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LES CHERCHEURS DAUBE FRANCISCA GAGNON nouvelles Extrait de la publication

D AUBE G RANCISCA LESCHERCHEURS… · Danielle Dussault, La partition de Suzanne, roman. FernandJ.Hould,Lescavaleurs,nouvelles. Pierre Karch, Nuages, contes et nouvelles. SergioKokis,Amerika,roman

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Dans une ville inconnue et fantasmagorique, uneauteure écrivante cherche à devenir écrivaine. Unhomme s’invente pêcheur de bouquet pendantqu’une mariée n’en peut plus de mourir. Deuxjeunes garçons, amoureux interdits, dansent sur lepont d’Avignon, pendant qu’une jeune filleapprend à jongler sa vie. Quand les chemins de lalangue sont devenus impraticables, quand le marginaln’arrive plus à se nommer, il doit se réinventer, sedire. Dans cette cité miroir où des simulateursd’aube influencent le cours des choses, la fictiondomine, cherchant toujours à nuancer les demi-vérités déguisées en mensonge. Car cette ville, commela fiction, fait naître des jardins dans les cendresde grands-mères.Francisca Gagnon propose une prose qui allie lerécit narratif à la poésie. Les chercheurs d’aube flirteavec l’onirisme : symboles, métaphores, allégories,dans une fusion des sens non soumis à la logiquehabituelle ou à la cohérence en vain attendue.Vingt-cinq nouvelles. Vingt-cinq souvenances dif-fuses. Qui se racontent et qui se nomment.

LES CHERCHEURSD’AUBE

ISBN 978-2-923844-20-6

9 7 8 2 9 2 3 8 4 4 2 0 6

20 $

LES CHERCHEURSD’AUBE

FRANCISCA GAGNON

nouvelles

FRANCISCAGAGNON

LESCHERCHEURSD’A

UBE

www.levesqueediteur.com

Photo: V

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ique

April

Native de Trois-Pistoles, Francisca Gagnon est titulaire d’une maîtriseen lettres françaises de l’Université de Sherbrooke. Elle enseigne la lit-térature au Cégep de Sherbrooke, au Cégep de Thetford et travailleégalement à titre de chargée de cours à la Faculté d’éducation del’Université de Sherbrooke. Elle est la lauréate du concours littéraire dela Poste restante 2010, organisé dans le cadre des Correspondancesd’Eastman, et du 1er prix (19-25 ans) de création littéraire, Salon dulivre de l’Estrie, 2006. Elle signe ici son premier ouvrage.

Extrait de la publication

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La collection

est dirigée par

DANS LA MÊME COLLECTION

Aude, Éclats de lieux, nouvelles.Renald Bérubé, Les caprices du sport, roman fragmenté.Mario Boivin, L’interrogatoire Pilate, fiction historique.André Carrier, Rue Saint-Olivier, roman.Daniel Castillo Durante, Le silence obscène des miroirs, roman.Hugues Corriveau, De vieilles dames et autres histoires,

nouvelles.Esther Croft, Les rendez-vous manqués, nouvelles.Jean-Paul Daoust, Sand Bar, récits.Danielle Dussault, La partition de Suzanne, roman.Fernand J. Hould, Les cavaleurs, nouvelles.Pierre Karch, Nuages, contes et nouvelles.Sergio Kokis, Amerika, roman.Sergio Kokis, Clandestino, roman.Sergio Kokis, Dissimulations, nouvelles.Henri Lamoureux, Orages d’automne, roman.Guillaume Lapierre-Desnoyers, Pour ne pas mourir ce soir,

roman.Andrée Laurier, Avant les sables, novella.Andrée Laurier, Le Romanef, roman.Stéphane Ledien, Un Parisien au pays des pingouins, récits.Marcel Moussette, La photo de famille, roman.Maurice Soudeyns, Qu’est-ce que c’est que ce bordel !,

dialogues.André Thibault, Sentiers non balisés, roman.Nicolas Tremblay, L’esprit en boîte, nouvelles.Nicolas Tremblay, Une estafette chez Artaud, autogenèse

littéraire.Claude-Emmanuelle Yance, Cages, nouvelles.

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LES CHERCHEURS D’AUBE

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FRANCISCA GAGNON

LES CHERCHEURS D’AUBEnouvelles

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Gagnon, FranciscaLes chercheurs d’aube : nouvelles

(Réverbération)ISBN 978-2-923844-20-6

I. Titre. II. Collection : Réverbération.PS8613.A442C53 2012 C843’.6 C2012-941302-X

PS9613.A442C53 2012

Lévesque éditeur remercie le Conseil des Arts du Canada (CAC)et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC)

de leur soutien financier.

© Lévesque éditeur et Francisca Gagnon, 2012

Lévesque éditeur11860, rue Guertin

Montréal (Québec) H4J 1V6Téléphone : 514.523.77.72Télécopieur : 514.523.77.33

Courriel : [email protected] Internet : www.levesqueediteur.com

Dépôt légal : 3e trimestre 2012Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives nationales du QuébecISBN 978-2-923844-20-6 (édition papier)

ISBN 978-2-923844-27-5 (édition numérique)

Droits d’auteur et droits de reproductionToutes les demandes de reproduction doivent être acheminées à :Copibec (reproduction papier) • 514.288.16.64 • 800.717.20.22

[email protected]

Distribution au Canada Distribution en EuropeDimedia inc. Librairie du Québec

539, boul. Lebeau 30, rue Gay-LussacSaint-Laurent (Québec) H4N 1S2 75005 Paris

Téléphone : 514.336.39.41 Téléphone : 01.43.54.49.02Télécopieur : 514.331.39.16 Télécopieur : 01.43.54.39.15

www.dimedia.qc.ca [email protected] [email protected]

Production : Jacques RicherConception graphique et mise en pages : Édiscript enr.

Illustration de la couverture : Véronique April, Illumination, laque et acrylique sur toile, 208 cm × 178 cm, 2012

Photographie de l’auteure : Véronique April

Extrait de la publication

À Camille Deslauriers et Christiane Lahaie,ces deux femmes de lettres qui m’ont aidée

à trouver ma voix dans l’écriture.

À Pierre-Marc Lemire qui, par ses encouragements,

a motivé mon désir de mener à terme ce projet.

Amour, merci.

Je remercie chaleureusement mes parents,Marthe et Danis Gagnon,

ainsi que mes amies Gabrielle Gagnon et Marie-Sol Poirier

pour leur soutien indéfectible.

Extrait de la publication

Sur ce ciel délabré, sur ces vitres d’eau douceQuel visage viendra, coquillage sonore,Annoncer que la nuit de l’amour touche au jour,Bouche ouverte liée à la bouche fermée.

PAUL ÉLUARD, Capitale de la douleur

On circule dans les rues illuminées des grandesmétropoles du monde avec nos airs urbains etnos politesses apprises ignorant que nos vies sontgorgées de sentiments secrets et de chants sacrésoubliés quelque part en nous et qui ne resurgi-ront qu’à nos funérailles.

DANY LAFERRIÈRE, L’énigme du retour

Extrait de la publication

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Présomption

Vous atterrissez dans une ville bien étrange. Une citémiroir, avec des murs et des pavés de verre, du sol jusqu’aufirmament. Sur les ponts, vous flottez dans ce que les habi-tués appellent « le train du ciel ». Et pris dans un paradi-siaque paradoxe, vous devez redescendre, chercher votreroute, errer, repérer une quelconque indication, rencon-trer les habitants. Puis, toujours, en arrière-plan, tel un leit-motiv assassin : une distorsion de votre propre reflet.

Vous ne vous y rendez pas pour les mêmes raisons. Etencore moins par les mêmes moyens. Mais vous y chercheztous quelque chose…

«… peut-être un air de Dubaï… Pour comprendre laphysionomie des hommes et des femmes d’Asie. T’arrive-t-il d’avoir le vertige, même au sol ?

— Surtout au sol.— (soupirs) T’arrive-t-il de te confondre avec la ville et

de plisser les yeux ?—La dernière fois, mes cheveux se sont couverts de

cendres : depuis, je suis poivre et sel et je vole des gestesaux autres pour mieux me mouvoir.

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—N’as-tu pas peur de te perdre ?— (Rires !) Bien sûr que non ! Pourquoi crois-tu qu’il y

a des miroirs partout…?»

C’est une conversation comme une autre. On m’a ditque vous alliez en entendre plusieurs ici. Vous pouveztoujours repartir ; le train n’est pas bien loin. Vous vousrappelez sûrement le chemin de la gare, je n’ai pas besoinde vous expliquer.

Mais si, par hasard, vous décidiez de rester, sachez quevous devrez entrer dans ce monde en perdant un peu devous.

Car il faut bien nourrir la ville.Et si je vous disais que les bruits de pas que vous enten-

dez actuellement sont les vôtres, me croiriez-vous ? Ce n’estpas que je veuille vous induire en erreur. N’allez pas croireque je doute de votre intelligence. Or, à l’instant, je vousjure sur mon honneur que ce sont vos pas qui errent dansla ville. Vous construisez le décor.

Aujourd’hui, vous avez consenti à faire un voyage hors del’ordinaire. Vous choisissez d’aimer les autres avec la mêmeintensité que vous mettez à vous haïr. Vous devez acceptervos absences et vos doutes, seuls liens entre vous et les pas-sants. Vous n’existez plus vraiment : ne reste, ici, qu’unregard étranger et votre façon de vous en inspirer pour être.

Le seul véritable danger que vous courez dans cetteville, c’est de devenir un cliché de vous-même. Et de vousfiger. Ce n’est pas nécessairement douloureux. Ça peutpresque devenir agréable…

«Même si je refuse que les autres me regardent et mepersécutent de leurs yeux dérobeurs.

LES CHERCHEURS D’AUBE

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Extrait de la publication

—Les lunettes fumées sont un accessoire bien utile.C’est une façon de se bâtir une maison, de mettre desmurs, des cloisons ; de s’inventer des balises, des cases, desboîtes pour mieux classer les murmures des miroirs.

— Pourquoi, lorsque je me brûle, je comprends mieuxle feu ?

—C’est justement parce que tu as peur des brûluresque tu saisis rarement la véritable nature des choses…»

Pour votre survie, il s’avérera primordial que vousappreniez à vous servir du simulateur d’aube qui se trouveà ma droite, entre les deux fonctionnaires qui palabrent.Chaque bâtiment de la ville en possède un et son utilisa-tion est gratuite, bien que les files d’attente soient parfoislongues et chaotiques. Souvent, les gens se battent pouravoir accès à ces engins ; d’autres pleurent d’impuissance,ne sachant trop encore comment les utiliser. J’ai déjà vudes gens être piétinés parce qu’ils avaient refusé de donnerleur place dans le rang.

Soyez donc vigilant quand vous les approcherez. Fon -cez vers eux avec la crainte au ventre. Placez vos mains au-dessus de la lumière, sans jamais y toucher. Dans votreesprit, simultanément, cultivez le paradoxe, tout en évitantl’ambiguïté. Cherchez en vous ce que vous voyez chez au -trui et repaissez-vous des nutriments offerts par les lueursde l’aube.

Devenez les réverbères de la ville.

PRÉSOMPTION

Extrait de la publication

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La statufiée

De la gentillesse, c’était tout ce qu’elledemandait au monde. De la gentillesse et del’indulgence. Mais le monde préférait régle-menter et punir.

NELLY ARCAN, La honte

Une robe de satin noir glisse sur les courbes volup-tueuses de Mata, l’aguichante, qui se regarde, se mire dansl’immense glace accrochée au mur de sa chambre. Ellereplace une mèche rebelle grâce à un peu de mousse par-fumée, puis rehausse les contours de ses lèvres collagè-neuses par un rouge lustré. Mata s’assure que ses nouveauxseins débordent bien— du D, elle a toujours convoité le D,cette norme intrinsèque à la beauté hypermoderne. Fièredu résultat, elle les empoigne, les palpe et les dispose pourque son décolleté demeure bien plongeant. Pour que leshommes s’y baignent, animés de convoitise. Pourtant,Mata pressent une terrible vérité : un jour, elle se noieradans cette gorgerette profonde. Elle chasse ce présagecomme on déloge une mouche tenace qui nous bour-donne à la tête. Elle referme la porte derrière elle, ouvreson parapluie et part de son loft pour le chic bar Parton.

Extrait de la publication

Les regards se retournent sur son passage. Son parfumcapiteux enivre les passants. Tous les yeux sont braquéssur elle. Malgré l’automne qui s’enflamme, c’est Mata quirythme la ville ; ses talons hauts sont des percussions exo-tiques qui poétisent la grisaille. Les promeneurs suiventson tempo et oublient même la pluie froide qui les fouette.La rue offre un défilé de voyeurs.

Se résigner devant la dictature des apparences. Un jour, lecorps ne fut plus suffisant en lui-même, il fallut peaufiner les traitsdu nez, gonfler les lèvres et les seins, liposucer les quelques tracesde graisse sur les cuisses. Un jour, il fallut abdiquer devant l’ap-parat et remplacer la beauté par la plasticité.

Étrangement, lorsqu’elle s’aventure dehors, Mata fuitles miroirs. Elle a peur d’être avalée par eux. Peur de sedécouvrir un nouveau défaut, une nouvelle tare à mettresous la lame du bistouri. Mais les miroirs tapissent la ville ;ils se dressent, partout, soulignant à grands traits ses imper-fections, si mineures soient-elles.

Arrivée au chic bar Parton, Mata entre dans une grandesalle luxueuse, embaumée par le parfum des cigares et parla sueur de la débauche. Ici, la prohibition incite à la trans-gression de tous les interdits. L’alcool frelaté incite audésordre des coudes levés bien haut et le poker tarit lasource de revenus du plus pauvre des joueurs.

Non loin d’eux, Mata exécute un charleston. Avec élé-gance, elle dévisse le talon aiguille de son soulier et retirela fiole d’alcool qui y est dissimulée. Le whisky ruisselledans son gosier, laissant sur son passage une brûlure irra-diante d’ivresse. Elle s’enivre tout en sachant très bien quesa soif gargantuesque ne sera jamais étanchée. Mata veutvivre, ivre.

LES CHERCHEURS D’AUBE

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Extrait de la publication

Elle se dirige à la table de billard où des mafieux pi-colent. Des queues, ils retirent des flasques de rhum am -bré. Contre de l’alcool, Mata leur offre son corps. Sa chair.Ses seins. La transaction s’effectue sur le tapis vert.

Devenir femme-vulve. Donner sa féminité à consommer. Lesmots qui auraient pu être prononcés se sont tus. Désormais, laparole ne peut plus franchir l’épaisse barrière de nos bouches charnues.

Elle sirote. Avale. Ingurgite. Tout ce qui lui tombe sousla main, elle le porte à sa bouche. Pour se sentir désirable.Pour faire taire cette conscience qui lui triture les en-trailles. Pour se gaver à la source de l’injure. Mata veutvivre, ivre de tout ce qui la tue.

Les habitués de l’endroit poursuivent leur dérive sur lesmarées alcoolisées de cette salle licencieuse. Les lumièrespapillotantes brouillent leurs esprits déjà soûlés. Collantset rendus visqueux par les spiritueux renversés, les plan-chers tentent de retenir la clientèle plus longtemps. Uneeuphorie bruyante et la cacophonie des bouteilles briséessonorisent ce lieu clandestin. Ici, plus rien n’a d’impor-tance que l’enivrement. Même pas la détresse de Mata quicontinue de tituber. D’un homme à l’autre. D’un verre àl’autre. Elle qui se maquille de delirium tremens. Pour mas-quer sa cirrhose de l’âme. Pour vivre. Ivre.

Déjà, le soleil se lève. Mata rassemble ce qui lui reste deforce, de dignité, et quitte le bar. À l’extérieur, elle redes-cend, jusqu’à ses genoux meurtris, sa robe blanchie parla poudre de billard. Elle peine à se tenir debout. Rési -gnée, Mata enlève ses souliers. Elle se sent si petite, siminuscule, sans ses talons aiguilles. Son mascara a coulé,et ses yeux aux contours noircis racontent sa nuit blanche.Mata n’arbore plus l’éclat de la veille. Ses illusions usées,

LA STATUFIÉE

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comme des boulets, creusent des sillons de honte derrièreelle…

C’est au centre-ville que la route de Mata s’arrête. Aucoin de la 9e Avenue et de Papineau. Un miroir, commeun hameçon, happe Mata à la gueule, la forçant à affron-ter son reflet. Foudroyée, elle s’immobilise. Se fige. Sepétrifie.

Pendue à son propre regard, Mata devient minérale.

LES CHERCHEURS D’AUBE

Extrait de la publication

Extrait de la publication

La prose de Francisca Gagnon allie le récit narra-tif à la poésie. Les chercheurs d’aube flirte avec l’oni-risme — symboles, métaphores, allégories — dansune fusion des sens non soumis à la logique habi-tuelle ou à la cohérence en vain attendue. Vingt-cinq nouvelles. Vingt-cinq souvenances diffuses.Qui se racontent et qui se nomment.Dans une ville inconnue et fantasmagorique, uneauteure écrivante cherche à devenir écrivaine. Unhomme s’invente pêcheur de bouquet pendantqu’une mariée n’en peut plus de mourir. Deuxjeunes garçons, amoureux interdits, dansent surle pont d’Avignon, pendant qu’une jeune filleapprend à jongler sa vie. Quand les chemins de lalangue sont devenus impraticables, quand le marginaln’arrive plus à se nommer, il doit se réinventer, sedire. Dans cette cité miroir où des simulateursd’aube influencent le cours des choses, la fictiondomine, cherchant toujours à nuancer les demi-vérités déguisées en mensonges. Car cette ville, commela fiction, fait naître des jardins dans les cendresdes grands-mères.

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April

Native de Trois-Pistoles, Francisca Gagnon est titulaire d’une maîtriseen lettres françaises de l’Université de Sherbrooke. Elle enseigne la littérature au Cégep de Sherbrooke et au Cégep de Thetford, en plusde travailler comme chargée de cours à la Faculté d’éducation del’Université de Sherbrooke. Elle est la lauréate du concours littéraire dela Poste restante 2010, organisé dans le cadre des Correspondancesd’Eastman, et du 1er prix (19-25 ans) de création littéraire, Salon dulivre de l’Estrie, 2006. Elle signe ici son premier ouvrage.

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