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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE PALEONTOLOGIE ET D’ANTHROPOLOGIE BIOLOGIQUE (D.P.A.B) Laboratoire de Micropaléontologie MEMOIRE DE RECHERCHE pour l’obtention de DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIES (D.E.A) OPTION : PALEOENVIRONNEMENT * DYNAMIQUE PALEOENVIRONNEMENTALE DE L’HOLOCENE DU SITE D’ANKILIBEHANDRY ( BELO – SUR – MER) : APPROCHE MICROPALEONTOLOGIQUE ET SEDIMENTOLOGIQUE Soutenu le 6 novembre 2002 par Mlle ANDRIAMAHAZO Raelinavalonoro MEMBRES DU JURY : Président : Professeur RANDRIA Ravololonarivo Gisèle Rapporteurs : Docteur RANARISON Solofoarilala Docteur RAMAKAVELO Geneviève Examinateurs : Professeur RAFAMANTANANTSOA Jean Gervais Docteur RAKOTONDRAZAFY Toussaint

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES …biblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/andriamahazoraeli... · Cryptoprocta ferox , Mungotictis decemlineata et Potamochoerus porcus

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  • UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

    FACULTE DES SCIENCES

    DEPARTEMENT DE PALEONTOLOGIE

    ET D’ANTHROPOLOGIE BIOLOGIQUE

    (D.P.A.B)

    Laboratoire de Micropaléontologie

    MEMOIRE DE RECHERCHE

    pour l’obtention de

    DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIES

    (D.E.A)

    OPTION : PALEOENVIRONNEMENT

    *

    DYNAMIQUE PALEOENVIRONNEMENTALE DE L’HOLOCENE DU SITE

    D’ANKILIBEHANDRY ( BELO – SUR – MER) : APPROCHE

    MICROPALEONTOLOGIQUE ET SEDIMENTOLOGIQUE

    Soutenu le 6 novembre 2002

    par

    Mlle ANDRIAMAHAZO Raelinavalonoro

    MEMBRES DU JURY :

    Président : Professeur RANDRIA Ravololonarivo Gisèle

    Rapporteurs : Docteur RANARISON Solofoarilala

    Docteur RAMAKAVELO Geneviève

    Examinateurs : Professeur RAFAMANTANANTSOA Jean Gervais

    Docteur RAKOTONDRAZAFY Toussaint

  • REMERCIEMENTS

    La présentation de ce travail n’a pu se réaliser que grâce à la contribution de

    plusieurs personnes. C’est avec grand plaisir que nous les remercions ici :

    - A Madame Gisèle RANDRIA RAVOLOLONARIVO, Professeur, Responsable de

    la formation en troisième cycle, pour ses franches générosités de donner toutes les

    autorisations nécessaires pour réaliser ce travail et de présider le Jury de soutenance.

    - A Monsieur Armand RASOARIMANANA Docteur spécialiste des Ammonites,

    Chef de Département, pour ses précieux conseils et ses supervisions dès le début de

    ce travail.

    - A Monsieur Solofoarilala RANARISON, Docteur Ingénieur Géologue, par ses aides

    précieuses, sur la réalisation des travaux pratiques aux laboratoires, ainsi que les

    aides documentaires pour finir ce travail.

    - A Madame Geneviève RAMAKAVELO, Docteur ès Sciences de l’Université Pierre

    et Marie Curie Paris VI, Micropaléontologiste du Laboratoire de Paléontologie

    Appliquée, c’est grâce à elle qu’on a pu inspirer le sujet de ce Mémoire. Elle nous a

    beaucoup aidé dans son élaboration.

    - A Monsieur Jean Gervais RAFAMANTANANTSOA, Docteur d’Etat ès Sciences,

    Coordinateur Général auprès du Ministère de la Recherche Scientifique pour le

    Développement, spécialiste en Ecologie, Biomasse et Carbonisation, qui nous a

    beaucoup soutenue durant notre étude sur terrain et nous a accordé de juger ce

    Mémoire.

    - A Monsieur David Allen BURNEY (Ph. D.), Associate Professor de l’Université de

    Fordaham, New York, Département des Sciences Biologiques qui nous a permis de

    faire la récolte de nombreux échantillons et pour tout l’aide qu’il nous a apportée au

    cours de nos travaux sur terrain.

  • - A Madame Raobivelonoro RALIARISON RAHARIZELINA, Docteur

    Nutritionniste, Responsable du laboratoire d’Antropologie Nutritionnelle qui nous a

    donné tous les matériels nécessaires durant les travaux au laboratoire.

    - A Monsieur Toussaint RAKOTONDRAZAFY, Docteur en Sciences, pour ses

    précieux conseils, ses encouragements, ses supervisions ainsi que ces critiques utiles

    et constructives pour pouvoir terminer ce travail le plutôt possible.

    - Aux responsables, au staff du service et au laboratoire de l’OMNIS à

    Mangasoavina, c’est grâce à eux qu’on a pu finir les travaux de laboratoire

    nécessaires pour l’étude sédimentologique.

    - Nos sincères remerciements s’adressent aussi à tous les membres du personnel

    administratif et technique du service de Paléontologie.

    - A tous les Etudiants du IIIème Cycle de Paléontologie, ainsi qu’à chacune et à chacun

    de mes camarades à l’Université comme partout ailleurs.

  • LISTE DES ILLUSTRATIONS

    PLANCHE I ( Schémas des Ostracodes)............................................................................ I

    PLANCHE II (Schémas des Ostracodes) ........................................................................... II

    PLANCHE III (Schémas des Foraminifères) ..................................................................... III

  • LISTES DES TABLEAUX Tableau 1 : Répartition des Ostracodes dans chaque niveau .......................................... 23

    Tableau 2 : Répartition des Foraminifères dans chaque niveau ..................................... 26

    Tableau 3 : Répartition de Chara dans chaque niveau ................................................... 29

    Tableau 4 : Indices de diversité spécifique des Ostracodes............................................ 29

    Tableau 5 : Indices de diversité spécifique des Foraminifères ....................................... 29

    Tableau 6 : Indices de diversité spécifique de Chara ..................................................... 29

    Tableau 7 : Pourcentage de CaCO3 dans chaque niveau ................................................ 30

    Tableau 8 : Tableau de fréquences des Ostracodes (%) ................................................. 39

    Tableau 9 : Tableau de fréquences des Foraminifères (%)............................................. 41

    Tableau 10 : Tableau de fréquences de Chara (%) ......................................................... 43

    Tableau 11 : Résultats granulométrique ......................................................................... 53

  • LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Carte géologique ................................................................................................ 4

    Figure 2 : Situation géographique....................................................................................... 5

    Figure 3 : Empreintes musculaires (CYPRIDIDAE).......................................................... 14

    Figure 4 : Empreintes musculaires (CANDONINAE) ....................................................... 14

    Figure 5 : : Empreintes musculaires (CYPRIDOPSINAE) ................................................ 14

    Figure 6 : Log de couches................................................................................................... 18

    Figure 7 : Courbes de la variation de l’effectif des Ostracodes.......................................... 32

    Figure 8 : Courbe de la variation de l’effectif des Foraminifères....................................... 32

    Figure 9 : Courbes de la variation de l’effectif de Chara.................................................... 32

    Figure 10 : Courbes de la diversité ..................................................................................... 36

    Figure 11 : Courbe de la fréquence simple du niveau N0 .................................................. 46

    Figure 12 : Courbe de la fréquence simple du niveau N1 .................................................. 46

    Figure 13 : Courbe de la fréquence simple du niveau N2 .................................................. 46

    Figure 14 : Courbe de la fréquence simple du niveau N3……………………………...46

    Figure 15 : Courbe de la fréquence simple du niveau N4 .................................................. 47

    Figure 16 : Courbe de la fréquence simple du niveau N5 .................................................. 47

    Figure 17 : Courbe de la fréquence simple du niveau N6 .................................................. 47

    Figure 18 : Courbe de la fréquence simple du niveau N7 .................................................. 47

    Figure 19 : Courbe de la fréquence simple du niveau N8 .................................................. 48

    Figure 20 : Courbe de la fréquence simple du niveau N9 .................................................. 48

    Figure 21 : Courbe de la fréquence simple du niveau N10 ................................................ 48

    Figure 22 : Courbe de la fréquence simple du niveau N11 ................................................ 48

    Figure 23 : Courbe de la fréquence simple du niveau N12 ................................................ 49

    Figure 24 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N0................................................ 49

    Figure 25 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N1................................................ 49

    Figure 26 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N2................................................ 50

    Figure 27 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N3................................................ 50

    Figure 28 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N4................................................ 50

    Figure 29 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N5................................................ 50

    Figure 30 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N6................................................ 51

    Figure 31 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N7................................................ 51

    Figure 32 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N8................................................ 51

  • Figure 33 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N9................................................ 51

    Figure 34 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N10.............................................. 52

    Figure 35 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N11.............................................. 52

    Figure 36 : Courbe de la fréquence cumulée du niveau N12.............................................. 52

    Figure 37 : Courbe de la calcimétrie.................................................................................. 57

  • 1

    I-INTRODUCTION

    A-GENERALITES

    A-1-Historique

    Les recherches paléontologiques dans la région de Belo-sur-mer ont débuté en

    1936, par des fouilles faites par LAMBERTON et ses collaborateurs. Ils ont remarqué

    que le terrain est riche en subfossiles surtout en vertébrés : Hippopotames, Crocodiles,

    Tortues géantes, Aepyornis...

    En 1972, BESAIRIE a fait des études géologiques sur cette région caractérisée

    par des carapaces sableuses et de dunes.

    Ce travail a été poursuivi par BOURGEAT et RATSIMBAZAFY en 1975 ils

    ont pu dater, à partir des fragments de coquille d’œuf d’Aepyornis, la formation du

    Flandrien (mille an) c’est à dire dans l’Holocène de l’ère Quaternaire.

    En 1986, BATTISTINI et HOERNER ont fait des recherches sur la végétation

    actuelle de Belo-sur-mer, ils ont déterminé des végétations typiques du milieu semi-

    aride comme les Didierea madagascariensis et Euphorbia stenoclada…, ainsi que des

    végétations halophiles, c’est-à-dire des plantes qui poussent sur des sols riches en sel,

    comme les Apocynacée...

    Ils ont remarqué la présence des : Microcebus, Propithecus verreauxi,

    Cryptoprocta ferox , Mungotictis decemlineata et Potamochoerus porcus ; des

    mammifères que l’on rencontre encore actuellement.

    Des datations absolues sur 13C / 14C ont été effectuées par l’équipe de David

    BURNEY en 1999, à partir d’ossements des Primates subfossiles : Pachylemur,

    Archeolemur, Hydropithecus, coquille des Aepyornis. Ils ont donné une datation de

    190±80BP pour la couche la plus récente et une datation de 2140±50BP pour la plus

    ancienne.

  • 2

    L’étude palynologique et paléoenvironnementale de cette zone (M.

    RAMAROLAHY, 2001) a dégagé trois types de végétations :

    - une forêt en mosaïque constituée par les familles de Myrtaceae, de

    Mimosaceae, Sapindaceae, Euphorbiaceae, Meliaceae, Palmae, Capparidaceae,

    Apocynaceae et des Graminae (2140 BP) ;

    - une savane arborée constituée par les familles de Graminae , Myrtaceae,

    Meliaceae, Compositae, Chenopodiaceae, Palmae, Podocarpaceae, Apocynaceae et

    des Amaranthanceae. (1990 BP) ;

    - une savane herbeuse et épineuse constituée par les familles de Graminae,

    Chenopodiaceae, Apocynaceae, Mimosaceae, Compositae, Myricaceae,

    Balsaminaceae, Malpighiaceae. ( 1760 BP).

    A-2-Objectif de l’étude

    Ce Mémoire a comme objectif principal d’étudier la dynamique de

    l’environnement de la région d’Ankilibehandry.

    Outre les travaux de recherche paléontologique déjà effectués dans la région de

    Belo-sur-mer, sur les Vertébrés et la palynologie, nous considérerons plus

    particulièrement ici les microfossiles en tant que premier maillon dans les cycles d’un

    écosystème et d’analyser par la suite la relation entre les différents organismes et

    l’évolution du milieu.

    Une étude sédimentologique sera faite pour analyser le processus de la

    sédimentation.

    B-PRESENTATION DE LA REGION ETUDIEE

    B-1-Situation géographique

    Belo-sur-mer se situe dans la partie centrale du bassin de Morondava, dans la

    région de Menabe, entre la rivière de Maharivo au Nord et celle de Kirindy au Sud.

  • 3

    Cette partie est limitée par le canal de Mozambique à l’Ouest et par la formation

    calcaire du Tertiaire à l’Est..

    Le site étudié se trouve à Ankilibehandry à une latitude de 20°44’01’Sud et à

    une longitude 44°00’43’ Est, à 8 m d’altitude avec les coordonnées Laborde Y=150,

    X=595

    Pour y accéder, il faut prendre la route nationale qui relie la ville de Morondava

    à Mahabo, puis la quitter à 2 km à l’Est de la ville en prenant une déviation vers le Sud.

    Cette dernière est une route saisonnière permettant d’arriver à Belo-sur-mer en passant

    par Manometinay, le fleuve de Maharivo, Ambararata et Antsira.

    Arrivée à Antsira, il faut dévier à l’Ouest . Belo-sur-mer est à environ 7km

    d’Antsira, puis à 2km à l’Est de Belo-sur-mer, il faut tourner vers le Nord pour arriver à

    Ankilibehandry. Le site se situe à 2km de la route reliant Antsira et Belo-sur-mer.

    (Fig.2)

    B-2-Histoire géologique de la région d’étude

    Par rapport à la formation géologique de Madagascar, notre zone d’étude se situe

    à la fin du système post-Karoo qui se développe du Jurassique à l’Actuel. Les

    affleurements rencontrés dans cette formation post-Karoo sont, d’Est en Ouest du

    Jurassique moyen au Jurassique supérieur, puis du Crétacé suivi de l’Eocène-Oligocène

    et les terrains récents (E. RAZAFIMBELO, 1987)(59). (Fig. 1 )

    Ces formations récentes dominent le long de la côte Ouest, et sont caractérisées

    par le développement de la carapace sableuse : c’est le cas de notre site d’étude . Mais,

    certaines coupes présentent de bas en haut, des calcaires du Pliocène, des grès blancs du

    Quaternaire, grossier, à coquille de Lamellibranches et de Gastéropodes ensuite des

    dunes sableuses contenant des subfossiles de Vertébrés et des alluvions bien

    développées (BESAIRIE 1947) (5).

  • 4

    Echelle : 1/1 000 000e

    Vases de mangroves

    Dunes Sable blancs lessivés Alluvions

    Carapace sableuse Pliocène continental Eocène

    Crétacé supérieur

    Crétacé moyen et inférieur Jurassique supérieur Jurassique supérieur (facies mixte)

    Figure 1 : Carte géologique

  • 5

  • 6

    II-METHODOLOGIE

    A-ECHANTILLONNAGE

    A-1-Travaux sur terrain

    Nous avons fait une excavation verticale pour avoir des échantillons des

    différents niveaux.

    A-1-1-Excavation

    Avant l’excavation proprement dite, il est d’abord nécessaire de désherber la

    partie superficielle pour éviter toutes les contaminations avec les sédiments de dépôts

    actuels. Pour notre étude, 3 surfaces de 1 m2 ont été préparées pour l’excavation.

    L’excavation se fait systématiquement en creusant petit à petit la partie à étudier.

    Nous avons désigné par A1, A2, A3 les trois subdivisions

    A-1-2-Prélèvement des échantillons

    Deux sortes de prélèvement ont été faites.

    a) Prélèvement du sédiment nécessaire aux études paléontologiques

    Comme la partie superficielle peut présenter encore du sol récemment posé et des racines d’herbes, on a pris les sédiments à partir de 40cm de profondeur. Le prélèvement s’est fait par couche de 10cm jusqu’à 1 m de profondeur et nous avons obtenu 8 niveaux.

    Afin d’obtenir des échantillons, plus concentrés en organismes qu’en boue, le

    tamisage des sédiments s’impose. Ce qui permet aussi de séparer les macrofossiles du

    refus contenant les microfossiles. Les résidus seront séchés au soleil avant d’être mis

    dans des sacs à échantillon. On a pris chaque fois 300 g environ de résidus. Chaque sac

    porte une étiquette sur laquelle les codes des échantillons sont indiqués.

    b) Prélèvement du sédiment nécessaire aux études

    sédimentologiques

    Une saignée de carottage (horizontale) a été effectuée de haut en bas, à partir du niveau 0 (à la surface), jusqu’à 1m20 de profondeur. Le prélèvement s’effectue toujours par couche de 10 cm, en prenant 300 g de sédiment pour chaque niveau, 13 échantillons ont été effectué (N0, N1, N2, N3, N4, N5, N6, N7, N8, N9, N10, N11, N12). Les sédiments sont placés immédiatement dans des sacs étiquetés.

  • 7

    B-TRAITEMENT AU LABORATOIRE

    Les travaux au laboratoire consistent à séparer les microfossiles et traiter les sédiments.

    B-1-Séparation des microfossiles

    Etant donné que les parties supérieures qui contiennent beaucoup des racines d’herbes, peuvent être de source de contamination, l’étude des microfossiles ne commence qu’à partir du niveau N4 (40cm).

    On a suivi les étapes suivantes :

    -Lavage,

    -Séchage,

    -Triage.

    B-1-1-Lavage

    Nous avons pris pour chaque échantillon environ 100 g de sédiment.

    Le lavage s’effectue par tamisage sous l’eau courante à travers cinq tamis de

    maille décroissante (2mm-1,5mm-1mm-0,5mm-0,3mm).

    Le lavage est arrêté quand l’eau devient limpide. On récupère les résidus du

    refus des tamis dans des boîtes de pétri. Entre chaque lavage, les tamis sont rincés avec

    une solution de bleue de méthylène pour séparer les deux niveaux successifs. Nous

    avons effectué 24 lavages.

    B-1-2-Séchage

    Nous avons exposé les échantillons dans un milieu bien aéré pendant deux jours

    pour les faire sécher. Ensuite, on les récupère dans des sachets codés en fonction des

    échantillons.

  • 8

    B-1-3-Triage

    Le tri se fait sous loupe binoculaire.

    Les résidus sont étalés sur une boîte de pétri et on prélève les formes

    caractéristiques à l’aide d’une aiguille montée. Les formes obtenues sont mises dans des

    cellules.

    Pour faciliter le triage, il est préférable d’utiliser la loupe à faible grossissement

    et placer les résidus en couche très mince. Le tri est terminé quand tout le contenu du

    sachet est déjà passé sous la loupe.

    B-2-Traitement du sédiment

    Comme nos sédiments sont tous des roches détritiques meubles, les méthodes

    appliquées sont les suivantes :

    B-2-1-Granulométrie

    Cette méthode est appliquée sur l’étude des roches sédimentaires détritiques pour classer les grains de particule du sédiment suivant leurs tailles.

    Les sédiments étudiés sont presque tous meubles. La lithologie des sédiments va de l’argile sableuse au grès argilo-sableux.

    Dans l’ensemble, la fraction argileuse est toujours présente. Ainsi, l’étude de la fraction argileuse (étude des argiles) devient incontournable pour compléter les informations que l’on peut tirer de ces matériaux silico-clastiques.

    Les résultats de cette analyse granulométrique seront représentés graphiquement sous diverses courbes : courbes de fréquence simple, courbes de fréquences cumulées…

    Pour les courbes cumulatives, le diamètre des grains en mm est porté en abscisse selon une échelle logarithmique. A partir de ces courbes le calcul des divers paramètres devient possible.

    On notera :

    - les fractions Q1, Q2, Q3 ou (Q25, Q50, Q75), dont :

    .Q 75 : quartile Q3, c’est la dimension des particules pour laquelle, 75% des grains

    serait retenu par le tamis et 25% seulement serait passé c’est-à-dire de dimension

    inférieure.

    .Q 25 : quartile Q1 c’est la dimension des particules pour laquelle 25% seulement de

    sédiment seraient retenu sur le tamis et 75% ont de dimension inférieure.

  • 9

    Q 50 : quartile Q2, C’est la dimension des particules pour laquelle 50% de sédiment

    serait passé à travers le tamis et 50% serait retenu

    Les quartiles ont été obtenu en traçant la ligne horizontale des 25% qui recoupe la courbe cumulative en un point précis.

    La projection perpendiculaire abaissée sur l’axe des abscisses en un endroit précis permet de déterminer la dimension des particules.

    - les indices de classements

    - le classement de TRASK

    SO : indice de classement (en mm) qui apprécie le degré de classement du sédiment.

    Ainsi si S.O

  • 10

    a) Séchage

    On procède au séchage pour obtenir le poids sec de l’échantillon et l’unité de mesure stable qui servira de référence pour tous les calculs ultérieurs

    .

    b) Pesage

    Pour réduire les erreurs, on a utilisé la balance SARTORIUS type 2254. Sa

    sensibilité est de l’ordre du centigramme.

    c) Tamisage

    C’est le classement des particules du sédiment suivant leur taille pour pouvoir constituer les courbes de fréquences.

    Une série de tamis en progression logarithmique a été utilisée pour faciliter la représentation graphique (500µ, 400µ, 315µ, 200µ, 160µ, 125µ, 100µ, 80µ, 63µ, 50µ).

    Nous avons mis les sédiments sur le tamis supérieur en les désagrégeant sous forme d’agrégat avec un doigt. Puis, la série de tamis est placé dans la machine à secousse. Le tamisage est fini après environ 5 minutes.

    Les refus du tamis sont récupérés dans des portiers et pesés pour connaître le

    poids de résidus obtenus sur chaque tamis.

    B-2-2-Morphoscopie

    Elle consiste à étudier l’aspect de la surface des grains dû au transport du sédiment, et se fait sous loupe binoculaire. En général, on peut avoir 3 aspects principaux de grain de quartz :

    - grains non usés caractérisent un transport de faible distance ;

    - grains émoussés luisants caractérisant un transport par l’eau. D’après

    l’étude réalisée par A. CAILLEUX (1943) (15), si le pourcentage de

    ces grains dépasse du 30%, il est sûr que les usures sont dues à la

    vague de mer ;

    - grains ronds mâts caractérise un transport éolien.

  • 11

    B-2-3-Analyse des Argiles

    De nombreux travaux antérieurs ont montré que la constitution des assemblages

    argileux dépend du paléoenvironnement , des conditions de sédimentation, de la

    pétrographie, des phénomènes diagénétiques des roches,…

    L’étude des minéraux argileux s’avère donc prépondérante pour mieux cerner les phénomènes géologiques énumérés ci-dessus.

    Les échantillons (N0 à N12) ont été envoyés dans un laboratoire spécialisé

    (Université Lyon I-France) pour analyse en diffractométrie.

    B-2-4-Minéralogie

    L’observation des minéraux s’effectue sous loupe binoculaire. Les paramètres à

    observer sont : l’éclat, la dureté, la couleur et la teinte de chaque particule. Nous

    avons utilisé aussi l’HCl à 10% pour voir qualitativement la présence ou l’absence de

    carbonate.

    B-2-5-Calcimétrie

    C’est la mesure de la quantité de carbonate contenu dans un échantillon de roche.

    Elle consiste à utiliser l’acide chlorhydrique (HCl) et d’en mesurer le volume du gaz

    carbonique dégagé.

    a) Principe de la calcimétrie

    C’est l’attaque du HCl, sur le CO3Ca contenu dans le sédiment finement broyé et

    le CO2 se dégage suivant l’équation :

    CO3Ca + 2HCl CaCl2 + H2O + CO2

  • 12

    En comparant le volume de CO2 par l’action de l’HCl en excès sur une quantité

    donnée de sédiment, au volume de CO2 dégagé par la réaction sur la même quantité

    (même poids) de CO3Ca pur. On peut calculer rapidement le pourcentage de CO3Ca que

    contient le sédiment dosé sur un abaque.

    d) Préparation du sédiment

    i. Test d’effervescence

    Avant la manipulation, l’échantillon doit être testé s’il contient de CO3Ca ou

    non. Verser une goutte de HCl à 10% sur un fragment d’échantillon, en cas

    d’effervescence faible, on effectuera toujours la calcimétrie en augmentant le poids de

    l’échantillon à doser.

    ii. Séchage

    Les sédiments sont séchés dans une étuve à 110°C pour déshydrater totalement le sédiment.

    iii. Broyage

    On doit broyer très finement jusqu’à 10µ-100µ de diamètre les sédiments pour

    faciliter l’action de HCl sur les particules de CaCO3 dispersées.

    c) Manipulation : Calcimétrie proprement dite

    L’appareil utilisé est le calcimètre de BERNARD. Un échantillon broyé pesant

    0,25g est mis dans l’Erlen Meyer avec un tube de verre contenant au 4/5 une solution de

    30% HCl. L’Erlen Meyer est bouché ensuite par le bouchon de l’appareil, on a noté par

    X1 la graduation obtenue.

    Puis, on fait pencher l’Erlen Meyer pour renverser le tube contenant la solution

    de HCl jusqu’à ce que tout l’acide soit versé sur l’échantillon. Le CO2 qui s’en dégage

    fera monter le liquide du tube gradué de l’appareil. A l’équilibre, on obtient une autre

    graduation, soit X2.

    Le volume réel déplacé par le CO2 est X=X2-X1 ; ceci nous donne le

    pourcentage de CO3Ca en multipliant la valeur de X par 100.(RAKOTOMANGA Marc

    & al, 2001)(51)

  • 13

    Comme nous avons 13 échantillons, alors nous avons effectué 13 mesures

    calcimétriques. Les valeurs obtenues sont utilisées pour dresser les graphes

    calcimétriques. Ceci facilite l’étude de l’évolution de la quantité de CaCO3.

    C-ANALYSE DE DONNEES C-1-Determination des microfossiles

    C-1-1-Détermination des Ostracodes

    Elle se fait sous loupe binoculaire en étudiant un à un les caractères de chaque forme

    rencontrée, pour les classifier.

    * Quand on a des formes dont les deux valves sont encore accolées, la détermination

    se base sur la forme générale de la carapace et l’ornementation.

    Donc, les caractères suivants devront être étudiés et confrontés par rapport à des diagnoses connues.

    • la forme générale : quadrangulaire ou triangulaire, ovale ou

    réniforme…

    • les extrémités (postérieure et antérieure) : arrondie ou pointue ou

    tronquée…

    • le bord ventral et le bord dorsal : rectiligne ou arqué ou

    subanguleux…

    • le recouvrement, s’il y a entre la valve gauche et la valve droite.

    • l’ornementation s’il y en a sous forme de côte ou de sillon ou des

    épines ou des ponctuations ou des tubercules,…

    * Si les deux valves sont séparées. On peut étudier les empreintes musculaires

    (nombre et disposition), les charnières et les zones marginales. A noter que les

    empreintes musculaires sont spécifiques pour la famille, alors on peut déterminer et

  • 14

    classer les familles des formes rencontrées après l’étude de leurs empreintes

    musculaires.

  • 15

    Remarque : Quelque fois les empreintes musculaires sont aussi visibles à l’extérieur de

    la valve, quand on a une carapace transparente. Ce cas est plus fréquent dans cette

    étude.

    C-1-2-Détermination des Foraminifères

    Les Foraminifères sont déterminés d’abord suivant la nature de leur test ; hyalin ou

    porcelané ou agglutiné, puis par la forme générale du test ; lenticulaire évolute

    (spiralé) ou involute (non spiralé), ou trochoïde (enroulé dans l’autre face et non

    enroulé pour l’autre).

    La forme, l’emplacement de l’ouverture jouent aussi un rôle dans la détermination

    des spécimens. Les ouvertures sont des orifices qui communiquent la dernière loge

    avec le milieu externe. Elles peuvent être simples ou de formes variées : pointue, en

    fente ou en arc. Mais on peut aussi avoir des ouvertures multiples qui pourraient être

    alignées, en crible, ramifiées ou radiées.

    Les caractères de l’ornementation et la forme de la suture jouent aussi un rôle

    important dans la détermination des Foraminifères.

    Dans notre étude, la détermination des Foraminifères est un peu difficile car les

    formes rencontrées sont presque brisées, mal conservées.

    C-1-3-Détermination des Algues

  • 16

    Dans cette étude, elles se présentent sous forme d’oogone. L’oogone est un

    gametange femelle de CHAROPHYTES (Algues vertes). Il possède une forme

    ovoïde ou sphérique et sa surface est toujours ornée de sillons spiralés au nombre de

    cinq à dix-huit, courant d’un pôle à l’autre (MORET,1943)(43). Ces caractères

    varient suivant les genres et les espèces. Ainsi notre détermination s’effectue selon la

    forme, la taille et le nombre de sillons spiralés de ces oogones.

    C-2-Etude numérique

    Deux études numériques sont utilisées pour analyser les résultats obtenus.

    C-2-1-L’indice de diversité spécifique

    C’est l’indice de la diversification de l’espèce dans chaque milieu étudié ou à chaque niveau.

    Elle donne des renseignements sur la maturité de la communauté qui va

    augmenter avec la diversité et sur la tendance écologique du milieu (E. BOLTOVSKOY

    et TOTAN, 1985) (6), en d’autre terme sur leur condition de vie. En effet, le milieu qui

    contient des espèces diversifiées a généralement des conditions de vie meilleure.

    Le calcul peut se faire avec plusieurs méthodes, mais celle de SHANNON-

    WAEVER (1963) (61), s’avère la plus facile à pratiquer avec la formule suivante :

    Dont

    H = Indice de diversité spécifique

    Ni = Nombre de spécimen de l’espèce i

    N = Premier total de spécimen

    1 = Première espèce

    S = Dernière espèce

    Nni

    Pi =∑=

    =

    −=Si

    liPiPiH 2log

  • 17

    C-2-2-La dominance

    C’est un mode de calcul pour connaître le pourcentage de chaque espèce dans

    chaque niveau. L’espèce ayant le plus fort pourcentage serait l’espèce dominante.

    Ainsi la formule est :

    n = nombre de spécimen de l’espèce

    N = nombre total de spécimen dans chaque niveau

    100xNnD =

  • 18

    III-RESULTATS

    A-RESULTAT LITHOLOGIQUE

    On a effectué une coupe de 1m20 de profondeur. Cette coupe présente des

    sédiments très meubles constitués, de bas en haut par :

    - une couche de sable formée par des grains de quartz limpides de couleur

    un peu sombre, presque noire

    - une couche de sable formée aussi des grains de quartz plus petits et de

    couleur brune

    - une couche de couleur gris clair de sable argileux

    - une couche d’argiles noires humiques et sableuses

    - une couche de sable fin au sommet.

    Ces couches renferment tous des ossements de subfossiles, des coquillages et

    des coraux. (Figure 3)

    B-CONTENU FAUNIQUE

    Les sédiments contiennent des macro et microfaunes ainsi que de la microflore

    et des restes de macroflore.

    B-1-La microfaune

    Deux principaux groupes ont été observés :

    - Ostracodes,

    - Foraminifères.

    B-1-1-Les Ostracodes

    On a identifié neuf genres d’Ostracodes.

  • 19

    Classification et description

    Nous avons adopté la classification proposée par N. GREKOFF, 1963 (26) et par

    C. MOORE, 1961(42).

  • 20

  • 21

    Embranchement : ARTHROPODES

    Classe : CRUSTACES

    Ordre : OSTRACODES

    Sous-Ordre : PODOCOPA (SARS, 1866)

    Super-Famille : CYPRIDACEA (BAIRD, 1845)

    Famille : CYPRIDIDAE (BAIRD, 1845)

    Sous-Famille 1 : CYPRIDINAE (G. W. NULLER, 1894)

    Genre 1 : Dolerocypris (KAUFMAN, 1900)

    Description :

    - carapace allongée, subréniforme, de couleur blanche fumée ;

    - valve droite dépassant la valve gauche en longueur à l’extrémité postérieure ;

    - bord dorsal assez convexe, bord ventral presque droit un peu sinueux ;

    - extrémité postérieure plus basse que l'extrémité antérieure ;

    - surface lisse ;

    - empreinte musculaire : six empreintes, typique de la famille des CYPRIDIDAE.

    Age : Récent

    Habitat : eau douce, étangs ou littoral lacustre, milieu ensoleillé et riche en végétaux.

    Genre 2 : Zonocypris espèce : madagascarensis

    Description :

    - carapace courte et haute, coquille transparente ;

    - bord dorsal fortement convexe ;

    - bord ventral plus ou moins rectiligne ;

    - extrémités arrondies mais l’extrémité antérieure est un peu plus obtuse que la

    postérieure ;

    - surface présente des stries concentriques.

    Age : Récent

    Habitat : eau douce.

  • 22

    Genre 3 : Acocypris (VAVRA, 1895)

    espèce : capillata

    Description :

    - carapace très allongée, pointue et comprimée latéralement ;

    - bord dorsal presque droite, un peu convexe ;

    - bord ventral légèrement convexe et sinueux ;

    - extrémités plus ou moins arrondies ;

    - valve gauche portant une épine dans sa partie postéro-ventrale et recouvrant la

    valve droite ;

    - surface lisse.

    Age : Récent

    Habitat : eau douce

    Genre 4 : Isocypris (G.W.NÜLLER, 1909)

    espèce : priomena (SWAIN,)

    Description :

    - carapace en fuseau comprimée latéralement de couleur blanche légèrement

    fumée ;

    - bord dorsal convexe ;

    - bord ventral rectiligne, un peu sinueux dans sa partie médiane ;

    - extrémités arrondies ;

    - valve gauche légèrement plus grande que la valve droite ;

    - en vue dorsale : très aplatie ;

    - surface lisse.

    Age : Récent

    Habitat : eau douce.

    Genre 5 : Heterocypris (CLAUS, 1893)

    espèce : incongruens (RAMDOHR, 1808)

  • 23

    Description :

    - Carapace allongée, subovale, légèrement biconvexe, coquille mince et

    transparente ;

    - bord dorsal plus ou moins arqué ;

    - bord ventral un peu convexe ;

    - extrémité postérieure plus pointue que celle antérieure ;

    - valve gauche recouvrant ventralement la valve droite ;

    - surface lisse ;

    - Empreintes musculaires : typique de la famille CYPRIDIDAE

    Age : Paléocène-Récent

    Habitat : eau douce.

    Genre 6 : Cyprinotus cf BRADY

    Description :

    - Carapace subovale à subtriangulaire ;

    - bord dorsal convexe ;

    - bord ventral légèrement convexe ;

    - extrémités arrondies ;

    - en vue ventrale, valve gauche plus large et recouvre la valve droite surtout dans

    la partie médiane et à l’extrémité postérieure ;

    - Présence des denticules sur les deux extrémités de la valve droite (visible sur une

    valve séparée) ;

    - Surface presque lisse, présentant des ponctuations.

    Age :Tertiaire-Récent

    Habitat : dans un milieu strictement salé

    Sous-famille 2 : CANDONINAE (KAUFMANN, 1900)

    Genre 1 : Candona (BAIRD, 1845)

    espèce 1 : nanningensis

  • 24

    Description :

    - Carapace réniforme, coquille mince et transparente ;

    - bord dorsal plus ou moins rectiligne un peu convexe vers l’arrière ;

    - bord ventral plus ou moins concave au milieu et rectiligne vers l’extrémité

    postéro-ventrale ;

    - extrémité antérieure arrondie ;

    - extrémité postérieure légèrement pointue.

    Age : récent.

    Habitat : eau douce

    espèce 2 : C. candida (MULLER, 1776)

    Description :

    - Carapace réniforme, coquille mince et transparente ;

    - bord dorsal arquée dans le tiers postérieur ;

    - bord ventral sinueux ;

    - extrémité antérieure tronquée obliquement vers l’angle frontal ;

    - surface lisse.

    Age : Tertiaire-Récent

    Habitat : lacs, étangs, ils supportent l’eau saumâtre.

    Sous-famille 3 : CYPRIDOPSINAE (BRADY, 1867).

    Genre 1: Cypridopsis

    espèce 1 : huaronensis (DELACHAUX, 1928).

    Description :

    - Carapace subtriangulaire et convexe, coquille mince et transparente ;

    - Valves plus ou moins égales ;

    - Extrémité arrondie ;

    - Bord dorsal arqué et un peu anguleux au milieu ;

  • 25

    - Bord ventral aplati ;

    - Empreinte musculaire : nombre de 6 dont 4 disposées un peu au milieu et 2 en bas

    vers l’avant,… typique de la sous famille de CYPRIDOPSINAE.

    Age : Crétacé - Récent.

    Habitat : eau douce ou eau saumâtre.

    Le tableau suivant montre la répartition des formes rencontrées :

    Tableau 1 : Répartition des Ostracodes dans chaque niveau

    Niveau

    Genre

    N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11 Habitat

    Dolerocypris 7 3 12 20 4 5 8 4 Eau douce

    Zonocypris 24 4 1 4 Eau douce

    Acocypris 2 1 1 1 Eau douce

    Isocypris 1 4 3 5 4 2 2 3 Eau douce

    Heterocypris 100 86 56 23 16 111 65 24 Eau douce

    Cypridopsis

    22

    18

    12

    12

    12

    40

    17

    2

    Eau douce ou

    saumâtre

    Candona

    nanningensis

    2 Eau douce

    Candona candida 2 6 2 2 2 Eau douce

    Cyprinotus cf 46 6 4 1 Eau salée

    B.1.2. Les Foraminifères

    B. 1.2.1. Les Foraminifères benthiques

    CLASSIFICATION ET DESCRIPTION Ordre : FORAMINIFERES, EIHLDAW 1830

    Sous Ordre 1: ROTALIINA, DECAGE et HEROUARD 1896

    Super-Famille1 : NODOSARIACEA, EHRENBERG, 1838

    Famille1 : NODOSARIIDAE, EHRENBERG, 1838

  • 26

    Sous-Famille 1 : NODOSARIINAE, EHRENBERG, 1838

    Genre1 : Lenticulina, LAMARK, 1804

    Test hyalin, libre, trochospiralé, biconvexe – ventralement les sutures sont

    profondes et déprimées – dorsalement, les sutures sont plus ou moins courbées –

    présence d’un tubercule centrale dans la face ventrale.

    Age : Crétacé -Actuel.

    Genre2 : Pararotalia LE CAVEZ, 1949

    Test hyalin, trochospiralé, inégalement biconvexe – ventralement, les sutures

    sont déprimées et radiales, l’ombilic est masqué par un bouton central.

    Age : Actuel.

    Famille2 : NONIONIDAE SCHULTZE, 1854

    Sous-famille1 : NONIONELLA CUSHMAN, 1926

    Genre1 : Nonion MONFORT, 1808

    Test hyalin, libre, planispiralé involute à symétrie bilatérale bord arrondi

    quelque fois aigu – surface finement perforée presque lisse – suture oblique.

    Age: Actuel

    Famille3: ELPHIDIIDAE GALLOWAY, 1933

    Sous-Famille1 : ELPHIDIINAE GALLOWAY, 1933

    Genre 1: Elphidium MONFORT, 1808

    Test hyalin, planispiralé évolute à symétrie bilatérale – sutures spiralées avec des

    canaux structuraux entre deux sutures successives – Ouverture terminale – présence de

    grand umbo perforé.

    Age : Jurassique-Actuel.

    Genre2 : Operculina ORBIGNY, 1926

  • 27

    Test hyalin, planispiralé involute – sutures obliques – surface ornée de granules.

    Age : Actuel.

    Sous-Ordre 2: MILIOLINA DELAGE ET HEROUARD, 1896

    Famille 1: SORITIDAE EHRENBERG, 1839

    Sous-Famille1 : PENEROPLINAE SCHULTZE, 1854

    Genre 1: Peneroplis MONFORT, 1808

    espèce 1: planatus FICHTEL and MOLL

    Test hyalin, libre, planispiralé involute – Surface ornée des plusieurs stries avec

    des côtes – Test transparent, très aplati en vue latérale.

    Habitat : Les Peneroplis habitent dans des eaux superficielles et limpides des mers

    chaudes et vivent généralement sur les Algues.

    Age : Actuel.

    Famille2 : AMPHISTEGINIDAE CUSHMAN, 1927

    Genre 1: Amphistegina ORBIGNY, 1822

    espèce 1:

    Test hyalin, libre et calcaire, trochoïde et lenticulaire, biconvexe – la face

    dorsale présente des sutures simples et ondulées.

    espèce 2:

    Test hyalin, libre et calcaire, circulaire et aplati – loge multiloculaire avec des

    cambres arrangées en une spirale complexe.

    Age : Crétacé-Actuel

    B.1.2.2. Les Foraminifères planctoniques

    Il n’y a qu’une seule espèce planctonique trouvée.

  • 28

    Sous-Ordre 3: GLOBIGERININA DELAGE et HEROUARD, 1896

    Super-Famille1 : GLOBIGERINACEA CARPENTER et POEKER et JONES,

    1862

    Famille1 : GLOBOROTALIIDAE CUSHMAN, 1927

    Sous-Famille1 : GLOBOROTALIINAE CUSHMAN, 1927

    Genre 1 : Globorotalia CUSHMAN, 1927

    espèce 1: margeritae

    Test trochospiralé, inégalement biconvexe – la surface spiralée est légèrement

    convexe avec des chambres à croissance élevée – la face ombilicale est

    remarquablement convexe, toujours avec des chambres à croissance élevée – surface

    lisse – ombilic large –

    Age : Tertiaire-Actuel

    Tableau 2 : Répartition des Foraminifères dans chaque niveau

    Niveau

    Genre

    N4

    N5

    N6

    N7

    N8

    N9

    N10

    N11

    Globorotalia 1 1 1 6

    Peneroplis 2 1 1

    Elphidium 1 2 1 1 2 1

    Pararotalia 2 3 7 8 4 2 1 4

    Gavelinopsis 2 1 1

    Amphistegina sp1 2 1

    Amphistegina sp2 1 3 1 3 2 3 9

    Operculina 1 1

    Lenticulina 1 1 1

    Nonion 6 2 2 1

    B.1.3. Autres groupes de microfaunes

    Plusieurs autres groupes de faune microscopique sont présentés dans nos échantillons :

  • 29

    - microgastéropodes ;

    - microlamellibranches ;

    - microcrustacés, représentés par de pinces microscopiques;

    - bryozoaires.

    B.2. La macrofaune

    Pendant notre excavation nous avons rencontré des restes de Vertébrés que nous avons déterminés à partir de la morphologie sur place.

    Dans les niveaux N0 et N1: à la surface 0m et à 0,1m de profondeur, nous avons constaté des fragments de coquille d’œuf d’Aepyornis et des débris de coquille d’œuf de Mullerornis, un reste de pygostyle et des phalanges d’Oiseaux ainsi que des fragments de carapace dorsale et de plastron de tortues géantes, lacustres.

    Dans les niveaux N2 et N3 à 0,2m et 0,3m de profondeur, nous avons rencontré

    quelques dents et de mandibules de Crocodiles, des fragments de coquille d’œuf de

    Mullerornis et des vertèbres de Poissons et de Serpents accompagnés de carapace de

    tortue.

    Dans le niveau N4 à 0,4m de profondeur, nous avons rencontré quelques

    vertèbres de Poissons osseux et de Serpents.

    Dans les niveaux N5 et N6 à 0,5m et 0,6m de profondeur, nous avons observé

    surtout des ossements d’Hippopotamus : des vertèbres, des fragments de membres, des

    fragments de côte et des humérus et fémur de Microvertébrés ainsi que des fragments

    de coquille d’œuf de Mullerornis ;

    Dans les niveaux N9 et N10 à 0,9m et 1m de profondeur, nous avons rencontré

    des fragments de coquille d’œuf d’Aepyornis ;

    Dans les niveaux N7 et N8 à 0,7m et 0,8m de profondeur, nous avons rencontré des dents et mandibule de crocodiles ;

    Dans le niveau N11 à 1,1m de profondeur, nous avons rencontré des vertèbres,

    un fragment de mâchoire, des dents et un sacrum d’Hippopotamus.

  • 30

    C. LA FLORE

    C.1. Algues vertes

    Elles sont connues par la présence des oogones qui sont des appareils

    reproducteurs d’une algue verte (CHAROPHYTES). Ces oogones sont l’équivalent du

    grain de végétaux supérieurs. Ils sont ornés de sillons spiralés au nombre de 5 à 18.

    Embranchement : CHAROPHYCOPHYTES

    Classe : CHAROPHYCEAE

    Famille : CHARACEAE

    Genre : Chara Age : Jurassique-Actuel

    Espèce 1 : sp1

    Taille plus ou moins grande – forme un peu arrondie avec des spires à crêtes

    suturales très développées et tranchantes au nombre de 8.

    Espèce 2 : sp2

    Taille moyenne à petite – Forme ellipsoïde – 9 à 12 spires planes, légèrement

    concaves – sommet et base de l’oogone sont un peu conique.

    Notons qu’on a classé ces 2 espèces selon le nombre et la nature des spires de l’oogone.

    De même, chez les Charophytes, la forme de l’oogone varie suivant l’espèce. Ces

    variations sont en relation avec les conditions du milieu où ils vivent. Précisons aussi

    que les Charophytes sont des pionniers des milieux d’eau douce et saumâtre. Ce qui

    veut dire qu’ils pourraient vivre soient en eau douce soient en eau saumâtre

  • 31

    Tableau 3 : Répartition de Chara dans chaque niveau

    Niveau

    Espèce

    N4

    N5

    N6

    N7

    N8

    N9

    N10

    N11

    Milieu

    Espèce 1 198 64 1 1 14 2 2 4 Eau saumâtre à

    salinité beaucoup

    plus élevé

    Espèce 2 297 181 27 23 134 65 69 49 Eau douce

    C.2. Macrorestes des végétaux

    Des grains de Zizyphus et des morceaux de bois lignifiés sont constatés dans les

    niveaux supérieurs.

    D.RESULTAT OBTENU PAR L’ETUDE DE L’INDICE DE DIVERSITE

    SPECIFIQUE

    La diversité ne varie presque pas pour les trois groupes étudiés. Il est seulement à remarquer que la diversité des Chara est toujours faible.

    Tableau 4 : Indices de diversités spécifiques des Ostracodes

    Niveau N4 N 5 N6 N7 N8 N9 N10 N11

    H 1,71 2,03 1,34 1,68 1,13 2,02 0,93 0,57

    Tableau 5 : Indices de diversités spécifiques des Foraminifères

    Niveau N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11

    H 1,49 1,77 1,05 1,51 1,53 1,96 0,84 1,55

    Tableau 6 : Indices de diversités spécifiques de Chara

    Niveau N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11

    H 0,66 0,56 0,15 0,17 0,30 0,12 0,03 0,26

  • 32

    E.RESULTAT DES ETUDES SEDIMENTOLOGIQUES

    E.1.Granulometrie L’étude granulométrique permet de calculer les valeurs dans le tableau 8 (cf page 53).

    E.2. Minéralogie - Presque 75% des grains sont de quartz

    - On a trouvé des argiles et des carbonates

    E.3.Les argiles Les résultats d’analyse nous ont été communiqués oralement.

    Les minéraux argileux ont été identifiés et leur teneur respective dans les argiles a été quantifiée :

    De haut en bas :

    -N0 à N3 Smectite 50%

    Kaolinite 40%

    Illite 10%

    De N3 à N11 Illite 55%

    Kaolinite 42%

    Chlorite 13%

    E.4. Calcimétrie L’étude calcimétrique donne les résultats suivants

    Tableau 7 : Pourcentage de CaCO3 dans chaque niveau N° échantillon Poids CaCO3%

    0,00m 0,5000 36,67 0,1m 0,5000 46,67 0,2m 0,5002 59,17 0,3m 0,5000 66,67 0,4m 0,5007 65,00 0,5m 0,5006 20,00 0,6m 0,5003 28,33 0,7m 0,5006 23,33

    0,8m 0,5000 20,00 0,9m 0,5004 21,67 1,0m 0,5005 21,67 1,1m 0,5006 19,17 1,2m 0,5008 20,00

  • 33

    IV-INTERPRETATIONS

    A- INTERPRETATION DES RESULTATS DES TROIS GROUPES ETUDIES Toutes nos interprétations se font à partir de la strate la plus ancienne, c’est-à-

    dire du niveau le plus profond (niveau N12 à 1m20cm de profondeur) vers la strate la plus récente (niveau N0 à la surface).

    Notons que la notion de profondeur est modulée par la température, la salinité,

    l’oxygène dissous, les éléments nutritifs dissous (PO4 P - H4 Si O4), ainsi que par

    d’autres facteurs tels que : la densité des apports planctoniques, la nature du substratum

    et sa stabilité, les courants océaniques ou de marées, la composition physico-chimique

    des masses d’eaux en général, la présence ou l’absence des algues…

    A-1-Etude de la variation de l’effectif de chaque groupe

    A-1-1-Ostracodes

    L’étude de la courbe de variation de l’effectif des Ostracodes (Figure 7) donne les informations suivantes :

    Au niveau N11, l’effectif des Ostracodes est faible et on n’y été que quatre

    genres qui sont tous des formes d’eau douce. Aucune forme marine n’a été identifiée, ce

    qui permet de dire que la rareté de nos formes ne pourrait être due à la présence de

    l’eau marine

    Ensuite, leur effectif s’élève et atteint le maximum au niveau N9, pour le Cypridopsis et Heterocypris, des genres d’eaux douces. Quelques nouveaux genres sont apparus aussi dont l’un est une forme qui vit dans le milieu à eau strictement salée Cyprinotus. L’existence des formes d’eau douce en grande partie, explique que le milieu est d’eau douce. Mais la présence de la forme d’eau salée indiquerait aussi que le milieu a contenu une certaine salinité.

    Cet effectif a chuté juste après au niveau N8 et quelques formes ont disparues en même temps y compris la Cyprinotus. Ceci mène à la supposition qu’un événement a perturbé notre milieu. Ce qui aboutit à la diminution des Ostracodes et à la disparition de certaine forme. Cet événement pourrait être l’arrivée des apports marins.

  • 34

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11

    Effectifs

    N iveau

    Figure 7: Courbe de la v ar iation de l' éffec ti f de s Ostracodes

    Heterocypris Dolerocypri s

    Zonocypris Cyprinotus

    Cypridopsis

    0123456789

    N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11

    Effectifs

    Nivea u

    Figure 8: Courbe de la variation de l'éffectif des Foraminifères

    Pararotali a

    050

    100150

    200250300

    350

    N4 N 5 N 6 N7 N 8 N 9 N 10 N1 1

    Effectifs

    Niveau

    Figu re 9 : Courb e d e la v ar ia tion de l' é ffe ctif de C ha ra

    E spè ce 1 Es pèce 2

  • 35

    Cet effectif reste stable, c’est-à-dire encore faible dans le niveau N7, pour toutes les formes, à l’exception le Dolerocypris qui est un genre d’eau douce aussi comme la plupart des Ostracodes trouvés. Alors, le milieu est encore occupé par des apports marins, mais les Dolerocypris pourraient s’adapter dans cette condition.

    A partir du niveau N6, l’effectif de l’Heterocypris a augmenté petit à petit et arrivé jusqu’au plus de 100individus au niveau N4, tandis que celui de Cypridopsis reste constant jusqu’au niveau N4. Pour les autres genres, on remarque que cet effectif n’augmente qu’au niveau N4, et ils ont tout atteint le maximum surtout pour Cyprinotus qui est plus remarquable. L’élévation de l’effectif du Cyprinotus indiquerait qu’on a une salinité élevée. Ainsi on peut penser qu’il y aurait un accroissement petit à petit de la salinité dû au début d’une transgression marine ou dû à la vaporisation petite à petit de l’eau salée du milieu.

    A-1-2-Foraminifères Quelques genres de Foraminifères ont été trouvés mais leur nombre reste faible, et ne dépasse même pas le 10. La plupart de ces Foraminifères ne se rencontrent que dans quelques niveaux. Seul le genre Pararotalia qui est présent dans tous les niveaux. Ainsi nous avons pris ce genre comme représentant des Foraminifères.

    Le courbe des effectifs de Pararotalia nous montre que :

    Dans le niveau N11, l’effectif des Foraminifères est assez élevé. Ce qui signifie que dans ce milieu les conditions du milieu sont profitables pour ces espèces. Comme tous les Foraminifères que nous avons vus, ce genre est une forme marine. Ainsi, on peut supposer qu’on avait un milieu à affinité marine ;

    Dans le niveau N10, la diminution de l’effectif des Pararotalia est très remarquable. Ceci pourrait être dû au retrait de l’eau de mer.

    Mais cet effectif a augmenté après et atteint un maximum au niveau N7. Ce qui signifie que du niveau N10 au niveau N7, l’eau de mer a envahit petit à petit notre milieu.

    L’effectif des Paratotalia est encore haut au niveau N6. Ce qui signale que les conditions du milieu reste toujours au profit des formes marines.

    Au niveau N5 et N4, ces effectifs redeviennent faibles, ainsi la mer se retire et il n’en reste qu’un petit nombre de formes marines.

  • 36

    A-1-3-Chara

    La courbe de l’effectif de l’oogone de Chara présente quatre phases :

    Les niveaux N11, N9 et N10 où l’effectif de l’oogone des Chara est faible et reste constant. Ainsi les conditions du milieu sont restées comme constantes pour les Chara et ces conditions ne laissent qu’un faible quantité des oogones de se développer. Ceci pourrait être du à l’existence des conditions favorables à la germination, entraînant la rareté des oogones formées. Mais ceci pourrait être du aussi à la présence des conditions défavorables qui provoquent la rareté des oospores. Rappelons que les Chara sont des Algues vertes qui poussent uniquement soit dans des eaux douces soit dans des eaux saumâtres ;

    Au niveau N8, on a remarqué l’accroissement de l’effectif de ces oogones. Ceci pourrait être dû à un changement du milieu qui a forcé les oospores de s’enkyster. Parmi les changements du milieu qui auraient pu provoquer l’enkystement des oospores, on peut citer l’insuffisance de l’humidité due à la sécheresse.

    Dans les niveaux N7 et N6, le nombre des oogones diminue. La diminution de nombre des oogones peut correspondre à une augmentation de celui des oospores germées. Le milieu redevient alors favorable à l’espèce. Ça pourrait être le résultat de l’arrivée des apports d’eau douce qui favorisent la germination de l’oospore.

    Ces effectifs augmentent du niveau N5 au niveau N4, dans lequel ils atteignent le maximum. Ce qui mène à la supposition que le milieu devient de plus en plus défavorable. Ceci peut être dû à la sécheresse progressivement du milieu.

    CONCLUSION

    La comparaison des résultats des Ostracodes, des Foraminifères et Chara mène aux interprétations suivantes:

    Dans le niveau N11, l’effectif des espèces d’eau douce est faible alors que celui de Pararotalia (Foraminifère marin) est considérable.

    On peut dire que, les influences marines sont beaucoup plus élevées dans ce niveau. Pourtant, on ne retrouve pas la seule forme d’eau saumâtre ou marine d’Ostracodes, même le Cyprinotus. Ceci pourrait être du au substratum qui est trop grossier et trop sableux.

  • 37

    Au niveau N10, les formes d’eau douce des Ostracodes augmentent un peu avec l’apparition de Cyprinotus, alors que les espèces marines de Foraminifères diminuent ce qui indiquerait que le taux de la salinité du milieu devient faible, mais laisse quand même au Cyprinotus d’apparaître.

    Au niveau de la strate (niveau N9) qui suit, il y a une augmentation très remarquable de nombre des Ostracodes d’eau douce alors que celui des Pararotalia est encoure faible. Il y a eu donc un changement favorable aux espèces d’eau douces.

    On peut en déduire que le milieu qui est auparavant marin, est devenu de plus en plus dulçaquicole. Il y a donc retrait progressif de l’eau de mer.

    Dans les 3 niveaux suivants (N8, N7, N6), il est à remarquer le renversement du résultat c’est-à-dire que les effectifs des Ostracodes redeviennent faibles et ceux des Pararotalia atteignent le maximum (niveauN7). Ceci nous informe que les conditions du milieu ont changé à nouveau au profit des formes marines et aux dépens des formes d’eau douce. Ce qui peut être expliqué par l’envahissement de la mer sur le milieu.

    Dans la dernière phase, aux niveaux N5 et N4, l’effectif des Ostracodes se rebondit alors que celui des Pararotalia chute. Ainsi il y a encore un retrait de l’eau de mer. Ceci est suivi par un assèchement petit à petit du milieu. Ce qui entraîne une élévation petite à petit de la salinité. Ceci s’explique par l’épanouissement du genre Cyprinotus. Le milieu est devenu sec après et favorise l’augmentation du taux des oogones de Chara. A-2-Etude de la diversité

    La diversité dépend de nombreux facteurs du milieu dont la salinité représente le principal (WHATLEY, 1983) (65). Ainsi dans cette étude, c’est surtout la détermination de la salinité que nous allons voir.

    Les genres rencontrés dans chaque groupe nous ont permis de montrer le graphe suivant (Figure10) qui indique la variation de l’indice de diversité de chaque groupe dans toutes les strates.

    0

    0,5

    1

    1,5

    2

    2,5

    N4 N 5 N6 N7 N8 N9 N10 N11

    Indices de diversité

    Niveau

    Figure 10: Courbes de l'indice de diversité spécifique

    Ostracodes

    Foraminifères

    Chara

  • 38

    Dans l’ensemble, la diversité des Ostracodes fossilisés à travers les différentes

    strates est au-dessus de celle de deux autres groupes (Foraminifères et Chara ). Ce qui permet de dire que le milieu semblerait plus approprié surtout aux Ostracodes qui sont essentiellement des espèces d’eau douce. Il serait donc plus logique d’analyser surtout l’évolution de ce groupe dans le temps de la variété.

    Au niveau N11, la diversité des Ostracodes est plus petite que celle des Foraminifères.

    Mais cette diversité des Ostracodes a augmenté après, et atteint son maximum (2), au niveau deN9.Autrement dit, la diversité des espèces d’Ostracodes devient de plus en plus nombreuse entre N11 et N9. Ce qui signifie que le milieu devient de plus en plus favorable pour leur prolifération du niveau N11 au niveau N9.

    Ceci peut rejoindre la conclusion de l’analyse de la variation de l’effectif selon laquelle, l’eau qui est profitable, initialement, aux Foraminifères marins devient de plus en plus d’eau douce dans ces strates supérieures

    Au niveau N8, la diversité des Ostracodes fossilisés diminue considérablement de façon à ce que celle des Foraminifères la dépasse. Ce niveau marque donc une perturbation qui rend le milieu plus défavorable pour la diversité des Ostracodes. Comme l’évolution de l’effectif, l’évolution de la variété montre que le milieu était plus salé que doux à ce niveau.

    Depuis la strate N7, l’allure des courbes représentant les trois groupes sont en

    ondulation en zig-zag. Cependant, on remarque aussi qu’il y a une élévation de leurs

    valeurs et que les courbes de deux principaux groupes (Ostracodes et Foraminifères)

    présentent un aspect parallèle. La variété élevée de trois groupes signifie que le milieu

    est favorable pour tous lors de la formation des dernières strates supérieures. Ce qui

    semble indiquer qu’un autre facteur tel que l’assèchement du milieu pourrait entrer en

    jeu dans l’évolution de la valeur de la diversité des groupes. Mais cette diversité est plus

    élevée quand il y a de l’eau et un peu plus basse quand le milieu est plus sec.

    De plus la courbe de la diversité de Chara montre que la valeur augmente progressivement entre N6 et N4. Ce qui nous indiquerait que le milieu devient peu

  • 39

    profond et exposé à la lumière et favorise la prolifération des Chara. En effet les algues se développent surtout dans le milieu euphotique. La diminution de l’épaisseur de l’eau pourrait être du à la vaporisation de l’eau.

    Malgré la diversité élevée des Ostracodes par rapport aux deux autres groupes, on remarque la tendance de la monospècificité de ce groupe. En effet, chaque genre ne présente qu’une seule espèce. Mais pour un seul genre qui possède deux espèces différentes, ces deux espèces n’apparaissent jamais en même temps. C’est le cas du genre Candona. Car, l’espèce Candona nannegensis n’existe qu’au niveau N4 et l’espèce Candona candida dans les niveaux N6 jusqu’au niveau N10. Cette tendance de monospècificité nous indiquerait l’existence du stress écologique.

    CONCLUSIONS

    La diversité ne varie presque pas. Mais on remarque que les Ostracodes sont le plus diversifiés à l’exception dans le niveau N11 et N8 dans les quels, la diversité des Foraminifères est la plus élevée.

    Le qui indiquerait que les influences marines sont les plus élevées dans ces 2 niveaux.

    La diversité de Chara est reste faible dans les niveaux inférieurs. Mais ceci devient élevé dans les niveaux N5 et de N4. Ceci pourrait être du à la décroissance de l’épaisseur de l’eau à la suite de la vaporisation. Ce qui favorise le milieu de s’exposer davantage à la lumière.

    A-3- Interprétation de la dominance Les genres sont classés comme suit selon leur dominance : Dominance supérieure ou égale à 50 % :genre dominant Dominance comprise entre : - 50 % > d ≥ 25 % : genre caractéristique

    - 25 % > d ≥ 10 % : genre compagnon Dominance inférieure à 10% : genre fortuit

    A-3-1- Pour les Ostracodes Si une forme domine dans un milieu, ceci indique que les conditions de ce

    milieu sont favorables pour cette forme. Mais ces conditions sont en relation avec la morphologie. Par exemple, la présence de tests d’Ostracodes épais, lisses ou grossièrement ornementés, explique qu’on a un milieu marin, à l’étage médiolittoral ou à la partie supérieure de l’étage infralittoral, soumis à l’action des vagues. C’est pourquoi nous avons basé notre étude ici sur la morphologie externe de nos échantillons.

    Rappelons que les caractéristiques du milieu constituent une voie privilégiée pour la

    reconstitution des paléoenvironnement.

  • 40

    Tableau 8 : Tableau de fréquences des Ostracodes (%)

    Profondeur

    Genre

    N11 N10 N9 N8 N7 N6 N5 N4

    Zonocypris 2,36 1,47 3,27 11,76

    Acocypris 0,59 1,47 0,81 0,98

    Dolerocypris 12,12 8,42 2,95 10,52 29,41 14,11 2,45 03,43

    Isocypris 9,09 2,10 1,18 10,52 7,35 3,52 3,27 0,49

    Candona nanningensis 0,98

    Candona candida 2,10 1,18 5,26 8,82 2,35

    Cypridopsis 6,06 17,89 23,66 31,57 17,64 14,11 14,75 10,78

    Cyprinotus 1,05 2,36 4,91 22,54

    Heterocypris 72,72 68,42 65,68 42,12 33,82 65,88 70,49 49,01

    Dans le niveau N11, avec une dominance de plus de 72%, Heterocypris est le

    plus dominant des genres qui s’y trouvent. Il possède une carapace mince, transparente,

    facile à casser. Ce qui prouve son affinité en eaux douces, et montre que se sont des

    faunes récemment fossilisées. A cause de la fragilité de leur carapace, ces formes

    n’auraient pas pus résister au transport lors de la formation du sédiment. Leur

    abondance, dans ce niveau prouve que ces faunes sont autochtones.

    Dans le niveau suivant (N10), l’Heterocypris domine toujours (68,4 %) et on constate l’apparition des nouveaux genres. Ainsi, les conditions du milieu ont toujours favorisé l’apparition de ces nouveaux genres.

    Au niveau N9, l’Heterocypris domine toujours mais le pourcentage diminue (65 %). Alors que celui de Cypridopsis augmente (23 %). Ces valves de Cypridopsus se diffèrent à l’Heterocypris par ses valves qui sont un peu épais.

    Deux autres formes d’eau douce sont aussi apparues, le Zonocypris et Acocypris.

  • 41

    Ces 2 formes présentent chacune une ornementation particulière : présence

    d’épine antérieure pour l’Acocypris et des côtes concentriques très visibles pour

    Zonocypris, alors que les autres genres sont lisses. Cette particularité pourrait provenir

    de l’adaptation des genres aux conditions du milieu à salinité non négligeable. En effet,

    l’environnement qui stimule le polymorphisme est sous contrôle de l’écologie.

    (CLARCK, 1976) (18)

    Dans le niveau N8, aucun genre n’a de pourcentage supérieur à 50 %. Mais l’Héterocypris a toujours le pourcentage le plus élevé (42 %) suivi de Cypridopsis (31 %). Ces deux sont accompagnés par le Dolerocypris et Isocypris. Ce qui indiquerait qu’on a un certain taux de salinité.

    Au niveau N7, il y a toujours la diminution de l’abondance de l’Heterocypris (33 %), mais celui de Dolerocypris a augmenté jusqu’au 29 %.

    Au niveau N6, on remarque une augmentation de l’abondance du genre dominant (Heterocypris) qui est de pourcentage supérieur 50 % (65 %). En ordre décroissant l’abondance de Dolerocypris et de Cypridopsis suivent l’Héterocypris avec un pourcentage 14,11 %. Ces deux genres sont classés dans la classe des compagnons.

    Au niveau N5, l’abondance de l’Heterocypris augmente toujours (70%) suivi de Cypridopsis. La réapparition du Cyprinotus a été observée.

    Au niveau N4, Heterocypris domine encore avec une abondance plus basse que la précédente (49 %). Le pourcentage du Cyprinotus a augmenté jusqu’à 22,5 %, ce qui indique qu’il y a avait une augmentation de salinité d’abord pour assurer leur épanouissement, mais tous de suite après, il y a la sécheresse qui entraîne leur mort. Ceci pourrait être arrivé aussi dû à l’épuisement petit à petit de l’eau stagnante.

    En conclusion on trouve que l’Heterocypris est le seul genre dominant dans tous les niveaux. Il occupe le 60% des formes trouvées. Ceci nous informe aussi qu’on a un environnement à stress écologique élevé.

    Le pourcentage des Ostracodes à carapace close est aussi très élevé, presque le

    90% des formes rencontrées. Ceci nous indique qu’il y a une sédimentation rapide,

    c’est-à-dire, la pluie sédimentaire est abondante qui entraîne un enfouissement rapide et

    ne laisse les valves d’avoir le temps de se séparer.

  • 42

    A-3-2- Pour les Foraminifères

    On voit que la majeure partie de genres et parfois d’espèces vivent encore actuellement dans des eaux chaudes et côtières. Il s’agit essentiellement des formes benthiques et le pourcentage des formes planctoniques reste toujours très faible.

    Dans l’ensemble, il est extrêmement difficile du savoir dans quelles conditions bathymétriques et thermiques vivaient les Foraminifères. Mais nous avons essayé d’expliquer à la paléoécologie les quelques notions d’écologie que nous possédons. C’est le cas de notre étude.

    Tableau 9 : Tableau de fréquences des Foraminifères (%)

    Niveau

    Genre

    N11 N10 N9 N8 N7 N6 N5 N4

    Globorotalia 54,5 10 6 12,5

    Peneroplis 6,25 7,69 25

    Elphidium 6,25 20 6 10 15,38 12,5

    Pararotalia 25 9 20 36,36 47,06 70 23,07 25

    Gavelinopsis 6,25 9,1 15,38

    Amphistegina sp1 9 15,38

    Amphistegina sp2 56,25 27 20 27,3 10 23,07 12,5

    Operculina 10 10

    Lenticulina 9,1 6 12,5

    Nonion 9 20 18,18 35,3

    Dans le niveau N11, c’est l’Amphistegina qui domine, accompagné par le Pararotalia. La dominance de l’Amphistegina nous dit l’existence d’eau chaude tropicale à salinité normale ou bien hypersaline riches en carbonates. Ce genre se rencontre, en général, dans des profondeurs entre 50 à 70 mètres. (KOUYOUMONTZAKIS, 1984) (37)

    Dans le niveau N10, on remarque la dominance du Globorotalia qui est une faune marine planctonique. Les formes trouvées sont très fragiles mais bien conservées. Ce qui signifie qu’elles sont venues du milieu très proche ou dans ce même lieu c’est-à-dire autochtone. Dans le cas où ces formes seraient autochtones, le milieu aurait pu être auparavant occupé par des étendues d’eau de mer qui se sont retirées après.

    Au niveau N9, aucun genre ne dépasse le 20 % d’abondance. Il faut seulement noter la présence de Elphidium, Pararotalia, Amphistegina, Nonion et un peu de

  • 43

    Globorotalia et Operculina. La rareté des Foraminifères dans ce milieu nous indique l’existence des conditions de vie défavorables pour eux.

    Malgré tout, l’existence, en même temps, de Pararotalia et d’Amphistegina nous confirme qu’il y avait dans le milieu une mer chaude à salinité normale. Les Pararotalia caractérisent le plus souvent les eaux peu profondes. (LE CALVEZ , 1970).(39)

    Le niveau N8, présente des Pararotalia et des Nonion avec Amphistigina. Ce qui indique que l’on a toujours affaire à une mer chaude à salinité normale. En effet le Nonion n’a aucun habitat caractéristique. (LE CALVEZ , 1970).(39)

    Le niveau N7, est caractérisé par Pararotalia et Nonion donc toujours comme le précédent.

    De même pour le niveau N6, qui est dominé par Pararotalia. On remarque la présence d’Operculina, Amphistegina et d’Elphidium.

    Aucun genre n’atteint le 50 % d’abondance dans le niveau N5. Les pourcentages les plus élevés sont attribués aux genres Pararotalia et Amphistegina, suivi de Elphidium et Gavelinopsis. Il y a aussi des rares Peneroplis.

    Au niveau N4, ce sont les genres Peneroplis et Pararotalia qui possèdent les pourcentages les plus élevés.

    Les Peneroplis caractérisent la mer chaude tropicale ou subtropicale. Leur abondance plus élevée par rapport à celle des autres dans ce niveau montre alors que le sédiment vient d’un milieu marin des zones tropicales ou subtropicales. Les Peneroplis vivent surtout entre 0 à 60 m des eaux limpides. (RANDRIANASOLO , 1972)(58)

  • 44

    A-3-3.- Interprétation de pourcentage des Chara Les algues ont vis dans des milieux euphotique bien exposé à la lumière.

    L’ornementation de l’oogone des Chara est en relation avec la nature du milieu où ils

    vivent : pourcentage de la salinité et du carbonate.

    Tableau 10 : Tableau de fréquences des Chara (%) Niveau

    Genre

    N11 N10 N9 N8 N7 N6 N5 N4

    espèce 1 7,5 2,8 2,9 9,4 4,16 3,5 26,1 40

    espèce2 92,3 97,1 96,9 90,5 95,8 96,4 73,8 59,9

    Espèce 2 est toujours dominante dans tous les niveaux. Mais on remarque que le pourcentage de l’espèce 1 a augmenté jusqu’à plus de 20 % aux niveau N5 et N4, alors qu’il ne dépasse même pas le 10 % dans les niveaux inférieurs (N6, N7, N8, N9, N10, N11)

    L’espèce 1 possède des ornementations très marquées comme les spires tranchantes et grandes bien renflés. Ce qui signifie que ces formes ont vécu dans un milieu à salinité relativement élevée.

    La présence de l’espèce 1 dans les niveaux N5 et N4 indique alors que la salinité du milieu a augmenté à un certain moment permettant leur développement. L’augmentation de la salinité du milieu pourrait être due à la sécheresse résultant de l’épuisement petit à petit de l’eau qui y avait stagné.

    Pour l’espèce 2, le pourcentage est toujours supérieur à 90 % dans les niveaux inférieurs (N6, N7, N8, N9, N10, N11). Cette espèce possède des caractères un peu doux (spire mince) qui peut être dû à la faible salinité ou à un taux de carbonate bas. Ce dernier est prouvé par l’étude de calcimétrie car dans les niveaux inférieurs, le pourcentage de CaCO2 ne dépasse pas le 20 %, mais ceci peut atteindre jusqu’à 70 % dans les niveaux supérieurs. On peut dire aussi que la salinité est faible. En effet dans ces niveaux, les Ostracodes d’eau douce sont dominants, même s’il y a une faible quantité de formes saumâtres.

    Il faut noter que la fréquence des Ostracodes est plus élevée par rapport à celle

    des Foraminifères. Car le nombre des individus des Ostracodes est de vingtaine alors

    que celui des Foraminifères n’atteint même pas le dix.

    Il est à remarquer que les Foraminifères sont toujours présents dans tous les

    niveaux. Ceci nous indique que la mer a perturbé en permanence notre région d’étude

    qui est probablement encore tout près de la côte pendant cette période.

    Mais des erreurs sur l’interprétation paléobathymétrique peuvent avoir à partir de ceci. En effet le domaine infralittoral qui pénètrent dans les estuaires par les chenaux, grâce aux courants de marées peuvent transporter à nombre important de faunes.

  • 45

    CONCLUSIONS

    L’étude de ces trois groupes nous a mené à marquer les faits suivants :

    - Au niveau N11 à 110 cm daté de 2140BP (M. RAMAROLAHY) (55) on a

    un milieu à eau peu profond à salinité normale avec influence marine assez

    élevée. Le substrat formé de sable assez grossier, ce qui ne favorise pas

    l’existence du Cyprinotus malgré la présence de la salinité élevée.

    - Puis du niveau N10 à 110 cm (environ 1999BP) jusqu’au niveau N9. Il y a

    une élévation petit à petit de l’effectif et de la diversité des Ostracodes.

    Mais on remarque que l’augmentation de l’effectif des Ostracodes est due à l’apparition de nouveaux genres (Cyprinotus, Zonocypris, Acocypris). Ces genres ont chacun leur particularité un peu corrélée :

    En effet Cyprinotus est un genre d’eau salée, et les Zonocypris et Acocypris possèdent des ornementations particulières qui pourrait aussi le marque de leur affinité aux eaux à salinité non négligeable. Ce qui mène à la proposition qu’on a un milieu saumâtre. Le faible diversité de Foraminifère dans ce niveau nous expliquerait que nous n’avons pas d’un milieu strictement marin. Ce qui renforce la confirmation qu’on a un milieu saumâtre.

    - Au niveau N8, l’élévation de la diversité des Foraminifères est constate alors

    qu’il y a une chute pour les Ostracodes. De même pour l’étude de l’effectif.

    Ainsi on pense que le milieu devient marin.

    - Au niveau N7, l’influence marine est encore marquée.

    - Le niveau N6, est supposé comme une stade intermédiaire entre le milieu

    marine et eau douce. Car on y trouve un mélange des formes d’eau douce et

    marine.

    - Au niveau N5, la présence du milieu eau douce est prouvée par la diminution

    de pourcentage des formes marines.

    - Au niveau N4 (vers 1550BP), on remarque l’apparition de Cyprinotus à

    pourcentage assez élevé et des Charas d’eau saumâtre informe qu’il y a une

    élévation de salinité. Ceci pourrait être dû au début d’une transgression

    marine.

    Les macrofossiles L’abondance des ossements des macrofossiles terrestre ou lagunaire ou

    aquatique, nous a dit qu’il y a un changement brutal du milieu.

    Parmi ces macrofossiles, on a trouvé des charbons, micro ou macrofossiles des végétaux. Ceci nous fait penser qu’il y avait des feux.

  • 46

    Mais il n’y a qu’une partie des ossements trouvés qui présente les traces des feux, ainsi, on peut dire qu’il y a aussi un changement brusque du climat ou bien de la nature du milieu qui provoque cette mortalité massive.

    Ceci pourrait être l’élévation de la température du milieu suivi de la sécheresse, mais pourrait être aussi l’envahissement de l’eau de mer en grand lot sur notre milieu d’étude.

    Un début de transgression de la mer sur le milieu est confirmé d’après l’étude de la calcimétrie (Cf. Chap VI B-4, p. 46). C’est une timide incursion marine.

    B-INTERPRETATION DE L’ETUDE SEDIMENTOLOGIQUE

    B-1-Etude granulométrique

    L’étude des courbes de fréquence simple donne les résultats suivants :

    Niveau N0 à N3 : les courbes de fréquences simples ont une tendance plurimodale. Les sédiments sont donc immatures.

    Niveau N2 – N4 : les courbes de fréquences simples ont une tendance bimodale. Les sédiments sont assez matures, signifiant qu’on est en présence de modes de dépôts milieux différents.

    Les valeurs de tous les indices granulométriques peuvent être subdivisés en trois (3) lots bien distincts.

  • 47

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 11 : Courbe de la fréquence du niveau N0

    Fréquence simple : N0

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 12 : Courbe de la fréquence du niveau N1

    Fréquence simple : N1

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%25,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 13 : Courbe de la fréquence simple du niveau N2

    Fréquence simple : N2

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%25,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 14 : Courbe de la fréquence simple du niveau N3

    Fréquence simple : N3

  • 48

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 15 : Courbe de la fréquence simple du niveau N4

    Fréquence simple: N4

    0,00%5,00%10,00%15,00%20,00%25,00%

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 16 : ourbe de la fréquence simple du niveau N5

    Fréquence simple : N5

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%25,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 17 : Courbe de la fréquence simple du niveau N6

    Fréquence simple : N6

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%25,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 18 : Courbe de la fréquence simple du niveau N7

    Fréquence simple : N7

  • 49

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%25,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 19 : Courbe de la fréquence simple du niveau N8

    Fréquence simple : N8

    0,00%10,00%20,00%30,00%

    0,5

    0,4

    0,315

    0,25 0,

    20,16

    0,125

    0,1

    0,08

    0,06

    0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 20 : Courbe de la fréquence simple du niveau N9

    Fréquence simple : N9

    0,00%10,00%20,00%30,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 21 : Courbe de la fréquence simple du niveau N10

    Fréquence simple : N10

    0,00%5,00%10,00%15,00%20,00%25,00%Pourcentage

    Taille (µ)

    Figures 22: Courbe de la fréquence simple du nivea N11

    Fréquence simple : N11

  • 50

    0,00%5,00%

    10,00%15,00%20,00%25,00%30,00%

    0,5 0,4 0,315 0,25 0,2 0,16 0,125 0,1 0,08 0,06 0,05

    Pourcentage

    Taille (µ)

    Figure 23: Courbe de la fréquence simple du niveau N12

    Fréquence simple : N12

  • 51

  • 52

  • 53

  • 54

  • 55

  • 56

  • 57

    N0 N1 N2 N3 N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11 N12

    Q1 = Q25 0,34 0,34 0,31 0,31 0,35 0,35 0,36 0,37 0,40 0,39 0,39 0,41 0,41

    Q2 = Q50 0,24 0,20 0,17 0,15 0,25 0,25 0,27 0,27 0,29 0,27 0,28 0,30 0,31

    Q3 = Q75 0,13 0,09 0,07 0,06 0,16 0,16 0,18 0,18 0,20 0,20 0,19 0,21 0,25

    SO = Q1/Q3 1,61 1,94 2,10 2,27 1,78 1,47 1,41 1,43 1,41 1,39 1,43 1,39 1,28

    AS = Q1xQ2/Md² 0,76 0,76 0,75 0,82 0,72 0,89 0,88 0,91 0,95 1,06 0,94 0,95 1,06

    Qd = 2

    31xQQ 0.022 0.015 0.01 0.009 0.019 0.028 0.032 0.033 0.04 0.039 0.037 0.043 0.051

    Lot A Lot I Lot B

    Tableau 8 : Résultat granulométrique

  • De bas en haut, les indices tels que AS et Qd ont les valeurs décroissantes sauf SO où les valeurs sont croissantes.

    AS et Qd

    N0 à N4 Indices granulométriques faibles

    Lot A

    N5 à N7 Indices granulométriques moyens

    Lot B

    N7 à N12 Indices granulométriques élevées.

    Le classement ou Sorting Index (S.O) Les valeurs de S0 dans la partie inférieure de la coupe d’Ankilibehandry représentent des valeurs assez faibles mais croissantes vers le haut avec des valeurs assez significatives à 2.

    Ce qui dénote que la partie supérieure de la coupe a un classement moins significatif ou mauvais classement par rapport à la partie basale qui connaît un bon classement.

    Ce qui est tout à fait prévisible si l’on tient compte que la sédimentation dans la partie sommitale de la coupe est plus ou moins perturbée par une faible incursion marine.

    L’asymétrie A.S est ≤1 de N0 à N2, la valeur de l’asymétrie est proche de 1 (0,9 – 1,0) à la base, de 0,8 – 0,9 dans la partie intermédiaire, inférieure à 0,8 vers le sommet.

    L’asymétrie est donc, en général, négative (≤1). Il est donc difficile de tirer des conclusions car l’indice n’a pas connu des valeurs ≥1. Seules les trois fourchettes de valeurs signifient simplement que les conditions du milieu sont instables et non homogènes de bas en haut. AS≤ 1 correspond à des dépôts de cordon littoral.

    La valeur de Qd est faible (0,02 – 0,05) confirmant que le classement est bon en général. La valeur au voisinage de 0,02 sous-entend un dépôt de type marin calme. Ce qui sous-entend une certaine profondeur d’eau, contradiction à notre hypothèse, allant à qualifier les niveaux N0 à N3, à une zone marine de balancement de marée. Seulement, la conclusion converge sur le fait que cette partie supérieure l’est encore sous influence marine.

  • 59

    B-2- Etude morphoscopique

    Morphoscopie des grains de quartz.

    Le faciès marneux argileux est passé gréseux dans la partie supérieure de la coupe et montre des grains luisants, émoussés, avec des traces de choc sous la loupe binoculaire à fort grossissement, des corrosions de grains sont décelables, dues probablement à l’agitation du milieu. Cette corrosion pourrait être due à la dissolution mais aussi à des actions mécaniques de vague.

    Ces observations tendent à traduire un milieu à influence marine à très faible profondeur (milieu intertidal). Ce phénomène de corrosion des grains est déjà décelable dès le niveau 6.

    A la base ou à la partie inférieure de la coupe, les mêmes caractéristiques de grains ont été identifiées avec la seule différence que les grains sont beaucoup plus arrondis, sans corrosion visible, et apparition des quelques grains mâts. Le cachet plus détritique de cette partie inférieure de la coupe est donc plus prononcé.

    Les grains de quartz arrondis ont connu un long déplacement avant de se déposer dans le site. Ce transport des sédiments s’est effectué soit roulement (grains mâts) soit par suspension (grains luisants),cela marque qu’il s’agit d’un transport fluviatile.

    B-3-Etude minéralogique

    L’abondance des quartz nous indique la présence des apports détritiques provenant du milieu environnant. Ceci explique aussi la présence des œufs d’Aépyornis et de Mullerornis dans ce milieu.

    En effet, la chaleur donnée par les quartz est nécessaire pour l’incubation de ces œufs L’étude des résultats de l’analyse des argiles donne les interprétations suivantes :

    Notons d’abord que :

    - l’environnement chaud et humide est favorable à la formation des smectites,

    - Smectites et illite se corrèlent négativement,

    - Les argiles de dépôt détritiques ne sont pas favorables à la présence des smectites

    comme composition minéralogique, sauf les smectites pédologiques résultant de la

    transformation de l’illite en smectite.

    De ce qui précède, les conclusions suivantes peuvent être émises ;

    . Ce début d’une décroissance des influences continentales (N0 à N2) pourrait expliquer la forte proportion de smectite . Les dépôts à influence marine sont favorables à la présence de la smectite.

    . Un climat chaud et humide prévalait donc durant cette période.

  • 60

    . L’absence totale de la smectite, même pédologique ou en trace de N3 à N11, la forte proportion en illite, la présence de chlorite même, en trace nous conduisent à envisager un autre mode de paléoenvironnement que le cas précédent.

    La chlorite est souvent indicateur d’un dépôt à eau saumâtre, dépôt lacustre. Le kaolinite est ubiquiste dans les deux modes de sédimentation.

    B-4-Etude de la calcimétrie

    Les résultats de l’analyse calcimétrique montre deux fourchettes de valeurs bien différenciés (cf figure 35)

    De N1 à N4 : Des valeurs assez élevés en carbonate de l’ordre de 40 à 70%.

    De N5 à N12 : Des valeurs moins significatives en teneur de carbonate de l’ordre de 20 à 30%.

    Ce qui plaide en faveur de l’hypothèse d’une incursion marine franche sur la partie sommitale de la formation étudiée.

    Le teneur en carbonate (20 à 30%) décelée dans la partie basale de la coupe étudiée supposée dépôt d’eau douce ou lacustre provenant de l’infiltration d’eau de mer lors de la timide incursion marine (début de la transgression) mentionnée ci-dessus.

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    N0 N1 N2 N3 N4 N5 N6 N7 N8 N9 N10 N11 N12niveau

    Figuree 37: Courbe calcimétrique

  • 61

    C- COMPARAISON ENTRE LES DONNEES PALEONTOLOGIQUES ET LES DONNEES SEDIMENTOLOGIQUES

    D’après les études fauniques et floristiques, depuis le niveau N4 jusqu’au niveau N11, il y avait une succession de milieu d’eau douce, de milieu marin et d’eau saumâtre.

    Cette succession se coïncide avec la transgression et la régression de l’eau de mer.

    Dans ces études, on a vu que le milieu est occupé par des eaux marines d’abord, puis ce dernier est remplacé petit à petit en eau douce en passant par l’eau saumâtre du niveau N10 au niveau N9. L’influence marine redevient forte au niveau N8 et N7. Mais la mer s’est retirée après pour laisser les formes d’eau douce de s’épanouir jusqu’au niveau N5.

    Au niveau N4, une forme d’eau salée est remarquable (Cyprinotus). Ce qui nous informe l’existence de l’élévation de la salinité

    Les études sédimentologiques ont été faites à partir du niveau N0 jusqu’au niveau N11. La succession du milieu d’eau douce et du milieu marin est aussi remarquée. Mais cette fois-ci, la succession se