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Ronéo n°1 – Cours n°2 Page 1 sur 17 UE8 - Nutrition Pr Caroline SCHMITT Le 29/09/2017 de 14h à 16h Ronéotypeur : Hui REN Ronéolecteur : Rémy TRAN Cours n°2 : Métabolisme phosphocalcique Le cours n’a pas changé par rapport à celui de l’année dernière. La Professeure est d’accord pour relire la ronéo. Les notions à bien comprendre sont : les rôles du calcium et du phosphore, la régulation, les étiologies… Plan du cours : I – Calcium et Phosphore de l’organisme 1. Rôles

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UE8 - Nutrition Pr Caroline SCHMITT Le 29/09/2017 de 14h à 16h Ronéotypeur : Hui REN Ronéolecteur : Rémy TRAN

Cours n°2 : Métabolisme phosphocalcique

Le cours n’a pas changé par rapport à celui de l’année dernière. La Professeure est d’accord pour relire la ronéo. Les notions à bien comprendre sont : les rôles du calcium et du phosphore, la régulation, les étiologies…

Plan du cours : I – Calcium et Phosphore de l’organisme 1. Rôles

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2. Besoins 3. Répartition dans l’organisme 4. Cycles II – L’homéostasie phosphocalcique 1. Les sites de régulation 2. Les hormones régulatrices III – Pathologies du métabolisme phosphocalcique 1. Variations pathologiques du calcium 2. Variations pathologiques du phosphore 3. Perturbations du métabolisme osseux I - Calcium et Phosphore de l’organisme 1. Rôles

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Le calcium et le phosphate sont essentiellement présents dans le squelette, ils sont les principaux minéraux constituant l’os. Ils sont présents en très grande quantité à l’état solide (sous forme d’inclusions dans l’os, ce qui lui confère sa solidité). Ils ont également d’autres rôles : • Le calcium (Ca2+ : forme ionisée = forme active) :

- Il est impliqué dans l’excitabilité neuromusculaire à la fois dans la transmission du signal nerveux dans la synapse ce qui va conduire à la libération de neurotransmetteurs mais aussi dans la contraction musculaire : le calcium se lie avec les protéines de la fibre musculaire et les active.

- Le calcium est un second messager intracellulaire ; il joue un rôle dans les voies de signalisation. - Il est également un cofacteur enzymatique ; il joue un rôle dans la coagulation sanguine.

• Le phosphate (PO4

3-) :

- Il est un constituant important de molécules biologiques indispensables : ATP, acides nucléiques, phospholipides, etc.

- Il est impliqué dans la régulation de l’activité des protéines via des modifications post-traductionnelles réversibles (phosphorylation/déphosphorylation par des kinases/phosphatases → activation ou inhibition des protéines).

- Il possède un pouvoir tampon (comme les protéines et les bicarbonates) ; il maintient le sang à un pH constant entre 7,35 et 7,45.

2. Besoins • Un adulte a besoin d’environ 1g/j de calcium. Les enfants, les adolescents (à cause de la croissance) ainsi

que les personnes âgées (tendance à la résorption osseuse) nécessitent quant à eux 1,2g/j. En Europe, ces besoins sont largement couverts par notre alimentation. Les aliments les plus riches en calcium sont les produits laitiers : dans 100g de gruyère on a 1g de calcium (le plus riche en calcium, puis oeuf puis lait. Le riz et les pommes de terre sont pauvres en calcium).

• Les besoins en phosphates d’un adulte sont eux aussi d’1g/j. Chez un enfant, une femme enceinte ou qui

allaite, les besoins s’élèvent à 1,2-1,4g/j. Une alimentation « normale » couvre largement les besoins : le lait, les oeufs, la viande et les céréales sont très riches en phosphate.

3. Répartition dans l’organisme

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• Dans l’os : le calcium et le phosphore se déposent sur la trame protéique sous forme de cristaux d’hydroxyapatite : Ca5(PO4)3(OH). - 99% du calcium de l’organisme est présent dans l’os. Un individu de 70kg possède 1 kg de calcium

dans l’organisme. Faible pourcentage (1%) dans les cellules (calcium intervient dans voies signalisation, co-facteur d’enzyme, etc).Très peu dans les liquides extracellulaires comme le plasma

- La phosphate est aussi majoritairement retrouvé dans l’os. Un individu de 70 kg a 600 g de phosphate

dans l’organisme. Le pourcentage de phosphate dans les cellules est plus élevé (dû aux phospholipides dans les membranes). Faible pourcentage dans les liquides extracellulaires.

• Dans le plasma : a) Le calcium Une calcémie normale est comprise entre 2,2 et 2,6 mmol/L. Il existe 3 formes dans le sang :

- Calcium ionisé (Ca2+) qui est la forme libre et physiologiquement active : 50% du calcium total. Il est filtrable au niveau rénal et est régulé par des hormones. Le calcium ionisé est dosable au laboratoire.

- Calcium complexé (citrates), sous forme de sels : 10% du calcium total. - Calcium lié aux protéines, essentiellement à l’albumine : 40% du calcium total.

Interprétation des résultats de la calcémie : /!\ IMPORTANT : Cette calcémie dosée en laboratoire représente le calcium plasmatique total. Or, la forme active est le calcium ionisé libre (non lié aux protéines). Il existe donc une formule , que l’on appelle « calcémie corrigée » et que l’on obtient par le calcul suivant : Calcémie corrigée = calcémie mesurée + (40 - albuminémie) 40 Cette opération permet de normaliser la mesure afin de nous donner une valeur de la calcémie comme si l'albuminémie du patient était normale, c’est-à-dire, égale à 40g/L. Exemples :

- Patient 1 ayant une calcémie de 2,50 mmol/L et une albuminémie de 42 g/L aura une calcémie corrigée de 2,45 mmol/L → sa calcémie est normale

- Patient 2 avec une calcémie plasmatique de 2,50 mmol/L et une albuminémie de 28g/L aura une calcémie corrigée de 2,80 mmol/L → hypercalcémie : fraction liée au protéines est basse, donc fraction libre/active est élevée

- Patient 3 ayant une calcémie de 1,96 mmol/L et une albuminémie de 28 g/L aura une calcémie corrigée de 2,26 mmol/L → sa calcémie est normale : il y a très peu de protéines donc la partie liée/inactive est diminuée

La calcémie dépend de l’albuminémie : plus celle-ci est élevée, plus le taux de calcium total sera élevé (en particulier celui de calcium lié). Il faut toujours regarder l’albuminémie pour juger la calcémie.

Supprimé: e taux qui est important est celui du calcium ionisé

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Elle dépend également du pH sanguin qui fait varier les charges de l’albumine et donc sa liaison au calcium. Grâce à des charges négatives, l’albumine va lier le calcium chargé positivement.

- En cas d’acidose, le pH bas joue sur la charge des protéines ; l’albumine sera davantage chargée positivement ainsi le calcium va moins se lier à l’albumine et le calcium libre va augmenter → risque d’avoir les effets d’une hypercalcémie.

- En cas d’alcalose, le pH élevé joue sur la charge des protéines et on observe le phénomène inverse ;

l’albumine est davantage négative et donc le calcium se lie davantage à l’albumine, ainsi le calcium libre diminue → risque d’avoir les effets d’une hypocalcémie.

Pour résumer : Si la concentration de protéines ↗, la calcémie totale va aussi ↗ (calcium lié aux protéines va augmenter sans faire varier la proportion de calcium libre). La calcémie totale reste inchangée quand le pH varie ; seule la quantité

libre et liée varie ! b) Les phosphates Il existe 2 formes :

- Phosphates organiques ( ATP, phospholipides ... ) - Phosphates inorganiques PO4

3- ou Pi (phosphates libres). La phosphatémie (ou phosphorémie) est mesurée au laboratoire et se situe entre 0,8 et 1,6 mmol/L.

4. Cycles • Cycle du calcium sur 24h

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On a un apport d’environ 1g/j chez l’adulte. Cet apport va être partiellement absorbé dans le tube digestif. Sur ces 1g, seuls 400mg vont aller dans le compartiment sanguin et seront distribués dans les différents milieux extracellulaires pour ensuite aller se déposer (320mg) sur l’os (accrétion, formation de cristaux d’hydroxyapatite). L’accrétion est égale à la résorption (quantité relarguée, destruction du tissus osseux). Les 320mg reviennent dans le pool échangeable. Une partie va retourner dans le tube digestif par diffusion (160 mg = partie sécrétée) et une partie va être éliminée par le rein (400mg). Une autre partie (760mg) est éliminée par les selles, elle correspond à la partie qui n’a pas été absorbée au départ (600mg) et aux 160mg qui vont directement retourner dans le tuber digestif. bilan total équilibré : entrées dans le tube digestif 1g (alimentation) + 160mg (secrétés par l'organisme envoyé dans le tube digestif ) = sorties 760mg (dans les selles) + 400mg (dans les urines) La régulation se fait au niveau du tube digestif, des reins et des os grâce à des hormones. • Cycle du phosphore sur 24h Sur les 1g ingérés, 700mg sont absorbés et utilisés au sein de l’organisme : 85% dans l’os, 1% dans le plasma et 14% dans les tissus mous. 300mg sont éliminés par les selles et 700mg dans les urines. Les sorties sont strictement égales aux entrées, le bilan est aussi équilibré. La régulation se fait au niveau du tube digestif, des reins et des os grâce aux hormones. II - L’homéostasie phosphocalcique Le calcium et le phosphore jouent tous deux un rôle fondamental dans l’organisme. Dans le plasma, le calcium ionisé doit être maintenu dans des limites étroites. Leurs métabolismes sont étroitement liés du fait de la grande insolubilité du phosphate tricalcique. Il y a donc un contrôle hormonal sur leur entrée intestinale

Supprimé: Ils assurent le maintien de la concentration sanguine du calcium ionisé

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et leur sortie rénale mais également sur le squelette : réserve rapidement mobilisable de calcium et de phosphate. La régulation des entrées et des sorties de calcium et de phosphore doit permettre le maintien de l’homéostasie phosphocalcique mais aussi la minéralisation optimale du squelette. Elle est assurée au niveau du tube digestif, des os et des reins par trois hormones : la parathormone (appelée PTH), la calcitonine et la vitamine D3. 1. Les sites de régulation a) Le tube digestif : absorption • Le calcium Le calcium est principalement absorbé au niveau du duodénum et son absorption est régulée par la vitamine D3. La vitamine D et un pH acide augmente l’absorption intestinale du calcium. Elle est diminuée si le calcium précipite dans le tube digestif à cause d’un excès de phosphate, de la présence de phytates (céréales complètes) ou de la présence d’oxalates (thé, cacao, amandes, haricots verts..). • Mécanisme actif : un transporteur spécifique du calcium le fait entrer dans la cellule. Il se lie alors à une

protéine : la CaBP (calcium-binding-protein). Le calcium sort de l’entérocyte pour aller dans le sang par la pompe ATPase. C’est là que la vitamine D3 intervient : elle augmente l’activité du premier transporteur, stimule la synthèse de CaBP et active l’ATPase. Le cortisol quant à lui, diminue d’absorption du calcium.

• Mécanisme passif : il ne consomme pas d’énergie, n’est pas régulé mais dépend uniquement de diffusions

passives entre les cellules suivant un gradient de concentration.

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Lorsque les apports alimentaires sont trop faibles, l’absorption nette est « négative » : les entrées ne compensent pas les sorties de calcium (c’est pour ça que la courbe est négative en dessous d’un certain apport). Cette courbe montre aussi que l’absorption du calcium n’est pas proportionnelle aux apports ; il existe une limite d’absorption. Au maximum, 20% des apports seront absorbés. Si on augmente de trop les apports, on diminue la PTH et la vitamine D et ainsi l’absorption de calcium au niveau de l’entérocyte est diminuée. Conclusion : Si on double les apports par rapport aux besoins, l’absorption nette n’augmente que faiblement (de 40% absorbés à 20%). Mécanisme de régulation : si ↗ des apports en calcium, calcémie ↗ , sécrétion PTH ↘, production vitamine D ↘, absorption intestinale du Ca ↘. • Le phosphore Son absorption se fait dans le jéjunum et l’iléon. Elle est également dépendante de la vitamine D3 mais est beaucoup moins régulée que pour le calcium : contrairement au calcium, l’absorption du phosphore augmente si les apports alimentaires augmentent. b) Le rein : élimination • Le calcium Si calcémie normale : 95% du Ca2+ filtré est réabsorbé et 5% du Ca2+ est éliminé dans les urines Si calcémie basse : 100% du Ca2+ filtré est réabsorbé Si calcémie élevée : 50% est éliminée et 50% est réabsorbée.

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La régulation par la PTH et la calcitonine se fait au niveau du TCD. La PTH est hypercalcémiante, elle va augmenter la réabsorption. A l’inverse, la calcitonine est hypocalcémiante, elle va diminuer la réabsorption et, par conséquent, facilite l’élimination. • Le phosphore 90% des Pi filtrés sont réabsorbés MAIS il existe un TmPi (taux max de réabsorption). Au-delà du seuil du TmPi, le phosphore est éliminé dans les urines. La réabsorption de phosphate est régulée par la PTH qui est hypophosphorémiante → elle diminue la réabsorption du phosphate. c) L’os : réserve L’os a deux principales fonctions :

- fonction mécanique : c’est la charpente du corps - fonction métabolique : il constitue un réservoir de calcium

Pour assurer ces deux fonctions, l’os n’est pas un tissu inerte mais vivant : il se renouvelle en permanence tout au long de sa vie. Un renouvellent est indispensable pour que l’os reste solide. Mais un dérèglement du remodelage osseux est la cause dans de nombreuses maladies de l’os. Les os sont constitués :

- Des protéines, en particulier du collagène (=tissu ostéoïde qui est très riche en protéines). - Des minéraux (calcium, phosphore) organisés en cristaux d’hydroxyapatites. Ce sont ces cristaux qui

solidifient le tissu osseux. - Des cellules, des vaisseaux et des nerfs.

Le renouvellement permanent de l’os se fait grâce au fonctionnement couplé de deux types de cellules osseuses :

- Les ostéoclastes doivent d’abord détruire l’os ancien en creusant des lacunes, c’est la résorption osseuse.

- Les ostéoblastes vont ensuite fabriquer un os nouveau en comblant de protéines les lacunes (formation osseuse). Ce tissu jeune (ostéoïde) ainsi formé va ensuite se calcifier : c’est la minéralisation osseuse.

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Le remodelage dure 200j environ : (1) Dans un premier temps a lieu la résorption osseuse sous le contrôle des ostéoclastes. (2) Les ostéoblastes vont ensuite former l’ostéoïde (tissu mou) pour combler la lacune. (3) Le tissu formé se minéralise/calcifie (tissu solide). (4) L’os est formé et attend le prochain cycle de remodelage. 2. Les hormones régulatrices a) La parathormone : PTH

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• Synthèse :

La PTH est une hormone synthétisée dans les glandes parathyroïdes sous la forme d’un précurseur inactif : la pré-pro-PTH. Elle va subir un premier clivage dans la glande se transformant en pro-PTH. Un deuxième clivage a lieu dans le plasma donnant la PTH (84 AA), forme active qui va subir d’autres clivages au niveau du foie et du rein, clivant le fragment N-terminal et 34 AA du reste de la protéine. Elle exerce son activité biologique par l’intermédiaire de second messager comme l’AMPc. • Rôles :

Une baisse de la concentration en Ca2+ plasmatique entraine la synthèse de PTH. Cette dernière agit sur l’os en stimulant la résorption ostéoclastique. Elle permet aussi d’augmenter la réabsorption de calcium au niveau rénal et diminue la réabsorption des phosphates : elle est donc hypercalcémiante et hypophophorémiante. → La PTH n’a aucune action directe sur le système digestif. b) La calcitonine • Synthèse :

La calcitonine est une hormone peptidique de 32 AA synthétisée sous forme de pro-hormones par les cellules C de la thyroïde (appelées cellules parafolliculaires). • Rôles :

Une hausse de la concentration en Ca2+ plasmatique/une hypercalcémie active la synthèse de calcitonine. Elle diminue la résorption ostéoclastique et la réabsorption du calcium au niveau rénal (car elle favorise l’élimination du Ca2+ dans les urines ) : elle est hypocalcémiante . → La calcitonine n’a aucune action sur le système digestif. c) La vitamine D • Synthèse :

La vitamine D3 peut être apportée de deux façons : soit par biosynthèse endogène à partir du cholestérol (7-déhydrocholestérol de la peau retrouvé dans le jaune d’oeuf, le poisson, le lait) soit par l’alimentation (huile de foie de poisson, produits laitiers). Notre organisme est capable de synthétiser entièrement de la vitamine D à partir du cholestérol en s’exposant au soleil (les enfants et les personnes âgées qui s’exposent peu au soleil ont besoin de supplémentation en vitamine D). Le cholécalciférol (ou vit. D3) inactive doit subir deux hydroxylations; la première dans le foie par la 25hydroxylase et la seconde dans le rein par la 1αhydroxylase (seule étape régulée). On aboutit ainsi au métabolite actif : le 1,25 dihydroxycholécalciférol (ou calcitriol). Il s’agit plutôt d’une molécule lipophile, c’est pour ça que les ampoules de vitamine D sont « huileuses ».

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La dernière étape effectuée par la 1αhydroxylase au niveau du rein est activée par la PTH ainsi que par l’hypocalcémie et l’hypophosphatémie et inhibée par la calcitonine et les hypercalcemie/hyperphosphatemie. De plus, le calcitriol exerce un rétrocontrôle inhibiteur sur sa propre synthèse. • Rôles :

Le calcitriol, forme active de la vitamine D, augmente l’absorption digestive du calcium et du phosphate. Au niveau osseux, il stimule la résorption ostéoclastique de l’os ancien et favorise la minéralisation osseuse. C’est une hormone hypercalcémiante et hyperphosphorémiante . → Le calcitriol n’a pas d’action sur le rein. d) Les autres hormones • Les oestrogènes : Ils augmentent l’absorption intestinale de calcium, la synthèse protéique et la minéralisation de l’os. Au moment de la ménopause, le taux d’œstrogène chute chez la femme pouvant conduire à une ostéoporose postménopausique, qui fragilise les os. • Le cortisol : Cette hormone diminue la minéralisation et la synthèse protéique de l’os. Un hypercorticisme iatrogène (à la suite d’une prise de corticoïdes) ou un syndrome de Cushing (glandes surrénales qui produisent trop de cortisol) peut induire une ostéoporose secondaire. Schéma récapitulatif des actions de la PTH et de la vitamine D sur les 3 sites de régulation :

En cas d’hypocalcémie : - ↗ PTH : agit sur la résorption osseuse, mobilisation des réserves de calcium et de phosphore qui retournent dans le sang - Dans les reins : ↗ réabsorption de Ca mais pas celle du Ph → calcémie ↗ - PTH active la 1αhydroxylase ce qui favorise la forme active de la vitamine D (calcitriol) : ↗ absorption intestinale du Ca et du Ph, elle favorise la minéralisation de l’os. Puis la vitamine D va effectuer un rétrocontrôle négatif pour revenir à un état d’équilibre. L’hypercalcémie inhibe la sécrétion de PTH.

III - Pathologies du métabolisme phosphocalcique 1. Variations pathologiques du calcium Une calcémie normale est comprise entre 2,2 et 2,6mmol/L . a) Hypercalcémies

Supprimé: ré

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• Les signes cliniques sont peu spécifiques et peuvent être :

- Digestifs (anorexie, nausées, vomissements) - Neurologiques (asthénie physique et psychique) - Cardiovasculaires (troubles du rythme, hypertension). Une hypercalcémie très élevée (>3,5mmol/L)

peut entrainer la mort par fibrillation ventriculaire. • Etiologies : Dans 60% des cas, il s’agit d’hypercalcémies néoplasiques, c’est-à-dire causées par des cancers :

- 10% d’entre elles se font par ostéolyse locale (os lysé, calcium relargué dans le sang) à cause métastases osseuses causés par un cancer (sein, poumon, rein, thyroïde) ou d’un myélome multiple des os (hémopathie, maladie de Kahler (cancer du sang) : les plasmocytes médullaires prolifèrent et synthétisent l’immunoglobuline monoclonale et des facteurs activant l’ostéolyse.

- 50% d’entre elles sont paranéoplasiques (associées à un cancer) par sécrétion d’un peptide PTH-like : la tumeur sécrète un peptide appelé « PTHrp » (related peptide ou PTH-like) qui a la même activité que la PTH (poumons, col utérin, peau, vessie, ovaires…)

Dans 40% des cas, il s’agit d’hypercalcémies non néoplasiques :

- 25% proviennent d’une hyperparathyroïdie primaire qui entraine une hausse de sécrétion de PTH. - D’autres ont des causes plus rares comme l’intoxication à la vitamine D, le syndrome des buveurs de

lait (pour les gens qui ont des ulcères, le fait de boire du lait en très grande quantité les soulage, peu fréquent) ou l’immobilisation prolongée (rester immobile active l’ostéolyse et libère du calcium dans le sang).

b) Hypocalcémies • Les signes cliniques sont plus spécifiques que pour l’hypercalcémie : le patient présente des signes

d’hyperexcitabilité neuromusculaire pouvant aboutir à une crise de tétanie (contracture symétrique des extrémités avec « les mains d’accoucheur », ou signe de Trousseau). L’intensité des signes cliniques dépend de la brutalité des changements de la calcémie. Si le calcium diminue, le nombre de charge positive au niveau de la membrane diminue et perturbe le potentiel entrainant une dépolarisation et une hyperexcitabilité.

• Etiologies : Hypocalcémies extraparathyroïdiennes : Elle peut être due à une carence en calcium (rare dans les pays développés), à un déficit en vitamine D ce qui entraine l’ostéomalacie (déminéralisation osseuse chez l’adulte), le rachitisme (chez les enfants). L’apport en vitamine D est couvert dans les pays développés mais on observe une carence d’exposition au soleil (touchant surtout les sujets âgés qu’on suppléments en vitamine D). Dans certaines maladies (maladie coeliaque) la vitamine D est mal absorbée. L’alcoolisme diminue aussi l’absorption de la vitamine D. Une insuffisance rénale (déficit en 1αhydroxylase), une pancréatite aiguë (séquestration du calcium). Hypocalcémies parathyroïdiennes :

Supprimé: u

Supprimé: dans les voies digestives)

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Elles proviennent d’une hypoparathyroïdie pouvant être primitive (glandes parathyroïdes ne fonctionnent pas bien) ou chirurgicale (dans le cas d’une ablation de la glande thyroïde obligeant dans certains cas à retirer également les glandes parathyroïdes). Hypocalcémies pseudoparathyroïdiennes : Elles sont caractérisées par une sécrétion de PTH normale avec un défaut dans la voie de signalisation : l’hormone se fixe sur le récepteur mais le signal n’est pas transmis, absence de réponse des organes cibles. Il s’agit d’une pseudo hypoparathyroïdie ou Syndrome d’Albright (maladie génétique, mutation dans un gène qui code pour une protéine G). On a les effets d’une hypoparathyroïdie sauf que la PTH est normale. c) Le récepteur sensible au calcium CaSR Le Calcium Sensor est un récepteur couplé aux protéines G avec deux fonctions dans deux endroits distincts. Lorsque la calcémie est trop élevée :

- il régule la calciurie en inhibant la réabsorption de calcium par le rein - il inhibe la sécrétion de PTH par les parathyroïdes via une cascade de signalisation.

• Anomalies du Calcium Sensor : - Hypercalcémie hypocalciurique familiale ou hypercalcémie familiale bénigne (peut cliniquement passer

inaperçue, ex : fatigue). Il s’agit d’une maladie autosomique dominante bénigne dans laquelle le gène du CaSR a subi une mutation inactivatrice (1 allèle muté, 1 allèle normal). Quand le CaSR est inactivé, on a une hypercalcémie, il n’inhibera pas la réabsorption (le calcium augmente) ni la sécrétion de PTH. La calciurie est basse.

- Hyperparathyroïdie primitive sévère néonatale : Le patient présente des mutations homozygotes

inactivatrices du gène CaSR (2 allèles mutés), avec une hyperparathyroïdie majeure : il n’y a plus aucun rétro-contrôle sur la sécrétion de PTH, responsable d’une hypercalcémie sévère. C’est une maladie grave qui présente des troubles d’excitabilité neuromusculaires sévères dès la naissance pouvant conduire à la mort.

- Hypocalcémie hypercalciurique : C’est une maladie autosomique dominante peu sévère (ex: crampes)

avec une activation en permanence du gène CaSR induisant une inhibition de la sécrétion de PTH (hypocalcémie) ainsi qu'une diminution de la réabsorption du calcium par le rein (hypercalciurie).

2. Variations pathologiques du phosphore Une phosphorémie normale est comprise entre 0,8 et 1,6 mmol/L . a) Hyperphosphorémies • Signes cliniques : très peu , si ce n’est des calcifications au niveau du rein, du pancréas, de la peau et des

vaisseaux… • Etiologies :

Supprimé: s

Supprimé: s

Supprimé: et

Supprimé: o

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Les causes peuvent être l’insuffisance rénale (diminution de la filtration glomérulaire du phosphore), l’hypoparathyroïdie (augmentation de la réabsorption rénale), la résistance à la PTH (pseudo-parathyroïdie, Albright) ou encore la consommation excessive de vitamine D. b) Hypophosphorémies • Signes cliniques : dans des cas sévères, on peut avoir une déplétion cellulaire en ATP, induisant de multiples symptômes : au niveau du SNC : tremblements, irritabilité, confusion et convulsions des faiblesses musculaires au niveau cardiaque : atteinte de la contractilité myocardique atteintes respiratoires : diminution de la contractilité du diaphragme au niveau des os :augmentation de la résorption osseuse (entraine ostéomalacie) • Etiologies :

- Hyperparathyroïdie : Elles impliquent des fuites urinaires de phosphore par diminution de la réabsorption rénale (il y a trop de PTH circulante, hormone hypophosphorémiante).

- Diabète phosphoré = syndrome de Fanconi : Il s’agit d’une anomalie des transporteurs du phosphore perturbant sa réabsorption.

- Déficit en vitamine D : diminution d’absorption digestive du phosphate. c) Désordres du métabolisme phosphocalcique Techniques d’explorations des perturbations du métabolisme phosphocalcique : Pour diagnostiquer un désordre du métabolisme phosphocalcique, on utilise plusieurs techniques :

- Mesures de la calcémie (calcium ionisé) asoiciée à l’albuminémie et de la phosphorémie - de la créatinine plasmatique et urinaire pour calculer la clairance de la créatinine (reflet de la fonction

rénale) - Mesure de calciurie/phosphaturie des 24h - ECG (répercussions au niveau du coeur ?) - Dosages de PTH et de vitamine D hydroxylée et dihydroxylée (= calcitriol) - Radiographies osseuses/ostéodensitométrie (pour évaluer la densité, le contenu minéral de l’os) - Echographie et scintigraphie des glandes parathyroïdiennes

3. Perturbations du métabolisme osseux

Supprimé: déplession

Page 16: Cours n°2 : Métabolisme phosphocalcique · Ronéo n°1 – Cours n°2 Page 3 sur 17 Le calcium et le phosphate sont essentiellement présents dans le squelette, ils sont les principaux

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Dans un os normal, la partie majoritaire est la partie calcifiée/minéralisée qui est surmontée d’une petite partie d’ostéoïde (trame protéique). Dans le cas d’une ostéoporose, on a une résorption osseuse qui est pathologique. La cavité est beaucoup plus importante, l’os est fragilisé et se casse facilement car la partie minéralisée est diminuée par rapport à l’os normal. a) Ostéomalacie (rachitisme chez l’enfant) Le volume osseux total est inchangé par rapport à la normale, en revanche, la partie calcifiée est diminuée par rapport à la partie ostéoïde (os mou, souple, déformable). • Etiologie : Elle provient d’une carence sévère en vitamine D (rare en Europe) ou d’une insuffisance

rénale chronique (ostéodystrophie rénale). • Signes cliniques : Le plus souvent le patient ne ressent rien mais il peut manifester des douleurs osseuses

et présenter des déformations (jambes arquées). • Signes radiologiques : L’ostéomalacie entraine une déminéralisation importante du squelette (stries de

Looser-Milkman « celui qui a perdu son vendeur de lait ») • Signes biologiques : hypocalcémie, hypophosphorémie, hypocalciurie, hypovitaminose D. b) Ostéoporose : perte de la masse osseuse Il y a une résorption osseuse trop importante : diminution de la masse osseuse alors que la cavité augmente • Etiologies :

- L’ostéoporose postménopause touche 30% des femmes de plus de 60 ans et 50% des femmes de plus de 70 ans.

- Une ostéoporose peut être secondaire à un hypercorticisme iatrogène (le cortisol diminue la minéralisation osseuse), au syndrome de cushing (surproduction de cortisol par les surrénales), ou à une immobilisation prolongée.

• Signes cliniques : Cette maladie passe souvent inaperçue. Il peut y avoir des tassements vertébraux ou des

fractures répétées à la moindre chute (notamment au niveau du col du fémur). • Signes radiologiques : L’ostéoporose entraine une déminéralisation de l’os diffuse : on mesure donc la

densité minérale osseuse par ostéodensitométrie (quantité d’hydroxyapatite en g/cm2 de surface osseuse). • Signes biologiques : On mesure les marqueurs spécifiques de remodelage osseux car le bilan

phosphocalcique est normal.

Supprimé: archées

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• Marqueurs biochimiques de la résorption osseuse :

- Hydroxyproline urinaire : C’est un acide aminé constitutif du collagène libéré en cas de dégradation du collagène. L’inconvénient est que ce marqueur est peu spécifique.

- Les molécules de pontage du collagène : Ces molécules permettent de lier les molécules de collagène afin d’en assurer la cohésion. Ce sont les Pyridinolines (Pyd) et les Désoxypyridinolines (Dpd) qui sont libérées dans la circulation après dégradation du collagène et peuvent être dosées dans les urines.

- Les télopeptides N ou C terminaux du collagène/cross laps (meilleurs marqueurs) : Ce sont les extrémités libres non hélicoïdales d’une molécule du collagène. Le fragment Nter (NTX) peut être dosé dans les urines et le fragment Cter (CTX) est dosé dans les urines et dans le sang, bon marqueur biologique de la résorption osseuse.

c) Maladie de Paget C’est un remaniement osseux excessif et anarchique aboutissant à une désorganisation de la structure osseuse et de la morphologie des os. • Etiologies : les causes sont mal connues. Une infection virale ou une mutation dans le gène TNFRSF11A

(qui code pour la protéine RANK des ostéoclastes) peuvent être des causes potentielles de cette maladie. • Signes cliniques : Cette maladie est le plus souvent asymptomatique (découverte fortuite sur radio ou

grâce au dosage de phosphatase alcaline (PAL, enzyme synthétisée par les ostéoblastes) au cours d’un bilan biologique). Dans certains cas, elle peut donner lieu à des douleurs osseuses ou à la déformation d’un membre.

• Signes radiologiques : Un syndrome de Paget entraine d’importantes hypertrophies osseuses surtout au

niveau du bassin, du crâne, des os longs et du rachis. • Signes biologiques : Le taux de phosphatase alcaline est anormalement élevé traduisant une forte activité

ostéoblastique.