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1 Rencontre technique régionale sur le terrain Proposée par le Programme Structurel Herbe et Fourrages www.herbe-fourrages-limousin.fr

Doc trace - rencontre technique régionale - 20 sept 2013

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Rencontre technique régionale sur le terrain

Proposée par le Programme Structurel Herbe et Fo urrages

www.herbe-fourrages-limousin.fr

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EDITORIAL Le programme Structurel Herbe et Fourrages en Limousin (PSHF), mis en œuvre

depuis 2006, a pour finalité de contribuer à limiter la vulnérabilité des systèmes

herbagers en valorisant au mieux la ressource principale qu’est l’herbe.

Intégrer et valoriser, dans le système de pâturage tournant, la diversité des prairies

présentes sur nos exploitations, notamment les milieux composés de berges et de

prés de fond, est une problématique fondamentale pour notre région d’élevage.

Il existe des solutions pour faire pâturer ces parcelles, en maîtrisant nos coûts d’entretien et en utilisant des

techniques novatrices de pose de clôtures. Pour y parvenir, il est important de rendre ces prairies portantes

en évitant le piétinement et de choisir des matériaux recyclés, imputrescibles et isolants.

Plusieurs techniques peuvent être appliquées : la mise en défens des rigoles et fossés, la mise en défens

des berges et cours d’eau, la mise en place de passages busés et de franchissements.

Cette rencontre technique sur le terrain a pour objectif de proposer des modes novateurs de pose de

clôture, en accord avec la réglementation, sans détérioration du milieu naturel, pour améliorer la gestion

du pâturage.

Je tiens à saluer le travail collégial exemplaire qui a été réalisé avec les agents des Chambres d’Agriculture

du Limousin, Coop de France Limousin, le GDA de la Souterraine, la brigade de l’ONEMA de Creuse et la

police de l’eau à la Direction Départementale Territoriale de Creuse.

Arnaud AUJAY Responsable professionnel du Programme Structurel Herbe et Fourrages

Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin

SOMMAIRE

♣ Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

♣ Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

♣ Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours

♣ Pôle 4 : Mise en place de passage busé

♣ Pôle 5 : Les franchissements

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Le pâturage tournant

• Favorise l’autonomie alimentaire et permet de sécuriser les stocks.

• Accroît les performances animales.

• Economise la consommation de concentrés.

• Améliore la flore prairiale et les capacités de production. La méthode préconisée par le PSHF : méthode simple et efficace en deux phases :

1. La prévision annuelle

Répartition et attribution des surfaces de pâture et de fauche par lot d’animaux.

Edition d’un plan prévisionnel de pâturage tournant et de fauche avant la mise à l’herbe. 2. La conduite

Maîtrise des cycles de pâturage et des fauches en fonction des repères fournis par les sommes de température.

Pilotage des entrées et sorties des paddocks en fonction des hauteurs d’herbe (entrée : 8 à 15

cm et sortie : environ 5cm).

Les repères et chiffres à connaître

1. La prévision annuelle

Chargement de la surface de base : 30 à 50 ares/UGB.

Nombre de paddocks / lot : 5 (strict minimum).

Taille des paddocks : maximum 8 ares/UGB.

2. La conduite

Temps de séjour : < 7 jours.

Temps de repos : 21 jours minimum et 35 jours maximum

A moduler en fonction de la qualité floristique de la parcelle et de la saison.

Besoin en stock pour les bovins :

• Vêlage de printemps : 1,8 tMS/UGB

• Vêlage d’automne : 2 tMS/UGB

• Système plein air : 2,2 tMS/UGB

Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

Besoin en stock pour les ovins :

• Pour des agneaux d’herbe : 140 kg MS/brebis

• Pour des agneaux de bergerie : 240 kg MS/brebis

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Les repères des sommes de température

Des outils disponibles

Le guide pâturage détaille la méthode de gestion du pâturage préconisée par

le PSHF en Limousin.

D’autres guides thématiques

La calculette Prev’Her : pour organiser les surfaces

fourragères et prévoir le pâturage avant la mise à

l’herbe.

Les Avertissements « Gestion de l’HERBE » : pour connaître les sommes de

température des stations météorologiques de Limousin, les hauteurs d’herbe et

les stades phénologiques.

Plus d’information sur : www.herbe-fourrages-limousin.fr

Disponibles sur le site internet du PSHF :

www.herbe-fourrages-limousin.fr

Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

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Comment mieux valoriser les ressources fourragères des près de fond ?

Les spécificités des prés de fond :

• Sols hydro morphes avec peu de portance

• Flores spécifiques (joncs, carex, molinie…)

• Sols hétérogènes

Exemple de parcelle avec les mêmes conditions pédo-climatiques :

1. Une conduite suivant la méthode du pâturage tournant + apport calcique + fauche de

refus (à gauche de la haie)

2. Une conduite du pâturage en continu (à droite de la haie)

Les moyens à mettre en œuvre :

• Favoriser l’évacuation des excès d’eau o Entretien régulier des rigoles

• Utiliser la méthode du pâturage tournant pour maîtriser le développement des joncs : o Redécoupage de la parcelle en « zones homogènes » si nécessaire

o Pâturage précoce au 1er cycle : pour une exploitation par les animaux d’un couvert

végétal appétent.

o Retour des animaux sur le paddock, pour les cycles suivants, dans les 40 jours.

• Fauche des refus si nécessaire et si la portance du sol le permet.

• Apports calciques : pour un couvert végétal avec une meilleure valeur pastorale.

Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

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Réhabilitation de parcelles hydromorphes avec joncs et intégration dans le pâturage tournant

Exemple de la Ferme Expérimentale des Bordes : site du Domaine Neuf à Jeu-les-Bois (Indre)

Situation de départ (1995-96)

• Location du Domaine Neuf, à 8 km du site des Bordes : 48 ha (44 ha en herbe, 4 ha assolés).

• pH : 5,2 à 5,5 (4,9 sur les zones de joncs).

• Sols sablo-limoneux à limono-sableux, sur argile ou grès de Brenne avec affleurements,

hydromorphes et séchants : 8 à 12 % d’argile - 2,2 à 3 % de MO

• Prairies temporaires « naturalisées » à base de fétuque élevée et graminées moyennes, pas de

légumineuse.

• 10 ha de parcelles très hydromorphes (22 % de la surface en herbe), avec présence de joncs

sur les fonds humides ou les replats.

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Assainissement des zones de joncs

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Zones de joncs

Source : ITCF – SUACI des Bordes

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Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

Drains pour captage de

mouillères

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Réseau de

fossés

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Améliorations réalisées (1996-97 et années suivantes)

• Fauche des joncs et retrait des parcelles (été 96)

• Assainissement par création de fossés autour des parcelles, captage de mouillères (2 parcelles)

=> voir plan

• Recalcification :

o 1 t/ha de chaux vive sur les zones de joncs

o 5 t/ha de calcaire broyé ailleurs (été 96)

• Apport de fumier composté à 8 t/ha tous les 2 ans

• Mise en place d’un pâturage tournant : 5 à 6 parcelles par lot au printemps, maîtrise de la

hauteur de pâturage

• Fauche des joncs résiduels si nécessaire (années suivantes)

Améliorations de la flore prairiale

Apparition « spontanée » des légumineuses après 5-6 ans (2000-2001), confortée par la conduite en AB depuis 2001 (pas d’azote)

Principales légumineuses présentes aujourd’hui : trèfle des prés, lotier corniculé, vesce, gesse des prés, minette.

Lotier corniculé

Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

Exemple de prairie à base de fétuque élevée et flouve

odorante

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Trèfle des prés Minette

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Les Milieux Humides Agricoles Pour une recherche de gestion durable

Les milieux humides sont des milieux agricoles qu’il est important de conserver. L'exploitation

agricole est indispensable à la préservation de ces milieux. Leur gestion/entretien permet de

maintenir les milieux « ouverts », hétérogènes et fonctionnels.

Les milieux humides sont actuellement au cœur d’un débat sociétal, allant au-delà des enjeux

agricoles, autant d’un point de vue réglementaire que technique.

Vous avez une ou des espèces floristiques non ordinaires ? Vous avez des difficultés à travailler

votre sol ?... Vous êtes peut-être en présence d’un milieu humide !!

Ces milieux nécessitent une gestion spécifique.

COMMENT LES GERER DE MANIERE DURABLE ?

• Estimer la proportion de milieux humides sur la parcelle, elle doit être non négligeable (au

moins 25%)

• Identifier le type de milieu humide

2 clés d’entrée pour l’identification :

o cortège floristique (renoncule rampante, jonc acutiflore, carex…) o hauteur de la nappe d’eau (engorgement épisodique, temporaire, permanent…)

• Mettre en place une gestion adaptée au milieu humide identifié.

Pour cela :

o Se référer au guide MHA - Pistes de gestion

o Contacter les conseillers spécialisés eau-environnement

des chambres d’agriculture ou conseiller de rivière,

conservatoire botanique du Massif Central…

Vos contacts au sein des Chambres d’agriculture du Limousin

Corrèze : Michel BAFFET Pédologue et conseiller environnement : 05 55 21 55 21

Creuse : Guy LABAYE Conseiller environnement : 05 55 61 50 00

Haute-Vienne : Christian COURBE Pédologue/Conseiller environnement : 05 87 50 40 00

Limousin : Violaine LEYCURAS Conseillère environnement : 05 55 10 37 90

Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

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Prairie mésohygrophile

Prairie inondable

Prairie inondable

Pré paratourbeux

Pôle 1 : Utilisation pour le pâturage tournant

Pelouse paratourbeuse

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Qu’est-ce qu’une rigole ou un fossé ?

Une rigole, un fossé, sont des ouvrages artificiels créés par la main de l’homme. Ils sont destinés à l’évacuation des eaux qui ruissellent à la surface et qui s’écoulent dans la couche superficielle du sol.

Une rigole sert à évacuer l’eau excédentaire de surface de la parcelle et n’héberge pas de vie

aquatique (larves d’insectes, invertébrés…).

Ce qui est préconisé :

Rigole arrivant dans un cours d’eau : un système de décantation sépare la rigole entretenue

récemment du cours d’eau

COMMENT FAIRE LES TRAVAUX DE CURAGE D’UNE RIGOLE ?

Aucune autorisation n’est nécessaire pour entreprendre le curage d’une rigole ou d’un fossé

existant.

Il s’agit simplement de veiller à ce que le curage n’entraîne pas de sédiments vers la propriété

située plus bas ou le cours d’eau aval.

Quelles précautions durant le chantier ?

Pour limiter le départ de sables et limons vers l’aval :

• On peut installer un filtre en botte de paille ou en branchage immédiatement à l’aval de la

zone de travaux ou à la connexion de la rigole et du cours d’eau.

• On peut également laisser une zone de décantation de quelques mètres qui collectera les

particules fines contenues dans l’eau avant rejet vers le cours d’eau.

Quel outil ?

La rigoleuse : elle est utilisable pour les rigoles et fossés.

Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

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Mise en défens des rigoles avec de la clôture électrique

Objectifs • Protéger les berges de la rigole du

piétinement des animaux

• Faciliter l’entretien mécanique

Critères exigés • Facile à poser

• Résistant en milieu humide

• Ensemble « souple » pour absorber

les chocs de l’épareuse

• Les piquets doivent gêner le moins

possible le passage de l’épareuse

Choix du matériel • Piquets PVC : diamètre de 50 mm, longueur de 1,50 m à 2m,

• Tiges en fibre de verre, diamètre de

10 mm,

• Isolateurs « queue de cochon »,

diamètre de 10 mm,

• Fil électrique type « cordelette »

Technique de pose Protection des 2 côtés de la rigole avec

un seul piquet (dans le fond de tranchée

ou sur un côté)

• Un piquet tous les 15 à 20 m et/ou à

chaque changement de direction

• Perçage pour le passage de la tige en

fibre de verre ; la hauteur du fil (80

cm) détermine l’angle de perçage.

• Les isolateurs « queue de cochon » bloquent la tige de fibre de verre et se règlent en fonction de la

largeur de la rigole.

Outils pour la pose de la clôture • Barre à mine

• Masse

• Perceuse /visseuse portative

• Scie à métaux

Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

Remarques :

Il est préférable de poser la clôture juste après le curage de la rigole. Pour limiter la végétation de la zone mise en défens, les fils doivent être positionnés de manière à ce que la tête des herbivores puisse brouter le plus loin possible.

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Mise en défens des rigoles avec de la clôture électrique

Evaluation du coût des matériaux pour un linéaire de 1 000 m

Clôture "classique"

Coût unitaire

Nombre /m linéaire

Piquets bois châtaignier 1.80 m 2.230 € 200 0.446 €

Isolateurs à vis 0.249 € 200 0.05 €

Fil électrique cordelette 0.08 € 2 000 0.160 €

Total 0.656 €

Amortissement

sur 8 ans 0.082 €/m

Coût

unitaire Nombre /m linéaire

Piquets PVC (diamètre : 50 et L : 2m) 5.46 € 74 0.404 €

Tiges fibre de verre (diamètre : 10 mm) 2.73 € 120 0.326 €

Isolateurs queue de cochon 0.06 € 1 000 0.060 €

Fil électrique cordelette 0.08 € 2 000 0.167 €

Total 0.957 €

Amortissement

sur 15 ans 0.064 €/m

Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

Remarque : à comparer avec le coût d’une

clôture classique électrique avec des

piquets sur chaque rive.

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Entretien sous clôture : pourquoi limiter les phytos ? quelles alternatives ?

Quel entretien des clôtures ?

L’entretien des clôtures, fixes ou mobiles, de mise en défens ou de protection du périmètre, doit

garantir l’efficacité de l’installation. 3 modalités peuvent être envisagées :

- Application de produits phytosanitaires… parfois interdite ou impossible

- Entretien par le bétail

- Entretien mécanique

Entretien chimique : pas si simple...et pas si adapté L’entretien à l’aide de produits phytos n’est pas sans conséquences :

- la durée de vie des clôtures apparaît plus faible : l’application de

produits phytosanitaires engendre une déstructuration du sol ;

celui-ci devenant meuble, l’ancrage des piquets de clôtures est

affaibli.

- les phytos peuvent avoir des conséquences sur la santé et le milieu naturel (par exemple, les pesticides retrouvés dans l’eau sont

majoritairement des herbicides)

- l’utilisation de phytos est soumise à des restrictions d’application contraignantes, valables quel que soit le volume utilisé : exigences réglementaires (cf. ci-dessous) ;

contraintes d’utilisation (météo favorable : températures douces, hygrométrie >60-70%, vent < 19km/h,

éviter périodes de gel ou sécheresse ; adjuvant ; pulvérisateur adapté…)

Exigences réglementaires pour l’application de phytos Pour limiter les risques, l’application de phytos est très encadrée, notamment :

• Respect AMM (autorisation de mise sur le marché) du produit : usage autorisé

• Certiphyto obligatoire pour acheter et/ou appliquer un phyto (au 1er

octobre 2014)

• Limiter la dérive : vent ≤ 19 km/h

• Zones Non Traitées (ZNT)

Minimum 5 mètres (sauf mention contraire) Parfois 20, 50 ou ≥100 m

• Des restrictions d’emploi existent pour les débroussaillants

(période d’application, surface…)

• Protection utilisateur = port des Equipements de Protection Individuelle

• Délai de réentrée des animaux

= délai avant récolte (cf. étiquette du produit)

• Tenir un registre des interventions

• Stockage et élimination réglementés

Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

Point d’eau ZNT Zone pouvant être traitée

� Bien lire l’étiquette du produit � Consulter la base e-phy :

http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Clôture désherbée chimiquement :

tenue des piquets affaiblie

Pas de phytos au voisinage

immédiat des points d’eau

Port des Equipements de Protection Individuelle (EPI)

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Compte tenu des contraintes, interdictions et des impacts techniques, environnementaux et

sanitaires d’un entretien phyto sous clôture : Opter pour des méthodes alternatives.

Favoriser la prévention

Avec une clôture opérationnelle, facilitant et limitant l’entretien

• Limiter le nombre de piquets • Avoir le fil décalé

Clôture électrique, utiliser les arbres existants, Pour permettre le passage d’outil

haie adaptée permettant de s’affranchir de clôture…

Entretien par le bétail : simple et économique Objectif : faire pâturer sous la clôture.

- Hauteur du fil suffisante

- Pâturage adapté : • pression instantanée importante + pâturage tournant • herbe appétente. Consultez les avertissements « Gestion de l’herbe »

sur http://www.herbe-fourrages-limousin.fr/

Limites : difficultés si présence de ronces ou si fauche en 1ère exploitation

Entretien mécanique : outil polyvalent ? spécifique ? Contraintes : piquets (manœuvres, risques de détrioration…) ; accès ; investissement

� réfléchir à cet entretien dès la mise en place de la clôture

� achats collectifs, recours à un entrepreneur…

• Outils polyvalents : broyeur d’accotement, épareuse

Pour en savoir plus sur Ecophyto en Limousin : Céline VACHON – Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Tél : 05 55 10 37 90 http://www.limousin.synagri.com/synagri/ecophyto

Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

Consulter la Note technique « L’entretien sous clôture » Septembre 2013

Disponible auprès de la Chambre d’agriculture. Téléchargeable sur

http://www.limousin.synagri.com/synagri/outils-et-documents-ecophyto

• Broyeurs spécifiques sous clôture à ressort, avec palpeur,…

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Comment limiter le tassement des sols en utilisant vos matériels agricoles ?

Pôle 2 : Mise en défens des rigoles et fossés

• Lire la dimension d’un pneumatique

• Mettre la bonne pression en fonction de la charge su r la roue

• Choisir la bonne dimension d’un pneumatique

• Lire la dimension d’un pneumatique

• Mettre la bonne pression en fonction de la charge s ur la roue

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L’entretien des cours d’eau

Savoir reconnaître un cours d’eau d’un fossé drainant est important, car les règles

à respecter dans chaque cas ne sont pas les mêmes.

QU’EST-CE QU’UN COURS D’EAU ?

Un cours d’eau n’est pas une rigole. Il se reconnaît par l’application de quatre critères issus de la

jurisprudence :

1. Il y a un lit permanent, 2. Le cours d’eau présente un caractère naturel et est affecté à l’écoulement normal des eaux, 3. Il y a un débit suffisant en fonction des données climatiques et hydrologiques locales, 4. Il abrite une vie aquatique.

Le lit du cours d’eau se reconnaît ainsi par le dénivelé entre le fond de l’écoulement et le niveau du terrain

voisin, ainsi que par le fait que la granulométrie du fond (cailloux, sables, limons…) est différente de celle

du sol voisin.

Le débit dépend du climat local ; l’écoulement naturel est observé sur une majeure partie de l’année, il

peut s’interrompre en période sèche.

De ce fait, la vie aquatique peut être parfois non visible, par exemple enfouie.

Enfin, ce n’est pas parce qu’un écoulement naturel a été piétiné par le bétail, busé, recalibré par un tiers,

qu’il n’est pas un cours d’eau.

Un cours d’eau : le fond du lit comporte graviers, sable ….

Attention : tous les cours d’eau ne sont pas cartographiés : • Sur la carte I.G.N. en Creuse, 70 % seulement y sont tracés en bleu continu ou pointillé : la définition

juridique d’un cours d’eau est différente de la définition « PAC »

• Sur le plan cadastral, bon nombre ne figurent pas sur ce document qui n’a qu’une valeur fiscale.

Si des doutes subsistent sur la qualification du cours d’eau, il convient de prendre contact avec un agent de la DDT ou de l’ONEMA.

COMMENT FAIRE LES TRAVAUX D’ENTRETIEN D’UN COURS D’EAU ?

Une autorisation administrative est nécessaire : s’adresser à DDT - Service de la police de l’eau.

Entretenir un cours d’eau c’est :

• Enlever des dépôts de sédiments qui s’y sont accumulés au cours du temps

• Rétablir le lit dans sa largeur et sa profondeur naturelles, sans l’élargir, ni l’approfondir

• Ne pas arracher les arbres présents sur la berge, mais enlever ceux qui sont morts ou tombés dans

l’eau

• Recréer le lit, s’il n’est plus visible, aux dimensions observées en amont ou en aval de la zone où le lit

est détruit (même largeur, même profondeur.

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

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Ne pas respecter ces règles peut entraîner :

• Une accélération de l’érosion des berges, même au-delà du tronçon travaillé, provoquant un nouvel

envasement,

• Un ensablement du lit à l’aval des travaux,

• Une érosion du fond du lit à l’amont des travaux

Le bénéfice des travaux d’entretien est alors perdu…

Ce qu’il ne faut pas faire :

La portion du cours d’eau est totalement dégradée, un résultat à éviter.

Quels engins utiliser ? L’utilisation de la pelle mécanique est possible en travaillant depuis la berge, sans descendre le lit du cours

d’eau (godet classique à fond plat).

Quand effectuer l’entretien ? Afin de préserver la reproduction des poissons (notamment celle de la truite qui commence dès la mi-

octobre), et d’éviter le travail en hautes eaux plus difficiles, il est recommandé de faire les travaux entre le

mois d’août et début octobre.

Ce qu’il ne faut pas faire : Le désherbage chimique des berges du cours d’eau est nocif car une partie des produits est entraînée

directement dans l’eau. L’effet peut être contraire au but recherché car les berges nues s’effondrent

facilement.

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

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Mise en défens des berges avec de la clôture électrique Objectifs • Protéger les berges du cours d’eau

• Empêcher aux animaux l’accès au cours

d’eau

• Faciliter l’entretien mécanique

• Autoriser l’accès aux autres usagers

(pêcheurs…)

Critères exigés • Facile à poser

• Résistant en milieu humide

Choix du matériel • Piquets PVC : diamètre de 50 mm et

longueur de 1,50 m

• Tiges en fibre de verre : diamètre de 10 mm

• Isolateurs « queue de cochon » : diamètre de

10 mm

• Fil électrique type « cordelette »

Technique de pose Protection de la berge : utiliser les arbres existants comme

supports et poser un minimum de piquets

• Une tige de fibre de verre fixée dans un arbre, ou un

piquet tous les 15 à 20 m et à chaque changement de

direction du cours d’eau.

• Perçage du tronc pour enfiler la tige en fibre de verre d’au

moins 7 cm. La hauteur sous fil doit se situer à 80 cm.

• Une fois le fil tendu, les isolateurs « queue de cochon »

sont positionnés pour régler la longueur de la potence et

épouser les contours du cours d’eau.

A noter la grande rapidité de réalisation du chantier

Outils pour la pose de la clôture • Barre à mine

• Masse

• Perceuse /visseuse portative

• Scie à métaux

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

Remarques :

• Poser la clôture juste après le passage de l’épareuse.

• Positionner les fils pour permettre le pâturage sous les

fils de la zone mise en défens.

• Technique de pose utilisable le long d’’’’une haie ou d’’’’un

muret.

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Mise en défens des berges avec de la clôture électrique

Evaluation du coût des matériaux pour un linéaire de 1 000 m

Clôture "classique" Coût

unitaire Nombre /m linéaire

Piquets bois châtaignier 1.80 m 2.230 € 330 0.736 €

Isolateurs à vis 0.249 € 330 0.082 €

Fil électrique cordelette 0.08 € 1 000 0.080 €

Total 0.898 €

Coût

unitaire Nombre /m linéaire

Piquets PVC (diamètre : 50 et L : 2m) 5.46 € 44 0.240 €

Tiges fibre de verre (diamètre : 10 mm) 2.73 € 109 0.298 €

Isolateurs queue de cochon 0.06 € 1 100 0.066 €

Fil électrique cordelette 0.08 € 1 000 0.080 €

Total 0.697 €

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

Remarque : à comparer avec le coût d’une clôture classique électrique avec des piquets sur la berge.

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La gestion des bords de cours d’eau

La Ripisylve : Le cortège floristique du bord de rivière

• Plantes semi aquatiques Ex : Iris, reine des prés

• Graminées Ex : chiendent, orties

• Arbrisseaux Ex : aubépine, fusain

• Arbres et arbustes à bois tendre Ex : saules, aulnes

• Arbres à bois dur Ex : frêne, chêne pédonculé

Les plantes présentes doivent être capables de résister à des périodes plus ou moins longues d’engorgement du sol. En contrepartie, la ripisylve est très souvent une station très riche.

L’arbre un allié de taille :

• Pour la bonne santé du cours d’eau o Caches pour les animaux et

insectes (partie aérienne et

souterraine)

o Filtration des eaux

o Ombrage

• Pour la mise en place des clôtures

• Pour sa ressource en bois o Bois énergie

o Bois d’œuvre de qualité

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

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L’entretien et l’aménagement de la ripisylve

Essences à privilégier : aulnes, frênes, chênes pédonculés…

Plantations : stratégie visant à stopper l’érosion et la

création de méandres

Entretiens :

o Recépage régulier (surtout des saules)

o Balivage des cépées ou arbres têtards (supprimant les tiges

mal conformées)

o Mécanisation des coupes sans dommage pour la clôture

Schéma type d’une plantation

Les saules n’ont pas été coupés : un méandre s’est formé

Bon entretien

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

Mauvais entretien

Berge maintenue par un maillage racinaire important

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Le passage à gué empierré : plusieurs solutions selon le contexte

et les usages

De multiples avantages : qualité de l'eau et élevage

• Supprime les problèmes dus : o aux piétinements de berges (source de colmatage)

o aux traversées de tracteurs (destruction des berges, érosion, tassement des sols)

• Permet une eau de qualité pour l’abreuvement

Où implanter mon passage à gué ? Il faut un site où :

• l’érosion et le risque d’accumulation d’embâcles sont limités : secteurs droits et courants, ni à

l’intérieur (dépôts de sédiments et accrétion), ni à l’extérieur (érosion et déstabilisation) des méandres.

• la lame d’eau à l’étiage est suffisante et court en pied de berge.

Privilégier : o une zone située entre deux arbres (ombrage, maintien de la berge et protection de l’ouvrage).

o un accès ‘pré-aménagé’ par le bétail où les berges sont souvent les moins raides.

Avant tout travaux, pensez à la réglementation ! Travaux soumis à déclaration « modification de profil linéaire » : voir le service police de l’eau de la DDT.

Quelques conseils de réalisation...

1) Décapage de la terre végétale (20 cm minimum) et diminution de la pente (< ou = à 15% selon

hauteur de berge)

2) Empierrement des berges (au moins 10 cm)

Organisation :

• mise en place d’une couche grossière (si besoin, placer des madriers en bois en escalier),

• puis couverture avec une couche superficielle moins grosse,

• puis roulage pour stabilisation.

o Si lit trop meuble et fragile au passage des engins : empierrement supplémentaire du lit avec

matériaux graveleux et pierreux.

Attention : risques de blessures du bétail si cailloux trop gros sur la couche superficielle.

o Si cours d’eau étroit (< 2m) : mise en pied de berge de poteaux ou madriers en bois ou en béton pour

retenir les matériaux fins de la descente et limiter l'érosion.

3) Pose de clôtures fixes de part et d'autre de la descente pour canaliser les animaux. Privilégier les

essences résistant à l'immersion temporaire.

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

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Entretien : enlèvement des débris flottants après crues. Désenvasement si besoin en bas de pente.

Gestion des usages connexes : éviter le passage intempestif des animaux en plaçant une barrière

amovible permettant l'abreuvement si besoin.

Coûts : 1500 à 2500 € selon l’origine des matériaux

Cas n°2 : Cours d'eau large (> 2m)

Retracer le lit du

cours d'eau

Empierrer les berges (au moins 10 cm d'épaisseur)

Poser des clôtures de part et d'autre

pour canaliser les animaux.

Cas n°1 : Cours d'eau étroit

Pôle 3 : Mise en défens des berges et cours d’eau

Le passage à gué empierré : une solution pour améliorer la qualité de l'eau pour le ruisseau et les animaux !

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Situation après les travaux

Situation avant les travaux

Pôle 4 : Mise en place de passage busé

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CRÉER UN PONT AVEC UNE DEMI-BUSE (pehd, métal, ciment) permet de limiter les contraintes liées à la loi sur l’eau

Pôle 4 : Mise en place de passage busé

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NOMENCLATURE DES OPÉRATIONS SOUMISES À AUTORISATION OU À DÉCLARATION EN APPLICATION DES ARTICLES L. 214-1 À L. 214-3 DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT

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Systèmes de franchissements des clôtures électriques

Objectif • Faciliter les accès aux parcelles des piétons ou des véhicules

• Remplir la fonction de contention pour les animaux

Critères exigés • Facile à poser et à entretenir

• Ergonomique

• Sécurité de l’usager

• Durable

Choix du matériel • Piquets PVC : diamètre de 50 mm

• Câble électrique spécifique isolé

• Fil électrifié type « sandow »

• Bâche de protection « paillage plastique »

• Barres pleines en tétrapack

Technique de pose • Les barres de PVC présentent 2 avantages : matériau isolant et

facile à percer et à travailler pour tous les raccordements.

Outils pour la pose des systèmes de franchissement • Barre à mine

• Masse

• Perceuse /visseuse portative

Réalisations • Passage canadien électrifié

• Passages piéton

• Barrière électrifiée

Pôle 5 : Les franchissements

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Contacts Programme Structurel Herbe et Fourrages

Stéphane MARTIGNAC 05 55 21 55 49

Chambre d’Agriculture de la Corrèze [email protected]

Hervé FEUGERE 05 55 61 50 00

Chambre d’Agriculture de la Creuse [email protected]

Claire BRAJOT 05 87 50 40 57

Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne [email protected]

Anne-Sophie DESVILLETTES 05 55 79 65 73

Coop de France Limousin [email protected]

Pascaline RAPP 05 55 10 37 90

Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin [email protected]

Plus d’information sur www.herbe-fourrages-limousin.fr

Avec la participation de : Bruno SIMON, Chambre d’Agriculture de la Creuse Marc DUDRUT, Chambre d’Agriculture de la Creuse Xavier MEYNARD, Chambre d’Agriculture de la Creuse Pierre LEPEE, Chambre d’Agriculture de la Creuse Elodie BLANCHARD, Chambre d’Agriculture de la Creuse Alice VERRIER, Chambre d’Agriculture de la Creuse

Karine BARRIERE, Chambre d’Agriculture de la Corrèze Mathieu HEBRARD, Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne Violaine LEYCURAS, Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Céline VACHON, Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Nicole PREVERAUD, Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Pascale PELLETIER, Arvalis Institut du Végétal

Sylvie DESRIER, Direction Départementale Territoriale de Creuse

Jacques RAYNAUD, Société Hyères Profilès

Remerciements à M. Gilles BOURDIER, éleveur chez qui a eu lieu la rencontre technique régionale. Remerciements aux agents de la brigade de l’ONEMA de Creuse. Remerciements aux agents du service de la police de l’eau de la Direction Départementale Territoriale de Creuse.

Contacts Programme Structurel Herbe et Fourrages

Stéphane MARTIGNAC 05 55 21 55 49

Chambre d’Agriculture de la Corrèze [email protected]

Hervé FEUGERE 05 55 61 50 00

Chambre d’Agriculture de la Creuse [email protected]

Claire BRAJOT 05 87 50 40 57

Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne [email protected]

Anne-Sophie DESVILLETTES 05 55 79 65 73

Coop de France Limousin [email protected]

Pascaline RAPP 05 55 10 37 90

Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin [email protected]

Avec la participation de : Bruno SIMON, Chambre d’Agriculture de la Creuse Marc DUDRUT, Chambre d’Agriculture de la Creuse Xavier MEYNARD, Chambre d’Agriculture de la Creuse Pierre LEPEE, Chambre d’Agriculture de la Creuse Elodie BLANCHARD, Chambre d’Agriculture de la Creuse Alice VERRIER, Chambre d’Agriculture de la Creuse

Karine BARRIERE, Chambre d’Agriculture de la Corrèze Mathieu HEBRARD, Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne Violaine LEYCURAS, Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Céline VACHON, Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Nicole PREVERAUD, Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin Pascale PELLETIER, Arvalis Institut du Végétal

Sylvie DESRIER, Direction Départementale Territoriale de Creuse

Jacques RAYNAUD, Société Hyères Profilès

Remerciements à M. Gilles BOURDIER, éleveur chez qui a eu lieu la rencontre technique régionale. Remerciements aux agents de la brigade de l’ONEMA de Creuse. Remerciements aux agents du service de la police de l’eau de la Direction Départementale Territoriale de Creuse.

Plus d’information sur www.herbe-fourrages-limousin.fr