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ARTS ET METIERS PARISTECH
PLASTICITE
MISE EN FORME
M. MAYA 2008
Centre de CLUNY
ep
ARTS ET METIERS - PARISTECH
Centre d'Enseignement et de Recherche de CLUNY
--------------------------------------------------------------------------------------------------------- M. MAYA Plasticit - Mise en forme Page 2
AVANT PROPOS
Ceci n'est absolument pas le rsultat de mes travaux personnels mais au contraire une simple
concatnation de travaux raliss par diffrentes personnes dans diffrents endroits.
C'est pourquoi je me suis autoris reprendre, parfois in extenso, des termes, des phrases ou des
paragraphes complets trouvs dans les ouvrages cits en rfrence. J'espre que les auteurs des dits
ouvrages, s'ils se reconnaissent, voudront bien m'excuser de crime de lse majest. Je ne suis qu'un modeste
utilisateur de la science dveloppe et approfondie par d'autres.
C'est aussi pourquoi ce document de quelques pages est accompagn d'une bibliographie non
limitative qui permettra au lecteur rest sur sa faim d'assouvir son apptit de connaissance.
Cluny, Novembre 2008
M. MAYA
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BIBLIOGRAPHIE
P. BAQUE E. FELDER J. HYAFIL Y. D'ESCATHA
Mise en forme des mtaux
BORDAS 1973
M. BELLET P. MONTMITONNET E. MASSONI J.L. CHENOT
Sminaire de plasticit et mise en forme des mtaux
C.E.M.E.F. Sept. 1990
P. BOISSE
Calculs des stuctures lastiques et plastiques par la mthode des lments finis
ENSMM BESANCON 1989
M. BOIVIN
Cours de plasticit
I.N.S.A. LYON 1983-1984
G. DHATT G. TOUZOT
Une prsentation de la mthode des lments finis
MALOIRE 1981
D. FRANCOIS A. PINEAU A. ZAOUI
Comportement mcanique des matriaux
HERMES 1991
J. LEMAITRE J.L. CHABOCHE
Mcanique des matriaux solides
BORDAS 1985
C. PHILIPPE
Mcanique du comportement des matriaux
C.E.R.E.N.S.A.M. PARIS 1991-1992
F. SIDOROFF
Mcanique et thermodynamique des milieux continus
E.C. LYON 1984
G. VOUILLE S.M. TIJANI
La Mthode des Elments Finis
E.N.S.M. PARIS 1978
P. de BUHAN
Plasticit et calcul la rupture
PRESSE DES PONTS 2007
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SOMMAIRE
LOIS DE COMPORTEMENT - ANISOTROPIE 8
1- GENERALITES 8
2- LES ESSAIS MECANIQUES 9
3- MODELES RHEOLOGIQUES 10 3-1 Modles parfaits 11 3-2 Elasticit 11 3-3 Viscolasticit 12 3-4 Plasticit 13
3-4-1 Solide rigide parfaitement plastique 13 3-4-2 Solide lastique linaire parfaitement plastique 13 3-4-3 Solide lastoplastique crouissable 13
3-5 Viscoplasticit 14
4- ANISOTROPIE 14 4-1 Origine de l'anisotropie 14
4-1-1- Anisotropie de structure 15 4-1-2- Anisotropie d'laboration 15
4-2 Exprimentation sur les matriaux anisotropes 15
5- ANISOTROPIE EN ELASTICITE LINEAIRE 16 5-1 Les tenseurs d'lasticit 16 5-2 Convention d'criture 17 5-3 Matriau isotrope 19 5-4 Matriau orthotrope 19 5-5 Matriau isotrope transverse 20
6- UTILISATION DES MATERIAUX ANISOTROPES 21
PLASTICITE 22
1- GENERALITES 22
2- RAPPELS DE MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS 22 2-1 Rappels sur l'tat de contrainte 22
2-1-1 Base principale - Invariants 23 2-1-2 Tenseur dviateur des contraintes 23
2-2 Rappels sur l'tat de dformation 24 2-2-1 Cas des petites dformations 24 2-2-2 Cas des grandes dformations 25 2-2-3 Dviateur du tenseur des dformations actuelles 26
2-3 Relations entre contraintes et dformations 26
3- CRITERES DE PLASTICITE 26 3-1 Position du problme 26 3-2 Surfaces et fonctions de charge 27
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3-3 Principe de Hill 28 3-4 Critre de Von-Miss 29
3-4-1 Incompressibilit plastique 30 3-4-2 Contrainte quivalente 30 3-4-3 Expression du coefficient de proportionnalit 30 3-4-4 Dformation actuelle plastique quivalente 31
4- RELATIONS DE HENCKY-MISES 31 4-1 Hypothse d'crouissage 31 4-2 Relations de PRANDTL - REUSS 32 4-3 Relations de HENCKY - MISES 32
5- EXEMPLES 33 5-1 Exemple dans le cas d'un essai de traction 33 5-2 Traction et torsion d'un tube mince 34
LES ETATS D'APPROXIMATIONS 37
1- PLASTICITE PARFAITE 37 1-1 Matriau lastique parfaitement plastique 37 1-2 Matriau rigide parfaitement plastique 38 1-3 Rotule plastique 38
1-3-1 Elastique parfaitement plastique 38 1-3-2 Rigide parfaitement plastique 38
2- LES METHODES D'ENCADREMENT 39 2-1 Rappels 39 2-2 Dfinitions 39 2-3 Thorme statique ou de la borne infrieure 40 2-4 Thorme cinmatique ou de la borne suprieure 40
3- APPLICATIONS A LA MISE EN FORME 42 3-1 Mthode des tranches 42
3-1-1 Ides gnrales 42 3-1-2 Forgeage d'une barre 42
3-2 Mthode de la borne suprieure 45 3-2-1 Choix des dplacements 45 3-2-2 Calcul de l'nergie dissipe 47 3-2-3 Calcul de la force motrice 48 3-2-4 Remarques 48
3-3 Mthode de la borne infrieure 49 3-4 Conclusions 50
THERMOMECANIQUE 51
1- LES LOIS DE CONSERVATION 51 1-1 Expression gnrale d'une loi de conservation 51 1-2 Equation de continuit 52 1-3 Loi fondamentale de la mcanique 53 1-4 Premier principe de la thermodynamique 54 1-5 Deuxime principe de la thermodynamique 55
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2- THERMOMECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS 56 2-1 Equation de la chaleur 56 2-2 Thermo-lasticit linaire 57
3- COMPORTEMENT PLASTIQUE 59 3-1 Comportement plastique exprimental 59
3-1-1 Compression hydrostatique 59 3-1-2 Traction uniaxiale 59
3-2 Modlisations courantes 61 3-3 Principaux critres utiliss 61
3-3-1 Forme gnrale d'un critre de plasticit 61 3-3-2 Critre de Tresca 62 3-3-3 Critre de Von Miss 63
3-4 LOIS D'ECOULEMENT 63 3-4-1 Loi de Schmid 63 3-4-2 Principe du travail maximal 64 3-4-3 Loi d'coulement associe au critre de Tresca 65 3-4-4 Loi d'coulement associe au critre de Von Miss 66
4- RHEOLOGIE 67 4-1 Caractristiques rhologiques des mtaux 67
4-1-1 Influence de l'crouissage 67 4-1-2 Influence de l'lasticit 67 4-1-3 Influence de la temprature 68 4-1-4 Influence de la vitesse de dformation 69 4-1-5 Conclusions 69
4-2 Modlisation de la rhologie 70 4-2-1 Prise en compte de l'crouissage 70 4-2-2 Prise en compte de l'anisotropie 71 4-2-3 Modlisation du comportement viscoplastique 73 4-2-4 Modlisation du comportement lasto-viscoplastique 74
LES METHODES VARIATIONNELLES 75
1- DIFFERENTES FORMULATIONS 75 1-1 Introduction 75 1-2 Exemple 75
1-2-1 Approximation du dplacement par une fonction linaire. 76 1-2-2 Approximation du dplacement par une fonction quadratique 77 1-2-3 Conclusions 78
2- FORMULATION INTEGRALE D'UN PROBLEME 78 2-1 Dfinitions 78
2-1-1 Oprateurs 78 2-1-2 Fonctionnelle 79 2-1-3 Produit scalaire 79 2-1-4 Oprateur symtrique 79 2-1-5 Oprateur dfini positif 80
2-2 Thorme du minimum 81 2-2-1 Enonc 81 2-2-2 Dmonstration 81 2-2-3 Remarques 82
2-3 Thorme de la forme bilinaire 83 2-3-1 Enonc 83
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2-3-2 Dmonstration 83 2-4 Formulations variationnelles des problmes d'lasticit 84
2-4-1 Thorme des puissances virtuelles 84 2-4-2 Thorme du minimum gnralis 86
2-5 Formes intgrales 86 2-5-1 Gnralits 86 2-5-2 Mthode des rsidus pondrs 87 2-5-3 Forme intgrale faible 87
3 APPLICATION A LA M.E.F. 87 3-1 Prsentation 87 3-2 Discrtisation 88
3-2-1 Forme intgrale 88 3-2-2 Forme variationnelle 89 3-2-3 Conditions aux limites 90
3-3 Cas non linaires 91 3-3-2 Algorithme de Newton-Raphson modifi 92 3-3-3 Mthode de Newton-Raphson 92 3-3-4 Mthode incrmentale 93
3-4 Cas instationnaires 94
FORMULATIONS ELASTOPLASTIQUE ET VISCOPLASTIQUE 95
1- RAPPEL DES EQUATIONS 95 1-1 Thorme des puissances virtuelles 95 1-2 Loi de comportement 96 1-3 Discrtisation temporelle 96
2- INTEGRATION DE LA LOI DE COMPORTEMENT 97 2-1 Dcouplage dviateur - pression 97 2-2 Loi lastoplastique 98
2-2-1 Solution analytique de rfrence 98 2-2-2 Mthodes numriques avec reprojection sur le critre 100
2-3 Solution numrique avec consistance plastique 101 2-3-1 Ecriture d'une quation scalaire 101 2-3-2 Rsolution de l'quation scalaire 103
3- LA VISCOPLASTICITE 104 3-1 Le modle de comportement 104 3-2 Le potentiel viscoplastique 105 3-3 Le modle de frottement 107 3-4 Rsolution analytique 108 3-5 Rsolution numrique 110
3-5-1 Formulation variationnelle 110 3-5-2 Formulation de l'incompressibilit 111 3-5-3 Discrtisation temporelle 111 3-5-4 Discrtisation spatiale 112 3-5-5 Rsolution du systme 113
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LOIS DE COMPORTEMENT
ANISOTROPIE
1- GENERALITES
Les quations gnrales de la physique (conservation de la masse, principe fondamental de la mcanique, principes de la
thermodynamique ...) ne suffisent pas pour dterminer les champs de contraintes ou de dplacement dans une structure. Le constat
est le suivant:
Inconnues
tenseur des contraintes 6 inconnues
tenseur des dformations 6 inconnues champ de dplacement
U 3 inconnues
Equations
relations dformations-dplacement
T
UGradUGrad
2
1 6 quations
fdiv
T
rsultante de quations
moment de quationsquilibred' quations 3 quations
Un dficit du nombre d'quations vis vis du nombre d'inconnus apparat. Il est donc ncessaire d'employer des relations
exprimentales pour complter la modlisation. On obtient ainsi les quations de comportement. Ces dernires relient les
contraintes aux dformations et permettent d'avoir suffisamment d'quations pour solutionner le problme.
A ce niveau de l'tude on peut faire deux remarques:
Remarque N1 Les quations prcdentes tant des quations diffrentielles, il est ncessaire de bien prciser
les conditions aux limites pour pouvoir dfinir les constantes d'intgrations. Suivant la nature du problme pos, il peut tre
parfois indispensable de se donner aussi des conditions initiales (comportement fonction du temps, tude dynamique ...).
Remarque N2 Les 6 quations de comptabilit
2 2 2 2lj
k i
lk
j i
ij
k l
ik
j lx x x x x x x x
ne sont pas des
quations supplmentaires. Elles ne sont utilises que pour vrifier l'intgrabilit du champ des dformations.
Pour procder l'identification du comportement d'un matriau, on ne peut que tester des prouvettes. Il faut donc noter
que les informations dont on dispose concernent une structure particulire (l'prouvette) et que les mesures sont globales (effort,
couple, dplacement d'ensemble ...). En dfinitive la loi de comportement labore n'est vrifi que globalement.
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2- LES ESSAIS MECANIQUES
La mthode phnomnologique globale est l'tude des relations de cause effet qui existent entre les variables
physiquement accessibles. Elle n'est pas la seule mthode utilisable pour caractriser le comportement du matriau. Pour mmoire
on peut citer l'approche microscopique qui consiste modliser les mcanismes partir d'une tude des liaisons atomiques. On
effectue alors une intgration et une moyennisation des variables microscopiques pour avoir le comportement macroscopique. De
mme on peut faire rfrence la mthode thermodynamique qui utilise des variables internes (potentiels thermodynamiques ...)
associes un milieu continu homognis.
Les variables physiquement accessibles sont :
* les dformations et leurs vitesses. C'est en fait souvent des dplacements que l'on mesure et il convient de
traiter l'information pour aboutir des dformations
* les contraintes. On peut aussi constater que souvent l'information directe est une valeur d'effort. Le passage
une contrainte n'est pas toujours immdiat. On peut d'ailleurs ce niveau s'interroger sur la nature de la contrainte (Cauchy?
Piolat-Kirchoff?).
* la temprature. Ce paramtre n'est pas forcment distribu de faon homogne.
* le temps. Cette variable peut aussi prendre des formes diverses et varies (nombre de cycles ...).
Il faut aussi remarquer que les notions de dformation et de contrainte font apparatre l'aspect tensoriel. En gnral on
accdera une mesure qui n'est qu'une partie d'un tout. Dans la ralit, il faut tablir des relations entre tenseurs.
Les essais effectus sur les prouvettes n'ont pour but que de trouver une relation entre un paramtre de charge Q et un
paramtre de dformation q.
Les essais classiques de caractrisation se font essentiellement en traction ou en traction-compression simples
temprature constante. L'prouvette est soumise une sollicitation axiale. La forme de l'prouvette est calcule de telle sorte que
l'on obtienne un tat de contrainte ou de dformation uniformes dans le volume utile. Il existe plusieurs faons de piloter l'essai.
Dans l'essai d'crouissage en
traction ou compression simples, la vitesse
de dformation est constante. C'est l'essai le
plus couramment utilis.
Dans l'essai de fluage en traction ou
compression simples, on tudie le
comportement de l'prouvette lorsque la
contrainte applique est maintenue
constante. L'volution de la dformation
permet de caractriser le durcissement et la
viscosit du matriau.
Cet essai est souvent ralis une temprature parfaitement contrle ( 1). Pour une contrainte donne, on enregistre la vitesse
de dformation et le temps rupture.
A
B
A
Bt
t t
0
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Dans l'essai de relaxation en
traction ou compression simples, on tudie
l'volution des contraintes en imposant une
dformation constante.
Les essais de rupture sont en fait les essais prcdents pousss jusqu' la ruine totale de l'prouvette. Ils peuvent tre
combins avec des sollicitations cycliques. Certains essais ncessitent des prouvettes et des moyens particuliers (essais de
rsilience de type Charpy, essais de tnacit ...).
Dans l'essai de flexion (3 points ou 4 points), on gnre simultanment des contraintes de traction et des contraintes de
compression. Il est frquemment employ pour effectuer des contrles de qualit.
L'essai de torsion est tout particulirement utilis pour l'tude de la dformation haute temprature des alliages
mtalliques. De plus cet essai permet d'accder certaines caractristiques lastiques des matriaux anisotropes.
L'essai de duret trs simple mettre en oeuvre est couramment employ comme moyen de contrle. Des relations
empiriques existent entre la duret et la rsistance la traction, toutefois ces relations sont restrictives.
Enfin, du fait que la loi de comportement d'un matriau ne peut se borne une simple relation entre une seule contrainte,
une seule dformation et le temps, il devient de plus en plus ncessaire de raliser des essais multidimensionnels ou multiaxiaux.
On trouvera ainsi des essais de traction-cisaillement, traction ou compression bi ou triaxiale. Pour les matriaux anisotropes, l'essai
de traction-cisaillement par traction-torsion reprsente un grand intrt. Hlas ces essais sont relativement onreux. Pour mmoire,
on peut mentionner que le L.M.T. (Laboratoire de Mcanique et de Technologie) de Cachan a acquis une machine de traction
triaxiale en 1992 pour la somme de 8 MF.
L'avantage certain de ces derniers essais est qu'ils nous permettent de mieux connatre la relation entre les tats tensoriels
de contrainte et de dformation (ou de vitesse de dformation).
3- MODELES RHEOLOGIQUES
Les rsultats d'essais ne prsentent un intrt que si l'on peut modliser le comportement du matriau. Cette
modlisation, ncessaire pour le calcul prvisionnel, peut tre multiple. On peut ainsi dfinir un modle mathmatique sous forme
d'quations, mais on peut aussi envisager la recherche d'une modlisation analogique. Cette dernire est souvent utilise des fins
didacticielles.
Les rgles de calcul sont les suivantes :
Dans une association en parallle, la contrainte impose l'ensemble est la somme des contraintes imposes
chaque branche et la dformation subie par l'ensemble est gale aux dformations subies par chacune des branches, ces dernires
dformations tant toutes identiques.
i ii
A
B
A
B
t t
0
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Dans une association en srie, la contrainte impose l'ensemble est supporte en totalit par chaque lment et
la dformation subie par l'ensemble est la somme des dformations subies par chaque lment.
i ii
La forme de la relation contrainte-dformation nous permettra un tri dans l'une des grandes classes de comportement.
3-1 Modles parfaits
Ces modles sortent du cadre de la mcanique des solides dformables. On parle de solide parfaitement rigide et de fluide
parfait. Ces modles permettent d'approcher les lois de mouvements mais ne peuvent en aucun cas prtendre aider un quelconque
dimensionnement.
Il est noter que la
distinction entre solide, liquide ou
gaz est subjective. Ainsi on peut
envisager de dire que les solides
admettent un tat d'quilibre sous
sollicitation alors que les fluides
subissent un coulement pour toute
sollicitation aussi faible soit-elle.
Comment alors distinguer un
quilibre atteint au bout d'un temps
infini et un coulement infiniment
lent?
De mme, le diagramme
(T,s) d'un corps pur montre
clairement qu'il est difficile de
distinguer l'tat liquide de l'tat
gazeux pour des tempratures
leves.
3-2 Elasticit
La relation d'lasticit se traduit par une dformation essentiellement rversible. On parle d'lasticit
parfaite lorsque la transformation est entirement rversible et qu'il existe une relation biunivoque entre les paramtres de charge Q
et de dformation q 0, qQf .
t t
Ecrouissage Fluage Relaxation
00
s
kJ/K kg
T C
0
100
200
300
400
500
600
374
0 1 2 3 4 5 6 7 8
K
Compression isotherme
isentropiqueDtente
isobareEchauffement
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Si de plus la relation est linaire, on obtient l'lasticit linaire. Le modle analogique quivalent est alors le ressort
linaire :
E
Q E q q J Q
Ce modle convient bien pour les mtaux, les roches et les btons lorsque les sollicitations sont faibles (ne pas dpasser la
limite d'lasticit!)
3-3 Viscolasticit
La rponse est fonction de la vitesse d'application de la sollicitation. Il existe des rsistances visqueuses qui font que pour
un paramtre de dformation fix q, le paramtre de chargement Q est une fonction croissante de la vitesse d'application de la
dformation q .
On dit qu'il y a viscosit pure lorsqu'il existe une relation biunivoque entre le paramtre de chargement Q et le paramtre
vitesse d'application de la dformation 0, qQgq . De plus nous pouvons avoir une relation linaire ce qui nous conduit la viscosit linaire avec l'amortisseur linaire comme modle analogique :
Q q
Il est possible d'envisager un modle plus complet en associant en parallle un ressort et un amortisseur. On dfinit ainsi le
modle de Kelvin-Voigt :
/0
21
21
22
11
e1
d
d Et
Et
E
Les applications sont les polymres, le caoutchouc et le bois si la
sollicitation n'est pas trop leve.
t t
Ecrouissage Fluage Relaxation
0
0
E
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3-4 Plasticit
Ce phnomne traduit l'apparition de dformations irrversibles lorsque la charge est suffisamment grande. Il faut
dpasser le seuil de plasticit. Ainsi, aprs cessation des sollicitations, on constate des dformations permanentes stables. Le temps
n'est pas une variable de l'tat de dformation. Ce comportement admet plusieurs formes.
3-4-1 Solide rigide parfaitement plastique
En de du seuil de plasticit, la dformation est nulle. Ds que l'on a atteint le
seuil, appel contrainte d'coulement, la valeur de la dformation est arbitraire, quelle que
soit la vitesse de dformation. Le modle analogique associ est le patin.
s
?
0
s
s
On trouve les applications en mcanique des sols et en mise en forme des mtaux.
3-4-2 Solide lastique linaire parfaitement plastique
En de du seuil de plasticit, le comportement est lastique linaire. Au del,
on retrouve le comportement prcdent. On associe le modle rhologique de Saint-
Venant ce comportement.
)arbitraire(pes
esE
Ce type de comportement permet de traiter des problmes d'analyse limite
(ruine d'une structure par rotule plastique ...) ou pour certain type d'acier faible teneur en carbone.
3-4-3 Solide lastoplastique crouissable
On voit apparatre une dformation permanente au del d'un seuil de contrainte s .
Le comportement est donn par les relations suivantes :
fE
E
pes
es
s
s
Es
t
s
t
Ecrouissage Fluage Relaxation
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Le modle analogique associ est le modle de Saint-Venant gnralis. Il est ralis par des montages sries et parallles
de ressorts et de patins.
La courbe de traction du modle est linaire par morceaux. En supposant
les seuils si rangs dans un ordre croissant, l'quation au seuil d'indice j
est :
sii
i
i
siipi
i
si
m
ji
i
j
i
si
E
E
E
si
si
11
Ce modle prsente la particularit d'avoir une courbe
d'crouissage de dcharge aprs une traction qui se dduit de la courbe
d'crouissage en compression par une homothtie de rapport 2 et de
centre M' symtrique du point de dcharge M par rapport l'origine O.
'sj sisj
ji
j i
i
i j
m
EE
1
Ce comportement se retrouve dans des mtaux et alliages
des tempratures infrieures au quart de leur temprature absolue de
fusion.
3-5 Viscoplasticit
Ce comportement traduit le fait que l'on a des dformations permanentes aprs suppression des sollicitations (plasticit) et
qu'il existe un coulement de fluage sous sollicitation (viscosit). Il est possible de faire apparatre des phnomnes d'lasticit et
ventuellement l'influence de l'crouissage.
4- ANISOTROPIE
4-1 Origine de l'anisotropie
En fait on devrait plutt dire pourquoi on recherche tablir des lois de comportement isotrope. Tous les matriaux sont
anisotropes et, par souci de simplification, le mcanicien essaie d'apporter une loi de comportement isotrope. Une erreur
systmatique est commise, mais suivant le matriau, cette erreur est plus ou moins leve. En gnral le comportement sera
considr comme isotrope, mais il existe des cas o l'erreur associe cette hypothse est beaucoup trop leve pour quelle soit
acceptable.
E E E E E
sss1 i
i1 j
j
j+1 m
's's's
1
2
3
O
M
M'
P
Q
M'Q = 2 M'P
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L'isotropie est la caractrisation du fait que la loi de comportement du matriau tudie est indpendante du systme d'axe.
On traduit ainsi l'quivalence de toutes les directions. Dans la ralit l'anisotropie constate peut tre lie soit la structure propre
du matriau, soit son procd d'laboration et de mise en forme.
4-1-1- Anisotropie de structure
On la rencontre naturellement. Parmi les cas les plus frquent on peut citer :
les monocristaux mtalliques. Par la nature mme des liaisons inter-atomiques, le monocristal est anisotrope.
Toutefois, la juxtaposition alatoire d'un grand nombre de monocristaux permet d'obtenir un comportement global de structure
isotrope.
les matriaux composites. Dans cette catgorie on peut inclure en particulier le bton arm et les matriaux
composites stratifis.
les matriaux fibreux naturellement. On trouvera entre autre le bois.
4-1-2- Anisotropie d'laboration
Certains matriaux, considrs initialement comme isotropes perdent cette proprit dans le processus de ralisation. On
peut par exemple citer les profils obtenus par dformations plastiques ainsi que les tles lamines.
Comme on peut le constater, l'anisotropie est bien prsente et il est important d'tre capable d'en tenir compte au niveau
des lois de comportement. On peut faire deux remarques :
* Il ne faut pas confondre l'anisotropie et l'htrognit d'un matriau. Ces deux aspects sont souvent relis et la
confusion est aise. L'htrognit d'un matriau traduit le fait que le comportement du matriau est fonction du point d'tude.
Toujours prsente, cette proprit peut tre remplacer par la notion d'homognit par des processus de moyennisation. On dfinit
alors un comportement moyen sur un ensemble de points. Bien entendu les rsultats seront beaucoup fonctions de l'erreur commise.
Physiquement, on conoit facilement qu'il est possible de dfinir un comportement homogne pour de l'acier (d'autan plus que les
rsultats d'essais sont souvent globaux), par contre on envisage mal le mme type de comportement sur du bton arm. La notion
d'chelle de l'htrognit par rapport aux dimensions de la structure est un paramtre particulirement important pour procder
une homognisation.
* L'anisotropie peut aussi concerner un comportement lastique que tout autre type de comportement. Dans les faits, par
souci de simplicit, on introduira l'anisotropie simplement sur les lois lastiques, mais il ne faut pas penser que seul ce type de
comportement prsente cette caractristique. Ainsi un comportement initial de type lastique isotrope peut trs bien se transformer
en un comportement plastique anisotrope, l'anisotropie provenant du glissement des joins cristallographiques.
4-2 Exprimentation sur les matriaux anisotropes
Les difficults exprimentales sont plus grandes qu'avec les matriaux considrs comme isotropes. Ainsi le rsultat d'un
essai de traction sera dpendant de l'orientation de l'prouvette dans la structure. Ce rsultat restera simple interprter lorsque
l'essai est ralis dans une direction principale d'anisotropie.
L'anisotropie se traduit par exemple par le fait que le chargement de pression hydrostatique Ip n'engendre pas une dformation homogne. Non seulement on aura dans la matrice reprsentant le tenseur des dformations des termes diagonaux
diffrents 332211 , mais en plus on pourra trouver hors de la diagonale des termes non nuls. De mme l'essai de torsion sur prouvette creuse peut conduire des dformations de cisaillement non uniformes sur la
circonfrence.
Il est donc pratiquement toujours ncessaire de faire une modlisation particulire pour pouvoir interprter correctement
les rsultats.
Il est enfin important de noter que le nombre d'essais raliser pour caractriser le comportement d'un matriau anisotrope
est souvent plus lev que pour un matriau isotrope.
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5- ANISOTROPIE EN ELASTICITE LINEAIRE
L'lasticit linaire est la loi de comportement la plus couramment employe. D'une part elle reflte bien le comportement
faible dformation de nombreux matriaux, d'autre part de nombreuses lois de comportement sont numriquement traites
comme tant localement linaires. On approche ainsi la loi relle par une suite de segments de droite.
Il est donc tout naturel de s'intresser l'incidence de l'anisotropie sur la rponse d'un matriau lastique linaire.
Il faut toutefois noter que de nombreux paramtres peuvent avoir de l'incidence sur le comportement lastique linaire. La
temprature, du fait de l'agitation molculaire qu'elle engendre, est propice l'apparition de phnomnes irrversibles. A l'inverse,
le phnomne d'crouissage augmente sensiblement la taille du domaine lastique.
5-1 Les tenseurs d'lasticit
Le comportement lastique linaire est caractris par une relation de linarit entre le tenseur des contraintes et le tenseur
des dformations. Cette relation prend la forme suivante :
cescomplaisan destenseur
raideurs destenseur
a
K
a
K
a
K
klijklij
klijklij
Les tenseurs ainsi dtermins reprsentent des applications inverses l'une de l'autre. La connaissance de l'un implique la
connaissance de l'autre. Aussi nous ne nous intresserons qu' l'un des deux, savoir le tenseur des raideurs ou encore tenseur de
rigidit.
Avec nos hypothses, c'est dire thorie du premier ordre pour les contraintes, petites perturbations pour les
dplacements, les tenseurs des contraintes et des dformations sont des tenseurs du second ordre symtriques. Donc le tenseur des
raideurs, qui est un tenseur du quatrime ordre, prsente des particularits :
ijlkijkl
jiklijkl
lkklklijklij
jiijklijklij
KK
KK
K
K
et
et
Ainsi le nombre de fonctions indpendantes caractrisant le tenseur de raideur passe de 81 36.
Pour continuer les simplifications, il suffit de dire que le comportement lastique est un comportement sans dissipation,
c'est dire que toutes les volutions sont rversibles. En particulier la dissipation thermique est nulle. L'application du premier
principe de la thermodynamique nous permet alors d'affirmer que le travail de dformation est gal au potentiel lastique, si la
variation d'nergie cintique est nulle:
W Q W d Udf e df
Ce travail de dformation est donc une fonction d'tat. Sa diffrentielle est une diffrentielle totale exacte et on peut
appliquer les relations d'intgrabilit de Cauchy. Ce travail de dformation a l'expression volumique suivante :
d W
dvd
df
ij ij
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La condition de diffrentielle totale exacte nous permet alors d'crire les galits suivantes :
ij
kl
kl
ij
ijkl klijK K
Ainsi le nombre de fonctions indpendantes pour reprsenter le tenseur de raideur passe de 36 21. Dans le cas le plus
gnral, il conviendra donc de trouver les essais de caractrisation de ces 21 fonctions.
Dans la pratique ces fonctions sont dpendantes de la temprature et du temps (vitesse d'application des charges). Comme
on travaille en gnral dans des plages de temprature bien dfinies , relativement limites et que ces fonctions sont faiblement
dpendantes de la temprature, on peut facilement les assimiles des coefficients constants pour une cintique donne.
L'identification de ces coefficients lastiques repose sur l'valuation de la raideur dans des essais statiques (traction-
compression, torsion ...), dans des essais de vibrations ou dans des essais de propagation d'ondes. On constate une diffrence au
niveau des rsultats donns par ces essais. Cet cart s'explique car les mthodes dynamiques ne permettent pas de prendre en
compte certains mouvements internes visqueux et de ce fait donnent des rigidits un peu plus grandes.
5-2 Convention d'criture
Le tenseur de raideur est un tenseur d'ordre 4. Il est donc particulirement dlicat expliciter. Les formules dveloppes
sont relativement lourdes. Il convient donc de trouver une mthode qui permette une simplification d'criture.
La solution rside en des applications linaires. L'une va nous permettre de passer de l'espace vectoriel de dimension 2
associ aux tenseurs d'ordre 2 vers un espace vectoriel de dimension 1 auquel on associera des tenseurs d'ordre 1. Pour le tenseur
des contraintes, cette application se prsente sous la forme suivante :
2112
1331
3223
33
22
11
333231
232221
131211
Par contre pour le tenseur des dformations, on prfre utiliser l'application dfinie par :
211212
133131
322323
33
22
11
333231
232221
131211
22
22
22
Ces transformations sur les tenseurs des contraintes et des dformations induisent l'existence d'une application linaire de
l'espace vectoriel de dimension 4 (associ au tenseur de raideur) vers un espace vectoriel de dimension 2 :
K C
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La nouvelle forme du tenseur de raideur permet alors de lui associer une matrice carre (6,6) :
12
31
23
33
22
11
666564636261
565554535251
464544434241
363534333231
262524232221
161514131211
12
31
23
33
22
11
cccccc
cccccc
cccccc
cccccc
cccccc
cccccc
Compte tenu des conditions d'intgrabilit de Cauchy sur le travail de dformation, nous avons les relations suivantes :
c c c c c c c c c c
c c c c c c c c c c
c c c c c c c c c c
12 21 14 41 24 42 34 43 45 54
13 31 15 51 25 52 35 53 46 64
23 32 16 61 26 62 36 63 56 65
2 2 2
2 2 2
2 2 2
Ces relations tant au nombre de 15, nous nous retrouvons bien avec 21 coefficients indpendants.
La structure de la matrice C devient alors :
ijij
ijij
ij
YZ
ZX
c
2
Les sous-matrices X, Y et Z tant des matrices (3,3), les matrices X et Y tant symtriques.
Les hypothses supplmentaires portant sur le degr d'anisotropie du matriau vont nous permettent de diminuer le
nombre des coefficients indpendants.
Ces hypothse portent essentiellement sur les symtries et rotations possibles sans changement de la loi de comportement.
L'invariance du comportement dans un certain type de changement de base ne sera en effet vrifi qu'avec des relations
particulires du tenseur de raideur.
Pour mettre en vidence ces relations on rappelle les rgles de transformation des composantes d'un tenseur dans un
changement de bases orthonormes :
kikJJijjIIJJii baebEEaeEEEeee avec,,,, 321321
Pour un tenseur d'ordre 2, on a :
T t e e T E E t b b T T a a tij i jIJ
I J
ij
I
i
J
j IJ IJ
i
I
j
J ij
Pour un tenseur d'ordre 4, on obtient :
T t e e e e T E E E E t b b b b T T a a a a tijkl i j k lIJKL
I J K L
ijkl
I
i
J
j
K
k
L
l IJKL IJKL
i
I
j
J
k
K
l
L ijkl
Remarque La notation prcdente (avec des indices suprieurs et infrieurs) peut choquer premire vue mais cette
notation est en conformit avec les notions de variance et de contravariance. Elle permet des critures avec des simplifications
systmatiques. De plus, dans le cas d'une mtrique non euclidienne, elle seule permettra de prendre en compte correctement les
nouvelles notions de longueur.
Toutefois, dans un souci de simplicit, nous continuerons utiliser des notations avec des indices infrieurs pour les
tenseurs.
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5-3 Matriau isotrope
L'hypothse d'isotropie impose que la loi de comportement soit indpendante du repre choisi pour l'exprimer. En d'autre
terme, le tenseur de raideur doit tre invariant pour tout changement de base. On peut alors dmontrer que la seule forme possible
de ce tenseur est :
jkiljlikklijijklK
On obtient ainsi la loi de comportement faisant apparatre les coefficients de Lam :
ij ij kk ij 2
Avec cette forme de relation, on constate que les directions principales de contraintes sont confondues avec les directions
principales de dformations.
Cette loi de comportement ayant dj t tudie, nous nous proposons de regarder de plus prs des comportements de
matriaux prsentant un certain degr d'anisotropie.
5-4 Matriau orthotrope
Un milieu est dit orthotrope pour une proprit donne si cette proprit est invariante par changement de direction
obtenue par symtrie relative deux plans orthogonaux. On remarque qu'alors la symtrie par rapport au troisime plan orthogonal
est automatiquement acquise. Ce mode de comportement est relativement bien ralis pour le bois (dans certains cas), les
composites unidirectionnels et les produits mtalliques lamins.
Supposons que nous ayons une symtrie par rapport au plan de coordonnes x3 0 . La matrice de changement de base
traduisant cette symtrie est :
100
010
001
A
La relation d'indpendance du tenseur de raideur K dans ce changement va se traduire par le fait que toutes les
composantes Kijkl ayant un nombre impair d'indice 3 sont nulles. Ainsi pour la matrice C on obtient :
c c c c c c c c14 24 34 64 15 25 35 65 0
Le tenseur de raideur n'a plus que 13 coefficients indpendants.
Il nous reste maintenant traduire la condition de symtrie par rapport un plan orthogonal, par exemple celui de
coordonnes x1 0 . On aura donc :
04645363526251615 cccccccc
Il ne reste donc que 9 coefficients indpendants pour traduire le comportement de notre matriau. Dans le repre principal
d'orthotropie, la loi peut se mettre sous la forme :
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12
31
23
33
22
11
12
31
23
33
32
3
31
2
23
22
21
1
13
1
12
1
12
31
23
33
22
11
100000
01
0000
001
000
0001
0001
0001
G
G
G
EEE
EEE
EEE
Les conditions de symtrie se traduisant par les relations
12
1
21
2
13
1
31
3
23
2
32
3E E E E E E ; ;
Le matriau est donc caractris par 9 coefficients indpendants :
* 3 modules d'lasticit longitudinal E E E1 2 3, et dans les directions de l'orthotropie.
* 3 modules de cisaillement G G G12 23 31, et .
* 3 coefficients de contraction 12 23 31, et .
De plus, des considrations thermodynamiques sur le travail de dformation permettent de dmontrer les ingalits
suivantes :
1 0 1 0 1 0
1 0
12 21 23 32 31 13
12 23 31 21 13 32 21 12 31 31 32 23
; ;
5-5 Matriau isotrope transverse
Un milieu est dit isotrope transverse pour une proprit donne si cette proprit est invariante par changement de
direction obtenue par rotation autour d'un axe privilgi. Dans ce cas, tout plan passant par l'axe privilgi est un plan de symtrie.
Nous pouvons donc remarquer que le milieu est dj orthotrope.
Imaginons par exemple que l'axe E3 soit l'axe d'isotropie. Il est donc ncessaire d'avoir une invariance de la loi de
comportement pour toute rotation dfinie par :
100
0cossin
0sincos
A
On conoit facilement qu'en plus des relations du cas orthotrope, on obtienne de nouvelles relations entre les coefficients
lastiques du tenseur de raideur. On aura par exemple :
222222111212222
112211111212
22211221
22
11211212
cossincossincossinsincoscossincossincossin
cossinsincoscossin
KKKKKK
KAAKAAKAAK pqqppqqppqqp
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Ce qui nous donnera :
1122121122
66
22
66
222
122211
22
66
carcossin2cossin4
sincos2cossin
ccccc
ccccc
D'o la relation : 1211662
1ccc
En dfinitive on retrouvera 4 nouvelles quations (dont c c22 11 ). Il n'y a donc plus que 5 composantes indpendantes. Les
quations deviennent :
12
1122313
2
23
1
1321
12
31
23
33
22
11
13
13
1
12
31
13
1
13
1
13
11
12
1
13
1
12
1
12
31
23
33
22
11
12;;;:tant airessupplment relations 4 Les
2
100000
02
10000
0012
000
0001
0001
0001
EGGG
EEEE
G
G
E
EEE
EEE
EEE
6- UTILISATION DES MATERIAUX ANISOTROPES
L'emploi de matriaux anisotrope a tendance se gnraliser. Les mthodes de calcul voluent rapidement et l'aspect
numrique n'est plus une barrire. Toutefois, pour utiliser correctement ces matriaux, il subsiste encore deux difficults.
La premire difficult est lie la dtermination des constantes lastiques. Certes on conoit bien que le nombre de
paramtres dterminer tant plus lev que dans le cas d'un matriau isotrope, il soit ncessaire de faire plus d'expriences de
caractrisation. Mais le nombre d'exprience n'est rien vis vis du mode opratoire. Il ne faut pas perdre de vue que le matriau
possde des directions particulires et que les prouvettes seront rfrences vis vis de ces directions. Par exemple, dans le cas
d'un matriau orthotrope, un essai de traction suivant les trois directions d'orthotropie permettra de dduire les trois modules
d'lasticit longitudinal. Mais quel serait le rsultat d'un essai de traction men suivant une direction quelconque?
La seconde difficult rside dans les calculs de dimensionnement et en particulier dans l'emploi d'un critre. Il est en effet
vident que les critres utiliss dans le cas d'un matriau isotrope ne seront pas adapts au cas anisotrope. Il convient donc de
dfinir de nouveaux critres. Pour un calcul de prdimensionnement, on pourra utiliser un critre dit de "Hill" qui est l'analogue du
critre de Von-Miss. Toutefois, il convient de bien faire attention au phnomne de ruine mis en oeuvre. Ce n'est pas toujours un
dpassement de la limite lastique qui interviendra dans le dimensionnement. On peut par exemple citer le phnomne de
dlaminage des matriaux stratifis ou encore les pertes d'adhsion dans les matriaux composites.
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PLASTICITE
1- GENERALITES
Nous envisageons d'tudier un comportement de matriau autre que l'lasticit linaire. Toutefois, afin de simplifier notre
propos, nous considrerons que la viscosit est ngligeable et que les sollicitations imposes ne crent pas de dommages
significatifs (fissurations, dveloppement de micro cavitation, ...).
La non prise en compte des phnomnes de viscosit ne signifie pas ncessairement que les tempratures soient basses. En
effet, bien que l'lvation de la temprature soit un facture favorisant pour la viscosit, cette dernire peut apparatre mme de
faibles tempratures. En fait il convient mieux d'avoir des chargements infiniment lents, qui permettent d'avoir des rponses
asymptotiques stabilises, mais suffisamment rapides pour que le phnomne de viscosit ne puisse pas apparatre.
En ce qui concerne la notion de dommages significatifs elle est tout fait relative. En effet, il ne faut pas oublier que la
plasticit traduit une irrversibilit thermodynamique du processus de charge. Du point de vue microscopique cette irrversibilit a
essentiellement pour origine la coalescence de dfauts voisins. Ce phnomne irrversible est bien entendu un dommage local.
Toutefois, on peut considrer que, les dommages engendrs n'tant pas facilement observables, il n'existe pas de dommages
significatifs.
Dans la suite, nous allons considrer que le comportement gnral lastoviscoplastique d'un matriau est essentiellement
lastoplastique. De plus, afin de ne pas compliquer inutilement l'tude, l'lasticit sera considre comme linaire. Ainsi on pourra
sans ambigut attribuer la plasticit tout aspect non linaire des comportements tudis.
2- RAPPELS DE MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS
2-1 Rappels sur l'tat de contrainte
L'tat de contrainte dans un domaine matriel est un tat tensoriel. Dans une tude complte on constate qu'il existe
plusieurs possibilits de reprsentation de cet tat tensoriel. Les diffrences de reprsentation sont lies soit une dtermination
particulire de l'tat de contrainte (Tenseur de CAUCHY, tenseur de PIOLAT-KIRCHOFF 1 ou de BOUSSINEQ, tenseur de
PIOLAT-KIRCHOFF 2 ou de PIOLAT-LAGRANGE, tenseur de KIRCHOFF) soit une thorie plus ou moins simplificatrice.
Ds lors que l'on tudie les possibilit de grandes dformations et de grands dplacements, il convient de bien dissocier
toutes ces reprsentations. Toutefois, toujours dans le but de ne pas alourdir l'expos, nous nous contenterons d'utiliser le tenseur
contrainte dfini dans le cours de Mcanique des Milieux Continus. Ce dernier reprsente le convergence des diffrents tenseurs
pour des tats de dformations et de dplacements faibles (hypothse des petites perturbations).
Quelle que soit la reprsentation tensorielle choisie pour l'tat de contrainte, on peut associer une base principale et dfinir
un tat dviatorique associ.
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2-1-1 Base principale - Invariants
Dans une base 321 ,, XXX
, le tenseur des contraintes est de la forme :
321332313232212
131211
,, XXX
Il existe un systme d'axes particulier qui reprsente les "directions propres" de la matrice. Ce repre est appel le repre
principal des contraintes IIIIII NNN
,, . Dans cette base la matrice reprsentant l'tat de contrainte prend une forme diagonale :
IIIIIIIIIII
I
NNN
,,00
00
00
La dtermination des contraintes principales passe par la diagonalisation de la matrice des contraintes. On doit ainsi
rechercher les solutions de l'quation :
00det 32213 IIII
Quelque soit le systme de rfrence 321 ,, XXX
choisit, on doit trouver les mmes valeurs de contraintes principales.
En consquence les quantits I I I1 2 3, et ne doivent pas dpendre du systme d'axes. Ce sont les invariants du tenseur des
contraintes :
IIIIII
scontraintedestenseurdutrace
I
3322111
IIIIIIIIIIII
ikkkii
diagonaleladetermesdescofacteursdessomme
I
22
131133
2
233322
2
12221122
1
IIIIII
ij
scontraintedesmatriceladetdterminan
I
det3
2-1-2 Tenseur dviateur des contraintes
Il est toujours possible de mettre le tenseur des contraintes sous la forme d'une somme d'un tenseur sphrique et d'un
tenseur dviateur de trace nulle :
3
0
1I
strsI
m
m
m I est le tenseur hydrostatique.
s ' est le tenseur dviateur des contraintes.
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On a bien videmment :
0avec 1332313
232212
131211
strJs
m
m
m
Pour dcrire un comportement plastique, on utilise souvent le deuxime invariant du tenseur dviateur des contraintes:
ikikikkkii sssssJ2
1
2
1 22
2312232122332222112 2222
1ssssssJ
2312232122113323322222112 66
1 J
On dfinit la contrainte octadrale par la relation :
231223212211332332222211 63
1 oct
On a donc la relation : J oct223
2
2-2 Rappels sur l'tat de dformation
Le processus de plastification fait souvent intervenir le
paramtre temps. On peut arriver un tat de contraintes donn en
suivant plusieurs chemins de chargement. L'tat de dformation
obtenu n'est alors pas le mme. L'histoire du chargement joue un
rle important.
Ainsi, contrairement un comportement lastique linaire,
il convient donc de faire intervenir un paramtre associ la notion
de temps dans la description d'un comportement plastique.
2-2-1 Cas des petites dformations
Le domaine est dcrit l'tat de rfrence par les coordonnes ai l'instant t 0:
OP a Xi i0
L'tat actuel est caractris par les variables de position xi
l'instant t :
iit XxOP
Le dplacement est alors donn par le champ vectoriel
tPPPU 00 )(
1 2
P
Q
Q
P
u
X
X
X
0
t
i
dui
0
t
1
2
3
Trajectoire du point
Trajectoire du point
P
Q
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Au voisinage du point Pt , on peut crire :
j
j
i
i
ii
iit
ii
daa
udu
XdudU
dUPUdaaUQQQU
XdaQP
)()()( 000
00
Ce qui nous donne :
00)( QPUgraddU
Relation que l'on peut encore crire :
0000 QPQPrdU
Avec :
)()(2
)()(2
UgradUgradr
UgradUgrad
T
T
Dans le cas d'un repre cartsien, on obtient :
i
k
k
i
ik
i
k
k
i
ik
x
u
x
ur
x
u
x
u
2
1
2
1
2-2-2 Cas des grandes dformations
Il convient dans ce cas de distinguer l'tat actuel de l'tat de rfrence.
Par rapport l'tat actuel, on envisage un accroissement t de la variable temps. On obtient ainsi une diffrentielle
temporelle des fonctions qui caractrisent l'tat thermodynamique
de notre systme d'tude. Le point Pt devient un point P . Entre
ces deux points, nous pouvons dfinir le vecteur dplacement
instantan :
PPU t
On dfinit alors le tenseur des dformations actuelles :
i
k
k
i
ikx
u
x
u
2
1
Cette fois les drivations sont faites partir des coordonnes actuelles.
P
Q
Q
P
u
X
X
X
0
t
i
dui
0
t
1
2
3
P
Q
ui
d( ) ui
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Interprtation physique des termes
A l'instant t, on considre un petit lment de longueur l qui est parallle la direction X1 (l'lment originel l0
n'ayant priori aucune relation avec la direction X1). A l'instant t + t, la longueur de l'lment est devenue l + l. On a alors :
l
lLiml
011
12 reprsente la demi-distorsion de l'angle droit 21, XX
l'instant t.
Remarque: on peut tre amen dfinir un tenseur des vitesses de dformations actuelles :
ik
i
k
k
iik
ikx
v
x
v
t
2
1
2-2-3 Dviateur du tenseur des dformations actuelles
De mme que pour le tenseur des contraintes, il est possible d'envisager une dcomposition du tenseur des dformations
actuelles en une partie sphrique et une partie dviatorique :
' Im La partie sphrique caractrise le changement de volume sans changement de forme, alors que la partie dviatorique
caractrise le changment de forme sans changement de volume.
On peut bien entendu associer trois invariants au dviateur du tenseur des dformations actuelles.
2-3 Relations entre contraintes et dformations
Ces relations traduisent la loi de comportement du matriau employ. Comme il n'existe pas une relation universelle,
chacune des expressions donnes est dtermine dans un domaine d'emploi bien dfini. Ce domaine peut tre dfini par de
nombreux paramtres (temps, contraintes, temprature ...).
La premire relation tudie dans un cours de mcanique des milieux continus est la relation de l'lasticit linaire, encore
appele "loi de Hooke". Cette relation reprsente une proportionnalit entre l'tat de contrainte et l'tat de dformation. Dans le cas
d'un matriau homogne isotrope, on a :
IEE
m
31
Cette relation n'est valable que pour un tat de sollicitation faible. Des critres (Von Miss, Tresca, Mohr Caquot ...)
permettent de vrifier la lgitimit de l'emploi de cette formule.
Dans le cas de non vrification du critre, il convient d'utiliser une autre loi de comportement.
3- CRITERES DE PLASTICITE
3-1 Position du problme
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Les rsultats d'un essai de traction montrent que le dpassement de la limite lastique fait apparatre des dformations
permanentes, c'est dire des dformations rsiduelles aprs suppression des charges.
Exprimentalement, on constate souvent que la
courbe de dcharge est une droite parallle la droite
correspondante au domaine lastique. On peut ainsi
affirmer que la dformation effective est la somme d'une
dformation lastique et d'une dformation purement
plastique.
pe
Plus gnralement, on crira :
pike
ikik
Avec pour la dformation lastique:
ikmike
ikEE
31
En dfinitive, il reste valuer la dformation plastique pik .
3-2 Surfaces et fonctions de charge
On appelle surface de charge, la surface qui, l'instant t va dlimiter le domaine lastique dans l'espace des contraintes.
Il est noter que la notion de surface doit tre prise au sens large puisque l'espace des contraintes est un espace vectoriel
de dimension 6 (vu la symtrie du tenseur des contraintes). Ainsi la surface de charge aura une dimension 5. Bien entendu cette
notion d'espace vectoriel de dimension suprieure 2 ne va pas faciliter la reprsentation gomtrique.
Dans l'espace des contraintes, un tat de contrainte est reprsent par un point ikP . L'origine du rfrentiel est associ
l'tat de contrainte nul 0 . L'ensemble des points tel que le comportement soit encore lastique est dlimit par une surface qui est la surface de
charge. La relation permettant de dcrire cette surface est la fonction de charge.
L'essai de traction d'un matriau fait
clairement apparatre la notion d'crouissage. La
limite lastique enregistre lors de l'essai est
fonction des chargements antrieurs. En particulier,
on constate que cette limite est la plus grande
valeur de contrainte cre lors des essais antrieurs
si ceux-ci ont dpass la limite lastique existante.
C'est le phnomne d'crouissage.
La surface de charge est donc volutive. L'quation d'une telle surface est de la forme :
,ikf o est un paramtre d'crouissage
ep
e
0
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A partir de la surface de charge, une
augmentation de l'tat de contrainte (charge) dplacera la
surface, alors qu'une diminution de l'tat de contrainte
(dcharge) donnera un point l'intrieur de la surface.
On dit qu'il y a un crouissage isotrope si la
dilatation de la surface de charge est uniforme dans toutes
les directions. Dans le cas contraire, l'crouissage est dit
cinmatique.
Cette notion de surface de charge permet de
dfinir des tats de contraintes et de dformations
quivalents.
La contrainte quivalente un tat de contraintes
plastiques quelconques est la contrainte de traction qui se
trouve sur la surface de charge.
La dformation actuelle plastique quivalente est
la dformation qui, associe la contrainte quivalente,
donne un travail plastique gal au travail plastique rel :
pquiquip
ikik
pW ..
La notion de fonction de charge conduit naturellement aux critres de plasticit.
3-3 Principe de Hill
Le principe de Hill, appel encore principe du travail plastique maximal, dit que ltat de
contrainte rel est, parmi lensemble des champs de contrainte statiquement admissible,
celui pour lequel le travail plastique est maximal.
Soit ik un tat de contrainte sur la surface de charge (point Q) et soit ik un accroissement de
contrainte qui cre une dformation plastique pik . Le principe de Hill permet alors d'affirmer que pour tout tat de contrainte lastique
ik* (point P), le travail plastique associ est infrieur au travail plastique associ l'tat de
contrainte ik .
pikikp
ikik ..*
On a donc :
0.
0..
*
*
p
ikikik
p
ikik
p
ikik
Or, dans l'espace des contraintes, *ikik reprsente les composantes du vecteur PQ
.
On a donc la relation :
0.
p
PQ
Cette ingalit conduit la convexit de la surface de charge.
D'autre part, on en dduit une condition importante sur la dformation plastique. Considrons en effet le cas o l'on tend
vers le point Q (situ sur la surface de charge) par deux directions opposes. On dsigne par () le plan tangent en Q la surface de
charge. Les points P et P' tant infiniment proches du point Q, on peut associer des composantes infiniment petites aux vecteurs :
PQ d P Q dik ik
et ' '
O
P(
Surface de charge
Domaine lastique
dformation plastiqueCharge ou
Dcharge ou dformation lastique
ik
ik ik
)
O
P ( ik* )
Q
ik
( ik)
( )ikp
P Q
( )p
IMPOSSIBLE
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Ces deux vecteurs appartiennent bien entendu au plan tangent (). D'autre part si on considre que le point P' est le point
symtrique de P par rapport au point Q, on a :
d dik ik '
D'aprs le principe de Hill, on donc :
0. pikikd
Soit :
0. pikikd
Cette relation devant tre vraie quelque soit le point P appartenant au plan tangent (), on en dduit que le vecteur de
composante ik est perpendiculaire () en Q et est dirig vers l'extrieur. C'est la loi de normalit de la dformation plastique.
A partir de la fonction de charge, on a donc :
ik
p
ik
f
Dans cette expression, est un coefficient de proportionnalit qui dpend de ik ikd, et de .
3-4 Critre de Von-Miss
Ainsi que nous l'avons dj remarqu, il y a une relation vidente entre la fonction de charge et le critre de limite
d'lasticit. Examinons plus prcisment le cas du critre de Von-Miss.
Le critre de Von-Miss revient en fait limiter la contrainte octadrique, c'est dire J2 le deuxime invariant du tenseur
dviateur des contraintes.
23122321223322221122 2222
1
2
1
2
1sssssssssssJ ikikikkkii
2312232122113323322222112 66
1 J
Pour tenir compte du phnomne d'crouissage, nous crirons :
222
02 2, JJf ik
Dans cette expression, 0 reprsente la contrainte limite lastique quivalente (associe l'essai de traction).
L'utilisation de la loi de la normalit nous conduit au calcul suivant :
f f
s
s
ik jl
jl
ik
Avec, pour les composantes du tenseur dviateur des contraintes :
jlopopjljlmjljls 3
1
D'o :
jlikklijjlopkpioklijik
jls
3
1
3
1
Ce qui nous donne :
jlikjl
klij
jlik s
f
s
ff
3
1
Mais nous avons les relations :
ik
klij
jl s
f
s
f
( )
P
Q
P'
( )p
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0332211222211
sss
s
f
s
f
s
f
s
f
s
fikikjl
jl
ikjlik
jl
D'o le rsultat :
ikikik
ss
ff
On en dduit donc pour la loi de comportement en plasticit :
ikp
ik s
3-4-1 Incompressibilit plastique
La formule prcdente nous permet de calculer la dilatation volumique plastique :
01 Js ikikikp
ik
p
Ainsi la dformation plastique pure est un dviateur. En pratique on constate effectivement que l'quivalent du coefficient
de Poisson a une valeur de 0,5 pour un comportement plastique.
3-4-2 Contrainte quivalente
L'tat de contrainte quivalent tant un tat de traction, le tenseur des contraintes associ est de la forme :
000
000
00qui
Par la fonction de charge, on peut calculer la contrainte quivalente :
2222 26
1, quiik Jf
23122321221133233222221122 62
13 Jqui
3-4-3 Expression du coefficient de proportionnalit
On rappelle que le coefficient de proportionalit est donn par la relation :
ik
p
ik
f
Sachant que d'autre part on a :
pquiquip
ikik
pW ..
On peut en dduire :
ik
ik
p
quiqui
f
.
.
Mais de plus, dans le cas du critre de Von-Miss, on peut crire :
ikikmikikikikmikikikik
ik ssssssf
.
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Avec le tenseur dviateur, nous avons :
01Jsikik
On obtient :
2
23
22. quiikik
ik
ik Jssf
Ce qui nous permet d'expliciter le coefficient de proportionnalit :
qui
p
qui
2
3
3-4-4 Dformation actuelle plastique quivalente
Les expressions prcdentes nous permettent d'crire :
qui
p
qui
ikik
p
ik ss
2
3
Ce qui nous donne :
22
2
3
4
9 pquiikik
qui
p
quip
ik
p
ik ss
On obtient donc :
22
'3
4
3
2J
p
ik
p
ik
p
qui
A partir de cette formulation incrmentale, on peut alors donner l'expression de la dformation actuelle plastique
quivalente ou cumule :
t
t
p
qui
p
qui0
4- RELATIONS DE HENCKY-MISES
L'tude prcdente nous a montr que l'on pouvait relier l'tat de dformation plastique un tat quivalent en traction. Il
nous reste maintenant exploiter les rsultats de l'essai de traction pour en dduire une loi de comportement plastique.
4-1 Hypothse d'crouissage
L'quation de la surface de charge est donc :
02, 222
02 JJf ik
Comme nous avons pu le constater, le deuxime invariant du tenseur dviateur des contraintes J2 est une fonction de la
contrainte quivalente qui.
D'autre part, on formule l'hypothse que le paramtre d'crouissage dpent de la dformation plastique quivalente
quip.
On peut donc dire que la surface de charge induit des relations entre la contrainte quivalente et la dformation plastique
quivalente.
pquiquiquipqui hh 1 Ces relations nous permettent de tracer la courbe d'crouissage :
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Cette courbe fait en particulier apparatre le module tangent plastique Etp qui est
l'quivalent local dans le domaine plastique du module d'Young.
Dans le cas de l'essai de traction, on a :
000
IIIIIquiIS
F
S
F
Les dformations plastiques engendres sont :
p
P
I
P
I
pP
Il
l
l
l
2
1 (incompressibilit plastique)
La dformation actuelle quivalente plastique est :
22
2
22
3
9
2 pI
p
I
p
qui
p
p
quil
l
4-2 Relations de PRANDTL - REUSS
On a donc :
qui
p
qui
ik
p
ik s
2
3
De plus l'hypothse d'crouissage nous donne :
quip
qui h
On en dduit :
p
t
qui
quiqui
p
quiE
h
'
Ce qui nous permet d'crire :
qui
p
t
qui
ik
p
ikE
s
2
3
Pour avoir la loi de comportement, il faut rajouter la partie lastique :
ikmikqui
p
t
qui
ikikEEE
s
3
1
2
3
Cette loi de comportement du domaine lastoplastique porte le nom de loi de PRANDTL-REUSS.
4-3 Relations de HENCKY - MISES
La loi prcdente est une loi incrmentale. Pour dfinir l'tat de dformation final, on est oblig de connaitre le trajet de
chargement suivi.
L'hypothse la plus simple correspond un chargement radial, c'est dire un chargement proportionnel un seul
paramtre :
qui
( )p
qui
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ik
qui
cte i k ,
On peut alors intgrer les incrments de dplacement. Par exemple, pour le calcul de la dformation linaire dans la
direction X1 on a :
3322113322
1111
1
20
E
ht
tqui
qui
Pour la distortion angulaire :
121212
1
2
3
0
E
ht
tqui
qui
A partir de ces formules, on peut dfinir le graphique suivant :
On peut en dduire la relation :
E
h
E qui
qui
S
11
Cette relation nous conduit alors aux formules de Hencky - Miss
t
t
S
qui
Squi
S
t
t
S
qui
Squi
S
t
t
S
qui
Squi
S
t
t
S
qui
Squi
S
t
t
S
qui
Squi
S
t
t
S
qui
Squi
S
t
tij
qui
quiS
qui
Squi
S
ij
ij
E
EEh
E
E
EEh
E
E
EEh
E
E
EEh
E
E
EEh
E
E
EEh
E
IE
h
E
EEh
E
0
0
0
0
0
0
0
2
)(1
2
)(1
2
)(1
2
)(1
2
)(1
2
)(1
2
)(
2
)(1
1212
3131
2323
22333333
11222222
33221111
1
5- EXEMPLES
5-1 Exemple dans le cas d'un essai de traction
Le tenseur des contraintes est de la forme :
qui
e
qui
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000
000
00
avec S
F
Les formules prcdentes nous montrent que les directions principales restent fixes. De plus nous avons :
t
t
S
qui
Squi
S
t
t
S
t
t
E
EEh
E
E
00
0
3322
11
2
)(
On peut alors dfinir un coefficient de Poisson rationnel :
EEEh S
qui
Squi
t
t
t
t
2
)(
0
0
11
22
Ce qui nous donne dans un systme d'axe quelconque :
ijS
ij
S
t
tij I
EE
1
1
0
Ces formules rappellent les formules d'lasticit linaire.
5-2 Traction et torsion d'un tube mince
On considre un tube d'paisseur e0 et de longueur l0 en dimensions initiales
00 le . Ce tube tant soumis une sollicitation combine de traction et torsion, les dimensions sont e et l un instant donn. L'tat de contrainte est de la forme :
zr EEE
,,0
00
000
Pour les dformations actuelles on a :
zr EEEl
l
l
r
l
r
r
re
e
,,
20
20
00
Au cours de l'exprience, on mesure la longueur l et l'angle .
Les relations de Prandtl et Reuss nous donnent :
E Er
zE
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E
h
l
r
E
h
l
l
qui
quiqui
z
qui
quiqui
zz
1)('
2
3
2
)('
Trs souvent on prend la fonction h sous la forme suivante :
quimemquipqui hA Dans cette formule, les coefficients A et m sont des constantes dtermines exprimentalement.
On obtient :
1' mquiqui mAh
D'o les quations :
EmA
l
rE
mAl
l
qui
m
qui
qui
m
qui
1
2
3
2
2
2
Pour intgrer ces relations, nous allons considrer un chargement en deux tapes.
Premire tape : Traction seule
Les quations nous donnent :
0
1
EmA
l
l m
D'o:
E
ActeE
Al
l
l
l me
ml
l
m
1
00
1ln
Deuxime tape : Traction constante et torsion
La contrainte quivalente est alors :
2
2
22 31622
1
qui
Pour pouvoir intgrer, on effectue le changement de variable :
3u
D'o :
2
2
1
1
u
udqui
On a alors :
223
2 112
uduAm
l
l mm
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Ainsi, le couple de torsion contribue un allongement axial non nul. On obtient :
111
ln 21
2
1
mm
um
Am
l
l
D'autre part, on peut calculer l'angle de torsion :
E
uuduAum
l
r mm
1
311
4
3
2
22
32
En considrant que l'on a :
l
r
l
r
l
r
222 00
On obtient :
E
uduuuAm
l
r mu
1
31
2
3
22
32
0
2
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LES ETATS D'APPROXIMATIONS
Les tats d'approximations permettent d'obtenir un encadrement numrique de la solution d'un problme mcanique. On
joue sur la dualit contrainte - dformation dans la description de l'nergie de dformation.
En fait on dmontre que pour un problme pos, la solution est soit celle qui minimise une fonctionnelle d'un sous-espace
des tenseurs dformations, soit celle qui maximise une autre fonctionnelle d'un sous-espace des tenseurs contraintes.
Afin de fixer les ides, nous allons traiter un exemple intgrant une loi de comportement plastique.
1- PLASTICITE PARFAITE
1-1 Matriau lastique parfaitement plastique
Les relations de Hencky-Miss sont relativement gnrales et elles permettent de traiter de nombreux problmes.
Toutefois, elles sont d'une mise en oeuvre relativement complique et elles sont mal adaptes la recherche d'une solution
numrique rapide et approche.
L'inconvnient majeur provient de la complexit de la formulation numrique de la loi de comportement. Lorsque l'on
cherche tablir rapidement une solution, il peut tre intressant de changer la modlisation de la loi de comportement. La
formulation la plus simple permettant de prendre en compte le phnomne de plasticit est la modlisation du matriau lastique
parfaitement plastique.
Exprimentalement on constate que les dformations
plastiques engendres par un accroissement de contrainte sont
beaucoup plus leves que les dformations lastiques. On peut donc
considrer que la courbe d'crouissage est approximativement une
droite horizontale (crouissage nul).
Ce modle prsente d'une part l'avantage d'tre scurisant
par rapport la ralit, d'autre part il traduit relativement bien le cas
des matriaux prsentants un palier d'coulement.
Considrons le cas d'une structure hyperstatique laquelle on impose des forces extrieures croissantes
proportionnellement un facteur de charge unique (cas d'un chargement radial). Cette
structure est ralise avec un matriau lastique parfaitement plastique.
Tant que le chargement est relativement faible, les dformations engendres
restent dans le domaine lastique. Le paramtre de charge est alors infrieur une
valeur limite :
e
Ds que l'on dpasse cette valeur limite, la plasticit apparat, mais elle reste contenue par les dformations lastiques.
Progressivement des mobilits internes dues des zones plastifies vont apparatre. A partir d'une valeur seuil pour le paramtre, le
systme se transforme en mcanisme :
s
On obtient alors le phnomne de ruine.
Si on a un chargement n paramtres ( , ... )i i n1 , l'ensemble des chargements seuils forment une surface dans l'espace
n dimensions. C'est la frontire d'coulement du systme.
e
qui
qui
F
p
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1-2 Matriau rigide parfaitement plastique
Les dformations lastiques tant trs faibles devant les
dformations plastiques, on peut trs ignorer la phase lastique
dans le chargement. Le modle de loi de comportement devient
alors le modle rigide parfaitement plastique.
Ce modle est encore plus simple que le prcdent car il
ne ncessite aucun calcul de type lastique.
1-3 Rotule plastique
1-3-1 Elastique parfaitement plastique
Considrons le cas d'une poutre droite sollicite en flexion pure (effort tranchant nul). Dans une section d'abscisse x le
moment de flexion est fM . On peut alors associer un tat de contrainte. Si on considre que le chargement est radial, le moment
de flexion est proportionnel au paramtre de chargement . Pour les valeurs du paramtre faibles, l'tat de contrainte est lastique. Lorsque augmente, on atteint la contrainte d'coulement plast