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    Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite. Techniques de lIngnieur, trait Gnie lectrique D 4 439 1

    Lignes ariennes : chauffementset efforts lectrodynamiques

    par Michle GAUDRYIngnieur de lcole centrale de ParisIngnieur-chercheur au dpartement Postes et Lignes de la Direction des tudeset recherches dEDFSecrtaire du groupe CIGRE 22-12 (comportement lectrique et thermiquedes conducteurs)

    et Jean-Luc BOUSQUETIngnieur

    Groupe Coordination lectrique et mcanique des ouvrages la Direction des tudeset recherches dEDF

    e passage du courant dans un conducteur entrane lchauffement decelui-ci ; ce conducteur est galement soumis dautres phnomnes

    dordre climatique tels que le vent, lensoleillement et la temprature ambiante.Il est donc important de connatre cet chauffement afin dassurer aux conduc-teurs une temprature de fonctionnementcompatible, dune part, avec lesmatriaux utiliss pour leur fabrication et, dautre part, avec la flche de ceux-ciau-dessus du sol et des constructions.

    1. Calculs thermiques.................................................................................. D 4 439 - 21.1 Bilan des puissances en rgime permanent ............................................. 2

    1.1.1 Effet Joule ........................................................................................... 21.1.2 Ensoleillement .................................................................................... 21.1.3 Convection .......................................................................................... 21.1.4 Rayonnement...................................................................................... 3

    1.2 Calcul de lchauffement en rgime permanent....................................... 31.3 Calcul de lchauffement en rgime variable............................................ 3

    1.3.1 Rgime de surcharge temporaire...................................................... 41.3.2 Rgime de court-circuit ...................................................................... 4

    1.4 Calcul du courant en rgime permanent................................................... 4

    1.5 Calcul du courant en rgime variable........................................................ 41.5.1 Rgime de surcharge temporaire...................................................... 41.5.2 Rgime de court-circuit ...................................................................... 4

    1.6 Ordre de grandeur des paramtres prendre en compte dans lescalculs dchauffement ............................................................................... 4

    1.7 Exemple dapplication................................................................................. 5

    2. Efforts lectrodynamiques dus aux courants de court-circuit ... 52.1 Courant de court-circuit .............................................................................. 52.2 Efforts lectrodynamiques : description du phnomne......................... 52.3 Modlisation mathmatique....................................................................... 5

    2.3.1 Principe de calcul des efforts lectrodynamiques ........................... 52.3.2 Application aux portes en cbles de lignes ou de postes............. 6

    2.4 Pincement dans un faisceau de conducteurs............................................ 72.4.1 Description du phnomne ............................................................... 72.4.2 Modlisation mathmatique.............................................................. 7

    Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 4 439

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    LIGNES ARIENNES : CHAUFFEMENTS ET EFFORTS LECTRODYNAMIQUES _______________________________________________________________________

    Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.D 4 439 2 Techniques de lIngnieur, trait Gnie lectrique

    Par ailleurs, la suite des travaux de Laplace, nous savons que la circulationde courants dans des conducteurs parallles induit dans ces conducteurs desforces lectromagntiques proportionnelles au produit des courantscirculant dans les deux conducteurs.

    En cas de court-circuit dans une configuration de ligne ou de poste en

    conducteurs souples, on mesure alors des surtensions mcaniques (traction etflexion) appeles efforts lectrodynamiquesau niveau des supports et desisolateurs dancrage. On observe galement des mouvements de conducteurstrs importants.

    Ces efforts pouvant tre considrables, il est indispensable de les prendre encompte ds la conception dun nouvel ouvrage.

    Ce sont ces deux phnomnes qui sont tudis dans cet article.

    1. Calculs thermiques

    Les calculs qui sont proposs dans ce paragraphe demandent,pour la plupart dentre eux, des itrations ; pour cette raison, il estprfrable de programmer les algorithmes qui suivent afin dobte-nir des rsultats plus rapides et plus prcis.

    1.1 Bilan des puissancesen rgime permanent

    Dune manire gnrale, le bilan thermique des puissances dunconducteur en rgime permanent (en quilibre thermique) scritde la faon suivante :

    Puissance dchauffement= Puissance de dissipation (1)

    PJoule+ Pensoleillement = Pconvection+ Prayonnement

    PJ+ Ps = Pc+ Pray

    1.1.1 Effet Joule

    La puissance linique due leffet Joule PJ (W m1) scrit :

    PJ= RI2 (2)

    avec R rsistance linique 50 Hz et la temprature considredu conducteur ( m1),

    I courant transit par le conducteur (A) ;

    o R= k R20[1 + (c 20)] (3)

    avec R20 rsistance linique en continu du conducteur la temp-rature de 20 oC ( m1),

    coefficient de variation de la rsistance du conducteuren fonction de la temprature (oC1),

    c temprature du conducteur (oC),

    20 temprature de rfrence (20oC) de la valeur de R20

    (oC).

    Le coefficient ksexprime par :

    (4)

    (formule de Rayleigh limite trois termes et valable pour les fr-quences infrieures 150 Hz)avec f frquence du rseau (Hz) ;

    Rc rsistance linique en continu du conducteur ( m1) ;

    0= 4107(H m1) (5)

    = permabilit magntique du vide et, par extension, delair.

    1.1.2 Ensoleillement

    La puissance linique due lensoleillement Ps (W m1) est la

    suivante :Ps= rD (6)

    avec r coefficient de rceptivit du flux solaire (0 < r< 1) sansdimension, pris par dfaut 0,5 ( 1.6),

    flux solaire (W m2),

    D diamtre extrieur du conducteur (m).

    1.1.3 ConvectionLa puissance linique dissipe par convection Pc (W m

    1) est :

    (7)

    avec Se surface dchange du conducteur (m2),

    conductivit thermique de lair ambiant (W m1 K1),

    Nu nombre de Nusselt, sans dimension, qui dpend de lavitesse du vent, de sa direction, de sa stabilit et descaractristiques de la surface extrieure du conducteur[3],

    Ts chauffement du conducteur par rapport la tempra-ture ambiante.

    Nusexprime diffremment suivant le type de convection, natu-relle ou force.

    En convection naturelle, on a :

    Nu= A (Gr Pr)m (8)

    avec A, m coefficients dtermins exprimentalement ;

    nombre de Grashof-Prandtl,

    sans unit ; (9)

    a masse volumique de lair ambiant (kg m3) ;

    k 1112--------

    0f

    2Rc-------------

    2 1

    180-----------

    0f

    2Rc-------------

    4

    +=

    Pc TsSe D------- Nu =

    Gr Pr a

    2gcpD

    3Tsd

    ---------------------------------------=

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    coefficient de dilatation pression constante de lair(K1) ;

    g acclration normale due la pesanteur (m s2) ;cp capacit thermique massique pression constante

    (J kg1 K1) ;

    d viscosit dynamique de lair ambiant(N S m2ou Pa s).

    Dans le produit Gr Pr, la quantit ne dpend que du

    fluide ( la pesanteur g prs) et peut sexprimer, pour lair atmo-sphrique, par la formule approche : 3,912 1019 (film)

    4,69

    avec film temprature de lair au contact du conducteur[(c+ a)/2](

    oC) ;a temprature de lair ambiant (

    oC).

    En convection force, on a :

    Nu= BR en (10)

    avec B, n coefficients dtermins exprimentalement ;

    nombre de Reynolds ; (11)

    v vitesse de lair ambiant (m s1).

    Dans le calcul de Re, la quantit peut sexprimer par larelation : 1,644 109(film)

    1,78.

    La convection force se distingue de la convection naturelle parla vitesse du vent, sans pour cela pouvoir dterminer prcismentle passage de lune lautre. Pour cette raison, il est prfrabledutiliser une convection mixteplus reprsentative des phnomnesphysiques.

    De plus, la convection mixte assure une parfaite continuit danslvolution des phnomnes de convection.

    Il sagit donc de calculer un nombre de Reynolds de convection

    mixte:(12)

    avec Ren nombre de Reynolds de convection naturelle obtenuen crivant lgalit des deux quations (8) et (10),do :

    (13)

    La formule (12)prend en compte la vitesse rsultante dcoule-ment de lair qui est la somme vectorielle du flux vertical deconvection naturelle et du flux horizontal de convection force.

    Les coefficients A, B, met nutiliss sont ceux des tableaux 1et 2.

    (0)

    1.1.4 Rayonnement

    La puissance linique dissipe par un conducteur par rayonne-ment infrarouge Prayest la suivante :

    (14)

    avec = 5,67 108W m2 K4constante de Stefan-Boltzmann,

    coefficient dmissivit du conducteur, sans dimension(0 < < 1), pris par dfaut gal 0,6 ( 1.6),

    Ta = a+ 273,15 temprature ambiante (K),

    Tc = c+ 273,15 temprature du conducteur (K),

    Ts chauffement du conducteur par rapport la tempra-

    ture ambiante (K),Ts = Tc Ta= c a. (0)

    1.2 Calcul de lchauffementen rgime permanent

    En remplaant dans lquation (1)les diffrents termes respecti-vement par ceux obtenus dans les relations (2), (6), (7)et (14), onobtient :

    (15)

    donc (16)

    Le rsultat final est obtenu par itration sur Ts.Dans le cas dune solution informatique, les calculs deffet de

    peau (coefficient k) sont inclus dans la boucle itrative. La rsisti-vit augmente avec la temprature et modifie ainsi la valeur de cecoefficient.

    1.3 Calcul de lchauffementen rgime variable

    Le bilan nergtique dun conducteur en rgime variable scritde la faon suivante :

    nergie emmagasine = EJoule+ Esolaire Edissipe

    SccdT= I2R20 [1 + (c 20)]dt+ rDdt D(f a)dt (17)

    avec S section du conducteur (m2) ;cmasse volumique du mtal constituant le conducteur

    (kg m3) ;c capacit thermique massique du conducteur 20 oC

    (J kg1 oC1) ;f temprature du conducteur la fin du rgime transitoire

    (oC) ; coefficient dchange propre du conducteur :

    (18)

    Tableau 1 Coefficients utiliss en convection naturelleGr Pr A m

    de 102 104 0,850 0,188de 104 106 0,480 0,250

    a2gcpd

    -------------------------

    ReavDd

    ----------------=

    ad------

    Remixte Re2 Ren

    2+=

    RenAB------

    1 n GR Pr ( )m n=

    Pray Se Ta Ts+( ) 4 Ta4=

    Tableau 2 Coefficients utilissen convection force

    Caractristiquesgomtriques (1) Re B n

    de 102 2,65 103 0,641 0,471

    de 2,65 103 5 104 0,048 0,8

    de 2,65 103 5 104 0,718 0,633(1) D: diamtre extrieur du conducteur,

    d: diamtre dun brin de la couche extrieure.

    0,0625d/2 D d( )0,718

    d/2 D d( )0,718

    d/2 D d( )0,05

    RI2

    rDTsSe D------- Nu +Se c 273,15+( )4 a 273,15+( )4 +

    TsRI 2 rD+

    Se D-------Nu Ta Ts

    +

    ( )4

    Ta4

    Ts-------------------------------------------------------

    +

    --------------------------------------------------------------------------------------------=

    flux thermiques sortant du conducteur

    f a--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------=

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    et (19)

    On distingue 2 types de rgimes variables pour les conducteursde lignes ariennes :

    la surcharge temporaire (dure 10 ou 20 min) ; le court-circuit (dure infrieure 5 s).

    1.3.1 Rgime de surcharge temporaire

    La solution de lquation diffrentielle(17) conduit lexpression :

    (20)

    avec (21)

    i temprature du conducteur au dbut du rgime transi-toire (oC) ;

    La constante de temps scrit :

    (22)

    Dans le cas dune solution informatique, les calculs deffet depeau (coefficient k) sont inclus dans la boucle de calcul. La rsisti-vit augmente avec la temprature et modifie ainsi la valeur de cecoefficient.

    1.3.2 Rgime de court-circuit

    Celui-ci est considr comme tant adiabatique. Lquationdiffrentielle (17)prend donc la forme simplifie suivante :

    SccdT= I2R20[1 + (c 20)]dt (23)

    qui a pour solution :

    (24)

    Dans lquation (24), il est recommand dintroduire la valeur de Icorrespondant au courant thermique quivalent (courant symtrique+ composante asymtrique) dfini dans la norme CEI 865.

    1.4 Calcul du couranten rgime permanent

    On peut dduireI

    de lquation (15):

    (25)

    1.5 Calcul du courant en rgime variable

    1.5.1 Rgime de surcharge temporaire

    Il sagit de calculer un courant (Ivariable) faisant passer le conduc-teur dune temprature i une temprature fen un temps t.

    partir de lquation de calcul dintensit en rgime permanent(15), on en dduit Iicorrespondant i.

    On ralise ensuite Ivariable= Ii+ I (26)

    On peut alors poser le pas ditration suivant :

    I

    = 2(f variable) (27)On effectue un calcul dchauffement en rgime variable avec

    lquation (20)en remplaant Ipar Ivariable.

    La boucle itrative est stoppe lorsque .

    1.5.2 Rgime de court-circuit

    On peut dduire Iccde lquation (24):

    (28)

    Iccest un courant symtrique.

    1.6 Ordre de grandeur des paramtres prendre en compte dans les calculsdchauffement

    Ensoleillement

    Le tableau 3donne les valeurs maximales densoleillement rele-ves 12 heures TU dans le sud de la France pour les douze moisde lanne. (0)

    missivit, rceptivit

    Une bonne apprciation de ces deux paramtres peut tre don-ne par la formulation suivante en fonction de lge z(en annes)du conducteur, pour une ligne installe proximit dune zoneurbanise :

    flux thermiquesI 2R20 1 c 20( ) rD+ +

    D--------------------------------------------------------------------------------=

    c A A i( ) t D RI2ScC------------------------------- exp A A i( ) t---- exp = =

    ARI i

    21 i( ) D r a+( )+

    D RI i2

    ----------------------------------------------------------------------------=

    Scc

    D RIf2

    ----------------------------------=

    f 201------

    1 R20I f2t

    Scc-------------------------

    i R20I f

    2t

    Scc-------------------------

    exp+exp=

    I

    TsSe D-------Nu +Se c 273,15+( )4 a 273,15+( )4[ ] rDkR20 1 c 20( )+[ ]

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------=

    Tableau 3 Valeurs maximales du flux solaire 12 heures TU

    MoisFlux solaire

    (W m

    2

    )

    Janvier 450

    Fvrier 580

    Mars 750

    Avril 900

    Mai 1 000

    Juin 1 050

    Juillet 1 000

    Aot 980

    Septembre 900

    Octobre 720

    Novembre 600Dcembre 450

    variable f 0,5C

    Icc

    Scc

    R20t------------------ 1 f 20( )+1 i 20( )+------------------------------------ln=

    r ou 0,230,7z

    1,22 z+--------------------+=

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    Vitesse du vent

    Pour les calculs thermiques de lignes ariennes, la plupart desrglementations prconisent des vitesses de vent comprises entre0,5 et 1 m s

    1

    .

    1.7 Exemple dapplication

    partir des diffrentes quations prcdemment dfinies, il estpossible de dterminer les courants permanents

    et de surcharge

    admissibles

    dans un conducteur de ligne arienne.

    2. Efforts lectrodynamiquesdus aux courantsde court-circuit

    2.1 Courant de court-circuit

    La mise en contact de points potentiels diffrents est appelecourt-circuit. Dans le cas des rseaux triphass de transport dner-gie lectrique, trois types de courts-circuits peuvent survenir.

    Lors des courts-circuits triphass, les trois phases sont misessimultanment en contact. Cest, par exemple, le cas dune branchequi tombe sur la ligne et se couche sur les trois conducteurs. Cedfaut engendre des forces de rpulsion entre les deux phases

    extrieures du circuit.

    Pendant les courts-circuits biphass (ou biphass-terre sil y acoulement du courant par la terre), deux phases seulement sont encontact. Cest le cas dune branche tombe sur deux conducteurs oude la perche isolante de travail oublie entre deux phases. Ce dfautengendre une rpulsiondes deux conducteurs concerns.

    Les courts-circuits monophassentranent la mise la terre de laphase concerne. Ce dfaut engendre un courant importantdans leconducteur concern.

    La figure 1illustre ces diffrents dfauts.

    Dans le cas des ouvrages de transport dnergie lectrique,lintensit du courant de court-circuit varie entre 30 et 80 kA.

    2.2 Efforts lectrodynamiques :description du phnomne

    La circulation de courants dans des conducteurs parallles induitdans ces conducteurs des forces lectromagntiques. Ces forcessont attractivesou rpulsives(selon que les courants sont de mmesens ou de sens oppos) et galement rparties le long des conduc-teurs. Elles sont proportionnelles au produit des intensits circulantdans les deux conducteurs.

    En cas de court-circuit, on observe alors des surtensions mca-niques appeles efforts lectrodynamiquesau niveau des supportset des isolateurs dancrage, ainsi que des mouvements importantsdes conducteurs.

    2.3 Modlisation mathmatique

    2.3.1 Principe de calcul des efforts lectrodynamiques

    Daprs Laplace, un conducteur lectrique parcouru par un courantI1(A), plac dans un champ magntique cr par un conducteurparallle parcouru par un courant I2(A) est soumis une force lec-tromagntique F(N/m) :

    (29)

    avec d distance sparant les deux conducteurs (m).

    Lapplication de la formule (29)est trs simple et permet dobtenirun ordre de grandeur. Toutefois, elle nest pas suffisante si lon veutprendre en compte :

    les caractristiques instantanes du courant de court-circuit ; les mouvements des conducteurs ; llasticit des supports et des conducteurs...

    Nous rappelons quune solution informatique est recomman-de du faut des itrations qui sont ncessaires pour ce type decalcul.

    Prenons lexemple dun conducteur de type ASTER 570 dont lescaractristiquessont les suivantes :

    section : 570,22 mm2; diamtre extrieur : 31,05 mm ; diamtre dun brin : 3,45 mm ;

    rsistance lectrique 20 oC : 5,83 105 m1; missivit, absorptivit : 0,7.

    Conditions climatiques retenues: temprature ambiante : 15 oC ; vitesse du vent : 1 m s1; direction du vent : 90odincidence ; puissance solaire : 600 W m2.

    Pour une temprature du conducteur en rgime permanent de60 oC, nous obtenons un courant permanent de 1 160 A.

    Pour une temprature finale du conducteur en rgime de surchargede 90 oC, sur une dure de 10 min, tablie partir du rgimepermanent (60 oC, 1 160 A), nous obtenons un courant admissible de1 690 A.

    Figure 1 Les diffrents types de court-circuit [1]

    ExemplesPour une ligne arienne 400 kV sujette un court-circuit biphas

    de 40 kA, on obtient, pour d= 8 m, F= 40 N/m.

    Pour un faisceau de trois conducteurs en ASTER 570, et unelongueur de porte de 500 m, la force lectrodynamique vaut environ1,5 fois la tension mcanique initiale du conducteur. Cet exemplemontre quil ne faut donc pas la ngliger.

    F02---------

    I1

    I

    2d

    -----------=

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    Techniques de lIngnieur, trait Gnie lectrique

    De nombreux programmes informatiques ont donc t dvelop-ps pour rsoudre ces problmes. Les mthodes de calcul par

    lments finis

    et les nombreuses itrations

    autorises par les per-formances des matriels permettent dobtenir des rsultats num-riques trs proches des valeurs mesures exprimentalement.

    2.3.2 Application aux portes en cblesde lignes ou de postes

    La simulation du comportement dynamique par un modle math-matique comprend essentiellement le calcul chaque instant

    de laposition et de la tension de tout point du cble.

    2.3.2.1 Hypothses

    Le conducteur est assimil un milieu curviligne parfaite-ment flexible soumis des forces ponctuelles ou rparties (pesan-teur, forces lectromagntiques).

    Lhypothse qui consiste ngliger la raideur du cble est dautantplus justifie que les forces extrieures appliques au systme sontgrandes par rapport la rsistance du cble en flexion.

    Cest le cas des efforts lectrodynamiques dus aux courants decourt-circuit importants.

    Le matriau est suppos lastique dans le domaine linaire etson chauffement adiabatique.

    Les chanes de suspension sont reprsentes par des lmentsflexibles et lastiques. Leur rigidit en traction est 1 5 fois plusfaible que celle du conducteur.

    Les chanes dancrage sont reprsentes par des lmentsflexibles et lastiques de mme rigidit que le conducteur.

    2.3.2.2 quation de la dynamique

    Lquation de la dynamique se traduit alors par :

    (30)

    avec

    x

    i

    (

    s

    ,

    t

    ) coordonnes des points du cble dans un systmedaxes de rfrence (

    i

    = 1,2,3),

    sc abscisse curviligne le long du cble dans ltatdform,

    t temps,

    Fi(sc ,t) forces extrieures (lectromagntiques, pesanteur,rsistance de lair, vent...),

    masse linique variable,

    T tension mcanique.

    2.3.2.3 quations complmentaires

    cette quation sajoutent : lquation de conservation de la masse:

    avec masse linique du conducteur dans ltat initial nondform,

    dsc0 longueur dun lment darc du conducteur dans ltatinitial ;

    la loi de comportement du matriauqui se traduit par :

    (31)

    avec E module dYoung du matriau (N/m2),

    S section du conducteur (m2),

    c0 temprature initiale du conducteur,

    T0 tension initiale du conducteur (N),

    coefficient de dilatation linaire du matriau (oC1) ; les conditions aux limites

    xi(0,t) = i(t)

    avec longueur variable du conducteur (m),

    et fonctions du temps dpendant du comportement dessupports dextrmit. Si les extrmits sont fixes, cesfonctions sont constantes ;

    les conditions initiales: ltat initial, la vitesse est nulle entout point du cble et le profil statique est une chanette ;

    lamortissement viscolastique: pour un conducteur toronn,ce phnomne traduit la friction des brins entre eux. Lquation (30)devient alors :

    (32)

    avec Rf rsistance par unit de longueur provenant des frot-

    tements.Les mesures exprimentales ralises ltranger montrent que,pour ces mouvements de forte amplitude et de basses frquences,Rfvarie entre 0,05 et 0,5 N S m

    2; la rsistance de lair: un lment de conducteur se

    dplaant une vitesse vsubit une force Ra(N) de mme directionmais de sens contraire au vecteur vitesse et de module :

    (33)

    avec pression dynamique du vent,

    Cx coefficient de trane,

    v vitesse de dplacement de llment de conducteur(m/s),

    longueur de llment de discrtisation du conduc-

    teur (m),D diamtre du conducteur (m),

    a masse volumique de lair (kg/m3) (dans les condi-

    tions normales, 15 oC sous 765 mm de mercure,a= 1,228 kg/m

    3).

    Pour tenir compte de la rsistance de lair, les programmes cal-culent un diamtre fictif du conducteur en partant de la sectiontotale des conducteurs du faisceau.

    Pour les conducteurs de lignes ariennes, on prend gnralement :Cx= 1 pour un conducteur simple ;Cx= 1,63 pour un faisceau double ;Cx= 2 pour un faisceau triple ;Cx= 2,3 pour un faisceau quadruple.

    2.3.2.4 Dtermination des forces lectromagntiquesLa force lectromagntique sexerant sur un conducteur C1

    parcouru par un courant dintensit i1 est la somme de sa forcedinduction propre et de la force dinduction mutuelle exerce parle conducteur voisin C2travers par un courant dintensit i2.

    (34)

    avec i1, i2 courants parcourant les lments de conducteur ds1 ,ds2 , dsM,

    rMi distance des lments de conducteur dsiet dsM.

    2xi

    t2

    ---------------

    sc

    ---------- Txis

    c

    ---------- Fi sc,t( )+=

    sc,t( )

    dsc 0dsc0=

    0

    dsc T,c( ) dsc0 T0,c0( ) 1 c c0( )+[ ] 1 0

    ES-----------------+

    =

    xi ,t( ) i t( )=

    2xit2

    --------------s

    ---------- Txis

    ----------- Fi s,t( ) Rf

    xit

    ------------+=

    Ra12-----av

    2Cx D=

    12-----av

    dFM

    04---------i1 dsM C1 1rM1---------- i1 ds1 C2

    1rM2---------- i2 ds2+=

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    2.3.2.5 Rsolution numrique

    La rsolution des quations prcdentes se ralise par desmthodes de discrtisation explicites en temps. Pour les diffrentslogiciels existant aujourdhui sur ce sujet, les mthodes employessont : diffrences finies, lments finis et mthode des caractris-tiques. On peut ainsi calculer tout instant les contraintes en un pointdonn.

    Sur les graphes de la figure2 on peut ainsi suivre lvolutiondune tension dans un ancrage et le dplacement dun point mi-porte. Les valeurs mesures exprimentalement et les valeurscalcules par lments finis se superposent assez bien.

    Pour traiter le problme des efforts lectrodynamiques dans lesbarres rigides de postes, on peut appliquer les mmes quationsen prenant une rigidit infinie de conducteur. Toutefois, le groupede travail CIGRE 23-02 a propos une mthode simplifie [1]qui per-met dvaluer rapidement et surtout manuellement les grandeursdimensionnantes.

    2.4 Pincement dans un faisceaude conducteurs

    2.4.1 Description du phnomne

    Pour augmenter la capacit de transit des ouvrages tout en limitantles pertes et le bruit produit par effet couronne, les conducteurs dephase sont souvent constitus de plusieurs sous-conducteurs runisen faisceau (faisceau double jusqu 225 kV, triple ou quadruple en400 kV). En cas de court-circuit sajoute alors aux efforts lectro-dynamiques prcdemment cits un phnomne supplmentaireappel pincement.

    Celui-ci rsulte de lattraction des sous-conducteurs du faisceauparcourus par un mme courant et spars par une distance faible(gnralement 600 mm pour les faisceaux doubles ou triples et400 mm pour les faisceaux quadruples). Il induit des forces trsimportantes dans les entretoises assurant lcartement du faisceau,un contact des conducteurs entre ces entretoises et des surtensions

    mcaniques trs importantes qui sont transmises toute la structure.La bonne connaissance de ces phnomnes est ncessaire car ils

    sont souvent dimensionnants pour certains lments (ancrage desconducteurs et entretoises en particulier). La figure3 permet decomprendre les diffrentes phases du mouvement.

    2.4.2 Modlisation mathmatique

    Plusieurs tudes exprimentales sur le sujet ont montr lasensibilit du phnomne de trs nombreux paramtres : longueurde la sous-porte, distance entre sous-conducteurs nombre de sous-conducteurs, raideur et inertie des ancrages, raideur des entretoises,tension de pose, caractristiques intrinsques des sous-conducteurs.Les modles dvelopps pour ltude du pincement tantcomplexes, nous ne donnerons ici que quelques formules simplifies

    permettant dobtenir des ordres de grandeur.Indpendamment de lintensit du court-circuit, il ny a contact

    que lorsque les conditions suivantes sont runies :

    ou

    avec as distance entre sous-conducteurs, ceux-ci tant suppossquirpartis (m),

    ds diamtre du sous-conducteur (m),

    longueur de la sous-porte (m).

    Dans ce cas, la force de tension induite par leffet de pincementpeut tre nglige devant la force lectrodynamique.

    as 2ds et s 50as

    as 25 ds et s 70 as

    s

    Figure 2 Comparaisons de valeurs calcules par lments finiset mesures exprimentalement lors dessais de court-circuit

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    Daprs les travaux de Manuzio [2], pour un court-circuitdintensit efficace infrieure 40 kA et pour un faisceau de deuxconducteurs, on peut dterminer leffort maximal de compressiondans les entretoises Fc(N) par la formule :

    (35)

    Pour les courants de court-circuit dintensit suprieure 40 kA,on constate exprimentalement des surtensions mcaniquesinduites au niveau des ancrages dont lamplitude et la frquence sonttrs leves. Ces surtensions apparaissent dans les premiers instantsdu dfaut, comme on peut le constater sur la figure 4.

    Le calcul de la surtension mcanique dans le conducteur et desefforts engendrs dans les entretoises se fait en recherchant lqui-libre statique dune sous-porte soumise aux forces de pesanteuret aux forces lectromagntiques, la dforme du conducteur auvoisinage de lentretoise tant considre comme rectiligne.

    Lallongement des conducteurs, d leur rapprochement corrigde la modification du profil de la chanette dune sous-porte, per-met dobtenir la tension du conducteur en fonction de la longueurde contact des cbles et de comparer cette valeur, par linterm-diaire de langle la force lectromagntique dveloppe surune entretoise (figures 5et 6).

    Une bonne approximation de leffort maximal de compression Fcdune entretoise dun faisceau double est donne par la relation :

    (36)

    avec I valeur du deuxime maximum de lintensit du courantde court-circuit pour les dfauts asymtriques ou valeurmaximale du courant pour les dfauts symtriques (A),

    Lsp0 longueur dveloppe de la chanette dune sous-portedans son tat initial (m),

    Lc longueur de contact des conducteurs du faisceau (m).

    Notons toutefois que ces formules sont trs approximatives etlimites aux faisceaux de deux conducteurs. Plusieurs logiciels decalcul dvelopps dans diffrents pays permettent aujourdhui

    lobtention de rsultats fiables.Sur les lignes ariennes du rseau franais, on ne rencontreaucun problme d au pincement. Par contre, dans les postes,leffet de pincement peut se constater sur certaines connexionssemi-tendues. La brusque surtension mcanique peut aller jusquprovoquer la rupture de la colonne daccrochage de la connexion.

    ExemplePour une ligne en faisceau double ASTER 570traverse par un cou-

    rant de court-circuit dintensit efficace 40 kA, on trouve :

    Fc12 000 Navec Icc= 40 000 A, T= 33 000 N, as= 0,4 m, ds= 0,031 m

    Figure 3 Phnomne de pincement sur un faisceau double

    Figure 4 volution temporelle de la tension mcaniquedun faisceau pour diffrentes dures de court-circuit [3]

    Fc 1,57 10

    3Icc T lg

    as

    ds-------

    =

    Figure 5 Dforme de la dveloppe de la chanettedans un plan horizontal

    Figure 6 Modification du profil de la chanetteentre deux entretoises

    Fc 4 107 I

    2-----

    2 Lsp 0 Lcas ds

    -------------------------

    as ds+

    2ds--------------------

    ln=

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    POUR

    EN

    SAV

    OIR

    PL

    US

    Lignes ariennes : chauffementset efforts lectrodynamiques

    par Michle GAUDRYIngnieur de lcole centrale de ParisIngnieur-chercheur au dpartement Postes et Lignes de la Direction des tudeset recherches dEDFSecrtaire du groupe CIGRE 22-12 (comportement lectrique et thermiquedes conducteurs)

    et Jean-Luc BOUSQUETIngnieur

    Groupe Coordination lectrique et mcanique des ouvrages la Direction des tudeset recherches dEDF

    Bibliographie

    Rfrences[1] CIGRE WG 23-02. Mechanical effects of

    short-circuit currents in open air substations.Brochure CIGRE (1987).

    [2] MANUZIO (C.). An investigation on the for-ces on bundle conductor spacers under faultconditions. IEEE Transactions PAS, p. 166-184, fv. 1967.

    [3] EL ADNANI (M.). Efforts lectrodynamiquesdans les liaisons haute tension constituesde faisceaux conducteurs. Thse de doctorat,Publication no112 de la facult de sciencesappliques de Lige (Belgique) (1989).

    Ouvrages gnraux

    chauffementsMORGAN (V.T.). Thermal behaviour of electrical

    conductors. Research studies press LTD.

    HOLMAN (J.P.). Heat transfer. McGraw-Hill BookCompany.

    Efforts lectrodynamiquesLILIEN (J.L.). Contraintes et consquences lec-

    tromcaniques lies au passage dune intensitde courant dans les structures en cbles. Thsede doctorat, Publication no87 de la facult desciences appliques de Lige (Belgique) (1983).

    CEI. Calcul des courants de court-circuit dans lesrseaux triphass courant alternatif. Norme909.

    DALLE (B.) et ROUSSEL (P.). Mechanical effectsof short-circuit currents on overhead lines.A-79-055 IEEE PES, Winter meeting (1979).

    DALLE (B.). tude du pincement dun faisceau deconducteurs dune porte de ligne lors duncourt-circuit. Colloque de Sienne, CIGRE (1979).

    LILIEN (J.L.) et EL ADNANI (M.). Faisceaux deconducteurs et efforts lectrodynamiques. Versune approche numrique fiable. IEEE, MONTECH1986 Conference on AC Power Systems, p. 79-84,oct. 1986.