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INVITÉ 16 FRANCOPHONIE 10 SPORT 28 DOSSIER 4 CULTURE 26 SOCIÉTÉ 19 POLITIQUE 13 LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE DIASPORAS news N°57 NOVEMBRE 2014 Après ABDOU DIOUF Quel avenir pour L'OIF ? NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE EBOLA MENACE LA CAN 2015 BLAISE COMPAORÉ LA CHUTE DU SPHINX CORSAIR L'OFFENSIVE AFRICAINE MARC RAVALOMANANA BAROUD D'HONNEUR KRYPTOOW RÉVOLUTION DE L’APPEL À L’INTERNATIONAL CAMARA LOUKIMANE UN MANAGER HORS PAIR

Diasporas news n°57 novembre 2014

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La référence afro-caribéenne Après Abdou Diouf, quel avenir pour L'OIF ? // Bla ise Compaoré, La chute du sphinx // CORS AIR, L'offensive africaine // Ebola menace la CAN 2015 // Marc Ravalomanana, Baroud d'honneur // Camara Loukimane, UN MANAGER HORS PAIR // KRYPTOO W, Révolution de l’appel à l’international // Le diagnostic d’une immigration Africaine de plus en plus désastreuse

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InvIté 16FrancophonIe 10 Sport 28DoSSIer 4 culture 26SocIété 19polItIque 13

La référence afro-caribéenne

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N°57 Novembre 2014

Après Abdou dioufQuel avenir pour L'oif ?

Ne pas jeter sur la voie publique

EboLA mEnAcE

LA cAn 2015

bLAisE compAoréLA chutE du

sphinx

corsAirL'offEnsivE AfricAinE

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Le « Beau Blaise » comme on aime l’appe-ler, a chuté, sans gloire, de son piédestal le 31 octobre dernier alors qu’il s’apprêtait à opérer, au grand jour, son énième coup d’Etat constitutionnel pour se maintenir au pouvoir. En dépit des nombreux appels de ses homologues et de la communauté internationale pour le pousser à abandon-ner son projet de référendum, l’ancien homme fort du Faso est resté muet comme une carpe. Et bien, celui qu’on croyait inébranlable, inamovible et apte à toute épreuve n’a pas résisté un seul instant à la colère de la rue déterminée à braver la répression sauvage des forces de l’ordre et les balles des snipers. Il a suffi d’une demi-journée de mani-festation pour le faire tomber comme un fruit pourri sur sa branche. A bien suivre la chronologie des faits, au lendemain de la manifestation historique du mardi 28 octobre qui a mobilisé, selon les organi-sateurs, un peu plus d’un million de fron-deurs à la Place de la Nation à Ouaga-dougou, le président déchu était le seul à ne pas voir le danger pointer à l’horizon. On n’avait pas besoin de faire Science Po pour comprendre que la seule issue pour lui en pareille circonstance était de retirer son sordide projet de loi. Mais que non. Adepte du «jusqu’au boutisme», Blaise Compaoré a cru que ses «chiens de garde» ne le lâcheraient pas et que le peuple se soumettra, encore une fois, à ses caprices et ses envies démesurées du pouvoir.Il est vrai que quand on a vu passer moult révolutions et coups d’Etat dans la région et qu’on y est parfois pour quelque chose, on croit être, soi-même, à l’abri des impondérables de la politique. Mais hélas ! Le temps a fait son effet. Après 27 ans de règne sans partage émaillé parfois de sang, le «Beau Blaise» n’a pas pris la mesure des risques et la bonne décision au moment où il était encore temps de se rétracter. L’usure et l’aveuglement du pouvoir aidant, Compaoré n’a pas pris conscience du grand changement de la société burkinabé. Il est évident que le peuple voltaïque d’hier qui a été contraint d’ac-cepter le crime de lèse-majesté de 1987 qui l’a porté au pouvoir n’est pas le même

en 2014. Quand on a enjambé le corps du capitaine Thomas Sankara pour accéder à la magistrature suprême et qu’à aucun moment on a été inquiété par la justice, il est presque normal qu’on se croit tout permis. Sauf que 27 ans après, la menta-lité du peuple de l’ancienne Haute Volta a changé. Aujourd’hui, on a affaire à un peuple déterminé et prêt à en découdre avec les autocrates des temps modernes. Tous les observateurs sont unanimes, le cas burkinabé ne sera sans doute pas sans conséquence pour le reste de l’Afrique. Indiscutablement, il y aura un effet de contagion comme le virus Ebola. Dans de nombreux pays similaires au Burkina Faso, la société civile a compris qu’elle repré-sente une force voire un contre-pouvoir. Cette société civile et les forces de l’oppo-sition ont le pouvoir de faire et de défaire tout régime quand celui-ci ne respecte plus les clauses du contrat démocratique qui l’ont porté au pouvoir. Qui pourra donc résister à un tel pouvoir populaire, légitime et dévastateur ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que le syndrome burkinabé crée déjà la hantise dans de nombreux palais où les dirigeants projettent de tripatouiller leur constitu-tion pour se maintenir au pouvoir. Les Yayi Boni du Bénin, Joseph Kabila de la Répu-blique Démocratique du Congo, Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, Paul Biya du Cameroun, Faure Gnassingbé du Togo, Abdelaziz Bouteflika de l’Algérie et tutti quanti sont des exemples parmi tant d’autres qui méritent d’être interpelés. Après le «Printemps Arabe», voici venu le temps du «Printemps Noir» ou encore la révolution de la rue. Ces dirigeants que nous venons de citer devront réfléchir par deux fois avant de se lancer dans une aventure constitutionnelle qui pourrait les conduire à leur perte. D’ailleurs, les nombreux mouvements de la société civile qui commencent à voir le jour un peu partout à travers le conti-nent et ailleurs donnent l’alerte pour faire barrage à ces dirigeants, sans scrupule, qui s’apprêtent à tordre le coup à leur loi fondamentale.

Clément Yao

Diasporas News

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dito

Le syndrome burkinabé

é

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dossier

Triste épilogue pour la carrière du président Blaise Compa-oré. Emporté par une défer-lante populaire le 30 octobre

dernier, l’enfant terrible de Ziniaré fut contraint d’abandonner précipitam-ment sa tour d’ivoire, le beau palais de Kosyam. Dans un premier temps, la situation était encore confuse, il avait sans doute envisagé une solution de repli provisoire à Pô – non loin de la frontière ghanéenne -, laquelle abrite le Centre National d’Entraînement Commando (CNEC), unité d’élite qui fût dirigée en son temps par le capi-taine Blaise Compaoré. Le temps aussi pour la France de lui trouver un point de chute. Finalement, il a été exfiltré en hélicoptère vers la Côte d’Ivoire, qui ne sera sans doute qu’une escale sur son chemin d’exil.

Lors de son arrivée à Yamoussoukro, le président Blaise Compaoré a-t-il pensé se recueillir sur la tombe de son premier parrain : le « vieux » Félix Houphouët-Boigny ?« J’ai entendu le message. Je l’ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations au changement… ». Cette phrase marquera la brève allo-cution télévisée de Blaise Compa-oré, diffusée la nuit du 30 octobre. En homme avisé et toujours vigilant, il a anticipé et envisagé toutes les hypo-thèses. Amadouer ou dialoguer avec la coalition de l’opposition, étouffer les bruits de bottes dans les casernes, tripatouiller les résultats électoraux, renvoyer à leur chères études des étudiants grévistes. Etait-il prêt à sacrifier sa vie pour rester sur son trône ? Il s’est, depuis 2012, ménagé une garantie de sécurité à la

burKinA fAso : bLAisE, échEc Et mât ! Honni par son peuple, détesté par certains des chefs d’Etats voisins par ses interventions armées ou diplo-matiques, l’Homme est un mystère à lui tout seul.

Au fil du temps, s’est-il vraiment assagi ? En tout cas, il ne laisse pas indifférent. Blaise Compaoré a perdu sa dernière partie d’échec. Direction : l’exil !

Blaise Compaoré

Rassemblement des manifestants

fin de ce dernier mandat (au cas où…) : une loi d’amnistie pour les anciens chefs d’Etat – une sorte d’immunité ad vitam aeternam - a été votée par l’As-semblée Nationale. Ensuite deux de ses fidèles ont été élevés au grade d’offi-cier général en avril 2014 : son chef d’état-major particulier Gilbert Dien-déré, donc responsable du Régiment de la Sécurité présidentielle (RSP) et Djibril Bassolet qui a pris congé de l’armée depuis belle lurette avant de devenir son ministre des Affaires Etran-gères.Mais l’objectif principal est invaria-blement le même : se maintenir au pouvoir en faisant passer au forceps la révision de l’article 37 de la Consti-tution. Au point de refuser poliment la porte de sortie honorable que le prési-dent François Hollande lui a proposée, quelques semaines encore avant sa chute : un poste de médiateur interna-tional. Arrivée au pouvoir en 1987, il s’est taillé une Constitution en 1991 qui lui conféra deux septennats. Juste avant la fin de son second mandat en 2005, il

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remît le compteur à zéro en réduisant toutefois la durée du mandat de 7 à 5 ans. Pourquoi n’avoir pas, à ce moment-là, demandé le déplafonnement de nombre de mandat ? Ce qui fait qu’en 2014, il est obligé de repasser par la case « parlement ». Mais la manœuvre est périlleuse car l’article 37 est deve-nu un point de cristallisation de tout un pays : le ras-le-bol de l’homme de la rue, le prétexte de manifestations pour la société civile et même le seul programme politique pour les partis d’opposition.Pour arriver à ses fins, Blaise Compa-oré plante méticuleusement ses banderilles. D’abord, la création d’une Chambre Haute. Ce fut le premier coup de canif à la Constitution en juin 2012 par l’amendement de l’article 78. La loi de promulgation consacrant l’instauration du Sénat passera en mai 2013. Une révision de la Constitution requiert désormais l’accord des ¾ des membres du parlement réunis en congrès. Et le bicamérisme pourra lui apporter l’apport de voix nécessaire alors que le Congrès pour la Démocra-tie et le Progrès (CDP) – l’écurie prési-dentielle – venait de perdre la majorité qualifiée à l’Assemblée Nationale lors des élections législatives de décembre 2012.

Ensuite, le discours de Dori le 12 décembre 2013 marquera l’ouverture des hostilités avec tous les partis d’op-position. Ce jour-là, il annonça l’éven-tualité d’une convocation d’un référen-dum pour la révision de l’article 37. Outre la CFOP-B – la coalition de l’op-position - qui était vent debout contre ce projet, la démonstration de force du

Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), lors de son premier congrès au mois de janvier dernier, a acculé le président Blaise Compaoré. Il s’agit d’un parti créé par les anciens caciques

du CDP, présidé par Roch Marc Chris-tian Kaboré, son ancien premier ministre. Ecartés par Blaise en 2012 ou ne voulant pas être traduits devant le tribunal de l’histoire, ces démocrates de la 25ème heure – l’édile de Ouaga-dougou, Simon Compaoré et Salif Diallo

- ont un seul mot d’ordre : s’opposer à la révision de l’article 37.Oui le président Blaise Compaoré était aux abois et en vieux briscard de la politique il a senti l’imminence du danger à un point tel qu’il a préféré ne

pas se rendre en septembre à l’assem-blée générale de l’ONU à New-York. Pourtant, s’il a chuté brutalement le jour du passage du projet d’amende-ment de la Constitution, à l’Assemblé Nationale. C’est grâce ou à cause d’un mouvement incontrôlable : « balais citoyen ». Le vieux Gorgui – Abdou-laye Wade – tombé de son piédestal en 2012 au Sénégal par le mouvement « Y en a marre » aurait tout de même dû prévenir son ami Blaise !En juin 2013, deux artistes burkinabè, Smockey et Sam’s K le Jah ont initié un mouvement citoyen dénommé « Balai citoyen » qui est devenu le poil à gratter du gouvernement. Leur but : « créer une dynamique et une syner-gie d’actions qui rassemble les popu-lations pour dire non aux agissements

Roch Marc Christian Kaboré

Simon Compaoré

Salif Diallo

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du gouvernement ». Et la jeunesse burkinabè, désabusée y adhère… par centaines de milliers. Un million de personnes mobilisées dans les rues de Ouagadougou le jour fatidique grâce au téléphone portable ou les porte-voix juchés sur le toit des voitures sillonnant la ville depuis trois jours. Le chiffre de 7% de croissance économique n’est qu’un cache-misère dans un pays où vous n’avez aucune perspective d’ave-nir, ni le réseau pour accéder à un emploi même bardé de diplômes, une société corrompue où les jeunes de moins de 30 ans n’ont connu qu’un seul président de la République.

Dressons l’inventaire de la carrière de Blaise Compaoré« On ne peut régner innocemment. Tout roi est un rebelle et un conspirateur » Cette maxime de Saint-Just lors du juge-ment de Louis XVI sied parfaitement au cas de Blaise Compaoré. A la fin des années 1970, sa trajectoire épouse celle de Thomas Sankara. Jeunes officiers, ils ont complété ensemble leur formation du Cameroun au Maroc en passant par

Madagascar… Avec Henri Zongo, Jean-Baptiste Lingani, ils créèrent le Rassem-blement des Officiers Communistes (ROC). A l’époque, la Haute-Volta a vu se succéder quatre coups d'États mili-taires : novembre 1980, novembre 1982, mai et août 1983. Les ROC sont montés dans le train du médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo lors du putsch de novembre 1982. Le plus charis-matique d’entre eux Thomas Sankara devient alors chef de gouvernement. Il fut limogé et arrêté en janvier 1983 au moment même où le ministre fran-çais de la Coopération Guy Penne était à Ouagadougou. En août de la même année, le capitaine Blaise Compaoré investit la Capitale avec ses comman-dos pour délivrer « Thom Sank ». Et ensemble, ils déposèrent le chef de

l’Etat de l’époque. C’était l’avènement du Conseil National de la Révolution (CNR). Blaise Compaoré, ministre de la Justice et n°2 du régime, était-il vraiment un révolutionnaire convain-cu ou se perçait déjà en lui l’homme de pouvoir ? En tout cas, Thomas n’a cessé de mettre en garde Blaise sur ses comportements ostentatoires et ses goûts du luxe. Lucide, il reconnaissait que « Le jour que vous enten-drez que Blaise Compaoré prépare un coup d’État contre moi, ce n’est pas la peine de me prévenir. Car, ce serait trop tard ». Le vieux Houphouët qui ne voyait pas d’un très bon œil ce trublion voisin, révolutionnaire de surcroît, qu’était Thomas Sankara, a largement exploi-té les faiblesses ou les ambitions de Blaise. Surtout, ce nationaliste fougueux risque de compromettre le bon ordon-nancement du pré-carré françafricain. La ligne rouge fut franchie, lorsque Thomas Sankara reprocha publique-ment à François Mitterrand ses accoin-tances avec le premier ministre sud-

africain Pieter Botha et l’angolais Jonas Savimbi. L’histoire retiendra l’assassinat du capi-taine Thomas Sankara le 15 octobre 1987 par un commando dirigé par Gilbert Diendéré - décoré de la légion d’hon-neur par la France en 2008 - et l’acces-sion au pouvoir de Blaise Compaoré. De son point de vue, « Thomas a trahi l’esprit de la révolution ». Ainsi s’ouvrît une nouvelle page de la normalisation des relations avec la Côte d’Ivoire et la France jusqu’en octobre 2014.

En plus d’un quart de siècle de règne, Blaise Compaoré a campé plusieurs rôles. Il est à la fois un boutefeu et un monsieur de bons offices en Afrique. Côté pile : les minutes du procès de Charles Taylor sur la guerre en Sierra-

Leone, les rapports de la commission « vérité-réconciliation » au Libéria, le contournement de l’embargo sur les armes, la réputation du Burkina Faso comme base-arrière des rebelles libériens (1990), ivoiriens (2002), les querelles de voisinage avec le Mali, le Niger, le Bénin, la présence de merce-naires burkinabè à N’Djamena au moment de la chute d’Hissène Habré… la liste n’est pas exhaustive ! Tous ses méfaits sont à verser sur le passif du président Blaise Compaoré. Côte face : son premier fait d’armes en qualité de médiateur fut le désamorçage de la crise togolaise de 1993. Et depuis, il a été quasiment de toutes les média-tions des différentes crises régionales : toujours au Togo en 2006 et 2010, en Côte d’Ivoire en 2007, en Guinée en 2008… et les accords de Ouaga entre le gouvernement malien et les touaregs en 2013.

A-t-il négligé les affaires nationales au détriment des préoccupations inter-

nationales ? Certains burkinabés le lui reprochent. Intelligent, fin stratège et machiavélique, il a très vite compris que sa longévité au pouvoir dépendra de sa présence sur la scène régionale et internationale. Docile, il n’a jamais froissé son premier parrain Houphouët-Boigny et donna un gage de fidélité à la Françafrique par sa politique de « recti-fication » entre 1987 et 1991. Pour autant, il a été adoubé par le colonel Kadhafi dès son accession au pouvoir. Le Burki-na Faso a largement bénéficié des pluies de dollars de la part de Tripoli jusqu’en 2009, année de divorce entre le guide libyen et Blaise. Coïncidence ou pas, la même année, le Burkina Faso obtînt une dotation de 500 millions $ au titre du Millenium Challenge Account (MCA) débloqué par les Etats-Unis. Le Burkina Faso est l’un des seuls pays à avoir accepté d’accueillir une base américaine en Afrique de l’Ouest. Il

Blaise Compaoré Thomas Sankara

Blaise Compaoré et Kadhafi

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s’agit de l’opération « Creek Sand » (bac à sable), endroit discret qui jouxte l’aéroport de Ouagadougou pour le stationnement des avions de reconnaissance américains U-28A pour le Sahel.

Avec quelle juridiction traduire Blaise Compaoré : nationale ou la CPI ?Quant à l’assassinat de son mari, les avocats de la veuve de Thomas Sankara ont essayé de porter l’affaire jusqu’à New-York ;

au Comité des Droits de l’Homme des Nations-Unies. Ils ont été déboutés en 2003. Des diplomates de pays-amis de Blaise ont œuvré en coulisses pour étouffer la plainte. Pire, c’est à cette période-là que l’activité de médiation de l’ancien chef de l’Etat burkinabé prendra de l’ampleur. Pourquoi à la fin de la guerre civile libérienne, un tribunal spécial n’a pas été créé comme en Sierra-Leone ? Houphouët-Boigny a sans doute fait une guerre par procuration en la déléguant à Blaise Compaoré. Et les Etats-Unis ont été surpris de l’arrivée à Monro-via d’entreprises françaises sitôt les bruits des canons tus. La communauté internatio-nale a-t-elle aujourd’hui envie de déter-rer toutes les remugles des 30 dernières années en Afrique de l’Ouest ? Sans solu-tion de rechange et pris de court, la diplo-matie française adopte le principe de la neutralité. Mais d’autres canaux officieux fonctionnent : la fratrie entre militaires ou l’association des amitiés franco-burkinabé du palais Bourbon présidée par Guy Penne et dont les membres influents ont été, à un moment de leur vie politique, ministre de la Coopération. Que l’on ne veuille ou non, ce départ préci-pité de l’homme fort du Burkina Faso modi-fie la donne géostratégique dans la région. Les touaregs maliens (essentiellement du MNLA) qui s’étaient installés à la ville fron-tière d’Ouahigouya ont déjà levé le camp.

Le Burkina Faso a une tradi-tion : l’alternance au pouvoir se fait systématiquement par un coup d’Etat militaire ; une

constante depuis 1966. Le général Honoré Nabéré Traoré, chef d’état-major de l’armée annonça qu’il allait « assurer la présidence par intérim jusqu’à la tenue de prochaines élec-tions ». Conspué par la foule, dès le lendemain, à cause de son attitude cavalière et sa trop grande proximité avec Blaise Compaoré, il dû renon-cer au profit du lieutenant-colonel Isaac Zida. N°2 du Régiment de la Sécurité présidentielle (RSP) fort

de 500 hommes, il aurait été aper-çu aux côtés de la société civile au moment du rassemblement du jeudi 30 octobre. Le nom d’un autre ancien chef d’état-major le général Kouamé Lougé (1998-2003) avait été scandé par la foule mais ses ardeurs ont été vite refroidies par ses frères d’armes. Une autre particularité de ce pays : aucun chef d’état-major n’a jamais encore réussi à intégrer et adminis-trer ce corps d’élite - RSP - au sein de l’armée nationale. Cette rivalité historique vient d’éclater publique-ment au grand jour, au moment de

la vacance du pouvoir. Et la balance penche plutôt en faveur du RSP. Aujourd’hui, une personne détient la solution : le général Gilbert Dien-

déré, chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré donc supé-rieur hiérarchique direct d’Isaac Zida. « Golfe Delta » serait à Yamous-soukro avec son protégé alors que d’autres affirment qu’il serait resté à Ouagadougou. Isaac Zida oserait-il désobéir au général Diendéré et pactiser réel-lement avec le peuple ? C’est à ce prix-là que la transition peut alors commencer. Car la société civile et les partis politiques sont incapables de rétablir l’ordre et la sécurité sans le concours de l’armée, condition indispensable pour mener à bien une transition jusqu’aux élections. L’Union Africaine serait bien inspi-rée de ne pas mettre à exécution son ultimatum. La mise au ban du Burkina Faso, assortie d’un embargo international, serait contre-produc-tive : affamer et assoiffer encore un peu plus les démunis !

alex ZaKa

Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara

Gilbert Diendéré

Isaac Zida

Golf Delta (Gilbert Diendéré) ne répond plus !Sommes-nous crédules au point de croire que l’ar-mée allait rendre le pouvoir aux civils, au lende-main de la « démission » de Blaise Compaoré ?

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francophonie

morphoser la face du monde, dans ce XXème siècle finissant ? 1989 fut l’année crépusculaire de l’URSS et de la fin du monde bipolaire : retrait définitif de l’armée rouge d’Afghanistan en février et chute du mur de Berlin en novembre. Pure coïncidence ou pas, le Sommet de Dakar du mois de mai 1989 se différen-ciait des précédents par l’introduction dans l’ordre du jour de sujets écono-miques et de relations internationales. Ce qui n’était qu’une Agence intergou-vernementale opéra sa mue pour deve-nir une institution politique et écono-mique qui souhaite mieux peser sur la gouvernance mondiale.

sEnEGALoif : Le sommet de dakar La grande famille de la Francophonie se réunira à Dakar, le 29 et le 30 novembre prochain. Que de chemin parcouru depuis son avènement au bord du fleuve Niger en mai 1970. Voici venir l’heure de se

poser des questions quant à son avenir et l’élection d’un nouveau Secrétaire Général.

Pour filer une métaphore foot-ballistique, Abdou Diouf jouera « à domicile » pour sa dernière sortie officielle en tant que

Secrétaire Général de l’OIF. Après 25 ans, le sommet repasse de nouveau à Dakar. En effet, le Sénégal accueillît pour la première fois en 1989 le IIIème Sommet, à la suite de la France (1986) et du Canada (1987). Une première en terre africaine : symbole de l’adhésion du Sud dans cette organisation réunis-sant une quarantaine de pays qui ont la langue française en partage.Au fil du temps, force est de constater que les hommes passent, l’Organisa-tion reste et les sujets sont invariable-ment les mêmes, à quelques nuances près. Par exemple, l’endettement récurrent des pays en développe-ment et l’environnement. Le Président François Mitterrand profita de cette tribune dakaroise pour annoncer l’effacement de la dette publique de 35 pays africains : une ardoise de 1,6 milliards €uros. De son point de vue, « la France fait ce qu'elle peut dans son domaine, mais il y a d'autres initiatives à prendre entre pays riches pour attaquer le mal à la racine et aller à la source des difficultés des pays en développement ». Le Premier ministre canadien de l’époque, Brian Mulroney, abonda dans le sens du chef d’Etat fran-çais lorsqu’il insista sur « le nécessaire élargissement du dialogue Nord-Sud pour une solution du problème de l'endettement et de la protection de l'environnement ». Le doyen des chefs d’africains, Félix Houphouët-Boigny, se faisait le porte-parole de ses pairs concernant la préoccupation légitime du continent face à la baisse inexorable des cours des matières premières.Les participants ignoraient-ils les chan-gements profonds qui allaient méta-

Comment cette organisa-tion intergouvernementale évoluera dans les décennies à venir ?L’OIF a atteint aujourd’hui l’âge de raison. Créer un Commonwealth d’ex-pression française ; telles étaient les motivations de ses pères fondateurs. Le nigérien Hamani Diori, le tunisien Habib Bourguiba, le cambodgien Noro-dom Sihanouk et le sénégalais Léopold Sédar Senghor ont érigé les fonds baptismaux de la francophonie en mars 1970 à Niamey. 21 chefs d’Etats ou chefs de gouvernement ont signé l’acte de naissance de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) dont la vocation première était d’« utiliser les liens que crée le partage de la langue française pour impulser des actions de coopération multilatérale en matière de culture et de développement ». Au grand regret des membres de l’ACCT, cette première initiative n’a obtenu qu’un succès méritoire. Plusieurs obstacles à cela : le différend entre le Canada et la province du Québec quant au niveau de participation de cette dernière ; surtout, les ressentiments encore frais du peuple d’Afrique ou d’Asie francophone envers l’ancienne puissance coloniale. Les relations se sont, au fil du temps, apaisées entre cette dernière et certains dirigeants qui ont choisi la voie du marxisme-léni-nisme pour s’affranchir d’un passé colo-nial commun et tumultueux. Oui, utiliser la langue a été considéré comme une aliénation culturelle dans certains pays. Au bout d’une décennie de « révolu-tion », les dirigeants socialistes se sont rendu compte que le français reste un outil et un vecteur de communication majeur. Sur l’autre rive de la Méditer-ranée, le président François Mitterrand a également perçu que l’identité cultu-

Abdou Diouf

11N°57 Novembre 2014 Diasporas News

francophonie

relle française était menacée par le soft power américain et l’anglicisme grandissant qui ne cesse de s’immiscer dans tous les domaines.La conjonction de ces deux constats ouvrira une nouvelle page de l’his-toire de l’institution, symbolisée par le Sommet francophone de février 1986 à Versailles. La biennalité des Sommets a été décidée l’année suivante au Canada. Tandis l’Agence Intergouver-nementale de la Francophonie (AIF) – jusqu’en 1998 – en était alors la cheville ouvrière. Ses prérogatives : intensifi-cation de la coopération culturelle et technique englobant des domaines divers et variés comme le développe-ment, les industries de la culture et de la communication, le développement technologique. Ce n’est qu’au Sommet d’Hanoï (Vietnam) en 1997 que les 42 Etats membres décidèrent de la création d’un poste de Secrétaire Général ; lequel a été dévolu à l’égyp-tien Boutros-Boutros Ghali qui venait d’achever sa mission en tant que Secré-taire Général de l’ONU. Il occupa cette fonction pendant quatre ans avant de transmettre le flambeau au président sénégalais Abdou Diouf en 2002.

Outre le nouveau changement de nom, en 2005, sous sa forme actuelle c’est-à-dire l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’évolution marquante de ces deux dernières décennies reste sans doute l’élargisse-ment de cette institution. Au nom de son esprit d’ouverture sur le reste du monde, de la défense du multilinguisme (hispanique, luso-phone, et arabe), de la tolérance et de la démocratie, la Francophonie n’a cessé d’accueillir en son sein des pays qui n’ont pas le français comme langue de communication. Cette adhésion à la grande famille Francophone, obéit à

d’autres critères : les liens historiques avec la France ; la diffusion et le rayon-nement de la culture française dans le monde. Face au multilatéralisme et à la globalisation, la Francophonie est devenue un réseau complémentaire aux engagements géopolitiques de ses membres influents ?Le Vème Sommet de Grand-Baie (Ile Maurice) de 1993 entérina l’entrée de deux pays de l’ancienne démo-cratie populaire : la Roumanie et de la Bulgarie. Aujourd’hui, 77 pays adhèrent à l’OIF dont 54 membres de plein droits, trois membres associés et 20 pays observateurs. Cela représente 885 millions d’âmes dont 25% (200 millions) seulement sont francophones.Cet élargissement se heurte parfois à des divergences politiques entre Etats membres. Pour preuve la tension entre la France et les deux pays ancienne-ment socialistes (la Roumanie et de la Bulgarie) au moment de la 2nde guerre du Golfe en 2003. Le président Jacques Chirac jugea leur position trop atlantiste lorsqu’elles ont approuvé la décision américaine d’attaquer l’Irak. Avec cette menace explicite du chef d’Etat français : « si elles voulaient dimi-nuer leurs chances d’entrer au sein de l’Union Européenne, elles ne pouvaient trouver meilleur moyen ».La dernière en date fut l’intégration du Qatar en 2012 lors du Sommet de Kinshasa. Elle est devenue membre à part entière sans passer par les étapes probatoires c’est-à-dire le statut d‘ob-servateur ensuite de membre associé. Ce « sur-classement » serait le fruit d’intense travail de lobbying auprès d’Etats africains. Doha se prévaut de la promotion et de la diffusion du français dans le monde. A son palmarès : l’ou-verture de deux lycées français pour les expatriés et une école de commerce (HEC), surtout utile pour ses affaires.

Chaque membre de l’OIF est tenu de s’acquitter de sa cotisation annuelle, calquée sur le système de péréquation onusienne, en fonction de la richesse nationale. Or dès 2013, Doha aurait refusé de payer sa quote-part estimée à 600.000 €uros mais préférait verser des contributions volontaires : 200.000 €uros pour la co-organisation du forum de la langue française de Québec et les 100.000 €uros pour les Jeux de la Fran-cophonie. Faut-il juger uniquement le rayonne-ment d’une organisation intergouver-nementale à l’aune du nombre de ses adhérents ? N’assisterons-nous pas, à plus ou moins brève échéance, à la dilu-tion du projet francophone ? L’arrivée d’un pays comme le Qatar montre la limite de cette ouverture tous azimuts. Son prosélytisme religieux et son soutien plus ou moins avéré aux djiha-diste ne manqueront pas de créer des tensions avec les autres pays membres.

Qui succèdera à Abdou Diouf ? Après douze ans à la tête de l’OIF - même si les statuts n’imposent pas de limitation du nombre de mandats - le géant africain partira avec le sentiment du devoir accompli. Il a su consolider les fondations d’une maison en renfor-çant les prérogatives de deux organes essentiels : la Conférence Ministérielle (CM) et le Conseil Permanent (CPF). Durant ses trois mandats, le Secrétaire Général a aussi usé de son influence pour désamorcer plusieurs crises sur le continent africain.Succéder à un ancien Secrétaire Géné-ral de l’ONU et un ancien Président de la République n’est pas une sinécure. Avoir été à la tête d’un Etat ou d’un gouvernement demeure une qualité indispensable pour incarner cette fonction et pouvoir discuter d’égale à

Jean-Claude de l’Estrac Henri Lopès Pierre-Buyoya Michaëlle JeanAugustin Nze Nfumu

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francophonie

égale avec ses principaux interlocuteurs. Parmi les cinq candidats officiel-lement en lice, quatre sont issus du continent africain : Jean-Claude de l’Es-trac, ancien ministre des Affaires Etrangères de l’île Maurice ; Henri Lopès ambassadeur de la République du Congo à Paris ; Pierre Buyoya ancien chef de l’Etat burundais et Augustin Nze Nfumu ex-ambassadeur à Londres de la Guinée-Equatoriale. Face à eux, l’ancienne Gouverneure Générale du Canada Michaëlle Jean pourrait décrocher la timbale grâce à son discours en faveur des femmes et des enfants. Trois thèmes se retrouvent de manière récurrente dans les professions de foi de chaque impétrant : la culture, la création d’un espace économique francophone et la politique. Ils ont tous sillonné le monde, depuis plus d’un an pour les uns, pour battre campagne. D’autres se prévalent d’un soutien d’organisation régionale dont ils sont originaires. Du conclave formé de 57 chefs d’Etat sortira le nom de celle ou de celui qui présidera aux destinées – au moins pour quatre ans – de l’OIF. Sauf si un deus ex machina sortira au dernier moment de derrière le rideau de cette pièce de théâtre à huis-clos. La France n’a pas de favori après avoir voulu lancé, sans succès, dans la bataille Bertrand Delanoë ancien président de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) ou Ségolène Royal. En pareille circonstance, la voix des principaux contributeurs reste prépondérante quant à l’issue finale du vote : la France pour ses 25 millions €uros et juste derrière le Canada avec 21 millions €uros.

lamine tHiam

L’ancien président Marc Ravaloma-nana est revenu comme il était parti, lors de sa destitution, en 2009 : en catimini ! Coup de tonnerre à Anta-

nanarivo : le lundi 13 octobre dernier, la capitale malgache bruissait d’une rumeur qui circulait depuis l’avant-veille : « tonga i Ra-8 » [littéralement : Ravalo est arrivé !]. Lorsque le Messie fît enfin une première apparition, devant les derniers carrés de militants médusés mais ravis, le doute est enfin levé. Il est bel et bien arrivé sur sa terre natale. Rendez-vous fut alors donné aux partisans pour un point de presse à son domicile. Les disciples et les journa-listes ne furent pas déçus du déplacement. Du haut de son balcon, muni d’un porte-voix, son discours débute par le fait qu’il est rentré et que cette fois-ci il restera. « Ce n’est ni le Groupe de Contacts, ou la troïka de la SADC – qui m’ont enguirlan-dé pendant 6 ans - et encore moins par la volonté du gouvernement que je suis main-tenant devant vous, mais par mes propres moyens » avait-il déclaré. Et de continuer : « la réconciliation nationale, oui mais je veux que la vérité éclate d’abord ». En d’autres termes, les manifestants qui ont été mitraillés par la garde présidentielle devant mon palais en février 2009 ont été sciemment sacrifiés par ceux qui ont ourdi le coup d’Etat. Enfin, « j’ai quitté ce pays en 2009 en étant président de la République, je ne reconnais donc pas la légitimité de Hery Rajaonarimampianina, nouvellement élu en janvier dernier. De ce fait, vous êtes des citoyens responsables, vous savez ce que vous aviez à faire ». Il s’agit là de la rhétorique de Ra-8 comme lorsqu’il a fait se soulever le peuple d’Antananarivo contre l’amiral Didier Ratsiraka en 2002.La réaction du nouveau régime en place ne se faisait pas attendre : Marc Ravalomanana n’a pas eu le temps de savourer ses retrou-vailles familiales ; le déjeuner fut brusque-ment interrompu par l’irruption des forces spéciales à son domicile. Emmené dans

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Dany LafferièreÉloge de la siesteDany LafferièreÉloge de la sieste

Bessora, un roman graphique sur la migrationBessora, un roman graphique sur la migration

Assa Sylla, la lady de « Bande de Filles »

DOSSIER SPÉCIALMAQUILLAGEMAQUILLAGESublimez vos lèvresAstuces & Nail’Art Un maquillage, trois looks

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13N°57 Novembre 2014 Diasporas News

poLitique

une caserne pour une « mise en sécu-rité », selon le gouvernement, celle-ci se transforma en assignation à résidence surveillée dans une base militaire à Diégo-Suarez, à 1.200 km au Nord. Dans un souci d’apaisement, le gouvernement malgache a toutefois autorisé l’ancien chef de l’Etat à assister aux obsèques de sa sœur ; mansuétude que celui-ci n’a jamais voulu accordé à ses opposants en exil du temps où il était au pouvoir.

En mars 2009, la menace se rapprochant de son palais, sa dernière apparition se passa lors de la remise de sa lettre de démission au doyen des officiers le plus gradé encore en exercice en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis Niels Marquardt. Comment a-t-il pu passer à travers les mailles des barrages filtrants ? C’est en Afrique du Sud qu’il réapparaîtra quelques jours plus tard après une escale au Swaziland. Hôte de marque de la nation Arc-en-ciel pendant plus de cinq ans, le chef d’Etat malgache en exil n’a jamais respecté son devoir de réserve : meeting en duplex avec ses partisans à Antananarivo, financement des tentatives de déstabilisation tout en négociant avec le régime de Tran-sition. Entouré de juristes, de boîtes de

le retour de marc ravalomananaAprès seulement quelques mois de répit, l’instabilité politique guette de nouveau l’Ile Rouge. L’ancien président Marc Ravalomanana est-il plus nuisible en exil qu’à l’intérieur du pays ? Ambitieux, rancunier, l’homme est aussi pugnace et plein d’ennemis. Son leitmotiv : recon-quérir le pouvoir, s’adonner aux business ou concilier les deux à la fois !

communication et de lobbyistes inter-nationaux, Ra-8 a usé de tous les recours pour plaider sa cause.

En 2013, pour un retour à l’ordre constitutionnel, les médiateurs inter-nationaux ont exigé le double retrait de la candidature du président déchu et de son rival Andry Rajoelina, lors des élections présidentielles. Depuis l’investiture du nouveau président Hery Rajaonarimampianina en début d’année, Ra-8 réclame l’application stricto-sensu de l’article 21 de la feuille de route signée en 2011 qui « stipule un retour sans conditions de tous les exilés politiques, y compris Marc Rava-lomanana ». Le nouveau régime argue que son cas se statuera à l’issue d’une réconciliation nationale. Et que pour l’instant, le gouvernement a d’autres priorités à gérer. Hors les murs, la communauté internationale - les auto-rités américaines, les dirigeants de la SADC - exerçaient toujours une pres-sion auprès du nouveau président malgache ; néanmoins, un sentiment d’exaspération semblait également se poindre chez les alliés de Ra-8, face à son activisme débridé.Après avoir trompé la vigilance des

Services de renseignement sud-africain, il aurait embarqué dans un bi-moteur dans le parc Kruger à la lisière de la frontière de l’Afrique du Sud et de la Mozambique. Dès son arri-vée, le premier coup de fil qu’il adres-sa à l’ambassadeur d’Afrique du Sud Gert Grobler en poste à Antananarivo était-il un geste remerciement sincère pour son pays hôte ou une provocation supplémentaire ?

En tout cas, cette fois-ci Ra-8 a su faire l’unanimité contre lui pour « ce retour effectué sans concertation ni avec les autorités malgaches ni avec la Commu-nauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ».Toute la communauté internationale s’est alignée derrière la position de l’Union Africaine qui « regrette l’animation par l’ancien Prési-dent Ravalomanana d’une conférence de presse quelques heures seulement après son retour, et condamne ferme-ment … la remise en cause de la légiti-mité des institutions malgaches, issues d’élections libres … reconnus par l’en-semble de la communauté internatio-nale, y compris l’UA et la SADC ».

Quel risque encourt-il aujourd’hui ? Pour le survol sans autorisation du territoire, la peine est passible d’une prison à perpétuité ; décret de loi promulgué et signé par lui-même en 2006 lorsqu’il était aux affaires pour empêcher son adversaire politique de rentrer, en l’occurrence l’Amiral Didier Ratsiraka. Mais il a déjà été plusieurs fois condamné par contumace. D’abord en 2009, pour avoir confondu son tiroir-caisse et les deniers de l’Etat : quatre ans d’emprisonnement et 70 millions $ de dommages et intérêts. Ensuite, une condamnation à perpétuité en 2010 pour meurtre et complicité de meurtre. Il s’agit de l’acte commis en février 2009, lorsque la garde présidentielle a tiré sans sommation sur la foule qui se dirigeait vers son palais. Une associa-

mAdAGAscAr :

À droite, Marc Ravalomanana et son épouse au Balcon

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poLitique

tion de famille de victimes (AV7) s’est constituée partie civile. Celle-ci a porté l’affaire auprès de la justice sud-afri-caine qui l’a jugé recevable. Plusieurs fois entendu lors de son exil à Preto-ria, le passeport de l’ancien président malgache a, aujourd’hui, été confisqué par les autorités sud-africaines.Pour sa défense, Ra-8 considère que tous ces verdicts sont nuls et non-avenus ; car rendus par une juridic-tion de droits communs. D’après ses avocats, seule une Haute Cour de Justice pourrait le juger car il était chef d’Etat au moment des faits incriminés.

La réconciliation nationale Le retour inopiné de l’ancien prési-dent dans son île natale embarrasse les nouveaux dirigeants. Cette procé-dure administrative d’éloignement - prise dans la précipitation – risque de surseoir aux verdicts prononcés par la justice en son encontre. Le maintenir en résidence surveillée sera difficile sur la durée. Les partisans de Ra-8 ne cesse-ront de mettre la pression au risque de basculer de nouveau dans l’instabilité. Par ailleurs, les conditions carcérales, dans lesquelles il est placé, ne tarde-ront pas à être dénoncées par les ONG comme Amnesty international ou la Croix-Rouge. Et enfin, les représentants diplomatiques en poste à Antanana-rivo appelleront les différentes parties à engager très rapidement le proces-sus de réconciliation ; faute de quoi, ils menaceront de réduire le débit des mannes financières bi et multilatérales.Le Conseil de la Réconciliation Malgache (CRM) pourra-t-elle menée à terme sa mission ? La création de cette institution, en 2012, relève d’un consen-sus de chaque mouvance signataire de la feuille de route, dans le cadre du processus de sortie de crise de 2009. Le mandat de cet organe est censé prendre fin en 2015. Plusieurs prison-niers politiques ont déjà été amnistiés mais reste quelques cas d’officiers : ceux qui ont voulu fomenter un coup d’Etat pendant la Transition (2009 à 2013) ainsi que les responsables de la sécurité du président Marc Ravaloma-nana. Le CRM est présidé par un ancien général Sylvain Rabotoarison, qui a servi plusieurs régimes : l’amiral Didier Ratsiraka avant de passer ministre de l’Environnement de Marc Ravaloma-nana en 2002.Son autorité ne manquera pas d’être remise en cause par la Confédération des Eglises de Madagascar (FFKM),

qui s’érige en médiateur historique de toutes les crises politiques depuis la chute de Philibert Tsiranana en mai 1972. L’église chrétienne (catho-lique ou protestante) constitue une base électorale importante dans cette société malgache toujours encline à se verser dans le syncrétisme. La neutra-lité n’a jamais été la qualité première de la FFKM. Rappelons juste que Ra-8 est le vice-président de la Confédéra-tion des Eglises Réformées de Mada-gascar (FJKM) sans discontinuer depuis l’an 2000 et fut largement réélu par le synode en 2012, alors même qu’il rési-dait à Pretoria. Combien de millions $ le Tycoon de l’agroalimentaire a-t-il injecté au sein de l’église protestante pour accéder au pouvoir en 2002 ?En 50 ans d’indépendance, la Grande-Ile n’a jamais connu que très rare-ment une alternance démocratique en douceur : chute du président Philibert Tsiranana (1972), assassinat du colo-nel Richard Ratsimandrava six jours seulement après sa nomination (1975), massacre de la foule aux abords du palais de l’amiral rouge Didier Ratsira-ka (1991), auto-proclamation et grosse purge effectuée par Marc Ravaloma-nana (2002), putsch de Andry Rajoelina (2009). Des fervents militants de mai 1972 font encore aujourd’hui partie de cette classe politique sclérosée et sans conviction, navigant au gré du vent et l’argent. Sur quelle période faudra-il placer le curseur de la récon-ciliation nationale ? Les anciens chefs d’Etat l’amiral Didier Ratsiraka (1975 - 1991 et 1996 – 2001) et le professeur Albert Zafy (1992 – 1995) seront-ils invités uniquement pour leur sagesse ou voudront-ils peser politiquement ? Le directeur de cabinet du président de la République actuel a encore affir-mé récemment « que le processus de réconciliation nationale va bientôt être ouvert ; et que Marc Ravalomanana sera inviter à y participer ».

Billard à trois bandes Dix mois après son investiture, le président Hery Rajaonarimampianina – ministre des Finances et candidat de substitution de l’homme fort de la transition Andry Rajoelina – se trouve dans une situation délicate. Le premier trimestre de son mandat fut uniquement consacré à consolider son pouvoir : d’abord, s’affranchir de celui qu’il a fait roi ; ensuite, se constituer une majorité à l’Assemblée Nationale par des alliances contre nature. Or, le chef d’Etat actuel

vient à peine de s’atteler au Plan Natio-nal de Développement (PND) - docu-ment de conditionnalités exigé par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) - que survient le cas « Ra-8 » ! Dans le cadre de la participation de celui-ci au processus de réconciliation nationale, la décision de le libérer incombe désor-mais au président de la République. Questions : quelle serait la contrepar-tie, avec quel devoir de réserve et sous quelles conditions ? Ra-8 tiendra-t-il enfin parole ? De l’autre côté, Andry Rajoelina et ses partisans considèrent que Hery Rajaonarimampianina les ont trahi, sitôt assis sur le trône.Toutes les solutions de sortie de crise politique précédentes ont porté les germes des suivantes ; elle se limite souvent à une redistribution de maro-quins ministériels, de répartition de sièges dans les chambres parlemen-taires. Si la communauté internationale voulait éviter une nouvelle période d’instabilité politique à Madagascar et de revoir un duel Marc Ravalomanana et son jeune tombeur Andry Rajoalina, il s’y prendrait autrement. Il faut – sans tergiverser - aider le régime actuel à résoudre les problèmes socioécono-miques. Car depuis le retour à l’ordre constitutionnel, le sort des 22 millions de malgaches ne s’est pas amélioré, tenaillés au quotidien par l’insécurité et les coupures d’électricité. Hery Rajao-narimampianina n’est pas un cacique politique. Quel meilleur interlocuteur pour les PTF que cet expert-comptable doublé d’une formation d’économiste ? Aujourd’hui, il lui reste quatre années devant lui – nonobstant une motion de défiance - pour engager des réformes de fond, reconstruire un environne-ment stable et durable. Et de faire (enfin) démentir le général de Gaulle et sa fameuse phrase, en découvrant la Grande Ile et son potentiel : « Madagas-car est un pays d’avenir et le restera ! »

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invité du mois

Selon les avionneurs et les instances internationales de l’aviation civile (OACI ou IATA), la courbe de croissance du trafic mondial épouse mécaniquement celle du PIB : une moyenne annuelle de 5% jusqu’en 2030 ; Raison de cette stratégie de positionnement de Corsair en Afrique de l’Ouest, pour satisfaire et développer une clientèle captive vers la France.Diasporas-News : Quelles seront les perspectives de croissance et de résultat opérationnel pour 2014 ? Pascal de Izaguirre : Lorsque je suis arrivé à la tête de Corsair, j’ai engagé une profonde transformation de la compagnie et de son business modèle. Aujourd’hui, dans le cadre d’un nouveau projet d’entreprise « Ambition 2017 », nous poursuivons la montée en gamme de Corsair, enga-gée il y a quatre ans, tout en continuant d’offrir le meilleur rapport qualité/prix du marché. Nos succès sont concrets et ont permis à Corsair de gagner en notoriété, en attractivité et en crédibilité vis-à-vis de ses clients. Sur l’exercice écoulé, Corsair a affiché sur l’ensemble de son réseau des taux de remplissages record proches de 90%. Fort de ces excellents résultats, Corsair confirme son ambi-tion d’offrir des vols quotidiens sur la majorité de ses escales. Nous avons également décidé de renforcer nos fréquences de vols sur les Caraïbes et l’Océan Indien en période de pointe. Sur l’axe Afrique de l’ouest, outre Dakar que nous conti-nuons à desservir jusqu’à 7 fois par semaine, nous avons également adapté notre programme de vols sur Abidjan, en modifiant nos jours de desserte à compter du mois de décembre. En effet, pour répondre aux besoins de notre clientèle affaires de plus en plus nombreuse sur la Côte d’Ivoire, nous opérerons les vols les mardis, vendre-dis et dimanches. Ces modifications permettront à nos clients d’arriver à Abidjan dès le lundi matin. Par ailleurs, Corsair continuera de développer son réseau grâce à de nouveaux partenariats et alliances, comme ceux déjà signés avec des majors telles que British Airways ou

pAscAL dE izAGuirrE pdG de corsAir international

Emirates.

En ce qui concerne nos avions, dans les prochains mois, nous allons choisir les appareils qui viendront remplacer les 3 Boeing 747. En effet, ces derniers sont amenés à sortir de la flotte en 2017. Nous allons travailler également sur le choix de la nouvelle configuration des cabines et l’offre que nous proposerons à nos clients.

D-N : Historiquement, Corsair était positionnée sur les destinations des DOM-TOM ; quelle est votre stratégie à moyen terme sur l’Afrique continentale ?P.D.I : Nous sommes présents sur 4 grandes zones géographiques, l’Amé-rique du nord, les Caraïbes, l’Océan Indien et l’Afrique de l’Ouest. Acteur historique sur les Antilles et

Pascal de IZAGUIRRE, PDG de Corsair

17N°57 Novembre 2014 Diasporas News

invité du mois

l’Ile de la Réunion, nous desservons chacune des trois destinations à raison d’un vol quotidien. Depuis novembre 2012, Corsair se déploie sur l’Afrique de l’ouest avec Dakar et Abidjan. Notre offre sur ces deux destinations est extrêmement bien accueillie par nos clients. En effet, notre arrivée sur ces deux marchés a permis à un plus grand nombre de personnes de voyager, grâce à une diminution importante des tarifs. Par exemple, sur le Sénégal, le prix moyen du billet a diminué de plus de 33%, stimulant ainsi le trafic global qui a augmenté de 54% au départ de Paris depuis l’ouverture de la ligne. Ces performances sont exceptionnelles comparées à celles des autres lignes de l’Afrique sub-saharienne où Corsair n’est pas présente. Les ventes de Corsair représentent désormais plus de 32% des billets vendus au départ de Dakar. Une performance que l’on retrouve également sur l’axe France-Côte d’Ivoire. Comme vous le voyez, les performances enregistrées sur Dakar et Abidjan incitent la compagnie à accompagner le développement des deux escales. Nous entendons consolider notre programme actuel, et surtout continuer de proposer le meilleur rapport quali-té/prix du marché. C’est l’ADN de notre marque !

D-N : Quelles sont les desti-nations africaines que vous desservez, aujourd’hui ? P.D.I : Corsair est présent en tant qu’opérateur régulier sur le Séné-gal depuis novembre 2012 et dessert Dakar jusqu’à 7 fois par semaine. Et nous avons ouvert la Côte d’Ivoire en mars 2013 et opérons 3 vols hebdoma-daires à destination d’Abidjan. Sur chacune de ces deux destinations, nous proposons des vols directs exclu-sivement.

D-N : Et celles de demain ?P.D.I : Il n’y a pas d’ouverture de lignes prévues aujourd’hui. Il y a encore beaucoup de potentiel de croissance sur les deux lignes actuelles.

D-N : Quel est le pourcen-tage de votre activité fret sur l’Afrique de l’Ouest ?P.D.I : L’activité fret représente une part importante de notre chiffre d’af-

faires, soit près de 15% sur chacune des destinations Côte d’Ivoire et Sénégal sur l’exercice octobre 2013/septembre 2014. En effet, grâce à sa politique commer-ciale offensive, à l’apport de nouvelles capacités fret sur le marché sénéga-lais et à l’expertise de ses équipes en matière de traitement cargo, Corsair stimule et redynamise le marché du fret aérien notamment sur le transport de produits halieutiques. Depuis notre exploitation en vols régu-liers, nous avons transporté plus de 4 200 tonnes de marchandises. Depuis février 2014, le transport de produits issus de la pêche représente à lui seul plus de 40% du fret traité au départ de Dakar contre 10% précédemment. Nous avons obtenu des autorités sani-taires françaises, en collaboration avec l’Union Patronale des Mareyeurs Exportateurs du Sénégal et Aéroports De Paris, la Stratégie de Croissance Accélérée l’ouverture du poste vétéri-naire d’inspection frontalier le samedi, afin de pouvoir assurer l’introduction des produits d’origine animale à Paris Orly le week-end. Comme vous le voyez, nous sommes très actifs sur le secteur du fret aérien. Un succès également induit par l’intro-duction des A330-300 dans la flotte de la compagnie, disposant d’une capacité fret plus importante de l’ordre de 20% que les A330-200.

D-N : La concurrence inter-modale reste quand même en faveur du fret maritime ?P.D.I : L’intermodalité existe bien sûr en matière de fret, cependant il faut savoir que les produits transportés par avion répondent à certains critères spécifiques : par exemple des produits périssables sensibles qui ne supporte-raient pas de longs voyages en bateau, ou encore du fret express ou tout autre produit ayant un caractère d’urgence, comme des produits pharmaceutiques ou industriels. Il est par ailleurs intéressant de noter que 1% des échanges mondiaux se font par voie aérienne mais que cela repré-

sente 35% du fret en valeur ! Le fret aérien reste donc incontour-nable.

D-N : Quelle est votre stra-tégie concurrentielle sur la zone « Afrique » ? P.D.I : Nous avons beaucoup travail-lé sur la montée en gamme de notre produit cabine, avec l’achat d’A330-300 de dernière génération et la reconfi-guration totale des autres appareils de la flotte. Notre objectif est de pour-suivre les investissements réalisés sur l’ensemble du parcours client et de continuer à déployer une large gamme de services autour de la personnalisa-tion du voyage. Notre produit est aujourd’hui large-ment plébiscité par nos clients. D’avril à juin 2014, Corsair a lancé une vaste enquête de satisfaction auprès de plus de 50 000 clients de la classe Horizon et de la classe Business. En classe Grand Large, 87% des clients seraient prêts à voyager de nouveau avec Corsair et 94% d’entre eux se disent très satisfaits de l’accueil de notre personnel navi-gant. Les services proposés à bord sont également très appréciés par plus de 84% des personnes interrogées. Compte-tenu des efforts que doivent mener la majorité des entreprises pour réduire leurs coûts, dans un contexte économique que l’on sait fragile, Corsair répond à leur demande en proposant un produit de qualité à un tarif toujours très attractif.

D-N : Vous engageriez-vous à maintenir inchangés vos prix (d’appel) à chaque ouverture d’une nouvelle destination ? P.D.I : Nous nous sommes effective-ment engagés à notre arrivée, auprès des autorités sénégalaises et ivoi-riennes à répondre à leur demande de faire baisser les prix du transport aérien. Nous avons tenu nos promesses. Nous continuons à proposer des tarifs très attractifs à nos clients. Comme je vous le disais précédemment, notre arrivée a fait baisser les prix d’environ

18Diasporas News N°57 Novembre 2014

invité du mois

25% sur les 2 marchés.Suite à la profonde transformation de notre compagnie, nous proposons un produit innovant de qualité tout au long du parcours client, au sol et en vol, que ce soit en termes de services offerts, que de confort et d’espace à bord. Mais ceci ne doit pas se faire au détri-ment du prix. Nous menons en perma-nence des efforts pour préserver ce leadership en matière tarifaire.

D-N : Votre accord avec Sénégal Airlines, se limite-il au partage de code ou bien au-delà ?P.D.I : Nous avons signé notre premier accord commercial f in novembre 2012, que nous avons effec-tivement fait évoluer récemment pour permettre à Sénégal Airlines de commercialiser des sièges sur les vols opérés par Corsair grâce au partage de code. Les clients de Sénégal Airlines peuvent ainsi profiter de notre programme de vols réguliers directs vers Paris, jusqu’à 7 vols par semaine.

D-N : Les clients se plaignent de plus en plus de la hausse des prix des billets : quelle est la part qui incombe réellement au transporteur aérien et celle inhérente aux taxes aéroportuaires ?P.D.I : Comme je vous le disais précédemment, depuis notre arrivée en Afrique de l’ouest, les prix ont dimi-nué de plus de 25% Que ce soit sur le marché ivoirien ou le marché sénéga-lais, il n’y a jamais eu autant de tarifs promotionnels et accessibles au plus grand nombre que depuis la desserte du Sénégal et de la Côte d’Ivoire par Corsair. Dans un environnement économique et commercial fortement

dégradé pour l’ensemble du secteur aérien français, les compagnies sont en recherche constante d’amélioration de la compétitivité, malgré de fortes contraintes, notamment en matière de taxes. L’impact des charges qui pèsent sur les compagnies aériennes est très important, avec pour premier poste celui du kérosène qui représente 40% de nos coûts, une spécificité propre au secteur de l’aérien. Outre la taxe carburant, d’autres composantes viennent peser sur le prix du billet d’avion et notamment les taxes aéroports. Leurs évolutions relèvent de la responsabilité des autorités aéropor-tuaires, et peuvent notamment parti-ciper à l’amélioration des infrastruc-tures des aérogares. Dans ce contexte, nous accueillons très favorablement la prochaine ouverture de l’aéroport de Blaise Diagne de Diass au Sénégal. La nouvelle aérogare nous permet-tra d’offrir à chacun de nos clients un service de qualité, en adéquation avec les normes internationales en vigueur.

D-N : Quel est la teneur de l’accord interligne que vous aviez signé avec Emirates, et son impact sur le marché Ouest africain ?P.D.I : Je dois tout d’abord vous dire que nous sommes très fiers de la signature de nos accords de partenariat avec une compagnie aussi prestigieuse qu’Emi-rates, signe que la montée en gamme de Corsair est maintenant unanimement reconnue. Cet accord interligne a été signé fin 2013, il bénéficie principale-ment à notre clientèle sénégalaise et ivoirienne et leur permet de bénéfi-cier d’un choix plus large en termes de destinations et de jours de vols. Après 5 mois de partenariat, l’accord a été élargi à l’ensemble des destinations Corsair

sur l’Océan Indien : l’ile de la Réunion, l’ile Maurice mais également Mayotte et Madagascar.

D-N : Vous marchez sur les plates-bandes [monopole historique] d’Air-France sur les capitales d’Afrique fran-cophones, y-a-t-il de la place pour toutes les compagnies aériennes ?P.D.I : L’arrivée de Corsair a marqué une étape importante dans l’histoire du ciel sénégalais et ivoirien et a parti-cipé efficacement au développement économique des deux pays.En effet, depuis l’arrivée de Corsair sur les deux marchés, on a assisté à une baisse des tarifs d’environ 25% en moyenne sur les deux lignes. Il s’agit d’un véritable effet d’aubaine pour les clients qui profitent de prix dorénavant extrêmement compétitifs, que ce soit pour la clientèle affinitaire ou la clien-tèle « affaires » qui devaient jusqu’alors payer des tarifs très élevés.Les deux marchés ont également été dynamisés grâce à l’offre de vols directs au même prix que les vols avec escale, ce qui a eu pour conséquence de faciliter les déplacements, notam-ment les rapprochements familiaux et la diaspora qui voyage de plus en plus. L’arrivée de Corsair a ainsi permis de soutenir la croissance économique, en facilitant le développement du tourisme et en dynamisant les volumes fret, notamment grâce au positionne-ment des A330-300 bénéficiant d’une plus grande capacité en soute.Je suis convaincu qu’une concurrence saine et loyale est préférable aux situa-tions de monopoles, et surtout est très bénéfique pour les clients !

alex ZaKa

19N°57 Novembre 2014 Diasporas News

société

‘‘L’ère’’ camara Loukimane... Sa discrétion n'a pas étouffé son talent qui l'a fait remarquer

Depuis sa création, le 22 mars 1962 par l’État de Côte d'Ivoire, à l'initiative du père de la nation Félix Houphouët Boigny,

la SICOGI a eu pour mission de loger décemment les citoyens. Les années se sont écoulées, mais la dynamique est restée intacte sauf qu'un nouveau souffle lui est apportée ces deux dernières années par un véritable self- made- man, un fin stratège qui pèse de tout son poids, mettant son expérience à profit pour donner des couleurs de modernité à la vieille « mère » SICOGI qui semble menacée par une cohorte de concurrents. En reprenant la tête de Sicogi, le premier constructeur public d’habitation en Côte d’ivoire, il était conscient des challenges qui l'atten-

daient et des défis à relever. Contre gré malgré, celui que tous appellent affec-tueusement, DG, Loukimane Camara en véritable capitaine, mène à bon port son bateau. Et cela tient aussi bien à ses qualités personnelles qu'à ses compé-

tences professionnelles. Amoureux des belles lettres, écrivain à ses temps perdus, d'une capacité d'écoute, il garde la hauteur de vue sur les détails, serein et déterminé, trop rapide pour certains, son calme est l'une des clés de sa détermination. C’est une belle âme, d'une humanité rassurante et d'une intelligence impressionnante. Sa discrétion n'a pas suffi à masquer son talent qui le fait remarquer par le monde des affaires. Ce qui lui a valu en juin 2014 d'être désigné meilleur mana-ger africain 2014 par le Conseil inter-national des managers Africains.

Après sa période d’essai pour la construction de 60.000 logements sociaux

pour résorber une demande, le DG veut passer à une étape au dessus : conquérir le monde en passant par Paris où chaque ivoirien de la diaspora espère un jour acquérir un pied à terre pour une paisible retraite.

''Plus la peine de se faire gruger soit par un ami ou par un parent, la SICO-GI a désormais ce qu'il faut pour nos frères et sœurs. La sécurité, mais surtout la qualité de nos maisons'' dit-il en substance, le sourire en coin.

Camara Loukimane compte laisser son empreinte de bâtisseur à la SICOGI. Ne manquant pas d'idées nouvelles, révolutionnaires et parfois déroutantes pour ses collaborateurs et même pour ses détracteurs pour arriver à ses fins, le DG a décidé de s'adjoindre le service d'un professionnel des médias et de la communication pour instal-ler la SICOGI à Paris pour quelques jours. Offrant de ce fait un dîner gala à la diaspora ivoirienne d'Europe le samedi 15 novembre à partir de 20h30 au Palais de Congrès de Montreuil qui sera suivi des journées portes ouvertes du 17 au 23 novembre à l’hôtel Novo-tel de Bagnolet. L'objectif avoué c'est de permettre ainsi aux futurs acqué-reurs de découvrir la SICOGI nouvelle, celle de l'ère Camara Loukimane dont les réalisations n'ont rien à envier aux villas et autres luxueuses demeures de Saint-Tropez. Toujours porté par le slogan, La SICOGI, nous savons faire des maisons... A suivre.

DaouD iBn

*Société Ivoirienne de Construction et de

Gestion Immobilière - SICOGI

Camara Loukimane, DG de la SICOGI

Camara Loukimane (à gauche) recevant le trophée du meilleur manager africain 2014

20Diasporas News N°57 Novembre 2014

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4 OCTOBrE L’AuTOMO-BILE : LA rÉVOLuTION DE LA VOITurE CONNECTÉELe mondial de l’automobile s’est tenu du 4 au 19 octobre au parc des expositions de Paris Porte de Versailles. L’occasion d’accueillir plus d’un million deux cents mille visiteurs qui ont découvert les grandes révolutions qui feront (ou font déjà) l’automobile du futur. Nous roule-rons dans des automobiles de plus en plus connectées. Des systèmes d’aide à la conduite sophistiqués sont déjà présents dans les nouveaux modèles, avec la perspective d’atteindre l’ob-jectif zéro victime, zéro blessé grave en 2020. Annonce faite par les ingé-nieurs de Volvo qui précisent « Toute personne qui prendra le volant d’une de nos voitures millésime 2020 sera à l’abri du pire. une sécurité qu’on pourrait presque étendre aux piétons, aux cyclistes et même aux automobi-listes qui croisent nos voitures ». Les ingénieurs suédois ne sont pas seuls. Les allemands(Mercedes), les fran-

çais (Renault), les japonais(Toyota), soutiennent également que notre salut sur la route appartiendra à la voiture entièrement automatique.Les ingénieurs rappellent qu’ « après la sécurité passive avec des équipe-ments tels que les airbags, puis la sécurité active avec l’introduction de l’Esp (un correcteur électronique de trajectoire), on débouche sur la sécurité prédictive. L’introduction de radars et de caméras permet la détec-tion d’objets- véhicules ou piétons- qui déclenche le freinage d’urgence, voire des manœuvres d’évitement ».L’automobile de demain se veut ultra rassurante

17 OCTOBrE L’OCCIDENT A PEurIl aura donc suffi d'un décès et de deux infirmières infectées aux États-Unis, s'ajoutant à neuf cas en Europe dont trois mortels,

pour que les gouver-nements occidentaux sortent de leur léthar-gie coupable.« L'émoi suscité par ces cas (pour l'instant) isolés (aux uSA et en Europe) est quasiment indécent au regard de l'indifférence qui a

longtemps accompagné le drame que vit l'Afrique de l'Ouest » a souligné avec pertinence notre confrère Philippe Marcacci dans L'Est Républicain. Il a donc fallu attendre 6 mois et plus de 5.000 morts selon l’OMS pour voir bouger les lignes. D’or-dinaire l’occident sait se montrer plus prompt à monter des coalitions pour agir. Par exemple pour frapper en Lybie et en Irak La peur qui gagne l'Occident a poussé à une mobilisation planétaire. « La coalition de l’inaction » dénoncée par Méde-cins sans frontières (MSF) se décide à mobiliser des moyens et des ressources spécialisées.Mais attendons de voir. Des incohérences subsistent encore. Notamment aux Etats-Unis. « A l’Institut national de santé (N I H), nous tentons de développer des vaccins contre Ebola depuis 2001. Honnêtement si nous n’avions pas subi des coupes budgétaires ces dix dernières années, nous aurions probablement déjà un vaccin » a déclaré récemment le Dr Francis Collins, président du N I H.Un déploiement des moyens internationaux de réponse aux catastrophes biologiques aurait permis de vaincre la maladie qui n’aurait jamais dû déborder des frontières de la République Démocratique du Congo où elle fut identifiée il ya bientôt quarante ans.

31 OCTOBrE LE BurkINA FASO TOurNE LA PAGE COMPAOrÉChassé par la rue, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a quitté le pouvoir vendredi 31 octobre après vingt-sept ans de règne et après avoir vainement tenté de réviser la Constitution pour prolonger son bail. 27 ans et quatre mandats plus tard, Blaise Compaoré a donc tiré sa révérence après trois jours de mani-festations monstres à Ouagadougou

Blaise Compaoré

et Bobo Dioulasso, les deux principales villes du pays. Sa tentative de modification de la constitution lui permettant de briguer un cinquième mandat a été la goutte qui a fait déborder le vase du mécontentement populaire. "Je déclare la vacance du pouvoir." C’est Dans un commu-niqué lu sur un média local, puis distillé sur son compte Twitter, que le président Compaoré a annoncé qu’il quit-tait le pouvoir. Jeudi encore, il refusait. Mais ce vendredi midi, il a finalement cédé. "Dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale". Le chef de l'Etat a choisi de lâcher les rênes du pouvoir "en vue de permettre la mise en place d'une transition devant aboutir à des élections libres et transparents dans un délai maxi-mal de 90 jours". Choix honorable mais tardif dirons-nous.Soyons naïfs et interrogeons nous : pourquoi avoir choisi ce « suicide politique », une sortie aussi peu glorieuse ? Pourquoi tant d’obstination à s’accrocher au pouvoir au point de n’avoir pas vu venir ce qui vient de se passer. ? Les politologues éclaireront certainement notre lanterne.Au-delà du cas de Blaise Compaoré, les analystes soulignent que d’autres pays d'Afrique pourraient être concernés par ces soulèvements populaires. La révision constitutionnelle est, en effet, une manœuvre politique classique sur le continent. « Ces dernières années, elle a été employée dans au moins huit pays, où certains prési-dents sont aux affaires depuis plus d'une trentaine d'an-nées : Algérie, Tchad, Cameroun, Togo, Gabon, Guinée équatoriale, Angola, Ouganda, Djibouti. »Au total, une demi-douzaine de chefs d’Etat africains sont dans le même cas que Blaise Compaoré et espèrent modi-fier la Constitution de leur pays pour rester au pouvoir.Encore une fois, la preuve est faite que le pouvoir rend autiste. Les anciens grecs en étaient convaincus. Oui, Jupi-ter rend fou, sourd et aveugle celui qu’il veut perdre…

P.B

Le mois de pascaL boua

21N°57 Novembre 2014 Diasporas News

société

A quand l’émergence de l’Afrique ?Le « Rebranding Africa Forum » a tenu sa première édition à Bruxelles ce 18 octobre dans un cadre exceptionnel d’échange et de réflexion sur le développement et l’émergence de l’Afrique.

Pourquoi l’Afrique rame-t-elle pour se développer malgré ses richesses et les progrès économiques enregistrés ces

dernières années ? Pourquoi, quand et comment …et à quel prix ? Que des questions que tout africain peut se poser ! Un continent riche et en même temps pauvre ! Paradoxale, me diriez-vous. Et pourtant, c’est la réalité… C’est en essayant de répondre ou tout simple-ment de se reposer toutes ces questions que le forum « rebranding Africa » a réuni des panélistes de haut niveau autour des différents thèmes principaux à savoir : Le concept de l’Émergence ; L’Intégration Sous-régionale et Régio-nale; les Femmes au cœur du Développe-ment ; le Secteur privé et Co-développe-ment ; le Défis des emplois des jeunes et l’apport de la Diaspora, les Médias et l’émergence de l’Afrique. C’est sous les auspices de Thierry Hot, PDG du Magazine Notre Afrik et CEO (Chief executive officer), l’instigateur du forum, que ce cadre exceptionnel de réflexion et d’échanges de haut niveau a permis aux différentes personnalités présentes de se poser les vraies questions sur le développement et l’émergence du continent. En dépit des énormes poten-tialités que regorge ce vieux continent, le concept de l’émergence, devenu « crédo » pour certaines personnes, porte des sonorités utopiques. Certes, cette émergence tant rêvée arrivera un jour, mais nécessitera préalable-ment un toilettage au « karcher » et une hiérarchisation des priorités. Ce conti-nent, miné de crises cyclique et intes-tines, souffre d’instabilité politique des États. Ce qui, en quelque sorte, freine les efforts consentis dans le développe-ment. La population africaine nécessite une sensibilisation sur le développe-ment du continent, car, l’émergence de l’Afrique est le devoir et la responsa-bilité de chaque africain. Pour prendre son élan, l’Afrique se doit de prendre le taureau par les cornes en mettant en place des bonnes politiques de gouver-nance, de paix et de sécurité alimentaire ainsi que la protection sur le plan sani-taire . Soit dit en passant, sans nul doute

et sans surprise, un autre thème qui s’est incrusté dans le débat, l’Ebola. Cette pandémie ne fait pas seulement que des victimes humaines, mais met à genou les Economies des Etats affectés. Et ce ne sont pas les Guinéens qui diront le contraire. Le virus d’Ebola, s’il n’est pas éradiqué dans un plus bref délai ; c’est une des épines de l’émergence.

L’émergence oui, mais à quel prix ?

Rien ne tombera du ciel, ont répété les intervenants. Si on se réfère aux pays actuellement dits « émergents ». Ces pays ont travaillé dur pour y arriver. Tout est question des infrastructures, d’inté-gration économique, des institutions qui fonctionnent et qui donnent la stabilité

aux États et qui permettent de faire du bénéfice et de la croissance. Sachant que la croissance est un moyen, l’impor-tant étant le bien être de la population. Il est probablement possible que, d’ici deux décennies, les pays africains émer-geront. Le fait que le continent africain recèle d’un sous-sol riche, possède une population jeune et une démographie galopante, ne suffit pas pour assurer le développement et l’émergence du continent. Parmi les autres intervenants, sans langue de bois, le président direc-teur général de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka a insisté « L’émergence ne se décrète pas mais se prépare ». Certainement qu’il y a un prix à payer pour que le continent émerge.

Brièvement, cette grand-Messe qui a réuni tout de même des pointures de l’intelligencia africaine, très inté-ressante, est sans doute d’une impor-tance capitale. Mais, quelle particula-rité et quelle différence après tant de travaux de recherche, de publications, et d’autres réunions sur l’émergence de

ce continent à majorité noir ? Cela dit, l’Afrique a besoin d’un vrai laboratoire qui permettra aux africains de prendre en main le destin de leur continent.

lanDrY ruKinGa muBiri

Thierry Hot, CEO Notre Afrik

Participants au Rebranding Africa Forum

22Diasporas News N°57 Novembre 2014

société

m. paul Kelikfuni mompalanga L’économiste Congolais fait le diagnostic d’une immigration Africaine de plus en plus désastreuse.

L’immigration africaine vers les pays européens a connu ces dernières années une crois-sance assez galopante. Tous les

pays au bord de la mer méditerranée, notamment l’Italie et l’Espagne sont envahis par le phénomène migratoire. Les Africains, surtout les jeunes, à la recherche de l’Eldorado se lancent dans cette aventure avec tous les risques liés à la traversée de la mer méditerranée. De 2013 à 2014 ce sont plus de 4000 candidats à l’immigration qui ont perdu la vie sans avoir pu réali-ser leur rêve, y compris ceux qui arri-vent fuyant la guerre en Afrique et en orient. Devant cette situation alarmante, nous avons rencontré un des doyens de la diaspora Africaine en Italie l’écono-miste Paul Kelikfuni Mompalanga qui fait un diagnostic de la situation assez préoccupante.

Monsieur Paul Mompalanga banquier de formation est arrivé en Italie dans les années 1964 pour des raisons d’études. Après ses études d’éco-nomies dans la célèbre université de Torino, il repart travailler dans son pays natal le Congo Brazzaville. Quelques années plus tard il reviendra en Italie pour poursuive ses études de spéciali-sation en économie de développement. A la suite, devenu assez gênant pour le régime d’alors en place dans son pays, il décide de ne plus retourner au pays natal. Aujourd’hui notre expert en économie réside à Pérouse en Italie et s’est prêté à nos questions :

Quel regard faites-vous de la politique d’immigration en Italie et en Europe en géné-ral ?Je vous remercie de me donner cette opportunité de parler d’immigration. Aujourd’hui j’ai mal quand je vois ces milliers de personnes mourir sur les plages de Lampedusa et sur toute la côte de la mer méditerranée. Les diri-geants africains ont un rôle très impor-tant à jouer en ce qui concerne les solu-tions devant cette montée galopante de l’immigration ces dernières années. Les gens fuient l’Afrique parce qu’ils pensent trouver mieux ici. Malheu-

reusement l’économie mondiale étant assez fragile de nos jours c’est diffi-cile de rêver trouver mieux qu’en Afrique. A notre époque même celui qui n’a pas étudié pouvait changer de travail comme il le désirait. Actuelle-ment, l’Europe cherche des nouveaux marchés et des partenaires en Afrique. L’Afrique est pleine de ressources natu-relles et humaines. J’aimerais que les gouvernants puissent créer plus d’op-portunité de travail aux jeunes. Il n’y a plus rien ici. Nous qui sommes déjà ici avons déjà consommé une grande partie de notre vie, mais les jeunes qui arrivent ce n’est plus la peine. L’Europe unie c’est vraie, économiquement forte mais n’a plus la possibilité de maitriser l’immigration. C’est un phénomène qui est parti et personne ne peut l’arrêter. La solution possible est de créer les entreprises partout dans nos différents pays pour maintenir ces jeunes sur place. Au niveau de l’Europe ce sont des milliards d’Euros qui sont investis chaque jour pour recevoir, encadrer avec un accompagnement les immi-grés qui arrivent. Tous ces investisse-ments ici en Europe sont d’ailleurs une motivation assez grande pour susci-ter de nouveaux arrivés. Il serait plus opportun d’investir en Afrique pour permettre à ces personnes de ne pas tenter l’aventure. Mon constat est assez amère quand je vois des jeunes filles qui se promènent en se livrant à des activités d’humiliation cela me révolte. L’Europe selon moi est finie et juste-ment pour cela que l’Afrique, sinon les dirigeants doivent saisir cette opportu-nité, s’unir économiquement pour être puissant pendant que l’Europe est dans la confusion totale. Malheureusement ces dirigeants Africains ont un mépris de l’immigré. Ils n’ont pas confiance aux cadres issus de l’immigration pour je ne sais quelle raison. Combien de partenaires Européens, italiens que nous avons fait partir en Afrique pour des projets de développement ? Tous ces efforts n’ont servi à rien. Lorsque vous arrivez en Afrique pour rencon-trer un Ministre, c’est un parcours de combattant. Même quand vous réussis-sez à avoir une audience, le contenu de votre entretien est rangé au tiroir. Depuis

quelques années j’ai créé une associa-tion nommée Bomoyi, qui signifie la vie, dont je suis le président. A travers cette association nous faisons des investisse-ments au profit des populations locales. C’est notre humble manière d’aider nos populations. Je voudrais vous dire quelques choses, tant que les mentali-tés ne changeront pas en Afrique pour la construction d’une société plus saine dont les ressources sont accessibles à tous, les jeunes africains viendront toujours mourir sur les côtes de la mer méditerranée.

Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des dirigeants Africains et à la jeunesse africaine ? Je voudrais plutôt lancer un appel aux jeunes africains pour qu’ils arrêtent de croire que l’Europe peut tout leur donner. Avant les choses étaient peut être plus faciles, mais les données ont changé. L’Europe pour moi, c’est fini, parce qu’il faut tenir compte qu’il n’y a pas seulement les africains qui viennent, c’est pratiquement toute le monde, il y a les pays de l’Europe de l’est, l’Asie, les Balkans. Je dirais même que l’Europe n’arrive même plus à Contrôler le flux migratoire, et c’est vraiment préoccupant.

ComPte renDu rene Kouame (italie)

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Paul Kelikfuni Mompalanga

24Diasporas News N°57 Novembre 2014

société

réponds à leurs besoins d’appeler leurs proches ou leurs clients sans changer de carte SIM ni de portable. Tous veulent de la sécurité, de la fiabi-lité et de la simplicité, tout en gardant une certaine confiance dans les forfaits des opérateurs historiques. J’ai mis en œuvre, pour y parvenir, des tech-niques de distribution digitalisée et de e-commerce que je maîtrise très bien et que j’ai déjà déployées dans le domaine de la télévision payante, pour des opérateurs nationaux que vous connaissez certainement.

D-N : Pouvez-vous expli-quer, en quelques lignes, le concept de krYPTOOW ?O.S. : Il s’agit d’une solution de carte téléphonique prépayée dématérialisée qui s’achète, depuis votre fauteuil ou en mobilité, sur notre site de e-commerce et qui s’utilise simplement depuis une ligne fixe ou avec un mobile. L’inno-vation réside dans le fait que le code d’authentification et le numéro d’accès sont reçus immédiatement par mail et par sms. En combinant une livraison instantanée à une boutique en ligne, le client peut téléphoner moins cher 24h/24 et 7j/7 sans sortir de chez lui et surtout sans avoir besoin d’aller dans les grands centres urbains. C’est économique et très écologique, en termes d’empreinte carbone !

D-N : Comment un produit qui permet de faire tant d’économie, reste-il dans la confidentialité ?O.S. : Nos clients de la Corrèze, du

rencontre avec olivier sEGbo, cEo KrYptooWFini l’achat d’une carte téléphonique prépayée : 7,50 €uros au grattage et moins de 5,00 €uros au tirage. On jure de ne plus y retourner ; mais dès le lendemain on succombe. La solution révolutionnaire : KRYPTOOW, une plateforme de VoIP* qui garantit 80% d’écono-mies sur votre facture de télécommunications à l’international… Et sans bouger de votre canapé !Diasporas-News : Quel a été votre parcours professionnel avant le lancement de krYP-TOOW ?Olivier SEGBO : Dès 1989, j’ai été un des principaux acteurs du premier bouquet payant sur les réseaux câbles de Paris et de Lyonnaise Communi-cations avec la technologie D2MAC/EUROCRYPT. En charge de l’intégra-tion, du déploiement et de l’exploita-tion des systèmes d’accès conditionnel, l’idée de créer ma propre entreprise avait déjà germé mais n’a pas été concrétisée. Fort de cette expérience, j’ai participé aux travaux du Digital Video Broadcasting Group (DVB) qui a défini les normes européennes, deve-nues mondiales depuis, de télévision numérique. TF1 et ses partenaires de l’époque m’ont recruté, en 1996, pour lancer le bouquet TPS télévision par satellite, que j’ai quitté en 2007, au moment de sa cession par TF1 et M6 à Canal+. KRYPTSYS, ma société de conseils et de management des systèmes de sécurité est née de ce besoin d’autonomie et d’innovation. Depuis 2007, je conseille les entreprises de télévision et de télécommunications dans la distribution sécurisée de leurs bouquets audiovisuels payants.

D-N : Comment a germé l’idée, quelque part dans un laboratoire ou dans le coin de votre garage ?O.S. : En observant les habitudes de consommations des migrants qui ont de la famille à l’étranger et des petites et moyennes entreprises qui ont des clients à l’international. Je

Morbihan, d’Alsace ou encore de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur connaissent bien et utilisent kryptoow pour téléphoner moins cher vers les mobiles à l’international. Nous avons d’abord misé sur les réseaux sociaux youtube, facebook et twitter et sur des campagnes radios, Africa N°1 et Mangembo pour recruter nos clients. Nous démarrons la seconde étape, conquérir de nouveaux clients en Ile-de-France, où nous gagnerons à être plus connus. C’est notre objectif stratégique pour 2015. Nous menons deux plans d’actions pour y parvenir : une distribution dématérialisée dans les points de vente et des campagnes medias et télévision sur BDMTV et sur IDF1. D’autres chaînes suivront.

D-N : A quel stade du votre business-model êtes-vous actuellement : consolidation, expansion ?O.S. : Nous sommes dans une phase de consolidation. Garantir la qualité de notre produit, fiabiliser nos archi-tectures techniques et sécuriser nos sources d’approvisionnement néces-sitent des alliances gagnant/gagnant avec nos partenaires et fournisseurs stratégiques. Nous y travaillons et ne pourrons envisager une expansion en Europe dans un premier temps, qu’une fois cette étape franchie.

D-N : Peut-il fonctionner à partir de n’importe quel pays d’Afrique ? Si oui, lesquels ?O.S. : Techniquement, kryptoow peut

Olivier SEGBO, PDG KRYPTOOW

25N°57 Novembre 2014 Diasporas News

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newsfonctionner dans tous les pays d’Afrique. Pour des raisons réglementaires et de priorité stratégique, nous n’avons ouvert le produit dans aucun pays d’Afrique. Il y a déjà tant à faire en France et en Europe ! Le bouche à oreille et la qualité de notre produit travaillent pour nous; Kryptoow est consommé depuis la Belgique, les Départements d’Outremer, Mayotte, Guadeloupe et Martinique, alors que nous n’y avons aucune représentation commerciale !

D-N : Les autorités de régulation de chaque pays ou les concurrents éventuels ne vous facilite-ront pas la tâche avec l’arrivée de ce produit révolutionnaire ? O.S. : Nous avons dû faire face d’abord au refus, à peine déguisé, de tous les opérateurs historiques français de nous vendre des minutes en wholesale [prix de gros]. L’autre écueil a été la distri-bution qui n’acceptait pas nos conditions de transparence sur les prix, le nombre de minutes effectives et l’acquittement de la TVA sur les ventes ! Face à chaque obstacle, nous avons cherché et trouvé des réponses qui ont renforcé notre capacité à innover et nous ont poussé à faire simple et fiable.Un marché sans concurrence n’en est pas un. Nous devons nous y faire et ne pas oublier que nous travaillons d’abord pour satis-faire nos clients.

lamine tHiam

1-plateforme de VoIP* (Voix sur IP) avec Identification Protocol : c'est le terme

générique qui définit les télécommunications qui passent par internet (skype, viber...)

26Diasporas News N°57 Novembre 2014

cuLture

QuELs sont LEs ArtistEs AfricAins LEs pus richEs ?Ça y est selon le site Huffington Post, nous avons-nous aussi, une liste des artistes africains les plus riches. Vous me diriez à quoi ça sert ? Et bien à plein de choses, cela permet à la jeunesse africaine de s’identifier à des modèles de réussite du Continent, plus besoin de regarder vers les Etats-unis. Nous aussi, nous avons nos fortunes, nos riches, nos ambitieux, nos stars, qui ne scandent qu’une seule et unique chose la réussite Africaine. Regardons de plus près cette liste, qui met en avant les artistes, et leurs ventes d’albums. 1- Le premier est l’auteur compositeur interprète et musicien sénégalais Youssou N’dour, le roi du mbalax comme on l’appelle dans son pays, également patron de presse et de la fondation du groupe Futurs Médias depuis 2003. On connait son engagement politique, qui l’amène à devenir ministre de la Culture et ministre du Tourisme et des Loisirs du 29 octobre 2012 au 2 septembre 2013, avant d'être rattaché au président Macky Sall comme ministre-conseiller.

2)- Peter et Paul Okoye appelés Les jumeaux P-square du Nigé-ria. Les deux frères se font connaître du grand public en en 2003 avec leur album « Last Nite », ils connaissent rapi-dement le succès, se retrouvent nominés aux trophées Kora de la musique africaine, et à

d’autres prix. Ils sont les artistes les plus célèbres d’Afrique et vendent des millions d’exemplaires de leurs différents albums.

3- Un autre artiste Nigérian du nom de D’banj, qui a récem-ment signé dans le label de Kanye West G.o.o.d Music. Très proche des stars américaines comme Kanye West, Big Sean, 2 Chainz et Pusha T, il fait régu-lièrement des apparitions dans leurs clips.

4- koffi Olomidé (Rdc). Pendant plus de 10 ans il a régné sur le monde musical congolais, à l’époque personne ne pouvait le détrôner. Malheu-reusement des problèmes de justices, des séparations de membres du groupe ont eu raison de sa carrière. Tout de même ambitieux et rusé il fait attention à sa fortune, la plaçant dans des biens immobiliers, et dans un hôtel situé à la capitale kinoise : La Villa Del Pirlo.

5- Salif keita (Mali). Rien ne le prédestinait à devenir artiste, Salif Keita s’est donc battu pour être, connu et reconnu et pour montrer à tous que l’albinisme n’empêche en rien la réussite. Il redouble d’efforts, intègre plusieurs groupes avant de se lancer en solo et de sortir en 1987 l’album « Soro », et de connaitre le succès. Engagé en politique, il participe aux élec-tions législatives maliennes de 2007 où il est 3ème. Sa voix

compte et importe c’est pour cela qu’en 2010 Jean Ping l’a nommé ambassadeur de la paix.

6- Fally Ipupa (RDC) Le petit de Koffi fait partie de la liste. Fervent musicien de Koffi dans le groupe Quartier Latin Internatio-nal pendant plus de 10 ans, Fally explose et montre tout l’étendue de son talent que ce soit en danse, ou en chant. C’est précisément en 2006 qu’il se lance en

27N°57 Novembre 2014 Diasporas News

cuLture

solo avec l’album Droit Chemin, produit par David Monsoh. Le succès est au rendez-vous et se vend à plus de 100.000 exemplaires. L’arrivée des albums suivants lui permettent d’assoir sa notoriété et d’engager d’autres projets.

7- Le musicien nigérian, 2face Idibia connu pour sa musique et aussi pour ses frasques à répé-titions, fait régulièrement la une de la presse à scandale africaine, soit pour ses tromperies, ou pour le nombre de ses enfants, car il est le père de 7 enfants, de trois femmes différentes. Apparem-ment assagie depuis le décès de son père, dû à un cancer de la prostate, il dit vouloir s’occuper de sa famille et ne veut plus avoir d’autres enfants.

8- Hugh Masekela grand trompett is te sud-afr icain, ex-mari de Miriam Makeba. En 1961, il est contraint de s'exiler aux États-Unis à la suite de la lutte anti-apartheid, il y retour-nera après la fin de l’apartheid. Il a joué dans divers orchestres de jazz. Il compose en 1987, « Bring Him Back Home » qui devient l'hymne du mouvement pour la libération de Nelson Mandela, sans oublier sa composition «

Soweto Blues », chantée par son ex-femme Miriam Makeba qui pleure le massacre des émeutes de Soweto en 1976.Il a collaboré avec de nombreux musiciens d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique Centrale et d'Afrique du Sud, réalisé des tournées. En 2003, son parcours musical et sa lutte contre l’apartheid sont félicités dans le film documentaire « Amanda ».

9- Banky W, est né aux Etats-Unis de parents nigé-rians, il a commencé sa carrière à l’âge de 8 ans, au sein de la chorale de son église. C’est véritablement après ses études secondaires et son passage à l’université, que Banky W se consacre entièrement à la musique. Il crée le label Empire Mates Entertainment (EME) et sort son premier album intitulé "Back in the Building" en 2006. Un disque qui lui vaut de nombreuses distinctions. Il enchaine ensuite les succès et les albums en sortant en 2009 "Mr Capable", "The W Expe-rience" en2010 et en 2013 "R & B W".

10- Jose Chameleon (Ouganda). C’est le dernier de la liste, son nom ne vous dit peut être rien ici, mais en Ouganda, c’est une véritable star, qui vient d’ailleurs de sortir il y a quelques mois un nouvel album. En regardant et en écoutant ses différents albums vous comprendrez mieux son univers et le fait qu’il soit dans la liste des artistes africains les plus riches.

StévYne n’ZaBa.

28Diasporas News N°57 Novembre 2014

sport

Ebola menace la cAn 2015 Entre la Confédération africaine de football et la Fédération royale marocaine, c'est une vraie partie de poker-menteur qui se joue. Et pour cause, le Maroc craint fortement la fièvre Ébola. Alors, CAN ou pas CAN?

La confédération africaine de football persiste et signe. Elle refuse d'accéder à la demande du Maroc de reporter la CAN

2015. Elle a confirmé, le samedi 11 octobre dernier, que la Coupe d’Afrique des nations se déroulerait bel et bien du 17 janvier au 8 février 2015, conformément au calendrier officiel. La veille, le Maroc, qui doit accueillir la compétition, avait créé la surprise en demandant le report de la CAN. "La CAF a enregistré cette requête et confirme qu'aucun changement n'est à l'ordre du jour du calendrier de ses compétitions et événements", a-t-elle déclaré, sans toutefois préciser si la compétition se tiendrait au Maroc. La Confédération devrait rendre sa déci-sion définitive début novembre. En attendant, les matchs éliminatoires du 11 octobre se sont déroulés comme prévu. Mais le monde du football afri-cain ne parlait que de la décision maro-caine.

La requête du Maroc, formulée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, fait suite à une recommandation du ministère de la Santé d'"éviter tous les rassemblements publics auxquels prennent part des pays touchés" par Ebola. Dans un communiqué, le minis-tère marocain de la Santé a fait savoir qu’il s’appuyait sur le "règlement sani-taire international", tandis que Hamid Faridi, un des conseillers du ministre des Sports, soulignait que "rien ne peut être placé au-dessus de l'intérêt des citoyens marocains et africains." L’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest – essentiellement en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone – a déjà causé la mort de plus de 5 000 personnes. A l’échelle mondiale, les craintes ont été renforcées, alors que des cas sont apparus en dehors du continent africain. Aucun cas n’a à ce jour été recensé au Maroc. Mais on sait que le virus peut toucher n'importe quel pays de la planète. Et c'est justement ce que craint le pays de Mohamed VI.

Principe de précaution?Au-delà même de ce report que l'on pourrait comprendre du point de vue du bon sens, les pays d'Afrique noire ont du mal à accepter la décision du Royaume chérifien. On y voit une forme de racisme qui ne dit pas son nom. Pourtant, ces dernières semaines, le Maroc avait accueilli, par solidarité, des matches délocalisés d’équipes nationales dont le pays est touché par le virus Ebola. La Guinée-Conakry y a affronté le Ghana le 11 octobre au stade Mohammed V de Casablanca, en troi-sième journée des éliminatoires de la CAN 2015. C'est peut-être ce jour que la décision de report a été prise. Préci-pitée ou non, toujours est-il la décision en a surpris plus d'un.Le Maroc a été l'un des rares pays à maintenir ses liaisons aériennes avec les pays les plus touchés. A ce jour, la Royal Air Maroc est la seule compagnie aérienne à maintenir ses vols vers la Sierra Leone et le Liberia. Voilà pour la version officielle. Car de nombreux étudiants africains noirs au Maroc font état de menace à peine voilée de personnes qui, dans un passé récent, étaient leurs amis. Les Noirs se font

appeler dédaigneusement Ebola. Une attitude qui a fait dire à un footballeur sénégalais: "Ils nous appellent les Afri-cains, eux ils sont les Arabes." Donc si le principe de précaution part d'un bon sentiment, il n'en demeure pas moins suspicieux.

Des calendriers chamboulésSi la CAN devait être reportée, cela poserait à n'en pas douter de sérieux problèmes de calendrier au niveau international. Alain Giresse, le sélec-tionneur du Sénégal, est partagé: "En principe, on devrait pouvoir jouer, mais il faut vraiment prendre au sérieux cette épidémie. Comment contenir tous les fans de foot qui se déplace-ront? Je peux comprendre que cela inquiète le pays-hôte. Mais si on doit reporter la CAN, comment cela va-t-il se faire?" Les footballeurs africains évoluent pour la plupart hors du conti-nent. Déjà que leurs employeurs ont du mal à les voir partir en janvier pour une longue période, ils ne verraient pas d'un très bon œil un éventuel report. Willy Sagnol, le coach des Girondins de Bordeaux ne veut pas, même si la CAN était maintenue, se séparer de

Issa Hayatou

29N°57 Novembre 2014 Diasporas News

sport

la résolution du problème en appelant directement le roi du Maroc.La CAF cherche actuellement un pays pour organiser la CAN 2017, la Libye s'étant désistée pour des raisons de sécurité. Si l'édition marocaine de 2015 devait réellement être reportée, aucune date alternative n'a été propo-sée pour l'instant. Même si l'Afrique du Sud semblait une alternative crédible, rien ne permet de dire que la CAN

2015 s'y déroulerait si le Maroc main-tenait son désistement. C'est un vrai dilemme que les instances du football africain doivent démêler. Faut-il jouer à tout prix, le Maroc exagère-t-il? Autant de questions auxquelles la CAF devra apporter des réponses satisfaisantes. Dire que son président doit en avoir le sommeil troublé serait un euphémisme.A la CAF, on affirme que la réunion de début novembre avec le Maroc sera cruciale. Depuis 1957, aucune de ses compétitions n'a été reportée. Même si elle dit comprendre et appliquer elle-même le principe de précaution, la confédération ne se voit pas reporter l'organisation de la CAN. La finale de la Ligue des champions africaine entre le Vita club de Kinshasa et le Sétif d'Alger a été l'occasion de tester un nouveau système de sécurité afin de contrô-ler le flux de personnes assistant aux rencontres. Si les retombées s'avèrent efficaces, nul doute que le président Hayatou s'en servirait pour convaincre les dirigeants marocains. Ebola aura-t-il raison de la CAN? Question à 1million de dirhams!

maliCK DaHo

ses joueurs africains. Et puis reporter quand et où? Qui se porterait candidat pour gérer l'urgence.Or on sait que les compétitions mettant aux prises les sélections nationales entrent dans le calendrier global de la FIFA. Reporter la CAN 2015 serait de ce fait assez cocasse car on sait que cette institution a horreur d'être sous pres-sion. Il se raconte d'ailleurs que Sepp Blatter, son président, pourrait aider à

Joseph Sepp Blatter

Construire en 8 semaines

30Diasporas News N°57 Novembre 2014

horoscope

BÉLIErBonne humeur, facilité, vancement dans

vos projets professionnels, coquinerie

dans vos relations, ainsi que des liens

profonds au niveau sentimental. Il ne

vous en faudra pas plus pour apprécier ce

milieu d'automne, et vous apercevoir qu'il

vous apporte toutes sortes de satisfactions.

Économiser votre énergie qui ne sera pas

toujours au rendez-vous.

TAurEAuVous serez avenant envers les autres et

vous saurez les comprendre. Votre cote

de popularité sera à la haussée. Mais, vos

peurs risquent de vous faire passer à côté

de très bons moments qui se présenteront

à vous. Notamment celle de manquer de

fonds, et de ne pas pouvoir mener à bien

certaines tâches professionnelles. Voyez

le verre à moitié plein.

GÉMEAuXVous allez de briller de tous vos feux

en amour ou dans le travail. Vous serez

écouté, respecté et vos paroles prendront

une grande importance auprès des gens.

Vous vous en servez pour parvenir à vos

fins. Votre humeur est autant intellec-

tuelle que charmeuse et vous la varierez

au fil de vos envies, des situations et des

personnes.

CANCErVous aurez envie de faire peau neuve et

mettrez tout en oeuvre pour y parvenir en

amours et au travail. Vous aurez à coeur de

réussir tout ce que vous entreprendrez...

Car une grosse fatigue autant nerveuse

que physique pourrait s'en suivre. Vous

aurez les moyens de mettre un point final

à tout ce que vous avez entrepris depuis

plusieurs mois, ce qui devrait vous ravir.

LIONVous aurez envie de chanter votre joie de

vivre, votre bonne humeur et votre opti-

misme retrouvé durant une bonne partie

du mois. Rien ne vous semblera impos-

sible, et vous aurez à coeur de mettre tout

en oeuvre pour parvenir à vos fins. Vous

ferez également tout ce qui est en votre

pouvoir pour aider vos proches.

VIErGE Vous allez pouvoir transformer vos essais

pour marquer des points. Des opportuni-

tés vont s'offrir à vous, afin d'aller au bout

des changements que vous avez entamés

depuis quelques mois. Votre humeur sera

plus légère qu'à l'ordinaire et vous déci-

derez sans doute de laisser les peurs et

les soucis de côté. Votre nature curieuse

prendra le dessus, vous vous ferez de

nouveaux amis.

BALANCECertains faits vont vous rappeler que vous

pouvez parfois manquer de réalisme,

comme par exemple du côté de vos

finances. Vous aurez l'occasion de vous

structurer. Vous n'hésiterez pas à prendre

un petit carnet et à noter tout ce qui sera

bon pour votre avenir.

SCOrPIONBon anniversaire ! Les astres vous

permettront de progresser dans bien

des domaines, votre moral sera au beau

fixe et vos amours épanouissantes. Vous

aurez l'impression justifiée d'être le centre

de l'intérêt et que votre avis comptera plus

que celui des autres. Votre imagination

sera fertile.

SAGITTAIrEMois de paix, d'harmonie et de chance.

Jupiter, Uranus et Vénus vous donnent

rendez-vous pour que la bonne humeur

règne dans votre vie, que vos amours

soient épanouies et que votre situation

professionnelle évolue. Vous attirerez

les autres et vous ferez sans doute de

nouveaux amis. Mais novembre vous

demandera également de faire un peu de

tri dans votre passé.

CAPrICOrNE

Votre flot d'énergie risque de prendre le

dessus et de vous dicter votre conduite.

Votre manière de vous exprimer pour-

rait heurter certaines personnes et vous

pourriez même être soumis à quelques

changements d'humeur. Ce sera à vous de

vous modérer en tout, et à ne pas céder si

facilement à vos impulsions.

VErSEAupresque chaque domaine sera favorisé,

mais aussi qui seront sujets à quelques

frustrations. Chacun son tour, tout y passe-

ra, à l'exception des finances qui devront

être tenues de main de maître. Vous aurez

des envies de voyage, d'évasion et de

nouveauté. Peut-être de nouvelles études.

POISSONSVos amours se portent on ne peut mieux

pendant près de trois semaines. Au travail

vous faites merveille et vous obtenez les

résultats escomptés, et la chance vous

sourit. Bref, de quoi se sentir bien et de

poursuivre sur cette magnifique voie

que vous avez commencé à emprunter il

y a quelques mois. Vos rapports avec les

autres seront source de beaucoup de plai-

sirs et de satisfactions. Votre petit monde

ne pourra plus se passer de vous, pour

votre plus grand plaisir. Car vous vous

sentirez aimé.

INGREDIENTS1 grosse carpe de 1 kg (ou

daurade)

3 tomates fraîches

2 oignons

1 gousse d’ail

3 ou 4 piments oiseaux

1 piment rouge frais

2 cubes de bouillon

Le jus de 4 citrons verts

1 cuillère à soupe de poudre de

poissons séchés (facultatif)

Huile d’arachide

1 petite cuillerée à café de

poivre noir en grains

Sel, poivre

PRÉPARATION Ecaillez et videz le poisson.

Rincez-le. Entaillez-le pour que la marinade pénètre bien dans la chair. Mettez-le dans une bassine salez très peu, poivrez et réservez.

Mixez les piments oiseaux, le poivre noir en grain, l’ail et les 2 cubes de bouillon. Introduisez un peu de cette farce dans les entailles du poisson et mettez le reste dans la bassine en mélangeant bien puis ajoutez la poudre de poissons séchés et le jus de citron.

Emincez les oignons et passez-les au mixeur sans trop les réduire en purée, il doit rester des petits morceaux. Ajoutez-les sur le pois-son dans la bassine.

Emincez très finement la chair des tomates, ajoutez-les au poisson puis laissez marinez au moins 20 à 30 minutes.

Dans une marmite, faites chauf-fer de l’huile sur environ 1 centi-mètre de hauteur. Lorsque l’huile est bien chaude, mettez-y tous les condiments de la marinade ainsi que son jus.

Au bout de 6 à 10 minutes, ajoutez le poisson et le piment rouge entier, couvrez avec un peu d’eau. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement si nécessaire, puis laissez cuire envi-ron 20 minutes à feu doux.

Servez chaud avec du riz blanc.

DE VOuS à MOIC’est une recette originaire du Sénégal (Casamance), Elle est simple mais délicieuse et rapide à faire. Pour réussir cette recette, il est important de ne pas mixer tous les ingrédients en même temps.

Bon appétit. Danielle eBenGOU

Gastronomie : kALDOu

CUISSON ET PRéPARATION 1H15 - DIFFICULTé * POUR 3 PERSONNES

moi

s de

nov

embr

e

Ne pas jeter sur la voie publique

DR ASSA NIAKATÉSES CONSEILS SANTÉ AUX VOYAGEURS

MADIBASES DERNIERS

INSTANTS ?

À L'ÈRE DU TEMPS

LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE

InvIté 19 PeoPle 24

SPort 16DoSSIer 4

Culture 26eConomIe 22

Société 18PolItIque 6

Diasporasnews

N°43 JUILLET-AOÛT 2013

ELIAQUIM MANGALA MADAGASCARNAUFRAGE DE LA GRANDE ÎLE

FOOTBALL-PEOPLE

TOGOENFIN DES ÉLECTIONSLÉGISLATIVES

BARACK OBAMASON SOMMET ÉTATS-UNISAFRIQUE

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