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Sommaire 3 dossier Les patrimoines naturel, bâti et paysager font l’objet de différentes recherches au sein de la CPDT. Un dossier où l’on parle de pâturages et de gagnages, de friches urbaines et d’instituts de beauté, de cartes et de chartes paysagères... et même de Félicien Rops. 10 zoom Deux nouvelles publications de la CPDT, l’une sur la coordination des outils communaux, l’autre sur la participation des citoyens à la vie communale. 11 colloque Les troisièmes rencontres de la CPDT auront lieu le 19 novembre. Thème : les stratégies de développement territorial à l’échelle communale. 12 expresso Un bref tour d’horizon de l’avancement des différents axes de recherche de la CPDT. 05 Edito OCTOBRE 2003 Le dossier de cette lettre CPDT est consacré aux patrimoines . Patrimoines au pluriel. En effet, ce numéro abordera le patrimoine bâti, notion connue mais concept complexe et évolutif, le patrimoine naturel, préoccupation plus récente mais qui commence, à force de Natura 2000, à entrer dans les esprits et enfin le patrimoine paysager, problématique ancienne mais qui ces derniers temps bénéficie d’un regain d’intérêt comme traduction symbolique d’un environnement agréable. Ces patrimoines sont autant de richesses qu’il convient d’identifier, de préserver et de gérer. Pour protéger, il faut connaître, il faut inventorier, et bien des lacunes sont encore à combler. Pour développer et faire vivre ces patrimoines, il faut les gérer, et là aussi, souvent, le bât blesse. Le Gouvernement wallon a pourtant reconnu l’intérêt de ces différentes démarches et les appuie dans des documents légaux et stratégiques récents. Depuis le 27 novembre 1997, date à laquelle le CWATUP a été profondément modifié, l’article 1er, paragraphe 1er stipule : ”Le territoire de la Région wallonne est un patrimoine commun de ses habitants. La Région et les autres autorités publiques, chacune dans le cadre de ses compétences et en coordination avec la Région, sont gestionnaires et garants de l’aménagement du territoire. Elles rencontrent de manière durable les besoins sociaux, économiques, patrimoniaux et environnementaux de la collectivité par la gestion qualitative du cadre de vie, par l’utilisation parcimonieuse du sol et de ses ressources et par la conservation et le développement du patrimoine culturel, naturel et paysager”. suite en page 2

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Sommaire3 dossierLes patrimoines naturel, bâti etpaysager font l’objet de différentes recherches au sein de la CPDT.Un dossier où l’on parle de pâturageset de gagnages, de friches urbaineset d’instituts de beauté, de cartes etde chartes paysagères... et mêmede Félicien Rops.

10 zoomDeux nouvelles publications dela CPDT, l’une sur la coordinationdes outils communaux, l’autre surla participation des citoyens àla vie communale.

11 colloqueLes troisièmes rencontres de la CPDTauront lieu le 19 novembre.Thème : les stratégies dedéveloppement territorial à l’échellecommunale.

12 expressoUn bref tour d’horizon del’avancement des différents axesde recherche de la CPDT.

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Le dossier de cette lettre CPDT est consacré aux patrimoines.Patrimoines au pluriel.

En effet, ce numéro abordera le patrimoine bâti, notion connue maisconcept complexe et évolutif, le patrimoine naturel, préoccupation plus

récente mais qui commence, à force de Natura 2000, à entrer dansles esprits et enfin le patrimoine paysager, problématique ancienne

mais qui ces derniers temps bénéficie d’un regain d’intérêtcomme traduction symbolique d’un environnement agréable.

Ces patrimoines sont autant de richessesqu’il convient d’identifier, de préserver et de gérer.

Pour protéger, il faut connaître, il faut inventorier, et bien des lacunessont encore à combler. Pour développer et faire vivre ces patrimoines,

il faut les gérer, et là aussi, souvent, le bât blesse.

Le Gouvernement wallon a pourtant reconnu l’intérêt de cesdifférentes démarches et les appuie dans des documents

légaux et stratégiques récents.

Depuis le 27 novembre 1997, date à laquelle le CWATUPa été profondément modifié, l’article 1er, paragraphe 1er stipule :

”Le territoire de la Région wallonne est un patrimoine commun deses habitants. La Région et les autres autorités publiques, chacune dans

le cadre de ses compétences et en coordination avec la Région,sont gestionnaires et garants de l’aménagement du territoire.

Elles rencontrent de manière durable les besoins sociaux, économiques,patrimoniaux et environnementaux de la collectivité par la gestion

qualitative du cadre de vie, par l’utilisation parcimonieuse du sol etde ses ressources et par la conservation et le développement

du patrimoine culturel, naturel et paysager”.suite en page 2

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Secrétariat de la CPDT

MRW-DGATLPDirection générale del’Aménagement du territoire,du Logement et du Patrimoine.Rue des Brigades d’Irlande 15100 [email protected]él.: 081 33 24 25Coordination: Ghislain GERON

Les équipes de recherche

ULB - GUIDEGroupe universitaireinterdisciplinaire dedéveloppement urbain et ruralRue de Villers 2276010 [email protected]él. : 071 60 02 70Coordination :Marie-Françoise GODART

UCL - CREATCentre d’études en aménagementdu territoirePlace du Levant 11348 [email protected]él. : 010 47 21 27Coordination : Pierre GOVAERTS

ULg - LEPUR - FUSAGXLaboratoire d’étude enplanification urbaine et ruraleRue de l’Aunaie 30-32 B384000 [email protected]él. : 04 366 58 88Coordination :Bernadette MERENNE

La Lettre de la CPDT, éditée quatrefois par an, est disponible sur le sitehttp://cpdt.wallonie.be ou par voiepostale sur simple demande adresséeau secrétariat.

Editeur responsable :Ghislain Geron (MRW - DGATLP)Coordination: Florence LechatRédaction : Bernard Regniers etVéronique RousseauxGraphisme : www.orangebleu.beMise en page et impression:Imprimerie Donneux

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Par souci d’une lecture rapide et agréable, lesréférences bibliographiques, l’explication dessigles utilisés ainsi que les coordonnées deschercheurs mentionnés dans la présentelettre sont disponibles sur le site internet de laCPDT. Suivre La Lettre sur la page d’accueil.

Au sommaire de la Lettre n°6, ????????????

Le Contrat d’avenir pour la Wallonie, démarche globale de développementinitiée par le Gouvernement en 1999 et actualisée en 2002, dégage

douze objectifs à l’horizon 2010. Parmi ceux-ci, ”améliorer le cadre de vie”qui vise ”à la fois à faire mieux partager les règles de fonctionnement dela société, à rendre les conditions de vie sécurisantes et plus agréables,

à assurer la protection des patrimoines, et enfin à rendre l’environnementplus sain” ou encore ”améliorer l’image de la Wallonie et renforcer

son attractivité” pour ”promouvoir et faire connaître les qualités etles atouts de la Wallonie, tant auprès de sa propre population

qu’auprès des entreprises et touristes potentiels”.

Quant au SDER, document de planification stratégique,adopté le 27 mai 1999, il consacre un de ses huit objectifs à

”valoriser le patrimoine et protéger les ressources”.

Cet objectif est décliné en quatre options qui en précisent la finalité :■ mettre en valeur et enrichir le patrimoine bâti ;

■ protéger et développer le patrimoine natureldans l’optique du développement durable ;

■ améliorer l’intégration de la dimension paysagèredans les pratiques d’aménagement ;

■ protéger et gérer durablement les ressources.

Une série de mesures sont proposées afin de les mettre en œuvre.Citons à titre d’exemple ”sensibiliser à l’enjeu patrimonial”,

”rénover et réaffecter de manière sélective les témoins du passé”ou encore ”identifier de manière systématique les paysage

et les pressions auxquelles ils sont soumis”.

En droit et en principes, la dynamique du patrimoine en Wallonieest donc acquise. La Convention européenne du paysage

(dite convention de Florence du 20 octobre 2000) conforte encorela ligne de conduite adoptée par les autorités régionales.

La DGATLP, dont les compétences sont pleinement concernéespar les patrimoines, entend mettre en œuvre avec enthousiasme et

conviction ces différents engagements.

Les travaux de la CPDT apportent des éléments de réponses etdes pistes d’action pour ces défis. Consciente de la nécessitéde communiquer, de partager ses acquis, la CPDT a la volontéd’assurer une large diffusion des résultats de ses recherches et

les thèmes évoqués dans cette lettre l’illustrent à merveille.Plusieurs publications sortiront prochainement : un document pour

une meilleure prise en compte du paysage, la carte des territoires paysagersde Wallonie et son livret explicatif illustré et une plaquette de références

pour la réhabilitation et la rénovation de l’espace bâti.

Puissent les autorités locales et les citoyens s’approprier les résultats deces recherches, et les mettre en application partout sur le territoire

de la Région wallonne. Ils offriront ainsi aux générations futuresl’assurance d’un cadre de vie varié, dynamique et de qualité.

Danielle SARLET,directrice générale de la DGATLP

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EspacesnaturelsLe patrimoine naturel fait l’objetde plusieurs approches dontcertaines, fort complexes, n’ontpas encore abouti à des résul-tats exploitables et publiables.C’est le cas par exemple pourla cartographie des valeursécologiques potentielles et de lastructure écologique principale,ou encore pour la rédactiond’un guide d’aide à la décisionpour les demandes de permis.A suivre, donc...

❚ LES GESTIONNAIRESTRADITIONNELS DEL’ESPACE RURAL

Un autre volet des recherchessur le patrimoine naturel a pourobjectif de mieux connaître lesacteurs impliqués dans la gestionde certains espaces ruraux tradi-tionnels qui présentent un intérêtnaturel ou paysager. Il s’agit defaire le point sur les méthodes et

techniques de gestion utiliséesdans ces espaces.Certains milieux semi-naturels sesont créés au fil des siècles suiteà des pratiques de gestion quisont aujourd’hui disparues oumenacées. C’est le cas parexemple des haies, des saulestêtards, des vergers hautes tiges,des prairies humides en fond devallée, des landes, des pelousessèches, des taillis forestiers, etc.La plupart de ces milieuxsemi-naturels ne répondentplus à un besoin économique,ce qui explique leur raréfaction.Cependant, leur disparitionappauvrirait considérablementles paysages et la biodiversité denos régions. La préservation de ces milieuxpasse tout d’abord par unebonne connaissance des acteurs

et des pratiques qui les ont crééset maintenus jusqu’à nos jours.Dans la première phase de l’étu-de, des acteurs du monde rural(agricole et forestier) ont étérencontrés et d’autre part uneabondante documentation a étérassemblée. Que faut-il pour queces milieux se maintiennent ?Quels sont les moyens humains,financiers, techniques, légaux...existants, manquants ? Quellessont les collaborations existanteset possibles entre les diversacteurs intéressés par cesmilieux ?... Telles sont lesquestions abordées.L’objectif final de la démarcheest l’implication de nouveauxacteurs locaux dans la gestion,voire la re-création de ces milieuxsemi-naturels et paysagerstraditionnels. Les agriculteurs etles forestiers sont particulière-ment concernés. A terme, des

Lespatrimoines

dedemain

dossierN°5La conservation et le développement du patrimoine naturel, bâti etpaysager font partie des objectifs de l’aménagement du territoire enWallonie tels que définis par l’article premier du CWATUP. Dans lecadre de la CPDT, ces objectifs fondent le travail de trois équipes derecherche et aboutiront prochainement à plusieurs publications.

Trois démarches qui ont au moins un point en commun, c’est d’allerbien plus loin et de voir bien plus large que le classement dequelques objets patrimoniaux isolés. Au fond, tout notre territoire

n’est-il pas ”patrimoine” ? C’est en touscas ce qu’affirme le même article premier :”le territoire de la Région wallonne est unpatrimoine commun de ses habitants...”.

Cerfs sur gagnage artificiel.Les gagnages naturels et extensifsoffrent de l’alimentation aux grandsherbivores et des habitats intéressantspour la faune et la flore.Pour réellement maîtriser l’impact dugibier sur le milieu, il est nécessaire delimiter sa densité en même tempsqu’on lui crée des espaces d’accueil.Photo Roger HERMAN.

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dossierexpériences-pilotes devraientêtre mises en oeuvre par l’admi-nistration.

Différents milieux ruraux etforestiers et différentes pratiquesde gestion ont fait l’objetd’une approche historique, d’unedescription et de recommanda-tions.

Un exemple parmi d’autres demode de gestion à promouvoir :le pâturage extensif (sans apportd’engrais et de pesticide). Qu’ils’agisse d’une pratique tradition-nelle ou non sur le site concerné,les gestionnaires responsablesde zones ouvertes choisissent deplus en plus souvent le pâturagecomme outil de gestion écolo-gique. Ils le font tout à la fois pourdes raisons pratiques (l’entretiend’un petit troupeau est moinscoûteux que la gestion mécani-sée) et des raisons biologiques.La formule à privilégier est celled’un pâturage extensif avec desanimaux rustiques qui nécessi-tent un minimum d’interventionshumaines.

Le pâturage extensif permet lacréation d’une mosaïque demilieux : des zones régulièrementbroutées et maintenues trèsrases, des zones de refus consti-tués de végétaux non consom-més, des zones intermédiaires,des endroits davantage piétinés(par exemple les itinéraires dedéplacement des animaux). Il

s’agit donc d’une pratique inté-ressante pour le développementde la biodiversité.

Une autre pratique qui tend à serépandre – elle peut d’ailleursfaire l’objet d’une subsidiation –est celle des gagnages. Ce sontdes zones ouvertes destinées àl’alimentation de la grande faunesauvage. Ils ont pour but d’éviterque les cerfs et autres herbivoresne viennent se nourrir sur lesterres cultivées proches desforêts ou n’abîment les planta-tions forestières en broutantl’écorce. Les gagnages sont desprairies (naturelles, extensives ouaméliorées) ou éventuellementdes cultures (maïs, topinambour,rutabaga, choux, colza, lupin,etc.).

Les gagnages devraient de préfé-rence être naturels et extensifspour ne pas perturber le milieu etprésenter au contraire l’avantagede créer des habitats intéres-sants pour la flore et la faunesauvages.

Une conclusion qui traversel’étude : la multiplication despratiques de gestion favorablesà la nature et aux paysages (etl’évitement des moins adéqua-tes) demande avant tout unelarge diffusion des informationset la mise en place de collabora-tions entre les acteurs deterrain.

Pré-bois : la New Forest en Grande-Bretagne.Le pâturage en forêt était une pratique très courante chez nous durant tout le moyenâge et jusqu’à la première moitié du XIXe siècle. En Grande-Bretagne, un paysagede pré-bois, pâturé extensivement, existe encore : la New Forest. Elle présente ungrand intérêt pour la conservation de la nature.Le pâturage y est principalement le fait de poneys. Certains auteurs pensent qu’enl’absence de l’impact important de l’homme dans nos régions, elles présenteraientà certains endroits un aspect similaire à un pré-bois du fait du pâturage des grandsherbivores sauvages (aurochs, tarpans, …).Photo © (2003) Graham COOPER.

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❚ PRENDRECONSCIENCE

L’abandon d’un espace bâti (unimmeuble, un ensemble, un siteindustriel...) est rarement un choixdélibéré, mais plutôt la consé-quence d’une série de problèmeset de contraintes auxquels lesacteurs publics et privés n’ontpas pu répondre. Une consé-quence qui, souvent, devientelle-même la cause de problèmesplus vastes : c’est le cerclevicieux de la dégradation quitouche les quartiers les plus fragi-les.

Au contraire, la réutilisation desespaces bâtis est une solutionqui présente de nombreuxavantages pour la collectivité :

■ usage parcimonieux du sol(on recycle au lieu d’utiliser denouveaux espaces) ;

■ préservation des paysagesnaturels et améliorationdes paysages urbains ;

■ économies d’équipement ;

■ mixité sociale et intégrationdes populations.

La commune est l’acteur public leplus apte à éviter les situationsd’abandon et à réagir lorsqu’ellesse présentent. Cette attitudedemande cependant parfois unepetite révolution culturelle : il fautapprendre à considérer les espa-ces bâtis comme un bien àvaloriser, et non comme unhandicap ; il faut aussi prendreconscience des coûts collectifs àlong terme de l’étalement urbainet de ses inconvénients pourl’environnement, le cadre de vieet le paysage.

❚ OBSERVER,ANALYSER,DECIDER

Chaque quartier a sa proprehistoire, et cette histoire estinscrite dans le tracé de ses rues,dans l’ambiance de ses espacespublics, dans l’aspect de sesfaçades, etc. Il y a des histoiresfaciles, sans heurts et d’autresplus douloureuses, qui ont laissédes traces. Ici, c’est la fermetured’une usine qui a marqué ledébut du déclin – là, des bâti-ments pourrissent depuis lesbombardements de 40-45, pudi-quement cachés derrière ungrand panneau. Connaître l’his-toire d’un quartier peut aider àcomprendre son état actuel et àtrouver le moyen de l’améliorer.

L’observation est la premièrephase de la méthode proposéeaux communes pour la gestionde leur espace bâti. Sur place, onrepère les bâtiments abandonnésou dégradés, les ”dents creuses”,etc. Ces éléments d’informationsont cartographiés.

Etape d’analyse, ensuite, aucours de laquelle on essaie decomprendre les raisons de cesproblèmes, bâtiment par bâti-ment ainsi que pour l’ensembledu quartier. Qui est le propriétaire? Pourquoi laisse-t-il son bien sedégrader : est-ce une attitudespéculative, donc volontaire, oubien est-il trop âgé, manque-t-ilde moyens, etc. ? Le bâtimentpeut-il être adapté à d’autresfonctions ? Le contexte spatialest-il favorable (pollutions, trafic,risques, nuisances) ? Commentles activités économiques duquartier évoluent-elles ? Y a-t-ilsuffisamment de passage et deparking pour les commerces ?

Les phases d’observation etd’analyse peuvent faire apparaît-re des problèmes très divers.Certains ont une ampleur limitéeet ne demandent que desréponses ponctuelles, possiblesavec des moyens réduits.D’autres problèmes par contresont beaucoup plus complexes,par exemple lorsqu’il s’agitde quartiers très dégradés quicumulent les difficultés et néces-sitent des réponses globales etdes moyens importants.

La stratégie déployée, de mêmeque les moyens mis en oeuvre,varieront en fonction de l’ampleurdes problèmes constatés. Lechoix et la programmation desdifférentes opérations constituentla troisième étape de la démar-che. Cette étape nécessite bienentendu une bonne connaissan-ce des outils disponibles et desdivers acteurs en présence, aveclesquels il faudra collaborer.

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Repérer et analyser les problèmes etles potentialités de l’espace bâti, unepremière étape nécessaire (photoCPDT).

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❚ AGIR

La plaquette présente une petitetrentaine de projets récents pourencourager les communes àdévelopper une attitude activeenvers leur patrimoine bâti. Lepremier chapitre évoque desinitiatives telles que la constitu-tion de bases de données (ex. surles logements insalubres) ou lamise en place de structures para-communales qui peuvent partici-per à la gestion courante del’espace bâti (régie foncière,agence immobilière sociale, etc.).

Les trois chapitres suivantsconcernent des projets de réno-vation ou de réaffectation debâtiments et de friches urbaines.Ils sont regroupés en fonction del’affectation finale des bâtimentsrénovés ou reconstruits : loge-ment, projets mixtes regroupantlogement et activités écono-miques, activités économiquesseules. Différents acteurs partici-pent à la réalisation de cesprojets : communes, sociétés delogement de service public,Fonds du logement des famillesnombreuses de Wallonie, inter-communales, sociétés commer-ciales, promoteurs immobiliers,secteur associatif...

Le cinquième chapitre évoquedes opérations de plus grandeenvergure destinées à réhabiliterdes espaces dégradés (quartiersurbains ou friches industrielles) àl’aide des outils de l’aménage-ment opérationnel.

Enfin, le dernier chapitre estconsacré à la présentation deréalisations ayant impliqué laparticipation des habitants.

GAIARDO L., GEORGES X.,TIMMERMANS A., VANLOQUEREN T.,

Réhabiliter et rénover l’espace bâtien Wallonie, Plaquette n°2 de la CPDT,

à paraître en novembre 2003.

Un exemple : des logementsau-dessus d’une parfumerie

Dans de nombreux secteurs, les contraintes actuelles de rentabilitéimpliquent des cellules commerciales d’au moins 200 m_. Uneparfumerie était à la recherche d’une telle surface dans le centre deNamur. L’agence immobilière à laquelle elle s’adresse repère unepossibilité : il s’agit de trois immeubles contigus qui disposentchacun d’un rez commercial distinct. Les commerçants locatairesse disent intéressés par la cession de leur surface. C’est pluscompliqué du côté des propriétaires, mais une solution finit par êtretrouvée et la parfumerie devient locataire de deux immeubles et durez commercial du troisième. Côté permis d’urbanisme, la Ville deNamur impose l’aménagement d’une entrée privative et de loge-ments aux étages.

Au rez-de-chaussée, l’aménagement de la parfumerie a donné lieuà une opération de remembrement parcellaire puisque, pour déga-ger la surface utile, les murs mitoyens ont été abattus. Un institut debeauté a été installé au premier étage du bâtiment le plus profond.Les étages restants des trois immeubles ont été rénovés et répartisen quatre grands studios. Depuis l’unique entrée latérale existante,un escalier et un couloir ont été aménagés de façon à permettre l’ac-cès aux logements des deux autres bâtiments. Les propriétaires sesont engagés à laisser le passage aux locataires au moins pour ladurée du bail commercial (27 ans).

En ce qui concerne la restauration de la façade, le parti pris s’estvoulu respectueux de l’architecture d’origine (utilisation de la pierre,de pilastres et de colonnes) de façon à respecter le rythme destravées. Les murs ont été nettoyés et repeints. Les enseignes sontdiscrètes. Côté cour, les murs ont été décapés.

La particularité de ce projet est que la société locataire a pris encharge l’aménagement non seulement du magasin et de l’institut debeauté, mais aussi de tous les logements, pour un montant total de620.000 €. L’opération s’est avérée très positive sur le plan commer-cial. Elle constitue en outre une plus-value immobilière importantepour les propriétaires, qui n’ont rien dû débourser pour les travauxréalisés. Une fois l’accord de ces derniers obtenu, l’opération ad’ailleurs pu être montée très rapidement.

Avant Après

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PaysagesQu’ils soient habitants, vacan-ciers ou simplement de passa-ge, les citoyens sont de plus enplus sensibles à la qualité despaysages et à leur préservation.Cette préoccupation ne concer-ne pas seulement les panora-mas exceptionnels : elle s’étendà tous les paysages, remarqua-bles ou ordinaires, urbainscomme ruraux.

C’est donc à point nommé queles états membres du Conseilde l’Europe, réunis à Florenceen octobre 2000, ont approuvéune Convention européenne dupaysage que la Région wallonnea ratifiée par décret l’annéesuivante.

Que dit cette convention ?Elle commence bien entendupar affirmer l’importance dupaysage : ”Le paysage participede manière importante à l’intérêtgénéral sur les plans culturel,écologique, environnemental et

social... Il constitue une ressour-ce favorable à l’activité écono-mique... Il concourt à l’élabora-tion des cultures locales et contri-bue à l’épanouissement des êtreshumains et à la consolidation del’identité européenne... Il estpartout un élément important dela qualité de vie des popula-tions...”.

Les états signataires s’engagentensuite à identifier leurs proprespaysages sur l’ensemble de leurterritoire, une identification quileur permettra de définir desobjectifs de qualité paysagère etde mettre en place une politiquede protection, de gestion et/oud’aménagement.

❚ L’IDENTIFICATIONDES PAYSAGESWALLONS

C’est précisément de cette iden-tification, préalable nécessaire àtoute politique, qu’a été chargéela CPDT. La démarche a étéconstruite à partir de la définition

du paysage telle qu’elle estdonnée dans la Convention euro-péenne : le paysage est ce queles gens voient, c’est-à-dire enpremier lieu un relief, puis lesoccupations végétales et humai-nes qui le recouvrent.

Pour caractériser les différentstypes de paysages wallons, on autilisé le concept de ”territoirepaysager” qui consiste en uneagrégation de plusieurs unitéspaysagères présentant descaractéristiques semblables.

Les territoires paysagers ont étéidentifiés, à un premier niveau,sur la base des caractéristiquesde leur relief, et, à un secondniveau, sur la base de leur occu-pation du sol. Cette dernièreexprime les interactions qui exis-tent entre le relief, la nature et lesactivités humaines. Enfin, à untroisième niveau, les caractéris-tiques de l’habitat ont permisd’affiner certains découpages.

Le résultat de ce travail, c’est unecarte qui comporte 76 ”territoires

Carte illisible: nous faire parvenir le fichier debase qui a servi à faire cette carte. Merci

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paysagers” (parfois subdivisés en”faciès”) regroupés en 13 ensem-bles régionaux. Cette carte, quifera prochainement l’objet d’unepublication, est accompagnéed’un livret décrivant brièvementchaque territoire et faciès.

On peut, à titre d’exemple,”zoomer” sur l’ensemble de laHaine et de la Sambre (ensemble05). Cet ensemble, structuréautour de l’axe Haine - Sambre,regroupe des territoires fortementmarqués par l’urbanisation et l’in-dustrie, depuis le Borinage àl’ouest jusqu’à la vallée industriel-le de la Basse Sambre en aval deCharleroi à l’est. Sur ces reliefsd’amplitude relativement faible,les occupations urbaine et indus-trielle composent les paysages,tranchant avec la physionomieplutôt campagnarde du bas-plateau limoneux hennuyer. Seulsles versants nord de la Haine etsud de la Sambre, essentielle-ment boisés, échappent à cettedouble domination.

Au sein de cet ensemble, le terri-toire des Campagnes urbaniséesdu Centre et du Pays d’Anderluesconstitue un espace de transitionentre les agglomérations indus-trielles de La Louvière et deCharleroi. Les paysages agricolesy sont fortement marqués parl’urbanisation et les terrils. Ceterritoire comprend la petite villede Binche et de gros villages auxextensions très développées lelong des axes routiers.

❚ LASENSIBILISATIONAU PAYSAGE

A côté de l’identification despaysages wallons, la CPDTest également chargée d’uneautre mission en rapport avecla Convention européenne dupaysage. Il s’agit de la réalisationd’une publication destinée auxmandataires communaux, auxmembres de CCAT et à toutpublic intéressé. Intitulé Pour unemeilleure prise en compte despaysages, ce ”guide” veut notam-ment faire passer le messagesuivant : suite aux engagementsénoncés dans la Conventioneuropéenne, la prise en comptedes paysages sera désormaisplus contraignante dans les déci-sions d’aménagement du territoi-re.

La publication comporte troisparties.

La première est consacrée àdes notions générales telles

que la diversité des paysages,leur perpétuelle évolution, les”clés de lecture” dont chacund’entre nous dispose pour lesreconnaître et les apprécier, lesjugements de valeur qu’on peutexprimer à leur propos.

La deuxième partie fait le tourdes acteurs du paysage,

c’est-à-dire de tous ceux qui sontamenés d’une façon ou d’uneautre à le modifier : l’ingénieur quidessine un pont, l’agriculteur quicultive ses champs, l’entrepriseou le particulier qui fait construireun bâtiment, mais aussi le citoyenqui peut intervenir en donnantson avis sur des projets soumis à

enquête publique. Parmi tous lesacteurs qui sont amenés àinfluencer d’une façon ou d’uneautre l’évolution des paysages, lacommune apparaît comme unopérateur-clé. Elle peut nonseulement développer des outilsde gestion du paysage, commeon va le voir, mais aussi sensibili-ser les habitants, mener desactions concrètes sur les proprié-tés communales, former lesagents responsables de l’urba-nisme et de l’environnement, etc.Les rôles de la Région wallonneet du Conseil de l’Europe sontégalement abordés.

La troisième partie du guidea pour objet les différents

outils qui permettent d’intégrerla préoccupation paysagère dansles actions d’aménagement :outils de l’aménagement du terri-toire comme le plan de secteur etses périmètres d’intérêt paysager(encore à inscrire), le schémade structure ou les règlementsd’urbanisme ; outils de dévelop-pement (programme communal

Campagnes urbanisées du Centre et du Pays d’Anderlues (Peronnes-lez-Binche) (CPDT, 2003).

DROEVEN E. et KUMMERT M., sousla direction scientifique de FELTZ C.,Les territoires paysagers de Wallonie,

coll. Etudes et documents, série CPDT,DGATLP, MRW, à paraître.

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Le Parc naturel du Pays des Collinespossède des qualités paysagères indis-cutables. La volonté de préserver cepatrimoine local a incité les gestionnai-res à entreprendre un diagnostic paysa-ger qui pourrait aboutir à une Charte depaysage (photo O. TASSE).

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Lespaysages

”patrimoniaux”

Les paysages ”patrimoniaux”Parallèlement se poursuit unerecherche peut-être un peu plusinhabituelle dans le cadre de laCPDT. Il s’agit d’une réflexionsur la notion de ”paysage patri-monial” qui comporte deuxvolets. Le premier est l’analysedu paysage comme témoin del’histoire qui l’a constitué. Cetterecherche (en cours) différencieles paysages urbains, ruraux,industriels et naturels.Le second volet (en courségalement) part de l’hypothèseque notre sensibilité aux paysa-ges est largement influencéepar le regard des peintres etdes photographes, voire par lesrécits de voyages ou les guidestouristiques. L’objectif est ici derepérer des éléments paysa-gers identifiés et reconnuscomme tels, et qui à ce titreparticipent à l’identité wallonne.On constate par exemplela construction, à traversles représentations picturales,photographiques ou littéraires,d’une sorte d’archétype dupaysage de la Haute Meuse(rivière, berges, rochers, végé-tation...).

Félicien ROPSLe rocher des Grands-Malades, 1876(Musée de l’Art wallon de Liège).

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de développement rural, plancommunal de développementde la nature) ; outils plus spéci-fiques comme le remembrement,la rénovation urbaine, etc. Le paysage doit aussi être pris encompte dans la gestion courantedes permis, gestion pour laquellel’ouvrage donne une série deconseils.

Le dernier chapitre est consacréà la charte de paysage. Cet outiln’existe pas encore ”officielle-ment” en Wallonie, mais rienn’empêche les acteurs locauxd’en prendre l’initiative.

Par son esprit, la charte depaysage fait un peu penser aucontrat de rivière. C’est uncontrat qui fixe les objectifs, lespriorités et les moyens de protec-tion et de valorisation, à plus oumoins long terme, des paysagesd’un territoire donné. Ces objec-tifs, priorités et moyens sontdéfinis en concertation, dansune démarche volontaire etconviviale, par l’ensemble desacteurs impliqués : régionaux,communaux, associatifs, privés.

Les principales étapes de ladémarche sont les suivantes :une fois le territoire d’applicationdéfini, un porteur de projet etun coordinateur sont désignéset une équipe technique est miseen place. On lance alors unprogramme de participation etde communication qui permetune démarche de travail transver-sale et interactive, et le projet decharte est élaboré. La charteidentifie clairement les objectifspoursuivis et les principes parti-culiers souhaités pour l’évolutiondu paysage en général etéventuellement pour des entitéspaysagères distinctes. Elle établitles priorités, définit les responsa-bilités, attribue les rôles, met enplace les modalités de suivi. Lessignataires s’engagent morale-ment à assumer les responsabili-tés qui leur incombent.

GODART M.-F. (coord.), NEURAY C.,VAN DER KAA C., Pour une meilleureprise en compte des paysages,Plaquette n°4 de la CPDT, à paraître.

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Deux nouveaux ouvrages sortiront de presseà l’occasion du colloque de la CPDT, le 19 novembre.

La coordination desoutils communaux

Au cours des dernières décen-nies, les outils communaux sesont multipliés, chaque domainesuscitant son propre ”plan” ou”programme” parfois assorti d’unfinancement. Sur le terrain, cefoisonnement peut conduire àcertaines confusions, voire à desconcurrences ou à des doublesemplois. Il n’est pas non plusfavorable à un réelle gestioncommunale globale. Une harmo-nisation s’impose donc.

L’ouvrage rend compte d’unerecherche de longue haleine(1998-2002) qui s’est appuyéesur une analyse approfondie de7 outils ou groupes d’outils àl’échelle de la commune : leschéma de structure communal,le programme communal dedéveloppement rural, les planscommunaux d’environnement,les plans communaux de mobili-té, le plan social intégré, leprogramme triennal des travauxet le plan communal générald’égouttage.

Entre une simple articulation desoutils et une fusion complète,le scénario d’harmonisationretenu (en accord avec le Comitéd’accompagnement du groupede recherche) est celui d’une”coordination” entre les outils.Ce scénario se fonde surune première étape commune :la réalisation d’un diagnosticcommun et la définition desgrandes options du territoire ou”agenda stratégique concerté”.Chaque outil garderait cependantson rôle spécifique lorsqu’il s’agi-rait de préciser les mesures àmettre en oeuvre.

Des articulations plus étroitesdevraient également être trou-vées entre des outils appartenantà la même ”famille”. Par exemple,le schéma de structure et le plan

de mobilité, qui tous deux ontune dimension spatiale, feraientl’objet d’investigations complé-mentaires communes. Il en iraitde même pour les outils ”environ-nement” et pour les outils”sociaux”.

L’ouvrage se penche aussi surles différents types d’acteurset leur implication dans le scéna-rio de coordination. Il s’interrogeégalement sur une possibleharmonisation au niveau dufinancement de la mise enoeuvre des différents outils.

DECOSTER D. (coord.), GOVAERTS P.,PIRAUX J. et SINZOT A., La commune,actrice du développement territorial. Versune coordination des outils communaux,coll. Etudes et documents, série CPDT,DGATLP, MRW, à paraître en novembre2003.

La participation descitoyens à la vie

communale

La participation des citoyens àla vie communale poursuitplusieurs objectifs : le renforce-ment de la démocratie, l’amélio-ration de la gestion locale,l’émancipation des citoyens, lapromotion d’une citoyennetéresponsable...

Les pratiques de participationse multiplient et il n’est pastoujours facile de voir clairementles avantages et les inconvé-nients de chacune d’entre elles.La plaquette fait un tour d’horizonquasi complet de ces différentespratiques, des plus classiquesaux plus novatrices, en lesillustrant par des comptes-rendus d’expériences et endonnant des conseils à ceux quivoudraient les employer. Elles’adresse en effet prioritairementaux acteurs communaux et envi-sage donc la participation princi-palement sous l’angle institution-nel.

Les pratiques sont classés de laplus ”passive” au plus ”active” :de l’information (préalable néces-saire dans tous les cas) ausoutien aux initiatives des habi-tants en passant par les différen-tes formes de consultation, deconcertation ou de coproduction.

Parmi les conseils qui reviennentsouvent, on notera par exemplequ’il est important de commen-cer le processus de participationle plus en amont possible de laconception du projet, d’utiliserdes canaux de communicationadaptés aux habitudes culturellesdes différents groupes de lapopulation, d’articuler le travaildes experts et la participationdes habitants, de tenir comptedes avis au moment de la déci-sion (expliquer le choix des élus),de pouvoir montrer rapidementdes résultats concrets, de mettreen place des structures perma-nentes de participation... et de nepas négliger le côté convivial,voire festif des rencontres, le plai-sir de se retrouver étant une desmotivations de nombreux candi-dats à la participation.

HAROU R. (coord.), FONTAINE P. etROSINSKI Z., La participation descitoyens à la vie communale : enjeux etpratiques, Plaquette n°3 de la CPDT, àparaître en novembre 2003.

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colloqueLe mercredi 19 novembre 2003auront lieu les 3e rencontres dela CPDT. Elles se tiendrontcomme d’habitude à Liège, auPalais des Congrès, de 8h30à 17h30. Le thème de cetteannée : Stratégies de dévelop-pement territorial à l’échellecommunale.

Ce thème est particulièrementd’actualité à l’heure où lescommunes sont confrontées àune double exigence : assurertoujours davantage de responsa-bilités et de compétences,notamment en matière de gestiondu territoire, tout en ne bénéfi-ciant que de moyens limités.

Dans ce contexte, le territoirecommunal apparaît souventcomme une source potentielle deressources financières nouvelles.L’accueil de nouveaux résidentset de commerces, de même quele développement d’activitéséconomiques et touristiques,constituent en effet des possibili-tés d’accroître l’assiette fiscale.

Mais si le patrimoine foncier etimmobilier communal fournit unepart significative des recettes, ilpeut aussi représenter une char-ge financière importante. Desstratégies qui s’appuient sur unemeilleure valorisation du potentiellocal peuvent donc constituerdes alternatives intéressantes àmoyen et à long terme.

Une matinéeen commun

Après l’allocution introductive duMinistre Foret, plusieurs interve-nants aborderont, au cours de lamatinée, différents aspects géné-raux de cette problématique.Quels défis pose le développe-ment territorial aux communes ?Quelles ressources, dans le cadrede quelles fiscalités ? Quellessont les échelles pertinentes pourle développement communal ?Quelles stratégies les communespeuvent-elles développer ? Avecquels objectifs de qualité ?

Ces questions seront traitéesaussi bien par des responsablespolitiques (bourgmestres) que pardes scientifiques. Les travaux dela matinée seront clôturés parl’intervention de BernardPecqueur, économiste de forma-tion, attaché à l’Institut degéographie de Grenoble et auteur(notamment) d’un petit ouvragedevenu un classique : Le déve-loppement local (réédité en2000).

Le premier aura pour thèmeles outils de connaissance duterritoire et leurs applications à laprogrammation stratégique. On yparlera de la coordination desoutils communaux (voir ci-contrela présentation de l’ouvrage de lacollection Etudes et documents),des techniques de SIG (systèmesd’information géographique), del’analyse démographique àl’échelle communale et de laprogrammation de la mise enoeuvre des zones d’aménage-ment différé.

■ Le second atelier s’intitule”Pratiques de gestion de l’urba-nisme”. Il traitera de la gestion etde la valorisation de l’espace bâti(voir le dossier ”Patrimoines”), del’évaluation des projets d’urbani-sation et de la prise en comptedes coûts des infrastructuresdans la gestion de l’urbanismerésidentiel. En outre, M. PeterVansevenant y présentera l’expé-rience de la ville de Gand enmatière de gestion de la mobilitéen lien avec la revitalisation urbai-ne.

■ Troisième atelier : les pratiquesde gestion du patrimoine naturelet paysager. Peut-on considérerce patrimoine comme un atoutpour le développement territorial? Comment les paysages devallée sont-ils pris en comptedans le cadre des contrats derivière ? Quel est le champ d’ac-tion des communes pour laprotection et la valorisation dupatrimoine naturel ? Telles sontles questions qui serontévoquées.

■ Enfin, le quatrième thèmeproposé est celui de la participa-tion. La participation des citoyensà la vie communale (voir ci-cont-re la présentation de la plaquet-te), les enjeux et pratiques dudéveloppement local et le tableaude bord du développementcommunal seront abordés dansl’optique plus générale desconnexions entre aménagementdu territoire et développementdurable.

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Frais de participation : 50 € (repas et publication).Inscription en ligne : htpp://mrw.wallonie.be/dgatlp/ colloques.Renseignements : 081/33.24.25.N.B. Les actes du colloque 2002 ”Gestion foncière et développement terri-torial” sont disponibles sur simple demande au secrétariat de la CPDT, tél.081/33 24 25.

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Quatre ateliersl’après-midi

L’après-midi, les participants auront le choix entre quatre ateliers.

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Plusieurs des thématiques de recherche actuellesde la CPDT ont été abordées dans les pages quiprécèdent ou les numéros antérieurs. Voiciquelques très brèves nouvelles des autres, sansaucune prétention à l’exhaustivité.

Du côté desmutations spatiales

L’Observatoire des mutations spatiales s’est centrésur l’évolution de l’occupation du sol. Son objectifest d’en mieux comprendre les mécanismes et d’enprévoir les tendances. Le premier bilan semblemontrer que la dispersion de l’habitat se doubleaujourd’hui d’une dissémination des activitéséconomiques, même si de légères tendances aurecentrage semblent apparaître ici ou là.

Un autre volet de cette thématique concerne lesmesures d’aménagement à proposer pour renforcerla structure territoriale et favoriser le report de mode.Les recherches se sont focalisées sur la manière devaloriser au mieux le rôle central et polarisateur desdifférents types de gares.

Quant à la problématique des inondations, elle a faitl’objet du dossier du dernier numéro de la Lettre :voyez dans vos archives...

Du côté de ”Kyoto”Le thème ”Contribution du développement territo-rial à la réduction de l’effet de serre” recherche desmesures d’aménagement du territoire limitant lacroissance de la mobilité voiture. Des actionsciblées (plans de transport scolaire ou d’entreprise,rationalisation de la distribution des marchandises,télétravail, réglementation du stationnement,optimalisation des transports en commun, etc.) sontanalysées sous l’angle de leur efficacité CO2 et dutransfert modal qu’elles peuvent amener.

Un second objectif concerne la prévention desinondations par des mesures de régulation duruissellement des eaux à l’échelle du bassin versant.

Enfin, le troisième objectif scientifique évalue desmesures urbanistiques permettant d’améliorer lesperformances énergétiques.

Du côté durenouveau urbain

A côté de la publication de la plaquette ”Réhabiliteret rénover l’espace bâti” (voir le dossier”Patrimoines”), le thème du renouveau urbain a faitl’objet d’un bilan documentaire qui a conduit àquelques conclusions troublantes. Contrairement à

ce qui est souhaitable, on constate que lesopérations de réhabilitation profitent plutôt auxpériphéries qu’aux villes. En outre, les immeubles àappartement sont de plus en plus souvent cons-truits au sein d’espaces périurbains. Les moyenspublics (faibles) et privés (à mobiliser) devraient fairel’objet d’une meilleure modulation spatiale pourprivilégier la redynamisation des espaces urbains.L’action des grands opérateurs (ceux du logementcomme ceux des activités économiques) devraitêtre pilotée dans le même sens. Une série deblocages au recyclage urbain ont été identifiés. Ilsferont l’objet d’études plus approfondies et depropositions concrètes visant une réorientation despartenariats public-privé.

Du côté de l’Agenda 21Parallèlement aux publications sur les outilscommunaux et la participation (voir p.10), une autrerecherche a pour thème les Agendas 21 locaux. Leprincipe de ces programmes stratégiques d’actionspour le développement durable a été décidé lors dela Conférence de Rio en 1992. Dix ans plus tard,l’analyse des expériences en cours à l’étrangerpermet de formuler des conseils pour sa mise enoeuvre en Wallonie. Cette approche sera complétéepar l’accompagnement d’expériences pilotes dansquelques communes wallonnes.

Notons qu’un autre volet du même thème de recher-che s’est attaché à analyser les besoins et l’offresociale et sanitaire au travers d’une approcheglobale et territoriale – un thème complexe étantdonné la grande variété des opérateurs et des struc-tures en place.

Du coté de SyGITLa cellule ”Système de gestion d’informationsterritoriales” (en abrégé SyGIT) a poursuivi laconstitution des bases de métadonnées ”études” et”données” en possession de la Région wallonne.Ces métadonnées sont accessibles sur le site de laCPDT (http://cpdt.wallonie.be), géré également parla cellule SyGIT. Elles décrivent actuellement 658études et 158 lots de données.

Le ”gros morceau” du travail de cette cellule estcependant l’élaboration d’un tableau de bord dudéveloppement territorial. Quatre finalités ont étédéfinies : répondre aux besoins fondamentaux,contribuer à la création d’emploi et de richesse afind’améliorer la cohésion sociale et économique,améliorer l’accessibilité du territoire wallon et gérerla mobilité, valoriser le patrimoine et protéger lesressources naturelles. Chacune de ces finalités estsubdivisée en objectifs, sous-objectifs, critères etenfin indicateurs.