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NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE N° 65 - JUILLET - AOÛT 2015 Hery RAJAO Un capitaine face aux bourrasques parlementaires Invité 16 Société 19 Dossier 4 Sport 24 Mode 28 P. Boua 10 Politique 6 Diaspora 14 A. TOURE Actions et bilan du Pr A. OUATTARA A. NIAMKÉ Golden-boy de l’hôtellerie A. SALL Ses vérités (Interview exclusive) L. ZINSOU Retour aux sources O. EL BECHIR Pied de nez à la CPI I. DEBY La citadelle N’Djamena attaquée

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NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE

N° 65 - JUILLET - AOÛT 2015

Hery RAJAOUn capitaine

face aux bourrasques parlementaires

Invité 16 Société 19Dossier 4 Sport 24 Mode 28P. Boua10Politique 6 Diaspora 14

A. TOUREActions et bilan

du Pr A. OUATTARA

A. NIAMKÉGolden-boy de l’hôtellerie

A. SALLSes vérités

(Interview exclusive)

L. ZINSOURetour aux sources

O. EL BECHIRPied de nez à la CPI

I. DEBY La citadelle

N’Djamena attaquée

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N° 65 - JUILLET - AOÛT 2015

DIASPORAS-NEWS

édité par DCS GROUP Agence de Communication,

Relations Publiques et Services 39, Rue Félix Faure

92700 COLOMBES - FRANCE

Site : www.diasporas-news.Com Tél. : +339 50 78 43 66

Mob. : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66

[email protected]

Contact Publicité +336 34 56 53 57

[email protected]

Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

[email protected]

ont collaboré à ce numéro : Clément YAO Alex ZAKA

Lamine THIAM René KOUAME Malick DAHO Pascal BOUA

Sharon CAMARA Hermann DJEA

Directrice Promotion Marketing - Publicité

Coura SENE

Direction Artistique Angélique BERTON

Représentant Afrique ALLINONE-CONSULTING

Diana KOUADIO

Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS

Développement Rhône Valentin G. SIKELY

Développement Hérault Benjamin AKA

Développement Haute-Garonne Jérôme M’BOUA

Développement Alpes-Maritimes Christian BOUTILIER

Dépôt Légal : à parution ISSN : 2105-3928

Impression : en France

La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformé-ment à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

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Sauver la planète, tel est le défi majeur qui attend les dirigeants du monde, qu’ils soient du nord (pays riches) ou du sud (pays pauvres), pour assurer la pérennité de l’humanité. «Nous sommes tous dans la même galère» comme disent les artistes. Le réchauffement de la planète, le bien commun de tous, n’est pas un discours redondant comme pensent les esprits réfractaires mais bien une triste réa-lité. Il n’y a qu’à voir le dérèglement climatique autour de nous pour s’en rendre compte.

Même, le petit paysan du sud qui cultive ses terres en se fiant à des connaissances météorologiques ancestrales basées sur l’in-tuition – en comparaison aux instruments de mesures utilisés par ses homologues du nord – a pris conscience des aléas climatiques. Il sait que les saisons de pluie et de sécheresse qui rythment son calendrier du labourage, de semence et de récolte, sont décalées à telle enseigne qu’il est contraint de s’adapter, bon an mal an, aux caprices de la nature.

Superstitieux, il s’en remet, le plus souvent, à ses dieux protecteurs et implore leur clé-mence pour que les choses redeviennent normales comme avant afin de réaliser de bonnes récoltes. Ignorant que l’homme, son semblable, est la cause principale de ses mal-heurs. Ignorant que l’activité sans contrôle de l’homme par une exploitation inconsidérée, inconsciente et abusive de la nature joue sur ses récoltes et donc sur sa survie.

Incontestablement, nous apprenons à notre corps défendant que «les progrès scienti-fiques les plus extraordinaires, les prouesses techniques les plus étonnantes, la crois-sance économique la plus prodigieuse, si elles ne s’accompagnent d’un authentique progrès social et moral, se retournent en définitive contre l’homme.» Une maxime ne rappelle-t-elle pas que «Science sans conscience n’est que ruine de l’âme» !

En effet, face au bouleversement climatique, la preuve que notre planète est en train d’agoniser, beaucoup de voix se lèvent pour tirer la sonnette d’alarme. C’est le cas du Pape François de l’Eglise Catholique. Dans une lettre encyclique de 200 pages sur la sauvegarde de la planète, il en appelle à la conscience de toute l’humanité sur la des-truction de la «Maison commune.»

Pour le souverain pontife «le défi urgent de sauver notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un déve-

loppement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer.» Dans ce pamphlet, le Pape François invite les puissants du monde à « un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous.»

A cinq mois de la conférence de Paris sur le climat (Cop 21), pour le Vatican, l’urgence de la situation nécessite un changement presque radical dans le comportement de l’homme. Position largement partagée par les autres religions. Dans ce combat contre le dérèglement climatique, force est de reconnaître que les associations de la société civile du monde entier sont les plus offensives sur le terrain. D’ailleurs, Greenpeace en est l’exemple typique.

La rencontre de Paris du 30 novembre au 11 décembre, la 21e conférence du genre, paraît comme l’ultime chance pour obtenir afin un accord universel sur le climat. Un accord qui s’impose à tous les pays sans exception. L’ob-jectif étant de maintenir, coûte que coûte, le réchauffement mondial en deçà de 2°C. Sans quoi, l’homme mettra définitivement en péril la planète et donc sa survie.

«Voilà pourquoi, recommande le Pape François, il devient urgent et impérieux de développer des politiques pour que, les prochaines années, l’émission du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre hautement polluants soit réduite de façon drastique, par exemple en rempla-çant l’utilisation de combustibles fossiles et en accroissant des sources d’énergie renouvelable.»

Un vif rappel qui s’adresse principalement aux pays les plus pollueurs de la planète mais qui malheureusement, lors des initiatives précédentes, avaient par exemple refusé de ratifier le protocole de Kyoto, entre 2008 et 2012, qui visait à réduire d'au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 les émissions de six gaz à effet de serre. A savoir, le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d'azote et trois substituts des chlorofluorocarbones.

L’on garde espoir que «Paris 2015» accou-chera d’un consensus universel pour sauver la planète et donc sauver l’humanité d’une extinction certaine.

Clément YAO

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Sauvons la planète !

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Ordre du jour mal ficelé, des thèmes trop souvent escamotés par l’urgence des conflits, des différentes crises politiques, l’injonction de la CPI. Bref, la semestrialité du Sommet des chefs d’Etat ne finirait-il pas par le banaliser ?

Prévu initialement à Ndjamena, le 25ème du nom a eu lieu à Johannesburg le 13 et le 14 juin dernier. Pour des raisons économiques liées à la baisse du cours du pétrole, le Tchad s’est déclaré forfait dès le mois de janvier à Addis-Abeba. Pourquoi les organisateurs s’évertuent-ils à trouver des thèmes souvent éculés ? Ayons le courage de reconnaître que les Sommets se suivent et les thèmes restent invariablement les mêmes : « année de l’autonomisation des femmes et du développement [en vue de la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique] ». Cette fois-ci encore, c’est un Copier-Coller du précédent Sommet d’Addis-Abeba du mois de janvier ; une redondance avec celui de la Journée internationale de la Femme de mars dernier ! Quant à l’Agenda 2063, votre scribouillard ne s’appesantira pas sur un horizon aussi lointain (NDLR : D-N n°59 de janvier 15). Pourquoi, à l’avenir, ne pas supprimer cette seconde session annuelle des chefs d’Etat ou trouver une autre formule plus efficace ? A la cacophonie générale se mêlait une certaine désorganisation. Et le pompon : la deuxième journée a débuté avec quatre heures de retard ; la conférence de presse de fin de Sommet a été réduite à sa portion congrue.

Comme les marronniers du printemps, les pérégrinations de l’oncle Béchir ont encore une fois défrayé la chronique internationale. Et le fugitif semble s’en délecter et fustige à chaque occasion la CPI qui, selon lui, « est le nouveau visage de la colonisation pour terroriser les leaders africains ». Le prési-dent burundais Pierre Nkurunziza devrait le remercier pour avoir détourné les feux des projecteurs. En effet, le Burundi, la guerre civile au Sud-Soudan, la lutte contre le ter-

rorisme sont des sujets préoccupants, plus ou moins escamotés par l’injonction de la CPI ; laquelle a demandé à l’Afrique du Sud d’exécuter expressément les mandats d’arrêts internationaux contre du président soudanais Omar El Béchir (voir encadré).

Sinon, quoi d’autres ? Le chef d’Etat nigérian Muhammadu Buhari est en état de grâce et vit sur un petit nuage depuis sa prise de fonction fin mai ; il a précédemment parti-cipé au Sommet du G7 avec les grands de ce monde. Les vieux briscards écoutèrent, avec une certaine commisération, son inter-vention qui invitait ses pairs « à arrêter le phénomène de l’immigration clandestine ». Ne devrait-il pas commencer par éradiquer la mafia nigériane - en plus de Boko Haram - pourvoyeuse de femmes africaines en Europe, avant de donner des leçons à ses homologues ?

Quant aux différentes résolutions qui ponc-tuent chaque Sommet, elles s’apparentent davantage à des incantations. Concernant le Burundi, les chefs d’Etat lors des séances plé-nières ne remettaient même pas en cause la candidature pour un 3ème mandat de leur ho-mologue burundais. Car bon nombre d’entre eux seront dans le même cas dès l’année prochaine. L’UA s’est alignée sur les mesures préconisées par les chefs d’Etat d’Afrique Centrale (EAC), quelques semaines aupara-vant à Dar-es-Salam : d’une part, le Conseil de Paix et Sécurité (CPS) prône l’ouverture d’un dialogue avec les partis d’opposition sur les dates des élections ; d’autre part, l’organe panafricain demande l’envoi d’une mission de bons offices à Bujumbura - composée de ministres des Affaires Etrangères - et d’experts

militaires pour le désarmement des milices. Le président Pierre Nkurunziza a poliment refusé cette dernière mission d’expertise en arguant le fait que l’ordre règne désormais au Burundi.

Pour le Sud-Soudan, madame Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission estime que « nous devons faire beaucoup d’efforts pour arrêter ce carnage ». En effet, le tableau n’est pas très reluisant. Une guerre fratricide éclata en décembre 2013 entre le président Salva Kiir et Riek Machar son vice-président. Après un moment d’ac-calmie, les offensives ont repris en avril. Bilan : des morts par milliers, des déplacés par millions et 12 millions d’habitants dépen-dant de l’aide alimentaire. L’Union Africaine a dépêché le « pompier » de service : l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré a été de nouveau, après l’Egypte en 2013, désigné Haut-Représentant de l’Union Afri-caine pour essayer de rendre à la raison les deux belligérants.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, du haut de ses 90 ans, préside aux destinées de l’Union Africaine depuis le mois de jan-vier dernier. Le privilège dû à son âge lui confère une certaine liberté de parole. Et il use et en abuse, choisissant les thèmes et les sujets qui lui tiennent à cœur sans faire fi des commentaires et de ses conséquences diplomatiques. Il reste viscéralement contre les pays occidentaux. Cette volonté d’éman-cipation serait peut-être le secret de sa longévité ? Tour à tour, il exige une réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU avec ses membres permanents dotés de droit de veto. Ou encore, il exhorte le continent

Union AfricaineLe 25ème Sommet (sans relief) !

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Les participants au 25ème Sommet de l'UA.

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africain à s’affranchir des bailleurs de fonds. D’après Comrade Bob, la signature du traité de libre-échange dès 2017 par les 26 pays

de la COMESA et de la SADC, à Charm-El-Cheikh (Egypte) le 10 juin est un pas de plus vers cette indépendance.

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Rappel : drame au Darfour, région Ouest du Soudan. Elle a la malédiction de se situer sur une des zones en Afrique où cohabitent plus ou moins bien les populations noire et arabe, et ce depuis que le désert de Sahara existe. En 2003, un nième conflit débuta à cause de cette rivalité séculaire à laquelle s’était greffée la découverte de gisements de pétrole dans le sous-sol. Le président Omar El Béchir soutînt les groupes armés arabes (les Janjawids) qui persécutèrent les noirs. Malgré l’intervention des casques bleus, cette guerre fît au moins 300.000 morts et quelques deux millions de déplacés.Omar El Béchir, accusé d’être responsable au premier chef de cette tragédie a eu maille à partir avec la CPI. Son procureur en chef Luis Moreno Ocampo lui délivra en 2009 et 2010 deux mandats d’arrêt inter-nationaux aux motifs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité ; génocide.Des signalements, des enquêtes ont été remontés du terrain par différentes ONG ou mêmes des institutions internationales. Mais le dossier d’accusation reposait es-sentiellement sur les documents (photos et vidéos) fournis par Brian Steidle ; un capitaine de réserve des marines US qui fût officier de liaison auprès des forces panafricaines au Darfour. En 2007, un film documentaire porta à la connaissance du public le drame qui se déroulait au Sou-dan. Il s’agit de « The devil came on hor-seback » (le diable arrive à cheval) ; un mélange d’images prises par l’officier de liaison et des actions humanitaires in-situ à la gloire de la puissante coalition d’ONG américaine « Save Darfur ». Vous devez sans doute connaître un des ses membres influents : un célèbre acteur d’Hollywood qui boit le meilleur café du monde !!!« What’s else » ? Par la suite, le président GW Bush et ses faucons sont tombés sur le paletot d’Omar El Béchir ; ils ont classé le Soudan parmi l’Axe du mal ; avec une me-nace à peine voilée de la Maison-Blanche : « si vous refusez de coopérer, le Soudan sera bombardé ». C’est à ce prix-là – pression

sur Khartoum - que le Sud Soudan a obtenu très (et même trop) son indépendance. Et en sus pour l’oncle Omar : les deux mandats d’arrêt internationaux de la CPI !Sans vouloir jouer l’avocat du diable, en quoi l’attitude conciliante des dirigeants africains, cette fois-ci, sous la bannière de l’Union Africaine, est-elle publiquement dénoncée face à cette juridiction interna-tionale partiale ? Que dire des attaques de drones américains pour éliminer les terro-ristes et ses dégâts collatéraux c’est-à-dire des centaines de civils et d’enfants tués ! Depuis 2003, les présidents américains ne devraient-ils pas non plus répondre de leurs actes en Afghanistan et en Irak ? Sauf que les Etats-Unis, ainsi d’autres membres permanents du Conseil de sécurité, n’ont jamais ratifié le Traité de Rome comme l’ont fait – sous la pression internationale - 33 Etats africains sur 54.Omar el Béchir n’est pas à son premier voyage à l’étranger depuis 2010 : les pays du Golfe, Egypte, l’Afrique subsaharienne et même la Chine en 2011. Là, c’était un peu plus délicat car son avion a dû modifier son plan de vol. Au dernier moment, le Turkménistan a demandé au président soudanais de ne pas survoler son espace aérien. Les turkmènes redoutaient une éventuelle interception ou une tentative d’arraisonnement par les américains de son appareil.En Afrique, il n’a rien à craindre car il béné-ficie d’une part de l’hospitalité légendaire et de la solidarité de ses homologues ; mais d’autre part, d’une règle d’extraterritoria-lité et d’immunité de l’Union Africaine pour chaque Sommet. Cette protection est clai-rement établie - entre le Soudan, l’UA et le pays accueil - avant chacun de ses déplace-ments. La plainte déposée de cette ONG sud-africaine, pour contraindre le gouverne-ment sud-africain à l’arrêter, n’avait aucune chance d’aboutir. Ainsi, Omar El Béchir quitta discrètement la Nation Arc-en-ciel par un aéroport militaire. Cet harcèlement juridique n’est pas inédit ; tel fut déjà le cas en 2014 lors du Sommet de la COMESA à Kinshasa où une centaine d’ONG avait été incité à en faire la même demande.A mesure que les années avancent, le pré-sident Omar el Béchir semble marquer des points. Ce dernier épisode sud-africain, où il a pu une nouvelle fois échapper à la justice internationale, survient après une suspension - en décembre 2014 - des enquêtes diligen-tées par la CPI au Darfour. A l’origine, une nouvelle affaire de viols collectifs perpétrés par les soudards de l’armée soudanaise a été signalée. La procureure Fatou Bensouda re-proche aujourd’hui à l’ONU de n’avoir pas mis en œuvre tous les moyens pour exé-cuter les mandats d’arrêts contre Omar el Béchir ; mais également du peu de moyens financiers octroyés aux enquêteurs.

Alex ZAKA

Les pérégrinationsde l’oncle Omar

Omar EL BÉCHIR au 25ème Sommet de UA.

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POLITIQUE

Le 15 juin dernier, Ndjamena a été frappée par un double attentat-suicide : le premier, perpétré par deux individus à pied devant le Commissariat central ; tandis que la seconde attaque s’était fait à l’aide de deux véhicules bourrés d’explosifs lancés dans l’enceinte de l’Ecole nationale de police. Selon le gou-vernement, le bilan s’élevait à 28 morts et une centaine de blessés. Tous les regards se tournèrent alors vers Boko Haram ! Encore une fois, la population se demande si elle va revivre l’épisode de la guérilla urbaine de février 2008 : un rezzou de 2.000 rebelles à bord de 300 véhicules venus de l’Est assiégèrent la ville et tentèrent de prendre le palais présidentiel.

L’heure est grave, le ton martial. Le président Idriss Deby Itno, rentré précipitamment du Sommet de l’UA de Johannesburg, promet de retrouver les auteurs de ces actes innom-mables et de les châtier. Dès le lendemain, le chef de l’Etat tchadien se métamorphosa en commandant en chef. Il lança deux raids aériens sur les positions de Boko Haram sur les îles du lac Tchad contrôlées par les terro-ristes. Dès lors que le Tchad s’est engagé of-ficiellement le 17 janvier dernier dans la lutte régionale contre Boko Haram en pénétrant sur le territoire camerounais, la menace d’une attaque terroriste à Ndjamena était plus que probable. Les autorités tchadiennes ont sans doute pêché par excès de confiance en relâchant leur vigilance.

Psychose à Ndjamena, siège du futur quartier général de la coalition régionale : en deux semaines, une série d’attentats terrorisent la population. Acculée dans les maquis par les forces de coalition des pays de la région, Boko Haram adopte-elle un nouveau mode opératoire en portant le fer au cœur de la capitale tchadienne ?

TCHADAttentats à Ndjamena

Quelques jours après les attentats du 15 juin, deux véhicules 4x4 truffés de bombes artisa-nales ont été découverts par la police ; une information susceptible de créer une certaine psychose. Le 29 juin au petit matin, la tenta-tive d’arrestation d’un individu, suspecté par l’enquête sur les attentats, a viré au drame ; celui-ci a fait exploser sa ceinture d’explosifs tuant 11 policiers. Pour faire bonne mesure et surtout pour rassurer la population, le premier ministre Kalzeubé Payimi Deubet, annonça un plan Vigipirate « tropicalisé » : multiplication des patrouilles, mis en place de check-points, fouilles inopinées des domiciles, interdiction du port de la burqa et de véhi-cules aux vitres teintées. La décision immé-diate de la fermeture du pont de Nguéli reste le baromètre d’une République tchadienne aux abois. Il s’agit d’un trait d’union qui re-lie la ville de Kousseri (Cameroun) à celle de Ndjamena ; à peine distantes d’une trentaine de kilomètres. Endiguer le flux de marchan-dises et des personnes relève d’une mission impossible compte tenu de la porosité des frontières autour du lac Tchad ou encore le long des fleuves Chari et Logone ; les limites naturelles entre le Tchad et le Cameroun. Les auteurs du double attentat étaient-ils des résidents de longue date ? Hypothèse qui at-teste l’existence de cellule dormante. Le cas échéant, ce sont des kamikazes qui se sont infiltrés parmi le flot des réfugiés ou qui ont réussi à traverser discrètement par pirogue le Chari.

L’instauration d’un contrôle d’identité sys-tématique pourrait être une porte à une certaine dérive. La forte communauté nigériane - concentrée dans le quartier populaire et commerçant de « Sans-fil » - va subir une sorte d’ostracisme ou de délit de faciès. Comment les distinguer ? D’après les statistiques du HCR, le Tchad a accueilli

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450.000 réfugiés depuis 2003 ; conséquence de l’instabilité régionale. D’abord, originaires de l’Est - avec le conflit au Darfour et des crises politiques successives de la RCA -, la progression territoriale de Boko Haram déverse aujourd’hui son lot de déplacés chez les voisins du Nigéria. Rien qu’en 2014, quelques 90.000 personnes sont arrivées au Cameroun, au Niger et au Tchad. D’ailleurs, le HCR a lancé en 2014 un appel de fonds de 35 millions $ pour venir en aide à cette population en détresse.

La sécurisation du Bassin du Lac Tchad« La quiétude et la prospérité seront rapide-ment restaurées dans l’espace afin d’assurer les conditions du développement économique et social de la région » ; tel était la teneur du communiqué final du sommet extraor-dinaire des chefs d’Etat des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) de Niamey en octobre 2014. Depuis les milices de Boko Haram se sont infiltrées au Niger en traversant le fleuve Komadougou. En avril dernier, l’armée nigérienne paya un lourd tribut. Une de ses bases avancées sur l’Ile de Karamga a été attaquée faisant une cinquantaine de morts. Plus récemment, presque au même moment que les attentas de Ndjamena, deux villages de la région de Diffa (Niger) ont été entièrement détruits par Boko Haram en abandonnant derrière elle une trentaine de cadavres.

Le lac Tchad reste un poumon vital pour l’ensemble de la région. Son eau, ses res-sources halieutiques ainsi que ses terres alluvionnaires peuvent provoquer des an-tagonismes entre pêcheurs, agriculteurs ou éleveurs. Les chefs d’Etat des pays de la région ont, très tôt, pris la mesure de la menace de la propagation dévastatrice de Boko Haram sur un espace géographique aussi vulnérable. Ainsi, lors du Sommet de la CBLT de Ndjamena d’avril 2012, a été dé-cidée la remobilisation de la Force Multina-tionale Conjointe de Sécurité (FMCS) ; déjà créée en 1994 pour « assurer la sécurité des biens et des personnes contre les bandes ar-mées et la grande criminalité ». Cette longue hésitation s’explique par une méfiance réci-proque entre les chefs d’Etat pays membres où les querelles de voisinages ont dû laisser quelques séquelles. En 1983, le Tchad et le Nigéria ont eu un différend frontalier qui s’est terminé par un affrontement armé.

Quant au Cameroun et le Nigéria ? Autre-fois, sur le lac Tchad les pêcheurs - quelque soit leur origine - cohabitaient pacifique-ment. Mais la sécheresse a réduit inexora-blement sa surface depuis plus de 50 ans. Ce phénomène naturel crée des îlots ; mais libère également de nouvelles terres arables et provoque surtout des mouvements dé-mographiques de migration ou de sédenta-risation. Par effet d’aubaine, les populations à vocation agricole se déplacent vers ces surfaces disponibles en faisant fi des fron-tières, délimitées par de simples barres de fer érigées tous les 10 mètres. Le Nigéria dont la population est plus dense dans l’Etat de Borno a ainsi réussi au fil des décennies à implanter plus de 20.000 personnes sur la région de Darak, et ce avec la bienveillance de leur administration et de leur armée. Il a ainsi empiété sur plus de 600km² apparte-nant au Cameroun. Yaoundé semblait avoir totalement délaissé sa partie septentrionale avant la découverte de pétrole et la menace terroriste. Le double contentieux frontalier (Bakassi et Darak) a été porté par le gou-vernement camerounais devant la Cour In-ternationale de Justice (CIJ) en 1994.

Au-delà la lutte contre Boko Haram, les pays membres de CBLT doivent taire leurs rivalités afin de mieux coordonner leurs efforts en matière de sécurité. Le terrorisme

a toujours prospéré sur un terreau de la pauvreté dans une zone grise où les Etats n’exercent peu ou même plus leur pouvoir régalien. Géographiquement, le lac Tchad est une région charnière entre le Nord et le centre du continent. Cette Libye en ébullition - depuis la disparition du colonel Kadhafi - partage ses frontières méridionales avec le Tchad et le Niger. Ce que n’a pas manqué de déplorer le président tchadien, lors du sommet sur la Sécurité à Dakar en décembre 2014 en reprochant à l’OTAN et les Nations-Unies de n’avoir pas assuré « le service après-vente ». Idriss Deby a ouvertement posé la préoccupante question des états-majors sur une possible jonction géographique d’AQMI et Boko Haram.

Avant la vague colonisation de la fin du xixème siècle, le système socioéconomique qui préva-lait dans cette région du lac Tchad - constellée de royaumes - était la razzia et la prédation chez les voisins. Les flibustiers étaient légion et bénéficiaient de la protection de sa com-munauté dès lors qu’ils versaient une part de son butin. Plus ou moins interdite pendant la période coloniale, cette pratique a de nouveau cours de nos jours ; à une différence près, les zarguinas modernes (coupeurs de route, sou-dards, paysans ou éleveurs…) possèdent tout un arsenal d’armes dispersé durant les diffé-rentes crises politiques et les guerres civiles. La contrebande demeure le socle de cette économie informelle, perpétuée malheureu-sement par ce climat d’insécurité transfron-talière. Songez que l’approvisionnement en carburant de tout le bassin du lac Tchad est le fait d’hydrocarbures nigérians transportés par une noria de camion-citerne et distribués à motocyclettes vers les pays voisins. Et il en va de même pour la plupart des marchandises.

Dans l’immédiat, depuis l’investiture du président Muhammadu Buhari à la tête du Nigéria, une nouvelle dynamique semble donner des signes encourageants. Plus vo-lontaire que son prédécesseur, il s’engage à financer à hauteur de 100 millions $ la mise en place d’une force multinationale mixte. Cette Force d’intervention conjointe multi-nationale (MNJTF) – la cousine éloignée de la FMCS millésime 1994 - serait composée de 8.000 hommes. Quand bien même son quartier général serait installé à Ndjamena, le Nigéria entend diriger cette coalition ; alors que ses voisins auraient souhaité un commandement périodique semestriel.

Lamine THIAMIdriss DEBY ITNO

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Au motif de « violations graves et répétées de la Constitution », nuitamment le 27 mai dernier, 121 sur 151 députés ont voté une motion de défiance contre le président de la République Hery Rajaonarimampianina. Comme dans une région sismique, les forces souterraines et occultes - qui ont progressi-vement fait basculer la Grande Ile dans les abîmes depuis 40 ans - se sont brusquement réveillées. La fronde est sérieuse s’il l’on en juge par le nombre de parlementaires signataires ; il a en effet largement dépassé la majorité requise des 3/5 c’est-à-dire 80 parlementaires.

La Haute Cour Constitutionnelle (HCC), saisie de la procédure d’empêchement a mis deux semaines avant de rendre son verdict : un jugement de Salomon ! En substance, la HCC se prononce pour la re-cevabilité des requêtes des députés ; mais réfute points par points les accusations de haute trahison à l’encontre de Hery Rajao(narimampianina).

A mi-mandat, le président de la République Hery Rajaonarimampianina est déjà en sursis. Il a failli se faire piéger par l’organisation d’une réconciliation nationale trop hâtive, sous l’injonction de la communauté internationale. La Grande Ile n’est-elle pas indépendante depuis 1960 ? Le cas échéant, que Ban Ki Moon annonce officiellement sa mise sous protectorat !

MADAGASCARdéchéance présidentielle avortée in-extremis

Que reprochent-ils exactement au chef de l’Etat ?D’abord, « le retard pour la mise en place de la Haute Cour de Justice (HCJ) dans le délai prévu par la Constitution ». Elu depuis 18 mois, le chef d’Etat n’a pas encore instal-lé cette haute juridiction - conformément aux textes de la ivème République - chargée de juger les ministres et les présidents de la République. Ensuite, selon les locataires du palais de Tsimbazaza, le chef de l’Exécutif traite avec une certaine désinvolture les lois votées par l’Assemblée Nationale en dépas-sant largement les délais constitutionnels de promulgation voire en ne les signant pas du tout.

Et enfin « le non-respect du principe de laïcité ». Au sortir d’une longue période de transition de quatre ans (2009-2013), Madagascar se devait de panser ses plaies toujours non-cicatrisées : la quasi-guerre civile de 2002 entre les partisans de l’amiral Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ; mais également le retour de manivelle subi par le camp de ce dernier en 2009 au moment du coup d’Etat d’Andry Rajoelina. Quelle ins-titution pour mener à son terme le processus de réconciliation ? Le président Hery Rajao a arbitré en faveur de la Fédération des Eglises Chrétiennes de Madagascar (FFKM) – tou-jours disponible et réputée pour sa partialité - au détriment du Conseil de Réconciliation Malgache (FFM), laïc et intronisé par les auto-rités de Transition en 2013.

La réconciliation nationale en questionToute proportion gardée, les périodes de troubles occasionnées par les alternances politiques et les crises postélectorales des deux dernières décennies n’ont jamais

entraîné des centaines ou des milliers de morts. Mais Madagascar est traversé depuis le xixème siècle par un antagonisme ethnique entre merina et côtiers. Il s’agit d’une frac-ture entre les Hauts-Plateaux et les régions côtières du temps de la royauté qui laisse encore des séquelles et suscite beaucoup de méfiances envers l’autre. Elle est parfois entretenue par une sorte de roman national exaltant l’épopée des souverains mérina dont la capitale est Antananarivo. En choi-sissant de s’installer à l’intérieur des terres moins hostiles à partir de 1896, les colons ont-ils involontairement exacerbé cette rivalité ? Ou encore la puissance coloniale a-t-elle sciemment joué sur le vieil adage : « diviser pour régner » ? Si bien que chaque fois qu’un processus de réconciliation est engagé, le problème du jacobinisme – resté en filigrane - est remis sur le tapis ; les provinces revendiquent davantage de dé-centralisation. Et les plus radicaux exigent carrément l’instauration d’un fédéralisme ! Le président Hery Rajao a sans doute com-mis une erreur en plaçant cette dernière réconciliation nationale sous l’égide de la FFKM, dirigée par un pasteur protestant très proche de l’ancien président Marc Ravalomanana. Dès lors, deux des cinq chefs d’Etat (le professeur Albert Zafy et Andry Rajaoelina) se sont désengagés du processus en décembre 2014. Fin avril, les attendus des assises nationales de la réconciliation (des acteurs majeurs et des représentants des 22 régions) prononcèrent une absolution complète du président Marc Ravalomanana et accouchèrent d’une liste de résolutions sous forme de propositions de loi. L’une d’elle est sujette à polémique, et pour le moins ambigüe, car elle ouvre la porte à une nouvelle Constitution et de facto à la dissolution de l’Assemblée Nationale (SIC) !

Par la suite, les conseillers du chef de l’Etat

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et lui-même auraient concocté secrètement un texte de dissolution de l’Assemblée Nationale lequel fut éventé. Cette motion de défiance, votée unanimement quelques jours plus tard, ne serait donc qu’une contre-offensive de l’organe législatif qui ne tenait pas à se voir écourter son mandat électif - synonyme de fin d’indemnités finan-cières - qui court jusqu’en 2018.

Quel bilan pour Hery RAJAO ? Il a été élu en décembre 2013 par défaut en lieu et place du président de la Transition Andry Rajoelina ; candidat disqualifié pour cause de « ni-ni » de la communauté inter-nationale. Juste après son investiture, cette dernière conditionnait leur versement de l’aide au développement par une coupure immédiate du cordon ombilical avec celui qui l’a intronisé, Andry Rajoelina en l’occur-rence. Dès lors, sans parti et ni députés au début de son mandat, il est toujours à la recherche d’une coalition majoritaire à l’Assemblée Nationale ; obligé de pactiser avec le président déchu Marc Ravalomanana. Le chef de l’Etat s’étant depuis constitué son propre parti la HVM (ou Nouvelle Force Politique de Madagascar) se sentit-il désormais en position de force en voulant provoquer des élections législatives anti-cipées ? Malheureusement, son opération « dissolution » a lamentablement échoué. Même les 21 députés de Marc Ravalomanana, censés le soutenir, ont voté la censure !

A l’annonce du verdict alambiqué de la HCC, Il n’a dû son salut qu’à une interpré-tation très politique des Sages des textes de la Constitution. En d’autres termes, une période d’instabilité institutionnelle vient de nouveau s’ouvrir.

Et tous les coups sont permis entre l’Exécutif et le Législatif. Les députés dénoncèrent une extorsion par le gouvernement d’environ 6 millions €uros du Trésor Public, budget non-inscrit dans la loi des Finances. La somme serait destinée à faire rentrer les brebis galeuses au bercail. Quelques jours après, la voiture d’une députée du camp d’Andry Rajoelina a été fouillée sans mandat de per-quisition à la suite d’un banal contrôle de « routine » : deux cartons remplis de billets de banque (80.000 €uros) ont été retrouvés dans le coffre du véhicule.

S’il veut rester jusqu’à la fin de son mandat de cinq ans, le chef de l’Etat actuel sera contraint de museler les opposants et les médias. Or, la plupart des épisodes de violences cycliques de ces 40 dernières années prennent leurs sources par l’impopularité de ce genre de méthode. Ensuite, comment va-t-il mettre en musique le « pacte de responsabilité » - une sorte de cohabitation - que les Hauts-Conseillers de la HCC ont appelé de leurs vœux à l’énoncé du verdict ?

Le camouflet du « ni-ni »En 2013, le Groupe International de Contact pour Madagascar (GIC-M) a exercé un veto – grâce à la formule du « ni-ni » - pour em-pêcher la candidature aux élections prési-dentielles des deux adversaires politiques : respectivement Marc Ravalomanana et son tombeur de 2009 Andry Rajoelina. Si une élection présidentielle anticipée devait avoir lieu aujourd’hui, ce sera une confron-tation entre les deux forces politiques de ces mêmes candidats disqualifiés de 2013.Pourquoi ce GIC-M n’a-t-il pas été dissous dès lors que le président Hery Rajao a été élu démocratiquement en décembre 2013, condition sine qua non pour une recon-naissance internationale ? Dès mars 2014, soit trois mois après les élections présiden-tielles, le GIC-M se réunissait de nouveau à Antananarivo. Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui à Madagascar contre cette ingé-rence permanente du GIC-M et ne prennent plus de précautions oratoires pour dénoncer cette iniquité. Oui, « la Grande Ile est sous protectorat » du GIC-M dont les princi-paux acteurs sont les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de Sécurité et quelques institutions internationales.Les aides publiques au développement, pro-mises au lendemain de la levée des sanctions internationales, n’ont toujours pas été dé-bloquées par les bailleurs de fonds (Banque Mondiale, FMI, Union Européenne). Le Chef de l’Etat malgache ne devrait-il pas chercher d’autres partenaires financiers non-conven-tionnels ailleurs ; du côté du Golfe Persique ou même en Asie, par exemple ? Pourquoi ne ferait-il pas un chantage d’une part, aux 15.000 tonnes de terres rares annuelles que deux groupes français et allemand exploitent - même en période d’embargo international - depuis 2012 ; et d’autre part aux gisements off-shore de milliards de m3 de gaz du canal de Mozambique, tant convoités par les com-pagnies pétrolières occidentales ?

Le président Hery Rajao, réticent au départ, a certainement été contraint par le GIC-M d’organiser au plus vite la réconciliation et d’amnistier le président Marc Ravalomanana, rentré d’Afrique du Sud en catimini en octobre 2014 et mis en résidence surveillée. Et pour quel résultat !!!Le prétexte du retard du Plan National de Développement (PND) - feuille de route gouvernemental – exigé pour le déblocage des subventions internationales semble fallacieux. L’ordre du jour des réunions, te-nues à la Primature, relatives au PND des Secrétaires Généraux de chaque ministère, seraient systématiquement bouleversées. Ils passeraient la majeure partie de leur temps à plancher sur les directives du GIC-M reçues sous-forme de questionnaires pour chaque département ministériel.

François Golblatt, ambassadeur de France en poste depuis 26 mois, a été rappelé par le Quai d’Orsay sur demande expresse du gouvernement malgache en avril dernier. Les raisons ? Son épanchement dans la presse, l’usage immodéré de son compte twitter pour commenter et critiquer plu-sieurs décisions du gouvernement !!! Et la déclaration de la représentante des Nations-Unies Fatma Samoura ? Elle envi-sageait ouvertement l’éventualité d’un re-port des élections municipales – prévues ce mois – afin de les coupler avec les élections législatives anticipées ! De là à considérer que la tentative de dissolution de l’Assem-blée Nationale était téléguidée par le GIC-Madagascar, il n’y a qu’un pas que d’aucuns aurait déjà franchi.

Le retour en grâce de Marc Ravalomanana

L’audience la plus courue des ambassa-deurs en poste dans la capitale malgache aujourd’hui est le domicile de l’ancien président de la République Marc Ravalo-manana. Rappelons tout de même qu’il a été condamné à des lourdes peines d’em-prisonnement par une justice souveraine. Aujourd’hui, il a été gracié par le biais d’un processus de réconciliation nationale brinquebalante et a déjà retrouvé sa verve d’antan. En meeting pour sa candidate de femme Lalao pour conquérir la mairie d’Antananarivo, il lui vole la vedette en cla-mant devant ses partisans : « le jour où je reviendrai aux affaires, il suffit que je siffle une fois et les bailleurs de fonds accour-ront et viendront manger dans ma main ». Moralité de l’histoire : les occidentaux pré-fèrent traiter avec un prévaricateur patenté plutôt que de soutenir un économiste et expert-comptable mais dénué d’expérience politique. Pour arriver à leur fin, ils devront tout de même financer une élection prési-dentielle anticipée pour la bagatelle de 60 à 75 millions $ ! Alex ZAKA

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Les jeunes RDR réunis au sein de l’AJIRD (l’alliance pour une jeunesse ivoirienne ré-publicaine et démocratique) s'engagent dans la préparation de la campagne présidentielle d’Alassane Ouattara. Ils l’ont réaffirmé lors d’une conférence publique organisée le 6 juin à Paris à l’Institut des Relations Internatio-nales et Stratégiques (IRIS). Le thème de la conférence, « la politique autrement » a été l’occasion de faire un bilan de l’action du Président Alassane Ouattara depuis son accession à la magistrature suprême.Le conférencier, M. Bruno Nabagné KONE Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, un des cadres les plus brillants du RDR ( parti au pouvoir), belle mécanique intellectuelle, n’ a pas manqué de dresser avec enthou-siasme, ce bilan plutôt admirable en si peu de temps de présence aux affaires. Cette initiative de l’AJRDR va permettre

aux militants de fourbir leurs armes, mais aussi de préparer la campagne présiden-tielle de 2015. Une échéance dont un des mots d'ordre sera : pé-da-go-gie. Bruno Koné a exhorté son auditoire à faire de la pédagogie et ne pas entrer dans la vaine po-lémique. Pédagogie sur les réformes menées par Alassane Ouattara depuis 2011, son action pour protéger les ivoiriens, son action en matière de politique de santé, et sur le plan économique, avec les réformes majeures des filières agricoles (café, cacao, anacarde, noix de cajou, coton) qui ont eu pour effet une aug-mentation salutaire du pouvoir d’achat des agriculteurs et des petits producteurs. Le conférencier, par ailleurs porte-parole du gouvernement, a donné un large éclairage du travail titanesque abattu en si peu de temps par le président Ouat-tara et son équipe. Tout un argumentaire

6 juin 2015 ; Les jeunes RDR sont déjà dans la campagne présidentielle ivoirienne.

que les jeunes RDR iront porter dans les dif-férentes sections et, le moment venu, sur les plateaux télé et au micro des stations radio au cours des débats à venir. « Des éléments de langage », comme le veut la rhétorique mo-derne de la communication politique, permet-tant de s'assurer de la cohérence des discours en invitant les différents intervenants dans les médias à utiliser des éléments d'analyse, des idées, à citer des mots-clés ou à placer des "petites phrases" pour illustrer leurs propos.

Pascal BOUA pose son regard sur l’actualité du mois écoulé…

Les chefs d’Etat des pays d’Afrique ont tenté de trouver des solutions aux crises qui se-couent le continent (crises libyenne et burundaise notamment) et ont fait part de leur volonté de créer une vaste zone de libre-échange.Le chef d’Etat zimbabwéen et président en exercice de l’UA, Robert Mugabe, a pro-noncé un discours de clôture dans lequel il a indiqué que les membres de l’organisation avaient débuté des négociations pour une libéralisation de l’Afrique. L’objectif est d’ar-

river à la mise en place d’une vaste zone de libre-échange des marchandises, des services et des personnes, d’ici 2017, qui couvrira toute la population africaine. Robert Mugabe a indiqué que son volume économique de-vrait atteindre 2 000 milliards de dollars US. Cette décision intervient alors que le 10 juin dernier, les dirigeants de 26 pays d’Afrique de l’Est et du Sud réunis en Egypte ont signé un traité de libre-échange, la Tripartite.

À quelques mois de la conférence climat de Paris, Cop21, ce texte sur la préservation de la terre et de la vie est internationalement très attendu.C’est la première fois qu’un pape consacre une encyclique aux questions environne-mentales, reconnaissant par là que le sujet écologique est un enjeu majeur pour l’hu-manité. C’est un appel « à un sursaut des consciences » pour le climat.Le pape François l’a souligné d’emblée : sa lettre encyclique s’adresse à tous, catho-liques ou non, croyants ou non. Laudato si’ est pour « chaque personne qui habite cette planète .Le diagnostic se veut lucide : « ce qui se passe dans notre maison » – est sombre :

pollution et changement climatique, menace sur les ressources d’eau potable, perte de la biodiversité, détérioration de la qualité de la vie humaine et dégradation sociale… « Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles », écrit le pape François qui fustige un modèle de déve-loppement qui conduit à la dégradation de l’environnement. Ce qui se répercute im-manquablement sur la vie des personnes, à commencer par les plus pauvres. Il défend la thèse selon laquelle « il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale »

« Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction » écrit-il encore. PGB

15 juin 2015 ; Le 25ème sommet de l’Union Africaine (UA) s’est achevé, à Pretoria, la capitale sud-africaine.

18 juin 2015 ; Est publiée l’encyclique du pape François sur la protection de la nature, Laudato si (Loué sois-tu).

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Aly TOURE, porte-parole : «Des experts viendront faire une analysesur la gouvernance OUATTARA.»

Conférence à Parisde «Convergence 2020»

positives, par delà les clivages sociaux, ethniques et politiques pour construire la Cote d’Ivoire de demain pour le bonheur de tous les Ivoiriens et de tous ceux et toutes celles qui aiment notre beau pays.Nous visons non seulement à consolider les acquis post-crise mais aussi et surtout accompagner et appuyer les actions du gouvernement ivoirien dans sa marche irréversible vers l’émergence à l’Horizon 2020. Converger pour émerger constitue notre devise mais aussi la raison d’être de cette plateforme. Notre plateforme se veut un cadre d’échanges inclusif, ouvert à toutes les sensibilités nationales. Ayant planté le décor, il appartiendra aux uns et aux autres de savoir ce que nous faisons et par voie de conséquence de porter un jugement sur nos actions.

D-N : Cette rencontre de Paris s’adressera-t-elle uniquement à la diaspora proche du pouvoir ou à tous les Ivoiriens ? A.T. : Cette rencontre de Paris aura lieu le Samedi 25 Juillet prochain à l’hôtel Movenpick, au 58 Boulevard Victor Hugo 92200 Neuilly-sur-Seine, elle s’adresse à tous ceux et toutes celles qui aiment la Côte d’Ivoire, un pays où on vit ensemble dans l’harmonie et la paix.

D-N : Y aura-t-il des invités en provenance de la Côte d’Ivoire ? A.T. : Il y aura des invités(es) et des confé-renciers en provenance de la Côte d’Ivoire et d’autres pays. Vous savez, nous croyons beaucoup à l’intégration sous-régionale. D’où, notre volonté constante d’associer nos frères et sœurs de la sous-région à nos réflexions.

D-N : Dans un contexte où la réconciliation nationale peine à se réaliser, comment amener les Ivoiriens de toutes les sen-sibilités politiques à la quête d’un consensus autour de votre vision nationale alors que votre structure ne cache pas son

A quelques jours de la grande conférence de «Convergence 2020» à Paris, le porte-parole de cette plateforme permanente d’échanges et de discussions sur la Côte d’Ivoire, M. Aly Touré, nous explique les enjeux de cette rencontre.

Diasporas-News : Vous organisez le 25 juillet prochain une conférence à Paris sur «La Gouvernance OUATTARA à l’épreuve des enjeux écono-miques et des exigences démocratiques en Côte d’Ivoire.» Pourquoi le choix de Paris et de ce thème très évocateur ?Aly TOURE : Nous avons fait le choix de Paris pour au moins trois raisons. Il y a tout d’abord le fait que la France accueille la plus forte diaspora ivoirienne, ensuite la liaison privilégiée entre la Côte d’Ivoire et la France, et enfin, la France est un centre de déci-sions en Europe. J’en veux pour preuve l’axe franco-allemand qui est le moteur de l’Union Européenne.Le thème très évocateur parce qu’en oc-tobre 2015, le peuple de Côte d’Ivoire aura l’occasion de se prononcer sur le bilan

du Président Alassane OUATTARA. Nous avons estimé que l’on ne peut pas porter un jugement sur ce qu’on ne connait pas. D’où, cette conférence de Paris pour éclairer les uns et les autres. Je tiens à rappeler que ce ne sont pas sur les réseaux sociaux qu’on construit un pays, une nation.

D-N : « Convergence 2020 » est-elle déjà en campagne électorale ?A.T. : De quelle campagne parle-t-on et de quelle élection s’agit-il ? Si vous parlez de la Côte d’Ivoire, il faut indiquer qu’aucune campagne électorale n’est encore ouverte et que nous ne connaissons pas encore la liste des candidats(es) à un quelconque scrutin. Il est peut être bon que nous puis-sions ici dire aux uns et aux autres ce qu’est la CONVERGENCE 2020.En effet, suite à la crise postélectorale qui a fait tant de mal à notre pays, la Côte d’Ivoire, mes amis(es) et moi, avions décidé de mettre sur pied une plateforme per-manente d’échanges et de discussions en vue de participer à la reconstruction de la cohésion nationale durement éprouvée par tous ces événements douloureux.La CONVERGENCE 2020 s’est fixée comme mission de fédérer des énergies

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soutien indéfectible aux actions du président Ouattara, candidat à sa propre succession ? A.T. : Dans cette question, il y a beau-coup de concepts intéressants tels que la réconciliation nationale, la sensibilité poli-tique, le consensus, le soutien indéfectible. Permettez-moi de situer cette question dans un contexte en vue de permettre une meilleure compréhension de notre mission.Avant le 21 mai 2011, date de l’investiture du Président élu, SEM Alassane OUATTARA, notre pays, la Côte d’Ivoire, était dans une situation de faillite. La décennie de crise sociopolitique de 1999 à 2010, et les cinq mois de conflit postélectoral, ont dure-ment affecté le tissu social et économique du pays : Gel des investissements, formation dégradée (grève des enseignants, activisme de la FESCI, modèles négatifs), attentisme des entreprises, perte de confiance (…)A cela, il faut ajouter l’endettement excessif, le taux de croissance négatif, le chômage très important, l’activité économique en berne, les infrastructures fortement dégradées (voiries urbaines, routes secondaires (…) Ce qui a conduit la Côte d’Ivoire, jadis 3ème économie africaine, à être éligible au programme PPTE (Pays Pauvre très Endetté).Au plan diplomatique, la Côte d’Ivoire était coupée du reste du monde (délocalisation de la BAD, du BIT, de l’UNESCO, de nombreuses représentations diplomatiques, les rarissimes visites du chef de l’Etat d’alors à l’extérieur, pas de réception de souverains étrangers (…)Le climat social était aussi dégradé. Cela se traduisait par la violence verbale, une jeunesse instrumentalisée, une partie de la population (nordiste et/ou musulmane) ostracisée, la xénophobie était monnaie courante (…)L’indice de sécurité était très élevé du fait de la prolifération des armes légères avec pour corollaire de nombreux braquages, des attaques à mains armées, la recrudescence du phénomène des coupeurs de route (…) Les infrastructures routières, sanitaires, hy-drauliques, électriques, et éducatives étaient dans un état de dégradation très avancé en raison du manque d’investissement dans ces secteurs de l’Etat. Enfin, le pays faisait face à une situation de pauvreté généralisée : mévente des pro-duits agricoles, cherté de la vie, chômage endémique des jeunes diplômés, faillite des entreprises privées, etc.…48% des Ivoiriens étaient considérés comme pauvres, selon les indicateurs internationaux (moins d’un dollar US/ jour de revenu). Voilà ce dont a hérité le Président Alassane OUATTARA.Quand le candidat Alassane OUATTARA allait en campagne en 2010, il avait présenté à ses compatriotes et aux partenaires au développement, un projet de société et un programme de gouvernement bien ficelés et bien chiffrés. Face à la situation décrite

ci-dessus, il a été obligé de revoir ses priori-tés pour le bien être des populations. D’où la mise en œuvre depuis l’Hôtel du Golf, du Programme Présidentiel d’Urgence (PPU).Il s’agissait de mettre en place rapidement un minimum d’infrastructures indispensables au fonctionnement de l’Etat et susceptibles d’améliorer rapidement les conditions de vie de nos populations. Voilà pourquoi nous avons dit à nos frères et sœurs, de nous rejoindre en vue de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020. Nous croyons fer-mement qu’il faut que la notion d’émergence fasse l’objet d’un vaste consensus national. Le Président Alassane OUATTARA doit nous laisser un pays stable, où il fait bon vivre et nous devons l’y accompagner.C’est vrai que je suis un farouche partisan du Président OUATTARA, mais tout de même, il faut être honnête et rendre à César ce qui appartient à César.

D-N : Que vise réellement cette conférence ?A.T. : Cette conférence de Paris vise à ins-taurer un débat sur les actions du Président OUATTARA, sur son bilan (2011-2015). C’est le lieu ici d’indiquer deux innovations impor-tantes dans la gouvernance OUATTARA. Premièrement, son Programme de travail gouvernemental (PTG) est un outil de pré-vision et d’orientation pour conduire avec efficacité son action au cours de l’année. Deuxièmement, l’organisation de séminaires gouvernementaux en vue de faire le point sur les projets ou dresser un panorama des pro-grès accomplis. Des experts viendront faire une analyse sur la gouvernance OUATTARA et le public pourra poser des questions à sa guise. Il est important de porter à la connais-sance du public de la diaspora les actions entreprises et les initiatives prises.Vous savez, il y a une différence notable entre ceux qui sont au pays et ceux de la diaspora. Ici, vous remarquerez que la plus part de nos compatriotes s’informe sur le net et s’amuse sur les réseaux sociaux. Mais, ce n’est pas comme cela qu’on dirige un pays ou qu’on construit une opposition responsable. N’est-ce pas ?Et, c’est pour apporter la réplique à toutes ces dérives que nous avons décidé d’organi-ser la conférence de Paris, qui, nous espérons, sera un jour de débat où on devra montrer au monde entier que nous pouvons échanger sans nous insulter, sans nous battre, et surtout sans nous haïr.

D-N : Vous êtes en fonction à Londres mais cela ne vous empêche pas de parcourir les capitales européennes pour faire passer vos messages auprès de vos compatriotes.

Qu’est-ce qui fait courir Aly Touré ? A.T : Qu’est-ce qui fait courir Aly TOURE ? Je dirai la Côte d’Ivoire multiethnique, mul-tiraciale et multidimensionnelle.

D-N : La mobilisation en Côte d’Ivoire et à l’étranger n’a pas été au rendez-vous de la première phase de l’enrôlement pour établir une liste électorale consensuelle qui reflète l’élec-torat ivoirien. Les structures comme la vôtre ont brillé par leur absence et leur inactivité sur le terrain de la sensibilisation ?A.T. : La CONVERGENCE 2020 n’a pas vocation à intervenir dans l’enrôlement. Des structures mieux indiquées que la nôtre font du bon travail. Nous les encourageons et les accompagnons avec nos prières parce que vous savez qu’une bonne élection est le résultat d’un bon processus électoral.

D-N : Le vote de la diaspora notamment en France avait été annulé à la suite des violences survenues lors du scrutin présidentiel de 2010. Comment faire pour garantir le bon dé-roulement du vote de 2015 ? A.T. : Le Président Alassane OUATTARA a plusieurs fois indiqué sa ferme volonté d’avoir des élections ouvertes, transparentes, inclu-sives, et surtout apaisées. Je n’ai pas de raison de douter de la tenue d’une élection propre.

D-N : Le gouvernement ivoirien a pris des mesures drastiques pour contrer les menaces djihadistes au niveau des frontières nord et a appelé les populations à redoubler de vigilance. Cette conférence sera-t-elle l’occasion pour vous de sensibiliser et de mobiliser la diaspora à la cause natio-nale ?A.T. : Vous savez, les problèmes de sécurité, ce n’est pas mon domaine. Donc, souffrez que je n’en dise pas un mot. Ce que je peux vous dire, c’est que le thème de la sécurité sera abordé au cours de la conférence par des experts en la matière. Vous pourriez alors avoir un avis scientifique et technique là-dessus.

Propos recueillis par Clément YAO

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19 juin 2015, la surprise du Chef. Au Bénin, le banquier d'affaires franco-béninois, Lionel Zinsou a été nommé Premier ministre par le président Boni Yayi, à la surprise générale, à moins d’un an de l’élection présidentielle de février 2016. Ce qui ne manque pas d’alimenter de nombreuses supputations et d’en intriguer plus d’un.

Lionel Zinsou est normalien et fut une des « plumes » de Laurent Fabius, ancien cadre de Danone, banquier d’affaires chez Rothschild président du fonds d’investissement PAI Partners, et président de la Fondation AfricaFrance.Le nouveau premier ministre n’est pas naïf. Il sait que le monde de la politique en Afrique est complexe et cruel. Particulièrement au Bénin. Mais gageons que Lionel Zinsou saura se tenir loin du jeu politicien et des combinaisons en évitant les chausse-trappes pour privilégier la gouvernance. Il a pour lui une certaine tradition d’efficacité du privé. PAI Partners n’est pas devenu le premier fonds d’Europe continentale par hasard. C’est cette tradition qu’il doit pouvoir mettre à la disposition du pays. PGB

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Suite à la nomination de Lionel ZINSOU (issu de la diaspora) au poste de 1er Ministre du Bénin, voici quelques réponses à notre question :

"Que pensez-vous de la nomination de Lionel ZINSOU au poste de Premier Ministre du Bénin ?" La première réaction consiste à se demander ce qu’il va faire dans le bourbier politique béninois. Qui tire avantage de qui ? Est-ce lui qui veut prendre un raccourci pour rentrer dans le jeu politique avec pour ambition de se pré-parer à la prochaine élection présidentielle ou est-ce Boni Yayi au pouvoir affaibli qui veut se servir de lui pour redorer la fin de son mandat et faire un pied de nez à la classe politique béninoise incapable de se renouveler. Toujours est-il que la tâche qui l’attend est lourde car un premier ministre ça constitue un gouvernement et lui qui n’est pas si proche que ça de la réalité sociologique du Bénin aura certainement beau-coup d’écueils à surmonter. On ne peut que lui souhaiter plein succès tout en doutant très fortement de ses chances de réussite.

Jean BEANCRY

Enfin je suis d accord avec la composition du nouveau gouvernement, que les membres de la diaspora mettent leur expérience au service de leur pays d origine, Lionel Zinsou n’a rien à prouver sinon contribuer. Je salue Kossi Étienne pour son retour au Gouvernement, Akadiri Salifou aux affaires étrangères ; un gouverne-ment qui a des hommes compétents. Le Bénin vient d’innover en la matière, à quand Mr Benoît Illassa, Mr Aissi Faustin Mr Apklogan Bernard et tant d' autres.Le Président de la République aurait-il lu mon billet du mois d octobre 2014. Il n'y a pas de doute que l' un de nous ,déclare sa candidature pour 2016. Moi j 'y pense et me prépare, il reste a finaliser la constitution de mon équipe et lever des fonds pour ma campagne.

Maître Ferdinand LAWSON

Avant tout il convient de rappeler qu'au regard de la constitution, le poste de Premier ministre n'existe pas. En revanche c'est un poste pure-ment politique créé il y a près de 20 ans pour satisfaire certains intérêts personnels voire égoïstes et apaiser quelques tensions sur l'échi-quier national. Cela étant, en ce qui concerne M Lionel ZINSOU, sa nomination à ce poste est un aboutissement logique de tout ce qu'il a pu faire à Paris pour les trois jours de la table ronde en 2014 et de son ambition de participer au développement de son pays d'origine. Pour l'avoir vu à l'œuvre pendant ces trois jours à Paris il me semble que c'est un homme de qualité compétant qui peut assumer correctement cette haute fonction politique sans trahir la marque de confiance que sa nomination représente pour le pays . Mais attention en politique la compétence

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et la qualité ne suffisent pas, il faut aussi le bon sens et l'humilité pour réussir .

Dr Toussaint ADJATI Docteur en histoire contemporaine

journaliste free lance poète écrivain.

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De plus en plus des français de la diaspora retournent vers leur pays d’origine occuper des responsabilités importantes. Du point de vue Français, c’est dommage car des personnes formées en France ne sont pas utilisées à leur juste valeur. D’un point de vue africain c’est une bonne nouvelle que l’Afrique aille trouver des talents partout dans le monde, notamment au sein de sa diaspora. Plusieurs pays se sont transformés grâce à l’expérience et le carnet d’adresse de leur diaspora.Lionel Zinsou est un pur produit de l’excellence française. Normalien, il a l’expérience du sec-teur public français(cabinets ministériels) et du secteur privé. Il a occupé divers postes au sein de grandes entreprises françaises. Son talent est reconnu par tous. En plus il n’est pas sectaire. Il a participé à un séminaire organisé par l’UMP en 2011. Son niveau de technicité fera de lui in-déniablement un excellent 1er ministre du Benin car il s’aura mettre en application les méthodes acquise au long de ses diverses expériences. Il apporte également une crédibilité notamment au niveau international. Il peut rassurer les inves-tisseurs. Seul point négatif, son inexpérience du terrain africain. On peut espérer qu’il s’appuiera sur l’expérience terrain de ses ministres locaux.

Lucien KEMKENGAuteur de « Plaidoyer pour la diversité »,

aux éditions Michel de Maule

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Entre zemidjans (taxi moto) et corporate y a-t-il, une courroie de transmission au Benin depuis le 18 juin 2015 ? Lionel Zinsou nommé premier ministre à suscité bien des débats ces jours ci à la surprise de beaucoup d’entre nous, pour d’autres c’est l’homme attendu mais pas d’aussi tôt ! Venu de yovo tomé (la France) et pourtant bien béninois d’ascendance et de descendance ;

l’heure n’est donc plus de compter au tigre ses rayures, mais bel et bien au rebondir pour combler les déficits du gouvernement Yayi Boni. Cette nomination ressemble de toute pièce a un acte posé dans les règles de l’art. Lorsqu’on parle de leadership,d’innovation et d’entrepre-nariat Lionel Zinsou a plus d’une corde à son arc : Agrégé d’économie à normal sup, banquier à la banque Rotchilds et ex patron de Paribas Affaires Industrielles, président de la fondation Afrique France pour ne citer que ceux-là ; il in-carne un profil lourd avec une nouvelle vision pour l’Afrique .Il faut croire que même la politique béninoise ose le grand défi du changement ! L’avenir nous le dira ! Serait-il l’homme de la situation comme pour dire que l’enfant du pays veut gagner la confiance des béninoises et béninois et relever les défis en disant : " Je ne peux pas être confortable s’il y a tant de gens qui vivent dans l’inconfort " On ne peut que souhaiter bon vent à monsieur le 1er ministre durant les mois restants avant les prochaines élections présidentielles au Benin. La vrai question est serait- il l’homme de l’alter-nance à l’horizon 2016 ?

Elsa M da SILVEIRAR P & Communication

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Cadre expérimenté de haut-niveau, représen-tant l’élite, Lionel Zinsou a une bonne vision sur la mondialisation où l’Afrique doit prendre sa part. Il représente une référence sur le plan économique et financier et devrait assurer une transition apaisée au Bénin.Lionel Zinsou a déjà travaillé à Paris sur les dossiers de la banque mondiale concernant le

Bénin et les levées de fonds requises par le plan d’émergence. Le processus de négociations à haut-niveau nécessite que les bailleurs de fonds aient confiance et il apporte cette caution.Dès son arrivée, il a déjà engagé le plan de lutte anti-corruption. A la question sur son pa-triotisme, je crois que son père est béninois et son oncle est un ancien président de la Répu-blique du Bénin et donc elle ne se pose pas. Si le Bénin cherche un technocrate au-dessus des partis, il est l’homme de la situation.Je le cite « La fausse image qu’on peut avoir d'un système financier c'est qu'il y a des inves-tisseurs qui en arrivant au Bengladesh veulent bien délocaliser leurs usines chinoises vers le pays le moins disant social où ils pourraient polluer plus en payant les gens une misère

Hugues ZINSOU

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Lionel Zinsou est un homme brillant et Je me suis toujours demandé, pourquoi un homme de sa trempe apparaissait si éloigné de la vie politique béninoise. Son accession au poste de premier ministre du Bénin, prouve qu’il est éga-lement un fin stratège et un homme patient.En créant sa fondation au Bénin il y a dix ans, il démontrait clairement qu’il avait la capacité de faire les choses autrement dans notre pays et avec efficacité.Lors de la prestation de serment du Président Yayi Boni après son KO retentissant, j’avais dé-claré en direct sur les antennes de Africa 24, que le président réélu, devait nécessairement, pour réussir son deuxième quinquennat, aller au delà de ses partisans, chercher des hommes de valeur, où qu’ils se trouvent sous peine d’échouer lamentablement. Mes vœux semble-t-il, ont été doublement exhaussés :D’un, la fin de mandat du Docteur Yayi, n’est pas très brillante. Et de deux, il est allé, même tardivement aller chercher un homme de la si-tuation. Alors je ne que me réjouir et non verser dans la polémique du « fallait-il ou fallait-il pas, pourra t’il ou ne pourra t’il pas ».

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DIASPORA INVITÉ DU MOIS

Frère du président Macky Sall, Aliou compte se faire un prénom en briguant et obtenant la mairie de Guédiawaye, la bouillonnante et populaire ville périphérique de Dakar.

Mais son apparition sur la scène publique sénégalaise est l’objet de fantasmes, de polémiques et d’accusations de scandales politico-financiers.

Venu participer à la sixième édition du forum actions internationales des collectivités locales organisé en France, Aliou Sall a répondu à nos questions.

Entretien sans détour avec celui qui s’agace d’être décrit comme l’officieux vice-président du Sénégal.

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L’heure n’est plus à la conjecture. La diaspora béninoise a un rôle très important à jouer dans le développement de notre pays. Jusqu’ici, elle a été ignorée, voire même écartée.Une voie est ouverte, et il faut la poursuivre.Lionel Zinsou a toutes les qualités pour être le Premier Ministre de la République Française.Mais la France n’est plus à l’époque des Léopold Sédar Senghor ou Gaston Monnerville.Alors, si elle a joué un rôle dans le retour de Lionel Zinsou, ce n’est pas forcément pour au-tant, que ce dernier va se comporter en vassal. Ce serait insulté son intelligence.Pour conclure, la question qui brûle toutes les lèvres, est, sera t’il candidat à la magistrature suprême en 2016 ? D’après mon analyse personnelle, il utilisera le peu de temps qui le sépare de cette échéance, qu’il démontrer sa totale aptitude pour la fonction.

Romain DA COSTA Directeur Pôle Communication,

Relations Publiques, Coopération Décentralisée

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" La nomination de Lionel Zinsou est une bonne affaire pour lui et en particulier pour son CV. Cela dit est-ce une bonne chose pour le Benin ? Si c'était une bonne chose, pourquoi n'a t- il pas été nommé plutôt au cours des deux mandats du président Thomas Yayi Boni ? Au lieu des huit mois qu'il fera, il aurait pu au cours des dix dernières années réussir à faire avancer plus vite le Benin vers l'émergence. Je suis un peu perplexe sur la pertinence de la période de la nomination d'autant plus qu'en qualité de conseiller spécial du Président Tho-mas Yayi Boni il avait déjà eu la possibilité de le "coacher" et conseiller pour assurer d'aussi bons résultats qu'à la Primature où Il vient d’être. Malgré toutes ces interrogations, je lui souhaite bonne chance et plein succès. Dans l'intérêt du Bénin et de l'Afrique ".

Alafé WAKILIAFRIKIPRESSE

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L’avenir de Guédiawaye est de créer une économie dans notre cité. Dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), la région de Dakar est en train de se positionner comme un Hub de services. Guédiawaye doit y avoir son rôle. Ceci en tant que pôle universitaire à travers l’érection d’une université arabo-africaine, mais aussi en tant que pôle de commerce. Nous avons pour projet d’aménager la bande des bandes filaos à Guédiawaye. Il y a une négo-ciation avancée avec le ministère de l’environnement. Ce qui va nous permettra d’avoir un peu de foncier pour y ériger un ensemble de projets. La création d’une salle de spectacle de 1200 places est le projet phare. Toutes ses activités feront de Guédiawaye un pôle de services. Nous comptons inverser le regard sur notre ville qui ne sera plus un dortoir. Les Sénégalais vont désormais venir à Guédiawaye pour les services sanitaires, pour l’éducation. C’est un projet qui va démarrer au mois de janvier prochain. La salle sera érigée vers le pont Malibu. L’université arabo africaine sera érigée dans la commune Wakhinane Nimzatt.

Diasporas-News : Quels sont les délais pour l’achèvement des travaux de tous ces projets ? Aliou SALL. : Il n y a pas de délai pour le développement. Ce sont des projets dont la réalisation demande peut être tout mon mandat et même au delà.

D-N : Qu’est-ce qui vous lie à Guédiawaye ? Il vous est souvent reproché d’être parachutéA.S. : Non, ce n’est pas le cas. Je peux même dire que mon parti était contre ma candidature à Guédiawaye. Je me suis parachuté, moi même. Qu’est-ce qui m’a amené à Guédiawaye ? C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Je ne sais pas ce qui a motivé ma venue dans cette ville. C’est le bon Dieu qui m’a orienté vers cette ville que j’aime.

D-N : Est-ce le choix de la facilité ? A.S. : C’est du n’importe quoi… Dans notre parti à Guédiawaye, il y a Racine Talla, ancien fonctionnaire des Nations-Unis, actuel Direc-teur de Radio Télévision Sénégalaise, Cheikh Awa Balla Fall, actuel directeur de l’École d’administration, qui a occupé beaucoup de hautes fonctions dans l’Etat du Sénégal. Dire que j’ai aimé la facilité, c’est contraire à la vérité. Si j’avais aimé la facilité, j’aurais milité à Fatick. Il m’est 100% plus facile d’être élu maire de Fatick que celui de Guédiawaye. Je n’ai pas l’atout d’y avoir vécu toute mon enfance, d’y avoir beaucoup d’amis, encore moins un vécu politique. Ce que j’avais à Fatick. C’est une ville où les gens ne se laissent pas faire, avec des personnes hyper dynamiques, ce n’était pas cadeau.

D-N : De votre parcours, quels sont les avantages que vous tirez du fait d’être le frère du président Macky Sall ?

Interview exclusiveAliou SALL« J’ai de l'estime pour Karim Wade »

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A.S. : Il y a eu des avantages et des incon-vénients. Je ne peux pas nier qu’être le frère du président a fait de moi immédiatement un sujet politique intéressant. Si je n’étais pas le frère du président, j’aurais à déployer beaucoup plus d’efforts pour faire ma com-munication. Etre le frère du président me donne un marketing gratuit. L’inconvénient est lié à l’histoire récente du Sénégal avec l’accusation portée sur Karim et Abdoulaye Wade de vouloir « monarchiser » le pou-voir, d’en faire quelque chose de familiale. Cela a constitué un grand handicap pour moi. Quand j’ai annoncé ma candidature à la mairie de Guédiawaye, les gens ont vite fait de l’assimiler à la démarche que Karim et Abdoulaye Wade avaient voulue mettre en œuvre (Président et vice président du Sénégal, ndlr). Cela a charrié beaucoup de passions pour ne pas dire de haine, beaucoup d’attaques médiatiques y compris même un peu de violence physique. Mais cela a mis en moi une très grande envie de me battre et de démontrer qu’en général, les Sénégalais sont censés et ils ne se laissent pas bernés par ce que la presse disait par ailleurs. Ce que les médias disent est parfois différent de ce que les populations ressentent. Elles ont sanctionné positivement ma présence poli-tique. La façon de communiquer, d’être sur le terrain, mais aussi notre projet politique, économique ont suscité l’espoir d’avoir un avenir meilleur à Guédiawaye.

D-N : Quelle est la différence entre le duo Aliou et Macky Sall et celui Abdoulaye et Karim Wade ?A.S. : D’abord, je dois dire qu’il n y a pas de duo Aliou et Macky Sall. Il ne m’a pas présenté, je peux même dire qu’il n’a pas encouragé ma candidature. Je peux même aller plus loin pour dire qu’il a découragé ma candidature.

D-N : Pourquoi ?A.S. : Tout le monde, y compris lui, avait peur que je perde les élections. C’était inimaginable de voir quelqu’un avec tous les handicaps évoqués (plus haut) sortir vainqueur d’une élection locale après l’ex-périence du cas Karim Wade. C’était une défaite programmée et annoncée pour l’ensemble des acteurs. Mes amis et parents m’ont poussé à ne pas y aller mais je n’ai pas accepté.

D-N : Qu’est ce qui vous a motivé à aller outre leur avis ?A.S. : C’est ma conviction profonde qu’en tant que politique. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de la défaite politique. Ce sont les Sénégalais qui votent, c’est à eux de prendre la décision. Il n’y a pas le feu, comme on dit…

D-N : Que répondez-vous à ceux qui disent qu’au sein de l’appareil d’Etat du Sénégal il y a du népotisme, une forme de gestion familiale ?A.S. : Ce n’est pas vrai. Les gens qui le disent eux même savent que ce n’est pas vrai. Je suis le frère du président mais aussi, je regrette de le rappeler, un cadre de mon pays. J’ai fréquenté les écoles qu’il fallait. J’ai l’expérience qu’il faut dans la plus haute fonction publique, aujourd’hui je ne travaille dans aucune instance gouvernementale. Aucun décret n’a nommé Aliou Sall. S’il y avait de la gestion familiale, j’aurais été ministre et légitimement. Cela n’existe pas car le président ne veut pas de la gestion familiale. D’autre part, je ne connais pas un seul membre de notre famille qui a été nommé à un poste de responsabilité dans le gouvernement.

Interview exclusiveAliou SALL« J’ai de l'estime pour Karim Wade »

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D-N : Maire d’une grande ville, Président de l’Association des Maires du Sénégal (AMS), et de l’Union élus locaux de votre pays, êtes-vous le vice président du Sénégal ?A.S. : C’est exagéré quand même. C’est ridicule.

D-N : Quelle est la part de vérité ?A.S. : Je viens de vous dire que je n’ai aucune fonction publique dans l’Etat, ni de nomination. En tant que Maire de Gué-diawaye, j’ai été élu. Président l’AMS, c’est une association qui a porté son choix sur moi. Ce n’est pas un organisme d’Etat. Ce sont des membres qui se sont réunis pour me confier la présidence de cette associa-tion. Qu’est-ce que cela à voir avec l’Etat. Et si j’étais ministre ? Je ne suis pas ministre, ni directeur général d’une société publique, je n’ai pas de salaire d’Etat en dehors de mes indemnités de maire. Je ne dispose ni de véhicule, ni de téléphone de l’Etat. C’est totalement ridicule.

D-N : Est-ce qu’on vous a donné des postes parce que vous êtes le frère du président ?A.S. : Pour la mairie de Guédiawaye, per-sonne ne m’a mis là bas, on m’en a même dissuadé. Les gens ont voté pour moi avec transparence. Le débat sur le fait d’être frère du président est dépassé. Il aurait été pertinent avant le vote et cela a été posé sur la table. Et cela n’a pas influencé les gens. Karim Wade était le fils du président Wade, il s’est présenté à des élections et n’a pas gagné dans son bureau de vote. Je ne parle même pas de sa localité. Il avait perdu partout.

D-N : Quels enseignement tirés vous du cas de Karim Wade ? A.S. : D’abord j’ai une très grande estime pour Karim Wade. Il a assumé des respon-sabilités et a pu faire des choses. Maintenant on peut avoir des critiques sur son bilan. Aujourd’hui, il a été jugé et condamné. C’est sa responsabilité devant la justice. Cela ne me regarde pas. En revanche Karim Wade a été un homme public, ministre d’Etat du Sénégal. Il en avait le droit en tant que Sénégalais. Il a pu réaliser des choses. A cette personnalité, j'ai du respect pour ses fonctions de ministres. J’ai vraiment du res-pect pour Karim. Je lui souhaite d’être le plus tôt possible, libre de ses actions et qu’il puisse assumer ses positions politiques.

D-N : Avez-vous eu des contacts avec Karim Wade depuis son incarcération ? A.S. : Malheureusement non. Je disais à un de ses amis que j’aurais bien aimé aller voir Karim Wade (en prison) mais si je le fais toute de suite les médias vont l’interpréter autrement en disant que je suis le média-teur du président (Sall) pour négocier avec lui. Donc j’ai envie d’aller le voir mais je ne peux même pas le faire.

D-N : Avec du recul comment analyser vous l’affaire Petrotim ? A.S. : J’ai dépassé cette affaire. On m’a accusé, j’ai répondu. Si une personne au monde a la plus petite preuve que j’ai été actionnaire de Petrotim, elle n’a qu’à la montrer. Je dirai même qu’une seule personne identifie des traces d’argent dans n’importe quel compte au monde, qu’on me montre les preuves.

D-N : On dit que vous être multimillionnaire… ?A.S. : J’aurais bien aimé être multimillionnaire. La dernière fois, on m’a prêté la création d’une banque (Banque de Dakar, ndlr), Ce n’est pas vrai mais j’aurais bien aimé en être actionnaire. C’est mon droit.

D-N : Vous n’avez rien à voir de près ou de loin avec la création de cette banque ? A.S. : Si, j’ai des amis que j’ai aidés à créer une banque au Sénégal. Ils ont injecté 26 milliards de F Cfa au Sénégal. Je pense, fran-chement, que je devrais être décoré pour cela. Mais en dehors de cela, je n’ai pas un sou dans une banque. Est-ce que les gens imaginent, en tant que frère du président, ce que cela représente de mettre de l’ar-gent dans une banque ? C’est impossible à cacher. Si on avait dit que j’ai des comptes à Singapour, dans des paradis fiscaux… mais qu’on dise que j’ai une banque au Séné-gal c’est pousser la réflexion pas plus loin qu’un mètre. C’est aberrant.

D-N : Vous êtes en train de nous dire que tous vos comptes sont domiciliés au Sénégal ?A.S. : (Eclat de rire) Pourquoi tous vos comptes, comme si j’en avais plusieurs…(rires) Bon, j’en n’ai pas un, j’en ai deux, trois ou quatre, je ne sais pas. Mais je n’ai aucune activité financière, pas de virement, pas de compte d’épargne, rien à travers le monde excepté un compte d’assurance où il y a 35 euros qui date de l’époque où j’étais étudiant. Je ne l’ai jamais fermé ce qui

me vaut la réception de mails de relance sur sa fermeture. Les gens rêvent et prennent leurs rêves pour réalité.

D-N : Comment expliquez-vous qu’il ait autant d’accusations portées sur votre personne ?A.S. : Je ne sais pas, peut être qu’il faut poser la question à ceux qui en sont res-ponsables. Vous savez, nous avons vécu des fantasmes, car je ne connais pas la réalité des choses, en prêtant à Karim Wade d’être multimilliardaire. Quand Karim est parti, il fallait trouver quelqu’un d’autre.

D-N : Avez-vous des doutes sur le fait que Karim Wade soit multimilliardaire ?A.S. : Je n’en sais rien.

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Alain NIAMKÉ au centre.

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SSOCIÉTÉ

Ce natif de Grand Bassam, ville côtière de la Côte d’Ivoire, est diplômé de l’Ecole Supérieure de Tourisme de Madrid en Espagne. Après de brillantes études, son profil va intéresser les «chasseurs de têtes» du secteur du tourisme. Il entame dans les années 80 une belle carrière professionnelle couronnée de trophées et de succès.

PortraitAlain NIAMKÉExpert ivoirien en Tourisme

Très attaché à la terre espagnole qui l’a formé, il y revient régulièrement voir sa famille restée sur place. En 2014, il reçoit à Madrid, le Prix du meilleur CV de sa catégorie décerné par les académies du tourisme qui lui reconnaissent ses talents et son sérieux dans un métier qui exige un grand sens commercial et de la diplomatie.

Le parcours professionnel d’Alain Niamké est impressionnant. Dans l’expression fran-çaise, on parlerait de discrimination positive pour coller à son cas ou encore de modèle de réussite issu de la diversité culturelle. Sauf qu’en France, il n’aurait, peut-être, pas eu la chance de gravir des échelons généralement réservés aux Français de souche. «Dans les groupes pour lesquels j’ai travaillé, à ma connais-sance, je pense que j’étais le seul africain à avoir atteint ce niveau de responsabilité de Directeur de grands hôtels prestigieux» confie-t-il.

Faisons un bref flash-back pour mieux appréhender le parcours professionnel de cet homme qui n’était pas prédestiné à une carrière dans l’hôtellerie. A peine sorti de l’Ecole supérieure de Tourisme de Madrid, il se voit, tout de suite, confier la gestion ma-

nagériale de plusieurs établissements pres-tigieux en Afrique, en Europe, en Amérique du sud et en Asie notamment dans des pays lusophones, anglophones et francophones. Polyglotte, l’expert en Tourisme parle parfai-tement Français, Anglais et Espagnol.

Très jeune, Alain Niamké enchaine les postes de responsabilité et parcours le monde. Il est affecté en tant que Directeur d’hôtel en Espagne, en France, en Angleterre, à Cuba, au Mexique, en Colombie, en République Dominicaine, en Thaïlande, en Tunisie, Egypte, au Cap-Vert (…) Il dirige généralement des établissements 4 et 5 Etoiles pour le compte des Groupes anglo-saxon (Marriott) et espagnol (Tryp Hôtel rebaptisé Sol Melia après rachat), classé 5e dans le monde derrière le Groupe français Accor.

Après un peu plus de 25 années d’expérience dans l’hôtellerie, Alain Niamké a rendu sa démission pour se consacrer à ses propres affaires. A cheval entre Manchester et Madrid où il a un pied à terre, il développe, en toute discrétion, un projet de grande envergure dans la formation qui selon lui, est la clef de réussite pour faire du tourisme un secteur porteur dans l’économie des pays africains.

«J’ai l’ambition de créer une université inter-nationale de tourisme en Côte d’Ivoire pour combler un vide en Afrique. Car, je pense que le continent ne dispose pas encore d’écoles dignes de ce nom pour former des cadres techniciens dans l’hôtellerie. Il faut savoir qu’il y a une différence entre tourisme et hôtellerie. Le second appartient au premier. Quand je regarde toutes ces formations dispensées dans nos pays assorties de diplômes BTS et autres, je constate tout simplement que celles-ci ne sont pas complètes. A mon avis, il n’existe pas de vraies écoles de formation des techniciens du Tourisme en Afrique. Quand mon projet verra le

jour, les admissions se feront après le Bac pour 4 années d’études. J’ai prévu dans le plan un campus d’hébergement en chambre individuelle et les diplômes seront aux normes européennes. Nous bénéficierons du soutien académique de l’Ecole supérieure de Tourisme de Madrid, celle-là même qui m’a formé» explique-t-il.

Le promoteur compte implanter son établis-sement à Assinie, ville balnéaire du sud de la Côte d’Ivoire, baignant dans un environne-ment propice à la formation des futurs cadres de l’hôtellerie et du tourisme. Le projet d’Alain Niamké comprend en plus de l’école, un village touristique, un grand hôtel et une agence. «Je formerai les étudiants, je leur donnerai le stage et puis je les embaucherai par la suite. Fini le temps où l’on forme les étudiants pour le chômage » précise-t-il. Ce complexe sera bâti sur une superficie de plusieurs hectares en bordure de mer. A terme, ce projet une fois réalisé devrait générer un peu plus de 3000 emplois directs et 5000 mille emplois indirects aux dires de son promoteur.

Pour que cette école internationale voie le jour, Alain Niamké compte prendre son bâton de pèlerin pour parcourir les capi-tales africaines en vue de faire campagne auprès des ministres africains en charge du tourisme pour les convaincre. «Mon projet est bien ficelé et prêt à être mis en œuvre. Je ne dispose malheureusement pas encore de moyens financiers. J’en appelle donc à l’appui des parte-naires au développement et à la bonne volonté des dirigeants africains» lance-t-il.

Dans l’expectative de nouer des partenariats win-win, le golden-boy de l’hôtellerie, peau-fine son projet auprès de cabinets réputés pour leur expertise en montage financier.

Clément YAO

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Voir un Africain parrainer la promotion sortante de la plus importante université du tourisme en Espagne, c’est chose rarissime en Europe. C’est pourtant cet honneur qui a été fait à Alain Niamké, ancien étudiant de l’Ecole supérieure de Tourisme de Madrid. La Directrice générale, Mme Mercédès Carreno, ne cache pas sa fierté et ses ambitions d’exporter le modèle espagnol en Afrique.

Diasporas-News : Quelle signification donnez-vous à cette cérémonie de baptême de la promotion sortante parrainé par un Directeur d’hôtel d’origine africaine qui se trouve être un des anciens étudiants de votre établissement ?Mme Mercédès CARRENO :Nous sommes heureux d’avoir Alain comme parrain de la promotion sortante de notre établissement. Nous sommes également fiers de l’avoir eu comme étudiant. Permettez-moi de dire quelques mots sur lui. Alain Niamké était un étudiant studieux et exemplaire. Personnellement, je n’avais pas été étonnée de le voir devenir le major de sa promotion. J’avoue que sa bonne humeur et son enthousiasme ont été très profitables à notre établissement. Regardez aussi son parcours professionnel, il est exemplaire. Il

a occupé plusieurs postes de direction de grands hôtels. Vous comprenez que ce n’est pas par pur hasard que nous l’avons sollicité comme parrain.

D-N : Votre établissement accueille-t-il des étudiants en provenance de l’Afrique ?M.C. : Je voudrais rappeler que notre éta-blissement est la première école de tourisme en Espagne fondée en 1957. Dans les années 60, 70 voire 80, il comptait beaucoup d’étu-diants en provenance de l’Amérique latine. A cette époque, les Africains en Espagne se comptaient sur les doigts de la main et on ne parlait pas encore d’intégration. Avoir un Africain, cela paraissait, il me semble, plus exotique que problématique. Aujourd’hui, les choses ont certainement changé. En ce qui nous concerne, depuis quelques années, nous commençons à accueillir des étudiants venant de différentes régions d’Afrique. Nous avons par exemple reçu, il y a quelques années, une vingtaine de Gabonais venus à Madrid étudier le journalisme dans la plus grande université de la place. Malheureusement, celle-ci étant dans l’im-possibilité de les accueillir par manque de places, les a recommandés auprès de notre établissement, qui, je rappelle, dispose d’une option journalisme. Comme, ils avaient des difficultés à parler la langue, nous avons organisé des cours spéciaux d’espagnol afin de pouvoir suivre correctement la forma-tion de journalisme. Dans la promotion de 2015, il y a une étudiante gabonaise. Je peux dire que notre école a désormais acquis une expérience dans l’accueil et la formation des étudiants africains.

D-N : L’Espagne est réputée pour la qualité de son ensei-gnement dans le tourisme. Votre établissement qui est non seulement le plus ancien mais aussi le plus important acceptera-t-il d’exporter son modèle en Afrique ?M.C. : Absolument. Nous exportons déjà notre expérience en dehors de l’Espagne. Le contenu de nos cours et notre formation à mi-chemin entre la formation académique et la formation pratique, sont partagés par d’autres universités. Ce modèle que nous avons mis en place est donc partagé ailleurs. Ce qui est important de savoir, c’est quel professionnel de tourisme nous voulons former. C’est exactement cette métrologie que nous pratiquons. Oui, nous pouvons bien exporter ce schéma en Afrique.

D-N : Accepterez-vous d’accompagner des initiatives privées comme celle d’Alain NIAMKÉ qui ambitionne de fonder la première université de tourisme en Afrique et plus précisément en Côte d’Ivoire ? M.C. : Bien sûr. Nous sommes prêts à l’accompagner. Je profite pour vous informer que nous sommes en négociation avec des institutions qui disposent d’aides financières pour ce type de projet. Ces institutions peuvent effectivement lui prêter de l’argent pour commencer son projet. Nous y veillons au grain. Propos recueillis par Clément YAO

Mercédès CARRENO, Directrice de l’Ecole de Tourisme

du Centre espagnol des nouvelles professions.

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Façade de l’Ecole supérieure de Tourisme de Madrid.

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Mercédès CARRENODirectrice de l’Ecole de Tourisme

du Centre espagnol des nouvelles professions

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Remise du diplôme de Amadou BA par Didier Reynders.

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« Nouveau Leader du Futur 2015 »

Nomination de Amadou BA à BruxellesPour Amadou Ba, la journée du 12 juin fut radieuse et exceptionnelle. Il a été parmi les lauréats du prestigieux titre de « Nouveau Leader du Futur 2015 » ; prix décerné lors de la 26ème session annuelle du Crans Montana Forum de Bruxelles.

L’heureux récipiendaire reçût son prix des mains de Monsieur Didier Reynders, Vice-Premier Ministre du Royaume de Belgique, en charge des Affaires Étrangères et Euro-

péennes. Plusieurs chefs d'Etat ont tenu à honorer de leur présence cette honorable assemblée ; entres autres : S.E.M. Michel Kafando, Président de Transition du Burkina Faso, Son Excellence Madame Marie Louise Coleiro Préco, présidente de la République de Malte, S.E.M. Nikola Gruevski, Premier Ministre de Macédoine, S.E.M. Boris Tadic, ancien président de la République de Serbie, l’Ambassadeur Jean Paul Carteron fondateur du Crans Montana Forum.

Créée voilà, prés de trente ans, cette pres-tigieuse fondation a consacré ses premières années d’existence à la reconstruction politique et économique d’une Europe ouverte aux lendemains de la guerre froide. Aujourd’hui, elle a étendu son champ géopolitique pour contribuer à la construc-tion d’un monde plus humain ; encourager la coopération internationale et la croissance globale tout en maintenant un haut niveau de stabilité, d’équité, et de sécurité.

C’est à ce titre que Crans Montana Forum ré-compense tous les ans des jeunes décideurs du monde entier « distingués pour leur réussite professionnelle et leur expérience de leadership au sein d’entreprises et de gouvernements ». Et parmi la promotion 2015 : Amadou Ba.

Son profil ? Président de RICAPEC (Réseau International des Cadres Africains Pour l’Eau, l’Environnement et le Climat). Il s’agit d’une association internationale spécialisée dans les projets de développement durable orientés Amadou BA

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vers la protection des écosystèmes, la gestion climatique et de l'énergie auprès des insti-tutions territoriales, des États et des entre-prises. Amadou Ba est un militant opiniâtre du développement durable du continent africain. Ses rapports et ses interventions sont des plaidoyers pour l’appropriation et l’utilisation des énergies renouvelables ; solution pour les générations futures. Nous ne manquerons pas de suivre sa prochaine publication relative à la préparation de la COP 21, le Sommet International sur le Changement Climatique de Paris 2015. Lamine THIAM

Photo de famille.

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Carine ORHÉMAune star est néeDepuis le 5 juin dernier, une nouvelle chanteuse est dans les bacs.Et c’est la Franco-congolo-gabonaise Carine ORHÉMA.Auteure, compositrice et interprète à la trajectoire artistique éclectique, elle est un condensé de talents. Son disque intitulé Cœur à Chœurs, album à la fois profond et joyeux, reflète l’aura de l’artiste. « C’est une musique qui touche les âmes par la parole venue du cœur » a-t-elle déclaré lors du lancement de son album.

Élevée au sein d’une famille de chanteurs, Carine s’est essayée à plusieurs genres musicaux. D’abord chanteuse dans un groupe de funk, puis choriste pour de nombreux artistes R&B, elle a également travaillé pendant 5 ans en tant que coordinatrice du festival Mosaïk, en Ile-de-France. Dans son entourage personne n’est surpris par l’événement tant Carine est connue pour avoir une grande voix. Une voix suave et douce, capable de s'adapter aux textes qu'elle chante.

Même si elle refuse de se cantonner dans une case, c’est à travers le gospel, sa plus grande

source d’inspiration, qu’elle s’exprime depuis une quinzaine d’années. Après avoir été chef de chœurs d’une chorale dans les Yvelines, elle a décidé aujourd’hui de partager ses propres compositions à travers cette pre-mière œuvre. Un album de 12 titres conçu avec délicatesse où la voix de Carine apaise le mélomane grâce à des mélodies douces, parfois soutenues par des chœurs puissants. La dominante acoustique apporte une pureté musicale donnant une dimension particuliè-rement céleste à cet opus. En somme, un bon son pour les oreilles.

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"Je suis heureux de débarquer sur les terres de mon grand-frère Youssouf. Si je suis devenu ce que je suis, c'est en partie grâce à lui et à sa femme. Jeune joueur professionnel à Monaco, je n'avais aucun repère; il m'a pris sous son aile et il m'a aidé. Sa femme me faisait de petits plats délicieux. Et tout ça m'a permis de réussir à Monaco avant d'être sollicité par l'équipe de France puis les autres grands clubs européens. Merci donc à Youssouf Fofana et à sa famille! » Un hommage qui donna la chair de poule à plus d'un, venant du champion du monde qu'est Thuram, homme de conviction, engagé, mais avec un cœur aimant et aimable.

Les footballeurs locaux n'ont pas été oubliés. Outre Fofana, Cyril Domoraud, Alain Goua-méné et Max Alain-Gradel ont reçu aussi un prix. Là aussi, on a apprécié le discours de Samuel Eto'o sous forme de conseils à son « jeune frère Max-Alain : Il faut que tu continues d'avoir faim de victoires et de titres, c'est comme ça que tu pourras aller loin. Sans ambition, on échoue ». Au final, on assista à une très belle fête organisée en Afrique, par de jeunes africains, pour célé-brer le football africain. Rien que pour cela la NFA doit être institutionnalisée et aidée. La CAF et d'autres institutions devraient s'y intéresser.

Yves Sawadogo et son équipe sont à féli-citer. Ils ont fait beaucoup avec peu. Qu'en serait-il s'ils avaient plus de moyens?

Malick DAHO

On pourra toujours épiloguer sur les quelques ratés de l'événement. Mais pour dire comme Pape Diouf, "cette cérémonie mérite d'exister. Je voudrais féliciter notre jeune frère Yves Sawadogo d'avoir eu cette idée lumi-neuse d'organiser une nuit du football africain, et en Afrique". En effet, et c'est le plus important, un tel événement manquait cruellement sur le continent. Un continent dont les meilleurs footballeurs n'ont cessé de faire les beaux jours des clubs de la planète. Il était de ce fait important que ce genre de manifestation soit créé. Ce qui ne démentait en rien le slo-gan de la fête: "l'Afrique récompense l'Afrique, l'Afrique récompense le monde".

Tout commença donc par un match de gala opposant les anciens internationaux ivoiriens à une sélection internationale représentant la diaspora. Emmenée par Lilian Thuram, Rabah Madjer, Youssouf Fofana et Claude

Makélélé, la sélection internationale l'empor-tait sur le score de 2 buts à 1. Mais c'est le soir que les choses sérieuses eurent lieu. Et là ce fut un déferlement de stars au mètre carré. On a revu avec beaucoup de nostalgie Salif Kéita Domingo entouré par ses jeunes frères, stars actuelles comme les frères Ayew, Samuel Eto'o, ou très récemment retraitées comme Makélé, Thuram, Naybet, Bwalya ou N'jitap.

L'hommage de THURAM à FOFANAPour récompenser l'ensemble de leur car-rière, les footballeurs ont reçu un trophée de la part des organisateurs de cette belle Nuit du football africain (NFA). Ce fut l'oc-casion d'entendre aussi le bel hommage que Lilian Thuram rendit à son ancien coé-quipier de l'As Monaco, Youssouf Fofana :

L'Afrique récompensele football à AbidjanLa troisième édition de la Nuit du football africain a eu lieu le 20 juin dernier à Abidjan. Une véritable grand-messe qui a permis de récompenser de nombreux acteurs qui ont marqué ce sport sur le continent.

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Ils ont dit…

Kalusha BWALYA (Zambie)C'est un grand honneur de recevoir un prix longtemps après l'arrêt de ma carrière. Je vois que les Ivoiriens ne m'ont pas oublié et ça fait plaisir. Merci aux organisateurs et vive le football africain!

Noureddine NAYBET (Maroc)Cet événement est extrêmement important. Je voudrais encourager mon jeune frère Yves Sawadogo qui a eu l'idée d'organiser une fête du football africain. C'est pour cela que, malgré le Ramadan, je n'ai hésité à hono-rer l'invitation qui m'a été lancée.

Raymond KALLA (Cameroun)Je suis ému et fier de voir de jeunes afri-cains relever le défi de l'excellence. Je suis aussi heureux d'avoir reçu un trophée de mon vivant. Vous savez bien, en Afrique, c'est après votre mort qu'on dit du bien de vous. Donc je suis heureux!

Aboubacry BA (Sénégal et Canal Plus)Rien que pour soutenir l'idée d'un tel événe-ment, je me devais d'être présent à la NFA.

Les Africains ne peuvent pas toujours tendre la main et tout attendre de l'extérieur. Ce que nous avons vécu montre qu'on peut faire de grandes choses sur le continent. J'espère que d'autres pays vont candidater pour accueillir cet événement qui mérite de vivre longtemps. Un grand bravo aux organisateurs.

André AYEW (Ghana)Je suis vraiment heureux qu'une telle fête se déroule sur notre continent. Même si je n'avais pas reçu un prix, j'aurais été heu-reux quand même. C'est une très belle ini-tiative qui mérite d'être soutenue.

Yves SAWADOGO (organisateur)Je suis heureux que les choses soient allées à leur terme. Ce ne fut pas facile mais je suis fier de ce que nous avons réussi. On est une jeune structure qui a besoin d'être aidée à tous les niveaux. La NFA doit être l'affaire de toute l'Afrique. En plus du foot, il y a un volet humanitaire dans cette fête. Et nous avons recueilli, grâce à la vente aux enchères d'un maillot dédicacé par les Éléphants de Côte d'Ivoire, champions d'Afrique, 6.500.000 FCFA qui vont servir à achever la construc-tion d'une école primaire. Je dis merci à tous et rendez-vous pour la NFA4!

Rabah MADJER (Algérie)C'est une excellente initiative et je suis vraiment heureux d'être à Abidjan pour vivre cela. On est toujours content de recevoir un prix, mais le plus important, c'est que ce projet puisse durer dans le temps. Bravo aux organisateurs !

Propos recueillis par Malick DAHO

LES RÉCIPIENDAIRES

Trophée d'honneur Salif KÉITA

(Mali)

Prix du ministère du tourisme

Raymond KALLA (Cameroun)

Prix spéciauxLilian THURAM

(France)

Youssouf FOFANA(Côte d'Ivoire)

Geremi N'JITAP(Cameroun)

Cyril DOMORAUD(Côte d'Ivoire)

Alain GOUAMÉNÉ(Côte d'Ivoire)

Claude MAKÉLÉLÉ(RDC, France)

Samuel ETO'O(Cameroun)

Kalusha BWALYA(Zambie)

Noureddine NAYBET(Maroc)

Rabah MADJER(Algérie)

Prix Abidjan SportMax Alain GRADEL

(Côte d'Ivoire)

Prix Talent d'Afrique Canal Plus

Max Alain GRADEL(Côte d'Ivoire)

Prix Marc-Vivien Foé RFI

Andre AYEW(Ghana)

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Diasporas-News : Qu'est-ce que cela vous fait de venir présenter votre livre en Afrique. Faut-il y voir une symbolique particulière ?Lilian THURAM : Oui la symbolique est très forte. Chaque fois que je viens en Afrique, je reviens chez moi. En tant qu'An-tillais, je reste attaché à ce continent parce que l'Afrique, c'est ma maison. Venir en Afrique, c'est comme si je venais retrouver de la famille, lointaine géographiquement, certes, mais très proche pour tout le reste, parce que mes racines sont ici. Présen-ter ce livre en Afrique est important pour moi parce que nous devons enrichir notre connaissance de notre propre histoire. Parce que l'histoire de l'Afrique n'est pas très connue exprès à cause des personnes qui n'ont pas intérêt à ce qu'elle le soit. L'université de Dakar a acheté plusieurs exemplaires de ce livre afin de le mettre à la disposition des étudiants pour qu'ils sachent la vérité sur quelques uns de leurs héros.

D-N : Quand on est un footballeur de renom comme vous, pensez-vous qu'on est plus écouté, que ce soit en Afrique ou ailleurs ?L.T : Effectivement, on a plus de facilité à toucher les médias et le jeune public qui a besoin d'être au courant des choses.

D-N : On a tendance à croire que vous défendez la cause des Noirs contre vents et marrées, pourquoi?L.T : Je ne défends pas exclusivement la cause des Noirs. Je suis contre toute forme d'injustice, or il se trouve que les Noirs sont sujets à beaucoup d'injustices. Mais rassurez-vous, je défends plein d'autres causes. J'apporte une réflexion sur l'his-toire des héros noirs qui sont méconnus. D'ailleurs, il faut que les Noirs sortent de ce complexe d'infériorité dans lequel on les a mis. Personne ne doit être complexé à cause de la couleur de sa peau. Le continent africain doit intéresser tout le monde parce

que c'est le berceau de l'humanité. Le fait qu'on nous renvoie systématiquement à la couleur de peau est un système politique qui veut créer des complexes d'infériorité.

D-N : Vous êtes donc engagé dans un combat pour que les Noirs soient un plus respectés. Avec quelles armes ?L.T : C'est un combat d'idées. Si une per-sonne vient vous dire que vous lui êtes infé-rieure à cause de la couleur de votre peau, et que vous l'acceptez, c'est que vous avez un problème. Malheureusement, l'Afrique a trop accepté ce genre de considération. Il faut en sortir, par l'éducation de nos enfants, par le rejet du complexe d'infériorité. Et mon combat, c'est de dire à quiconque, qu'il n'a pas plus de droit ou moins de droit que quiconque à cause de la couleur de sa peau. D'ailleurs pour moi il existe des couleurs de peau mais une seule race, la race humaine.

D-N : Votre livre fait le portrait de Noirs qui ont été des per-sonnalités marquantes de leur époque. Il y en a même qui sont inconnues; pourquoi ce choix?L.T : Lorsqu'un président français (Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007; ndlr) a dit sur le sol africain que l'homme africain n'avait pas vrai-ment marqué l'histoire, je voulais lui deman-der de quelle histoire il parle! Parce que dans l'histoire du monde, les Noirs ont réussi de grandes choses, et je voulais que cela se sache. Nous devons connaitre notre histoire, sinon on ne fera qu'accepter ce genre de propos blessants et humiliants. Il faut enseigner à nos enfants la vérité sur leur histoire.

D-N : Dans votre carrière, avez-vous été victime du racisme et comment avez-vous réagi?L.T : Oui plusieurs fois. Mais cela m'a ame-né à comprendre que le racisme est une construction politique dans laquelle celui qui exploite l'autre l'amène psychologi-quement à se sentir inférieur. On construit l'infériorité des gens en leur accolant des vocables tels que "migrants, sans papiers,

immigrants", tout cela pour les amener à se sentir inférieurs et leur enlever leur qualité première, c'est-à-dire, leur humanité. Gé-néralement je réagis de façon intelligente, parce que le raciste est quelqu'un qu'on a conditionné afin de le rendre comme il est. Il n'a pas beaucoup réfléchi, mais il a accepté ce qu'on lui a dit comme vérité im-muable. J'essaie donc de me montrer plus intelligent que lui.

D-N : Comment avez-vous pris les propos de Willy Sagnol sur le type du joueur noir ou sur les quotas dont parlait Laurent Blanc ?L.T : Ce n'est pas étonnant! Lorsqu'on dit que le type africain n'est pas intelligent tacti-quement, c'est violent; et moi je me suis senti interpelé par ces propos. C'est une insulte, et j'ai réagi à ça. Maintenant si ceux qui ont tenu ces propos se disent antiracistes, pour-quoi avoir tenu ce discours-là? C'est très dangereux! Mais je veux dire aux Africains que tous les Français ne pensent pas comme Sagnol. Le racisme qu'on trouve dans le foot-ball n'est rien d'autre que le racisme ambiant qu'on voit partout dans la société. Il faut se lever contre ça, prendre position sinon rien ne changera. Parler des quotas de joueurs africains dans le championnat de France, c'est pareil! C'est insultant!

D-N : Comment voyez-vous le drame des migrants en mer ces derniers temps?L.T : Il faut avoir une vraie réflexion sur ce fléau parce que c'en est un. Le bonheur n'est pas forcément de l'autre côté de l'At-lantique, il est partout. Après, il faut que les gouvernants fassent le nécessaire pour que les populations ne se sentent pas obli-gées de fuir leur pays. On peut très bien réussir en Afrique, aux Antilles, partout. A condition que l'on vous donne les moyens de réussir, et que les conflits politico-eth-niques cessent. Sans paix, c'est difficile voire impossible de se développer.

Propos recueillis par Malick DAHO Avec la collaboration de Hugo MOISSONNIER de RFI

Lilian THURAM"L'Afrique, c'est ma maison"En marge de la Nuit du Football Africain qui a eu lieu à Abidjan le 20 juin dernier, Lilian Thuram est venu présenter son livre "Mes étoiles noires". Le champion du monde s'est livré. ©

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Sacha et Malia OBAMA, les nouvelles icônes fashion Depuis 2008 et la médiatisation de leur père, on a pu observer l’évolution de Sacha et Malia Obama sous les objectifs des caméras du monde entier. Aujourd’hui, ce sont de jeunes filles ad-mirées par des milliers d’adolescentes à travers le monde grâce à leur style unique à la fois classe et décontracté, un look pareil à celui de leur mère. Elles ont été aperçues récemment à Londres lors d’une visite officielle de Michelle Obama. Michelle Obama portait une robe noire à motifs colorées avec des escarpins à talons aiguilles. De son côté, la belle Malia âgée de 16 ans a opté pour une robe rouge en dentelle met-tant en évidence des jambes dignes des plus grands mannequins. La plus jeune, Sasha qui a 14 ans est apparue dans une robe bleue ciel. Des clichés qui n’ont pas tardé à faire le tour du monde et qui inspireront certainement de nom-breuses femmes.

Une sélection de Sharon CAMARA

Akon lighting Africa », le projet ambitieux du chanteur sénégalais Après avoir œuvré pour l’électrification d ‘un village au Sénégal, le célèbre chanteur Akon se tourne maintenant vers le reste de l’Afrique Subsa-harienne avec son projet Akon Lighting Africa. L’artiste sénégalais vient d’annoncer la création d’une école supérieure d’énergie solaire à Bamako pour former les ingénieurs et entrepreneurs africains au développement de l’énergie solaire. Avec pour objectif l’électrification des zones rurales de dix pays d’Afrique : le Bénin, le Burkina Faso, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Gambie, la Guinée, la Guinée Équatoriale, le Mali et le Sénégal.

Kyemah McEntyre,l’African Queen qui affole la toile Ni top model, ni styliste en vogue, Kyemah McEntyre a réussi a faire le tour du web grâce à une robe au décolleté plongeant et aux inspirations africaines qu’elle a confectionné avec l’aide d’une couturière. Longtemps moquée à cause de ses origines noires et sa coupe afro, la jeune diplômée du lycée Cicely Tyson), a pris sa revanche. « Ça, c'est pour avoir toujours été qualifiée de 'moche' ou de 'vilaine'. Dieu merci, les stéréotypes ne sont que des opinions". Promue Reine du bal de promo Kyemah va intégrer à la rentrée la prestigieuse Parsons School of Design de New York. Une école de renommée où sont passés les célèbres Marc Jacobs, Donna Karan ou encore Tom Ford. ©

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AfrikFashiona soufflé ses 10 bougiesLa 10ème édition du festival de mode AfrikFashion show s’est déroulée le 13 juin au Palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan.

10 années que dure l’aventure AfrikFashion show. Dix années que la promotrice Isa-belle Anoh célèbre avec faste la mode.

Pour ce dixième anniversaire, l’événement s’est déroulé sur trois jours. Du 11 au 13 juin, les amateurs de mode ont pu se délec-ter des créations que leurs ont offertes ces spécialistes venus du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la RDC du Sénégal et d’Haïti. Avec le doigté magique qu’on leur connaît, ces stylistes à travers leurs créa-tions vous transportent de la tradition à la modernité avec des matériaux aussi bien locaux qu’hexagonaux. Avec le pagne tissé, la Faso dan fani, le raphia, le batik mélangé au tissu, au cuir et aux pagnes modernes les mannequins sur le T ont émerveillé le public venu nombreux. Beauté et glamour étaient à ce rendez-vous. De Angybell à Pathé’O, Gilles Touré, Eloi Sessou, Fanny Mandina de la Rdc, Mike Sylla du Sénégal et sa marque « Baifall Dream », Pepita du Benin ou encore Isaac Joachim d’Haïti et son « Zacometi », tous ont séduit tant leurs créations étaient empreintes d’originalité.

Ce dixième anniversaire d’AfrikFashion a également mis un point d’honneur à la dé-tection de nouveaux talents. A travers le défilé organisé le 11 juin à l’hôtel communal de Cocody dénommé « Relève créative », Isabelle Anoh a permis à de jeunes artistes de s’exprimer. Ainsi l’on a vu émerger, une jeune styliste à peine âgée de 17 ans, Leila Danielle dont les créations émerveillaient. Elle présentait sa sublimissime collection « Birthday fashion ». Pleine d’imagination, cette jeune styliste a démontré qu’elle avait de la suite dans les idées avec des créations où s’entremêlent l’univers adolescent et celui adulte.

Un panel a également été organisé autour du thème « la contrefaçon, un frein au dé-veloppement de la créativité ». Un thème débattu par des professionnels du secteur.

Cet événement, Isabelle Anoh le voulait so-lennel au point d’associer de grandes figures de la nation ivoirienne. En l’occurrence la présidente de l’Ong Servir, Henriette Ko-nan Bédié choisie pour en être la marraine. Une invitation qu’elle salue à sa juste valeur car pour elle « c’est un honneur d’avoir été choisie comme marraine par Isa-belle Anoh pour cette soirée de mode, du beau et du glamour. Elle est la célébra-tion de la créativité africaine, du génie africain ».

Au nombre des illustres invités, le ministre du Tourisme Roger Kacou pour qui cet événement participe à la promotion du

tourisme en Côte d’Ivoire. « La mode est l’un des aspects les plus prisés du monde. La Côte d’Ivoire se porte de plus en plus bien en matière de mode et de style » a-t-il ajouté.

L’initiatrice du festival, Isabelle Anoh s’est quant à elle réjouie de la réussite de cette édition qu’elle voulait grandiose. Afrik-Fashion est la preuve vivante de ce que « la Côte d’Ivoire demeure la plaque tour-nante de la mode africaine ».

Rendez-vous est pris pour la 11ème édition de ce défilé de mode l’an prochain.

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La directrice Isabelle ANOH,fait son bilan…

Mme Isabelle Anoh après dix ans d’activités d’AfrikFashion que vous dirigez, quel bilan pouvez-vous faire ?I.A. : Je vous remercie. Dix ans c’est peu mais c’est un grand parcours. C’est un par-cours plein d’embuches et plein de décou-vertes. En dix ans nous avons pu révéler des grands noms au niveau de la mode ivoirienne et même Africaine. En dix ans nous sommes restés dans la régularité d’un évènement qui est aujourd’hui une référence nationale, et même continentale. AfrikFashion est un évènement qui est également attendu de la population ivoirienne. En dix ans il faut dire que nous avons réussi à créer ce cadre d’échanges entre les stylistes nationaux et étrangers et les différents pays surtout. Pour nous c’est une des grandes satisfac-tions parce qu’on s’améliore plus, quand on s’ouvre au monde.

Pouvez-vous nous dire combien de stylistes étaient présents à cette cérémonie des dix ans de votre organisation ?I.A. : Nous avons eu la participation d’une trentaine de créateurs. Il ya eu 16 créateurs, qui dans un premier temps ont ouvert la cérémonie, des plus jeunes aux plus anciens. Et après on a eu les 14 créateurs ivoiriens et étrangers qui eux, ont présenté chacun des collections de dix à douze modèles.

Etes-vous satisfaite, après ce parcours ?I.A. : Oui, nous disons que le bilan est posi-tif en ce sens que nous avons réussi à tenir pendant dix ans, ce qui n’était pas évident. Ensuite il est positif parce que nous avons

réussi à créer un cadre de confiance entre les créateurs et nous. Nous n’étions pas dans la mode. Mais nous sommes arrivées comme ça, et nous avons été acceptés dans ce milieu. Comme je le disais plus haut nous avons réussi à révéler des créateurs et à mettre en lumière la mode en Côte d’ivoire.

Avez-vous des projets pour les prochaines années ? I.A. : Un évènement de mode reste un évè-nement de mode. Je crois que la particularité c’est le choix des stylistes qui défilent, c’est là que tout se joue. Pour l’année prochaine, nous sommes en train de réfléchir à l’évène-ment et je compte mettre en avant les jeunes créateurs. Je profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui ont cru en nous et nous ont accompagnés dans cette aventure. Je vous remercie.

Compte rendu RENE KOUAME

Evènement promotionnel à succès de mode par excellence en Côte d’ivoire, AfrikFashion vient de bouclé ses dix ans d’activités dans le milieu de la mode. La cérémonie qui a réunit plus d’une trentaine de stylistes venus du monde entier a eu lieu le 14 juin 2015 dernier à l’hôtel ivoire d’Abidjan.La directrice de cette organisation Mme Isabelle Anoh, que l’équipe de Diasporas-News a rencontrée nous en parle.

LE NUMÉRO DE JUILLET

vient de paraître

RENDEZ-VOUS AVEC

DIARRA BOUSSO - KADI CAMARA BILLIE HOLLIDAY - CÉCILE KYENGE KAAR KASS SONN - AÏSSA DIONE RACHEL MWANZA - DALILA YARO SANASSA DIANE - SADIO BEE

ALICE ENDAMNE - ETC .. .

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GASTRONOMIE

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HOROSCOPE

• 1 Pintade de 1,5 kg • Huile d’arachide • Sel, poivre

Pour le nokos• 2 gousses d’ail• 1 cube de bouillon• 3 piments oiseau• 1 cuillerée à café de

poivre noir en grains

Pour la sauce moyo• 6 tomates • 2 oignons• 1 poivron vert• 1 cube de bouillon • 2 cuillerées à soupe

de moutarde• 5 cl d’huile d’arachide• Le jus d’un citron• Sel, poivre

INGREDIENTS

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PINTADE GRILLÉE SAUCE MOYO Préparation 20 mn Cuisson 35 mn Difficulté * Pour 4 Personnes

PréparationPréparez le nokos : mixez l’ail, les piments oiseau, le poivre noir et les bouillons de cube.

Lavez, coupez la pintade en morceaux puis incisez-les en plusieurs endroits. Insérez du nokos dans chaque incision. Salez, poivrez et huilez un peu l’ensemble.

Allumez le four, mettez les morceaux de pintade à cuire 30 minutes. Terminez 5 minutes en position gril.

Pour la sauce moyo, épépinez les tomates. Coupez-les en petits morceaux, ainsi que les oignons et les poivrons. Mélangez puis assaisonnez en ajoutant le cube de bouillon effrité, l’huile, la moutarde, le jus de citron et le sel.Laissez marinez 15 minutes avant de servir.

Dressez la pintade sur un lit de sauce, accompagnez, de bananes plantains (Aloko) ou d’atiéké.

Recette originaire d’Afrique de l’Ouest et principalement du Bénin et du Togo pour la sauce moyo. La sauce moyo accompagne souvent le poisson ou le poulet frit.

Astuce / Cuisson : Vous pouvez aussi faire cuire cette sauce 10 minutes à feu vif sans ajoutez d’eau en mélangeant bien puis servir chaude.

Bon appétit Danielle EBENGOU

BÉLIERSENTIMENTS • Plongez sans hésiter dans une histoire passionnée. Vénus appelle les caresses, oubliez vos prin-cipes. Comme l’humeur du mois est à la nostalgie, un visage du passé aurait toutes ses chances.

VIE SOCIALE • Uranus, planète de mo-dernité, vous inspire. Vous recherchez le dépassement et vos bonnes vibrations attirent les propositions. Résultat, vous foncez vers la nouveauté. Tant mieux, le défi vous réussit...

TAUREAUSENTIMENTS • Tout s’agite autour de vous, mais vous conservez une hu-meur équilibrée : les amours coulent sur votre cœur avec douceur. Vos amitiés vous donnent une assise émotionnelle à l’épreuve des orages.

VIE SOCIALE • Jupiter, qui favorise l’ambition et la conquête, rejoint votre camp. Jouez de votre diplomatie pour préparer une affaire importante.

GÉMEAUXSENTIMENTS • Août s’annonce bien, Vénus veille sur vous. Vous vous sentez attirante, prête à des échanges passion-nants avec un partenaire exigeant qui vous incite à évoluer. Belles rencontres.

VIE SOCIALE • Saturne est en vacances, profitez-en pour oublier vos contraintes et vous projeter avec confiance dans l’avenir. Le bilan de l’année écoulée vous prépare à de nouvelles performances.

CANCERSENTIMENTS • Vos amours vont rester en pointillé, d’ailleurs la prudence vous convient. Si quelqu’un vous intéresse, attendez la fin du mois. Une belle ren-contre se savoure d’abord avec les yeux.VIE SOCIALE • Les affaires progres-sent et les obstacles s’éloignent, chassés par le souffle de Jupiter. Vous attendez des réponses ? Elles sont positives et déferlent en cascade. Côté finances, ça s’améliore.

LIONSENTIMENTS • Avec Vénus en visite, l’amour figure en bonne place sur votre agenda. Votre tendance à surréagir doit être contenue. Ne soyez pas trop sen-timentale, tout se passera beaucoup mieux.VIE SOCIALE • Montrez de la sou-plesse pour vous intégrer à un projet collectif. Saturne vous invite à faire un tri parmi vos contacts : en jeu, un gain de temps. Priorité à la création, misez sur l’originalité.

VIERGESENTIMENTS • Une histoire d’amour récente redémarre et vous donne des ailes. Autre atout : un petit noyau amical qui vous porte. Cela tombe bien, vous avez besoin de repos !VIE SOCIALE • Les perspectives chan-gent avec l’appui de Jupiter. A venir : des concertations pour faire aboutir un projet qui vous tient à cœur. Des idées, de la chance, du tact : vous êtes sur la bonne voie.

BALANCESENTIMENTS • Un mois de contacts chaleureux, et l’amour à deux pas de chez vous. Amours et amitiés s’épa-nouissent dans la douceur d’août. Culti-vez la décontraction et l’humour, mais pas l’orgueil.

VIE SOCIALE • Vos nouvelles relations vous ouvrent des portes, sachez appré-cier cet élan de générosité. Exprimez-vous ! N’hésitez pas à lancer vos idées, même les plus audacieuses.

SCORPIONSENTIMENTS • Votre humeur devient passionnée, exaltée, excessive. La sa-gesse serait de vous contenter de plai-sirs simples. Mais vous risquez d’oublier vos promesses pour un beau cavalier.

VIE SOCIALE • Vous baignez dans un climat confortable, grâce à Jupiter. On aime vos idées, on applaudit votre style, votre ironie. Du flegme et une pointe d’extravagance : succès garanti.

SAGITTAIRESENTIMENTS • Eclat et lucidité pour un mois exaltant. Grâce à Vénus, vous ne manquez pas de panache, et vos amours pétillent comme du champagne. Eclat passager, mais vos sentiments, eux, restent solides.

VIE SOCIALE • Les associations sont à l’honneur. Dans l’excitation ambiante, le rythme est lent et libère du temps pour de nouvelles perspectives. Souriez, il s’agit d’expansion !

CAPRICORNESENTIMENTS • Mercure (esprit) an-nonce une saison impertinente. Cultivez votre différence, ne craignez ni le poivre ni le piment. Tenez-vous prête pour une rencontre en forme de coup de foudre !

VIE SOCIALE • Jupiter change de signe et vous favorise. Les contacts deviennent foisonnants, et vont jouer efficacement sur vos affaires. En équipe, évitez les ju-gements trop tranchés, restez objective.

VERSEAUSENTIMENTS • Un mois fécond sur le plan affectif où vous pourriez rencon-trer l’âme soeur. Certaines relations du passé pourraient receler des trésors insoupçonnés…

VIE SOCIALE • Du renouveau. Tout change sous l’égide de Jupiter, avec une or-ganisation efficace. De nouveaux engage-ments se confirment, excellent pronostic financier.

POISSONSSENTIMENTS • Vénus vous rend bo-hême. Sortez, montrez-vous, succom-bez aux plaisirs. L’atmosphère gagne en légèreté et vous, en naturel. La vie en société rafraîchit votre vision du monde.

VIE SOCIALE • Effervescence, le succès sonne à votre porte. Jupiter (expansion) vous demande d’accorder les contraires : en vous-même et dans votre équipe. Un zeste d’ambiguïté parfume l’air.

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