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C M J N ISSN • 2230-133X www.enqueteplus.com 100 F JEUDI 18 JUILLET 2013 NUMÉRO 631 AUTOROUTE À PÉAGE DAKAR-DIAMNIADIO Les tarifs font grincer des dents P.5 MANŒUVRES AUTOUR DU FAUTEUIL DU GÉNÉRAL FALL Joël Manou, victime collatérale ? P.2 CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE De nouvelles têtes à la Cour Suprême et à la CREI P.7 DÉLIBÉRATIONS DE LA CHAMBRE D’ACCUSATION DANS L’AFFAIRE DES IMMEUBLES DE DIAKITÉ P.2 Les Augures du 14 juillet L’ armée sénégalaise du temps du président Macky Sall ''né après les indépendances'' comme disent pieusement les adventistes de la rupture, balance langoureusement entre l’in- fluence de la France et la fascination de la puissance américaine. Ce grand écart date de l’ère post- Senghor quand le corps des officiers a été repris en main par les États-Unis à travers une offre de forma- tion dans les prestigieuses académies pour les besoins des conflits de la guerre froide. (SUITE) P. 3 La Chronique de MAGUM KËR Le juge tacle Abdoul Mbaye Le dossier renvoyé à la case… Sémou Diouf

DÉLIBÉRATIONS DE LA CHAMBRE D’ACCUSATION DANS …°631... · 2013. 7. 18. · L'affaire Joël Manou, du nom de ce Camerounais pris à l'aéroport Léopold Sédar Senghor et dont

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Page 1: DÉLIBÉRATIONS DE LA CHAMBRE D’ACCUSATION DANS …°631... · 2013. 7. 18. · L'affaire Joël Manou, du nom de ce Camerounais pris à l'aéroport Léopold Sédar Senghor et dont

CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

www.enqueteplus.com100 F

JEUDI 18 JUILLET 2013NUMÉRO 631

AUTOROUTE À PÉAGE DAKAR-DIAMNIADIO

Les tarifs font grincer des dents P.5

MANŒUVRES AUTOUR DU FAUTEUIL DU GÉNÉRAL FALL

Joël Manou, victime collatérale ? P.2

CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE

De nouvelles têtes à la Cour Suprême et à la CREI P.7

DÉLIBÉRATIONS DE LA CHAMBRE D’ACCUSATION DANS L’AFFAIRE DES IMMEUBLES DE DIAKITÉ

P.2

Les Augures du 14 juillet

L’armée sénégalaise du temps du présidentMacky Sall ''né après les indépendances''comme disent pieusement les adventistes

de la rupture, balance langoureusement entre l’in-fluence de la France et la fascination de la puissanceaméricaine. Ce grand écart date de l’ère post-Senghor quand le corps des officiers a été repris enmain par les États-Unis à travers une offre de forma-tion dans les prestigieuses académies pour lesbesoins des conflits de la guerre froide.

(SUITE) P. 3

La Chronique de MAGUM KËR

Le juge tacle Abdoul MbayeLe dossier renvoyé à la case… Sémou Diouf

Page 2: DÉLIBÉRATIONS DE LA CHAMBRE D’ACCUSATION DANS …°631... · 2013. 7. 18. · L'affaire Joël Manou, du nom de ce Camerounais pris à l'aéroport Léopold Sédar Senghor et dont

Affaire Joël Manou et le fauteuil duHaut Commandant de laGendarmerieL'affaire Joël Manou, du nom de ce

Camerounais pris à l'aéroport LéopoldSédar Senghor et dont on dit qu'il sefaisait passer pour un conseiller duPrésident Macky Sall, n'a pas fini derévéler ses secrets. On se rappelleque le Camerounais, en partancepour Douala, lundi dernier, avait étéinterpellé alors qu'il devait prendrel'avion. Selon des sources au fait dudossier, cette affaire Joël Manou neserait pas sans lien avec la course aufauteuil du Haut Commandant de laGendarmerie, le Général AbdoulayeFall, qui doit aller à la retraite en find'année, comme nous l'écrivionsdans notre édition d'avant-hier. Selonnos interlocuteurs, le Camerounais,qui est bien introduit au palais de laRépublique, où réellement il conseil-lait officieusement le chef de l'Etat, aeffectivement des relations avec plu-sieurs gros bonnets de laGendarmerie. Et sans doute était-il àun niveau d'informations et d'in-fluence qui l'avait placé dans le colli-mateur. L'affaire a été traitée par laDic alors que Joël Manou est enretour de parquet, après avoir étédéféré.

Le DGPN sous les feux de la rampeLe Directeur général de la Police

nationale, le commissaire AbdoulayeNiang, était hier à l’École nationalede Police où il remettait le Drapeauau 1er contingent de la police devantrejoindre le Mali, en présence del'ambassadeur de ce pays voisin

Moulaye Ascofaré. Si l'activité est deroutine, le DGPN n'en a pas moinsdemandé aux limiers qui vont rejoin-dre les forces de la Mission intégréedes Nations-Unies pour la stabilisa-tion au Mali (MINUSMA) de «ne pasêtre gagnés par la routine». Disonstoutefois que, selon des sourcesayant assisté à la cérémonie, le DGPNn'avait pas le visage des jours heu-reux. D'aucuns trouveront cela nor-mal, pensant à l'effet du Ramadan,mais il faut aussi garder à l'esprit que«la guéguerre entre responsables dela haute hiérarchie policière» que leministre de l'Intérieur, le GénéralPathé Seck, évoquait avant-hier, n'apas manqué de hanter ces lieux oùs'était bien retrouvée la crème de laPolice nationale. Pour dire que le grospavé lancé dans la mare par le com-missaire Cheikhna Cheikh SadibouKeïta, ci-devant Directeur de l'Officecentral de répression du trafic illicitedes stupéfiants (OCRTIS), n'a pas finid'éclabousser ce corps en charge denotre sécurité et de la sûreté du pays.Ainsi, tant que cette affaire de collu-sion avec des trafiquants de drogue,dont le DGPN Abdoulaye Niang estaccusé par son collègue, n'est pasélucidé, les feux de la rampe serontbraqués sur eux.

OCRTIS : Passation de service entreles commissaires Ndour et KeïtaC'est aujourd'hui qu'aura lieu la

passation de service à la tête del'Office central de répression du traficillicite des stupéfiants (OCRTIS),entre le Commissaire divisionnaireMame Seydou Ndour et son prédé-

cesseur le commissaire divisionnairede classe exceptionnelle CheikhnaCheikh Sadibou Keïta. Le nouveaupatron de l'OCRTIS, le commissaireNdour, était précédemment détachéauprès de l'ONU, plus précisément àl'Office des Nations-Unies contre ladrogue et le crime (ONUDC). C'estdonc un homme bien au fait desaffaires traitées par ce service straté-gique de la Police qui vient prendre lerelais d'un homme du sérail, en l'oc-currence le commissaire Keïta, lequelvient de jeter un gros pavé dans lamare de la police, à travers son récentdéballage dans la presse à propos desliens des patrons successifs del'OCRTIS avec les narcotrafiquants.Vrai ou faux ? En tout cas, il est cer-tain que cette passation de servicevoudra marquer «une rectification»pour le moins salutaire à ce démem-brement de la police au rôle ô com-bien important. Le nouveau patron del'OCRTIS, désormais bien averti desrisques encourus dans la traque desnarcotrafiquants, va sans douteimprimer une nouvelle orientation àsa structure. Attendons de voir...

Le porte-parole du gouvernementtient une conférence de presse tousles 15 joursLe ministre de la Promotion de la

Bonne gouvernance, Abdou LatifCoulibaly, tiendra désormais uneconférence de presse tous les quinzejours, en qualité de porte-parole dugouvernement. C'est ce qu'indique uncommuniqué du département de laPromotion de la Bonne gouvernancereçu par EnQuête. Latif parlera à l'oc-

casion des mesures et décisions duConseil des ministres, informera lescitoyens des activités du gouverne-ment et donnera des éclairages surl'actualité gouvernementale. Selon ledocument, la périodicité pourrait êtreramenée à une semaine si l'actualitél'exige et la première séance a lieudemain vendredi 19 juillet.

Nomination de Sénégalais auxNations-Unies, après Bathily,Abdoulaye Mar DièyeÇa marche décidément bien pour

le Sénégal au niveau international.Après le Professeur AbdoulayeBathily, nommé numéro deux de laMission intégrée des Nations-uniespour la stabilisation au Mali(Minusma), auprès du NéerlandaisBert Koenders, voilà que le secrétairegénéral de l'ONU, Ban Ki-moon, aannoncé mardi la nominationd'Abdoulaye Mar Dièye, du Sénégal,au poste d'administrateur assistant etDirecteur du Bureau régional pourl'Afrique au Programme des Nations-Unies pour le développement(PNUD). Notre compatriote remplaceà ce poste M. Tegegnework Gettunommé Secrétaire général adjointchargé du département del'Assemblée générale et de la gestiondes conférences. Il faut direqu'Abdoulaye Mar Dièye qui connaîtbien le PNUD qu'il pratique depuis2009, en qualité de Chef de cabinetet Directeur du Bureau exécutif, aoccupé plusieurs postes stratégiquesau Bureau régional du PNUD pourl'Afrique, notamment ceuxd'Économiste hors classe, de Chef decabinet, d'Économiste en chef et deChef des politiques.

Nomination de Sénégalais auxNations-Unies, après Bathily,Abdoulaye Mar Dièye (suite)Il a aussi été Directeur des pro-

grammes et des opérations en Afriquede l'Ouest. Sans parler de son expé-rience dans les pays au Moyen-Orient, dans les pays du Golfe et enAfrique du Nord. Abdoulaye MarDièye, pas prophète chez lui, a aussiété représentant spécial adjoint duSecrétaire général à l'Opération desNations-Unies en Côte d'Ivoire(ONUCI) et Coordonnateur résident,Fonctionnaire chargé de la sécurité,coordonnateur humanitaire et repré-sentant résident du PNUD à Abidjan.C'est un ingénieur statisticien écono-miste diplômé à la fois de l'Écolenationale de la statistique et de l'ad-ministration économique de l'Institutnational de la statistique et desétudes économiques (INSEE) deParis. Il est aussi titulaire d'une maî-trise en études du développementobtenue à l'Institut des étudessociales de La Haye.

Le top 10 des plus grands marchésdu mobile en Afrique : Le Sénégalloin de figurer dans le lotEn fin d’année 2012, l’Association

mondiale des opérateurs télécomdéclarait que l’Afrique subsaharienneétait devenue, depuis 2000, le mar-ché le plus croissant en matière detéléphonie mobile. Soit 40% decroissance chaque année. Avec cesdonnées, il est attendu un milliardd’abonnés mobile sur le continent en2015, suscité par la forte demandeen connectivité et des services inno-vants comme le mobile money etl’Internet mobile. Pour montrer l’im-portant nombre d’abonnés qu’enre-gistre déjà le continent, l’Union inter-

nationale des télécommunications(UIT) a dressé, dans une de sesrecherches le classement des dixpays africains avec un grand nombred’abonnés. Le Nigeria, avec ses qua-tre principaux opérateurs télécomque sont MTN, Glo, Airtel et Etisalat,vient en tête avec 112 777 785abonnés, suivi par l’Egypte avec 96798 801. Le Sénégal, avec ses abon-nés au mobile estimés par l'Agencede régulation des télécommunica-tions et des postes (ARTP) à quelque11 000 000, est donc loin de figurerdans ce Top 10, où le seul pays sub-saharien francophone classé est laCôte d'Ivoire, qui ferme la marcheavec 19 826 837 abonnés.

Mali : décorations « Serval »Invité d’honneur du président fran-

çais François Hollande, pour les festi-vités du 14 Juillet 2013, M. le chef del’Etat malien Dioncounda Traoré a faitdécorer de nombreuses personnalitésfrançaises dans les ordres nationauxdu Mali. Militaires pour la plupart, cespersonnalités ont largement contribuéau succès de l’opération « Serval »ayant permis de stopper l’avancée desforces islamistes au nord du Mali.Parmi les récipiendaires, figurent lesministres français Laurent Fabius(Affaires étrangères) et Jean-Yves LeDrian (Défense), ainsi que les géné-raux Didier Castres, Patrick Brethouset Christophe Gomart, ainsi que plu-sieurs officiers supérieurs. Deux civilsont été cependant honorés par lesautorités maliennes : Jérôme Spinoza,haut fonctionnaire en poste à l’Unioneuropéenne et Jean-Martin Jampy,directeur des Relations extérieures dugroupe Vicat pour Afrique, récom-pensé pour avoir « œuvré sans relâchedans le sens du développement éco-nomique et industriel national » duMali, selon le ministre malien desAffaires étrangères Tiéman HubertCoulibaly.

Note de l'éditeurVous avez dû vous rendre compte

que depuis quelques jours, EnQuêten°626 comptait 16 pages dont 4 nonimprimées, alors que le format nor-mal est de 12 pages. Nous nous enexcusons auprès de nos lecteurs etpartenaires commerciaux. Mais lafaute est liée à un incident techniqueau niveau de l'imprimerie. Lequelincident, n'ayant pas été pour lemoment résolu, nous oblige à vousproposer un journal à 16 pages, touten articles...

EN COULISSES 2

numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013www.enqueteplus.com

Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueMaquette : Penda Aly Ngom, Ahmet KaPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphik Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 77 834 11 90

L a Chambre d'accusation de la Cour d'Appel deDakar a débouté le groupe Attijari Bank de sademande de non lieu introduite par ses

conseils, dans l'affaire opposant la cette banque (quia phagocyté la Banque sénégalo-tunisienne objet despoursuites) à l'homme d'affaires Abdoulaye Diakité.La Chambre d'accusation a décidé le renvoi du dos-sier devant le Doyen des juges d'instruction, MahawaSémou Diouf, pour approfondissement de l'enquête.Voilà donc une épine qui ne quitte pas le pied du chefdu gouvernement du Sénégal, Abdoul Mbaye, plus oumoins rattrapé par des «affaires» engagées du tempsoù il était le Directeur général de la Banque sénégalo-tunisienne (BST). L'affaire qui l'oppose à l'acteur économiqueAbdoulaye Diakité, patron de la société SIDEC,remonte à 2001 et concerne des transactions entreun banquier et son client. Lesquelles transactions ontporté sur des immeubles et un montant en espèces dequelque un milliard de F Cfa. Mais les choses ont prisune tournure que le client Diakité n'a pas appréciée.Et ce dernier s'est plaint devant la justice du banquierAbdoul Mbaye, le 23 juillet 2007, pour «faux, usagede faux en écritures privées de commerce ou debanque et escroquerie». La procédure englobe aussila responsabilité de la dame Charlotte Faye Yade ana-lyste risques à Attijariwafa Bank et le notaireMamadou Dieng Tanor Ndiaye, cité en tant que leurcomplice dans cette opération. L'affaire rebondira plusieurs fois dans les couloirs dela Justice, depuis presque huit longues années. Ledossier a franchi plusieurs échelons marathoniens auniveau judiciaire, dans un jeu de ping-pong fort com-plexe entre les juridictions devant trancher cette

affaire. Depuis l'ordonnance rendue le 14 no vembre2005 par le juge d'instruction, ''aux fins d’hypo-thèque conservatoire sur les immeubles saisis par laBst et une nomination d’un expert, aux fins de faireles comptes entre les parties'' et l'appel qui s'en estsuivi le 27 dé cembre 2005, contre l’ordonnanceprescrivant l’hypothèque conservatoire, on est allédans ce dossier de procédures en procédures. Cedossier a pris une autre tonalité, assez politique,depuis qu'Abdoul Mbaye est devenu Premier minis-tre. Aujourd'hui, EnQuête est en mesure de dire que cettedemande du groupe Attijari a été rejetée par laChambre d'accusation, laquelle a retourné le dossierchez le Doyen des Juges. Une affaire qui est doncbien loin de connaître son épilogue.

AFFAIRE DES IMMEUBLES DE DIAKITÉ SAISIS PAR LA BST

La Chambre d'accusation renvoie AbdoulMbaye à la case...du juge d'instruction

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DAOUDA GBAYA

L a Ligue démocratique réus-sira-t-elle à préserver sonunité sous l’ère Mamadou

Ndoye ? Rien n’est moins sûr. Car, ladésignation de ce dernier à la tête dece parti suscite des grincements dedents au sein des cadres du parti.Selon des sources dignes de foi, cer-tains cadres sont mécontents à l’idéede voir la direction confiée à un“vieux” alors que le parti regorge de“jeunes capables de conduire lesdestinées du parti”. L’autre reprochequi est fait au successeurd’Abdoulaye Bathily, c’est le fait qu’ilsoit “déconnecté des réalités dupays”. “Il a vécu à l’étranger durantune dizaine d'années en tant quefonctionnaire international.Aujourd’hui, il ne maîtrise pas réelle-ment certaines choses”, confie-t-on.Cette situation a donc installé lemalaise au sein du parti qui risque deconnaître une fronde ou pire, unescission. Et parmi les cadres en dés-accord avec le parti, nos sourcescitent le nom de Seydou Sy Sall.L’ancien ministre de l’Urbanisme a

d’ailleurs brillé par son absence lorsdu congrès de son parti. La raison ?L’intéressé, contacté par EnQuête,n’a pas voulu s’expliquer. “Où est leproblème ? Je n’étais pas là, com-ment je peux être contre (MamadouNdoye) ?”, se demande ce “jallar-biste” qui n’a cessé de demander àEnQuête quelle était sa “source”. Deplus, nos sources nous apprennentque Seydou Sy Sall et d’autrescadres du parti n’assistent plus auxrencontres du parti depuis bellelurette. Abdou Karim Ndiaye, porte-parole de la Ld, confirme. “C’est descamardes qu’on ne voit pas dans lesinstances. C’est la vérité. J’attends devoir quelles sont les arguments qu’ilsvont avancer. S’ils ne sont pas venusau congrès, ils donneront les rai-sons”. Les démarches entreprises parle parti n’ont apparemment riendonné. “Il y a une mission qui les arencontrés plusieurs fois, nous avonsfait tout ce que nous avons pu, envain”, confie M. Ndiaye. “Vous savez,dans un parti politique, ce sont desquerelles internes. Les gens ne sontpas toujours d’accord. En cas de dés-accord, les gens doivent trouver descompromis dynamiques. C’est dansles instances d’idées. Ce n’est pas enfaisant la politique de la chaise videqu’on va régler les problèmes dans unparti politique. Il peut y avoir des pro-blèmes”, explique le porte-parole dela Ld qui se garde de rentrer dans lesdétails.

Le syndrome Mbaye DiackToutefois, M. Ndiaye refuse de lier

ce “malaise” au Congrès qui, selonlui, n’a souffert d’aucune “contesta-tion” du point de vue des procédures.“Les délégués qui viennent aucongrès sont choisis au niveau local.Ensuite, le bureau politique sortantinstalle le nouveau bureau politique.C’est ce dernier qui va élire les ins-

tances. On a discuté et on est tombéd’accord sur un bureau consensuelqui a porté son choix sur MamadouNdoye”. Par conséquent, évoquer laquestion de l’âge du nouveau secré-taire général de la Ld relève, aux yeuxde Cheikh Guèye, membre duBureau politique, d’une mauvaisequerelle. “Mamadou Ndoye est jeuned’esprit. C’est un grand militant, lemémoire du parti. Quelqu’un dont latrajectoire est reconnu de tous”. Pourle 1er adjoint au maire de Dakar, “leproblème d’âge n’a aucun sens”puisque “l’âge est un état d’esprit”.“On a des jeunes qui sont vieux. On ades vieux sur le plan de l’âge mais quisont jeunes. C’est un problème decapacité, de posture, de statut”, sou-ligne M. Guèye. Ce dernier juge “nor-mal qu’à la veille d’un congrès, queles jeunes, les femmes affichent leursambitions et veuillent être quelquepart”. Mais “au finish, un consensusa été trouvé et les gens avancent”.Son camarade Abdou Karim Ndiayerappelle à cet effet que “parmi les21 membres, le plus ancien, c’estOusmane Badiane hormis MamadouNdoye”.Il faut rappeler que ce n’est pas la

première fois que la Ld traverse unetelle situation même si, il faut lereconnaître, la discipline du parti esttrès respectée. La dernière criseremonte à 2000 et opposait l’anciensecrétaire général du parti AbdoulayeBathily à son ancien numéro 2 duparti, Mbaye Diack. Non contentd’avoir été zappé dans le premier gou-vernement de Wade au profit deSeydou Sy Sall, dans le cadre duquota, Mbaye Diack avait claqué laporte de la Ld et avait rejoint, avec sapropre formation politique, le campde Wade. Ce dernier, en fin politique,le nomma secrétaire général du gou-vernement adjoint. Un maroquin qu’ilconserva pendant 12 ans.

numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013www.enqueteplus.com

POLITIQUE 3

L es conflits postérieurs sontd’autant moins régulés qu’ilssont conditionnés par une

stratégie de vengeance planifiée aprèsles attentats de septembre 2001, dequoi résulterait dans son aspect glo-bal une nouvelle guerre mondialeirrégulière contre l’islamisme com-battant. Les effets collatéraux desguerres livrées en terre d’Islam, enLibye, ont étendu à l’Afrique occi-dentale et tropicalisée un contentieuxentre Occidentaux et Arabes dont laprise de partie des forces armées de larégion en fait les nouveaux ''tirailleurssénégalais''.

La question la plus pertinenteaprès l’entrée en guerre proclamée parle président Macky Sall dans sesœuvres de commandant en chef desforces armées sénégalaises, sans unedéclaration de guerre formelle, est desavoir si les Sénégalais avaient élu unchef de guerre ? Le Sénégal, malgréles lourdes pertes occasionnées depart et d’autre par la rébellion indé-pendantiste, ne s’est jamais vraimentconsidéré en état de guerre. Lesposeurs de mines anti personnelles,acte terroriste avéré, n’ont jamais étémis au ban de la communauté inter-nationale, les preneurs d’otages nonplus, surtout ceux qui s’en prennentaux démineurs dans un acte de reven-dication de ce forfait. Devant unepareille pusillanimité de notre opi-nion nationale sur la question de sapropre souveraineté nationale et deson intégrité territoriale, qui seraitassez fou pour miser sur un appuiferme à l’engagement au Mali de nosforces armées et à leur déploiementinédit aux frontières ?

Car la guerre du type que nousenvisageons ne se passe pas aux fron-tières sinon, c’est au Mali que nousaurions déclaré la guerre. Ce qui n’estpas le cas et la nuance est de taille  :nous avons déclaré la guerre à desséditieux qui, comme le Mouvementdes forces démocratiques deCasamance (MFDC), sont séces-sionnistes donc encore des nationauxmême s’ils veulent cesser de l’être.Dans ce cas d’espèce, aller attendrel’ennemi aux frontières relève d’uneabsurdité qui emmène à se demandersi le président de la République quenous avons aperçu flanqué de conseil-lers très spéciaux dans le domainemilitaire, relativiserait les avis duConseil supérieur de la défense natio-nal par ceux de ces charlatans. Oualors si tel n’était le cas, devrions-nouslier les inconséquences qui affleurentdans les actes de conduite de guerredu pouvoir aux critiques sur les nomi-nations des officiers supérieurs à latête des différentes armées dans lalogique de savoir si vraiment celles-cisont appropriées ?

Mais le danger qui menace de l’in-térieur notre équilibre institutionnelse trouve dans la logique que nos sup-posés alliés développent dans unenouvelle conception de la démocratiequi leur fait apprécier dans une actionsubversive peu ou prou massive uncourant démocratique à soutenir ycompris par la fourniture d’armes et sinécessaire contre un régime éludémocratiquement et en cours de

mandat. Cette conception de nosrégimes, celui de Macky Sall à l’occa-sion, à subir une fronde de masse sou-tenue éventuellement par un ou unplusieurs alliés qu’il aurait déplu àl’occasion d’un désaccord ponctuel.Pour ce qui concerne la France, ilsemble que toute élection doive n’êtrequ’une formalité sur laquelle pèseraitsa vigilance dans la sauvegarde de sesintérêts surtout économiques. Ainsila fraternité d’armes affichée pen-dant le défilé militaire de la fêtenationale française occulte-t-il lacomplicité nouée avec leMouvement national de libérationde l’Azawad (MNLA) qui conserveun sanctuaire en territoire dit malienet en période électorale. Le silence dela diplomatie sénégalaise occulteaussi la clarification de la positionfrançaise sur la Casamance.

La signification historique de ce14 juillet est d’ailleurs assez révéla-trice de la conception à géométrievariable que la France moderne, néed’une révolution autoritaire et vio-lente, a de la démocratie : Cinq joursavant, le 9 juillet, l’Assemblée natio-nale était devenue la Constituante.Le 12, Necker avait été congédié. Lesélecteurs parisiens qui avaient peuvoté, 1 076 seulement sur 50 000 ins-crits, manifestent, occupent l’Hôtelde ville et y installent le comité per-manent de la commune qui se doted’une force armée en ralliant la gardefrançaise. Le 13, les insurgés s’empa-rent des 20 canons et des 28  000fusils stockés aux Invalides. Le 14,une section de gardes français marchesur La Bastille pour se procurer de lapoudre et des munitions. La forte-resse n’est défendue que par 32Suisses et 82 invalides qui capitulentaprès avoir essuyé 4 heures de canon-nade, couché morts 100 assaillants etblessé 115 autres. Hormis la bouche-rie, l’apport de cette journée à la révo-lution est bien maigre : l’exécution decinq prisonniers dont le gouverneurdu fort et puis la libération de 7 pri-sonniers de droit commun dont deuxmalades mentaux.

Notre rapport au colonisateurrecèle bien d’impostures et celle quis’est jouée sous nos yeux cettesemaine avec le défilé de la Fête natio-nale française n’est pas des moindres :le rituel rappelle le triomphe de Césarramenant de la guerre des Gaules,arrimé à son char, Vercingétorix le fierArverne de nos livres d’histoire. Al’ère de la transparence et de la démy-thification, les nouveaux historiensnous diront qu’il n’était ni mousta-chu ni chevelu, sa crinière de lionétait en son temps passée de modedans une Gaule déjà soumise par leslégions romaines. Au surplus, le chefdes Arvernes était un auxiliaire desRomains qui frayait avec Jules César,ce qui explique plus son exécutionque la trop connue sentence quivouait les vaincus au malheur. Lasymbolique est double d’une arméemalienne défilant sur l’Avenue desChamps-Elysées 54 années après queson premier commandant en chef, leprésident Modibo Keïta ait posé lesactes de ruptures les plus consé-quents.

La Chronique de MAGUM KËRMALAISE AU SEIN DE LA LIGUE DÉMOCRATIQUE

Mamadou Ndoye à l’épreuved’une probable frondeDerrière les apparences, la désignation de Mamadou Ndoye comme nouveau secrétaire général dela Ligue démocratique est loin de faire l’unanimité. Certains cadres du parti, qui critiquent le choixporté sur Mamadou Ndoye du fait de son âge, ont brillé par leur absence lors du dernier congrès duparti.

Les Augures du 14 juillet

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numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013www.enqueteplus.com

AFRIQUE / MONDE 4

L e bilan provisoire de plus dedeux jours de violences inter-ethniques dans le sud-est de

la Guinée s'est brusquement alourdimercredi avec 54 corps identifiés etdes dizaines d'autres encore noncomptabilisés. A l'hôpital central deN'Zérékoré, plus grande ville de larégion à environ 1.000 km deConakry, "nous avons comptabilisé 54corps identifiés, qu'on est en train derestituer aux deux communautés"guerzé et konianké qui se sont affron-tées de dimanche soir à mardi, adéclaré un médecin de cet établisse-ment joint sur place par l'AFP. Mais ilest d'ores et déjà plus lourd "parcequ'il y a des corps non identifiés à la

morgue" de l'hôpital.Certains corps "n'ont pasde tête, d'autres n'ont pasde papiers d'identité. Pourles 54 corps identifiés,nous nous sommes baséssur les papiers d'identité,ça nous a beaucoupaidés", a-t-il ajouté.Mardi, le porte-parole

du gouvernement avait faitétat d'au moins 16 tués et80 blessés. Le médecinde N'Zérékoré a indiqué àl'AFP ne pas être en

mesure de préciser de bilan global. Ily a eu "des dizaines" de morts, a-t-ildit. "Avec la Croix-Rouge, nous avonsparcouru beaucoup de quartiers, descorps sont encore dans des caniveaux,d'autres avec leurs familles", a-t-ilprécisé."En ce moment, nous sommes

débordés à l'hôpital. (...) A chaquefois, il y a la gendarmerie, la Croix-Rouge ou des volontaires qui dépo-sent des corps de victimes, parfoissans membres ou sans tête, ou encoreéventrés", a-t-il ajouté.Jean-Marie Doré, ex-Premier minis-

tre et chef d'un parti se présentantcomme centriste, a de son côté parléde "44 morts" d'après ses informa-

tions à N'Zérékoré et Koulé, ville à 40km plus au nord où les violences ontdébuté dans la nuit du 14 au 15 juil-let. "Les personnes découpées à lamachette ou celles brûlés vives nesont pas comptabilisées parmi lescorps qui sont à la morgue", a dit M.Doré.Le porte-parole de l'opposition,

Aboubacar Sylla, a appelé à "une véri-table politique de réconciliation entreles communautés" dans ces régions,frontalières du Liberia et de la Côted'Ivoire. "L'Etat doit assumer ses res-ponsabilités et ramener le calme. Ildoit restaurer son autorité", a-t-il dit àl'AFP.

"Petite détente"A N'Zérékoré, "un calme précaire

règne, on sent une petite détente" etcontrairement aux dernières 48heures durant lesquelles la plupartdes habitants s'étaient calfeutrés chezeux, les rues étaient animées mer-credi, a affirmé un résident contactépar téléphone depuis Conakry.Un autre habitant et une source

sanitaire ont également évoqué uneaccalmie fragile dans la zone.Les violences avaient éclaté à

Koulé après que trois jeunesKonianké ont été battus et torturéspar des gardiens d'une station-servicequi les avaient pris pour des voleurs.Deux d'entre eux sont morts quelquesheures plus tard des suites de leursblessures, donnant lieu à une spiralede représailles entre Konianké etGuerzé, selon une source policière.Les violences se sont ensuite éten-

dues à N'Zérékoré et à Beyla, à une

centaine de kilomètres au nord deN'Zérékoré, selon des témoins et leporte-parole du gouvernement gui-néen, le ministre Albert DamantangCamara.D'après différentes sources, les

membres des communautés koniankéet guerzé se sont affrontés à l'aide decoupe-coupe, haches, pierres etbâtons, mais aussi d'armes à feu. Lefeu a également été utilisé pour brûlerdes victimes, ainsi que leurs domi-ciles et/ou leurs véhicules.

Des églises et mosquées ont été incendiéesDans une déclaration à la Nation

mardi, le président guinéen AlphaCondé avait exhorté les populationsau calme et affirmé que "toutes lesdispositions" avaient été prises "pourassurer la sécurité des personnes etde leurs biens".Les Guerzé, des autochtones, sont

essentiellement chrétiens ou ani-mistes. Les Konianké, essentielle-ment musulmans, sont des allogènes,venus d'autres régions que la Guinéeforestière.En dépit de l'explosion de vio-

lences, M. Condé a quitté Conakrymercredi matin pour Abuja où se tientle 43e sommet ordinaire des diri-geants ouest-africains prévu jusqu'àjeudi, a annoncé la présidence.Pour tenter de ramener le calme en

Guinée forestière, le gouvernement yavait dépêché deux hauts responsa-bles militaires originaires de la régionet appartenant aux deux ethniesrivales.

(AFP)

Un des 28 candidats à la pré-sidentielle du 28 juillet auMali, Tiébilé Dramé, artisan

d'un accord de paix entre Bamako etla rébellion touareg, a annoncé mer-credi son retrait du scrutin et a vive-ment critiqué la France qui ne res-pecte pas "la dignité" de son pays."J'ai décidé de retirer ma candidaturepour l'élection du 28 juillet, parce queles conditions d'une élection régulièrene sont pas réunies", a déclaré M.Dramé, lors d'une conférence depresse à Bamako. Il a mis en avant lecas de la ville de Kidal, à 1.500 km aunord-est de Bamako, fief des Touareget de leur rébellion, où, selon lui, "lesconditions de tenue de ce scrutin sontloin d'être réunies". "La loi électorale aété violée" à Kidal, car "à la date du25 juin, il n'y avait pas de liste électo-rale" dans la ville, comme ce devraitêtre le cas "conformément à la loi", a-t-il ajouté.Selon Tiébilé Dramé, ancien ministre

et chef du Parti de la renaissance natio-nale (Parena), "vouloir maintenir la datedu 28 juillet, c'est priver de nombreuxMaliens de leur droit" de vote.M. Dramé avait officiellement

demandé le 8 juillet à la Cour consti-tutionnelle un report du scrutin, fai-sant valoir en particulier l'imprépara-tion du vote à Kidal, mais la Cour nes'est pas encore prononcée, à onzejours du premier tour."Nous avons saisi la Cour en espé-

rant qu'elle se prononcerait.Puisqu'elle ne s'est pas prononcée, jeretire ma requête et je retire mainte-nant ma candidature", a-t-il annoncé,ajoutant cependant: "Je ne ferai rienpour entraver le processus des élec-tions". M. Dramé s'est montré très cri-tique à l'égard de certains dirigeantsfrançais, dont le ministre des Affairesétrangères, Laurent Fabius, qui ontexercé une forte pression pour que laprésidentielle ait lieu en juillet en dépitdes inquiétudes exprimées à Bamakosur les risques que cette précipitationn'aboutisse à une élection au résultatcontesté. "Je constate que Fabius estdevenu le directeur des élections auMali", a affirmé Tiébilé Dramé, regret-tant que "certains responsables fran-çais accumulent les maladresses". "Jepense qu'on peut aider un pays sanss'immiscer dans ses affaires", a-t-ilestimé. "Nous sommes reconnaissants

à la France pour ce qu'elle a fait pournous, mais on peut aider un pays à selibérer sans toucher à sa dignité".La France est intervenue militaire-

ment dès le 11 janvier au Mali auxcôtés de l'armée malienne et d'autresarmées africaines pour libérer le norddu pays qui avait été occupé en 2012par des groupes islamistes armés etcriminels liés à Al-Qaïda, interventionqui se poursuit.La ville de Kidal était occupée

depuis février par les rebelles touaregdu Mouvement national de libérationde l'Azawad (MNLA), jusqu'à leur can-tonnement qui s'est fait en parallèle àl'arrivée le 5 juillet de quelque 150soldats maliens, conformément à unaccord de paix signé le 18 juin àOuagadougou et dont M. Dramé a étél'artisan au nom du gouvernementmalien de transition.L'arrivée des soldats maliens dans

la ville, où le gouverneur se trouvedepuis lundi pour préparer la prési-dentielle, a provoqué des tensionsentre partisans et opposants à la pré-sence de l'armée.A propos du gouverneur, le colonel

Adama Kamissoko, M. Dramé a estiméqu'il était revenu "organiser à la hâte, enquelques heures sur place, la révisionde la liste electorale", mais "aujourd'huile retour de l'administration à Kidal estloin d'être effectif". Le secrétaire géné-ral de l'ONU Ban Ki-moon a estimélundi à Paris que même si l'électionprésidentielle était "imparfaite", sesrésultats devraient "être respectés".Le président malien de transition,

Dioncounda Traoré, avait quelquesjours auparavant reconnu lui aussique cette élection ne serait pas "par-faite, encore moins dans un pays ensortie de crise".

(AFP)

Le Soudan a condamné mardila position britanniqueconsistant à reprocher au

Nigeria de recevoir le président souda-nais Omar Al-Béchir, qui est sous lecoup d'un mandat d'arrêt de la Courpénale internationale (CPI).

Le ministre britannique en chargede l'Afrique, Mark Simmonds, a, rap-porte-t-on, critiqué le Nigeria pouravoir accueilli M. Béchir, en ces termes: "Cela compromet le travail de la CPIet envoie aux victimes un signal alar-mant sur la responsabilité des actesqu'elles souhaitent dénoncer, ce quidevra encore attendre".

Le ministère soudanais des Affairesétrangères a regretté les propos tenuspar M. Simmonds, les considérantcomme méprisants à l' égard del'Union africaine (UA), qui avaitdécidé en 2009 par un vote de na pass'occuper du mandat de la CPI contreM. Béchir pour de présumés crimes deguerre et crimes contre l'humanité auDarfour. La déclaration du haut res-ponsable britannique a minoré lavolonté des Africains et leurs choixdémocratiques, a souligné le minis-tère, soulignant que M. Béchir avaitété élu à une écrasante majorité lorsd'un scrutin libre et régulier en 2010.

M. Béchir s'est rendu dimanchedans la capitale nigériane, Abuja, poury participer à un sommet de l'UA surla lutte contre la propagation du sida,la malaria et la tuberculose, mais il estrentré à Khartoum avant la fin de larencontre. Un peu plus tôt ce mardi, laprésidence soudanaise avait démentides informations soutenant que le pré-sident Béchir avait quitté le Nigeria àla suite d'un recours en justice déposépar des activistes exigeant son arresta-tion et sa remise à la CPI.

Le Nigeria a indiqué dimanche qu'ilautorisait M. Béchir à entrer dans lepays et à prendre part au sommetconformément à la résolution adoptéepar l'UA.

(AFP)

VIOLENCES INTER-ETHNIQUES EN GUINÉE

54 morts identifiés, bilan provisoire

PRÉSIDENTIELLE AU MALI:

Le candidat Tiébilé Dramése retire,critique Paris

CPILe Soudan condamnela position britan-nique reprochant auNigeria d'accueillirOmar Al-Béchir

Mark Simmonds

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ALIOU NGAMBY NDIAYE

A lors que le patron de la sociétéSENAC SA se réjouit de ceque le péage sur l'autoroute

Dakar-Diamniadio rapporterait autourde 15 millions par jour dans latranche déjà ouverte à la circulation,la perspective de l'extension du trajet,à partir du 1er août prochain, ne faitpas sourire tous les usagers. En cause,la tarification dévoilée mardi par lePDG de la société concessionnaire,Gérard Sénac. Selon lui, de Dakar à Diamniadio,

les véhicules de transports en com-mun vont payer 1 400 F Cfa, pour l’al-ler comme pour le retour. Et, de lacapitale à Thiaroye, cette même caté-gorie de voitures casquerait 1000 FCfa, alors que le prix sera de 400 FCfa sur l'axe Thiaroye-Diamniadio.Des tarifs accueillis avec surprise parnombre de transporteurs.Selon Cheikh Moustapha Khollé,

ces prix annoncés seront très coûteuxpour les transporteurs. Pour ce der-nier, qui fait la distance Dakar-Thièsou Dakar-Diourbel, les 600 F Cfa queles transporteurs en commun payentdéjà de Dakar à Pikine suffisent large-ment. ‘’Ça ne sera pas du tout facile àsupporter pour ceux qui font deux foisl'aller et le retour dans la journée entreDakar et Thiès. On s'attendait à ceque le tarif reste invariable, mêmeentre Dakar-Diamniadio’’, dit-il. Pourson collègue Assane Gningue, celaserait plus économique de ne pasemprunter l’autoroute à péage.''L’autoroute, c’est bien parce qu’ellenous permet d’aller parfois très vite.Mais si on va jusqu’à payer 1 400francs, on préfère ne pas l’emprun-ter’’, avance-t-il.

Pour des tarifs ''proportionnelsaux distances''A la gare routière de Colobane, il

suffit d’évoquer le sujet pour susciterun vif débat. Chacun y va de son petitcommentaire. Et la remarque reste lamême : ‘’C’est trop cher. Les trans-ports en commun ne peuvent paspayer ces tarifs.’’ S'il préfère ne pastrop s'avancer en attendant d'être édi-fié sur la tarification, le gérant de lagare, Abdou Karim Seck, estimequ'elle doit être proportionnelle auxdistances des tronçons retenus'' etaussi ''supportable'' pour les transpor-teurs. ‘’J’attends d’avoir les tarifs,mais s'ils sont ainsi libellés, ce n’estpas proportionnel. C’est comme s'ilsse sont plus appuyés sur la distanceque sur la fluidité parce que deThiaroye à Diamniadio, il y a beau-coup d’obstacles à prendre en

compte’’, analyse Abdou Karim Seck.Devoir débourser 1 400 F Cfa

entre Dakar et Diamniadio, ''c’estexcessivement cher’’, déplore poursa part le secrétaire général duSyndicat national des travailleursdes transports routiers, Fallou Samb.D’après lui, même si les transpor-teurs gagnent en termes de temps,avec une telle tarification, ce seraitdu pareil au même. ‘’Les véhiculesde transport en commun font du ser-vice public. Pour les véhicules quifont Dakar-Rufisque et qui peuventfaire 5 rotations dans la journée,devoir payer 1 400 F Cfa à chaquepassage, c’est trop’’, explique M.Samb. ''Nous ne sommes pas d’ac-cord avec une telle tarification et

tout ce que nous pouvons faire, c’estde le dénoncer’’, poursuit-il.

“On préfère ne pas passer par le péage”Baba Diaw est chauffeur de taxi.

Mais il emprunte ‘’très rarement’’ lepéage. ''Les rares fois que je prendsl’autoroute, c’est le client qui paie.Pour aller en banlieue, nos clientspayent entre 2 000 et 2 500 F Cfa, sion veut payer 400 F Cfa sur chaquepassage (sur l'autoroute), on negagnera rien à la fin de la journée'', ditBaba Diaw.Les camions et les gros porteurs ne

sont pas mieux lotis, ils devront payerle double pour passer sur l’autorouteà péage, c'est-à-dire 2 400 F Cfapour un seul passage. ‘’Trop élevé’’,s'écrie Mme Kane, de la société KaneLogistic, spécialisée dans le trans-port, l’achat et la vente de camions.Pour elle, de Dakar à Bamako, lesfrais de route s’élèvent déjà à 200000 F Cfa. Par ailleurs, il arrive quesa société déploie 5 camions pourBamako, pour des commandes auMali. Et s’il faut passer par l’auto-route à péage, il faut donner pourchaque camion 2 400 F Cfa, à l'allercomme au retour. ‘’En général, lescamions et gros porteurs préfèrentrouler la nuit où il y a moins d’em-bouteillages. Et parfois, il n’y a pastrop d’urgence pour que les camionsempruntent le péage, parce que leslivraisons sont des fois dans desdélais de 3 à 4 jours’’, souligne-t-elle. ''Pour les camions, l’État nenous facilite rien. On paie tout. C’estpourquoi on préfère ne pas passerpar l’autoroute'', avise-t-elle.

numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013www.enqueteplus.com

ÉCO / SOCIAL 5

AUTOROUTE À PÉAGE DAKAR-DIAMNIADIO

Les tarifs font grincer des dentsSon ouverture annoncée pour le 1er août prochain, le péage sur l’autoroute Dakar-Diamniadio ne fera pas que des heureux. D'ores et déjà, certains usagers automobiles dénoncent les tarifs qu'ils jugent chers.

En visitant hier à Dakar, dansdes centres de formation pro-fessionnelle où se déroulentles épreuves du BTS, le minis-tre de tutelle Mamadou Tallan'a pas manqué de soulignerle taux élevé de l'employabi-lité des diplômés.

Les candidats au Brevet detechnicien supérieur (BTS)ont entamé depuis le 10 juil-

let dernier les examens. A cet effet, leministre de la Formation profession-nelle, de l'apprentissage et de l'artisa-nat, Mamadou Talla, a procédé, hier àDakar, à une visite de centres de for-mation où se déroulent les épreuves. Ils'est ainsi rendu au Centre d'entrepre-neuriat et de développement tech-nique (ITECOM), au Lycée tech-nique Maurice Delafosse et au Centrede formation professionnelle et tech-nique (CFPT). Il a pu constater queles examens se déroulaient normale-ment.

En outre, Mamadou Talla a prisconnaissance des résultats du premiertour dans la plupart des centres visités.Au lycée technique Delafosse, parexemple, ''le taux de réussite du pre-mier tour est de 40% contre 30% l'an-née dernière'', a noté Ibrahima Sène,président du jury ''Comptabilité''.

Parlant de l'importance de la for-mation professionnelle, MamadouTalla a soutenu qu'elle est la clef facili-tatrice de l'insertion des jeunes dans lemarché de l'emploi. D'après lui, le tauxd'insertion après la formation avoisineles 75% au Sénégal.

M. Talla a relevé que la particularitédu BTS résidait dans la difficultéqu'éprouvait l’État à orienter les bache-liers techniques. Mais, avec l'instaura-tion de 34 BTS, il y a eu d'énormesaméliorations à l'en croire. De même,avec l'implantation de 16 BTS, sui-vant l'Approche par les compétences(APC), le taux de réussite se situeraitactuellement à ''plus de 80%''. Dans lamême veine, le ministre a évoqué lesgrandes réformes que le gouverne-ment va entreprendre dans ce secteur.

''Nous sommes en train de réfor-mer la formation professionnelle duCAP au BTS'', a-t-il informé. Et, a-t-ilajouté, puisque le Sénégal est divisé en6 pôles de développement écono-mique, le pays sera doté de 6 lycéesprofessionnels dont les travaux deconstruction prendront fin d'ici 2017.Le premier centre sera implanté àSandjara et le second à Fatick, a-t-ilprécisé. La spécificité de ces écoles seraque les élèves vont bénéficier d'uneformation par alternance en collabo-ration avec les entreprises et surtoutavec le secteur de l'artisanat.

DJIDI DIARRA (STAGIAIRE)

FORMATION PROFESSIONNELLE AU SÉNÉGAL75% des diplôméstrouvent aisémentemploi, d'après le ministreMamadou Talla

L es sommes que doiventdébourser les usagers del’autoroute à péage sont

jugées exorbitantes par les consu-méristes. Et d’après le président del’Association nationale des consom-mateurs du Sénégal (ASCOSEN),Momar Ndao, ‘’c’est quand mêmecher et le gain de temps et de carbu-rant qui est obtenu est assez faiblepar rapport à la somme payée''. Ilpense que l’objectif de l’autoroute àpéage n’est pas de pomper de l’ar-gent aux consommateurs. ‘’A notreavis, le coût est encore cher, et ilfaudrait revoir les tarifs à la baisse.1v400 francs, ce n’est pas rentablepour le consommateur. Raison pourlaquelle, nous pensons que leur tarifest très élevé. Ils auraient pu gagner

avec 1 000 francs au lieu de 1 400francs’’, ajoute-t-il. Avec une telle tarification, le pré-

sident de l’ASCOSEN soutient quec’est la société SENAC SA qui serale plus grand gagnant alors que l’au-toroute à péage, qui est une conces-sion de service public, devrait êtreun équilibre entre les usagers et leconcessionnaire et non ‘’une sortede vache laitière''. ‘’L’idée, c’est dedire : +équilibrons les comptes, fai-sons de telle sorte que le conces-sionnaire se retrouve dans ses inves-tissements, qu’il puisse avoir desmoyens pour faire face à l’ensembledes opérations d’entretiens, descontrats de concession+. A notreavis, il y a le conseil des infrastruc-tures qui devrait veiller à ce que les

tarifs ne soient pas très élevés, maisj’ai l’impression qu’ils sont en trainde dormir parce que les tarifs sontextrêmement élevés’’, juge-t-il.Selon le contrat de concession,

SENAC SA gère l'ouvrage pendant30 ans au terme desquels il seraréaffecté à l'État du Sénégal.

A. NG. NDIAYE

MOMAR NDAO, PRÉSIDENT DE L’ASCOSEN

“Le gain assez faible parrapport à la somme payée”

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ALMAMI CAMARA

V oici plus d’une décennie queBara Samb s’illustre dans lamusique avec la batterie

comme instrument d’expression. Surle sillage de grands maîtres en lamatière tels qu’Abdoulaye ProsperNiang, Maguette Dieng, Cheikh

Ndiguel Lo, Lapa Diagne, MountagaKoité, pour ne citer que ceux-là; l’en-fant de Grand-Yoff est loin d’être unnovice dans le terreau musical séné-galais. Initié à la batterie par sononcle Massaer Samb expatrié auxEtats Unis d’ Amérique après avoiraccompagné la Diva Kiné Lam dans

l’album Balla Aissa Boury, Bara Sambva se perfectionner auprès de CheikhSow l’ancien batteur du groupeMissal de la Patte-d’oie Builders. Dela musique de variété au reggae, Baras’est familiarisé avec l’instrument àpercussion le plus complexe de lamusique qu’est la batterie avant de seretrouver derrière Amath Samb pourune toute première expérience enmbalax. Après la sortie timide de Yeewuleen

son premier album solo, Pape Dioufdécide d’enregistrer un album live auBideew bi night club de Pikine endécembre 2002. A la batterie, BaraSamb harmonise tambours, grossecaisse et cymbales aux sonoritésmbalax bien rythmées. Le tube‘Cocorico’ magistralement orchestréfait de cet album live un succès pourannoncer la naissance d’un futurgrand orchestre dans un paysagemusical dominé par des formationsmythiques, la Génération Consciente.‘Je me souviens de cette grande pre-mière au Bideew bi avec Pape Dioufcomme si c’était hier. Parce quec’était le 25 décembre 2002 et elle acoïncidé avec la première défaite deMouhamed Ndao Tyson dans l’arèneface à Bombardier’, narre-t-il sous le

défilé de quelques photographies surl’écran de son ordinateur.

‘Free-lance’A peine quelques semaines après

sa brillante prestation avec PapeDiouf, Bara est démarché par AliouneMbaye Nder qui entendait le recruterpour jouer avec le Setsima. Et sonchoix fut sans équivoque: ‘Pape Dioufvenait juste de franchir un palier. J’aidonc accepté l’offre d’Alioune MbayeNder qui était déjà un talent confirmésur la scène musicale sénégalaise’,assume-t-il. Un choix qui sera très tôtponctué par une tournée internatio-nale dans l’Hexagone et d’autresvilles européennes. En 2007, ilrejoint le Super Diamono d’OumarPène et assure les drums pour l’al-bum Mom tammit. Mais AliouneMbaye Nder qui a été bercé par lefond musical du Super Diamono avecLamine Faye, ne peut plus se priverde Bara Samb qui, d’ailleurs, va enre-gistrer avec lui les albums ‘Confiance’et ‘Boul yax sa palax’. Ces deux for-mations vont se partager ainsi les ser-vices du même batteur pour leurs dif-férentes prestations au Sénégalcomme à l’étranger. Fallou Dieng,Mame Goor Diazaka, Abou Aw et tantd’autres artistes louent son talent debatteur. C’est ainsi que Bara Sambsera logé à la même enseigne que cesmusiciens ‘mercenaires’ qui mon-nayent leur savoir-faire avec plusieursartistes en free-lance.En attendant la toute nouvelle

production d’Alioune Mbaye Nder,Bara vient d’assurer la batterie pourl’opus célébrant le quarantièmeanniversaire d’Oumar Pène et leSuper Diamono.

EN VUE 6

numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013

I ls ne sont pas encore à la pointe del’innovation, mais ils enregistrentdes progrès encourageants.

Malgré leur faible ou moyen revenu,certains pays africains, à l’instar deMaurice, de l'Afrique du Sud, de l'Ou-ganda, du Nigeria ou du Sénégal, s’éri-gent petit à petit en ‘pôles dynamiques’où se développent des activités inno-vantes sur le continent. Un positionne-ment à la hausse observé dans lasixième édition du rapport sur l’indicemondial de l’innovation, publié conjoin-tement début juillet par l’UniversitéCornell aux États-Unis, l’Institut euro-péen d’administration des affaires(Insead) et l’Organisation mondiale dela propriété intellectuelle (Ompi).Des experts ont interrogé 84 indica-

teurs – au delà des critères traditionnelsrelatifs aux dépenses en recherche etdéveloppement - pour parvenir à mesu-rer l'indice mondial 2013 de l'innova-tion de chacun de 142 pays sélection-nés à travers le monde. Dufonctionnement des institutions auxrésultats obtenus en matière deconnaissances et de technologie, enpassant notamment par la qualité desuniversités, le capital humain, les infra-structures, le perfectionnement desmarchés et des entreprises, tout a étépassé en revue.‘Nouveaux acteurs’ de l'innovation‘Si le classement est dominé par les

économies à revenus élevés, plusieursnouveaux acteurs ont renforcé leurscapacités et les résultats en matière

d'innovation’, assure Soumitra Dutta,de l'Université Cornell, coéditeur durapport.Avec un indice de l'innovation à

66.55 sur 100, la Suisse se maintienten tête, suivie de la Suède (61.36), duRoyaume-Uni (61.25), des Pays-Bas(61.14) et des États-Unis (60.31) –10e en 2012 - qui signent leur retourdans le top 5. Côté africain, c'est Mau-rice, 53e place mondiale, qui arrive entête malgré un indice encore endessous de la moyenne générale (38).L'État de l'Océan indien est talonné parl'Afrique du Sud (37.60), championnedu continent en termes des ‘moyensmis en œuvre en matière d'innovation’.La Tunisie (35.82), l'Ouganda (31.21),le Botswana (31.14), le Maroc (30.89),le Ghana (30.60), le Sénégal (30.48)et le Kenya (30.28) lui emboîtent lepas.

Nigeria et Sénégal, bons élèvesAu total, 36 pays africains se retrou-

vent dans le nouveau classement del'indice mondial de l'innovation, soitdeux de plus qu’en 2012, grâce à l'en-trée du Cap-Vert et de la Guinée. Cer-tains États ont enregistré des mauvaisrésultats par rapport à l’année précé-dente, d'autres, au contraire, ont bienprogressé.Parmi ces bons élèves africains, le

Nigeria (123e mondial en 2012, 120e

en 2013) et le Sénégal (97emondial en2012, 96e en 2013) sont les seuls paysà revenu moyen inférieur (suivant laclassification de la Banque mondiale),à avoir réussi à gravir quelques marchesau classement : trois bonds pour le pre-mier, un pour le second. Au mêmemoment, la position de tous les autrespays de la même catégorie a baissé, surle continent, de 2 à 22 marches. Maisl’indice global des pays africains enmatière d'innovation a, lui, plutôt étérevu à la hausse.Le bon résultat du Sénégal s’explique

notamment par une ‘politique volontaristed’ouverture du pays aux nouvelles tech-nologies mais aussi par la vivacité d’unepopulation jeune et innovante’, soutientJulie Owono, responsable Afrique d’Inter-net sans frontières, une association depromotion de la liberté d’expression sur laToile. ‘C’est le seul pays de l’Afrique del’Ouest francophone à s’être doté d’unincubateur, le CTIC Dakar, pour coacheret accompagner les projets innovants’,ajoute, de son côté, Serigne Barro, respon-sable de l’agence digitale People Input,qui accompagne sur le continent lesentreprises, les opérateurs télécoms, voireles institutions, dans la mise en œuvre deleurs projets tournés vers les nouvellestechnologies.Pays à revenu faible, l’Ouganda (89e

mondial), le Kenya (99e), le Mali (106e), leBurkina Faso (116e), le Mozambique(121e), la Gambie (122e), le Bénin (127e),

l’Éthiopie (129e), le Niger (131e) et le Togo(139e) réalisent également des bons résul-tats à l’indice mondial 2013 del’innovation par rapport à l’an dernier.Le continent reste cependant

confronté à plusieurs difficultés quifreinent son élan vers l’innovation :‘accès difficile à l’Internet, insuffisanced’investisseurs et d’incubateurs, sous-exposition des projets innovants,régime réglementaire non adapté ausecteur…’, tente d'énumérer SerigneBarro. ‘Il faut ajouter à cela des pro-blèmes d’électricité devenus récurrentsdans plusieurs pays africains’, relèveJulie Owono, dont l’organisation parti-cipe au projet Feowl, une plateformelancée en ligne et destinée à évaluer,notamment à Douala, l’impact réel desdélestages sur l'accès des populationsà l'internet.

(JEUNEAFRIQUE.COM)

PROFIL - BARA SAMB, ARTISTE-MUSICIEN

Une batterie ‘mercenaire’Entre le Super Diamono d’Oumar Pène et le Setsima d’Alioune Mbaye Nder, Bara Samb trimbale ai-sément ses baguettes à la batterie. Sollicité par certains artistes pour des enregistrements d’albums,par d’autres pour des prestations en live, il tire profit de l’expérience acquise dans ces deux grandesformations musicales.

TOURISME - PUBLICATION

‘Destination Dakar’,un nouveau guide duvoyageur

Sortie récemment et éditée parAzur Média, la brochure ‘DestinationDakar’ est un guide agréable et clairde la capitale sénégalaise.

‘Dakar renvoie à tantd’images, de couleurs etde lumières pour une si

petite ville, mais ô combien immensepar le prestige’. C’est par ces mots, élo-gieux, que la brochure ‘DestinationDakar’ commence à décrire la capitalesénégalaise qu’elle se charge de présen-ter.

Sorti ce mois-ci, ‘DestinationDakar’ est un opus de 78 pages.Informatif, agréable et, de surcroîtbilingue, c’est un guide tout indiquépour le lecteur ayant soif de découvrirpour la première fois cette ville. Richede 12 rubriques, la brochure couvreun nombre remarquable de sujets quifont d’elle une présentation assezexhaustive de l’identité dakaroise et,par extension, sénégalaise  : lutte,islam, architecture, culture, histoire,cuisine...

Les textes digestes et ludiques, etillustrés de magnifiques photos, ren-dent la compréhension des sujets trai-tés facile, même pour le lecteur qui n’ajamais été au contact de notre culture.Dans ce Dakar, ‘Afrique en miniature’selon la brochure, on remonte letemps en découvrant l’histoire desmonuments phares de la capitaleavant de voyager d’un univers à unautre avec des escales à Gorée et au lacrose.

On se projette également du côté dela Corniche Est, de même qu’on entredans les foyers pour s’attabler devantun bon ceebu jën* et l’on s’essaye ausport (rubrique lutte traditionnel) et àla spiritualité (reportage sur la grandemosquée de Dakar)… Un véritablevoyage des sens proposé par‘Destination Dakar’. A lire.

*Riz au poisson

SOPHIANE BENGELOUN

INNOVATION - AFRIQUE DU SUD, MAURICE, SÉNÉGAL...

L'Afrique sur la voiede l'innovationMalgré leurs revenus souvent faibles ou moyens, certains paysafricains ont gagné quelques points dans le classement de l’indicemondial 2013 de l’innovation, publié début juillet. C’est le cas deMaurice, de l’Afrique du Sud, du Nigeria et du Sénégal. Mais passeulement. Aperçu des pays du continent qui innovent.

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ASSANE MBAYE

Nommé hier Procureur général près la Coursuprême en remplacement de AbdoulayeGaye, parti à la retraite depuis le 30 juin der-

nier, Mamadou Badio Camara n'est pas en terraininconnu. Au contraire, il connaît bien les rouages etle fonctionnement de cette institution dont il présidedésormais aux destinées pour avoir été son Secrétairegénéral pendant cinq ans cumulativement avec sesfonctions de président de la chambre criminelle dela Cour suprême. Dur à cuire, Mamadou BadioCamara a effectué un véritable parcours du combat-tant avant d'arriver à cette station. Nommé Procureur général près la cour d’appel de

Saint Louis, en juillet 2004, il a été maintenu dansses fonctions de Secrétaire général de la Cour de cas-sation, institution dans laquelle il a été conseiller,notamment à la chambre pénale d’octobre 1998 àoctobre 2002, puis à la chambre sociale, denovembre 2002 à janvier 2004.Né le 09 avril 1952 à Dakar, Mamadou Badio

Camara a fait ses études primaires à l’écoleBiscuiterie de Médina à Dakar. Son certificat d’étudesprimaires empoché en 1964, il est admis au lycéeVan Vollenhoven de Dakar où il a fait ses étudessecondaires, entre 1964 et 1971, année à laquelleil a décroché son baccalauréat. S'ouvrent dès lorspour lui les portes de l'École nationaled'administration et de magistrature (Enam) devenueentre temps Ena. Ses études post universitaires sanc-tionnées par un brevet de Magistrat, en juillet 1977,Mamadou Badio Camara intègre la Faculté de Droitde l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il aobtenu sa Licence en droit privé, option judiciaire, enjuin 1975. Deux ans plus tard, il est coopté substitutdu Procureur à Dakar, puis Premier substitut du Pro-

cureur à Dakar, en février 1983. En 1984, il estnommé Procureur de la République à Kaolack où ilséjourne pendant cinq ans avant d'être affecté àZiguinchor. De là-bas, il est promu Substitut généralau Parquet général de la Cour d’appel de Dakar en1991, avant d'être nommé Procureur-adjoint au tri-bunal régional hors classe de Dakar en 1993.

Magistrat et professeurParallèlement à ses fonctions, il faut noter que

Mamadou Badio Camara a été chargé du cours ''Pra-tique du parquet'' à l’ENAM puis au Centre de For-mation Judiciaire de Dakar de 1993 à 1999), ensuiteconférencier à l’École nationale de Police et à l’Écolede la gendarmerie à Dakar de 1995 à 1999. Expert du Comité sénégalais des droits de

l’Homme, il a effectué plusieurs missions deformation en droits de l’Homme qui l'ont conduit enGuinée-Bissau en avril 1998 et à Niamey en décem-bre 1998. Collaborateur des bureaux de Dakar del’UNIFEM et de l’OMS pour un cycle de conférences

sur les violences faites aux femmes, destinées auxassociations féminines, aux élèves de l’École dePolice, de l’École de Gendarmerie et de l’École deMagistrature du Sénégal (1996), il a été membre dela commission d’enquête des Nations-Unies sur lasituation des détenus au Burundi (Bujumbura,novembre 2001 à février 2002). Mais aussi membre

du Conseil d’Administration de l’École RégionaleSupérieure de Magistrature (ERSUMA) de PortoNovo en République du Bénin entre 2004 et 2010,puis Chargé de mission de l’Organisation Internatio-nale de la Francophonie en Haïti en 2007 avant d'êtreélu membre du comité des Nations-Unies sur les dis-paritions forcées, le 31 mai 2011.

SOCIÉTÉ 7

numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013

GASTON COLY

Mamadou Badio Camara, précédemmentPrésident de Chambre et Secrétairegénéral de la Cour suprême, est devenu

Procureur général près ladite Cour. Ce choix, dit-on,consacre le parcours riche d'un véritable magistrat deparquet. Une seule fois il a occupé des fonctions horsdu parquet, en tant que président de la chambre cri-minelle de la Cour suprême. Cette nomination, sou-ligne-t-on, n'a ''fait l'objet d'aucune récrimination'',même s'il y avait ''beaucoup de candidats'' au poste.Mamadou Badio Camara remplace Abdoulaye Gaye,parti à la retraite depuis le 30 juin, et nommé à titrehonoraire Procureur général près la Cour suprême .Toujours au sein de cette haute juridiction, Abdoulaye

Ndiaye, précédemment Conseiller à la Cour suprême,est nommé Secrétaire général. Présenté commequelqu'un de ''compétent'', il a été Président du tri-bunal de Fatick, Secrétaire général au ministère de laJustice avant d'atterrir à la cour suprême commeconseiller.Pour sa part, Jean Louis Paul Toupane, précédem-

ment Conseiller à la Cour suprême, est nommé Pré-sident de Chambre à ladite Cour. Il a été Président duTribunal régional de Saint-Louis. Mais c'est au Conseild'Etat où il a été secrétaire général, qu'il a affûté sesarmes.

Henri Grégoire Diop, nouveau Président de la CreiToujours au chapitre des mesures individuelles

prises hier, ce sont celles relatives à la Cour de Répres-sion de l’Enrichissement Illicite (C.R.E.I) qui sont lesplus surprenantes. Elles interviennent dans uncontexte de traque des biens mal acquis à outranceet viennent restructurer cette Cour. Désormais, c'estl'actuel Premier Président de la Cour d’Appel de Kao-lack, Henri Grégoire Diop, qui est le nouveau Présidentde la Crei. Henri Grégoire Diop qui faisait partie del'équipe de la Crei va cumuler les deux fonctions dePrésident de la Cour d’Appel de Kaolack et dePrésident de la Crei. Il remplace au poste MandiogouNdiaye dont il était jusqu'ici l'un des assesseurs (mem-

bre du Siège). Mandiogou Ndiaye a été mis en positionde détachement auprès de la Présidence de la Répu-blique. Avec la promotion de Henri Grégoire Diop,Magatte Diop devient Assesseur à la Crei. Toutefois, ildemeure Président de juridiction. Tandis que TahirKa, cumulativement avec ses fonctions de Conseillerà la Cour d’appel de Dakar, est nommé Juge suppléantà la Crei.Ces changements sont d'autant plus importants

que le but de la Crei est de traquer les milliards duSénégal planqués dans les comptes à l’intérieur dupays et à l’étranger. La loi relative à l’enrichissementillicite a été promulguée en juillet 1981 sous le régimedu président Abdou Diouf. Selon le décret 81-787 du5 août 1981, la Cour est compétente sur l’ensembledu territoire national pour lutter contre le gain facile,les actes qui portent atteinte à l’économie et qui sontcommis par des fonctionnaires. Elle est ''chargée uni-quement de réprimer l'enrichissement illicite et toutdélit de corruption ou de recel connexe''. Sontassujettis à cette loi, les titulaires d'un mandat publicélectif ou d'une fonction gouvernementale, magistrats,agents civils ou militaires de l'État ou d'une collectivitéterritoriale, dirigeants d'établissements publics ou desociétés nationales, etc.Cette Cour, faut-il le rappeler, est constituée d'un

Parquet spécial, d'une chambre d'instruction et d'unechambre de jugement.

CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE

Macky Sall renouvelle la Coursuprême et restructure la CreiLe Conseil supérieur de la Magistrature qui s'est tenu hier, sous la présidence deMacky Sall, président de la République et Président dudit Conseil, a été riche ennominations.

ALTERNANCE À LA COUR SUPRÊME

Mamadou Badio Camara,un dur à cuireLe Conseil supérieur de la magistrature a finalement porté son choix sur Mama-dou Badio Camara pour remplacer Abdoulaye Gaye à la tête de la Cour suprême.Pressenti à ce poste après la retraite de son prédécesseur, Mamadou Badio Camaradoit son plébiscite à son parcours.

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CMJN

ASSISES D’APPEL DE DAKAR

FATOU SY

En faisant appel, El Hadj AmadouSamba Diallo dit Pape Dialloespérait purger moins de 20 ans

de travaux forcés. Son avocat, Me AdnanYakhya, avait même misé sur une peinede 10 ans. Hélas, la Cour d’assisesd’appel de Dakar a brisé leur espoir, enconfirmant la décision rendue enpremière instance par la Cour d’assisesde Kaolack. Pape Diallo avait tué demanière horrible Serigne Seck. C’était le1er mars 2007, au croisement BallaMbaye, à Ndoffane, dans la région deKaolack. Six ans après les faits, Awa Dia a

retracé hier le film de la mort ‘’atroce’’ deson époux. Une mort qui, selon elle, n’a

été que l’aboutissement d’une menaceplusieurs fois proférée par l’accusé. ‘’Ilavait promis de tuer mon mari et il l’afait’’, a pesté la veuve, mère d’un enfantde 15 ans. Ce jour-là, son mari, qui regar-dait un match de la ligue des champions,est sorti à la mi-temps. ‘’En revenant, ils’est arrêté pour aider un handicapé àréparer sa moto. Pape Diallo l’a trouvé là-bas et lui a lancé une brique, avant de luiplanter plusieurs coups de couteau’’, araconté la veuve. Le témoin Aïda Mendyen a dit davantage. ‘’J’ai été surprise dansmon sommeil par des bruits. Je croyaisque c’était des ânes qui se battaient, maisj’ai vu Serigne Seck marcher à reculonspoursuivi par Pape Diallo’’, a renseigné ladame. Et d’ajouter : ‘’Ils se sont retrouvésdans l’enclos qui me sert de toilettes et

j’ai entendu Serigne crier à trois reprises :à l’aide, il va me tuer’’. Lorsque lessecours sont arrivés, la victime gisait dansune mare de sang, avec la gorge presquetranchée et des blessures au thorax, aucou et au cœur.

''Il a eu une crise épileptique'' Désigné comme l’auteur des blessures

fatales à la victime, Pape Diallo a alléguédevant les juges que le défunt s’est blessétout seul. ‘’Alors que je rentrais chez moi,Serigne a subitement surgi devant moi,en me reprochant de l’avoir traîné en jus-tice. Il a brandi un pistolet et je l’ai frappé.L’arme est tombée’’, a déclaré l’accusé.

‘’Il a sorti un couteau, nous avons com-mencé à nous disputer l’arme. Il a eu unecrise épileptique et je suis parti, sans tou-cher au couteau.’’ A l’en croire, aucontraire, c’est lui qui devrait être la vic-time, car Serigne Seck lui a administréplusieurs coups de couteau. ‘’Ils ne m’ontpas atteint grâce à mon arsenalmystique’’, a-t-il avancé. Sur l’origine dela bagarre, Pape Diallo a soutenu que lavictime lui nourrissait une haine incom-préhensible et ne cessait de le provoqueret de le menacer de mort. C’est pourquoi son conseil a estimé

qu’il y a l'excuse de la provocation. ‘’Ilfaut au moins retenir l'excuse de pro-vocation, car mon client était harcelé,opprimé par la victime qui ne rataitaucune occasion pour l'humilier’’, aargué Me Yakhya. Ce que l’avocatgénéral, Djibril Bâ, a refusé. Selon lui,l’excuse de provocation ne sauraitprospérer. Conforté par le témoignagede Aïda Mendy, il a soutenu que le pis-tolet n’existe que dans l’esprit de l’ac-cusé. Tout compte fait, il a requis dansle sens de la confirmation. Chose faitepar la Cour, puisque Pape Diallo devraiten principe recouvrer la liberté dans 14ans.

E n plus de subir les rigueurs car-cérales, Mame Coumba Diallodoit supporter le poids de la mort

de sa petite sœur Ramatoulaye Diallo.Âgée d’une vingtaine d’années, elle n’apu se contenir devant la barre du tribunaldes flagrants délits de Dakar. Sa sœur estmorte, à l'âge de 16 ans, alors qu'elle l'ai-dait à avorter. Elle aurait été miseenceinte par son surveillant général. ''Elleme disait qu’elle préférait mourir plutôtque de garder la grossesse, surtout quenotre mère est malade''. Selon ses dires,sa petite sœur menaçait de se suicider.

C’est pourquoi dit-elle : ''J’ai demandé àAlima Mbodji de me conduire chez FatouSow à qui j’ai donné 80 000 francs’’. ''Jele regrette du fond du cœur'', a ajouté laprévenue, avec une voix étouffée par deslarmes. Entendue, Fatou Sow a reconnu avoir

pratiqué l’avortement. ''Je lui ai mis unesonde qui devait déclencherl’avortement, en 48 heures, mais elle estrevenue me dire que cela n’a pas marché.Je lui en ai mis une autre, en luiprescrivant des antibiotiques et du fer‘’.Malheureusement, Ramatoulaye n’a pas

survécu à l’avortement. ''Le samediCoumba m’a dit que sa sœur avait de lafièvre, je lui ai suggéré de la conduire àl’hôpital. Le lundi 24, elles sont venueschez moi à bord d’un taxi et je l’aiconduite à l’hôpital de Thiaroye où elle arendu l’âme, à l’entrée’’, a raconté la pré-venue. Celle-ci a irrité les juges, enavouant qu’elle a fixé la durée de la gros-sesse par déduction. ''Sa sœur m’avait ditqu’elle n’avait pas vu ses règles durantdeux mois, alors j’en avais déduit qu’elleétait enceinte de deux mois'', a-t-elleconfié. Suffisant pour qu’elle subisse lesermon du juge. ''C’est terrible. Regardez! Elle et l’enfant sont morts. Vous n’avezaucune excuse, surtout que vous avez fait32 ans de service. Vous ne vous souciezpas de la vie des personnes. Il n’y a quel’argent qui vous intéresse'', lui a lancé leprésident Baldé. ''Je ne l’ai pas fait pourde l’argent, mais souvent elles arriventchez moi désemparées'', a-t-elle rétorqué. Dans cette histoire alambiquée, il se

trouve que la même infirmière a aidéAlima Mbodj à avorter. Du moins, c'est cequ'a soutenu l'élève de Terminale. ''C’estFatou Sow qui m’a proposé l’avortement.Lorsque je lui ai dit que j’avais un retard

de règles, elle m’a dit : 'je vais t’aidercomme tu es élève'''. Elle a indiqué avoirdéboursé 75 000 francs. ''Je lui avais pro-posé une machine, mais elle a exigé del’argent''. Ces propos ont été contestés parl’infirmière. ''Alima est venue chez moi,en pleurs, me suppliant de l’aider, car elledevait faire le Bac. Quand elle a fait le testde grossesse, il y avait deux barres et je luiai demandé de faire une échographie ;par la suite, ses règles se sont déclen-chées'', a réagi l’avorteuse contre qui lereprésentant du parquet a requis cinq ansferme pour les délits d’homicide involon-taire et d’avortement.Contre Mame Coumba Diallo et

Alima Mbodj, le substitut Saliou Dickoa requis deux ans, pour complicité. MesAbdoul Aziz Djigo et Ibrahima Mbengueont estimé que le délit de complicitén’est pas établi, à l’encontre des deuxjeunes filles. C’est pourquoi, à défautd’une relaxe, ils ont sollicité laclémence. Idem pour Me Amadou Sowqui a demandé au tribunal d’être indul-gent en faveur de Fatou Sow. Délibéréle 24 juillet prochain.

F. SY

Bourreau ou victime ?

Né en 1979 à Ndofane, dans lequartier de Diamaguène, ElHadj Samba Diallo est un

homme, à première vue, tout à fait ordi-naire… Mais à première vue seulement!

Plutôt grand (l’impression est ren-forcée par l’imposante coiffure “zou-lou” qu’il arbore), c’est un homme quia néanmoins le dos voûté et le cou endedans, comme si sa taille était pourlui un handicap.

Maigre, le bras noueux, le teint caféau lait et la mine renfrognée, il nedonne pas l’image d’un hommeagréable, cela malgré l’honnêtetéapparente avec laquelle il a, à la barre,répondu aux questions des juges.

Célibataire, sans enfant, SambaDiallo exerce le métier de chauffeur etvit, il semblerait, toujours auprès deses parents, dans le patelin où il est né.

Ses huit frères et sœurs et lui sonttous issus d’un mariage monogame,l’accusé disant ne pas avoir de problèmeparticulier ni avec sa famille, ni avec levoisinage. Comment comprendrealors les faits et les preuves recueillies aucours de l’enquête ? Quel sens faire dutémoignages des deux femmes qui, à labarre même, l’ont désigné comme lemeurtrier de Serigne Seck ? Enfin, pireencore, que penser des déclarations del’accusé selon lesquelles il a agi en situa-tion de légitime défense ?

À vrai dire, il est presque impossiblede répondre à ces questions car lescontradictions des différentes déposi-tions ne semblent pas ternir la vrai-semblance des dires de l’accusé. S’il aparfois été ambigu dans ses propos, ilne semble pas s’être contredit, ni avoirmenti.

Un accusé dont on ne saurait dires’il est bourreau ou victime.

SOPHIANE BENGELOUN

Terreur à la barre

Malgré tout ce qui a pu êtredit par l’accusé El HadjSamba Diallo aussi bien

que sa défense, afin de camper dans lerôle d’une victime, force est de consta-ter que l’attitude des deux témoins del’affaire, une fois à la barre, a complète-ment démoli la stratégie en question !

En effet, les deux femmes dont l’uneest la veuve de la victime n’ont sous aucunprétexte voulu s’approcher de ce dernier,même au moment de venir témoigner àla barre. C’est à peine si l’on n'a pas cru ElHadj Diallo atteint de la lèpre : tournantrésolument la tête sur le côté, le corpstendu comme si elles étaient prêtes àbondir, les deux dames ont rempli leurdevoir civique à pas moins de deux bonsmètres de l’accusé… Du jamais vu !

Leur excuse ? Être terrorisées par cedernier dont elles disent connaître letempérament belliqueux et cruel.

S.BENGELOUN

MOT DU JOUR

20 ANS DE TRAVAUX FORCÉS EN APPEL

Pape Diallo avait planté plusieurscouteaux à son voisin Condamné à 20 ans de travaux forcés par la Cour d’assises de Kaolack pour meurtre, El Hadj Ama-dou Samba Diallo n’a pu bénéficier de la réduction de peine qu’il espérait. La Cour d’assises d’appelde Dakar a confirmé le jugement rendu en première instance.

PROFIL DE l’ACCUSÉ

Après 48h de grève, les greffiers du Palais de justice de Dakar sesont remis hier au travail et, avec eux, sont revenus l’ordre etla majesté qui siéent aux audiences de prestige que sont celles

de cette présente cour d’appel.Si la salle n°4, où se déroulent les audiences, avait depuis le début de

ces assises des airs de pièce vacante, hier, au contraire, on a pu voir avecplaisir les auxiliaires de justice reprendre la place qui, temporairement,avait été confiée aux gendarmes. Le bal des robes noires reprenant ainsi au tribunal, c’est avec une plus

grande tranquillité d’esprit que se sont déroulées les audiences, ce quis’est ressenti même auprès de l’assistance et des journalistes, heureux devoir arriver à sa fin la pénurie de documents judiciaires qui sévissait en cedébut de semaine.

S. BENGELOUN

Ambiance

Retour à l’ordre

HOMICIDE INVOLONTAIRE ET AVORTEMENT

L'infirmière risque 5 ans de prisonLe tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé hier une tragiqueaffaire d’avortement suivi du décès de la fille enceinte. L’infir-mière ayant pratiqué l’avortement encourt 5 ans de prison ferme,tandis que la grande sœur de la victime et une de ses amies risquent 2 années de prison.

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9SOCIÉTÉ

FARA SYLLA

“J e n’ai jamais répudié mafemme et j’ai été au tribu-nal pour trouver une solu-

tion aux problèmes de mon ménagemais à ma grande surprise, le divorceest annoncé. Je reconnais que jen’étais pas satisfait de la décisionprise là-bas qui consistait à consom-mer le divorce avec Ndèye Dia et jeprécise ici que j’ai aucune dentcontre Ndiack Ndiaye'', a déclaré à labarre, hier, l’accusé Mbaye Sèye.Lequel est poursuivi pour tentative demeurtre sur la personne de NdiackNdiaye. Assis aux côtés du mari deson ex-épouse, Mbaye Sèye, natif etdomicilié de Thiagar, dans la com-mune rurale de Ross Béthio, est répa-rateur de pneus et père de sixenfants, dont deux avec la dameNdèye Dia. En répondant aux ques-tions sur sa personnalité, il a versé dechaudes larmes. Une vive émotion aenvahi la salle. Le Président de lacour Pape Oumar Diallo lui a

demandé de se ressaisir et de répon-dre aux questions.

L’alibi de l'accusé...Mbaye Sèye réfute vouloir attenter

à la vie de Ndiack Ndiaye et il donnecomme alibi avoir passé deux jourschez Mor Fall Diop à Richard-Toll.Pourtant, les gendarmes ont été aler-tés par un appel anonyme informantque Mbaye Sèye aurait tiré un coupde feu sur Ndiack Ndiaye. Ce derniera été transporté à l’établissement desanté de Richard-Toll, puis à l’hôpitalde Saint-Louis. Entendu, la victime aindexé Mbaye Sèye comme l’auteurdes faits. Selon M. Ndiaye, vers troisheures du matin, le jour des faits, il aété réveillé brutalement par un coupde feu assourdissant accompagnéd’une vive douleur à l’épaule gauche.Il s'est alors lancé à la poursuite del’auteur des faits et est parvenu grâceà l’éclairage public à identifier MbayeSèye de par sa taille. Pour la victimeNdiack Ndiaye, ce dernier était leseul à avoir un mobile pour tenter de

lui ôter la vie. ''Après m’être mariéavec l’ex-épouse de Mbaye Sèye,celui-ci l’avait poursuivie au tribunalcorrectionnel de Dagana pour biga-mie et, mécontent du verdict rendu, ilavait laissé entendre qu’il allait réglerle problème à sa manière'', a expliquéNdiack Ndiaye à la cour. Des proposconfirmés par son épouse Ndèye Dia.Celle-ci a déclaré à la cour qu’elle aété réveillée par les coups de feu etque son mari Ndiack Ndiaye lui a ditque c’est Mbaye Sèye qui lui a tirédessus.

...Qui est démentiLe nommé Mor Fall Diop, l'alibi de

l’accusé, a soutenu à l’enquêtecomme à la barre que l’accusé MbayeSèye était simplement de passage àsa demeure pour une visite de cour-toisie le mercredi 26 octobre 2011.''J’ai deux maisons et j’étais àRichard-Toll. Mbaye Sèye n’a paspassé trois jours chez moi et je ne l’aijamais vu dans ma concession'', a-t-iltémoigné. En outre, le témoin Faly

Guèye a assuré avoir vu Mbaye Sèye àThiagar le mardi et le mercredi.Dans ses réquisitions, l’avocat

général a fait remarquer que les alibisde l’accusé ne sont pas confirmés etque le constat est que tout le mondea entendu un coup de feu étayé parles enquêteurs. Lesquels ont préciséque la balle a perforé la moustiquaireet qu'ils ont trouvé des douilles sur leslieux. Le représentant du ministèrepublic, Saliou Mbaye, de dire que lajalousie est manifeste en l’espèce etque l’acte de tirer est volontaire car,selon lui, ''l’accusé a soutenu à labarre qu’il en voulait à sa femme etnon à la victime''. Pour lui, tous leséléments de la tentative de meurtresont réunis mais que l’accusé peutbénéficier de circonstances atté-nuantes. ''C’est un crime passionnel'',s'est écrié l’avocat général avant derequérir 5 ans de travaux forcés.Pour sa part, l’avocat à la défense

a qualifié cette histoire de ''pathé-tique''. Me Amadou Diallo de rappelerà la cour que la partie civile et ladame ont été condamnés pour biga-mie le 18 octobre 2011 au tribunalcorrectionnel de Dagana, c'est-à-direcinq jours avant les faits. ''Ils viventde concubinage et je souligne que lacour ne peut pas se contenter de ceséléments pour retenir la culpabilitéde mon client'', a-t-il avancé. Et l’avo-cat à la défense de plaider l’acquitte-ment pour Mbaye Sèye.Mais la cour a déclaré Mbaye Sèye

coupable de tentative de meurtre etl’a condamné à 5 ans de travaux for-cés.

HABIBATOU WAGNE

L e respect des droits humainsconstitue toujours un défi auSénégal. Pour lutter contre ce

phénomène, un Conseil consécutifdes droits de l'Homme dans les admi-nistrations a été installé hier à Dakarpar le ministre de la Justice, AminataTouré. Selon elle, le grand défi de lacommunauté des acteurs du droitinternational et du droit humain, c'estde faire en sorte que tout ce corps deconvention puisse avoir une significa-tion réelle sur le citoyen. ''ChaqueÉtat signataire des conventions dedroit doit s'engager de manière nonéquivoque à œuvrer pour une atteinteprogressive des droits mentionnés.Les États membres doivent mettre enplace des cadres législatifs non équi-voques qui condamnent toutes lesformes de discriminations et formesd'accès discriminatoires", a dit Mme

Touré.Tout de même, elle demande éga-

lement de mettre en place des méca-nismes de redevabilité parmi lesquelsle respect des rapports à déposerauprès des comités, mais égalementl'appui aux mécanismes de la sociétécivile pour qu'ils puissent encouragerl’État dans ses réalisations, mais lerappeler à l'ordre dans ses obligationsoubliés. "L’état peut manifester demanière non équivoque son engage-ment à travers un appui budgétaire,la participation citoyenne. Chaqueministère aura son représentant dansce conseil et va assumer une partiedes responsabilités de l'État pour lerespect des rapports à déposer auprèsdes communautés'', a-t-elle indiqué.A l'en croire, chacun des ministèresdoit veiller à ce que les droitshumains soient une pratique au lieude ''la théorie uniquement", a insistéAminata Touré.

''Bricolage''De son côté, le Président du

Comité sénégalais des droits del'Homme, Alioune Tine, souligneque c'est la vision politique d'en-semble sur les droits de l'Hommequi manquait. ''Ce qui a existédepuis pratiquement plus d'unedizaine d'annéeS, c'est presqueune politique de bricolage par rap-port aux obligations internationalesdu Sénégal. Des rapports en retard,des rapports mal faits ou peut-êtreune méconnaissance réelle de la

situation sur le terrain'', a t-ilobservé.Pour M. Tine, l'installation de ce

conseil permet de construire unevision d'ensemble en mettant desmécanismes en place et d'avoir unsystème de droits humains qui fonc-tionne. ''Notre rôle est d'appuyer unevision positive et globale des droitshumains au Sénégal et en Afrique,renforcer le système de toute initia-tive allant dans le sens du renforce-ment des droits humains'', a signaléM. Tine.

ASSISES - SAINT LOUIS

Miné par la jalousie, il tire sur le mari de son ex-épouseC’est une affaire passionnelle qui a été vidée par la cour d’assises de Saint-Louis, hier. Mbaye Sèye,l’accusé, qui a toujours réfuté avoir divorcé d'avec sa femme, avait tiré sur ''le mari de son épouse''. Il a écopé de 5 ans de travaux forcés.

PROCÈS HABRÉ

Plus de 1000 vic-times demandent unprocès équitable etune indemnisation

Depuis le lundi 15 juillet2013, 1 015 victimesdirects et indirectes du

régime de l’ancien président tchadienHissène Habré se sont constituéesparties civiles au sein des chambresextraordinaires. En effet, les jugesd’instruction ont commencé àrecueillir les déclarations des vic-times, ou parents de victimes decrimes commis au Tchad, entre le 7juin 1982 et le 1er décembre 1990.Hier, cinq des 1 015 victimes directset indirects se sont adressées à lapresse.

Selon elles, l’heure est venue de leurrendre justice. ''Nous demandonsune justice équitable et que les vic-times soient indemnisées. Car Habréest arrivé au Sénégal, après avoir vidénotre trésor. Nous avons demandé,dans notre constitution de partiecivile, des mesures conservatoires surl’ensemble des biens de HissèneHabré'', a dit Me JacquelineMoudeina, avocate des victimes.Tout en soutenant que le Sénégal estdevenu un exemple, en matière dejustice internationale, Me Moudeinaindique que ce procès de Habré mar-quera un tournant pour la justice enAfrique et sonnera comme un signald’alarme pour tous les dictateurs quiseront un jour rattrapés par leurscrimes.

Toutefois, elle a regretté la poli-tique de dénigrement menée, selonelle, par les avocats et famille deHabré. Pour sa part, le coordonna-teur des avocats sénégalais, MeAssane Dioma Ndiaye, a soulignéque les victimes ont donné tous leséléments nécessaires à la confirma-tion de la plainte déposée contreHabré. ''Nous sommes en phase d’in-formation du procès de Habré. Nousdemandons une justice équitable etaussi que les droits de Habré soientrespectés. Nous avons donné lescharges aux enquêteurs. Il ne restequ’à la commission d’instruction decontinuer à traiter l’affaire’’, a ajoutél’avocat.

Me Assane Dioma s'est égalementprononcé sur l’argent déposé par l’ac-tuel président tchadien Idriss Déby.''C’est l’État du Tchad qui a donnéson soutien d’une valeur de 2 mil-liards et non le président, en tant quetel. Les États ont le devoir de financerles procès internationaux'', a précisél'avocat. Lors de la table ronde desbailleurs pour le financement du

procès Habré, le Sénégal a donné 2milliards, a rappelé l'avocat. Clément

Abaifouta (président de l’associationdes victimes des crimes),Abdourahmane Guèye, GinetteNgarbaye, Hadjo Amina Moctar etYounous Mahadjir sont les victimesqui ont pris part à la rencontre.

AIDA DIENE

DROITS HUMAINS DANS LES ADMINISTRATIONS

Vers la condamnationde toutes les formesde discriminations Un Conseil consécutif des droits de l'Homme dans les adminis-trations a été installé hier, afin de mieux lutter contre toutes lesformes de discriminations.

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SERVICES & LOISIRS 10

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MOTS FLÉCHÉS • N°698FORCE 3)

Deux jeunes et jolies femmesjouent au golf un samedi matinensoleillé. La première, d'un su-perbe swing ,frappe la balle. Et,elle regarde avec horreur la ballequi s'en va directement vers ungroupe de quatre hommes quijouent le trou suivant. Evidem-ment, la balle frappe un deshommes, qui joint immédiate-ment ses mains ensemble et lesamènent à son entrecuisse, puis iltombe par terre et se roule parterre en émettant des injures. La femme se rend vers l'hommeet commence immédiatement às'excuser : - S'il vous plaît, permettez-moi devous aider. Je suis kinésithéra-peute et je sais que je peux soula-ger votre douleur si vousm'autorisez ! Le gars, à bout de souffle et res-tant dans la position du foetus entenant ses mains jointes à son en-trecuisse, répond entre 2 jurons : - Ummph, oooh, nnoo... J'iraibien dans quelques minutes. Mais elle insiste et il lui permetde l'aider finalement. Elle retireses mains doucement et met unede chaque côté, elle défait sonpantalon et met ses mains à l'inté-rieur et commence à lui masserl'entrejambes. Au bout de quelques minutes,elle demande au gars : - Comment vous sentez-vous ? - Je me sens très bien. Mais monpouce blessé par votre balle mefait encore terriblement mal...

Humour

MOTS MELÉS • N°444

SUDOKU N°455

Traiter sans ménégement

Existe-t-il dans la nature quelque

chose de réellement parfait, à l'ex-

ception de la stupidité de mon oncle

Heyman.

- WOODY ALLEN

L'artiste n'est artiste qu'à la condi-

tion d'être double et de n'ignorer

aucun phénomène de sa double na-

ture.

- CHARLES BAUDELAIRE

Envoyez vos blagues à

[email protected]

Numéros Utiles

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800 00 11 11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)

81 800 10 12

SENELECService Dépannage : 33 867 66 66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823 31 40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869 22 01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849 45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849 79 09Pilotage : 33 849 79 07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839 50 50Le Dantec : 33 889 38 00Abass Ndao : 33 849 78 00Fann : 33 869 18 18HOGGY (ex-CTO) : 33 827 74 68 / 33 825 08 19

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:49Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:50• Guéwé : 20:50

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SERVICES & LOISIRS 11

numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013

horoscopeBélier�⌘ Relationnel : vous aurez une juste per-ception des personnes qui vous entourentet cela vous aidera à mieux comprendrevotre entourage. 〶 Vie active : ce jeudi seraparfait pour élargir vos horizons profession-nels. ☤Bien-être : vous aurez l’occasion derefaire le plein d’énergie.

Taureau�⌘ Relationnel :en vacances ou pas, les as-tres vous aideront à améliorer dans votre vieamoureuse, votre vie sociale ou familiale.Ainsi, si vous cherchiez à vous rapprocherde votre partenaire, de vos parents ou de vosenfants, ce sera le bon jour. 〶 Vie active :vous serez assez satisfait de la tournure queprendront les événements. ☤ Bien-être :vous ferez preuve d’un bel optimisme etd’une certaine confiance en vous.

Gémeaux�⌘ Relationnel : en couple, vous saurez êtrelà si votre moitié a besoin de vous. Pour d’au-tres, vous miserez sur la sincérité et vous vi-vrez mal l’hypocrisie. 〶Vie active : vous voussentirez porté par une belle énergie qui vouspermettra de mener à bien tout ce que vosprojets. ☤Bien-être : beau regain d’énergie..

Cancer⌘� Relationnel : vous serez plus démonstratifque jamais. Pour certains, l’épanouissementsera au rendez-vous. Pour d’autres, les astresvous donneront l’occasion de vous ouvrir àd’autres sensibilités, d’autres sentiments. 〶Vie active : vous saurez vous imposer dansvos projets. Pour certains, cette fin de se-maine sera marquée par un renouveau. ☤Bien-être : vous vous sentirez en pleine formeet en pleine possession de vos moyens.

Lion�⌘ Relationnel : les jours à venir seront par-faits pour vous rapprocher de vos parents oude vos enfants. En couple, vous resserrezles liens qui vous unissent. 〶 Vie active :quoi que vous fassiez, vous irez au bout detout ce que vous entreprendrez. ☤ Bien-être : attention aux excès en tout genre.

Vierge�⌘ Relationnel : vous vous épanouirez plei-nement au contact des autres. Ainsi, cettepériode sera propice aux échanges. 〶 Vieactive : vous vous investirez pleinementdans vos divers projets et votre regard seratourné vers l’avenir. ☤ Bien-être : malgréune petite insatisfaction, vous saurez fairepreuve d’un bel optimisme.

Balance⌘� Relationnel : vous profiterez de ce jourou des jours à venir pour parler projets etpour vous évader à deux ou en famille. 〶Vie active : vous avancerez comme vous lesouhaitez dans vos différents projets. ☤Bien-être : vous serez en pleine forme.

Scorpion�� Relationnel :pour beaucoup d’entre vous,vous entrerez dans une période particuliè-rement propice à l’amour ou à l’expressionde vos sentiments.〶 Vie active : vous aurezdes projets plein la tête et vous chercherezà tous les concrétiser. � Bien-être : vous voussentirez en pleine possession de vosmoyens.

Sagittaire�� Relationnel vous serez à la recherched’un peu plus de romantisme ou d’exo-tisme. Pour certains, vous aurez besoind’évoluer dans un environnement plus har-monieux. 〶 Vie active : ce sera une bonnejournée pour ralentir votre rythme d’activité.Pour d’autres, vous serez en mode va-cances. �☤ Bien-être : vous prendrez letemps de vivre et cela vous fera le plusgrand bien.

Capricorne⌘ Relationnel : belle journée pour aller versles autres, voir vos amis, accepter les sortiesou les invitations, voire vous évader avecvotre moitié. 〶 Vie active : vos relationsavec les autres seront particulièrement im-portantes pour la suite de votre évolutionprofessionnelle☤ Bien-être : vous pourrezcompter sur une belle énergie tout au longde la journée.

Verseau�� Relationnel : vous serez à la recherched’un certain idéal. Pour d’autres, vous serezplus exigeant dans vos relations avec les au-tres. 〶 Vie active : vous vous trouverez tou-jours dans une vague ascendante et vosprojets auront toutes les chances de seconcrétiser. � ☤Bien-être : apprenez à vouslibérer du stress pour profiter de votre quo-tidien.

Poissons⌘� Relationnel : belle influence planétairequi vous permettra de mettre un peu dedouceur dans votre vie sentimentale ou fa-miliale. 〶 Vie active : vos projets du mo-ment vous inciteront à vous dépasser ou àbouger. ☤ Bien-être : vous serez en pleinepossession de vos moyens.

MOT FLÉCHÉ N°697

Solutions MOT MÉLÉ EXPRESS N°133

MOTS FLÉCHÉS • N°699(FORCE 3)

SUDOKU N°454

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numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013www.enqueteplus.com

12LIBRE PAROLE

Le président Macky Sall serait unlibéral. Idrissa Seck serait, lui, unlibéral intraitable. Le coordonna-

teur du Parti démocratique sénégalais(Pds), Oumar Sarr, et le député ModouDiagne Fada seraient des libéraux. JeanPaul Diaz serait aussi un libéral. Des“retrouvailles libérales” s'imposent doncà ce beau monde. Avec, à la clé, le pouvoirexpurgé des “socialo-communistes” quisont les seuls obstacles à la reconstitutionde la “famille libérale”. Plus inventif queses “frères” du Pds, l'ancien député IbraDiouf Niokhobaye pense qu”'on ne peutpas comprendre que des libéraux gouver-nent et d’autres libéraux s’opposent”.Maître Ousmane Sèye rue, lui, dans lesbrancards pour obtenir du Président qu’ilse sépare de ses alliés de Benno BokkYakaar. Pourtant, le libéralisme, censésoulager la fratrie saccagée par son géni-teur, opère une fracture, qui, dans unelarge mesure, explique l’actuelle compo-sition de la majorité présidentielle.A son premier congrès tenu à

Kaolack du 30 janvier au 1er février1976, le Parti démocratique sénégalaiss’attribue la doctrine du “socialismetravailliste”. Au deuxième congrès duparti, les 30 et 31 décembre 1977, lePds préféra la réaffirmation de la doc-trine du travaillisme à la référence aulibéralisme démocratique, enfreignantainsi la règle des quatre courants décré-tée par le président Senghor.L’opposant Abdoulaye Waderevendiqua pour la première fois le“social-travaillisme” au congrès extra-ordinaire d’investiture des 25, 26 et 27novembre 1982. Le professeur de droitpublic Jacques Mariel Nzouankeu y voitune “formulation différente du socia-lisme démocratique”. Son collègueSerigne Diop confirme l’analyse enaccolant l’étiquette social-démocrateau Pds-Rénovation dissident. Plus tard,Abdoulaye Wade situe son parti au

“centre” en invoquant l’adhésion duPds à l’Internationale Libérale. Lamutation du Pds en Parti démocratiquesénégalais - libéral (Pds-l) matérialisaune reconversion (voulue) comparableà l’avènement de l’ultralibéralismecomme substitut radical au néolibéra-lisme. Mais procédons par étape ! Lelibéralisme démocratique (ou libéra-lisme tout court), prôné sur le papierpar le Pds, correspond à la conjonctiond’un système économique favorable àla déréglementation et d’une doctrinepolitique qui ne voit dans la démocratiequ'un moyen d’asseoir des contre-pou-voirs censés limiter le pouvoir politique.Dans la France du début du XIXe siècle,la prépondérance de l’aspect politiquedu libéralisme visait la sauvegarde deslibertés nées de la Révolution. Face àla montée du socialisme, les libérauxfrançais deviennent des conservateursopposés à l’égalité matérielle et au droitau travail qui ne pouvaient, à leurs yeux,dériver que d’un État marchand. Lelibéralisme se fait appeler néolibéra-lisme lorsqu’il revint en force en Franceà la faveur de la crise économique desannées 1970 qui mit en évidence leslimites de l’État-providence. Le néoli-béralisme manifeste alors son opposi-tion au radicalisme français et à lasocial-démocratie allemande soucieux,l’un et l’autre, d’adjoindre la justicesociale aux libertés politiques.Au terme d’un long cheminement

philosophique – de John Locke (1632-1704), grand inspirateur des “Pèresfondateurs” de la Constitution améri-caine, à Tocqueville (1805-1859), quidistingua la liberté politique de laliberté civile sans renoncer à aucunedes deux -, il y eut un véritableparadoxe. C’est que la liberté civile dontjouit l’individu dans sa sphère privéesignifie moins d’État tandis que laliberté politique de chacun ne peut être

réalisée sans le concours de l’État, pre-mier responsable de la préparation del’individu à la citoyenneté active parl’instruction publique gratuite. Le néo-libéralisme contemporain apparaîtcomme un ultralibéralisme dès lorsqu'il récuse tout interventionnisme. Letrès influent auteur autrichien FriedrichAugust Von Hayek (1899-1992)assigne à l’État un rôle minimal quiconsiste à assurer le respect par la per-sonne des règles édictées pour laconduite libre des affaires par deshommes libres quels qu'en soient lesrésultats (bons ou mauvais). Il suffitd’enlever les règles à l’individualismeabsolu de Hayek pour donner librecours au déchaînement, parrainé par lelibéral Wade, auquel on assista dèsaprès sa réélection en février 2007.Une terreur s’installa – sur fond de vio-lence perpétrée contre les mal-pensants – avec comme mode opéra-toire l’acquisition, sur le territoire ouhors de nos frontières, de biens par lavoie illégale. Libota (la famille enlingala) est à cet effet mêlée à toutes lestransactions délictueuses. Le libéra-lisme tropical imaginé par AbdoulayeWade se mue alors en libotisme. Plutôtque de donner libre cours aux affairesdes gens libres, le libotisme place soustutelle les transactions officielles quandil ne concocte pas des arrangementsofficieux pour assurer au clan lecaptage de toute la rente. Son rapportà la culture et au patrimoine – percep-tible à travers l’érection controversée dela statue de la Renaissance africaine etl’acquisition non moins controversée dela résidence du président Senghor – estdes plus grotesque. Le libéralisme sert naturellement de

paravent idéologique au libotismedepuis la défaite du 25 mars 2012.Mais l'insuccès est manifeste, quitrouve non seulement ses origines dans

la “gouvernance sobre et vertueuse”,credo irrévocable du président MackySall, mais aussi et surtout dans les poli-tiques volontaristes définies par le nou-vel élu. Ces politiques montrent la per-sistance des analyses néo-classique etkeynésienne de l’économie en général.L’une des manières les plus commodesde distinguer l’analyse néo-classiquede l’analyse keynésienne et d’associerl’actuel patron de l’Alliance Pour laRépublique (Apr) à une doctrine poli-tique est de se remémorer l’idée que lesdeux méthodes d’analyse se font duchômage dont l’évocation estopportune au moment où les jeunestapent aux portes des entreprises quine s’ouvrent pas. Selon la théorie néo-classique, il n’y a de chômage quevolontaire, puisque si les demandeursd’emploi acceptaient un bas salaired’équilibre du marché du travail, ilstrouveraient tous un emploi. Universi-taire, haut fonctionnaire et négociateuranglais des accords de Bretton Woods,John Maynard Keynes “met enévidence l’existence d’un chômageinvolontaire, c’est-à-dire qui peut sub-sister même si l’on réduit les salaires”.En les augmentant dès janvier 2013, leprésident Macky Sall donna un coup depouce au pouvoir d’achat et à laconsommation sur laquelle compte lesentreprises pour faire de la croissanceet créer des emplois. C’est donc sur leprincipe de la demande effective, chèreà Keynes, que repose la politique éco-nomique du chef de l’État. Cette poli-tique hardie de relance économique parla consommation est aux antipodes dela théorie néo-classique du libre fonc-tionnement du marché du travail et del’inefficacité de l’action de l’État.L’augmentation de la quantité de mon-naie en circulation attendue de labaisse significative des taux d’intérêt etl’accroissement des dépenses de l’Etatpar le truchement des grands travauxd’infrastructures et desinvestissements constituent des élé-ments d’anticipation sur le volume dela production et sur celui de l’emploi.Même si rien n’indique, à court terme,que le volume d’emploi correspondraau plein-emploi, il ne fait aucun doute

que les chances de l’actuel régime detenir la promesse faite aux jeunes enmatière d’emploi sont encore grandes.Parce qu’il se refuse à fermer les yeuxsur le comportement des entrepreneurssans céder à la tentation du dirigisme,le keynésien Macky Sall est un libéralau sens anglo-saxon. En France, on lesituerait au centre gauche. Endécembre 2012 à Mbodiène où setenait la deuxième édition de l'Univer-sité des jeunesses républicaines, l'éti-quette ne déplut pas au Premier minis-tre, Abdoul Mbaye, qui suggéra auxdéputés un “pacte de confiance, decroissance et de solidarité” lors de sadéclaration de politique générale. Lamême étiquette – que seul le recul cri-tique permet d’appréhender – est pourbeaucoup dans la “trêve de contribu-tion” théorisée par Abdoulaye Wadealors qu’il était dans l’opposition et quedes personnalités politiques et de lasociété civile observent aujourd’hui auxcôtés du président Sall. Il y a de forteschances que les bons résultats écono-miques des premier et deuxièmesemestres de l’année 2013 et leursretombées transforment la trêve en uneadhésion pure et simple. Une questionnous vient alors à l’esprit : de quellecompétence économique se prévalentles sondés d’Afro-baromètre qui consi-dèrent que “l’économie sénégalaise estmal gérée” ?Quid enfin de la reconstitution de la

“famille libérale” ? Ce qui vient d’être rap-pelé montre qu’il ne suffit pas d’en parlerpour la réaliser. Au moment où leprésident Macky Sall met l’accent sur lalutte contre les injustices sociales – maté-rialisée par la Bourse de sécurité familiale,la Couverture maladie universelle, la Boni-fication retraite et le clin d’œil aux handi-capés –, la rupture s’accommode plus duregroupement des familles politiques,constitutives de Benno Bokk Yakaar,autour de l’essentiel que du sectarismed’une fratrie refermée sur elle-même aunom de “retrouvailles libérales” hors del’Histoire.

ABDOUL AZIZ DIOPConseiller spécial à la Présidence de la

République

Peut-on encore parler de‘retrouvailles libérales’?

D urant les périodes sombres,le peuple s’est toujoursrangé derrière le M23, Y en a

marre et d’autres ténors de la sociétécivile pour mener plusieurs combats,des combats physiques, nous ayantmême opposés des fois à des lutteursrecrutés par des ministres de la répu-blique pour nous attaquer et saboternos activités. Nous avons toujoursporté en vous cette flamme d’espoirqui nous avait poussé à choisir lasociété civile comme bouclier contreles dérives du pouvoir de Wade. Lasociété civile a été toujours ce Moteurde la Démocratie tant prisé, car une

démocratie ne se maintient pas dufait qu’elle soit une machinerie d’ins-titutions et de rituels politiques : Lesêtres humains qui y vivent, doiventvivre la démocratie et pouvoir vivreaussi. Ils doivent participer et affir-mer leurs intérêts. La société civile atoujours joué le rôle, dans la situationidéale, de contrepoids face à l’État,en tant qu’acteur neutre et indépen-dant. En tant que contrepoids, elle atoujours jugé de manière critique,aussi bien les actions que les déci-sions politiques générales du gouver-nement, pour finalement prendreposition. Mais malheureusement,

après la défaite de Wade, les noblesde la société civile ont tous trahi leursconvictions et sont emportés par cesvagues remplies de prostitués poli-tiques qui inondent la Présidence.Ils sont devenus des corrompus

jusqu'à la moelle épinière et lePrésident Macky Sall leur a coupéla langue en leur distribuant despostes prolifiques. On vit dans unpays exempt de société civile et par-tis d’opposition, on observe souventque, même suite à une décisionpolitique du gouvernement, aucunjugement ou simple réaction n’estémis, Ainsi, aucune force équiva-

lente capable de s’opposer à l’Étatne peut se former. Ça craint vrai-ment !Les dignitaires de la société civile

ont fait acte d’allégeance à MackySall, les vieux démons de l’ancienrégime qui devaient se constituer enparti potentiel d’opposition sontbalkanisés et terrorisés par lePrésident Macky Sall : certains sonttraqués par la CREI et d’autres ontrallié ou sont en train de le fairepour sauver leur tête au-dessus delaquelle planaient les rapports d’au-dit et le refrain de leur chansonreste : (sauve-qui-peut, la CREIarrive).Le peuple est esseulé comme une

gazelle entourée de lions affamés etmène un combat difficile contre ungouvernement qui ne le prend pointau sérieux.Le peuple n’espère plus l’aide de

cette société civile opportuniste etcorrompue jusqu'à la moelle épinière,

cupide et avide de postes prolifiques.Le peuple n’espère plus l’aide de

cette opposition de pacotille terrifiéepar le Président Macky Sall et enrichiepar l’ancienne dictature de Wade.Vous avez perdu votre crédibilité

aux yeux des fervents militants etdisciples de la Justice impartiale etpartisans de la Vérité immuable. Lepeuple restera toujours debout pourfaire face au Président Macky Sallqui ne cesse de manœuvrer pours’offrir moins d’adversaires poli-tiques possibles.Dans l’intérêt suprême du peuple,

au nom de la patrie, j’exhorte le peu-ple à garder l’espoir. C’est une étape àfranchir, un moment difficile, il estpossible que les politiciens nous trom-pent, mais l’avenir appartiendra aupeuple.

MALICK NDIOGOU DIAW L’ANALPHABÈTE DUDJOLOFF

[email protected]

LE SENEGAL

Un pays exempt de société civileet d’opposition

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numéro 631 • jeudi 18 juillet 2013www.enqueteplus.com

13LIBRE PAROLE

Briser la Société d’Accaparementet, subséquemment, réduire laclasse politique traditionnelle qui

l’aura couvée depuis son enfantementsous Senghor, son adolescence sousAbdou Diouf jusqu’à sa phase de délin-quance économique et financière carac-térisée sous Wade, telles sont les tâchesprincipales de la Seconde Alternance,tâches qui nécessitent un Appel direct aupeuple lato sensu, aux élites et auxpatriotes des villes et des campagnescomme de l’émigration, y compris leschefs spirituels, religieux et coutumierstout comme les hauts fonctions restésencore fidèles à leurs sacerdoces de serviret non de se servir.De toute autorité, le déclin des mœurs,

les progrès du vice et la mise enaccusation de la vertu par les tribunaux ducrime et les opérateurs politiques de laContre-réforme relayés par les juges d’ins-truction du libertinage et de la concussion,tout cela disons-nous, a créé lesconditions suffisantes pour un examend’ensemble mais pacifique, du parcourssocial et politique du pays, à l’effet de for-muler et de conduire les réformes que ladémocratie devrait pouvoir prendre encharge au moindre coût, avant que lesméthodes dirigistes et autoritaires que toutun chacun subodore, ne se disposent àtenter leur chance.

Si la réformation par la démocratie nemarche pas, ou si le peuple lasséd’attendre les actes, les mesures et lesfruits de la Seconde Alternance, arrêtaitd’y croire, - la chose est pourtant assezclaire -, la Révolution sera la seule paradede la Nation. Que cette dernière puisse serévéler coûteuse, qui en doute ? Mais laquestion n’est-elle pas précisément desavoir comment réussir – pendant qu’il enest encore temps – grâce aux méthodesdémocratiques, citoyennes etrépublicaines qui ont fait leurs preuveschez nous depuis la nuit des temps, ce queles révolutions réussissent en peu detemps, mais avec bien des sueurs et deslarmes, en tous les sens ; sans compter lesdérapages éventuels et les excès quasi iné-vitables.Aussi le creusement continu de l’écart

entre les classes et les groupes de revenus,les villes et les campagnes, la façade atlan-tique et les régions périphériques nonmaritimes, les milieux rurbains et lespseudo banlieues, l’accaparement foncierillégitime et le rapport qu’il soutient avecl’insécurité sociale et la violence urbaineou rurale, est-il la matrice de germinationde pathologies sociales qui ont ruiné plusd’une nation en Afrique de l’Ouest, de laCôte d’Ivoire au Mali, en Mauritanie et Gui-née-Bissau et en Gambie. Ajoutez à toutesces données incontestables les pratiquesdysfonctionnelles ainsi que les attitudespréoccupantes et les options discutables,notamment dans les questions relatives àla jouissance du Pouvoir, de l’Argent et/oude la Femme, et vous aurez en toutebeauté les mécanismes et les ressorts deproduction et de reproduction desentropies sévères qui menacent nos exis-tences collectives ; et avec ceci, la perte derepères pour les jeunes et les femmes, ladéprime dans les villes et l’effondrementprogrammé du monde rural, plus la faillitedu paysannat et la ruée desdits Ambulantsvers les cités dortoirs et les banlieues sur-peuplées. Moyennant quoi, il est de la plus haute

instance : -1. D’Analyser sur le fond autantque la forme, ce qui préoccupe la sociétéen ce moment, et -2. De Subvertir au senslittéral du terme, c’est-à-dire attaquer à laracine, ce qui nous fait à la fois mal (gaañ)et honte (rus), en l’occurrence notreancienne éthique de victoire en pleinedécomposition (jikko juy réer), sous lescoups de boutoir d’une mondialisation àmarche forcée, à la fois anarchique et per-verse relayée par des forces de réaction surtoute la ligne.De fait, les réformateurs sociaux n’ont

nulle vocation de plaire ou de dénigrer, decultiver l’esprit courtisan ou de favoriser lespratiques laudatives en vogue, mais bienplutôt de présenter à la Société commentelle fonctionne et de la rappeler à sesdevoirs vis-à-vis d’elle-même, comme parle passé et le présent, et sans doute, dansle futur.

De MM. de Voltaire et Jules Ferry àKocc et Thierno Souleymane Baal

De la première à la Seconde Alternance,l’esprit public est passé de M. de Voltaireà Thierno Souleymane Baal, faisant deshéritiers sénégalais du Siècle des lumièreset de la Déclaration Universelle des Droitsde l’homme, les orphelins du monde nou-veau qui s’est présenté au Sénégal et à lasous-région ouest-africaine sous la figuredu rite sacrificiel de Mamadou Diop, grâceà la jonction de l’éthique de combat piedà pied pour la République avec l’Esprit defoi ardente dans une Citoyenneté conçueun contrat social nouveau entre lesHommes pleinement égaux entre euxmais solidairement soumis à Dieu consi-déré comme autorité morale supérieuretranscendante ; une jonction symboliséepar un registre fusionnel inédit : L’Appel àla prière du Vendredi 24 janvier 2011 surla Place même de l’Obélisque, suivie de latenue de la première assemblée démocra-tique de la nouvelle république, avant leRappel à Dieu du jeune muezzin prodigede 32 ans à la tombée de la nuit du jeudi30 janvier ; au nom du Peuple, de la Répu-blique et de la Foi, à la suite – on s’en sou-vient - de l’assaut des forces répressivesde Wade contre l’esplanade de ladésormais Place des Martyrs de laSeconde Alternance.La différence entre les deux Alternances

réside ainsi dans les sources d’inspirationautant que les modèles de l’action :Démocratisme laïciste antireligieux de ten-dance européocentrique d’un côté, et priseen compte des valeurs endogènes et desprincipes éthiques, moraux,philosophiques et religieux islamiques,chrétiens et traditionnistes des terroirs etdes pays profonds, de l’autre. Ainsi, si les premières républiques, de

Lamine à Senghor et Dia, et de AbdouDiouf à Abdoulaye Wade, avaient étéconçues dans les moules et les patrons desconstitutions françaises, canadiennes ouaméricaines, sous la guerre froide, à l’en-tame de la nouvelle république qui avaitpris forme à l’Obélisque, c’étaient les exi-gence de Revitalisation morale et derédemption économique et stratégique quidonnaient le ton, et avec ceci, la convoca-tion des traditions et des croyances, de laFoi et des valeurs du pays pour surmonterle décalage entre les démocraties d’em-prunts et le mimétisme institutionnel quileur correspond, seul moyen avait alorspensé le peuple en mouvement, d’enrayerla banqueroute éthique et morale qui aprèsavoir gagné les élites scolaires et universi-taires et pris ses quartiers dans la fonctionpublique, frappait à la porte de l’espritpublic dans son ensemble à commencerpar les groupes les plus sensibles, en l’oc-currence les jeunes et les femmessollicités âprement par les appareils idéo-logiques inter-états de la dernière mondia-lisation, singulièrement en matière devaleurs, de religion et d’éthique, sansparler des questions d’emploi et de criseaigüe de l’école et de l’éducation, de l’Uni-versité, de l’entreprise et de la famille.Partant, et ce, contrairement au maté-

rialisme débridé de la première Alternancedont la phase héroïque et romantique

débuta par les fameux scénarios de « par-tage du gâteau » au sein du FAL ets’acheva par les non moins célèbresconflits fratricides et parricides (?) entre «bandits » (sic !), quant au sort à réserver au« butin » (resic !), un matérialisme de typeathéiste, sans freins ni rivage ou transcen-dance autre que le libre-arbitre des impé-trants, etc. ; en revanche, dans laSeconde, la question de l’Ethique revinten force comme pour fixer les règles nou-velles de l’action citoyenne ; un change-ment d’état d’esprit qui mit ainsi directe-ment les appareils politiques et leursséquelles médiatiques, patronaux ou syn-dicaux, sous contrôle citoyen, grâce à laformation d’une conscience collectivemutante, revigorée par ses victoires sur leterrain, en particulier durant les journéesde Juin 2011, une conscience collectivedécidée à tourner la page, quoiqu’il pût luien coûter.Ce n’est donc pas un hasard si aussitôt

installés Wade et Cie tournèrent leursregards vers les caisses du trésor et lecadastre, démontrant si besoin en étaitencore la préoccupation majeure du nou-veau régime et les aspirations secrètesenfouies jusqu’ici dans les idéologies libé-rales et gauchistes, libertaires et opposi-tionnelles, dont la Coalition avait terrasséun Diouf coupé du peuple par descaciques dont il avait renoncé à se séparerpourtant (sic !), arguant qu’il ne voulait pascouper les branches sur lesquelles il étaitassis (resic !). Et pour cause ! Les vieillesbranches, elles, n’avaient pas hésité uneseule fois, qui rejoignirent Wade bien avantque la chute de Diouf ne fut consommée; d’Ablaye Diack le parrain de Kaolack àMe Mbaye Jacques Diop le Citoyen rufis-quois des 4 Communes de plein exercice,pour ne citer que les cas les plus specta-culaires. Si Njombor avait aussi brutalement

opposé une fin de non recevoir à la luttecontre les progrès de l’Accaparement queDiouf avait tenté de freiner, à défaut del’éradiquer, avec sa fameuse Cour derépression l’enrichissement illicite, audébut des années 80, avant que d’y renon-cer subrepticement, au regard des résis-tances multiples que l’on sait, c’est parceque l’Accaparement était devenu la nou-velle religion du Sopi triomphant. La suiteest connue : le travail d’amateur des Socia-listes et de Gauchistes du Pôle du Gauche(Première génération) fut remplacé dansce domaine par le professionnalisme duPDS en matière de pillage des denierspublics ainsi que par son expertise redou-table quant au siège en règle du trésorpublic, compétence extrême dont leMaître du Ciel et de la Terre demeure l’ex-pression jamais égalée jusqu’ici en termesde boulimie financière, fiscale, financière,etc. Aussi, la CREI, entrée en hibernation

sous le régime socialiste, ne fut-elle tiréede son profond sommeil que par les coupsde semonce des marches, des meetingset des combats de rue qui vont de du 23Juin 2011 au 25 mars 2012, aveccomme conséquence le choix desélecteurs en faveur du Yoonu Yokkuté enlieu et place de la prose des Assises Natio-nales de l’ex-Opposition à Wade, figuréepar l’ex CA 2000 du Président Niasse, laséquelle du Socialisme senghorien/diou-fiste drivé par Tanor, le Pôle de Gauchecommuniste révolutionnaire (AJ, PIT, LD),au grand dam du néo-libéralisme

orthodoxe rewmiste d’Idrissa Seck et dessociétés civiles et/ou mouvements citoyens: aliounetinistes, amsatistes, gadiobistes,mameadamagueyistes, pendambowistes,latifcoulibaliyistes, mamadoulaminejal-listes ou ibrahimafallistes pourtantpromues par les sondages d’internet et lesbureaux d’études – disait-on, à un bel ave-nir électoral qui se révéla cependant cau-chemardesque au lendemain du 19 février2012. Si Macky est sorti au premier tour face

à Wade, à la tête de son Armée de « Petitspoucets » (la Coalition Macky 2012 enl’occurrence), face aux poids lourds desAssises Nationales (Amadou MoctarMbow, Mamadou Lamine Loum, Mous-tapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng,Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho,etc.), sans oublier le président IdrissaSeck et les grosses légumes du Sopi avecle PDS, ce n’est pas en vertu de son seulcharisme ni du Plan Yoonu Yokkuté, maisd’abord et avant tout par la ruptured’ordre stratégique qu’il affiche parrapport à l’ancienne classe politiqueenfoncée dans le matérialisme politiquedes Assises Nationales, le libéralismecapitalistique intégral d’Idrissa Seck etles messianismes occidentalocentriquesdes sociétés civiles, des mouvementscitoyens militants, des droits de l’hom-mismes de toutes sortes et en tousgenres, en lesquels se partagent lesdiverses fractions de l’ex-Opposition àWade. Manifestement, et à l’analyse, ce qui a

fait la différence, outre les profils et les iti-néraires des parties en présence, c’est lajeunesse née après les Indépendances quien l’espace d’un siècle n’avait connu queles Plans d’Ajustement Structurel, la crisescolaire et universitaire, le sous-emploi, lavie chère, les crises combinées de lafamille, de l’école et de l’entreprise, ladéprime et le désœuvrement, le barça oubarsaq, etc. ; au même moment où laclasse politique traditionnelle, toutes ten-dances confondues - ne proposait pourtout programme que les copier-coller et lespseudo-programmes d’austéritébudgétaire et autres, des partenaires bila-téraux et multilatéraux (BM, FMI, UE,OCDE) qui achevaient de plonger la nationentière dans la déprime la plus aigüe et lacrise des valeurs la plus sévère.

Or donc, qui ne l’a pas eu ne l’a pasmérité ! Ce que Macky aura offert de plusque les anciennes antiennes, c’est bien larupture (jallarbi) et le changement (Sopi),le moom sa réew, la solidarité sociale ( laCMU et les Bourses familiales) et la redis-tribution des revenus ( “traque des biensmal acquis”) et la Réforme foncière,l’aménagement du territoire et le désen-clavement des régions périphériques parl’exploitation des phosphates de Matam,l’exploitation des Mines de fer de laFalémé et la moralisation de l’usufruit desmines d’or de Sabodala, c’est-dire quantau fond, une Voie du Développement et duProgrès (Yoonu Yokkuté) fondée sur le réar-mement stratégique du pays, en commen-çant par la question des questions : Cellede l’Etat et de la Morale publique, celle desVertus publiques et de l’Ethique collective,singulièrement en termes de Justice et delutte contre l’Impunité.

PROF. MALICK NDIAYE Docteur d’Etat de Sociologie, Président dela Commission Orientation et Stratégies

Coalition Macky 2012

La Seconde Alternancetelle qu’en elle-même

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SPORTS

Parce qu'il n'a jamais su le faireDepuis 1983, le Barça a acheté

pas moins de 147 joueurs de natio-nalités et de talents différents pourles greffer aux joueurs issus de sacantera. Réputé pour sa formation,le Barça se place néanmoins dansla catégorie “club acheteur”. Pasétonnant donc que cet accroc dushopping présente une balancecomptable plus que douteuse surles 30 dernières années de mer-cato. Depuis 1983, c'est-à-diredepuis les balbutiements du foot-business, le club présente un défi-cit de 580 millions d'euros dansses opérations de transfert. Ses 7dernières saisons, les plus fastessportivement parlant de l'histoireblaugrana, le bilan est, là encore,cruel. Depuis 2006, le Barça aainsi perdu la bagatelle de 296,47millions d'euros lors du mercato.Hleb, Chygrynskyi, Keirrisson,Henrique et Zlatan Ibrahimovi� sontpassés par là. Et n'ont jamais rienrapporté ni sportivement ni écono-miquement au Barça. En réalité, lesjoueurs qui ont été revendus pluschers qu'ils n'avaient été achetés secomptent sur les doigts des deuxmains. Ces 30 dernières années,seuls Van Bommel, Touré,Maradona, Ronaldo, Hagi, Popescu,Simão, Figo, Laudrup et Hristo peu-vent se targuer d'avoir laissé un peud'argent dans les caisses du club aumoment de leurs départs. Risible etsurtout incompréhensible.Vraiment ?

La prime à la rentabilité spor-tive plus qu'économiqueEn 2011, le Barça se voit propo-

ser 30 millions d'euros par Chelseapour David Villa. Les dirigeants et lestaff technique du club refusentalors de vendre leur seul avant-cen-tre garanti. Deux ans plus tard, ElGuaje signe finalement à l'Atléticopour 5 millions d'euros. Et encore,c'est seulement s'il va au bout destrois ans de contrat avec son nou-veau club… Explications : “Nousavons vendu Villa à cette somme-làpour bons services rendus, maisaussi à cause de son âge et de sonsalaire”, justifiait alors Toni Freixa,le porte-parole du club, le lende-main du deal avec l'Atlético. LeBarça a une règle claire : passés les30 ans, tous les joueurs étrangersou non formés au club sontsu(r)sceptibles d'être vendus.Contrairement au Real Madrid et àFlorentino Pérez qui souhaitent voirRonaldo raccrocher les cramponsavec la tunique merengue, le Barçafait moins dans la symbolique avecses stars non catalanes. Cruyff,Stoichkov, Ronaldo, Figo, Rivaldo,Ronaldinho, aucun Ballon d'or del'histoire du club n'a fini sa carrièresous le maillot blaugrana. Messi,formé à la Masia, pourrait bien êtrele premier à avoir ce privilège. S'ilgarde son niveau actuel…Si le Barça donne la prime au jeu

collectif, il est aussi et surtoutdépendant des coups de génie deses stars. Ces 20 dernières années,

le club s'est employé à toujoursavoir en sa possession le fuoriclasedu moment. Après des années demagie distillée, ces derniers ontgénéralement tous abandonné leCamp Nou de manière exsangue. Etpar la petite porte. Mis à part Figo etRonaldo (le débat reste ouvert, leBrésilien a–t-il réalisé sa meilleuresaison du côté de Barcelone ou lorsde sa première saison à l'Inter ?),personne n'est jamais véritablementsorti indemne du club catalan. Cesstars, pas vraiment ménagées etsources de revenus (matchs ami-caux, droits images, etc) pour leclub ont finalement toutes réservéleurs meilleures versions de leurtalent au club catalan. Si la valeurmarchande d'un joueur est volatile,les compilations Youtube de leursexploits le sont beaucoup moins. Lavaleur de l'image vaut-elle plus cherque celle de l'argent pour le Barça ?Sans doute. Une chose est sûre :lorsqu'un joueur sort du club, illaisse généralement sa santé et sontalent en Catalogne. Une malédic-tion qui n'est pas vraiment pourdéplaire au Barça.

Pour des raisons politiquesLes derniers présidents du Barça

sont loin d'être des mécènes ou desphilanthropes, malgré ce que peu-vent laisser penser leur gestion duclub. Nunez le promoteur immobi-lier, Gaspart l'héritier fortuné d'unechaîne d'hôtel internationale,Laporta l'avocat d'affaire, ou Roselldirigeant de Nike, sont tous desbusinessmen avertis. Et pourtant, ilsont tous dilapidé sans compter l'ar-gent des socios sous l'œil bienveil-lant des collectivités locales, à com-mencer par la Generalitat. Si leBarça est Mes que Un Club, c'estavant tout parce qu'il est politique.Considéré comme la meilleure publi-cité de la Catalogne à l'étranger, leclub a toujours été soutenu par lespolitiques locaux qui ont vu dans lesperformances blaugrana un vecteuridéal et universel des valeurs cata-lanes. Dans une région qui rêve d'in-dépendance, évidemment, cettesymbolique n'a pas de prix. Être à latête de la plus grande et populairemultinationale du coin non plus. SiNunez s'est assuré d'entrer dansl'histoire en remportant la premièreC1 du club, Gaspart avait préparéson élection en se vantant d'avoirnégocié l'arrivée de Ronaldo. Ça luiavait suffi pour devenir le plus mau-vais président de l'histoire du club.Sa colonie hollandaise, Van Gaal et

le fait qu'il multiplie les transfertsfoireux (Henrique, Keirrisson) aurontfinalement eu raison du Iznogoudcatalan. Son successeur Laportas'était retrouvé avec des caissesvides et des cadeaux empoisonnésplein les bras. L'arrivée d'Eto'o, Decoet surtout de Ronaldinho lui avaitnéanmoins permis de remettre leBarça d'aplomb et d'asseoir sa noto-riété de “Kennedy catalan”. L'egogonflé à bloc, Laporta décide defrapper un grand coup médiatiqueen signant Ibrahimovi� un an avantles élections présidentielles du club.Le Suédois n'est en réalité qu'uncadeau d'adieu aux socios pour celuiqui rêve d'une reconversion poli-tique. Ibrahimovi� sera un échec cui-sant et Rosell, son ancien conseiller,l'homme qui a véritablement permisla venue de Ronaldinho au club,reprend la présidence. Si le style etles bilans sont différents, tous cesprésidents se sont souvent offert descaprices onéreux qui ne correspon-daient pas aux attentes de leursentraîneurs. Rosell, un type qui croitplus aux joueurs qu'aux entraîneursou aux directeurs sportifs, a récem-ment claqué 57 millions pourNeymar. Un pari personnel risqué etcoûteux qu'il espère être aussi renta-ble que Ronaldinho. Pour l'intérêt duclub et pour les siens.

Parce que le Barça n'est pascoté en bourseVéritables républiques sportives,

le Real Madrid et le Barça sont descas à part dans le sport profession-nel. Les deux plus grandes institu-tions sportives d'Espagne, voire dumonde, ne sont pas des sociétés,mais des associations dont les véri-tables garants sont les socios. C'estbeau, mais ça manque de transpa-rence. Si les sommes engagées pourl'acquisition d'un joueur sont tou-jours impressionnantes, les termesdes contrats signés sont souventopaques. En gros, les dirigeantsmadrilènes et barcelonais annon-cent les chiffres qui leur font plaisirlors des assemblées générales.Neymar, dont le transfert s'est offi-ciellement bouclé autour des 57millions d'euros, n'en aurait vérita-blement coûté que 17. Le reste del'argent ne serait que des primes decommissions versées aux intermé-diaires et aux détenteurs des droitsdu Brésilien. Ce genre de montagefinancier en dit long sur les comptesdu géant catalan. Question thune, leBarça n'a de comptes à rendre à per-sonne et se gausse même du prin-cipe économique qui régit le monde.Celui qui voudrait qu'on ne puissepas dépenser plus que ce que l'ongagne. Affranchi de toute logiqueéconomique, le club commet fatale-ment de lourdes erreurs. “Le meil-leur exemple qui puisse y avoir, c'estRivaldo. En 2001, la Lazio étaitprête à payer 53 millions pour lejoueur, mais Gaspart ne voulait pasle vendre, car il avait peur de se fairedétruire par la presse et par lessocios. Rivaldo avait qualifié leBarça pour la Ligue des championsavec un retourné et c'était alors un

héros pour tout le monde. Un anplus tard, le Barça le cédait gratuite-ment au Milan AC”, raconte ainsil'ancien agent catalan Minguella.

Parce que les joueurs ne veulent pas partirPour beaucoup, rejoindre une ins-

titution comme le Barça représentela consécration d'une carrière spor-tive. Outre le cadre idyllique, le beautemps, la plage et les charmes de laville, la signature d'un contrat avec leBarça permet aux joueurs de faireexploser leurs droits d'images et l'in-térêt des sponsors. Pour s'assurer lavenue des meilleurs joueurs, le Barçan'hésite pas non plus à casser sa tire-lire et proposer toutes sortes debonus. Outre le fait d'être désormaisle joueur le mieux payé de l'effectif,Neymar a ainsi négocié des billetsd'avion payés intégralement par leclub pour que ses amis puissent luirendre visite tous les mois. Si Villaétait allé au terme de son contratavec les Culés, son salaire seraitpassé à 10 millions d'euros annuel.Un gouffre pour les finances du clubétant donné les dernières prestationsde l'Asturien. Les contrats de Deco,Ronaldinho, Rivaldo et Eto'o, entreautres, prévoyaient également deshausses salariales conséquentes encas de respect du contrat. Pour s'éco-nomiser les salaires, le Barça a finipar tous les brader à d'autres clubs.Perdre de l'argent pour ne pas en per-dre plus, en voilà une idée de génie.

Parce qu'on ne fait pas d'ome-lette sans casser des œufsLorsque le Barça signe Ronaldo

en 96, il est le premier grand clubeuropéen (d'un championnatmajeur) à casser sa tirelire pour unepromesse inconnue du grand publicet âgée d'à peine 19 ans à l'époque.Le risque économique est alorsénorme, mais O Fenomeno écla-bousse le football mondial de toutson talent en à peine quelquesmois. À partir de ce moment-là,tous les grands clubs européenscherchent l'oiseau rare de l'autrecôté de l'Atlantique. Avec l'argentde Ronaldo, le Barça s'est payéRivaldo, mais le club veut puiser letalent à la source. Giovanni,Geovanni, Fabio Rochemback,Keirrisson sont achetés à prix d'or.Ils s'avéreront être des flops.Heureusement, le Barça signeRonaldinho et engage in extremisun jeune inconnu du nom de Messi.Le filon boy next door est encoreassuré aujourd'hui avec l'arrivée deNeymar. Malgré la concurrence duReal, des Qataris, des oligarquesrusses et des grands clubs anglais,celui qui est considéré comme legrand joueur de demain devraitassurer la succession de LionelMessi pour les prochaines années.C'est en tout cas comme cela queJohann Cruyff voit les choses : “Siun club me proposait 100 millionspour Messi, je le vendrais pour lebien de l'économie du club. LeBarça a déjà son successeur”. Çareste à voir.

(SOFOOT.COM)

ESPAGNE - LIGA - TRANSFERTS

Pourquoi le Barça ne sait pas(bien) vendre ses joueurs ?Quand l'OL a vendu Dejan Lovren 10 millions à Southampton ou quand Bordeaux a empoché unchèque de 6,5 millions pour laisser partir Benoît Trémoulinas, le FC Barcelone, lui, s'est séparé deDavid Villa (photo), meilleur attaquant de l'Espagne encore en activité quand même, contre 5,1 mil-lions d'euros. Le pire, c'est que le club catalan s'est fait flouer sciemment. Une longue tradition.

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SPORTS 15

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LYONGomis tenté par Newcastle ?

Poussé vers la sortie par son présidentJean-Michel Aulas, Bafetimbi Gomis (27ans, 37 matchs et 16 buts en L1 en 2012-13) ne veut pas aller n'importe où. Maisselon L'Equipe, l'attaquant del'Olympique Lyonnais pourrait être tentépar Newcastle, qu'on dit intéressé mais quin'est pas encore passé à l'action. Aston Villapourrait, lui, rapidement offrir 8 millionsd'euros aux Gones pour l'ancienStéphanois.

MONACOAu tour de Hulk ?

''Tout s’est fait dans les règles de l’art.Mais si cela s’est fait aussi vite, c’est qu’ilsont l’intention de prendre quelqu’un, unautre extra-communautaire''. Dans lescolonnes du Parisien, le défenseur brésilienAdriano expliquait que sa résiliation decontrat à l’AS Monaco était le signeannonciateur d’un transfert d’envergurepour un joueur extra-communautaire. Etbien, selon RMC, ce nouvel élément pour-rait bien être l’attaquant du Zenit Saint-Pétersbourg Hulk (26 ans).L’international auriverde, vainqueur de ladernière Coupe des Confédérations avecle Brésil, serait même actuellement enPrincipauté, d’après les informationsrecueillies par RMC. Son agent sur le mar-ché européen, interrogé par la radio, n’a niconfirmé ni infirmé la nouvelle. ''C’est auclub de communiquer sur ces informa-tions'', a-t-il lâché. Contacté par RMC,l’ASM a démenti. ''Le club confirme à nou-veau que son recrutement est clos'', relaye laradio. Difficile d’y voir clair dans cetteaffaire, mais l’hypothèse, déjà avancée endébut de mercato, semble plausible. AprèsRadamel Falcao, João Moutinho, JamesRodriguez et Ricardo Carvalho, l’ASMonaco attirera-t-elle dans ses filets unautre joueur passé par le FC Porto ?

… Et de Robinho ?Alors qu'on s'attendait à ce qu'il quitte le

Milan AC pour rentrer au Brésil, Robinho(29 ans, 33 matchs et 2 buts en Serie A en2012-13) pourrait finalement rester enEurope. L'AS Monaco pourrait en effettenter de récupérer l'attaquant brésilien,croit savoir BeIn Sport. Les Rossoneriseraient disposés à céder l'ancien joueur duReal Madrid contre un chèque de 10 mil-lions d'euros. Robinho ne possède plusqu'une année de contrat avec le club lom-bard.

TRANSFERTSLucas Digne heureuxd’être à Paris

Lucas Digne vient de terminer sa visitemédicale à l’hôpital de la Salpêtrière àParis. À sa sortie de l’hôpital, le jeune laté-ral gauche de 19 ans a délivré quelquesmots à l’attention des journalistes présentset doit normalement signer un contrat decinq ans. ''On verra mais je suis très heu-reux d’être ici'', a-t-il lancé à lequipe.fr. LeLOSC et le PSG ont trouvé un accord àhauteur de 15 M€. Le joueur devrait per-cevoir 250 000€ mensuel. Il pourrait selontoute vraisemblance être présenté demainà la presse.

PSGÇa brûle pourMarquinhos...

Edinson Cavani officialisé mardi, Lucas

Digne qui vient de passer sa visite médi-cale, le PSG est sur le point d’engager satroisième recrue. C’est bien évidemmentMarquinhos, le jeune défenseur central del’AS Roma. Des négociations sont encoreen cours mais une source interne du clubitalien à RMC Sport leur a confié que''nous sommes très proches d’un accordpour un transfert de 32 millions d’euros,plus 3 millions d’euros de bonus''. SelonRMC, Jean-Claude Blanc, directeur délé-gué du PSG, doit finaliser l’accord dans lajournée avec l’agent du Brésilien de 19 ans.Ils espèrent présenter le joueur ce jeudi encompagnie de Lucas Digne.

...Silva s'expliquepour le Barça

S'il a fait savoir qu'il respecterait soncontrat avec le Paris Saint-Germain,lequel court jusqu'en 2017, ThiagoSilva (28 ans, 22 matchs en Ligue 1 en2012-13) rêverait pourtant du FCBarcelone, à en croire plusieurs de sescompatriotes (Dani Alves, Adriano) duclub catalan. Le défenseur brésilien s'estexpliqué à ce sujet dans O Globo. "J'aiun contrat de quatre ans avec le PSG etje vais faire en sorte de l'honorer. J'aiune responsabilité au sein d'un clubimportant dans ma carrière. Je n'ai riend'autre à dire. J'en reste là. Mon agents'occupe de tout ça et peut en parler. Jelui ai déjà dit ce que je voulais. Ça nesert à rien de me mettre la pression. J'aide l'expérience par rapport à tout ça. J'aiune affection particulière pourBarcelone, pour son style de jeu. Tousles gens aiment leur manière de jouer.Comme je suis un passionné de foot-ball, moi aussi j'apprécie, a précisé l'an-cien Milanais. Il n'y a rien de concret àleur sujet concernant l'avenir. Je suisheureux et j'espère honorer moncontrat." Thiago Silva devrait donc êtreencore Parisien cette saison.

OMUn nouveau règlement fait débat

L’Olympique de Marseille vient demettre en place un règlement visant à''encadrer'' les conditions d’accès à l’in-formation au sein du club. Dans cedocument de 12 pages, on découvre,entre autres, que l’OM peut interdirel’accès d’une conférence de presse à cer-tains journalistes. Une mesure qui aprovoqué la colère de l’Union desJournalistes de Sport en France. Dansun communiqué, l’organisme a décritun ''document parfaitement inaccepta-ble'', qui ''bafoue clairement et ouverte-ment la liberté de presse et l’indépen-dance des journalistes''. L’UJSF a faitsavoir qu’elle comptait contrer cettemesure.

BARÇA - FRAUDEMessi ''confiant''

Lionel Messi, mis en examen pourfraude fiscale, a assuré mercredi être sereinet faire confiance à ses avocats. ''Je suis trèstranquille. Je suis en dehors de tout ça, toutcomme mon père. Nous avons des avocatset des conseillers qui s'occupent de ceschoses-là'', a déclaré le quadruple Ballond'Or lors d'une conférence de presse àBarcelone, hier. Avant d'ajouter : ''Je necomprends rien à tout cela, c'est pour celaque d'autres personnes s'occupent de cetteaffaire pour nous''. Lionel Messi et son pèreJorge sont convoqués devant un juge bar-celonais le 17 septembre, la veille de la pre-mière journée de Ligue des champions,pour répondre d'une accusation de fraudefiscale portant sur plus de 4 millions d'eu-ros (environ 2,5 milliards F Cfa).

...Vilanova : ''Fabregas veut rester''

C'est un nouveau rebondissementdans le feuilleton Fabregas. Alors que lapresse britannique annonçait il y aquelques jours une offre concrète de 30millions d'euros de ManchesterUnited, Tito Vilanova a tenu à mettreles choses au clair devant la presse. ''J'aieu une discussion avec lui, il m'a faitsavoir qu'il voulait rester ici (àBarcelone, ndlr)'' assure l'entraîneurdes Catalans, qui n'entend donc pas seséparer de Cesc Fabregas, utilisé à 32reprises la saison passée en champion-nat.

MAN UNITEDChelsea confirmepour Rooney mais...

Chelsea a confirmé avoir transmisune proposition à Manchester Unitedpour Wayne Rooney (27 ans). Mais lesBlues ont tenu à démentir qu'ils avaientinclus Juan Mata ou David Luiz dansleur offre. "Les termes de l'offre sontconfidentiels mais pour éviter desmalentendus : elle comprend ni trans-fert ni prêt de joueur de Chelsea", aindiqué le club londonien sur son siteofficiel. Rappelons que l'attaquantinternational anglais est lié jusqu'enjuin 2015 avec les Red Devils.

REALAncelotti prêt à laisser partir Pepe ?

Apprécié par José Mourinho mêmes'il avait fini la saison sur le banc, ledéfenseur central du Real Madrid Pepe(30 ans, 28 matchs et 1 but en Liga en2012-13) pourrait connaître un sortdifférent sous les ordres de CarloAncelotti. Les Merengue avaient eneffet refusé une offre de 17 millionsd'euros de Manchester City, lessemaines passées. Mais selon le DailyMail, le Real pourrait se rétracter etaccepter l'offre à venir des Citizens,rehaussée à hauteur de 23 millions d'eu-ros selon le média anglais.

CHELSEAMourinho bloqueIvanovic et confirmepour Rooney

Suivi par le PSG notamment,Branislav Ivanovic devrait continuerson aventure avec Chelsea. C’est ce qu’aaffirmé José Mourinho dans une confé-rence de presse relayée par le LondonEvening Standard : ''Ils (le PSG) n’ontpas contacté Chelsea. S’il y avait eu unintérêt, il n’était pas officiel. En qualitéde coach, de dirigeant, nous avons laresponsabilité de diriger le club, et lepropriétaire et nous sommes très trèsclairs qu’il n’y a aucune chance de voirIvanovic quitter Chelsea''. Le PSG sem-ble de toute manière avoir d’autrespriorités dans ce secteur de jeu. Enfin,après avoir confirmé l’offre de Chelseapour Wayne Rooney, le Portugais aclairement fait savoir que les Blues nereverront pas leur proposition à lahausse. ''Non, nous ne ferons pas d’au-tres offres''. Selon le Daily Mail et leTimes, les Blues auraient proposé prèsde 12 M€ plus Juan Mata (25 ans) ouDavid Luiz (26 ans). Une très belleoffre mais qui n’a pas convaincu les RedDevils. D’après le Daily Mail et SkySports, les Mancuniens ont en effetdécidé de repousser la proposition lon-donienne.

On t'a souvent présenté comme le''dernier numéro 10'' du football.C'est quelque chose que tu res-sens aussi ?Franchement, je ne sais pas. Je

sais que cette position de numéro 10,de meneur, est une position qu'on uti-lise de moins en moins dans le foot-ball. Mais le dernier… Ce que je peuxdire, c'est que pour moi, en tout cas,c'est une très belle responsabilité dedevoir défendre ce poste. Parce quemon opinion, c'est que le footballdépend des numéros 10. Quandl'équipe joue bien, c'est que tout lemonde a bien joué. Mais quandl'équipe joue mal, c'est la faute du10. Voilà. Et c'est une responsabilitémagnifique, j'adore ça. Parce quec'est ce que les gens viennent voir. Situ prends place dans la file des gensqui achètent leur ticket au stade etque tu leur demandes qui ils viennentvoir jouer, ils vont te répondre Zidane,Iniesta, etc. Je n'ai jamais vu un hin-cha payer pour voir un gardien ou undéfenseur central.

Qu'est-ce que ces joueurs ont deplus que les autres ?Zidane n'était peut-être pas aussi

rapide que les autres, Iniesta n'estpeut-être pas aussi puissant que lesautres. Mais ce sont eux qui décident.L'équipe joue comme ils veulentqu'elle joue, et le ballon va au rythmequ'ils souhaitent. Pourquoi ? Parceque ce sont eux qui contrôlent le bal-lon. Le football, ce n'est que ça : c'estla passe et le contrôle. Si tu ne maî-trises pas ces gestes... Selon moi, lemeilleur des vingt dernières années,c'est Zidane. Chez moi, j'ai des tas devidéos de lui : je les regarde souventparce que sa manière de contrôler leballon a toujours attiré mon attention.Des joueurs qui contrôlent la ballecomme le faisait Zidane, je ne suis

pas sûr qu'on va en revoir. (Il chu-chote à lui-même) Incroyable. C'étaitincroyable. Quand Beckham, qui aune frappe de balle fantastique, chan-geait le jeu de droite à gauche au Realpour Zidane, qui contrôlait sur soncôté, c'était une merveille. Il pouvaitmaîtriser tout ce qu'on lui envoyait,c'est pour ça qu'il était au-dessus.Quand il jouait, il donnait une leçon.Lors de son dernier match avec leReal Madrid en 2006, Zidane aéchangé son maillot avec moi. Je legarde précieusement à la maison.

On dit parfois de toi que c'est trèsdifficile de t'intégrer à un autresystème de jeu. Quand tu asRiquelme dans ton équipe, tu esobligé de jouer le jeu deRiquelme...Oui. Mais moi, je pense que plus tu

as le ballon, plus tu as de chances degagner le match. Déjà, tu as presquetoujours la sécurité de terminer sur un0-0, parce que le football se joue avecun seul ballon. Après, plus tu as desjoueurs bons techniquement, plus tuas de chances de te créer des occa-sions de but. Et au-delà de ça, c'est lamanière dont j'aime jouer. Contrôler lejeu, toucher la balle tout le temps, nepas courir derrière l'adversaire. C'estaussi ce qui se passe à Barceloneaujourd'hui. Je crois qu'on est tousd'accord pour dire que c'est l'équipequi joue le mieux au football. Xavi etIniesta veulent toujours avoir lecontrôle de la balle, marcher avec, latoucher 300 fois par match. Nous, lesnuméros 10, c'est comme cela qu'onse sent bien. Quand on ne touche pasla balle pendant cinq minutes, on sesent un peu bizarre. Et ça marche, lapreuve : ça fait cinq ans que le Barçagagne sans que personne ne puisseles battre.

(SOFOOT.COM)

RIQUELME, INTERNATIONAL ARGENTIN

“Le football dépenddes numéros 10”Dans le numéro 106, paru au mois de mai, SO FOOT publiait un entretienfleuve avec l'un des plus grands numéros 10 encore en exercice aujourd'hui: Juan Roman Riquelme. À 34 ans, à l'heure de son ultime retour à la Bom-bonera, l'Argentin avait enfin accepté de parler.

REVUE TOUT TERRAIN

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SPORTSCMJN

ADAMA COLY

P apiss Demba Cissé a vrai-semblablement fait un pasde plus vers la sortie. Hier,

un ressort de plus s'est cassé dansle différend qui l'oppose à son clubanglais. Après avoir été mis à l'écartde l'entraînement de dimanche der-nier, l'attaquant international séné-galais des Magpies a quitté legroupe de Newcastle qui est partiau Portugal pour sa tournée de pré-saison. Pourquoi ? Le siteFootmercato.net présente lapomme de discorde : “Octobre

2012, Newcastle annonce que lamarque Wonga (société prêtant ducash) succédera à Virgin Money entant que sponsor principal desMagpies. Une information qui n’apas bouleversé la planète football.Juste un joueur, et pas n’importelequel. Buteur numéro un des Toonsdepuis le départ de Demba Ba àChelsea, Papiss Cissé avait faitsavoir à ses dirigeants, il y aquelques mois, qu’il refuserait deporter la tunique du club floquéeWonga”.En raison de ses croyances reli-

gieuses, Papiss Demba Cissé, musul-

man, a donc mis en exécution sesmenaces. Resté dans le Tyneside,l'ancien joueur de l'As Douanes vadonc devoir peaufiner sa préparationphysique en solo afin d’être prêt àdémarrer la saison. “Mais encorefaut-il que ce problème soit résolu !”.Selon le même site, le journal localThe Chronicles indique que les repré-sentants du joueur s’activent actuel-lement afin de trouver une solution.Pour le moment, deux solutions sontétudiées. La première serait d’obtenirune autorisation pour que Cissé joueavec un maillot vierge de tout spon-sor. La deuxième serait de trouver unemarque caritative à mettre à laplace de Wonga. Des solutions quien sont encore au stade embryon-naire. Mais le temps presse parcequ’il est évident que Newcastle nevoudra pas voir un joueur recrutécontre 12 M€ (environ 7,8 milliardsF Cfa) en 2012 faire banquette.Affaire à suivre...

RENNES

Cheikh T. Ndiayeprolonge

Le gardien international sénégalaisde Rennes va poursuivre l'aventureavec son club. Selon le site d'informa-tion Maxifoot.fr, Cheikh TidianeNdiaye a signé une prolongation decontrat d'une saison. Le portier, âgéde 28 ans, avait disputé deux matcheen Ligue 1 en 2012-13. En revanche,Onyekachi Apam va quitter le club.Au terme du match de préparationface à Niort, mardi soir, le nouvelentraîneur Philippe Montanier aindiqué qu'il ne compterait pas sur leNigérian (26 ans, 11 matchs en Ligue1 en 2012-13) la saison prochaine. Ledéfenseur n'a pas joué les rencontresamicales de la préparation estivale. Aucours des séances d'entraînement, l'in-ternational nigérian débarqué auStade Rennais en 2010 paraissaitdécroché sur le plan physique, d'aprèsOuest-France.

BASKETNouvellement draftéen NBA, GorguiDieng prend sesmarques

Gorgui Dieng, le basketteur séné-galais récemment drafté en NBA, apris ses marques en cette période depré-saison avec son équipe desTimberwolves de Minnesota, aveclaquelle il a disputé deux matchs desuite cette semaine. Le jeune basket-teur sénégalais s'est illustré avec unemoyenne de quatre points, autant derebonds et un contre par match,contre une sélection de la D League etles Heats de Miami. Gorgui Sy Diengest en plein dans la “Summer League”,les matchs de pré-saison qui se jouenten été en attendant le démarrage de lasaison prévu au mois d'octobre.Toutefois, il ne pourra pas être del'Afrobasket 2013 pour cette raison.Drafté à la 21e position par les Jazz deUtah, puis cédé aux Timberwolves deMinnesota, il est le dixièmeSénégalais à intégrer la NBA, lechampionnat de basket américain.Désigné meilleur défenseur de l'Estdans le cadre du championnat univer-sitaire de la Ncaa, Gorgui Dieng, quia remporté le Final Four cette année,est un ancien pensionnaire de l'acadé-mie Seed de Thiès.

ATHLÉTISME - CHAMP D'AFRIQUEJUNIORSLe Sénégal dépla-cera quatre athlètes

Le Sénégal va déplacer quatreathlètes pour les prochains cham-pionnats d’Afrique juniors qui aurontlieu du 29 août au 1er septembre enÎle Maurice, annonce la Fédérationsénégalaise d’athlétisme (FSA), dansun communiqué reçu à l'APS. LaDirection technique nationale de laFSA a choisi deux filles et deux gar-çons pour représenter l’athlétisme àcette compétition. Il s’agit, chez lesfilles, de Nafy Mané de l’EAC (Étoileathlétique club) au 400 m, Issa Babou(US Gorée) au 400 et 800 m. Chezles garçons, le choix s’est porté surOumar Babou (EAC) au 400 m haieset Moustapha Badji (DUC) pour lalongueur.

BREVESFOOT - NEWCASTLE

Départ imminent de Cissé ?Écarté dimanche de l'entraînement collectif des Magpies, Papiss Demba Cissé a été exclu hier du groupe deNewcastle pour la tournée pré-saison. Une situation qui pousse de plus en plus l'attaquant vers la sortie.

IBOU BADIANE, (CORRESPONDANT MAURITANIE)

Les Lions locaux peuvent vraimentcompter sur leurs compatriotesvivant en Mauritanie. Hier, le

comité des supporters du 12e Gaïndé deMauritanie et une délégation de l'Ambas-sade, comme pour leur dire “noussommes derrière vous”, se sont déplacésen masse pour accueillir l'équipenationale à son arrivée à l'aéroport deNouakchott vers 15 heures. Cette forteprésence marquée par la mobilisation dela colonie casamançaise est venue porter

main forte à Demba Ramata Ndiaye,sélectionneur des Lions locaux et anciencoach du Casa Sport de Ziguinchor. “J’aiun sentiment de satisfaction et de chaleurparce que nous avons trouvé des suppor-ters qui nous attendaient. Nous sommesconfiants et cette présence massive dessupporters du 12e Gaïndé de Mauritanieet des Casamançais qui chantaient nousréconforte et nous revigore davantage”, a-t-il déclaré au sortir de l’aéroport.

“Nous sommes là pour gagner”Le coach dit ne rien craindre de l’adver-

saire et ne subit pas de pression : “Non

non, je ne connais pas la pression. Ça faitplus de 20 ans que je suis coach sanspression. La question est : est-ce que lesjoueurs vont faire ce qu’on leur demande? Sinon, personnellement, je resteconfiant. Un leader qui va dans l’arène esttoujours confiant. Nous sommes là pourjouer et gagner le match”.Comme son entraîneur, le capitaine des

Lions locaux, Mamanding Kidiéré, resteaussi confiant même s’il reconnaît que lematch sera dur. “Lorsqu’on a vu les sup-porters du 12e Gaïndé de Mauritanie,nous avons eu un sentiment fort. Nousallons essayer de livrer un bon match,

sortir vainqueur pour satisfaire nos sup-porters qui se sont mobilisés aujourd’hui(hier) pour nous accueillir à l’aéroport etnous accompagner jusqu’à notre hôtel”,a-t-il soutenu. “Depuis que nous avonsquitté le Sénégal, nous avons compris quenous allons jouer un match difficile. Ça nesera pas facile mais nous sommes là pourjouer et gagner”, a-t-il poursuivi.Les Lions ont tenu leur premier galop

d’entraînement sur le sol mauritanien hierà 18 heures, au Stade olympique deNouakchott. Le coach a préféré cetteheure loin des yeux des supporters etautres superviseurs “pour mettre l’accentsur les aspects techniques”. Et tous lesjours, les séances d’entraînement seferont à partir de 18 heures, avait-il confiéà Enquête.Après sa victoire (1-0) à l'aller, le

Sénégal défie ce samedi la Mauritanie enmatch comptant pour le dernier tour deséliminatoire du CHAN 2014 prévu enAfrique du Sud.

ÉLIMINATOIRES CHAN 2014 (RETOUR) - MAURITANIE / SÉNÉGAL, SAMEDI

Le 12e Gaïndé de Nouakchott galvanise les Lions locaux

KHADY FAYE

Saint-Louis est devenu la capitaledu basket-ball sénégalais depuishier. Cette ville du nord a vu deux

de ses enfants couronnés commemeilleurs basketteurs sénégalais de la sai-son 2012/2013. Le titre de roi est revenuà Pape Mor Faye, pivot de l'Université Gas-ton Berger (UGB) de Saint-Louis, alors lameneuse ou ailière Ndèye Sène, du Saint-Louis basket club (SLBC), est sacrée chezles dames. En remportant son 3e titre dereine, l'internationale sénégalaise égale lerecord détenu par Khady Diop, anciennecapitaine des Lionnes. Sa coéquipière auSLBC, Maty Fall, pensionnaire de l'équipenationale des U 19, a été désignée “révé-

lation” de la saison par la Fédération séné-galaise de basket-ball (FSBB). Pape MorFaye est présélectionné en équipenationale en vue de l'Afrobaket masculinqui se déroulera du 20 au 29 août en Côted'Ivoire.Saint-Louis a donc presque tout raflé,

sauf le titre de “révélation” chez les gar-çons. Ce trophée est revenu à IbrahimaSankaré de l'Us Rail (club de Thiès).Autres distinctions : le titre de meilleurentraîneur a été décerné à Cheikh Sarr del'UGB et des Lions du Sénégal et le prixd'encouragement pour les entraîneurs estallé à Adramé Seck du SLBC. L'arbitreinternational, Aïssatou Diagne, a été éluemeilleur arbitre. Et l'équipe la plus fair-play

est le Cayor Basket club. Les trophéesseront remis le jour de la clôture de la sai-son. Moustapha Goudiaby, chargé de com-munication de la fédération, a révélé : “Lescadeaux remis aux couronnés précédentsétaient somptueux, mais cette année, cesera encore plus grandiose et cela sera unesurprise pour tout le monde.” Il est également revenu sur le conflit

entre la Fédération et Mathieu Faye. “C'estla fédération qui a décidé, suite aux proposque Mathieu Faye a tenus dans la presse,de porter plainte pour détention illégale dedocument de la fédération. En ce quiconcerne son appel au Ministère desSports pour que la fédération soit dissoute,c'est impossible puisque l'article 97 des

statuts généraux de la Fiba interdit touteingérence de l'État dans les affaires de lafédération de basket”, a-t-il précisé.

BASKET - ÉLECTION DU ROI ET DE LA REINE 2012/2013

Pape Mor Faye et Ndèye Sène sacrésNdèye Sène (photo) du Saint-Louis basket club (SLBC) et PapeMor Faye de l'Université Gaston Berger (UGB) ont été élus roi etreine du basket 2012/ 2013 par les fédéraux.

“J e suis très content et tropému par cette distinction,et je tiens à remercier ceux

qui m'ont élu. Je ne m'y attendais fran-chement pas du tout. Mon objectifétait de gagner les deux coupes ou aumoins une. Mais ce couronnement est

un plus pour moi. Cela va me motiverà aller encore plus loin, au-delà de meslimites et à me donner corps et âme,puisque je sais que je serai attendu autournant. Je ferai tout pour ne pasdécevoir ceux qui ont placé leurconfiance en moi”.

PAPE MOR FAYE, ÉLU ROI

“Je ne m'y attendais pas”