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Édito - snes.eduSommaire Revue de presse 4 30 jours 5 Débat/courrier 6 Actualités 8 • Pentecôte : l’école en tête de la contestation • Fonction publique : le conflit perdure

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SommaireRevue de presse 4

30 jours 5

Débat/courrier 6

Actualités 8• Pentecôte : l’école en tête de la contestation

• Fonction publique : le conflit perdure

• CNDP : une direction en faillite

• Loi Fillon : critiques du SNESsur les décrets d’application

• Journée européenne de l’éducation

• Loi sur l’égalité salariale

• Sécurité sociale : projet de loi organique

Eco/social 14• Pouvoir d’achat des salariés

• En marge du débat sur le traité

• Pourquoi le chômage augmente-t-il ?

• Rapport Hirsch : zéro enfant pauvre en 2020?

• Des Airbus contre des chemises ?

Dossier 17• La fonction publique en danger

17

L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13.Tél standard : 01 40 63 28 00). Directeur de la publication : Gérard Anthéaume, Tél. 01 42 80 91 04. Rédacteurs en chef : Serge Chatelain et AlexisChabot. Secrétaire de direction : Thérèse Bara. Collaborateurs permanents : Nicolas Bénies, Fabrice Giovanazzi. Régie publicitaire : Com d’habitudepublicité, Clotilde Poitevin, tél. : 05 65 11 00 79. Photocomposition et photogravure : C.A.G. Imprimerie : RPN, Livry-Gargan (93). C.P. N° 0108S 06386. I.S.S.N. N° 0751-5839. Dépôt légal à parution. Conception : Voltaire & Associés, 15, rue de la Banque, 75002 Paris. Prix du numéro : 1,30 €.

Abonnement: 1) Personnels de l’Éducation nationale: France 26 € ; étranger et DOM-TOM: 40 €. 2) Autres,France : 37€ ; étranger : 51€. Publicité : MICROSOFT (2), MAIF (47), Université Jules-Verne (48), Conseilrégional de Picardie (48). Encart volant TAAG aux profs de langues vivantes. Photo de Une : Nicole Joye.Pour s’informer et donner son avis : Courriel : [email protected], Internet : http://www.snes.edu

EntretienLes syndicats de la FSUdans le débat européen

32

DossierLa fonction publiqueen danger

Métier 25• Langues vivantes• Quel programme de technologie ?• Spécial bac 2005 : tout ce qu’il faut savoir

Catégo 30• Retraites : le dossier n’est pas clos• Accès au corps des agrégés

par liste d’aptitude : avis de tempête !

Portrait 32• Les enfants sans papiers

Fenêtre sur 34• La revue « Cahiers Pédagogiques »

International 36• La coopération internationale du SNES

à travers quelques exemples

Culture 38• Livres-revues• Cinéma/Théâtre/Spectacles/Expositions• Multimédia

Entretien 44• Les syndicats de la FSU dans le débat européen

44

ÉditoRemobilisation collectiveLe fiasco du lundi de Pentecôte travailléa illustré une nouvelle fois lemécontentement des salariés,l’aspiration à de véritables solidaritéset à plus de justice. La réponse deRaffarin? le maintien de la mesureet la mise en place d’une commissiond’évaluation sur les modalités demise en œuvre...Le Conseil constitutionnel a rejetédeux articles de la loi Fillon, dont laréférence au rapport annexé quicontenait des dispositions refusées parla profession. La réponse de Fillon ? la production de décrets permettant defaire passer ces mêmes dispositions.Ce gouvernement poursuit donc dans lesdifférents domaines ses objectifs de miseen place d’une société frappée du sceaudes inégalités, où le chômage augmenteen même temps que les profits desentreprises, où les services publicset la fonction publique seraient réduits,où l’école organiserait systématiquementle tri social.Cette obstination et ce cynisme nerestent pas cependant sans effet et au-delà du phénomène médiatique qui faitque Raffarin est le premier à desservirson camp à chaque fois qu’il apparaît à latélé, des signes positifs de remobilisationcollective se manifestent. Laparticipation à différents meetings, lesrendez-vous festifs du 16 mai, les actionsmenées dans plusieurs secteurs incitentà quelque optimisme.Dans la fonction publique le front unitaireface à Dutreil a permis d’engranger depremiers acquis en matière salariale ;dans l’Éducation, la nécessité depréparer dès aujourd’hui une rentréecombative est dans les têtes. Lesconseils d’enseignement se tiennent, lemanque de personnel saute aux yeux detous, les premiers décrets d’applicationde la loi Fillon durcissent encore la lignedu rapport annexé. D’autres suivront,après le 29 mai probablement... inutilede mettre de l’huile sur le feu !Il est indispensable dans ce contextede poursuivre les actions largementengagées cette année, de réfléchirdès aujourd’hui à une campagne derentrée offensive, de traduire parla mobilisation collective la confiance

renouveléedans notresyndicalisme,qu’attestela remontéedes adhésions.

Frédérique Roletcosecrétairegénérale

PortraitLes enfantssans papiers :étrangersdevant l’école

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4 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

REVUE DE PRESSEÉCOLE, LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ...

Indispensables services publics

Les Français tiennent aux services publics. C’est le premierenseignement de l’enquête réalisée par l’Institut Paul-Delouvrier

et BVA publié hier dans le quotidien économique La Tribune.Gaël Sliman, directeur adjoint de BVA opinion, souligne qu’alorsque « les priorités des Français sont globalement les mêmesqu’en 2004 », « leur attachement aux services publics s’est consi-dérablement renforcé » en moins d’un an avec 12 points de mieux,passant de 43 % d’opinions positives à 55 %. L’institut BVA a éga-lement demandé l’avis des usagers des septs services publicstouchant au domaine de l’emploi (les ANPE), de l’Éducationnationale, des établissements de santé publique, de la Sécuritésociale, de la police et gendarmerie, de la justice, et des servicesfiscaux. Chez les usagers de ces sept services publics, l’enquêtetourne au plébiscite puisque le niveau moyen de satisfactiondépasse les 70 % et se situe ainsi 15 points au-dessus de la coted’image observée auprès des Français dans leur ensemble. L’étudepermet également de mesurer que concernant l’action publique etles grands services de l’État, les attentes prioritaires des Françaissont l’emploi au premier rang (49 %), devant l’éducation (42 %),la santé (37 %) et la Sécurité sociale (25 %). Les Français condam-nent la politique du gouvernement. Une situation qui s’inscrit« dans un contexte de forte impopularité du gouvernement etd’inquiétudes sur l’avenir de ces services suscitées à la fois par lesréformes en cours et par les polémiques liées à la campagne duréférendum (principe de libre concurrence, directive Bolkestein,etc.) », ajoute Gaël Sliman en précisant que « cette forte pro-gression de l’image des services publics s’explique vraisembla-blement plus par une crainte de les voir « sacrifiés » par le gou-vernement, plutôt que par un réel sentiment d’amélioration de leurperformance ». L’attachement des Français à leurs services publicsest d’autant plus important que même les mécontents n’acca-blent pas les fonctionnaires, au contraire puisque « lorsque l’ondemande aux Français les raisons de leur mécontentement sur unservice, ils mettent davantage en avant l’action du gouvernementsur ce service plutôt qu’ils ne fustigent sa performance intrin-sèque », conclut le directeur adjoint de BVA opinion. [...]

Jeudi 14 avril 2005

Les services publics plébiscités

21 avril 2005

UN RAPPORT PROPOSEUNE REFONTE COMPLÈTEDES MINIMA SOCIAUXSous le titre d’Au possible noussommes tenus, le rapport sur lapauvreté remis aujourd’hui àPhilippe Douste-Blazy par MartinHirsch, président d’Emmaüs, risquede faire du bruit. Il propose en effetde rompre avec la logique actuellequi veut que l’on perçoive soit desrevenus du travail, soit des revenusde la solidarité. Pour ce faire, il veutrassembler en une seule prestation,appelée « revenu de solidaritéactive » (RSA), l’ensemble desminima sociaux (RMI, ASS, API), lesaides fiscales telles que la primepour l’emploi (PPE) et les aides aulogement. Ce RSA serait cumulableavec le salaire et varierait selon lesgains procurés par le revenud’activité. « C’est ce que nousappelons la nouvelle équationsociale, écrit Martin Hirsch. Elle serésume très simplement : dans tousles cas, chaque heure travaillée doitse traduire par une diminution desprestations inférieure à ce querapporte le travail... Cela peutpermettre de supprimer des effetsde seuil à l’origine de situationsabsurdes et inacceptables où letravail fait perdre de l’argent [...]. »Les études montrent ainsi qu’unallocataire du RMI perd souvent del’argent quand il reprend un emploi,y compris à mi-temps. La Francecompte ainsi un million detravailleurs pauvres. [...] Parailleurs, le rapport fait 14 autrespropositions de natures trèsdiverses. La première, inspirée dugouvernement Tony Blair, fixe desobjectifs nationaux de réduction dela pauvreté. L’idée est de « réduired’un million en quinze ans lenombre d’enfants pauvres enFrance, soit d’avoir zéro enfantpauvre en 2020 ». Parce que lelogement fait partie des problèmesmajeurs des familles pauvres, lerapport propose également un« new deal » dans lequel lespropriétaires bloqueraient la haussedes loyers, en contrepartied’avantages fiscaux. Et suggèreaussi, pour reprendre unerevendication ancienne desassociations de lutte contre lapauvreté, de créer un « droit aulogement opposable » pour lessituations de mal-logement les plusgraves. [...]

Le dessin du mois

Le Monde, 18 mai 2005

23-24 avril 2005

FILLON CORRIGÉ PAR LECONSEIL CONSTITUTIONNELUne voie d’eau sans conséquencedu point de vue éducatif. Mais unsérieux coup de grain au planpolitique. En décidant vendredi deretoquer deux articles de la loiFillon sur l’éducation, le Conseilconstitutionnel a vidé de sonsouffle un texte qui, pourtant, n’enavait guère. François Fillon a eubeau jeu de se féliciter que leConseil ait « validé 87 articles sur89 », d’égrener la liste desdispositions maintenues etd’annoncer une mise en œuvre àmarche forcée avec début de laconcertation sur les décretsd’application dès lundi, lasuppression de l’article 12 de sa loiéquivaut à une gifle institutionnelleet politique. Institutionnelle, car leConseil, soucieux de ne plus validerdes lois qui n’en sont pas, avaitprévenu Fillon que son texte étaitdans la ligne de mire. Politique, carl’objet de l’article 12 était le statutdu copieux « rapport annexé » à laloi, lequel fixait rien de moins que« les orientations et les objectifsde la politique nationale en faveurde l’éducation ainsi que les moyensprogrammés ». [...]

27 avril 2005

LE SOUTIEN SCOLAIREÀ L’ÈRE INDUSTRIELLELa ségrégation scolaire par l’argenta encore gagné du terrain. Et leHaut Conseil de l’évaluation del’école (HCEE) s’apprête à endénoncer une nouvellemanifestation. [...] Le constat estimplacable : dès que le servicepublic délaisse une de sesmisssions, le marché s’en empareet la monnaye. Le rapport – encoreconfidentiel – que le sociologueDominique Glasman a rédigé pouréclairer le travail du Conseil montreque l’artisanat du « petit cours »est en train de muter en véritableindustrie. Elle couvre désormaistout le parcours scolaire, de lamaternelle aux études supérieures,dans l’indifférence absolue despouvoirs publics. Ainsi la seuleétude globale sur le marché dusoutien scolaire privé remonte à1996. L’institut d’étudesDémoscopie l’évaluait alors à unmilliard d’euros, dont 90 % nondéclarés. [...]

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30 JOURS

Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 5

Mémoire. Inauguration à Berlindu Mémorial des victimes de la Shoah.

10mai

Union sacrée ? À Moscou, commémorationde la fin de la Seconde guerre mondiale, sur fond de critiquesaméricaines sur l’état de la démocratie en Russie.

Voir Boulogne et partir.Pour sa fondation d’art contemporain, François Pinaultrenonce à Boulogne et préfère Venise.

9mai

Habemus Papam. Élection du cardinal Joseph Ratzingercomme successeur de Jean-Paul II, sous le nom de Benoît XVI.

19avril

Pentecôte, suite. Jean-Pierre Raffarin annonce qu’il maintientenvers et contre tout la « journée de solidarité ».

Liban. Alors que l’occupation syrienne prenait fin officiellementle 26 avril, l’ONU fait part de ses doutes quant à l’achèvementdu retrait des troupes syriennes.

28avril

Raffarinade. Une Pentecôte ni fériée ni travaillée.

16mai

Ouverture du 58e festival de Cannes.11mai

Pentecôte. Six fédérations de fonctionnairesdont la FSU appellent le Premier ministre à renoncer à fairetravailler les Français le lundi 16 mai.

18avril

Irak. Le rapport des services secrets italiens conteste la versionaméricaine de la mort de Nicola Calipari lors de la libérationde Giuliana Sgrena.

2mai

Again and again. Troisième victoire consécutivedu parti travailliste mené par Tony Blair.

Quatre mois de détention pourFlorence Aubenas et Hussein Hanoun.

5mai

Chirac a 10 ans et Raffarin 3 seulement...Liban, suite. Michel Aoun est de retour à Beyrouth.

7mai

DIMANCHE 29 MAI 2005

RéférendumV

ingt-neuf mai 2005 : une date qui, à n’en pas douter,comptera dans l’histoire de la construction européenne.L’épilogue du long et riche débat auquel le référendum

aura donné lieu avant, pendant (et probablement après !) resteà écrire.Rendez-vous donc dans la prochaine US, à paraître le 2 juin.

Caricature à desseinFrançois Fillon a tenu cette semaine

des propos sur l’éducation artis-tique et sur l’EPS qui ont au moins lemérite de la clarté : « Si l’éducationartistique n’a pas été intégrée ausocle, c’est parce que la maîtrise dusocle implique le passage dans lecycle suivant, et un élève ne peutpas être pénalisé parce qu’il ne maî-trise pas, par exemple, certainesnotions artistiques ou certains gestessportifs. »Certes, l’absence de maîtrise de cer-taines notions ou concepts ne peutsuffire à interdire le passage dans laclasse supérieure. Mais pourquoi celane serait-il vrai que pour les disci-plines artistiques ou l’EPS? Sauf àaccepter cette vision caricaturaleque le ministre a de ces disciplinesréduites à des gestes et des notions!On retrouve bien l’idée maîtresse dela loi d’orientation : recentrage surdes savoirs et des compétences soi-disant indispensables, dont l’acquisi-tion serait une condition nécessaireà la poursuite du cursus scolaire.Cette conception est la négation deréalité de la construction d’une cul-ture commune et d’une formationéquilibrée : c’est justement par lejeu des disciplines, de leur interaction,des va-et-vient entre elles que lesélèves peuvent trouver une motiva-tion et accéder au savoir.

Le ministre en reste à une conceptiondépassée des apprentissages : ce neserait que brique à brique, pas à pas,qu’un élève pourrait construire sonsavoir. Les détours, les chemins detraverse lui sont interdits au nomd’un utilitarisme qui confond forma-tion et formatage !Cette déclaration est d’autant plusinquiétante qu’elle pourrait ouvrir lavoie à une restructuration complètedu système. En effet, à quoi cela pour-rait-il servir d’évaluer un élève dansdes disciplines qui ne joueraient plusaucun rôle dans l’orientation? Pour-quoi recruter et former des person-nels qualifiés pour enseigner dessavoirs et des savoir-faire qui finale-ment ne sont que des complémentsde formation ? Pourquoi leur deman-der de participer aux conseils declasses et aux rencontres parentsprofesseurs ? Pourquoi continuer àleur verser l’ISOE ?Que l’on ne s’y trompe pas : aujour-d’hui ce sont les disciplines artis-tiques et l’EPS qui passent à la trappeau nom du recentrage et du socleminimum, mais rien n’indique qued’autres disciplines ne sont pas mena-cées dès lors qu’elles ne figurent pasdans le catalogue étroit des disci-plines indispensables pour le « lire,compter, cliquer, communiquer... ».

Sandrine Charrier

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DEBATCourriers

Manque de courageOlivier D.

Référendum

Il semblerait que le SNES sedéclare contre le projet deTraité constitutionnel européenmais n'appelle pas à voter non.C'est un manque de courage etd'engagement sidérant parrapport aux implications dudittraité. Ceci me fait penser à uncélèbre « responsable mais pascoupable ».J'espère que cette décision ne

cache pas un faux-pas comme aconnu la CGT avec un secrétairegénéral en contradiction avecson organisation et que lesdirigeants du SNES se sont pasenglués dans des relations deconnivence avec lesreprésentants des forces quiprofiteraient le plus d'uneEurope libérale où les servicespublics n'ont pas leur place.

6 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

LEVER LES AMBIGUÏTÉSLa participation de Monique Vuaillat à un meeting politique à Grenoblele 12 mai, la publication dans Libération, le 16 mai, d’une tribune titrée« pour un oui de combat » ont suscité des interrogations et des réac-tions, parfois vives, dans le syndicat et au-delà. La difficulté n’étantévidemment pas la position personnelle que Monique Vuaillat a,comme tout un chacun, bien le droit de défendre, mais qu’elle ait étéen chacune de ces circonstances présentée comme ancienne secré-taire générale du SNES et de la FSU. Afin de lever toute ambiguïté, le SNES a publié un communiqué depresse rappelant la position adoptée par le Congrès du SNES sur leTraité constitutionnel et se terminant par le paragraphe suivant: « LeSNES déplore, que dans le cadre du débat public en cours, la parolesoit si peu donnée aux acteurs sociaux essentiels que sont les orga-nisations syndicales. Il constate que les médias se contentent tropsouvent de caricaturer les positions des syndicats français et de citersurtout l’avis favorable de la Confédération européenne des syndi-cats. Il regrette en particulier que le journal Libération ait fait le choix,à 24 heures de la réunion d’une instance importante de la FSU quiabordera à nouveau la question du Traité constitutionnel, de publierune tribune de Monique Vuaillat, qui exprime son point de vue per-sonnel tout en étant présentée comme ancienne secrétaire généraledu SNES et de la FSU, alors qu’il refuse depuis des semaines de publierla tribune exprimant le point de vue de la FSU que lui propose sonsecrétaire général en exercice, Gérard Aschieri. »

Bernard Boisseau

Étude de texteJean-Pascal P., Rivesaltes (66)

Référendum

– Ne serait-il pas plus simple d’appeler à voter « Non » ? Cela éviterait dessubtilités de langage qui relèvent plus du jargon diplomatique que dumilitantisme syndical ? Comment «condamner » sans voter non?– Très peu d’articles de la Constitution sont cités. Ce 4 pages en privilé-gie le commentaire... Si on y regarde de plus près : la seule référence à un article est la suivante,je cite (p. 2) : «Mais c’est surtout l’article I-52-3 relatif aux “statuts deséglises et des organisations non confessionnelles” qui pose problème.“reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union main-tient un dialogue ouvert, transparent et régulier, avec ces églises et orga-nisations”. Ainsi, les religions sont reconnues (mais lesquelles?). De plusest créée une obligation de dialogue qui peut conduire les religions à pré-tendre au même traitement et aux mêmes droits que les partenairessociaux. Toute idée de neutralité religieuse de l’Union européenne est defait abandonnée ».Nous avons déjà adressé plusieurs messages au SNES sur le sujet. Jusqu’àprésent notre participation au débat a été à sens unique. Nous avons le sen-timent, après lecture de ce passage (et du reste) que vous vous moquez denous. Permettez que nous essayions de vous expliquer pourquoi en repre-nant quelques termes de votre texte « ... avec ces églises et organisations ».– Le démonstratif de l’article que vous citez nous interroge si on s’en tientà votre texte. À quel référent s’adresse donc ce « ces »... ? Alors allons voirdans le texte. C’est en partie dans l’alinéa 1 de l’article I- 53 que l’on trouvece référent. Vous n’en citez qu’une partie. Je vous adresse donc la totalitéde l’article en inscrivant en rouge la partie que vous avez oubliée :«L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertudu droit national, les églises et les associations ou communautés reli-gieuses dans les États membres».C’est dans l’alinéa 2 que l’on trouve la suite de votre citation : «L’Unionrespecte également le statut dont bénéficient, en vertu du droit national, lesorganisations philosophiques et non confessionnelles. »Chers camarades : – Vous ne citez que le § 3 : or la réponse aux questions que pose votre com-mentaire se trouve dans les deux paragraphes précédents que vous necitez pas. En particulier le paragraphe 1 rappelle le respect et la prise encompte de la situation particulière de chaque état membre. Cela annule votreconclusion.–Vous présentez comme citation ce qui n’est qu’un montage à partir des§1 et 2.– Votre commentaire est monté à partir de ce caviardage (y a-t-il unautre mot ?) que n’importe quel collègue reprocherait à n’importe quellecopie d’élève.– Dans une parenthèse de votre commentaire vous demandez que le docu-ment dresse la liste des religions «autorisées» (mais lesquelles?). Voulez-vous dire que la liste des religions autorisées manque? Cela ressembleraitfort à une liste des religions d’État.– Vous craignez que les religions prétendent aux mêmes droits que les par-tenaires sociaux... pour regretter sur la page d’en face que les partenairessociaux n’aient plus droit au chapitre.–Vous parlez d’obligation de dialogue alors que le texte parle de respectet de maintien du dialogue (implicitement : « ce dialogue existe doncdéjà?»).–Vous excluez de votre commentaire les « organisations philosophiques »...est-ce pour mieux nous montrer que seules les religions sont évoquées ?Mais cela rend incompréhensible le mot “organisation” de votre citation :«... ces églises et organisations ». La phrase a été coupée un peu tard semble-t-il !!– En somme, votre conclusion « Toute idée de neutralité religieuse est aban-donnée » est présentée comme l’aboutissement de l’étude d’un texte quine cesse de répéter que l’Union doit respecter la politique des Étatsmembres dans ce domaine (et donc celle de la France comme les autres).Qu’est-ce que c’est ce truc ?Mieux aurait valu, comme vous le faites dans le reste du document, vousconsacrer au commentaire en vous gardant de références précises.

ConsternationFrédérique M.

Référendum

LE SNES a eu depuis janvier la volonté d’associer au mieux les syndiqués au débat difficile sur le positionnementdu syndicat par rapport au Traité constitutionnel et au référendum. Les discussions préparatoires, le débat auCongrès ont été passionnés. Les décisions du Congrès suscitent des réactions tout aussi vives et, bien entendu,contradictoires. Nous nous en faisons l’écho ici. L’essentiel restant que chacun se sente totalement respectédans ses propres choix et puisse donc continuer de se retrouver pleinement dans le SNES.

Adhérente depuis toujours à la FSU, j’apprends avec consterna-tion la participation de Monique Vuaillat à un meeting pour leoui au Traité constitutionnel. Est-ce le signe du ralliement

d’une partie de la direction au libéralisme «social» à la mode deStrauss-Kahn et Blair ? Est-ce la raison pour laquelle notre fédérationn’appelle pas franchement à voter NON ? Tout devient soudain plusclair, mais il y a des matins où l’on se sent trahi.

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 7

Le collège du Jas de Bouffan àAix-en-Provence compte 20 % deson effectif dans les huit classesde SEGPA. Outre les PE spécialiséset les PLP, la DGH prévoit pour larentrée 2005 que 33 heuressoient assurées par lesenseignants venant du collège. Cesont donc, outre les enseignantsd’EPS et de langues, d’autresenseignants qui ont été désignésarbitrairement pour effectuer unepartie de leur service en SEGPA. Relayant le mécontentementgénéralisé des collègues, la sectionSNES-SNEP FSU a demandé en marsune entrevue avec l’Inspecteurd’académie adjoint en charge de laquestion. Dans un premier temps,

celui-ci promet un nouveau postede PE spécialisé puis… en CTPD, ceposte disparaît ! Sans explication.Mais une formation « lourde » estpromise aux volontaires.J’ai alors demandé à en fairepartie : outre les motivationspédagogiques, renouveler mespratiques, j’ai voulu aller voircomment cela se passe. Mais à unecondition : passer la certificationcomplémentaire, le 2 CA-SH etdonc suivre la formation. La formation proposée qui estqualifiée de « lourde » est de150 heures. C’est la moitié de laformation des PE (le CA-HS) quielle-même a été diminuée demoitié. Durant ces 150 heures, le

remplacement de l’enseignantn’est pas assuré. Deux choix sontpossibles :• soit la formation est sur le tempslibre du salarié (c’est déjà le caspour les TICE qui ont toujours lieule même jour de la semaine) etc’est alors le salarié qui paye ;• soit la formation est sur le tempsde travail, c’est alors l’usager quipaye la formation.En aucun cas l’employeur ne prend àsa charge la formation de sessalariés. Ou alors… commentinterpréter la circulaire parue au BOdu 9 mai à propos du 2 CA-HS ?«Vous veillerez à réunir lesconditions les plus favorables pourque les chefs d’établissement,

sensibilisés à l’intérêt de cetteformation, puissent organiser ledépart en formation d’unprofesseur sans priver les élèvesd’enseignement.» Que ce serontmes collègues qui me remplacerontpuisque ce sont les chefsd’établissement qui seront chargésde cette organisation ? J’ai donc renoncé devant tant dedifficultés. Je sais que je ne suispas la seule, que peu de mescollègues suivent la formationdans l’académie, pour les mêmesraisons. Les élèves de SEGPA, ensituation de handicap et qui sontles plus défavorisés de notrecollège, doivent-ils subir à cepoint le mépris du service public ?

Bond en avant ou pas en arrière?Frédéric G.

Référendum

C'est à vous qui nous représentezque je m'adresse. En effet, j'aimeraisconnaître votre position sur la ques-tion européenne et sur la Constitu-tion en particulier.Pour ce qui nous concerne pensez-vous que ce texte est un bond en

avant ou un pas en arrière ? Vous quinous représentez, allez vous suivrela ligne de conduite que nousproposent les technocrates deBruxelles ? Pensez vous que l'Eu-rope que l'on nous propose nousaidera à mieux vivre demain ?

Pas d’accordJacques A., SNES (45)

Référendum

J’ai adhéré au SNES en 1968 et, depuis, je n’ai jamais failli à monengagement syndical ni aux mandats qui m’ont été confiés souscette étiquette dans les conseils d’établissement où j’ai très régu-

lièrement siégé. Et voilà que, tout à coup, je ne me reconnais plus dansMON organisation. La position affichée au sujet du Traité constitutionnelsur l’Europe par un congrès guère mandaté pour ce faire (on aurait pus’attendre à un débat préparatoire organisé au niveau des sections surle sujet et à une prise d’information sur les positions de la base...),d’ailleurs amorcée par les déclarations antérieures de la FSU aux-quelles le SNES avait déjà largement contribué ; l’argumentaire avancépour justifier le refus du traité qui s’appuie sur des analyses, à mon sensnon seulement erronées mais aussi marquées par un dogmatisme qui rap-pelle un passé syndical dont j’avais la faiblesse de penser qu’il était tota-lement révolu ; l’invraisemblable ignorance de la minorité (?) desenseignants qui proposent une autre vision du Traité constitutionnel etauxquels nul n’a songé à donner la parole... cela fait beaucoup ! Celafait trop pour quelqu’un qui refuse de se voir imposer des grilles de lec-ture qui lui paraissent faire fi d’une vraie pensée critique...Parce que, sur ce sujet essentiel pour l’avenir, je récuse à la fois le fonddes positions affichées par le SNES et la manière dont elles ont émergé,je ne renouvellerai pas mon adhésion.

Solidarité avec les ATOSÉvelyne O., Paris (75)

Statuts

Je suis professeur de lettres classiques en collège dans l’académiede Paris et je souhaite protester contre ce que je considère commeune atteinte au statut de professeur. En effet, étant titulaire sur zone

de remplacement, j’ai reçu au mois de juin dernier un formulaire du rec-torat me demandant si j’étais prête à enseigner une autre matière quela mienne et tous les TZR de l’académie de Paris ont reçu la même lettre.Tous les collègues que je connais ont répondu négativement, commemoi, mais je pense qu’il s’agit-là d’une première tentative pour impo-ser la bivalence (c’est-à-dire l’enseignement de deux matières), ce quirappelle l’époque des PEGC. Or, le rectorat ayant échoué à « suggérer »la bivalence sur la base du volontariat essaye maintenant de l’imposerde façon plus directive. Nous lisons en effet dans la revue L’US (l’Uni-versité syndicaliste supplément au n°618 du 25 mars 2005) page 29 :« Le recteur de Paris tente d’imposer à des collègues TZR enseignantsde langues vivantes de suivre immédiatement un stage pour une “ indis-pensable reconversion ”... en lettres modernes! Les collègues découvrentainsi avec stupeur être inscrits d’office à des séances d’initiation àl’enseignement du français ». Ce refus de prendre en compte nos qua-lifications spécifiques et notre compétence fondée sur des diplômesnationaux ne peut aller dans le sens de l’intérêt des élèves qui ontbesoin d’avoir en cours face à eux des professeurs qualifiés, et c’est pour-quoi nous devons nous élever avec la plus grande vigueur contre ces ten-tatives pour imposer la bivalence.Il me semble par ailleurs que notre combat pour la préservation de notrestatut ne doit pas se dissocier du combat des ATOS (agents et techni-ciens ouvriers de surface) qui refusent la délocalisation, premier pas versla privatisation.Je sais, pour avoir longuement parlé avec eux dans les collèges, qu’ilsrefusent, eux aussi, toute atteinte à leur statut national, alors qu’on tentede plus en plus de les orienter vers des tâches polyvalentes : on leur faitsuivre par exemple des stages accélérés de trois jours pour leur délivrerune habilitation hâtive d’«électricien», sans prendre en compte le faitqu’ils ne peuvent pas être véritablement électriciens au bout de trois jourset en mettant par conséquent en péril leur sécurité.Je considère donc que les professeurs et les ATOS doivent absolumentlier leurs luttes et se montrer solidaires : c’est la même destruction denotre statut qui se profile, c’est la même tentative de nous imposer labivalence ou la polyvalence, et c’est donc la même riposte que nousdevons opposer à cette déréglementation qui nous menace. C’est la rai-son pour laquelle j’appelle à voter « Non » au référendum sur laConstitution européenne, qui ne fera, si elle est appliquée, qu’accélé-rer la dégradation de notre statut.

L’apprentissage du mépris ?Nadine Baggioni-Lopez, agrégée d’Histoireet Géographie, collège Jas de Bouffan, Aix

Enseignement en SEGPA

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ACTUALITES

8 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

400 À NANTERRE

TOUS LES MÉDIAS ont, le lundi 16 mai, fait des « cours de récréation vides » le symbole même de la contestationqui a saisi tout le pays contre la mesure de travail forcé imposée par le gouvernement.

Lundi 16 mai, 400 salariéspublic privé se retrouvaientdevant la préfecture de Nan-

terre, à l’appel des Unions dépar-tementales CFDT, CGT, CFTC,FSU, UNSA et SOLIDAIRESdes Hauts-de-Seine (92) pourrefuser que le lundi de Pentecôtene soit désormais plus un jourférié. Il s’agissait d’un pique-nique festif, ce qui n’a pas empê-ché des discours, et une déléga-tion syndicale a été reçue parMadame Bezancenot, du cabinetdu préfet (sic). Pour l’Éducationnationale, le rectorat de Versailles

a annoncé les résultats de grèvesuivants : enseignants du 1er

degré : 24 %, collège : 24,9 %,lycées : 24,8 %, LP : 24,6 %,ATOS : 41 % en grève. Absen-téisme élèves : 1ier degré : 46%,collèges : 48 %, lycées : 52 %.Des contacts interpro nous ontpermis d’apprendre qu’à la RATPtous les agents dont la présenceétait indispensable pour le trans-port des voyageurs ont eu uneprime de 102 euros, uniquements’ils travaillaient. Il y a toujoursde l’argent pour les primes qui nesont que ponctuelles... Quant aux

catégories que la direction del’entreprise n’estimait pas indis-pensables, elles n’ont rien eu,c’est le cas entre autres, desouvriers de la maintenance... Les secrétaires 92 des FSU, CGTet Solidaires en ont profité pourappeler à une réunion débat uni-taire sur l’Europe le 24 mai à20heures à la salle des provincesfrançaises, à 50 m du RER Nan-terre-Université : Ensemble, dansles Hauts-de-Seine, nous rejetonsle Traité Constitutionnel ! GérardAschiéri nous fera le plaisir de saprésence ce soir-là. ■

PENTECÔTE

L’ÉCOLE EN TÊTE DE LA CONTESTATION

Il fallait toute la mauvaisefoi du ministère de l’Édu-cation pour annoncer, contre

toute évidence, que plus de50 % des élèves étaient pré-sents. Il était d’ailleurs contre-dit, ce que la presse n’a pasmanqué de mettre en évidence,par ses rectorats et ses inspec-tions académiques qui annon-çaient des chiffres bien plusfaibles quand ils n’avouaientpas, comme certains, attendrela publication des chiffres duministère pour arrêter les leurs.La réalité que chacun a pumesurer sur le terrain c’estque, comme l’a dit le SNES,collèges et lycées «ont tournéà moins de 10%» des effectifs.La grève lancée par les fédé-rations de l’Éducation a étéfinalement mieux suivie que ne lelaissaient penser les conditionstrès particulières de cette jour-née. Le SNES a annoncé une par-ticipation des enseignants deslycées et collèges variant de 20 à50 % et une moyenne de 30 %, leministère ne comptabilisant deson côté que 22 % de grévistes.Ces chiffres ont été largementdépassés dans de nombreusesacadémies selon les chiffres des

rectorats eux-mêmes : Lyon(42 % en lycée et 47 % en col-lège), Toulouse (35% en collègeet 34% en lycée) Clermont (34%et 30%). À signaler la mobilisa-tion toute particulière des per-sonnels de la vie scolaire, trèssouvent grévistes à 100% et desagents rendant impossible toutservice de cantine dans la plu-part des établissements. Cettedécision de grève, parfois contes-

tée, a finalement eu plusieursmérites. Elle a d’abord donné lecadre nécessaire à tous les ensei-gnants qui entendaient ne pas seplier à la décision gouvernemen-tale. Elle a évidemment joué unrôle décisif, en elle-même, maisaussi par ses incidences dans l’ac-tivité plus que réduite des éta-blissements. La grève dans l’Éducation aaussi, et c’est un aspect essen-

tiel, permis de contribuer, enconvergence avec les grèvessuivies dans de nombreuxautres secteurs, à donner àcette journée une tonalitéallant bien au-delà du refusde la fausse solidarité. C’estbel et bien l’ensemble de lapolitique gouvernementale,notamment les salaires, l’em-ploi et les services publics,qui a été au cœur de la contes-tation qui s’est exprimée dansde très nombreuses manifes-tations (des milliers de mani-festants notamment à Mar-seille, Clermont, Toulouse,St-Étienne, Grenoble.Le gouvernement aura toutfait pour minimiser la portéede la journée sans vraimentconvaincre. Chacun voit bien

qu’il faudra qu’il tienne comptede ce qui s’est exprimé à cetteoccasion et qui a amplementconfirmé ce que disaient déjà tousles sondages : 2 français sur 3sont opposés à la mesure et 55%d’entre eux avaient décidé de nepas aller travailler. Le gouverne-ment a beau dire, gageons qu’ilsera amené, au moins pour partie,à revoir sa copie pour 2006. ■

Bernard Boisseau

Pique-nique revendicatif à Lille

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TRANSFERT DU CNDP de l’Île-de-France à Chasseneuil-du-Poitou : au bout de deux ans et demi d’errements, deuxmois ont été de nouveau gaspillés à force d’engagements non tenus et de pratiques indignes de la fonction publique.

Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 9

FONCTION PUBLIQUE

Après avoir été contraint par lamobilisation des fonction-naires à quelque concession

salariale pour 2005, le ministrede la Fonction publique a échouéà obtenir la signature d’un«accord de méthode». À l’issuede la réunion du 18 avril, il s’en-gageait à réunir les organisationssyndicales sur trois dossiers

immédiats : salaires 2006, « lamodernisation de la fonctionpublique et des grilles indi-ciaires», les agents non titulaires.Est-ce pour remettre cela en causequ’il tente aujourd’hui une opéra-tion de propagande? Dans un cour-riel adressé le 10 mai à tous lesagents de l’État, Dutreil prétendavoir « défini, en concertation avecles organisations syndicales, unprogramme de modernisation» etprésente, à sa façon, les trois sujets,qu’il qualifie de «principaux ».Le ministre a ainsi oublié qu’ils’était engagé à débattre desmoyens, y compris législatifs, delimiter le recours à l’emploi denon-titulaires. À son agenda, laréunion du 13 mai ne figurait effec-tivement pas puisqu’il avait choisid’y envoyer son directeur de cabi-net pour présenter l’application dela loi en cours de discussion auParlement sur les CDD et CDI. Il voudrait transformer la

demande des organisations syn-dicales de discuter des grilles detraitement en l’acceptation d’unprojet libéral de réforme du statut(voir dossier). Au cours des pro-chaines semaines, la FSU rediradonc son attachement au statutde la fonction publique, aux prin-cipes qui fondent l’égalité de trai-

tement, l’indépendance des fonc-tionnaires et leur garantissent unecarrière, et dénoncera la tentativedu ministre de détourner à sesfins les aspirations des person-nels à la reconnaissance de leurtravail ou à une mobilité profes-sionnelle choisie. ■

Anne Féray

LE CONFLIT PERDURE

LES NON-TITULAIRES MÉRITENT LE RESPECTLa réunion programmée le 13 mai, n’a pu être abordée dans de bonnesconditions, le ministre ayant décidé que le dossier serait traité en seu-lement trois réunions : « présentation du sujet, échanges de solutions,restitution » !Défendant au Parlement le projet de loi créant le CDI qui n’a l’accordd’aucune organisation syndicale, le ministre entendait ne mettre endébat, après un bilan incomplet, que les décrets d’application.L’ensemble des organisations syndicales a exigé que le premier sujetde concertation soit la limitation, par la loi, des possibilités de recoursà l’emploi précaire. Actuellement, les « besoins du service » suffisentà justifier le recrutement d’un contractuel de catégorie A. L’autresujet incontournable est celui de la titularisation.Rendez-vous a été donné le 7 juin sur le premier point.

CNDP

UNE DIRECTION EN FAILLITE

Jusqu’où culminera la crisedu CNDP ? Après l’épreuvede force du 11 mars (voir

L’US n° 617), l’établissement avécu le 12 mai deux épisodesencore plus dramatiques.Le 17 mars, le ministre accepte latable ronde avec les élus concer-nés. Le directeur de cabinet deFillon, reçoit le 29 mars l’inter-syndicale du CNDP, et se déclarefavorable à «ce que naisse unevéritable concertation » ; ilaccepte d’une part qu’une exper-tise soit lancée à propos de la via-bilité de l’activité éditoriale duCNDP dans l’hypothèse de sontransfert et, d’autre part, qu’uneréflexion soit engagée sur un pro-jet d’établissement commun auCNDP et au réseau qu’il formeavec les CRDP.Le 7 avril, l’intersyndicale alertele ministère sur l’intention de ladirection du CNDP de transférerle 15 avril de Montrouge à Chas-seneuil 25 serveurs informatiques

– ils abritent le site national duCNDP et des CRDP, et les ser-vices en ligne accessibles auxpublics de l’Éducation nationale(Educlic, Educasource, Zeprep...).La demande syndicale fait alorsreculer le directeur général.La direction du CNDP convoqueles comités techniques paritairespour le 12 mai. Sans que laconcertation annoncée ait com-mencé à recevoir le moindre débutde mise en œuvre, le transfert des25 serveurs est reprogrammé pourle lendemain 13 mai.Les personnels sont donc venusprotester aux CTP contre cetteaccumulation de promessesbafouées. Le directeur général

s’en prend alors physiquement,violemment et délibérément àdeux collègues femmes de l’in-tersyndicale – au point que l’uned’elles, blessée, a déposé plainte,accompagnée de quatre témoins,et s’est vue reconnaître une inca-pacité temporaire de travail de5 jours.Une trentaine de collègues élus,peu avant minuit, ont pris laDirection la main dans le sac, ouplutôt dans les caisses, qu’uneéquipe de déménageurs s’affairaità remplir avec les 25 serveurs.La manœuvre nocturne de ladirection, sous protection poli-cière, avait échoué. Mais le résul-tat est là pour les usagers, les

sites sont deve-nus inacces-sibles. Où est lacontinuité duservice, obliga-tion légale detout servicepublic ?

Où est le respect dû aux usagers?Le lendemain le ministère sembleavoir enfin pris la mesure de lagravité de la crise du CNDP : lerapport d’expertise de M. Lévy-Rosenwald a été communiqué ; laconcertation longtemps promisesur le projet a commencé le17 mai, incluant le problème de laplate-forme informatique deMontrouge qui ne devrait plusêtre déplacée avant la fin de laconcertation.La délocalisation du CNDP doitêtre pilotée par la rue de Grenelleet non par Matignon, même si lebut visé est Chasseneuil-du-Poi-tou ; le champ d’intervention dumédiateur, Pierre Dasté, doit êtreélargi ; le projet des personnels duCNDP doit être réellement dis-cuté ; sur le plan concret, riend’irréversible ne doit être accom-pli dans les semaines qui vien-nent, jusqu’à ce qu’une véritableconcertation soit mise en place. ■

Gisèle Jean

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ACTUALITES

10 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

HAUT CONSEIL

SCOLARITÉ AU COLLÈGE

BOURSES AU MÉRITE

LOI FILLON : VIGILANCE

Rappelons que le Haut Conseilse substitue au Conseil natio-nal des programmes et au

Haut conseil à l’évaluation del’école, fusionnant ainsi 2 compé-tences : celle de donneur d’ordre etcelle d’évaluateur. Il sera composéde 9 membres désignés ainsi : 3par le président de la République,2 par le président de l’Assembléenationale, 2 par le Sénat, 2 par le

Conseil économique et social. Les9 sages et le Parlement se verrontconfier la définition du socle et desenseignements complémentaires.Nous avons demandé quel seraitle «profil» des neufs sages et com-ment serait garantie leur indépen-dance, quelles sont les compétencessur lesquels ils appuieront leur avis.Nous avons défendu la nécessitéde mettre en place 2 commissions

séparées l’une chargée des propo-sitions sur les programmes et lescontenus et l’autre de l’évaluation,commissions comprenant desreprésentants des personnels.La réponse du ministère fut décon-certante : pour lui l’objectif est desortir d’un système qui s’autoévalueet de permettre à la société civile departiciper à cette évaluation (lasociété civile était largement repré-

sentée au Haut conseil de l’évalua-tion NDLA). Concernant l’indé-pendance, les 9 sages seront despersonalités «dont la forte légiti-mité leur permettra d’être écoutés »,et pour éclairer leur avis ils pourrontentendre «les personnes qu’ils sou-haitent». Bref c’est la mise en placed’un système complètement hiérar-chique où la confrontation des idéesn’est pas de mise. ■

Le décret vise à assurer un cadreréglementaire plus fort à cesbourses qui existent depuis

2000 (circulaire du 17 juillet). Ellesprofitent actuellement à 28 800élèves de lycée « ayant eu de trèsbons résultats au brevet des collèges». Il est prévu de les étendre (16 700élèves supplémentaires par an surtrois ans) en distinguant deux caté-gories : d’une part, ceux qui obtien-dront une mention B ou TB au nou-veau brevet ; d’autre part, ceux qui

« se distinguent par des efforts dansle travail scolaire» sur propositiondes conseils de classe. Ces « com-pléments de bourse » ne concerne-ront que des élèves déjà boursierssur critères sociaux.Le SNES a fait remarquer que ceprojet conduirait à accentuer undéséquilibre dans les aides à la sco-larité : ces bourses représenteraientun montant non négligeable (775euros) comparé à la faiblesse desbourses sur critères sociaux (les

bourses de collège sont parexemple inférieures à 300 euros ;une famille avec un enfant dont lesrevenus ne dépassent pas 8 500euros ne touche que 58 euros...)Par ailleurs, les fonds sociaux n’ontcessé de baisser depuis 2002, avecdes conséquences dramatiques danscertains établissements. Pour leSNES, il est donc urgent de pesersur ces deux facteurs, en augmen-tant les fonds sociaux, en revalori-sant les bourses sur critères sociaux

et en augmentant les plafonds. Or,ces bourses au mérite, accordéespour certaines selon des critèresflous et subjectifs et après une pro-cédure lourde et peu transparente,risque d’être financées par redé-ploiement. ■

Nos critiques portent sur lefond des projets de décrets.Le projet organise un collège

sélectif en reprenant quelques-unesdes mesures phare de la loi d’orien-tation (socle commun, PPRE, indi-vidualisation des apprentissages,aménagement des horaires et desprogrammes pour certains élèves).L’article 2 remet en cause du rôledu collège qui ne préparerait plustous les jeunes au second cycle dusecond degré, et constituerait defait le terme des études pour unepartie de la jeunesse. Avec l’article3, il n’est plus question de culturecommune mais de «socle commun

socle commun. Elles peuvent tou-jours «prendre la forme d’actionsdiversifiées» mais la suppressiondu membre de phrase «qui ne sau-raient se traduire par une organisa-tion scolaire en filière» est lourdede sens, et totalement inacceptable.Ces réponses appropriées peuventaussi prendre laforme du Pro-gramme personnel de réussite édu-cative qui stigmatise les élèves lesplus en difficulté et vise à les rendreindividuellement responsables deleur échec. Notre désaccord porte àla fois sur le caractère contractuelde la mesure, le manque de moyensalloués pour organiser une aide effi-

cace, la remise en cause du groupeclasse, l’aménagement possible descursus, des programmes et deshoraires. Tout cela ne peut que ren-forcer les inégalités sociales et légi-timer le délestage vers des voiesde relégation.Le public concerné par les dis-positifs dérogatoires risque d’êtreconsidérablement élargi car cesdispositifs sont mis sur le mêmeplan que le PPRE pour tout élèveéprouvant « des difficultés dansl’acquisition du socle commun ».Une telle définit ion risqued’ouvrir grandes les portes de l’al-ternance. ■

de connaissances et compétences»et d’«enseignements complémen-taires » qui s’appuie sur uneconception utilitariste de certainssavoirs, excluent des champsentiers de connaissances. On peutcraindre que la maîtrise du soclecommun constitue un préalable àl’étude des enseignements com-plémentaires. Rien, dans ce projetde décret, ne garantit que les ensei-gnements du tronc commun,aujourd’hui obligatoires, le serontencore demain pour tous.La notion de «réponses appropriéesà la diversité des élèves » est pen-sée sous l’angle de l’acquisition du

DÉCRETS D’APPLICATION

LES CRITIQUES DU SNES

Nous vous avons présenté dans le dernier numéro de L’US les premiers décrets d’application de la loi soumis à«concertation» jusqu’au 23 mai en prévision de leur examen au Conseil supérieur du 16 juin. Le SNES a choisi de poursuivrel’action pour l’abrogation de la loi et d’être aussi présent dans la critique du contenu des décrets. Après avoir rappelé sonopposition à la loi, le SNES a donc présenté oralement et par écrit ses critiques au ministère (intégral disponible sur lesite). le point sur trois de ces décrets : Haut conseil de l’éducation, scolarité au collège, bourses au mérite.

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 11

CONSEILS D’ENSEIGNEMENT

FAIRE PASSER UN MESSAGEAU MINISTREL

es conseils d’enseignementse réunissent ces jours-ci danstous les établissements pour

préparer la rentrée. C’est l’occa-sion à ne pas laisser passer de s’ex-primer collectivement sur lesconditions de la rentrée et surtoutde peser très concrètement sur sapréparation. Le faire est d’autantplus indispensable que le budgettel qu’il a été voté pour 2005 pré-pare une rentrée dont nous avonsdit depuis octobre qu’elle seraitcatastrophique, notamment sur leplan des moyens. La mise enœuvre de certaines dispositionsde la loi Fillon pourraient encoreaggraver la situation. On se sou-vient que ce sont plus de 7000

emplois d’enseignants qui sontretirés du terrain, soit plus dudouble de ce qui correspondrait àla prise en compte mathématiquede la baisse prévue des effectifsd’élèves. C’est dire que partoutdisparaissent, outre les TPE desTerminales, toutes les options etdédoublements qui peuvent êtresupprimés, et que sont aussi mena-cés des pans entiers des enseigne-ments technologiques et profes-sionnels. C’est dire aussi que lesmoyens dont disposent les acadé-mies et les établissements seront«rentabilisés» au maximum.Dans ces conditions, les TZRseront «utilisés» à plein, même sic’est au prix de conditions de ser-

vice déplorables. Les suppres-sions de postes se traduisent par lamultiplication des heures supplé-mentaires imposées aux person-nels, des BMP (blocs de moyensprovisoires) et donc des complé-ments de service correspondantà des services sur deux établisse-ments et même parfois trois.Le conseil d’enseignement est lebon moment pour organiser lerefus collectif des heures supplé-mentaires, le refus de la systéma-tisation des compléments deservice, pour demander le réta-blissement des enseignements etoptions supprimés, pour recenserles non-titulaires dont il faudraveiller à la réaffectation à la ren-

trée, pour dire qu’ensemble on nelaissera pas le chef d’établisse-ment réquisitionner à sa seule dis-crétion des enseignants qui seraientsommés d’assurer du jour au len-demain des remplacements à «lamode Fillon », pour dire aussiqu’on ne laissera pas s’installersans rien faire des conseils péda-gogiques qui seraient à la soldedu seul chef d’établissement.Tout cela peut faire l’objet detextes adressés au chef d’établis-sement, à l’Inspection d’acadé-mie ou au recteur, d’interventionsau conseil d’administration. L’es-sentiel étant de faire passer le mes-sage au ministre. ■

Bernard Boisseau

ET ACTION

L’exposé des motifs du pro-jet de décret apporte une pré-sentation dangereuse qui ne

permet pas d’exclure le chevau-chement des missions entre assis-tants pédagogiques et professeurs:« il est apparu nécessaire de pro-longer les missions des ensei-gnants en offrant aux élèves endifficulté dans certains lycées unsoutien scolaire permettantd’améliorer la maîtrise des pro-grammes enseignés ».Alors que le ministère annonçaitun recrutement parmi les étu-diants inscrits en licence ou pre-mière année d’IUFM et se desti-nant à l’enseignement, le décretne formaliserait qu’une obliga-tion : celle de détenir un diplômede niveau bac + 2, invitant seule-ment à un recrutement prioritaire

parmi les étudiants se destinantaux carrières de l’enseignement.Les assistants pédagogiques nepourraient être recrutés qu’auplus à mi-temps, avec une pon-dération des heures aboutissant àune quotité de 464 heures sur36semaines ce qui correspond à13 h/semaine ; mais du fait del’annualisation de leur service,des semaines de rentrée et de sor-tie pendant lesquelles ils serontvraisemblablement moins mobi-lisés, le service risque de dépas-ser 15 heures par semaine.Horaire très lourd pour des mis-sions supposant préparation etconcertation.Le ministère ne s’est jamaisexprimé sur la rémunération desassistants pédagogiques. Pour leSNES, la qualification exigée doit

être traduite dans l’indice derémunération. Les assistants sont recrutés parle chef d’établissement sans pré-cision sur l’établissement d’unlivre de candidats.Les missions sont définies dans ledécret comme étant «soutien etaccompagnement scolaire». Rienn’est dit des conditions pédago-giques et des principes de l’or-ganisation du service que leministère semble vouloir renvoyeraux conseils d’administration,pédagogique, de la vie lycéenne.Ce qui laisse la porte ouverte àtoutes les dérives locales.Ce projet ne répond ni aux besoinsdes lycéens, ni aux intérêts despersonnels. Il esquive la questionde l’aide aux élèves qui ne seréduit pas aux classes d’examen

FRANÇOIS FILLON a tenté de déminer le mouvement lycéen en annonçant la création de 1 500 assistants péda-gogiques, destinés à 300 lycées « difficiles ».(1) Le projet du ministre est aujourd’hui connu et encore dégradé parrapport aux annonces faites précédemment (cf. L’US). Les assistants pédagogiques relèveraient du décret sur lesassistants d’éducation modifié sur quelques points (projet de décret publié dans le dernier Courrier de S1 et dis-ponible sur notre site).

Au passage, le projet de décret (article2)applique à tous les assistants d’éduca-tion le passage de 1 600 à 1 607 heuresconsécutif à la suppression d’un jourférié.

(cf. l’échec en Seconde), ni àquelques 300 lycées ; il instaureune énième catégorie de person-nels, sans perspective d’avenir cré-dibles, il vide encore des viviersd’étudiants insuffisants pour pal-lier les départs en retraite. Ouvronsles discussions sur le statut desMI-SE, mettons en place de véri-tables prérecrutements, donnons-nous les moyens de combattre. ■Frédérique Rollet

(1) À l’occasion de cette modificationréglementaire, la fonction d’auxiliairede vie universitaire est créée pour l’ac-compagnement des étudiants handicapés.

ASSISTANTS PEDAGOGIQUES

UN PROJET INADMISSIBLE

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Orientation :

Qui a la main surla carte des CIO ?Importantes difficultés lors des opé-rations de gestion concernant les direc-teurs de CIO. En effet, de nombreuxrecteurs ont demandé, hors délai, legel de plusieurs postes de directeurs,sans qu’aucune consultation des élusdu personnel au niveau académiquen’ait eu lieu, ni que les Comités tech-niques paritaires n’aient été réunis.Ceci a été le cas dans les académies deLille (Wattrelos), de Bordeaux, de Dijon,de Toulouse. Résultat, l’annulation dela mutation d’une collègue directricetitulaire.Nous avons vivement protesté contrele non-respect des procédures régle-mentaires et la tendance de plus enplus marquée de l’administration àlaisser les recteurs décider de tout,pour un grade qui reste à gestionnationale et pour des services dontl’implantation dépend quand mêmedu ministère ! Notre fermeté a permisde réintroduire le CIO de Decize (aca-démie de Dijon) dans la liste des postesouverts pour le tableau d’avancementet nous poursuivons nos interventionspour les autres CIO. Il est clair que lamise en place de la LOLF n’est pasétrangère à ces décisions intempes-tives. Les représentants du ministèreont convenu que ces pratiques allaientse multiplier dans la période à venir.Raison de plus pour protester et lesempêcher dès maintenant !

Évaluation des capacitésIexpérimentales :

Appel à la grèvedes personnelsde laboratoirePlusieurs organisations syndicales deTOS (CGT-ATOSS, SNAEN-UNSA, SPLEN)ont lancé un appel à la grève desagents et techniciens de laboratoirelors des évaluations scientifiques (en TSentre autres). Il s’agit pour ces organi-sations de dénoncer par cette action lemanque de revalorisation financièreet de formation des personnels de labo-ratoire face à l’évolution des compé-tences qu’exigent aujourd’hui les pro-grammes scientifiques. Le SNESdemande depuis longtemps que lespersonnels de laboratoire aient un hautniveau de formation et un salaire enconséquence.Certains chefs d’établissement pour-raient être tentés, face à une impossi-bilité d’organiser l’épreuve, de fairepression sur les agents concernés pourlimiter le nombre de grévistes ou surles enseignants pour qu’ils préparent lematériel à la place des agents : le SNESappelle les enseignants concernés, lessections d’établissement à s’opposer àde telles pratiques.

ACTUALITES

12 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

JOURNÉE EUROPÉENNE DE L’ÉDUCATIONPOUR LE DROITÀ L’ÉDUCATION !S

amedi 14 mai, les amphi-théâtres de l’ancienne facultéde Cuvier ont résonné des

débats de la journée européennede l’éducation qui a accueilli envi-ron 150 personnes : analyse dela stratégie de Lisbonne, de saconception utilitariste et indivi-dualiste de l’éducation, de lanotion d’employabilité. Mise enconcurrence à tous les niveaux,sélection, dérégulation, désenga-gement public ont été listéscomme caractérisant les réformesnationales qui déclinent de façondiversifiée la politique éducativeeuropéenne. Les regards croisésde syndicats comme la FERC-CGT, l’UNEF, le SNES, leSNUIPP, le SNESup et d’asso-ciations d’éducation populairecomme ATTAC, les CEMEA, leGFEN ou la Ligue de l’Ensei-gnement ont permis d’aborder lesproblèmes sous des angles nou-

veaux qui ont déclenché un richedébat : à quelles conditions lepédagogique est-il politique ?L’enseignement supérieur nedevrait-il pas s’y intéresser davan-tage ? Les associations d’éduca-tion populaire qui acceptent detravailler avec le ministère del’Éducation nationale ne sont-elles pas instrumentalisées ? Leservice public ne risque-t-il pasd’en pâtir ?Lors de la plénière, les interve-nants ont fait remarquer quel’éducation n’apparaissait pasdans les objectifs de l’Union euro-péenne et que le texte de laConstitution était très pauvrequant à la formulation du droit àl’éducation. Des axes communsde lutte ont été proposés à tous lespartenaires tels que :– travailler ensemble le contenudu droit à l’éducation ;– réfléchir à des critères perti-

nents d’évaluation de l’éducation;– traiter les professions du mondede l’éducation de façon transver-sale (sous l’angle du métier, de laformation professionnelle, etc.) ;– obtenir la démocratisation desprises de décision.Les débats se sont conclus surl’exigence de faire de l’éducationet de la recherche une prioritépolitique pour l’Europe. Il s’agirad’ailleurs moins de construire unmodèle européen que d’instaurerune comparabilité entre systèmeséducatifs.Les chansons « théâtre » de laCompagnie Jolie Môme ontaccompagné avec leur gaieté com-bative cette journée de mobilisa-tion d’une conscience citoyennequi le même jour s’exprimait aussien Italie, en Espagne, au Portugalet en Grèce en faveur d’une autreEurope de l’Éducation. ■

Dominique Giannotti

LOI SUR L’ÉGALITÉ SALARIALE

PEUT MIEUX FAIREL

e projet de loi sur l’égalitésalariale a été adopté en pre-mière lecture par l’Assemblée

nationale le 15 mai 2005. Ce textes’articule autour de quatre objec-tifs : aboutir à la suppression desécarts de rémunération entrehommes et femmes d’ici cinq ans,concilier vie professionnelle et vieprivée, faciliter l’accès desfemmes aux conseils d’adminis-tration des entreprises et aux pru-d’hommes, accélérer l’accès desfemmes et des jeunes filles à laformation professionnelle et àl’apprentissage.S’il paraît utopique de vouloirrégler le lourd problème de l’iné-galité salariale en cinq ans sansqu’aucune mesure répressive (laloi Génisson qui prévoyait pour-tant des condamnations pénalesn’avait elle-même pas permis quecette inégalité cesse) ne soit miseen place, sinon éventuellementdans trois ans, il est encore plusscandaleux de voir cette problé-matique limitée aux inégalités de

promotion et de déroulement decarrière...Sur l’accès des jeunes filles et desfemmes à la formation profession-nelle, la mixité n’est même pas tra-vaillée: rien n’est dit sur l’orienta-tion genrée et les moyens de fairechanger les choses; le seul leviervéritablement développé est celuide l’apprentissage avec des régionsqui deviennent « l’élément moteurpour offrir une plus grande ouver-ture professionnelle aux jeunesfilles ». Le texte prévoit d’offrirune formation initiale et continuepermettant la mixité : diversifierl’offre de formation c’est bien pourles jeunes filles mais créer lesconditions d’une embauche nondiscriminante c’est mieux. ■

Maryvonne Guigonnet

salaire sans parler d’inégalité àl’embauche, du temps partielféminin, de la précarité. L’égalitéhommes/femmes se résume à uneégalité de salaire et non de condi-tions salariales. Pourtant de nom-breuses études ont montré que letemps partiel pesait lourd dans lesinégalités hommes/femmes et quel’inégalité à l’embauche freinaitfortement l’investissement desfemmes dans certains emplois etdonc en amont dans certainesfilières scolaires.De plus, cette inégalité est essen-tiellement mesurée à l’aune de lamaternité : ainsi il est très positifque le texte renforce les droits desfemmes en congé maternité etqu’il permette à la femme deretour d’une maternité de bénéfi-cier de la moyenne desaugmentations indivi-duelles perçues dans l’en-treprise par les salariés rele-vant de sa catégorie ; maisparler de salaire ce n’estpas parler forcément de

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 13

Indemnités (ISOE, ISP, CO-Psy...) :

Enfin mensualiséesAu JO du 22 mars 2005, un décret men-sualise le versement de l’indemnité desuivi et d’orientation des élèves àcompter du premier septembre 2005.Sont de même mensualisés, mais aveceffet immédiat, le versement des in-demnités de sujétion particulières ver-sées aux DCIO et aux CO-Psy, l’indem-nité de responsabilité des chefs detravaux, l’indemnité forfaitaire des CPE.La même mesure est attendue pourl’indemnité versée aux personnels exer-çant les fonctions de documentation,mais le texte n’étant pas encore paru,l’application connaîtra un certain retard.Le SNES, qui demandait cette mensua-lisation, se félicite de cette mesure debon sens ; il aura tout de même fallu unequinzaine d’années pour y arriver !Il reste qu’un taux moitié pour les CO-Psy, documentalistes et CPE n’est pasacceptable ; le SNES revendique pourtous le montant de la part fixe de l’ISOE.

CA nationale du SNES 2005 :

ÉlectionsLe Bureau national, réuni le 10 mai2005, constate que deux candidaturesde la liste Pour la reconquête d’un syn-dicalisme indépendant ne peuvent êtrevalidées :• une pour défaut de paiement de co-tisation pour l’année en cours ;• une qui ne figure pas parmi les ad-hérents du SNES ni au titre de l’annéeen cours ni au titre de l’année anté-rieure.Un courrier adressé le 22 avril à la can-didate concernée par le non-paiement dela cotisation 2004/2005 pour lui de-mander de fournir au bureau nationaltoute information nécessaire sur ce pointest resté à ce jour sans réponse.En conséquence, le BN considère non-validées à ce jour ces deux candida-tures sur la liste « Pour la reconquêted’un syndicalisme indépendant ».La Commission nationale de dé-pouillement et la CA nationale exami-neront tout éventuel nouvel élément.

Adopté à l’unanimité(moins un refus de vote)

CTPMI (Comité TechniqueIParitaire Ministériel:

Ordre du jourdu jeudi 7 juillet•Examen du texte : remplacement decourte durée.•Statut des PLP.•Professeurs associés.• Droit individuel de formation.

Précision. La liste École Émancipéecomporte une erreur d’affectation :Lydie Thouvenot n’est pas au lycéePasteur d’Hénin-Beaumont mais aulycée Darchicourt de la même ville.

SÉCURITÉ SOCIALE

UNE LOI À RISQUESAPRÈS SON PASSAGE AU SÉNAT, le projet de loi organique de Sécurité sociale est endébat à l’assemblée et sera voté dans les prochains jours.

De quoi s’agit-il ? L’objectifdu gouvernement est d’affi-cher une plus grande lisibi-

lité des lois de financement dela Sécurité sociale et de « moder-niser » son pilotage financier,dans le prolongement de laréforme de l’assurance maladie etde l’adoption de la loi organiquerelative aux lois de finances(LOLF) en 2001, en intégrant lesprévisions financières dans uncadrage pluriannuel. Chaque loide financement fixera désormaisles perspectives de recettes et dedépenses de la Sécurité socialepour les quatre années à venir.Pour chacune des branches, leParlement votera des équilibresprévisionnels.Le projet de loi organique intro-duit une démarche « objectifs-résultats » avec un document pré-sentant les programmes de qualitéet d’efficience de la politique deSécurité sociale pour chacune deses branches (diagnostic de situa-tion, objectifs retracés au moyend’indicateurs, moyens mis enœuvre pour atteindre ces objectifset les résultats atteints).Si certains aspects de la loi peu-vent être considérés comme posi-tifs : plus grande transparence,programmation pluriannuelle,séparation des branches, créationd’une annexe retraçant les exo-nérations de cotisations, d’autressont plus inquiétants comme l’af-fichage d’objectifs-résultats, carse profilent des logiques comp-tables, dans le droit fil de la loi du13 août, qui met en place uncomité d’alerte, celui-ci réagis-sant à un dépassement de l’ON-DAM de 0,75% (soit le simpleeffet d’une épidémie de grippe). Il

doit alors proposer des mesures(déremboursements ?) pour reve-nir à l’objectif prévu. Le contrôleparlementaire renforce encorecette contrainte, d’autant que lerapprochement recettes etdépenses a pour but de veiller àl’équilibre financier : on nedépense pas en fonction desbesoins, mais en fonction desrecettes. Des lois rectificativespourront être votées en ce sens.De plus, comme il n’existe pasd’élaboration des projets de finan-cements par les conseils d’admi-nistration des caisses (sauf pourl’assurance maladie, de manièrelimitée), l’étatisation de la Sécu-rité sociale risque d’être renforcée. La loi organique doit donc par-venir à rééquilibrer les comptesde la Sécurité sociale (tous dansle rouge à l’exception de labranche AT/MP) et en particu-lier ceux de l’assurance maladie.Mais le gouvernement qui s’était

engagé à compenser intégrale-ment les exonérations de cotisa-tions sociales (ce que la loi Veilde 1994 l’oblige en principe àfaire) entend encore y déroger eta refusé tous les amendementsprésentés en ce sens. D’ailleurs,le projet de loi sur les services àla personne prévoit des nouveauxallègements dont une partie nesera pas compensée. Ce n’est pasainsi que le déficit sera comblé !Alors que les hôpitaux sont aubord de l’asphyxie, que desbatailles se mènent avec les usa-gers pour défendre les hôpitauxde proximité, que les personnelsde santé (récemment encore lesurgentistes) se mobilisent, lemouvement syndical serait bienavisé de reprendre le chemin del’action sur cette question, queles Français placent régulière-ment au premier plan de leurspréoccupations. ■

Élizabeth Labaye

Nouveau

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SYNDIQUÉS : 70 200

C’est, à la mi-mai, le nombre d’adhérents à jour

de leur cotisation syndicale 2004/2005.

C’est déjà 220 adhérents de plus qu’en 2003/2004.

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POUVOIR D’ACHAT DES SALARIÉS

Un retour aux années 50 ?L

es revendications salariales nesont ni le fruit de la paranoïasyndicale, ni une simple réac-

tion à l’annonce de profits boursiersconsidérables et les Français qui,depuis plusieurs années, ressen-tent une diminution de leur pouvoird’achat, ne se sont pas trompés.La note que vient de publier l’éco-nomiste Pierre Concialdi, pourCERC-Association*, est à cetégard très éclairante.Les chiffres sont en effet têtus.Et, malgré les dénégations gou-vernementales nul ne pourradésormais prétendre ignorer que leniveau de vie des salariés stagnedepuis près de 25 ans, à l’excep-tion de la courte embellie de 1997-2002 (le revenu pris en compteintègre les « transferts en nature »,c’est-à-dire pour l’essentiel lesremboursements de santé).

Ce sont les revenus du travail dansle revenu total des ménages quisont responsables de cette situa-

tion. Entre 1978 et 2003, leur partaurait diminué de 14 points, alorsque l’emploi salarié a continué luià progresser. Si, jusqu’aux années80, cette baisse était compenséepar la progression des prestationssociales, ce n’est plus le cas depuis1993.Selon Pierre Concialdi, le salairenet moyen n’a guère connu de pro-gression du pouvoir d’achat depuisla fin des années 70. C’est d’autantplus surprenant que dans le mêmetemps le niveau moyen de qualifi-cations a progressé, or son impactsur les salaires selon l’INSEE estde l’ordre de 0,5 à 0,7 % l’an. Ladétérioration du pouvoir d’achata touché les salariés du privé etdu public. À qualificationconstante, le pouvoir d’achat du

salaire net moyen pour les sala-riés du privé aurait légèrementaugmenté (0,2 % par an, entre1982 et 2002) et celui de la fonc-tion publique légèrement diminué(0,1 % l’an).Par contre, la part des revenus de lapropriété dans le revenu disponibledes ménages a, elle, presque dou-blé, passant de 10,9 % à 19,1 %,alors que la part des prestationssociales monétaires n’a été multi-pliée que par 1,5. De ce fait, lesinégalités s’accroissent entre ceuxqui n’ont que leur salaire pour vivreet ceux qui peuvent compenser lamodération salariale par des reve-nus patrimoniaux en pleine expan-sion. En 2003, ces revenus repré-sentaient en moyenne 3300 eurospar ménage et par an. (Rappelons qu’en 2000, 10 % desFrançais détenaient 44 % du patri-

moine des ménages; 7% possè-dent moins de 3000 euros de patri-moine alors que la même propor-tion en a plus de 450000!)Salaires décrochés, chômage etsous-emploi élevé: pour éviter l’en-fermement dans la récession, l’éco-nomiste prône de nouvelles régu-lations. Nous partageons avec luil’idée de l’absolue nécessité d’unpartage équilibré des fruits de lacroissance et des gains de produc-tivité. ■

Élizabeth Labaye

* Pierre Concialdi, chercheur à l’IRES,est également rédacteur en chef de l’as-sociation Connaissance de l’emploi,des revenus et des coûts, (à ne pasconfondre avec le CERC-Conseil del’emploi, des revenus et de la cohé-sion sociale). L’association est née à lasuite de la dissolution par Balladur del’ancien CERC.

Variation du niveau de vie moyen(croissance moyenne annuelle, en %)

1970-1978 3,2

1978-2003 1,1

1978-1985 0,2

1985-1993 1,5

1993-1997 0,5

1997-2002 2,3

2002-2003 – 0,1

106

104

102

100

98

96

94

92

90

88

861950 1960 1970 1980 1990 2000

Niveau de vie relatif des ménages de salariés ou de chômeurs : un indicateur (en indices, base 100 = 1970)

56%

45

40

35

30

25

20

1978 1983 1988 1993 1998 2003

Revenus du patrimoine (en % des salaires nets)

Source : INSEE, comptes nationaux.Calculs CERC-Association.

Source : INSEE, calculs CERC-Association.

Source : INSEE, comptes nationaux.

ECO/SOCIAL

14 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 15

La directive Bolkestein est aufrigo le temps d’un référen-dum, mais elle va revenir sur

le tapis. Évelyne Gebhardt, rap-portrice au Parlement européen, afait des propositions positives :abandon du principe du paysd’origine, limitation du champd’intervention de la directive. Maisquand on voit qu’un amendementdes Verts suggérant de débattresur d’autres bases que celles dutexte initial a été rejeté par le Par-lement européen à une écrasantemajorité, on peut s’inquiéter pourle débat de l’automne prochain.D’autre part, le Royaume-Uni etd’autres pays continuent à soute-nir le principe du pays d’origine.Le 26 avril, la secrétaire généraleadjointe de l’OCDE a défendu ladirective Bolkestein et a claire-ment annoncé la couleur : « alorsque les gouvernements débattentdes prochains pas dans les négo-ciations commerciales en cours,l’OCDE les invite à accompagnerdes réformes au sein des marchésde services par des politiquesactives dans des domaines telsque l’emploi, l’éducation et lesocial ». Par son vote sur la directive tempsde travail, le Parlement européen

vient d’affirmer son intention delimiter les dégâts en demandantla suppression de la possibilité(opt-out) de travailler jusqu’à65 heures, mais au prix d’uneannualisation de la durée maxi-male du travail (48 heures) et de lapossibilité de ne pas comptabiliserla totalité du temps d’astreintecomme du temps de travail.De toute façon, en cas d’amen-dement par le Parlement, c’est leConseil européen qui statue àl’unanimité. Nul doute que TonyBlair va revenir à la charge avecl’opt-out, qui concerne 20 % dessalariés en Grande-Bretagne,ayant « accepté » de travaillerplus de 48 heures. Cerise sur legâteau, la Commission a déclaréson opposition au vote du Parle-ment. Parallèlement, une série de direc-tives antérieures sont en cours detransposition dans le droit nationalpar des lois votées au Parlementfrançais. Ainsi, les parlementairesviennent d’allonger la durée maxi-male du travail des chauffeurs rou-tiers de 48 à 52 heures pour lescourtes distances et de 50 à53 heures pour les longs trajets. À peine la loi transposant lesdirectives postales de 1997 et

2002 approuvée par le Parlementfrançais le 12 mai dernier, lesdéputés vont voter courant juinle « troisième paquet ferroviaire »,c’est-à-dire la libéralisation dutransport international de voya-geurs. Par ailleurs, le règlementBarrot, directement applicable

dans le droit national, ouvre à laconcurrence les transports urbainset les trains régionaux.La simple mise en évidence del’offensive libérale permet demesurer le défi qui attend le mou-vement syndical après le 29 mai. ■

Daniel Rallet

AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE

Pourquoi le chômage augmente-t-il ?A

près une mauvaise année2003, la croissance a timi-dement repris en France en

2004, tirée par la reprise mon-diale. Avec 2 % de croissance, ildevrait y avoir des créations d’em-plois et un peu de baisse du chô-mage. Or, celui-ci augmente,repassant la barre des 10% de lapopulation active malgré les tri-patouillages statistiques. Com-ment peut-on l’expliquer ?Un premier problème est le main-tien d’une politique monétaire res-trictive, obstinément tournée versla lutte contre l’inflation. Les tauxd’intérêt que payent les entreprises

pour un investissement ou lesménages pour un crédit immobi-lier dépassent la hausse des prixd’environ 2 %. C’est bien plusqu’aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Japon. Surtout, laBanque centrale européenne netient apparemment aucun comptede la hausse de l’euro face auxautres monnaies, qui a le mêmeeffet de freinage de la croissancequ’une hausse de taux d’intérêtde deux points environ.Second problème, les gouverne-ments européens, notamment fran-çais, font de gros efforts pour res-pecter le Pacte de stabilité et éviter les

déficits budgétaires de 4 % à 6 %du PIB qui soutiennent pourtant lacroissance américaine ou japonaise.Il y a dix ans, Chirac en campagneexpliquait qu’il ne fallait pas réduireles dépenses publiques en périodede croissance ralentie, il fait aujour-d’hui le contraire pour complaire àla Commission de Bruxelles et auxmarchés financiers.Troisième problème, lié au pré-cédent, la suppression d’emploispublics en France, notammentdans les dispositifs spécifiques,tels que les emplois jeunes ou lesCES et CEC, n’a pas été com-pensée. Rappelons que le

Royaume-Uni « libéral » créaitdeux millions d’emplois publicsdans le même temps. Le gouver-nement a promis depuis long-temps de nouveaux dispositifs,mais ils n’ont pour l’instantaucune traduction concrète. Comme on le voit, l’aveuglementidéologique (que reflète bien, soitdit en passant, la rédaction du pro-jet de Constitution européenne)joue un rôle essentiel pour expli-quer une montée du chômage quin’a rien d’inévitable, comme lemontrent des pays aussi diversque les États-Unis ou la Suède. ■

Arnaud Parienty

EN MARGE DU DÉBAT SUR LE TRAITÉ

Un travail patient de détricotage des solidarités sociales

MUTUELLES MENACÉESPAR LA COMMISSION EUROPÉENNE ?

Une récente injonction de la Commission européenne invite la Franceà supprimer, au plus tard le 1 er janvier 2006, l'exonération fiscaleaccordée aux mutuelles pour les contrats couvrant les « risques non-maladie » qui constitueraient une « distorsion de concurrence » selonles règles de l'Union Européenne. C'est le résultat d'une nouvelleoffensive de la FFSA (branche assurances du MEDEF) contre tout ce quin'est pas commercial, qui peut rendre encore plus difficile la possibi-lité pour la mutualité solidaire de préserver une couverture globale desmutualistes. Ainsi, pour les mutuelles santé de la Fonction publique, quidoivent déjà faire face aux nouveaux désengagements de la Sécuritésociale, de nombreuses prestations et services seraient affectés (parex. pour la MGEN, la prestation Invalidité Décès, les aides à l'habitat,les prestations naissance et adoption, etc.). Deux poids, deux mesurespuisque, simultanément, le projet de traité constitutionnel écartetoute perspective d'harmonisation fiscale entre les pays de l'UE ettolère, en favorisant ainsi délocalisations et « dumping social », la « dis-torsion de concurrence » résultant notamment d'une faible fiscalité desentreprises dans des pays ayant par ailleurs des services et budgetspublics réduits !

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ECO/SOCIAL

CHINOISERIES

Des Airbus contre des chemises?S

avamment orchestrée par unpatronat protectionniste oulibre-échangiste au gré de

ses intérêts, la controverse sur letextile chinois prend de l’ampleur.« Nous ne pouvons vous acheterdes Airbus que si vous nous ache-tez des chemises », disent les Chi-nois. L’argument est judicieux,mais pose deux problèmes: cettelogique de libre-échange est-ellebonne ? Et est-il équivalent deproduire du textile ou des Airbus ? L’argument chinois serait plusconvaincant s’il ne ressemblait pasà un chantage: jouer les États-Uniscontre l’Europe en menaçant de sefournir uniquement chez celui quisera le moins protectionniste. Sur-tout, les capacités d’exportation detextile chinois ne sont pas dimen-sionnées pour payer leurs impor-tations, mais pour inonder le mar-ché mondial. Les Chinois exportentbien plus qu’ils n’importent, dans

le but d’accumuler des devises,mais surtout de réduire le chômageénorme qui menace le pays malgrésa formidable croissance. Lalogique chinoise n’est pas de pro-duire de quoi importer, mais dedevenir un atelier mondial, avec lacapacité de rayer de la carte l’in-dustrie de pays entiers, notammentdu Maghreb ou du Bangladesh,dont les industries textiles sontsinistrées. Peut-on laisser faire ?L’échange Airbus contre textileest-il favorable ? Avec les Airbus,la France exporte du travail trèsqualifié et importe avec les che-mises ou les chaussettes du travailpeu qualifié. C’est une bonne

chose, dans la mesure où le travailqualifié est mieux payé, plus inté-ressant, plus difficile à concur-rencer. Mais à deux conditions :•il faut avoir les ressources néces-saires en travail qualifié. Or, laFrance ne brille pas spécialementpar le niveau de qualification de samain-d’œuvre. Airbus est plus uneexception que la règle pour uneindustrie française plutôt spécia-lisée dans les biens à technologiemoyenne;• il faut trouver à employer lessalariés du textile licenciés, d’au-tant qu’il faut moins de travailpour construire des Airbus quepour fabriquer des chaussettes. Il

existe en théorie de nombreuxbesoins, en particulier dans lesservices, qui permettraient de don-ner du travail aux personnes licen-ciées. Mais à condition de sécuri-ser leur parcours professionnel :bonne indemnisation du chômage,réindustrialisation des sites quandune usine ferme, formation conti-nue et requalification. Nous ensommes loin.100000 personnes travaillent dansle textile et 110 000 dans l’ha-billement, trois fois moins qu’audébut des années 80. Chine oupas, ce qui se passe était large-ment prévisible. L’accord multi-fibres qui vient d’expirer étaitd’ailleurs destiné à donner auxpays industriels le temps de lareconversion. C’est la responsa-bilité conjointe des pouvoirspublics et du patronat de ne l’avoirpas organisée à temps. ■

Arnaud Parienty

RAPPORT HIRSCH

Zéro enfant pauvre en 2020 ?L

e rapport Hirsch(1) affichel’objectif de réduire à 0 lenombre d’enfants pauvres en

France en quinze ans. On encompte 1 million aujourd’hui(8 % des enfants), mais selon lescritères européens, ils seraientplus de 2 millions.15 résolutions sont proposées,parmi elles: l’éradication du satur-nisme et l’amélioration du loge-ment des familles (85000 enfantsqui vivent dans des logementsinsalubres souffrent d’une intoxi-cation au plomb); l’accueil publicde la petite enfance (aujourd’huiles familles ayant des enfants demoins de 3 ans sont d’autant plusaidées qu’elles ont des revenusélevés, et seulement 3 % desfamilles bénéficiaires de minimasociaux ont leur enfant en crèchecollective, en raison du coût etde l’insuffisance du nombre deplaces, ce qui contraint de nom-breuses mères à opter pour lecongé parental). Créer un servicepublic de la petite enfance, ce quesouhaite également la FSU, sup-

poserait donc d’affirmer le carac-tère obligatoire de la compétencedes collectivités locales en matièrede petite enfance, souligne le rap-port. Des politiques nutrition-nelles en direction des famillespauvres, (l’obésité touche prin-cipalement les milieux défavori-sés), mais aussi la lutte contre lesdiscriminations négatives dansl’éducation, en investissant enfaveur des ZEP, et l’appréhensionde la pauvreté sans frontières, fontpartie des mesures proposées.Le rapport pose et c’est positif,l’absolue nécessité d’une poli-tique économique et sociale plusfavorable à l’emploi. Partant de là,il centre son rapport sur un nou-veau moyen d’action, « la nou-velle équation sociale ».Il s’agirait de créer un RSA,revenu de solidarité active, quiremplacerait en les cumulant plu-sieurs prestations (RMI, ASS,API, et aides fiscales comme laprime pour l’emploi, voire lesaides au logement) ; il aurait pourobjectif de « mieux combiner les

revenus du travail et les revenusde la solidarité », en permettant decumuler un salaire, avec ce RSA.Le surcoût entraîné par cette nou-velle prestation se situerait entre4 et 8 milliards d’euros.Le principe n’est pas absurde carl’un des effets du RMI, souventdénoncé, est celui d’être une« trappe à inactivité » : il est eneffet bien difficile de reprendreun emploi lorsque celui-ci n’amé-liore pas les revenus! L’idée seraitde faire disparaître les effets deseuil qui ont pour résultat de faireperdre une allocation d’assistanceà une personne dont le revenuaugmente légèrement, du fait de lareprise d’une activité salariée.Une dégressivité serait introduite.Inconvénient souligné par plu-sieurs organisations syndicales :les employeurs peuvent être inci-tés encore davantage à limiter lessalaires ou privilégier le tempspartiel en « intégrant implicite-ment le maintien des revenus issusde la solidarité ».La question de l’intégration éven-

tuelle des aides au logement dansle RSA, non tranchée dans le rap-port peut également poser pro-blème car elle risquerait d’écarterde nombreux bénéficiaires actuelsde ces aides. Un « guichet uniquedes aides » recentré sur les plusdémunis ? Une idée à regarderde très près ! ■

Élizabeth Labaye

(1) Martin Hirsch, président d’Em-maüs, est le rapporteur du groupe detravail réuni par le ministre Douste-Blazy sur le thème « familles, vulné-rabilité, pauvreté ».

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16 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 17

DOSSIERIntérêt général, droits des fonctionnaires

Dossier coordonné par Frédérique Rolet et réalisé par Christophe Barbillat, Florence Dursapt, Anne Féray, Fabrice Giovanazzi,Arnaud Parienty, Daniel Robin, Frédérique Rolet, Nicole Sergent, Francis Valenti

La fonction publique en danger

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La trajectoire historique dans laquelle le statut de 1946 s’inscrit,illustre les tensions dialectiques entre la volonté d’obtenir desdroits syndicaux, la référence pour cela au droit commun du travail,la perception d’autre part de la nature spécifique des missionsexercées par le fonctionnaire, nécessitant des garantiesd’indépendance face aux fluctuations politiques.Le contexte de la Libération permet de traduire les évolutionsantérieures dans le statut général de 1946 non plus synonyme del’assujettissement du fonctionnaire à l’État mais de garantie desdroits des fonctionnaires ; la reconnaissance explicite du droitsyndical corrobore cette approche.L’existence de principesgénéraux communs, la construction d’unefonction publique de carrière assurant l’égalité dans l’accès et ledéroulement de la carrière, ne signifiant pas pour autant la négationdes particularismes et les statuts particuliers, pris pour chaquecorps de fonctionnaire, peuvent adopter ou déroger aux dispositionsdu statut général « incompatibles avec les nécessités propres à cescorps ou services » (article 2), notamment pour les enseignants.Périodiquement, la construction statutaire est l’objet de critiques,

réactivées fortement par un pouvoir politique qui veut diminuer lamasse salariale représentée par les salaires et pensions et par lepassage de la présentation budgétaire actuelle à celle dictée parla LOLF.Le thème de la rigidité (insuffisance de la mobilité, avancement àl’ancienneté, sanctions peu appliquées, inadaptation des modes derecrutement…) n’est plus tant associé à l’existence même dustatut qu’à son application, ce dernier, refondé au début desannées 80, sous-tendant, à travers une construction juridiquecohérente, une conception de la fonction publique liée à l’intérêtgénéral. R. Dutreil s’est d’ailleurs senti obligé, récemment, d’affirmerson attachement à la fonction publique de carrière.L’angle d’attaque va donc porter sur les statuts particuliers qu’ils’agit de vider de leur sens, notamment en activant la référence auxdispositions du statut général (référence à la valeur professionnellepour les changements de grade et de corps).La défense des statuts particuliers et celle du statut général desfonctionnaires sont donc bien indissociables pour garantir lesdroits des fonctionnaires et le service public.

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Fonction publique

18 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

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Évaluation des fonctionnaires

Lourdeur et division

Évaluation des enseignants

Mérite et compétences?

«La gestion des avancements consti-tue, avec la modulation des régimesindemnitaires, l’un des leviers essen-

tiels de la motivation des fonctionnaires (1). »L’évaluation des fonctionnaires, introduitepar la réforme de 2002, repose sur une dif-férenciation plus importante des rythmesd’avancement d’échelon et sur la réaffirma-tion du rôle prépondérant de la « valeur pro-fessionnelle » dans l’avancement de grade,même lorsqu’il ne débouche sur aucun chan-gement de fonctions et correspond à unsimple déroulement de carrière.Le décret du 29 avril 2002 réforme la nota-tion, ses effets sur la carrière et définit uneprocédure d’évaluation chronophage.Elle met en place un entretien d’évaluationannuel ou bisannuel, conduit par le supé-rieur hiérarchique direct de l’agent. Cet entre-tien mêle différentes fonctions. Il donne lieuà un rapport sur la manière de servir del’agent : a-t-il atteint les objectifs recensésdans la « fiche » de son poste ? Quels sont sesbesoins de formation, ses projets de muta-tion ? L’entretien reste individuel ; nulleplace pour débattre des contraintes du service,de son environnement, des moyens en rapportavec ses objectifs, de l’organisation du travailen équipe.À l’issue des entretiens, une commissiond’harmonisation fixe les notes. Il s’agit eneffet que la procédure débouche sur lesconclusions préétablies : les très bons seront20% ; ils verront leur durée de séjour dansl’échelon réduite de trois mois au titre d’uneannée. 30%, auront droit à un mois de réduc-tion. Une peine, l’allongement de la durée deséjour dans l’échelon, est même prévue. Si,maillon faible du service, un agent est sanc-tionné, ses collègues se répartiront la duréegagnée.Le rôle de la CAP de révision des notes serafortement réduit par la répartition préalableopérée en commission d’harmonisation.Les enseignants, les personnels d’orientationet d’éducation ne sont pas concernés par cesrègles, mais les orientations auxquelles ilssont aujourd’hui confrontés dans la gestiondes personnels ne sont pas différentes decelles qui ont inspiré ces projets.

Une réforme qui ne convainc pasLa logique de valorisation des uns au détri-ment des autres porte un coup au travail enéquipe. Les personnels l’ont bien comprisqui n’adhèrent pas à ce renforcement del’arbitraire.Ainsi, faute de pouvoir appliquer la réforme,les autorités du ministère de l’Éducationnationale tentent de contourner l’oppositionrencontrée en étalant la mise en œuvre et,

moins d’un an après leur publication, sontcontraintes de revoir les textes d’application.

Gagnant, gagnant ?Et si pour « motiver » les personnels, onreconnaissait leurs qualifications et on leurrendait la main sur leur métier ? Si desréunions de concertation permettaient de

mieux organiser le travail de l’ensemble desagents d’un service ? Si l’évaluation débou-chait le cas échéant sur l’aide et non la sanc-tion ? Le service public serait sans aucundoute gagnant. Les personnels aussi. ■

(1) Fiches remises aux fédérations syndicales surles cadres statutaires.

On connaît l’insistance du ministère de laFonction publique sur les thèmes liés àla gestion des ressources humaines,

inscrits dans une nouvelle logique des ser-vices publics liée à la déconcentration ; aux ges-tions centralisées la plupart du temps fondéessur des barèmes et des règles transparentess’oppose la gestion proche du terrain, rom-pant avec les garanties collectives, donnant lepouvoir aux supérieurs hiérarchiques directs.Les enseignants, CO-Ps, et CPE sont encoredans une situation dérogatoire par rapportaux nouvelles règles fixées par la réforme del’évaluation des fonctionnaires de 2002.Pourtant, dans le cadre du Grand débat surl’école, le rapport Thélot proposait d’accen-tuer l’idée d’une évaluation contractualisée,dépendante des objectifs locaux ; dans le mê-me temps, le discours développé à l’Éducationnationale sur la gestion « quantitative », la«valorisation» des individus a conduit auxnouveaux modes de gestion des hors-classespercutant les modes de gestion collectifs maisaussi la logique des corps de notre fonctionpublique. Nous appartenons en effet à une fonction pu-blique de carrière, fondée sur un système dequalifications vérifiées par des titres etconcours. Porteur de garanties pour les per-sonnels, ce système permet aussi de traiter desnécessités du service public (continuité, éga-

lité de traitement, indépendance…) en pré-servant le fonctionnaire des pressions dequelque nature.Chercher à introduire pour les enseignantsune évaluation jaugeant des «compétences»,prônant une prise en compte du mérite, nonseulement contredirait ces orientations maisse heurterait à de redoutables difficultés liéesà la nature des missions exercées.La complexité de notre métier, l’imbricationdes différentes facettes de l’acte pédagogique,infirment la possibilité de sérier des compé-tences exhaustives. De fait, les compétencesque l’on peut évaluer isolément sont le plussouvent périphériques par rapport au cœurdu métier – une activité exercée dans lecontexte de la classe, travaillant avec lesélèves des savoirs – et donner aux chefs d’éta-blissement une responsabilité première dansl’évaluation provoquerait ce risque de l’atta-chement au périphérique.Sous couvert de «valoriser» les prestationsdes individus, il s’agit d’encadrer l’activitéprofessionnelle des enseignants, de faire pres-sion sur eux pour imposer d’autres missions,d’autres tâches, en décentrant l’activité versdes activités périphériques, facilement éva-luables et repérables. Ces modes de gestionauraient aussi le grand avantage de «trier» lesenseignants et de laisser les recteurs maîtresdes carrières. ■

Et si pour« motiver »

les personnels, on reconnaissait

leurs qualificationset on leur rendait

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Faciliter la mobilitévolontaire

Une annonce qui tranche singulièrement avec lesactes gouvernementaux. La formation conti-nue est systématiquement sacrifiée aux res-trictions budgétaires, limitée aux priorités ins-titutionnelles, soumise au visa hiérarchique.Les congés mobilité sont toujours gelés. Laseconde carrière des enseignants peine à semettre en place. Malgré les promesses de Fillon,elle ne pourra être effective à la rentrée 2005.Au mieux quelques dizaines de collègues enbénéficieront-ils au cours de l’année 2005/06.Quelle mobilité serait proposée aux agents nontitulaires, à qui l’on propose un CDI, sans lienavec le statut des agents titulaires ?Faudra-t-il pour muter se plier d’abord auxcontraintes d’un parcours professionnel prééta-bli, obtenir l’accord du chef de service ? La « sou-plesse » vantée par Dutreil, c’est pour l’agentcelle de l’échine, pour le gestionnaire, la libertéde décider sans rendre compte aux personnels.A coup sûr, le terme volontaire est de trop.Mais à bien y regarder, les possibilités même demobilité sont sacrifiées.

Cadres statutaires

Contre-réforme dans la Fonction publique

Les salaires aussi

à des fonctions diverses, il reviendra au chef deservice d’apprécier parmi les candidats celuidont « le profil répondra le mieux aux exigencesde l’emploi ». C’est le parcours sur des emplois,et la « réussite » dans les diverses fonctions quisera prise en compte pour la promotion de gradeou l’accès au cadre de niveau supérieur. La nota-tion supprimée, l’évaluation de la performancede l’agent, appréciée par son supérieur hiérar-chique, sera déterminante. La porte est grandeouverte au développement de l’arbitraire. Lesindices terminaux du cadre, dont le projet affichela réévaluation par rapport aux actuels indices defins de carrière correspondants seraient réser-vés à quelques uns seulement.Le rôle des commissions paritaires ne peut enêtre que profondément affecté. Conçu commecontre-partie au caractère autoritaire du statutdes fonctionnaires, le paritarisme est menacé.Sauf à servir de chambre d’enregistrement,les CAP n’auraient plus à traiter des cas indi-viduels. D’autant qu’une unique CAP parniveau hiérarchique ou cadre, même à l’in-terne d’un ministère, aurait un trop grandnombre de cas à examiner. Aussi, elles pour-raient n’être saisies que de la politique de« gestion des ressources humaines ».

DéconcentrationLa réforme repose sur l’approfondissementde la déconcentration. Ainsi, ce projet est-il encohérence avec les choix de mise en œuvre dela LOLF, qui fait des chefs de services décon-centrés les responsables de programme, encohérence avec les orientations des circulaires

Sous couvert de « modernisation », leministre voudrait réformer le statut de lafonction publique. De conception libé-

rale, largement inspirée par le rapport duConseil d’État publié en mars 2003, cettecontre-réforme veut donner plus de souplesseaux directeurs des « ressources humaines »dans la gestion des personnels.

28 cadres statutairesLes 900 corps de fonctionnaires seraientregroupés dans une trentaine de « cadres sta-tutaires » organisés en six filières (adminis-tration, formation/culture, administration finan-cière, santé/social, technique, sécurité) et cinqniveaux hiérarchiques (adjoint (1), assistant(2), cadre (3), cadre supérieur (4), dirigeant (5)),construits initialement à partir des actuellesgrilles indiciaires. Ce schéma aurait plusieursconséquences majeures parmi lesquelles unéclatement de la catégorie A, la primauté dupouvoir du supérieur hiérarchique sur la carrièredes personnels, la rupture de l’égalité de trai-tement et donc de la transparence des décisions,l’affaiblissement du paritarisme.

Éclatement de la catégorie ALes fonctionnaires actuellement recrutés en caté-gorie A, niveau de qualification licence, seraientdonc répartis entre trois niveaux indiciaires dis-tincts. À l’exception des agrégés et des ensei-gnants chercheurs, les enseignants seraient clas-sés au niveau 3, déconnectés ainsi de la plupartdes cadres de la fonction publique. La filière«formation/culture» comporterait deux cadres deniveau 3, celui des professeurs et celui des cadresde l’éducation et de la culture. La question desavoir où seraient classés les personnels d’édu-cation et d’orientation reste ouverte.

Profil et « exigences de l’emploi »Tous les agents d’un même cadre statutaireauraient vocation à occuper tous les emplois ducadre. Les emplois ainsi regroupés correspondant

mutation et hors-classes auxquelles nous noussommes opposés cette année, avec l’annoncedans la loi d’orientation pour l’École de larégionalisation des concours de recrutement dusecond degré.

A l’opposé des besoinsCette réforme, loin de sauvegarder les prin-cipes d’indépendance, d’égalité et de res-ponsabilité du statut de 1983, promeut unegestion individualisée, casse les solidaritésprofessionnelles. Il y a d’autres réponses àapporter à l’aspiration des personnels à voirleur travail reconnu, aux besoins de démo-cratie et de mobilité. ■

Lorsque le gouvernement, contraint de rouvrir des discussions sala-riales, porte en 2005 l’évolution du point d’indice au niveau prévisionnelde l’inflation, il est en contradiction avec ses objectifs politiques.Pour Dutreil, c’est l’avancement dans la carrière qui doit permettre le main-tien du pouvoir d’achat. Seuls les agents qui « prennent des initiatives »méritent de voir leur pouvoir d’achat progresser.Autre problématique, le service public a vocation à servir toute la popu-lation, y compris celle qui subit la crise depuis environ une génération.Comment pourvoir ces postes sur lesquels l’exercice professionnel est plususant, moins satisfaisant ? Pour le gouvernement, ce n’est pas en yaméliorant les conditions de travail. Cela pourra être par la contractua-lisation d’un parcours professionnel et par une rémunération spécifique.Voilà dessiné le salaire « trinôme » avec ses trois composantes : la pre-

mière liée à l’indice, la seconde à l’emploi occupé et la troisième à la ma-nière de servir.La partie indiciaire commune à tous, est dans cette conception appeléeà dépérir. C’est aussi celle qui sert de référence à la détermination despensions de retraite, les deux autres allant alimenter le régime additionnelde capitalisation collective.Le congrès du SNES, à l’opposé de cette politique a rappelé nos mandatsde retour à l’indexation du point d’indice sur les prix, d’intégration des« primes dans le traitement ». C’est le seul moyen, par des garanties apportées à tous, que chacun soit assuré de la progression de son pou-voir d’achat au cours de sa carrière, d’atteindre les indices terminaux deson corps, et de bénéficier d’une pension de retraite en rapport avec sesrevenus d’activité. A.F.

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Recrutements

Vers un contournement des concours?B

ien qu’engagée dans une diminution mas-sive du nombre de fonctionnaires, lafonction publique est confrontée au défi

du renouvellement de ses effectifs. Pour y ré-pondre, elle est engagée dans une politique detransformation de ses modes de recrutementqui s’articule autour de trois principes : « diversifier », « déconcentrer », « simplifier ».L’accent est mis sur les inconvénients et l’ina-daptation des concours nationaux, à l’occasionsur leur caractère inégalitaire, voire élitiste(1). Ils’agit de mettre en place des dispositifs decontournement des concours statutaires, la fonc-tion publique ayant certes besoin d’agents, maispas nécessairement de fonctionnaires. Cette logique de flexibilité et de remise en cause desstatuts et des qualifications est en œuvre à l’Éducation nationale.

Au nom de la diversificationLes chefs d’établissement auront désormais lapossibilité de recruter des « professeurs asso-ciés » issus des « milieux professionnels »,sans qu’il soit précisé selon quels critères,quelles procédures, avec quelle formation àl’enseignement et pour quelle durée. Dans lemême temps, les concours sont fermés dansla plupart des disciplines techniques.Un projet de décret vise à élargir le recrute-ment par la voie du troisième concours à des« personnes ayant acquis une expérience pro-fessionnelle de cinq ans dans le secteur privé »en supprimant l’exigence de diplôme (2). Desdispositifs dérogatoires ont déjà été imposésqui permettent d’être candidat aux CAPES etCAPLP2 externe sans condition de diplôme,mais qui concernent des personnes pouvantjustifier d’une expérience professionnelle desept ans en qualité de cadre. Étendre et aggra-ver les dérogations à la condition de diplômecontribuerait à remettre en cause la règlecommune et pèserait dangereusement sur leniveau de recrutement.

Au nom de la déconcentrationIl s’agit de mettre en place des « concours àaffectation académique » au prétexte d’amé-liorer l’attractivité des concours externes endonnant aux néo-recrutés l’illusion de pou-voir choisir l’académie dans laquelle ils exer-ceront. Le concours resterait national, dans lamesure où seraient maintenues des épreuvesnationales avec un jury unique. En revanche larépartition académique des postes, détermi-née pour l’essentiel par les besoins affichés parchaque recteur en fonction de la politique qu’ilmène localement, serait annoncée au momentde l’inscription aux concours et les lauréatspourraient « choisir » (sic) leur académie d’af-fectation à la fois pour le stage en deuxièmeannée d’IUFM et le début de leur carrière.

Outre que cela ouvrirait la porte à une régio-nalisation des recrutements, ce dispositif nerésoudrait en rien les disparités criantes entreles académies dont une minorité seulementsont, en l’état actuel, en situation d’autosuf-fisance. Dans la majorité d’entre elles, levivier d’étudiants ne permet pas de couvrir lesbesoins en recrutement. De ce fait, les lauréatsseraient affectés en fonction des besoins et nonde leurs « choix » personnels, à cette diffé-rence près que leurs possibilités de muterseraient singulièrement réduites dans le cadred’un mouvement inter-académique qui netraiterait plus que les demandes de mutationdes titulaires. Conséquence : un blocage de lamobilité pour tous (3).

Au nom de la simplificationLes concours sont jugés trop lourds à orga-niser et trop coûteux. Dans le cadre de la« stratégie ministérielle de réforme » plu-sieurs options ont été retenues dont les deuxpremières sont d’ores et déjà appliquées :•ne pas reconduire le protocole de résorp-tion de la précarité et donc fermer lesconcours réservés (et les examens profes-sionnels organisés au plan académique) ;

•ne plus ouvrir chaque année qu’un concourspour un même champ disciplinaire (soitl’agrégation, soit le CAPES ou le CAPET) ;

• réduire à terme le nombre d’épreuves auxconcours (comme cela a déjà été fait pour lesCAPES et CAPET internes).

Face à cette approche strictement gestion-naire des concours, le SNES a pris la décision,lors de son dernier congrès, d’engager un tra-

vail de réflexion en vue d’élaborer des pro-positions pour une nécessaire évolution desconcours qui prenne en compte la transfor-mation des cursus universitaires, l’évolutiondes savoirs, le besoin d’élévation de nos qua-lifications et notre objectif d’élévation duniveau de recrutement. Cela relève de notreattachement aux recrutements par concoursnationaux pour ce qu’ils garantissent d’éga-lité d’accès aux emplois statutaires et de qua-lité de recrutement sur l’ensemble du territoiredans le cadre du service public. ■

(1) Le chef de bureau du recrutement et de la for-mation à la Direction générale de l’administrationet de la fonction publique ne déclarait-il pas récem-ment : « […] le mode de recrutement par concoursrenforce les effets des inégalités sociales dans lesystème éducatif, de par l’effet d’éviction qu’ilentraîne au profit des plus diplômés. » ServicePublic, n° 110, janvier-février 2005.(2) Créé en 2003, le troisième concours est ouvertpour l’essentiel aux aides-éducateurs qui justifient,à partir de la session 2005, d’un diplôme de niveauBac +3, d’une activité professionnelle d’au moinsquatre années dans le domaine de l’éducation et dela formation. Le nombre de postes n’a cessé dediminuer... faute de candidats et de lauréats: 800 en2003, 300 en 2004, 200 en 2005.(3) Exemple de l’académie de Rennes en histoire-géographie : à l’issue du concours 2004, 47 admisoriginaires de cette académie. Besoins pour la ren-trée 2005 : 17 personnes. Dans le cadre d’uneaffectation académique des lauréats, 17 recrutéspourraient rester, les 30 autres devant enseignerdans des académies déficitaires en recrutés ourenoncer au concours. Dès lors, l’académie estfermée aux autres stagiaires et titulaires, ses besoinsétant couverts.

Ce que nous entendons par pré-recrutementsLe ministre prétend vendre le dispositif « as-sistants pédagogiques » comme une forme depré-recrutement, cela relève de l’escroquerienotamment parce qu’elle se réduit aux concoursinternes. C’est un dispositif diversifié d’uneautre nature et d’une autre ampleur que nousdemandons :« Dans un contexte de renouvellement massifde la profession et compte tenu de l’allonge-ment de la durée des études induit par uneélévation du niveau de recrutement, nous ré-affirmons l’urgence de rétablir massivementdes pré-recrutements à toutes les étapes ducursus universitaire, en articulant les objec-tifs suivants : augmenter les viviers de candi-dats dans les disciplines les plus en difficulté, démocratiser l’accès aux emplois statutairesd’enseignants et de CPE, contribuer à résorberla précarité.Il faut dans l’immédiat réactiver les disposi-tifs nationaux d’allocations et de cycles pré-

paratoires, en les étendant et en les améliorant,et intervenir pour faire évoluer les allocationsvers de véritables pré-recrutements — inspirésdes IPES, avec salaire — ouvrant droit à une prise en compte intégrale dans la carrière etpour la retraite, en contrepartie d’un engage-ment pluriannuel.Dans le même temps, pour les étudiants, nous réaffirmons la nécessité d’étendre les aides financières (logement, équipement…), d’amé-liorer leurs conditions matérielles afin de leurpermettre de mener leurs études à leur termeet d’augmenter le nombre de diplômés, notam-ment issus des classes populaires. L’embauche d’étudiants-surveillants contribuaità la démocratisation des études universitaireset à diversifier les viviers de recrutement dansl’Éducation nationale. À ce titre en particulier,elle doit être rétablie. » Extrait de la résolution du congrès du Mans(avril 2005).

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Pour nos carrières

Déconcentration, individualisation,soumission

Au ministère de l’Éducation nationale,on ne jure plus désormais que par lanécessité d’une gestion plus « quali-

tative » des personnels. Rigides, mécaniques,loin du terrain : telles seraient les règles degestion de nos carrières. Elles seraient ainsi source de démotivation despersonnels dont l’investissement profes-sionnel ne serait pas reconnu. Il serait doncindispensable de donner plus de souplessepour tenir enfin compte des « mérites » dechacun. Pour cela, quoi de mieux que confierla responsabilité de définir les besoins et lesmissions aux hiérarchies de proximité qui apprécient aussi leur accomplissement ? C’estla déconcentration qui permet de leur confierle pouvoir de décision, comme pour les règlesdu mouvement intra-académique et de l’ac-cès à la hors classe, et pour la mise en placedes APV qui influent de façon importante surl’ensemble des opérations de mouvement.Le ministère a accéléré le pas cette année.

Une logique hiérarchiqueL’objectif est de donner la haute main sur lagestion des carrières aux recteurs. Ils pour-raient ainsi orienter, au gré des contraintesbudgétaires et des politiques à mettre enœuvre, les choix des personnels. Mutations etpromotions doivent ainsi dépendre d’abord de la capacité de chacun à se conformer aux priorités arrêtées par le recteur. Les avis portés par les chefs d’établissement et l’ins-pection sur le dossier de candidature – doncpour chaque opération – deviennent déter-minants. C’est par exemple le cas pour

l’attribution des bonifications rectorales dansles « barèmes » élaborés dans les académiespour l’accès aux hors-classes ; c’est aussi lecas pour les « postes à profil ». Les critèrescommuns à tous s’effacent, en particulier les critères objectifs tels l’ancienneté de

carrière, la notation, et pour les mutations, lessituations familiales. L’individualisation est introduite. Les promotions deviennentaléatoires, la comparabilité des situationsquasi-impossible.

Une logique d’emploiOn y retrouve les logiques développées pourtransformer progressivement la fonctionpublique de carrière en fonction publiqued’emploi. Le grade – l’appartenance à uncorps – ne donnerait plus droit qu’à une car-rière minimale, l’essentiel devant être attachéà l’emploi occupé et à la « manière de servir ». Ainsi, dans les « règles » de muta-tion ou d’accès à la hors-classe, l’exercicedans des « disciplines connexes » est bonifié(lire bivalence ou acceptation d’enseignerdans une autre discipline que sa discipline derecrutement : français pour les professeurs delangues vivantes, mathématiques, sciencesphysiques ou technologie pour les profes-seurs de génie électrique, génie civil…). Laloi Fillon s’inscrit complètement dans ces

logiques, notamment sur les remplacementsou en prévoyant dans le rapport annexé –avant la censure du Conseil constitutionnel –des certifications dans une discipline com-plémentaire dès l’IUFM. Cette conception dela gestion des personnels permet d’accom-pagner la transformation voulue des servicespublics. Dans la conception gouvernementale,leur fonctionnement ne repose plus sur laqualification des personnels reconnue dansune grille indiciaire et des garanties statutairesqui leur confèrent l’indépendance partoutsur le territoire, mais sur la mise en concur-rence et l’obligation de flexibilité que requiertle désengagement financier de l’État. Ce quiimporte, ce n’est pas la qualité mais la« continuité » d’un service minimum sous laresponsabilité des autorités déconcentréesde l’Etat et dans le cadre des enveloppesbudgétaires qui leur sont allouées. On estloin d’un service public de qualité dû à toussur tout le territoire national. Pour imposer ceschoix de régression, le gouvernement a choisiune voie de passage privilégiée : démantelerles règles collectives de gestion des person-nels valables partout et pour tous. Lesdéfendre et vouloir les améliorer, ce n’estpas être « corporatiste », c’est porter haut lesexigences du service public. ■

Pour compléter ce dossier sur la fonction pu-blique, on se référera utilement à celui publiédans L’US Mag supplément au n°587 du 2mai2003 : « Où va la Fonction publique ? »,téléchargeable sur le site du SNES :www.snes.edu/private/archives

Référence

CORPS : personnels dotés du mêmestatut particulier qui définit leursmissions, leur recrutement, leurqualification et leur carrière.

CARRIÈRE : droit statutaire, lié au corps, qui détermineun classement indiciaire et garantit une progressionminimum de son traitement indiciaire. Distincte de l’emploi,elle garantit l’indépendance des fonctionnaires.

EMPLOI : normalement conforme à laqualification détenue par le fonctionnaire,fonction exercée et correspondant à unemploi budgétaire et à une affectation.

Mutations et promotionsdoivent dépendre de la capacité de chacun à se conformer aux prioritésarrêtées par le recteur

On est loin d’un servicepublic de qualité dû à tous sur tout le territoire national

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Précarité

L’État en use et en abuse

La loi le permet, qui liste les situationspour lesquelles des agents contractuelspeuvent être embauchés ; de plus, le dé-

tournement de celle-ci est plus fréquent qu’onne le croit. Le recrutement des MI-SE est stop-pé, remplacé par l’embauche des assistantsd’éducation. Alors que la qualité d’étudiantdu MI-SE est reconnue dans l’organisation deson travail, et qu’il bénéficie de garantie sur ladurée de ses fonctions, les assistants d’éduca-tion sont salariés de l’établissement, leurscontrats sont fréquemment infra-annuels, leurtemps de travail est celui du droit commun.Nulle obligation pour le chef d’établissementde recruter un étudiant.Les aides éducateurs, comme les CES, ont uncontrat de droit privé.Du côté des enseignants, tandis que l’actionsyndicale avait permis en 1997 d’obtenir pourles maîtres auxiliaires le réemploi, une recon-naissance de la qualification dans la rémuné-ration, une prise en compte de l’anciennetépar l’avancement d’échelon, les rectorats ontété invités par Allègre en 1999 à ne plus recru-ter que des contractuels. Situation jugée sansdoute trop favorable puisque désormais l’ad-ministration préfère les vacataires, rémunérésà l’heure et sans protection sociale. Cette formed’embauche, conçue pour faire appel à dessalariés afin de couvrir des besoins ponctuelsde l’administration est désormais la modalitéla plus commune de recrutement des ensei-gnants non titulaires et le lot de personnes quin’ont que la vacation pour ressource.Défendant le projet de loi créant un contrat àdurée indéterminée dans la fonction publique,le ministre se prévalait d’offrir une solution auxnon-titulaires. Exploitant une situation aggra-vée par la politique du gouvernement, il nepropose pourtant rien moins qu’une nouvellebrèche dans le statut de la fonction publique encréant une relation de travail permanente entrel’État, les employeurs publics et leurs agents,à côté du statut des fonctionnaires.

Agir contre la précaritéLe SNES affirme l’actualité des principesessentiels du statut de la fonction publique.L’efficacité du service public sera mieux ser-vie par des personnels qualifiés et formés.Cela signifie aussi une action pour la titula-risation des agents non-titulaires.La transposition de la directive européenne delutte contre la précarité dans le projet actuel-lement en deuxième lecture au Sénat aprèsadoption à l’Assemblée le 6 avril ne traduitpas cette volonté. Elle ne permet pas de lut-ter contre le recours à l’emploi précaire puis-

Loin de l’image de l’employeur qui garantit un emploi à ses agents, l’État a largement recours à l’emploi précaire.Les dernières années ont même vu se diversifier et s’aggraver les conditions d’emploi des non-titulaires.

qu’elle permet la répétition de contrats àdurée déterminé (CDD), d’un maximum de3ans, « pouvant » ouvrir au bout de 6 ans surun contrat à durée indéterminé (CDI).N’accordant pas les droits des fonctionnaires(carrière, mutation, mobilité professionnelle,protection sociale…), l’existence de CDIrisque d’être opposée aux revendications detitularisation.2005 est la dernière session du plan Sapin derésorption de la précarité. Le SNES demandeque la totalité des postes budgétés pour cettesession soit effectivement utilisée et ques’engagent des négociations pour de nou-velles mesures. À l’issue de cette session, les

non-titulaires de la MGI, des GRETA etCFA n’auront plus dans l’immédiat de titu-larisation possible sur leurs missions. Larésorption de la précarité passe par une poli-tique de création d’emplois et d’augmentationdes recrutements, par l’arrêt du recours auxnon-titulaires. Attaché à une titularisationqui ne brade ni le corps d’accueil, ni la for-mation, ni le reclassement, qui reconnaissel’expérience, le SNES réaffirme la nécessitéd’un plan de titularisation pour tous les non-titulaires qu’ils soient en poste ou au chô-mage, qui s’appuie sur deux voies : concoursinternes et entrée en deuxième année d’IUFM(dispense des épreuves théoriques desconcours et titularisation par l’inspectiondans le cadre d’un stage). Il convient degarantir le réemploi, des droits sociaux etprofessionnels analogues à ceux des titu-laires, l’accès à la formation avec déchargesde service pouvant aller jusqu’à l’année com-plète, l’accès à des cycles préparatoires pourles non-titulaires nouvellement recrutés. C’estparce qu’il existe des alternatives, que leSNES s’oppose à l’introduction du CDI. Unetransposition juste de la directive européennedevrait notamment se traduire par l’inter-diction d’embaucher des contractuels. ■

Pour 4,925 millions d’agents ayant un emploi prin-cipal au 31/12/2002 dans la fonction publique,735 000 étaient non-titulaires. Dans la fonction publique de l’État, ils sont 330 938 (13% desagents) dont 198 780 dans les ministères (9%) ;plus des deux tiers des agents dans les établis-sements publics administratifs (EPA). 294 016 à lafonction publique territoriale (20%) et 109 709 àla fonction publique hospitalière (12%).De 1990 à 2002, leur part baisse dans les minis-tères (de 10% à 9%) et dans la FPT mais s’accroîtdans les EPA et la FPH.Les emplois aidés ont été estimés par le dernierrapport de l’observatoire de l’emploi public à110 647 personnes (FPE). Toutefois, la typologie uti-lisée dit mal la réalité de la précarité et les évo-lutions négatives des dernières années, et nepermet pas de repérer les non-titulaires recrutéssur des crédits d’établissements ni les vacataires.Écartant les MI et SE (52392 en 2002), 27189 en-seignants chercheurs ou ATER, 9007 recrutés lo-caux, l’administration évalue les « autres non-ti-tulaires » à 92 917. Parmi eux les MA etcontractuels de l’Éducation nationale.

À l’Éducation nationale, l’état des lieux est plus fin.En janvier 2005, 24300 enseignants, CPE, CO-Psy, formateurs non-titulaires sont employés :3 500 MA, 15800 contractuels, 5 000 vacatairescontre 43 400 en 2002. Le chômage très impor-tant explique en grande partie la différence.Le bilan établi sur 3 sessions (2001, 2002, 2003)de la loi Sapin (titularisation par concours réser-vés, examens professionnels ou recrutement sansconcours) est de 25 563 titularisations dans la FPE.Les données sont lacunaires dans les autres fonc-tions publiques.À l’Éducation nationale, l’estimation établie surquatre sessions pour 30 000 ayants droit ensei-gnants est de 13 171 personnes titularisées parces dispositifs. Il reste 6 200 ayants droit non ti-tularisés, la différence s’expliquant par la réussi-te des intéressés aux concours ordinaires ou parleur départ de la fonction publique.Tous concours confondus, 21 677 agents non titulaires ont été titularisés en quatre sessions. Du fait de la régression des emplois offerts, les admissions n’ont cessé de diminuer de 2001 à2004 : 6 928 ; 6 346 ; 5 058 et 3 345.

Chiffres

Agents non titulaires : état des lieux

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 23

Comment doivent être définies les condi-tions de recrutement, d’emploi, de ré-munération et de travail des fonction-

naires? Par le statut ou par le contrat ? Laquestion est à nouveau posée par le ministre dela Fonction publique.Somme toute, la différence entre le contrat etle statut est assez simple: le statut est imposé(par le Parlement pour la partie législative,par l’exécutif de l’État pour la partie régle-mentaire), le contrat lui est le résultat d’une né-gociation à laquelle chacune des parties don-ne son accord.L’obligation d’arriver à un accord, dans le casd’un contrat, est-elle un levier puissant pour im-poser des améliorations pour les personnels?Oui pensait la CGT, au lendemain de la guer-re, qui avait fait le choix de défendre, pourles fonctionnaires, le contrat contre le statut fi-nalement imposé par De Gaulle et MauriceThorez. D’abord ce levier n’est pas aussi puis-sant qu’on peut le croire: il suffit de voir les dif-

ficultés des organisations syndicales du privédans le cadre des accords de branche ou desconventions collectives. Surtout le contrat niela spécificité des missions exercées par lesfonctionnaires.C’est parce que les missions exercées parles fonctionnaires sont des missions essen-tielles pour les citoyens, pour l’existence etl’avenir du pays, qu’il apparaît indispensableque l’action des fonctionnaires et leurs condi-tions d’exercice soient déterminées sous laresponsabilité du citoyen, donc du Parlementou du pouvoir politique qui en découle, c’est-à-dire le gouvernement. Ces règles, fixéespar la loi, constituent une forte protectioncontre l’arbitraire ou les aléas liés au chan-gement de majorité politique. C’est aussi cequi fonde l’indépendance des fonctionnairesau regard d’une hiérarchie administrativequi n’a pas la légitimité d’aller à l’encontrede règles dont elle n’est pas détentrice. Enfin,le recrutement par concours, par un jury in-

dépendant de l’employeur, sur des épreuvesanonymes, donne les garanties d’équité etde non-discrimination qui sont sans égal dansle secteur contractuel.Aujourd’hui contre les missions que l’État a àassurer, contre le droit de la Nation de définirces missions et leurs conditions d’exercice, legouvernement tente de vendre les vertus so-ciales du contrat. En fait son objectif est simple.C’est tenter d’individualiser le plus possible les règles applicables aux fonctionnaires dansle cadre de négociations locales collectivesvoire individuelles avec la volonté de casser lessolidarités entre les fonctionnaires. C’est aus-si tenter de faire glisser du national au local ladéfinition d’une partie des missions de l’État etdonc des conditions de recrutement, d’emploi,de service et de rémunération des fonction-naires avec le lot d’inégalités qui en découle.Bref, les défenseurs de l’intérêt général nesont manifestement pas là où les voit le gou-vernement. ■

Spécificité de nos missions

Statut ou contrat

de la solution adoptée, donc de choix poli-tiques. En France, traditionnellement, on de-mande beaucoup à l’État. Aujourd’hui, cechoix collectif privilégiant solidarité et justicesociale est remis en cause par les contrainteséconomiques et la montée de l’individualisme.Pourtant, une fonction publique forte est plusnécessaire que jamais.Il faut en effet apprécier les moyens consacrésaux services publics à l’aune des problèmesque ceux-ci doivent résoudre. Lorsque le chô-mage détruit le lien social et compromet l’in-tégration de cités entières, le rôle de réparation

des services publics est essentiel mais trèslourd. Il est donc impossible de comparer lenombre de fonctionnaires nécessaire dans unesociété harmonieuse de plein emploi et dans unesociété plus fragile. La société française estdéstabilisée depuis plus de vingt ans par lechômage de masse, la concurrence européenneet mondiale, les changements techniques etculturels. Colmater les brèches, maintenir la

cohésion sociale demande d’énormes effortsaux services de protection sociale, de sécurité,d’éducation. Ces efforts déjà importants doiventêtre amplifiés.Il n’est pas possible pour autant d’évacuer ledébat sur l’efficacité de l’intervention publique.Dans le secteur privé, le moteur de l’efficaci-té est le profit. Quels moteurs peuvent le rem-placer dans le secteur public ? Le sens du ser-vice public, le contact avec les demandes dupublic sont importants mais insuffisants. Latransparence, le contrôle démocratique, la mul-tiplication des comparaisons sont essentiels.Mais une fonction publique moderne, qualifiéeet efficace coûte cher et les dépenses publiquessont élevées en France. Comment la finan-cer? Rappelons que les impôts d’État ont ten-dance à baisser et que les taux d’imposition pré-tendument insupportables sont inférieurs àceux des années 60. Les prélèvements netssupportés par les ménages aisés sont inférieursen France à la moyenne européenne. Il y adonc de la marge pour une politique de sup-pression des niches fiscales et de taxation desrevenus financiers ou des stock-options. D’autrepart, les dépenses de cohésion sociale, d’édu-cation, de recherche sont porteuses de crois-sance économique et les questions de finan-cement seraient faciles à régler avec plus decroissance. Il n’y a donc aucune fatalité à l’ap-pauvrissement de l’État. Donner des moyens àla fonction publique est au contraire une poli-tique d’avenir. ■

Dépense publique

Développer la Fonction publique

Il faut apprécier les moyens consacrésaux services publics à l’aune des problèmesque ceux-ci doiventrésoudre

Le gouvernement s’est fixé pour objectifde réduire le nombre des fonctionnaires,s’appuyant sur le constat qu’ils sont, en

France, plus nombreux en moyenne que dansd’autres pays développés. D’un autre côté,les citoyens se plaignent souvent que les en-seignants malades ne sont pas remplacés, qu’iln’y a pas assez d’infirmières dans le service oùils sont hospitalisés, que les gendarmes n’ontpas le temps d’enquêter sur les vols à la rou-lotte. Difficile d’y voir clair ! Le nombre de fonctionnaires dépend des mis-sions que l’État estime devoir remplir, de la ma-

nière dont il le fait et de l’efficacité avec la-quelle il le fait. Par exemple, comment réglerle problème des personnes âgées dépendantes?Il est possible de demander aux familles de s’enoccuper, d’aider fiscalement l’embauched’aides ménagères et l’accès à des maisonsde retraite privées ou d’en faire un service pu-blic accessible à tous et financé par l’impôt. Lenombre de fonctionnaires dépend évidemment

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Fonction publique

24 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

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L’US: Au ministère de la Fonction publique et parmi ceux qui voudraient à toute force trans-former la fonction publique, c’est une sorte delieu commun de dénoncer le statut général, quiserait trop « rigide » et qui empêcherait deprendre en compte les besoins des usagers et despersonnels. Partagez-vous cet avis ?Le statut général des fonctionnaires n’est pasun texte sacré. Peu de textes d’une telle lon-gévité ont été aussi souvent adaptés. C’estun texte vivant. Le débat n’est pas entre ceuxqui ne voudraient rien changer et ceux quiveulent aller de l’avant, le problème qui sepose est le sens des réformes qui doivent êtrefaites. J’aurais moi-même des modificationsà proposer à ce texte que j’ai pourtant portésur les fonts baptismaux. La vraie question estdonc de savoir si l’on reste fidèle aux prin-cipes républicains ayant fondé le statut de1946, et repris en 1959 et 1983.Prenons l’exemple de la mobilité, c’est en1983 qu’elle est inscrite dans le statut commeune garantie fondamentale des fonctionnaires.Elle impose que les grandes références del’ensemble des fonctionnaires soient lesmêmes, dans la fonction publique de l’État etaussi, avec l’extension des garanties statu-taires à des millions de personnes en plus en1983, dans les fonctions publiques territo-riale et hospitalière. Une première dégrada-tion a été introduite par la loi Galland de1987 qui opérait une transformation des corpsde la fonction publique territoriale en cadres,réforme nuisible à la comparabilité. Les pro-jets d’aujourd’hui de la même façon rendentconfuse cette comparabilité, ce qui constitueun obstacle à une mobilité qui doit s’exercerdans la transparence et l’équité. En fait, ce quiest recherché c’est la possibilité d’affecterles personnels en fonction des besoins, unpeu comme on fait son marché, sans réfé-rence à l’appartenance à un corps au risqued’une déprofessionnalisation, glissant ainsid’une fonction publique de carrière à unefonction publique d’emploi.

L’US : Quels sont les éléments qui vous condui-sent à critiquer les réformes en cours, que cesoit la mise en œuvre de la LOLF ou les projetsde R. Dutreil sur les cadres statutaires ?Anicet Le Pors : Le projet de cadres statu-taires introduit une référence unique à la foisstatutaire et indiciaire, mais il diminueraitaussi les spécifications fonctionnelles des unset des autres.Il y aurait des raisons défendables de procé-der à des réformes dans la gestion de corps.Dans la gestion des corps, par exemple prio-rité est donnée actuellement lors de l’affec-tation sur un emploi, aux membres d’un corps

par rapport à ceux qui y arrivent par déta-chement ; or dans certains cas il y a bien peude différences entre eux, c’est le cas parexemple entre les greffiers des juridictionsadministratives qui dépendent de l’Intérieur etceux de la Justice. On pourrait imaginer d’ou-vrir plus les corps pour pourvoir les emploisvacants. Une réforme de la procédure de déta-chement serait donc souhaitable, sans pourautant rendre fongibles tous ces corps.De même en ce qui concerne la LOLF, il neserait pas sans fondement de rationaliser ladépense publique et de donner plus de libertéde gestion aux fonctionnaires et, partant, plus

de responsabilité. C’est surtout la combinai-son des cadres statutaires et de la LOLF quiest nocive.La LOLF imposerait d’être plus strict dansles règles statutaires et non pas moins. Lafongibilité asymétrique (1) que prévoit laLOLF ne peut que peser sur l’emploi et favo-riser l’utilisation de contractuels. On a uneapproche de la gestion micro-économiquequand il faudrait une gestion prévisionnelledes emplois et des compétences, ce qu’on nefait jamais sinon sous forme de réductiondu nombre de fonctionnaires. Ajoutons queles choix de glissement de crédits et leurusage seront marqués par une très grandesubjectivité, il y a un vrai risque de réductiondu contrôle, voire de clientélisme, et à lalimite de corruption.Il faut sur ce point relever ce paradoxe qu’alorsque l’on parle partout d’évaluation, le Plan soitétouffé, le Conseil national de l’évaluationsupprimé ou la direction de la prévision au

ministère des Finances dissoute dans unensemble plus vaste dominé par le Trésor.

L’US: Comment pèse le contexte européen sur lesévolutions de la fonction publique française ?Anicet Le Pors : Le projet de Traité consti-tutionnel s’attache plus à la notion de servicesd’intérêt économique général qu’à celle defonction publique. Il est très défavorable à laconception française de la fonction publique.La spécificité de cette dernière est d’être trèsextensive, les garanties statutaires doiventcouvrir tous ceux qui participent à l’exerci-ce du service public. Ailleurs, on promeut uneconception restrictive centrée sur les fonc-tions régaliennes. De fait, sans le dire, la ré-forme Dutreil vise à aligner la fonction pu-blique française sur un modèle européend’une fonction publique restreinte avec descontraintes statutaires fortes (limitant parexemple considérablement le droit de grève),tous les autres agents publics étant soumis àdes contrats.

L’US : Pensez-vous que la prise de consciencedu caractère négatif de ces évolutions soitsuffisante ?Anicet Le Pors : Je regrette que la réactionsyndicale ne soit pas suffisamment forte surces questions. Le statut général est attaqué defront. Les organisations syndicales sont pour-tant en position de refuser la réforme proje-tée, par la masse de ceux qui sont concernés,en s’appuyant sur l’histoire même du statut.Je ne crois pas que R. Dutreil soit en positiond’imposer ce type de réforme si se lève uneopposition résolue.Il est dommage d’ailleurs de mon point devue que les enseignants soient peu sensiblesau statut général car c’est lui qui contientles garanties fondamentales et les grandsprincipes. Ce qui n’empêche pas les déroga-tions prévues par les statuts particuliers,notamment les leurs. La majorité des fonc-tionnaires dérogent d’ailleurs au statut géné-ral sur tel ou tel aspect, pour des raisons jus-tifiées. Dans ce cas, la dérogation n’est pasune dénaturation du statut mais l’applica-tion d’une spécificité. ■

(1) Possibilité de transformer des crédits d’emploisen crédits de fonctionnement mais non l’inverse.

Entretien avec Anicet Le Pors

« Le statut général est attaqué de front »

Anicet Le Pors, conseiller d’État, ancien mi-nistre de la Fonction publique et des réformesadministratives, a été à ce titre l’artisan de larefonte du statut général de la fonctionpublique en 1983.

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MGIi

Rester vigilant,se mobiliserFace au mépris des décideurs, et aumaintien d’orientations politiques bud-gétaires qui affaiblissent régulièrementdepuis deux ans la MGI et le servicepublic de prise en charge des jeunesen situation de décrochage scolaire,il y a urgence à réagir massivement: laréalité de la mission, la professionnali-sation de ses personnels sont toujoursen cause.Il y a aujourd’hui :• moins d’actions offertes, surtoutde requalification en enseignement géné-ral, avec des ouvertures tardives, desdurées moyennes plus courtes, et deseffectifs moyens par action en hausse ;• plus de prise en charge directe desélèves par les équipes éducatives dansles établissements sans moyens supplé-mentaires, ni aménagement d’horaires ;• beaucoup moins de personnels per-manents, une partie des titulaires etde contractuels reconduits ayant étémis sur d’autres missions ;• une précarisation généralisée dessituations et/ou conditions de travaildes personnels, précarisation quin’épargne pas les titulaires, et dont lesgaranties statutaires sont trop souventbafouées ;• toujours aucune harmonisation natio-nale des pilotages académiques de laMGI.Les velléités de professionnalisation desacteurs de la MGI et les ambitions affi-chées pour cette mission à la fin desannées 90 sont devenues lettre mortes :• en cette année civile, c’est encore20 % des financements budgétairesconsacrés à la MGI qui sont gelés !• et nos questions au ministre concer-nant les personnels restent toujourssans réponse:–aucune proposition pour l’ensembledes personnels MGI n’est envisagéeaprès la dernière échéance du concoursréservé Sapin ;–aucune réponse à notre demande d’au-dience à la DPE en date de fin décembre2004!

Philosophiei

NouveauxprogrammesLe groupe d’experts présidé par MichelFichant a élaboré une nouvelle versiondu programme de philosophie des sériestechnologiques à partir des question-naires qui leur sont parvenus. Celle-ci est disponible sur le site du SNES(page « observatoires »). Nous souhai-terions vivement que chacun nous fasseparvenir au plus vite ses remarquessoit par voie électronique en répon-dant à ce message, soit par voie postaleen écrivant au secteur contenusdu SNES, 46, avenue d’Ivry, 75647 ParisCedex 13.

Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 25

METIER

Pour permettre, disait-il àl’époque, l’enseignement deslangues vivantes en groupes

allégés, le ministre a supprimé lesTPE de Terminale contre l’avisdu CSE. En réalité cette décision apermis aux recteurs de supprimerdes centaines de postes.La circulaire de rentrée (BO n° 18du 5/5/2005) précise : « l’ensei-gnement de la première languevivante étrangère en classe de Ter-minale des séries générales deslycées sera organisé en groupesallégés pour l’ensemble de l’ho-raire dû aux élèves ».Les ambitions initiales sont revuesà la baisse: il ne s’agit plus que deLV1 et des séries générales. Il estinacceptable que la LV2 et lesséries technologiques soient misesà l’écart. Aucune indication n’estdonnée sur l’effectif maximumd’un groupe allégé. Par contre, lescollègues qui n’auront plus dedédoublements (3 heures/prof pour2 heures/élève) auront davantagede classes.Les recteurs annoncent des seuilsallant de 20 (Aix-Marseille,Rennes, Versailles, Poitiers...) à23 (Créteil). Pour le SNES, le

seuil à atteindre est de 15 élèves,ce qui permettrait un réel suivide tous les élèves, une aide auxélèves en difficulté et l’utilisa-tion régulière des laboratoires delangues.Il faut tout particulièrement veillerà ce que la mise en place desgroupes allégés concerne la tota-lité de l’horaire élève et refusertoute réduction de cet horaire,déjà amputé d’une heure (réformedes lycées). Le ministère doit don-ner les moyens nécessaires en res-tituant au moins l’équivalenthoraire des TPE. Il serait impen-sable que les dédoublementssoient assurés par des TZR entredeux remplacements ou des per-sonnels non qualifiés, ou enheures supplémentaires. Ils doi-vent l’être toute l’année par descollègues titulaires.De plus, la circulaire de rentréeprévoit qu’au moins un collège etun lycée par bassin de formationadoptent l’organisation de l’en-seignement des langues vivantesen groupes de compétences. LeSNES a largement expliqué sonrefus de cette organisation (voirtexte du congrès) pour des raisons

pédagogiques (éclatement dugroupe classe, problème d’éva-luation et du maintien des épreuvesde baccalauréat, suppression de ladistinction LV1/V2...) et maté-rielles (alignement des classes,temps de concertation…).Nous avons rappelé notre attache-ment au maintien du groupe classeet à une hétérogénéité qui, maîtri-sée, est bénéfique à tous. La miseen place d’un enseignement engroupes allégés ne doit pas êtrel’occasion d’imposer des groupesde niveaux de compétences sur labase du cadre européen communde référence. Elle doit au contrairepermettre d’améliorer les condi-tions d’apprentissage et d’ensei-gnement. ■

Roland Hubert, Thérèse Jamet-Madec,

Martine Villy

LANGUES VIVANTES. Depuis des années, le SNES est porteur de l’exigenced’un enseignement des langues vivantes en groupes restreints, sur un horairesuffisant. Les propositions ministérielles d’allègement sont restrictives et leurs conditions de mise en œuvre inquiétantes.

Groupes allégés: oui, mais comment ?

POST-BAC

Dialogue nécessaire avec l’UniversitéL

e SNES souhaite que les for-mations supérieures dispen-sées dans les lycées, CPGE,

BTS, DECF ou autres, soientreconnues à leur juste place dansles parcours licences. La réforme de l’enseignementsupérieur, avec la mise en placedu LMD et des crédits européensECTS pose de façon accrue laquestion de la validation des for-mations supérieures dispenséesdans les lycées. Pour le SNES,c’est l’occasion de renforcer lescoopérations entre lycées et uni-versités dans l’intérêt des étudiants.Au contraire, la polémique stérilesur l’intégration des classes pré-paratoires à l’Université, loin detout réalisme, est hors de propos.

Rappelons que c’est la FSU quiavait fait inscrire dans l’arrêté du23 avril 2002 concernant le cur-sus licence, la prise en compte desBTS et des CPGE notamment,alors qu’initialement le ministèrevoulait restreindre le texte aux uni-versités exclusivement. Il fallaitdonc poursuivre dans cette voie.Le congrès du SNES s’est pro-noncé pour un cadrage nationalportant sur trois points importants:intitulé des formations, ventilationdes crédits ECTS, jury de valida-tion. Le SNES souhaite aussi quese consolident et se développentles conventions entre lycées et uni-versités, dans le respect de l’auto-nomie des universités et du dia-logue prôné plus haut. Le cadrage

national permet l’équité de traite-ment sur le territoire national, faci-lite l’élaboration des conventionslocales et tient compte de la spéci-ficité des formations à pro-grammes nationaux. Sollicités parle SNESup, qui participe en tantque membre du CNESER aux tra-vaux du comité de suivi deslicences, nous avons transmis nospropositions au comité, afin quesoit pris en compte le point devue d’enseignants directementconcernés et que s’amorce unevéritable discussion. Nous ren-controns prochainement la direc-tion de l’enseignement supérieursur ce sujet. ■

Jean-Hervé Cohen,[email protected]

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Programmes delettres 2005-2006BO n° 17 du 28 avril 2005

A. Domaine : grands modèles littéraires,modèles antiques. Œuvre : Les Méta-morphoses d’Ovide (livre X, livre XI,livre XII).B. Domaine : langage verbal et images,littérature et cinéma. Œuvre : Le Procèsde Franz Kafka (toute édition de poche).Film : Le Procès d’Orson Welles (versionde 1963).C. Domaine : littérature et débats d’idées,le moraliste et le pouvoir. Œuvre: LesCaractères de Jean de la Bruyère (cha-pitres De la Cour, Des Grands).D. Domaine : littérature contemporaine.Œuvres contemporaines françaises oude langue française. Œuvre : LesPlanches courbes d’Yves Bonnefoy (sec-tions Dans le leurre des mots, La maisonnatale, Les planches courbes).Programme intéressant certes, exi-geant qui légitime une formation conti-nue à la hauteur !

26 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

NOUVELLES TECHNOLOGIES ET FORMATION C2i enseignantN

ouveauté à la rentrée 2005,pour les futurs enseignants :le C2i niveau 2. Une expéri-

mentation a eu lieu entre décembre2004 et juin 2005 dans les IUFM.Son évaluation doit conduire à lapublication des compétences éva-luables pour l’obtention de ce C2ienseignant. Il faut espérer que lesdeux mois d’été permettrontd’améliorer ce qui a été utilisé

dans le cadre des expérimenta-tions (BO n° 46 du 16/12/2004)!De nombreuses formulations pour-raient être interprétées de manièrecontraire à la liberté pédagogique.À terme, ce C2i niveau 2 sera obli-gatoire pour préparer les concours.L’effort fourni par le ministère surles TICE ne porte que sur la for-mation initiale. Il faut réclamerdes moyens pour la formation

continue, à la fois technique etpédagogique. Il faut aussi récla-mer des moyens pour une vraiemaintenance, et faire pression surles rectorats lorsque les établisse-ments ne sont pas correctementéquipés puisque ce sont eux quiont, suite aux lois de décentralisa-tion, le pouvoir de négocier avecles collectivités locales. ■

Jean-François Clair

LE PROJET DE PROGRAMME DE TECHNOLOGIE du cycle central de collège est mis enconsultation jusqu’au 25 mai. Cette consultation, après la publication du programmede Sixième n’est pas sans soulever bien des interrogations chez les collègues.

Quel programme de technologie?L

a rentrée se profile, la mise enœuvre se dessine... sans docu-ments d’accompagnement

publiés à ce jour, mais avec flo-raison de maquettes et accompa-gnements didactiques « clés enmain » proposés par divers four-nisseurs.De nombreux collègues nous ontfait part de leur rejet du programmeproposé, y compris de la consulta-tion, pour diverses raisons.

La méthodeEn effet, la façon dont l’organi-sation de la consultation des pro-grammes sur la Sixième, le peu decas fait de leur expression les lais-sent pour le moins méfiants. Aupire ils ne souhaitent plus entrerdans une consultation qu’ilsjugent biaisée.Les concepteurs de ce pro-gramme, malgré la présence ausein du groupe de collègues deterrain semblent ignorer :•ce que sont les élèves de Cin-quième et Quatrième de collège etl’hétérogénéité des classes ;• ce que représente l’investis-sement du professeur pourchaque nouveau programme etleurs différences de formationinitiale, l’inexistence de la for-mation continue, indispensablepour une discipline qui évolueaussi rapidement que les outilsqu’elle utilise ;• la diversité des conditions detravail reconnue par l’Inspectiongénérale ;• de plus, comme nous l’avonsdéjà affirmé fortement, les inéga-lités de locaux, de matériels,reconnues par l’Inspection géné-

rale. L’existence ou non degroupes conditionne largement lecontenu de ce qui est enseigné.

Sur le fond des propositions•La fabrication ne doit pas dis-paraître, elle doit être l’élémentmoteur et représenter les 2/3 dutemps d’apprentissage, et êtreconcordante avec la démarchespécifique à tout projet.•L’informatique doit être utiliséecomme outil dans la fabrication.Mais dans le même temps, il fautpouvoir en donner un enseigne-ment formalisé pour permettreune pratique raisonnée de l’ordi-nateur.•Les thèmes ne doivent pas êtreimposés car ils risqueraient dedevenir « objets d’étude » et nonsupports d’enseignement. S’ilsdoivent exister, ils devraient êtrediversifiés, servir à développerune culture technique (c’est cequi devrait être le cœur du débat!)constitutive de la culture géné-rale des élèves.

Le SNES a toujours souhaités’inscrire dans un travail deconstruction d’une réflexioncollective avec les collègues.Nous avions fortement amendéle projet de Sixième et contri-bué, avec de nombreuses cri-tiques, à asseoir la discipline for-tement menacée, notamment par« l’Académie des technologies »qui sert trop souvent de réfé-rence.Nous avions fait savoir que leprojet du cycle central devait mar-quer une évolution significativedans la construction d’une cul-ture technologique pour les élèvesde collège. La classe de Troi-sième, dans ses objectifs, ses pro-grammes et sa pratique devantvalider cet acquis.Le texte soumis à consultation neva pas dans ce sens.C’est pourquoi nous exprimonsde très fortes critiques sur ce pro-gramme et ne souhaitons pas qu’ilpuisse passer en l’état en CSE. ■

Alain Dalle, Gisèle Jean

De l’orthographe !Régulièrement on revient sur la crisede l’orthographe. Le collectif « sau-ver les lettres » tire à nouveaula sonnette d’alarme. Même siles conditions de l’étude manquentde la rigueur scientifique propre àtoute évaluation, l’on ne peut restersans réagir face à un niveau d’or-thographe que l’on dit inévitable-ment en baisse.Au collège surtout et même au lycée,on s’aperçoit que le niveau d’ortho-graphe est très fragile et trèsinstable. Nombre d’erreurs perdu-rent dans les textes alors que l’es-sentiel des règles a déjà été ensei-gné. On se rend compte quel’enseignement répété des règlesd’orthographe ne suffit pas àrésoudre des difficultés qui relèventdavantage du maniement que dusavoir. Alors que faire ? Plusieurspistes : envisager des apprentissagesde la langue plus cohérents, mieuxarticulés, plus progressifs à l’écoleélémentaire puis en collège. Et ladictée ? Ni la panacée ni le comble del’archaïsme; c’est un exercice parmid’autres, utile s’il ne cherche pasuniquement à sanctionner.Beaucoup pratiquent la pédagogiede l’erreur, erreur normale et néces-saire à une bonne acquisition. Maiscela suppose de pouvoir travailleren petits groupes, sans réductionhoraire pour l’élève. Cela nécessiteaussi une meilleure formation ini-tiale ainsi qu’une réflexion sur le sys-tème graphique du français, sur lesexpériences innovantes, sur les tra-vaux de recherche (cf. les travaux del’IUFM de Bourgogne).

Marylène Cahouet

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 27

METIERLSPÉCIAL BAC 2005

Baccalauréat 2005 :restons vigilantsDevant la détermination des personnels et des lycéens, le ministère a dû renoncer à la réforme du baccalauréat qu’il avait annoncée. La session 2005 devrait donc se dérouler avec la mêmeréglementation que l’an dernier. Cependant, les restrictions budgétaires, le manque de personnels desurveillance et d’encadrement pèsent lourdement sur l’organisation. Des tentatives d’augmenter la charge de travail des enseignants apparaissent dans de nombreuses académies.La lutte contre la loi d’orientation a montré l’attachement fort des élèves et de leurs professeurs à cet examen. Le SNES a réaffirmé sa volonté de préserver ce qui en fait un élément aussi essentiel de notresystème scolaire et il continuera à informer la profession des éventuels changements que le ministèretenterait d’imposer pour les prochaines sessions.Nous publions, comme tous les ans, dans ce petit dossier, un ensemble de renseignements pratiques sur l’organisation et le règlement du baccalauréat et faisons le point sur quelques épreuves.N’hésitez pas à contacter votre section académique ou le secteur lycées national ([email protected]) si vous rencontrez des difficultés ou constatez des anomalies.

Contrôle continu : le ministre en échecD

ès le mois de novembre, laréforme du baccalauréat estannoncée comme une des

mesures essentielles du projet deloi d’orientation. S’appuyant surl’éternelle critique d’un examenréputé trop lourd et injuste, elleest d’emblée très cadrée : seulessix matières resteraient évaluéeslors d’un examen terminal, lesautres passant en « contrôlecontinu», sans véritable défini-tion de cette modalité. Le ministre installe un groupe de

travail. À la première séance, leSNES demande un véritable bilande l’existant, une discussionouverte, le respect de certainsprincipes et l’abandon de la limi-tation imposée de six épreuvesterminales. Devant le verrouillagedes débats, le SNES et le SNEPquittent le groupe de travail dès le19 janvier, bientôt suivis pard’autres syndicats et les organi-sations lycéennes.Pour la première fois depuis desannées, les élèves rejettent toute

forme d’évaluation interne au nomde l’égalité de tous devant l’exa-men sur tout le territoire et de l’im-partialité des examinateurs. Tra-duisant le sentiment d’injusticesociale qui s’amplifie dans notreécole, la question du bac devientcentrale dans la contestation de laréforme par les personnels et parles lycéens. Devant la montée de lamobilisation en janvier et enfévrier, Fillon retire le volet bac-calauréat du projet de loi en partiepour tenter de « sauver » d’autresaspects de la réforme.Simultanément, le SNES lanceune consultation de la professionqui valide les principes défendusdepuis des années : les collèguesrejettent massivement les cri-tiques du ministre, l’évaluationinterne et le contrôle continu. À l’issue du vote du projet, ilne reste plus grand-chose desambitions ministérielles initiales,mais le principe du contrôlecontinu demeure inscrit... avecune lacune significative dans letexte : les examens conduisantà tous les diplômes nationauxseront modernisés. Ils compor-teront, à côté d’autres formesde contrôle, un nombred’épreuves terminales limité :

trois au brevet, cinq aux CAPet BEP. Le ministre est bel etbien en échec politique, mais letexte ouvre la possibilité d’unenouvelle tentative de réformedès que les circonstances s’yprêteront.Au mois d’avril, le congrès duSNES réaffirme solennellement saconception de l’examen. Notreobjectif principal demeure: le bac-calauréat doit rester le premiergrade universitaire national, ano-nyme et terminal permettant dedroit l’accès à l’université maisaussi référence pour l’ensembledes diplômes du supérieur et desgaranties collectives qui s’y atta-chent.En même temps, le SNES resteouvert à des améliorations del’examen, notamment sur le dis-positif de rattrapage, critiqué parbeaucoup de collègues. Lecongrès s’est donné un mandatd’étude sur ce point dont l’objetessentiel est de concevoir unemeilleure articulation entre le pre-mier groupe d’épreuves et le rat-trapage. La réflexion syndicaledoit donc se poursuivre dès larentrée prochaine, avec l’en-semble des syndiqués et des per-sonnels. ■©

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METIER SPÉCIAL BAC 2005

Qui est convoqué ?Être examinateur est une obliga-tion de service des enseignantsdu second degré, tous les profes-seurs de lycée étant a priori com-pétents pour faire passer le bac.Nous demandons que tous les exa-minateurs potentiels soient effec-tivement répertoriés et convoqués.Quelques réserves cependant :• Ceux qui ne connaissent abso-lument pas le contenu desépreuves de telle ou telle sériedoivent le signaler sur leur fiche.C’est le bon sens qui l’impose.Un collègue convoqué pour unesérie ou une épreuve qu’il neconnaît pas doit demander unenouvelle convocation correspon-dant à ses compétences.• Certains règlements d’examendu technique précisent que si uneépreuve comporte la présentationd’un travail effectué au cours del’année de Terminale, seuls lesprofesseurs enseignant en Termi-nale peuvent être examinateurset, il va de soi, dans leur disci-pline. En cas de difficulté s’adres-ser à la section académique duSNES et au rectorat.

Surveillance d’examenElle fait partie de l’obligation deservice de l’enseignant. Les cor-recteurs de philo, après l’épreuvede philo, ne doivent plus être sol-licités pour une surveillance (BOn° 42 du 18/11/04).

SecrétariatLe manque de personnels de sur-veillance et d’encadrement alliéaux restrictions budgétairesconduit les recteurs à multiplierles convocations d’enseignantspour des travaux de secrétariatdu baccalauréat. Nous avons puconstater de nombreuses dérivesà ce sujet dans plusieurs acadé-mies (secrétariat après le 30 juin,transport de copies, convocationde stagiaires IUFM...). Théori-quement, dans les académies, deslignes de crédit sont réservéespour les tâches de secrétariat.La convocation d’un enseignantaux travaux de secrétariat du bac-calauréat n’a pas de caractère illé-gal. Cependant, le SNES demandequ’un certain nombre de principes

soient respectés. La priorité doitaller aux travaux de correction etd’interrogation, au maintien descours, puis aux surveillances desexamens. S’il s’avère nécessairede faire appel à des enseignantspour le secrétariat, nous exigeonsque le nombre d’heures consacréà ces travaux ne dépasse en aucuncas le temps de présence habituelde l’enseignant dans l’établisse-ment et que l’enseignant soitconvoqué dans son établissement.Nous exigeons que ces travauxsoient rémunérés quand ils sontréalisés après le 30juin.

Epreuves anticipéesLa multiplication des épreuvesanticipées, la non-mise en placedes jurys correspondants et la sup-pression du jury de français ren-dent la situation complexe. Nousavons fait connaître notre pro-fond désaccord.En l’absence de jury, le texte duBO n°16 du 19/4/01 précise queles notes des épreuves anticipéessont des notes « réglementaire-ment provisoires », qui seront

cependant communiquées aux can-didats, puisque toute décision demodification éventuelle par le jurydu baccalauréat ne peut être que« favorable au candidat ».

Stagiaires IUFM et bacDans certaines académies, les pro-fesseurs stagiaires IUFM sontconvoqués comme examinateursau baccalauréat. Le SNES est inter-venu de nouveau auprès du minis-tère pour s’assurer que ces convo-cations seront revues. Les circulairesacadémiques relatives à leur affec-tation recommandent en effet qu’ilsn’enseignent pas en classe d’exa-men. Les stagiaires n’ont ni forma-tion spécifique ni pratique qui leurpermette de répondre aux exigencesde la mission qui leur est confiée.D’autre part, ils continuent à suivredes enseignements en IUFM aumois de juin.

Harmonisation des corrections et de l’évaluationLes commissions d’harmonisa-tion telles quelles ont été définies

Épreuves du baccalauréatt

infos BORèglement général et calendrierCalendrier session 2005 : BO n° 42 du18/11/2004, rectificatif BO n° 4 du27/1/2005.Liste des académies où peuvent êtresubies certaines épreuves de langues vi-vantes : BO n° 4 du 27/1/2004.Organisation dans les centres ouverts àl’étranger : BO n° 7 du 17/2/2005.Note d’information, définitions desépreuves, coefficients : BO n° 34 du23/9/2004.– En série littéraire (L) : ouvertured’une épreuve de spécialité de mathé-matiques, épreuve écrite de 3heures etde coefficient 3 (BO n° 30 du 29 juillet2004), et suppression de l’épreuve fa-cultative de mathématiques.– En série scientifique (S) : modificationde l’épreuve de sciences de la vie et dela terre qui dorénavant prend en comp-te l’évaluation obligatoire des capacitésexpérimentales, selon des modalitésprécisées dans la définition d’épreuve :BO n° 9 du 26/2/2004 et BO n° 16 du21/4/2005.Évaluation des capacités expérimen-tales en physique-chimie : BO n° 16 du21/4/2005.Dans les trois séries L, S et ES : entréeen application d’une nouvelle définition del’épreuve d’histoire-géographie (note deservice n° 2004-021 du 2 février 2004 -BO n° 7 du 12 février 2004), disciplineconcernée par la mise en œuvre du nou-veau programme en classe Terminale.Des sujets types sont consultables sur lesite www.eduscol.education.fr.– En séries sciences médico-sociales(SMS) et sciences et technologies ter-tiaires (STT) : suppression de l’épreuvefacultative de «prise rapide de la parole». – Dans les trois séries générales etdans les séries technologiques : modification de l’épreuve obligatoired’EPS présentée en examen ponctuelterminal : la liste des couples d’activitéssupport de l’épreuve devient nationaleet est donc la même pour toutes lesacadémies.Dispositions réglementaires particu-lières • Cas des candidats doublant, triplant etdes candidats qui changent de série : BOn° 19 du 10/5/2001, n°3 du 27/1/2002,n°33 du 21/9/2000, n°47 du 20/12/2001et n°10 du 6/3/2003 modifiant l’arrêté du15/9/1993 relatif aux épreuves anticipées.• Conservation des notes : BO n° 32 du4/9/2003.• Cas des candidats handicapés : BO n°32 du 4/9/2003, n° 27 du 3/7/2003. • Cas des candidats déjà titulaires du di-plôme du baccalauréat : BO n° 23 du7/6/2001.Références complémentaires sur le si-te du SNES (http://www.snes.edu/cletrubrique « examen »).

28 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

Qui et pour quoi faire ?Textes réglementaires

TPE DE PREMIÈRE: SANS AUCUNE CONCERTATIONLe ministère devait décider d’un dispositif transitoire pour les TPE de cetteannée en Première. Sans aucune concertation préalable et après des moisde tergiversations laissant élèves et enseignants dans le flou le plus totalau moment de l’évaluation, il a choisi de présenter deux propositions auCNVL (Conseil national de la vie lycéenne) réuni le 13 mai :• les points acquis au-delà de 10 dans l’épreuve terminale d’une des deuxdisciplines (choisie par le candidat à l’inscription) du TPE de Premièreseront multipliés par deux et ajoutés au total du candidat, comme uneoption facultative ;• l’appréciation du travail effectué en TPE de Première, inscrite dans lelivret scolaire, donne la possibilité au jury de prendre une décisionfavorable à un candidat (admission ou mention) à qui il manqueraitquelques points (moins de 10).Dans les deux cas, la note même du TPE n’est pas utilisée et l’évalua-tion des TPE de Première de cette année ne peut être considéréecomme une épreuve de baccalauréat.Le CNVL aurait choisi la première solution…Pour le SNES, le calendrier imposé et la méthode sont inacceptables. Lapremière proposition est compliquée et incohérente pédagogiquementpuisqu’elle écarte le travail de l’élève sur le TPE. Elle est inéquitable,l’élève «jouant un joker» en aveugle sur une discipline et elle risque fortde ne profiter qu’aux élèves qui en auront le moins besoin !Le SNES réitère sa demande de remise à plat de tout le dispositif et l’ou-verture immédiate de réelles discussions sur des bases correspondantà la deuxième proposition.

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EAFi

Sans changement, hélas !Les modalités et les épreuves restentles mêmes. Certes, les nouveaux horaires d’inter-rogation – obtenus grâce au SNES –sont appréciables, mais les professeursse heurtent trop souvent à bien desproblèmes : difficultés à récupérer lestextes qui ne sont pas transmis en pho-tocopies, nombre trop élevé de des-criptifs, lourdeur du travail de prépa-ration pour l’examinateur, nombre decandidats…Problème récurrent également concer-nant les descriptifs : certaines académiesimposent encore des modèles contrai-gnants, des dates de remise des des-criptifs trop précoces (le 9 mai pour larégion parisienne!, le 17 pour Orléans-Tours...). Le SNES est intervenu à ce su-jet auprès de l’Inspection générale.Quand tiendra-t-on compte des remar-ques des personnels, quand fera-t-onune évaluation de ces épreuves ?En tout état de cause, signalez les dys-fonctionnements et transmettez-nousun bilan de cette session de l’EAF.

Évaluation des capacitésiexpérimentalesi

Contrôle local élargiL’épreuve d’évaluation des capacités ex-périmentales au bac S se présente cettefois encore avec les mêmes sujets d’in-quiétude : statut d’un « contrôle en coursde formation », organisation en internedans chaque établissement (sauf pour lespetits, dans certaines académies), indé-pendance examinateurs/candidats et confi-dentialité des sujets mises à mal, non-convocation et non-rétribution des per-sonnels enseignants et non enseignants…Après une année fortement marquéepar l’engagement des lycéens et deleurs organisations contre le contrôlecontinu, l’extension de cette épreuvecette année aux SVT impose de sensibi-liser et mobiliser davantage les col-lègues, les élèves et leurs parents auxdangers des modalités de cette évalua-tion. Une bataille pour laquelle le SNESa renouvelé sa détermination lors ducongrès du Mans en mars 2005.

Langues vivantesi

Rappel pour l’écritLes épreuves écrites de langues vivantesne se feront plus sur les « cahiers » pré-vus à cet effet dans les langues qui les uti-lisaient, mais sur des copies vierges.L’inspection générale nous a assurésque cela n’induirait aucune modificationdu type de questions à traiter et a de-mandé aux IPR de diffuser des annales« zéro », reformatage de l’épreuvede 2004 dans certains cas ou véritablesannales. Les IPR ont fait très inégale-ment cette diffusion.Pensez à faire remonter au plus vitetous vos commentaires et éventuelsdysfonctionnements.

Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 29

dans le BO n° 23 du 7/06/01 peu-vent jouer un rôle d’échange.Elles ne remplacent pas les jurys.En tout état de cause, tout col-lègue dispose du droit absolu deconserver les notes qu’il a attri-buées, aucune pression ne peutles lui faire modifier s’il n’est paslui-même convaincu de le faire.

Harmonisation des jurysLa note de service n° 95-113 publiéeau BO n° 20 du 18/5/1995 restevalide, mais s’inscrit désormais dansle cadre nouveau d’épreuves anti-cipées sans jury. Nous invitons nos

collègues à être attentifs à la néces-sité de procéder à une harmonisationmaîtrisée des procédures de nota-tion, mais à ne tenir aucun comptede directives sans fondement juri-dique. Des personnes non-membresdes jurys n’ont aucune qualité pour

Quelles indemnités ?

Nature des épreuves Groupe II (BTS) Groupe III (Bac) Groupe V (Brevet)Épreuves oralesIndemnité par vacation 52,28 € 36,59 € 15,68 €Épreuves écritesTaux majoré 2,61 € 1,83 € 0,78 €Taux normal 2,09 € 1,46 € 0,63 €

Tableau de rétribution des examens et concours(Taux au 1/1/2005)

Les indemnités dépendent du grou-pe auquel appartient l’examen oule concours concerné. Il y a sixgroupes. Ainsi, le BTS appartientau groupe II, le bac au groupe IIIet le brevet au groupe V.

Indemnisation des épreuves écritesIl existe deux taux de rémunérationpour les corrections de copies : untaux majoré de 25 % (taux n° 1)pour les épreuves « principales »,et un taux normal (taux n° 2) pourtoutes les autres. Pour le bac, unabattement est prévu sur le nombrejournalier de copies corrigées. Lenombre de copies non rétribuées àl’occasion des épreuves écrites estfixé à 30 % du nombre de copiescorrigées en dehors de la périodedes vacances scolaires légales. Ce-pendant, dans tous les cas, la ré-munération ne peut être inférieureà celle qui résulte de la correctionde dix copies. Si des correcteurs dedisciplines différentes intervien-nent sur la même copie, une seuleindemnité est allouée puis diviséeentre les correcteurs.

Indemnisation des juryspour les interrogationsorales Le calcul de ces indemnités estétabli sur la base de la vacationorale (quatre heures d’interroga-tion). Le temps total d’interroga-tion par examinateur est ramené àun nombre entier d’heures déter-miné à partir du nombre de can-didats interrogés et de la duréeprescrite, dans la discipline, pourl’épreuve orale. Le taux de la va-cation orale pour les épreuves fa-cultatives des baccalauréats gé-néral et technologique subit un

abattement de 25 %. Il est grandtemps que soient revaloriséestoutes ces indemnités.

Frais de déplacement(voir aussi le supplément« traitements »)Ils se composent de frais de trans-port et de frais de mission (décretFonction publique 2000-928 du22 septembre 2000 modifiant celuidu 28 mai 1990). La principalenouveauté réside dans la justifica-tion de l’effectivité de la dépense.a) Frais de transport : ils sontcalculés en fonction de la distancekilométrique parcourue entre larésidence administrative et lacommune du centre d’examen oudu lieu de réunion. Les déplace-ments à l’intérieur des résidencesadministrative et familiale ouentre ces deux résidences ne sontpas pris en compte. La base duremboursement est le tarif SNCF2e classe. Toutefois le rembour-sement sur la base du tarif SNCF1ère classe peut être autorisé « si lesconditions du déplacement le jus-tifient » (règle non-écrite de3 heures de trajet aller) et sur pré-sentation des billets de train cor-respondants. En cas de supplé-ment ou de frais de réservation,par voie ferrée, il est indispen-sable de joindre les pièces justifi-

catives. Le remboursement desfrais de transport en autocar na-vette peut être effectué, de mêmeque maintenant les frais de par-king à proximité des gares pourdes missions de moins de72 heures (avec justificatifs).b) Les frais de mission compren-nent des indemnités de repas etdes indemnités de nuitée. Pourle calcul des indemnités et lesjustificatifs, voir supplément« traitement » de L’US 606 du18/09/04. Certains rectorats ontpassé des conventions avec desagences de voyages et prennenten charge le coût des billets. Desavances à hauteur de 75 % dumontant des dépenses estiméespeuvent être octroyées aux col-lègues qui en font la demande(prévoir un délai de 3 semainesavant la mission et un justificatifd’acompte ou de versementd’arrhes).Nous demandons que le systèmedes avances soit plus souple etque tout collègue qui le souhaitepuisse en bénéficier. Nous inter-venons régulièrement pour faireréduire les délais de régularisa-tion (le remboursement du bacdoit être terminé fin août) et aler-tons le ministère pour faire abon-der les crédits correspondantsdans les académies.■

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uxdonner à des membres de jurysd’examen des injonctions de modi-fier leurs notes. Le BO n°15 du9/04/1998 fixe les principes d’utili-sation du livret scolaire et les condi-tions dans lesquelles une note peutêtre relevée. ■

Dossier réalisé par le secteur lycée : Alice Berguin, Mireille Breton, Marylène Cahouet, Roland Hubert, Philippe Laudou.

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30 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

CATÉGORIES/US PRATIQUERETRAITES. Le congrès du SNES a réaffirmé la revendication syndicale d’une pension de retraite de 75 %du traitement de fin d’activité, à 60 ans, avec 37,5 annuités. Cette revendication fondamentale est complétée par celle de prise en compte de diverses situations, professionnelles ou non. Plusieurs dossiers viennent de connaîtreune évolution significative ces dernières semaines. Anne Féray, Erick Staëlen, [email protected]

Le dossier n’est pas clos, illustrations

Cette revendication anciennedu SNES avait reçu un débutde réponse avec la publica-

tion des décrets du 26 décembre2003. Fait d’autant plus remar-quable que ces opérations sontcontestées par la Cour des compteset jugées coûteuses par le gouver-nement. Il convenait que soit prisl’arrêté correspondant (arrêté du24 janvier 2005) et que soit recon-nue la possibilité pour les agentsdont les services à temps incom-plets avaient été écartés de sollici-ter de nouveau cette validation.C’est chose faite avec la publica-

tion des instructions données parle ministère de la Fonctionpublique aux services des pen-sions. Toutefois, notre demandeque l’évaluation des cotisations àverser par l’agent soit effectuéeen référence à la date de dépôt dupremier dossier a été écartée. Les rectorats sont donc désormaisen mesure de traiter les dossiers.Ils sont invités à donner la prioritéaux dossiers des collègues les plusproches de la retraite. L’adminis-tration doit fournir à l’agent unesimulation du gain attendu ; il a unan pour accepter ou non la valida-

tion, compte tenu du montant desretenues rétroactives. Les dossiersdoivent être déposés avant le31/12/2008 pour les personnels titu-larisés avant le 1/1/2004, dans undélai de deux ans à compter de leurdate de titularisation pour les per-sonnels titularisés après le 1/1/2004.Une note de service, parue auBOEN du 12 mai 2005, donne lesinstructions nécessaires permet-tant la validation des services exer-cés dans les GRETA, en applica-tion de la jurisprudence. Sont doncvalidables désormais les servicesd’enseignement, y compris ceux

de «formateur». En revanche, nesont toujours pas validables : lesservices de CFC, ceux «d’anima-teur-formateur», ou de «coordi-nateur de zone». Le SNES conti-nuera à intervenir.La validation peut conditionnerl’attribution de bonifications, par-ticulièrement les bonificationspour enfant. Mais le recul desdroits de femmes fonctionnairespeut conduire les plus jeunes à nepas avoir intérêt à faire validerleurs services. Nous contacter.Plus d’information sur le sitewww.snes.edu ■

VALIDATION DES SERVICES DE NON-TITULAIRES

L’article 136 de la loi du 30décembre 2004 appelait undécret d’application. Celui-ci

est publié au JO du 11 mai.La loi introduit une conditiond’interruption de l’activité pro-fessionnelle pour chaque enfant,à moins qu’au moment de la nais-sance, le fonctionnaire n’ait paseu d’activité professionnelleconduisant à cotisations sociales.Cette condition d’interruptionn’est pas opposable aux parentsd’un enfant atteint d’une invaliditéégale ou supérieure à 80 %.L’interruption doit être d’au moinsdeux mois et avoir eu lieu pendantune période si réduite autour de lanaissance ou de l’adoption quemême le père qui aurait pris uncongé parental à l’issue du congéde maternité de la mère est horsjeu! Le congé de maternité, quel’intéressée ait été ou non fonc-tionnaire à ce moment-là, estvalable, comme l’absence d’activitéprofessionnelle. Le gouvernementconfirme son choix de refuser aux

Le ministère de la Fonctionpublique considère qu’il estmaintenant possible d’éten-

dre, aux collègues en CPA avant2004 et aux collègues en tempspartiel de droit, la possibilité desurcotiser. Une circulaire donneaux différents ministères des ins-tructions en ce sens. Ce n’est pasle mandat du SNES qui demandele retour à l’ancienne CPA (50 %payés 80%), une année de CPAcomptant pour une année entière

dans le calcul de la retraite. Letaux retenu de surcotisation estcelui appliqué aux fonctionnairesen temps partiel sur autorisation,c'est-à-dire un taux extrêmementélevé par rapport au taux de7,85 % de la retenue pour pen-sion civile.Le taux de surcotisation pour lapartie non travaillée est de 27,8%.Ainsi un collègue en CPA devra yconsacrer environ la moitié del’indemnité de CPA. ■

pères de trois enfants le bénéficed’une pension de retraite aprèsquinze ans de service et avant 60ans. Ce faisant, il en écarte cer-taines femmes, notamment cellesqui ont adopté un enfant avant lacréation du congé d’adoption oualors que celui-ci était limité à 8semaines, ou celles qui ont élevé lesenfants d’un conjoint sans avoircessé leur activité professionnellepour autant. La loi est donc désormais appli-cable. Elle comporte un caractèrerétroactif inacceptable. Un tribunaladministratif ayant sollicité l’avis duConseil d’État sur cet aspect, le

dossier juridique n’est pas clos. Surce point, de nombreux tribunauxont fait droit à nos requêtes.Les restrictions auxquelles lesfemmes se heurtent pour la boni-fication pour enfant sont dans cecas nettement plus limitées.Résultat des pressions que nousn’avons cessé d’exercer, c’est unencouragement à poursuivre. Lesdispositions prises ici doiventpouvoir être transposées.

La question de la pénibilité denos métiers, de leurs conditions detravail, des fins de carrière et despossibilités de départ en retraiteanticipée demeure posée, d’au-tant que, premiers effets de laréforme, les prolongations d’ac-tivité ou la diminution du nombrede CPA conduisent l’Éducationnationale à recruter moins ou àne pas réemployer nombre decontractuels ou de vacataires. ■

FONCTIONNAIRES PARENTS DE TROIS ENFANTS

Dans chacun de ces trois dos-siers, la pression syndicale amarqué les conclusions.

Ainsi, des enfants n’ouvrant pasdroit à la bonification sont néan-moins pris en compte pour lareconnaissance des droits ouvertsaux mères de trois enfants. Lesdemandes complémentaires de

validation des services à temps par-tiels sont clairement recevables etles rectorats sont invités à les trai-ter en commençant par ceux descollègues les plus proches de laretraite. Enfin, la demande de sur-cotisation pour les CPA «ancienneformule» est admise, au titre dutemps partiel. Pour avoir relayé les

demandes de certains collèguesconcernés, le SNES apprécie cetteréponse, bien qu’éloignée de sesrevendications.C’est avec une déterminationrenouvelée que nous continuons àintervenir sur toutes les questionsnon résolues comme sur le fonddu dossier. ■

SURCOTISATION

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CATÉGORIES

L’arrêté fixant les conditionspermettant de demander àaccéder au corps des certi-

fiés par la liste d’aptitude (décret72) vient d’être modifié. Cettepossibilité est dorénavant ouverteà tous « les personnels ayant laqualité d’enseignant titulaire ».La stricte adéquation entre lalicence détenue par le candidat etla discipline de candidature n’estdonc plus requise. Cette mesuredevrait favoriser l’intégration de

certains collègues, notammentadjoints d’enseignement, quiétaient jusqu’ici barrés. Il n’enreste pas moins qu’en ouvrant lapossibilité de candidater dans cesconditions aussi largement (PLP,instituteurs, professeurs desécoles...), c’est le lien entre ladiscipline enseignée et la quali-fication disciplinaire que leministère choisit de distendre unpeu plus. ■

Fabrice Giovanazzi

CERTIFIÉS

Accès au corps (décret 72)

ACCÈS AU CORPS DES AGRÉGÉS PAR LISTE D’APTITUDE. La CAPN vient se réunir. Au nombre restreintde nominations possibles, le ministère ajoute la volonté d’exclure de très nombreux collègues. Face à lui des élusdu SNES-FSU fermement décidés à défendre des critères respectueux de notre profession et de nos carrières.

Avis de tempête !L

a CAPN chargée d’examinerles promotions au graded’agrégé par liste d’aptitude

s’est tenue les 26, 27 et 28 avril der-niers. Le nombre de nominationspossibles était cette année de 398toutes disciplines confondues (378hors EPS). Sa faiblesse se mesureencore mieux quand on ramène cechiffre aux 156216 ayants droit,aux 13865 collègues qui ont fait

acte de candidature et même aux1756 finalement proposés par lesrecteurs à l’issue des CAPA.Dans ce cadre déjà étriqué auregard des aspirations de la pro-fession à l’amélioration des car-rières et à la reconnaissance desqualifications, l’administrationtente de faire prévaloir ses nou-velles orientations. Elle poursuitainsi les pratiques, initiées l’an der-nier, d’exclusion des collègues enCPA (12 % de nommés parmi lescandidats en CPA contre 16 % l’andernier, alors même que leurnombre se réduit parmi les propo-sitions des recteurs) et franchit uncap supplémentaire cette annéepour viser ceux qui, sans être enCPA, sont nés en 1945 voire 1946(1)

jugeant insuffisante « leur duréede carrière attendue » dans le corpsdes agrégés. A cette fin et enexploitant l’absence de barème et leflou des critères, elle opposed’autres dossiers « comparables »à ceux de ces collègues, au méprisde l’ancienneté d’inscription

comme du rang rectoral. Les orien-tations générales poursuivies parl’administration rendent la situa-tion de la liste d’aptitude extrême-ment préoccupante. D’une part lamoyenne d’âge des candidats rete-nus par les recteurs s’élève sousl’effet de générations plus nom-breuses(2) et, d’autre part, les situa-tions existantes sont très variéesselon les disciplines, du fait notam-

ment de la baisse des postes auxconcours de l’agrégation beaucoupplus sensible pour certaines quepour d’autres. Dans ces conditions,il va sans dire que la situation desfemmes ne s’améliore guère(3) !Il a donc fallu toute l’opiniâtretédes élu(e)s et force arguments pourdéfendre des critères respectueuxde nos carrières et de notre pro-fession. Les bouleversementsengagés ont été freinés et l’ont étéd’autant plus que quelques ins-pections générales ont défenduavec détermination les dossiersdes collègues que voulait exclurel’administration. Nos interventionsde l’an dernier et certaines de cetteannée ont ainsi été prises encompte permettant de faire abou-tir des dossiers qui avaient étéjusque-là écartés. Nous invitonsl’ensemble des collègues à s’adres-ser à l’inspection (IPR et IG), auxrecteurs et à la Direction des per-sonnels enseignants (DPE). L’administration voudrait lier étroi-tement promotion et « itinéraire »

attendu par l’institution – sans tou-tefois jamais le définir – et chercheà écraser tout ce qui pourrait appa-raître comme de l’ancienneté. Ellefait ainsi bien peu de cas de l’im-plication longue des collègues pourles élèves et le système éducatifcomme du fonctionnement réel dela liste d’aptitude. Le signe queveut donner le ministre est clair : àtrès brève échéance, plus de pro-motion des quinquas, à tout lemoins des 55 ans et plus ; vivent lesquadras ! Et en même temps, pasde continuité acquise d’une annéesur l’autre. La méthode est à cepoint brutale qu’elle a soulevé, àl’issue de la commission, la cri-tique de l’Inspection générale qui arejoint en partie nos préoccupa-tions dans ses conclusions. Sansdoute perçoit-elle le risque encouruen fermant ainsi l’accès à undébouché de carrière. Commentpourrait-elle en effet convaincredes collègues de poursuivre leursactivités « institutionnelles » alorsque l’administration leur refuse-rait toute promotion ? Les effetspourraient être dévastateurs aumoment où la profession se renou-velle et où l’on sollicite plus quejamais les collègues pour assurerdes tâches de plus en plus mul-tiples et nécessaires dans et horsl’établissement.Il est grand temps que le ministèreengage la négociation que nousdemandons sur nos carrières.Complémentaire à l’agrégation

interne, la liste d’aptitude doit êtred’une part élargie (il faut aug-menter les contingents en passantdans l’immédiat au 1/5 au lieu du1/7) et, d’autre part, reposer surdes critères objectifs et communsà tous et toutes.Le SNES propose de faire del’agrégation revalorisée la réfé-rence pour le second degré à lafois en privilégiant ce concourscomme mode de recrutement eten développant les voies d’accèsau corps des agrégés pour les col-lègues actuellement certifiés. ■

Didier Pihoué, Nicole [email protected]

(1) Ainsi, alors qu’il y avait l’an dernierune proportion de nommés plus forteparmi les collègues âgés de 59 ans ouplus par rapport à d’autres tranches d’âge,cette année, le phénomène est essentiel-lement concentré sur la tranche d’âge54-58 ans.(2) La part des 55 ans et plus est ainsi pas-sée de 64 % des candidats l’an dernier à68 % cette année.(3) Elles ne représentent qu’environ 48 %des dossiers retenus par les recteurs et48 % aussi des nominations à l’issue dela CAPN.

Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 31

NOMINATIONS «POLITIQUES»Notons aussi que désormais chaque année le ministre impose defaçon scandaleuse son lot de nominations « politiques » et arbitrairesmalgré l’opposition unanime des élus des personnels. Cette année, avecle concours de Renaud Dutreil et Dominique Perben, François Fillon batdes records (sans doute parce qu’il s’agit de l’EPS !) avec, parmi ladizaine de cas, trois nominations qui dépassent toutes les bornes etpour deux d’entre elles, malgré un vote à bulletin secret négatif de laCAPN, un fait rarissime (9 contre, 8 pour, 1 abstention). Le « pompon »revient au ministre Dutreil avec un candidat ayant seulement 5 ans d’an-cienneté dans le corps des PEPS, déjà promu par liste d’aptitude,n’exerçant que bien peu dans l’éducation et en situation de CPA ! Lescollègues exclus pourront apprécier! On ne peut faire mieux dansl’arbitraire et c’est sans doute cela « les critères incontestables » depromotion auxquels fait référence le ministre de la Fonction publiquedans son courriel à tous les fonctionnaires ! C’est une raison supplé-mentaire pour tous les collègues de protester et de relayer l’inter-vention unanime des élu(e)s en CAPN.

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de l’Éducation nationale a publié,en mars 2003 une nouvelle cir-culaire relative à la scolarisationdes élèves étrangers. Ce texte vaencore plus loin que la circulairede 1984 et il précise notammentque : « il n’appartient pas auministère de l’Éducation natio-nale de contrôler la régularitéde la situation des élèves étran-gers et de leurs parents au regard

Malgré tout cet arsenal juridique,certaines autorités municipalesou de l’Éducation nationalecontinuent d’essayer de contour-ner la loi, mais souvent demanière plus subtile que dansles années 90. Ainsi, en octobre2001, le maire du XVe arrondis-sement de Paris, estimait qu’ins-crire des enfants habitant dansun squat signifiait pérenniser

La scolarisationdes jeunes étrangers :un droit et un devoirEn fait, le droit à l’école est régipar des règles qui interviennent àtrois niveaux : international, euro-péen et national.En droit international, il fautd’abord citer la Convention inter-nationale relative aux droits del’enfant, signée à New York en1990. Celle-ci stipule un prin-cipe de non-discrimination quiassure à tout enfant un droit àl’éducation.Au niveau européen, le protocoleadditionnel n° 1 à la Conventioneuropéenne des droits del’homme et des libertés fonda-mentales (CEDH) affirme que :« nul ne peut se voir refuser ledroit à l’instruction » et l’article14 de la même convention posele principe de la non-discrimina-tion. Enfin, la législation natio-nale, par le biais du code del’éducation définit elle aussi trèsclairement le principe du droit àl’école pour tout enfant, françaisou étranger, de 6 à 16 ans. Cecode rend aussi l’instruction obli-gatoire pour ces jeunes.

l’occupation sans droit ni titred’une part, et mettait en péril lasanté des enfants étant donnéque l’immeuble ne correspon-dait pas aux normes de sécurité.Bien entendu, il se gardait biende proposer un autre logement !Ses arguments ont été balayéspar le juge administratif.Afin de tenter de mettre un termeà tous ces dérapages, le ministre

PORTRAIT LES ENFANTS SANS PAPIERSQUELLE SCOLARITÉ POUR LES SANS-PAPIERS ? L’incendie de l’hôtel Paris–Opéra, les 50 jours de grève de la faimfaite par 12 Sans-papiers ont mis en évidence les difficultés auxquelles sont confrontés les étrangers en situationirrégulière. Ces étrangers ont souvent des enfants pour lesquels le droit à l’éducation ne devrait pas poser de pro-blème. La réalité est sensiblement différente, surtout lorsque les jeunes scolarisés atteignent 18 ans. A deuxreprises, la FSO est intervenue à ce sujet auprès du ministre de l’Intérieur. Une circulaire qui devrait permettreaux jeunes concernés de pouvoir - au moins ! - terminer leur année scolaire devrait bientôt sortir, nous a-t-on assuré.Nous attendons toujours le texte…

Étrangers devant l’école

Nadège : bac mention assez bien !Nadège est d’origine camerounaise. Elle est entrée en France à 14 anssur le passeport de sa mère, titulaire d’un titre de séjour en France,le père est décédé.Elle est inscrite régulièrement dans un collège parisien, la scolaritése déroule sans problème, elle poursuit normalement ses étudesjusqu’en Terminale.Élève sérieuse, timide et travailleuse, Nadège suit ses cours avec régu-larité. Arrivée à trois mois de son 18e anniversaire, elle se présenteà la préfecture pour demander un titre de séjour. C’est là que lesproblèmes commencent !La préfecture étudie son dossier : Nadège reçoit à la rentrée scolaireune lettre d’invitation à quitter le territoire français pour aller cher-cher un visa de long séjour pour études, cela après plus de 4 ans descolarité dans le secondaire.C’est la stupeur et tous les jours, la peur de croiser les agents de la préfec-ture lors d’un contrôle, la crainte de ne pas pouvoir se présenter au bac.Désespérée, ne sachant plus à qui s’adresser, à un mois de la fin dudélai de la mise en œuvre de l’invitation, Nadège se confie à un de ses

professeurs. Le collègue alerte immédiatement les collègues de lasection SNES de l’établissement.Ceux-ci prennent l’affaire en main, en constituant un dossier completsur l’élève (certificats de scolarité depuis la première inscription enFrance, témoignages des professeurs toutes disciplines confondues)et la section syndicale lance une pétition auprès des personnels,informe la direction de l’établissement ainsi que le conseil d’admi-nistration.Un collectif de soutien se constitue, les élèves, les parents d’élèves,les professeurs tous sont mobilisés.À chaque rendez-vous accordé par la préfecture à l’élève un groupede professeurs, d’élèves et de parents est présent en soutien.Après trois mois de démarches et d’interventions auprès de toutes lesautorités de l’Éducation nationale, elle se voit délivrer un titre de séjourvie privée vie familiale. C’est le grand soulagement à 2 mois du bac,qu’elle obtient avec mention assez bien et actuellement l’élève pour-suit sereinement ses études dans une université parisienne.

Issa Koulibaly

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des règles régissant leur entrée etleur séjour en France. »On ne peut être plus clair. Pour-tant, régulièrement, des abus depouvoir sont constatés, notam-ment dans le cadre d’inscriptionsà l’école maternelle, présentéecomme « non-obligatoire ». Unefois de plus, la vigilance s’im-pose pour dénoncer ces opposi-tions tenaces.

Jeunes sans papiers :qui sont ils ?Combien y a-t-il en France dejeunes sans papiers scolarisés ?Difficile de le dire puisque, pardéfinition, les statistiques n’exis-tent pas. Lorsque le réseau Édu-cations sans Frontières s’est créé,ses animateurs pensaientdéfendre la cause de quelquesmilliers de jeunes. Il semble bienqu’aujourd’hui ce nombre doiveêtre révisé nettement à la hausse,peut-être de l’ordre de la dizainede milliers. Pour quelles raisons des jeunesqui vivaient en France depuisdéjà un certain temps et qui yont donc toutes leurs attaches ,seretrouvent-ils menacés d’expul-sion lorsqu’ils atteignent leurmajorité ? En fait, les raisonssont multiples. Les plus nom-breux sont en fait des jeunes quiont rejoint leur famille hors ducadre « normal » du regroupe-ment familial. Il faut savoir quele regroupement doit êtredemandé alors que la famille setrouve encore au pays. Mais les

conditions (logement, ressources)sont très strictes et souventimpossibles à réaliser. Le plussouvent, les familles se résol-vent donc à faire venir leurfamille « hors regroupementfamilial ». En dehors même desraisons affectives que chacunpeut comprendre (qui n’a pasenvie de vivre avec sesenfants ?), il peut y avoir aussides raisons d’urgence : parce quele jeune resté au pays n’y estplus en sécurité compte tenu del’évolution de la situation inté-rieure, parce que le membre de lafamille qui les y élevait a dis-paru… D’autres jeunes sont ceque l’on pourrait appeler, « leségarés du maquis administratif ».Depuis plusieurs années, lesgouvernements et les ministresont multiplié les lois, les règle-ments, les circulaires qui abou-tissent à complexifier la législa-tion sur le séjour des étrangers.En outre, chaque préfecture ousous-préfecture édicte sespropres règles et pratiquesinternes si bien que les dossiersn’ont pas d’ailleurs pas tous lamême chance d’aboutir. Riend’étonnant donc si certainsjeunes laissent passer des délaisfatidiques, ou ne présentent pasle bon papier. C’est ainsi quecertains jeunes sont Français sansle savoir ou ignorent qu’ils ontdroit à un titre de séjour.Troisième catégorie : celle desmineurs isolés arrivés en Francede leur propre initiative ou dont

les parents ont disparu au coursdu voyage ou encore qui ontréussi à échapper aux réseauxmafieux qui les importent dansles pays riches. Leur nombre n’acessé d’augmenter au cours desdernières années. Samuel John-son, ce jeune de Pau dont nousavons souvent parlé, est l’und’entre eux.Enfin, parmi les jeunes menacésde voir leur scolarité interrom-pue, il faut malheureusementinclure de plus en plus demineurs, enfants de parents sanspapiers. Compte tenu de leurminorité, ces jeunes ne sont pas,en principe, expulsables.Mais, au cours des derniers mois,les cas se sont multipliés où lapolice a utilisé l’école pourretrouver la trace de parents sanspapiers et a ensuite enfermé toutela famille « pour ne pas les sépa-rer » en centre de rétention, avantexpulsion. Autant d’humanitéhonore la France !

Le réseauÉducation sans frontièresCe réseau s’est constitué en juin2004 à partir de plusieurs collec-tifs d’établissements, de syndi-cats et d’associations de défensedes droits de l’homme. En quelques semaines, 70 orga-nisations et des centaines de par-ticuliers ont signé l’appel quirecevait en même temps le sou-tien de plusieurs partis de gaucheou d’extrême-gauche.Depuis cette date, le réseau, leRESF, qui repose sur un noyau demilitants, a pris un certain nombre

d’initiatives pour appuyer desdémarches souvent initiées par desenseignants qui découvrent qu’unde leurs élèves est menacé d’ex-pulsion. Compte tenu du contexteactuel, toutes ces initiatives ne sontpas couronnées de succès, mais lebilan des actions entreprises estencourageant et ce réseau offreaux jeunes et à tous ceux qui les

défendent une véritable aide demieux en mieux connue.10 numéros d’un bulletin de liai-son sont parus. Une brochurepériodique de conseils juridiqueset pratiques a été éditée. Celle-ciest diffusée par les organisationsmembres du réseau, dont le SNESet la FSU, et elle est téléchar-geable sur le site du réseau(www.educationsansfrontieres.org) ;Une journée de formation a étéorganisée en novembre.Les objectifs de REST ne se limi-tent toutefois pas à la régulari-sation au cas par cas des jeunesmais il s’agit d’obtenir une nou-velle législation qui évite que nebasculent dans la clandestinitédes jeunes souvent scolarisés enFrance déjà depuis longtemps. ■

Françoise Dumont

Le cas de Gladys: un an de galère!En mars 2004, Gladys, 20 ans, chassée d’Haïti par la misère et la guerre obtient sarégularisation avec le statut « étudiant ».En juin, BEP en poche, Gladys trouve un CFA et une entreprise qui lui signera un contrat dèsqu’elle aura son autorisation de travail. Elle demande alors son changement de statut. Refusé !Elle doit fournir une promesse d’embauche et l’engagement de l’employeur de régler 850€de taxes dues à l’Office des Migrations.Juillet : Gladys trouve un employeurqui accepte de l’embaucher comme stagiaire (bac pro)et mais il demande l’exonération du règlement des 850 €. Pas de réponse.Août : Gladys décroche 2 autres offres d’emploi. Même problème.Septembre : Gladys rencontre, enfin, un patron qui lui signe une promesse d’embauche etun engagement à régler les 850€. Mais il doit ensuite fournir une lettre de motivation. Excédé,le patron renonce.Décembre 2004 : Gladys continue de chercher l’employeur introuvable. Son titre d’étudiantlui est renouvelé pour 3 mois.Février 2005 : le sous-préfet d’Antony avec plusieurs dizaines de manifestants sous ses fenêtress’engage à lui attribuer le titre de VPF (vie privée - vie familiale).

Françoise Dumont

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70 organisations et des centaines de particuliers ont signé l’appel de RESF qui recevait en même temps le soutien de plusieurs partis de gauche ou d’extrême gauche.

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FENÊTRE SUR/LES CAHIERS PÉDAGOGIQUES

Une revueLes Cahiers Pédagogiques ont donc été créésen 1945, en lien avec les classes nouvelles quise mettaient en place dans un élan innovateuraux lendemains de la Libération. Dès ledébut, la revue cherche à conjuguer les tra-vaux des chercheurs et les échanges sur lespratiques pédagogiques. Elle se situe dans lecourant de ce qu’on appelle « l’éducationnouvelle » mais sans jamais s’identifier àune doctrine particulière et exclusive.Orientés au début vers le second degré, lesCahiers Pédagogiques sont aujourd’hui unerevue « généraliste » qui traite chaque moisde tous les grands thèmes de la pédagogie ens’adressant à un large public d’enseignants,de formateurs de tous niveaux et de toutesdisciplines. Elle est réalisée par des mili-tants bénévoles. Les articles ne sont pasrémunérés, la revue fonctionne grâce à desmises en disposition (deux mi-temps) et à desinstances animées par des militants.

Écrire dans les cahiersLes Cahiers Pédagogiques (publiés chaquemois à 6 000 exemplaires) se veulent un pontentre le monde de la recherche, celui de laformation et le « terrain ». Les articles, de for-mat modeste, sont souvent autant d’invita-tions à approfondir une question dans des

revues plus spécialisées ou desouvrages. Mais l’aspect le plusoriginal est la cohabitation danschaque numéro de plusieurs typesd’écrits et d’écritures, aussi bienle texte de fond du chercheur ensciences de l’éducation que letémoignage direct d’un enseignantqui innove dans sa classe ouraconte ses difficultés, le billetd’humeur incisif que la fichepragmatique.. L’indépendance deton est toujours primordiale. Au-delà des propositions construc-tives (un livre anthologie desmeilleurs textes de la revue s’in-titule: « une idée positive del’école »), il y a ce « devoir d’im-pertinence » auquel les Cahierstiennent beaucoup...

Des dossiers utiles à tousLa revue est publiée dix fois paran et propose dans chaque numéro

un grand dossier. Parmi les derniers thèmesabordés, citons l’autorité, les mathématiques,la motivation, la laïcité ou l’en-seignement de la philosophie.Dans les thèmes à venir, « l’ac-tualité et la classe », la formationdes enseignants ou encore l’éva-luation. À côté de ces dossiers,on trouvera aussi des mini-dos-siers qui tentent de faire le pointsur le système éducatif d’un pays.La Belgique, la Finlande ont déjàété traitées, l’Angleterre ou encorel’Italie sont à venir.

Un mouvementLe Cercle de Recherche et d’Ac-tion Pédagogiques (CRAP) créé,quant à lui, en 1963 est l’asso-ciation qui publie la revue. LeCRAP est donc un mouvementengagé et militant, (changer lasociété pour changer l’école,changer l’école pour changer lasociété, peut-on lire sur chaquepublication). Il se définit, lui aussi,dans la recherche d’un équilibre :entre réflexion et pratique, entrequestionnement et attachement àdes valeurs. Les militants du

CRAP sont des praticiens de l’école qui sou-haitent sa transformation et essayent de lafaire évoluer à la fois dans leurs pratiques auquotidien et par leurs propositions.

Mouvements pédagogiques etsyndicatsLe CRAP est un mouvement pédagogique,jaloux de son indépendance. Cela ne signifiepas qu’il ne recherche pas constamment à tra-vailler avec de nombreux partenaires, et enparticulier les organisations syndicales, dumoins celles qui partagent globalement lesmêmes valeurs et se battent pour la démo-cratisation de notre système éducatif. LeCRAP veut être un lieu de réflexion et de ren-contres sans exclusive. L’association regroupedes personnes de différents syndicats et per-met l’échange et le débat au-delà des appar-tenances syndicales.C’est bien pour cela d’ailleurs que le CRAP-Cahiers Pédagogiques répond dans la mesurede ses possibilités aux invitations à participerà des congrès ou colloques syndicaux (parexemple l’Observatoire des programmes duSNES ou les universités d’automne du

LA REVUE « Cahiers Pédagogiques » fêtera ses soixante ans d’existence à la prochaine rentrée scolaire. C’est l’occasionde revenir sur l’histoire de cette publication et sur l’actualité du mouvement (le CRAP) qui le publie.

Soixante ans de rechercheet d’échanges

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SNUIPP) et qu’il accueille à l’occasion dansses publications le point de vue de syndica-listes. Ainsi, Denis Paget a pu écrire sur sonexpérience d’enseignant de lycée (numérosur les lycées), et Gisèle Jean s’exprimeradans un futur dossier sur « le socle deconnaissances et compétences ». Il y aquelques années, un dossier entier (n° 283,1990) avait été consacré à « Syndicalisme etpédagogie ». Cela n’empêche pas d’afficherle cas échéant des désaccords, des points devue divergents, d’autant que le regard dusyndicaliste et celui du pédagogue peut par-fois être différent, à l’intérieur même dechaque enseignant !

Un bon moyen de démarrer l’annéeLes « rencontres du CRAP », une semainesituée à la fin août, sont des moments toujoursagréables et toniques où se mêlent la réflexionsur les pratiques, des activités et des momentsd’échanges informels et conviviaux. C’estun très bon moyen de démarrer l’année,ouvert à tous.Une rencontre du CRAP, ce n’est pas vrai-ment un stage. D’abord parce que c’est l’ac-tivité d’un mouvement, organisée bénévole-ment par ses membres. Ensuite, si laRencontre s’articule principalement autourdes ateliers (chaque participant choisit unatelier « thème » et un atelier « activités ») ,cette semaine est un moment de vie partagée:on ne rentre pas chez soi tous les soirs, délais-sant le groupe, la réflexion.Autour de la Rencontre, il y a les rencontresmultiples, les moments de convivialité, leséchanges informels, les discussions à table oudans les couloirs, les soirées..., autant d’oc-casions de confronter pratiques et idées autourde valeurs communes.La rencontre 2005 aura lieu à Giron dans leHaut-Jura du 19 au 26 août 2005. Elle aurapour thème « Comment permettre à tous lesélèves de réussir ? ». Ce thème sera déclinédans les différents ateliers pour réfléchirensemble sur cette question, afin d’apporterd’autres réponses que celles présentes dans laloi d’orientation.Comment faire du socle commun de connais-sances un outil démocratique, comment déve-lopper une pédagogie différenciée qui nerenforce pas les « différences », quelle défi-nition donne-t-on du verbe « réussir » ? Com-ment bâtir une autorité qui favorise l’ap-prentissage et soit formatrice ? Autantd’interrogations qui traverseront les atelierset les temps communs.Les activités de l’après-midi constituent uncomplément stimulant, en présentant d’autresfaçons de découvrir le monde, la langue, larégion de la rencontre, les autres. Pour leplaisir, mais aussi pour en tirer profit pour sesélèves...

Vie du mouvementL’activité du CRAP-Cahiers Pédagogiquesne se limite pas aux Rencontres. Toute l’an-

née, le mouvement vit dans les régions etpropose des évènements (colloque, cafés« citoyens »). Il prend aussi position surl’actualité de l’école et participe à de nom-breuses initiatives, seul ou en lien avecd’autres mouvements et syndicats. C’est lereflet de toute cette activité que l’on retrouvesur le site web de l’association et de la revue.Un site qu’on peut consulter tous les jours.Le site des Cahiers Pédagogiques(www.cahiers-pedagogiques.com) est devenuaujourd’hui un véritable média à part entière(2 500 visites par jour en moyenne). On ytrouve bien sûr la présentation de la revue dumois et des anciens numéros mais on peut ylire aussi des articles mis en libre accès pourcompléter la réflexion du dossier. La rubrique« Des livres pour nous » est également très

riche et rassemble les critiquesdes livres parlant de pédagogie.Le site est aussi un outil derecherche très utile pour beau-coup d’entre nous, stagiairesIUFM, chercheurs… On peutfaire bien sûr une recherche parmots-clés sur l’ensemble du site,mais aussi faire une rechercheplus complète sur les archives dela revue depuis plus de dix anspour trouver les dates de paru-tion des articles consacrés à unpoint particulier.Il y a aussi une partie propre aumouvement où l’on peut lire lesdifférentes prises de positions dumouvement sur l’actualité ainsique les annonces des diversesmanifestations qui peuvent inté-resser les enseignants. Tous lesjours, une revue de presse pré-sente et commente les articles desprincipaux quotidiens consacrés àl’éducation et à l’école.Enfin, le site permet aussi de com-

mander directement les différentes publica-tions du CRAP-Cahiers Pédagogiques (paie-ment sécurisé par carte bancaire), des’abonner et même de s’inscrire aux ren-contres.

Faire vivre la pédagogieQui a dit que la pédagogie c’était ringard?Les mouvements pédagogiques comme leCRAP essayent de prouver le contraire. Êtremilitant pédagogique aujourd’hui c’est peut-être cela, d’abord se remettre en questionsans cesse, réévaluer ses pratiques, les dis-positifs mis en œuvre, les questionner auregard de ses valeurs et de ses objectifs. Pourcela la réflexion collective est essentielle.Les lieux tels que le CRAP et sa revue peu-vent permettre cette réflexion. ■

Pour correspondre avec le C.R.A.P. et les Cahiers Pédagogiques10, rue Chevreul, 75011 Paris

Tél. : 01 43 48 22 30 - Fax. : 01 43 48 53 21Courriel : [email protected]

Pour commander et s’informerLe site : http://www.cahiers.pedagogiques.com

Les rencontres d’été du CRAP-Cahiers Pédagogiquesauront lieu du 19 au 26 août 2005 à Giron dans le Haut-Jura.

Prix : 250 € (hébergement compris)+ 25 € de cotisation au CRAP

Enfant : 122 € (le prix comprend l’encadrement par une animatrice)Inscription en ligne sur le site ou au secrétariat des Cahiers.

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INTERNATIONAL

Formation syndicale lettoneA

près une année 2004 consacrée à établirdes liens bilatéraux avec échange dedélégations et visites d’établissements

sur les thèmes de la formation technologiqueet professionnelle et du statut des person-nels, le SNES et le LIZDA, syndicat letton de68000 adhérents du préprimaire à l’ensei-gnement supérieur, ont approfondi leursrelations sur le terrain de la formation syn-dicale.Du 18 au 20 avril s’est tenu à Sigulda enLettonie un séminaire avec la participation de54 responsables régionaux et nationaux. Cettecoopération a été mise en place sur la base deplusieurs objectifs. D’une part, le renforce-ment des capacités d’intervention du syndi-

cat, notamment sur les questions relativesaux conditions de travail et de rémunération.Il faut savoir qu’un enseignant letton dusecond degré perçoit un salaire d’environ235 euros par mois pour 21 heures de cours.Une telle situation explique d’ailleurs pour-quoi des enseignants sont amenés à effectuerjusqu’à 40 heures de cours; soit un deuxièmeemploi pour 470 euros mensuels. D’autressujets ont été traités : la responsabilité syn-dicale dans la construction d’une éducationde qualité avec l’expérience du SNES dans lamise en place des Observatoires nationaux etacadémiques des programmes et des pra-tiques, le développement d’une politique decommunication externe et interne avec de

nouveaux services professionnels pour lesadhérents, avec le souci de s’adresser de façonplus efficace aux nouveaux enseignants. Cetravail de réflexion a permis aussi d’intégrerdans la politique revendicative du syndicat lesproblématiques en matière d’éducation. ■

LA COOPÉRATION SYNDICALE, LE SNES-FSU s’efforce de la concevoir comme un travail en commun entrepartenaires du Nord et du Sud. Il s’agit de coopération bilatérale ou multilatérale entre syndicats enseignants.Le SNES s’efforce de ne pas exporter des modèles clefs en mains. Il y va de l’efficacité même des programmesmis en œuvre, efficacité que les équipes communes constituées mesurent à l’aide de procédures d’évaluation.

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Le Comité syndical francophone de l’Édu-cation et de la Formation, dont le SNESest président, et qui regroupe une

cinquantaine de syndicats francophones,vient de lancer un nouveau programme decoopération intitulé : « Pratiquer la démo-cratie ». Ce programme est la continuitélogique du précédent, consacré à l’éduca-tion à la citoyenneté.

Initié par le SNES, ce projet a été ajusté,après deux formations expérimentales deformateur (Dakar et Libreville), par unecellule multiculturelle constituée de militantset militantes syndicalistes au nombre de 12provenant du Burkina Faso, du Burundi, deFrance, du Gabon, du Québec, du Sénégal, dela Suisse et de la Tunisie ; ils seront chargésde former des formateurs dans des pays fran-cophones. L’objectif premier de ce nouveauprogramme consiste à initier des adultes élec-

teurs aux pratiques démocratiques du vote, desélections et du contrôle citoyen. Il ne portepas, comme nombre de programmes de cetype, sur les modalités techniques du vote,mais sur son sens profond comme pouvoir,droit et devoir corrélatifs du droit à la dignité,à l’égalité et à la liberté entendue commepouvoir de faire. En découlent l’exigence dumultipartisme, de la transparence d’électionslibres à partir de programmes politiques clairset cohérents, et de contrôle démocratique desdécisions prises.Or tous ces droits et libertés se trouventregroupés dans la déclaration de Bamakosignée en 2000 par tous les chefs d’État et degouvernements francophones (ce texteprévoit même pour la 1re fois certaines sanc-tions à l’égard des États contrevenants).Comment le plus grand nombre possible decitoyens peut-il s’approprier cette Déclarationde Bamako pour en faire un instrument dedémocratisation de la vie politique ? Telleest la finalité du schéma de formation : toutd’abord formation d’une cinquantaine d’en-seignants syndicalistes dans un pays du Sudoù les élections législatives sont prévues 2 ansaprès (pour ne pas tomber dans le débat poli-ticien). Cette session comprend deux jours de

formation théorique s’amorçant par l’exposépar une personne ressource des pratiquesdémocratiques dans les traditions du paysconcerné ; puis 2 jours de création par lesstagiaires eux-mêmes d’instruments d’ini-tiation de masse (textes, chants, dessins, jeuxde rôles, etc.) destinés à sensibiliser leurscompatriotes aux pratiques démocratiques.Ensuite, ces cinquante personnes deviennentresponsables de l’organisation d’actions deterrain visant à sensibiliser des adultes élec-teurs au vote au cours de réunions de quartier,de femmes, de parents, etc.Un contrat est passé par les différentes partiesprenantes à tous les niveaux du schéma deformation, qui garantit l’effectivité des enga-gements et qui permettra l’évaluation desrésultats. ■

Pratiquer la démocratie

Le SNES poursuit sa participation au pro-gramme Thompson en Asie avec l’AEU (Aus-tralie), la NEA (USA) et la FCE (Canada).Plusieurs projets de coopération sont en coursau Cambodge (voir US Mag 615 du 10 février2005), au Tchad, en RDC, en Mauritanie, à Haïtiet au Chili.D’autres projets sont à l’étude, notamment auMali.

Ce que coopérer veut

Initier des adultes électeursaux pratiques démocratiquesdu vote, des électionset du contrôle citoyen

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 37

Le projet de coopération avec le syndicatACTU du Sri Lanka(1) entre dans sapremière phase de réalisation. Il s’agit

de reconstruire et rééquiper les bibliothèquesde six établissements scolaires répartis surtoute l’île : à Colombo, la capitale, à Jaffna àla pointe nord, en pays tamoul, à Trinco-malee et Batticoloa sur la côte est, à Kalutaraet Galle sur la côte ouest. Chaque établisse-ment va recevoir un équipement complet de

mobilier de rangement et de travail, un ordi-nateur, et un lot de livres de base et de réfé-rence dans les différentes disciplines ainsiqu’en littérature. Le matériel sera acheté surplace et une maison d’édition de Colombos’est engagée à fournir le lot de livres à desprix très bas.Mais dès leurs premiers contacts au mois dejanvier, les deux syndicats ont estimé quecette aide immédiate, pour importante qu’ellesoit, gagnerait à s’inscrire dans une perspec-tive à plus long terme de solidarité, de soutien

et d’ouverture au monde, en impliquant direc-tement les acteurs de l’éducation: les établis-sements. C’est pourquoi le SNES s’est engagéà trouver, grâce à ses militants, six établisse-ments en France pour établir un partenariatavec ces six établissements Sri Lankais(échanges de correspondance, de documents,projets concrets...). Ces appariements pour-raient s’étendre par la suite à d’autres établis-sements, moins directement touchés par le

tsunami, mais qui, comme dans beaucoup depays du Sud, bataillent au quotidien pourassurer un enseignement public de qualité àtous les jeunes.Présenté en mars à la Délégation aux relationsinternationales et à la coopération (DRIC)du ministère, ce projet a reçu son soutien ;grâce à son contenu concret et son ancrageavec des partenaires locaux, il vient d’êtreretenu par le comité interministériel ad hocpour recevoir une subvention publique (2).Deux écoles vont recevoir leur dotation dans

les prochaines semaines sur le fond de coopé-ration du SNES, et les autres suivront dèsque l’argent public promis sera versé.Pour la mise en œuvre du projet, SNES entre-tient un lien direct avec ACTU et sa prési-dente Angela Wijisinghe, invitée au congrèsnational du Mans, qui préside également leComité d’aide aux victimes du Tsunami que les5 syndicats enseignants du Sri Lanka ontconstitué au lendemain de la catastrophe du26 décembre. Ce comité est également soutenupar l’organisation régionale Asie de l’Inter-nationale de l’Éducation dans d’autres projetsde reconstruction. Deux établissements françaisse sont déjà engagés dans le projet, quatreautres doivent dans un premier temps êtretrouvés rapidement, même si, compte tenu desdates, l’essentiel des activités risque de nedébuter qu’à la rentrée prochaine. D’autrescandidatures sont les bienvenues pour le voletappariement du projet. Faites vous connaître ausecteur international [email protected]« Coopération Sri Lanka ». ■

(1) US Mag n° 618 du 25/3/2005, pp. 36-37.(2) Le budget s’élève à 26000 euros, dont 8500 à lacharge du SNES et 17500 couverts par la subventioninterministérielle.

Il s’agit de reconstruire et rééquiper les bibliothèquesde six établissements scolaires répartis sur toute l’île

Partenariat avec le SSrrii LLaannkkaa

Pour le SNES coopérer ce n’est pas agirponctuellement ; c’est construire ensembleles conditions d’une action syndicale viabledans les pays où nous nous engageons.

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Dossier élaboré par : Odile Cordelier, Dominique Giannotti, Issa Koulibaly, Jean-Hervé Cohen, Jean-Marie Maillard

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AVEC LES SYNDICATS AFRICAINSRwandaLe SNES apporte un soutien au syndicat national des enseignants du pri-maire, SNEP du Rwanda, pour réaliser un guide syndical bilingue (français-kignarwanda) de formation de formateurs sur les droits des enseignants.Le SNES a participé pendant une semaine à Kigali en 2004 à la concep-tion et la rédaction faite à partir des textes officiels rwandais. Nous avonsfinancé l’édition du guide et la première étape des formations sur le ter-rain dans 25 districts à travers le pays.

BurundiLe SNES contribue aux actions de formation des militants du syndicat destravailleurs de l’éducation du Burundi STEB et à l’équipement des sec-tions du STEB à l’intérieur du pays dans le but de renforcer le syndicatet de le rendre indépendant.Cette action de coopération est totalement pilotée par les responsablessyndicaux du STEB; il a commencé grâce au financement du SNES. Six pro-

vinces ont été équipées (location de local, matériel de bureau et de com-munication) à ce jour. Le STEB a régulièrement édité son journal syndi-cal depuis 2001, la situation socio-économique s’est gravement dégra-dée, le syndicat a eu d’énormes difficultés avec les autorités. Il y a eul’arrestation de la secrétaire générale pour l’empêcher de faire sesactivités syndicales ; le SNES et d’autres organisations membres de l’IEsont intervenues pour obtenir sa libération. Les activités après avoir étésuspendues pendant 2 ans ont repris après une nouvelle entente de coopé-ration avec le SNES.

TogoLe SNES participe à l’organisation et à la formation des collègues femmesdes syndicats SELT et SYNEDD-TO en novembre 2004 à Notse avec la par-ticipation de la responsable du secteur femme du SNES et sous l’égidede la FESEN Fédération à laquelle sont affiliés les deux syndicats concer-nés par la formation.

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38 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

CULTURELivres/Revues

À LIRERevue des revues

No 913, mai 2005Peut-on parler de littérature deBretagne ? En 1981, cette mêmerevue tentait de répondre à cettequestion en passant en revue lesauteurs de l’époque écrivant leplus souvent en breton.

Aujourd’hui, retour critique et volontéde refonder cette littérature. Undossier permettant d’apercevoir unenouvelle problématique.

No 129, mars 2005Publication trimestrielle de laLigue des Droits de l’Homme, cenuméro contient notamment lebilan d’un an de violencespolicières par la Commission

Citoyens-Justice-Police (LDH, MRAP,Syndicat de la Magistrature,Syndicat des Avocats de France) etun dossier très complet, d’unecinquantaine de pages, sur la réalitémal connue des populationsréfugiées et des phénomènesmigratoires en Europe et dans lemonde...

No 40, janvier 2005 (Manuscrit Université)Un dossier, (re)lire Tocquevillepour le bicentenaire de sanaissance. On s’arrêteranotamment sur l’article deChristian Laval remettant en

cause la vision d’un Tocqueville libéral.

Notre sélection� 60e ANNIVERSAIRE (SUITE)

Une pierre supplémentaire àl’étude de la déportation. Versionallégée d’une thèse de doctoratsur le convoi dit des « 45 000 »qui vit, en 1942, partir 1 170hommes dont 119 seulement revin-

rent. De tous les convois de déporta-tion politique ce fut celui qui connut leplus fort taux de mortalité. Travailremarquable d’abord par l’analyse etla description du système concentra-tionnaire nazi et par la place qu’ilaccorde aux documents et particuliè-rement aux sources orales. Qualité del’échange ici rendu entre l’historienneet les survivants : « le mérite (...) estgrand de s’être lancé dans unerecherche malaisée et exigeante aucœur de l’horreur, de l’avoir conduiteavec fermeté et rigueur, tout en res-pectant une sorte de ”contrat moral“conclu avec les survivants. (...) À la lec-ture du livre, on comprendra mieuxcomment ont été surmontées les dif-ficultés inhérentes aux délicats rap-ports entre l’histoire, l’éthique et l’in-dicible » (extrait de la préface). F. G.• Triangles rouges à Auschwitz, ClaudineCardon-Hamet, éditions Autrement, 2005.

RES PUBLICA

HOMMES & LIBERTÉS

EUROPE

participe pleinement. Une postface deGisèle Sapiro fait utilement le pointsur le négationisme en France.Lionel Richard poursuit surle terrain culturel, ce travailde mémoire. Il revient surles commémorations, surl’architecture, le cinéma...pour conclure sur la machine àdéculpabiliser se mettant en place.• Bréviaire pour Mauthausen, Pierre Daix,Témoins/Gallimard, 145 p. ; Les Kapos d’Au-schwitz, Charles Liblau, Syllepse, 160 p. ; Lesassassins de la mémoire, Pierre Vidal-Naquet, La Découverte/Poche, 227 p. ;Suites et séquelles de l’Allemagne nazie,Lionel Richard, Syllepse, 195 p.

� ESPACE ET HISTOIREComment s’est formé notre paysageoccidental ? Quel rôle a joué la pein-ture ? Les transports ? Notre environ-nement s’est structuré par la réponseà ces deux questions. L’auteur pré-tend que la peinture détermine lestransformations de nos paysages,comme les modes de transports modi-fient la conception de l’espace et dutemps tout en façonnant une autrefaçon de voir, de sentir, de se repérer.Notre histoire se présente différem-ment et la visite des villes d’arts prendun aspect inédit. N.B.• Paysages en mouvement,Marc Desportes, Biblio-thèque illustrée des his-toires/Gallimard.

� IMMIGRATION, COLONISATION...Une enquête sur les filles et les filsissus de cette immigration, pourleur donner la parole, pourconnaître leurs sentiments, leurappréciation de cette France dontils font partie intégrante. On pour-rait reprocher aux auteurs leur absencede prise de position, se contentantd’éclairer l’histoire de la colonisationd’un côté et, de l’autre, les conséquencesde cette guerre d’Algérie qui ne fait pasencore partie de l’Histoire. Ils permet-tent d’appréhender leur «mal-être»,leur situation en porte-à-faux dans notresociété. Par contre le titre est vraimentmal choisi. Ces «enfants de la coloni-sation » sont des Français à part entière.•Le mal-être arabe, enfants de la décoloni-sation, Dominique Vidal et Karim Bourtel,233 p., Agone collection Contre-Feux.

� UNE RASTIGNAC AMÉRICAINETout le monde la connaît. Quel portraitdresser d’Hillary Clinton ? Est-elle lafuture candidate démocrate à la prési-dence ? Elle y croit et elle a mis son marid’ex président au service de ses ambi-tions. C’est du moins le plan que décritC. Andersen, tout en dévoilant quelquesà-côtés moins connus au parfum de scan-dales financiers. Pas fondamental, maisrévélateur des règles de fonctionnementinternes de l’hyperpuissance. N. B.• Hillary Clinton, objectif Maison-Blanche, Christopher Andersen,Presses de la Cité.

� 60E ANNIVERSAIRE (ENCORE)Pierre Daix fut déportéen mars 1944 au campde Mauthausen. Il livreson expérience mêlée àson autobiographie, sesrencontres – notammentavec les républicains espagnols – etles drames d’une libération des campsnon préparée par les troupes alliéesqui a provoqué des centaines demorts supplémentaires. Il terminepar un plaidoyer pour la construc-tion de l’Europe.Charles Liblau, déporté à Auschwitz

en 1942, apporte un témoi-gnage, « partie minime dela vérité » écrit-il, sur lesKapos et sur la vie quoti-dienne dans ces camps de

la mort. Il dresse un portrait de cesfigures troublantes et sinistres pourfaire comprendre la perversité de l’en-semble du système. Cet ouvrage publiéen 1974 a été totalement ignoré jusqu’àune version polonaise en 1996. Pour-tant, il propose des clés de compré-hension nécessaires.Pierre Vidal-Naquet, a voulu, dès1985, lutter contre les falsificationset les mensonges de certains faux his-toriens. Malheureuse-ment, vingt ans plus tard,ce travail de mémoire esttoujours nécessaire. Il y

Histoire et mémoire allemandesHeinrich A. Winkler, professeurd’histoire à Berlin, est conseiller duchancelier Schröder. Il vientd’écrire une somme, l’histoire del’Allemagne au 19e-20e siècle. Unesomme « problématisée », suivantses propres termes, par deux évé-nements qu’il considère commefondateurs, l’avènement dunazisme (1933) – qu’il partage avectous les historiens – et, c’est làqu’il fait preuve d’originalité, l’uni-fication de l’Allemagne en 1990,consécutive à la chute du Mur deBerlin. Il retrace de ce fait l’histoiredes «deux» Allemagne considé-rant la RDA comme une «dicta-ture», sans qu’elle soit de mêmenature que le nazisme, contraire-ment à une thèse récente diffuséeen Allemagne. Pour reconstruire«le long chemin vers l’Occident»,

sous-titre de son ouvrage,il recherche dans le passéles racines de ces deux«tremblements de terre»,l’un de terreur, l’autre lié à la nais-sance d’un nouveau monde pouraborder les relations entre démo-cratie, nation et liberté. Il enconclut que l’État-nation allemandest similaire, désormais, à celuides autres pays de l’Union Euro-péenne tout en étant une onceplus européen. Histoire et essaipolitique se mêlent pour redon-ner vie à une mémoire allemande.Il faudrait en débattre tant il estvrai que l’évolution de l’Allemagnemarque toute l’actualité de laconstruction européenne. N. B.

•Histoire de l’Allemagne 19e-20e siècle,Heinrich A. Winkler, traduit par OdileDomange, Fayard, 1 154p.

DEUX CATALOGUES D’EXPOSITIONPOUR FAIRE LE POINT SUR LES FORMES DE L’IMAGE

L’Art de toujours et d’aujjoouurrdd’’hhuuiiC

onfronter l’œuvre de Francis Bacon – Irlandais,mort en 1992 qui a fait du rouge la couleur deson désespoir et de notre angoisse – à celle de

Picasso, son aîné, pour essayer de percevoir l’in-fluence du second sur le premier permet à AnneBaldassari – conservateure du musée Picasso à Parisoù a lieu cette exposition se terminant le 30 mai – dedresser une sorte de portrait du premier. Pour lereste, la confrontation des œuvres reproduites neconvainc pas. Au contraire, Bacon apparaît commeun artiste original se mouvant à l’intérieur de sonpropre monde. Sans doute peut-on penser qu’il a subile poids de Picasso, mais il a sûrement fait disparaîtreces traces pour ne laisser voir que lui-même. Mis àpart des thèmes, des rencontres vraisemblables, uneactualité partagée, la démonstration échoue. Ce cata-logue permet de retrouver des œuvres de l’un et del’autre pour le plaisir du regard...Tony Oursler, né à New York en 1957, est notrecontemporain. Les images ne sont plus fixes, elless’inventent une histoire et une réalité. Elles bou-gent, comme, dit-il dans un texte inédit pour cecatalogue, le haut des gratte-ciel générant unemusique digne des pierres qui chantent, pour parlerde notre temps, de ce temps barbare lieu de tous lesvents, de toutes les possibilités de violence. Le Jeude Paume avait proposé – l’exposition se terminaitle 22 mai – la première rétrospective française. Cecatalogue est donc une référence pour analyser lesformes artistiques de notre présent. Une monographie

avec un appareil critique pour rendre compte deson œuvre multiforme. Ce vidéaste se veut grandiose.Il projette ses images sur les murs d’immeubles pournous faire réagir. Les images – fixes – réunies ici nousparlent différemment tout en arrivant à susciter notreémoi et nos interrogations. ■ Nicolas Bénies• Bacon/Picasso, la vie des images, Anne Baldassari,Flammarion• Tony Oursler, catalogue réalisé sous la responsabilité del’auteur, Flammarion.

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� NAISSANCE D’UN GENRELe roman d’espionnage estun genre à part entière né,semble-t-il, en 1903 sous laplume de Erskine Childers,un britannique. Il connaîtrason apogée dans la guerre froide avecdes héros représentatifs de la lutte ducapitalisme contre le mal soviétique.

Aujourd’hui, il souffre de lachute du mur de Berlin.Comment distinguer lesforces du Bien et du Mal ?Relire, dans ces conditions,

les auteurs qui ont construit sa répu-tation ressort d’abord du domaine duplaisir – quelque fois de la découverte– ensuite de l’écriture d’une histoire entrain de se faire. Tant il est vrai que cetype de romans s’inscrit quasi direc-tement dans l’actualité de son temps.Cette anthologie, en deux volumes,comble un grand vide. N. B.• Agents secrets dans la Grande Guerre(tome I), Agents secrets face à l’Europenazie (tome II), Omnibus, 1 152 p. et 1 184 p.

� UNE VILLE PORTUAIREQuatrième ouvrage de l’auteure dissé-quant la vie sociale et politique contem-poraine d’une petite ville portuaire, lecomportement de notables, le fonction-nement d’institutions... Ici l’histoiredébute en 2003, au cœur d’établisse-ments scolaires fortement mobilisés. Onretrouve quelques figures des premiersromans, en particulier Carole Riou, deve-nue commandant de police judiciaire.Attachant personnage, supportant deplus en plus mal les injonctions politi-ciennes et sécuritaires de « son »ministre aux dents longueset les pesanteurs et contra-dictions de pratiques poli-

NOS COLLÈGUES PUBLIENT� IDÉOLOGIQUEMENT INCORRECT ?Delphine Descaves et ThierryCecille ont souhaité visiter de plusprès les territoires d’un desmeilleurs romanciers françaisd’aujourd’hui : Richard Millet. Cesentretiens, parfois vifs, toujoursvivants, abordent, bien sûr, l’œuvre decet écrivain singulier au sein du pay-sage littéraire actuel – mais aussi lesquestions de la langue française et dusystème éducatif. À méditer...• Harcèlement littéraire, Richard Millet, Gal-limard, 200 p.

� LA LAÏCITÉ AU PRÉSENTLa culture d’entreprise, la logiquede la firme sont devenues le nou-veau catéchisme. Hors l’entreprise,point de salut. Christian Laval etRégine Tassi le démontrent, preuves àl’appui. Un petit livre nécessaire pourindiquer le nouveau chemin de la luttepour la laïcité, pour l’esprit critique. • Enseigner l’entreprise, C. Laval et R. Tassi,Nouveaux Regards/Syllepse, 141 p.

� HISTOIRE DE RUPTURESHélène Charpentier-Glavier, aujour-d’hui agrégée de Lettres modernes,fut d’abord une jeune recrutée, en1963, à l’École Normale d’Institu-trices de la Marne. Elle sortait d’unmonde paysan pour entrer dans celuitourmenté des années 60. Elle a vouluraconter son itinéraire.• Une fille de la Varoce, H. Charpentier-Glavier,éditions du Lau, 150 p.

� SVT ?René Le Gal veut faire la démons-tration que la discipline desSciences de la Vie et de la Terrepermet de répondre à quelquesquestion simples, comme il dit,portant sur l’avenir de la planète.Autrement dit, le respect de l’équilibreécologique devrait être partie prenantede cet enseignement.• Devenez écologiste, R. Le Gal, Les Pressesdu Midi, 166 p.

Notre sélection� FÉMINISME ET FÉMINISME

Judith Butler défend une thèse quise veut extrême à propos de la dif-férenciation entre sexualité etgenre. Elle prétend que le pouvoirdes mots, de la performance – et ense servant du post-structuralisme,

de Foucault comme de Lévi-Strauss ou deFreud, un mélange typiquement étatsu-nien connu sous le nom de « FrenchTheory » là-bas – permet de définir sapropre identité. Elle s’appuie, pour cefaire, sur les mouvements « queer » etsur sa propre expérience. Elle tourne ledos de ce fait à toutes les analyses maté-rialistes de l’oppression spécifique desfemmes, pour se tourner vers la théâ-tralité de son propre agir, pour conclureque le dire c’est le faire. Elle remet doncen cause la vision traditionnelle du«genre», parlant de ce «trouble» qui,pour elle, agite cette notion. Une thèsequi oblige à réfléchir sur l’ensemble deces définitions tout en refusant – unesorte de mode post. moderne – unethéorie d’ensemble. N. B.•Trouble dans le genre, Judith Butler, traduitpar Cynthia Kraus qui essaie de clarifier, 284pages, La Découverte, 23 euros.

Polar� EN POCHE, C’EST MOINS CHER !

Dan Brown est un auteur à succès.Le complot intitulé Da Vinci Codes’est vendu à des milliers d’exem-plaires. Il vient d’être réédité enpoche. C’est votre session de rat-trapage. Elle vous évitera de lire

son dernier opus marqué par l’absenceprofonde d’imagination.• Pocket, 745 p.

� NEW YORK MON AMOURLawrence Block décrit New Yorkdans tous ses romans policiers,quel que soit son héros principal.Elle joue un rôle actif. Il fallaitbien qu’il la décrive après lesattentats du 11 septembre 2001

qui l’ont durablement, et c’est logique,traumatisé. Une histoire étrange deserial killer, amoureux fou de la villemonde. Malgré cette intrigue, le polarreste semblable à lui-même. Il seraittemps de le refonder.• Lendemains de terreur, Points/Noir.

� TOKYO LA HAINEMo Hayder prétend raconter, à traversses romans, sa réalité en forme d’au-tobiographie, ses expériences trau-matisantes comme hôtesse dans desclubs de Tokyo et celles de ses prochesqui ont subi soit des viols, soit desmeurtres. Une atmosphère morbidelui sert de toile de fond pour décrirecette société japonaise bizarre sansêtre exotique.• Tokyo, Presse de la Cité,collection Sang d’encre.

TVQUAND LA TÉLÉ

SE FAIT HISTORIENNE

On n’en attendait pas tant de Canal +.Projeter un film sur la répression poli-cière ordonnée par Papon contre lesFMA (Français Musulmans d’Algérie) le17 octobre 1961, est un événement entant que tel. C’est aussi un brûlot. Lesmorts, charriés par la Seine, se sontcomptés par dizaines. En montrer lesimages provoquent l’émotion et la colère.C’est un travail de mémoire absolumentessentiel. Il faut voir, diffuser, ce filmcourageux et bouleversant. Il passerale mardi 7 juin à 20 h 55. Il est signé AlainTasma, sur un scénario de Patrick Rot-man. Il mérite bien son titre Nuit Noire.

Gérard Anthéaume

Jean-Claude Zylberstein a réussile tour de force de présenter l’in-tégrale, en 4 forts volumes, des

enquêtes du juge Ti de Robert VanGulik, avec des dessins de l’auteur,permettant de se rendre compte des uset coutumes de la Chine du VIIe siècle.Ce grand détective donne l’impression d’avoir effectivement vécu. Ilévolue à la fois dans son milieu familial – il a plusieurs femmescomme il se doit à cette époque – et professionnel. L’auteur, véritableérudit et réel écrivain, sait communiquer sa passion à la fois pour laChine classique – ses philosophes comme ses artistes – et pour le romanpolicier. Les aventures qu’il conte doivent se lire dans l’ordre chro-nologique pour les goûter pleinement. Le plaisir est au bout de ce che-min. Les nouveaux lecteurs ont la chance de pouvoir trouver cette édi-tion qui leur permet de découvrir ce personnage dans toutes cesfacettes pour le suivre dans les méandres d’intrigues faisant appel à l’ar-rière-fond culturel de cette époque mal connue de nos contempo-rains. Les anciens seront surpris de cette mise en perspective quichangera leur lecture précédente. ■ Nicolas Bénies• Les premières enquêtes du juge Ti (tome I) jusqu’au tome IV, Les der-nières enquêtes du juge Ti, Robert Van Gulik, La Découverte/Pulp Fictions.

UNE PREMIÈRE ÉDITORIALE

La Chine du VIIe ssiièèccllee

cières parfois bien peu citoyennes...Polar au rythme haletant. Constructionsubtile où le travail d’écriture est aussiun protagoniste de l’action. P. Laville• Un coin tranquille pour mourir, YvonneBesson, Éditions des Équateurs, 350 p.

BD et polarUne enquête avec tout cequ’il faut d’arrière-fond his-torique « noir » – cesannées 34-36 – et d’émo-tions «noires » elles aussi. Les ficellesdu roman noir au service de la descrip-tion de cette époque et d’une organi-sation fasciste, «La Cagoule». Scénariocomme dessins – blancs et noirs mêléscomme il se doit – nous permettent d’yentrer de plein pied. Le flic chargé del’enquête est Juif et refusé comme teltandis que tous les échelons de l’ordrepolicier sont gangrenés par cette orga-nisation secrète. Une réussite. On peutregretter le flou de certains planches quigâtent un peu notre plaisir.• Parabellum, Olivier Legrand et Jean-BlaiseDjian pour le scénario, dessins Alain Paillou,Emmanuel Proust Editions.

BD et westernEn trois tomes – seul le pre-mier est disponible – l’his-toire de l’Origine du Monde,le tableau de Gustave Cour-bet. L’Andalouse a servi de modèle. Dae-ninckx et Mako (pour les dessins) ontdécidé de la faire revivre tout en parlantdu destin de ces Communards obligés des’exiler dans l’alors Nouveau Monde.Une saga un peu trop simpliste maistrès bien faite. N. B.• Bravado, L’origine du nouveau monde,Daeninckx et Mako, Emmanuel Proust Editions.

Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 39

Nuit Noire

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La 44e sélection de la Semaine de la Cri-tique à Cannes met en compétition dansune programmation contrastée sept

œuvres dont l’intérêt réside à défaut de force,dans la diversité de facture. Une sélectionsans grande surprise qui renvoie chacun despays représentés à ses particularités cinéma-tographiques habituelles.

D’un film à l’autre, les per-sonnages centraux ont unair de parenté. Tous seretrouvent là à un momentcharnière de leur vie et ouen quête d’une identité.Qu’il s’agisse de Laura quia grandi au sein de la com-munauté juive de Sarcelles,tiraillée entre son éduca-tion religieuse et des études

de philosophie qui l’ouvrent à une autrevision du monde dans La petite Jérusalem ;de Christine partagée entre ses velléités d’ar-tiste, son job de chauffeur de taxi pour per-sonnes âgées et qui s’interroge sur sa ren-contre avec Richard, vendeur de chaussures,père célibataire lunaire, flanqué d’une pro-géniture dans Me and you and everyone weknow ; de Max jeune chercheur en physique

nucléaire qui, à la suite d’unemaladresse professionnelle etd’une tentative de suicide man-quée, se remet en question aucontact du jeune berger albanaisen quête de passeport qui l’arecueilli dans L’orizzonte deglieventi ; ou d’Orlando Vargas,fragilisé par ses convictions poli-tiques qui disparaît mystérieuse-ment au cours d’un séjour bal-néaire avec sa famille, à la frontièrebrésilienne dans Orlando Vargas.Un film se dégage de cette programmation,Grain in ear de Zhang Lu, production sino-coréenne, une vraie « curiosité ». Un film quiva au rythme des déambulations, sur son tri-cycle, de son héroïne, Ciu Ji, chinoise d’ori-gine coréenne, le long des avenues de la villejusqu’aux endroits où elle installe son étalclandestin pour vendre du Kimchi, une spé-cialité culinaire de son pays. Il est à l’imagede son personnage, lent et obstiné, dont laforce est dans la résistance mutique, un fata-lisme qui lui fait encaisser sans ciller, lesdifficultés liées à sa condition précaire devendeuse à la sauvette et de mère céliba-taire. Sa rencontre avec Kim, un coréen

CULTURECinéma/Théâtre/Spectacles/ExpositionsCANNES 2005

Portrait de femme

CINÉMALes genres du cinéma françaisEn juin 2004 s’est tenu auForum des Images un col-loque sur les genres ducinéma français, né du désirde réhabiliter des perspec-tives jusque-là négligées. EnFrance, l’approche « géné-rique» est rare : la domina-tion d’une critique cinématographique quicherche avant tout à reconnaître des auteurset des artistes tend à ne s’intéresser auxgenres que lorsqu’ils viennent d’outre-Atlan-tique, et à ignorer les genres nationaux,«mauvais objets» par excellence. Pourtant leterrain est riche, dans le passé comme dans leprésent. Du «heritage film» au film musical,du réalisme poétique à Godard, le genre estpartout dans le cinéma français, richementcommenté et articulé sur des problématiqueshistoriques, esthétiques, sociologiques et cul-turelles. Il est rare qu’un volume collectifprésente un projet si cohérent, offrant à la foisun point de vue exceptionnel sur un siècle deproduction française et un panorama deschamps les plus actifs dans la recherche encinéma. Jacqueline Nacache• Le cinéma français face au genre, ouvrage dirigépar Raphaëlle Moine, Association Française deRecherche sur l’Histoire du Cinéma,(www.afrhc.fr)

MUSIQUELe swing manouche dans tous ses éclatsVingt-six ans déjà qu’existe le festival DjangoReinhardt sis à Samois-sur-Seine dans l’île duBerceau où le guitariste allait pêcher à lamouche lors de son retour en forme de catas-trophe des États-Unis en 1946. Depuis deuxans – 50e anniversaire de sa mort –, le jazzmanouche, style créé par Django, revient surle devant de la scène. Les groupes qui se pro-duiront du 20 au 26 juin en témoignent. DeRue des Lilas (avec Josiane Crépin à l’ac-cordéon) le 21 à Patrick Saussois (respon-sable du label Djazz) le 26, ils se succéderontpour montrer l’actualité de cette musique.Dans le même temps, les autres types de jazzseront aussi de la fête.Notamment, une rencontre pour le moinsétrange entre Scott Hamilton, saxophoneténor dans la lignée de Ben Webster et Archie

Shepp, chantre de la « New Thing » desannées 60, le 25, ou Chucho Valdes sextetpour représenter la branche cubaine de cettemusique multiforme. Une des autres curio-sités, ce sera sans doute le big band de JanneErsson, suédois, tombé amoureux de celuiconduit par Buddy Rich dont il veut retrou-ver la sonorité (le 24). Sera fêté aussi leretour de Christian Escoudé, en compagnie dujeune David Reinhardt – guitariste prometteur– et du vétéran britannique, spécialiste de laguitare manouche, Martin Taylor. N. B.• Rens. au 08 91 70 05 53, www.django.samois.free.fr

Quand un batteur rencontreun autre batteur...Daniel Dumoulin a fait se raconter AndréCeccarelli, et à travers lui toute une histoiremusicale du rock – il fut le batteur des ChatsSauvages – et du jazz en France. Né en 1946,André a tout connu de ces interactions entrela variété et le jazz. Il parle de son travail enstudio, de son batteur de père, de ses relationsavec son fils pour dessiner son portrait demusicien avant tout. Un témoignage inesti-mable même s’il demande à être complété.• Entretiens avec AndréCeccarelli par DanielDumoulin, inclus un CDinédit, éditions Séguier,76 p., 20 euros. À écou-ter Carte Blanche, AndréCeccarelli, Dreyfus Jazz.

marié, la renvoie une fois de plus à la clan-destinité et c’est avec le même regard, lamême lenteur et la même déterminationqu’elle commettra l’irréparable.Longtemps après la projection, le film resteen mémoire sous la forme d’images etd’impressions liées à sa langueur bouillon-nante et, paradoxalement, à une sensationde légèreté. ■ Francis Dubois

• La petite Jérusalem de Karin Albou, France.• Me and you and everyone we know de MirandaJuly, États-Unis.• L’orizzonte degli eventi de Daniele Vicari, Italie.• Orlando Vargas de Juan Pittaluga, Uruguay-France.• Grain in ear de Zhang Lu, Chine-Corée du Sud.

Grain in ear, rencontre sino-coréenne de Zhang Lu. Portrait d’une résistante.

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 41

U.S. : Depuis quand existe cethéâtre ?L. F. M.: Il s’est ouvert en 1982.Vicky Messica, son fondateur ena fait un lieu consacré à la poésie.C’était son projet, à l’origine. Plustard, avec une création par an etl’accueil de jeunes artistes, lavocation du lieu est devenuel’« accompagnement des premierspas ».Cet ancien entrepôt a été unemûrisserie de bananes, une caved’affinage de fromages, unefabrique de chaussures, la rési-dence du premier directeur del’Opéra de Paris. On dit aussi,comme il est situé dans le quartierdes Alchimistes, que NicolasFlamel...

U.S. : Quelle est votre politiquede programmation ?L. F. M.: Il y a six ans, quand j’airepris la direction du théâtre, j’aipris les spectacles qui se présen-taient. Depuis trois ans, j’organisedes auditions systématiquement.Je souhaite une certaine cohé-rence et j’ai en même temps lesouci que la programmationtémoigne de tout ce qui existeactuellement dans le théâtre. Jemets en place une sorte d’inter-action entre les troupes de façonà ce que chacune s’intéresse autravail de l’autre, qu’il y ait unecomplicité professionnelle entreles compagnies qui se produisentici. J’ai conservé l’idée de

l’« accompagnement des premierspas ».

U.S. : Avez-vous réussi avec laprogrammation 2004-2005 ?L. F. M. : La saison a étéconstruite sur trois thèmes : unepremière partie réservée à « lacomédie », la seconde à « l’inso-lite » et la troisième à « l’amour etla passion » avec un sous-thème:le souvenir, le devoir de mémoire,puis un certain engagement poli-tique avec Le Prophète et le Pré-sident, Mes Os et Barrabas enmai et juin. Le résultat est assezproche de mon objectif...

U.S. : Quel est votre public ?L. F. M. : Il y a le public deproximité. De plus en plus despectateurs des 11e, 18e et 20e

arrondissements que notre pro-grammation semble séduire. Deplus, chaque compagnie à unpublic potentiel qui la suit, qui sefidélise au lieu et finit par consti-tuer une masse de spectateurs. Lebouche à oreille fonctionne bien.Nous faisons aussi un travail d’af-fichage et de distribution de tracts.Nous donnons parfois des spec-tacles en anglais (de mai à octobredernier Talking Heads de AlanBennett, Open Call de St. Satta-

florés, The Diary of Adam et Evede Mark Twain) qui attirent denombreux touristes...

U.S. : Que faites-vous en direc-tion du jeune public ?L. F. M. : Nous avons repris laprogrammation de pièces pourenfants avec, cette saison, Jack etle haricot magique. La cantatricechauve et La métamorphose ontété vues par de nombreux collé-giens et lycéens. Nous proposonsaussi des spectacles et des atelierspoésie. Nous accueillons avecintérêt toutes les propositions éma-nant des enseignants pour prépa-rer le « Spectateur de Demain».

U.S. : Comment fonctionnez-vous financièrement ?L.F.M.: Nous ne disposons d’au-cune aide et le théâtre ne fonc-tionne qu’avec la billetterie. Jesuis intermittente et le personnelest constitué pour l’essentiel d’em-plois jeunes. Seul le régisseur estpermanent. Notre existence estfragile, exposée à deux dangers, laperte de nos droits d’intermittentset la non-reconduction des emploisjeunes. Il faut ajouter que nousn’assurons pas le salaire descomédiens et que les compagniesqui se produisent aux « Déchar-geurs » le font parce que leur pas-sage dans notre théâtre représenteune vitrine, un tremplin... ■

Propos recueillis par Francis Dubois

Actualité culturelle sur InternetEt toujours sur le site du SNES, avec une miseà jour hebdomadaire, à l’adresse www.snes.edu/snesactu/sommaire.php3 rubrique culture,de nombreux compléments aux pages culture deL’US Magazine : actualité théâtrale, cinéma-tographique, musicale, chorégraphique, expo-sitions, actions, débats et conférences,voyages... et bien sûr, accessible en perma-nence pour les syndiqués (mot de passe de lacarte nécessaire), la base «Réduc’snes» de lacentaine de lieux partenaires acceptant defaire bénéficier les syndiqués d’un tarif réduit...

[email protected]

ENTRETIEN AVEC LEE FOU MESSICA, Directrice artistique du ThéâtreLes déchargeurs, 3, rue des Déchargeurs, Paris 1er.

Accompagner les premiers pas

Ont participé à la conception de ces pages: Nicolas Bénies, Francis Dubois, Philippe Laville, Jacqueline Nacache.

Sélection de spectacles dans des lieux parte-naires, dont les adresses, comme d’autres sug-gestions, sont sur le site du SNES :•Aubervilliers 93, le Théâtre de la Commune(01 48 33 16 16, www.theatredelacommune.com,tarif réduc’snes = 15€), dirigé par Didier Bezacedont nous avons publié un grand entretien en2004, se promène dans sa ville jusqu’au 24/6avec 9 spectacles, de ou d’après Georg Büchner,Marguerite Duras, Jean-Pierre Larroche etBenoit Fincker, Jack London, Fabrice Melquiot,Valère Novarina, et le « Petit Théâtre Baraquede Branlo et Nigloo »...• Avignon, Théâtre des Carmes (04 90 82 2047, 10 €) à partir du 17/6, Un impossible amourpossible pièce bilingue franco-arabe, puis, pen-dant le Festival Adam de Craponne et Nostra-damus, Croisière ou Le Grand Théâtre du MondeContemporain, accueil de Bernard Lubat... Sivous ne passez pas par Avignon, André Bene-detto sera avant avec sa Cie et ses créations à : • Vitry/Seine 94, au Théâtre Jean Vilar (01 5553 10 60, 12,7 €) du 3 au 5 juin.• Malakoff 92, Théâtre 71 (01 55 48 91 00,14,5 €), dans le cadre de l’année du Brésil enFrance (www.bresilbresils.org), Hysteria, ques-tionnement théâtral de «l’hystérie féminine» au19e siècle, création collective du Grupo XIX deTheatro de Sao Paulo, jusqu’au 28 mai.• Nanterre 92, Théâtre des Amandiers (01 4614 70 03, 14 €), Schweyk de Brecht, mise enscène de Jean-Louis Martinelli, jusqu’au 26/6(article sur site).• Paris 13e, Théâtre «Les 5 diamants» (01 4580 51 31, 8 €), dirigé par Catherine Brieux dontla Cie créeLes Caprices de Marianne de Musset ;spectacles musicaux simultanément: A Ticket toBroadway de Luc Dessois et Opéras en délire du« Grand Théâtre Lyrique Ambulant ».• Paris 18e, à L’étoile du Nord (01 42 26 47 47,13 €), L’homme assis dans le couloir d’aprèsMarguerite Duras, création danse-théâtre jus-qu’au 28/5, Sur une seule main d’Eugène Durifpar la Cie Théâtre du Cristal du 6 au 11/6.• Paris 18e, à L’Atalante (01 46 06 11 90, 11 €)jusqu’au 20/6 Avant la retraite de Thomas Bern-hard, le virulent dénonciateur à travers sesœuvres de la culture nazie recyclée dans leprésent autrichien des années 80, mise en scèned’Agathe Alexis (directrice depuis 92 du CDN duNord-Pas-de-Calais).• Paris 19e, Atelier du plateau-Théâtre écarlate(01 42 41 28 22, 9€), dont le directeur s’insurgecontre la dégradation des libertés individuelleset collectives après la condamnation récented’un régisseur de théâtre ayant seulement ques-tionné des policiers lors d’une reconduite à lafrontière d’un congolais dans un avion à Roissy(texte sur site) ; jusqu’au 28/5 L’illusion chro-nique, de et par Jean-Paul Farré, puis spec-tacles musicaux.• Et 2 nouveaux partenaires à Lyon 9e, TNG(04 72 53 15 15 www.tng-lyon.fr 12,5€) «TripleTrap», théâtre-cirque le 28/5 et Paris 18e, LeFunambule (01 42 23 88 83, 16 €) : Miracle enAlabama ou l’histoire d’Helen Keller de WilliamGibson, Mad Maths par la Cie Sous un autreangle.

SORTEZ !

FESTIVAL• Jeune Théâtre, à Stains, jusqu’au 31/5 puisdu 29/6 au 2/7. Autour du Studio-Théâtre, dontnous avons présenté à plusieurs reprises la qualitédu travail de création, animé par MarjorieNakache, se tient pour la 12e année le Festivalprésentant 10 spectacles conçus dans le cadre desateliers de création dans les établissements sco-laires ou avec des groupes d’habitants. Program-mation, réservations auprès du Studio-Théâtre,19, rue Carnot, 93240 Stains (01 48 23 06 61).• «Ah! Les beaux jours», spectacles de cirquecontemporain à Bures-sur-Yvette et dans lesvilles voisines de l’Essonne, jusqu’au 18/6. Pour ladeuxième année, cette initiative visant à la décou-verte de la diversité des expressions et à l’émer-gence de nouvelles compagnies, prolonge le travailde sensibilisation en milieu scolaire et associatif,de formation et de diffusion de spectacles duCentre culturel Marcel-Pagnol (rue Descartes,91440 Bures-sur-Yvette, 01 69 18 79 50), qui

accueille un artiste en résidence depuis janvier2004, Vincent de Lavenière avec la Cie Chant deballes. Cinq villes accueillent dans ce cadre 18spectacles, avec une grande diversité de formes, oùles acrobaties ne sont pour une fois que verbales etmusicales lors de la venue du groupe occitan«Fabulous Troubadours».

EXPOSITION-SPECTACLESAvec sa Cie ARC théâtre, notre collègue MartineChifflot-Comazzi continue à proposer des spec-tacles poétiques et musicaux, interprétés par Mar-tine Ramet, à Lyon (11, rue Burdeau, 69001; 04 7824 27 95, 06 87 52 2862, [email protected]) qui peuvent se déplacer en lycée (réductionpour les syndiqués SNES; tarifs spéciaux pourgroupes scolaires). Dans le cadre de l’année de laChine, son adaptation du Tao Tö King de LaoTseu, sera présenté avec des expositions de pein-tures et de photographies à St-Maurice-lès-Cha-teauneuf (71) du 8 au 11 juillet. Philippe Laville

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votre installation n’est pas indis-pensable (sauf disquette protégéepar un compteur). Vous pouveztout de même l’envisager si vousavez des supports de taille suffi-samment importante (disque durexterne par exemple) car elle vouspermettra de gagner du temps lorsde la réinstallation. Recherchersur Internet les logiciels de « bac-kup ».3. Les données, l’essentiel. Orga-nisez-vous de suite ! Ne dispersezpas vos fichiers, regroupez-lesplutôt dans un répertoire principal.Sous Windows, c’est par défaut

CULTUREMultimédia

Sauvegarder... pour éviter les dramesCATASTROPHE ! Ce fichier si précieux – votre thèse, votre biographie – sur lequel vous travaillez depuis des mois estperdu : vous n’arrivez plus à l’ouvrir avec le logiciel qui l’a créé, ou il a été malencontreusement effacé par vous-même, votre petit dernier ou le dernier virus à la mode. Parfois, c’est tout le contenu d’un répertoire ou même devotre disque dur qui disparaît, en cas de virus, d’intrusion ou de panne matérielle (votre DD vient de rendre l’âme).Bref, vous êtes désemparé. Que faire ? Souvent pas grand-chose, hélas, et vous regrettez alors de ne pas avoir faitde copies de sauvegarde à partir desquelles vous auriez pu récupérer votre travail (ou une partie du moins).

1. Pas bien grave : vous avezeffacé le fichier avec l’explorateurde fichiers de Windows® ou deLinux®. Il suffit de le récupérerdans la corbeille. Ouf !2. Plus embêtant : vous l’avezeffacé à l’aide de l’explorateurd’une application. Il est effacédirectement et n’apparaît plus dansl’arborescence de votre disque.On peut encore (théoriquement) lerécupérer plus ou moins bien :avec la commande « undelete »sous DOS, avec « mc » ou « reco-ver » sous Linux. Les résultatssont aléatoires et plus vous atten-drez moins vous aurez de chancede récupérer vos données.

3. Vous l’avez écrasé (overwri-ted) en faisant une desmanoeuvres suivantes :• Enregistrer un autre fichier sousle même nom. Un messaged’avertissement a dû vous dire« Un fichier du même nom existedéjà. Voulez-vous le rempla-cer ? », vous avez passé outre,vous pouvez dire adieu au fichierinitial.• Ouverture du précieux fichier,modification précipitée et sauve-garde... Patatras ! Vous vous ren-dez alors compte que la modifi-cation est inappropriée, que vousn’auriez pas dû, par exemple, sup-primer ces 25 chapitres ! Surtout,ne fermez pas le fichier (vousenregistreriez votre erreur), maisutilisez la fonction Annuler (Édi-tion-Annuler ou [Ctrl]+[Z]) jus-qu’à revenir à un état satisfaisant,puis sauvez à nouveau. Sinon, iln’y a plus rien à faire.

4. Un virus a des conséquencestrès variables, de l’effacementtotal du disque dur à un simpleempêchement de démarrage pareffacement du secteur d’amorceprincipal (MBR) ou de la tabledes partitions. Dans ces dernierscas, les données sont intactes maisle système ne démarre plus. Onpeut récupérer les données avecune disquette de démarrage DOSou un CD de secours pour Win-dows ou Linux. Internet regorged’informations à ce sujet (listes dediscussion ou sites spécialisés).5. Vous avez été victime d’uneintrusion (piratage), quelqu’un demal intentionné ayant pris lecontrôle à distance de votremachine – problème assez fré-quent en cas de connexion per-manente ou de longue durée parle câble ou l’ADSL. L’utilisationd’un « pare-feu » bien configuréest indispensable, bien que pastoujours suffisante. Sans cetteprécaution, vous risquez de nepas pouvoir faire grand-chose.6. La colère de Zeus a frappéd’un éclair brillant ligne élec-trique ou téléphonique et envoyévers un monde meilleur votreDD. Ou, plus simplement, ce der-nier prend une retraite bien méri-tée. Dans quelques cas, on nepeut ni redémarrer ni réinstaller lesystème d’exploitation mais onpeut encore – c’est urgent – récu-pérer des fichiers en installantcomme « maître » un autre DDpar exemple (voir votrebidouilleur préféré). Très sou-vent, il n’y aura rien à faire. Sivotre DD n’est pas trop vieux, ilpeut être garanti et échangé gra-tuitement mais vos données sontperdues. 7. Votre ordinateur, sous garantie,est tombé en panne et le SAV ajugé bon de tout réinstaller aprèsun formatage en règle (jetez uncoup d’oeil sur l’affichette quidécline toute responsabilité)...Trop tard !

8. Le logiciel qui a généré votreprécieux fichier n’arrive plus àl’ouvrir... Essayez avec un autreprogramme compatible (parexemple Openoffice.org pourouvrir un fichier .doc). Si lachance ne vous sourit pas et sic’est un fichier contenant du texte,vous pourrez sûrement le récu-pérer avec un éditeur de texte(Bloc-note livré avec Windows,Kate, Kwrite... si vous utilisezLinux). Vous perdez la mise enpage et devez faire du tri à lamain (effacer des caractères sau-

Que sauvegarder ?Quatre choses sont importantes :le matériel, les logiciels (systèmed’exploitation et applications), lesdonnées personnelles et lesfichiers de configuration.1. Le matériel est remplaçable.Rien à signaler de ce côté-là sice n’est prévoir une protectioncontre les surintensités et éviterles manoeuvres brutales.2. Les logiciels : en cas de pro-blème, il suffit de les réinstaller àpartir des supports d’origine (dis-quettes, CD, site Internet...). Lacopie complète et régulière de

DES NOUVELLES DU MONDE DES CÉDÉROMS

• Adapt a testé : ABC Bac S -Annales 2005, toutes les matières,éd. Nathan, 16 euros. Tous les sujetsde 2002 à 2004, 600 sujets sur3 ans, avec des corrigés satisfai-sants, en maths, physique, SVT,philo., hist.-géo, anglais, allemand,espagnol. Une base de donnéesimportante et peu encombrante.Mais un outil de recherche bienlimité. L’option « imprimer le sujet

seul » n’est pas prévue (il faut sedébrouiller avec le pdf). De même,on affiche le corrigé obligatoire-ment à la suite de l’énoncé. Certesce n’est pas cher mais on espèreune version 2006 plus efficace aumoins quant à la recherche. Existeaussi pour les Terminales ES. • Plus sur ce CD et 400 autres testseffectués par des collègues :http://www.adapt.snes.edu.

grenus heureusement plus oumoins groupés), ce qui risqued’être fastidieux. Certains pro-grammes peuvent vous aider.Ainsi sous Linux : « stringsletexte.doc ».La récupération des données estdonc très aléatoire, parfois par-tielle, souvent fastidieuse. On voitparfois sur Internet des appels ausecours pour récupérer des moisde travail : trop souvent, la seuleréponse possible est « Restaurezvotre travail depuis votre dernièresauvegarde ».

C’est le drame. Récupérer ?

Pour ne pas galérer... sauvegarder

NOUS AVONS DÉJÀ FAIT PARAÎTRE...Vous trouverez compléments d’information et liens en consultantnos dossiers précédents, soit dans L’US Magazine soit en ligne surhttp://www.adapt.snes.edu : Basique-basique (11/03), Chercher sur la toile (12/03),S’équiper de logiciels libres (02/05), Se protéger des virus (11/01), Le CD-Rom,support (04/00), etc.

© DR/Lou Oates

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facile mais c’est volumineux etpeut sembler long si on est tou-jours « bousculé ».2. Sauvegarde différentielle.Après une sauvegarde complète,on se contente de sauvegarder lesfichiers dont le contenu a changédepuis. Gain de place et de tempsmais restauration un peu pluscompliquée.3. Sauvegarde incrémentale. Elleressemble à la précédente, maison ne sauvegarde que les chan-gements depuis la dernière sau-vegarde (complète ou pas).Objectif : gagner de la place.Les choix 2 et 3 sont intéressantssur des CD, 1 est plus adapté audisque dur externe. Bien sûr, si onmanipule peu de fichiers, on peuttoujours en fin de travail, depuisl’application, faire enregistrerpuis enregistrer-sous vers unedisquette, un Zip... C’est vite fas-tidieux et c’est facile d’oublierjuste le jour où il ne fallait pas.Les outilsOn peut se contenter d’un simplecopier-coller avec l’explorateurde fichiers (pensez à l’ouvrir 2fois pour avoir dans 2 fenêtresjuxtaposées les répertoires de tra-vail et le support de sauvegarde).Notez qu’un outil de rechercheprésent par défaut dans les ins-tallations (Windows, Mac-OS ouGnu-Linux) permet de lister lesfichiers récents sur examen detout le répertoire souhaité avant deles copier vers votre support desauvegarde. Cette méthode a deuxinconvénients : la copie est volu-mineuse, certains fichiers sontmal copiés et la gestion des per-missions (écriture, lecture, attri-buts) peut être mal gérée, notam-ment lors de la restauration.On préférera une archive (com-primée ou non). Les outils sontnombreux et variés, aussi bien enmode texte que graphique, libresou commerciaux :• Sous Linux : tar, gzip, bzip2,g4u (Ghost for Unix) pour créerune archive comprimée - en modetexte. Si vous préférez les inter-faces graphiques, utilisez kon-queror, ark, gnozip, fileroller...Partimage permet d’archiver unepartition entière. Certaines distri-butions, Mandriva par exemple(nouveau nom de Mandrake)fournissent des outils graphiquestrès pratiques (choix des fichiers,types de sauvegarde, date de ladernière sauvegarde, automatisa-tion de la procédure...)

Sous Windows : Winzip pour créerdes archives comprimées et Ghostpour archiver des partitionsentières, mais aussi des outilsLinux adaptés à Windows (tar...).Il n’est bien sûr pas possible defaire une liste exhaustive (les uti-lisateurs de Mac me pardonne-ront) l’important étant, vous l’au-rez deviné, de prendre consciencede l’importance de ces sauve-gardes RÉGULIÈRES.

Articles de Claude Micouin,[email protected]

Pages réalisées par Alain Prévot pour Adapt-SNES

46, avenue d’Ivry, 75647 Paris 13e,tél. : 01 40 63 27 70

[email protected]

Ces articles sont soumis à la licencelibre GPL, c’est-à-dire que la repro-duction exacte et la distribution inté-grale sont permises sur n’importequel support, à autant d’exemplairesque vous le désirez, pourvu que cettenotice et les mentions de copyrightsoient préservées.

NOS SITES DU MOISL’ACTUALITÉSi, à la veille de voter, vous n’avezpas encore assez bien lu etanalysé le projet de Traité consti-tutionnel pour l’Europe, vouspouvez trouver quelques liens surcette page d’Adapt :http://www.adapt.snes.edu/article.php3?id_article=345

APPRENDRELes anglonautes, pour apprendrel’anglais, www.anglonautes.com,réactualisé chaque matin à partirde l’essentiel de la presse britan-nique et américaine. Accèsgratuit.

SE FORMER ET APPROFONDIRSA RÉFLEXIONLe Centre d’études du vivant, àl’Université Diderot de Paris, orga-nise des conférences et séminairesvariés, relatifs à l’épistémologie, labioéthique, etc. Collègues de SVTou de philosophie, demandez leprogramme : http://www.diderotp7.jussieu.fr/cev. Abonnez-vousà la lettre électronique, mieuxtenue à jour que le site !

UN RENDEZ-VOUSLe 25 mai 2005, à la Cité desSciences et de l’industrie, Inter-TICE, Carrefour des usages péda-gogiques en Ile-de-France, communaux académies et aux CRDP deCréteil, Paris et Versailles, pourdécouvrir ressources et usagespédagogiques : voir http://www.intertice.fr/

UN OUTIL MANQUANT, UN TERME INCOMPRIS,UNE LIGNE DE COMMANDE OUBLIÉE ?

Dès lors qu’on sait ce qu’on cherche, l’essentiel est fait...Pour trouver astuces et aide• De nombreux sites donnent trucs et astuces. On peut en repérer en saisis-sant une expression comme « undelete DOS » dans Google [exiger tous ces mots]ce qui conduit notamment à http://www.informatruc.com/fichier_efface.php (lesite http://www.informatruc.com est gratuit et s’exprime dans un langageplutôt simple) ou à http://www.namani.net/index.html (donne notamment denombreuses commandes DOS et leur syntaxe mais site moins clair).• Déjà cités dans nos articles, classiques, très riches, avec possibilité de poserdes questions : www.pcastuces.com, www.aideonline.fr (payant), www.docteur-pc.com, ou www.sosordi.net, plus centré sur le matériel, tous en français.• La « communauté » Linux aide volontiers : http://www.freenix.org/unix/linux/HOWTO/, http://www.linux-france .org/, etc.Trouver des logiciels (utilitaires)• De nombreux utilitaires décrits et gratuits sur le site de Framasoft,http://www.framasoft.net. Pour les applications évoquées, voyez particuliè-rement les rubriques Utilitaires, Zip/Unzip/Tar/Gz, Gestion de Fichiers, Anti-Virus & Sécurité (dont pare-feu), Gravure, Éditeurs de Texte ou utilisez l’outilde recherche dédié au site.• Une liste de logiciels de sauvegarde : http://www.ksurf.net/~bermania/prog/progfile_sauv.html • Pour une recherche sur « tout le Web », n’oubliez pas que pour trouver Kate(éditeur de texte) avec Google, il vaut mieux exiger ensemble plusieurstermes, au minimum « kate linux ». En cherchant « Kate » sans plus de préci-sion... imaginez la liste !

Mes documents ; sous Linux, quiest mieux cloisonné, c’est dansle répertoire personnel de chaqueutilisateur que vous pourrez créerun répertoire Documents. Ainsi,vous retrouverez facilement vosdonnées pour les sauvegarder,comme pour les utiliser. Bienentendu, vous pouvez les orga-niser différemment du momentque vous vous y retrouvez facile-ment. Y compris créer une parti-tion réservée aux données ou yaffecter un DD interne.4. Les fichiers de configuration.Beaucoup de logiciels fournis-sent des outils pour vous en faci-liter l’utilisation (le carnetd’adresse, l’historique, lesmarque-pages, les modèles delettre...). Ces informations sontstockées par le logiciel dans un ouplusieurs fichiers, qui sont par-fois des fichiers cachés commen-çant par un point. Avec un peu deperspicacité, on apprend à lesidentifier. Ils sont normalementregroupés dans un sous-répertoiredu répertoire d’installation dulogiciel. Il vous faudra le sauve-garder. En cas de réinstallation,recopiez le fichier à sa place. Quand sauvegarder ?Régulièrement selon l’importanceque vous attachez à votre travailet à vos données et la vitesse àlaquelle vous en rajoutez. Chaquesemaine ?Où sauvegarder ?Sur un support externe pour êtreprotégé contre une défaillancegénérale. En effet, si vous sau-vegardez sur un deuxième disque

interne, branché en permanence,vous risquez, en cas de virus,d’intrusion, de coup de foudre ousi l’alimentation de votre ordina-teur flanche, de perdre données etsauvegardes en même temps. Uti-lisez l’un des supports suivants :disquettes (mais faible capacité),disques de forte capacité (ZIP...),CD et DVD gravables, réseauxinternes (sur le DD d’un secondordinateur) et externes (Internet),clés USB, disques durs externes.Graver un CD-R ou un DVD estpeu coûteux mais c’est un stoc-kage qu’on ne peut modifier (onpeut faire des ajouts sur un CD-Rsi on ne ferme pas la « session) ».Les CD-RW sont réinscriptibles.Les clés USB et les DD externessont très pratiques car on modifielibrement ce qui y est enregistré,comme sur un DD interne ou unedisquette. Les clés USB sont plu-tôt un outil de mobilité,d’échanges, adaptées à des sau-vegardes fréquentes, elles ne dis-pensent pas de stocker archives etalbums de photos, etc. sur un sup-port classique comme le CD.Les différents types de sauvegarde1. Sauvegarde complète. Tous lesfichiers ou répertoires sélection-nés sont sauvegardés. Il nemanque rien, la restauration est

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ration internationale élaborés démocratiquementet en toute transparence ; [...]• du développement des droits de l’Homme, desdroits sociaux, des valeurs de justice et de laïcité ; • d’une fiscalité sur le capital et ses revenusrehaussée, libérée du dumping.À l’opposé, le projet de Constitution européenne– qui concerne pleinement le champ d’inter-vention syndical par son contenu et ses objectifs– confirme et renforce la fuite en avant libéralede la politique actuelle de l’Union européenne.Il s’oppose à l’application de mesures en ruptureavec le néolibéralisme que voudrait prendre toutgouvernement d’un des États membres. Ledogme de la primauté du marché et de la«concurrence libre et non faussée », répété toutle long du texte constitutionnel, est le fil conduc-teur de ce projet dont les conséquences écono-miques et sociales s’imposent à tous les paysmembres. Ainsi les choix propres de chaquepays, et ceux de l’Union, y sont drastiquementlimités, le dumping social et fiscal y est favorisé,et le projet de marchandisation de l’AGCS(OMC) y a sa mise en oeuvre facilitée, dans lessecteurs de l’éducation, de la santé, des servicessociaux et de la culture. Quant aux servicespublics ils n’apparaissent même pas dans letexte : leur existence n’est pas reconnue dans leprojet constitutionnel ! [...]

C’est pourquoi le congrès du SNESUP appellesolennellement au rejet du TCE, et au voteNON au référendum du 29 mai 2005. [...]Il appelle chacun de ceux-ci à s’exprimer, lors duréférendum, sur cette question d’importancedont l’enjeu n’est rien de moins que le choix del’Europe que nous voulons. À partir de sa problématique syndicale et de sesanalyses, et en totale indépendance, le SNESUPparticipera aux initiatives pour le «non» quiiront dans le sens d’une Europe plus démocra-tique, plus sociale et plus juste. Le SNESUP souhaite que la FSU prenne posi-tion dans le même sens.Le congrès souligne que l’adoption du projet detraité constitutionnel ouvrirait la voie à l’aggra-vation de la politique libérale du gouvernement etde celle de la Commission européenne. À l’op-posé, la victoire du « non » favoriserait, en Europe,l’ouverture d’un débat approfondi sur la construc-tion d’une Europe démocratique, sociale et soli-daire dont les européens et le reste du monde ontbesoin. Débat dont la dynamique et la portéeeffective se nourriraient du développement dumouvement social. Cette victoire du «non» ouvri-rait, en France et en Europe, des perspectivesporteuses d’espoir et de développement du mou-vement syndical, du mouvement social. ■Motion adoptée au congrès de Créteil, le 7 avril 2005

44 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

ENTRETIENS / POINTS DE VUE SUR LA CONSTITUTION

dement mis en évidence que leprojet de traité proposé va à l’en-contre de ces aspirations. Il institue des choix poli-tiques économiques et sociaux qui accentuentles orientations libérales et confortent les poli-tiques de réduction des dépenses publiques. LaCharte des droits fondamentaux, bien qu’elleaffirme certains principes auxquels nous sous-crivons, fige son contenu et hypothèque touteavancée en matière de droits sociaux. Le primatest donné à la libre concurrence.

Quel a été le mandat final sur le contenu du traité ?G. M. : Après un vif débat, nous avons débou-ché sur la formulation suivante : « Sans donnerde consigne de vote, le SNUIPP continue d’ex-primer sa condamnation et son rejet de laConstitution ».

Comment a été élaborée la position du SNUIPP surle traité ?Gilles Moindrot : Engagé en janvier, ce fut unprocessus long pour permettre d’associer aumaximum les personnels, les syndiqués et lesresponsables du SNUIPP. Discussions dans les

départements, débat dans notre revue Fenêtresur cours et conseils nationaux ont ponctuétoute cette période d’élaboration. Par exemple,pour éclairer la réflexion nous avons invité ànotre conseil national de janvier Philippe Fré-meaux, directeur d’Alternatives économiquesplutôt partisan du OUI et Dominique Rous-seau, professeur de droit constitutionnel à l’Uni-versité de Montpellier et partisan du NON.

Quels ont été les éléments du débat ?G. M. : Nous pensons que la construction d’uneEurope tournée vers la paix, la progrès social etles aspirations démocratiques des peuples est unprojet émancipateur qui mobilise beaucoup d’es-poirs et qui pourrait, face à la mondialisationlibérale, constituer un point d’appui pour aller versun monde plus juste. Les discussions ont rapi-

LE SNES « condamne et rejette le projet de traité constitutionnel ... » Cette position a été adoptée par le congrèsnational, instance la plus représentative de l’expression des syndiqués, par 404 voix pour, 8 contre et 39abstentions après un large débat lancé dès janvier. En même temps, le congrès n’a pas retenu la proposition d’unappel du SNES à voter « non » ni celle d’un engagement « dans la campagne à l’intérieur des cadres unitairespour affirmer son rejet du traité constitutionnel », estimant que le syndical ne pouvait se confondre avec lepolitique et qu’il devait éviter tout risque d’instrumentalisation. Dans la FSU chaque syndicat mais aussi chaque

snes pSNESUP : la motion du congrès

SNUIPP : un long processus de discussion

Gilles MoindrotSecrétaire général du SNUIPP

Jean FabbriSecrétaire général du SNESUP

Le Congrès du SNESUP appelle au vote NONau référendum.Le congrès du SNESUP considère, avec la FSU,« que la construction d’une Europe tournée vers lapaix, le progrès social et les aspirations démocra-tiques des peuples est un projet émancipateur quimobilise beaucoup d’espoirs. Face à la mondiali-sation libérale et à la puissance des firmes trans-nationales, elle peut être un point d’appui pour allervers un monde plus juste ». Il réaffirme notammentl’engagement de notre syndicat en faveur :• de services publics répondant aux besoins del’ensemble de la population, sur tout le terri-toire, et remplissant des missions incompatiblesavec le principe de la concurrence ; [...]• d’espaces européens de la recherche et de l’en-seignement supérieur, et des projets de coopé-

Les syndicats de la FSU

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Supplément au no 619 du 6 mai 2005 - US MAGAZINE - 45

section départementale a mené le débat avec des démarches et des résultats différents. Le conseil nationalde la FSU réuni les 17 et 18 mai devait en faire la synthèse pour actualiser le mandat de la fédération à 10 joursdu référendum (intégrale du texte sur le site www.fsu.fr). Pour mieux comprendre comment s’est élaborée laposition de la FSU, nous vous proposons 3 entretiens avec les responsables de 3 syndicats parmi les 20 queregroupe de la FSU (les 3 choisis représentant avec le SNES les plus gros effectifs de syndiqués), et une interwiewdu secrétaire général Gérard Aschiéri qui nous présente la position fédérale.

SNEP : la consultation des syndiqués

Le SNEP a organisé une consultation des syndi-qués ; quelles ont été les questions posées ?Jean Lafontan : La consultation des syndi-qués a été décidée dès le mois de septembre.Nous avons considéré que nous étions face àune situation inédite sur un sujet majeur etqu’elle nécessitait un dispositif particulier. Ungrand débat a été organisé au travers de notrepresse nationale, sur le fond du projet de traitéet le positionnement du syndicat. À la lumière

de ce débat, la direction du SNEP a proposé untexte d’analyse et émis un avis de rejet de soncontenu. Ce texte a été envoyé à tous les ensei-gnants d’EPS (36000 bulletins acheminés) avec2 questions : « considérez-vous que le SNEPdoit donner une indication de vote ? » ; « Sioui laquelle ? ».Seuls les syndiqués pouvaient émettre un vote.

La participation a-t-elle été importante ?J. L. : C’était un vote individuel avec deuxmodalités possibles : par Internet ou par cor-respondance, chaque modalité garantissant biensûr le secret du vote. Ce fut un bon succès : prèsde 4000 votants sur environ 10 900 syndiqués,soit 36 % de votants.

Et la réponse des adhérents ? Très partagée ? J. L.: La réponse sur l’indication de vote fut trèsnette, ce qui nous a surpris. Les deux tiers desvotants ont répondu qu’il fallait en donner une.Sur la deuxième question 61,3 % pour le vote

Non, 8,3 % pour le vote oui, les 30,4 % ayantvoté « non » à la première question n’ont pasvoté à la seconde, alors que les deux questionsn’étaient pas liées.

Que pensez-vous du texte final adopté par laFSU ? J. L. : Nous avons porté la position du SNEPsur un vote en « non » au TCE. Le texte finalest le résultat d’un équilibre qu’il a fallu trou-ver avec l’ensemble des syndicats, sectionsdépartementales et courants de pensée dans laFSU. Ce n’est pas la position du SNEP mais ilen respecte les mandats. C’est pourquoi nousavons voté ce texte final. L’essentiel est degarder à l’esprit que le syndicat est une maisoncommune où les personnels, dans leur diversité,se retrouvent pour lutter ensemble contre despolitiques qui ne correspondent pas à leursvaleurs et à leurs attentes. Il faut penser aussiaux luttes de l’après 29 mai qui nécessiteronttoutes les énergies. ■

Quel a été le contenu du débat au CDFN ?Gérard Aschieri : La FSU avait déjà une posi-tion et une analyse depuis janvier; elle n’était pasneutre puisqu’elle marquait un profond désac-cord avec un projet qu’elle condamnait ; et elleavait des arguments qu’elle a fait valoir parexemple dans un 4 pages destiné à tous lesadhérents. Mais il s’agissait de faire la synthèsedes positions prises par les diverses compo-santes de la FSU et de voir comment, en l’étatactuel du débat, aller plus loin qu’en janvier.Les syndicats de la FSU et ses sections dépar-

tementales étaient bien tous d’accord sur l’ana-lyse du texte et sa condamnation mais avaientfaits des choix différents sur la question d’unappel au vote ; il s’agissait de trouver un posi-tionnement où chacun se retrouve et quiobtienne une très large majorité, y comprispour lui donner plus de poids.

La FSU donne-t-elle une consigne de vote ?G. A. : Non; en revanche la FSU s’est donné unmandat explicite qui va plus loin qu’en janvier :le rejet du projet de traité. Elle a confirmé etaffiné ses arguments. Elle a décidé égalementd’appeler les collègues à participer massive-ment au vote. Et le CDFN s’est prononcé surd’éventuelles conséquences d’un rejet ou d’uneadoption, question qui est aujourd’hui au cœurdu débat. C’est ainsi que le texte précise «Alorsque nombre de partisans du projet de traitéprédisent les pires conséquences en cas de rejet

(...), la FSU au contraire considère que sonadoption, fermant pour longtemps la porte àtoute renégociation de son contenu, ne pourraitque rendre plus difficiles ses luttes. Inverse-ment elle sait qu’en Europe nombreux sont ceuxqui, dans les syndicats et les mouvementssociaux, partagent nos aspirations à une autreEurope et qu’un nouvel élan serait favorisé parla victoire du « non ». Le rejet du TCE ne peutque contribuer à cet élan et rouvrir une nouvelleétape de construction européenne sur de nou-velles bases.»

Et que fera la FSU de cette position ?G. A. : Avec ses syndicats et ses sections dépar-tementales-elle la fera connaître largement ainsique ses arguments, y compris sous la formed’interventions publiques dès lors que les garan-ties de pluralisme et d’indépendance du syndi-cat seront présentes. ■

FSU : faire la synthèse

Jean LafontanSecrétaire général du SNEP

Gérard AschieriSecrétaire général de la FSU

dans le débat européen

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46 - US MAGAZINE - Supplément au no 619 du 6 mai 2005

DERNIER DÉLAI POUR L’ENVOI DE PETITES ANNONCES : 10 JUIN.LE SERVICE DES PETITES ANNONCES REPRENDRA DÉBUT SEPTEMBRE