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Université Paris VI
DIU Pédagogie Médicale
Impact d’une formation précoce à la
pédagogie médicale dans une population
d’étudiants tuteurs PACES
Dr Emmanuel COGNAT
PHU Histologie / Neurologie
Centre de Neurologie Cognitive
Hôpital Lariboisière Fernand-Widal, APHP, Paris
Faculté de Médecine Paris Diderot – Paris 7
Introduction
Auprès de leurs co-externes durant leurs stages hospitaliers, de leurs proches en demande de
vulgarisation ou bientôt dans le cadre du service sanitaire, les étudiants en médecine doivent très tôt
dans leur cursus être capables de reformuler et transmettre leurs connaissances scientifiques et
médicales.
Certains se confrontent à cette problématique plus précocement encore en décidant de participer au
Tutorat PACES. Le Tutorat est une structure d’entraide entre étudiants, encouragée par le ministère
de l’enseignement supérieur et généralement intégrée au sein de la Faculté, qui offre aux étudiants
en PACES qui le souhaitent la possibilité d’être accompagnés, aidés et soutenus dans leur préparation
du concours. Les modalités d’intervention du Tutorat différent d’une Faculté à l’autre avec quelques
fondamentaux communs : parrainage / mentoring, organisation de concours blancs, animation de
forums / foires aux questions. Pour mener leurs rôles à bien, les tuteurs se reposent habituellement
sur leur motivation, leurs talents naturels en matière de communication et de pédagogie et les
connaissances acquises durant leur(s) année(s) de PACES.
Le tutorat par les étudiants en médecine d’années supérieures a fait l’objet d’un intérêt grandissant
durant les 15 dernières années (Burgess, McGregor, et Mellis 2014). Il répond en effet à certaines
problématiques facultaires, en réduisant les besoins en enseignants (au moins pour les aspects de
soutien aux étudiants) et en complétant certaines formations (Cate et Durning 2007). Son intérêt est
aussi largement démontré pour les étudiants qui le suivent, mais aussi pour les tuteurs eux-mêmes,
chez lesquels la participation au tutorat facilite l’acquisition de compétences cruciales pour la
pratique médicale mais difficiles à enseigner telles que l’inclination à mettre à jour ses connaissances
tout au long de sa vie ou les capacités de supervision, d’évaluation et de critique de leur activité et de
celles de leurs pairs (Dandavino, Snell, et Wiseman 2007). Dans la majorité des cas, les programmes
de tutorat sont adossés à une formation à l’enseignement pour les étudiants tuteurs, dont la teneur,
l’organisation et le volume horaire varient beaucoup (Burgess, McGregor, et Mellis 2014).
Cependant, l’apport spécifique de cette formation à la pédagogie n’a pas été évalué.
Le Tutorat médecine Paris VII est historiquement très actif, et a obtenu la médaille d’Or lors de
toutes ses évaluations. Il est suivi par environ 90% des étudiants PACES chaque année pour lesquels il
organise des concours blanc, des séances d’enseignements dirigés et auxquels il propose un forum et
un accompagnement personnalisé. Il a également la particularité de fonctionner en étroite
collaboration avec l’équipe d’enseignement facultaire, toutes les questions proposées par les tuteurs
étant relues par les responsables d’enseignement des différentes UE PACES avant d’être intégrées
aux concours blancs et les questions récurrentes ou difficiles posées par les étudiants remontées à
ces mêmes responsables d’enseignement.
Dans ce prolongement, l’UFR propose chaque année à 40 étudiants en DFGMS2 qui participent au
Tutorat (pour environ 150 Tuteurs au total) un Certificat Complémentaire Optionnel (CCO) Tutorat.
Ce CCO vise à fournir à ces étudiants des bases pédagogiques théoriques pour leur permettre de
mener à bien leurs missions de tuteurs. Cet enseignement, d’une durée totale de 20 heures
comprend un tronc commun de 8h centré sur les bases élémentaires de pédagogie (docimologie,
animer une séance de groupe…) et des séances par groupe avec les responsables d’enseignement
des différentes UE qui permettent aux étudiants de mieux cibler les spécificités et objectifs
pédagogiques des disciplines dans lesquelles ils interviennent. L’évaluation se fait sous la forme d’un
examen écrit et d’un oral qui comptent pour la moitié de la note, la deuxième moitié étant une note
d’investissement.
L’impact de cette initiation précoce à la pédagogie, qui vient se surajouter à celle qui se fait sur le
terrain à travers le rôle de tuteur, pour les étudiants est cependant incertain.
Objectif
L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact sur les compétences ressenties, les goûts, le parcours
et les aspirations des étudiants d’une formation précoce à la pédagogie en médecine chez des
étudiants tuteurs PACES par comparaison à des tuteurs PACES n’ayant pas suivi la formation et des
étudiants non tuteurs.
Méthodes
Une enquête en ligne a été réalisée auprès de l’ensemble des étudiants en deuxième et troisième
année de médecine (DFGSM 2 et 3) portant sur leur parcours et méthodes de travail, leur intérêt
pour la pédagogie et leurs projets.
Approbation du projet
Ce projet a été présenté et validé par le Conseil Pédagogique de l’UFR de médecine Paris Diderot le
26 Juin 2018.
Population
L’enseignement du CCO Tutorat a été entièrement refondu en 2016-2017. Nous avons adressé le
questionnaire à l’ensemble des étudiants en DFGSM 2 et DFGSM 3 au premier Juillet 2018, c’est-à-
dire à tous les étudiants tuteurs / anciens tuteurs et non tuteurs de ces deux promotions. Les
adresses courriel des étudiants ont été obtenues auprès du service de scolarité de l’UFR. La liste des
étudiants tuteurs / anciens tuteurs a été obtenue auprès du bureau du Tutorat Paris Diderot. La liste
des participants au CCO Tutorat a été obtenue auprès des responsables de l’enseignement.
Questionnaire
Un questionnaire unique a été élaboré en utilisant l’outil Google Forms (Annexe 1). Ce questionnaire
était structuré en quatre parties : informations générales, parcours, intérêt pour la pédagogie et
projets. Une partie des réponses était marquée comme obligatoire pour la validation du formulaire.
Le questionnaire a été mis en ligne en même temps que l’envoi d’un courriel de présentation de
contexte et des objectifs de l’étude le 10 Juillet 2018, suivi d’un courriel de rappel le 31 aout 2018 en
utilisant le service d’envoi de mailings Mailchimp. Le recueil des réponses a été fermé le 20
septembre 2018.
Analyse des résultats
Les résultats ont été exportés dans une feuille de calcul Microsoft Excel. Les réponses des étudiants
ont été réparties en quatre groupes : étudiants non tuteurs (groupe non tuteurs), étudiants tuteurs
non CCO / anciens tuteurs non CCO (groupe tuteurs non CCO) et étudiants tuteurs CCO / anciens
tuteurs CCO (groupe tuteurs CCO). Les étudiants anciens tuteurs (CCO et non CCO) ont été regroupés
(groupe tuteurs) pour la réalisation d’analyses comparatives globales tuteurs / non tuteurs.
Les résultats ont été exprimés sous la forme de moyennes avec écart-type et de pourcentages. Les
variables qualitatives décrivant une intensité (Toujours-Jamais, Beaucoup-Pas du tout…) ont été
converties en valeurs numériques entières de 0 à 4. Des moyennes ont été réalisées et comparées
entre groupes d’intérêt à l’aide d’un test t de Student en cas de comparaison de deux groupes et une
ANOVA en cas de comparaison de plus de deux groupes. Les variables qualitatives dichotomiques ont
été comparées à l’aide d’un test du Chi 2. Les statistiques ont été réalisées en ligne sur la plateforme
BioStaTGV.
Résultats
Population
L’enquête a été envoyée à un total de 784 étudiants (402 DFGSM2, 382 DFGSM3). 128 réponses
(16,3%) ont été recueillies. Parmi les répondants 46 (35,9%) étaient non tuteurs, 43 (33,6%) tuteurs /
ancien tuteurs non CCO et 39 (30,5%) tuteurs CCO / anciens tuteurs CCO (Figure 1A). 80 étudiants
(19,9%) étaient en DFGSM2 et 48 (12.6%) en DFGSM3 (Figure 1B). 81 étudiants sur 128 avaient
répondu à la question « Avez-vous validé votre année ? ». Parmi ces étudiants 12 (48%) tuteurs CCO,
12 (41,38%) tuteurs non CCO et 11 non tuteurs (40,74%) déclaraient avoir validé leur année, sans
différence significative entre les groupes (Figure 1D).
Concernant l’aide reçue durant leur préparation au concours PACES (Figure 1C), 17 (13,18%)
étudiants déclaraient avoir eu recours au Tutorat seul, 23 (17,83%) à une préparation privée seule,
86 (66,67%) aux deux et 1 (0,78%) à aucune aide extérieure. Il n’y avait pas de différence entre les
groupes concernant les habitudes de travail en bibliothèque (Figure 1E) (non tuteurs 2,413 ± 1,42,
tuteurs 2,76 ± 1,19, tuteurs CCO 7,71 ± 1,16, tuteurs non CCO 2,86 ± 1,24) et le travail en groupes
(Figure 1F) (non tuteurs 0,57 ± 0,72, tuteurs 0,78 ± 0,98, tuteurs CCO 0,97 ± 1,06, tuteurs non CCO
0,61 ± 0,88).
Figure 1. Caractéristiques de la population de l’étude
Enseignement et pédagogie
Les étudiants tuteurs déclaraient avoir un goût significativement plus prononcé pour la pédagogie
(Figure 2A) que les étudiants non tuteurs (3,5 ± 0,67 contre 3 ± 0,87, p=0,0004), sans différence
significative entre tuteurs CCO et non CCO (3,46 ± 0,64 contre 3,51 ± 0,70, p>0,05). Il n’y avait pas de
différence significative entre les groupes concernant l’aide apportée à leurs collègues de promotion
(Figure 2B) (non tuteurs 2,10 ± 1,3, tuteurs 2,38 ± 1,35, tuteurs CCO 2,44 ± 1,31, tuteurs non CCO
2,27 ± 1,39), l’entraide via des forums internet (non tuteurs 0,28 ± 0,78, tuteurs 0,43 ± 0,79, tuteurs
CCO 0,44 ± 0,75, tuteurs non CCO 0,42 ± 0,83) (Figure 2C) et la vulgarisation de données médicales
auprès de l’entourage (Figure 2D) (non tuteurs 2,7 ± 0,96, tuteurs 2,55 ± 0,79, tuteurs CCO 2,54 ±
0,85, tuteurs non CCO 2,56 ± 0,73. On observait une tendance pour une meilleure confiance dans
leurs capacités d’éloquence (Figure 2E) chez les étudiants tuteurs par comparaison aux non tuteurs
(2,55 ± 0,76 contre 2,26 ± 0,95, p=0,06) sans différence entre les deux groupes de tuteurs (tuteurs
CCO 2,56 ± 0,72, tuteurs non CCO 2,54 ± 0,80).
Globalement 95 étudiants (74,22%) déclaraient qu’ils seraient intéressés par l’ajout d’une formation
approfondie à la pédagogie dans leur cursus médical (Figure 2F). Il n’y avait pas de différence dans
l’intérêt pour une telle formation entre les sous-groupes d’étudiants (non tuteurs 34 (73,91%),
tuteurs 61 (74,4%), tuteurs CCO 31 (79,49%), tuteurs non CCO 20 (69,77%)).
Figure 2. Intérêt des étudiants pour l’enseignement et la pédagogie
Projets
19 (41,3%) étudiants non tuteurs et 42 (51,22%) étudiants tuteurs déclaraient avoir une idée de la
spécialité qu’ils aimeraient exercer (Figure 3A, p=0,19), sans différence significative entre les deux
groupes d’étudiants tuteurs (tuteurs CCO 19 (48,72%), tuteurs non CCO 23 (53,49%)). Il n’y avait pas
de différence entre les groupes dans le type d’exercice envisagé (libérale, hospitalière, mixte), quel
que soit le type d’exercice (Figure 3B).
Les étudiants tuteurs déclaraient un intérêt significativement plus important pour la recherche
(Figure 3C) (2,35 ± 1,10 contre 1,85 ± 1,27, p=0,02), sans différence entre les deux groupes de tuteurs
(tuteurs CCO 2,51 ± 1, tuteurs non CCO 2,15 ± 1,19). L’intérêt pour une carrière hospitalo-
universitaire (Figure 3D) était également significativement plus élevé (p=0,005) chez les étudiants
tuteurs (2,24 ± 1,37) que chez les étudiants non tuteurs (1,57 ± 1,13), sans différence entre les deux
groupes de tuteurs (tuteurs CCO 2,21 ± 1,44, tuteurs non CCO 2,2 ± 1,33).
Figure 3. Projets de carrière et aspirations
Discussion
Ce travail, qui a inclus 128 questionnaires, a donc montré que 74,22% des étudiants en deuxième et
troisième année de médecine seraient intéressés par une formation précoce à la pédagogie. Le goût
pour la pédagogie apparaissait accru chez les étudiants tuteurs, de même que l’intérêt pour la
recherche et une carrière hospitalo-universitaire. Il n’y avait en revanche pas de différence en
matière de goût pour la pédagogie et d’aspirations entre étudiants tuteurs, qu’ils aient bénéficié
d’une formation à la pédagogie dans le cadre du CCO Tutorat ou non.
Impact du tutorat sur les tuteurs
Ce travail confirme donc l’impact positif de l’exercice d’une fonction de tuteur pour le tuteur lui-
même. L’étude n’était pas focalisée sur les compétences acquises et manque possiblement de
puissance pour identifier les bénéfices sur les points évalués (tendance pour une meilleure confiance
dans les capacités d’éloquence chez les tuteurs). Au-delà de ces aspects concrets, plusieurs auteurs
ont rapporté un bénéfice psychologique et comportemental (Burgess, McGregor, et Mellis 2014; Ho
2018; Cate et Durning 2007) susceptible de retentir sur le goût pour la pédagogie et les aspirations
pour le futur, qui ont été moins bien évalués dans la littérature. Khalid et al. ont cependant rapporté
récemment que dans un groupe de 13 tuteurs, 91% déclaraient souhaiter poursuivre une activité
d’enseignement dans le futur (Khalid et al. 2018), ce qui va dans le sens de nos résultats.
Impact de la formation à la pédagogie sur les tuteurs
La formation à la pédagogie pour les étudiants en médecine et particulièrement ceux qui exercent
des fonctions de tuteurs est largement promue dans la littérature (Bardach, Vedanthan, et Haber
2003; Dandavino, Snell, et Wiseman 2007). Dandavino et al. mettent par exemple en avant trois
intérêts majeurs de la formation des étudiants en médecine à l’enseignement : 1/ les étudiants en
médecine deviendront des internes qui auront de facto un rôle d’enseignement, 2/ les étudiants qui
ont suivi une telle formation développent leurs capacités de communication, essentielles pour
l’interaction médecin-patient et 3/ les étudiants avec une meilleur compréhension des principes
d’enseignement et d’apprentissage développent leurs capacités d’apprentissage (Dandavino, Snell, et
Wiseman 2007). En conséquence, parmi 19 publications rapportant des expériences de tutorat par
des étudiants en médecine d’années supérieures (near-peer tutoring) inclues dans la revue de
Burgess et al., seules 2 n’incluaient pas de programme de formation pédagogique (Burgess,
McGregor, et Mellis 2014). Dans ce contexte, il n’a pas été identifié dans la littérature d’étude
comparative ayant analysé l’impact spécifique de la formation des tuteurs à la pédagogie sur leurs
capacités de tuteurs ou leurs aspirations.
Cette étude ne met toutefois pas en évidence de différence significative sur les paramètres étudiés
entre étudiants tuteurs ayant bénéficié d’une formation à la pédagogie à travers leur participation au
CCO Tutorat et étudiants qui n’ont pas reçu cette formation.
Limites
Les résultats de cette enquête doivent être interprétés en tenant compte de deux limites
importantes. La première est le caractère déclaratif et non exhaustif du recueil de données. Bien que
le maximum ait été fait pour rendre le remplissage du formulaire simple et rapide, le seul fait d’y
avoir répondu pourrait témoigner d’un intérêt particulier pour la pédagogie et/ou d’un naturel plus
pro-actif ou impliqué dans la vie de la Faculté, les réponses ne reflétant alors pas l’opinion de
l’ensemble de la population d’intérêt. La deuxième est le caractère uniquement retrospectif de
l’évaluation. En effet, le goût accru pour la pédagogie et l’intérêt pour les carrières de la recherche et
de l’enseignement observé chez les tuteurs pourraient avoir existé en amont de leur participation au
Tutorat et avoir constitué des déterminants de cette participation. Pour étudier cette possibilité, une
enquête similaire sera proposée dans les prochaines semaines aux étudiants de l’UFR de médecine
entrant en DFGSM2.
De manière plus spécifique, l’analyse de l’impact de la formation à la pédagogie pour les étudiants
tuteurs est limitée par les faibles effectifs et les méthodes d’analyse employée (analyse en univarié à
partir des résultats bruts, sans dichotomisation selon la promotion). Des analyses multivariées et par
fréquences de réponses (pourcentage de réponses maximum) pourraient être envisagées. De plus, il
s’agit d’une analyse à court terme portant sur les aspirations des étudiants. Une analyse à plus long
terme du devenir effectif serait tout particulièrement intéressante. Bien sûr, le contenu même de la
formation à la pédagogie délivrée (programme, organisation, qualité des interventions) doit aussi
être mis en question.
Conclusion
Cette étude confirme les nombreux travaux montrant un impact positif de la fonction de tuteur pour
le tuteur lui-même et les prolonge en montrant que les anciens tuteurs aspirent plus souvent à des
carrières dans la recherche et l’enseignement. En revanche, elle ne montre pas d’impact significatif
sur ces points d’une formation complémentaire à la pédagogie chez les étudiants tuteurs, malgré un
intérêt très important de l’ensemble des étudiants pour une telle formation.
Bibliographie
Bardach, Naomi S., Rajesh Vedanthan, et Richard J. Haber. 2003. « ‘Teaching to Teach’: Enhancing
Fourth Year Medical Students’ Teaching Skills ». Medical Education 37 (11): 1031‑32.
https://doi.org/10.1046/j.1365-2923.2003.01664.x.
Burgess, Annette, Deborah McGregor, et Craig Mellis. 2014. « Medical students as peer tutors: a
systematic review ». BMC Medical Education 14 (1): 115. https://doi.org/10.1186/1472-
6920-14-115.
Cate, Olle Ten, et Steven Durning. 2007. « Dimensions and psychology of peer teaching in medical
education ». Medical Teacher 29 (6): 546‑52. https://doi.org/10.1080/01421590701583816.
Dandavino, Dr M., Linda Snell, et Jeffrey Wiseman. 2007. « Why medical students should learn how
to teach ». Medical Teacher 29 (6): 558‑65. https://doi.org/10.1080/01421590701477449.
Ho, Carmen Lok Tung. 2018. « Peer tutoring scheme: a medical student’s perspective ». Advances in
Medical Education and Practice 9 (août): 605‑ 6. https://doi.org/10.2147/AMEP.S178365.
Khalid, Hesham, Shiffa Shahid, Nikita Punjabi, et Nikhil Sahdev. 2018. « An integrated 2-year clinical
skills peer tutoring scheme in a UK-based medical school: perceptions of tutees and peer
tutors ». Advances in Medical Education and Practice 9 (juin): 423‑ 32.
https://doi.org/10.2147/AMEP.S159502.
Annexe 1. Questionnaire en ligne proposé aux étudiants
Résumé
Les médecins sont confrontés tout au long de leur vie professionnelle à la dimension de la
transmission du savoir médical et scientifique. Cette problématique se pose pour beaucoup
d’étudiants dès leur cursus universitaire, en particulier s’ils ont décidé d’être tuteurs d’étudiants plus
jeunes. L’impact positif de cette expérience pour le développement des compétences du tuteur a été
bien démontré. Cependant, l’impact de la formation à la pédagogie habituellement adossée au
tutorat été très peu évalué.
Ce travail a consisté en une enquête réalisée auprès d’étudiants en DFGSM2 et DFGSM3 qui ont été
tuteurs et ont reçu une formation à la pédagogie par le biais d’un certificat complémentaire
optionnel Tutorat (tuteurs CCO) et d’étudiants comparateurs tuteurs n’ayant pas reçu cette
formation (tuteurs non CCO) ainsi que d’étudiants non tuteurs des mêmes promotions (non tuteurs).
L’enquête a porté sur le parcours, le goût pour la pédagogie et l’enseignement et les aspirations
professionnelles des étudiants.
128 questionnaires ont été remplis par 39 tuteurs CCO, 43 tuteurs non CCO et 46 non tuteurs.
Globalement les étudiants tuteurs (CCO et non CCO) déclaraient un intérêt plus important pour
l’enseignement (p=0.0004), ainsi qu’un attrait plus élevé pour la recherche (p=0.02) et la carrière
hospitalo-universitaire (p=0.005). Il n’y avait en revanche pas de différence sur l’ensemble des
paramètres entre étudiants tuteurs CCO et tuteurs non CCO. Globalement 74.22% des étudiants se
disaient intéressés par l’ajout d’une formation précoce à la pédagogie à leur cursus.
Ce travail confirme donc l’effet positif d’une expérience de tutorat chez les étudiants en médecine et
prolonge les résultats connus en montrant un attrait plus important pour les carrières de la
recherche et de l’enseignement chez ces étudiants. En revanche, il ne met pas en évidence d’impact
significatif d’une formation précoce à la pédagogie chez les étudiants tuteurs sur les dimensions
étudiées. Des investigations complémentaires sont nécessaires pour approfondir les résultats et
dépasser les limites liées aux faibles effectifs et au caractère rétrospectif de cette enquête.