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Discours serge meyer

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Page 1: Discours serge meyer

Mesdames, Messieurs,

C’est avec plaisir et émotion que nous vous accueillons ce soir pour célébrer avec nous le vingt-cinquième anniversaire du programme de rapprochement interculturel et d’intégration.

Il est des initiatives qui meurent à peine nées, certaines qui vivotent un temps puis s’éteignent faute de souffle et d’autres qui résistent au temps comme c’est le cas de celle qui nous réunit aujourd’hui. S’il en est ainsi, c’est d’abord parce que l’action entreprise par le Centre en la matière répondait et répond à un besoin primordial dans un quartier comme le nôtre, c’est ensuite parce qu’il s’est trouvé et se trouve toujours dans l’équipe du Centre des personnes qui par leur dynamisme, leur créativité, leur empathie et surtout la force de leurs convictions ont su donner et maintenir au cours des ans le souffle puissant qui assure l’incroyable vitalité de l’action multiculturelle et de son corollaire l’intégration (pour ne pas heurter leur modestie, et sachant que vous les reconnaîtrez sûrement, je ne les nommerai pas), c’est enfin parce que d’autres intervenants dont des générations de bénévoles gagnés par l’enthousiasme de ces mêmes personnes et le leur propre ont généreusement apporté leur aide, qu’elles en soient ce soir chaleureusement remerciées.

Mais qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à s’engager dans le bénévolat au Centre? Si je me fie à ma propre expérience, je dirai la volonté d’aider, mais d’aider dans un secteur où l’on se sent non seulement utile, mais aussi bien, et cela dans un milieu motivant, et Dieu sait que le Centre l’est! L’on commence par les ateliers de conversation française, tout heureux de servir sa langue que l’on considère sa patrie au-delà des frontières et que l’on est fier d’aider le nouveau venu à partager. Une année s’écoule, on est sollicité pour le Conseil d’administration, on y accède, en devient secrétaire et plus tard président. On ne veut pas rompre avec les ateliers, alors on maintient un lien avec eux dans l’équipe de remplacement. L’on vous demande de participer aux P’tites Nouvelles, vous acceptez trop heureux de vous rendre utile de

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cette façon en utilisant le français, ce merveilleux instrument que vous avez utilisé et servi durant votre vie professionnelle. Les années s’additionnent, vous réalisez qu’elles représentent une bonne décennie.

Pour revenir aux ateliers de conversation, certes on y donne de sa personne, mais aussi l’on reçoit et l’on apprend soi-même beaucoup au contact de gens venus de tous les continents, riches de leur propre culture et s’ouvrant à celle de leur pays d’accueil. S’il n’est pas interdit de tirer un peu de fierté de ses propres initiatives, il en est une dont je suis fier, c’est celle d’avoir fait venir à un des ateliers un représentant d’une première nation qui avant de nous parler de la souffrance et de la déculturation dans les pensionnats demanda un petit moment de recueillement, chacun faisant in petto la prière ou la réflexion de son choix. Cela fut pour moi un moment fort durant lequel les cœurs communièrent, brièvement, très brièvement, dans la fraternité, ce qui me ramena à cette affirmation du poète John Donne qu’aucun humain n’est une île en soi. N’est-ce pas cette vérité qui inspire l’action de rapprochement et d’intégration qui se pratique dans ces murs mêmes?Merci

Serge Meyer, Président du Conseil d’administration 25 mars 2013