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Fiche Prévention - D3 F 04 13 Pour la réalisation des ouvrages en béton de grande hauteur, cas de figure particulièrement courant en génie civil, deux types de coffrages sont utilisés : – les coffrages grimpants ; – les coffrages glissants. À la différence des « grimpants », où les levées se font successivement, le cheminement est continu pour les « glissants » (petites élévations répétées fréquemment). Cela implique la dis- parition des cycles de coffrage et décoffrage des plots, ainsi que la mise en œuvre simultanée du ferraillage et du béton. La rapidité d’exécution s’en trouve accrue car, une fois lancée, l’élévation du coffrage ne peut pas s’arrêter et le travail s’effectue généralement jour et nuit avec des équipes en 3 × 8. Ce mode opératoire présente l’avantage technique de supprimer les reprises de bétonnage préjudiciables à l’étanchéité du béton. Ce procédé est couramment uti- lisé pour la réalisation des ou- vrages cylindriques suivants : silos à grains ou à ciment, réser- voirs de stockage (d’eau, de car- burant, de gaz, etc.), sémaphores, châteaux d’eau, tours, digesteurs biométhaniseurs, voiles courbes, barrages, etc. Constitution du coffrage et principe de fonctionnement Système hydraulique d’élévation du coffrage Les coffrages glissants verticaux s’affranchissent des moyens de ma- nutention ordinaires pour les cof- frages, tels que les grues, l’élévation du coffrage s’effectuant de façon autonome. La progression est assu- rée par un système hydraulique à partir de vérins (de 3 ou 6 tonnes) pre- Coffrages glissants à cheminement vertical du génie civil Fig. 1 Nomenclature des éléments constitutifs du coffrage glissant. DR éclairage Vérin Tige de montée Fourreau permettant l’extraction de la tige à la fin du glissement étrier Panneaux coffrants Plate-forme de travail Plate-forme de travail périphérique Plates-formes de ragréage Arrivée d’huile Paroi béton Raccord par ergot entre tiges de montées Centrale hydraulique de pompage Illustrations réalisées par Mustang

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Fiche Prévention - D3 F 04 13

Pour la réalisation des ouvrages en béton de grande hauteur, cas de figure particulièrement courant en génie civil, deux types de coffrages sont utilisés :

– les coffrages grimpants ;

– les coffrages glissants.

À la différence des « grimpants », où les levées se font successivement, le cheminement est continu pour les « glissants » (petites élévations répétées fréquemment). Cela implique la dis-parition des cycles de coffrage et décoffrage des plots, ainsi que la mise en œuvre simultanée du ferraillage et du béton. La rapidité d’exécution s’en trouve accrue car, une fois lancée, l’élévation du coffrage ne peut pas s’arrêter et le travail s’effectue généralement jour et nuit avec des équipes en 3 × 8. Ce mode opératoire présente l’avantage technique de supprimer les reprises de bétonnage préjudiciables à l’étanchéité du béton.

Ce procédé est couramment uti-lisé pour la réalisation des ou-vrages cylindriques suivants : silos à grains ou à ciment, réser-voirs de stockage (d’eau, de car-burant, de gaz, etc.), sémaphores, châteaux d’eau, tours, digesteurs biométhaniseurs, voiles courbes, barrages, etc.

Constitution du coffrage et principe de fonctionnement

Système hydraulique d’élévation du coffrageLes coffrages glissants verticaux s’affranchissent des moyens de ma-nutention ordinaires pour les cof-frages, tels que les grues, l’élévation du coffrage s’effectuant de façon autonome. La progression est assu-rée par un système hydraulique à partir de vérins (de 3 ou 6  tonnes) pre-

Coffrages glissants à cheminement vertical du génie civil

Fig. 1Nomenclature des éléments constitutifs du coffrage glissant.

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éclairage

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Tige de montée

Fourreau permettant l’extraction de la tige à la fin du glissement

étrier

Panneaux coffrants

Plate-forme de travail

Plate-forme de travail périphérique

Plates-formes de ragréage

Arrivée d’huile

Paroi béton

Raccord par ergot entre tiges de montées

Centrale hydraulique de pompage

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nant appui sur des tiges supports , dites « barres à vérins » (Ø 25 mm), raboutées à l’avancement dans la paroi béton (Fig. 1).

Ces « barres à vérins » sont extraites après glissement ou demeurent dans les canaux laissés par les fourreaux , ces canaux étant ou non injectés ultérieurement.

Les vérins hydrauliques placés sur des étriers , appelés également « chevalets », sont reliés par une canalisation à une centrale hydraulique qui, à chaque mise en fonction, lève l’ensemble du coffrage de 2 à 2,5 cm suivant le réglage. Cette opération est renouvelée automatiquement et périodi-quement. C’est l’amplitude de cette période qui conditionne la cadence d’élévation du coffrage. Les efforts reçus par chaque barre doivent impérativement être équilibrés entre eux, c’est pourquoi d’autres vérins se trouvent à la base des tiges supports, logés dans des réservations au bas de l’ou-vrage, sur lesquels elles prennent appui.

Fig. 2Une vue de la centrale hydraulique embarquée sur la plate-forme centrale. On voit également les chevalets supports du coffrage et de ses équipements.

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Coffrage et équipementsLe coffrage proprement dit prend appui sur les étriers qui sont relevés périodiquement. Il est constitué :

• de panneaux coffrants (en bois – planchettes rabotées – ou en métal) d’une hauteur de 1,20 m environ. Ils sont assemblés sur des vaux qui donnent la forme de l’ouvrage suivant le plan horizontal. Les vaux sont appuyés sur les étriers distants les uns des autres de 1,30  m à 2,50  m, sur la périphérie de l’ouvrage à réaliser. Si le diamètre de l’ouvrage correspond à un nombre entier de mètres (16 m par exemple), alors la distance idéale de 1,57 m (π/2) entre les étriers permettra d’obtenir un nombre entier d’espace-ments (32 intervalles par exemple).

• de plates-formes de travail adaptées à la géométrie de l’ouvrage :

� la plate-forme haute intérieure , qui selon la taille de l’ouvrage couvrira ou non l’ensemble de sa section, est destinée, comme la plate-forme haute périphérique, à la mise en place des armatures passives ou, le cas échéant, de précontrainte, ainsi qu’au bétonnage. Elle

supporte généralement le système hydraulique et son pupitre de pilotage ;

� la plate-forme haute périphérique ; � les plates-formes basses de ragréage .

Fig. 3L’élément de base du coffrage : deux étriers supports des plates-formes, assemblés par des vaux supports de la peau de coffrage. D’autres vaux moisés assurent la jonction entre éléments.

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Fonctionnement : cadence d’élévation du coffrageLes cadences courantes, observées sur chantier, sont d’en-viron 6 à 8 courses de vérins de 2,5 cm par heure, soit entre 15 et 20 cm par heure, soit encore entre 360 et 480 cm par jour. La clef du problème se situe dans la vitesse de prise du béton. Il doit avoir pris et doit être suffisamment résistant au moment où il sort du coffrage. Si l’on fait le calcul en prenant en compte la hauteur du coffrage (1,20 m) et les cadences courantes observées (15 à 20 cm par heure), on trouve que le béton sort du coffrage 6 à 8 heures après son coulage.

Il faut donc connaître « le temps de prise » pour évaluer « la hauteur d’élévation possible à l’heure ». La qualité du béton employé, notamment le ciment et les additifs qu’il contient, conditionne la vitesse de prise. La température du béton dépendant de la température extérieure est également un élément très important. Pour savoir si le coffrage peut être relevé, on enfonce généralement, à la main, une barre de 12 mm dans le béton. Elle doit pénétrer de moins de 80 cm. Le béton peut être retardé, auquel cas on élève le coffrage de seulement 10 cm à l’heure, et s’il est accéléré on peut aller jusqu’à 40 cm à l’heure.

La vitesse ne peut être ni trop lente – le coffrage risque de « coller » – ni trop rapide – on risque de ne pas avoir assez de temps pour réaliser le ferraillage à l’avancement et que le béton sorte du coffrage avant d’avoir fait prise.

Pour prévenir le collage, il faut que la lubrification soit bien assurée par le béton frais (on n’utilise ni huile, ni graisse sur la peau de coffrage) et, donc, que la prise ne se fasse pas trop tôt dans le coffrage, auquel cas les efforts nécessaires à l’élévation peuvent dépasser la capacité des vérins. Un autre paramètre qu’il convient de bien maîtriser pour éviter le col-lage est le fruit à donner au coffrage. Il doit être, en effet, plus serré en tête qu’en pied.

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• le travail en 3 × 8, avec : � la perturbation des cycles de sommeil et la fatigue qu’il

peut engendrer ; � le travail de nuit et l’éclairage du poste de travail ; � la transmission des consignes d’une équipe à l’autre.

• les conditions de cantonnement du personnel et d’hygiène ;• la prévention du risque d’incendie.

Prévention des chutes de hauteur

Accès en hauteurLe personnel doit pouvoir accéder en toute sécurité à son poste de travail en hauteur. Les hauteurs peuvent être très grandes (plusieurs dizaines de mètres) et il est préférable, dans ce cas, d’utiliser des ascenseurs de chantiers.

La plupart du temps, les chantiers sont équipés d’une grue à tour, et un ascenseur de chantier peut être monté sur le fût de la grue (Fig. 4).

Fig. 4Sur ce chantier, un ascenseur de chantier est monté le long du fût de la grue, donnant accès au poste de conduite de l’engin de levage et aux coffrages. (Pont Bacalan-Bastide à Bordeaux, Vinci GTM, piles exécutées avec des coffrages grimpants). Ce système est adaptable aux coffrages glissants.

Des réservations peuvent être prévues dans la paroi. Lors-qu'elles sont grandes et qu’elles empiètent sur l’emplace-ment des tiges supports du coffrage, on réalise alors autour un poteau provisoire. Celui-ci est démoli une fois l’ouvrage terminé.

Risque de collage ou de coincement du coffrage

En cas de collage, il faut démonter et remonter le coffrage à des hauteurs parfois très grandes. Cela occasionne des prises de risque importantes et met gravement en péril l’équilibre économique du chantier.

Un technicien qualifié spécialiste du coffrage glissant, appe-lé couramment sur les chantiers « pompiste », est le garant de l’élévation régulière du coffrage mais aussi du respect de l’aplomb. En effet, un faux aplomb peut conduire au coince-ment du coffrage qui provoque, comme le collage, l’arrêt du chantier suivi du démontage et du remontage du coffrage en hauteur, source de risques.

Accidents du travail, maladies professionnelles et conditions de travail

Ce type de coffrage est caractérisé par :

• des postes de travail en hauteur et souvent à grande hauteur ;• le travail continu, de jour comme de nuit, donc souvent

posté en 3 × 8 ;• la mise en œuvre de béton et d’acier à une cadence

contrainte par le rythme d’élévation du coffrage.

Cette particularité va conduire l’entreprise à adopter une pré-paration très rigoureuse en vue d’organiser :

• la prévention des chutes de hauteur : � lors de l’accès aux postes de travail ; � lors du travail sur les plates-formes de travail ; � lors du démontage du coffrage. Les remarques précé-

dentes sur la prévention du risque de « collage » ou de coincement par faux aplomb rentrent dans cette caté-gorie.

• la prévention du risque de chutes d’objets depuis le cof-frage ;

• la prévention des risques dus aux manutentions : � notamment des armatures manutentionnées à la grue,

(il est interdit de les accrocher aux tortillards – ligatures en acier doux – destinés à former les paquets) ;

� le risque de retombée du coffrage est notablement li-mité par la technique adoptée, puisqu’en cas de dé-faillance du système hydraulique le coffrage reste fixé au béton ;

� les manutentions manuelles des charges, en particulier les armatures dont le temps de pose est contraint par la vitesse de montée du coffrage.

• la prévention du risque électrique ;• la prévention d’un arrêt prolongé du chantier provoquant le

collage du coffrage ;

Fig. 5Accès par l’intérieur de l’ouvrage, protection de l’accès.

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Accès protégé en pied d’ouvrage

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La mise en place d’une réservation d’accès au pied de l’ou-vrage n’est pas toujours possible, notamment pour des rai-sons d’étanchéité. Dans ce cas, on doit se contenter d’une sapine extérieure.

La sapine d’accès extérieure est ancrée à l’ouvrage, mais elle peut, en plus, être haubanée comme c’est le cas sur la photographie de la figure 7. Une passerelle inclinée (telle que l’on peut en voir pour desservir les pontons flottants) permet de réaliser la jonction entre la sapine et la plate-forme péri-phérique du coffrage. Il faut veiller à ce qu’elle ne soit pas trop inclinée et à ce qu’elle soit équipée de taquets fixés sur le plancher pour éviter le glissement.

Trois types de plates-formes

On distingue, donc, trois types de plates-formes sur un cof-frage glissant :

• la plate-forme haute intérieure qui, selon l’ouvrage, couvri-ra ou non l’ensemble de sa section ;

• la plate-forme haute périphérique ;• les plates-formes basses de ragréage.

Toutes ces plates-formes sont équipées de planchers jointifs, réalisés avec des planches de 40 mm d’épaisseur au moins. Les planches de 27  mm, destinées au coffrage, sont inter-dites. En effet, les planchers doivent supporter 200 daN/m2 pour les plates-formes hautes (plus une charge localisée de 2 000 daN sur 2 m2). Les plates-formes de ragréage, quant à elles, doivent supporter 150 daN/m2. La charge sur les plates-formes doit être répartie afin d’éviter le vrillage du coffrage.

Les plates-formes donnant sur le vide (généralement péri-phériques et de ragréage) sont équipées de garde-corps qui doivent être conformes à la norme NF EN 13374. Les lisses en tubes métalliques cintrés seront préférées aux lisses en bois qui peuvent présenter des défauts de résistance. Elles sont complétées par un filet pare-gravats (maille 2 × 2 ou 3 × 3) pour éviter la chute d’objets.

Pour les ouvrages de grande hauteur, un garde-corps an-tichute plein de 2 mètres de hauteur protégera également le personnel du vent, ainsi que du vertige en masquant la vue du vide. Ce type de garde-corps est couramment utilisé lors de la réalisation des noyaux centraux des immeubles de grande hauteur à l’aide de coffrages grimpants.

Circulation d’une plate-forme à l’autre

L’accès au poste de travail peut donc s’effectuer par la plate-forme haute périphérique ou la plate-forme haute intérieure. Il faut pouvoir, ensuite, se déplacer sur les autres plates-formes. L’accès aux plates-formes de ragréage ( et Fig. 8) s’effectue par un système de trappes et d’échelles représen-té sur la figure 6. Leur nombre est à déterminer en fonction de la longueur du plot.

Les échelles d’accès sont disposées d’aplomb, sur la face externe des passerelles de ragréage, afin de ne pas gêner la circulation (Fig.  6). La circulation sur ces échelles s’ef-fectuant face au vide, une protection, disposée sur toute la hauteur (2,50 m) et constituée par un panneau plein ou un grillage simple torsion bien tendu, couvrira un mètre de part et d’autre de l’accès.

À défaut, lorsque la hauteur de l’ouvrage fini ne dépasse pas 25 mètres, on peut admettre un accès par une sapine. Celle-ci peut être située à l’intérieur ou à l’extérieur de l’ou-vrage. Dans le cas où elle est à l’intérieur, il faut aménager un accès par une réservation au pied de l’ouvrage, protégé contre les chutes d’objets (Fig. 5). Un balisage périphérique complémentaire permettra de délimiter une zone interdite au personnel.

La sapine débouche alors sur la plate-forme haute intérieure grâce à une trappe. Dans tous les cas, elle est fixée à l’ou-vrage déjà réalisé pour assurer sa stabilisation (Fig. 6).

Fig. 6Accès au coffrage par l’intérieur.

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Fig. 7Accès par une sapine extérieure à l’ouvrage.E

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Fixation à la paroi (et non au coffrage)

Accès au plot

Sapine d’accès

Palier de repos tous les 5 mètres (pro-tection contre les chutes d’objets)

Réseaux divers

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Travail isolé et secoursUne personne travaillant sur les plates-formes de ragréage peut se retrouver isolée, hors du regard des autres compa-gnons de l’équipe. Se pose alors le problème de lui porter secours en cas de malaise ou de perte de connaissance. C’est pourquoi, il est recommandé d’équiper cette personne d’un système permettant d’alerter les secours : au mieux un dispositif dit « homme mort », qui garantit une alerte même dans les cas graves, à défaut un téléphone portable.

D’autre part, le travail parfois à très grande hauteur pose la difficulté de l’évacuation des personnes par les secours. Le problème est le plus souvent réglé par l’utilisation d’une na-celle suspendue à la grue. Ce dispositif est autorisé par la réglementation, sous réserve de respecter les dispositions prévues par l’arrêté du 2  décembre 1998 fixant les condi-tions auxquelles doivent satisfaire les équipements de le-vage de charges pour pouvoir être utilisés pour le levage de personnes (NOR : MEST9811275A, à consulter sur le portail Légifrance). Un contact avec les pompiers, en début de chan-tier, permettra de valider avec eux la solution d’évacuation.

Prévention des accidents dus aux manutentions

Les manutentions concernent essentiellement les armatures et le béton, la réalisation de l’ouvrage, puis le coffrage lui-même lors de son démontage.

Choix et utilisation des armaturesLes armatures sont approvisionnées, généralement, à l’aide de la grue à tour sous forme de paquets. Il faut absolument éviter de les accrocher par les liens en acier doux, dits « tor-tillards », utilisés pour les constituer, car il n’y a aucune ga-rantie de résistance. Il faut donc utiliser des élingues prévues à cette fin et respecter un angle d’élingage de moins de 60°.

Deux types d’armatures sont utilisés : les armatures verti-cales sous forme de barres droites et les armatures horizon-tales sous forme de cercles épousant la courbure du mur en béton. Les armatures verticales instables doivent être tenues en position debout par des gabarits ou « peignes » intégrés au coffrage. Les armatures horizontales doivent être enfilées dans l’espace entre les chevalets. Pour gagner du temps, on les stocke à cet endroit dans l’attente de la pose (Fig. 10).

BétonLe bétonnage a lieu pratiquement en continu, en hélice autour du cylindre (Fig. 11). On utilise pour cela une benne à béton, généralement à manche, suspendue à la grue à tour. Le poids de la benne pleine de béton ne doit pas dépasser la capacité de levage de la machine prévue pour les distances de manu-tention observées sur le chantier. Cette précaution est dictée par l’« examen d’adéquation de l’appareil de levage ».

En effet, la grue est certes équipée de limiteurs de moment et de charge, mais ces équipements peuvent être défaillants malgré les vérifications techniques réglementaires. Le béton-nage peut également avoir lieu à l’aide d’une pompe à béton par l’intermédiaire d’un mât.

Pour éviter le collage du coffrage, il ne faut pas interrompre trop longtemps le bétonnage. Les moyens doivent parfois être

Des trappes rabattables (environ 50 × 60 cm) sont prévues pour le passage à travers les plates-formes hautes. Elles sont conçues afin de ne pas entraver la circulation sur ces plans de travail (cela implique notamment des poignées es-camotables).

La continuité des plans de travail des plates-formes doit tou-jours être assurée, en particulier aux angles, dans le cas de la réalisation d’ouvrages à section rectangulaire.

Pour faciliter la circulation entre la périphérie et l’intérieur ( Fig. 8), il faut aménager des passages ou « fenêtres » à travers le ferraillage, entre les chevalets, lorsque celui-ci est dense. En effet, les volumes sont la plupart du temps fermés lors de l’utilisation de coffrages glissants pour la réalisation d’ouvrages à section circulaire ou rectangulaire. Des esca-beaux de franchissement facilitent le passage (Fig. 9).

Fig. 8Circulation entre les plates-formes.

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Fig. 9Aménagement d’accès à travers les armatures.

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Armature Fenêtre dans le ferraillage

Pont de franchissement

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• le démontage du coffrage en éléments équipés d’organes de préhension dont le poids est en adéquation avec la ca-pacité de l’appareil de levage ;

• l’utilisation d’un palonnier dont la fonction est d’éviter de solliciter le coffrage de telle façon qu’il se déforme ;

• l’enlèvement des différents morceaux dans un ordre bien précis, en terminant le démontage par un élément contigu à l’accès (par ascenseur ou par sapine) (Fig. 12) ;

• enfin, la possibilité pour la personne chargée du démon-tage d’être en permanence sur un poste de travail sûr, pro-tégé par des garde-corps, ou d'être équipée d'un harnais antichute convenablement ancré.

La personne chargée du démontage doit être hautement qualifiée. Elle doit connaître parfaitement l’ordre de démon-tage, être formée au port et à l’assujettissement du harnais antichute.

Le démontage pourra commencer en scindant la plate-forme centrale en deux parties et (Fig. 12). L’élément de la plate-forme centrale restant attaché au coffrage sera sécu-risé par l’ajout d’un garde-corps. On poursuivra en enlevant progressivement les éléments de coffrage solidarisés par les vaux, jusqu’au dernier élément contigu à l’accès (Fig.  13). Les accès pourront alors être démontés.

Prévention des autres risques

Risques d’origine électriqueLe risque électrique peut se présenter sous deux formes :

• le risque de contact avec des câbles aériens sous tension situés dans l’environnement de l’appareil de levage ou de la flèche de la pompe à béton ;

doublés pour prévenir tout arrêt des travaux, par exemple : une grue mobile de levage en réserve en cas d’arrêt de la grue à tour, un camion béton en astreinte sous deux heures, la prévision d’une centrale à béton de secours.

Démontage du coffrageLa phase ultime de démontage du coffrage, en fin de chan-tier, n’est pas sans danger. En effet, plusieurs problèmes doivent être posés dès la conception du coffrage :

Fig. 11Bétonnage à l’aide d’une benne à manche. On voit également « les peignes » à ferrailles destinés à stabiliser les armatures.

Fig. 10Gabarit pour la pose des armatures : « le peigne à ferrailles »

DR Paroi béton

Gabarit pour armatures verticales

Ossature de stabilité du ferraillage

Banquette pour stockage aciers

Ferraillage

Stockage armatures horizontales en attente de pose

Guide armatures tous les mètres

Fig. 12Ordre de démontage du coffrage glissant.

DR

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Arrêt prolongé de l’alimentation en électricité

L’alimentation en électricité ne doit pas être interrompue, tant pour l’éclairage que pour la montée du coffrage ou la vibration du béton. On prévoira, à cet effet, un groupe élec-trogène de secours.

Conditions et rythme de travail

Le personnel est confiné en altitude et soumis aux intempé-ries. Il y a lieu de prévoir sur la plate-forme centrale, quand sa taille le permet, un abri doté d’appareils de chauffage. L’idéal est de pouvoir disposer sur la plate-forme, au plus près du poste de travail, d’un lieu de vie comprenant ves-tiaire, sanitaires et réfectoire. Il faudra également disposer de secouristes, d’une trousse de premiers secours, des moyens pour alerter les secours et d’une nacelle d’évacuation.

Une protection contre le risque d’incendie doit être assurée par un nombre suffisant d’extincteurs accessibles en perma-nence près des postes de travail et dont le fonctionnement devra être connu du personnel.

Le suivi médical et la délivrance des aptitudes doivent prendre en compte les contraintes du travail en hauteur et du travail posté en 3 × 8. Les éléments à surveiller sont la fatigue du personnel résultant de la perturbation des cycles du sommeil et du travail de nuit, ainsi que la possibilité de transmettre les consignes d’une équipe à l’autre.

Prévoir trois postes de chef de chantier, même si leurs ho-raires de travail peuvent être décalés par rapport aux équipes de production.

Le recours au travail de nuit suppose la conclusion préalable d’une convention ou d’un accord collectif de branche étendu ou d’une convention ou accord d’entreprise ou d’établisse-ment. À défaut de convention ou d’accord, il est nécessaire de solliciter l’inspecteur du travail afin d’autoriser le travail

• le risque résultant de l’utilisation de l’électricité pour les besoins des travaux : éclairage, vibration du béton, alimen-tation de la centrale hydraulique.

Câbles situés dans l’environnement électrique

Avant le déroulement des travaux, il convient de s’informer auprès de l’exploitant sur les lignes présentes sur le terrain des travaux et de voir avec lui les mesures à prendre. Ces mesures peuvent consister à se mettre hors de portée des lignes (protection par éloignement), à mettre hors tension les lignes (protection par consignation) ou bien à isoler ou mettre un écran entre les lignes et l’appareil de levage (protection par isolation).

Utilisation de l’électricité au poste de travail

Les lieux de travail étant considérés comme très conduc-teurs ; l’installation électrique est à réaliser en très basse ten-sion. Les câbles formant colonne montante seront enroulés sur des tourets placés à la base de l’ouvrage qui assurent leur déroulement au fur et à mesure de l’élévation du cof-frage. Les postes de travail doivent être correctement éclai-rés (Fig. 14). Deux circuits distincts doivent alimenter cha-cun un luminaire sur deux, afin d’éviter que le chantier ne soit inopinément plongé dans l’obscurité suite à une panne localisée.

Fig. 13Démontage et enlèvement au palonnier des éléments de coffrage.

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Enlèvement au palonnier

Fig. 14L’éclairage fixé à la périphérie du coffrage est complété par le phare de la grue.

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OPPBTP25, avenue du Général Leclerc - 92660 Boulogne-Billancourt Cedex - 01 46 09 27 00 - www.preventionbtp.fr

• les appareils et installations électriques ;

• les appareils de levage ;

• les appareils hydrauliques et à pression ;

• les ascenseurs de chantier.

Les résultats de ces vérifications doivent être consignés sur le registre de sécurité.

Enfin, l’ensemble des éléments cités dans cette fiche doit permettre de réaliser facilement un plan particulier de sécu-rité et de protection de la santé (PPSPS) pour un chantier de gros œuvre réalisé à l’aide d’un coffrage glissant, en suivant les prescriptions du plan général de coordination (PGC) four-ni par le coordonnateur.

de nuit d’un salarié. La convention collective nationale (CCN) du bâtiment ainsi que celle des travaux publics ont chacune précisé les modalités du travail de nuit.

Il est interdit de faire travailler un salarié plus de six jours par semaine ainsi que le dimanche. Il existe des dérogations dans les CCN bâtiment et travaux publics qui ont été éten-dues par le ministère du Travail. Toutefois, si on ne se trouve pas exactement dans la situation prévue par la convention collective, il est alors nécessaire de demander individuelle-ment une autorisation à l’Inspection du travail, après avis du comité d’entreprise, ou à défaut des délégués du personnel.

Les équipements de travail doivent subir, avant leur utilisation, les vérifications techniques réglementaires, en particulier pour :