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A26 revue neurologique 168 (2012) A1–A39 gie à rechercher en particulier chez les patients jeunes avec une PN sensitive et douloureuse. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.334 P05 Encéphalite rubéolique : observation récente d’une fréquence inhabituelle Nadia Ben Achour , Hanene Benrhouma , Aida Rouissi , Ichraf Kraoua , Hajer Touati , Ilhem Turki , Neziha Gouider-Khouja Service de neurologie de l’enfant et de l’adolescent, Institut national de neurologie, 1007 Tunis, Tunisie Mots clés : Épidémie ; Encéphalite ; Rubéole Introduction.– L’encéphalite est une complication rare de la rubéole. Elle affecte les enfants non vaccinés âgés de 5 à 14 ans. Objectifs.– Rapporter l’épidémie d’encéphalite rubéolique ayant sévi en Tunisie durant la période mai–juin 2011en pré- cisant les aspects cliniques, épidémiologiques et évolutifs de cette affection. Méthodes.– Durant la période mai–juin 2011, 9 enfants ont été hospitalisés dans notre service pour une encéphalite rubéo- lique. Les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques et évolutives ont été analysées. Résultats.– Huit garc ¸ ons et 1 fille non vaccinés contre la rubéole ont été hospitalisés dans notre service pour une encépha- lite rubéolique. L’âge moyen était de 11,6ans. Le délai moyen entre l’exanthème et les manifestations neurologiques était de 3 jours. Les crises épileptiques étaient le symptôme inau- gural dans les 9 cas. Un ralentissement du rythme de fond à l’EEG a été objectivé dans 8cas. L’IRM cérébrale était normale dans 8 cas. Un séjour en réanimation était nécessaire chez 4 de nos patients. Discussion.– L’encéphalite aiguë est une complication rare de la rubéole. La survenue de crises épileptiques est exceptionnelle. Le pronostic est favorable dans 80%. Toutefois, des formes sévères ont été rapportées, en effet, 4 de nos patients ont nécessité le séjour en réanimation. La survenue d’une épidé- mie est expliquée par l’insuffisance de couverture vaccinale et l’émergence virale (phénomène multifactoriel). Conclusion.– Ces observations d’encéphalites rubéoliques illus- trent la gravité potentielle de cette affection. Au décours de cette épidémie, le programme vaccinal a été révisé et sera élargi en Tunisie. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.335 P06 Des troubles phasiques et mnésiques subaigus révélant une neurosyphylis par un mécanisme d’hypométabolisme et d’hypoperfusion fronto-temporo-pariétale gauche Sébastien Boulogne a , Bastien Joubert a , Stéphanie Roggerone a , Jérome Delorme b , Franc ¸ oise Durand-Dubief a , Sandra Vukusic a , Christian Confavreux a a Neurologie A, hôpital neurologique P.-Wertheimer, 69500 Bron, France b Neurologie, clinique Mermoz, 69008 Lyon, France Mots clés : Neurosyphilis ; PET-scan ; Hypoperfusion cérébrale Introduction.– La neurosyphilis est une pathologie aujourd’hui rare et de présentation polymorphe parfois trompeuse. La plainte cognitive est une des portes d’entrée possible dans la maladie, mais l’imagerie morphologique peut rester normale. Observation.– Un patient de 34 ans, droitier, a consulté pour des troubles cognitifs apparus progressivement depuis 3 mois, marqués par des paraphasies, puis un syndrome dyséxécutif, des troubles mnésiques modérés et des anomalies comporte- mentales avec irritabilité. L’examen somatique était normal. L’IRM cérébrale ne montrait pas d’anomalie parenchyma- teuse, vasculaire ou méningée ni d’anomalie spectroscopique, de perfusion ou en tractographie. L’électroencéphalogramme montrait une surcharge lente postérieure gauche. Le liquide céphalo-rachidien (LCR) était inflammatoire avec 9 leucocytes/mm 3 à prédominance lymphoplasmocytaire, une hyperprotéinorachie à 0,98 g/L, un index IgG élevé à 3,8 et de nombreuses bandes oligoclonales en isofocalisation. La sérologie syphilitique était positive dans le sang et le LCR (TPHA et VDRL). La recherche d’autres infections sexuelle- ment transmissibles était négative. L’examen général était normal, mais un épisode ancien de chancre fut retrouvé à l’interrogatoire. Un PET-scan au FDG, à la recherche d’une aortite syphilitique, révélait un hypométabolisme fronto- temporo-pariétal gauche, associé à une hypoperfusion sur la scintigraphie cérébrale. Les troubles ont régressé progressivement sous traitement par céphalosporine de 3 e génération. Discussion.– Devant des troubles cognitifs subaigus, notam- ment chez un sujet jeune, la neurosyphilis doit être recherchée, même en cas de normalité de l’IRM morpholo- gique et métabolique. La corrélation anatomoclinique entre le territoire de l’hypoperfusion avec hypométabolisme est ici parfaite. Les troubles de perfusion cérébrale décrits dans la neurosyphilis sont habituellement associés à une atteinte parenchymateuse sur l’IRM d’où la singularité de ce cas. Conclusion.– Ce cas rappelle l’importance de la sérolo- gie syphilitique dans tout bilan de troubles cognitifs et révèle l’un des mécanismes physiopathologiques de cette infection, l’hypoperfusion cérébrale pouvant survenir sans vascularite. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.336 P07 Hydrocéphalie démasquant une neurosyphilis Sebastien Gazzola a , Charline Gabaudan b , Yann Geffroy b , Emmanuel Sagui a , Michel Bregigeon a , Christian Brosset a a Neurologie, hôpital Laveran, 13013 Marseille, France b Radiologie, hôpital Laveran, 13013 Marseille, France Mots clés : Syphilis ; Hydrocéphalie ; Méningite Introduction.– Une hydrocéphalie à pression normale (HPN) peut être secondaire à une méningite par « feutrage » des espaces sous arachnoïdiens. Les HPN compliquant une méningite syphilitique sont rares. Observation.– Un homme de 79 ans a été hospitalisé pour des troubles de la marche et cognitifs d’aggravation progressive depuis un an, sans trouble sphinctérien. L’examen mon- trait un freezing et une ataxie des membres inférieurs avec élargissement du polygone de sustentation. Les réflexes ostéo- tendineux étaient vifs et symétriques. Les pupilles étaient réactives et symétriques. Le MMS était à 20/30, la BREF à 11/18. L’examen du fond d’œil ne montrait ni œdème papil- laire ni uvéite ou séquelles d’uvéite. L’imagerie par résonance magnétique cérébrale montrait un élargissement tétraventri- culaire net sans prise de contraste leptoméningée. L’étude du LCR trouvait 30 leucocytes/mm 3 avec 97 % de lymphocytes en faveur d’une méningite lymphocytaire et une synthèse intra- thécale d’immunoglobulines. La sérologie syphilitique était positive dans le sang et dans le LCR (sang : VDRL = 1/128, TPHA = 1/10 240 ; LCR : VDRL = 1/2, TPHA = 1/1280). La sérolo-

Des troubles phasiques et mnésiques subaigus révélant une neurosyphylis par un mécanisme d’hypométabolisme et d’hypoperfusion fronto-temporo-pariétale gauche

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gie à rechercher en particulier chez les patients jeunes avecune PN sensitive et douloureuse.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.334

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Encéphalite rubéolique : observation récented’une fréquence inhabituelleNadia Ben Achour , Hanene Benrhouma , Aida Rouissi ,Ichraf Kraoua , Hajer Touati , Ilhem Turki ,Neziha Gouider-KhoujaService de neurologie de l’enfant et de l’adolescent, Institut nationalde neurologie, 1007 Tunis, Tunisie

Mots clés : Épidémie ; Encéphalite ; RubéoleIntroduction.– L’encéphalite est une complication rare de larubéole. Elle affecte les enfants non vaccinés âgés de 5 à 14 ans.Objectifs.– Rapporter l’épidémie d’encéphalite rubéoliqueayant sévi en Tunisie durant la période mai–juin 2011 en pré-cisant les aspects cliniques, épidémiologiques et évolutifs decette affection.Méthodes.– Durant la période mai–juin 2011, 9 enfants ont étéhospitalisés dans notre service pour une encéphalite rubéo-lique. Les données épidémiologiques, cliniques, paracliniqueset évolutives ont été analysées.Résultats.– Huit garcons et 1 fille non vaccinés contre la rubéoleont été hospitalisés dans notre service pour une encépha-lite rubéolique. L’âge moyen était de 11,6 ans. Le délai moyenentre l’exanthème et les manifestations neurologiques étaitde 3 jours. Les crises épileptiques étaient le symptôme inau-gural dans les 9 cas. Un ralentissement du rythme de fond àl’EEG a été objectivé dans 8 cas. L’IRM cérébrale était normaledans 8 cas. Un séjour en réanimation était nécessaire chez 4 denos patients.Discussion.– L’encéphalite aiguë est une complication rare de larubéole. La survenue de crises épileptiques est exceptionnelle.Le pronostic est favorable dans 80 %. Toutefois, des formessévères ont été rapportées, en effet, 4 de nos patients ontnécessité le séjour en réanimation. La survenue d’une épidé-mie est expliquée par l’insuffisance de couverture vaccinale etl’émergence virale (phénomène multifactoriel).Conclusion.– Ces observations d’encéphalites rubéoliques illus-trent la gravité potentielle de cette affection. Au décours decette épidémie, le programme vaccinal a été révisé et seraélargi en Tunisie.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.335

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Des troubles phasiques et mnésiques subaigusrévélant une neurosyphylis par un mécanismed’hypométabolisme et d’hypoperfusionfronto-temporo-pariétale gaucheSébastien Boulogne a, Bastien Joubert a,Stéphanie Roggerone a, Jérome Delorme b,Francoise Durand-Dubief a, Sandra Vukusic a,Christian Confavreux a

a Neurologie A, hôpital neurologique P.-Wertheimer, 69500 Bron,Franceb Neurologie, clinique Mermoz, 69008 Lyon, France

Mots clés : Neurosyphilis ; PET-scan ; Hypoperfusioncérébrale

Introduction.– La neurosyphilis est une pathologie aujourd’huirare et de présentation polymorphe parfois trompeuse. Laplainte cognitive est une des portes d’entrée possible dans lamaladie, mais l’imagerie morphologique peut rester normale.

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Observation.– Un patient de 34 ans, droitier, a consulté pourdes troubles cognitifs apparus progressivement depuis 3 mois,marqués par des paraphasies, puis un syndrome dyséxécutif,des troubles mnésiques modérés et des anomalies comporte-mentales avec irritabilité. L’examen somatique était normal.L’IRM cérébrale ne montrait pas d’anomalie parenchyma-teuse, vasculaire ou méningée ni d’anomalie spectroscopique,de perfusion ou en tractographie. L’électroencéphalogrammemontrait une surcharge lente postérieure gauche.Le liquide céphalo-rachidien (LCR) était inflammatoire avec9 leucocytes/mm3 à prédominance lymphoplasmocytaire, unehyperprotéinorachie à 0,98 g/L, un index IgG élevé à 3,8 et denombreuses bandes oligoclonales en isofocalisation.La sérologie syphilitique était positive dans le sang et le LCR(TPHA et VDRL). La recherche d’autres infections sexuelle-ment transmissibles était négative. L’examen général étaitnormal, mais un épisode ancien de chancre fut retrouvé àl’interrogatoire. Un PET-scan au FDG, à la recherche d’uneaortite syphilitique, révélait un hypométabolisme fronto-temporo-pariétal gauche, associé à une hypoperfusion sur lascintigraphie cérébrale.Les troubles ont régressé progressivement sous traitement parcéphalosporine de 3e génération.Discussion.– Devant des troubles cognitifs subaigus, notam-ment chez un sujet jeune, la neurosyphilis doit êtrerecherchée, même en cas de normalité de l’IRM morpholo-gique et métabolique. La corrélation anatomoclinique entrele territoire de l’hypoperfusion avec hypométabolisme estici parfaite. Les troubles de perfusion cérébrale décritsdans la neurosyphilis sont habituellement associés à uneatteinte parenchymateuse sur l’IRM d’où la singularité de cecas.Conclusion.– Ce cas rappelle l’importance de la sérolo-gie syphilitique dans tout bilan de troubles cognitifs etrévèle l’un des mécanismes physiopathologiques de cetteinfection, l’hypoperfusion cérébrale pouvant survenir sansvascularite.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.336

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Hydrocéphalie démasquant une neurosyphilisSebastien Gazzola a, Charline Gabaudan b, Yann Geffroy b,Emmanuel Sagui a, Michel Bregigeon a, Christian Brosset a

a Neurologie, hôpital Laveran, 13013 Marseille, Franceb Radiologie, hôpital Laveran, 13013 Marseille, France

Mots clés : Syphilis ; Hydrocéphalie ; MéningiteIntroduction.– Une hydrocéphalie à pression normale (HPN)peut être secondaire à une méningite par « feutrage » desespaces sous arachnoïdiens. Les HPN compliquant uneméningite syphilitique sont rares.Observation.– Un homme de 79 ans a été hospitalisé pour destroubles de la marche et cognitifs d’aggravation progressivedepuis un an, sans trouble sphinctérien. L’examen mon-trait un freezing et une ataxie des membres inférieurs avecélargissement du polygone de sustentation. Les réflexes ostéo-tendineux étaient vifs et symétriques. Les pupilles étaientréactives et symétriques. Le MMS était à 20/30, la BREF à11/18. L’examen du fond d’œil ne montrait ni œdème papil-laire ni uvéite ou séquelles d’uvéite. L’imagerie par résonancemagnétique cérébrale montrait un élargissement tétraventri-culaire net sans prise de contraste leptoméningée. L’étude duLCR trouvait 30 leucocytes/mm3 avec 97 % de lymphocytes en

faveur d’une méningite lymphocytaire et une synthèse intra-thécale d’immunoglobulines. La sérologie syphilitique étaitpositive dans le sang et dans le LCR (sang : VDRL = 1/128,TPHA = 1/10 240 ; LCR : VDRL = 1/2, TPHA = 1/1280). La sérolo-