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Tournée prévue en 2011 - 2012 Théâtre à Cran 46 Grande rue 71100CHALON-SUR-SAÔNE 03 85 93 51 22 [email protected] www.theatre-graindesel.org Le Moche De Marius Von Mayenburg Traduction Hélène Mauler et René Zahnd Ce ne serait pas bientôt l’heure d’aller au lit ? Maintenant que nous sommes riches et beaux ? Pour que nous soyons heureux et puissions dormir...Par le Théâtre à Cran

De Marius Von Mayenburg Traduction Hélène …© par son succès et le tourbillon de ses aventures sexuelles, Lette néglige son travail et sa femme ; petit à petit il n’est plus

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Tournée prévue

en 2011 - 2012

Théâtre à Cran46 Grande rue

71100CHALON-SUR-SAÔNE03 85 93 51 22

[email protected]

Le MocheDe Marius Von Mayenburg

Traduction Hélène Mauler et René Zahnd

“Ce ne serait pas bientôt l’heure d’aller au lit ?Maintenant que nous sommes riches et beaux ?Pour que nous soyons heureux et puissions dormir...”

Par

le Théâtre à Cran

DistributionNathalie RaphaëlJacques ArnouldThibault Pasquier

Jean-Jacques Parquier

Assistante à la mise en scèneJulia Friedberg

ScénographieCédric Touzé

LumièreBruno Marchetti

Bande sonLéo Paoletti

Production/DiffusionGaëlle About

AfficheLaurent Pellicano

Mise en scèneJean-Jacques Parquier

Création vidéoTony Gagniarre

Pourquoi montercette pièce ?

Dès la première lecture, lapièce m’a semblé simple et di-recte, elle m’a rappelé les jeuxd’enfants que je pratiquais,celui du docteur, ou celui dupatron. Peut-être parce-que lespersonnages gardent le mêmenom et changent d’identité,alors qu’ils sont joués par lemême acteur ; cette confusiondéroute ma pensée d’adultemais rassure l’enfant qui est enmoi.

La perte de son identité, sa dilution dans l’acte de paraîtretellement mieux, le faire-savoir qui vide l’individu de sonsavoir-faire, sont des donnéesrévoltantes de notre société.Nous devenons tous inter-changeables, simples numérossur une liste d’attente sans fin.Faire du théâtre, c’est forcé-ment s’opposer à cette volontéd’uniformiser le monde, c’estentretenir par la mise en valeurdes défauts, des soi-disanttares de chaque individu, unespoir de poésie et de dif-férence.

Après quelques annéespassées à revisiter la farce et levaudeville, la pièce de MariusVon Mayenburg répond exactement à mon désir d’as-socier la vitesse d’exécution deces mécaniques à faire rireavec la pertinence d’un sujet àvif de notre société. Cela grâceà une écriture drôle, vivace etenlevée, qui laisse une libertétrès grande à la mise en scène.Celle-ci suivra l’écriture, avecdes transitions nettes voir bru-tales, une série de séquencesmontées en cut, le travail del’acteur au centre du dipositifscénique lui-même réduit auplus simple.

Quelle scénographiepour quelles salles ?

Les indications de l’auteur vontdans le sens du dépouillement.Le corps des acteurs devient ma-chine.Karlmann bidouille dans son coin.Une vidéo démultiplie le visagede Lette dans tout l’espace duthéâtre.La volonté de transparence rendle monde plus opaque car tout seressemble. Les bandages des opérations suc-cessives entourent l’aire de jeu,comme les fils d’un enfant ou unetoile d’araignée.

Qu’est-ce que bidouille Karl-mann? C’est quoi un connecteur?Une machine, qui met en connec-tion deux autres machines. Celapourrait ressembler à un site derencontres, en tous cas il y a uneconnotation sexuelle et déperson-nalisante forte. Il y a là une vo-lonté de robotiser l’humain.

Karlmann reprend l’invention deLette, mais il la développe à uneéchelle bien plus grande, pourl’industrie lourde. Les possibilitésse démultiplient d’autant plus. Ily a collusion entre l’activité del’industriel Scheffler et celle duChirurgien. Les deux reproduisentune même invention, là unconnecteur, ici un visage, l’utilitécommune étant de connecter.C’est Métropolis, ou 1984, l’unifor-mité permettant un contrôle plusfacile des masses.

Quelle apparence Hitler aurait-ilaujourd’hui, celle d’un Karlmann,ou celle d’un Scheffler? Les deuxutilisent Lette à leur profit, Fannyaussi. Le génie, l’intelligence sontrécupérés par le pouvoir et le bi-douillage pour faire du profit.

L’auteur

Il aime jouer avec les codeset les conventions. La formede la pièce épouse le propos :un même acteur joueplusieurs personnages por-tant le même nom et onpasse d’une situation à uneautre sans transition. Le rythme est donné, vif et sanstemps de repos, entraînant lespectateur dans une mise enabîme dont il ne sort pas in-demne.

Marius von Mayenburg estné à Munich en 1972. Aprèsdes études de langue, littérature et civilisation alle-mandes, il s’installe à Berlinoù, de 1994 à 1998, il suit auConservatoire les coursd’écriture scénique de YaakKarsunke et Tankred Dorst.En 1996, il écrit à partir d’unfait divers des années 1920Haarman, la chronique d’untueur en série surnommé le«boucher de Hanovre» et ilobtient plusieurs prix l’annéesuivante pour une pièce quitrès vite fera le tour dumonde: Visage de feu. De-venu dès lors collaborateurartistique de Thomas Oster-meier d’abord à la Barackedu Deutsches Theater deBerlin puis, à partir de 1999,à la Schaubühne, Marius vonMayenburg conjugue les ac-tivités de dramaturge, de tra-ducteur (Sarah Kane, MartinCrimp... ) et d’auteur. Ont étéégalement jouées en France àce jour L’enfant froid, Ciblemouvante, Eldorado et Para-sites.

L’histoire

Lette, brillant ingénieur, est totalement interloquélorsqu’il apprend que sa nouvelle invention : le connecteur2 CK sera présenté à la conférence prestigieuse de Briguepar son assistant, ce petit bidouilleur de Karlmann !“Pourquoi” ?

Au bureau, tout le monde se défile y compris son patron :

« Personne ne vous l’a jamais dit ? votre nez nous l’avonsdans le nez ! Enfin, vous avez bien une femme demandezle lui ! »

Sa femme reste évasive, lui dit qu’elle le trouve trèsbeau intérieurement, qu’elle aime sa voix, son talent, etc.Finalement, elle avoue qu’elle n’y a pas pensé depuis desannées mais qu’au début elle n’aurait jamais imaginé avoirun mari si moche.

C’est un fait : son visage est catastrophique pour lesautres. Sa décision est prise, il va se faire opérer : changerde tête pour plaire à sa femme.

Le résultat est au-delà de toutes ses espérances : unetête d’œuf dur sans coquille ! Fanny est folle de lui, sonpatron l’envoie aux quatre coins du monde pour vanter leconnecteur 2CK, une file de 25 femmes désirables l’atten-dent après chaque congrès, sans compter le chirurgien quiloue ses services à prix d’or pour la promotion de son visage.

Happé par son succès et le tourbillon de ses aventuressexuelles, Lette néglige son travail et sa femme ; petit àpetit il n’est plus qu’une coque vide, juste un visage parfait qui éveille le désir et qu’on s’arrache. Endéfinitive tout le monde se paie sa tête au sens propre etfiguré. L’assistant de Lette devenu beaucoup plus compé-tent que lui se fait refaire le même visage. Son clone estpartout, au supermarché, dans les parcs et pour finir sonpatron le vire sans ménagement : il n’a plus aucun in-térêt puisque l’assistant remplit toutes les fonctions !

Fanny, sa femme, ne sait plus où elle en est. Elle adorele visage de son mari, mais il y en a trop. Elle finit par confondre Lette et Karlmann, et trompe son mari avecl’assistant plein d’ambition.

Trahi et sans travail, Lette n’est plus rien. Il aspire àretrouver son visage d’autrefois. IMPOSSIBLE. Il ne luireste plus qu’à se jeter du 25 éme étage d’une tour pourécrabouiller ce visage qui l’a détruit.

Cependant il lui reste un dernier espoir. Est-il nécessairede mourir pour se retrouver lorsque l’on peut s’adonner àla contemplation de moi-même dans toi : clone de moi-même qui me veut du bien ? C’est peut-être ça le nirvana :l’anéantissement de soi, on perd son moi et l’on vit entresoi et toi. L’on s’aime les uns et les autres soi-même éternellement.

Les acteursJacques Arnould dans le rôle de LetteAprès avoir débuté, dans les années 80, une carrière quipromettait d’être brillante, après avoir incarné, servi par unphysique d’apollon et une sensibilité à fleur de peau, les jeunespremiers de théâtre, Valère dans Tartuffe, Colin dans l’Ecumedes jours, après avoir joué Marivaux, Jean Genet ou Eric Westphal sur les plus grandes scènes parisiennes, après avoirfui la capitale pour échapper à une meute d’admiratrices hystériques et s’être installé en Saône-et-Loire, après avoir tentéde se cacher derrière le travesti de l’abbé de Choisy, scandaleuxabbé de la cour de Louis XIV dans Vauban !! , JacquesARNOULD va jouer...: le Moche !... Souhaitons que dans ce contre-emploi, iltrouve enfin un peu de paix et de tranquillité.

Nathalie Raphaël dans le rôle de FannyFormée au Théâtre de Bourgogne avec Michel Azama et Solange Oswald pourqui elle joue dans une création d’Howard Barker Tableau d’une exécution. Puis, formée à Paris au Théâtre-Ecole du passage (Nils Arestrup) et au ThéâtreNational de Chaillot auprès d’Andrzej Seweryn, elle jouera dans sa premièremise en scène Peines d’ amour perdues de Shakespeare à Gennevilliers.Joue le rôle de Zazou dans la comédie musicale Zazou de Jérôme Savary. Dif-férentes pièces classiques dont Tartuffe au T.D.B (A.Mergnat) et contempo-raines. Avec J.V Lombard, elle est à l’initiative d’ Attentat texte contemporainde P. Demossier. C’est en la voyant jouer dans Monstre de Sophie Renault que Jean-Jacques Par-quier lui confie le rôle de Fanny.

Thibault Pasquier dans le rôle de KarlmannAprès avoir subi le formatage forcé qu’imposaient des études scientifiques,c’est avec tout le panache de son âge que Thibault déboule dans l’univers clair-obscur de l’acteur de théâtre. Poussé pour la première fois sur la scène par GuyMartinez à coups de pieds dans le derrière, il s’impose aujourd’hui sans aucunegêne dans tout ce qui touche de près ou de loin au théâtre.Avec un certain talent, il se lance dans un cursus sans fin au Conservatoire àRayonnement Régional de Chalon-sur-Saône. Multipliant les occasions de sefaire bien voir de son professeur de théâtre par une bonne volonté désarmanteet une omniprésence à tout cran, Thibault finit par se retrouver muni d’un vrairôle de bidouilleur professionnel dans une pièce qui ne l’est non moins. Le voilàau milieu de trois comédiens talentueux, certes, mais en cruel manque dejeunesse insouciante et impulsive, ce dont il compte bien abuser…

Jean-Jacques Parquier dans le rôle de SchefflerFormé à L’ENSATT, il crée le Théâtre à Cran en 1998, d’abord basé à Culles lesRoches, puis au Grain de Sel à Chalon sur Saône depuis 6 ans. De nombreuxspectacles accompagnent la vie de la Compagnie dans lesquels il est soit acteur,soit metteur en scène, soit les deux. Pour Le Moche il peut enfin jouer le rôled’un patron et se servir du rôle pour diriger la pièce.

Mise en Scène Julia FriedbergTrès tôt ballottée entre les civilisations extrême orientale et occidentale: d’uncôté le théâtre balinais, les transes, de l’autre la rationnalité d’une famille vouéeaux sciences, Julia a longtemps cherché sa voie. Elle la trouve pendant plusieursannées par la pratique de la danse expérimentale, puis passe un DEA d’anthro-pologie et une maîtrise de chinois.Avec Le Moche Julia trouve enfin sa vraie voie: façonner les autres à sa guise…

Lette. Ne soyez pas triste Karlmann, tout lemonde ne peut pas avoir un visage comme lemien.

Fanny. C’est aussi ce que je pensais, maismaintenant c’est déjà la troisième fois que çaarrive.

Lette. Quoi ?

Fanny. D’abord au supermarché, ensuite dansle bus, et juste à l’instant au parc.

Lette. Au parc ?

Fanny. Je suis sur un banc, et quelqu’uns’assied à côté de moi, je jette un coup d’œil,et c’est toi.

Lette. Moi ?

Fanny. Oui. Avec un nouveau manteau. Je teregarde encore, une femme arrive dans l’allée,et tu lui fais un baiser.

Lette. Je n’ai pas…

Fanny. Et alors tu as ouvert la bouche et parléavec la femme, mais ta voix était complète-ment différente. Et la femme a dit que l’opéra-tion s’était apparemment bien passée et quetu étais exactement comme sur la photo.

Lette. Mais je n’ai pas été au parc.

Fanny. Je sais, c’était un autre homme, avecton visage.

Historiquede la Compagnie

Le Théâtre à Cran (la Compagnie)tire son nom de la terre rouge deCulles les Roches qui recouvre lesol du premier lieu de la Compagniecréée en 1998 dans ce village de 200habitants, où pendant 5 ans elle organise un festival ouvert aux artsde la scène.

La Compagnie s’installe au ThéâtreGrain de Sel en novembre 2005pour la création de “A tous ceux qui”de Noëlle Renaude. Depuis elleanime le lieu avec une programma-tion éclectique associant jeune,créations des équipes régionales etaction culturelle en direction de l’ag-glomération chalonnaise.

Après avoir connu une première pé-riode de créations de textescontemporains questionnant lethème de la famille et de l’originesociale, la Compagnie a monté destextes classiques adaptés à un théâ-tre de tréteau en mêlant comédiensamateurs et professionnels. Cette deuxième période est asso-ciée à la reprise du Grain de Seldans une logique d’action culturelleforte .

Une troisième période s’ouvre quirenoue avec la recherche d’une écri-ture contemporaine, période qui ac-compagnera le départ de laCompagnie vers d’autres horizonsfin 2011.

Période 1Cendres de cailloux de Daniel Danis1998 - La solitude du coureur defond d’Allan Sillitoë 1999 - Effroyables jardins de michel Quint2002 - A tous ceux qui de Noëlle Re-naude 2005Période 2Le médecin malgré lui de Molère2006 - L’affaire de la rue de Lourcinede Labiche 2007 - La demande enmariage de Anton Tchékov 2008Période 3 4 48 Psychose de Sarah Kane 2010- C’est à dire de Christian Rulliercréation avril 2011 - Le Moche deMarius Von Mayenburg créationoctobre 2011

Dates de tournées

2011Ven 30 septembre, sam 1, dim 2,jeu 6, ven 7 et sam 8 octobre à

20h30les 7 et 8 octobre en après-midi

scolaires à 14h30Au Théâtre du Grain de Sel

Chalon-sur-saôneSam 15 et dim 16 octobre au

Théâtre ChagnyJeu 20 et ven 21 octobre à l’ECLA

de Saint VallierJeu 3 novembre au Réservoir à

Saint MarcelVen 4 novembre àChatenoy le Royal

Ven 9 décembre à Joigny

2012Jeu 19 janvier à la Salle Jean Genet

de CouchesJeu 9 février au Théâtre d’Autun

Action culturelleassociéeà la création

La période de création estprévue d'avril à octobre 2011,sous forme de plusieurs mo-dules de travail allant de 3 à 6jours. Pendant l'année scolaire2010-2011, le metteur en scèneet les comédiens travaillerontsur le thème de la laideur oude la monstruosité avec desélèves du collège Jean Vilar etdu cursus du départementthéâtre du CRR du GrandChalon. Les élèves pourrontassister à des moments derépétition.