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De l’évènement à la crise
Système de prévention du risque
« Lunch atop a skyscraper » Charles Clyde Ebbets
5. LA GESTION DES RISQUES A
POSTERIORI
= Typologie des défaillances d’un système
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Définitions : Le modèle de Reason (1/4)
• Modèle de Reason fait apparaître deux types de défaillances :
– Défaillances patentes ou erreurs actives
Erreur de l’acteur de première ligne qui est en lien direct avec l’accident
Ex : erreur de dose, erreur de diagnostic
– Défaillances latentes
Caractéristique du système qui a contribué à la survenue de l’accident
Ex : problème d’organisation d’un service, problème de communication, fatigue, stress
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Définitions : Le modèle de Reason (2/4)
• Dans la plupart des cas, un accident aboutira suite
à accumulation de défaillances latentes et patentes
• L’erreur est inséparable de l’intelligence humaines
(Reason, 1993)
• Selon Reason, 3 types d’erreurs humaines :
– Erreurs de routine (la plus fréquente)
– Erreurs d’activation de connaissance
– Erreur de possession de connaissance
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Définitions : Le modèle de Reason (3/4)
Pour faire progresser la sécurité, il
convient de considérer que l’accident
n’est pas uniquement lié à l’erreur de
l’opérateur
Passer d’une culture de la faute à une
culture de l’erreur
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Définitions : Le modèle de Reason (4/4)
Signalement des EI en ligne
• Protocole • Charte de
protection des déclarants
Message au déclarant
Réception par les personnes
présélectionnées et repérage des EI
↓ Cellule
opérationnelle
• Traitement Analyse
approfondie (Diverses
méthodes) • Plan d’actions
Tableaux de bord Statistiques CHUM
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Rappels sur le signalement
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Rappels sur le signalement – Charte d’incitation
Charte d’incitation au signalement CHUM
Soutien de la « 2ème victime »
Culpabilité
Remords
Frustration
Doute de soi
Isolement
Colère Honte
Médiocrité Solitude
Echec
Incompétence Insécurité
Définition: Deuxième victime Un professionnel de santé impliqué dans un événement indésirable
inattendu touchant un patient, et ou dans une erreur,
et qui est traumatisé par l’événement.
Albert Wu
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI La « 2ème victime » (1/4)
«J’ai pensé, c’en est fini de moi. Je vais sombrer dans un trou, j’ai
donné une dose de médicament trente fois supérieure à ce que je
devais et j’ai pensé: «Je n’arriverai pas à supporter!» J’ai pensé que
le sol allait s’ouvrir sous mes pieds. C’est le sentiment que j’avais.
Lorsque j’ai compris quelle était l’erreur, je me suis dit: «Ce n’est pas
possible, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible!»
Infirmière, CH
«Cette erreur… Elle m’a poursuivie très longtemps.
D’ailleurs, j’y pense encore aujourd’hui.»
Médecin-chef, CH
Vécu des soignants : témoignages
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI La « 2ème victime » (2/4)
Vécu des soignants : Auto-évaluation des causes d’erreurs, assistants urgentistes, USA
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI La « 2ème victime » (3/4)
Vécu des soignants : le cercle vicieux
Schwappach et al. (2009). Swiss Med Weekly 138. 9-15
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI La « 2ème victime » (4/4)
Retour d’expérience
Démarche organisée et systématique de recueil et
d’exploitation des signaux que donne un système
Cela consiste à apprendre de ce qui se passe et ce qui s’est
passé (incident, erreurs évitées, mesures de récupération
mises en place,…) pour mieux maitriser l’avenir
Responsabilisation des soignants = condition favorable à la
culture sécurité de l’établissement
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (1/)
Les retours d’expériences s’inscrivent dans la
triple boucle de sécurité des établissements de
santé
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (2/)
Dispositifs basés sur le retour d’expérience
la RMM : revue de morbi-mortalité
la REMED : revue des erreurs médicamenteuses
le CREX : cellule de retour d’expérience
Ces 3 dispositifs ont le même objectif : tirer des
enseignements des situations passées et
définir des actions d’amélioration
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (3/)
le CREX : cellule de retour d’expérience
Le concept des CREX repose sur 3 points :
- La sécurité des soins se joue au niveau des
équipes
- Il faut s’intéresser aux EI mais aussi aux évènement
précurseurs, les presqu’accidents
- Pour être efficaces, les actions de prévention
doivent porter sur les causes systémiques et les
facteurs qui ont contribué à la survenue de
l’évènement
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (4/)
CREX – préalables à la démarche
En amont :
Faire l’inventaire de la documentation (référentiels,
procédures, bonnes pratiques,…)
Sensibiliser les personnes au signalement (charte d’incitation
au signalement)
Définir et organiser la collecte des signalements
Définir les personnes participant à la cellule : tous les
professionnels peuvent en faire partie, 1 professionnel de chaque
métier, le GDR, un coordonnateur pour l’animation de la réunion,
un secrétaire pour le compte rendu de la réunion
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (5/)
CREX – Préalables à la démarche
En amont :
Formaliser l’organisation
- définition et partage d’un règlement intérieur
(composition, fréquence des réunions, pilote, secrétaire,
- mode de fonctionnement d’analyse)
- formalisation d’un compte rendu type
- définition du plan de communication des CR
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (6/10)
CREX – Méthode
Déroulement d’une séance en 7 étapes :
1.Présentation des évènements de la période choisi par le coordonnateur
2.Choix collégial d’un évènement pour analyse
3.Choix collégial d’un pilote
4.Présentation par le pilote de l’analyse de l’évènement choisi lors du CREX
précédent
5.Choix des actions correctives et mise en place d’un plan d’actions
(responsable, échéance,..)
6.Suivi des actions correctives précédentes
7.Choix du mode de communication du CR
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (7/10)
RMM / REMED– méthode
Source : HAS – guide méthodologique RMM
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (9/10)
Revue de Morbi-Mortalité (RMM)– Méthode
Source : HAS – guide
méthodologique RMM
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Le retour d’expérience (10/10)
Revue de Erreurs liées aux MEdicaments et
Dispositifs associés (REMED)– Méthode
A. Arbre des causes (arbre de défaillance, arbre des
fautes, arbre des défauts)
B. Diagramme Ishikawa (5M)
C. QQOQCP (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment,
Pourquoi)
D. ALARM
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI Les méthodes d’analyse
Les étapes
1. Recueillir les faits
2. Relier les faits entre eux
3. Identifier les situations à risques
4. Identifier les actions correctives
5. Mise en place des actions correctives
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (1/13)
1. Recueillir les faits
Un fait c’est quoi ?
- Une action : réaliser un prélèvement, se déplacer de
la chambre vers la salle de soins
- Un état : logiciel en panne, vent soufflant en violentes
rafales
Un fait doit être concret, visible, précis, vérifiable
et indiscutable
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (2/13)
Attention, les faits ne sont pas des opinions, jugements,
interprétations
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (3/13)
Un évènement indésirable est constitué de faits
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (5/13)
1. Recueillir les faits
Dans une situation de travail, les faits concernent :
- l’individu, ce qu’il est, ses compétences, son
ancienneté au poste, sa formation
- les taches
- Le matériel utilisé
- Le milieu dans le quel la situation évolue
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (6/13)
1. Recueillir les faits : Questions à se poser :
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (7/13)
- L’individu
Expérience et connaissances
des taches à réaliser
Avait – il des difficultés
particulières ?
Pour quelles raisons agissait-il
comme cela ?
- La tâche
Comment s’y prenait – il ?
Pour quelles raisons devait-
il faire cette tache ?
Y a-t-il eu quelque chose
d’inhabituel ?
1. Recueillir les faits : Questions à se poser :
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI A. Arbre des causes (8/13)
- Le matériel
Quelles matériel utilisait –il ?
Pour quelles raisons utilisait-il
ce matériel ?
Dans quel état était ce matériel
?
Y a-t-il eu une panne, une
défaillance ?
- Le milieu
Quelle était l’organisation
du travail ?
Y a-t-il eu des facteurs
d’ambiance physique ?
Quels sont les moyens de
communication ?
Relation dans l’équipe
Définition :
Schéma en « arrête de poisson » qui permet de visualiser
l’enchainement logique des causes (rangées par catégorie)
qui produisent un même effet
5M (milieu, matière, main-d’œuvre, méthode, moyens)
Objectif :
Représenter les causes d’un problème de manière claire
et structurée
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI B. Diagramme d’Ishikawa (1/3)
Déroulement :
- Recherche des causes par séance de brainstorming
- Classer chaque cause dans l’une des familles
- Construire le diagramme
- Identifier les causes majeures (par vote pondéré ou
autre)
- Identifier les axes d’améliorations
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI B. Diagramme d’Ishikawa (2/3)
Main
d’oeuvre Méthode
Matière Milieu Matériel
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI B. Diagramme d’Ishikawa (3/3)
Accident
Problème
Objectif :
En apportant des réponses à 6 questions, cela doit
permettre de cerner le problème et dans son intégralité
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI C. QQOQCP (1/2)
QUOI ? Décrire simplement mais précisément les
caractéristiques de la situation
QUI ? Cerner tous les acteurs qui ont un lien direct
ou indirect avec le problèmes
Localiser les causes d’apparitions du
problèmes OU ?
Objectif :
En apportant des réponses à 6 questions, cela doit
permettre de cerner le problème et dans son intégralité
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI C. QQOQCP (2/2)
QUAND ? Déterminer toutes les caractéristiques
temporelles
COMMENT ? Déterminer comment le problèmes est
apparu, circonstances, conditions
Causes d’apparition du problème POURQUOI ?
Méthode Alarm
Méthode crée par un groupe de recherche coopératif
(Association of Litigation And Risk Management)
Méthode d’analyse structurée selon le modèle de Reason
reconnue et utilisée dans les systèmes de soins
Prise en compte des défaillances actives qui ont conduit à
l’incident
Prise en compte des défaillances latentes qui ont pu
faciliter ou amplifier les conséquences de ces défaillances
actives
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (1/7)
Méthode Alarm
1ère étape
Chronologie
des faits
2ème étape
Identifica-
tion des
défauts de
soins
3ème étape
Identification
des erreurs
systèmes
4ème étape
Proposition
d’actions
d’amélio-
ration
Défaillances
latentes Défaillances
patentes
Patient
Individus
Equipe
Taches
Conditions de travail
Organisation
Institution
EIG
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (2/7)
Méthode Alarm
1ère étape
Chronologie
des faits
Questions :
Qu’est ce qui est arrivé ?
Quand est ce arrivé ?
Ou est ce arrivé ?
Avec qui ?
Objectif :
Description chronologique des faits,
précise et non interprétative
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (3/7)
Méthode Alarm
2ème étape
Identification
des défauts
de soins
Identification des défauts de soins – erreurs patentes :
Evénement , acte ou situation survenu au cours de
l’hospitalisation qui s’écarte de la norme attendue.
Les problèmes liés aux soins sont des actions ou des
omissions commis par le personnel dans le processus de
soin. Il peut s'agir de lapsus, comme de prendre la
mauvaise seringue, d'erreurs de discernement, comme
l'oubli d'entreprendre une procédure, ou, rarement, du
manquement délibéré aux pratiques sûres, aux
procédures ou aux standards
=> un écart
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (4/7)
Méthode Alarm
2ème étape
Identification
des défauts
de soins
Exemple de défauts de soins
Incapacité à surveiller, observer ou agir
Retard de diagnostic
Mauvaise évaluation du risque (par exemple suicide,
automutilation)
Transmission inappropriée
Incapacité à remarquer un matériel défaillant
Incapacité à réaliser les vérifications préopératoires
Pas de demande d'aide quand c'est nécessaire
Incapacité à superviser un membre débutant du
personnel
Application d'un protocole inapproprié
Application d'un soin sur une mauvaise partie du
corps
Erreur de traitement
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (5/7)
Méthode Alarm
3ème étape
Identification
des erreurs
systèmes
Identification des facteurs contributif – erreurs
latentes
Pour chaque défaut de soins (écart), quels
sont les facteurs contributifs ayant contribué
parmi les 7 dimensions
Patient
Individus
Equipe
Taches
Conditions de travail
Organisation
Institution
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (6/7)
Aller au delà des premières
évidences pour pouvoir
identifier les erreurs systèmes
Méthode Alarm
4ème étape
Proposition
d’actions
d’amélioration
Mises en place d’actions d’amélioration sur
les facteurs contributifs
Hiérarchiser les actions
Les actions peuvent-elles être généralisées ?
Quel suivi ?
5. LA GESTION DES RISQUES A POSTERIORI D. ALARM (7/7)