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03/11/11 ‐ REVUE DE PRESSE DICK DIVERS MISTER D

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03/11/11‐REVUEDEPRESSE

DICKDIVERS

MISTERD

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YÉYÉ Le 3e

mousquetairedu rockfrançais des60’s fête sescinquante ansde carrièreavec«Mister D»,albumwesterniensombre etcarré.

Dickest maousseT iens, revoilà Biquet. «Biquet»: sobriquet,

dans le milieu, du King 3 du rockabillybonne franquette, avec Johnny et Eddy titi–qui ont toujours méprisé leur pair Dick

Rivers comme Niçois, donc plouc à accent, tel Nou-garo, et comme rital, tel Montand (Ivo Livi); XavierForneri étant le nom de baptême du sujet. Biquet,alias Dick Rivers donc (d’après le «Deke Reverse»joué par Elvis dans Loving You), revient.Toujours revenu, quitte à ne pas revenir à cer-tains, Dick a pour lui un larynx cintré digne deson aîné infirme mythique, le pionnier ricainGene Vincent ; organe donnant à son rock d’ocune distinction tordue relevée de velours d’accentCroisette.Identifié au hit Twist à Saint-Tropez, hymne certesimparable de ses Chats Sauvages, challengers ni-çois hérissés des Chaussettes Stemm du J3 Moinealias Mitchell au temps de l’Algérie et des Copainsdes Batignolles, puis matrice du groupe rétro AuBonheur des Dames (1), Dick, 66 étés, chante ses«50 ans» de bons et loyaux services de Poulidorde l’échappée yéyé, dont Smet eût été l’Anquetil.

Soit Reverse, qui ouvre en abîme (comme retouret comme la scène primitive presleyienne) la dou-zaine du jubilé 2011 en coup d’œil cuivré en ar-rière. C’est ledit Oli Le Baron qui fait l’essentiel,dans cet enregistrement ambitieux. C’est-à-dired’abord le son : composition, twanging guitars,loops, harmonica, mandoline et «bizarreries diver-ses», mais aussi le texte, bref tout.

DOUBLE BANG. Déjà à l’œuvre derrière Jad Wio,Sylvain-Sylvain (New York Dolls) ou Raphael, leplastique Oli Le Baron signe notamment un gron-dant Demain ou le vaudou Automatic, double bangde la reprise mettant spécialement en valeur lepunch au charme série B un peu gênant (série3D ?) du vieux spadassin sudiste qui en a encoresous la botte (mexicaine).

Johnny, autre fleuron hautement symbolique dubouquet, avec le honky tonk C’est pour ton bien oula caustique Ballade de l’échographié, est d’Oli itou,sur la retombée du meilleur volume de Dick Riversdepuis 1962 ou à peu près. Blues rock crépusculaireservi au bottleneck, Johnny est un néo Hey Joe quis’entend, en résonance, mi-hommage mi-glas :«Tu as trahi tous ceux qui sont restés…» –avec clacde couvercle (de sapin) au bout.Jean Fauque, parolier de Bashung (Osez Joséphine),complète Le Baron Bleu aux textes (du boogaloovampirique Bloody Movie ou de la romance countrymitchellienne à la Alister Désormais). Avec un ap-point Joseph d’Anvers, relève de Koolen ou Coutin,sur le boogie Demain ou le rag rock dobro la Fièvre.L’un dans l’autre, les lyrics de Mister D, sans êtredu Proust, sont assez chiadés; après tout, les Rocksles plus terribles, le Hallyday absolu, classique rockfrançais réédité à ce titre par Libération en 1983,n’étaient pas du Marie Möör non plus.

INCA DICK. Dur d’être Dieu, au menu de ce mani-feste blanchi sous le harnois, rappelle d’ailleursManset. L’auteur de Je suis Dieu célébrait il y a peuen «Dieu inca» livresque posthume Bashung, quilui offrit quatre crédits sur son CD testament Bleu

pétrole; or l’«Inca» c’est Dick, tel qu’enlui-même son effigie bronzée le change,chaînon manquant entre Manset gitandu Ranelagh et Bashung l’Alsacien ka-byle. Qu’on en juge.Bashung habilla, inconnu, Rivers àl’orée des années 70 (2); et Manset, déjà

notable, servit idem le créateur de Maman n’aimepas ma musique, entre Herbert Léonard et Dalida,sur L’?. (3)L’autre chaînon (de gourmette) manquant, avecEddy («sois bon») et Johnny («reviens»), vieuxfrères sexagénaires 60’s, c’est Elvis, Roi Ra de laTrinité. Les trois vétérans l’ont chanté dévotieuse-ment, entre Chuck Berry et Jerry Lee Lewis. Surl’air rockab suscité Automatic, Xavier Rivers, le filsde boucher réputé radin aux inflexions Cash ter-minal (sur la complainte bonus Fodder on HerWings, de Nina Simone), y revient, comme saluantle King créole.Porté par une rythmique slappée resurgie en droiteligne fantôme du ballast de Mystery Train ou MyBaby Left Me via The Reverend Horton Heat, relevéde miaulements de guitares rétro surf à la Noir Dé-

sir, l’éternel dédaigné, revendiqué par Cabrel sonpair «ravioli», le chanteur rouleur à nez de beletteremonte au front en finaud.Avec ce volume au sommet, pic d’une discographiede 35 tomes dont la réédition suit, CD vermeil quin’aurait pas déparé la vitrine Hallyday (au lieu deson album du revenant enterré), Biquet Rivers,dont des mémoires sortent en stéréo sous le mêmelabel Mister D (lire ci-contre), rappelle qu’il est le3e mousquetaire rock, accent gascon ou pas. •

1) Dont le leader pour rire se baptisait Eddyck Ritchell.2) «Rivers’ Countryside», 1973, production AlainBashung. Avec qui Dick Rivers coopéra aussi sur «RockMachine», «Rocking Along», «Rock and Roll Star» etautre «Rock And Roll Revival» peu avouables.3) «L’interrogation» («L’?»), production Manset, 1969.

DICK RIVERSMISTER D (Wea).

Par BAYONPhoto BAUDOUIN

Dick Rivers, chez lui, dansle XVIIIe arrondissementde Paris, jeudi.

Pour Dick Rivers, l’autre chaînon(de gourmette) manquant, avec Eddy(«sois bon») et Johnny («reviens»), vieuxfrères, c’est Elvis, Roi Ra de la Trinité.

LIBÉRATION MARDI 1ER NOVEMBRE 201124 •

CULTURE

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L e Havre, ce n’est pasuniquement l’écailleuxbéton façon saurien de

l’architecte Auguste Perret,la Transat Jacques Vabre,Kaurismäki et Little Bob.C’est aussi le musée Malraux,cet incroyable bâtiment deverre et d’aluminium.Le musée Malraux (MuMa)célèbre ses 50 ans. Jusqu’à lami-janvier vont s’y succéderexpositions «comme autantde poupées russes à l’intérieurdu musée», explique le con-servateur Annette Haudi-quet, qui aime dire «qu’unmusée c’est comme une pis-cine : on y entre et on y re-vient». Ça tombe bien, lemusée Malraux tend la mainà la mer, au risque d’avoir lespieds mouillés quand sortentsous son nez de verre leschalutiers avec la marée, ourentrent les porte-conte-neurs coréens. Il ne faut passe fier à l’intitulé de l’exposi-tion des cinquante ans, aussilong qu’un pont suspendu

(«les Territoires du désir oules métamorphoses imagi-naires»). C’est presque dom-mage d’avoir trouvé un titresi compliqué, à plonger lespectateur dans un tobogganen spirale. Car c’est tout lecontraire. Ici, pas de compli-cations, de lumière épuisée,de fioritures, de voûtes ou desoupiraux, qui foutent latrouille à qui n’est pas mariéavec les beaux-arts.Lunettes. L’exposition re-met en lumière les fonds dumusée (Boudin, Renoir, Mo-net, Pissarro, Van Dongen,Dufy, Braque, etc.), et aussiles legs des grandes famillesde négoce havraises, dansun accrochage épatant quidonne au public de nouvelleslunettes pour voir cesœuvres.Prenons les Falaises de Varen-geville de Monet, par exem-ple. Juste à côté est accro-chée une photographie deVéronique Ellena, commeune nouvelle traduction deMonet. On avance d’un pas,on recule de deux, on avancede nouveau de trois et toutd’un coup l’herbe verte,épaisse comme une pelisse

chez Ellena, se superpose surle tableau de Monet. Adop-tons le même principe du pasen avant-en arrière devantce Boudin (Animaux dans unemare), sachant que l’artisterégional fit énormémentdans la bête à cornes et dansla vache laitière. La photo deJean-Luc Tartarin (Bestiaire)représente un troupeau debovins au crépuscule sous unarbre. C’est alors que ce Bou-din, devant lequel passait lepublic sans lever la paupière,se regarde subitement avecl’attention d’un entomolo-giste qui aurait piqué unhanneton sur un bouchon deliège. Même chose avec cetautre Eugène Boudin (Pay-sage intérieur d’une cour deferme) que sublime la photoincroyable de Jean-Luc My-layne: une cour de ferme pi-carde cadrée dans une meur-trière.La démarche du musée ouvreainsi une nouvelle route ma-ritime à un tableau de Gus-

tave Courbet (laVague, 1869)grâce à la photode BalthasarBurkhard, quiporte le mêmeintitulé (tiragede 1995). Cette

photo prise sur la plage deFécamp donne au tableau deCourbet un frisson et unenoirceur terribles.Aveugle. Il arrive aussi quela photographie se saisissetellement d’une œuvrequ’elle semble alors commeréduite par sa force. C’est cequi arrive face à cette corres-pondance entre le Saint Sé-bastien de Jusepe de Ribera,de la première moitié duXVIIe, et la photo d’unejeune femme aveugle, dePierre Gonnord (Salima,2006). On se frotte les yeuxcar Gonnord tout d’un coupdevient Velasquez.Comme il fallait un sloganpour marquer le coup, lemusée Malraux a détournéArthur Rimbaud: «On n’estpas sérieux quand on a50 ans.» Comme l’Albatrosde Baudelaire, c’est face à lamer que le spectateur se po-sera sur cette architecture demétal et de verre. C’est tou-jours une bonne chosequand le spectateur fait«Ah» devant une œuvre déjàtant vue.

Envoyé spécial au HavreJEAN-LOUIS LE TOUZET

ANNIVERSAIRE Le musée Malrauxmultiplie les expos pour ses 50 ans.

Fête de MuMaau Havre

Les fonds du musée etles legs des grandes famillesde négoce havraises sontremis en lumière dansun accrochage épatant.

Le crooner niçois publie un livre d’entretiens à brûle-pourpoint.

«Je déteste la pagaille, le bordel»

C es mémoires (1) dialogués durockeur niçois de Saint-Tro-pez, entre micro et cigares,

renforceront détracteurs et fansdans leurs préjugés, par les trucu-lences kitsch qui les traversent. Sé-lection.«Je suis passé de la bicyclette à la Ca-dillac.»«Mon kif, c’est quand, en studio quel-qu’un dit : “Tu me files les poils.”»«Je me souviens parfaitement d’unepaire de chaussures bicolore noire etvert caca, un petit pull jaune, une che-

mise rose et un blazer bleu : j’avais lelook parfait de l’époque.»«J’ai très mal vécu Mai 68. Je détestela pagaille, le bordel.»«Sarkozy, j’aime beaucoup. Il est unpeu comme moi, il aime rendre ser-vice.»«Je suis un as du renvoi d’ascenseur:on me donne un camion de cacahuètes,je donne un camion de saucisson.»«Je ne suis pas riche, mais je payel’impôt sur la fortune.»«Je n’ai jamais vu Johnny repartir avecune gonzesse. Il passait la soirée à se

saouler la gueule avec des filles, maisne rentrait jamais à l’hôtel avec unegonzesse. Je n’avais pas de doute sursa sexualité, la plupart du temps il étaitivre mort. Ça m’étonnait toujours.»«Pour une femme, je suis un mecassez exceptionnel.»«Bashung, je l’appelais Piffou à causede son nez.»«J’aime les gens qui ne font pas monmétier.»

B.(1) «Mister D. Entretiens avec SamBernett», Florent Massot Editeur.

LIBÉRATION MARDI 1ER NOVEMBRE 2011 CULTURE • 25

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022 R&F NOVEMBRE 2011

Hervé Forneri n’a jamais chanté de grandes envolées humanistes ouphilanthropiques et on ne l’a jamaisvu soutenir de grandes causes dans lesmédias comme le font bon nombre de chanteurs du syndicat des bonnesconsciences. Les mêmes dont larésidence principale se situe souventdu côté de la place des Vosges ou des5e, 6 e, 7 e, 8 e et 16e arrondissements.Dick habite un ex-loft entre Barbès et Clignancourt, notre Notting Hill ou Brixton. C’est ici qu’il reçoit enjogging noir, version titi parigot enmodèle réduit d’un Johnny Cashauquel il ressemble physiquement de plus en plus... Pour célébrer ses 50 ans de scènes et d’enregistrementssans que cela ait pour lui le sensassoupi et réfléchi d’une carrière,Rivers s’est entouré du Baron (Oli LeBaron, ex-Ici Paris et collaborateur deAubert, Raphaël, Jad Wio), guitaristede son album précédent, et du parolierJean Fauque (Bashung) pour unnouvel album de haute tenue.

Je ne me drogue pasROCK&FOLK : Après “L’Homme Sans Age”écrit et composé par Joseph d’Anvers, c’est unenouvelle équipe de choc que vous avez recrutée...Dick Rivers : Quand j’ai commencé (dans lesannées 60 — NdlR), il y avait Salut les Copains etdeux ou trois émissions. On faisait des EP, çamarchait ou pas, on s’en foutait, il n’y avait pas cecérémonial d’aujourd’hui où il faut faire attentionà tout, comme si notre avenir dépendait du moindretitre. Pour moi, quand le mastering est terminé, enl’occurrence à Sterling Sound, le disque ne m’ap-par tient plus et c’est vraiment fini. Avant cetteétape définitive, on a toujours la possibilité d’en-culer les mouches, de refaire ci ou ça, surtout avecun mec comme Le Baron. C’est moi puissance mille.Il sait absolument ce qu’il veut et ne délègue rien.

très peu de chansons et ressemblait un peu à CatStevens, était “Rockin’ Along The Rivers Countryside”que nous avons enregistré en anglais au StudioOlympic de Londres. Ensuite, il a été co-réalisateurde l’album “Rock And Roll Star” avec Blanc-Francard sur lequel se trouvait “Maman N’AimePas Ma Musique” (le meilleur titre de glam rockjamais enregistré en France, soit dit en passant).Tu vois, on me parle toujours de la trilogie maisj’ai moins de points communs musicalement avecJohnny et Eddy — à part Elvis évidemment —que j’en ai toujours eu avec Bashung.

R&F : Considérez-vous toujours subir le préjugédes médias ?Dick Rivers : Je ne participe pas à des partouzes,je ne me drogue pas et ne fais pas de déclarationsfracassantes, donc je ne suis pas le client idéal dumoment. Et je ne vends pas des millions de disques.Tout le monde me connaît mais personne ne saitce que je fais, en gros... Pour le nouvel album, monen tourage voulait appeler l’album “Reverse”. Je mesuis dit qu’avec les idées tordues des médias, ils seseraient encore servis de ça pour rappeler les jeuxde mots passés, “AuthenDick”, “Very Dick”, etc.

Marche solitaireIl serait presque indélicat de dire qu’il y a unDick Rivers pour tous les goûts et à ce sujet, on nepeut que constater qu’entre Manset et Barbelivien,le chanteur reste un as du grand écart... Dick,seul Français à avoir arpenté la scène avec unguitariste des Rolling Stones (Mick Taylor) et lefantastique Chris Spedding a surmonté avecvigueur un cancer et surveille sa tension avantles répétitions de la tournée à venir. A l’heure oùcertains seniors s’enfoncent dans la médiocrité(Johnny), raccrochent (Eddy), disparaissent(Bashung), Dick continue sa marche solitaire sans(trop) regarder en arrière. Il continue de gagneren dignité et en qualité. ★

RECUEILLI PAR HERVE DEPLASSECD “Mister D” (Warner Music)

Tête d’affiche

L’éternelle médaille de bronze du rock français originel va célébrer 50 ans d’unecarrière atypique, pleine de malentendus mais aussi d’une certaine élégance.

rock’n’roll

DICK RIVERSIn the ghettoblasterDick Rivers qui vient de reprendre “InThe Ghetto” revient sur sa découvertmystique d’Elvis dans un magasin demusique niçois : “Un lieu où on achetaitentre autres les partitions de GeorgesBrassens et où il y avait une sorted’ancêtre du juke-box avec un genre de pommeau de douche qu’on se mettait sur l’oreille et là, j’entends‘Heartbreak Hotel’ et ma vie a changéinstantanément. Un jour, j’attendais unnouveau EP d’Elvis car on réservait lesdisques en versant des arrhes et le patronme dit ‘je ne l’ai pas encore mais j’en ai un qui crie encore plus fort que lui’.C’était ‘She’s Got It’ de Little Richard.J’avais le roi du rock blanc et désormaisle roi du rock noir. Je continue dereprendre du Little Richard à la fin de mes concerts, ça reste dément et sapériode Specialty ne prend pas une ride.”

Un pur perfectionniste. Sur les bonus, j’ai enfingravé “Mon 7e Ciel”, une chanson que je voulaisenregistrer depuis 1961 et qui est la seule que jesache jouer à la guitare... Avec Le Baron, j’airetrouvé la vraie spontanéité du rock, cette capacitéà garder un mood même quand le mec te planteune note bleue, il reste dans l’esprit de la musiqueet ne se plie pas à la technologie. Et pourtant j’enai côtoyé, et joué avec un paquet de grands de laguitare. Les seuls que j’adore avec qui je n’ai jamaisjoué sont Clapton et Jeff Beck (s’ensuit une longuedigression sur Beck, les Stones, Bill Wyman et sonrestaurant Sticky Fingers, avant de revenir à Bashunget Jean Fauque).

R&F : Parlez-nous de votre relation avec Bashunget Jean Fauque...Dick Rivers :A l’époque, Alain aimait beaucoupce que je faisais et nous partagions beaucoup depoints communs sur la musique dont un intérêtpour la country. Quand j’ai enregistré des albumscomme “Dick And Roll” ou “Rock Machine”, ilétait là, un peu comme un fan. Le 1er disque qu’ila enregistré pour moi à une époque où il écrivait Ph

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philippeperat
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Rock'n folk novembre 2011
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Dick Rivers"Mister D"xlt Bts

ll chantait déià "Ma P'tite Amie

Est Vache" avant d'avoi|I 6 ans...

Cinquante ans qu'il fait le Métier,

alors, pas la peine de lui dire comment

servir la messe : c'est lui qui I'a

écrite ! 0n a moqué sa banane, son

chuintement, ses santiags, certains en

oublieraient combien il est bon chanteur

Dick a mis sa voix chaude au service

de plusieurs facettes de cette musique,

rock'n'r0ll, beat, rhythm'n'blues, pop,

country... Avec talent et sincérité, en

exigeant les meilleurs partenaires.

ll sait que ses supporters espèrent un

nouveau "Twist A St-Tropez", "Maman

N'Aime Pas Ma Musique" ou "Faire Un

Pont", mais lui refuse de se répéter.

Après un album avec de jeunes auteurs,

un autre avec Joseph d'Anvers, voici

le fruit d'une collaboration avec Oli

Le Bar0n et, pour certains textes, Jean

Fauque. Dès la pochette, on comprend

que les disques American de JohnnY

Cash ne sont pas passés inaperçus...

Heureusement, toute imitation ou

adaptation sont évitées. La leçon

retenue, c'est que Dick doit défendre

douze textes qui conespondent à son

âge et à son expérience, ce qu'il fait

avec naturel, sans grimaces vocales,

avec un sens de l'intimité, sur un

accompagnement en grande partie dû

au Baron. Les rythmes et les climats

sont savamment variés. Le plus vif,

"Automatic", se souvient de "Jukebox

Baby" (Alan Vega). Un CD bonus offrent

deux créations et deux reprises,

"Fodder 0n Her Wings" (Nina Simone)

et "Mon Septième Ciel" (Johnny). Ce

titre, interprété avec une délicatesse

infinie, est I'adaptation de "Seven

Steps To Love" (Sal Mineo) par Jil

& Jan en 1 961 . 0n y vena la preuve du

discernement, du bon goût, de la culture

et de I'audace de celui qui sans cesser

d'évoluer reste un de nos géants.

rJLtr-tJEAN-WILLLAM THOURY

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Journal du Dimanche
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C i n é m a • m u s i q u e • D V D • C O n C e R T • L i V R e sCulture

C’est sans doute facile mais bien trop tentant pour qu’on résiste :

cet album révèle le côté Bashung de Dick Rivers, la profondeur du chant et l’épaisseur du personnage,

son caractère, aussi. Grâce à Jean Fauque bien sûr, qui signe ici quelques-uns de ses plus beaux textes, du nostalgique Reverse au romantique Le Cœur dans le cendrier, sans oublier le déchirant Désormais. Dick Rivers chante la vie, ses 66 balais, ses amours passées car désormais son existence est sinon un roman, une matière première propice à toutes les histoires. À la réalisation, on retrouve la patte d’un rockeur érudit, Olivier, dit Le Baron (ex-Fanatics, Ici Paris, musicien de Raphaël, Jean-Louis Aubert), qui peut assouvir ses fantasmes de rock à la française sans que cela soit cliché ou ringard. Que cela sonne Nouvelle-Orléans, comme Bloody Movie, ou carrément country-rock tel Automatic, quelle réussite ! J C. E. (*) « Mister D », EMI.

Dick au zénithÀ notre avis

À 66 ans, le niçois sort son plus bel album* et occupe l’espace laissé vacant par Bashung.

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Very Dick Depuis l’épopée des Chats sauvages (1961-1962), Dick Rivers est

l’auteur d’une trentaine d’albums aux titres parfois faciles : « Authendick »,

« AutoRivers » et « Very Dick ».

Eddy étant forfait et Johnny au théâtre, le Poulidor du rock français pourrait bien griller la politesse à ses éternels rivaux. Il nous raconte ses cinquante ans de rock’n roll.

Dick RiversEt s’il n’en reste qu’un... P a r C h r i s t i a n E u d E l i n E E t F r a n ç o i s J u l i E n

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VSD novembre 2011
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Al’heure où Eddy a fait ses adieux à la scène et où Johnny fait ses débuts au théâtre, l’éternel Poulidor du rock hexagonal pourrait bien en profiter pour s’emparer du leadership qu’un certain parisianisme lui a toujours refusé. D’autant que le Niço-Montmartrois en profite

pour sortir un album magistral, chef-d’œuvre que, depuis Bashung, on croyait impossible à réaliser par des Français1. Et un livre d’entretiens2. On est allés taper le bout de gras avec ce dernier des Mohicans. On n’a pas été déçus : des Beatles à Janis Joplin en passant par Jimi Hendrix, Coluche ou Gérard Manset, Dick Rivers les a tous croisés. Même George Lucas. Qui fut son « gendre ». Dick Rivers. Je suis une sorte de vampire. En 1968, j’ai commencé à bosser avec Gérard Manset sur l’album « L’Interrogation ». C’était la branchitude totale, à l’époque. Finalement, j’ai souvent été précurseur. Coluche, par exemple, a assuré ma première partie à L’Olympia, en 1973. Je sais, ça fait un peu « les bonnes histoires de l’oncle Dick », mais tout est vrai. Hé ! je viens de fêter mes 50 ans de carrière, tout de même. Même les gens de ma maison de disques ne me croyaient pas quand je leur disais que je connaissais George Lucas. Ma fille est restée trois ans avec lui, il a failli être mon beau-fils. Lucas m’avait invité à monter les marches au Festival de Cannes pour la projec-tion de La Revanche des Sith. Les gens se deman-daient pourquoi. Je leur répondais : « Parce que c’est moi, Dark Vador. » Quelle pignole !VSD. Sur ce nouvel album, on retrouve Jean Fauque, le parolier de Bashung. Une autre connaissance ? Dick Rivers. J’ai connu Alain avant qu’il soit célèbre. À l’époque, il me suivait comme une groupie. J’étais l’homme qui faisait ce qu’il aurait aimé faire. On avait les mêmes goûts musicaux, on adorait la country. Il m’a accompagné plusieurs années, sans rien faire, à mes côtés. En-suite, il a écrit Marilou, une chanson qui m’a remis le pied à l’étrier. C’était en 1973. Puis nos chemins se sont séparés. Et il a explosé avec Gaby. Génial. On s’est revus en 2006 au studio ICP, à Bruxelles. Il enregistrait « Bleu pétrole », il y avait également Renaud. On a bien rigolé. Alain était resté le même, gentleman et tout. Je ne savais pas qu’il était déjà malade, ça ne se voyait pas. Il avait encore ses cheveux. C’est la dernière fois que je l’ai vu. VSD Eddy qui raccroche, ça vous inspire quoi ? D. R. Je m’en fous ! Ça fait cinquante ans qu’on nous casse les couilles à tous les trois avec ça ! Le combat des dinosaures à la Jurassic Park, ça commence à suffire. Tu veux aussi savoir ce que je pense du nouvel album de Johnny ? Je ne l’ai pas écouté. Next !

VSD. Vous êtes tout de même à jamais une idole des années soixante, non? D. R. Non. Je n’ai jamais fait de concessions, j’assume tout ce que j’ai fait, bon ou mauvais. J’ai toujours essayé de me faire plaisir en tentant de plaire aux autres, j’ai jamais chanté Jésus-Christ est un hippie (une chanson de Johnny, NDLR). J’ai toujours cherché à chanter des choses qui me ressemblaient.

VSD. Mais vous avez pourtant côtoyé toutes idoles de ces années-là ?D. R. Fatalement, oui. À Londres, y avait des boîtes comme le Bag O’Nails où, à ta droite, t’avais Jagger ; à gauche, P.J. Proby, plus un ou deux Beatles. Et, sur scène, Georgie Fame ou Jimi Hendrix. Un soir, avec Johnny, on buvait des coups à la terrasse d’un hôtel et une gonzesse pétée est venue nous em-merder. On l’a envoyée chier. C’était Janis Joplin ! VSD. Plus loin dans le temps, comment étaient les tournées avec les Chats sauvages ? D. R. Parfois, des blousons noirs venaient pour nous casser la gueule, mais on évitait de se battre. Grâce aux flics, on quittait les concerts en panier à salade. Sinon, conneries de jeunesse, on saccageait des chambres d’hôtel, pour le plaisir, et on tirait à la carabine à plomb sur les abat-jour et le mobilier. Rien de bien méchant, retrospectivement.VSD. À 66 ans, vous semblez bien dans vos santiags.D. R. Arrêtez avec les santiags, ça m’énerve ! C’est une marque de merde qui est sortie au moment où on était tous entichés de westerns. Donc, le premier truc qu’on se payait quand on avait trois ronds six sous, c’était desbottes de cow-boy. VSD. Au Canada, vous êtes plus connu que Johnny et Eddy. Vous n’avez jamais eu l’envie de vous y installer ? D. R. C’est psychologique, je ne peux pas. Même mon banquier m’a dit d’y aller, mais non. Je suis français, je paie mes impôts ici, moi ! J(1) « Mister D », EMI. (2). « Dick Rivers, Mister D », entretiens avec Sam Bernett (Florent Massot). Le 21 nov. au Casino de Paris, Paris 9e, le 26 à Petite-Forêt (59), le 7 déc. à Lyon (69).

Danse C’est la tournée des Irlandais !

Rock Noel revient en novembre

Collector Pour fans des sixties

Très éloigné des superproductions façon « Riverdance », « Irish Celtic » pimente le genre avec de l’humour et nous transporte directement dans un pub.

Deux ans après la fin du groupe Oasis, Noel, l’aîné des frères Gallagher, sort un impeccable premier album solo dans lequel il célèbre les années soixante.

Des deux frangins, c’était le moins tête à claques. Le pire, c’était Liam. Noel, lui, c’était

la tête pensante. Deux ans après le crash final d’Oasis et six mois après son cadet, Noel Gallagher sort un pre-mier album solo et c’est irréprochable. Pas éton-nant quand on y songe : le compositeur d’Oasis,

De Vince Taylor à Françoise Hardy, les meilleurs moments

de l’émission phare d’Albert Raisner :

« Âge tendre et tête de bois ».3 DVD, éditions Montparnasse, 50 €.

c’était lui, et son frangin lui accor-dait – à la façon dont Mick Jagger le fait avec Keith Richards – son quart d’heure syndical au micro. Le résultat ? Un album anglais

dans la grande tradition des Kinks, des Beatles, des Stones et autres Jam, ses références absolues. « J’aime le son des disques des années soixante, rap-

pelle Noel Gallagher, de passage à Paris. C’est avec eux que j’ai appris à écrire et il me semble normal que j’explore cette voie. Les années soixante étaient une période dorée, et je m’y réfère. Sans nostalgie particulière, plus par célébration. » J C. E.« Noel Gallagher’s High Flying Birds », Pias. Le 6 décembre au Casino de Paris, Paris 9e.

“Moi j’assume tout ce que j’ai fait, bon

ou mauvais”

Vous savez pourquoi les Irlandais picolent plus que de raison ? Pour supporter les danses rigides qu’on leur impose depuis

le berceau. Mais savez-vous pourquoi ils dansent en tapant du pied ? Pour lutter contre le froid qui règne de Belfast à Derry et pour tenter de décrocher des arbres les fruits qui les sauveraient de la famine. Vous avez détesté Celtic Legends, Riverdance ou Lord Of The Dance ? Vous apprécierez ce nouveau spectacle de danses celtiques qui remet à leur juste place deux éléments inhérents à la culture irlandaise et plutôt absents des raouts suscités, l’humour et le pub. La grande idée d’Irish Celtic, c’est ça : raconter le pays en direct d’un comptoir poisseux de binouze. À coups d’anecdotes, de vieilles légendes et de danses souvent vertigi-neuses. Esthétiquement, ça oscille entre le Gangs Of New York de Scorsese et la fameuse scène de Titanic où Leonardo DiCaprio invite Kate Wins-let à une fête en troisième classe. L’ensemble violon-cornemuse-accordéon-claviers évoque souvent les Chieftains. Il y a de la proximité, de la chaleur et cet élément humain qui jusque-là manquait. J C. E.Le 1er novembre au Casino de Paris, Paris 9e. En tournée du 2 au 30 novembre. ticketnet.fr

7 4 N ° 1 7 8 4 N ° 1 7 8 4 7 5

C i n é m a • m u s i q u e • D V D • C O n C e R T • L i V R e sCultureCulture

Un soir, avec Johnny, on a envoyé chier une nana bourrée. On ne l’avait pas

reconnue, c’était Janis Joplin

Musique

BjörkLa chanteuse a conçu cet album comme une suite d’applications pour iPad. On peut se délecter de la musique seule : onirique, magique, unique. le titre à télécharger : Mutual Core, une irrésistible montée en puissance. « Biophilia », Barclay.

GÉrArD leNOrMAND’Adamo à tony Bennett, les disques de duos sont de saison. Gérard Lenorman s’y frotte avec maurane, Florent Pagny, Patrick Fiori… Pas très rock’n roll. le titre à télécharger : Si Fuera Presidente : rencontre réussie avec le Gipsy Chico. « Duos de mes chansons », PlayOn.

HANNI el kHAtIBArmé d’antiques guitares et épaulé par un batteur, ce Californien redéfinit la notion de rock’n roll. Joyeux, furieux. le titre à télécharger : Dead Wrong et ses réminiscences latines, la surprise de ce premier album. « Will The Guns Come Out », Because.

To

p

L

ivr

es 1. RiHanna

We Found Love

2. miKa Elle me dit

3. aDeLeSomeone Like You

4. PiTBuLL FeaT. maRC anTHOnY Rain Over Me

5. maROOn 5 FeaT. CHRisTina aGuiLeRa Moves Like Jagger

À la bonne franquette Contrairement aux spectacles

précédents, celui-ci reproduit les soirées populaires

et arrosées d’un pub.

Travail d’équipe Entre les États-Unis et le Vieux Continent,

Dick a pu compter sur Le Baron (chapeau), un surdoué

du rock français.ph

oto

s : D

. R.

Page 11: DICK DIVERS MISTER D - media.virbcdn.commedia.virbcdn.com/files/8b/FileItem-149762-RD_DP_20111103.pdf · Dur d’être Dieu,au menu de ce mani- ... musée Malraux tend la main àlamer,aurisqued’avoirles