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Modélisation de la décision de santé : une approche exploratoire par les cartes cognitives
Sébastien Damart
CNAM Paris
Dauphine Recherches en Management, UMR CNRS 7088
Déborah Wallet-Wodka
Université Pierre et Marie Curie
Dauphine Recherches en Management, UMR CNRS 7088
Modélisation de la décision de santé : une approche exploratoire par les cartes cognitives
Résumé en français
L’objectif de cet article est de proposer une modélisation du processus de décision en santé. Si
la décision est au cœur du comportement du consommateur, la littérature en marketing évoque
peu le problème de la décision de santé, éminemment liée aux spécificités du secteur. C’est
pourquoi la recherche est de type exploratoire et utilise la technique des cartes cognitives
comme base de la proposition de processus de décision de santé.
Mots clés : Processus de décision, santé, cartes cognitives, recherche exploratoire
Health decision modelisation: an exploratory approach using cognitive maps
Résumé en anglais
The aim of the article is to propose a model of the healthcare decision process. If the decision
process is at the center of the consumer behavior theory, the literature in marketing is very
poor on the subject of the healthcare decision and its specificities. The present research is
based on an exploratory methodology, using cognitive cards as a base to propose different
healthcare decision process.
Key-words : Decision process, healthcare, cognitive maps, exploratory research
Modélisation de la décision de santé : une approche exploratoire par les cartes cognitives
1. Introduction
Peu de recherches en marketing se sont intéressées à la modélisation de la décision dans le
cadre d’un produit, d’un service ou d’un comportement de santé. Nous trouvons de telles
modélisations principalement en médecine (Eraker & al., 1985) ou en sociologie pour la
modélisation des comportements réputés à risque (Block et Punam, 1998, Charles & al.
1999).
La situation de décision de santé est unique en marketing du fait, entre autres, du trio payeur,
acheteur, distributeur, qui décide d’un commun accord du choix du traitement, du produit, du
soin,… (Ding et Eliashberg, 2008). Il est impossible, quand on s’intéresse au marketing de la
santé, de faire l’impasse sur ses spécificités. La décision de santé, si elle se prenait
individuellement, serait nécessairement imparfaite, comme toute décision prise sur des bases
de rationalité limitée, mais dans un contexte où une erreur peut engager le pronostic vital.
C’est pourquoi la décision de santé ne peut être envisagée uniquement comme une décision
individuelle, à l’instar de l’achat d’un produit de consommation courante, mais doit également
pouvoir s’appréhender comme une décision incluant des interactions avec des professionnels,
ou du moins sous contrainte, au service du bien-être individuel et collectif (Flynn et al.,
2006).
Mieux connaître la décision de santé est une question essentielle dans le champs du marketing
de la santé, surtout quand on sait que parmi les dix plus importantes industries
pharmaceutiques, la moyenne des dépenses en marketing est de 27% des revenus (Kremer &
al., 2008). Les dépenses de création de nouveaux médicaments varient de 800 millions à 1
milliards de dollars par nouvelle molécule, avec un taux d’accès au marché de 1 pour 50000.
Comprendre la décision de santé, envisager l’impact des interactions avec les professionnels
de santé sur cette décision est une étape nécessaire au succès d’un médicament, qu’il soit
éthique, générique ou OTC1 (Grewal & al., 2008). Mieux comprendre la décision de santé
c’est aussi préserver la santé collective, la prévention et le dépistage et doit être une priorité
des organisations de santé, qu’elles soient publiques ou privées (Barg et Grier, 2008). La
connaissance du processus de décision doit être le socle des campagnes de communication et
de persuasion de ces organisations.
Les contextes de décision de santé et ce qu’elle concerne sont cependant très hétérogène. En
effet, elle peut concerner des produits, de prescription ou pas, remboursés ou à la charge du
patient, des services de soins vitaux ou de prévention, voire de forme-beauté ainsi que des
comportements de non-consommation (arrêter de fumer), de prévention (se faire vacciner) ou
de consommation responsable (consommer moins d’antibiotiques ou s’automédiquer). La
décision sera prise de façon différente en fonction de la situation de santé dans laquelle se
trouve le décideur, ainsi évidemment que de ses caractéristiques personnelles dont l’état de
santé réel et perçu (Moorman & Matulich, 1993, Moorman, 2002).
L’objectif de cet article est de proposer une exploration des modèles de décision de santé et de
montrer, par l’utilisation des cartes cognitives, qu’en fonction du type de situation de santé
dans laquelle se trouve l’individu, ainsi que de ses variables personnelles, il semble qu’il
existe plusieurs configurations et processus de décision de santé ; individuel et purement
consommateur dans certain cas mais également totalement patient et passif quand la décision
est prise sous contrainte des parties prenantes. Nous commencerons par présenter, dans une
première partie, un état de l’art sur la modélisation du comportement de consommation ainsi
que les différents modèles décrivant la décision de santé. Dans une seconde partie, nous
expliciterons notre choix méthodologique, celui du recours aux techniques de cartographie
1 « Over the counter », médicaments obtenus sans qu’une ordonnance du médecin ne soit nécessaire.
cognitive. Nous décrirons les principaux résultats de cette recherche exploratoire ainsi que les
propositions de modélisation du processus de décision de santé qui en découlent. Nous
conclurons en présentant les voies choisies pour tester les propositions formulées ainsi que les
implications théoriques, méthodologiques et pratiques de cette recherche.
2. La modélisation du processus de décision du consommateur de santé
2.1. Comportement du consommateur et prise de décision
Mac Neal (1982) définit le processus de décision du consommateur comme « la
reconnaissance d’un problème (le besoin et l’état de tension qu’il engendre) et la sélection
parmi plusieurs options de la meilleure décision qui permettra de résoudre le problème de
l’individu (satisfaire les besoins et réduire l’état de tension) ». Le processus de décision du
consommateur consiste en toutes les activités mentales qui déterminent ce qui doit être fait
pour éloigner l’état de tension causé par les besoins de l’individu. Plusieurs éléments peuvent
affecter ce processus de décision : le manque de connaissance (sur la performance des
produits, sur le prix des produits, sur la disponibilité des produits,…), le manque de capacités
cognitives (les agents n'ont pas les capacités nécessaires pour traiter et intégrer toute
l'information), le manque de temps du consommateur. Certains facteurs rendent le processus
de décision plus complexe : l’importance de la décision en elle-même (les risques inhérents au
produit,…), l’implication d’autres individus dans la décision, la prévisibilité du résultat.
Toutes ces contraintes sont présentes dans le contexte d’une décision de santé : décision
importante, souvent risquée, implication d’autres individus dans la décision (experts,
prescripteurs, payeurs, proches,…), non prévisibilité du résultat, manque de connaissance des
décideurs et de capacités cognitives pour des problèmes graves2 (Moorman, 2002, Zaltman &
Vertinsky, 1971) ainsi que le manque de temps caractérisé par la situation d’urgence
coutumière dans le cas de décisions de santé (Moorman & Matulich, 1993). La santé réunit
donc toutes les variables venant affecter le processus de décision d’où la difficulté pour
l’individu de prendre seul sa décision de santé, d’autant que de nombreuses contraintes
règlementaires le contraignent en ce sens.
Les auteurs en comportement du consommateur s’accordent pour dire qu’il n’existe pas un
processus de décision unique, mais qu’il varie en fonction de variables individuelles,
situationnelles et environnementales. Dans le cadre d’une décision de santé, il est possible de
déterminer quelles sont les caractéristiques de l’environnement social et les facteurs
situationnels, comme le font Eraker & al. (1985). L’environnement social est caractérisé par
les relations avec les professionnels de la santé mais également les proches et les médias ainsi
que l’exposition aux campagnes institutionnelles de prévention, aux infrastructures de santé,
etc. Les facteurs situationnels sont liés, eux, aux facteurs règlementaires qui définissent les
produits de santé accessibles en fonction du type de maladie et sont un présupposé à la nature
du processus de décision. Les antibiotiques par exemple, dont l’utilisation sous tend une
infection sérieuse, ne peuvent être achetés que sur prescription du médecin, la décision de
santé ne peut donc plus se prendre de façon unilatérale.
Il faut être mesuré dans ces affirmations puisque, de plus en plus, les individus se
transforment en consommateurs de santé (Germs, 2008) pour les produits d’automédication
(fièvre, maux de têtes, rhume,…), de confort (vitamines,..) ou de beauté
(dermocosmétiques,…). Le produit est moins impliquant, moins complexe, plus routinier, la
situation moins urgente voire préventive, ce qui conduit l’individu à se fier plus sûrement à
2 Une étude réalisée par le GERMS (Groupe d’étude et recherche en marketing de la santé) de
l’UPMC (Université Pierre et Maris Curie) en 2009, montre que plus de 75% des individus ont des
connaissances médicales dont la note est inférieure à 3/10.
ses propres choix (Camacho & al., 2010) et à renouer avec un processus de décision
« classique », extensif ou limitée au sens de Howard & Sheth (1969).
Selon Armitage & Connor (2001), les modèles issus de la tradition comportementaliste du
processus de décision individuel permettent d’expliquer 30 à 40% de la variance dans les
comportements de santé (Armitage & Connor, 2001). Cependant de nombreuses recherches
ont montré qu’il existait de nombreux cas de décision de santé que ces modèles ne
permettaient pas d’expliquer (Sutton, 1987, Eagley & Chaiken, 1993, Cho et al., 1999 et
Larabie, 2005), par exemple les comportements socialement inacceptables ou risqués. Les
théories de l’action raisonnée et planifiée sont plus à même de prédire des comportements liés
à la promotion de la santé (prévention, dépistage,…) que les comportements consistant à se
soigner en situation de maladie, grave ou bénigne. L’urgence d’une situation de maladie,
l’anxiété du consommateur, les structures sociales et légales, la complexité de la décision, etc.
remettent en cause une partie de la rationalité de l’individu lors de la décision de santé et
obligent à l’introduction au sein du processus d’une ou plusieurs tierces personnes, de façon à
compenser la perte de rationalité liée à la maladie et au sentiment d’urgence plus ou moins
grande (Moorman, 2002).
2.2. Les modélisations existantes de la décision de santé
La chaîne de valeur de la santé est différente de celle des secteurs « habituels » du marketing.
En effet le consommateur est soit le payeur soit uniquement l’acheteur du produit ou du soin
de santé (Stremersch, 2008). La chaîne de paiement se distingue souvent de celle de la
production et de la distribution du médicament (Burns, 2005). Cela implique forcément
l’influence du payeur sur le processus de décision du consommateur de santé. Le
consommateur n’est, dans tous les cas, pas considéré comme tel s’il est lui-même malade,
auquel cas il serait qualifié de « patient ». Son processus de décision étant totalement ou en
partie réalisé par une tierce personne ou un groupe de personnes allant du médecin au
pharmacien en passant par le payeur (assurance, mutuelle,…) (Stremersch & Van Dyck,
2008).
Il est essentiel d’aller plus loin dans la compréhension du comportement dans les situations
liées à la santé. Zaltman & Vertinsky (1971) sont les premiers auteurs en marketing à s’être
aventurés sur le terrain de la modélisation complète de la décision de santé. Il existe pour les
auteurs trois types de comportement de santé qui génèrent des prises de décision différentes :
le comportement de santé (le patient est sain et la relation à la santé est préventive), le
comportement de maladie (le patient est malade et cherche à identifier sa pathologie et les
remèdes possibles), le comportement de « malade imaginaire » (le patient se définit comme
malade pour pouvoir se mettre en situation de guérison).
Les deux derniers comportements sont les plus influencés par les relations avec les
professionnels de santé, les médias, les proches ainsi que les structures sociales et
communautaires alors que le premier comportement est lié à un comportement de
consommation que l’on pourrait qualifier de plus « classique », le consommateur n’étant pas
un patient, puisque sain. Les auteurs envisagent des variables psychosociales ayant une
influence sur la décision de santé : l’appartenance à un groupe, l’état dans le cycle de vie
familial, les relations avec la famille, l’éducation, la culture et les groupes de pressions.
C’est dans la littérature en médecine et principalement les travaux de Eraker & al. (1985), que
se trouvent réellement les modèles de décision du consommateur de santé incluant l’influence
de tierces personnes. Les auteurs envisagent l’influence du médecin et/ou de la relation avec
les professionnels de santé à toutes les étapes du processus menant à la décision de santé. Les
conseils du médecin sont inclus dans les préférences du patient, ne permettant pas de dissocier
ce qui lui est personnel de ce que le médecin lui a dit. Nous rejoignons ici la théorie de
l’urgence liée à la santé qui ne permet pas de considérer le consommateur et/ou patient de
santé comme un individu rationnel mais comme un individu social, déléguant une partie de
son processus de décision aux professionnels.
Des recherches ont porté sur les relations entre le patient et le prescripteur et leur processus de
décision « joint » (Ding & Eliashberg, 2008, Venkataraman & Stremersch, 2007). Ding &
Eliashberg (2008) proposent un modèle dyadique de prise de décision dans le cas de
médicaments de prescription et montrent les influences relatives du patient et du médecin sur
cette prise de décision pour un médicament éthique, qui au final ne sera consommé que par le
patient. Selon les auteurs, la prise en compte du médecin dans la modélisation permet
d’atteindre une plus grande performance explicative du modèle de prise de décision en santé,
meilleure que pour les modèles individuels. Mais ce modèle est uniquement dyadique et ne
prend pas en compte les autres entités qui interviennent dans le processus de décision du
consommateur de santé, comme les proches, les médias ou les autres acteurs de la santé que
sont par exemple les pharmaciens.
Charles & al. (1999) sont les premiers auteurs à réellement proposer des modèles de
comportement de santé distincts en fonction des relations du patient avec le système de soin.
Ils présentent 3 modèles : le modèle « paternaliste » dans lequel le patient est passif et les
contraintes législatives fortes, le modèle « partagé » dans lequel le patient devient client et
interagit avec le professionnel dans la gestion de sa santé, et enfin le modèle « averti » où le
patient se transforme en consommateur de santé (recherche d’informationss, prise de décision
individuelle, comparaison des prix,…) et ce dans des situations où la pathologie le permet.
Ces derniers éléments, ainsi que la non-congruence récurrente entre les modèles individuels
de prise de décision et les spécificités de la santé nous poussent à proposer une recherche de
nature exploratoire visant à faire ressortir les différents types de processus de décision
pouvant exister dans le cadre de la décision de santé. Nous appuyons notre démarche
exploratoire sur l’utilisation de cartes cognitives, méthodologie de recueil de données
qualitatives.
3. Les choix méthodologiques : l’approche par les cartes cognitives
3.1. Les techniques de cartographie cognitive
La carte cognitive désigne le produit d’une démarche qui vise à représenter graphiquement les
représentations mentales qu’un individu (ou par extension un groupe d’individus) se fait d’un
problème ou d’une question problématique. Généralement, une carte cognitive prend la forme
concrète d’un graphe (au sens de la théorie des graphes, en recherche opérationnelle) figurant
par des nœuds ou sommets des concepts et par des arcs liant ces nœuds, des liens entre les
concepts. La carte cognitive est au cœur d’un processus qui vise à éclairer un individu à se
représenter les chaînes d’implications d’une alternative ou d’une stratégie de décision en
réponse à un problème ou une question posée. Cossette et Audet (2003) utilisent des cartes
cognitives définies comme « la représentation graphique de la représentation mentale que le
chercheur se fait d’un ensemble de représentations discursives énoncées par un sujet à partir
de ses propres représentations cognitives à propos d’un objet particulier. » (p. 34). De la sorte,
la carte cognitive apparaît comme le produit d’un processus que l’on imagine complexe de
passages successifs à différents niveaux de représentation de la réalité d’un individu.
Les applications des cartes cognitives sont variées. Parmi les plus anciennes, citons les
travaux sur la psychologie de l’espace dans la lignée des travaux précurseurs de psychologie
animale de Tolman (Canter, 1977). Les autres applications en dehors du champ de la
psychologie concernent les sciences politiques et les relations internationales, (Axelrod,
1976), les politiques publiques (Eden & Ackerman, 2004), les questions économiques
générales (Sahin et al., 2004) ou encore les sciences de gestion (en stratégie, citons par
exemple Bougon & Komocar (1990) et en management citons Tegarden & Sheetz (2003) par
exemple).
3.2. Les applications de cartes cognitives en marketing
L’utilisation des techniques de cartographie cognitive en marketing est plus marginale qu’en
stratégie ou dans les champs évoqués ci-dessus (Chaney, 2008). Les applications sont
néanmoins nombreuses et très diversifiées. Elles varient tant sur le plan des problématiques
qu’elles servent à explorer que sur celle des démarches méthodologiques dans lesquelles elles
s’insèrent.
Les références les plus anciennes en marketing faisant explicitement recours aux cartes
cognitives sont celles qui concernent les problématiques spatiales et géographiques du
marketing. C’est l’accès du consommateur aux lieux de distribution des produits qu’il cherche
à acheter qui est au cœur de ces travaux. L’objet ‘carte cognitive’ désigne les représentations
mentales que le consommateur se construit de son environnement spatial complexe (Downs &
Stea, 1977) composé de lieux d’achat et de centres commerciaux distants de lui
géographiquement, socialement ou symboliquement. Les recherches en marketing portent sur
la formation de ces représentations mentales (Downs & Stea, 1973) ou sur l’influence de ces
cartes sur les croyances à propos de l’accès aux lieux de distribution (Grossbart &
Rammohan, 1981) et plus généralement sur le comportement d’achat (MacKay & Olshavsky,
1975).
Des recherches plus récentes mobilisent des cartes conceptuelles ou cartes cognitives pour
explorer les associations mentales que le consommateur produit à propos de différents objets
de marketing : les noms de marques par exemple. La construction de cartes est présentée
comme une méthodologie de recueil de données qualitatives et quantitatives parmi d’autres
techniques de mesure des associations mentales de concepts ou d’idées. Joiner (1998) indique
que la technique est particulièrement adaptée aux questions que le chercheur en marketing se
pose.
Il semble néanmoins faire consensus que la construction de cartes cognitives relève d’une
approche de compréhension en profondeur des mécanismes à l’œuvre dans les processus que
le marketing étudie. Le travail de Durif et Perrien (2008) nous semble illustrer ce point. La
méthodologie que nous suivons par ailleurs dans le travail de recherche présenté dans cet
article s’en inspire d’ailleurs.
Les auteurs ont recours aux techniques de cartographie cognitive pour explorer la
problématique suivante. La théorie du contrat social de MacNeil (MacNeil, 1974), que le
marketing relationnel a très largement utilisé suggère que dans une relation contractuelle, les
contractants sont amenés à respecter des normes ou des standards comportementaux. Durif &
Perrien (2008) s’intéressent à l’une de ces normes (« role integrity ») et tentent d’en
comprendre les contours à partir d’une étude exploratoire à base de techniques de construction
et d’analyse de cartes cognitives déployées dans le contexte des services aux entreprises dans
le secteur bancaire.
3.3. Choix méthodologiques
Nous avons choisi d’utiliser une méthodologie qualitative dans une optique exploratoire.
L’objectif est de faire apparaitre des modèles de décision de santé à travers la cartographie
cognitive du discours des répondants et ainsi d’utiliser ce corpus comme base de notre
proposition de modélisation. En laissant les acteurs interrogés s’exprimer librement sur la
décision de santé nous recueillons ainsi le matériau indispensable à la théorisation d’un
domaine encore très peu conceptualisé, suivant en cela la démarche méthodologique de Durif
& Perrien (2008), décrite plus haut.
En cohérence avec les enjeux des démarches exploratoires en marketing, des techniques de
cartographie cognitive indiquées plus haut, nous optons pour une recherche de type directe
(Malhotra, 1993) par entretiens semi-directifs centrés. L’entretien est l’une des méthodes
qualitatives les plus utilisées dans les recherches en gestion. Parmi tous les types d’entretien,
le semi-directif est le plus couramment utilisé. L’entretien semi-directif centré est un bon
compromis entre la liberté d’expression du répondant, nécessaire dans une exploration à base
de cartes cognitives et la structure de la recherche. Le chercheur peut, selon Romelaer (2000),
en retirer deux types d’éléments : des informations sur ce qu’il cherche a priori dans une
optique confirmatoire, des données auxquelles il n’aurait pas pensé dans une optique
exploratoire.
Nous avons choisi de procéder à des entretiens semi-directifs centrés de façon à laisser
s’exprimer le répondant tout en lui fournissant un fil conducteur et un contexte propice à la
discussion sur le sujet de la décision de santé.
La taille de l’échantillon a été fixée en fonction du critère de saturation sémantique (Glaser &
Strauss, 1967). Dix consommateurs, sélectionnés en officine, de tout âge, sexe et catégorie
socioprofessionnelle (cf. annexe 1), ont été interrogés pendant 35 à 60 minutes. Le but d’une
étude qualitative n’est pas la représentativité des répondants et, cependant, nous nous sommes
fixés des critères de segmentation afin de laisser la place à l’influence des variables
individuelles dans notre modèle.
Les dix entretiens ont été intégralement retranscris et représentent un corpus de plus de 40
pages. Ce corpus a été soumis à une analyse de contenu permettant la retranscription sous
forme de cartes cognitives. Les entretiens retranscrits, ont ainsi été segmentés en items
élémentaires liés ensemble ou non par des liens de causalité. Ce travail de segmentation et de
liaison a été rendu possible : en premier lieu, par le repérage à travers la revue de la littérature
sur la décision de santé, de thèmes a priori structurants, en second lieu, grâce à des
« tâtonnements » successifs et à des itérations entre les corpus des entretiens, faisant
apparaître des items similaires ou des liens entre ces items récurrents d’un entretien à un
autre.
Ce travail a permis la construction de cartes cognitives pour chaque entretien réalisé. Suivant
la démarche de Durif & Perrien (2008) et en nous appuyant sur les outils d’analyse proposés
par Eden (2004), une analyse en trois temps a ensuite été faite : dans un premier temps, un
calcul simplifié des degrés de centralité3 des items de chaque carte a été fait de façon à faire
apparaître les items les plus influents ou les plus déterminants pour chacun des répondants ;
dans un second temps, une mise en évidence, pour chaque carte cognitive, des regroupements
d’items les plus pertinents (regroupements au sens de « cluster » tel que défini par Eden
(2004) et ainsi des ilots thématiques structurant les représentations en matière de décision de
santé des consommateurs interrogés ; dans un dernier temps, une analyse comparative des
items centraux et regroupements entre cartes cognitives a été réalisée.
4. Présentation des principaux résultats et discussion
Nous présentons ici les principaux résultats de notre étude qualitative en suivant la démarche
exposée dans la section précédente. Nous commencerons donc par exposer les items centraux
des dix cartes cognitives (reproduites en annexe 2) puis les ilots thématiques qui en découlent
pour enfin proposer des processus de décision communs aux différentes thématiques et
servant de socle à nos propositions de recherche.
4.1. La centralité des thèmes évoqués par les répondants
L’analyse comparative des éléments centraux du discours des répondants (cf. annexe 4) nous
permet de mettre à jour des récurrences dans le discours des répondants et la présence de
3 Réalisé, pour un item, à partir du comptage des liens de causalité ou d’influence dans lesquels cet
item est impliqué directement.
plusieurs thèmes distincts qui guident le processus de décision de santé : la relation au
médecin (consultation, prescription, confiance, refus de consultation), la relation au
pharmacien (conseil et proximité pouvant être regroupés autour d’un item de relation à
l’institution de santé, la relation à la santé (tolérance de la maladie, absence d’implication,
proximité ou pas avec la maladie), la relation au médicament (achat sans ordonnance et
méfiance vis-à-vis de certaines spécialités ou de certains types de médicaments pouvant être
regroupés autour d’un même item de relation à la santé incluant la santé et les médicaments),
l’influence des proches et du mode de vie (pression des proches, changements des modes de
vie).
Ces thèmes se rapprochent des variables présentes dans le modèle de décision de santé
proposé par Eraker & al. (1985), en particulier les relations avec les professionnels de santé,
l’influence de l’entourage et l’expérience de la maladie. Nous nous rapprochons également
des concepts de comportement de santé évoqués par Zaltman & Vertinsky (1971) en
particulier avec la relation à la maladie et aux médicaments qui guident le comportement.
L’analyse des niveaux de centralité permet de vérifier que notre recherche n’est pas
dissonante avec ce que montrent les modélisations de la santé évoquées précédemment. Cette
seule analyse ne permet cependant pas de définir des modèles processuels de décision de
santé. La combinaison et la prééminence des différents thèmes (relations avec les institutions
médicales, à la santé et aux proches) dans le discours des répondants nous a permis de passer
à un deuxième niveau d’analyse, celui des regroupements thématiques, travail consistant à
isoler des groupes d’items pour lesquels les connexions intra groupes sont nombreuses mais
entre lesquels les connexions inter-groupes sont peu nombreuses.
4.2. L’analyse des ilots thématiques
Nous procédons à une analyse des ilots thématiques présents dans les discours des répondants,
ilots définis à partir du comptage des connexions intra et inter groupes pour chaque carte
cognitive (cf. annexe 5). Nous nous limiterons aux deux ilots principaux identifiés dans le
discours. Certains répondants présentent un discours très monolithique où un seul ilot
thématique est présent alors que d’autres ont un discours plus riche invitant à plusieurs
regroupements thématiques possibles. Le classement en ilot 1 et 2 n’est pas un regroupement
thématique entre individus mais un ordre d’importance de l’ilot au sein du discours d’un
répondant. En menant une analyse comparative des différents ilots présents dans les discours
des répondants autour des items de centralité précédemment définis, nous voyons apparaître
des similitudes entre ilots qui nous permettent de proposer l’existence, in fine, de 4 processus
de décision de santé principaux se rapprochant en partie des différents types de processus de
décisions présents dans la littérature en comportement du consommateur, en particulier les
travaux de Howard & Sheth (1969) sur les trois types de résolutions de problèmes et ceux de
Zaltman & Vertinsky (1971) sur les trois types de comportements de santé. Ces processus se
rapprochent également des trois modèles de Charles & al. (1999) : le modèle « paternaliste »,
le modèle « partagé » et le modèle « averti ». Nous présentons ces processus par ordre
d’importance dans le discours des répondants :
Le processus patient classique : individus 1, 2, 3, 4, 6, 9 et 10.
L’individu suit un schéma de résolution extensive de problème dans lequel il passe par
différentes étapes : identification du problème liée aux antécédents médicaux et la perception
de la gravité, recherche d’informations à travers la consultation médicale et/ou officinale,
prescription, achat avec ordonnance, choix des génériques, observance du traitement et
évaluation de la guérison en vue d’une prochaine consultation. Ce comportement est proche
du comportement de maladie voire de « maladie imaginaire » de Zaltman & Vertinsky (1971)
ainsi que du modèle paternaliste de Charles & al. (1999). Il est guidé par la volonté
d’interactions avec l’institution et la faible connaissance perçue de la santé.
Le processus consommateur : individus 1, 5, 6 et 8
L’individu considère le médicament comme un produit de grande consommation qu’il peut
acheter à sa guise. Il mène pour se faire une résolution limitée de problème, dans lequel
l’individu se contente de peu d’informations (Internet, les informations sur le lieu de vente,
les médicaments qu’il a chez lui) pour prendre sa décision. Cela concerne des pathologies
légères et qui génèrent peu d’inquiétude de la part du répondant. Le choix se fera sur le prix
ainsi que les conseils des proches ou des pharmaciens. Ce processus se fait sans contact avec
le médecin et peut parfois être synonyme d’un refus de ce contact voire d’une méfiance vis-à-
vis des professionnels. Il se rapproche du modèle « averti » de Charles & al. (1999). Il est
guidé par une bonne connaissance du secteur et un faible niveau d’interaction avec les
institutions.
Le processus relationnel : individus 2, 4, 8 et 9
L’individu éprouve le besoin de contact avec les professionnels quel que soit le type de
pathologie qu’il éprouve. Ce contact est plus de l’ordre de la discussion que de la confiance
aveugle en l’expertise du professionnel, il aura tendance à privilégier le rôle du pharmacien
et/ou des médecins et spécialistes des médecines alternatives (homéopathie,…) pour se
soigner. Le processus est basé sur un contrat de confiance tacite passé avec le professionnel et
la récurrence des relations, comme socle de cette confiance. C’est un processus nouveau qui
se rapproche plus des travaux sur la confiance et l’orientation relationnelle (Benamour &
Prim, 2000, Garbarino & Johnson, 1999) que sur le processus de décision à proprement parlé.
Il pourrait se rapprocher du modèle « partagé » de Charles & al. (1999). Il est guidé par une
volonté d’interactions avec les institutions et une assez bonne connaissance perçue du secteur.
Le processus de défiance : individus 5,6 et 7
Ce processus est basé sur le refus de contact de l’institution médicale dans son ensemble et
toutes les méthodes utilisées pour contourner la consultation et le recours à des
professionnels. Il peut s’apparenter au processus consommateur mais on y ajoute un élément
plus personnel de rejet viscéral de la confrontation de la pathologie à un avis d’expert, par
peur, méfiance voire manque de temps ou d’intérêt. C’est le processus opposé du processus
relationnel. C’est un modèle nouveau dont nous ne trouvons pas d’origine dans la littérature.
Il est guidé par un rejet de l’interaction et une mauvaise connaissance perçue du secteur.
S’il a été possible de construire une carte par individu, il semble néanmoins qu’un même
répondant puisse suivre les différents types de processus en fonction de la gravité perçue de sa
maladie, de la tolérance qu’il a de celle-ci et de ses antécédents de malade. Ces processus sont
influencés par les variables individuelles identifiées dans la littérature en particulier
l’implication dans la catégorie de produit, ici la santé et la confiance en soi de l’individu. De
même l’orientation relationnelle guide en partie le processus de décision de santé des
individus, principalement en cas de refus de contact. On voit, par exemple, que l’individu 6
fera tout pour éviter le contact et ne sera jamais dans un processus relationnel, à la différence
de l’individu 8.
Il est possible d’opposer ces processus en fonction des items de centralité évoqués
précédemment : la relation avec les professionnels de santé (médecin et pharmacien) et la
relation à la santé (connaissance de la maladie et des médicaments), en spécifiant les éléments
essentiels qui font passer un individu d’un processus à un autre, l’implication et la gravité
perçue de la maladie :
Figure 1. Représentation des processus de décision en santé
Nous avons donc mis à jour, à la lecture des cartes cognitives et après avoir comparé les
résultats entre les différents répondants, 4 processus de décision de santé différents mais non
exclusifs, chaque individu pouvant présenter un des processus à un moment donné de son état
de santé, c’est le cas par exemple pour l’individu 6 qui passe d’un processus de défiance à un
processus patient quand il est inquiet et qui pour certaines pathologies connues est dans un
processus purement consommateur.
4.3. Propositions de recherche
En synthèse de ces différents résultats et comme ouverture vers nos recherches futures, nous
proposons donc les 4 processus suivants et les éléments qui les caractérisent, différenciés par
leur intensité au sein de chacun des processus proposés.
Relation avec l’institution
médicale : rejet
Relation avec
l’institution médicale :
interactions
Familiarité et connaissance perçues
de la santé : forte
Familiarité et connaissance
perçues de la santé : faible
Gravité perçue : forte
Gravité perçue : faible
Implication :
faible
Implication :
forte
Relation à
l’institution médicale
Relation à la santé Variables
individuelles
Confiance envers les
professionnels : forte
Familiarité avec le
secteur : faible
Confiance en soi :
faible
Besoin
d’explications : faible
Gravité perçue de la
maladie : forte
Orientation
relationnelle :
forte
Tolérance à la maladie :
faible
Anxiété : forte
Proposition 1 :
Processus patient
Connaissance perçue du
secteur de la santé :
faible
Confiance envers les
professionnels : faible
Familiarité avec le
secteur : forte
Confiance en soi :
forte
Besoin
d’explications : moyen
Gravité perçue de la
maladie : faible
Orientation
relationnelle :
faible
Tolérance à la maladie :
moyenne
Anxiété : forte
Proposition 2 :
Processus
consommateur
Connaissance perçue du
secteur de la santé :
forte
Confiance envers les
professionnels : forte
Familiarité avec le
secteur : moyenne
Confiance en soi :
moyenne
Besoin
d’explications : fort
Gravité perçue de la
maladie : moyenne
Orientation
relationnelle :
forte
Tolérance à la maladie :
faible
Anxiété : forte
Proposition 3 :
Processus
relationnel
Connaissance perçue du
secteur de la santé :
moyenne
Confiance envers les
professionnels : faible
Familiarité avec le
secteur : faible
Confiance en soi :
moyenne
Besoin
d’explications : faible
Gravité perçue de la
maladie : faible
Orientation
relationnelle :
faible
Tolérance à la maladie :
forte
Anxiété : faible
Proposition 4 :
Processus de
défiance
Connaissance perçue du
secteur de la santé :
faible
Tableau 1. L’opérationnalisation des processus de recherche
5. Conclusion, limites et voies de recherche
La recherche exploratoire présentée conduit à proposer que les processus de décision de santé
sont de quatre types que nous dénommons comme suit : processus patient, processus
consommateur, processus relationnel et processus de défiance. Nous proposons également
qu’un même individu puisse, selon les circonstances de sa pathologie et selon ses
caractéristiques individuelles, basculer d’un processus à un autre. Ces propositions ont été
établies dans le cadre d’une démarche exploratoire à partir de techniques de cartographie
cognitives. Ce choix méthodologique comporte des limites que la littérature a plusieurs fois
démontré. Cossette & Audet (2004) montrent en particulier les biais liés au fait que les cartes
sont établies sur la base de représentations discursives potentiellement décalées par rapport
aux représentations mentales. La démarche exploratoire ne permet, par ailleurs, pas de monter
en généralisation et tel n’est d’ailleurs pas son objectif. Notre recherche ouvre donc des voies.
L’une d’entre elles est celle consistant à tester, sur la base d’approches quantitatives
permettant d’accéder à des niveaux de généralisation plus élevés, l’existence des quatre
processus mis en évidence et la possibilité de les faire coexister suggérant ainsi des décisions
de santé contingentes de variables situationnelles ou liées aux caractéristiques de la pathologie
en jeu dans les décisions en question.
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Annexe 1: Caractéristiques socio démographiques des répondants
Individu sexe âge CSP Lieu
d’habitation
1 Femme 37 ans CSP - Milieu rural
2 Homme 60 ans CSP + Milieu rural
3 Femme 60 ans CSP + Milieu rural
4 Homme 40 ans CSP moyenne Province
5 Homme 29 ans CSP moyenne Milieu rural
6 Homme 35 CPS + Paris
7 Femme 36 CSP moyenne Paris
8 Femme 60 CSP + Paris
9 Femme 63 CSP - Province
10 Homme 24 CSP moyenne Paris
Annexe 3: Exemple de liste des items, degrés de centralité et regroupement par îlots
pour l’individu 1
items items noms
Demi-
degré
extérieur
Demi-
degré
intérieur
Degré
1 Connaissance personnelle de la pathologie 2 0
2 Packaging du médicament 1 0
3 Caractère ancestral du médicament 1 0
4 Expérience personnelle du médicament 2 0
5 Notice du médicament 1 0
6 Expérience du médecin 1 0
7 Formation du médecin 1 0
8 Consultation médecin 1 4
9 Souhait de médicament sous ordonnance en connaissance de la pathologie 1 1
10 Caractère naturel du médicament 1 2
11 Confiance envers les médicaments sans ordonnance 1 4
12 Achats de médicaments sous ordonnance 0 1
13 Connaissance personnelle des effets secondaires du médicament 1 2
14 Prescription du médecin 1 5
15 Confiance envers le médecin 1 2
16 Intérêts des médecins à prescrire tel médicament 2 0
17 Cadeaux aux médecins 1 1
18 Conseils du pharmacien 2 5
19 Achats de médicaments sans ordonnance 0 2
20 Demande de conseils du pharmacien 1 1
21 Connaissance personnelle de concepts innovants de médicaments 1 1
22 Relations entre le médecin et les industries pharmaceutiques 1 3
23 Intérêts des industries pharmaceutiques 2 0
24 Répartition médicaments remboursés / non remboursés 1 0
25 Publicités médicaments nouveaux 1 0
26 Le plus grand choix possible 1 0
27 Volonté du pharmacien de rendre service 1 0
28 Liberté du pharmacien 1 0
29 Conseils maternels 1 0
30 Expérience du médicament d'un proche 2 1
Individu 1 Femme de 37 ans - Mariée 2 enfants - CSP employée - Ville de - de 1000 habitants
Ilot 1: Le processus patient
Connaissance personnelle de la pathologie
Expérience du médecin
Formation du médecin
Consultation médecin
Souhait de médicament sous ordonnance en connaissance de la
pathologie
Achats de médicaments sous ordonnance
Prescription du médecin
Confiance envers le médecin
Intérêts des médecins à prescrire tel médicament
Cadeaux aux médecins
Relations entre le médecin et les industries pharmaceutiques
Intérêts des industries pharmaceutiques
Répartition médicaments remboursés / non remboursés
Ilot 2: Le processus relationnel
Packaging du médicament
Caractère ancestral du médicament
Expérience personnelle du médicament
Notice du médicament
Caractère naturel du médicament
Confiance envers les médicaments sans ordonnance
Connaissance personnelle des effets secondaires du médicament
Conseils du pharmacien
Achats de médicaments sans ordonnance
Demande de conseils du pharmacien
Connaissance personnelle de concepts innovants de médicaments
Publicités médicaments nouveaux
Le plus grand choix possible
Volonté du pharmacien de rendre service
Liberté du pharmacien
Conseils maternels
Expérience du médicament d'un proche
Annexe 4: Degrés de centralité des items pour les 10 répondants
Individus Items les plus centraux Degré de
centralité
1 Conseils du pharmacien
Prescription du médecin
7
6
2 Prescription du médecin
Consultation médecin
Conseils pharmacien
7
5
5
3 Appel au médecin
Niveau de « proximité » avec une maladie en particulier
Prescription du médecin
7
5
5
4 Consultation du médecin
Achats de médicaments sans ordonnance
Confiance envers le pharmacien
11
6
6
5 Confiance médecin
Pression familiale
Changements habitudes de vies
6
5
5
6 Refus du contact avec les professionnels de santé
Achat de médicament sans ordonnance
Absence de mutuelle
Refus de la consultation du médecin
7
7
6
6
7 Tolérance de la maladie
Absence de guérison
Refus de la consultation du médecin
10
7
6
8 Conseil pharmacien
Pharmacien remplace le médecin
Consultation médecin
9
9
8
9 Pas de proximité avec la maladie
Méfiance vis-à-vis de l’allopathie
Méfiance vis-à-vis des antibiotiques
7
7
7
10 Pas d’implication dans la santé
Refus du contact avec les professionnels de santé
Pas de proximité avec la maladie
8
6
6
Annexe 5 : Les ilots thématiques
Individus Ilot 1 Ilot 2
1 L’individu s’appuie sur sa
connaissance personnelle de la
pathologie mais place le médecin au
cœur de son processus de décision de
santé. Il est en parti actif et demande au
médecin de lui prescrire des
médicaments qu’il connaît et dont il
sait qu’il a besoin.
L’individu considère le produit de santé
comme un produit de consommation
courante. Il est réactif à toute émission
d’informations ou de messages sur de
nouveaux concepts de médicaments. Le
pharmacien est alors un acteur clef.
2 Le médecin est central dans la décision
de santé. La confiance envers le
médecin est très forte et son influence
est prédominante sur tout autre acteur
ce qui n’empêche pas cependant
quelques lucidités de l’individu sur les
motivations du médecin et ses
principes de prescription.
La relation avec le pharmacien existe
mais elle est réduite à l’achat de
produits qui ne nécessite pas l’expertise
du médecin, pivot du processus de
décision de santé de l’individu.
3 La relation au médecin est dominante
dans le processus même si l’individu
s’estime très renseigné sur son état de
santé. Il a donc des exigences fortes à
l’égard du médecin qui doit bien
connaître les antécédents de l’individu
L’individu est proactif, recherche de
l’information pour devenir expert de
santé en complément du médecin
auquel il ne se substitue pas, son
expertise ne se développant que sur les
traitements et non les pathologies.
et en tenir compte.
4 L’individu considère le médecin
comme un point de passage nécessaire
et quasi unique. L’individu est
néanmoins au cœur de comportements
paradoxaux à la fois sûr du caractère
central de la prescription médicale et
prêt à acheter du médicament sans
ordonnance s’en remettant aux conseils
du pharmacien.
5 Les seules relations avec l’institution
médicale sont celle qu’il a (rarement)
avec l’hôpital en cas d’urgence (ou
avec le médecin pour demander des
certificats médicaux). L’individu est
très défiant envers le médecin et des
expériences passées le convainquent de
limiter au maximum le recours aux
médicaments sous ordonnance.
Le plus possible l’individu évite les
relations avec l’institution médicale et
le médecin en particulier et ce contre
les pressions de son environnement
familial. En cas de maladie, il utilise les
méthodes alternatives :
l’automédication avec homéopathie,
l’achat de médicaments sans
ordonnance.
6 Quand l’individu est impuissant face à
une pathologie, il devient un patient
ordinaire et se plie à al consultation
avec le médecin. Il aura tendance à
amplifier ses symptômes pour être sur
de recevoir le traitement adéquat du fait
L’individu se fie à ses connaissances
antérieures de la maladie pour se
soigner seul, il rejette l’avis et le
contact avec les professionnels, il va
jusqu’à refuser la mutuelle. Il se soigne
de façon très consommatrice en
d’une certaine méfiance vis-à-vis des
professionnels de santé.
achetant sur Internet quand il le peut ou
en libre-service voir en recyclant de
vieux médicaments.
7 L’individu a une relation de peur par
rapport aux professionnels, il attend
longtemps avant la consultation de peur
que sa maladie ne soit pas réelle et
même dans ce cas, il minimise ses
symptômes pour ne pas paraître
hypocondriaque.
L’individu a une bonne connaissance
des pathologies qui lui permet de se
soigner seul grâce à ses médicaments
personnels ou au libre-service dans
lequel il agit comme en supermarché :
comparaison des prix,…
8 L’individu est très client de santé, il
entretient des relations fortes avec le
pharmacien qu’il substitue le plus
souvent au médecin qu’il ne consulte
jamais.
L’individu considère le médicament
comme un produit de première
nécessité à l’instar des produits de base
et en achète pour en avoir comme une
sorte de rituel de consommation.
9 L’individu a une méfiance vis-à-vis de
l’allopathie qui le conduit à utiliser des
médecines alternatives et à peu
s’intéresser à la santé traditionnelle, il
est en bonne santé et compte le rester
sans recours aux antibiotiques.
Quand il est obligé, l’individu consulte
le médecin, il est très observant mais
peu curieux des pathologies.
10 L’individu n’a aucun intérêt dans la
santé car il n’a pas d’antécédents de
pathologies, il ne possède pas de
médicaments et ne consulte jamais.
Dans le cas d’une pathologie grave, il
envisage la consultation du médecin et
du pharmacien et la totale passivité par
rapport au diagnostic. Il arrête le