETUDES BIEN

ETABLIES

U 2

D 2

U 3

U 1

E 3

P2

E 1

P 1 D 1

E 2

P 3

MAÎTRISE DE LA TECHNOLOGIE DE TRANSFORMATION

T 3

T 1

T 2

D3

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64

Le tableau suivant illustre la liaison des recommandations et des actions

Les recommandations spécifiques Les actions concrètes

Actualiser et rendre disponible les

données pour avoir une fiabilité

certaine et une rapidité dans les

recherches documentaires

D1 – Renforcer la création des centres de

documentations scientifiques accessible au public ;

D2 - Actualiser les données et faire des

recoupements;

D3 – Collecter les données sur terrain et faire des

expérimentations au laboratoire.

Renforcer les compétences

techniques et la mise en œuvre des

technologies de transformation et

d’extraction pour une meilleure

adaptation à la réalité

T1 – Multiplier les descentes sur terrain pour voir

le mode d’extraction approprié;

T2 – Renforcer les connaissances et les

expériences au laboratoire;

T3 – Favoriser la « recherche développement ».

Approfondir les études et assurer

leur mise en œuvre

E1 – Approfondir les études et les compétences

en ingénierie et gestion de projet ;

E2 – Elargir et appliquer les connaissances en

études socio économies et environnementales ;

E3 – Concevoir un task force constitué de plus

grand nombre de disciplines concernés

(bénéficiaires, responsables,…).

Favoriser la pénétration du

nouveau produit sur le marché de

façon à obtenir un prix raisonnable

P1 – Réviser et maîtriser les coûts de facteurs de

production ;

P2 – Surtaxer l’exploitation de la filière charbon

de bois et ses accessoires;

P3 - Faire une étude de marché très poussée

Créer un produit transformé qui

respecte les normes d’usage

(facile à utiliser) et sanitaires, et

concevoir un foyer adapté

U1 – Analyser le produit avec un test

d’acceptabilité approprié;

U2 – Faire des études marketing pour une

meilleure pénétration du produit ;

U3 – Eliminer les imperfections du produit lors

des différents tests en laboratoire.

Source : conception personnelle 2008

Tab (11-10) : Recommandations et actions préconisées

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65

11 . 2 – Le cadre logique

Intitulé du projet : «Contribution des méthodes scientifiques dans la faisabilité d’une étude de

projet : cas de l’utilisation du charbon de terre pour usages domestiques»

Logique d’intervention Indicateurs

Objectivement Vérifiables

Sources de Vérification Hypothèses

Objectifs globaux: - Indépendance énergétique ; - Déforestation freinée.

- Indicateurs de changement ; - Nombre de permis ;

- Rapports d’analyses, enquêtes auprès des Ministères concernés, ONG, … ; - Observation directe ;

- Respects des normes environnementales

Objectif spécifique Utilisation du charbon de terre transformé comme principale énergie domestique

- Nombre de ménages qui utilisent le produit ; - Volume de vente ;

- Enquêtes ménages ; - INSTAT - Usine de transformation (sortie)

- Texte statuant l’utilisation (avec les respects des normes…)

Résultats : - Projet monté ; - Les briquettes (charbon de terre transformé) sont disponibles à des prix compétitifs; - Le nouveau foyer adapté est accepté ; - La consommation de bois est diminuée ; - Nouveaux emplois créés (filière mine, manioc…) ;

- Installation de l’usine ; - Nombre de distributeurs ; - Prix ; - Nombre de foyers vendus ; - Volume de trafic ; - Nombre d’employés ;

- Descente sur terrain ; - Statistiques (INSTAT,…) ; - Enquêtes (marché, …); - Enquêtes ménages; - Statistiques Fokontany. - CNaPS… - Document présenté.

- Projet validé ; - Tests effectués sans faille.

Activités - Fiabiliser les données ; - Renforcer les compétences ; - Approfondir les études de projet et assurer sa mise en œuvre; - Etablir des études de marché, environnementales,… ; - Faire des différents tests (au labo, acceptabilité,…) ; - Stage (mission) au sein de CNRIT ; - Cours à la filière IGPI ; - Méthodologie,… ;

- Données utilisées ; - Application des compétences ; - Fiches d’enquêtes ; - Expériences ; - Descentes sur terrain ;

- Rapports ; - Référence bibliographique ;

- Accessibilité des données ; - Existence d’un texte autorisant l’étude et l’exploitation.

Source : conception personnelle 2008

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66

Chapitre 12 - Application de l’analyse de la valeu r Comme il a été déjà évoqué dans la deuxième partie cette méthode peut être

effectuée en amont et en aval du produit. En outre, elle peut être aussi appliquée à un

très large choix de « produits ».

Dans la présentation méthodologique de la deuxième partie (figure 6-18), on peut faire

une simulation des concepts suivants :

- BESOIN = Demande ou attentes de l’utilisateur ;

- PRODUIT = Réponse ou Offre ;

- SOLUTIONS INUTILES = Superflu ;

- BESOINS NON SATISFAITS = Insatisfactions ;

- « L’INTERSECTION» = Utilité.

Chaque produit sera analysé par rapport à son utilité, le superflu trouvé dans le produit

et l’insatisfaction de l’utilisateur de ce produit.

Pour l’illustration, ce chapitre va se diviser en deux : en amont et en aval.

12 . 1 – Analyse de la valeur sur le coût du projet (application en amont)

Cette analyse va essayer de dégager et d’éliminer le superflu du coût de projet. Trois

aspects seront traités :

� Stratégie d’investissement ;

� Stratégie d’organisation technique et administrative;

� Stratégie d’organisation comptable et financière.

12 . 1 . 1 – Analyse de la valeur sur la stratégie d’investissement

La structure des investissements fixes initiaux se présente comme suit :

Désignation Montant (kar) Pource ntage (%) Bâtiments et parcs… 10 121 750 5,66 Route et chemin de fer 84 362 754 47,16 Machines et équipements 36 225 074 20,25 Unité eau (pompage, traitement,…) 48 171 524 26,92

Total = 178 881 102 100,00 Source : proposition – concertation 2007

Tab (12-11) : Structure des investissements fixes

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67

Pour pouvoir appliquer la méthodologie de l’AV, il est essentiel de rapprocher les

termes (définir le « produit », le besoin,…) dans cette stratégie d’investissement :

- Le produit = les investissements obligatoires (bâtiments, usines, routes,…);

- Le besoin = les obligations du promoteur ;

- Le superflu = les investissements que le promoteur peut éviter ;

- L’utilité = une partie du produit que le promoteur doit effectuer.

Ainsi, la présentation schématique sera :

Fig (12-27) : AV sur la stratégie d’investissement

La rubrique « Route et chemin de fer » est constituée de :

- Route secondaire reliant Ambatry – Betioky (45km) avec deux ponts ;

- Chemin de fer reliant les deux unités (extraction et transformation).

Si le chemin de fer sert pour un usage exclusif du projet, la réhabilitation de la route va

contribuer à une mise en valeur de l’économie de la région toute entière ; d’où elle ne

devrait pas être supportée par le projet.

Cette éventualité serait possible, non seulement en tenant compte de la première

hypothèse (politique des 3P), mais aussi cette politique est déjà mentionnée dans le

MAP, engagement n°6 et défi 7 :

Projets et activités prioritaires

1. Eliminer les contraintes existantes pour la production minière ;

2. Définir les plans d’action pour le financement de l’infrastructure ;

3. ….

MAP, page 92

PRODUIT BESOIN

SUPERFLU : Construction (réhabilitation) des infrastructures de bases (routes, ponts)

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68

Le montant de cette réhabilitation s’élève à 83 244 754 kar, que l’Etat doit supporter en

totalité.

L’analyse de la valeur a donc éliminé le « superflu » et le gain en pourcentage s’élève

à 46,5% du montant total des investissements fixes.

12 . 1 . 2 – Application de l’AV sur la stratégie t echnique et

organisationnelle

On part toujours du tableau 12-11 ci-dessus ; la décomposition et la structure de l’unité

eau sont présentées par le tableau suivant:

Désignation Montant (kar) Pourcentage (%)

Station de pompage

Adduction d’eau industrielle

Adduction d’eau potable

Unité lavage de charbon

Grand Bassin d’eau

94 100

1 593 090

458 234

326 100

45 700 000

0,20

3,31

0,95

0,68

94,87

Total = 48 171 524 100,00

Source : proposition – concertation 2007 Tab (12-12) : Structure de l’unité « eau »

L’AV se porte sur l’organisation technique de la construction du grand bassin d’eau

d’une superficie de 21 000 m2 et de 4m de profondeur, qui s’élève à plus de 45

milliards d’Ariary.

Ce montant est constitué de :

- Matériels et outillages : 6 162 300 Ariary 0,01 %

- Matériaux : 43 835 907 261 Ariary 95,92 %

- Transports, manutention, … 1 148 000 000 Ariary 2,52 %

- Main d’oeuvre : 710 900 648 Ariary 1,55 %

Si on descend encore d’un niveau, le montant des «matériaux » est constitué de :

- Argile 39 560 000 000 Ariary 90,25 %

- Autres (ciment, sable, …) 4 275 907 261 Ariary 9,75 %

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La sélection du « produit » à analyser est cruciale en AV ; ici on peut choisir entre

l’argile (le matériel) ou le calcul des coûts (un processus). Pour faciliter notre

recherche du superflu, on favorise le matériel « argile » comme produit.

Ainsi le schéma se présenta comme suit :

Fig (12-28 : AV sur l’argile (son prix) Pour apprécier l’envergure de ce « superflu » qui tourne autour du coût et de la base

de calcul, on procède au mode de calcul et l’analyse du coût suivant.

Ainsi, la quantité d’argile nécessaire est de 989 tonnes, et le coût d’une tonne est de

40 000 000 ariary.

Or, d’après notre descente sur les lieux, le prix maximal d’une tonne d’argile aux

environs d’Ambalavao (à 500 km de l’usine) est de 50 000 ariary.

Si on ajoute le frais de transport jusqu’à Ankinany (250 000 ar / t maxi), on aura un

prix de 300 000 ar / t arrivé usine.

Alors, le coût total des 989 t d’argile ne devrait pas excéder 296 700 000 ariary, qui

représente un coût acceptable pour l’utilisateur.

Finalement, on aura une grande différence de : 40 000 000 – 300 000 = 39 700 000

par tonne, ou 39 263 300 000 ariary, qui représente le SUPERFLU.

L’analyse de la valeur a donc éliminé le « superflu » et le gain en pourcentage s’élève

à 89,57 % du montant total des matériaux.

PRODUIT

BESOIN

- mode calcul acceptable - disponible

- base de calcul fiable - bonne qualité ?? - prix bas (ou acceptable)

- mode de calcul acceptable - disponible

- prix surévalué - qualité/prix (bas) : valeur - base de calcul inconnue LE SUPERFLU

L’INSATISFACTION

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70

12 . 1 . 3 – L’AV sur la stratégie comptable et fin ancière

L’analyse est basée sur la relation entre programme de production et capacité de

l’usine (capacité de production).

On part du tableau retraçant le planning de production annuel pendant la période du

d’étude du projet (15ans)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

15,0 18,8 26,5 37,7 50,0 74,3 81,8 100 100 100 100 100 100

Source : proposition – concertation 2007 Tab (12-13) : Pourcentage de planning de production

Graphiquement, la situation se présente comme suit :

Fig (12-29) : Présentation graphique de planning de production

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

81,8

74,3

50,0

37,7

26,5

18,8 15,0

Production annuelle

Capacité de production (300 000 tonnes)

100

%

Année

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71

En effet, la zone hachurée pendant les sept premières années correspond à des

capacités de productions inutilisées.

En AV, cette situation se présente de la manière suivante jusqu’à la dixième année :

Fig (12-30) : AV sur la stratégie comptable et financière

On peut considérer ici que le produit c’est le planning de production. D’une manière

générale, tous les investissements ont été effectués dès le début du projet, cependant

ils ne seront pas entièrement opérationnels qu’après sept ans. Cette période

entraînera donc automatiquement un coût superflu.

Malgré l’existence de l’hypothèse H2 (possibilité d’un redimensionnement linéaire), on

est dans l’impossibilité de poursuivre notre étude sur le chiffrage de ce superflu. Les

raisons principales en sont :

- Cette hypothèse risque d’enfreindre les principes comptables et financiers

sur les « coûts fixes et coûts variables) ;

- Il serait impossible d’avoir un planning de production à 100% dès la

première année de la production (contraintes technique et

environnementale) ;

- Pour suivre le planning de production établi, il serait infructueux de faire des

investissements annuels additionnels ;

- Pour le respect de la « confidentialité ».

PRODUIT

BESOIN

LE SUPERFLU : coût des matériels inutilisés

L’INSATISFACTION : volume de production et chiffre d’affaires maxima

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72

La solution c’est faire une recherche approfondie sur ce sujet (interdépendance entre

capacité de production, planning de production) en essayant de construire une

modélisation.

12 . 2 – Analyse de la valeur en aval du produit

Cette rubrique considère le produit fini et concerne la satisfaction de l’utilisateur.

Diverses gammes de produits ont été obtenues lors des travaux d’expérimentation au

laboratoire.

Ces produits ont respectivement des spécifications quant à leurs capacités propres à

répondre aux besoins des consommateurs.

L’analyse consiste à chercher les méthodes de manière à maximiser les attentes des

consommateurs parmi ces produits.

En effet, l’AV s’effectue à travers du test d’acceptabilité des briquettes.

D’abord, on doit définir les attentes des consommateurs, à savoir :

- Prix abordable ;

- La qualité qui est liée aux propriétés physico chimiques du produit et ses

impacts sur son environnement direct ;

- La sécurité d’utilisation ;

- La capacité du produit : vitesse de cuisson, consumation, démarrage au

feu ;

En bref, le produit doit être non salissant, propre, économique, durable, à proximité,

disponible, ne nuit pas à la santé et à la portée de tous.

L’objectif de l’AV en aval c’est d’augmenter la satisfaction générée par le produit sans

qu’il y ait augmentation du prix. Cela équivaut à éliminer le superflu et d’essayer de

minimiser au maximum ces problèmes

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73

Présentation schématique de l’AV :

Cas n° 1 : Appréciation de la commodité d’usage

Fig (12-31) : L’AV sur la commodité d’usage des briquettes

Le tableau suivant montre cette démarche :

PROBLEMES (superflu) SOLUTIONS

- Démarrage difficile

- Lenteur de cuisson

- Arrêt involontaire (sécurité)

- Émanation d’odeur

- Consumation rapide

- Ajout d’amorce

- Soumettre le foyer à un courant d’air

- Ajouter de combustible selon besoin

- Utiliser le foyer avec entrée d’air secondaire

- Utiliser des cales ou foyer amélioré

- Sortir le foyer à l’extérieur

- Ne pas attendre que le feu soit faible pour

ajouter de nouveau combustible

- Ne pas soumettre le combustible sous la

pression directe de la marmite par le haut

Source : conception personnelle 2008

Tab (12-14) : Minimisation du superflu

PRODUIT

BESOIN

- démarrage facile - vitesse de cuisson acceptable - sécurité - consumation normale

- aptitude à cuire - disponible

- démarrage difficile - qualité/prix (bas) : valeur - lenteur de cuisson - arrêt involontaire - émanation d’odeur - consumation rapide

LE SUPERFLU

L’INSATISFACTION

- aptitude à cuire - disponible

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Cas N°2 : Appréciation de l’aptitude du produit à cuire

Fig (12-32) : L’AV sur l’aptitude à cuire des briquettes

Trois grandes lignes remplissent le superflu sur ce point :

- Produit sensible à la sollicitation thermique (par le bas) et la sollicitation

mécanique (par le haut);

- Le prix ne doit pas excéder le prix de son concurrent direct (charbon de

bois) ;

- La gestion de « feu » est difficile, il faut s’habituer au produit.

Un des critères majeurs d’acceptabilité est le prix qui entre toujours dans le superflu.

A titre indicatif, et pour pouvoir calculer les différents critères d’évaluation, on a

proposé le prix à 600 ariary le kilo (prix usine).

Après l’application de l’AV, on a vu améliorer les indicateurs du projet, d’où une

révision à la baisse du prix serait envisageable sans que ces indicateurs connaissent

une incidence significative quant à la viabilité financière du projet.

PRODUIT

BESOIN

LE SUPERFLU

L’INSATISFACTION

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Chapitre 13 – Optimisation et chiffres

13 . 1 – Impacts de l’AV sur les indicateurs de pro jet

D’après le chapitre précédent, on a pu dégager que il est possible de réduire le coût

du projet à partir de l’AV.

Cette diminution de coût a une répercussion sur le prix à appliquer sur le marché, mais

également sur les indicateurs principaux d’évaluation du projet.

Le tableau suivant montre le gain total par rapport au coût du projet obtenu à partir de

l’application de l’AV :

DESIGNATION Ancien Nouveau Gain

Route et chemin de fer 84 362 754 1 118 000 83 244 754

Bassin d’eau 45 700 000 6 436 700 39 263 300

Total 122 508 054

Source : concertation - conception personnelle 2008 Tab (13-15) : Tableau des gains obtenus (kar)

Ainsi en terme de coût on peut affirmer que la méthode de l’AV aide énormément à

détecter les anomalies. Le gain total s’élève à 122 508 millions d’ariary qui représente

65,57 % du montant total de l’investissement.

Les nouveaux tableaux se présentent comme suit :

Le coût des investissements fixes

Désignation Montant Bâtiments et parcs… 10 121 750 Route et chemin de fer 1 118 000 Machines et équipements 36 225 074 Unité eau (pompage, traitement,…) 8 908 224

Total = 56 373 048 Source : proposition – concertation 2007

Tab (13-16) : Coût des investissements fixes (kar) après AV

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Coût des investissements initiaux

Catégorie d'investissement Montant Coût des investissements fixes initiaux 56 373 048 Dépenses de premier établissement 2 000 000 Fonds de roulement (à pleine capacité) 5 940 578

Total 64 313 626 Source : proposition – concertation 2007

Tab (13-17) : Total des coûts d'investissements initiaux (kar) après AV

Schéma de financement

Sources Invsmnt fixe FDR Total Emprunts à court terme 4 000 000 4 000 000 Emprunts à long terme 40 000 000 40 000 000 Autofinancement (promoteur et associés) 18 373 048 1 940 578 20 313 626 Total 58 373 048 5 940 578 64 313 626

Source : proposition – concertation 2007

Tableau (13-18 ): schéma de financement (kar) après AV

Les critères d’évaluation seront :

- taux de rentabilité interne : 39,43 %

- seuil de rentabilité : 18 540 tonnes

- masse salariale annuelle : 268 millions ariary

- niveau d’investissement : 64 314 millions ariary

Pour boucler la notion d’optimisation, on doit s’intéresser au prix que pourrait se

vendre le produit sur le marché.

A ce titre, on peut faire une analyse de sensibilité et le prix peut descendre jusqu’à 400

ariary le kilo (prix usine).

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77

Chapitre 14 – Application de la méthode d’évaluatio n périodique

14 . 1 – Identification et analyse des impacts

Les principales sources d’impacts négatifs significatifs du projet seront :

� les travaux d’installation des infrastructures et d’exploitation de la mine ;

� les rejets liquides issus du processus de transformation du charbon et des

habitations des employés ;

� les émissions atmosphériques issues de la cokéfaction et de la combustion du

charbon de terre ;

� les déchets solides issus des ménages et du processus de transformation du

charbon ;

� les bruits issus des matériels et équipements du projet ;

� la déforestation due à l’utilisation de fine de charbon de bois dans le processus

de transformation de la houille en combustible domestique.

On établit ensuite des interrelations entre ces impacts qu’on doit évaluer suivant leur

intensité, leur portée et leur durée.

Les principaux risques et dangers liés au projet seront :

o les accidents liés à l’utilisation de matériels de construction ou de transport ;

o les accidents liés à l’utilisation de matériels et équipements électromécaniques ;

o les incendies liés au stockage et à la manipulation des matières inflammables ;

o l’altération de la santé liée à l’inhalation de poussières de charbon ou de silice ;

o les explosions dues à la présence des grisous dans la mine de charbon ;

o les incidents sur la vie des employés dus à l’ingestion, l’inhalation ou le contact

des produits chimiques.

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78

14 . 2 – Élaboration des mesures d’atténuation

Les analyses des impacts ont montré que :

o Les travaux d’installation des infrastructures et d’exploitation de la mine de

charbon devront être mieux gérés pour atténuer ses impacts sur

l’environnement physique et biologique du site. Les actions à entreprendre

seront :

� la mise en place d’évacuateur de crue ;

� la délimitation des aires affectées au début des opérations ;

� la limitation au strict minimum des surfaces affectées ;

� la stabilisation des talus/remblais par la culture de vétiver et/ou

engazonnement ;

� la réduction jusqu’à la limite du possible l’abattage des arbres, surtout,

les espèces rares, menacées ou en voie d’extinction ;

� le contournement des habitats sensibles ou denses.

o Les rejets liquides devront être traités avant l’évacuation dans le milieu naturel

ou le recyclage. Les actions à entreprendre seront :

� la construction d’une installation de traitement des rejets liquides issus

des cités des employés et des toilettes de l’usine de transformation du

charbon ;

� la construction d’une installation de traitement des rejets liquides issus

du processus de transformation du charbon afin de faciliter le recyclage.

o Les émissions atmosphériques devront être atténuées. Les activités à

entreprendre seront :

� le lavage des gaz de ville afin d’éliminer les gaz toxiques tels que le

sulfure d’hydrogène, le cyanogène et l’acide cyanhydrique qui sont

toxiques ;

� la pulvérisation par de l’eau des émissions dues à la combustion de

charbon de terre dans le four à coke et la centrale thermique ;

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79

� l’arrosage à l’eau du charbon de terre pour atténuer les émissions de

poussières ;

o Les déchets solides devront être mieux gérés afin d’atténuer leurs impacts sur

le milieu récepteur. Les activités à entreprendre seront :

� le recyclage des fines de charbon de terre dans le four à coke ;

� la mise en place d’un système de collecte de déchets solides (moyens

de collecte et de transport) ;

� l’aménagement d’une décharge contrôlée pour évacuer les déchets

solides générés par le projet ;

o L’approvisionnement en bois énergie du projet devra être mieux géré en

mettant en place une plantation d’arbre à croissance rapide dès la mise en

place des infrastructures du projet. Les essences à planter seront l’eucalyptus

camaldulensis et l’eucalyptus crebra.

o Les mesures de prévention/atténuation des risques et dangers devront être

mises en place. Les activités à entreprendre seront :

� le respect des normes de sécurité des matériels et équipements

� la mise en place d’une unité de sapeur pompier

� le port de matériels adéquats par les ouvriers (masque, casque, gants,

bottes, vêtements appropriés,…)

� la mise en place d’un dispensaire pour assurer le suivi systématique de

la santé des employés

14 . 3 – Évaluation des impacts résiduels

Annuellement, une évaluation des impacts résiduels doit être effectuée afin de

maximiser l’intégration du projet.

Ainsi, il y a lieu de faire un classement de chaque impact pour pouvoir prendre des

mesures correctives adéquates. On ne doit pas alors attendre la fin du projet pour

procéder à la remise en état.

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80

Exemples d’activités à entreprendre :

o la restauration du sol pour assurer la reprise de la végétation ;

o la transformation des trous en bassin de pisciculture ou d’aquaculture ;

o l’embellissement de la zone par la plantation de plantes d’ornement afin de la

transformer en lieu touristique, vu la qualité écologique et la richesse floristique

et faunistique de la forêt Sakoa.

o …

Si la méthode proposée est appliquée, les impacts résiduels ne présenteront plus de

risques pour les différentes composantes de l’Environnement.

En outre, les analyses effectuées dans cette étude ont montré que le bilan écologique

du projet est positif.

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81

Chapitre 15 - Recommandations

Ce chapitre analysera les résultats obtenus à partir de l’application des différentes

méthodes sur lesquelles notre étude a été focalisée.

Ainsi ces résultats concernent les éléments qualitatifs et les éléments quantitatifs.

Pour apprécier ces résultats, on va prendre un à un les cinq axes stratégiques :

l’aspect technique et technologique, l’aspect environnemental, l’aspect financier,

l’aspect social et l’aspect organisationnel et administratif.

15 . 1 - L’aspect technique et technologique

La transformation du charbon de terre se réalise en deux processus : le premier,

d’ordre plutôt chimique, est la distillation ou la cokéfaction, et la seconde, le

compactage est plutôt physique et consiste en la mise en forme en briquettes.

La maîtrise de la technique de transformation du charbon de terre en combustibles

domestiques serait garantie simultanément sous l’angle technologique (transformation

proprement dite) et sous l’angle de l’utilisation (les recherches concernant la collecte

des réactions des consommateurs).

L’application de la méthode de l’analyse de la valeur sur les produits permettrait de

rassurer une diminution (voire élimination) des imperfections liées à la structure

physique du produit. Ce passage a été réalisé à partir des différents tests au

laboratoire. Ces tests ont montré que trois produits ont répondu positivement aux

attentes de la population avec des qualités meilleures et une consommation des

« ressources » raisonnable.

Les qualités physiques de ces produits sont :

� Une bonne résistance à l’émiettement lors des manipulations de conditionnement,

stockage et de transport ;

� Une configuration physique non encombrant et une bonne présentation

commerciale ;

� La commodité d’usage :

o Une bonne inflammabilité en départ de combustion ;

o Une inflammabilité permanente pendant toute la cuisson ;

o Peu salissant, peu d’émanation ni de fumées ni d’odeur.

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82

15 . 2 – L’aspect financier

La méthode comparative nous a permis de choisir objectivement le scénario optimal

(du point de vue financier).

En outre, on a vu que le TRI de départ a été de 22,13%. Le résultat de 39,43% obtenu

à partir de l’application de l’AV a montré l’importance de la méthode ainsi qu’une

possibilité d’optimiser les résultats. Le SR a aussi connu une nette amélioration de

plus 100% allant de 49020 t à 18540 t.

Ce sont des valeurs extrêmement intéressantes pour un tel projet qui correspondent à

un prix de vente de 600 ariary le kilo (prix d’usine), néanmoins, à ce prix on peut

s’attendre à un prix sur le marché exorbitant jusqu’à 1000 ar/kilo.

Notre étude donne une nouvelle opportunité sur l’extension de la recherche sur le plan

« analyse de sensibilité » concernant le prix sur le marché, qui, à notre avis peut

descendre à un niveau de prix le plus bas (jusqu’à 350 ar) pour rejoindre le marché à

550 ar, qui sera plus compétitif.

A noter que notre recherche s’est portée seulement sur les valeurs jugées

« excessives », mais il est fort possible de faire l’étude sur tous les aspects et sous

aspects du projet pour avoir encore plus une amélioration de la situation.

15 . 3 – L’aspect social

La réintégration des charbonniers dans le processus de production figure parmi les

préoccupations du projet.

La réussite du projet dépend en partie de son aptitude à s’intégrer progressivement

dans le contexte social local, dans les économies locales, ainsi que dans sa

contribution au développement de l’économie régionale.

Le recrutement des charbonniers dans la main d’œuvre d’extraction ou comme

producteur de fine de charbon de bois font déjà partie de cette stratégie d’intégration ;

il en est de même du partenariat commercial avec les agriculteurs regroupés en

coopératives de production de fécule.

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83

Cette réintégration verra une nette amélioration de la situation sociale de la population,

situation qui sera le garant de leur paix sociale durable.

15 . 4 – L’aspect organisationnel et administratif

L’on a pu faire participer les structures administratives (centrales et environnantes) en

application des documents cadres de la macroéconomie ainsi qu’à la mise e, œuvre

de la méthode de l’AV.

L’on a obtenu un résultat palpable de 46% du montant total des investissements fixes

(soit 83 milliards d’ariary).

Même si cela correspond à une hypothèses haute, on aura apprécier la contribution

publique à ce projet (ne serait-ce que la moitié des infrastructures publiques).

15 . 5 – L’aspect environnemental

La méthode MEP préconisée permet de maximiser les résultats escomptés de l’étude

d’impact environnemental.

Moyennant cette méthode ; on pourra faire un suivi rigoureux quant à une révision

périodique (annuelle) des retombées négatives du projet et de prendre tout de suite

des mesures correctives correspondantes.

Ainsi d’après les estimations on va avoir un bilan environnemental et écologique

positif :

- La conservation de la forêt grâce à la substitution du charbon de bois par les

briquettes de charbon de terre ;

- La contribution à la diminution des GES par la séquestration de carbone des

forêts conservées ;

- La fourniture de combustible domestique aux ménages malgaches qui ont

de difficultés de trouver de source d’énergie saine et durable.

15 . 6 – Recommandations

La technologie de transformation du charbon de terre a été maîtrisée, les différentes

études entreprises jusqu’ici ont donné des résultats encourageants.

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Cependant, quelques recommandations seront avancées :

Sur le plan social, pour avoir une meilleure assise du projet, il faut assurer

l’approvisionnement en matières premières. Le promoteur a intérêt à favoriser une

création des associations ou coopératives d’agriculteurs (producteurs de fécule et de

fine de charbon de bois) et à faire valoir l’existence d’un partenariat commercial à long

terme entre l’exploitant industriel du charbon de terre et les groupements

d’agriculteurs. Ensuite, comme corollaire, il doit encourager l’accès de ces

coopératives à des circuits de financement ; pour pérenniser leurs activités.

Des mesures de commercialisation et de distributions (non étudiées ici) doivent être

étudiées avec plus de vigilance possible car le produit figure parmi les produits

stratégiques du pays car il touche plus de 75% de la population malgache. Ainsi nous

proposons une stratégie push, donc c’est le produit qui va chercher les

consommateurs.

Du point de vue financière, une révision des contextes financiers (financement) serait

nécessaire pour pouvoir éliminer le superflu entre la capacité de production et le

volume de production conçu jusqu’à obtenir la « pleine capacité ».

Concernant l’utilisation des briquettes, comme tout produit possède ses propres

caractéristiques (odeur,…), l’on aura besoin de faire une étude de lancement adéquate

quant à la pénétration efficace du produit sur le marché pour que les utilisateurs

s’adapteront très vite au produit.

Du point de vue législatif, des textes et des lois relatifs à l’exploitation de la filière

« bois » doivent être révisés.

Cependant, notre recherche devrait être accompagnée logiquement par des études

très pointues sur les domaines ci après :

- recherche et amélioration des composantes même du produit;

- distribution des produits finis ;

- fabrication locale des équipements adéquats au contexte du projet ;

- analyse de sensibilité quant à la possibilité de faire diminuer le prix au

marché.

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CONCLUSION GENERALE

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CONCLUSION GENERALE La transformation du charbon de terre pour usages domestiques est un projet qui se

propose de mettre à profit des opportunités constituées par :

� L’existence du gisement dans le bassin de la Sakoa qui s’élève à 2 800 Mt avec

170Mt de réserves exploitables.

� L’urgence de l’élaboration de stratégie de réduction de la déforestation efficace

et réaliste, face d’une part à l’intensification de la déforestation due aux

exploitations forestières, notamment le charbonnage, et d’autre part aux

lacunes de la mise en application des mesures de contrôle et de préservation

des ressources préconisées par la nouvelle politique forestière.

Notre recherche doit résoudre et concilier plusieurs contraintes liées à la mise en

œuvre effective de ce projet.

L’application des méthodes scientifiques (Cadre logique, analyse de la valeur…), nous

offre des résultats satisfaisants qui ont été démontrés dans l’étude. De cette étude, il

ressort les points saillants suivants :

- L’existence d’un nouveau produit (combustible domestique) de substituer

progressivement au bois énergie. Ce produit est constitué de charbon de terre cokéfié

amélioré, de la fécule de manioc qui sert de liant, et de la fine de charbon qui sert

d’amorce ;

- La base de données concernant les procédés de transformation du charbon

de terre permet de maîtriser tous les aspects du processus ; ces procédés répondent

aux exigences de rigueurs scientifiques requises par l’envergure industrielle du projet.

- Il ressort également que la mise en œuvre de ce projet dégagerait un bilan

écologique positif découlant d’une économie de forêts.

Cette recherche a pu dégager que d’autres domaines méritent d’être approfondis tels

que la modélisation au niveau de la capacité de production et le planning de

production, l’analyse de sensibilité à partir de la fluctuation possible de prix, la

valorisation des sous produits…

Quoi qu’il en soit, l’efficacité du projet peut s’apprécier à travers sa contribution à

diminuer de façon continue et durable la pression sur les ressources naturelles et

l’adoption de la briquette par les populations, comme combustible domestique, à la

place du bois énergie.

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

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ANNEXE I

DEFINITIONS On appelle charbons des roches sédimentaires d’origine organique contenant au moins 50% de carbone, des matières volatiles (hydrogène et hydrocarbures), et des impuretés. Les charbons naturels proviennent de la transformation lente de végétaux qui se sont trouvés immergés à certaines époques géologiques anciennes (plusieurs millions d’années). Les principaux combustibles suffisamment apparentés par leur mode de formation et leur composition pour avoir été groupés dans la classe géologique unique de charbon sont :

- La tourbe : de couleur noirâtre ou brune, est due à l´accumulation peu compacte des végétaux dont l´état de décomposition est assez inégal :

o Teneur en eau très faible o Densité : voisine de l´unité o Richesse en carbone : faible o Formation : moins de 2 millions d’années

- Le lignite : de couleur noirâtre et parfois franchement brune, est issue de la transformation de débris ligneux poussés jusqu´à une sorte de gèle colloïdale qui en durcissent dans la matière fondamentale dans la lignite. C´est un charbon peu riche en carbone et en hydrogène et qui contient souvent de la pyrite qui dégage du gaz SO2 et de H2SO4

o Teneur en eau : assez forte o Densité : plus faible que la celle de la houille o Richesse en carbone : beaucoup plus forte que dans les tourbes o Teneur en matières volatiles : élevée (plus de 50%) o Formation : 40 à 140 millions d’années

- La houille : a subi une transformation plus poussée, ne laisse pas apparaître des traces des végétaux visibles à l´œil nu. C´est le charbon de qualité

o Teneur en eau : réduite de 2 à 7% o Densité : 1,2 à 1,5 o Richesse en carbone : forte o Teneur en matières volatiles : plus faible que dans le lignite

- L´anthracite : qui contient de très faible quantité de matières volatiles qui est issu de la transformation métamorphique de houille sous l´action de la pression et de température, à une densité plus forte de l´ordre de 1,7, un pouvoir calorifique plus élevé. Elle est plus massive et plus homogène ; sa densité est grande et sa cassure est brillante

La distillation n´est autre que la cokéfaction. En effet : Distillation est une opération qui consiste à débarrasser un solide de ses composants gazeux : le coke s´obtient par distillation de la houille grasse. C´est un procédé mis en œuvre par l´industrie gazinière dans des anciennes usines qui avaient pour principal objectif la production de gaz du benzol; le coke n´étant qu´un produit complémentaire.

Cokéfaction est la transformation de la houille en coke en dégageant des matières volatiles, elles-mêmes combustibles. Contrairement à la distillation, les installations sont d´abord conçues pour fournir un coke métallurgique répondant à des caractéristiques précises, le gaz et les autres produits liquides n´étant que des produits résiduels.

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A N N E X E I I

Le charbon et la houille

C o m m e n t ç a s ' e s t f o r m é e t à q u o i ç a s e r t

Notre sous-sol est riche , et même très riche en matières, en roches et en minerais : des gisements entiers exploités pour les utiliser dans notre vie courante. Les pierres précieuses (diamants émeraudes, jades), métaux (or, argent), les matériaux de construction (calcaire, gypse, craie, sables…) ou ressources énergétiques (pétrole, charbon, gaz...). Ces ressources minières et leurs différentes utilisations sont extrêmement nombreuses; certaines sont exploités depuis l'antiquité et lors de fouilles archéologiques on a même retrouvé des traces de mines primitives datant de la préhistoire : des mines néolithiques de près de 9000 ans.

Ce qui va nous intéresser particulièrement sera ici l'exploitation minière de la "Houille". On va voir comment s’est formé le charbon "minéral" pour devenir la matière noire et dure qu’on connaît, comment on a creusé le sol pour l’extraire, avec quels moyens et avec quelles techniques. Cette aventure passionnante va nous plonger dans l’histoire de l’exploitation des mines ; une histoire qui va nous ramener très loin dans le passé, à une époque où les premiers végétaux vont commencer à pousser sur notre planète… puis à l’histoire des Hommes, les mineurs ; de l'industrialisation des mines du 17e siècle, jusqu’à l'exploitation moderne utilisant les moyens technologiques actuels (tunneliers, forages...).

La découve r te des g isements sou te r ra ins Pendant très longtemps, on a commencé à exploiter des filons trouvés presque par hasard, à partir d'observations ou par creusage dans des lieux connus pour contenir certains produits qu'on pouvait exploiter. C’est l’utilisation dite « médiévale » ou « antique » du sous-sol. Puis on a appris progressivement à identifier les roches, et à faire correspondre la présence de certaines d'entre elle avec la proximité de minerais exploitables (la présence de quartz étant parfois proche de gisements d’or ou d'étain par exemple). Certains filons étaient aussi connus pour s'étendre en lignes parallèles , suivant des couches bien définies. On tenta alors de découvrir les continuités de ces gisements en faisant des trous dans le sol : des sondages. Aux 18

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et 19eme siècle, on recherchait également d'anciens sites abandonnés , espérant utiliser les moyens de production modernes pour tirer profit d'un filon partiellement inexploité, faute d’outils ou de technique adaptée dans les époques passées. Ces différentes méthodes n'avaient qu'un seul but : trouver les gisements les plus importants et les moins coûteux à exploiter.

© geopedia.fr

Les minerais ou les métaux qu'on peut exploiter pourront prendre des formes des différentes. Pour un même minerai, la localisation du gisement pourra aussi être très variée et se présenter à certains endroits «à ciel ouvert » (en surface), et à d'autres, dans des couches profondes du sous-sol ou même sous les océans . Le pétrole est un de ces exemples de ressource exploitée sur toute la planète et dans toutes les conditions possibles, c’est l’or noir, qu’on utilise aujourd’hui comme source principale d’énergie.

I l y a deux s ièc les , l ’ o r no i r , c ’ é ta i t l e charbon.

A quo i se r t l e cha rbon?

Plus pratique et plus performant que le bois, on l'utilisait pour se chauffer , mais aussi comme source d'énergie pour alimenter les toutes nouvelles usines et en particulier les machines à vapeur . Si le charbon a pris autant d'importance au 19ème siècle, c'est qu'il est rapidement devenu la clé de ce développement industriel.

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Les besoins étaient gigantesques, il fallait donc en produire énormément : pour se déplacer et transporter des marchandises grâce aux chemins de fer ou aux navires, pour produire de l'acier , permettant de fabriquer des machines, faisant fonctionner des usines qui à leur tour consommaient toujours plus de charbon. Un Charbon qu'il fallait bien trouver quelque part, et comme ce n'était pas sous la mer, on est allé le chercher.... sous terre.

Les mines de charbon qu’on décrira ici, s’étendent sur des gisements souterrains . Pour comprendre un peu comme ils se présentent, il faut remonter un peu dans le temps... au moment de leur formation, et même un peu avant. Le nom de cette époque géologique est facile à retenir puisqu'elle est justement désignée par cette formation du charbon , - du carbone , - du « Carbonifère ».

La Ter re avan t le Ca rbon i fè re

La Terre primitive, celle des temps très anciens qu'on appelle justement l'ère primaire , était très différente de celle que nous connaissons aujourd'hui : c'est principalement un vaste océan . C'est là que se trouve la vie -dans l'eau- sous forme d'algues, de planctons, de coquillages, d'une multitude d'espèces proches de nos méduses, de nos pieuvres et des premiers représentants des poissons.

Ce qui se trouve au dessus de l’eau, est un continent inhabité qui va se déchirer, se diviser en plusieurs morceaux qui vont se déplacer. La planète se transforme lentement, les montagnes s'élèvent, se froissent, se dressent au dessus des océans et va naturellement présenter un littoral de plus en plus important. C'est là que la vie marine va coloniser la Terre , les espèces vivant dans l'eau vont essayer de vivre à l'air libre, de respirer de l'oxygène. Les algues vont s'accrocher aux rochers utiliser la chaleur et la lumière du soleil, se doter de petites racines et de feuilles pour devenir progressivement des plantes qui vont grandir, se diversifier et recouvrir toute la planète.

La Terre va entrer dans un nouvel âge, celui du Carbonifère.

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C o m m e n t s e f o r m e l e c h a r b o n ? A cette époque, il y a environ 350 Millions d'années (1), les continents étaient donc entièrement recouverts de végétaux : la plus vaste et la plus importante foret équatoriale de tous les temps. Ces plantes géantes profitent du climat tropical qui règne sur toute la Terre : beaucoup de chaleur , beaucoup d'humidité et une abondance de pluies . Toutes ces plantes vont vivre, mourir et se déposer sur ce sol humide, dans des quantités si importantes qu'à certains endroits vont se former d'immenses tourbières. Des cuvettes naturelles où l'eau et les végétaux se mélangent et forment une boue de feuilles, de troncs et de tiges en décomposition, un peu comme le compost qu'on trouve au fond des jardins... mais dans des quantités gigantesques.

(1) (voir échelle des temps géologiques)

Normalement les petites bactéries décomposent cette matière. D'une certaine matière elles "la mange" et la font disparaître. C’est ce qui se passe à notre époque en tout cas. Au carbonifère c'est un peu différent. Ces petits organismes ne sont pas encore assez "gourmands" - pas assez évolués - pour décomposer toute cette masse végétale présente en quantité bien trop importante. Ces immenses cuvettes marécageuses vont ensuite être englouties par les brusques changements du niveau des océans ou des périodes de pluies intense, recouvertes par des boues, des poussières, des sédiments marins...

Formation du charbon : dépôts et tourbières

Quand l'eau se retire, la végétation reprend immédiatement sa place sur ce sol, pousse, grandit et meurt de nouveau. Elle forme de nouvelles tourbières, des cuvettes

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marécageuses qui seront à leur tour recouvertes. Ces couvertures successives de matière vont se retrouver emprisonnés dans le sous-sol : elles vont devenir des couches souterraines . Elles vont lentement se tasser, se compacter, et subir la pression et la chaleur des profondeurs du sous-sol : c’est ainsi que ces « boues végétales » vont se transformer. A l'intérieur de ces poches visqueuses, les plantes contiennent encore beaucoup de carbone : c'est ce carbone qui va se "fossiliser", devenir solide et enfermer des poches du gaz qui provient de sa décomposition.

Ce cycle durera plusieurs dizaines de millions d'années jusqu'à ce que la grande période du Carbonifère se termine et avec elle la plus grande accumulation de végétaux de notre histoire. Par la suite, du charbon continuera, et continue même encore à se former, mais dans des quantités beaucoup moins importantes. C'est la terre de nos jardins, ou le sol de nos forêts, de couleur très sombre, presque noire, et qui deviendra peut être dans quelques centaines de millions d'années du carbone pratiquement pur. Pendant tout ce temps, le sous sol continuera lui aussi à se constituer par couches successives : un empilement de plusieurs centaines de mètres de poussières, de particules minérales, végétales ou animales qui formeront les couches sédimentaires . C'est notre sol.

L e s c o m b u s t i b l e s f o s s i l e s

Les poches de ce "charbon" devenu solide vont devenir de la "houille ". On entend par là qu'il contient une certaine quantité de carbone (70 à 90%), s'il en contient moins, c'est du lignite (60%) ou de la tourbe (moins de 50%). S'il en contient plus de 93%, le charbon devient de l'anthracite . (Un dérivé de cette matière, d'apparence plus visqueuse, sera découvert dans d'autres gisements et appelé plus tard : « l'huile

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minérale » : le pétrole.). La tourbe moins riche en carbone présente encore un aspect "végétal", on y distingue encore des formes de branches ou de racines. Elle met aussi moins de temps à se former (10 à 15000 ans) , et se trouve donc souvent près de la surface du sol où il suffit de la découper en blocs pour l'extraire. Progressivement la tourbe pourra se transformer en lignite, puis en charbon, plus dur, plus riche en carbone, et donc beaucoup plus ancien (environ 300 millions d'années).

Teneur en carbone des dérivés du charbon

Ces matières riches en carbone ont la capacité de produire beaucoup d'énergie en brûlant, on va donc les appeler des combustibles . Cette teneur en carbone leur permettra aussi de brûler longtemps . Leur origine très ancienne ayant demandé des dizaines et parfois des centaines de millions d'années pour se former, les classent parmi les matières dites "fossiles" : les résidus de ces anciens végétaux dont il ne reste que le carbone, et qui sont ainsi devenus des minéraux. Voilà pourquoi on va appeler ces produits : les combustibles fossiles .

G é o l o g i e e t e x p l o i t a t i o n d e l a m i n e

Toutes ces matières vont se déposer les unes sur les autres et former des couches souterraines, recouvertes par d'autres sédiments, par d'autres couches. Enfouies dans la terre, leur lente transformation va se poursuivre. Le carbone sera compressé, aggloméré, pour devenir finalement un minéral dur et compact : le charbon . On le re-découvrira bien plus tard en creusant sous terre; bien plus efficace que le charbon de bois, plus riche en carbone, et fournissant donc en brûlant, plus d'énergie, pendant plus longtemps. Ces filons s'étendent sous terre sur plusieurs étages de 50cm à plusieurs mètres d'épaisseur. En Grande Bretagne, l'exploitation des "20 yards...", se

fait sur plus de 10 mètres. (cf géologie et exploitation des mines).

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Failles géologiques © geopedia.fr

Ces couches qui contiennent le charbon correspondent aux dépôts de végétaux qui se sont fait successivement plusieurs centaines de millions d'années plus tôt. Il faudra donc creuser profondément pour les atteindre, mais aussi arriver à suivre ces gisements , à s'adapter à leurs formes parfois très compliquées. - Car le sous-sol de la Terre bouge - Jetons un oeil sur ces couches représentées par ces dalles de couleur. Au départ elles sont plates et s'empilent les unes sur les autres, mais avec le temps elles se déforment . Les gigantesques mouvements Terrestres vont les pousser, les froisser, les transformer. Elles peuvent parfois se casser ou se fracturer, il se forme alors une faille et un déplacement de toutes ces couches : le filon de charbon va alors s'arrêter brusquement, comme sur les dessins ci-dessus.

Plissement et déformation des couches souterraines © geopedia.fr

Dans d'autres cas, ces couches sont poussées, elles subissent de très fortes pressions qui vont les tordre, les recourber : on parlera alors de plissement . Toutes les épaisseurs du sous sol vont se plier en même temps, et déformer ce mille feuille souterrain. Parfois, les fractures et les plissements se chevauchent, forment des cuvettes ou des reliefs, à leur tour usés par l'érosion, ou remplis par les dépôts qui vont continuer à s'accumuler pendant les millions d'années qui vont suivre. C'est là qu'il devient intéressant de faire des petits dessins en couleur : des cartes géologiques qui vont permettre de savoir exactement où se trouvent les gisements. Les gisements contiennent les minerais qui nous sont si utiles, il ne nous restera "plus" qu'à aller les chercher. On va donc construire une mine. Tout le problème sera de savoir où l'installer et où creuser.

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Couches géologiques des bassins houillers © geopedia.fr

La mine va devoir suivre ces couches aux formes tourmentées par les mouvements de terrains pour extraire le plus de minerai possible. Les gisements forment parfois plusieurs étages, s'enfoncent sur plusieurs centaines de mètres sous terre : il faudra donc pour les atteindre commencer à maîtriser le forage des puits profonds et comprendre la formation des sols. C’est ainsi que vont naître les techniques d’exploitations des mines .

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ANNEXE III

Processus d’extraction

DEFRICHEMENT : Enlèvement de la végétation encombrante. DECAPAGE ET ENLEVEMENT DES TERRES VEGETALES On commencera par décaper l’affleurement et on conduira l’exploitation par gradins jusqu’à obtenir l’éponte supérieure. Pour ce faire, on sera obligé de pratiquer d’abord à la manière d’un fonçage de puits, une aussi large excavation que possible. Par la suite, on élargira l’excavation en éventail de manière à disposer de fronts d’attaque de plus en plus étendus. DEFONÇAGE DES TERRAINS COMPACTES ET ROCHEUX Le défonçage des roches est un phénomène complexe dont l’efficacité est liée d’une part, aux propriétés mécaniques des roches, et d’autre part, à la géométrie de leurs discontinuités. EXTRACTION DU CHARBON TRANSPORT DE CHARBON ET ENVOI A L’USINE DE TRANSFORMATION

Processus de transformation du charbon

La transformation du charbon de terre brut en combustible domestique permet d’obtenir cinq grands types de produits finis : comme le montre le processus de fabrication des briquettes :

• la briquette combustible ; • le goudron ; • le benzol ; • le sulfate d’ammonium ; • le gaz de coke.

CONCASSAGE ET CRIBLAGE Le concassage et le criblage sont deux opérations de réduction de la taille des charbons bruts. Le filon dans la réserve est abattu à l’aide d’explosifs en donnant des blocs de taille relativement importante, par exemple un bloc de 200 kg. Pour faciliter d’une part le transport, il est nécessaire de réduire la taille des blocs de charbon en plus petite par exemple, à la taille des mœllons de granite équivalent à un volume de 25 cm3.

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La cokéfaction est meilleure si on introduit dans le réacteur du charbon de terre dont la granulométrie peut passer à travers un tamis dont la maille est inférieure à 25 mm. C’est l’intérêt du criblage qui est effectué sur un matériel appelé Concasseur. COKEFACTION La cokéfaction représente le passage de la houille ou charbon brut au coke sous l’action de la chaleur (900 à 1000°C) avec éliminat ion de divers produits gazeux. Cette opération se réalise dans le four à coke représenté en illustration SEPARATION Durant l’opération de cokéfaction entre 380 et 550°C, sont libérés les produits gazeux. Cela représente l’opération de séparation. On obtient alors deux types de gaz : du gaz condensable et du gaz incondensable. MATIÈRE CONDENSABLE Les matières condensables résultant de la cokéfaction de la houille sont : les goudrons et le Benzol. Les matières incondensables sont : le gaz et le sulfate d’ammonium. La séparation de ces matières se fait dans un échangeur par effet de changement de température où une partie du gaz se condense. DÉCANTATION Les produits obtenus par condensation passent ensuite dans un grand bassin de décantation. Autrement dit, le condensât liquide va former deux couches bien distinctes à cause de la différence de leur densité. SÉPARATION DES MIXTES On racle la couche supérieure des deux phases liquides CONDENSATION La partie qui vient d’être séparée est ensuite mise dans le récipient chauffé pour achever l’opération de séparation. Le produit chauffé passe par la suite dans un autre échangeur de température pour réaliser l’opération de condensation et on obtient du goudron dont la pureté est acceptable. LE GOUDRON Le goudron est donc séparé par condensation du gaz. On peut encore traiter le goudron obtenu en chauffant encore une fois le mélange. Selon le niveau de température atteinte, on peut obtenir de nombreuses matières premières, bases de différentes dérivées chimique, telles que les polymères thermoplastiques comme le résine de coumarone et l’undène qui sont utilisés pour la fabrication de peinture et de vernis. Les polymères de polycondensation comme le crésol, utilisé pour la confection de moule en fonderie. Le goudron routier et le crésol sont employés pour la protection du bois (traverses de chemin de fer, poteau électrique, charpente …).

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LAVAGE A L’HUILE Il s’agit toujours d’une opération de séparation des différents produits, on utilise une huile lourde pour séparer la fraction de produit condensable en benzol. BENZOL Le Benzol désigne le liquide obtenu par lavage dans une huile lourde en gaz brut. On peut encore distiller ce produit et on obtient du benzène, du toluène et de xylène. A partir du Benzène on a la lindane qui est un insecticide. A partir du toluène on a la saccharine qui est un produit à pouvoir sucrant très élevé. MATIÈRE NON CONDENSABLE Ce terme désigne des produits gazeux non susceptibles de changer de phase c’est à dire passer de l’état gazeux à l’état liquide. Ils restent toujours sous forme gazeux. DEGOUDRONAGE Il s’agit d’une opération de filtration de gaz qui passe dans une colonne où sont placées plusieurs séries de filtres qui retiennent le goudron résiduel et laissent passer le gaz. On augmente le rendement de la filtration en utilisant une pompe qui extrait le gaz destiné à être épuré ou saturé. SATURATION On laisse le gaz extrait barboter dans des récipients chargés d’acide sulfurique dilué. SÉCHAGE On réduit ensuite la teneur en eau du gaz en le soumettant sous un flux de chaleur dans des serpentins. CONDENSATION L’extrémité du serpentin subit une réduction de section afin de détendre le gaz et réaliser en même temps l’opération de condensation. Le gaz ammoniac se cristallise alors et donne naissance à un type d’engrais connu sous l’appellation sulfate d’ammonium. ÉPURATION Une partie du gaz qui ne pourrait être saturée va être épurée c’est à dire qu’on élimine une fraction de naphtaline contenue dans le gaz. DENAPHTALINAGE Certains carbures contenus dans le gaz sont éliminés lors de la réaction chimique dans des réacteurs. MISE EN BOUTEILLE

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102

Le gaz débarrassé des impuretés passe à travers un compresseur pour être conditionné dans des bouteilles. EXTINCTION Sitôt la température de 1000°C atteinte, on passe e nsuite à l’étape d’extinction pour éviter que le charbon en contact avec l’air ambiant ne brûle et ne va donner que de la cendre. On soumet la coke à un jet d’eau. BROYAGE CALIBRAGE Dans cette étape, on continue à réduire la taille de la coke de 25mn environ à 8 min ou 10mn, l’intérêt de cette diminution de taille est double. Le produit obtenu est plus homogène et l’opération d’agglomération peut être mené d’une façon plus pratique. On peut utiliser 3 types de broyeur : broyeur à rouleau dentée et le broyeur à boulets, mais on peut également utiliser le concasseur en opérant quelque réglage plus fin de la taille du produit fini. MALAXAGE Cette partie consiste à mélanger les adjuvants entrant dans la composition des briquettes. Les adjuvants sont constitués de liant, de coke et d’amorce. Le tout est versé dans un gros récipient muni de rotor qui tourne jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène. COMPACTAGE C’est la phase de mise en forme des briquettes. Le mélange pulvérulent de coke avec le liant donne une pâte semi humide. L’ensemble passe dans des moules qui sous l’effet d’un effort pressant acquiert le morphologie géométrique souhaitée (cylindrage, ovoïde, sphérique) CONDITIONNEMENT C’est une opération facultative si l’on cherche à réduire dans sa plus simple expression le coût du produit fini rendu consommateur. Cette remarque est surtout valable dans le contexte malgache où les consommateurs ont un pourvoir d’achat très faible. Dans le cas contraire, on peut mettre les briquettes dans des sacs soit en plastique soit en papier kraft. Un sac peut dès lors peser : un, cinq, dix ou cinquante kilogrammes selon le marché ciblé.

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103

A N N E X E IV

Estimation des coûts de production annuels (kAr) : Après AV

Période exécution mise en route pleine capacité Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Programme de production (t) 45 000 56 500 79 750 113 000 150 000 223 000 245 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000

Matières premières:

Charbon de terre (coke) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Fine de charbon 1 012 500 1 271 250 1 794 375 2 542 500 3 375 000 5 017 500 5 512 500 6 750 000 6 750 000 6 750 000 6 750 000 6 750 000 6 750 000

Fécule de manioc 3 780 000 4 746 000 6 699 000 9 492 000 12 600 000 18 732 000 20 580 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000 25 200 000

Autres 5 343 285 6 708 791 9 469 488 13 417 582 17 810 950 26 478 946 29 091 218 35 621 900 35 621 900 35 621 900 35 621 900 35 621 900 35 621 900

Main-d'œuvre 40 418 50 747 71 630 101 495 134 727 200 295 220 055 269 455 269 455 269 455 269 455 269 455 269 455

Services publics (eau & éléc)

Carburants 1 086 600 1 086 600 1 086 600 1 262 040 2 019 600 2 255 760 2 580 720 2 915 520 2 915 520 2 915 520 2 915 520 2 915 520 2 915 520

Réparations 77 150 77 150 77 150 77 150 231 451 231 451 231 451 385 751 385 751 385 751 385 751 385 751 385 751

Entretien pièces de rechange 462 901 462 901 462 901 462 901 1 388 704 1 388 704 1 388 704 2 314 506 2 314 506 2 314 506 2 314 506 2 314 506 2 314 506

Coûts de fabrication 11 802 855 14 403 440 19 661 145 27 355 668 37 560 432 54 304 655 59 604 647 73 457 132 73 457 132 73 457 132 73 457 132 73 457 132 73 457 132

FG d'administration 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497

F. de vente & de distribution 1 530 150 1 921 188 2 711 766 3 842 377 5 100 500 7 582 743 8 330 817 10 201 000 10 201 000 10 201 000 10 201 000 10 201 000 10 201 000

Coûts d'exploitation 14 283 502 17 275 125 23 323 408 32 148 542 43 611 429 62 837 895 68 885 961 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629

Frais financiers 2 800 000 2 579 585 2 332 023 2 052 733 1 736 257 1 376 093 1 231 986 1 080 673 921 796 754 974 579 811 395 890 202 773

Amortissement 9 841 680 9 841 680 9 841 680 7 388 428 7 214 741 1 110 623 1 110 623 1 110 623 1 110 623 1 110 623 848 023 848 023 848 023

Coûts totaux de production 26 925 182 29 696 390 35 497 111 41 589 703 52 562 426 65 324 610 71 228 569 86 799 925 86 641 047 86 474 225 86 036 462 85 852 541 85 659 424

Coûts de production unitaires 598 526 445 368 350 293 291 289 289 288 287 286 286

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104

A N N E X E V

Calcul du Taux de Rentabilité Interne (TRI) - après AV Le TRI est le taux d’actualisation auquel la valeur actualisée des rentrées de trésorerie égale celle des sorties. Il faut donc actualiser les recettes du

projet : le TRI est le taux auquel la valeur actualisée de ces recettes égale la valeur actualisée de l’investissement, avec une Valeur Actualisée Nette

(VAN) égale à zéro. Pour ce faire, on calcule d’abord les flux financiers à l’aide du tableau du cash flow

Cash flow et calcul de la VAN (kar), après AV

Période exécution mise en route pleine capacité

Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

A - Rentrée de trésorerie

Charbon 27 000 000 33 900 000 47 850 000 67 800 000 90 000 000 133 800 000 147 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000 180 000 000

Sous produits 1 994 850 2 504 645 3 535 318 5 009 290 6 649 500 9 885 590 10 860 850 13 299 000 13 299 000 13 299 000 13 299 000 13 299 000 13 299 000

B - Sorties de trésorerie

Investissement total 35 023 829 23 349 219

Intérêts 2 800 000 2 579 585 2 332 023 2 052 733 1 736 257 1 376 093 1 231 986 1 080 673 921 796 754 974 579 811 395 890 202 773

Remboursements 2 795 749 3 016 165 3 263 726 3 543 017 3 859 492 2 882 138 3 026 245 3 177 557 3 336 435 3 503 257 3 678 420 3 862 341 4 055 458

Coût d'exploitation 14 283 502 17 275 125 23 323 408 32 148 542 43 611 429 62 837 895 68 885 961 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629 84 608 629

Impôts 5 560 872 10 926 855 15 430 476 27 426 343 30 321 298 37 274 676 37 330 284 37 388 671 37 541 888 37 606 261 37 673 852

Cash flow net -35 023 29 -23 349 219 14 711 348 19 129 520 22 501 038 29 733 893 37 607 596 53 421 352 58 653 591 71 415 695 71 360 088 71 301 700 71 148 483 71 084 111 71 016 520

Cumulé -35 023829 -58 373 048 -43 661 699 -24 532 180 -2 031 142 27 702 750 65 310 346 118 731 698 177 385 289 248 800 984 320 161 071 391 462 771 462 611 254 533 695 365 604 711 885

VAN = ∑ CFa + VRa ; avec Cfa : cash flow actualisé et VRa : valeur résiduelle de l’investissement actualisée

Formule d’actualisation Cfa = CF x (1 + t)-n avec t = taux d’actualisation ; n = année et CF = cash flow.

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L’actualisation à 40 et 37% donne respectivement les valeurs suivantes :

40% -25 017 021 -11 912 867 5 361 279 4 979 571 4 183 718 3 948 967 3 567 626 3 619 850 2 838 849 2 468 956 1 762 167 1 257 661 896 399 639 705 456 498

37% -25 564 838 -12 440 311 5 721 248 5 430 275 4 662 295 4 497 057 4 151 754 4 304 774 3 449 924 3 066 112 2 236 295 1 630 997 1 187 950 866 332 631 758

La valeur résiduelle du projet s’élève à 5 935 158 kar (c’est la valeur comptable nette à la fin de période)

VAN (40%) = - 948 643 + 5 936 158 x 0,006 = - 910 485

VAN (37%) = + 3831 621 + 5936 158 x 0,009 = + 3884 429

Après une interpolation des valeurs, on obtient : TRI = 39,43 %

Calcul du Seuil de Rentabilité (SR) - après AV

Le SR s’obtient par la formule :

SR = FF/ (pu – cuv) ; avec FF = frais fixes ; pu = prix unitaire de vente et cuv = coût unitaire variable

En prenant le Tableau ci dessus, on a charges variables totales = 80 662 984

et charges fixes totales = 6 136 941

SR = 6 136 941 / (600 –80 662 984/300 000) ; SR = 18 540 tonnes de briquettes

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106

A N N E X E V I

Répartition des coûts totaux de production (kar)

Année 3 Année 7 Année 10 fixes variables coûts totaux fixes variables coûts totaux fixes variables coûts totaux

Matières premières: 241 000 9 894 785 10 135 785 241 000 33 544 950 33 785 950 241 000 67 330 900 67 571 900 Charbon de terre (coke) : Fine de charbon : Fécule de manioc :

Autres

Main-d'œuvre 12 125 28 293 40 418 53 891 80 836 134 727 53 891 215 564 269 455

Services publics 0 0 0 0 0 0

Carburants 1 086 600 1 086 600 2 019 600 2 019 600 2 915 520 2 915 520

Réparations 77 150 77 150 231 451 231 451 385 751 385 751

Entretien pièces de rechange 462 901 462 901 1 388 704 1 388 704 2 314 506 2 314 506

FG d'administration 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497 950 497

F. de vente & de distribution 1 530 150 1 530 150 5 100 500 5 100 500 10 201 000 10 201 000

Amortissement 9 841 680 9 841 680 7 214 741 7 214 741 1 110 623 1 110 623

Frais financiers 2 800 000 2 800 000 1 736 257 1 736 257 1 080 673 1 080 673

Coûts totaux de production 14 385 354 12 539 828 26 925 182 11 816 540 40 745 886 52 562 426 6 136 941 80 662 984 86 799 925

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107

A N N E X E V I I

Calcul du fonds de roulement nécessaire (kar)

Nombre minimal de jours de couverture Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 Année 11 Année 12 Année 13 Année 14 Année 15

30 1 190 292 1 439 594 1 943 617 2 679 045 3 634 286 5 236 491 5 740 497 7 050 719 7 050 719 7 050 719 7 050 719 7 050 719 7 050 719

5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

10 28 125 35 313 49 844 70 625 93 750 139 375 153 125 187 500 187 500 187 500 187 500 187 500 187 500

15 157 500 197 750 279 125 395 500 525 000 780 500 857 500 1 050 000 1 050 000 1 050 000 1 050 000 1 050 000 1 050 000

20 296 849 372 711 526 083 745 421 989 497 1 471 053 1 616 179 1 978 994 1 978 994 1 978 994 1 978 994 1 978 994 1 978 994

45 57 863 46 290 46 290 46 290 138 870 138 870 138 870 231 451 231 451 231 451 231 451 231 451 231 451

30 1 062 779 1 279 495 1 717 637 2 358 847 3 209 244 4 604 596 5 046 262 6 200 636 6 200 636 6 200 636 6 200 636 6 200 636 6 200 636

1 603 116 1 931 558 2 618 978 3 616 683 4 956 362 7 134 394 7 811 936 9 648 581 9 648 581 9 648 581 9 648 581 9 648 581 9 648 581

10 192 992 198 019 213 682 243 033 321 159 388 487 414 840 503 261 498 848 494 214 489 348 484 239 478 875

2 986 400 3 569 170 4 776 278 6 538 762 8 911 807 12 759 372 13 967 273 17 202 561 17 198 148 17 193 514 17 188 648 17 183 539 17 178 175

2 986 400 582 770 1 207 108 1 762 484 2 373 045 3 847 566 1 207 900 3 235 288 -4 413 -4 634 -4 866 -5 109 -5 364

60 1 689 298 2 121 007 2 993 811 4 242 014 5 630 992 8 371 408 9 197 286 11 261 983 11 261 983 11 261 983 11 261 983 11 261 983 11 261 983

1 689 298 431 709 872 804 1 248 203 1 388 978 2 740 416 825 879 2 064 697 0 0 0 0 0

1 297 103 1 448 163 1 782 468 2 296 748 3 280 815 4 387 965 4 769 986 5 940 578 5 936 164 5 931 530 5 926 665 5 921 556 5 916 192

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Estimation du fonds de roulement Le fonds de roulement indique les moyens financiers nécessaires au fonctionnement

du projet. Il est défini comme la différence entre l’actif circulant (montants à recevoir)

et les engagements courants. Pour le calculer, il convient de déterminer d’abord la

couverture minimale à assurer (n) pour l’actif et passif courants. On divise ensuite par

360 ce « n » et le taux (n/360) sera multiplié par le coût annuel de chaque poste

considéré (voir tableau de calcul du fonds de roulement).

Cependant l’encaisse à maintenir est calculée séparément. Le montant de base

(annuel) s’obtient par : coûts de production moins coûts des matières moins

amortissements

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A N N E X E V I I I

Les investissements fixes (Kar)

DÉSIGNATIONS Montant (avant) Montant (après)

BÂTIMENTS ET PARCS 10 121 750 10 121 750 ROUTE 83 244 754 0 CHEMIN DE FER 1 118 000 1 118 000 ÉQUIPEMENTS 36 225 074 36 225 074 DÉFRICHEMENT 464 359 464 359 DÉCAPAGE ET EXTRACTION 7 226 097 7 226 097 TRANSPORT - MANUTENTION ET PESAGE 3 228 900 3 228 900 MATÉRIELS DE SÉCURITÉ 342 698 342 698 CENTRALE ÉLECTRIQUE AU CHARBON 4 500 000 4 500 000 MATÉRIELS DE MAINTENANCE 125 000 125 000 USINE DE TRANSFORMATION TRANSFORMATION DE CHARBON 10 979 520 10 979 520 SÉPARATION 9 358 500 9 358 500

ADDUCTION D'EAU POTABLE 458 234 458 234 TRAITEMENT DES EAUX USEES 326 100 326 100 ADDUCTION D'EAU INDUSTRIELLE 1 593 090 1 593 090 STATION DE POMPAGE 94 100 94 100 BASSIN D'EAU 45 700 000 6 436 700 TOTAL = 178 881 102 56 373 048

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Nom : RAHAMALITSIROFO

Prénom : Haja Titre de mémoire : « CONTRIBUTION DES METHODES SCIENTIFIQUES DANS LA

FAISABILITE D’UNE ETUDE DE PROJET : CAS DE L’UTILISATION DU CHARBON DE TERRE POUR USAGES DOMESTIQUES »

Nombre de pages : 86 Nombre de figures : 32 Nombre de tableaux : 18 Nombre des annexes : 08 Résumé : Le charbon de terre, après transformation en briquettes combustibles, peut être utilisé pour usages domestiques. Les difficultés rencontrées par notre pays sur le plan énergétique nous ont fait naître l’idée de rendre cette utilisation plus efficiente. Concernant l’apport que ce document peut véhiculer à cet effet, trois éléments fondamentaux méritent d’être évoqués : - Des dépenses superficielles ont pu être évitées suite à l’application l’analyse de la

valeur, un outil scientifique permettant à surmonter les problèmes d’adéquation d’un produit. Ainsi le montant total des investissements pourrait être réduit de tiers ;

- L’application de ce même outil, combinée par un savoir faire d’un bon manager de projet permettraient d’ajuster le produit aux justes besoins des consommateurs ;

- Un modèle innovateur (MEP) serait une garantie pour une conservation optimale de la biodiversité.

A partir de l’approche Cadre Logique, un outil scientifique dynamique pointé sur les objectifs, on a pu ressortir les objectifs, les résultats attendus et les activités à développer. Le diagramme d’Ishikawa explique par la suite le pourquoi et le comment du problème axial : « l’utilisation du charbon de terre à usages domestiques n’est pas effective ». Les résultats de la recherche sur les cinq aspects stratégiques du projets on pu montré la pertinence des méthodes scientifiques dans la faisabilité d’une étude de projet. En corollaire, des études sérieuses sur le plan financier, commercial, technique et juridique ont été proposées afin d’assurer une meilleure pénétration et utilisation pérenne du produit. Rubrique : Ingénierie de projets industriels Mots clés : Ingénierie de projets, Analyse de la Valeur, Cadre Logique, Charbon de terre, MEP, Diagramme d’Ishikawa, Indépendance énergétique, TRI, VAN, Filière bois, Biodiversité, Méthode de management de projet, Rapporteur : Monsieur le Professeur Yvon ANDRIANAHARISON Adresse: Lot III I 57 Soanierana Antananarivo