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1 Edition du 11,12 et 13 juillet 2008 Dossier central Tadla-Azilal Investissements: Que des très grands! · Des projets pour 4,2 milliards de DH au premier semestre · D’importantes études pour valoriser l’agro-industrie et le tourisme · L’autoroute et l’extension de l’aéroport: Des projets fédérateurs Le statut de TadlaAzilal en tant que région émergente pour les investissements d’envergure, se confirme d’année en année. C’est l’une des surprises relevées dans nos investigations. Selon le bilan fourni par le Centre régional d’investissement (CRI), la commission régionale d’investissement a validé pour les 5 premiers mois de l’année des projets d’un montant de plus de 4,2 milliards de dirhams. L’engouement des grands investisseurs a été déclenché il y a tout juste un an, analysent les responsables locaux. 2007 aura été à la fois l’année de tous les records et le point de départ. La valeur des projets instruits par le CRI a atteint 2,95 milliards DH, soit 5 fois plus qu’en 2006, constate Ahmed El Haouti, directeur du CRI TadlaAzilal. Cette performance tient à l’arrivée de quelques «big players» qui ont lancé des projets d’envergure dans la région. Cimate du groupe Anas Sefrioui y construit une cimenterie pour 2,4 milliards de dirhams, le groupe Agroplus annonce un projet agroindustriel intégré de l’ordre de 300 millions de DH, Agrohealth (projet oléicole intégré de 55 millions de dirhams), ou encore Acima qui va investir 46 millions de dirhams. Cette tendance semble se confirmer pour l’année 2008. En effet, plusieurs grands projets ont été validés par la commission. Pour exemple, le groupe Onapar avec la mise en place d’un pôle urbain de 2,4 milliards DH. Logedif est sur un projet similaire de 900 millions de dirhams. La société Somaa réalise, quant à elle, un ensemble immobilier de 715 millions de DH. A citer aussi le groupe ZIZ qui compte installer un centre emplisseur de 70 millions de DH. D’autres projets aussi consistants, diversifiés et valorisants sont également à l’étude, ajoute El Haouti. Il s’agit de Oleacapital, projet oléicole intégré sur une superficie de 2000 ha. Aussi Sorianatural opérant dans la transformation de plantes médicinales et le groupe Al Atlas dans les aliments de bétail. D’autres projets d’envergure sont également en cours pour le compte de Addoha, la CGI pour des groupements immobiliers, Marjane, Label’Vie pour des centres commerciaux, et Yacout Investissement et Palace Hotel pour des unités 4 et 5 étoiles de luxe.

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Edition du 11,12 et 13 juillet 2008

Dossier central Tadla-Azilal

Investissements: Que des très grands!

· Des projets pour 4,2 milliards de DH au premier semestre · D’importantes études pour valoriser l’agro-industrie et le tourisme · L’autoroute et l’extension de l’aéroport: Des projets fédérateurs

Le statut de Tadla‐Azilal en tant que région émergente pour les investissements d’envergure, se confirme d’année en année. C’est l’une des surprises relevées dans nos investigations. Selon le bilan fourni par le Centre régional d’investissement (CRI), la commission régionale d’investissement a validé pour les 5 premiers mois de l’année des projets d’un montant de plus de 4,2 milliards de dirhams.

L’engouement des grands investisseurs a été déclenché il y a tout juste un an, analysent les responsables locaux. 2007 aura été à la fois l’année de tous les records et le point de départ. La valeur des projets instruits par le CRI a atteint 2,95 milliards DH, soit 5 fois plus qu’en 2006, constate Ahmed El Haouti, directeur du CRI Tadla‐Azilal.

Cette performance tient à l’arrivée de quelques «big players» qui ont lancé des projets d’envergure dans la région. Cimate du groupe Anas Sefrioui y construit une cimenterie pour 2,4 milliards de dirhams, le groupe Agroplus annonce un projet agro‐industriel intégré�de l’ordre de 300 millions de DH, Agrohealth (projet oléicole intégré de 55 millions de dirhams), ou encore Acima qui va investir 46 millions de dirhams.

Cette tendance semble se confirmer pour l’année 2008. En effet, plusieurs grands projets ont été validés par la commission. Pour exemple, le groupe Onapar avec la mise en place d’un pôle urbain de 2,4 milliards DH. Logedif est sur un projet similaire de 900 millions de dirhams. La société Somaa réalise, quant à elle, un ensemble immobilier de 715 millions de DH. A citer aussi le groupe ZIZ qui compte installer un centre emplisseur de 70 millions de DH.

D’autres projets aussi consistants, diversifiés et valorisants sont également à l’étude, ajoute El Haouti. Il s’agit de Oleacapital, projet oléicole intégré sur une superficie de 2000 ha. Aussi Sorianatural opérant dans la transformation de plantes médicinales et le groupe Al Atlas dans les aliments de bétail. D’autres projets d’envergure sont également en cours pour le compte de Addoha, la CGI pour des groupements immobiliers, Marjane, Label’Vie pour des centres commerciaux, et Yacout Investissement et Palace Hotel pour des unités 4 et 5 étoiles de luxe.

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Cet engouement des grands investisseurs tient en partie à l’annonce de grands projets structurants dans la région (autoroute, extension de l’aéroport, mise à niveau urbaine…). Mais il est aussi indirectement le résultat d’une habile politique de communication et de promotion malgré des ressources limitées.

Par ailleurs, et afin d’accompagner cette dynamique en termes de visibilité et d’orientation, la Région Tadla‐Azilal conduit actuellement de nombreuses études de diagnostic et de planification, au niveau de ses deux secteurs phares, à savoir l’agro‐industrie et le tourisme.

A ce sujet, la région, en partenariat avec le ministère de l’Industrie, du Commerce et des nouvelles Technologie, et le Centre régional d’investissement, a confié au cabinet Ernst&Young, la réalisation d’une importante étude stratégique pour le développement de son secteur agroindustriel. Cette étude a pour objectif d’inscrire la stratégie de la région dans le cadre du plan Emergence. Il s’agit également de valoriser l’importante production agricole régionale, de relancer l’activité agro‐industrielle en tant que locomotive de développement économique de la région et de mettre en place un agro‐pôle régional, à visibilité nationale, voire internationale, avec des conditions privilégiées pour les investisseurs désirant s’implanter dans le Tadla‐Azilal.

Par ailleurs, l’étude portant sur le tourisme produira un schéma régional de développement qui devra réaliser un diagnostic stratégique du territoire et proposer un plan d’action concret pour la relance du secteur et l’articulation des différents programmes touristiques en cours (Géoparc M’goun, Pays d’Accueil Touristique …) L’économie sociale, important gisement de valeur et d’emploi, n’est pas oubliée, dit El Haouti. Une étude pour la mise en place d’un plan de développement régional de l’économie sociale (PDRES) est conduite, dans le cadre d’un partenariat entre la Région Tadla‐Azilal, l’INDH, l’Agence de développement social et le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales.

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L’Agriculture : Un important tracteur de l’économie agricole

· 7,4 milliards de dirhams de production annuelle · A 90%, l’agriculture est dominée par l’irrigué · Sésame, niora et grenadier: trois spécificités régionales

Sur ses 17.125 km2 et son million et demi d’habitants, la région de Tadla‐Azilal à travers ses deux provinces, Béni Mellal et Azilal, rayonne avant tout par sa vocation agricole. La superficie agricole utile (SAU) est estimée à 570.000 hectares dont un tiers sur l’irrigué.

Tadla‐Azilal est subdivisée en 3 zones écologiques: la plaine, le dir (ou le piémont) et la montagne. La plaine s’identifie aux grands systèmes de production aussi bien végétale qu’animale. Elle comprend�la zone irriguée�avec sa grande hydraulique, la petite et moyenne hydraulique (PMH), le pompage privé ainsi que la zone bour�caractérisée par la céréaliculture et l’élevage. Le dir, quant à lui, est�caractérisé par l’existence de secteurs de PMH et qui sont irrigués par sources. De son côté, la montagne�est une zone forestière par excellence (531.000 hectares au total). Les céréales d’automne 70%, l’olivier 8% et les fourrages 7%.

Dans la production animale, Tadla‐Azilal est un acteur de premier plan à l’échelle nationale. La part de la région dans le cheptel national est ventilée comme suit: les bovins 9%,�soit l’équivalent de 250.000 têtes, les ovins 8%, soit 1,4 million de têtes et les caprins, 600.000, correspondant à 11%. Les services régionaux du ministère de l’Agriculture déploient des efforts pour améliorer les niveaux de productivité des filières porteuses, notamment au niveau des secteurs de la grande hydraulique. Toutefois, un déficit important y est constaté.

Cette situation s’explique essentiellement par les différences dans les niveaux d’encadrement, explique Aziz Bellouti, ingénieur agronome, chef du service des études de développement agricole. Néanmoins, les potentialités agricoles de la région, aussi bien en ce qui concerne la production végétale qu’animale, lui permettent de contribuer substantiellement à l’économie nationale, puisqu’elle participe à des niveaux significatifs de la production agricole nationale.

La valeur de la production régionale est estimée à 7,4 milliards de dirhams /an. Le secteur agricole génère dans la région, en moyenne, 14 millions de journées de travail par an.

La région est caractérisée par des productions spécifiques, notamment le sésame (90% de la part nationale), la niora (poivron servant à faire du piment rouge) (86%) et le grenadier (50%)

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Tadla‐Azilal : La grenade fait les beaux jours des agriculteurs

· Jusqu’à 40.000 dirhams de marge par hectare

La grenade (Punica granatum L.) est un fruit comestible très anciennement connu dans le monde. Depuis 1949, la culture du grenadier était pratiquée dans une poignée de pays: l’Afghanistan, la Perse, le Turkestan, la Turquie, la Transcaucasie et les Indes. Ainsi que dans la zone méditerranéenne comme l’Espagne, l’Italie, les îles de la Méditerranée, la Grèce, l’Archipel Grec, l’Algérie, la Tunisie et surtout le Maroc.

Au Maroc, la culture du grenadier s’étend sur une superficie d’environ 4.000 ha, et donne une production estimée à 51.000 tonnes. Soit un rendement moyen de 12,5 t/ha. Le grenadier est cultivé dans toutes les régions avec une concentration dans la région du Tadla (34%). Il se trouve dans le Haouz (20%), Settat (6%), Taounate (5%), Nador (5%), Chefchaouen (4%), Azilal (4%) et dans certaines oasis du sud. Sa culture est conduite en plantation régulière, seule ou associée à d’autres arbres fruitiers. Mais aussi en plantations isolées à proximité des centres urbains. La fête des grenades, qui commence à se tenir à Ouled Abdellah (périmètre du Tadla) témoigne de l’importance du grenadier dans cette région.

Cette espèce prend de plus en plus de l’importance et sa culture est passée du caractère traditionnel, avec des plantations dans des jardins familiaux et/ou en plantations éparses, pour se développer en vergers commerciaux, assurant une diversification fruitière à l’échelle nationale. Elle constitue une source principale de revenus pour de nombreux agriculteurs.

Dans la région de Tadla, la culture du grenadier couvre actuellement une superficie globale de 1.385 ha au titre de la campagne 2006/2007. La région contribue avec plus de 50% de la production nationale du grenadier. L’importance de la superficie dans la région est due essentiellement aux fortes demandes du marché national.

Le rendement moyen obtenu durant les 5 dernières campagnes est de 20 t/ha contre une moyenne nationale de 12,5 tonnes à l’hectare. La production moyenne durant les 5 dernières années est de 27.000 tonnes.

La culture de la grenadine laisse une marge nette de l’ordre de 20.000 dirhams. Et c’est ce qui explique l’engouement des agriculteurs pour cette variété végétale. Le secteur est prometteur, d’autant que des possibilités d’exportation des grenades existent sur les marchés européens, notamment l’Allemagne, la Grande‐Bretagne et la France. Le grenadier est une culture très rentable et peut dégager des bénéfices de 20.000 à 40.000 dirhams/ha. Et ce, en fonction de la maîtrise de la culture et l’entretien qui lui est consacré. Dans la région, existent des vergers pilotes qui offrent de hauts rendements et des bénéfices très élevés, est‐il indiqué auprès de l’ORMVA.

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Tadla-Azilal : Petite révolution attendue dans l’oléiculture

· Une plantation mécanisée lancée par Agro Health à Beni Mellal · Pour les sols, une roche d’un volcan de l’Amérique latine

Une plantation presque totalement mécanisée d’oliviers, orientée par GPS, est un concept inédit au Maroc. Le projet situé dans la région de Béni Mellal est initié par la société marocaine Agro Health pour un investissement de l’ordre de 50 millions de DH. Les arbres sont des variétés espagnoles (Arbequina et Arbossana) et grecques (Koroneiki). Cette plantation a été conçue et conduite techniquement par la société espagnole de Cordoue, Todolivo. Cette dernière fait partie du géant mondial de l’huile d’olive SOS Cuetara (marques Carapelli, Carbonnel, Koipe, Maria, etc.)

L’oliveraie sera créée selon les méthodes les plus modernes dites d’oliviers en haies (densité de 1.852 arbres à l’hectare), soit à terme près de 500.000 arbres seront plantés près de Fkih Ben Saleh, est‐il calculé. Ces méthodes ont été éprouvées en Espagne et aux Etats‐Unis, dit le directeur de la société.

Déjà, Agro Health ambitionne de produire des huiles d’olive de très haute qualité «gourmet» à partir de novembre prochain. Les productions sont destinées à l’export (Asie, USA) à partir de vergers d’oliviers sur 600 ha situés au pied de l’Atlas près des villes d’El‐Brouj et de Fkih Ben Salah. Chaque ferme d’oliviers en haie (haute densité) sera dotée d’une «Maassara» moderne. Et qui plus est, selon les promoteurs, réalisera un temps record de 20 minutes entre la récolte (grâce à une machine à récolter enjambeuse dite «Gegoire») la trituration et l’obtention d’une huile vierge extra haut de gamme, fruitée et à très basse acidité (maximum 0,2°), a indiqué le directeur de Agro Health.

Il est attendu un tonnage important pouvant aller jusqu’à 17 voire 20 tonnes d’olives l’hectare/an (alors que la moyenne nationale est de 3 tonnes d’olives l’hectare en irrigué (1 tonne en bour). L’introduction de ces nouvelles technologies souscrit également à une diminution sensible des coûts de récolte qui généralement représentent jusqu’à 50% de coûts de production, est‐il déclaré.

Et afin de garantir la rentabilité du projet, ainsi que la qualité du produit fini, le projet s’accompagne par la création, sur le site de la ferme, d’une usine de trituration de dernière génération d’une capacité de 150 tonnes/jour. Ainsi qu’ultérieurement, une unité d’embouteillage, est‐il projeté.

La société a adopté des procédés de l’économie de l’eau. Et ce, à travers l’utilisation des dernières technologies de goutte‐à‐goutte. Le sol a été mélangé par une roche provenant d’un volcan d’Amérique latine jouant ainsi le rôle d’une éponge pour la rétention de l’eau. La plantation compte également aménager quelques bassins d’accumulation d’eau. Et dont un 1er bassin entièrement couvert pour éviter l’évaporation et qui est d’un volume de 46.000 m3. De plus, la plantation de vastes oliveraies dans des zones rocailleuses et semi‐désertiques permet de lutter contre l’érosion du sol.

L’impact pour la région ne sera à l’évidence pas négligeable. Le projet permettra la création d’emplois stables pour des populations désoeuvrées dans les régions El‐Brouj et Fkih Ben Salah. Et dont les populations ont l’habitude d’émigrer en Europe.

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De l’assistance sera aussi accordée aux agriculteurs de la région en mettant à leur disposition cette technologie espagnole, déclare le directeur.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a inauguré cette entreprise oléicole intégrée en avril dernier. Ce qui indique l’importance du projet, est‐il ajouté.

Par ailleurs, et selon les promoteurs, l’investissement dans la région de Tadla‐Azilal s’explique par�un emplacement stratégique à moins de 3 heures en camion du port et de l’aéroport de Casablanca. Tadla est oléicole de renom et dont le terroir a séduit des spécialistes d’huile d’olive. Les Espagnols plantent des oliviers dans des montagnes calcaires et rocheuses et dans un environnement souvent sec. Et ils s’étonnent que la région, vu sa richesse du sol et ses ressources hydriques, ne rivalise pas avec la région Jaén (nord du Pérou) avec l’équivalent de la surface oléicole du Maroc (600.000 ha).

Agro Health est en phase de conclure un accord avec la société Afaq Ascert, leader en France de la certification de systèmes de management dans les secteurs agricole et agroalimentaire. Ainsi qu’un cabinet d’accompagnement Casablancais. L’objectif est que ces derniers l’assistent, dès le début, à l’obtention notamment de la certification ISO 9001 qui reconnaît l’efficacité de l’entreprise et qui garantit la confiance et la satisfaction des clients. Et les certifications HACCP et EUREPGAP qui constituent un plus pour exporter aux USA.

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Premier pôle de production du sésame

· La graine avec ses diverses utilisations est très appréciée sur le marché

Le sésame est une plante annuelle, originaire de l’Asie tropicale et appartient à la famille des pédaliacées. C’est une graine riche en lipides, protéines et en sucres. Et, elle peut se glisser dans de nombreuses préparations gastronomiques. Au Maroc, la première région productrice du sésame est le Tadla. La plante est de saison chaude. Elle ne tolère pas la salinité ni l’asphyxie. Les besoins en eau de la culture sont de 250‐300 mm par cycle avec un minimum de 5 irrigations/cycle cultural.

La seule variété connue au Maroc est la blonde de Marrakech. C’est une ancienne variété locale. Le semis a lieu en juin/juillet pour une récolte en octobre/novembre. Le semis est direct, en poquets de 2‐3 graines/trou (besoin en semence: 15‐25 kg/ha), aux distances de 0,5‐0,9 m x 0,05 m. On éclaircit au stade 2‐3 feuilles à une ou deux plantes par trou (5 cm entre trous sur la ligne). La production enregistrée à Tadla est de 2.400 t, soit 90% de la production nationale, durant la saison écoulée. En sachant que la production moyenne durant les 5 dernières années est de 1.900 t.

La superficie enregistrée est de 2.500 ha, soit 90% de la superficie nationale. Et le rendement enregistré est de 0,9 t/ha contre une moyenne (5 dernières années) de 0,7 t/ha.

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Tadla-Azilal : Un joyau de Centrale Laitière à Fkih Ben Salah

· Investissement de 120 millions de DH pour le redimensionnement de l’usine · Une ferme pilote pour la production de génisses de race améliorée · Un revenu annuel supplémentaire de 640 millions de DH pour le monde rural

La région de Tadla occupe une place importante dans le dispositif de production de Centrale Laitière. L’entreprise a investi 120 millions de dirhams pour l’extension de la capacité de traitement de son site de Fkih Benssalah. Ce redimensionnement intègre le développement et l’harmonisation des différentes installations annexes ou préexistantes dont les ateliers de thermisation et de concentration et les magasins d’entreposage (5.000 tonnes), est‐il indiqué par Centrale Laitière. Autres réalisations, l’extension des espaces frigorifiques de stockage (5.000 m2), Le déploiement de nouvelles unités de process et de conditionnement de lait ainsi que l’agrandissement de la station d’épuration des eaux usées. La capacité de production de la nouvelle entité de séchage passe ainsi à 550.000 litres de lait traités par jour dans la nouvelle unité de séchage. Ceci en plus de la production de lait pasteurisé et de lait thermisé et concentré.

Parallèlement, l’objectif est de développer la collecte laitière dans des proportions supplémentaires de 200 millions de litres par an. Ce qui fait de cette unité un véritable pôle continental de référence dans le traitement laitier.

Le site de Centrale Laitière Fkih Ben Salah dispose de la plus grande capacité de séchage dans la région Afrique et Moyen‐Orient. L’investissement permet dorénavant le développement de la collecte laitière dans des proportions supplémentaires de 200 millions de litres par an. Les achats laitiers supplémentaires correspondent à plus de 640 millions de DH par an. Et donc autant d’opportunités pour l’enrichissement de l’économie rurale, est‐il déclaré. Conjointement, Centrale Laitière a entrepris plusieurs actions pour le développement de la productivité des exploitations et par là même l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs.

L’importation de génisses de race est une des actions engagées (cf. www.leconomiste.com)

D¹autres programmes d’accompagnement sont entrepris en faveur des producteurs laitiers. Ainsi, un nouveau circuit d’insémination artificielle a été balisé durant le second semestre 2007.

Par ailleurs, une ferme pilote a été aménagée dans la région. Et ce, en partenariat avec l’association des éleveurs de Tadla et l’ORMVAT. Cette initiative inédite qui porte à la fois sur la création d’un Centre de production de génisses mais aussi d’un Centre de formation a nécessité un investissement de 3,6 millions de DH.

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L’institution vient de fournir 200 génisses laitières de haute productivité (races montbéliarde et pie noire holsteinisée) et la production laitière de démarrage, dans la ferme, se révèle encourageante avec plus de 2.700 litres/jour. Le Centre de production de génisses compte aussi à son actif la mise à disposition auprès des éleveurs de la région de 66 veaux et 56 velles pour couvrir les besoins de reproduction de haute qualité. L’activité de collecte réalisée par Centrale Laitière dans la région de Tadla porte sur la collecte de 130 millions de litres de lait par an, auprès de près de 21.600 exploitations. Le montant annuel de ces achats laitiers représente 410 millions de dirhams, est‐il déclaré. Mais, malgré la réalisation d’importants gains en termes de qualité de lait collecté et de progression de cette même collecte ces dernières années, le développement du cheptel laitier de la région est considéré encore faible avec près de 87.000 vaches laitières (soit 14% du cheptel national).

La production nationale de lait, elle, a atteint 1,6 milliard de litres de lait en 2007. Et ce, à la faveur de nombreux programmes de développement et de soutien, est‐il indiqué. Centrale Laitière a ainsi engagé plusieurs actions en vue de la professionnalisation de la filière lait et de son développement industriel. Une démarche d’autant plus importante que seuls 65% de la production laitière nationale intègre le circuit de transformation industrielle. Les 35% restants rejoignent le circuit informel du colportage et de l’autoconsommation. C’est une pratique dangereuse pour la santé publique, puisque échappant à tout contrôle sanitaire (tuberculose, antibiotiques, etc.)

Cette part importante de la production nationale, outre les risques sanitaires majeurs qu’elle induit, constitue une réelle ponction dans la capacité de satisfaction de la consommation nationale de lait et des produits laitiers.

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Tadla-Azilal : Tourisme: Petites ressources, grandes ambitions · Parachutisme, chasse et montagne: Les niches porteuses · Un plan d’action triennal préparé par le Centre régional de tourisme · Objectif: 300.000 arrivées à l’horizon 2015

Le Conseil régional de tourisme (CRT) de Tadla‐Azilal bien que récemment créé, en juin 2007, est très actif et affiche déjà un parcours bien rempli. Dès sa constitution, le bureau du conseil a dressé un plan d’action projeté sur trois ans. L’équipe a signé une convention avec l’ONMT à l’occasion du salon international de Marrakech en janvier dernier. Nous avons pu constituer un budget de 2 millions de DH subventionné à hauteur de 70% par l’Office du tourisme, déclare Mustapha Reddad, président du CRT Tadla‐Azilal. Ces outils de communication et de promotion classiques seront complétés par l’organisation de workshops dans des salons ciblés, essentiellement ceux qui s’intéressent au tourisme de montagne, de parachutisme et d’aventures. Le conseil a aussi entériné une convention pour la participation au festival des amandes à Demnate prévu du 24 au 31 juillet.

Le CRT parie d’abord sur les principaux foyers pourvoyeurs de demande vers la région que sont la France, la Belgique, la Hollande et l’Angleterre.

La région dispose d’énormes atouts grâce à sa situation géographique, dit Reddad. En effet, Tadla‐Azilal est située juste entre deux grands pôles de tourisme au Maroc, Marrakech et Fès.

La région n’est pas non plus éloignée de Casablanca. La connexion de la région au réseau autoroutier pourrait changer la donne de la fréquentation touristique. Le démarrage des travaux est prévu en décembre 2009.Les sites naturels sont d’autres atouts de la région,�une vingtaine au total, connus à l’échelle internationale, complète le directeur du CRT. Pêle‐mêle, on citera les cascades d’Ouzoud, la vallée heureuse des Aït Bouguemaz, le lac Bin El Ouidane, etc. Ce dernier est en train de devenir un pôle d’attraction pour des projets touristiques avec des thèmes tournant autour de l’eau et de la nature. Le pont naturel Imi‐Nifri (bouche de la grotte) est une autre attraction. La région dispose également de plus de 200 sources et dont la plus connue est Aïn Asserdoune.

Le principal produit d’appel est le tourisme de montagne, notamment le trekking. En plus des randonnées pédestres, équestres ou encore en VTT. Ce sont des produits de niche grâce auxquels nous réalisons des chiffres importants mais pas suffisamment au regard du potentiel, dit Mustapha Reddad. Le parachutisme et le tourisme cynégétique (chasse touristique, pêche…) sont des porte‐drapeaux de l’offre de la région. Ils gagneraient à être plus connus, lance le responsable dans un appel du pied à l’Office national marocain du tourisme.

Tadla‐Azilal dispose de 22 hôtels classés (Azilal et Béni Mellal) d’une capacité de 1.100 lits. C’est très peu pour une destination qui affiche de grosses ambitions. Mais la spécificité de la région reste le réseau de 45 gîtes d’étapes. Elle qui dispose de l’unique centre de formation de guide de montagne, est pionnière dans le tourisme rural, fait remarquer le président du CRT.

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L’ambition est de doubler la capacité d’hébergement pour atteindre 300.000 arrivées à l’horizon 2015 contre 83.000 aujourd’hui. Pour cela, de nouvelles approches sont étudiées pour le tourisme interne qui est la cible du CRT. Et déjà, des promoteurs privés construisent 6 nouvelles unités hôtelières classées.

Tadla-Azilal : Le plus grand projet oléicole au monde · Olea Capital, un fonds soutenu par un groupement de banques · Investissement de 1,8 milliard de DH, démarrage à Tadla pour 388 millions de DH · Objectif: Produire 30.000 tonnes d’huile d’olive

Le Crédit Agricole du Maroc et Société Générale Asset Management (France) lancent le fonds Olea Capital, annoncé comme le plus grand projet dans le monde. Le projet est également soutenu par la Société Générale Marocaine. Le fonds se donne pour objectif de structurer, financer et gérer le développement d’une filière agro‐industrielle de production d’huile d’olive extra‐vierge au Maroc.

Avec un investissement global de 1,8 milliard de DH, levés auprès d’investisseurs marocains et étrangers, ainsi qu’auprès du système bancaire marocain, le fonds a comme objectif de développer une capacité agro‐industrielle de production annuelle de 30.000 tonnes d’huile d’olive. Contre une production marocaine moyenne de 50.000 tonnes.

Conforme aux standards internationaux de coût et de qualité, la production est essentiellement destinée à l’export. Le fonds offrira aux investisseurs un rendement cible de 20 à 25% sur une durée d’investissement de 13 ans, dit Youssef Mahrouch, président du directoire Olea Capital.

Au plan technique, le fonds a pour objectif la création et l’exploitation de 10.000 hectares d’oliviers répartis en 10 unités agro‐industrielles d’une superficie de 1.000 ha chacune, et ce dans différentes régions du Maroc. Ces unités seront exploitées selon les méthodes les plus modernes existant dans le monde, précise le président. Dans sa globalité, le programme est étalé sur 5 ans.

Le démarrage de ce grand projet est actuellement en cours à Tadla sur 2 sites près de Fkih Ben Salah et Oued Zem. La première ferme comprend 585 ha et la réalisation des plantations est prévue en septembre prochain. Actuellement, les travaux de préparation des sols sont en cours pour une irrigation à goutte‐au‐goutte afin d’économiser l’eau, est‐il indiqué.

L’autre ferme, plus étendue, est prévue sur 1.570 ha. Pour cette dernière, l’implantation ne démarrera qu’en mars 2009. Ce qui en fera la plus grande oliveraie du monde, dit Mahrouch. Les investissements, rien que pour la région Tadla, sont de l’ordre de 388 millions de DH. Le projet englobe aussi la mise en place de 3 usines qui seront opérationnelles au début de la production.

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En matière d’emploi, l’impact pour Tadla ne sera pas négligeable. Le projet permettra la création de 200 emplois permanents (techniciens et ingénieurs, est‐il précisé) et dans les 7.000 postes temporaires. Dans l’ensemble, les 10 unités seront réparties, dans un premier temps, dans des régions à forte vocation oléicole. Pour citer, en plus de Tadla, le Haouz‐Tensift, Fès‐Saïss, avant d’être implantées dans des régions plus marginales quoique propices également à l’oléiculture, comme l’Oriental et le Tafilalet, est‐il déclaré.

Entièrement intégrées, ces unités seront équipées d’usines de trituration avec stockage autonome. L’objectif est de garantir la qualité de la production. Quelques années après avoir atteint leur vitesse de croisière, les unités seront cédées en priorité aux investisseurs initiaux, soit en principe au bout de 7 à 8 ans. Par son dimensionnement et sa conception, le projet Olea Capital est de nature à mettre en place une véritable filière oléicole marocaine.

Variétés Pour un investissement moyen de 180 millions de DH, chaque ferme, d’une superficie moyenne de 1.000 ha, adopte un modèle d’exploitation intégré, depuis la plantation jusqu’à la trituration. Le choix de la variété est déterminant pour les promoteurs. Les variétés retenues sont l’Arbequina, l’Arbosana et la Koreneiki, largement testées dans le modèle superintensif espagnol.

Outre les qualités organoleptiques des huiles issues de ces arbres, la présence de ces 3 variétés, dont la récolte est précoce, permettra d’étaler la récolte sur une plus grande période, minimisant ainsi la capacité installée de l’unité de trituration et offrant également la possibilité de réaliser des mélanges d’huiles afin d’en améliorer la stabilité.

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Tadla-Azilal : Les cultures fourragères, l’autre atout · La luzerne: Aliment privilégié pour le bétail

De par sa vocation polyvalente, la région Tadla ‐ Azilal se caractérise par l’importance et la diversité des ressources fourragères. En effet, 42.000 ha sont emblavés en différentes cultures fourragères, à savoir�la luzerne, le maïs ensilage ou encore le Bersim.

La luzerne est la principale culture fourragère au niveau de la région, elle s’étend sur une superficie qui dépasse les 28.000 ha, soit 67% de la superficie fourragère totale de la région (42.000 ha) et 21% de la superficie luzernière nationale (135.000 ha). Bien adaptée aux conditions climatiques de la région, la luzerne, qui est une culture pérenne, est généralement installée en automne, dès septembre et plus fréquemment en octobre et novembre.

Non productive en période hivernale, la luzerne est exploitée à partir du mois de mars jusqu’au fin octobre. Exigeante en eau d’irrigation (12.000 m³/ha) le stade de coupe optimal est le début de floraison, avec un nombre moyen des coupes par an. La durée d’exploitation de la luzerne est de 4 à 5 ans avec une production maximale durant la 2e et la 3e année. La luzerne est exploitée en fourrage vert et en foin. Le rendement moyen enregistré est de 62 tonnes de matière verte/ha, alors que le potentiel de région est de 90 t MV/ha, selon l’Ormvat (Office régional de mise en valeur agricole du Tadla).

Le coût de production de la luzerne est de 13.000 DH/ha pour la luzerne verte et 15.500 DH/Ha pour le foin de luzerne. La marge nette de rentabilité pour l’agriculteur est de 15.000 à 20.000 DH/ha.

Le maïs ensilage est une culture fourragère dans la région. C’est un fourrage riche en énergie et il constitue, de ce fait, le meilleur complément de la luzerne. La superficie emblavée en maïs ensilage au niveau de la région est de 7.000 ha, soit 17% de la superficie fourragère totale. Les 7.000 ha représentent 30% des réalisations à l’échelle nationale en maïs ensilage (24.000 ha). Culture annuelle à cycle court, le maïs ensilage est cultivé en dérobé après les céréales (mai ‐ juin) ou après la betterave (juin ‐ juillet) Selon les variétés, la durée du cycle du maïs ensilage varie de 2 mois et demi à 3 mois. Le stade de coupe optimum du maïs ensilage est le stade grains laiteux pâteux qui correspond au meilleur rapport entre le rendement et la valeur nutritive de la culture.

Le rendement moyen du maïs ensilage réalisé est de 35 tonnes/ha. Alors que le potentiel de la région est de 45 t/ha. Au stade optimum de récolte (grains laiteux pâteux), le maïs ensilage est fauché, haché et tassé dans des silos ou des sacs hermétiquement fermés. Et pour une meilleure valeur nutritive, le maïs ensilage ne doit être utilisé qu’après 2 mois à partir de la date de sa mise en silo ou en sac. Le coût de production du maïs ensilage est de l’ordre de 11.500 DH/ ha pour l’ensilage préparé en silo, contre 14.000 DH/ ha pour l’ensilage préparé en sac.

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Tadla-Azilal : Le plus grand parc naturel du continent · Etendu sur 12.000 km2, le Géoparc du M’Goun�est doté de richesses très diversifiées · Le tourisme vert attire une forte fréquentation des scientifiques

Le plus grand parc naturel en Afrique est délimité dans le Haut‐Atlas central dans la région de Tadla‐Azilal. C’est le géoparc du M’Goun, du nom de la 2e plus haute montagne du Maroc et qui culmine à 4.068 mètres. Exceptionnel et diversifié, le géoparc est d’une superficie de 12.000 km2 couvrant ainsi 59 communes. C’est un patrimoine naturel (forêts, lacs, rivières, montagnes, sites d’intérêt biologique, espèces endémiques…). Géologique aussi (gravures rupestres…). Et architectural et historique (kasbahs, Ighermans, greniers collectifs…)

Pour sa valorisation, un projet d’aménagement et de labellisation de ces richesses naturelles par l’Unesco est en cours. Il s’agit de protéger et de sauvegarder le géoparc du M’Goun par sa promotion dans le cadre d’une politique contractuelle, cohérente et intégrée de ce site qui est premier du genre en Afrique, dit Ahmed El Haouti, président de l’AGM (Association du géoparc du M’Goun). Actuellement, 53 géoparcs dans le monde sont labellisés, dont 8 en Chine et 17 en Europe.

Initialement, l’idée a commencé à prendre forme dans le cadre de la coopération maroco‐espagnole, et spécifiquement dans le cadre du projet: Empreintes de pas (ichnites) de dinosaures de l’Atlas. L’AECI (Agence espagnole pour la coopération internationale) s’est proposée de lancer un projet d’une durée moyenne de 4 à 5 ans. Et ce, en vue de réaliser la recherche, la conservation et la valorisation du patrimoine paléo‐ichnologique dans la zone du Haut‐Atlas central de Beni Mellal et d’Azilal. C’est dans ce but que les universités de La Rioja et de Rabat ont constitué un partenariat et se sont associées pendant les années 1998/2002. L’objectif était d’abord de réaliser les prospections et les études sur les empreintes de pas des dinosaures de la région de Demnat et Tabant. Les résultats de la mission d’identification de projets, réalisée entre septembre et octobre 2003, ont permis la sélection des zones de Iouaridène et la zone de Tabant dans le Haut‐Atlas central marocain.

La zone de Iouaridène (Demnat) a été, depuis 1992, l’objet des actions de la coopération maroco‐espagnole. Notamment entre l’université de Rabat et l’université de La Rioja. Ce qui a permis d’analyser sur place les gisements du Haut‐Atlas.

Le Haut‐Atlas central est une zone prometteuse pour fournir d’autres empreintes, dit Mustapha Ouabbes, chef du géoparc du M’Goun. Les premières observations sur l’état de conservation dans cette zone permettent la sélection de plusieurs points à caractère attractif, est‐il ajouté.

Par ailleurs, et en mai 2000, fut créée l’Association pour la protection du patrimoine géologique marocain (APPGM). Cette dernière comprend un grand nombre de géologues marocains et étrangers. Après plusieurs voyages d’études dans la province d’Azilal, les membres de l’APPGM se sont mis d’accord sur l’intérêt du patrimoine géologique régional en tant qu’élément pouvant activer et mobiliser le développement économique local. Ce même développement permettrait aussi de protéger une grande partie de la richesse paléontologique d’Azilal en particulier, et la richesse patrimoniale de la région Tadla‐Azilal en général.

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L’expérience de La Rioja servira comme référence de base. Le président de l’APPGM fit une tournée pour visiter les gisements de La Rioja pour constater que le mécanisme de l’exploitation touristique était transférable au Maroc. En plus de l’exploitation scientifique et de la conservation, les procédés employés à La Rioja sont apparemment transposables à l’environnement de l’Atlas. La possibilité d’application et d’instauration de techniques étudiées permet d’affirmer que l’action conjointe des chercheurs appartenant aux universités de Rabat et de La Rioja ainsi que celle des techniciens de l’APPGM et de la Fundación Patrimonio Paleontológico, soutenus par l’appui logistique et financier des gouvernements de La Rioja et de conseil régional de Tadla‐ Azilal, mènera à une dynamique pouvant engendrer un réel moteur de développement de la région.

En attendant une législation claire permettant la gestion des espaces régionaux marocains recelant des patrimoines géologiques, faunistiques, floristiques et anthropologiques importants et remarquables, l’APPGM, appuyée par les autorités administratives de la wilaya de Tadla‐Azilal, la province de Beni Mellal et celle d’Azilal, a élaboré le concept du géoparc M’Goun en tant que Parc naturel régional (PNR M’Goun). La démarche originale concerne l’élaboration d’une charte (charte territoriale) impliquant l’APPGM, les autorités administratives, communales, régionales et les populations locales dans la conception et la réalisation d’un certain nombre d’actions de protection et de valorisation du patrimoine régional aussi bien géologique qu’architectural et culturel.

Le Maroc, par le biais du ministère de l’Energie et des Mines, est en train de préparer un projet de loi pour la réglementation et la législation du patrimoine géologique national du Maroc. Et dans lequel les biens géologiques sont répartis en différentes catégories: Sites d’intérêt géologique, géotopes et géoparcs.

Au Maroc, comme dans beaucoup de pays européens d’ailleurs, la situation est presque semblable. Il n’y a pas encore de loi spécifique sur le patrimoine géologique de telle manière que les biens géologiques deviennent patrimoniaux et par conséquent protégés, est‐il indiqué.

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Charte Lors de son assemblée générale constitutive et des deux réunions du Conseil d’administration, les membres de l’AGM (Association du géoparc du M’Goun) ont approuvé à l’unanimité le recours aux services d’un expert consultant de l’Unesco pour la réalisation du projet du géoparc du M’Goun. L’élaboration d’une charte territoriale a été érigée par l’expert comme condition sine qua non pour la mise en place du projet.

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Tadla-Azilal : Enfin, l’autoroute arrive

· Démarrage des travaux en décembre 2009 · Le tourisme en serait le premier bénéficiaire C’est en décembre 2009 que les travaux du tracé, reliant Berrechid à Beni Mellal, d’une longueur de 172 km seront lancés. Cette voie vise à accompagner le développement des régions du Moyen‐Atlas. Elle devra desservir les bourgades de Ben Ahmed, Khouribga, Oued‐Zem, Boujaad, Fquih Ben Salah et enfin Kasbat Tadla. Les travaux sont prévus sur 36 mois et l’investissement pour 5,75 milliards de DH.

Le projet est très structurant. Le trafic routier est très important. Ce sont dans les 9.000 véhicules par jour qui sont recensés au niveau de toutes les pénétrantes de Béni Mellal, selon la Direction de l’équipement et du transport. Le projet va surtout ouvrir la région Tadla‐Azilal avec ses énormes potentialités et la connecter avec les plus grands pôles économiques. Béni Mellal, encore vierge malgré tout, séduira les investisseurs nationaux et internationaux.

36 mois et 5,75 milliards de DH

Ce qui va encore développer davantage le tourisme de montagne avec ses différents produits de niche. Le plan Azur a développé les zones bleues et a raté des zones très riches, est‐il regretté.

De plus cette infrastructure de base aura incontestablement de l’impact sur l’aspect urbanistique des grands centres de la région. La province de Béni Mellal dispose d’un réseau routier qui totalise une longueur de 1.381 km dont 1.060 revêtus. Cette infrastructure routière permet le désenclavement de 31 communes rurales et d’une population estimée à 686.000 habitants selon le recensement 2004.

Durant les 5 dernières années, le ministère de l’Equipement et du Transport a investi 173 millions de DH environ pour la construction, l’aménagement et la maintenance de 223 km de routes et reconstruction de 2 ouvrages d’art.

Par ailleurs, les travaux sont en cours sur 100 km avec un ouvrage d’art à reconstruire pour un montant total de 92 millions de DH.

D’autres projets seront poursuivis entre 2008/2010 pour la construction et la maintenance de 4 ouvrages d’art pour un montant total de 250 millions de DH.

Concernant le programme des routes rurales, le ministère de l’équipement a achevé, en 2005, la construction de 113 km et l’aménagement de 63 km pour un montant de 106 millions de DH. Ce qui permis d’assurer l’accessibilité à la route à une population rurale d’environ 446.500 habitants. Et de faciliter l’accès à plus de 16 communes rurales.

Et un deuxième programme rural pour la période 2005/2012 porte sur la réalisation de 354,4 km pour un montant de 220 millions de DH.

Ce programme permettra de désenclaver une population rurale d’environ 185.000 habitants et de desservir 26 communes rurales. Il assurera de plus l’accès aux services socio‐administratifs.

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Tadla-Azilal : Petite et néanmoins ambitieuse

· Une filière agricole de tout premier plan · Le boum de l’immobilier s’étend à la région

L’économie du Tadla‐Azilal est basée sur une filière agricole de renom, une production végétale et animale diversifiée et régulière, qui approvisionne l’industrie agro‐alimentaire locale et les autres régions du Maroc. La région produit plus du tiers de la production nationale de betterave à sucre, autant pour les olives, la production des agrumes et des légumineuses. Le cheptel est estimé à 2,5 millions de têtes. Ce qui permet de produire 200 millions litres de lait par an, soit 20% des besoins nationaux et 15% des besoins nationaux en viandes rouges.

Cependant, l’industrie agro‐alimentaire locale ne tirait pas entièrement profit de cette production abondante et diversifiée, jusqu’à tout récemment, puisqu’on estime à 75% le potentiel agricole en volume exporté à l’état brut chaque année. Mais les investisseurs commencent à prendre conscience de ce potentiel. On recense actuellement plus de 80 opérateurs dans des branches agroalimentaires aussi diversifiées que la fabrication de produits laitiers, la production d’huile d’olive, la charcuterie, la biscuiterie ou encore la production d’aliments de bétail.

Le tourisme est le deuxième secteur dans la vitrine de l’économie régionale. Il est défini comme levier de développement régional durable et équilibré. Le produit régional gagne en notoriété auprès des marchés émetteurs de la demande touristique vers le Maroc.

La région ne manque pas d’atouts au niveau touristique même si elle n’apparaît pas encore dans le peloton de tête des destinations‐phares du Royaume. Le climat et la position géographique, les multiples sites touristiques naturels et les produits niches sont autant d’attractions. Tadla‐Azilal est l’incontestable capitale du parachutisme sportif au Maroc avec une clientèle qui a été multipliée par quatre en 4 ans. Plus d’un millier de férus de ce sport (1.051 en 2007) sont inscrits dans le club local. D’après le Parachute Air Club du Maroc (PACMA), ces sportifs ont généré plus de 18.000 nuitées au cours du premier semestre.

Tadla‐Azilal compte également sur son produit «chasse et pêche touristique» qui draine chaque année, d’après les professionnels, 19.000 nuitées. La région est par ailleurs connue pour être une destination d’escalade, de spéléologie, de sports nautiques, mais surtout de randonnée, sous toutes ses formes, pédestre, en VTT, en 4x4, etc.

Le produit touristique régional est renforcé par un projet d’envergure mondiale: Le géoparc M’Goun premier en son genre en Afrique, à en croire ses promoteurs. La structure s’étend, tel un musée à ciel ouvert, sur 12.000 km2 et englobe tous les sites d’intérêt géologique, paléontologique, historique et naturel. Le projet est géré en étroite collaboration entre la société civile, représentée par l’Association du géoparc M’Goun d’une part, l’administration d’autre part, et les élus, représentés par le Conseil régional du Tadla‐Azilal, les conseils des deux provinces de Beni Mellal et d’Azilal et par deux groupements de communes créés à cet effet.

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Tadla‐Azilal est également une région minière de par sa position géographique qui couvre un grand domaine du Haut‐Atlas central. Elle est riche en formations géologiques qui sont abondantes en métaux de base, dont le fer, le plomb, le zinc, le cuivre, le sel gemme et les phosphates. Pour ces derniers, 6.000 ha sont actuellement exploités par l’Office chérifien des phosphates (OCP) avec une production annuelle dépassant les 3,2 millions de tonnes par an. Le commerce est aussi un secteur clé pour Tadla‐Azilal. Près de 7.000 établissements commerciaux, de différentes tailles, sont actuellement recensés dans la région. La grande distribution s’y installe progressivement. Deux unités Acima, dont une première unité s’est installée en 2004 et une deuxième est actuellement en cours d’installation. Marjane et Label’ Vie sont également en cours d’implantation.

Pour accompagner le développement du tourisme, un schéma de développement commercial sera lancé pour l’application des recommandations du plan «Rawaj». La recherche de partenaires, dont le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies est actuellement en cours.

L’habitat entre également dans le cadre des orientations stratégiques de croissance. Le secteur croît rapidement sous l’effet du développement économique et de l’urbanisation progressive de la région.

Les projets d’investissement en cours témoignent d’un grand intérêt des investisseurs. On peut citer, entre autres, Onapar avec 2,4 milliards de DH prévus en investissements, Logedif qui investira 900 millions de DH et Ciments de l’Atlas (Cimat) avec une cimenterie de 2,4 milliards DH. La facette de place financière de la région est en revanche moins connue. Selon les statistiques de Bank Al‐Maghrib, le montant des dépôts au niveau du circuit bancaire de la région est de l’ordre de 9,5 milliards de DH, sans doute l’effet des transferts de MRE, dont une grande partie installée en Italie.

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Une région qui en veut

Les principales orientations stratégiques et les efforts de développement dans la région visent à en faire, d’une part, un véritable pôle agro‐industriel. L’objectif est de porter la participation dans le secteur agro‐industriel national (1,5%) à un niveau qui soit à la hauteur de sa participation à la production agricole pour atteindre 15 à 20%.

D’autre part, il s’agit de faire de la région une destination touristique de premier choix. Et ce par la structuration et la promotion de l’offre régionale dans le cadre du Pays d’accueil touristique (PAT) d’Azilal, grâce aussi au géoparc M’Goun et au développement des produits niches. Ce sont 6 pôles thématiques qui ont été institués pour maximiser la création de richesse et de l’emploi. Le pôle «Economie et Investissement» a pour objectif l’amélioration de la visibilité économique dans les principaux secteurs d’activité. La réalisation d’études sectorielles est prévue. Le secteur agro‐industriel: Une étude stratégique pour le développement du secteur agro‐industriel et la mise en place d’un agropôle dans la région a été lancée pour la déclinaison des recommandations du plan «Emergence». L’étude est dotée d’un budget de 3 millions de DH et sera achevée à la fin de l’année 2008.

Le secteur commercial: Un schéma de développement du secteur commercial sera lancé pour l’application des recommandations du plan «Rawaj» La région est en cours de recherche de partenaires.

Le secteur touristique: Un schéma de développement du secteur touristique est lancé et fera l’ébauche d’un plan de développement régional du tourisme. L’étude est dotée d’un budget de 500.000 DH et sera achevée au début de l’année 2009.

Encourager l’économie sociale: Une étude pour la mise en place d’un plan de développement régional de l’économie sociale (PDRES) a été lancée, dans le cadre d’un partenariat entre la région Tadla‐Azilal, l’INDH, l’Agence de développement social et le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales.

L’installation d’infrastructures d’accueil des investissements : Afin de mettre à la disposition des investisseurs des sites d’activités qui répondent à leurs exigences, il est prévu d’aménager un agropôle et une zone d’activité à Kasba‐Tadla (le terrain est acquis et le montage financier est en cours). Par ailleurs, des zones d’activité dédiées aux artisans à Souk Sebt et Beni Mellal sont prévues. Les travaux seront lancés au deuxième semestre de l’année 2008. Il s’agit également de redynamiser l’actuelle zone industrielle de Beni Mellal. Et ce, par la mise en place d’une méthodologie d’affectation garantissant une meilleure valorisation des lots affectés. Il est à rappeler que cette zone est constituée de 174 lots, avec un taux de valorisation de 35%.

Mise en place des fonds régionaux d’appui: Le pôle prévoit la création de deux fonds régionaux. Le premier est destiné à l’encouragement de la création des entreprises (un budget de 1,2 million de DH dans le cadre de son plan triennal). Les modalités de mise en place et de gestion du fonds sont en cours d’élaboration avec le concours des banques et de la CCG.

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Le second sera dédié à l’appui à la recherche et développement dans la région (un budget de 500.000 dirhams est programmé par le Conseil régional). Et un montant similaire sera programmé par l’université dans le cadre d’une convention en cours d’élaboration.

Le programme MCA pour l’agriculture: 95,55 millions de DH sur la période 2008-2012

Le Millenium Challenge Account (MCA), une institution gouvernementale américaine participe à hauteur de 95,55 millions de DH à la promotion de l’agriculture et à la lutte contre la pauvreté dans la région Tadla‐Azilal. La province d’Azilal truste 2/3 des ressources allouées, avec 60 millions de dirhams. Le reste, 35,5 millions, revient à la province de Beni Mellal. Ces fonds sont affectés aux aménagements hydro agricoles, à l’arboriculture fruitière et à l’agro‐industrie durant la période 2008/2012. A Beni Mellal, le MCA financera entièrement une opération de plantation d’une superficie de 1.080 hectares en oliviers durant la campagne 2008‐2009. Cette superficie sera plantée dans les communes de Tagzirt et de Azghar et près de 400 agriculteurs bénéficieront de cette initiative.

Le Fonds prendra en charge aussi un projet de réforme d’autres périmètres plantés en cet arbre dans quatre communes de la province sur 250 hectares. Une étude est en cours pour évaluer le coût global des deux opérations. Elle devrait déterminer la liste d’autres projets éligibles à la prise en charge par le Fonds.

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Tadla-Azilal : Une cimenterie sur la piste du boom immobilier

· Un investissement de 2,5 milliards de DH du groupe Sefrioui · La construction de l’unité s’étalera sur 30 mois · Mise en service en octobre 2010

Stimulée par les chantiers structurants et le boom immobilier que connaît la région, la consommation de ciment atteint des niveaux inégalés dans la région Tadla‐Azilal. C’est certainement ce qui a incité le groupe Sefrioui, fort de son expérience réussie dans le secteur de l’immobilier (groupe Addoha), de projeter la création d’une filiale «Ciments de l’Atlas». Celle‐ci sera entièrement dédiée à la production de ciment. Pour rappel, deux cimenteries du groupe, pour 5 milliards de dirhams, ont fait l’objet d’une convention d’investissement signée le 18 juillet 2007 avec le gouvernement. L’une dans la région de Chaouia‐Ouardigha et l’autre à Béni Mellal, précisément sur le territoire de la commune de Dir El Ksiba.

Le choix du constructeur s’est porté sur la société allemande Polysius qui a une connaissance approfondie du contexte industriel national. C’est cette entreprise qui a construit la majorité des cimenteries marocaines, révèle Rachid Ben Khayat, directeur du projet «Ciments de l’Atlas. Ceci confèrera à ces projets toutes les garanties de succès, notamment en termes de qualité de prestation et de délais, facteurs sur lesquels le constructeur a pris un engagement contractuel, précise le directeur.

La cimenterie de Béni Mellal nécessitera un investissement de l’ordre de 2,5 milliards de DH. Elle aura une capacité annuelle de 1,6 million de tonnes, est‐il indiqué. Le projet de construction de l’unité s’étalera sur 30 mois avec deux étapes principales. La première est la construction d’un atelier de broyage, d’ensachage et d’expédition qui sera opérationnel en octobre 2010. La deuxième concerne l’atelier de cuisson dont la mise en route est prévue au premier trimestre 2011.

L’aspect environnemental fait l’objet d’une attention particulière de la part du promoteur. En effet, à l’instar de tout projet industriel de cette envergure, la cimenterie a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental par un cabinet de renom (ADS Maroc). Ce dernier est parfaitement rompu à ce genre d’études, conformément à la loi 12‐03, insiste Ben Khayat. Cette étude a pour objet de caractériser l’état actuel du site du projet afin d’évaluer les éventuels impacts de l’usine sur son environnement, ce qui permettra de dresser un cahier des charges permettant de corriger ces impacts. De plus, l’usine sera dotée d’équipements de pointe, d’origine européenne. La cimenterie sera construite selon les standards internationaux en vigueur, en matière de protection de l’environnement (filtres à manches, couverture des stocks de matière et de combustible, précalcination «low NOx», analyseurs de mesure en continu des émissions de gaz…), est‐il expliqué.

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L’implantation de cette cimenterie dans la région de Beni Mellal aura des retombées importantes sur le développement de l’économie régionale. Un impact direct se ressentira sur la commune de Ksiba, grâce aux revenus attendus du le projet en termes de taxes locales (TVA, patente et taxes d’extraction). En plus, cette commune enclavée bénéficiera également de la mise à niveau par Ciments de l’Atlas de certaines infrastructures routières et électriques. Cette usine créera à terme quelque 2.000 emplois pendant la phase de construction et de montage et 250 emplois directs et indirects stables après sa mise en service.

Tadla-Azilal : Un plan quinquennal à la sucrerie de Ouled Ayad

· Mécanisation des semis, de l’arrachage et du ramassage · Objectif: développer la superficie de la betterave et la production

Le site de Cosumar Ouled Ayad a mis au point un plan d’action pour la modernisation de ses équipements industriels. L’unité compte également sur la mécanisation des opérations des semis, d’arrachage et de ramassage. La sucrerie de Tadla fonctionne avec un effectif de 164 personnes pour une capacité de production de 1.200 tonnes par jour de sucre blanc.

Depuis 2001, la superficie et la production n’ont pas cessé de fluctuer. Mais après 2006, une augmentation progressive est enregistrée dans le cadre du plan de développement de la culture de la betterave. «Actuellement, nous enregistrons une nette amélioration du rendement suite aux efforts conjugués de nos différents partenaires, notamment les agriculteurs», souligne la direction de la société.

L’objectif majeur du plan quinquennal 2007/2012 est d’augmenter la superficie des cultures de la betterave pour passer de 12.000 hectares à 17.500. Il s’agit aussi d’améliorer le rendement pour atteindre 58 tonnes à l’hectare contre 52 actuellement. La sucrerie envisage par ailleurs de switcher son système d’irrigation gravitaire pour adopter le «goutte‐à‐goutte».

Le développement de la mécanisation de la culture de la betterave vise à valoriser les potentialités des exploitations de la betterave, faire face à la rareté de la main‐d’œuvre et comprimer les charges de la culture. Trouver des employés dans une région attirée par l’émigration est une véritable équation pour les entreprises. L’une des réponses à cette «pénurie» de main‐d’œuvre est la hausse des salaires et la généralisation de la mécanisation des process de production.

Le semoir de précision présente de nombreux avantages, est‐il affirmé. Le procédé permettrait la réduction des charges (intrants et main‐d’œuvre) tout en favorisant la localisation de l’engrais et de l’insecticide du sol avec une meilleure densité. Ce qui facilite la mécanisation de l’entretien et de la récolte, est‐il affirmé.

La reconversion du système d’irrigation gravitaire en systèmes à économie d’eau a essentiellement pour objectif de faire face à la sécheresse. Les systèmes proposés sont�le goutte‐à‐goutte, l’aspersion (pivot...) et l’enrouleur.

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La campagne d’arrachage de cette saison agricole s’est caractérisée par des conditions climatiques aléatoires. Le taux de remplissage des barrages est qualifié de faible par rapport à 2007. Cependant, un dépassement du total des précipitations de près de 115 mm est constaté par rapport à la campagne 2006/07. Et les superficies réalisées sont de 12.132 hectares.

Tadla-Azilal : Tourisme: Petites ressources, grandes ambitions · Parachutisme, chasse et montagne: Les niches porteuses · Un plan d’action triennal préparé par le Centre régional de tourisme · Objectif: 300.000 arrivées à l’horizon 2015

Le Conseil régional de tourisme (CRT) de Tadla‐Azilal bien que récemment créé, en juin 2007, est très actif et affiche déjà un parcours bien rempli. Dès sa constitution, le bureau du conseil a dressé un plan d’action projeté sur trois ans. L’équipe a signé une convention avec l’ONMT à l’occasion du salon international de Marrakech en janvier dernier. Nous avons pu constituer un budget de 2 millions de DH subventionné à hauteur de 70% par l’Office du tourisme, déclare Mustapha Reddad, président du CRT Tadla‐Azilal.

Ces outils de communication et de promotion classiques seront complétés par l’organisation de workshops dans des salons ciblés, essentiellement ceux qui s’intéressent au tourisme de montagne, de parachutisme et d’aventures. Le conseil a aussi entériné une convention pour la participation au festival des amandes à Demnate prévu du 24 au 31 juillet. Le CRT parie d’abord sur les principaux foyers pourvoyeurs de demande vers la région que sont la France, la Belgique, la Hollande et l’Angleterre.

La région dispose d’énormes atouts grâce à sa situation géographique, dit Reddad. En effet, Tadla‐Azilal est située juste entre deux grands pôles de tourisme au Maroc, Marrakech et Fès.

La région n’est pas non plus éloignée de Casablanca. La connexion de la région au réseau autoroutier pourrait changer la donne de la fréquentation touristique. Le démarrage des travaux est prévu en décembre 2009.Les sites naturels sont d’autres atouts de la région,�une vingtaine au total, connus à l’échelle internationale, complète le directeur du CRT. Pêle‐mêle, on citera les cascades d’Ouzoud, la vallée heureuse des Aït Bouguemaz, le lac Bin El Ouidane, etc. Ce dernier est en train de devenir un pôle d’attraction pour des projets touristiques avec des thèmes tournant autour de l’eau et de la nature. Le pont naturel Imi‐Nifri (bouche de la grotte) est une autre attraction. La région dispose également de plus de 200 sources et dont la plus connue est Aïn Asserdoune.

Le principal produit d’appel est le tourisme de montagne, notamment le trekking. En plus des randonnées pédestres, équestres ou encore en VTT. Ce sont des produits de niche grâce auxquels nous réalisons des chiffres importants mais pas suffisamment au regard du potentiel, dit Mustapha Reddad. Le parachutisme et le tourisme cynégétique (chasse touristique, pêche…) sont des porte‐drapeaux de l’offre de la région. Ils gagneraient à être plus connus, lance le responsable dans un appel du pied à l’Office national marocain du tourisme.

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Tadla‐Azilal dispose de 22 hôtels classés (Azilal et Béni Mellal) d’une capacité de 1.100 lits. C’est très peu pour une destination qui affiche de grosses ambitions. Mais la spécificité de la région reste le réseau de 45 gîtes d’étapes. Elle qui dispose de l’unique centre de formation de guide de montagne, est pionnière dans le tourisme rural, fait remarquer le président du CRT. L’ambition est de doubler la capacité d’hébergement pour atteindre 300.000 arrivées à l’horizon 2015 contre 83.000 aujourd’hui. Pour cela, de nouvelles approches sont étudiées pour le tourisme interne qui est la cible du CRT. Et déjà, des promoteurs privés construisent 6 nouvelles unités hôtelières classées.

Tadla-Azilal : Le parachutisme dynamise toute une région · C’est un symbole de Béni Mellal avec le tourisme de nature · L’aérodrome mondialement connu pour les sports du ciel · Extension du site pour 40 millions de DH

L’AERODROME de Béni Mellal a un rôle prépondérant. Il participe activement à l’enrichissement de toute la région à travers le tourisme de nature et de sport. Le site, de par sa position géographique au piémont de l’Atlas, permet la pratique d’un sport d’exception qu’est le parachutisme, dit Abdelali Karim, commandant de l’aéroport.

Le flux des passionnés du parachutisme profite pleinement à Béni Mellal. Les premiers bénéficiaires de ces activités dans le ciel sont les hôteliers et les restaurateurs. Le nombre de nuitées enregistrées n’a cessé d’évoluer depuis 2002, notamment durant la période décembre‐ avril qui est très propice à la pratique du parachutisme et du planning. En effet, et rien que pour ces 3 mois, près de 6.000 personnes sont venues des 4 coins du monde sans compter les accompagnateurs, est‐il indiqué. Nous avions des touristes de passage, aujourd’hui nous avons des touristes de séjour, confirme le commandant Karim. Et d’ajouter que ces augmentations découlent de l’intérêt de plus en plus accordé au produit de niches touristiques de montagne et aux sports aériens. L’aérien représente un attrait indéniable à des clubs européens de renommée, notamment durant la saison hivernale. L’aérodrome de Béni Mellal demeure praticable, alors que les stations européennes souffrent du mauvais temps.

De grandes manifestations, liées à l’aérodrome, sont organisées dans la région. Pour rappel, la 4e édition du Week‐end aéronautique a été organisée à Béni Mellal, en mars dernier. Le programme était diversifié avec planning, vol de montgolfières, saut de démonstration de parachutisme et baptêmes de l’air en avion. Cette manifestation a vu la participation de Marocains appartenant aux différents clubs du Royaume en plus de vingt étrangers.

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L’aérodrome de Béni Mellal est situé à 8 km au nord‐ouest de la ville. Il est d’une emprise domaniale d’environ 113 hectares, et est doté d’une piste de 1.200 m de long et de 23 m de large en structure souple. L’ONDA, en partenariat avec le conseil de la région Tadla‐Azilal, projette le développement de la plateforme aéroportuaire avec un investissement de l’ordre de 40 millions de DH. En plus des sports aéronautiques et du tourisme de niche de la montagne, il s’agit également de développer dans le futur un trafic commercial international avec les pays européens accueillant une forte population de RME originaires de la région de Béni Mellal.

Ainsi, il sera procédé à l’allongement, à l’élargissement et au renforcement de la piste d’envol portant ses dimensions à 1.600 m de long et 30 m de large. Ce qui permettrait le traitement d’avions court‐courrier. Il est prévu aussi la construction d’une aire de stationnement permettant le traitement simultané d’un C130 et d’un ATR 42, ainsi que l’élargissement et le renforcement de la bretelle de liaison avec la piste d’envol et l’installation d’un équipement VOR/DME pour le guidage en route des avions.

Combien ça coûte

L’AERODROME de Béni Mellal offre l’infrastructure et les équipements, mais c’est le Pacma (Club de parachutisme) qui pilote les prestations et fixe les modules de pratique comme les tarifs. Tous les licenciés de parachutisme sont aptes à pratiquer ce sport. En sachant que le site offre des stages et des formations pour obtenir la licence. Trois types de saut existent avec un tarif par genre (un saut dure près de 2 à 3 minutes selon les courants ascendants et descendants)

Le saut en tandem avec le moniteur avec vidéo de «l’aventure» coûte environ 3.000 dirhams. Le saut en pack (seul) est aussi aux alentours de 3.000 dirhams. Alors que pour le stage complet avec 6 sauts, il faudra débourser 13.000 dirhams.

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Tadla-Azilal : BP, Pourquoi Tadla-Azilal est stratégique · A 30,2% de part de marché à fin 2007, la banque a pris une longueur d’avance · Amrani Joutey, président du directoire: «Nous avons des ambitions pour les Marocains du Monde» · Dans la ligne de mire, l’immobilier et l’investissement agricole

La Banque Populaire possède un des réseaux les plus denses dans la région de Tadla‐Azilal. Ce quadrillage répond à l’exigence de proximité avec la clientèle, mais vise aussi à préserver les positions de la banque face aux assauts de la concurrence. L’arrivée de grands investisseurs dans la région et son potentiel agricole ouvrent, il est vrai, de bonnes perspectives. Amrani Joutey, président du directoire de BP Marrakech Béni Mellal, explique la stratégie de l’établissement dans la région.

‐ L’Economiste: Vous dirigez une des principales banques au niveau de la région de Tadla‐Azilal. Quelle est votre position concurrentielle ? ‐ Amrani Joutey: La Banque Populaire est présente dans la région de Tadla‐Azilal à travers une vingtaine d’agences et une succursale.

Cette ex‐Banque Populaire régionale avait fusionné avec la Banque régionale de Marrakech, dans un objectif de consolidation des acquis, de synergie et d’anticipation des contraintes de l’avenir.

Notre force sur cette région est le résultat de l’engagement de notre capital humain et de notre spécificité de banque coopérative. Grâce à ces atouts et à notre présence sur le marché depuis plusieurs décennies, nous sommes aujourd’hui la première banque de la place avec une part de marché en implantation bancaire de 30,2% (à fin 2007), positionnement que nous projetons de renforcer à l’horizon 2010.

Par ailleurs, nos ressources représentent 37,6% du volume des ressources de la place et nous finançons plus de 38,7% de l’économie régionale, performances en évolution constante depuis des années, que nous comptons améliorer en accompagnant le développement régional, grâce au relèvement des délégations de pouvoirs de la direction de la succursale de Béni Mellal qui traitera dorénavant plus de 80% des dossiers de crédit au niveau local.

‐ Quelle stratégie commerciale et marketing déployez‐vous dans la région? et quels marchés ciblez‐vous particulièrement? ‐ Notre banque est présente sur l’ensemble des marchés, particuliers et professionnels, «Marocains du Monde» et entreprises. Nous finançons l’ensemble des secteurs d’activité économique allant de l’agriculture à l’industrie en passant par la promotion immobilière qui connaît, à l’instar de ce qui se passe ailleurs dans le Royaume, un essor sans précédent. Nous sommes partie prenante dans le financement de tous les grands projets initiés dans la région et nous sommes également présents dans le financement de l’économie sociale à travers notre Fondation pour la création d’entreprises.

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‐ L’économie agricole est d’une importance capitale pour la région. Comment vous vous y positionnez? ‐ Oui, l’agriculture est l’un des secteurs économiques porteurs de la région et nous sommes présents depuis longtemps dans le financement des projets agricoles installés dans la partie irriguée. Nos perspectives à court et moyen termes prennent en considération l’importance et le potentiel de ce secteur, et nous comptons pénétrer davantage ce secteur et consolider nos acquis.

Quant au financement des grands projets, nous proposons une gamme de produits assez large et très compétitive, et nous sommes très intéressés par l’accompagnement des promoteurs dans ce domaine, notamment les investissements projetés sur les terres agricoles de la Sodea‐Sogeta, dans le cadre de la deuxième tranche de concession au privé.

‐ Tadla‐Azilal est connue comme étant un foyer d’émigration vers l’Espagne et l’Italie. C’est une clientèle stratégique pour la banque… ‐ Effectivement. Sur le marché des «Marocains du Monde», nous sommes toujours le principal acteur. Vous savez que depuis les premières générations des MRE, l’une de nos principales missions était de bancariser cette clientèle et de drainer leur épargne en l’injectant dans l’économie nationale. Pendant toutes ces années, nous avons entretenu une très forte relation avec ces clients et avons développé une expertise dans la gestion de leurs besoins qui ont évolué depuis, expertise que nous mettons au service de cette clientèle traditionnelle qui nous est toujours fidèle.

Je peux vous dire que nous avons de nouvelles ambitions�pour cette clientèle, grâce à notre nouvelle stratégie qui portera sur le renforcement de notre positionnement sur ce segment et sur la réalisation de parts de marché conséquentes. L’obtention du passeport européen et l’ouverture de nouvelles agences à travers l’Europe s’inscrivent dans cette perspective.

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Tadla-Azilal : Le groupement Agroplus se développe · Des projets supplémentaires de 300 MDH prévus dans l’agroalimentaire

L’agrégat de 5 sociétés agricoles «Agroplus» du groupe Kettani créé en 1987 est d’un capital de 25, 85 millions de dirhams. Les projets s’étendent sur une superficie de 1.961 hectares. Le groupe Kettani comprend une quarantaine de sociétés opérant dans plusieurs secteurs d’activités: textile, électroménager, immobilier, distribution et agroalimentaire.

Pour sa part, Agroplus s’est rapidement positionnée parmi les entreprises agricoles jouant un rôle de locomotive à l’échelle de la région de Béni Mellal et également au niveau national, dit Mohammed Raita, DG des 5 sociétés Agroplus. Cette dernière s’est équipée dès le départ d’un matériel moderne en économie d’eau (centres pivots et goutte‐à‐goutte)

Le groupement de Tadla s’appuie sur une équipe multidisciplinaire intégrant des techniques très modernes en management. Ce sont trois départements autonomes�qui sont gérés dans les domaines des grandes cultures, de l’élevage des ovins et des bovins et dans l’arboriculture. Au départ, les projets se sont installés sur des terres collectives sèches, arides, pleines de pierres et de jujubiers. Elles servaient uniquement au pâturage avant la mise en valeur par Agroplus.

Des efforts considérables ont été déployés pour transformer des terres arides en terres cultivables, est‐il attesté. Pour ce faire, des investissements de l’ordre de 700 millions de DH ont été consentis.

Pour les grandes cultures, 23 pivots de 30 à 85 ha chacun ont été installés (blé de semences, maïs, cultures fourragères…) L’élevage des bovins compte actuellement 2.500 vaches laitières en plus de 3.000 suitées. La société s’occupe également de l’élevage de 3.000 ovins. Quant à l’arboriculture, la société Dahra gère 125 hectares d’oliviers et d’agrumes. Alors que la société Silos du Tadla achète du blé pour une capacité de 30.000 tonnes.

De son côté, la transformation des produits laitiers s’effectue avec la société Safilait pour 100 tonnes par jour. Les produits actuels de Safilait sont le lait entier pasteurisé, le yaourt étuvé différents arômes, le yaourt brassé différents arômes et fruités, le yaourt à boire différents arômes, le raibi, le lben (petit lait), le beurre pasteurisé et beldi et le jus.

Les effectifs directs (avec des chiffres arrondis) sont de 20 cadres, 50 agents maîtrises, 400 ouvriers spécialisés et 500 ouvriers occasionnels en période de pointe. Le complexe agroalimentaire Agroplus a enregistré un chiffre d’affaires de l’ordre de 150 millions de DH en 2007. Et une progression de près de 50% est prévue pour l’année en cours, conjecture Raita.

Des projets d’extension sont en cours avec une enveloppe de 300 millions de DH prévue sur 3 ans. Ce qui permettrait la création de 470 emplois supplémentaires. D’ailleurs, les recrutements ont déjà commencé pour assurer les formations requises, dit le DG.

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Les projets prévus dans la région sont étudiés dans le domaine de l’élevage, pour une usine de transformation, dans l’arboriculture et d’autres investissements agroalimentaires.

Agroplus est située dans la région de Béni Mellal à 200 km de Casablanca et idem de Marrakech, ce qui la situe en bonne position commerciale, indique le DG. Et les produits de Agroplus sont actuellement commercialisés dans différentes régions du Maroc.

Tadla-Azilal : Irrigation · Plan d’urgence de la maintenance des réseaux · 6 milliards de DH pour la reconversion des systèmes d’irrigation · Une projection à l’étude à la Primature

La superficie irriguée au niveau de la province de Béni Mellal est de l’ordre de 157.000 ha, soit 10,5 % de la superficie irriguée au Royaume. Elle se compose de l’irrigation gravitaire: 138.800 ha (88,4%) (grande hydraulique GH et petite et moyenne hydraulique PMH. La superficie de l’irrigation localisée s’étend sur 13200 ha�(8,4 %) et par pivots�sur 5000 ha (3,2%).

Durant les dix dernières années, la pluviométrie moyenne annuelle au niveau de Béni Mellal (cas de la station d’Ouled Gnaou) ne dépassait pas les 238 mm/an. Elle a accusé un déficit moyen de 81 mm par rapport à la moyenne de la période 1970‐2007 (329 mm).

Cette situation a entraîné une réduction significative des dotations en eau accordées à l’irrigation au périmètre irrigué du Tadla (déficit de 34 % dans les Béni Amir et 45% pour les Béni Moussa).

Cela a induit une surexploitation des eaux souterraines. Ce qui a causé une réduction des réserves en eau, et par conséquent le rabattement du niveau de la nappe de 3 à 1 m par an.

De plus, cette situation est aggravée par l’état vétuste du réseau de transport et de distribution (15% dégradé) occasionnant des pertes d’eau allant de 16 à 20 %, est‐il indiqué auprès de l’Office de mise en valeur agricole. La superficie totale équipée en systèmes d’irrigation efficients dans la zone d’action de l’Ormvat dans la zone DPA de Béni Mellal est actuellement de 13.200 Ha.

Pour faire face à la situation de pénurie d’eau que connaît le Maroc et promouvoir l’économie d’eau en irrigation, l’Etat a instauré un système de subventions pour les projets d’irrigation localisée et de complément», dit Aziz Bellouti, chef du service des études de développement agricole.

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La faible cadence de l’adoption des techniques à économie d’eau par les agriculteurs a poussé l’Etat à promulguer l’arrêté 2379‐01. Différentes dispositions sont effectuées pour encourager des installations d’économie d’eau. Ces dispositions ont activé la cadence d’adoption de techniques modernes dans la région. Les superficies équipées en ces systèmes d’irrigation ont augmenté, notamment en 2007. Le nombre de dossiers examinés pour l’équipement en économie d’eau s’élève à 300 dossiers dont 25 concernant l’aspersion. Les investissements engagés pour la réalisation de ces équipements ainsi que les subventions débloquées pour les postulants se sont élevés à quelques 232 millions de DH.

Le coût moyen d’équipement d’une propriété agricole par le système goutte‐à‐goutte est de l’ordre de 45.000 DH/ha. Dans ce montant, les charges de construction et de revêtement des bassins peuvent atteindre 40 à 60% du coût global du projet. Les projets de reconversion en économie d’eau ont concerné essentiellement les agrumes avec plus de 86%. Dans ce domaine, un partenariat est initié avec le projet européen Aquastress. Et, de ce fait, 5 sites ont fait l’objet d’étude pour les projets collectifs en économie d’eau et ont abouti à la réalisation des avant projets sommaires.

Plan national d’économie d’eau

Une étude préliminaire a été réalisée par l’Office régional de mise en valeur agricole pour proposer les secteurs potentiellement reconvertibles au niveau de sa zone d’action. Cette étude, d’un montant global de 6,5 millions DH, a fait ressortir une superficie potentielle d’environ 50.000 ha.

Pour accélérer la mise en place des systèmes économes en eau d’irrigation, l’Etat a initié le PNEEI (Plan national de l’économie de l’eau d’irrigation) qui a comme objectif la reconversion collective des systèmes d’irrigation gravitaires en système d’irrigation à économie d’eau.

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Tadla-Azilal : Une place forte de la filière des viandes rouges

· 42.000 tonnes de viandes produites par an · En projet: la création d’un marché de bestiaux

La filière des viandes rouges dans la région de Tadla‐Azilal est l’une des plus dynamiques du Royaume. La région contribue à hauteur de 11% dans la production nationale avec un volume annuel estimé à 42.000 tonnes. En valeur, cela représente 1,25 milliard de dirhams injectés dans l’économie locale et 2/3 de la valeur totale des productions animales.

Les potentialités de la région en matière d’élevage ne sont pas négligeables. 250.000 têtes de bovins dont 85% de races améliorées, 1,4 million d’ovins et 600.000 caprins y sont recensés. Les éleveurs sont en train de se fédérer à travers une noria d’associations de producteurs de viandes rouges. Par l’encadrement et la diffusion des bonnes pratiques qu’elles assurent auprès de leurs adhérents, ces associations constituent un élément de structuration de toute la filière, est‐il précisé auprès de l’Office régional de mise en valeur agricole. La région compte 9 abattoirs municipaux et 42 ruraux. Ces infrastructures d’abattage ont permis d’inspecter 8.875 tonnes l’année dernière. La part des bovins est la plus importante avec 5.071 tonnes, les ovins 2.430 tonnes et les caprins 1.374 tonnes.

Un plan d’action pour le développement du secteur a été engagé avec l’objectif de renforcer l’encadrement des éleveurs et d’améliorer la génétique et la santé animales. Il s’agit aussi de valoriser les productions animales par l’amélioration du système de commercialisation du bétail. Et ce, à travers un projet de création d’un marché de bestiaux régional. Les autorités locales comptent mettre à niveau les abattoirs�existants. Dans l’actualité aussi, un projet de création d’un abattoir régional qui répond aux conditions d’hygiène et sanitaires. Les directions agricoles de la région intensifient l’encadrement sanitaire du cheptel par la vaccination de 90% des effectifs des ovins contre la clavelée et la blue tongue.

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Tadla-Azilal : Le Conseil de région mise sur la coopération décentralisée · Un plan triennal pour 637 millions de dirhams · Objectif: Améliorer l’attractivité du territoire

LE Conseil de région Tadla‐Azilal (CRTA) a tracé ses priorités. Et un plan d’action triennal est engagé pour la création des conditions susceptibles de faciliter l’accès à la région. Afin de la mettre à la portée des opportunités d’investissement aux plans régional, national et international dans le cadre de la coopération décentralisée, dit Salah Hamzaoui, président du Conseil.

La région Tadla‐Azilal dispose de potentialités économiques importantes, est‐il ajouté. En effet, le poids de la région dans l’économie nationale n’est pas négligeable. La région participe pour 15 à 25% dans la production des agrumes, olives, lait, viande, sucre, produits forestiers, etc. Mais l’essentiel est exporté et transformé à l’extérieur de la région, ce qui constitue un handicap à son développement, est‐il regretté.

La région recèle aussi un important potentiel touristique (cascades d’Ouzoud, vallée d’Aït Bougamaz, etc.). Sa situation géographique entre le Haut et le Moyen‐Atlas fait d’elle un carrefour des axes routiers reliant d’importantes destinations touristiques (Marrakech, Fès, Errachidia, Ouarzazate). Cependant, le développement de ces potentialités est conditionné par la mise en place d’infrastructures de base. Donc le défi à relever en priorité est le désenclavement, dit Hamzaoui.

Dans ce sens, le CRTA a été un des principaux acteurs qui ont influé pour les projets de l’autoroute reliant Béni Mellal à Casablanca et de l’extension de l’aéroport de Ouled Iyich. La Région s’est aussi engagée à travers des projets socio‐économiques, touchant les secteurs des études, de l’urbanisme, de l’habitat, du social et l’INDH. Ces secteurs sont d’ailleurs inscrits dans le plan triennal 2007‐2009 du Conseil de Région. L’enveloppe mobilisée dans le cadre de ce plan est de 637 millions de dirhams, déclare le président.

Bien avant la préparation de ce plan triennal, et depuis sa création en 1997, le CRTA s’est investi dans la réalisation d’importants programmes prioritaires de désenclavement, est‐il précisé. Pour citer, le Programme d’alimentation groupée en eau potable rurale (Pager), le Programme d’électrification rurale (Perg) et le Programme national de construction de routes rurales (PNRR)

Aussi, durant la période 1997‐2006, une enveloppe de plus de 150 millions de dirhams a été réservée par le CRTA. Et ce, pour sa seule participation dans les secteurs de l’habitat et de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de l’éducation de la formation et du tourisme.

La réalisation d’études d’aménagement des sites (lac Bin El Ouidane, cascades d’Ouzoud) et de recherches sur de nouvelles filières agricoles telles que le caroubier. Ce dernier reste une spécificité de la région. Actuellement, la mise en place d’un agropôle, ainsi que des actions relatives à la protection de la forêt et des animaux (le mouflon) sont des priorités du Conseil.

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A signaler aussi que la coopération et les partenariats entre le CRTA et plusieurs départements ministériels restent le mécanisme le plus adéquat pour la mobilisation de financements extérieurs destinés à la réalisation de projets et actions ayant un impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations de la région. Les exemples cités, les conventions sur le Pays d’accueil touristique (PAT), l’économie sociale, la lutte contre l’analphabétisme ou encore les Routes rurales.

Le CRTA est, par ailleurs, en coopération décentralisée avec le Conseil général de l’Isère (CGI) en France. Pour accompagner les efforts des deux collectivités de Tadla‐Azilal et de l’Isère, le Programme d’accompagnement du processus de décentralisation au Maroc a été initié par l’ambassade de France à Rabat. Il apporte un financement complémentaire en vue du renforcement des capacités du CRTA en matière de gestion du développement local et de planification territoriale, dit Hamzaoui.

Pour mener à bien leur projet de coopération décentralisée et atteindre les objectifs fixés, le CRTA et le CGI pilotent une plateforme de partenaires impliqués dans des projets de développement dans la région. En veillant à ce que les projets retenus répondent aux besoins identifiés et que l’action commune qui en résulte soit cohérente avec les enjeux prioritaires de développement de la région.

A savoir, notamment, le souhait de voir, entre autres, les activités du tourisme et de valorisation du patrimoine appuyer la relance économique et le développement durable. Le programme de cette coopération décentralisée a favorisé l’action de formation des guides locaux à Ouzoud. Ce qui a fait naître une volonté d’engager une réflexion sur la formation touristique en général au niveau des régions du Royaume, affirme le président. L’originalité de la démarche réside dans cette logique de développement pour aboutir, à partir de ces actions localisées, à un projet territorial participatif. La finalité poursuivie est l’amélioration des conditions de vie des populations locales en les sensibilisant et en les responsabilisant sur leur propre développement, dit Hamzaoui.

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Tadla-Azilal : Logement, 14.000 unités par an sur la période 2008/2012 · Des zones nouvelles pour résorber le déficit en logements · L’immobilier très demandé à Fquih Ben Saleh · Plan d’urgence pour la Médina de Béni Mellal

L’immobilier est très demandé à Tadla‐Azilal, notamment pour Fquih Ben Saleh et Béni Mellal. La région est à très forte concentration de RME. Et ces derniers préfèrent investir dans le secteur jugé comme valeur solide. Conséquence, les terrains s’amenuisent et les prix grimpent. Pour Fquih Ben Saleh, le prix de cession des logements varie entre 1.500 et 2.000 DH m2 pour le très mal placé. Pour les grands axes, les prix oscillent entre 6.000 et 8000 DH m2. Et d’après les recensements de 2004, le rythme de production annuelle dans le domaine, est de 1900 logements par an. Actuellement, le déficit dans la région est de l’ordre de 60.000 logements, et qu’il faut combler, est‐il dit. Pour le résorber, l’objectif est de construire 14.000 unités par an entre 2008 et 2012.

Une politique d’urbanisation de nouvelles zones est engagée pour répondre à cette très forte demande. Ainsi, une zone d’urbanisation nouvelle (ZUN) pour l’extension de la ville de Béni Mellal est prévue sur 300 ha. L’extension est également au programme pour la ville de Fquih Ben Saleh sur 200 ha. Le coût d’aménagement des 2 ZUN est estimé à 1,5 milliard de DH. Ces opérations devraient procurer 30.000 logements pour un investissement global de l’ordre de 10,5 milliards de DH.

Il s’agit aussi de trouver d’autres zones à ouvrir à l’urbanisation. Et avec l’arrivée de l’autoroute, l’extension de l’aéroport et le tourisme en expansion, les autorités locales pensent à développer des centres émergents comme Ouled Zidouh, Bradia, Ouled Barek ou encore Sidi Aissa.

L’habitat social et économique est un autre programme prioritaire pour les autorités locales. Dans la région, 41 opérations sont engagées pour un total de 365 ha nouvellement ouverts à l’urbanisation. Le projet permettra la construction de 14.000 unités induisant 30.000 logements et avec un investissement global de près de 6 milliards de DH.

Les équipements sont achevés et la valorisation des lots est en cours, est‐il affirmé par Al Omrane qui est maître d’ouvrage délégué dans la région. Cette dernière vient de s’établir à Béni Mellal pour couvrir tout le territoire Tadla‐Azilal.

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Par ailleurs, et en matière de restructuration de l’habitat sous‐équipé, le programme régional concerne 30.000 ménages répartis sur 10 communes. Actuellement, les actions sont en cours pour 22 quartiers englobant 12.000 ménages environ pour un coup global de l’ordre de 369 millions DH. L’état d’avancement des travaux est de l’ordre de 85%, est‐il déclaré auprès d’Al Omrane. La mise à niveau urbaine est également au programme. La ville de Béni Mellal est concernée notamment par deux quartiers (Riad Salam et Hay Al Massira) pour 30,5 millions de DH. Le plan prévoit également l’élargissement du boulevard Mohammed V, la réfection du boulevard Al Massira et l’embellissement de 17 autres quartiers de la ville. Le démarrage des travaux est programmé pour septembre prochain. La mise à niveau urbaine concerne aussi la ville d’Azilal pour une enveloppe de 15 millions de DH. Pour sa part, une enveloppe budgétaire de l’ordre de 21 millions de DH est réservée pour la requalification de la ville de Fquih Ben Saleh.

· La Médina de Beni Mellal prioritaire

En matière de constructions menaçant ruine, un plan prioritaire est consacré à l’ancienne ville ou Médina de Béni Mellal. La Médina occupe une superficie de près de 35 ha environ avec 2.781 constructions pour 9.600 habitants environ. Sa particularité est qu’elle est construite au dessus de galeries et de cavités, explique Abdellatif Mali, directeur de l’agence urbaine de Béni Mellal. Et une étude vient de s’achever pour déterminer le positionnement exact des bâtisses par rapport au niveau supérieur des galeries. Une deuxième étude a été aussi effectuée pour établir un plan d’aménagement spécifique et de sauvegarde et pour repérer les zones non constructibles. Les deux études ont nécessité à peu près 2 millions de DH, est‐il affirmé.

Les études ont été effectuées dans le cadre d’une convention scientifique et technique entre l’agence urbaine de Béni Mellal, l’université Cadi Ayyad et la faculté des sciences et technique de la province. Sur la base des études géophysiques, il ressort que 120 bâtisses présentent un haut risque d’effondrement. Un plan d’urgence est engagé pour le relogement de ces ménages pour 16,40 millions de DH. Et Dont la subvention du ministère de l’Habitat est de l’ordre de 8 millions de DH, est‐il indiqué.

Une autre action consiste en la réalisation des infrastructures de l’assainissement liquide. Pour 19,5 millions de DH. Les rejets sauvages s’infiltrent à travers les cavités souterraines fragilisant du coup les fondations.

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Tadla-Azilal : Des potentialités hydrauliques menacées · Les rejets domestiques, industriels et l’agriculture, principaux dangers

La région Tadla‐Azilal est réputée pour ses potentialités hydrauliques importantes, en relation avec la position géographique particulière qu’elle occupe. La région a suscité l’attention des aménageurs depuis 1935 avec la réalisation du barrage Kasbat Tadla et, depuis cette date, il a été réalisé 9 barrages dont 4 structurants (Bin El Ouidane, El Hansali, Hassan Ier et My Youssef) de capacité de stockage totale actuelle de 2.378 millions de m3 (Mm3). Les aquifères du Tadla forment un système multicouche composé de 4 aquifères superposés séparés par des niveaux imperméables ou semi‐perméables.

‐ Aquifère du Turonien du Tadla: les apports à la nappe évalués à 92 Mm3/an� sont constitués de 40 Mm3 d’infiltrations à partir des eaux de pluie et de 52 Mm3 de sous écoulements et d’apports souterrains.

‐ Aquifère du Sénonien du Tadla: les entrées dans cette nappe sont constituées des infiltrations des eaux de pluie et des sous écoulements.

‐ Aquifère de l’Eocène du Tadla: les entrées de cette nappe évaluées à 77 Mm3/an� sont constituées de 75 Mm3 d’infiltrations à partir des eaux de pluie et de 2 Mm3 de sous écoulements.

‐ Nappe phréatique des Béni‐Amir: les entrées de cette nappe sont constituées en grande partie des infiltrations d’eau d’irrigation qui sont estimées à 114 Mm3/an. Les infiltrations à partir des eaux de pluie ne sont que de 2 Mm3.

‐ Nappe phréatique des Béni‐Moussa: Les entrées de cette nappe sont constituées en grande partie des infiltrations d’eau d’irrigation qui sont estimées à 240 Mm3 par an. Les infiltrations à partir des eaux de pluie ne sont que de 2 Mm3, alors que les apports souterrains sont estimés à 22 Mm3.

‐ Nappe phréatique des Béni Moussa‐Dir: les entrées de cette nappe évaluées à 67 Mm3/an� sont constituées de 8 Mm3 d’infiltrations à partir des eaux de pluie, de 11 Mm3 d’infiltrations à partir des oueds et des sources, et de 48 Mm3 à partir des infiltrations des eaux d’irrigation.

‐ Nappe du Dogger d’Azilal: la nappe est située au nord de la ville d’Azilal. D’une superficie de 59 km2, cette nappe est destinée à l’alimentation en eau potable de la ville d’Azilal par le biais de 4 forages (N°IRE 578/45, 535/45, 575/45 et 962/45) qui sont exploités au débit maximal de 60 l/s. Elle fait partie du domaine atlasique et plus particulièrement du Haut‐Atlas calcaire, dont les principaux terrains sont d’âge secondaire et tertiaire affectés� par l’orogenèse alpine. L’alimentation de la nappe d’Azilal est essentiellement assurée par l’infiltration des eaux de pluie (5,4 à 6,6 Mm3/an). Les prélèvements des eaux souterraines pour l’irrigation se font par environ 10.000 puits et forages individuels. Avec les pénuries structurelles des ressources en eau de surface, la pression sur les eaux souterraines est très importante et des surexploitations sont observées dans les nappes phréatiques et de l’éocène. Les efforts de mobilisation des eaux souterraines permettent actuellement de disposer de près de 300 Mm3 par an. Ces ressources naturelles sont menacées. Les principales sources de pollution observée dans le bassin de l’Oum Er Rbia sont dues principalement aux rejets des eaux usées urbains et industriels et à l’activité agricole.