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Dictionnaire de La Civilisation Grecque

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  • Claude Moss

    DICTIONNAIREDE LA

    CIVILISATION GRECQUE

  • Note liminaire

    Civilisation vient du latin civis, citoyen. En grec,citoyen se dit polits, celui qui appartient la polis, la cit, do vient le terme politique . Cest assezdire que la civilisation grecque est dabord civilisationde la cit, civilisation politique. Do le choix dli-br des entres de ce dictionnaire, axes dabord surce qui faisait la spcificit de la civilisation grecque,cette dimension politique qui se retrouve non seule-ment au niveau vnementiel, mais tout autant sur leplan religieux, artistique, et dans les diffrentsdomaines de la vie de la pense. Quand Aristotedfinissait lhomme grec comme un zon politikon,un animal politique , cest bien cette ralit quilexprimait.

    Civilisation de la cit donc en premier lieu. Maisaussi, du fait de nos sources et de cette primaut dupolitique, civilisation dune cit qui pendant deux si-cles a tenu la premire place bien quelle ne soitquune parmi les centaines de cits qui composaient lemonde grec, savoir Athnes. Certes, la dominationexerce par Athnes sur ce monde grec est relative-ment tardive, puisquelle dbute laube du Ve sicle.

  • Lpope, la pense philosophique et scientifique sontnes en Ionie, dans cette Grce dAsie o staitdabord produit le rveil de la civilisation aprs les sicles obscurs . Lpoque dite archaque con-nut un brillant essor de lart et de la posie aussi biendans la Grce dOccident ne de lexpansion des VIIIe-VIIe sicles que dans les les de lEge. Mais cest Athnes que fut tablie la dmocratie, ce rgime poli-tique original dont nous nous rclamons encore,mme si notre dmocratie est diffrente de celle desAthniens. Et cest Athnes qui devint le centre incon-test de la vie littraire et artistique et du mouvementdes ides dans les deux sicles dapoge de la civili-sation grecque. Do la place privilgie quelleoccupe dans cet ouvrage, choix dlibr qui rcusepar avance laccusation dathnocentrisme .Cest aussi pourquoi la priode qui suit les conqutes

    dAlexandre a t volontairement limite un brefdveloppement. Certes, les cits grecques continuent exister, thoriquement indpendantes, et leurs insti-tutions sont souvent mieux connues que pour la pri-ode prcdente. Et si Athnes nest plus une cithgmonique, elle demeure le foyer dune importanteactivit philosophique. Pourtant cest dsormaisailleurs que slabore une nouvelle civilisation, dansles capitales de ces royaumes ns de la conqutedAlexandre, Alexandrie, Antioche, Pergame.Une civilisation o se conjuguent lapport hellnique

    NOTE LIMINAIRE 4

  • et celui des civilisations orientales, et que depuislhistorien allemand Gustav Droysen on appelle hel-lnistique .

    NOTE LIMINAIRE 5

    Une partie des articles de cet ouvrage a dj t publiesous le titre La dmocratie grecque (Le monde de...),M.A. d., Paris, 1986.

  • Introduction

    La civilisation grecque sest panouie entre le VIIIe etle IVe sicle avant J.-C. sur une vaste aire go-graphique allant des colonnes dHercule (dtroit deGibraltar) aux rives du Pont-Euxin (mer Noire). Lecadre de cette civilisation a t cette forme politiquespcifique quon appelle la Cit (Polis). Elle subsistecertes aprs le IVe sicle, mais comme une survivancedans un monde domin par les grands tats mo-narchiques ns de la conqute dAlexandre, o sedveloppe une civilisation dans laquelle lhritagehellnique se mle aux apports des civilisations orien-tales et quon appelle la civilisation hellnistique.On situe gnralement larrive des Grecs cest-

    -dire de gens parlant une langue qui deviendra legrec au dbut du second millnaire avant J.-C. Onsait peu de choses en dpit des progrs constants de larecherche archologique, sur les tablissementshumains qui prcdrent cette arrive des Grecs et surles consquences queut sur la civilisation matriellela pntration de nouveaux arrivants. Mais, partir duXVe sicle, se dveloppe une civilisation quon appellemycnienne, du nom du principal centre o elle allait

  • atteindre son apoge : le site de Mycnes dans lePloponnse. On sait que cest en cherchant les tracesdes hros dHomre que lAllemand Schliemann fitentreprendre des fouilles qui allaient rvler lexis-tence dun palais de vastes dimensions, cependant queles tombes livraient un riche matriel o abondaienten particulier des objets dor. Ils tmoignaient de lim-portance des souverains qui rgnaient sur lAcropolede Mycnes, cependant que la prsence dans lestombes dobjets dimportation laissait deviner desrelations entre ce monde mycnien et lOrient mdi-terranen.Les progrs de larchologie et le dchiffrement des

    tablettes dargile trouves dans les ruines des palaismycniens permettent aujourdhui dentrevoir, malgrles nombreux problmes qui subsistent, ce qutaientces tats mycniens qui connurent leur apoge entre leXVe et le XIIe sicle avant J.-C. : des tats centralissautour dun palais o se concentraient non seulementlautorit politique, militaire, religieuse, mais aussiles activits conomiques, cependant que saccumu-laient dans les magasins du palais les redevancesacquittes par les populations des campagnes qui endpendaient. On a souvent compar la structure destats mycniens celle de certains tats de lOrientancien, en dpit des diffrences dchelle considrables.De fait on y retrouve lexistence dune bureaucratiede scribes charge de tenir jour les archives et la

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  • comptabilit du palais, dune classe de guerriers pro-fessionnels, dune paysannerie dpendante, mme sicette paysannerie se distinguait, au sein des commu-nauts villageoises, des esclaves du palais et des dieux.Ce monde mycnien, dont nous sommes incapables

    de reconstituer lhistoire de faon prcise, puisque lesdocuments crits que nous possdons sont essentielle-ment des comptes rdigs la veille de la disparitiondes palais, seffondre brusquement laube du XIIe si-cle avant J.-C. Les modernes ont avanc diverseshypothses pour rendre compte de cet effondrement :arrive de nouveaux envahisseurs qui seraient cesDoriens qui dans la tradition grecque se rendirentmatres du Ploponnse au lendemain de la guerre deTroie ; troubles intrieurs dont les traces lointaines seretrouveraient dans certains pisodes mythiques ;voire catastrophe naturelle qui aurait affect princi-palement le Ploponnse. Sans exclure en effet que denouveaux arrivants aient pu provoquer ici ou l desincendies et des destructions, il faut se garder duneexplication trop schmatique. Et ce dautant plus quecertains palais ne furent pas dtruits en mme tempsque les autres, celui dAthnes en particulier, et quelon tend aujourdhui nuancer limportance de lacatastrophe et de la disparition de tous les sitesmycniens.La priode de quatre sicles, qui spare la fin des

    palais mycniens de la renaissance de la civilisation

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  • grecque laube du VIIIe sicle, et que les archo-logues appellent les ges obscurs , se rvle eneffet beaucoup plus complexe que cette appellation lelaisserait supposer. Certes, il y a bien disparition delusage de lcriture, abandon de nombreux sites,appauvrissement de la civilisation matrielle. Mais,au fur et mesure que se multiplient les fouilles, ondcouvre que les ruptures sont moins catgoriquesquon lavait cru dabord, que la civilisation mycni-enne ne disparat pas brutalement du jour au lende-main, quon retrouve la trace de continuits quiincitent une apprciation plus nuance des siclesobscurs. On savait dj que cest alors que des popu-lations grecques migrrent vers les les et les ctesdAsie Mineure. On pense de plus en plus aujourdhuique la tradition qui faisait partir une partie dentre euxdAthnes ntait pas infonde et que lAttiquetait demeure pendant ces quatre sicles un centrerelativement actif. Enfin, on tend faire remonter auIXe sicle la renaissance do devait sortir le mondegrec de la priode historique.Cest alors en effet que commencent rapparatre

    de nombreux sites abandonns ou dont la populationstait considrablement rduite. Souvent ces regrou-pements se font autour dune tombe monumentale oudun sanctuaire. Mais trs vite saffirme une structure urbaine diffrente de la structure palatiale mycni-enne et qui va caractriser pendant les sicles suivants

    INTRODUCTION 9

  • cette forme nouvelle dtat, la cit, quon peut dfinircomme un centre urbain, gnralement voisin de lamer, contrlant un territoire plus ou moins vastepartag entre les membres de la communaut civique.Cest cette forme dtat que les Grecs allaient bien-

    tt diffuser dans tout le bassin mditerranen avec levaste mouvement dexpansion qui commence vers lemilieu du VIIIe sicle et quon appelle la colonisationgrecque. Suscite en premier lieu par le besoin deterre, consquence de lexplosion dmographique,mais aussi par le souci de se procurer des biens dontla Grce tait dpourvue, essentiellement des mtauxcomme le fer ou ltain, cette expansion des Grecs setraduisit en effet par la fondation dtablissements quitaient des cits autonomes, indpendantes de leurcit mre (mtropole) do taient partis les premierscolons. Les fouilles qui ont t menes sur le site decertains de ces tablissements permettent de mieuxcomprendre la nature de la cit grecque. On a pu met-tre en vidence limportance du centre urbain commelieu o sur lemplacement laiss libre de toute con-struction (la future agora) se tenaient les assemblesqui prenaient les dcisions communes. On a pu gale-ment reconstituer le dcoupage du territoire, de lachora, partag entre les colons, peut-tre de maniregalitaire en certains endroits.Le mouvement dexpansion allait se poursuivre

    jusque vers le milieu du VI sicle. En moins de deux

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  • sicles, un chapelet de cits grecques jalonnait lesctes de la Mditerrane depuis lEspagne jusquauxrives de la mer Noire : elles taient particulirementnombreuses en Italie du Sud, en Sicile et dans le nordde lEge. Mais on en trouvait aussi en Gaule (Mar-seille), en Corse (Alalia), et mme sur la cte africaineo des Grecs venus de Thera (Santorin) avaient fondCyrne en Libye, cependant que dautres Grecs, origi-naires essentiellement des les et des cits dAsieMineure, staient tablis sur un bras du delta du Nil, Naucratis.Ces deux sicles taient aussi le thtre de profonds

    bouleversements. Certains affectaient la vie cono-mique : le dveloppement des changes et du com-merce maritime, les progrs de lartisanat urbain etlinvention de la monnaie, mme si lorigine ellerpondait des proccupations autres. Dautrestaient lis aux transformations des pratiques de laguerre avec ladoption de la phalange hoplitique, etpar voie de consquence laccs la fonction guer-rire, au dpart rserve une aristocratie militaire, decouches de plus en plus tendues de la populationcivique. Dautres enfin dcoulaient dune criseagraire laquelle la colonisation avait apport unesolution partielle. Cette crise agraire allait dclencherdans certaines cits des troubles qui donneraient nais-sance un pouvoir personnel, la tyrannie, le tyran serendant matre de la cit en promettant une nouvelle

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  • rpartition des terres aux dpens de ceux, la minorit,qui en dtenaient la plus grande part. Cependantquailleurs, la tyrannie tait vite ou diffrecomme Athnes par un effort de mise en placedune lgislation destine pallier les ingalits encrant des lois communes pour tous et des institutionspropres les faire respecter.Les tyrannies durrent plus ou moins longtemps,

    mais finirent par disparatre la fin du VIe sicle, tan-dis que se mettaient en place des institutions qui dif-fraient dune cit lautre, mais nen prsentaientpas moins des traits communs : des magistratureslectives et souvent annuelles, un ou plusieurs con-seils, chargs de soumettre les dcisions communes une assemble des membres de la communautcivique, qui tantt se contentait de les approuver, tan-tt, comme Athnes aprs les rformes de Clisthne,pouvait les discuter et les amender.Cest ce monde de cits libres et autonomes qui allait

    au dbut du Ve sicle affronter la menace perse. Lesguerres mdiques constituent un moment essentieldans lhistoire du monde grec. Car cest de cet affron-tement quallait natre lhgmonie athnienne etcette civilisation classique qui lui est troitementassocie. Depuis le milieu du VIe sicle, les Persesavaient entrepris de soumettre leur domination lespays stendant du plateau de lIran aux rives de laMditerrane. La Msopotamie, lAsie Mineure, puis

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  • lgypte tombrent entre leurs mains, et aussi les citsgrecques dAsie qui avaient brill dun vif clat pen-dant deux sicles et vu natre la pense scientifique etphilosophique. laube du Ve sicle, certaines de cescits, dont Milet, se rvoltrent et firent appel auxGrecs dEurope. Seuls les Athniens rpondirent lappel et participrent de ce fait la prise et lin-cendie dune des capitales royales, Sardes. Victoiresans lendemain, mais dont Darius aurait pris prtextepour lancer en 490 une expdition contre Athnes.Expdition qui sacheva par un dsastre pour le corpsexpditionnaire perse face aux hoplites athniens dansla plaine de Marathon. Darius mort, son fils Xerxsreprit le projet, mais sur une bien plus vaste chelle,doublant lexpdition maritime dune gigantesquearme de fantassins recrute dans toutes les provincesde lempire. Cest cette arme qui franchit le dfildes Thermopyles et sempara de lAcropole dAthnesque ses habitants avaient abandonne sur les conseilsde Thmistocle. Celui-ci avait quelques annes aupar-avant dot la cit dune flotte de guerre et cest cetteflotte qui crasa la flotte perse dans la rade deSalamine en 480, contraignant lennemi battre enretraite sous les yeux de Xerxs. Lanne suivante, lesGrecs, sous le commandement du roi Spartiate Pau-sanias, taient vainqueurs Plates des contingentsperses demeurs en Grce. Pour la plupart dentreeux, et singulirement pour les Spartiates hostiles aux

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  • expditions maritimes, la guerre tait termine. Maisles Athniens ne lentendaient pas ainsi, et, ayant con-stitu avec les Grecs des les et du nord de lEge unealliance, la ligue de Dlos, ils entreprirent de librerdu joug perse les cits grecques dAsie et de les faireentrer dans leur alliance. Cest de cette alliance qual-lait natre lempire athnien. Prenant en charge ladfense commune, les Athniens exigrent des allisle paiement dun tribut annuel qui alimentait le trsorde la ligue, dabord dpos Dlos, puis Athnes partir de 454. Ce tribut allait certes servir maintenirune flotte importante, mais il permit aussi Pricls,devenu lhomme politique le plus influent dAthnes,de faire de la cit, et surtout de son Acropole, unemerveille darchitecture, cependant quAthnes deve-nait un centre de vie intellectuelle et artistique verslequel convergeaient savants, philosophes, artistes detout le monde grec. Mais cette grandeur avait sonrevers. Athnes exigeait de plus en plus de ses allis,et pour ceux qui se montraient rcalcitrants, nhsitaitpas recourir la force pour les maintenir dans lal-liance. Des garnisons athniennes taient tablies surle territoire des cits allies, et on distribuait aux sol-dats de ces garnisons des lots de terre pris sur ce ter-ritoire. Des magistrats athniens exeraient unesurveillance troite sur la vie politique des cits delempire, et partout Athnes favorisait ltablissementde rgimes dmocratiques limage du sien. Dans le

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  • clbre discours que lui prte Thucydide, Pricls jus-tifiait cette hgmonie par la supriorit du systmeathnien : En rsum, jose le dire, notre cit, dansson ensemble, est pour la Grce une vivante leon .Ce discours, Pricls le prononait alors que, depuis

    un an, Athnes et ses allies affrontaient la ligue destats ploponnsiens runis autour de Sparte. Laguerre du Ploponnse qui dbute en 431 allait dtruirecette hgmonie en apparence invulnrable. Priclsavait souhait la guerre, la prvoyant courte et victo-rieuse, elle allait tre longue et difficile. Si, long-temps, les Athniens demeurrent matres de la mer,ils ne purent empcher les Lacdmoniens et leursallis denvahir chaque anne le territoire delAfrique, accumulant les destructions. Une paix con-clue en 421 mit provisoirement un terme aux opra-tions, mais la guerre reprit aprs que les Athnienseurent entrepris la dsastreuse expdition de Sicile.Cette fois, grce aux subsides perses, les Plopon-nsiens avaient pu rassembler une flotte capable desopposer la flotte athnienne, et cest sur mer queles Athniens subirent la dfaite qui entrana la chutede leur empire. Dj une premire fois, au lendemaindu dsastre de Sicile, les adversaires de la dmocratiestaient empars du pouvoir pendant quelques moisen 411. Mais les dmocrates, et singulirement lessoldats et les marins de la flotte, avaient fait chouerla tentative. Une seconde fois en 404, alors que la

    INTRODUCTION 15

  • flotte lacdmonienne campait devant le Pire, les oli-garques semparrent de la cit et y firent rgner laterreur pendant plusieurs mois. Mais l encore lesdmocrates russirent les chasser de la cit et rtablir le rgime dmocratique.

    Mais cen tait fini de lquilibre qui au Ve sicleavait permis lpanouissement de la culture et de lacivilisation grecques. Lhgmonie Spartiate, ne dela victoire remporte en 405, ne dura que quelquesannes, et grce surtout lappui du roi des Persesdevenu larbitre des querelles entre cits grecques.Athnes russit en 378 reconstituer une nouvellealliance maritime, en sengageant ne pas recouriraux pratiques qui avaient transform son hgmonieen une autorit mal supporte. Mais les difficultsfinancires auxquelles la cit devait faire face la con-traignirent vite retomber dans les mmes excs etlalliance seffondra en 355. Ailleurs, les cits taienten proie des luttes intestines opposant partoutdmocrates et oligarques, pauvres et riches. Et cestcette Grce affaiblie o aucune cit ne parvenait tablir son hgmonie, qui allait devoir affronter lapuissance macdonienne, partir du moment oPhilippe II devenu roi en 359 entreprit de placer unepartie de la Grce sous son contrle et de jouer le rledarbitre des affaires grecques. Athnes, Dmos-thne eut conscience du danger, mais, en dpit de sesmises en garde, ne parvint que trop tard unir les

    INTRODUCTION 16

  • Grecs dans une coalition antimacdonienne. Ladfaite de Chrone en 338, lalliance conclue Corinthe entre Philippe et les Grecs avec pour objec-tif la conqute de lAsie Mineure, puis la ralisationde cette conqute, et au-del, par Alexandre, le suc-cesseur de Philippe, allaient bouleverser lquilibredu monde grec. Quand Alexandre meurt en 323,Athnes tente une dernire fois de soulever les Grecscontre la Macdoine. Mais cette ultime tentative laquelle Dmosthne participa se solda par un nouvelchec et linstallation dune garnison macdonienneau Pire tandis que la dmocratie tait abolie pourfaire place un rgime censitaire.

    Dsormais le vieux monde grec avait cess dtre lecentre de la politique genne, et les tats grecs neseraient plus que des comparses dans les luttes poli-tiques opposant entre eux les royaumes ns de lem-pire dAlexandre. Quant la vie culturelle etartistique, cest dabord dans les capitales de ces nou-veaux tats quelle spanouirait, une vie culturellesoucieuse de se rattacher la tradition grecque, mais laquelle manquerait ce qui avait caractris lemonde grec lpoque classique, cette dimensionpolitique insparable de la vie de la cit.

    INTRODUCTION 17

  • Liste des entres et de leurs corrlats

    AGSILAS Lysandre - Sparte.

    AGORA Architecture, Urbanisme.

    ALCE Grce dAsie - Lesbos - Littrature -Musique - Posie - Sapho.

    ALCIBIADE Andocide - Ploponnse (Guerre du) -Thrasybule.

    ALCMONIDES Clisthne - Pisistrate.

    ALEXANDRE Hellnistique (Civilisation) -Lamiaque (Guerre) - Monarchie- Philippe II.

    ANDOCIDE Alcibiade - Ploponnse (Guerre du).

    APHRODITE Dieux - Mythologie.

    APOLLON Delphes - Dieux - Musique - Oracles -Sanctuaires.

    APPROCHES ACTUELLESDE LHISTOIRE GRECQUE

    ARCHITECTURE,URBANISME Agora - Grce dAsie - Phidias.

    ARCHONTES Dokimasie - Thesmothtes.

  • AROPACE Atrides - Boul - Ephiake - Eschyle -Eupatrides - Harpale (Affaire d) -Justice.

    ARGINUSES (PROCS DES) Eisangelie - Thramne.

    ARGONAUTES Hros et cycles hroques -Mythologie.

    ARISTIDE Thmistocle.

    ARISTOPHANE Cleon - Comdie - Littrature -Sophistes - Thtre - Thesmophories.

    ARISTOTE Littrature - Mtques - Philosophie -Stasis.

    ARME phbie - Guerre - Hoplites -Stratges.

    ASPASIE Fminine (Condition) - Pricls.

    ATHNA Atrides - Dieux - Mythologie -Religion civique.

    ATHNES Clisthne - Dmosthne - Diplomatie -cclesia - Eubule - Isocrate -Lycurgue - Misthophorie -Ploponnse (Guerre du) - Pntes -Pentacosiomdimnes -Pricls - Pire -Pisistrate - Plousioi -Protagoras -Religion civique - Socrate - Solon -Sparte - Sykophantes - Thucydide -Zeugires.

    ATIMIE Cit - Justice - Politeia.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 19

  • ATRIDES Aropage - Athna - Hros etcycles hroques - Schliemann -Troie (Guerre de).

    BANAUSOI Demiourgoi.

    BANQUES/BANQUIERS Commerce - conomie - Monnaie.

    BARBARES Mdiques (Guerres) - Hrodote.

    BIBLIOTHQUE Littrature - Philosophie.

    BOUL Aropage - Dokimasie - cclesia -Justice - Pryranes.

    CALLISTRATOSDALPHIDNA Confdration maritime (Seconde) -

    Eisphora - Symmories.

    CHABRIAS Stratges.

    CHARS Iphicrate - Stratges - Timothe.

    CHRONE (BATAILLE DE) Dmosthne - Philippe II.

    CHIOS Confdration maritime (Seconde)Dlos (Ligue de) - Dmocratie.

    CHORGIE Comdie - Liturgies.

    CIMON Imprialisme - Pricls - Thse.

    CIT Atimie - Dmocratie - cclesia -Evergrisme - Graphe para nomn -Hippeis -Libert (Eleutheria) -Mtques - Misthophorie -Monarchie - Nomos - Ostracisme -

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 20

  • Pntes - Pricls - Polis - Politeia -Polits - Prytanes - Zeugites.

    CLEON Aristophane - Dmagogues -Hyperboles - Ploponnse (Guerre du).

    CLROUQUIES Confdration maritime (Seconde) -Dlos (Ligue de) - Prids.

    CLISTHNE Alcmonides - Athnes - Dme -Orthagorides - Patrios polireia -Tribu.

    COLONISATION GRECQUE Cyrne - Grce dOccidenr -Marseille -Sicile - Syracuse.

    COMDIE Aristophane - Chorgie - Littrature -Mnandre - Thtre.

    COMMERCE Banque/Banquiers - Economie -Emporoi - Monnaie - Naukleroi.

    CONFDRATION MARITIME(SECONDE) Callistratos dAlphidna - Chios -

    Clrouquies - Imprialisme.

    CORINTHE Cypslides.

    CRTE Evans.

    CRITIAS Oligarchie - Thramne -Trente.

    CYPSLIDES Corinthe - Hrodore -Orthagorides -Tyrannie

    CYRNE Colonisation grecque.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 21

  • DLOS (LIGUE DE) Chios - Clrouquies - Imprialisme.

    DELPHES Apollon - Dieux - Oracles - Religioncivique - Sanctuaires.

    DMAGOGUES Cleon - Hyperboles - Orateurs.

    DMES Clisthne

    DMTER Religion civique - Thesmophories.

    DEMIOURGOI Banausoi - Economie.

    DMOCRATIE Alcibiade - Chios - Cit - Dmos -Ecclesia - galit - Esclavage -vergrisme -Graphe para nomn -Imprialisme - Libert - Marine -Mtques - Misthophorie - Oligarchie -Oligarque (Le Vieil) Ostracisme -Ploponnse (Guerre du) -Pnres -Prids - Platon - Polis - Polits -Protagoras - Socrate - Solon -Sykophantes - Theorikon - Thse -Trente -Tyrannie.

    DMOS Dmocratie - cclesia - Ostracisme -Pntes - Polits - Solon - Teocorikon -Tyrannie.

    DMOSTNE Athnes - Chrone (Bataille de) -Eschine - Harpale (Affaire d) -Hypride - Littrature - Orateurs -Philippe II -Theorikon.

    DNIS LANCIEN Grce dOccident - Syracuse.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 22

  • DIEUX Aphrodite - Apollon - Athna -Delphes - Dmter - Dionysos -Epidaure - Ftes - Hra - Hracls -Hros et cycles hroques - Homre -Mythologie - Religion civique -Religion domestique - Zeus.

    DIOGNE Philosophie.

    DIONYSOS Dieux - Mythologie - Religioncivique -Thtre - Thorikon.

    DIPLOMATIE Athnes.

    DOKIMASIE Archonte - Boul - Thesmothtes.

    DORIENS Premiers temps de la Grce - Sparte.

    DOT Famille - Fminine (Condition) -Mariage.

    ECCLESIA Athnes - Boul - Cit - Dmos -Orateurs - Prytanes.

    CONOMIE Banque/Banquiers - Commerce -Demiourgoi - Eisphora - Emporoi -Esclavage - Fiscalit - Georgoi -Kapeloi -Mtques - Monnaie -Naukieroi -Oikos - Pire - Prtsmaritimes - Symmories - Thorikon.

    DUCATION Famille - Musique - Pdrastie -Sapho.

    GALIT Dmocratie - Esclavage.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 23

  • EISANGELIE Arginuses (Procs des).

    EISPHORA Callistratos dAlphidna - Economie-Fiscalit - Plousioi - Symmories.

    EMPOROI Commerce - Economie - Naukieroi -Pire - Prts maritimes.

    EPHBIE Arme - Hoplites.

    EPHIALTE Aropage Pricls.

    EPICLRE Famille - Fminine (Condition).

    PIDAURE Dieux - Mdecine hippocratique - Sanctuaires

    ESCHIINE Dmosthne - Littrature -Orateurs -Philippe II.

    ECHYLE Aropage - Euripide - Littrature - Mythologie - Sophocle -Thtre - Tragdie.

    ESCLAVAGE Dmocratie - Economie - galit- Famille - Hectmores -Htares - Pntes.

    EUBULE Athnes - Laurion - Thorikon -Xnophon.

    EUPATRIDES Aropage.

    EURIPIDE Eschyle - Littrature -Mythologie -Sophocle - Thtre -Tragdie.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 24

  • EVANS Crte - Premiers temps de la Grce.

    EVERGTISME Cit - Dmocratie.

    FAMILLE Dot - ducation - Esclavage - Famille-Fminine (Condition) - Gnos -Mariage - Mort - Phratries.

    FMININE (CONDITION) Aspasie - Dor - piclre - Famille -Htares - Mariage - Oikos.

    FTES Dieux - Sanctuaires - Thtre -Thorikon - Thesmophories.

    FISCALIT Economie - Eisphora - Liturgies -Symmories.

    FUSTEL DE COULANGES

    GENOS Famille - Phratries - Tribu.

    GEORGOI conomie - Hectmores - Solon.

    GRAPH PARA NOMN Cit- Dmocratie - Justice - Nomos -Ostracisme - Thesmothtes.

    GRCE DASIE Alce - Architecture, Urbanisme -Homre - Philosophie - Posie -Sapho - Thaes - Tyrannie.

    GRCE DOCCIDENT Colonisation grecque - DenyslAncien -Marseille - Sicile -Syracuse - Tyrannie.

    GUERRE Hoplites - Lamiaque (Guerre) -Marine - Mdiques (Guerres).Ploponnse (Guerre du) - Stratges -

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 25

  • Thucydide -Troie (Guerre de) -Xnophon.

    HARMODIOSET ARISTOGITON Tyrannie.

    HARPLE (AFFAIRE D) Aropage - Dmosthne - Hypride

    HCATE Grce dAsie - Hrodote -Philosophie.

    HECTMORES Esclavage - Georgoi - Solon.

    HLIE Justice.

    HELLNISTIQUE(CIVILISATION) Alexandre.

    HRA Dieux - Hracls - Mythologie - Zeus.

    HRACLS Dieux - Hra - Hros -Mythologie -Zeus.

    HRODOTE Barbares - Cypslides - Hcate -Histoire - Littrature - Modiques (Guerres).

    HROS ETCYCLES HROQUES Atrides - Hracls - Hsiode -

    Littrature - Mythologie - dipe -Thse - Troie (Guerre de).

    HSIODE Mythologie - Posie.

    HTARES Esclaves - Fminine (Condition).

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 26

  • HTAIRIES Oligarchie - Quatre Cents.

    HIPPEIS Cit.

    HISTOIRE Hrodote - Littrature - Thucydide -Xnophon.

    HOMRE Grce dAsie - Littrature -Premiers temps de la Grce -Troie (Guerre de).

    HOPLITES Arme - Ephbie - Guerre -Solon -Sparte - Thramne -Zeugites.

    HYPERBOLOS Cleon - Dmagogues - Ostracisme.

    HYPRIDE Dmosthne - Harpale (Affaire d)- Littrature - Orateurs.

    IMPRIALISME Cimon - Confdration maritime(Seconde) - Dlos (Ligue de) -Dmocratie - Isocrate - Thucydide -Thrasybule.

    IPHICRATE Chars - Stratges - Timothe.

    ISE Littrature - Orateurs.

    ISOCRATE Athnes - Imprialisme - Littrature -Panhellnisme - Patries polireia -Philippe II - Stasis.

    JUSTICE Aropage - Boul - Graphe para nomn- Hlie - Nomos - Ostracisme -Selon - Sykophantes -Thesmothtes.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 27

  • KAPELOI conomie.

    LAMIAQUE (GUERRE) Alexandre - Dmosthne - Hypride -Phocion.

    LAURION Eubule - Xnophon.

    LIBERT (LEUTHERIA) Cit - Dmocratie - Polis - Politeia.

    LITTRATURE Alce - Aristophane - Aristote -Bibliothque - Comdie - Dmosthne- Eschine - Eschyle - Euripide -Hrodote -Hsiode - Histoire -Homre - Hypride - Ise - Isocratc -Lycurgue - Lysias -Mnandre -Philosophie - Pindare - Platon - Posie - Sapho - Sophocle - Thtre -Thophraste - Thucydide - Tragdie -Xnophon.

    LITURGIES Chorgie - Fiscalit - Plousioi -Trierarchie.

    LYCURGUE Athnes - Littrature.

    LYCURCUE DE SPARTE Sparte.

    LYSANDRE Agsilas - Ploponnse (Guerre du) -Sparte - Thrasybule.

    LYSLAS Littrature - Mtques - Orateurs -Thrasybule - Trente.

    MACDOINE Alexandre - Philippe II.

    MARATHON Modiques (Guerres) - Milciade.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 28

  • MARIAGE Dot - Famille - Fminins (Condition)- Oikos - Religion domestique.

    MARINE Arginuses (Procs des) - Dmocratie -Guerre - Naucraries - Naukieroi -Pire -Prts maritimes - Salamine -Thmistocle.

    MARSEILLE Colonisation grecque - GrcedOccident.

    MDECINE Epidaure - Philosophie -HIPPOCRATIQUE Science.

    MDIQUES (GUERRES) Barbares - Guerre - Marathon -Miltiade - Salarnine - Thmistocle.

    MNANDRE Comdie - Littrature - Thtre.

    MTQUES Aristote - Cit - Dmocratie -Economie - Lysias.

    MILTIADE Marathon - Mdiques (Guerres) -Stratges.

    MISTHOPHORIE Athnes - Cit - Dmocratie -Pntes -Pricls - Thorikon.

    MONARCHIE Alexandre - Cit - Sparte -Tyrannie.

    MONNAIE Banque/Banquiers - Commerce -conomie.

    MORT Famille - Mythologie -Religion domestique.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 29

  • MUSIQUE Alce - Apollon - ducation -Pindare -Platon - Posie -Pythagore - Sapho -Tragdie.

    MYTHOLOGIE Aphrodite - Apollon - Argonautes -Atrides - Delphes - Dmter - Dieux -Dionysos - Eschyle - Euripide - Hra -Hracls - Hros et cycles hroques -Hsiode - Homre - dipe - Pindare -Religion civique - Religion domestique- Sophocle - Thse - Thtre - Troie(Guerre de) - Zeus

    NAUCRARIES Marine.

    NAUKLEROI Commerce - Economie - Emporoi -Marine - Pire - Prts maritimes.

    NICIAS Laurion - Ploponnse (Guerre du).

    NOMOS Cit - Graphe para nomn - Justice -Politeia - Polits - Thesmothtes.

    DIPE Hros et cycles hroques -Mythologie - Sophocle - Tragdie.

    OIKOS conomie - Famille - Fminine (Condition) -Mariage.

    OLIGARCHIE Cririas - Dmocratie - Htairies -Oligarque (Le Vieil) - Patrios politeia -Plousioi - Polis - Politeia - Poltes - Quatre Cents - Sparre - Trente.

    OLIGARQUE (LE VIEIL) Dmocratie - Oligarchie.

    OLYMPE Religion civique - Sanctuaires.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 30

  • ORACLES Apollon - Delphes - Hypride - Religion civique - Sanctuaires - Zeus.

    ORATEURS Athnes - Boul - Cit - Dmagogues -Dmocratie - Dmosthne - cclesia -Eschine - Ise - Lysias - Prytanes -Sophistes.

    ORTHAGORIDES Clistne - Cypslides - Tyrannie.

    OSTRATISME Cit - Dmocratie - Dmos -Graphe para nomn -Hyperboles- Justice -Politeia -Poltes -Tyrannie.

    PANHELLNISME Isocrate.

    PATRIOS POLITEIA Clisthne - Isocrate - Oligarchie -Politeia - Solon.

    PDRASTIE Alcibiade - ducation - Platon -Sapho - Sparte.

    PEINTURE

    PLOPONSE Alcibiade - Andocide - Athnes -(GUERRE DU) Cleon - Dmocratie - Lysandre -

    Nicias - Pricls - Sparte - Thramne- Thucydide.

    PNTES Athnes - Cit - Dmocratie - Dmos -Esclavage - Misthophorie - PIousioi -Thorikon.

    PENTACOSIOMDIMNES Athnes - Solon.

    PRICLS Aspasie - Athnes - Cimon -

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 31

  • Clrouquies - Dmocratie - Dmos - Ephialte -Misthophorie -Ploponnse (Guerre du) - Phidias -Pire - Religion civique -Thucydide.

    PHIDIAS Architecture, Urbanisme - Pricles.

    PHILIPPE II Alexandre - Chrone (Bataille de) -Dmosthne - Eschine - Isocrate -Macdoine.

    PHILOSOPHIE Aristote - Bibliothque - Diogne -GrcedAsie - Hcate - Histoire -Littrature - Mdecinehippocratique -Platon -Pythagore - Science - Socrate -Sophistes - Thaes - Thophraste.

    PHOCION Lamiaque (Guerre) - Stratges.

    PHRATRIES Famille - Gnos.

    PINDARE Littrature - Musique - Mythologie -Posie.

    PIRE Athnes - Economie - Emporoi -Marine- Naukieroi - Pricls - Prtsmaritimes.

    PISTISRATE Alcmonides - Athnes - Miltiade -Solon - Tyrannie.

    PLATON Dmocratie - Littrature - Musique -Philosophie - Protagoras - Socrate -Sophistes - Stasis.

    PLOUSIOI Athnes - Eisphora - Liturgies -

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 32

  • Oligarchie - Pntes - Prts maritimes - Trirarchie.

    POSIE Alce - Grce dAsie - Hsiode -Homre - Littrature - Musique -Pindare - Sapho - Tragdie.

    POLIS Cit - Dmocratie - Libert(Eleutheria) - Oligarchie - Politeia -Polits - Prytanes - Zeugites.

    POLITEIA Atimie - Cit - Libert (Eleutheria) - Nomos - Oligarchie - Ostracisme -Patries politeia - Polis - Polits -Tyrannie.

    POLITS Cit - Dmocratie - Dmos - Nomos -Oligarchie - Polis - Politeia.

    PRAXITLE Phidias.

    PREMIERS TEMPSDE LA GRCE Evans - Homre - Schliemann - Troie

    (Guerre de).

    PRTS MARITMES conomie - Emporoi - Marine -Naukleroi - Pire - Plousioi.

    PROTAGORAS Athnes - Dmocratie - Platon -Sophistes.

    PRYTANES Boule - Cit - cclesia - Polis.

    PYTAGORE Musique - Philosophie - Science.

    QUATRE CENTS Dmos - Htairies - Oligarchie -Thramne - Thrasybule - Trente.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 33

  • RELIGION CIVIQUE Athna - Delphes - Dmter - Dieux -Dionysos - Mythologie - Olympie -Oracles - Pricls - Religiondomestique -Sanctuaires - Zeus.

    RELIGION DOMESTIQUE Dieux - Mariage - Mort - Mythologie -Religion civique.

    SALAMINE Marine - Mdiques {Guerres) -Thmistocle.

    SANCTUAIRE Apollon - Delphes - Epidaure - Ftes- Olympie - Religion civique.

    SAPHO Alce - ducation - Grce dAsie -Littrature - Musique - Pdrastie -Posie.

    SCHLIEMANN Atrides - Hros et cycles hroques -Premiers temps de la Grce - Troie(Guerre de).

    SCIENCE Mdecine hippocratiquc -Philosophie -Pythagore - Thals.

    SICILE Colonisation grecque - DenyslAncien -Grce dOccident -Syracuse - Tyrannie.

    SOCRATE Athnes - Dmocratie -Philosophie -Platon - Xnophon.

    SOLON Athnes - Dmocratie - Dmos -Georgoi - Hectmores - Hoplites- Justice -Patries politeia -Pentacosiomdinmes -PisistrateStasis.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 34

  • SOPHISTES Aristophane - Orateurs -Philosophie -Platon - Protagoras - Socrate.

    SOPHOCLE Eschyle - Euripide - Littrature -Mythologie - dipe - Thtre -Tragdie.

    SPARTE Agsilas - Athnes - Doriens -Hoplites - Lycurgue de Sparte -Lysandre - Oligarchie -Ploponnse (Guerre du).

    STASIS Aristote - Isocrate - Platon - Solon.

    STRATGES Arme - Chabrias - Chars - Cleon -Guerre - Iphicrate - Miltiade -Ploponnse (Guerre du) - Phocion -Timothe.

    SYKOPHANTES Athnes - Dmocratie - Eisangelie -Justice.

    SYMMORIES Callistratos dAlphidna - Eisphora -Fiscalit - Trirarchie.

    SYRACUSE Colonisation grecque - Denys lAncien - Grce dOccident - Sicile.

    TAMIAI Dlos (Ligue de) - Mistophorie.

    THALS Grce dAsie - Philosophie - Science.

    THTRE Aristophane - Comdie - Dionysos -Eschyle - Euripide - Ftes - Hros et cycles hroques - Mnandre - Mythologie - Sophocle - Tragdie.

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 35

  • THBES

    THMISTOCLE Aristide - Dmocratie - Marine - Mdiques (Guerres) - Salamine.

    THOPHRASTE Littrature - Philosophie.

    THEORIKON Dmocratie - Dmos - Dmosthne -Dionysos - Eubule - Ftes - Misthophorie - Pntes - Thtre.

    THRAMNE Arginuses (Procs des) - Critias -Hoplites - Ploponnse (Guerre du) -Quatre Cents - Trente.

    THSE Cimon - Dmocratie - Hros et cycles hroques - Mythologie.

    THESMOPHORIES Aristophane - Dmter - Ftes.

    THESMOTHTES Archontes - Dokimasie - Graphepara nomn - Justice - Nomos.

    THRASYBULE Alcibiade - Dmocratie -Imprialisme -Lysandre - Lysias -Quatre Cents - Trente.

    THUCYDIDE Athnes - Guerre - Histoire - Imprialisme - Littrature - Ploponnse (Guerre du) - Pricls - Tyrannie.

    TIMOTHE Chars - Iphicrate - Stratges.

    TRAGDIE Dionysos - Eschyle - Euripide - Hros et cycles hroques - Littrature

    LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 36

  • LISTE DES ENTRES ET DE LEURS CORRLATS 37

    - Musique - Posie - Sophocle - Thtre.

    TRAVAIL Dmocratie - Dmos - Economie - Esclavage.

    TRENTE Cririas - Dmocratie - Lysandre - Oligarchie - Quatre Cents - Thramne - Thrasybule.

    TRIBU Clisthne - Gnos.

    TRIRARCHIE conomie - Liturgies - Marine - Stratges - Symmories.

    TROIE (GUERRE DE) Atrides - Hros et cycles hroques -Homre - Mythologie - Premiers temps de la Grce - Schliemann.

    TYRANNJIE Cypslides - Dmocratie - Dmos - Grce dAsie - Grce dOccident - Harmodios et Aristogiron - Monarchie - Orthagorides - Pisistrare -Politeia - Sicile - Thucydide.

    VTEMENT

    XNOPHON Eubule - Guerre - Histoire - Laurion -Littrature - Socrate.

    ZEUGITES Athnes - Cire - Hoplites - Polis.

    ZEUS Dieux - Ftes - Hra - Hracls - Mythologie - Oracles - Religion civique - Sanctuaires.

  • Faits politiques Faits de civilisation Le reste du monde mditerranenv. 2150-1680 Moyen Empire thbain en

    gyptev. 2000 Installation des Hittites en

    AnatolieFin XIXe s. Rgne dHammurabi en

    Msopotamie. Les Assyriensmatres de Mari

    v. 1600-1400 Apoge de la Crte v. 1600-1400 Apoge de la civilisation v. 1580-1320 XVIIIe dynastie : Amnophisminoenne minoenne IV (Akhenaton). Exode des

    Hbreux vers la Palestinev. 1400-1200 Apoge de la Grce v. 1400-1200 Apoge de la civilisation v. 1298-1232 Rgne de Ramss II

    mycnienne mycnienneDb. XIIe s.- Sicles obscurs v. 1200-800 Dclin de la civilisation v. 1230 Attaque des peuples de lafin IXe s. matrielle mer

    Fin du 1er David et Salomon. Hiram Db. VIIIe s. Naissance de la cit Fin IXe s. laboration de lalphabet millnaire de Tyr

    grecque grecMilieu VIIIe s. Dbut de la coloni- 776 Fondation des jeux Fin IXe s. Fondation de Carthage

    sation grecque olympiquesv. 757 Fondation de Cmes Sec. moiti Rdaction des pomes 754-753 Fondation de Rome

    en Campagnie du VIIIe s. homriquesv. 740-720 Premire guerre de Messniev. 733 Fondation de Syracusev. 708 Fondation de Tarente Fin VIIIe s. La Thogonie, Les Travaux v. 715 Dbut du royaume mde

    et les Jours dHsiodev. 660 Fondation de Bysance 1re moiti Dbut du monnayage en v. 668-626 Rgne dAssurbanipalv. milieu VIIe s. Dbut de la tyrannie des du VIIe s. Grce 663-625 XXVIe dynastie sate

    Cypslides

    CHRONOLOGIE 38

  • v. 630 Fondation de Cyrne. Tentative 626-539 Royaume no-babyloniende Cylon Athnes

    v. 621 Lois de Draconv. 640-620 2e guerre de Messniev. 600-590 1e guerre sacrev. 600 Fondation de Marseille v. 600 Consrtuction de lHraon 605-562 Rgne de Nabuchodonosor

    dOlympie594-593 Archontat de Solon Athnes 597 Prise de Jrusalem par

    Nabuchodonosor561-560 Dbut de la tyrannie de Pisistrate 560-546 Rgne de Crsus en Lydie

    Athnesv. 550 Construction de lArtmision Milieu Rformes de Servius Tullius

    dEphse VIe s. Romev. 559-530 Rgne de Cyrus

    533 Dbut de la tyrannie de Polycrate 539 Prise de Babylone par Cyrus Samos

    v. 525 Dbut de la cramique attique 525 Conqute de lgypte par figures rouges Cambyse

    v. 524-446 Eschyle 522-486 Rgne de Darius514 Assassinat dHipparque v. 518-438 Pindare510 Chute dHippias, tyran dAthnes508 Rforme de Clisthne 509 Dbut de la Rpublique

    romaine499 Dbut de la rvolte de lIonie v. 496-406 Sophocle494 Prise de Milet par les Perses v. 495 Dbut de la construction du

    temple dAlphaia Egine493 Phrynichos fait reprsenter la

    Prise de Milet491-490 Premire guerre mdique. v. 490-430 Phidias

    Marathonv. 485 Premiers concours de comdie 486-465 Rgne de Xerxs

    483 Construction dune flotte de v. 484-430 Hrodoteguerre Athnes

    CHRONOLOGIE 39

  • 481-479 2e guerre mdique v. 480-406 Euripide480 Salamine. Gelon bat les Cartha-

    ginois Himre479 Victoire des Grecs Plates478-477 Fondation de la ligue de Dlos 477-476 Statues de Tyrannoctones par

    Critios474 Hiron bat les trusques

    Cmes472 Ostracisme de Thmistocle 472 Les Perses dschyle467 Victoire de Cimon lEurym- v. 469-399 Socrate

    don464 Soulvement des hilotes de

    Messnie462-461 Rforme dphialte461 Ostracisme de Cimon ; dbut v. 460-

    de la carrire de Pricls db. IVe s. Thucydidev. 459-380 Lysias

    454 Transfert du trsor de la ligue 458 lOrestie dschylede Dlos Athnes

    449-447 2e guerre sacre v. 450-385 Aristophane 450 Loi des Douze Tables489/448 Paix de Callias entre Athnes

    et les Perses 447-438 Construction du Parthnon446/445 Paix de trente ans entre

    Athnes et Sparte444/443 Fondation de Thourioi en Italie 441 Antigone de Sophocle

    du Sud438 Athna Parthenos de Phidias437-432 Constrction des Propyles

    432 Dcret de Mgare 436-338 Isocrate431 Dbut de la guerre du Plopon- 431 Mde dEuripide

    nse

    CHRONOLOGIE 40

  • 430 pidmie de peste Athnes429 Mort de Pricls 428 Hippolyte dEuripide

    v. 428-354 Xnophonv. 427-347 Platon

    424 Dfaite des athniens Delion 425 Les Acharniens dAristophane421 Paix de Nicias415-413 Expdition de Sicile411 Rvolution oligarchique des

    Quatre Cents Athnes407 Retour dAlcibiade Athnes 408 Oreste dEuripide406 Bataille des Arginuses405 Dfaite de la flotte athnienne 405 Les Grenouilles dAritophane

    Aigos-Potamos405-367 Tyrannie de Denys Syracuse404-403 Tyrannie des Trente Athnes403/402 Archontat dEuclide401-400 Retraite des Dix Mille 399 Procs et mort de Socrate394 Victoire de Conon Cnide 390 Sac de Rome par les Gaulois386 Paix du Roi 387 Fondation de lAcadmie par

    Platon384-322 Aristote384-322 Dmosthne380 Pangyrique dIsocrate

    378/377 Seconde Confdration maritimedAthnes

    371 Epaminondas vaiqueur des Spar- 364 Aphrodite de Cnide de Praxitle 367 Plbiscite licinio-sextien ou-tiates Leuctres vrant le consulat aux plbiens

    362/361 Bataille de Mantine ; mort 360 Dbut de la construction du dEpaminondas temple dAthna Alea Tge

    CHRONOLOGIE 41

  • 359 Avnement de Philippe en Mac-doine

    357 Loi de Priandre sur la trirarchie357-355 Guerre des allis356 Dbut de la troisime guerre

    sacre354 Intervention de Philippe en 353 Dbut de la constriction du

    Thessalie Mausole dHalicarnasse351 Premire Philippique de

    Dmosthne349-348 Sige et prise dOlynthe par 349-348 Les Olyntiennes de Dmosthne

    Philippe346 Paix de Philocrats 347 Mort de Platon

    346-345 Artmis Brauronia de Praxitle340 Dbut de la quatrime guerre 341 Premire guerre samnite

    sacre339 Prise dElate par Philippe338 Dfaite des Grecs Chrone337 Formation de la ligue de

    Corinthe336 Assassinat de Philippe ; avne-

    ment dAlexandre335 Destruction de Thbes 330 Sur la couronne de Dmosthne324 Affaire dHarpale323 Mort dAlexandre ; dbut de la

    guerre lamiaque322 Mort de Dmosthne.

    Antipatros impose Athnes une garnison macdonnienne etune constitution censitaire

    CHRONOLOGIE 42

  • AGSILAS

    Lun des plus clbres rois de Sparte. Il succda en400 AgisII de la dynastie des Eurypontides. Spartetait alors au sommet de sa puissance, au lendemainde la guerre du Ploponnse dont elle tait sortie vic-torieuse. Cest lartisan de la victoire, le navarqueLysandre, qui contribua imposer Agsilas contrelhritier normal dAgis, Leotychidas, accusant cedernier dtre en ralit le fils illgitime de lAthnienAlcibiade. Agsilas sillustra dabord en Asie o ilmena en 396 et 395 une srie de campagnes victo-rieuses. Rappel en 394 en Europe, o Sparte se heur-tait une coalition conduite par son ancienne allieCorinthe, il remporta contre les coaliss la victoire deCorone et contribua renforcer lhgmonie deSparte que sanctionna en 386 la paix du Roi. Malgrdes campagnes actives contre les Botiens, il ne putempcher le Thbain paminondas dcraser en 371larme Spartiate Leuctres. Aprs cette dfaite, on letrouve, la tte de mercenaires, au service du satrapeAriobarzane en 364 et du pharaon Nectanebo en 361.Cest son retour dgypte quil mourut en 360.Lhistorien athnien Xnophon, qui fut son ami, a

    AGSILAS 43

  • laiss de lui un loge qui le prsente comme le sou-verain idal, respectueux des lois de la cit. Pourtant,son long rgne qui dbute alors que la puissance deSparte est son apoge, et sachve quand la cit,ruine et vaincue, dpouille de la Messnie, entredans la voie du dclin, traduit bien les ralits nou-velles qui annoncent la fin de la civilisation grecqueclassique. Car, si Agsilas nest que lun des deux roisde Sparte, il nen mne pas moins une politique per-sonnelle, comparable en cela ces chefs de merce-naires qui, un peu partout, dans un monde grec troublpar des luttes intestines, cherchent semparer dupouvoir dans leurs cits, et nhsitent pas, pour trou-ver de quoi payer leurs mercenaires, se mettre auservice de souverains trangers. En cela, le rgnedAgsilas est rvlateur de la crise que traverse lemonde des cits grecques au IVe sicle.

    G.L. Cawkwell, Agesilaos and Sparta , C.Q. n.s.26,1976, pp. 62-84.P. Cartledge, Agesilaos and th Crisis of Sparta. Londres,1987. C.D. Hamilton, Agilaus and the Failure of SpartanHegemony, Cornell Univ. Press, 1991.

    Lysandre, Sparte.

    AGSILAS 44

    !

  • AGORA

    Lagora tait la place o lorigine se tenaient lesassembles du dmos. Elle est dj mentionne dansles pomes homriques, mais les assembles y sontinformelles et sans pouvoir rel. Ds la fondation despremires cits coloniales, partir du milieu du VIIIesicle, un emplacement est rserv pour la futureagora. Cest l que se croisent les artres principalesdlimitant le plan de la ville. Cest l aussi quest sou-vent situe la tombe du fondateur, objet dun cultehroque. Le cas dAthnes est un peu particulier.Lagora y joue ce rle de lieu des assembles infor-melles du dmos jusquau dbut du Ve sicle. Maisavec le triomphe de la dmocratie, lagora change decaractre, les assembles dsormais priodiques setenant sur la colline de la Pnyx. Lagora demeuraitnanmoins le centre civique par excellence, et cest proximit que slevait le bouleuterion, lieu des ru-nions du Conseil, la tholos o sigeaient les prytaneset diffrents temples et autels ddis aux divinitsprotectrices de la cit. Mais lagora tait aussi deve-nue le lieu o sopraient les changes, et sous lesportiques qui la bordaient (Stoa Poikil, Stoa Basi-leios) souvraient des boutiques o les Athniens

    AGORA 45

  • aimaient sattarder pour discuter les dcisions rcentes.De ce fait, lagora demeurait le centre de la viecivique et du dbat politique. lpoque hellnis-tique, et singulirement dans les cits grecques dAsieMineure, mais aussi Athnes grce la gnrositdes souverains attalides, les agorai sont dotes de por-tiques et dun dcor monumental qui illustrent la poli-tique de prestige des souverains.

    R. Martin, Recherches sur lAgora grecque, Paris, 1951.

    Architecture, Urbanisme.

    ALCE

    Alce tait originaire de lle de Lesbos, une desgrandes les de lEge. Il serait n vers 640 dans unefamille noble. ce moment, Lesbos tait le thtredune agitation la fois sociale et politique commedans le reste du monde grec, agitation qui aboutit ltablissement de la tyrannie dun certainMelanchros vers 612. ce Melanchros succda lasuite dun coup de main Myrsilos. Puis, aprs unenouvelle priode de troubles, Pittacos sempara dupouvoir et avec le titre daesymnte gouvernaMytilne, la principale cit de lle, pendant dix ans.Alce semble avoir t ml ces troubles, avoir en

    ALCE 46

    !

  • particulier pris part au complot visant renverserMyrsilos. Lchec du complot le conduisit sexilerune premire fois. Il dut de nouveau sexiler aprslarrive au pouvoir de Pittacos. Il rentra nanmoins Lesbos, et cest l quil mourut, assez g.Cest grce aux fragments de ses pomes qui nous

    sont parvenus que lon peut trs approximativementreconstituer cette vie. En effet, ce qui distingue laposie dAlce de celle de ses contemporains, et lerapproche au contraire de sa compatriote Sapho, cestle choix de lexpression de ses sentiments personnels travers un langage simple, en dialecte olien, posielyrique, compose de strophes courtes de quatre verssyllabiques et chante avec accompagnement duninstrument appel barbitos, sorte de lyre allonge.Luvre dAlce tait considrable et varie. Elle

    connut de son vivant et aprs sa mort une granderenomme, singulirement Athnes, puis Alexandrie et Rome. Les fragments qui sont par-venus jusqu nous comportent des hymnes enlhonneur des dieux, des pomes sditieux , despomes damour et des pomes quon chantait dansles banquets.

    A.R. Burn, The Lyric Age of Greece. Londres, 2ed., 1967.J. Svenbro, La parole et le marbre : aux origines de lapotique grecque, Lund, 1976.dition des pomes dAlce, tablis et traduits par Th.Reinach, Paris, Belles Lettres, 3 d., 1966.

    ALCE 47

  • Grce dAsie. Lesbos. Littrature. Musique. Posie.Sapho.

    ALCIBIADE

    Alcibiade est lun des hommes politiques les plusimportants de lhistoire de la dmocratie athnienne.N vers le milieu du Ve sicle, il eut pour tuteurPricls, et se trouva de ce fait trs jeune, vou lacarrire politique. Ce nest pourtant quaprs la con-clusion de la paix de Nicias, en 421, quil commena faire parler de lui. Persuad que la paix ntaitquune trve, il se heurta trs vite Nicias, son an,et singulirement lorsquen 415 il incita les Athniens rpondre favorablement lappel des gens deSgeste en Sicile et envoyer une expdition dans lagrande le. Thucydide a reconstitu le dbat qui lop-posa alors Nicias. Jeune, fougueux, sachant utiliserles arguments susceptibles de sduire le dmos, il sutconvaincre lassemble, qui vota le principe de lex-pdition dont il reut le commandement avec Niciaset Lamachos. Il nallait pas pouvoir cependant lamener bien, car, compromis dans laffaire desHerms et accus davoir particip des parodies desmystres dEleusis, il fut rappel et prfra senfuir. Ilsjourna quelques annes Sparte, alors de nouveau

    ALCIBIADE 48

    !

  • en guerre contre Athnes, et cest lui qui aurait sug-gr aux Spartiates le coup de main sur la forteressede Dclie qui allait avoir pour Athnes des con-squences dsastreuses. Mais, accus dentretenir desrelations coupables avec la femme du roi SpartiateAgis, il senfuit nouveau et trouva asile auprs dusatrape perse Tissapherne. Cest en promettant uneaide financire de celui-ci quil tenta de rentrer Athnes. Mais les oligarques stant empars du pou-voir dans la cit, il se tourna vers les chefs dmocratesqui commandaient la flotte rvolte Samos. Ceux-cile firent lire stratge par les marins et les soldats, et,tandis qu Athnes la dmocratie tait restaure,Alcibiade, la tte de la flotte athnienne remportaune srie de succs militaires, ce qui lui valut de pou-voir rentrer triomphalement Athnes. Dot duncommandement exceptionnel, il repartit pour lAsie,mais, son arme ayant subi en son absence une dfaite Notion, il prfra senfuir de nouveau pour viterune mise en accusation son retour. Il mourut en 404,en Phrygie, assassin, peut-tre linstigation des oli-garques, de nouveau matres dAthnes.Alcibiade est un personnage particulirement int-

    ressant dans le contexte de la dmocratie athnienne.Filleul de Pricls, il tait tout naturellement appel jouer le rle dun chef dmocratique. Fidle disciplede Socrate, qui admirait sa beaut et son intelligence,il avait t mis en garde par celui-ci contre les excs

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  • auxquels pouvait se livrer une foule ignorante. Appar-tenant la jeunesse dore dAthnes, il avait suivi lesleons des sophistes et adhr au scepticisme de cer-tains dentre eux, concernant en particulier les prati-ques religieuses. Il nest pas tonnant ds lors quil sesoit trouv impliqu dans laffaire de la mutilation desHerms, quil ait complot avec Tissapherne le ren-versement de la dmocratie et avec les chefs dmo-crates contribu sa restauration. Sa sductionphysique sexerait sur les hommes autant que sur lesfemmes. On laimait ou on le dtestait, passionn-ment. Et, encore vingt ans aprs sa mort, on ne pou-vait voquer sa mmoire de faon indiffrente.Plutarque, dans sa Vie dAlcibiade, a recueilli toutesles anecdotes que la postrit devait accumuler sur cepersonnage hors du commun.

    J. Hatzfeld, Alcibiade. tude sur lhistoire dAthnes lafin du Ve sicle, Paris, 1940.M.-F. Mac Gregor, The Genius of Alcibiades, Phnix, 19,1965, pp. 27 sqq.

    Andocide. Ploponnse (Guerre du). Thrasybule.

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    !

  • ALCMONIDES 51

    ALCMONIDES

    Les Alcmonides sont une grande famille athniennedont les membres jourent un rle particulirementimportant dans lhistoire dAthnes la fin du VIIe etau VIe sicle. Le premier Alcmonide dont lhistoire aconserv le nom fut Mgacls, qui, tant archonte aumoment o un jeune aristocrate, Cylon, avait tent desemparer de lAcropole avec laide de son parent letyran de Mgare, appela le peuple aux armes et fitchouer la tentative. Mgacls fit mettre mort Cylonet ses partisans qui avaient cherch asile auprs destemples, ce qui entrana la condamnation pour sacrilgede tous les membres de la famille qui durent sexiler.Nanmoins, ils purent peu aprs rentrer Athnes,puisquon trouve Alcmon, le fils de Mgacls, latte du contingent athnien pendant la premire guerresacre. Cest cet Alcmon galement qui reconstituala fortune familiale en gagnant les bonnes grces duroi de Lydie. Le fils dAlcmon, qui sappelait Mga-cls comme son grand-pre, fut ladversaire dePisistrate. Il avait pous la fille du tyran de Sicyone,Clisthne, au terme dun concours qui dura une anne.Il en eut plusieurs enfants, dont une fille qui futlpouse de Pisistrare pendant la brve priode de sonpremier retour au pouvoir, et un fils qui fut le clbrerformateur Clisthne, le fondateur de la dmocratie

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    athnienne. Une nice de Clisthne qui portait le nomde sa grand-mre Agarist, la fille du tyran deSicyone, fut la mre de Pricls.Bien quappartenant la plus vieille aristocratie

    athnienne, les Alcmonides se voulaient tradition-nellement patrons du dmos . Leurs adversaires nemanqurent pas de ressortir contre eux la vieille maldiction , lie au sacrilge commis par Mga-cls lAncien, lorsquil avait fait excuter Cylon et sespartisans.Cest ainsi que les Alcmonides durent sexiler sous

    ce prtexte aprs le renversement de la tyranniedHippias, dont ils avaient t les artisans, et au lende-main des rformes de Clisthne. Et ce fut laction dudmos qui leur permit de rentrer Athnes. la veillede la guerre du Ploponnse encore, les Spartiatesnhsitrent pas rappeler la vieille maldiction propos de Pricls, dont la mre tait uneAlcmonide. Au IVe sicle, ils ne semblent plus jouerun rle important en tant que tels.

    P. Lvque et P. Vidal-Naquet, Clisthne lAthnien.Paris, 1964, pp. 32-62.

    Clisthne. Pisistrate.!

  • ALEXANDRE

    Alexandre est incontestablement lune des figuresles plus importantes de lhistoire de la civilisationgrecque. Se prsentant comme lhritier de lhell-nisme classique, il fit entrer par ses conqutes lOrientmditerranen dans laire culturelle grecque. Mais enmme temps, son rgne symbolise la rupture entre lacivilisation grecque classique et celle du monde quiallait natre de ces conqutes, le monde hellnistique.Alexandre succde en 336 son pre Philippe,

    assassin dans des conditions mystrieuses. Philippeavait lanne prcdente, la suite de la victoire rem-porte en 338 Chrone sur les Grecs unis autourdAthnes, rassembl des dlgus venus de toutes lesparties du monde grec, pour leur imposer son allianceau sein de la ligue de Corinthe, et la reconnaissance deson hgmonie dans la lutte quil entendait menercontre lempire perse. Alexandre, acclam par larmeselon la tradition macdonienne, entreprit donc deraliser le projet labor par Philippe. Auparavanttoutefois, il prit soin dassurer ses arrires, dune parten menant campagne contre les populations voisinesdes frontires nord de la Macdoine, afin de les sou-mettre, dautre part en crasant le soulvement desThbains contre la garnison macdonienne qui, depuisChrone, occupait la forteresse de la Cadme.

    ALEXANDRE 53

  • La campagne dAsie fut mene avec une extrmerapidit. Vainqueur la bataille du Granique en juin334, Alexandre sempara de Sardes et obtint sanspeine le ralliement des cits grecques de la cte occi-dentale de lAsie Mineure. Vainqueur lanne suivante Issos de larme de Darius, Alexandre poursuivit samarche vers le sud, semparant en particulier des portsde la cte syro-phnicienne et privant ainsi le roi deses points dappui maritimes.Dsormais, le but initial de la campagne tait large-

    ment dpass. La conqute de lEgypte se fit presquesans coup frir, mais surtout fournit Alexandre loc-casion de fonder une ville portant son nom, et qui allaitdevenir la cit la plus puissante du monde hellnis-tique. Cest alors galement quil se rendit dans loasisde Siwa o il fut salu par loracle comme fils de ZeusAmmon. On peut videmment sinterroger sur lesmobiles dAlexandre, se demander sil tait rellementconvaincu de son origine divine ou sil avait calculles avantages quil pourrait tirer de la prdiction deloracle. Quoi quil en soit, cest dsormais la con-qute de tout lempire perse quil se propose commebut. Revenu en Asie, il crase Arbles larme du roi lautomne 331 puis sempare des capitales royales,Babylone, Suse, Perspolis. Peu aprs, Darius en fuitetait assassin par lun de ses satrapes.Matre des trsors achmnides, Alexandre dsor-

    mais se veut lhritier du roi des Perses, non sans se

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  • heurter lhostilit de certains de ses compagnons(conspiration de Philotas). Il prend alors la route dessatrapies suprieures de lempire, franchit lHindouKouch au printemps 329 et commence cette aventurefabuleuse qui allait le conduire jusquaux abords duGange. Aventure entrecoupe de moments difficilesdus la fois la rsistance des populations locales,aux obstacles prsents par le pays lui-mme, aumcontentement de ses compagnons. Cest dailleursle refus de ceux-ci de le suivre qui lempcha de par-venir jusquau Gange et le contraignit prendre lechemin du retour. Un retour qui fut galement difficileet sacheva Babylone au dbut de lanne 323.Quelques mois plus tard, Alexandre mourait subite-ment, laissant son uvre inacheve.Ce bref rsum a laiss de ct tous les problmes

    que pose lhomme Alexandre, ses buts, ses ambitions.Trs vite, il devint un personnage quasi lgendaire, etles sources qui nous font connatre son extraordinairepope se ressentent de cette lgende. Sa valeur mili-taire, ses capacits de stratge, comme sa cruaut etses ambitions ne font aucun doute. Mais plus dlicateest lapprciation de sa politique. Car le systme quilmit en place seffondra aussitt aprs sa mort, et servle par l mme extrmement fragile. Il semblequil ait au dbut, par principe ou par ncessit, tentdassocier les nobles iraniens son entreprise, lesplaant ou les maintenant la tte des satrapies con-

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  • quises. Mais lorsque certaines de ces satrapies serebellrent, alors quAlexandre revenait vers laBabylome et que le bruit de sa mort avait couru, ilremplaa les Iraniens par des Macdoniens fidles.Mais cest aussi ce moment-l queurent lieu lesfameuses noces de Suse , o furent clbrs lesmariages entre soldats macdoniens et femmesiraniennes, et qui aux yeux de certains modernestraduisent chez Alexandre la volont de surmonter levieil antagonisme entre Grecs et barbares. La fonda-tion de nombreuses colonies militaires, dabord des-tines assurer les arrires de larme dAlexandre,allait tre un des principaux facteurs de diffusion delhellnisme dans le monde oriental.En dfinitive, et quels que soient les sentiments qui

    lanimaient et que nous ne connatrons jamais, laven-ture dAlexandre allait entraner de profonds boule-versements dans le monde mditerranen oriental,largissant dmesurment le vieux monde grec, maissurtout crant un pouvoir de type nouveau, cettemonarchie qui deviendra dans les tats qui seconstiturent aprs un demi-sicle de luttes entre lessuccesseurs dAlexandre, la forme politique carac-tristique de lpoque hellnistique.

    P. Briant, Alexandre le Grand, 3e d., Paris, 1986.J.G. Droysen, Alexandre le Grand, Bruxelles, 1991.P. Goukowsky, Alexandre et la conqute de lOrient(336-323) , dans Le monde grec et lOrient, t. II, 3e d.,

    ALEXANDRE 56

  • Paris, 1990, pp. 245-333., Recherches rcentes sur Alexandre le Grand ,

    R.E.G., 96, 1983, pp. 225-241.

    Hellnistique (Civilisation). Lamiaque (Guerre).Monarchie. Philippe II.

    ANDOCIDE

    Lun des plus anciens parmi les orateurs attiquesdont nous possdons les discours. Il naquit vers 440dans une famille qui stait dj distingue parplusieurs de ses membres, lesquels avaient rempli descharges officielles dans la cit. Lui-mme fit sonentre dans lhistoire en figurant au nombre desjeunes gens accuss davoir particip la mutilationdes Herms et des parodies des Mystres dEleusis,la veille du dpart de la flotte pour la Sicile en 415.Pour sauver son pre Leogoras qui figurait aussi aunombre des accuss, Andocide non seulement avoua,mais livra un certain nombre de noms, ce qui lui valutdavoir la vie sauve. Il prfra toutefois quitter Athnes,et semble avoir men pendant quelques annes la viedun commerant se livrant au commerce maritime.Dans lespoir de rentrer Athnes, il aurait ainsifourni bas prix du bois la flotte athnienne can-tonne Samos. Mais ce ne fut quaprs 403, lorsquela dmocratie restaure eut proclam une amnistie,

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    !

  • quil put rentrer Athnes. II lui fallut alors sedfendre dans un procs o fut de nouveau voquelaffaire des Mystres, mais quil semble avoir gagn,puisquon le retrouve en 392 parmi les ambassadeurschargs de ngocier la paix avec Sparte. En dpit dudiscours quil pronona cette occasion et qui nous at conserv, il ne russit pas convaincre lesAthniens et, un procs lui ayant t intent parCallistratos, il prfra sexiler nouveau. Les dis-cours dAndocide sont pour lhistorien qui veut com-prendre le fonctionnement de la vie politique Athnes dans les dernires annes du Ve sicle et audbut du IV sicle une source trs prcieuse. Nonseulement parce quils nous font connatre un certainnombre de dispositions lgislatives que nous ignoreri-ons sans cela, mais aussi parce quils nous permettentde nous faire une ide de ce qutait alors lopinionpublique Athnes. cet gard, le discours Sur lesMystres quil pronona loccasion du procsdimpit qui lui fut intent en 399, et le discours Surla paix de 392/1 sont dun trs grand intrt.

    G. Dalmeyda, Notice ldition des Discours dAndo-cide, Collection des Universits de France, Paris 1e d.,1930.

    Alcibiade. Ploponnse (Guerre du).

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    !

  • APHRODITE

    Dans le panthon olympien, elle est la desse delamour. Sur son origine, deux traditions coexistent.Tantt, elle nat des bourses dOuranos, jetes dans lamer aprs que Cronos avait mascul son pre : cestAphrodite sortant de lcume de lOcan, telle quesouvent les artistes lont reprsente. Tantt au con-traire, elle est la fille de Zeus et de Dion, commedans LIliade, o elle adopte le parti des Troyens etcombat auprs de son protg ne. Elle y est gale-ment lpouse dHphastos quelle trompe avec Ars,le brutal dieu de la guerre. Selon certaines traditionsne serait le fruit de ces amours adultres.Desse de lamour charnel et donc de la fcondit,

    Aphrodite est prsente dans le rituel du mariage. Maiselle est galement vnre par les courtisanes. Souslpithte de Nikphoros, elle prside la victoire, etde sa naissance marine, elle garde un lien troit avecle monde de la mer. Son culte tait particulirementrpandu en Asie Mineure, Chypre o avait lieuchaque anne une grande procession en son honneur,et dans la plupart des les de lge. Athnes, souslpithte de Pandemos, elle avait un sanctuaire sur lapente mridionale de lAcropole, et un autre sanctu-aire en Afrique, au cap Kolias. Mais cest surtout Corinthe que son culte tait dvelopp. Cest l que

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  • les servantes de la desse se livraient la prostitutionsacre. Souvent reprsente, surtout partir du IVesi-cle, elle sera assimile la Vnus romaine.

    L. Schan, P. Lvque, Les grandes divinits de la Grce,Paris, 1966, pp. 367-390.

    Dieux. Mythologie.

    APOLLON

    Apollon est fils de Zeus et de Leda. Il naquit danslle de Dlos, mais cest Delphes qui allait devenir lecentre principal de son culte. Pour se rendre matre dusanctuaire, Apollon dut tuer le monstre qui en tait legardien, puis, aprs stre purifi il consacra untrpied. Cest sur ce trpied qutait juche la Pythie,la prtresse charge de transmettre les oracles du dieu.Apollon est souvent reprsent dans la mythologie

    comme un dieu cruel qui se vengeait de ceux qui por-taient atteinte sa dignit, tel le satyre Marsyas quiavait prtendu tre meilleur musicien que lui. La lyreest en effet un de ses attributs, et il est dabord le dieude linspiration potique. Il a pour compagnes lesMuses qui vivent au pied du mont Parnasse. Il estgalement larcher qui protge les troupeaux. PredAsclpios, il est comme son fils un dieu gurisseur.Il est aussi le purificateur, celui qui absout le meurtrierde son crime, comme le rappelle LOrestie dEschyle,

    APOLLON 60

    !

  • puisque cest de lui que le parricide Oreste obtient sonpardon. Enfin, en tant que Phoibos il se confond par-fois avec Helios, le Soleil, dont il a lclat.Delphes et Dlos taient des sanctuaires panhel-

    lniques o se rassemblaient des fidles venus de toutle monde grec. Des jeux en lhonneur dApollon, lesjeux pythiques, se droulaient Delphes tous les qua-tre ans. Les oracles du dieu jourent un rle consid-rable en Asie Mineure, Didymes, prs de Milet et Claros o il tait associ sa sur Artmis.

    L. Schan, P. Lvque, Les grandes divinits de la Grce,Paris, 1966, pp. 201-226.

    Delphes. Dieux. Musique. Oracles. Sanctuaires.

    APPROCHES ACTUELLESDE LHISTOIRE GRECQUE

    LHistoire grecque connat depuis quelques annesun renouvellement qui sinscrit dans lensemble desorientations actuelles de la recherche en Histoire.Lhistoire conomique un peu relgue au second plandepuis le dbut du sicle, tait revenue en force durantles deux premires dcennies qui suivirent la deuxi-me guerre mondiale. Cet intrt sexpliquait par unedouble raison. Dune part linfluence alors trs grandedu marxisme sur nombre dhistoriens en Occident : ce

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    !

  • qui se traduisait dans le domaine de lhistoire grecquepar la publication douvrages, soit consacrs lco-nomie elle-mme et son influence sur la socitgrecque, soit et plus encore la place que tenait le tra-vail des esclaves dans cette conomie. Dautre part, lerveil de la polmique sur les caractres de l-conomie antique en gnral, et grecque en particulier,polmique opposant modernistes et primi-tivistes . Ce rveil tait d en grande partie auxtravaux du grand historien anglais Moses Finley, quipubliait en 1973 sous le titre The Ancient Economy unouvrage qui allait susciter de nombreux dbats et desprises de position souvent catgoriques.

    Le ralentissement de la guerre froide allait cepen-dant bientt se traduire par un moindre intrt pourlhistoire conomique. Les historiens de la Grceantique amoraient avec un certain retard le tournantpris par lcole des Annales , qui privilgiait dsor-mais lhistoire des mentalits. Dans le domaine delhistoire grecque, cest en France surtout quallaientse dvelopper, autour du Centre de recherches com-pares sur les socits anciennes, anim par J.-P.Vernant, des recherches portant en particulier sur lesmythes, en tant quexpression de la manire dont lasocit grecque se pensait elle-mme, mais aussi surles diffrents aspects de limaginaire de cette socit.Une relecture des textes (pomes homriques, Tra-giques, historiens, etc.), le recours nuanc la mthode

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  • structuraliste, permettaient de dgager les systmesde reprsentation qui fonctionnaient au sein dumonde grec. Bientt des recherches analogues, serclamant de lcole franaise , taient entreprisesen Angleterre, en Italie, aux tats-Unis. Et de nou-velles grilles de lecture taient galement laborespour lanalyse des images, en particulier des peinturesde vases.

    Ces recherches fondes sur la smantique des texteset des documents iconographiques taient galementmenes dans une perspective anthropologique. La lec-ture des mythes devait beaucoup aux travaux desanthropologues, en particulier de Cl. Lvi-Strauss. Ladimension anthropologique saffirmait surtout dansles recherches axes sur les pratiques sociales, lesftes, les banquets, les pratiques funraires, etc. etapparaissant presque simultanment en France, auxtats-Unis, en Italie, des recherches sur la conditionfminine, le mariage, la vie sexuelle. Cest surtout audbut des annes quatre-vingt que cette voie allait treexplore avec la publication dun grand nombre d-tudes, gnrales ou de dtail, abordant tous les aspectsde cette face souvent cache de lhistoire grecque, enparticulier sur lhomosexualit et la pdrastie, donton parlait encore mots couverts quelques dcenniesplus tt.Aujourdhui, il semble que commence soprer un

    retour vers lhistoire politique. Mais il ne sagit pas

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  • dun retour lhistoire vnementielle . Il sagitplutt de sinterroger sur le fonctionnement des dif-frents systmes politiques qua connus le mondegrec, et singulirement sur le fonctionnement de ladmocratie athnienne, en particulier le degr rel dela participation de la masse du dmos aux prises dedcisions politiques. Sur ce plan aussi Moses Finleyavait ouvert la voie en publiant en 1983, trois ansavant sa mort, un livre intitul Politics in the AncientWorld, dans lequel il examinait les conditions danslesquelles stablissaient les rapports entre dirigeantset dirigs, les conditions de lacceptation par les seconds de lautorit des premiers, les intrts quitaient en jeu dans les conflits politiques et ce quilfallait bien appeler lidologie qui permettait au sys-tme de fonctionner. Depuis, se sont multiplies lespublications sur des sujets comme Masse et Elitedans lAthnes dmocratique , De la souverainetpopulaire la souverainet de la loi , Dmocratieet participation Athnes , etc. Nombre de cestravaux ont t publis en Angleterre et aux tats-Unis. Des recherches analogues se poursuivent enFrance. Il est clair que ce sont les problmes queposent aux hommes daujourdhui le fonctionnementde la dmocratie contemporaine qui expliquent cetintrt des historiens spcialistes de la Grce antiquepour le politique et ses diffrents aspects. Ce quiprouve que lhistorien nest pas enferm dans sa tour

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  • divoire et quil pose toujours au pass les questionsque lui suggre le monde dans lequel il vit.

    (Les ouvrages de Moses Finley ont tous t traduits enfranais : cest sous leur titre franais quils sont cits)M.I. Finley, Lconomie antique, Paris, 1975., Linvention de la politique, Paris, 1985.

    J.P. Vernant, Mythe et pense chez les Grecs, Paris, 2e d.,1985.P. Vidal-Naquet, Le chasseur noir, Paris, 2e d., 1983., La dmocratie grecque vue dailleurs, Paris, 1990,

    J.P. Vernant, P. VidaI-Naquet, La Grce ancienne.1. Du mythe la raison, Paris, 1990.2. Lespace et le temps, Paris, 1991.M. Ostwald, From popular Sovereignty to the Sovereigntyof Law, Berkeley-Los Angeles, 1986.R.K. Sinclair, Democracy and Participation in Athens,Cambridge, 1988.J. Ober, Mass and Elite in Dmocratie Athens, Princeton,1989.

    ARCHITECTURE, URBANISME

    Le monde grec avait connu lpoque mycnienneun dveloppement architectural, dont les ruines despalais et les grandes tombes coupoles rvlent lim-portance. Avec les Ages sombres , il y eut unequasi-disparition de larchitecture en pierre, et cestseulement partir du VIIe sicle quelle fait sa rap-

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  • parition. Alors en effet, la pierre taille se substitue aubois, la brique, la terre cuite, et permet de donneraux monuments une ampleur et une majest nouvelle.Le temple, dabord constitu par une simple salle rec-tangulaire, le naos, qui abritait la statue de la divinit,prcde dun porche ou pronaos deux colonnes,sentoure bientt dune colonnade extrieure : ainsi leclbre temple de Samos, lev vers 560 par larchi-tecte Rhoikos comportait-il un double pristyle de 8colonnes sur 18, tandis que le naos tait prcd parun porche reposant sur 4 colonnes. Trs vite, untroisime lment du plan fit son apparition, lar-rire du naos.Cest vers la fin du VIIe sicle que se prcisrent les

    deux ordres architecturaux, le dorique et lionique.Les premiers temples doriques furent levs en Grcecontinentale : ainsi, le temple dHra Olympie, oles lments de bois se combinent encore avec lapierre, aussi bien sur la colonnade que sur la frise oalternent des mtopes en terre cuite ou en pierre et destriglyphes en bois ; ainsi, le premier temple dAthna Delphes, o lon trouve la premire colonne doriquecomplte en pierre, relativement lance et couronnepar un chapiteau lchin trs aplatie. Lordre ionique,lui, slabore dabord dans les les et sur les ctesdAsie Mineure, et rvle, ds ses premires manifes-tations, une plus grande habilet technique. Lacolonne est lance, cannele, surmonte dun chapi-

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  • teau volutes. Trs vite, les caractres des deux ordresvont se prciser. Le dorique spanouit principale-ment en Grce dOccident. Le temple dArtmis Corcyre (Corfou) prsente tous les traits de la grandearchitecture dorique : colonnes trapues surmontesdun chapiteau large chine, frise constitue par unealternance de mtopes presque carres et de triglyphesplacs dans le prolongement des colonnes. Lepristyle comporte gnralement 6 colonnes en faadeet 15 colonnes sur les cts, la hauteur de la colonnepar rapport au diamtre de base est de 4,5/1.Cependant, au fur et mesure que les sculpteursacquirent une plus grande matrise du matriau, lafrise senrichit dun dcor plus raffin, les triglyphessont en forte saillie par rapport aux mtopes, le rap-port entre la hauteur de la colonne et le diamtre debase augmente, donnant ldifice une plus grandelgret. Dans lordre ionique, cest galement ledcor sculpt qui prend de plus en plus dimportance.Cela se manifeste en particulier sur les bases descolonnes, cependant que le chapiteau volutes estparfois remplac par un chapiteau palmes, commeau trsor des Marseillais Delphes. La frise sculptecontinue se gnralise, le pristyle se ddouble,comme lHeraion de Samos.Ds la fin du VIe sicle, les caractres des deux ordres

    sont donc bien dfinis. Et dj se font jour des tenta-tives de recherche pour associer les deux styles dans

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  • un mme difice, le dorique lextrieur, lionique lintrieur, comme au temple dAthna Paestum,comme au Parthnon, o larchitecte Ictinos employalordre ionique pour lamnagement intrieur duntemple dorique dont le pristyle comprenait 8colonnes en faade et 17 sur les cts.

    Ces deux ordres allaient se maintenir pendant toutela priode classique, lvolution amorce la fin delpoque archaque vers un enrichissement du dcor,et un affinement de la colonnade se poursuivant. AuIVe sicle apparut le chapiteau corinthien, dcor defeuilles dacanthe et dont les quatre faces taient iden-tiques, ce qui permettait de rsoudre le problme descolonnes dangle dans lordre ionique. Mais surtoutles architectes surent introduire des modificationscomme par exemple celle qui consista courberlgrement les degrs du soubassement afin de cor-riger lhorizontalit excessive. Il ne faut pas oublierenfin que nombre de ces temples ntaient pas seule-ment orns dun dcor sculpt, mais que ce dcor taitpeint.Les temples sont les monuments les mieux connus et

    les plus typiques de larchitecture grecque. On nesaurait nanmoins oublier les difices civiquescomme les salles de conseil (bouleuterion), les pry-tanes, les enceintes monumentales. Limportance deces monuments civils crot partir de la fin du VIe si-cle, en liaison avec lvolution interne des cits et

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  • laffirmation de la communaut civique. LAgoradAthnes par exemple sentoura de portiques (stoai),dont la fameuse Stoa Poikil, orne de peintures duesau peintre Polygnote. Cest surtout partir du Ve si-cle que se manifeste le souci dorganiser lespacearchitectural. LAcropole dAthnes est un exemplede cette volont de ne plus traiter le monument isol-ment ici le temple de la divinit poliade mais delinscrire dans un ensemble ordonn. Cest aussi cemoment que nat lurbanisme dont le premierthoricien fut le Milsien Hippodamos appel Athnes pour tracer le plan du Pire. Donnant une jus-tification thorique au dcoupage expriment ds leVIIe sicle dans les fondations coloniales, il prconisaitun plan en damier, dcoupant des ilts rguliersregroups en grandes zones fonctionnelles : ainsi auPire distinguait-on le port de commerce avec desportiques sous lesquels souvraient des entrepts etdes boutiques, et le port de guerre avec les loges desnavires et o allait tre construit au IVe sicle lArsenald larchitecte Philon. Milet, lagora centralejouait le rle de charnire entre les diffrents quartiersde la cit, le Gymnase, le Delphinion, le bouleuterion,les entrepts du port et le sanctuaire dAthna. Maiscest Prine surtout que lon a pu reconstituer unplan urbain la fois trs rgulier et anim par ltage-ment en terrasse des diffrents niveaux. Cest au IVesicle galement que se dveloppe larchitecture mili-

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  • taire caractrise par ces fortifications jalonnes detours souvent carres, et perces de portes et de pas-sages en chicane. Et cest aussi alors que les thtresen pierre remplacent les gradins de bois qui en tenaientlieu au sicle prcdent. Prine, Epidaure, Athnes, on difie des thtres qui sinscrivent dans lepaysage cependant que leur structure se diversifie afindamliorer lacoustique.Ainsi larchitecture grecque volue-t-elle dans le

    sens dune plus grande intgration des monuments une structure densemble du paysage urbain, oespaces et volumes se combinent dans un rapport har-monieux et qui annonce les grandes ralisations dur-banisme de lpoque hellnistique.

    R. Martin, Manuel darchitecture grecque, I, Paris, 1965., LUrbanisme dans la Grce antique, Paris, 2e d.,

    1974.J.P. Adam, Larchitecture militaire grecque, Paris, 1982.

    Agora. Grce dAsie. Phidias.

    ARCHONTES

    Les archontes sont dans toutes les cits grecques lesmagistrats investis dune charge, dune arch, dont ladure peut tre plus ou moins longue. Athnes, lar-chontat, aux dires dAristote dans la Constitution

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    !

  • dAthnes, serait n de la fragmentation du pouvoirroyal primitif entre trois magistrats, larchonte, le roiet le polmarque. larchonte revenait le soin de ren-dre la justice, le roi prsidait aux sacrifices, le pol-marque dirigeait les oprations militaires. Dabordlus vie, les trois magistrats qui portaient collective-ment le nom darchontes, auraient t ensuite luspour dix ans, puis annuellement. Et, une certainedate que lauteur de la Constitution dAthnes ne pr-cise pas, on leur aurait adjoint six thesmothtes, ce quiportait neuf le collge des archontes, auxquels, aprsla rforme de Clisthne, aurait t ajout un secr-taire, pour aligner larchontat sur les autres collgesde magistrats. En 487/6, on aurait, toujours selon lau-teur de la Constitution dAthnes, substitu le tirageau sort llection. Toutefois, on ne rirait pas au sortles archontes parmi tous les citoyens, mais seulementparmi ceux qui appartenaient aux trois premiresclasses du cens et dont la liste, tablie pour chaquetribu, slevait cinq cents noms environ. Cette sub-stitution du tirage au son llection, en mme tempsque llargissement du recrutement aux citoyens de latroisime classe, contriburent la dmocratisation decette fonction qui avait un caractre plus honorifiqueque vritablement politique.Entre les archontes, il y avait une spcialisation des

    fonctions. Larchonte ponyme donnait son nom lanne, prsidait certaines crmonies religieuses, et

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  • instruisait les actions judiciaires qui taient ensuiteportes devant le tribunal de lHlie. Larchonte-roiprsidait aux sacrifices et toute la vie religieuse dela cit ; il instruisait en outre les procs de caractresacr. Le polmarque avait depuis les guerres mdiquesperdu ses anciennes fonctions militaires. Lessentielde son activit concernait les trangers rsidant dansla cit et il prsidait ce titre le tribunal du Palladion.Quant aux thesmothtes, ils taient chargs chaqueanne de procder un examen des lois, mais le pou-voir de les supprimer ou de les modifier revenait lacommission des nomothtes depuis la fin du Ve sicle.Les archontes avaient donc une autorit surtout

    morale. De fait, si au dbut de lhistoire dAthnes,cest en occupant la fonction darchonte que deshommes comme Solon purent jouer un rle important,avec laffermissement de la dmocratie, ce sont surtoutles stratges puis les orateurs qui occupent le devant dela scne politique. Les listes darchontes qui nous sontparvenues contiennent bien des noms obscurs. On peutsupposer aussi que loctroi, partir de la fin du Ve si-cle, dun salaire de quatre oboles par jour auxarchontes a permis des Athniens de condition mod-este daccder cette charge, qui nen conservait pasmoins un certain prestige. leur sortie de charge, lesarchontes devenaient de droit membres de lAropage.On trouve des archontes ailleurs qu Athnes. Mais

    on sait peu de choses les concernant.

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  • C. Hignett, A History of the Athenian Constitution to theEnd of the Fifth Century B.C., Oxford, 1952, pp. 33-46.

    Dokimasie. Thesmothtes.

    AROPAGE

    LAropage tirait son nom de la colline ddie audieu Ars sur laquelle sigeait le conseil qui assistaitle roi dans lAthnes de lpoque archaque. Quandlarchontat devint une magistrature annuelle, le con-seil de lAropage accueillit tous les archontes sortisde charge. Une tradition dont Plutarque se fait lchoen attribuait la cration Solon. En fait, il semble quele conseil existait bien avant lpoque du lgislateurqui se contenta sans doute den prciser les attri-butions. La cration par Clisthne dun second con-seil, la boul des Cinq Cents, puis, en 461, lesmesures prises par phialte, privrent le conseil delAropage dune grande partie de ses attributions.Dans lAthnes dmocratique du Ve et du IVe sicle,lAropage nintervenait plus gure dans la vie poli-tique de la cit. Ses fonctions, essentiellement judi-ciaires, taient limites la connaissance des meurtresprmdits, des blessures faites avec lintention dedonner la mort, des tentatives dincendie et dempoi-sonnement. Mais si son rle tait devenu relativement

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    !

  • secondaire par rapport celui que remplissaient laboul, lecclesia ou lHlie, nombreux taient lesAthniens qui conservaient une rvrence certaine lencontre de lancien conseil. Il semble bien que, plusieurs reprises, dans des situations difficiles,lAropage ait t investi de pouvoirs plus tendus etquil ait t tenu pour gardien de la constitution et deslois. Ainsi, si lon en croit Aristote, il aurait t dotde pouvoirs exceptionnels au temps des guerresmdiques. De mme, aprs la restauration dmocra-tique de 403, il fut quelque temps charg dassurer lerespect des lois. On le voit de nouveau intervenirlorsquon 343 il cassa llection, faite par lassem-ble, dEschine comme reprsentant de la cit auprsdu conseil amphictyonique de Delphes qui adminis-trait le sanctuaire. En lui prfrant Hypride en unmoment o la tension entre Athnes et Philippe taitgrande, le conseil de lAropage, tout en restant dansles limites de ses attributions il sagissait dunequestion qui relevait du domaine religieux nenprenait pas moins parti. Il semble dailleurs quaprsla dfaite de Chrone, lAropage ait t de nouveauinvesti de la mission dassurer la sauvegarde des insti-tutions. Un dcret pris en 337/6 prvoyait en effet dessanctions contre les Aropagites qui accepteraient desiger au cas o la dmocratie serait renverse. Unetelle disposition rvle en mme temps que, commeen tmoigne le discours dIsocrate intitul Aropa-

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  • gitique, les adversaires de la dmocratie tenaientlAropage pour le seul conseil valable et taient prts en faire lorgane essentiel du gouvernement de lacit.LAropage allait encore jouer un rle important

    dans une affaire qui se place dans les dernires annesde lindpendance athnienne. Cest en effet lui quefut confie linstruction de ce quon a appel laffairedHarpale et qui eut juger les Athniens qui y taientimpliqus. Cet Harpale tait le trsorier dAlexandre.Il stait enfui, emportant avec lui une partie de lar-gent dont il avait la garde, et stait rfugi Athnes.Quand il dut senfuir nouveau, une partie de son tr-sor avait disparu et lon souponna certains politi-ciens, dont Dmosthne, de ntre pas trangers cette disparition. Or cest Dmosthne lui-mme quidemanda tre jug par lAropage. Aprs la chute dela dmocratie, en 322, les pouvoirs de lAropage setrouvrent renforcs dans une cit qui ne devait plusretrouver sa grandeur passe.

    C. Hignett, A History of the Athenian Constitution..., pp.74-85. R. Wallace, Th Areopagos Council, Baltimore,1988.

    Atrides. Boul. Ephialte. Eschyle. Eupatrides. Harpale(Affaire d). Justice.

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    !

  • ARGINUSES (Procs des)

    Les les Arginuses sont des petites les au large deMytilne, dans lle de Lesbos. Elles furent en 406avant J.-C. au centre dune bataille navale trs durequi opposa la flotte athnienne la flotte plopon-nsienne. Lle de Lesbos faisait partie de lempireathnien, et depuis la rpression de la tentative desMytilniens de sortir de lalliance en 427, elle tait undes points dancrage de la flotte athnienne. Au prin-temps 406, la flotte Spartiate, sous le commandementde Callicratidas, vint assiger Lesbos. Les Athniensenvoyrent aussitt une flotte de secours pour tenterde dbloquer lle. Pour ce faire, on avait mobilistous les hommes en ge de servir, y compris desesclaves auxquels on avait promis la libert. Aprs dedurs combats, au cours desquels ils perdirent vingt-cinq navires sur les cent cinquante rassembls devantLesbos, les Athniens demeurrent matres du terrain.Mais les quipages des vingt-cinq navires couls nepurent tre sauvs, une tempte stant brusquementleve. Aussi lorsquils rentrrent Athnes, lesstratges qui commandaient aux Arginuses se trou-vrent-ils mis en accusation. Ctait l une pratiquequi ntait pas nouvelle, puisque, dans la dmocratie

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  • athnienne, tout dtenteur dune charge tait tenu derendre compte de la mission qui lui avait t confie.Mais le procs des Arginuses allait se drouler dansdes conditions particulirement dramatiques, en unmoment o Athnes, dont le territoire tait rgulire-ment ravag par les incursions des Lacdmoniens etlactivit minire interrompue depuis que, la suite deloccupation de la forteresse de Dclie par lesSpartiates, vingt mille esclaves staient enfuis, voy-ait en outre la menace lacdmonienne se prciser surses positions gennes. Xnophon nous a laiss dansles Hellniques un rcit tonnamment vivant dudroulement de laffaire. Les stratges avaient tinvits sexpliquer devant lassemble, sans quau-cune dcision ne soit prise. Une seconde assemble,runie peu aprs, eut se prononcer sur la motiondun certain Callixenos, ainsi rdige : Attendu queles accusateurs des stratges aussi bien que la dfensede ceux-ci ont t entendus la prcdente assemble,on dcide quun scrutin par oui ou par non aura lieupour tous les Athniens rpartis par tribus ; danschaque tribu on placera deux urnes, et chaque tribule hrault annoncera que ceux qui jugent que lesstratges sont coupables de navoir pas recueilli lesvainqueurs du combat naval doivent dposer leurjeton dans la premire ; ceux qui sont davis contrairedans la seconde. Sils sont dclars coupables, lapeine sera la mort, ils seront livrs aux Onze, leurs

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  • biens confisqus, la desse percevra la dme (Hellniques, 1, 7, 9 sqq.). Ctait l une procdureexceptionnelle, et la limite illgale, car les stratgesauraient d tre jugs sparment et non en bloc.Cest ce que firent valoir certains, mais ils seheurtrent la foule dchane, qui menaa de lesmettre aussi en accusation. La motion de Callixenosfut donc mise aux voix par les prytanes, le seulSocrate stant abstenu. Et les stratges furent con-damns mort et excuts. Parmi eux se trouvaitPricls le jeune, le fils que le grand stratge avait eudAspasie.Le procs des Arginuses devait servir dargument

    ceux qui voyaient dans lvolution de la dmocratie la fin du Ve sicle une menace pour la cit. Il est vraique la toute-puissance du dmos stait manifesteavec une vigueur particulire. Mais plus encore peut-tre, ce quon se plaisait souligner, ctait la versa-lit de ce dmos, et comment il pouvait tre le jouetdes dmagogues. Xnophon prtend que les Ath-niens ne tardrent pas regretter leur faiblesse et con-damnrent mort Callixenos et ses complices.Pralablement, il avait insist sur les manuvres aux-quelles staient livrs certains adversaires desstratges, profitant de ce que lon tait au moment dela fte des Apatouries qui comportait un jour de deuil,pour remplir lassemble de gens vtus de noir et lecrne ras quils faisaient passer pour des parents des

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  • morts. La conclusion tout naturellement tait quon nepouvait abandonner un peuple aussi influenable lepouvoir de dcider des affaires de la cit. Moins dedeux annes aprs ce procs, les Athniens vaincustaient contraints daccepter le renversement de la d-moc