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47 CRUES ET INONDATIONS DE L'OUED EL HANDAK : GENÈSE, IMPACT ET PROPOSITIONS D'AMÉNAGEMENT (Atlas de Beni Mellal) Yahia EL KHALKI (1) et Abdelhalim BENYOUCEF (2) (1) : Centre d'Études et de Recherches Géographiques sur Tadla - Azilal et Espaces Oasiens, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, avenue Oulade Hamdane, BP 524, 23000 BENI MELLAL, MAROC. Mél : [email protected] . (2) : Faculté des Sciences et Techniques, Département des Sciences de la Terre, 23000 BENI MELLAL, MAROC. RÉSUMÉ : Depuis une décennie, l'oued El Handak, qui traverse la ville de Beni Mellal sur cinq kilomètres, connaît presque chaque année une crue violente, à la fin de l'automne ou au début de l'hiver, pour des pluies abondantes et concentrées. Des inondations se sont produites en 1996, 2002 et 2003. La méthode adoptée dans ce travail associe une approche naturaliste débouchant sur une cartographie des facteurs déclenchant et/ou aggravant les crues et les inondations, à des enquêtes auprès des populations et des organismes publics. L'étude du bassin versant de l'oued El Handak montre l'importance du rôle de l'homme parmi les éléments explicatifs des caractères des crues (surpâturage, dégradation du couvert végétal). Par ailleurs, les ponts aggravent les inondations à Beni Mellal, car les dépôts accumulés en arrière de ces ouvrages sous-dimensionnés limitent les écoulements et favorisent les débordements. MOTS-CLÉS : crues, inondations, aménagement, action de l'homme, oued El Handak, Atlas de Beni Mellal. ABSTRACT : Since a decade, El Handak oued, which crosses the town of Beni Mellal over five kilometers, knows almost every year a violent flood that occur more particularly after strong and concentrated autumnal rainfalls. Inondations occurred in 1996, 2002 and 2003. The method adopted in this paper associates a naturalistic approach which leads to a mapping of the factors that set and/or aggravate floods and inondations, with inquiries among population and public organisms. The study of El Handak catchment points out the important role of human impact amongst factors that explain floods characteristics (overgrazing, vegetable cover degradation). In other respects, the bridges aggravate the inondations in Beni Mellal, because the deposits accumulated behind these under- dimensioned infrastructures hold up the flows and favour overflowings. KEY-WORDS : floods, inondations, management, human impact, El Handak wadi, Atlas of Beni Mellal. I - INTRODUCTION Les inondations constituent, depuis ces dernières années, une menace sévère au Maroc. Elles ont touché un grand nombre de villes, dans le Dir moyen atlasique, comme Sefrou, El Hajeb et Taza, ainsi que dans les basses plaines atlantiques, comme Mohammadia, Settat et Berchide (K. OBDA et al., 2001 ; B. AKDIM et al., 2003 ; Agence Hydraulique du Bassin de l'Oum-er-Rbia, 2002). L'impact de ces phéno- mènes hydrologiques est aggravé non seulement par une extension urbaine non contrôlée, mais aussi par une dégradation accélérée du couvert végétal et des sols. La ville de Beni Mellal (Fig. 1) est confron- tée aux risques d'inondation. Quatre oueds présentent pour elle un danger potentiel : El Handak, Sabek, Aïn Lghazi et Kikou. Les risques hydrologiques sont d'autant plus sérieux que la ville se trouve au contact de l'Atlas de Beni Mellal et de la plaine de Tadla, en position de dir (ou de piémont). Elle connaît actuellement des crues presque tous les ans, le plus souvent en décembre (1990, 1993, 1996, 1997, 2000, 2003) Études de Géographie Physique, n° XXXII, 2005

CRUES ET INONDATIONS DE L'OUED EL HANDAK - … · ville se trouve au contact de l'Atlas de Beni Mellal et de la plaine de Tadla, en position de dir (ou de piémont). Elle connaît

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CRUES ET INONDATIONS DE L'OUED EL HANDAK : GENÈSE, IMPACT ET PROPOSITIONS D'AMÉNAGEMENT

(Atlas de Beni Mellal)

Yahia EL KHALKI (1) et Abdelhalim BENYOUCEF (2) (1) : Centre d'Études et de Recherches Géographiques sur Tadla - Azilal et Espaces Oasiens, Faculté des

Lettres et Sciences Humaines, avenue Oulade Hamdane, BP 524, 23000 BENI MELLAL, MAROC. Mél : [email protected] . (2) : Faculté des Sciences et Techniques, Département des Sciences de la Terre, 23000 BENI MELLAL,

MAROC. RÉSUMÉ : Depuis une décennie, l'oued El Handak, qui traverse la ville de Beni Mellal sur cinq kilomètres, connaît presque chaque année une crue violente, à la fin de l'automne ou au début de l'hiver, pour des pluies abondantes et concentrées. Des inondations se sont produites en 1996, 2002 et 2003. La méthode adoptée dans ce travail associe une approche naturaliste débouchant sur une cartographie des facteurs déclenchant et/ou aggravant les crues et les inondations, à des enquêtes auprès des populations et des organismes publics. L'étude du bassin versant de l'oued El Handak montre l'importance du rôle de l'homme parmi les éléments explicatifs des caractères des crues (surpâturage, dégradation du couvert végétal). Par ailleurs, les ponts aggravent les inondations à Beni Mellal, car les dépôts accumulés en arrière de ces ouvrages sous-dimensionnés limitent les écoulements et favorisent les débordements. MOTS-CLÉS : crues, inondations, aménagement, action de l'homme, oued El Handak, Atlas de Beni Mellal. ABSTRACT : Since a decade, El Handak oued, which crosses the town of Beni Mellal over five kilometers, knows almost every year a violent flood that occur more particularly after strong and concentrated autumnal rainfalls. Inondations occurred in 1996, 2002 and 2003. The method adopted in this paper associates a naturalistic approach which leads to a mapping of the factors that set and/or aggravate floods and inondations, with inquiries among population and public organisms. The study of El Handak catchment points out the important role of human impact amongst factors that explain floods characteristics (overgrazing, vegetable cover degradation). In other respects, the bridges aggravate the inondations in Beni Mellal, because the deposits accumulated behind these under-dimensioned infrastructures hold up the flows and favour overflowings. KEY-WORDS : floods, inondations, management, human impact, El Handak wadi, Atlas of Beni Mellal. I - INTRODUCTION Les inondations constituent, depuis ces dernières années, une menace sévère au Maroc. Elles ont touché un grand nombre de villes, dans le Dir moyen atlasique, comme Sefrou, El Hajeb et Taza, ainsi que dans les basses plaines atlantiques, comme Mohammadia, Settat et Berchide (K. OBDA et al., 2001 ; B. AKDIM et al., 2003 ; Agence Hydraulique du Bassin de l'Oum-er-Rbia, 2002). L'impact de ces phéno-mènes hydrologiques est aggravé non seulement

par une extension urbaine non contrôlée, mais aussi par une dégradation accélérée du couvert végétal et des sols. La ville de Beni Mellal (Fig. 1) est confron-tée aux risques d'inondation. Quatre oueds présentent pour elle un danger potentiel : El Handak, Sabek, Aïn Lghazi et Kikou. Les risques hydrologiques sont d'autant plus sérieux que la ville se trouve au contact de l'Atlas de Beni Mellal et de la plaine de Tadla, en position de dir (ou de piémont). Elle connaît actuellement des crues presque tous les ans, le plus souvent en décembre (1990, 1993, 1996, 1997, 2000, 2003)

Études de Géographie Physique, n° XXXII, 2005

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ou en novembre (2002). Ces crues ont provoqué des inondations en 1996, 2002 et 2003. L'oued El Handak est le cours d'eau le plus important. La ville de Beni Mellal est du reste en bonne partie développée sur son ancien cône de

déjection, localisé immédiatement en aval de la sortie de la montagne ("Foum"). Cet oued consti-tue le sujet de la présente étude, qui a été menée avec les étudiants de Licence du Département de Géographie de Beni Mellal (T. CHORFI et al., 2004).

OUED KIKOU ( 63.7 Km2 )

OUED EL HANDAK ( 31.1 Km2 )

OUED AÏN EL GHAZI ( 14 Km2 )

OUED SABEK ( 26 Km2 )

Oued Day

Oue

dEl

Handak

Akka-n-Khlifa

O. Bou Toute

AdouzMghila

Oulad Ayad

Zone industrielle OurbiaAït TislitRiad Essalam

0 1km

Aïn Lghazi

N

EW

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Tissu urbainZones inondéesAutres oueds et affluentsOueds El Handak et DayRoutesLimites des bassins versants

Figure 1 - Situation de Beni-Mellal sur l'oued El Handak.

II - APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE Alors que les grands systèmes fluviaux de plaines connaissent des crues lentes, les petits bassins versants, comme celui de l'oued El Handak, subissent des crues rapides ou crues éclair (flash-floods) caractérisées par une montée et une décrue rapides (M. PARDÉ, 1956 ; P. GEORGE, 1970 ; J.N. SALOMON, 1997). Cette distinction est adoptée au Maroc par le Plan Directeur de Protection contre les Inondations (PDPI ; in Agence Hydraulique du Bassin de l'Oum-er-Rbia, 2002). L'absence de station hydrométrique sur l'oued El Handak constitue un lourd handicap pour la connaissance des fonctionnements hydro-logiques. Le travail s'appuie donc sur l'examen des conditions de genèse des crues et sur l'analyse de leurs conséquences. Des observations de terrain permettent d'établir un diagnostic sur la genèse et l'impact des crues, en identifiant les caractères physiques

du bassin versant amont (végétation, sol, pentes et nature des roches), en notant les ouvrages d'art susceptibles d'entraver les écoulements et en repérant les traces des crues précédentes. Ce travail débouche sur une cartographie des zones inondables et des éléments qui interviennent sur le bassin versant pour aggraver les crues et les inondations (extension des zones dégradées et imperméables, système des pentes, érosion des berges, points de débordement des eaux…). Cette approche naturaliste est associée à des enquêtes auprès des riverains et des adminis-trations (Collectivité locale, Agence Urbaine, Agence hydraulique de l'Oum er Rbia, Direction Provinciale d'Agriculture, Eaux et Forêts, Délé-gation de l'Aménagement, Eau et Environne-ment). Ces enquêtes renseignent sur les dégâts provoqués par les inondations et sur la perception des phénomènes hydrologiques exceptionnels par les riverains. Elles permettent en outre de faire le point sur les actions des administrations concer-nées en matière d'étude et d'aménagement pour lutter contre les inondations.

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III - LE BASSIN VERSANT DE L'OUED EL HANDAK

1 ) Description du bassin versant L'oued El Handak draine un bassin montagneux d'une superficie de 31,1 km2. De l'amont vers l'aval, le cours d'eau change deux fois de nom : appelé Bou Tout dans le bassin supérieur, il devient Akka n'Khelifa dans le bassin moyen, puis El Handak dans le bassin inférieur.

La partie orientale du bassin versant est essentiellement constituée d'une série marneuse armée de bancs centimétriques de grès et de calcaire (Lias supérieur, Toarcien, Aalénien et Bajocien – Fig. 2). Toutefois certains secteurs, et notamment le Jbel Tacemmit, sont formés de roches carbonatées : calcaires dolomitiques et dolomies du Lias inférieur. Sur le dir, affleurent des formations sablo-molassiques et des calcaires phosphatés du Maestrichtien et de l'Éocène, ainsi que des calcaires d'eau douce pontiens et pliocènes.

000000000 2 KM2 KM2 KM2 KM2 KM2 KM2 KM2 KM2 KM

Conglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douceConglomérats et calcaires d'eau douce

Calcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneuxCalcaires et calcaires marneux

Marnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseuxMarnes et calcaires gréseux

Calcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcairesCalcaires et marno-calcaires

Calcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomiesCalcaires dolomitiques et dolomies

Dépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaireDépôts quaternaire

Maestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneMaestrichtien-EocèneSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatésSables molassiques et grès phosphatés

Pontico-PliocènePontico-PliocènePontico-PliocènePontico-PliocènePontico-PliocènePontico-PliocènePontico-PliocènePontico-PliocènePontico-Pliocène

BajocienBajocienBajocienBajocienBajocienBajocienBajocienBajocienBajocien

Toarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-AalénienToarcien-Aalénien

Lias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyenLias inférieur et moyen

Lias supérieurLias supérieurLias supérieurLias supérieurLias supérieurLias supérieurLias supérieurLias supérieurLias supérieur

FaillesFaillesFaillesFaillesFaillesFaillesFaillesFaillesFailles

DouarDouarDouarDouarDouarDouarDouarDouarDouar

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MoujMoujMoujMoujMoujMoujMoujMoujMouj

Figure 2 - Carte géologique du bassin versant de l'oued El Handak.

La structure géologique, caractérisée par un système en écailles, est d'une grande complexité et résulte particulièrement de la phase alpine "pontico-pliocène" (M. MONBARON, 1982 ; B. HAKIM, 1982). L'intensité de la fracturation, liée à des failles chevauchantes d'orientation SO-NE (failles du Jbel Tacemmit et de Tadla) a favorisé, d'une part, la fragilité des couches géologiques et, d'autre part, le développement des formes karstiques de surface. Le tracé en baïonnette de l'oued El Handak est lui-même dicté par un système de fractures orthogonales. Dans sa partie orientale, le bassin versant de l'oued El Handak est dominé par de longues crêtes, orientées SO-NE, qui culminent à plus de 1900 m (Jbel Tacemmit, 2248 m ; Jbel Idmrane,

1936 m ; Jbel Iloughman, 2030 m). Des méga-lapiés se sont développés sur les roches carbonatées. Bien que liés à des processus krypto-karstiques agissant sous couverture pédo-logique, ils apparaîssent souvent à l'air libre. À leur sommet, ils montrent alors des cannelures de paroi, et à leur base des encoches de corrosion qui matérialisent les différents niveaux de stationnement de la couverture pédologique (Y. EL KHALKI et A. HAFID, 2002). La locali-sation seulement sommitale des cannelures de paroi et la conservation des encoches de corro-sion indiquent que le décapage du sol s'est produit récemment, à la suite de la déforestation et du surpâturage. Sur le haut des versants et sur les pentes moyennes (20 à 30 %), on observe d'ailleurs actuellement, lors des pluies intenses,

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des phénomènes d'érosion qui finissent par faire apparaître des "dents de pierre" (tête de lapiés). Dans toute la zone amont, les vallées principales sont profondément encaissées. Les versants très raides, avec des pentes comprises entre 40 et 80 %, portent un tapis végétal et des sols dégradés. Sur roches tendres, ils sont lacérés par des ravines qui alimentent l'oued El Handak en sédiments lors des épisodes pluviométriques exceptionnels. À proximité du douar Mouj (voir Fig. 3), les matériaux de la terrasse gharbienne (Holocène), épaisse de 1,30 m, montrent des variations granulométriques et des niveaux charbonneux qui témoignent des défrichements et des incendies qui ont affecté ce secteur dans le passé. 2 ) Caractéristiques morphométriques Les paramètres morphométriques du bassin versant fournissent des informations précieuses pour la compréhension des écoulements. La représentativité des résultats dépend évidemment de la qualité des cartes utilisées (P. DUBREUIL, 1974). Les calculs ont été effectués à partir des cartes de Beni Mellal et de Taghzirt au 1/50000, sur lesquelles l'équidistance entre les courbes de niveau est de 20 m. a . Paramètres de forme Parmi les paramètres couramment utilisés on

trouve le coefficient de compacité Kc de GRAVELIUS, le rectangle équivalent, l'indice de forme (Tab. I). Le coefficient de compacité Kc rend compte de la manière dont les eaux écoulées par les différentes parties du bassin versant peuvent se concentrer à l'exutoire. Il se calcule en appliquant la formule suivante : Kc = 0,28 � P � A0.5 où P est le périmètre stylisé du bassin (en km) et A la superficie (en km2). Kc est égal à 1 pour un bassin circulaire et il croît d'autant plus que la compacité diminue (P. DUBREUIL, 1974 ; G. RÉMÉNIÉRAS, 1980). La valeur de 1,50 trouvée pour le bassin de l'oued El Handak correspond à un bassin allongé peu favorable à la concentration des écoulements. Le rectangle équivalent est destiné à faciliter la comparaison entre des bassins versants du point de vue de l'influence de leurs caracté-ristiques sur l'écoulement (M. ROCHE, 1963). La longueur du rectangle équivalent, asso-ciée à la superficie du bassin versant sert à calculer, l'indice de forme Sf. Le bassin versant de l'oued El Handak correspond à un rectangle équivalent dont la longueur est cinq fois plus grande que la largeur (Tab. I). L'indice de forme conduit au même diagnostic que le coefficient de compacité.

Tableau I - Indices de forme du bassin versant de l'oued El Handak.

A superficie

en km2

P périmètre

en km

Kc coefficient

de compacité

Longueur L du rectangle

équivalent(km)

Largeur l du rectangle

équivalent (km)

Indice de forme

Sf

31,1

30

1,50

12,44

2,45

4,97

P : périmètre stylisé du bassin versant. A : superficie du bassin versant. Kc = 0,28 � P � A0.5. L = [(Kc �A)/1,12] � [�1-(1,12/Kc)2]. l = [(Kc �A)/1,12] � [1 - �1-(1,12/Kc)2]. Sf = L2 / A.

b . Paramètres de relief Une carte hypsométrique a été réalisée à l'échelle du 1/50000 (Fig. 3 et Tab. II). La dénivelée atteint 1598 m. La tranche d'altitude comprise entre 650 et 1400 m repré-sente 48 % de la superficie du bassin, tandis que celle comprise entre 1400 et 2248 m en représente 52 %. Sur la partie la plus élevée du

bassin prédominent à la fois des pentes raides, des roches tendres et imperméables (marno-calcaires et marnes) et un couvert végétal dégradé (Photo 1). Divers indices traduisant les caractères généraux du relief du bassin versant sont présentés dans le tableau III.

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#

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Akka -n-Khlifa

Oued

BouToute

0 1km

Tacemmit

880 1325

1302

1366

21222248

2056

1998

1177

1124

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T i m e s k e r

Afoud

Idoumaz

1427

Mouj

N

EW

S

Topographie-800801 - 10001001 - 12001201 - 14001401 - 16001601 - 18001801 - 20002001 - 2200+2200

Oued El HandakAffluentsLimite du bassin

# Points cotés%U Douar

Figure 3 - Carte hypsométrique du bassin versant de l'oued El Handak.

Tableau II - Répartition par tranches d'altitude de la superficie du bassin versant de l'oued El Handak.

Tranches d'altitude (m) Superficie (km2) Pourcentage (%) Pourcentage cumulé < 800 2,6 8,35 8,35

800 - 1000 2,81 9,03 17,38 1000 - 1200 4,1 13,18 30,56 1200 - 1400 5,5 17,68 48,24 1400 - 1600 5,0 16,07 64,31 1600 - 1800 5,8 18,64 82,95 1800 - 2000 4,3 13,82 96,77 2000 - 2200 0,95 3,05 99,82

> 2200 0,05 0,16 99,98 Tableau III - Paramètres de relief du bassin versant de l'oued El Handak.

A (km2)

P (km)

Hmax (m)

Hmin (m)

H95% (m)

H5% (m)

H50% (m)

Pm (m/km)

Ig (m/km)

Ds (m)

31,1 30 2248 650 1950 700 1300 128,4 104,5 582 A : superficie du bassin versant. P : périmètre stylisé du bassin versant. Hmax : altitude maximale. Hmin : altitude minimale. H95% : altitude dépassée sur 95 % de la superficie du bassin versant. H5% : altitude dépassée sur 5 % de la superficie du bassin versant. H50% : valeur médiane des altitudes du bassin versant. Pm : pente moyenne du bassin ; Pm = Dt / Lrect.éq. = (Hmax - Hmin) / Lrect.éq. ; avec Dt : dénivelée théorique (m), Lrect.éq. : longueur du rectangle équivalent (km), Hmax et Hmin : altitudes maximale et minimale du bassin (m). Ig : indice de pente global ; Ig = D / Lrect.éq. = H95% - H5% / Lrect.éq. ; avec H5% : altitude dépassée sur 5% de la superficie du bassin (m), H95% : altitude dépassée par 95% de la superficie du bassin (m) et Lrect.éq. : longueur du rectangle équivalent (km). Ds : dénivelée spécifique (P. DUBREUIL et J. GUISCAFRE, 1971) ; Ds = Ig � �A ; avec Ig : indice de pente global et A : superficie du bassin versant (km2).

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Photo 1 - Pentes fortes et couvert végétal dégradé sur marnes dans le secteur de Timesker

(partie amont du bassin versant de l'oued El Handak). La pente moyenne, l'indice de pente global et la dénivelée spécifique trouvés pour le bassin versant de l'oued El Handak sont élevés. Une dénivelée spécifique de 582 m rattache le relief de ce bassin versant à la classe des reliefs très forts. 3 ) Couvert végétal De nombreux auteurs ont souligné le rôle joué par la forêt dans la réduction des débits de crue (J.P. BRAVARD et F. PETIT, 1997 ; J.N. SA-LOMON, 1997 ; J. LAVABRE et C. MARTIN, 2001). Il faut des précipitations particulièrement abondantes pour que le rôle de la forêt devienne négligeable (C. MARTIN et al., 2003). La majeure partie du bassin versant de l'oued Handak est couverte d'un matorral de chêne vert (Quercus retundifolia) qui se présente sous deux formes : - Un matorral plus ou moins dense où le chêne

vert, essence dominante, est associé au genévrier oxycèdre (Oxycedrus juniperus). Ce type de matorral colonise notamment le haut des versants abrupts du Jbel Idmrane ainsi que le versant sud-est du Jbel Tacemmit (Fig. 4).

- Un matorral dégradé et très ouvert où le chêne

vert apparaît en mélange avec de nombreuses

autres espèces : lentisque (Pistacia lentiscus), caroubier (Ceratonia siliqua), oléastre (Olea europaea), palmier nain (Chamaerops humu-lis), euphorbe (Euphorbia resinefera)... Ce type est représenté en particulier sur le versant ouest du Jbel Afoud (1366 m d'altitude) et sur le Jbel Idoumaz (1300 m d'altitude).

L'olivier est cultivé près du douar Mouj, dans un secteur où la vallée de l'oued El Handak est très évasée (Photo 2). Enfin, en allant vers le dir, le versant dominant l'émergence d'Ourbia est recouvert d'un beau reboisement de pin d'Alep (Pinus halepensis) qui date d'une trentaine d'années au moins. Au total, la forêt a subi une forte dégradation liée à une pression agro-pastorale considérable. La population exploite chaque mètre carré de terre arable disponible. Mais, surtout, la totalité du bassin versant est vouée à un élevage extensif, spécialement caprin et ovin (Y. EL KHALKI et A. HAFID, 2002). La charge pastorale est très élevée durant la période estivale. Selon les populations montagnardes, la forêt a sensiblement régressé depuis les années 1970. La sécheresse qui a sévi au Maroc au cours de cette période a favorisé cette évolution.

53

Tout

1988

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2122

2248

1888

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Figure 4 - La végétation sur le bassin versant de l'oued El Handak.

Photo 2 - L'oliveraie du douar Mouj.

3 ) Pluviométrie Les précipitations mensuelles moyennes observées aux stations de Beni Mellal, Taghzirt et El Ksiba sur la période 1975-2003, sont présentées sur la figure 5. Les données ont été communiquées par l'Agence Hydraulique du Bas-sin de l'Oum-er-Rbia.

Les précipitations annuelles moyennes atteignent 425 mm (écart-type : 107 mm) à Beni Mellal (à 537 m d'altitude, sur le piémont), 492 mm (écart-type : 136 mm) à Taghzirt (à 566 m d'altitude, également sur le piémont) et 679 mm (écart-type : 268 mm) à El Ksiba qui subit l'effet de l'altitude (1050 m).

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Figure 5 - Précipitations mensuelles moyennes à trois stations du bassin versant de l'oued El Handak

sur la période septembre 1975 - août 2003. D'octobre à mai, les précipitations men-suelles moyennes varient de 32,6 mm (en octobre à Beni Mellal) à 109,5 mm (en janvier à El Ksiba). La période sèche, quant à elle, dure de quatre à cinq mois et peut ne recevoir aucune pluie. En l'absence de données fines sur l'intensité des pluies, seules les valeurs journalières peuvent nous donner une idée de la violence des préci-pitations. La figure 6 porte sur l'épisode du 1er au 10 décembre 2003. Sur cette courte période, 106,1 mm sont tombés à Beni Mellal et 122,6 mm à Taghzirt. Mais les abats d'eau ont certainement été bien supérieurs sur les parties sommitales du bassin. L'épisode du 1er au 10 décembre 2003 a été précédé par des précipitations abondantes durant

les mois d'octobre et de novembre (respecti-vement 75,9 et 110 mm à Beni Mellal, ; 84,7 et 126,4 mm à Taghzirt – Fig. 6). Le 9 décembre 2003, le bassin versant a reçu au moins 35 mm de précipitations. À Beni Mellal, le débit de pointe de crue engendré par ces pluies s'est produit le 10 décembre vers 3 ou 4 heures du matin (selon les riverains). Le 10 décembre à 8 heures, le débit de l'oued El Handak avoisinait encore 33 m3/s (estimation par la méthode du flotteur : section mouillée 6,5 m2, vitesse du courant : 5 m/s) dans le quartier Al Adarissa, juste en aval du premier point de débordement. La violence de cette crue est attestée en amont de Beni Mellal par les dégâts occasionnés à l'oliveraie du douar Mouj, où une vingtaine d'arbres ont été arrachés.

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Figure 6 - Précipitations journalières aux stations de Beni Mellal et de Taghzirt

du 15 septembre au 15 décembre 2003.

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L'autre épisode récent très important, celui du 25 novembre 2002, a été provoqué par des pluies abondantes du 23 au 25 novembre (50,4 mm à Beni Mellal, dont 34,6 mm le 24 ; 70,5 mm à Taghzirt, dont 51,5 mm le 24), lesquelles avaient été précédées de fortes précipitations du 14 au 20 octobre (141,2 mm à Beni Mellal ; 103,2 mm à Taghzirt). Les pluies du 14 novembre 2002 (91,5 mm à Beni Mellal ; 56,6 mm à Taghzirt) n'ont pas déclenché une forte crue. Elles ont seulement contribué à préparer l'épisode du 25 novembre. La modestie de la réaction de l'oued El Handak aux pluies abondantes tombées à Beni Mellal le 14 novembre 2002 montre que les ruissellements se produisant sur les surfaces impermabilisées de la ville ne suffisent pas à provoquer des inondations. Nous ne disposons pas d'informations sur les intensités à pas de temps fin pour juger du caractère éventuellement exceptionnel des pluies responsables des crues du 25 novembre 2002 et du 10 décembre 2003. En ce qui concerne les précipitations mensuelles maximales dans l'année, sur 28 années d'observation (de septembre 1975 à août 2003), novembre 2002 place l'année 2002-2003 au deuxième rang à Beni Mellal (192,0 mm – derrière mars 1991 : 210,4 mm), au septième rang à Taghzirt (173,6 mm – loin derrière mars 1991 : 266,6 mm, ou janvier 1996 : 278,4 mm). Les 96,8 mm enregistrés à El Ksiba apparaissent bien faibles, surtout comparés aux 447,6 mm mesurés en janvier 1996. Enfin, les précipitations ont été bien modestes en décembre 2003 : 107,1 mm à Beni Mellal et 124,1 mm à Taghzirt. Même pour les précipitations journalières, les précipitations enregistrées le 24 novembre 2002 (34,6 mm) et les 9 et 10 décembre 2003 (28,8 et 11,1 mm) apparaissent modestes. De septembre 1990 à décembre 2003, les précipitations journalières ont dépassé 40 mm à 14 reprises, avec un maximum de 91,5 mm le 14 novembre 2002, journée au cours de laquelle il ne s'est pas produit d'inondation. V - LES RESPONSABILITÉS HUMAINES Les études menées sur différents bassins versants marocains ont montré combien l'action

de l'homme peut constituer un facteur d'aggra-vation du risque hydrologique (A. IMAOUEN, 2001 ; B. AKDIM et al., 2001 ; K. OBDA et al., 2001). Dans le cas du bassin de l'oued El Handak, il faut distinguer deux zones distinctes : - Sur tout le bassin versant en amont de Beni

Mellal, l'impact de l'homme se manifeste essentiellement par la dégradation du couvert végétal, en liaison avec le surpâturage et l'agriculture. Les effets de cette dégradation sont évidemment importants, aussi bien pour l'hydrologie que pour l'érosion des sols. Cette évolution se manifeste certainement par des réponses hydrologiques plus rapides et plus violentes aux précipitations.

- À l'extrêmité aval du bassin versant, l'oued El

Handak traverse la ville de Beni Mellal sur cinq kilomètres, du quartier Ourbia, au sud, jusqu'à sa confluence avec l'oued Day, au nord. L'oued occupe ici un lit étroit et peu profond. Sur trois kilomètres, des murs ont été bâtis pour canaliser les écoulements. Ils se trouvent actuellement dans un état plus ou moins dégradé. Les risques d'inondation sont localisés à Beni Mellal.

1 ) Les inondations à Beni Mellal Les sorties sur le terrain lors des crues du 25 novembre 2002 et du 10 décembre 2003 ont permis de montrer le rôle joué par les ponts qui enjambent l'oued El Handak dans l'aggravation, voire même le déclenchement des inondations. Les principaux ouvrages sont indiqués dans le tableau IV. Les ponts du boulevard Mohamed V, de l'avenue Ibn Khaldoun et de l'avenue du 20 Août (Photo 3) ont des effets particulièrement impor-tants. Comme la plupart des autres ponts, ils sont sous-dimensionnés, en particulier en hauteur, le bas de leur tablier étant situé en-dessous du niveau des berges. Leur section d'écoulement est en outre réduite par des dépôts d'origine diverse (ordures, alluvions, branches). Enfin, au niveau de ces trois ponts, les sinuosités de l'oued favorisent le débordement des eaux sur les rives convexes, provoquant l'inondation de lotisse-ments en cours de viabilisation : Jnan Attahar, Azzitoun et Oumnia (Fig. 7 – Photo 4).

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Tableau IV - Ponts sur l'oued El Handak dans la traversée de Beni Mellal (de l'amont vers l'aval).

Ponts Largeur (m) Hauteur (m) Douar Ourbia 4,50 4,00 Avenue Aït Tislit 3,00 1,20 Lotissement Qods 6,10 1,65 Bd. Mohamed V 5,30 1,50 Al Adarissa 5,90 1,00 Avenue Ibn Khaldoun 3,50 1,20 Passage piétons 3,20 1,20 Passage piétons 3,50 1,20 Quartier Oulad Hamdane 3,50 0,85 Avenue 20 Août * * * Bd. Hassan II 3,30 1,50 Aval cimetière Essabti 3,30 1,10 Lotissement Ben Kirane 5,40 1,00 Lotissement Ben Kirane 4,00 1,30 Lotissement El Massira 8,30 0,80

* : ce pont a été reconstruit en 2004 avec deux arches : celle de gauche a une largeur de 4,80 m et une hauteur de 1,40 m ; celle de droite mesure respectivement 5,60 m et 1,60 m..

Photo 3 - Le pont de l'Avenue du 20 Août le 25 novembre 2002 en fin d'épisode (les laisses de crue montrent que l'oued est monté au-dessus du niveau du pont).

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Photo 4 - Inondation du lotissement de l'Oumnia le 10 décembre 2003.

L'obstruction des ouvrages d'art (Photo 5) est d'autant plus facile que le lit de l'oued n'est pas nettoyé après chaque crue et qu'il est largement utilisé comme dépotoir. Les ponts se transforment donc fréquemment en barrages qui

provoquent le débordement des eaux, même en présence de murs de protection le long des berges. La faible profondeur du lit, réduite parfois à 50 cm seulement, constitue un autre élément défavorable.

Photo 5 - Dépôt en amont du pont dans le quartier Al Massira après la crue du 25 novembre 2002.

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Les eaux débordant en amont du pont du boulevard Mohamed V prennent deux directions : l'une vers l'est, vers le centre ville, inondant le boulevard Mohamed V, l'avenue Hassan II, les quartiers de Safa, de Ouafa, d'Al Motanabi et de Chaouki ; l'autre vers le nord-ouest pour inonder le quartier d'Al Grabzia, le secteur de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, l'avenue Ibn Khaldoun et le Centre de la Formation Professionnelle. Les eaux qui descendent le long du boulevard Hassan II, avec une hauteur d'eau

pouvant atteindre 20 à 30 cm, rejoignent celles débordant en amont du pont de l'avenue du 20 Août, avant de s'écouler vers la gare routière. Une partie continue ensuite jusqu'à l'oued Day, en amont du quartier de Lalla Aïcha. L'autre partie se dirige vers le nord, vers le lotissement Al Massira (Fig. 7). Les quartiers d'Al Massira (Photo 6) et de Nkhila sont les secteurs les plus touchés par les inondations, car ils se situent près de la confluence de l'oued El Handak avec l'oued Day.

Photo 6 - Inondation dans le quartier Al Massira le 10 décembre 2003.

La population de Beni Mellal a augmenté de manière considérable au cours des dernières décennies : 29000 habitants en 1960, 95000 habitants en 1982, 163000 habitants en 2004. L'extension rapide et anarchique de la ville (Fig. 7) sur des zones facilement inondables (quartiers d'Al Massira et de Nkhila) et la non délimitation du domaine public hydraulique (DPH) constituent le facteur déterminant de l'aggravation du risque hydrologique. Dans les quartiers d'Azzitoun, d'Adarissa et d'Oulad Hamdane, les constructions se trouvent juste à côté du lit, les murs de certaines maisons côtoient les eaux de l'oued. Les inondations ont fait naître un sentiment de peur chez les riverains, surtout dans les quartiers d'Al Massira et de Nkhila. Mais, fort heureusement, elles n'ont, jusqu'à présent, causé aucune perte humaine. En revanche, ces épisodes

ont provoqué de gros dégâts matériels : une grande partie du pont Sidi Bou Ishak (dans le quartier d'Ourbia) a été détruite lors de la crue du 10 décembre 2003. 2 ) Part de l'influence humaine et possibilités

d'aménagements Au cours des dernières décennies, la déficience des précipitations comme la gestion agro-pastorale du milieu ont favorisé une dégradation du couvert végétal sur le bassin versant de l'oued El Handak en amont de Beni Mellal. Dans ces conditions, le cours d'eau présente parfois un comportement de type impulsionnel. Diverses solutions peuvent être envisagées pour réduire la violence des

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De 1986 à 1994

Bâti avant 1950

De 1950 à 1986

Réalisation en cours

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Figure 7 - La ville de Beni Mellal et les inondations du 10 décembre 2003.

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Figure 8 - Proposition d'aménagement de la partie amont de l'oued El Handak.

écoulements (Fig. 8) : reboisements de certains versants en pente forte, édification de terrasses avec murs en pierre sèche dans les secteurs cultivés, mise en place de gabions ou de barrages en pierre sèche sur les talwegs. Les berges des

oueds pourraient être localement protégées par des enrochements, notamment au douar Mouj qui possède une belle oliveraie. Enfin, la présence d'un canyon dans la partie inférieure du bassin versant (Akka n'Khelifa) se prêterait à la

Zone à reboiser

Zones à équiper de banquettes

60

construction d'un barrage écrêteur de crue. Quelle que soit la violence des crues, les inondations concernent exclusivement la ville de Beni Mellal. Nous avons vu que les déborde-ments se produisent en amont de certains ponts, en rive convexe des sinuosités de l'oued. Ces ouvrages actuellement sous-calibrés produisent des embâcles qui favorisent d'autant plus les débordements que les berges ont une faible hauteur. Les dates de construction des ponts ne sont pas connues avec précision. On sait cependant que ceux en amont du pont du 20 Août sont assez anciens. Cela ne signifie pas pour autant que les inondations actuelles résultent seulement d'une modification des fonctionnements hydrologiques. En effet, les riverains nous apprennent que le lit de la rivière était, il n'y a pas si longtemps encore, bien plus profond qu'aujourd'hui (2 à 3 m). La réduction de la profondeur du lit est la conséquence d'un alluvionnement mêlé à des ordures ménagères de toutes sortes. Les riverains indiquent en outre que l'oued El Handak en crue évacuait jadis des eaux assez peu chargées en suspensions. Cette observation confirme donc une évolution des fonctionne-ments hydrosédimentaires sur le bassin versant. L'érosion hydrique qui se développe sur les versants fournit à l'oued des matériaux qui se déposent d'autant plus facilement au niveau de Beni Mellal que les ponts freinent les écou-lements et que l'utilisation du lit comme dépotoir favorise les embâcles. Dans ces conditions, les inondations deviennent fréquentes et leur extension dans la ville est d'autant plus spectaculaire que l'urbani-sation s'effectue souvent de manière sauvage, sans tenir compte des risques hydrologiques. Pour limiter les risques d'inondation à Beni Mellal, on peut préconiser : - Le remplacement des ponts actuels par des

ouvrages plus élevés. - L'interdiction de déposer des ordures dans le lit

de l'oued. - Le nettoyage fréquent du lit, en prenant soin de

traiter un linéaire suffisamment étendu (y compris sur l'oued Day) pour ne pas se contenter de repousser les problèmes vers l'aval.

- La réfection des digues existantes et l'édifi-cation de nouvelles dans les secteurs

actuellement non protégés. - L'interdiction de bâtir des habitations dans les

zones qui resteraient à risque. IV - CONCLUSION Du fait de sa situation sur un piémont, au débouché de plusieurs vallées, la ville de Beni Mellal est soumise à des risques hydrologiques. Les oueds qui descendent de l'Atlas, avec des dénivelées dépassant les 1500 m, constituent pour elle une menace permanente. L'énergie du relief, ainsi que la présence de marnes sur une partie du bassin versant, constituent des facteurs favorables à la genèse de crues violentes. Mais le facteur humain a une part importante dans les conditions offertes aux fonctionnements hydrologiques : dégradation du couvert végétal, piétinement des sols par les troupeaux, extension des zones de culture. Cette évolution se traduit non seulement par des réponses hydrologiques plus brutales, notamment en automne, saison qui connaît les précipitations les plus intenses, mais aussi par une forte érosion des sols, conséquence du développement du ruissellement superficiel sur les versants. Toutefois le risque d'inondation qui se manifeste à Beni Mellal est encore démultiplié par d'autres facteurs anthropiques, comme la présence de ponts qui freinent les écoulements et favorisent la sédimentation, l'utilisation du lit de l'oued comme dépotoir et l'extension anarchique de la ville sans délimitation du "domaine public hydraulique". La lutte contre les inondations à Beni Mellal passe par la prise en compte de toutes les composantes, naturelles et humaines, du géo-système karstique de l'Atlas de Beni Mellal. Il faudra en effet, dans le cadre d'une approche globale, tenter d'atténuer les crues en protégeant le bassin versant contre l'action des eaux de pluie et de ruissellement, mais aussi prévoir d'amé-liorer les conditions d'écoulement de l'oued au niveau de Béni Mellal, afin d'éviter que les eaux puissent facilement déborder. Un meilleur contrôle de la croissance urbaine devra en outre être mis en place, afin de tenir compte des relations entre l'urbanisation et les risques hydrologiques.

61

Remerciements : Nous remercions les responsables des Eaux et Forêts de Beni Mella, MM. Mounji EL HOUSSAIN, Berkaoui ABDERRAHMANE, Sagrane RACHID et Aissaoui HADDOU, qui ont mis un véhicule à notre disposition pour les observations de terrain. Nos remerciements vont également à M. Cherrad BRAHIM de l'Inspection de l'Aménagement du Territoire, Eaux et Environnement (Beni Mellal), et M. Mohamed EL HAKHANI, Chef du Service Hydrologique de l'Agence Hydraulique du Bassin de l'Oum-er-Rbia (Beni Mellal).. Enfin, nous sommes reconnaissants à M. Claude MARTIN de sa révision attentive du manuscrit. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES AKDIM B., LAAOUANE M., TAOUS A. et

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