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LOUIS DUVAL DOMFRONT AUX XII e ET XII? SIÈCLES LECTURE FAITE A DOMFRONT Dans la Séance publique, tenue par la Société Historique et Archéologique de l'Orne, LE 24 OCTOBRE 1889. Document I li li II Il II III 11111110 11111111 - 0000005526499 ALENÇON E. RLNAUT-DE BROISE, ÉDITEUR S, PLACE n'ARME., b- 1890 / t

Domfront aux XIIe et XIIIe sieclesbibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/f669ac53c...-131 Ana. -1094. Rex veto WiiIieImus mandavit Il, nrico fratrl -sac, qui erot apud - DQmfrunt

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LOUIS DUVAL

DOMFRONTAUX XII e ET XII? SIÈCLES

LECTURE FAITE A DOMFRONT

Dans la Séance publique, tenue par la Société Historique etArchéologique de l'Orne,

LE 24 OCTOBRE 1889.

Document Ili li II Il II III 11111110 11111111- 0000005526499

ALENÇONE. RLNAUT-DE BROISE, ÉDITEUR

S, PLACE n'ARME., b-

1890

/ t

Page 2: Domfront aux XIIe et XIIIe sieclesbibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/f669ac53c...-131 Ana. -1094. Rex veto WiiIieImus mandavit Il, nrico fratrl -sac, qui erot apud - DQmfrunt

Extrait du Bulletin de la Société Historique et Archéologique de L'Orne.

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ç-

IJOMFRONT

AUX XIIt ET XIII' SIÈCLES

-II semble que tout ait été dit sur Domfront et vous vous sou-venez qu'à cette même place, il y a cinq ans, aux applaudisse- ,ménts de lotis, M. Blanchetière a fait revivre sous vos yeux,dans son appareil formidable, dans lesdétails caractéristiques deson imposante structure, ce Titan foudroyé qui symbolise -ehquelque sorte pour nous la puissance et le génie des Talvas. Les'poetes n'ont pas manqué à la vieille forteresse. Vous venez d'en-tendre M. Florentin Loriot; Cliénedollé, Gustave Le Vavasseur,M' Sdialck de La Faverie ont immortalisé ces ruines surlesquelles s'est appesantie la main de Sulli, plus forte que celledu temps. -Les archéologues n'ont-ils donc plus autre chose à faire,à Domfront que de se livrer à une contemplation muette ? Nosconfrèrés Jules Appert et H. Sauvage ont répondu d'avance àcette question, en faisant sortir de ce fonds qui semblait (puiséune moisson île . faits et de dqeumçnts inédits du phis grandintérêt.- ---- -

Ainbn'tour,je me propose, dans le mémoire que l'ai -l'honneurde vous soumettre, cFappeler votre attention sur quelques détails:nouveaux qu'une étude attentive de textes, pour la plupart depuislontetnpspuhliés, permet de rapporter 4 l'histoire d'une forte-rese qui occupe une place si considérable dans nos annales.

On sait qu'en 1092, les habitante de Domfront voulant sesôlisti'àire à: Ii doniinatiân de leurseigneur direct, Robert -de

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PlBellème, chargèrent l'un d'entre eux, nommé Harcher, de serendre auprès de l-lent-i, le plus jeune (les [ils titi Conquérant,alors à Paris (I), pour l'inviter à prendre possession de leur ville.On sait aussi qu'en en vaut dans les murs de Donifront. Henris'engagea par serment à ne lamais abandonner les bourgeois à uneautre puissance que la sienne et à ne rien changer à leurs lois et àleurs coutumes. H est incontestable que ce fait a une importancecapitale dans l'histoire de -Donifiotit et qu'on-peut le considérercomme la première étape vers la conquête de ces libertés, que lesboui'geois.deDomft-oiit surent ai, nicher à leurs-difTéienLs maitieset défcni]reiVec une énePgic si ièma'quôhlé.

Domfront fut ainsi, comme l'a dit M. Blanclielière, o le pjmier des degrés qui, un jour; par- nu

imprévu de la fortune,élevèrent l-lent-i au trône dAngleleire. D Il fit de ce chOEteaLi sonséjour de prédilection, et c'est de là, qtt'élendant pied à pied sadomination, il réussit à se faire une souveraineté indépendante.Il y entretenait une garnison de soldats bretons (2). cl son frète,le roi d'AngtetetTe, - ne tarda pas à en prendre ombrage. Dèsl'année 1094 (3), Guillaume-le-Roux lui envoya à DomFÎoaUun messager pour, lui intimer- I'dvTd i e de- -se trouver -à -Londres,,auprès de lui, pour les fêles de Noel. Quant à Robert, soir aûlrefrète, due de Normandie, son auloritû était- à -- peu près - nowi,nale(4).-- .. . -.

A la mort de Guillaume-le-f-toux, Fleuri, devenu rbi -d'Angle:terre, n'oublia pas Domfiont ni les promesses faites aux, bour-geois, dans le traité quil conclut, en 1101, avec le duc Robert,

(I) Anno ah incornati000 Domini M' Xe- Il-, indiclione XV, Ilenriens Guilletnijregii filins, flainfronteni oppidum, auxilio Dei suifragioque aniicorum, obtin,iit etInde fortiter hereditarmum jus catumniari satùgit Orderic Vital.t iii. P. 384).--

(2) llritonee- trans,narinos qnc.s ailolescens vicinos- castellis ;1%iS Damf,-ono- etMonti sancti 3IieIiœlis vicinos Labuerat, pecuniis ad -auxilium traducet,at :iEx

Wiilelmi Malmeshariensis, le rebus Peilis AI91rn'um, apud O. Couqn-t. t. XIII,

-131 Ana. -1094. Rex veto WiiIieImus mandavit Il, nrico fratrl -sac, qui erot apud -DQmfrunt ut essot su , Natali contra 011m in Anglia. llenriri ergo in Natali (it:apud Londinia,u, ret veto apud Withsand, unde appolit Doroberniatu - ( Et Mil.Manetbibtd p- Si. - intorea rS nccersivit fz-atreiù sttttn il s-ii 'fuitin castello apud Oamfront JEZ citron. -4'.qb-S-ianico, Ibid., ),. 50) -------

-(4) Uenricus, frater ducis, Dntnfronte-m, fortissimum cstruni, poseidebat, etmagnampartem Neustrito sibi, favorevel armis subegerat. fratritjue suoad-Jibitusnsoù, nec aliter, obsecùodabùt lOrdéric. Vital, Eist. oecics., t.1-lil . 4 7L. adann)102t-J --.--r. - ----- c:-. a::.

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par lequel-il lui âba 'ndonhtit toute la Normandie, ' et Ordn&Vitdl (1) u soin de nous upptendre qu'il se résérva expresséniéntcette forteresse à la possession de laquelle il attachait, avec rai-son, la plus grande importance.

En 1104, le nouveau roi ayant passé en Normandie avec uneflotte nombreuse visita, cii grand appareil, Domfront et les autresplaces qui lui appartenaient (2). il fut reçu avec de grands hon-neurs par les seigneurs normands, et ou lui offrit de magnifiquesprésenlscomine,à un roi.

On sait qu'après avoir parti se reconcilier avec son frère,Fleuri descendit l'anoie 'suivante, en •Normandie, avec unearmée, et qu'en 1106, dans une seconde campagne, il lui livraune bataille décisive à Tiiichehi'aj et le. Lit prisonnier. C'est icique se place un épisode qui nous permet de pénétrer un instantdans ce redoutable fort dans lequcl,.à cette époque, 'il n'était pasfàcile d'entrer el non moins difficile do sortir.

Pdrrni les nombreux prisonniers faits par les chevaliers du roid'Angletci're, dans ces guerres, se trouvait. un vassal de l'abbaye.de SaintEvroul, nommé Ruaient, qui fut écroué au château dé'Dotbrront. On n'a pas de peine à s'imaginer que la condition des.risonuiers de guerre, à cette époque, était loin d'être douce

souvent même ils étaient. exposés aux plus mauvais traitements,.sùivant le trouvère qui nous.a laissé une ' traductioui en vers de laVie 'de saint Evroul

Et Latu furent comme viautresEt me,vèrentvie rouit dure.

Cependant, s'il faut en croire le iienie trouvère, un grand feuétait allumé, en hiver, dans la vaste salle --où. les prisonniersétaient renfermés. Or,- . sui' le soir, comme RuaIent., à moitiéendormi près de la cheminée, se lamentait sur son sort, il put,l'idée d'i.nvoquer saint . E .y roul qu'il avait bien servi (oute, sa vie:II lui sembla alors qu'un inconnu le prenait par la main etFentratuait hors de la' salle. Et-ajt-;ce un reve? Etait-il éveillé ?.Ilne s'en rendit pas 'bien compte alors. 'Il avait peineA marcher,.:car lorsqu'on .avait pris, il était rudement tombé du haut de saJument et en était encou e tout i 'ecru. D 'ailleurs, pouvait-il avou

.tIVp.u1I4..'........ . ..t:.," .......y"'2) nia , t, 1V, p. 199.

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qÙelqu'epoird'échappe! II était sans lumière, il -tic;pas les issues, les geôliers veillaient et, s'ils le trouvaient eu trainde chercher à s'évader, ils le traitera ient encore plus durement.De plus, il savait trop bien que lorsqu'on l'avait enFermé, on avaiteu soin de fermer sur lin les portes à double tour. Çependaiit , ils'avance, plein de confiance en Dieu et en saint Evroul, et par-,vient ainsi à une poterne donnant sur le jardin du château. Il -essaie de l'ouvrir, et sous sa main la serrure tombe avec son-verrou; il passe ainsi sans obstacle dans icjardin,àl'igsue duquelil trouve : -

- De chevaliers grant compagnie,- -- Donc tendit ses bras et s'éeie -

« Sainz Evrous, dai gne memener - - --e Et à sauveté assener. » -

Pieds mis et enveloppé hiit vieux drap, il passe à vravers'Iwtroupe des chevaliers sans qu'ils fttssent atteation à lui. Le che-valier qui l'a Fait prisonnier ne le remarque pas plus que lesaïftes. Il s'échappe donc à travers champs et se jette' dans liftetouffe (le bois. De ce refuge, il Vo it passer à côté de lui le chevalierqii l'avait pris. Celui-ci s'adressant à (les bouviers qui allaietitlabourer, leur demande s'ils n'ont pas aperçu un prisonnier qùis'échappait, pràmet[ant de leur donnêr trois sous s'ils l'aident àJe retrouver. Mais ces braves paysans, clieiqui là pitié était plds'

fdrtèque ïappNt dl, in gardent'lè - ilence, de sorte q'uc le

fugitif, à moitié mort, tout brisé: -

De paor sen 'a cins cul oure• pasEn son pais'iie dmâuit--

O l'aie Dieu qu'il 1iDia......Et saint Evroul où se fia (1).

,...

Tel estle récit du trouvère. Main tenant il nous faut revnir.aux chroniqueurs et passer de la légende h u ne nomenclaturé '

-sèeliè et aride'de Faits et de dates appartenant aux annales4ofli_frdntai-ne.-

En-1123, suivant Robert dit le roi Henri'l!t fit Taire dè'grands travaux à ses châteaux de Domflont, d Ambiietes et de

jfl Ln Vie de saint E ' ronl en vers français du xxi siècle'par I abbê J —Il 131m L

DûUelit de hi -Sociéte HistoriqflerÀrC)It)IOgiiste de ro,-ne. , - Orderic Vital, édi-

tion A. Leprévost, lIt, 333, - -et t V,. 151 çMiraculum sancti Ebrulli). Dans ces

deux uites latins le personnage en 3uestxon est ue549fl6 sous le nom doRualedus, - ' -: .; ,•- ........-

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Gisors. M Blanèhetir supos&mêrnc que c'est à cette époqueque fiït cètisé le fossé destiné à isoler la forteresse de la ville.

-A là mort de Henri I, en 1135; Guigan Algason avait lecoiii-mandement des places d'Argentan, Emes et Domfront, en qua-lité de vicomte. Au mois de décembre de celle année, il les remità Maihuide (I), fille et héritière du roi d'Angleterre et mariée ensècondes noces à Geoffroi, comte d'Anjou, surnommé Planta-frenet. Mathilde confia la garde des châteaux de Domfront et«Argentan à Ingelger de Bubon (2) et à Alexandre de Bohon,son frère. La défense des châteaux d'Anibrières, de Gorron et deChâtillon-sur-Colmont fut confiée par elle à Juliel de Mayenne,qui s'éngageà. à Faidér à fuire prévaloir ses droits sur la eourdnnéd'Angleterre et sur la Norrnandiô (3).

Sons les successeurs de Henri P, Domfront conserva le cara&1ère d'un damaine privé des rois d'Angleterre. Après Mathilde,il fut donné en douaire, avec Falaise et Bonnevilie-sur.Touque;jar son fils Henji Il à Aliénor d'Aquitaine, qu'il épônsa le18 mai 1152. Quelque temps après, pûr u'ié charte datée d'Argentari, dans laquelle figure comme témoin Philippe, évêque deBayeux, mort au mois de février 1163 (4), Henri II promit, aux

il) in primo, àeecmbris septimnna Mathiidem Guigne Àlgnso ut neturalemdomina,,, -euscepit . eiqne Argentomum. Oximos et Dnrnfrontcm, iliaque quibusut vice cornes, jubente rege prcerat, oppida subegit (Orderic'Vitah t. V, P. 56, 57'.

- .-. tibtinuit lanien ipso Dnrnfrontem et Argentomagum et Oximum, castella culpntris et ni je. tria, silice t, Coliniin Montera et Qorram et Ambreras, qum interimconcessit Juheiio de Meduana G0iil. de Jumièges, op. D. Ilbuquet. t. XIII. p . 585).

t21 Recueil des Historiens de France. t. XII. p 331. - Dons les rotes de I'Echi-

quier de lIV. il est fait mention d'un fief qui avait appartenu à Ingelger de Bobo,,

(1/6m. de 'ta Société ries Antiquaires de Normandie, P série, t. V, p . M.

',(3j Audito morte régie Ilenici, coti,es Andegavensis et uxr tins Mathildis, 6koejnsdein egis, abcqne uIa djffic.iItate, casteila Normanniz obtinuerunt. videlicet

- Darnfrontem. A rgentoncagum, Oximum, A nitreras (lorrain. Cul niim Mentent. Istatria nitinio nominale interiin cornes concassa Cihello de 'Mednann; han conditionsut ipse mun fidelite, adjuvaret... lEx Rbberti de Monte, apud. D. Donqnt, t. XIII,p. 287). - Consul veto Andegavensis Gàufridlk s, contractis v.iribus Normanniam,ut élit eni hmreditstem vendinel, ingreditur .Argeiitoivagurn et Damfrontum, nonsine dieerminis diffienitate captos, Jnge)gerie de Boh&n èt Alexondro 'duobuis (ra-tribus cominendavit (Ex Joannis monachi Majoris Monasterii Hés,orea Gaufiredidueis Normurns',rzmt. ibid., t. XII,. d. 581).

l4I signalée par M. L. Delisie, Bibi. de l'École ries charte, 1848-189. ,

n• I. Cette charte' a -été publiée par M. J. Appert. -dans son mémoire sur lesFranchises des bourgeois de Domfront. - Nous 'disons quecette . charte . est posté-rieure à 1157, pane que West à cette date seulement que Thomas Becket futnommé chancelier.

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bourgeois de Domfront, comme -l'avait fait £où-aïeuF :d:letassurer la libre jouissance de Ieurscotitumes,. dans toute !étbduedes ternes, domaines, pô.ts et mers soumis à son autorité, et fi

10 livres l'amende de ceurqui les troubleraient dans la jouis-sance de ce privilège...

C'est i Domfront que la , reine 4lén.as

oiHnt ait q33 octobr e 11.63) sa .fliÏe ainée, qui fut baptisée Henri il Pi]etcFdinal . et légat :dU Saint-Siège, et nommée Aliénor par sesparrains, , Achard,.êvêqne dAvranches et Rohertbbé du Mont.Saint-Michel (i). .. . .

En 1169 eut-lieu, à Domfrora, une grande réunion de harànet de.prélats, présidée par lc.roi 'Angleterre, mais pour un , àbjeLbien différent. Il était alors au. plus fort: de la info qu'il avaitengagée depuis plusieurs années contre l'archevêque de Cantor-bérifThomas Becket,:défeps&nr inflexible des droits- de sonéglise..De nouveaux. négociateurs neveu ditEukène IV et Vivien, archidiacre d'Orvieta, avaient été envoyéspar le Saint-Siège auprès. de-Henri 11, pour proposer un accordsur. des bases nettement déterminées. Les lettres des légalsfurent -remises au roi à Argentan, Je . 13 actif II69 Après enavoir pris lecture, te roi partit quelque peu ému et le lendemainensoya Renault, archidiacre de Salrsbiui et Jean d Oxentoid,doyen de la nièmeS église, â1a,rencontre des lé..ats.:Ceux.ci•.arrjvèrent le 23 août, à Domfi ont, ou le roi s était i endu pout chasserdans !a.fort:.:.......

A l'approche des envoyésdu •SaintSiége, deux -familiers idroi, Geoffiot Ridel et Néel de Sacqueviuc, tous deuxecommu-niés comme avant plis_part ffU\ demèles du roi avec lai clic-vêque, s'enfuirent précipitamment.. dé: DomfionL . Sui . le soir, leroi étant revenu dé la forêt se rendit direclemafl au Iogi oùétaient descendus les legals Il les salua avec toutes soi tes d lion-neni s et de mai ques de deférence_ ict pendant qu'il leur parlait,

( j )Aiienor apud Doa,,nitCronten, fihiam peperit q'e'i. H;p;bytercardinalie et le.-atus.Ilomnnœ, - e=lesim baptisavit et Schardus;.:.episcops,Abrincensis et Robertus, abbas Sancti MiciIiS.d&:pMcuIb nuû'is: cura alli&multikdefonte snsc'pentot, etvocata est .Ajinor, 4e nomine mâtris suie-(Et Robpv4 deMonte,.np. D Bouqet,-t. Xiii p.3, '1n 1161).— lkaou1teDicetfaiçnaftre

flojin cette princesse: nnoDominj-MCLflj, .Ang1oorn regina fihiantpeperitapud Botornagnrn, cul nornen susun imgpsst et vooavt \iiçnor {ItUt L p 1861 -Morers art Angieterre

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î

deboutsou6 1e porche de la -maisons Éon,secondflls,;Fenri: au, Court-Mantel,- arriva suivi ( ' Une lroupè joyeuse de- pages et-de.veneurs sonnant du cor-pour-annoncer la- prise ti.crf. T Le:roiintcrronipant brusquenient l'entretien avecles' légats,. alla «utchaseurs, les complimenta et dit qu'il leur faisait présent (le la

.bte.Laudiencc fut:iemise au lendemain, et.dès:six -lieuresdumatin le i oi se rendit au logis des légats et entra avec eux'(Jansune chamhu e ou se trouvaient Fi ogei, ivèque de SLCS et Etienne,évèque de.Rennes.- - -

Qndques instants api ès, le doyen et l'archidiacre de Salishun_fiuentjnlioduuts, avec Ranulfe, archidiacre de Landaif. La con--• féience-durâ jusqu'à la neuvième heure, tantôt sur le - tond tineconveiatin amicale, tantôt sut celui de la dispute êt d une

,façn -conruseT -Ce -but du -roi était doblenii' l'absolution des clercsecoinmnnhLssans qu'ils fiu4sent obligés de prètèr le serment deiiejûiinais sosépa rerdu Saint Siige Le diclun du jourai tivat

sans que les négoéiations partissent avancer. Enfin, le roi irritéde la lishianic qit iirencontrait. sortit (le la tonfci ence, nôs twaeù&plaighant hauleiùent de ré que lé pape n'avait jamia vouluentendue-aucuue -de ses demandes: « Par 'les yeux de Dieu-!je sautai bien m y picndie autteinent, » s ictia t-il d un ait dedéfi. --.• -.'--:-.

.::L'archidizcre d'Orvielo lui répoidit -fort . !Ùcemeflt : « Sire,les menaces sont inutiles, eau nous sommes les i eprsentants4 une Mir qui a coutume de fane la loi aux lois et aux empe-

^.T ans les hajons tons les moines blancs et presque tous leclevcsôlagliapclle du- roi, pi'ésenlsà-Domft'ontftwent-alors con7vottés potirfo'mer une éspôce de 'jiatlenientÇ etle roi s'adressant

: Easscinh1éc1a .piiatcle vouloir bieii gôsouseniï' eh'temps:6ppôr_ -tun, de kout ce pi il avait oflert au pape la leslitution de I aiche-$ehôde- CRntorhéi'i et le rétablissement de la paix de :l'église. IIpat ut en'uite apaiei 1m peu, et prenant cùnge des legats, illent PI omit de 1cm donnei une tçponsc définitive dans lahut-i,ti jie CeIte ;seconde conférence: eut lieu à Bayeux,.. le 31aoùt 1169 (l) ;--.-----

(1) Thomm Catuariens, ariiesoncono quidam arrncu,. In die Assumptionisbet Marks, np4 Argiteuu) parlata-rupt Jiter4emitii: .-Tap , expartc .,j,,»•

urn.cior;- .e. .périectisJtlis's4tii-ŒrbataEest Rez;Crastina di&.misit obviamiunoU,

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• L'athée sûiantèà èu ijirsâ la 'jèlile

Laurent, qui tombe le 10 août), le roi d'Angleterre tomba subite-ment malade It peu de distance d&-Donifront, ait dé--fa

'Motte-en-Ger (1). Il se crut a Jextrémité le bruit de saYmotttut

decanum Faretberiensent et Beinalduin arehiditcnnùtL In vigilià bèÀti.Barth&-mmi venerunt nuneii ad Damfront adventum quorum coin dudisset Gaufrodus

:nael t Nigelles de Sacravilla, étierunt de Dan.front cent _subits, Lestinationo.-uare exierint, vobis Èatis nature lpsa die, cum jam srrd Fatum esset, -venitRex 4e retours, et divertit ad hospitium nunciorum prinsquati a<i suant, et nos00m moite honore n reverentiaet hurniiitate snsceiLet saiutavjt. Et dom ttansadhab tom .ois Foqueretur, coca cd â'.tiuin ejusdem hositiÇ .venjt dottiniis rien-ricu, filins Begis, et moiti pueri, ànm ce, unusqUisqnè 015m cornu venetori,btiâ-einantes, oient solet, de captions cervi quere totem ois lonavit: quod fecerunt utaudiret hésites. E» cd populum phaleras. Crastina ântom die ciron boram Primantvenu Be cd hositinrn nunoioru, et intravertin t cura 60 ameram Sagiensis etRedonensis episcopi. Pôtalivam inoram edmissi sont J&annes decanu seras-beriensis, et Beginaldus . fqhj4iq5 .p, jet paulo post arhidiaconus Laodavensset dattes osque al horam nouant coUoquebantur, aliquando in patte, aliquendoutem, in rixe et tiimultu. Intantio domini Régis fuit, quod cleici exàoirnui-

:cati'nnn jureront. Aliquactulum antà ocâut aMis èxiit Bét, ihâltùm iratus,.000querens graviter de domino Papa,. quod nunquam in. aliqno audietis enta etcum qoadam contumacia dixit flex « Per oculus Dei, ego faciani dm4. » Et

rstianus grâtioso itepondit « Dominé ftoli ininari, .Noa enim nullùb ftmnastimemus quia de tali caria ;SUinOS, quit consuevit :imparare !bipefttbrîbus et.Regibus ».Tzmè convenait[ saut martes barones et mônachi albi qui pressentes

merant, etones fête de capella et domibus Riz rogavit, ut tempàr& opportunetestificarantar pro en,, quanta et qisalia obtulerat, restitntioneiu sciliéet arohi-,episèpatue et pacis. in fine visus est aliquàntùlnnrpacificatias ab bis discedere,et eer!œ responsionis aient, aient nssignavit âctâvam .............................

- . .ridie calendes sept.effibris, Bajoci obtulerunt .huncii domino Ikegi,literas &omii:Papm, .precatoriat de restitutione vestra et d pace:. (Epistoin 8.TTEâmœ; Caillantarcbiep. apud D. Bouquet, t. flIp. 370).- T Iianalyse. quAngustin Thierry-a donnée de cette curieuse lettre, dans son UlMaire'11e Id bonquéte dÂhgteterre. t. II, p. 418-49, renferme pluSurs ine,actitudes.{s citations biéme ne sont pas tôuj ours conformes au texte. Ainsi au liu2 dèveuit rôt de nemore, il a lu ve,tit rex de tlanwre. ... •. (i) Ger, canton de lnrenton (Manche), faisait partie du dornaini des èomtes deMortain et avait une certaine huportance au point do vue stihtéiqsie. Un do,cill?.gès t'appelle les EchnuguMtes..•

..;Le tonde Motte-enGt.(1rnta4jp où..Moienqù) . te trouve dans la' ehartedebbnfirmation des .biens du ptieuré du Plessis.Grimoult donnée par lerbiflenri II,de 116ih 1189 (MIra. de ta Soc, des Mit, de Â'orrn., t. XV, P. 03, col. -t.)M, flbbé buiùaine û rerrodrit le même texte dhns Tincîiebr.zsj et sa région,'t.p507.tnàis.eb écrivant Mdrtager.aù lieu 4e Motegér comte i'avàh fais LéchùdêdAnisy:

• •.,Ce nom a également embarrassé M. Sauvage (Bévue historique. aithénioqique etrnonuraenla(e de I'arrondi.ssenient dé Mortain, 1881. « Nous croyons dit-il, quuncnWvaisa•lndtutd'a feu.t4tre:faif substitner.lè tMbtageflt Mbt*nér à luidti Saint'Martin-de-Ger. n Le môme auteur ajouté jilùs loin e tce-faits histo'tiques pouvMt àttachM' eettepàroia li.l'histofte.giiér.alb dd4s-.tont absolù.

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3g

• iiiême ré ph il à eh Fance' cf è&'qiiPpiit c6nîribuer à.c6bruit, c'est qu'il-fit-alors le partage de son empiré entre ses:èfants (1).' .... ...

Il est constant que le roi Henri II visita :sôuven Domfrotii.n en trouve uonveflês preu%'es dans les rôles de l'ÉchiquierÔ

-de l'année 1180 et des aimées sUivafl(CS:/Leflr le Taili&ir était alois prévôt de Domïront. Dans :n

-ompte de I'ISÔ, il poile authapitre 'de ladé Pen se quatre arliddsnentionnant'des'somrnes i. mpoi-tanicà employées, par ordre écritdu roi, à la construction de la chadbre haute du chftteau de

- Domfront (2) .... r77L. 22 d. -

20291.14 sous J^d.a. 67 soust cl.46401.

Total... 146 livres, Si sous, 33 don.•.

Dans le compte de la même année ch trouve.ènèore portée endépense, kla 'décMigê du Sme prévôt, une somme de 72 livres10 sous, employée.pat ordre écrit du roi pour-les travaux ducM-ie.au ët.des maisons de Dot'nfront

' in ont défitut, :. On voit Ài, contraire que ceet àI ]a Motte-en-Ger que le roiHenri n; lobé subité,ne,t malade; régla le partage éd ses biens entre ses fils.-

•cbi ui, épisode isnpertant e ajouter è l'histoire de cette localité il laquelleM. Sauvage k consacré 'inc notice, .

Une charte de tIeiwi li, en faveur de rabbaye de Lonlai, datée de la MoIte,en-Ger, dàit être rapportée h l'année 1170. - On possède*!' copie dune hs&eharte de Ilenri U en faveur de la .n,éefle abbaye. datée de Donifront. sans ' indi-

cation dé l'année de sort règne. (Aicbivcs de l'Orne, Inventaire. série H, p.-94,dit 4R'^.)-

I') Ahn 1170,,. Bédiit rei , inNorrna,nniam et o'rM festum sencti LanentiiadMotkrn-Ger.ni, qua perdra k Damnifrbnte. et Ibi in gravem .ineidit inflriuitateju,, lia quod diohatnr per regnum Galliso quod màrtuus esset. Et ibi divisitrègnum simm et terras suas fihiiseuis, (E'c flaned. Petroburg abb. de Vita:tt gestisIlenrki II, apnd D. Bouquet, t. • Xl'I. p . 141.) * .•

Mense septembri, rex llenricus infirmtétus est peuh .osque ad mortôlfl apudtéotam de Ger Ex Boberti de Monte ., kpud D. Bouquet: Appendiée cd SigebertumiJ )1I1, p. 314.).-• . .. -.• .

s I?) Reinerus Tallaator reddit compotnm... '.. -. • -

In facienda aRa, 'au'era castré de lianfront, 77 lib. 224e,,, per brevem flegisIn operatibne pradidtè carne. 29 lib. 14 sol. 10 den. per idem brevem,1m. opemationibiis predicta camere, 67 soi, et I den.. per idem brevom.In nperatiomibusfredietc-ea,nere. 40 lib. 'per idem brevem. ,(ltOga'i ,otvli &arcnrii Norm,inaiœ.'sub rrpibu.rÀnqIùr. (Publié dans les Jlém.

de la Société des Antiquairf's de Aorman,lie. 2série, t. Y, p. 9, col. l..,4} Reinpro Tailliatori, cd operatiuoes'castri et •doiuoruiia' de Daufront, '12 lib..10 sol, per idem brevezn4ibidj ' .....»...' ,.. .j ...,.-L.. e'

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40'

se rendre compté de1hnporÉance.d&cesii'axaux, il faut.savoir.que les revenus de l. p i â.vôtÔdc Domfront, &ois afferméskErnud et h Flugue Cantôl et & ]eurs associés, IIe rappprtnicuten. toutquc 240 livrés..............rr'

 4i méme date. Ict.raitern,ent. du.porLict de l la tour était de4 Ii%i'es 106005 Par ai) 1).--.-;.-

La.. mètre année--lia roi fit conduire d'Angers -à Argentan et.d:Âi'gcntar dans ses châteaux de Bures, .dc. Caca,- de. Valognes,de Cherbourg, de Tinchebrai, de. Don*oifl, de Mortaih r de

rGOflOflt dé Falaise trenie-quatre tonneaux devin ''fli•. Letransport do ces vins coûfa 55 livres 4 sous (2). -c

La chronique dé Bénoit de Pelerburg itouajiprend que le roi.Henri II passa les .fêris de NbeI à Domfroiit, bh l'annie 1185 (3).

Le roi Richard Cur-de-Licin qui, comme . tous les Planta-genels, occupe -une--pi ee—d44inguée-.4i11&_4aisloirc de l'ardu-.lecture rnilitaii-é,ne -ponait rnatqner d'apprécier comme eut

.rj mpoilance..d tune place telle rit DomlrdnU. On--cite, p1usiurs-Ql!aiIÈ5 cIe.Iui (Jal1es (le 'cette-ville 14), qiil-pi-ouvent 'qUe co,tnitioses pi'&é.ccsseurs il y séjourna fréquemment-Mi iîiilieu de. :snexpédition en Terie-Sairite, .lorsq.&'il- âsiva dotiàire t.Iareine Bérengère, sa femme, par acte daté de Lirnisso (Turquiefi Asié), I cm ion ne Amatimnie le 13 mai 1191, iI eût soin dccompiendie Doriifiont parmi ces domaines Mais la smille icineAliénor, veuve de Bonn H, continua 4 n OtiU jLiSqU sa moit,

:.Quôituc-Ie:.roi-Iticiiarci-ait été-sépa'i-é des siens-: pendantsacaptivité, il parait iturt&r d'iinpaage dé t PÔie Fé- FEciiqùioide Noi mandie qu il as ait i ainenc d Oient pIuieiu S Soi i tsiflSattachés à sapeisonne::'Erj effet, dans lecamptc-dçtÉchiqaier

(33 Port-nia turns t lib f6 sol de )i')eto statu iibidi le nl6in3 article 4edépense est reproduit plus loin dans le cou,tZde 1I5çibi4.,pi. col. Li...

3) nnb iIJCLXXXVi. iienrinus. rdx.tngiiœ; inornifncieiis in: ornunnia;.tenuitfestin soienine. tl e xntiviiatis doininicre q'un qiiartft fcHà evenit, ajiiidDiihjifronten,, quo perto apr iroxinlante etianturedi igesiiiii ; tetnpôre. i ise Cic. VnnLiat fiBd'irs diicctrou i s et pacein luter tes seriandiim fide -t sacralTseiltis

confirmaverunt apud 6, ortitun I/,sa,rsens de F, jute t \VIl4R6(4) I eclia,M._ 4 k q , $ (C taatngue des 4 i-clin,' s drpa lernntt,,ks du Calvados, t I

., 3. 4bbnvc 4Ardhnes. 0a àà 701. cite deux chartes de Itiohard Cœ..-de-i-ion,tIn 7 êt'dii'b-nv-iI> aatdqs de OqinÇ,o,,t , fla,stans indication danné& M. Blanchettere (Bulkitts de lit Sncirbt Histo 'que et, Archvot qzqfu, a L Orne t 11!P. 337. CD cite une autre du 19 avril; êaiernent datét4u,Dmfkot;......

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.11.

deH95,.Rolert le Moine,qui avait. remplacé .R pn&Jq T4111eurcomme prévôt de Domfiont, poile eu dcpense , unc somme do1G9 linos G sous payée .aux Sarrasins logis a Domft ont, pat oi diedu roi é Angteleue, pour leui enlietien depuis le lundi avantla. Saint-Michel (8 mai), jtLsqii'.au lundi .apits la Saint-Cilles(I' septembre), c'est-à-dire pendant cuva on quatre mois Celuiqui avait été chargé de les conduire h Domfroiit,ar ordre dutoi, Renand Ci mole iecut comme indemniti 4 bu es 4 sous Unesomme de 50 bous fût en, outre-payée à Gibelin le.sarrisiii p6urle payement de son cheval Enfin inimédiaiemont à h suite decet article, se tiouve meiitionnee une ajitto somme deS tivte18 sous O dentei, emploce en achat de lobes pour les Sai-rasins (1)...

Rien d'étonnant a ce que Rirhaid, pendant $on sjoui enO ient, se soit attaché quelques gens du pays. Ou sait assez qu ileut de nombreux •raports avec le. .Muslinaistue sèscnhemipétasèjenLla dessus de giaves accusations contre lui Mais pour-quoi si gna-t-il aux Sarrasins, comme résidence momentance, laville de Domfiont? C est ce qu'il ne nous parait -pas facile dedéterminer. .. . ... - ...

Nous serait-il permis de hasarder une conjecture' J.cs Msto-itens rapportent que Philippe Auguste, dans le but de donnetp!u.depo!ds aux accasationsodieuses qu'il ne cessait le.réndrccontre son rival, affecta un jour qu'il était à se divertir à. Pou-toise, den. parlir. précipitamment et xlc.rentrôi'.-dùs Paris.-en

disant- quil yeriait de recàvoir dès lettres venues d'outtz- ici 1

dans lesquelles on I asei ti csaIt que le rot é Anglelei te avaitsoudoyé dos sicaires, affiliés a la secte de Hassossts air

le poignai dci u I impi ovi te Cette odieuse invention avQilpoin 01 igiiie les bi mis telatlfb à I assassinat du mai quis de Mont.feu ai, titi effe tivément au milieu des siens, pat deti . sectairesdu Vieux de h Montagne, bruits que l'empereur é Alleuagne ne

(t) In I beratione Sracenornm niorantium apud. Danfront per preceptum regisailLe inne.proxima-priusfostarn'-aiie-lichaeiis asque de aie iUUCpriU$-(CBIUnit'inciiEgiUii; LO9:iib 6 s1.:per kc!. :rôgi$... .'- --;.''''1

tiberationê Cruieto qui d1s4t-Sacenps .d 57 :s. diàus & lib4 soi., per ideh bre'v.-

Gibino Satceoo in. calta parte equfltii. 50 coi., per- idem brev. -ia'rôbis pr&dictorurn Sarocenorum 8 iib. 18 sol. Oden., per idem bS&-

mi 1h 68..coLlt.2.)

ç

'k

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iaigiit aoduiie 6nti'é Rhi'd's&n jrIsônier ilâhsrassemblée de Worms.

Philippe-Auguste montra ces prétendues lettrés à ses barons,dônt:pas titi ne mit en doute leur authenticité.

Le roi dAngleteri'e ne crut pas devoir laisser salis réponsetes fausses lettres dans lesquelles on l'Êtccusait d'avoir fait unpacte homicide avec le chef des Hassassis, et il ne se fit passcrupule de recourir au même procédé de polémique, fréquentau MQyen-Age dans les démêlés entre les souverains. Il produisitun6 prétendue lettre autographe du Vieux de la Montagné,cêI1ée de son sceau et écrite en caractères lébraïques, grecs et

latins; daMe duèliIeau de Messkc, Fan 1515de l'ère d'Alexan-dre le-Grand, et contenant une protestation formelle contre lesnecitsatiôns dont le roi Richard avait été Colet. Cet instrtimeii4iplornatiqnè,uniquè dans son espèce, lut puhli officiellementen 1195, par -Richard de Loiigchamps, chancelier d'Angleierrcet envoyé a leus les princes chrétiens. Sa fauselc inanil&le,dit Augustin Thierry, ne fut point i emai quce dans tin SIC( le où latritique historique et la connaissance des moeurs 'ornfa1eétaient peu répandues en Europe. Elle affaiblit même, à ce qu'ilsemble; l'effet moral des iÔipuùitions du roide Fnince parmi spropres vassaux, et encouragea ceux -du rài d'Angleterre àmieux combattre, pour une cause qu'ils croyaient être labôhne (I).-- -- Or, pour fabriquer une jiè6d deelié importaneiOur •ltiidonner une apparence .d'authenticité, pour graver un sceauimitant, tant bicn (Jtie n)&l, (elLii (Itt Vieux delà Montagne, il estévident que Fétrdut requérir de préférence fhalîil.elé d'hommesveï'sés dans la connaissance de lécriture et des usages de ]'Orient.11 fallait aussi des gens sûrs et dont 11ndicittioh ne fût pas àcraindre. Or, -qui convénait mieux pour cette besogné que lesSarrasins internés pendant quelque temps cette même année119, ait château deDçmfront? Ceci n'est évidemment, quunesuppositioïi gi alu Pe, mais na t elle pas au moins quelque degi ê

- de vraiseniblancé? La coïncidence nômnparalt, en tous cas, assez• s{iigu1itir poui' tér4a'êuriofté et pour Tprôvôquer eu-êtrc ladiscussion.

i3 dsitcdc Là cen4iid(e Angke,tep,zrIâ.NotSttrdAt. tiUp. 5t,256;

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La. présence de .R1. char4Curd&iO9 à Domfront et celle dela reine Aliénor, sa mère, s ont attestées par 'deux articles descomptes .de.1195 et de 1198. Dans le premier figure en dépenseune somme de 445 livr 4 sous 5 deniers remise au •roi, dans sachamln'eà Domfront, par les mains de Brice, son chambellan (I)Dans le second figurent I' Une somme (l ie 235 livres lU sous,

2,deniers (2); 20 Une somme de 21 sous 3) ; 3 0 Une somme (leloOlivres (4); 4° Une somme de 100 sous 5 deniers (5) 5 0 Unesomme de 7 livres 3 sous 3 deniers, versées à la reine Aliénorpar Rolttle. Sau'sier, alors prévôt de Domiront, en vertumandats du roi (6),

Total 342 livres 143 sous 5 deniers pour l'almée 118. -

:Ces versements successifs indiquent évidemment que la vieillerdneilt-.en 1198 un séjour prolongé à Domfront, et le 'peu d'irn-poi'tance de chacuno des sommes qui lui furent successivementversées.semblc prouver qu'elle eut alors à satisfaire des besoins

press!iiits gênt qui s'expliquent par son goût connu pour le.

luxe -et pour les dépenses de fantaisie. Au reste ce besoind'argent :paraît s'étre fait sentir pour le roi lui-môme, car cettemôme année il emprunla 30 livres de trois bourgeoisde Dom-.front ('7), à savoir Thibaud Pikene, Robert l3retel, .iepuis.maire de Domh'ont (8),et Rr,hert Fla,'chier, ce dernier mentionné:dans lé ittme compte comme receveur des droits. suppkmçn-tuiles sur le vin vendu à Domfront(9),

il) Dumino regt. in camera: sua; 445 lit. 4 sol. den,, per 'Driciem camerariam;per brev. regis 1Ibid., p . 63, col. 2,)

.12) .ttegine Aliener. 23 - 11h. 19 sol. 2 den., per brev. rç1s. (Ibid., t. .

'VI, p 2$,

col. 2j-

I) Uigine Al ie&or, 21 soLIlogine AlienOr 100 1i. dUidT

.j

( 5' itegine Alienor 100 iol. 5 den. t I b i ,.p 26, colt-)---- -

(C Itegine Mienor 7 lib. 3 sol. ZÎ den. (Ibid.)&

' Ç?, Idiii r pdtlit donijoiuiri de emi,rtinio'fqétè là b4IIia de'flamtront, ciIhetde Tiebaido jikené, but,. De itoberto Brctel, ID 11h, De lioberto ilarohier, ID lit,.:

tlbid . . 1,726. col -2.)----

S) C'est à tort que Caillebotte et les historiens de Domfront ont-donné à flobei-t'Bectai;! titre' de gouvern'-cr de I)oinfro,tt.'M. Apj,srt e publié, d'après 'noc ,pie moderne, une liarte du conunencement di, lut' 'siècie, extraite du 'Cartu--luire de Iabbnyo-de-ioulai, dans laquelle figurent ctminè témoins I n T»eb. 'Pigne'()urobnb'etUeuit Tu. ['ikece) et Rob. Bretel, maore et etinctis esehetis. »de ta Soc. hist. et -arc!,. 'Le t'orne, t. I, p. 22.1.

9l Bol,ertus linrobier reddit compottim,-de 40 sol, pro vina supervenrlitb.;Sti vaut'Du Cange; la surveute u,peroeadal 'était UD droit accessvin payé ait bailli oua-jaie en pus du droit 44-a...seigpeuA '- ... --.................'..Jt.•,-..J ......

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f4.

- ta n1êne tinn' e Se bouigeois de bniliontnrern t paer unetaille tic 300 fines (1) et les lpbitaptsTde la haillie de D&rhftôntune mille de 175 pour l'entretien de sergents sur les frontièresdu pays 2). :

'En l95ct 4 1ig8:divei'ses sjnimesfurent mplovées Cli t!:vaux de ccnàti'çiction ou de réparation

- 1° Une somme dc 6 fines 6 denicis poux les travaux du cha-teai L3)•

O Utieommde 20 livrés pour les maisons du chûteau et dupont de DomfronL (4). --

Les ducs de-Normandie, rois .d'Ang).eLerre,vaieni coutumede pa sser clans 1c prindpiix dhâteâùï deléùr vaste 'erpiFc,ehldÙi'és d é' leurs ctity a1iers;:lc& giandesJtes chrétiennes-deNM eLdPŒq?ie&. eu M àirnaient à déployer da6s cèscircon-.tances-lotit l'éclat de la mhjesté royale. On, a vu plus. haut:.queHèm'i:JI en 1185, passa dans sa ville de Domfront les:fêles de-Noiilù il sêhible même avoir séjourné quelque temps. Nouayi6uvonséga1enicin en 1f98; trois mois avant - sh mou, le loi:Richard, ù loctasion (le- même solehnité qui, cette année,.coxhÏneen- I1,8.5 tombait tin niei'creclL (D'est de là que le roid-'Àngleteite pdrtit pàu.t urretonCérncd que liii avait demandée.PhuJippù-Atlgûiw t qui eùtlieti ur les bords de la Sefné, entrele . An6eJis:etVenon, le 14janvier, Richard, comme les anciensibis de la tuer, ses ancêtres, 'a11ctunLr51crsDrsou1navire:ct.refusant de descendre à terre, de sorte que le roi de France,poiirlui. parlere,(4it Iaire approdiej son chevat surja, riveS (5).

Y

if) flo&rtiis lé Susièr?e&Tifcbiuiffi Oeba li:detaifliago-îdbto-.in viliade Danfront, per precoptum regis. in thesauro !Q. lib. et debet; to lib,:oudremanent super hommes ville. ilbid., p. 79, colt et 2)

(2) hem reddit conipotnrn de 15h lib. t tallagio. fàctq in haVis de Danfrontad teoendtLin servjee'tes inniarcùia. tlbieip. 26, côi:2. :

(In operac une osais de Dsnhrouf ' 6 lib I, du lier idem bios (Id t VIjOth.c9I,2J ...........- ...............t.--

4) In donaibus castri reparandis et ponte de aofront, 20 liS., per brev. i'egis:VI. p.25, col. ...

(o) fluo gristim millesitiic ceotesimo nonajesimo 11000 UI est annexa- dec,nrnsei:ùltimu, 'egni Ilichardi; regis Aeriue, fait idem itiuliaidus in Normanniaiepua.:--hinnfr q nt dit natales Doinj ni quo t ria quarta etenit, et l'iulippus rex Franomefuit cadein elle in Nomamwia a1ud Y.enun.Jteges veroFrahciœ et AngIicons4eiie&ti'adéolloquinm inter-. AddeIi.et Yernun, in feste B. 11ilari, ita quod inàbdas :i1lnt: viir.Laiee&dcnaô pei-Seuanam flavinsu et -nolênsinterram asçeàdenCdere, Cie nave boutas est cum rego Franoiz qui; ia-ïipatririiisiei-ixà -tjsïdj

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-:j Siuis-Trièèôhtt -dèfM I½ie Ïiipi'éTéiè'èl1ÇviéijlÂ1iéur»iyithtété proclàHiéroi à-la Sort -de Riehanl -Gœui--dc-L: sgiia1a-èan sjonr- à 7 DoiiTioiit-,eii 1-200, par, un actedonnemie idée de son-caractère-et de ce q-tfou pouvait- attendre-dè-soli règne-. Pai-uiie cha dtte datée -DdmFront, -ht deuSi&njeattirée de sbli règne, il donna -ù Gu-illauine Picotf;- sou fou(Wl-tè?nio Pic6lf, folio tosfrô), à perpétuité; pouV-Fui et tesdésŒruInnts; le fief de lontaine-Osanne- avec scs : aépeidances;tênù ::ntiehiencdti ; roi,.à titi-e de fief de Il étite- sel genterie, à lacharge tic lui faire LOtIS les -anlofficede fou, pendant toute savie, àt pôur sesh&-itii-s-, après sa mort, woyeuaantuue redevanceannuelle d'une paire «éperons dorés.• Jeah Sahs-Terrb ne lJotnà pas à cette donation ses libéralilér

à-ïèfltd de celui qui- avait la- tliargè de l'enlrétenir en -belléIitinfêit-t'. Par une autre charte de la Sème- époque,- -mais- datée-deCoutances, il donneà- -Guillaume PicoIf et à Geofîrol, fils dàŒtlerniei, la terre de Champeaux près de là Tort: de Passais,-faisait[ partie du clùnaiiie royal, - plus le domaine- du -Ménil del'ÔillèFé, én là païoisse de I-4engievillc et ses dépendances, avec-tous k hônneuW èrpitiléges qui y sont -attachés,-IOE (-eut mou- -vanL4ireclement de-lacowrdnne, àia charge pour-1v donalaii'e et:pour ses hoirs tïoffiir, ' tous les ans à la Saint-Mieliel, une pal-cedéçeïôns dons-et àNoNïù présent d'oiseaux de rivière (-1) -Al nous -parait évident que ces largesses nansidttes qui-met--

talent un simple bouffoli presque sur le nième pied que les posses-situ ' de fiefs nobles, duivnt éne foi t mal vues pai les chevalie?ssans gLèbe qui deputs les Cioisades, ctaient devenus nombieux

• La-liEue inévitable qui -m:passci la Norniandié des mains-dé;I indigne succesc• uI de lichai d Cœu de Liozi dans celles de Pin-

1-qnebitur eum yoga Angliro; nec na - nogeri de Iloveden Anallitm pars por(erior -p 449 (Landes, I O (heliep 1W, tee-f, - Ijutn, sens tic Fro,,c p t )t ii p o94 J

Tontrêceninee,,t. da,r,- sore-- étude su-r -loVoynge de - saisit- Ilagues; évéque deLineoh,, tteravers le Moine t l'anime en HOU, publiée dans- la- 1tue sic I s nj'iuE xirj D ('jouir n rai spelé le -sêlont d ie ili clin ri Coeur-de-lie,, h tjuafroùf et Wecas constances de H mort tragique qui tint te frapper sous les muse de ( hilusD.rti;ejn nbïss-aprerid que trichai' d

[In à ne tétait -lin npjurDebê des acretniitsdepuis sept tiis- cet--dire de1,eeis son séjour e -o 'orient, reçût avant de mojjrjr

'sleaint viutuqite fipres avoir obtenu I ab olntion

(1) JIant rotulE P: Q6 - I fllres des rots et recrues, J 16 - Brtnegny na petdetermfer la situation de ces lodalates On trouve un hampeauz 4au la ceni-mufle 4e Sajn;_j?,-aLmbant_sess$isb.------

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lippe-Auguste, a laissé des traçes nombreuses dans . les .•docu.ments Domfrontais. Le 16 juin 120, quatrième année de sourègne, le roi Jean Sans-Terre manda à Guillaume le Gras(Crassus) d'employer 1(10 livres angevines à l'approvisionnementdu château de Domfront, et 100 livres pour la constructigu, detourelles et de hourdis (retrauchenlents en terre et en pieri es),sous la direction et avec le contrôle de l'abbé de Lonlai. Pariemême mandement le roi donnait, à Guillaume le Gras, pourrécompenser et stimuler son zèle, le fief Baudet, situé sur Le.territoire dç Saint-Mars-d'grçnne (1).

On peut s'étonner de voir confiées à l'un des principaux digni-tubes ecclésiastiques de la région (2) ces fonctions d'ingénieurmilitaire et de conducteur des travaux, que les besoins ùl'gents dela défense déterminèrent le roi d'Angleterre à faire exécuter à.Pondront. Mais au Moyen-Âge il n'était pas rare de voir leshommes à la tête de riches et importantes abbayes, telles queLonlai, faire preuves de connai2sances remarquables conmearchitectes et comme constructeurs d'églises ou même d'édificescivils ou utilitaires. Il ne faut pas oublier qu'à cette époque, laplupart, des abbayes étaient fortifiées, de même qu'un grandnombre d'églises qui, en temps de guerre, servaient de lieu derefuge pour les populations.--

Le 24 février 1203 le roi d'Angl9terre manda à Raoul deSmçri d'emprunter 200 livres angevines ans jtjifs de Dqmû'ont

liez, etc. Willelmo Crasse, etc. Mandamus vbie qnod. de 2Ô0 lib. andegav.qtiahabetis, 100 lib. prurit la in waruisionecastri de Don froit et 100 lib. in open-tiobibus turrellorom et hurdeicis, per visum et sêstiuionium abbatie de Langelay,et-vonuius quod hakeatis feodum Odudet., quod est iubal!ivia venta, leste eipso, npud Aurivail. 1G' die junil. (Ibia., t. V, P. 101, col .1.)

1*Y L'abbé deï.onlni, h cette êpoiue, £ 'tait Jean Il, qui Id8 tiv' ier 1198 futtémoin d'une charte, donnée h 'finchebrai, par Jean Sans-Terce, comte de Mortainenfaveur de.l'abbaye de Blanche-Lande Gustave Dupont, Le Qotentin et ses les, rtu, p. .489, piùcs justificatives, n' 42). En 1204, le même abbé fut témoin (udècharte donnée ii sav igai, en faveur de cette abbaye (llauréau,' GuUk Çhristiuna,t w. P. 404, col. .2 ....... .

t'est doue h tort que M. Sauvage, dans en Notice sur .N,tre'Dame de Lon4atj-kit_h9nileur h Guillaume il, successeur de han 1F, des lettres du roi Jean Sans-Titre, datées de le 2 novemre 1203 par lesquelles l'abbayedcioniaCrut m,mintenue en possession des ujoulins de Dainfrçnt. ll. faut remar,quer d ailleurs que cette charte publiée dan, les a0- tuti (AntiQ de r-.A'orm., 21 série, t. V, p. .12-Jt0 ne porte pas te nom de Iabbé à la sollicitationduquel elle fut eoncadee Guillaume Il us pas été connu de M liaurêau commesUbi de Lonlas avant ISOU tGaCtia Christ ztv, 1194 ) -

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et cleb employer la moitié àla paye des chevaliers et des sergentsqui tenaient garnison dans le château, et Vautre moitié aux tra-vaux de défense de cette place, toujours sous le couli'ÔIc de l'abbé(le Lonlai et du clerc de Robert de Vieux-Pont (I). Ce mandat futdélivré à Rouen, en présence de Guillaume de Briouze qui, en1202, avait fait prisonnier Arthur, due de Bretagne, et qui leremit alors au roi Jean (2).

M. Léopold Delisle, dans-son savant livre sur la Condition delà classe agricole en Normandie au Moyen-Age, n montré qu'àcelte époque les juifs étaient nombreux (3) et en possession de la,plus grande partie des capitaux qui circulaient dans le pays.Notre éminent confrère cite une vingtaine de seigneurs qui, àcette époque, étaient les débiteurs des juifs pour des sommesim portan tes, et qui se tronvèren t libérés, sans bourse délier, parsuite du procédé commode imaginé par le roi Jean Sans-Terrepoul' récompenser les services de ceux qui lui restaient fidèles.Ce prince peu scrupuleux et àbout d'expédients, pour se procurerdes ressources, trouva tout simple de se substituer I ui-nième auxdroits des juifs dont il était censé être le protecteur; pou lescréances qu'ils avaient sur les chrétiens, et il put ainsi remettregénéreusement à ces derniers tout ou partie de leurs dettes, Lesjuifs qui comme ceux de Domfront avaient eu outre prèté defat-gent au roi d'Angleterre se virent ainsi doublement ran-çonnés.

Le 25 février de la méme année, le roi d'Angleterre étantencore à Rouen, octroya aux bourgeois de Domfront et lit pro-bablement moyennant mie grosse finance, Une charte (le com-mune, semblable il qtCavaicnt obtenue les I)oFgeois deFalaise, le 5 du crème mois. La coni ruune de Domfi'ont, il est

(.1) lier, etc. Iladulfo de sumeri, etc. Mandamus vobis quod capiatis n Judeisde Danfront 200 lus. andegav, et de 100 IiI,. 1,acetrs liberaciones milituiii et ser-vientum nostrorum, et alias 100 lit). ponatis in operncionibus castri iioslri, liervisum abbatis de Lunglay et clerici R. de veteri Pônte. Teste Willenio de nraosa,apud Rothomaguin, 24 die februarii. id ., t. V, P. 116, co l . 2.)

(2) Castor' Dubois, Recherches cor la Vie de Guillaume des hoches Ilibliothè'que de l'École des Chartes, t. xxxii, P. 139)....

() On trouve des juifs à cette dpoque-à Mehon, à Sées, à Argentan, h Er,neaà Trun, et jusque dans des paroisses rurales comme saint-Céneri, 511 i, etc.V. Léchaudé d'Anisy, Ilani Rotedi, table. - Odolant Desnos, Médiocres historiquesSciE lrC ville d'Â leuçoa, t. lb p . 406, 440. - Léopold Del isle, Etvrtes sur la condé-

Lion de la classe agricole en Norncaudie au iloyen-Age, p . 196.

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vrai, ne parait avoir eu qu'une existence éphémère et n'avoir passurvécu à la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste.Mais l'on doit à M. Jutes Appert la découverte du nom du mairede Doinfront à cette époque. Robert Bretel, qui, avec tous seséchevins, fut témoin d'une donation faite entre 1203 et 1204 à[abbaye de Lonlai par Jean de Doinfront (1

Jean Sans-Terre qui, depuis le 7 mars était parti de Rouen,avait successivement visité Moulineaux-sur-Seine, Pont-Audemer,Bonneville-sur-Touque et Argentan. De cette dernière -ville iladressa ait sénéchal de Normandie, le 14 mars, un mandat parlequel il lui ordonnait de faire délivrer à R.. - , connétable deDornfront, cciii livres angevines pour les travaux du château (2),.Doni front, on le voit, était la préoccupation constante (lit FO

d'Angleterre oit plutôt de ses meilleurs conseillers, et c'était sansdoute tw ton r de cette place qu'ils comptaient concen Li-ci' la i'ésis-ta nec, si Jean Sans-Terre r refit I ui-même lâchement abandonnéles Normands qui.Iui étaien L testés fidèles.

Cependant les événements se précipitaient avec rapidité etl'armée de Philippe-Angaste approchait Le 16 avril 1203, JeanSans-Terre manda encore au sénéchal de Normandie de faiteremettre une somme de 30 livres à'I'liomas Mallilastre, chargéde tenir garnison ait château de Domfront avec une compagnied'hommes d'armes, pour son sel-vice (3). 0e prince séjourna unedernière fois à Doml'ron t, du 18 au 21 novembre (4) de cetteannée où il se vit contraint (]'abandonner- la Nom] and je àPh iii ppe-Auguste.

Les bourgeois de Domfi-ont restèrent-ils jusqu'à la fin inébran-lablement attachés à la fortttne du roi Anglo-Normand qui,comme ses ancêtres, avait toujours montré qu'il regardait cetteplace comme une des plus précieuses de ses états? C'est ce qu'ilnous est impossible d'aflirmer. il ne semble pas que les libertés

(II Jules Appert) les Franchises des bourgeois de Dorefs-ont, p . al et 33. -Mudo,c,7'he history cf Ose Loechequer, London, 1711, ). 3114, p. 2.

(1) iMm. de 11 Sec. des AM- de i'vonn., 2' série, t. y, p. 118.13) Ilex, etc., senesoallo Normanie, etc. Mandamus 'obis quod faciatis habere

Thome Malfilastre 30 liii. ondegav. cd opus saura et sociorum sacrum, ad mord-dem in castre oestre de Danl'ront, in servieio nostro. 'reste P. de Pratellis, apudBonam Villena, 10' lie aprilis. (Id., t. y, . 120, col. 1.1

(4) Apud ijanfroutem, 18' die ,,ovembris. Per P. de Hupibus... DanIrout, 21' dienovembris. -! (Ibid., P. 28, col. 2.)

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municipales, octroyées par Jean Sans-Terre aux habitants deDomfront, aient survécu à ce prince. M. Jules Appert, dans sonmémoire sur les Franchises des bourgeois de Dom front, paraitdisposé ii admettre, pour expliquer ce fait, que les Domfrontais« animés par un aussi vif désir de conserver leur commune queleurs voisins de Falaise, auraient alors montré moins d'adresse. »Cette supposition ingénieuse ria rien d'in) probable, et malheu-rensemen t l'absence de tout document ancien aux archives muni-c i pales de Doinfron t offre un vaste champ aux coriieclures.

Ce qui est certain, «est que Ph iii ppe-Aiigusle rie vint pas enPersonne prendre possession de la forteresse de Domfront. Ilrésulte de l'examen du lablr,au des séjours de Philippe-Augusteque, tIn novembre 1203 air avril 1204, le roi de Fiancerésida habituellement à Paris. Pacy, Evreux, Manies et Vernonet qu'il ne se remit en campagne que vers le commencement demai 1204, où il Pl-il, presque sans coup férir. Argentan, Falaiseet Saint-Pierre-sur-Dive. il faut donc regarder comme absolu-ment apocryphe cette prétend u e lettre, « cl abtée du ca ni p deDamfront, l'an 1203, s adressée par Philippe-Auguste à Cati-thiei, tifs (le (3 alleian , qui alors, suivan t la généalogie desseigneurs (le la Ferrière, « estoit dans Damfront et le gardoitpour le duc de Norinan die, par laquelle Je ioy l'invite à lu yrendre le chasteau de Damfjont qu'il assiégeoit, où il est portéque le roy le prend à sauveté, envers et contre lotis, il chargeaudit de la Ferriè ie d'estre son fidelle et loyal servilteui (I).

Gabriel Du Moulin, dans son Histoire générale de Nor-inandic, rapporte bien, api-ès Rigord et les Chroniques de Saint-Denis, que s Falaize, Donifront et butes les places voisines,venues ci' la puissance d'Augusie. presque sans peine et sansperte, ce glorieux vainqueur Porta ses armes devant la ville (leCaen, » mais il ajoute quelques lignes plus loin, que Pli ilippe,averti des ravages qus les soldats de Jean Sans-Terre faisaientaux environs de Dol, envoya contre eux Gui de 'l'ouars, accom-pagné de Renaud, comte de I3oulogrie, et de Guillaume des

(1) Une copie (le ce document curieux existe on Archives de l'Orne F. 28}. il -est mentionné dons le Catalogue des manuscrits consereés riens les dépôts CiA re/u ivesdépartementales, communales et Icospitalièras. Paris, Plan, I 880, p- 230. - On eutrouve des extraits dois le Dictionnaire du Naine de Le Poige et dans le ,,ièmoirede M. Appert su, les Prcuneluises des bourgeois de bons(ront.

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Barres. e Us partirent de Caen, passèrent par Domfront, qu'ils

avaient pHs en allant à Mortain, et s'avancèrent à grandesjournées pour joindre les Anglais, qui se retirèrent dans les vaisseaux qu'ils terioient à cancale. »

Au reste les opérations militaires, en ce qui concerne Dom-front, paraissent avoir été singulièrement facilitées par le traitéque Philippe-Auguste, non, moins habile comme diplomate quecomme homme de guerre, conclut alors avec lit Bérengère,veuve de Richard Coeur-de-Lion. A la mort de la vieille reine&liénor, qui expira le 31 mars 1204, l3éi'engère était entrée eupossession du douaire qui lui avait été assigné par RichardCoeur-de-Lion en 1191. Philippe-Augusle sut profiler habilementde cette circonstance favorable. Par acte daté de Paris, après le25 avril 1204, la reine Bérengère abandonna à Philippe-Augusteles droits de douaire quelle avait à Falaise, à Domft'oni et kBoit neville-sur-Totique. En échange le roi de France lui donnala ville du Mans (1).

Une enquéte fut faite alors sur la valeur des domaines cédéspar la reine Béreugère . Des jurés spéciaux fui-eut désignés pourchacune des villes de Falaise, de Domfront et de I3onneville-sui-.Touque. Pour Domfront, les jurés furent choisis parmi les bour-geois, et les noms de quelques-uns d'entre eux nous sont déjàconnus Jean I3ornouf ou Burnouf (2), Thibaud Pikene (3),Robert de Ti-el, Robert Orehiel, Renaud le \7 illain (4), 1-fuguesle Roux, Guillaume tic Bai drecl, Jean Duparc, Robert le Vilain,Raoul d'Enée, Evraril Le Mercier, Guillaume Nourri, RaoulPlantoul, Gervais Guenche (5).

(1) Léopold Delisle, Catalogue des actes de Philippe-Auguste, n' ROI. - Cartes-luire Normand, n' 110-

2) V. plus haut, p. 542.

3) Dans le rô!o de l'Échiquier de 1180, Girard Burnouf tiurnufii, Dornulfi) estporté connue débiteur de 500 livres sur l'ancienne l'orme de Mortain et de 'Dom-front. Dans le même compte liobert de Cambrai est inscrit comme débiteur d'unesomme de 45 livres, pour la ferme de la terre de Girard Barnouf, probablementmise en le, main du roi, (A/ésa. de &" Scie, des Ant, de Morne.), r série, t. VI, p 9,

col- 9.)4) Ce nom appareil fréquemment dans les documents de cette époque.

(5) Cc personnage figure dans le rôle de l'Éclnqnier de 1105 (film. de la Soc.

des tut. de Morne., 2' série, t. V, p. 68, col. 2), dans une charte de liobert de laMotte en faveur de l'abbaye de Fontenai et dans celle de Jean de Domfro,it en'faveur de l'abbaye de boulai, citées par M. , Appert dans son mémoire sur lesFranchisa des bourgeois de Dom froat.

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Cette enquête établit qu'à l'époque où le roi Richard était partipour la croisade, eu 1190, la prévôté de Domfront, non comprisle plaid de l'Épée, les forêts, les dchoites (biens dévolus ait

les moulins et le domaine de Fontaine-Ozanne, donnéen fief par Jean Sans-Terre à Guillaume Picolf, comme on l'avu, valait 180 livres, somme que touchait la reine Aliénor, déduc-tion faite de 4 livres 10 sols dus au portier de la tour (1).

Cette enquête parait avoir été faite consciencieusement etM. Léopold Delisie en a vérifié l'exactitude. Cependant il faitremarquer qu'eu 1195, il fut compté (les revenus de cette prévôtéà l'Échiquier, sans qu'on sache pourquoi, et que l'on voit par cerôle que Robert le Moine en jouissait moyennant 266 livres13 sous 4 deniers de ferme. On lit dans ce môme rôle que la reine.Aliénor jouissait des marais de Domfroiit, ce qui semble indiquerquelle n'était pas en possession des revenus des autres pal-tics dece domaine.

Phi lippe-Auguste ne parait pas avoir attaché la même impor-tance que les rois Anglo-Normands à la possession du château etd i, domaine (le Domfront, car on voit qu'il s'en dessaisit dès lemois de décembre 1204. Par un acte, daté de Paris, il céda enéchange du château et de la châtellenie de Mortemer, à Renaud,comte de Boulogne, qui comme on l'a vu, avait avec Oui deThouars, reçu la soumission de cette place 1 0 le château d'Au-male, avec ses dépendances; 2° Saint-Riquier ; 3 0 le château de

Domfront; 4 0 la forêt d'Andaine (2). Le roi de Fiance eut soin defaire souscrire au comte de Boulogne l'engagement de ne pasmettre en cause et de ne pas attaquer Juhel de Mayenne sans sonconsentement (3). C'est à la même époque que le comte de Bon-logne fut mis pal' le roi en possession du comté de Mortain (4).

1) s. raison de rimportance de cette enquête, je crois utile d'en reproduire letexte

lnquisitio de valore reddituum Danfrontis qui reddebantur dicte regino. quanaoras Rieliardus ivit ultra mare, quam i,ii jnraverunt iohannes flnrnold, TeobaldnsPisene, lsohertns de Trel, Bobertus Orchiel, Renaudas Villani, ilugo Ruina, Oeil-lelmns de lla,tdreel, joh,,nnes Paroi, Bobertus Villani, Radulfus de Enein, EvrardnsMeruei-ius, Guil lelmus Nutritus, flad,,lfna Picota], Gervasiu s Guenche. isti jura-tores dicunt qund preposi t,,ra Daufront, sine piacito ensis et forestis et esohoetiset molendinis et Fonte- Osanne, valebat cd diem quo rex Richardes ivit ultramare, lXxx libres, que dicte regine veteri reddebantur, exceptis lii1 libris etdimidia que janitori Danfront reddebantur. n 114., t. y , n' 1111.

(9) Léopold Deliele, Catalogue des «oies de Philippe-Auguste, n" 883 et 884. --carçulaire Normand, n" 93, CL

3) Ibid., n' 883. - Cartulaire Normand, p. 285 et n' 94.

j4) Ibid., n' 885. - Cartulaire Normand, p. 18, n' 107.

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22Les précautions qu'avait prises Philippe-Auguste pour s'assurer

de la fidélité du nouveau seigneur de Doinfron t n'élaien t pasinutiles. Renaud de Dammartiri ne tarda pas, cri effet, à chercherquerelle à Philippe tic Dreux, évêque de Beauvais e eOtrsin-ger-main du roi, auquel il enleva une forteresse non vellcment cons-truite en la forêt (le Halrnes, sous prétexte qu'elle pouvait nuireà la comtesse de Ciermont, sa parente. Là ne se bornèrent pasles griefs du roi de France contre le comle de Boulogne. II tantciter les Chroniques de Saint-Denis

« Li Rois avoit soupeçoneus le devant (lit conte Renaut, nonmie tant seulement pour ce contenz, niais pour ce que il avoit

« garni un trop fort chastel "Il marche de Normandie et de la« petite Bretagne, si nu apelez Moretuel (I), et pour ce que il• cnvoioit ses messages h Othori qui Empereoi' et esté et air• .Tehan d'Angleterre, si coin d soi t, au grief dur et du« rofaunie. Por ce li requist li Rois que il li rendist ses forte-« reces, selonc les ciroiz et les costumes du pais. Li miens ne se-« vost acorder en nule manière à cesle chose, et li Rois assemblac son est p0111' ce chastel assieger, qui esloit si forz et de muraille« et de siège naturel que il sem Moi t que il ne peust estre Pris en« noIe guise (si disoit l'en que l'en i seroit avant sept ans). Maiss li Rois fist ses engins drecier et flst assalir pot -rani force por

trois jors et por trois nuiz. Air jor flst pris con Ire l'oppi-« nion de [oz, bien le flst gain ir de sa gent, CL puis fisi conduire

ses oz cri la contée de l3ouloigne.Il Bien sot li eu eus Reliant que il rie porro iL con t les ter h laforce le Roi. Pour cc lessa tonIc la contée (le Boloigne et totes

« les fortereees à Monseignerri- Looys, de coi il les teiioit en lié,et li Rois scsi d'autre part toute la contée de Dammru'ti n. de

s Moretuel (Moi-tain) CL d'Auhemarle (Aumale) de iioneille« (Lillebonne) et de Damfront et Lotes les aparlenances que cilIl Renaut tenoit poile don et poila grâce du Roi. Après« qu'il et insi perdues Lotes ses contées, il se départi du roiaume« et s'en ala au conte de Bar, soir n (2).

t) Mortain.(2) Historiens de Fiance, t. X\'ii, r. 300, A. - Ce passage des Chroniques de

.Saint-Denis est d'ailieurs une traduction de ra Chronique do Guillaume le Breton.De gestes Philippi Auqusli. publiés dans le iniiuc volume, p. 80, C. C'est à tortque Louis Dubois, dans e Mémoire sur le comsé de Mort ein qu'il .a inséré dans sesRevhcre/ws de le Normandie (p. 165), attribue à (historien igord, le passage deGuillaume le Breton que nous citons.

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Ces événements rapportés à l'année 1212 par Guillaume leBreton et par les Chroniques de Saint-Denis, au raient eu lieuen 1211 su ivant la Chroniq ne de Rouen (Çhronic. Rothornaq.),publiée par le P. Labbé. Cette dernière date, suivie par LouisDubois cl par les historiens de Domfront, nous parait pouvoirêtre adoptée. Ce qui semble l'autoriser, c'est qu'a!] nil :ieu del'année 1211 et même probablement au mois de septembre, soi-vaut M. Léipold Delisle, le roi Philippe-Auguste a laissé unni on ii ru et) t au t i ien tique de son passage (t. Dom fron t. Par un actedaté de cette ville, le roi de Franco donna des hèles, de la terrelabourable et un vivier sis apud Lebesiurn (1), à Juhel deMayenne, son fidèle vassal (2).

Nous sommes forcé de nous arrêter ici un instant pour discu-ter l'attribution faire (t notre Domfroiit-en-Passais, pal' Bry de laCler'gerie, d'une charte (le l'éauté de tannée 1210. La critique dece document présente quelques difficultés. Bry de la Clergerie lecite comme im des nombreux Irailés au moyen desquels Philippe-Auguste opéra la réunion des comtés d'Alençon et du Per'cl:ie àla couronne, et l'llisLoriograplie Pierre I)upuv, avec lequel ilétau eu relations, parait avoir adopté cette opinion (Droits duRoy, p. 688, c fi, suivie également par notre savant maUreM. Léopold Delisle (3).s

Les droicts de ceste rétinion, tant pour Alençon que pour le• Perche sont obscurs. Vo:iey néanmoins ce que j'en trouve par• tiltres, car aucune histoire n'en parie, sinon que Philippe-• Auguste conquit ce comté avec la Normandie, ce qui est trop• général. Le premier est potti' Da.infront., lequel avoit esté de• longue antiquité en la maison de l3ellesine, aussi bien q u'Alen-« çon, niais en avoit esté distrait vers l'an 1090 que les subjects• avoient secefté le joug de leurs seigneurs légitimes, et avoir• ieusjours depuis esté possédé à part.

« Ego Radulphus, vice cornes Bcltirnoniis, noturn facio uni-ucrsis uci quos presentes titteroe peruencrint quod ego domino

(I) Petit-être s'agit-il ici de la paroisse de Lesbois, canton de Gorron (Mayenne),qui autrefois faisait partie du doyenné de Passais et de l'élection de Mayenne etétait mixte eu'.re la Normandie et le Maine.

(2) Catalogue des actes de Ph-An9,, n' 1270 et t. • VllI (Tableau chrou. desséjours de Ph.-Aug.)

(3) Cart. Norm. n' 178, p. 29 et 297. - Catalogue des actes de Ph--Aug., n 1222.P. 281.

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meb Philippo; illustri Francorum yogi et hœi'edibus ejusquittavi in perpetuum Dam frontem cum omnibus pertinen-tus ... - Actum Parisius. anno Domini Me GG° decimo, mensejuiio (I). »

Malheureusement, en faisant usage de ce document, i3ry de laClergericn'a pu se départir de la préoccupation constante qui l'apoursuivi dans tout le cours de son Histoire des comtez ct'Alen-çon et du Perche et qui consiste à vouloir prouver que les sei-neuis de Bellême ont possédé ait une partie du Perche,

en mèmc temps et au même titre que les Rotrons. Ce paiN-prisôte à sa critiquè beaucoup d'autorité lorsqu'il s'agit de documentsrelatifs à la mouvance féodale du Perche.

Il parait constant 2) qu'une part fut attribuée à Raout rieBeaumont dans le partage du comté du Perche et qu'il futreconnu comme ayant des droits sur le troisième loi, ainsi queGuillaume de Beaumont, évêque d'Angers, son frère (3). Mais cesliens de parenté avec les comtes (lit n'expliquent nulle-ment quoi qu'en dise Bry de la Clergerie, comment le vicomtede Beau montsur-Sarthe pouvait avoir tIcs droits sur. Donifrontet de qui il les ieniit. On serait même tenté de supposer qu'iL s'agi-rait peut-Clic , ici d'uit autre Dofluirouf, de Doinfront-en-Chani-pagne, où l'on remarque une soi-le (le motte oit lu nu ulas !il.laquelleon donne le 'nom de hutte du château ou de camp deCésar. La question nous parait valoir la peine d'être étudiée parnos voisins (lit ne qui sont beaucoup plus à nième que nousde l'étudier,

En Ions cas tes droits que le vicoru le (le Beaumont pouvaitavoir eus à la possession de quelque partie du domaine de lacapitale du Passais, n'empêchèrent pas Philippe-Augusle d'endisposer en faveur de son. fils Philippe. surnommé 1-Iniepel,fiancé. dès 1201, étant encore au berceau, à Maliaud, rifle deRenaud tic Danimartin et d'lde, comtesse de Boulogne. Sonmariage lui assurait tous les domaines de son beau-père qui,d'ailleurs, fat déchu de toutes ses posscsions vers 4214, à la suitede sa révolte contre Philippe-Auguste. Il est douteux que dès

Histoire descontiez WAtençon et il Perche, livre IV, P. 232.

21 Olivier do Romand, Géographie et topographie fhodoles du Perche- Écolen.-,eionale des chartes. Posilions des thèses, I SS'7, p. 103-115. - Dry de ta Cler-geric, p 232, .,.....-

(3j llauréau, Gaitia christiana, t. XIV, col- 572, f. '

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cette époque le fils du roi de France, alors âgé de quatorze ouquinze ans et armé chevalier seulement en 12.22 (I) ait été saisiréellement dit et du domaine de Domûont, commel'affirment les hisloriens locaux. Il est assez présumable que cetteprise de possession n'eut lieu qu'à l'époque où, par un acte sansdate, mais du commencement de l'année 1223, ce prince rit hom-mage à Philippe-Auguste, son père, des biens qu'il possédait dansla baillie de Miles (le Lévis, c'estt-à-dire en Basse-Normandie(-2).II résulte, d'ailleurs, d'une des clauses de cet acte que PhilippeHurepel était dès lois en possession du château de Domfi'ontcar il y reconnaît que le roi s'est réservé la garde des forteressesde Gavrai et de Mortain et lui a, en outre, imposé certaines con-ditions qu'il s'engage à remplir fidèlement,

Philippe Flurepel qui, à la mort de Philippe-Auguste,. arrivéeau mois d'août 1223, avait pris le titre de comte de Boulognefit au mois de février 1224, un traité avec le roi Louis VIII, sonfrère. Il y déclare que celui-ci avait ratifié la donation que luiavait faite Philippe-Auguste, du comté de Mortain, de Domfront-en-Passais et de la terre de Cotentin, avec le droit de haute jus-tice et dont il avait rendu hommage. Ces possessions avaient étéestimées à 8,000 livres parisis de rente. Louis VIII se réserva,comme son pète, la forteresse de Mortain et lui donna, en échangedu Colentin, le comté, d tie Clermont, n quartier de Dam marti net le comté d'Aumale, à l'exception du château de Mortain queson beau-pèle avait échangé contre Domfront, et de quelquesautres possessions situées dans le Ponthieu et dans la Hante-Normandie. Cet acte, dont il est inutile de donner les stipu-lations étrangères h l'histoire de Domfront, Rit Fait à Melun (3).

Par un autre acte du mois de février 1224, fait à Paris,Philippe, désormais comte de Boulogne et de Dammartin,reconnut que le roi, en ce qui concernait les domaines de Nor-maridie, s'était réservé le recouvrement des sommes dues à ses

1) Léopold Delise, Recherches sur les comtes de Dammartin au xiii' siècle(Mémoires de ta Société des Antiquaires de France, t XXXI, p. 130-2581.

(2) Cari. t.'orm. p 305, n' 1121. - Catalogue des actes de Ph.- Aug , p. 473,

n' 2158.

(3) cart. Norrn.., n ,. 319 et 320. p. 47. - Layettes du Trésor des cha,'teè, t. il,n' 1629. .-1

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juifs: Nous avons vu plus haut que plusieurs j uts jouissant d'unefortune importante, liuhilaient Domfront k cette époque (1).

A l'Échiquier de Pâques (le la même année, tenu à Cocu,Philippe Flurepel souleva une -question in I éressante, relative à lamouvance féodale (le la cliâlellen C de Dom front. Il prélendaitrattacher à cette châreilenic la baronnie de La Ferté-Macé etexiger l'hommage du seigneur qui tenait ce fief important. Lesjurés qui furent chargés de faire une enquèle à ce sujet forceF'ouque Paynel, Robert de Courci, Guillaume dur Merle, Irouqued 'A linon, Roger de Lin 011, Guillaume de Vieux-Pou t, O u il -laurne Dodernan, Raoul de Saint-André, Robert tIc Saint-]-Maire, Robert de Pointel, Robert (le Mouhneaux, RobertCoude et l-bIgues de Durent. Ils d éclarèrent que La Ferté.Macéet ses dépendances é Lai et) t une haro nnie relevant directement duroi, que le baron qui tenait ce fiel devait le service d'un chevalierlorsqu'il et) était requis par le roi et que jamais le comte de Moi-tain n'avait en l'hommage du seigneur de La Ferté-Macé (2).

Le 4septembre 1226, Philippe, comte de Boulogne, seigneurde Domfront, exigea de Gervais, nouvellement, élu abbé (leLoniai (3), une déclaration par laquelle celui-ci reconnaissait queles religieux (le Lonlai ne pouvaient régulièrement procéder àl'élection d'un abbé sans avoir obtenu l'agrément du Seigneur deDomiront, dontl'un des prédécesseurs, Ives de Bellême avait fondéleur maison. Par la même charle Gervais déclara que soir

camrne abbé ayant eu lien sans l'accomplissement de cetteformali lé, les moines avaient (lit faire amende au comte de Bon-logne, leur seigneur (1). Les religieux firent une déclarationanalogue ail mois d'octobre de la nièn)e année (5).

Au mois (le décembre suivant, les forteresses de Mortain et deLillebonne, que te roi de France avait conservées jusque-là sous

II) Ibid., n' 391. p . 48. - L;yettes, t. li, n' 1630. - Les Pcsitions ries thèses,pour obtenir le diplôme d'orcfziviste-pcsbfograp/se, 1887. contiennent un excellenttravail de M. Lucien Lazard sur la condition des juifs du domaine royal auIn" siècle.

2) Ibid., n' 326, p. 48.3) M. L. Delisle fait observer que Gervais ne figure pas avant 1229 sur In liste

des abbés de Lonlai dressée par flaurésu dans le CoUic christ., t. XIV, p . 404.(4) Inventaire sommaire des Archives du Pas-de-Calais, A . 26, t. 1, p. 13, -

Tnnenoire (tes titres d'., riais, L. 84. vol. 306 de la collection Moreau. Cité parM.. L. Delisle, dans ses Recherches sur les comtes de Oainmastin (aid., p. 194).

'S) Inventaire sommaire (Ibid , p. 13).

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sa main, furent remises à Philippe, comte de Boulogne, aveccette clause que s'il mourait sans héritier direct, ces placesferaient retour à la couronne (1).

Malheureusement, pendant la minorité de saint Louis, Phi-lippe, son oncle, qui aurait dû 'donner l'exemple du dévouementà la régenle, eut le tort d'entrer dans la conspiration des baronscontre Blanche de Castille. On lui lit mème, dit-on, entrevoirl'espérance de lui mettre sur la tète la couronne de France, espé-rance qui n'était pas aussi absolument chimérique qu'on pourrait

- te croire, le jeune roi, contrairement à tous les Capétiens, sesprédécesseurs n'ayant pu ètre couronné du vivant de son père,surpris par la mort.

M.. Blanclietière, dans soit sur Le chdtcau féodal deDornfront, rapporle précisément à cette époque, c'est-à-dire àl'année 1228, la construction de l'important cours de casemateslongeant le fossé qui isolait le chttteau de Domt'ront. A défaut depreuves écrites, notre savant confrère étaye soit sur desconsidérations dont il est ntile de tenir compte. « PhilippeHurepel, dit-il, lit augmenter en 1228 les fortifications de Dom-front. On ne petit guère attribuer qu'à cette date et à l-Iurepel lui-même la construction des casemates. Les besoins de la défensedevaient faire sentir depuis longtemps l'utilil.é de ce sureroit deforce. En effet, le côté de l'enceinte du château qui faisait face àla ville étai t jusqu'alors le moins bien tortillé.

Cette conjecture n'a rien d'invraisemblable. Toutefois, il nepat-ait pas que Domfront ait eu à jouer un rôle dans les opérationsmilitaires auxquelles cette révolte donna lien. On sait que saintLouis, accompagné de la reine Blanche, sa mère, vint ait milieude l'hiver de l'année 1229, mettre le siège devant Belléme (2),dont la garde avait été conQée, en vertu du traité de Vendôme,à Pierre de Dieux dit Mauelerc, comte de Bretagne, secondépat- Robert, comte de Dreux, son fière. On sait aussi que la prisede Belléme fut suivie de celle du château de la Haye-Pesnel dansle Cotentin. La rapidité avec laquelle la régente mena cette cam-pagne et l'énergie avec laquelle elle tint tête aux conjurés rame-nèrent enfin le comte de Boulogne à des idées plus conformes à

I I Layettes, t. Il. ii. 114, n' 1900J2) Dry de la Clergerie, 111:1. des comtes d'AZenpon et du Perche, p. 244-248. -

Guili. de Nangi., De gestis sancti Ludovki. - Chroniques de Saint-Denis.

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28son devoir et à ses véritables intérêts. De plus, il ne tarda pas àreconnaître ce qu'il ii estoit de çeti et circonvenu par les paronsde Robert, conte de Dreux, lesqueiz on nommoiL lois en FranceFranceles Rohertois, qui lui donnoient espoir le faire roy de Fiance, ethien.aperçeut que à euk et à lui s'eroitimpossible ce faire » (1).Philippe fit sa paix avec la reine Blanche vers le commencementde l'année 1230.- Ait mois de niai 1233 il fut choisi comme arhritre de [accordentre Simon, comte (le Ponthieu et Robert Mailet, pour la suc-cession de Robert, comte d'Alençon. La charte de saint Louis,qui contient le lexie de cet accord important pour notre histoirefut donnée à Beaumont (2).• Le comte Philippe mourut ait milieu de janvier de l'auia)c 1234,probablement le 18 de ce mois, commé l'a établi sur les preuvesles plus solides M. L. Delisle. Simon de Lévis, chevalier, etBernard, abbé de Froimont, turent déignés pour veiller à l'exé-cution (le SCS dernières volontés (3).

Au mois de février 1235 (4), Mahaud, comtesse de 130111001ne,veuve de Philippe, promit Fidélité au roi et s'engagea à ne passe remarier sans son consentement (5).

Simon de Lévis et Mathieu de Trie furent alors chargés defaire le partage de ce qui revenait à la comtesse Mahaud, pourson douaire, et de ce qui appartenait au roi, scir les possessions ducomte Pliilippe. eu Basse-Normandie. Ces biens ruent partagésen trois lots, dont deux, composés tIc Tiiichehrai et de Doinfront,furent attribués au roi ; le troisième. composé de Mortain, sansla forteresse, échut à la conilesse Mahaud. Dans les deux ldtsattribués au foi ne sont pas comprises les forteresses de Mortainet de Dom fron t. A ce dernier lot sont rattachés Andaine, avecla gruei'ie et les revenus qui en dépendent (G), le fiel d'Hamelin

(1) Oui!]. FiilMtre, la Toison d'Or, ms, français 2621, foi. 2?. Cité par M.L. Delisie,dans ses Recherches sur les comtes de Dallmartin {Ibid., p 190).

.111 Publié par M. L. Dehs]e (ÎbirL, n' 1. Aupendice, p. 244).3) Ibid., p. 201-204.

(4) Et non pas en 1233, eo,nnie l ' a imprimé Louis Dubois (Ibid.. p . 171).(5) Layettis. t. Il, p. 281, n' 2335.(6) Andana cum secretaria et tata vairs sua. - Les textes français de l'époque,

comme on le verra plus loin, traduisent secretaria par segraierie, et.donnent le nomde secreeur h l'agent forestier qui était chargé de l'administration de cette partiedu domaine.

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Saulcier, le'hois Bitout (1); le Ciel Baudet (2), le fief de Lacé (3),la terre deRohert le Moine, à Collières (4), le fief de Villenette (5),l'échoi(e de Benejot, juif (le Domfront, le nef de Bernard tIcChable, la taire de Robeit le Moine à Domfront et celle qu'ilpossède à Saint-Front-de-Collière, le fief de dame Aveline, le fiefde Champeaux ; Condé, avec le droit d'aide, plus diverses loca-lités dont la détermination est trop incertaine pour que nouscroyons utile dcii donner la nomenclature . Cet acte fut fait àRonen, à l'Échiquier de Pâques de l'année 1235, ait d'avril.Il fut ratifié par la comtesse Mahaud, qui déclara accepter le lotqui lui fut assigné 6). iomfront fut donc à cette époque, pendantquelque temps, réuni ait domaine royal.

L'année suivante la comtesse Mahaad. se fit autoriser parDreux de Mello, seignetif tIc Mayenne, et par Isabelle, sa femme,k construire une chaussée pour conduire l'eau à soit deFÉpinaiie-Comte (7), tians l'endroit qui lui conviendrait lemieux, de la, forêt oit la rivière de Colmont, qui forme lalimite de cette paroisse du côté où elle confine au département dela Mayenne (8).

Ai' milieu de l'année 1239 la comtesse se décida à contracterun second mariage avec Alfonse, fière du roi de Portugal, neveude la reine Blanche et compagnon d'enfance de saint Louis. Aumois d'août de cette année, Alfonse et Mahaud, son épouse,reconnurent que le roi leur avait accordé le fouage de leurs terresde Normandie ()•

Dans' les conventions du mariage de ,Jeanne, tille unique dePhilippe Flurepel et de la comtesse Maltaud avec Gaucher deChâtillon, qui furent arrêtés p' Hugue. de Châtillon, comte de,

(I) Boscos Bistol. Le Bois-Bitout, situé sur Je territoire de saint-Front.

(2) Le fief Baudet, comme on Fa vu, est situé sur le territoire de saint-Mars-dEgrenne.

(3) Lacé, canton de Juvignhsous-Andains.

(4) Le texte porte Gohere,. Pitfs bas ou voit que le méine Robert le Moine avait

possédé une terre aptui Saqw(um F,'oatoùnt Col crie.() saiut-Oenis-de-Villenette, canton de Javigni.

(6) Cartulaire ,,ormand, n" 412 et 415. - Layettes, 11,287' et 258.,

(7) L'Épinai-le-comte, canton de Passais Orne).

(8) Jnvcr,taire sommaire des archives du pcss4e .Gatais , série A, p . 14, art. . 6.

-, Nées, des Anliq. de F,'. t. XXXI, p. 211. (Itecherches sur les comtes do Dam-

Martin).

(9) Ibid., p. 13. - -

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Saint-Paul et de Blois, ait de décembre 1236, il fut stipuléque la comtesse conserverait toute sa vie le comté de Clermont-en-Beauvoisis, le comté d'Aumalc, Lillebonne et Alisi, si ellepouvait le recouvrer, mais que Dornfrout et ses dépendances, quetenait alors le roi de Fiance, appartiendraient à Jeanne et àGaucher, soit époux, réserve faite du douaire de la com-tesse Mahaud (1). Cc mariage ne tarda pas à ôtre célébré et Gaucherde Châtillon dut, vers cette époque, être mis en possession deDoinfront. Au mois de juillet 1246, par un acte daté de Paris, ilpromit au soi de lui rendre cette place, toutes les fois qu'il enserait requis « à grant force et â petite, » comme à son seigneurlige (2).

Gaucher (le Châtillon ayant suivi saint Louis à sa premièrecroisade, à laquelle il prit une part glorieuse, fut tué le 5 avril1250, dans la fatale retraite où le roi fui fait prisonnier par lesSarrasins. Il ne laissait pas d'enfants de son mariage avecJeanne. Celle-ci figure. avec la comtesse Mahaud, sa mère, danstruc charte en faveur de Pierre Achard (3), dont la familleoccupe une si grande place dans l'histoire de Dornfront. Jeannemourut elle-nième ait mois de décembre 1251. Sa succession futpartagée entre ses cousins, le roi saint Louis; Alfonse. comtede Poitiers, Chartes, comte dAnjori et Robert, comte d'Artois.

Domûon t et le comté de Mortai n firent ainsi de nouveau retourà la couronne.

Oit que saint Louis, dans le voyage qu'il fit en Normandieen 1256, visita la ville de Dornfront. Parti de Paris à la fin defévrier il visita successivement Caen, Baveux, Saint-Lo, Caren-tan, Valdgnes, (Jlierhourg, Périers, Contances, Avranches, Pou-torsou, Saint-James, Savigni, Mortain, Vire, Tinchebrai, Dom-front, Condé-sur-Noirean, Falaise et Sées (4). Partout le saint roimarqua son passage par des actes (le piété et par des bienfaits.A Domfront, il fit expédier une charte en faveur de l'abbaye de

(I) Cartulaire normand, n' 1156. -2) IbUL. n t 174, p. 32!. - Blanchetière, je Donjon de Dom[ront.(3) Turcs sic la Maison ducale de Bourbon, t. U. p. 65, n. 319.ti L. Delisle, les voyages de saint Louis en Normandie (Aiim. de la Soc. des

Ant. de Noren., 2' série, t. VI). - L'abbé Durnaine, 'Tinclrebrcsy et sa région, t. I.p. 112. - L'abbé Huet, Hist. de Condé'sur-Noireau, p. 34.

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Savigni et fit divers dons et aumônes portés sur les tablettes decire de Jelian Sarrasin (t).

Robert II, comte d'Artois, fils (le Robert Pt et neveu de saintLouis, ayant été flancé en 1259, à Amélie de Courtenai, dame deCouches, de Mehun-sur-Yeurre, de Selles-en-l3erri, fille et héri-tière (le Pierre de (Joùrtenai, qu'il épousa trois ans après, fut misalois en possession des biens de sa femme, notamment de la terrede Conches. Lui-même dut constituer à cette-ci un douairedont le domaine de Dom fron t composait une partie. Mais commeil ne put être aimé chevalier qu'en 1267, à cause de sa tropgrande jeunessse, il est douteux qu'il ait été mis réellement enpossession du château de Domfront avant cette époque.

Il parait du moins établi qu'au mois de mars 1269, ce princeconfirma la concession de privilég'es faite pal' Henri II, roi d'An-gleterre, à tons ses bourgeois de Domfront, tant à bus ceux quidemeurent dans le château qu'a ceux qui demeurent dehors, etleur , accorda quittance de tous droits de coutume dans l'étenduede ses domaines (2)

Il est permis penser que la finance que les bourgeois de Dom-front durent acquitter, à cette, occasion, vinl s'ajouter aux res-sources recueillies pur le comte d'Artois en vue de la croisadeprojetée par saint Louis, à laquelle il devait prendre part et -pour laquelle il avait obtenir subsides de ses vassauxdès 1268 (3).

Air de dûcenitwe 1269 R (4), abbé de Lonlai et tous sesreligieux fient ait d'Artois une déclaration semblable àcelte qu'avait passée en 1226 Gervais, abbé de Lontai, parlaquelle ils reconnaissaient,t que lotit abbé nouvellementt élu (levaitaller le trouver avec des lettres de l'évêque du Maris portant con-firmation de son élection, et Ini piéter serment de fidélité, selonl'usage (5).

t) Cari. Noria., n e 553 5 et la note qui accompagne je texte (p. loI). -V. Pièces justificatives

(2( luit, de la Soc, fHst. de t'orne, t.. ut, p 339.(3) V. LITIC lettre de saint Louis, en date du G juillet 1268, aux échevins et pré-

vôts des vit les et communautés du comte d'Artois, pour les inviter à lui accorder tansubside ii l'occasion de son prochain départ pour la croisade (4rchsves du Pas-(le-Calais, A. 29).

4) On ne connaissait pasjnsqu'ici d'abbé de ce nom à cette époque, M. Sauvagecite, à la date de '27!, t'hillippe, commeabbé de Lonlai, inconnu à M. llauréau,mais sans citer la source d'oie il n tiré cette indication (Noire -Dame de Lon-lay, 1865).

5) Inventaire sommaire des Archives du Pas-de-Calais, série à., art. 18, p. 31,

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Nous avons encore â relever; àl&date de 1271, le don faiL parRobert, comte d'Artois, à son retour de la croisade de Tunis, . àRibert dit Papillon, de 30 livres de retenu annuel, à prendre parlui et ses héritiers sur la prévôté de .Domfront (1).

A partii de cette époque, le Trésor des chartes d'Artois,analysé d'une façofi remarquable par notre collègue M. J.-M.Richard, archiviste du Pas-de-Calais, nous met à mètre de com-bler quelques-unes des nombreuses lacunes que présente l'his-toire de Domfronl au xiiV siècle. Nous pouvons. d'abord donnerles noms des six baillis qui, de 1273 à 1302, époque de la mort deRobert IJ, comte d'Artois, fuient chargés de l'administràtion dudomaine de Domfront.

I. Enguerran d'Anvin, chevalier qui, le 8 octobre 1273, reçutdii comte d'Artois des lettres de commission pour sa haillie et saterre de (Jonches et Domfront. Il est dit dans ces.. lettres qu'ilexercerait ces fonctions tant qu'il plairait ait (2), et ordrefut donné à tous les vassaux et à tous les officiers du comte de luiobéir.

H. Oudart de Villers. Il signa ait de décômhrc 1282, en.qualité de « halliff de Danifront, » avec Guillaume Roaut, doyend'Avranches, chanoine. de Paris et plusieurs autres officiers ducomte d'Artois, une reconnaissance d'une somme de .570 livresau-profit d'un bourgeois de Douai, pour draps vendus par lui aucomte d'Artois (3).

III. Jean de Carcassonne. Dans le compte de la terre de.Dom-front rendu à la Toussaint de l'année 1289, Jean de Carcassonne,bailli , de Domfront, porte en recette, pour vente de denrées,

(I) Inventaire d'Alençon, lus. Archives nationales, copie aux Archives de l'Orne,A. 133. - Parmi les officiers du comte d'Artois d 1300 à 1301 ) nous remarquonsle nom de Guillaume Papillon ) écuyer (Inventaire sommaire des Archives du Pas-de-Calais, A. 160, 173, p. 176, 1801.

() Engeran d'Anvir. fut chargé des fonctions de bailli dans le comté d'Artoisen 1277.'ibid., A. 24, p. 40).— En 1280, il était bailli de Bourbonnais (ibid., A. 122,p.149).

3) Inventaire sommaire du Pess-de-cahzis . (A. 28, p. 45). - Ondart de Villiersfut ensuite chambellais et huissier d'armeé du comte d'Artois '(ibiti:, A. 4? p. 67et passim). - Guillaume tuant, doyen ]'Avranches, figure également dans lescomptes de 1285 et de-1 292 (k.. 31, et-k'. 1 S3 p 49 et 154).-

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férmes et exploits 1280 livre' 18 sous. Les dépenses dWéSsgages, réparations à la chaussée de l'étang et au cbâteah, montent à 431 livres 9 sous I denier (1) L'année précédente, Thibautle Franc, dit Saintis, curé de Sept-Forgés, commis ou lieutenantdu bailli, avait reconnu être redevable au comte d'Artois de lasomme de 1544 livres 18 sous 5 deniers, de la recette du domaibêdu .Domfront (2). Thibaut le Franc était encore lieutenant : dubailli de Domfront en 1300 (3).

IV. Guillaume Carbonel, chevalier, bailli de Domfront, renditégalement compte de son administration en 1293 (4).

V. Simon de Cinq-Ormes, chevalier, était bailli de Domfrôhten 1295.

Le 5 août 1299, le comte lui manda qu'il avait appris quel'officiai du Mans l'avait invité à ôter sa main de la saisine de lamaison du curé de Mantilli (canton (le Passais), mais qu'il luiordonnait de maintenir ses droits et de s'enquérir si les biensdudit curé étaient tenus en fief de lui (5).

VI. Robert de Bellebronne, chevalier, bailli de Domtpont,reçut le 9 mars 1300; tin mandement du comte d'Artois, luiordonnant de porter en compte 270 livres de petits tournois;remises par son ordre à Bernard Tronquière, pour les dépensesde sa chambre (6). Le compte présenté le If juillet 1302 par lemême bailli, nous fournit les renseignements les plus précieuxsur le château, la ville et le domaine de Domfront à cetteépoque

e Compte de la terre de Domfront par Robert de Bellebronne,chevalier, bailli de Domfront, depuis l'Ascension 1302. Recettes

(I) 16W. (A. 128, p. (SI).(2) Ibid., A. 35, p. 53.(3) 16W. A 160, p. 123. (Juin 1300). - C'est un nom à ajouter à Ceuxdes curés

de Sept-Forges, mentionnés par M. le comte de Beauchéne, dans sa Notice sur Sept.Forges cl tes Seigneur:,--

(4) Ibid. (4. 134 p. (55). ..a Le oétobre (22, le côihte manda aux inaiUes desa terre d'Artois, de mettre Guillaume Carbonel eu possession de son fier deLucé (de Lueei) (ibid., A. 37. P. té).

(5) Ibid., A. 44, 152, 168 (p. 70, 71). ... En 1293. Simon de Cinq-Ormes étaitcapitaine de la marine d'Artois.

t61 IbftLj A. 1513, p' 174.

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prévôté :de,Domfronkaçensée. 300 .hvres.par aliçifour et moulinde,lIspinay;.omaine et moulin de Ja;Ladde,. .segraierie d4ndenne;e des, juis'de.Danfront,qui font XL]i y . X.sôls par .anjdo.n:iI:afftêrt à chasctm jour del an VII den..obole .pffls XV denJsous touz les jours del an, pour XLII jours, XXVI sols II den.Coupes de bois; « vente dé 11 jumens dou 'haras, venduesal abbé . de Savigni, XXX liv.787 liv. 10 sols, 9 den.Dépenses : dîmes de la prévôté de Domfront à payer k l'abbé deLonlai autres dîmes ; gages, frais du haras, fourrages, harnais,médicments,• réparations aux fours et ait château de Domfront,335 liv. 3 sols 7 den;(1).

Parmi les autres officiers du comte d'Artois, à Domfront, nousrelevops dans ces comptes, les noms suivants•

Jean Vigier et Jean de Domfront sont cités, dans les comptesde 1291 et de 1292, comme prévôts de Dornfi'ont (2).

Guillot Bardoul, de 1299 à 1301,. lut portier de la poile ddNormandie, à Domfront (3).

Adenès ou Adam était portier du château de 1209 à 1302 (4).Jehau a l'agueste del chaste!de Doinfi'ont, figure dans les

comptes de 1299 à 1301 (5).Jules le Vedel, sergent de Deniiront et « garde de la geôle des

prisons n fut, le il juin 1300, payé en même temps de ses gageset des fournitures de pain qu'il avait faites aux prisonniers (6).

Parmi les ecclésiastiques qui touchaient des pensions du comted'Artois, nous pouvons citer également quelques noms qui appar-tiennent aux annales Dom fron taises.

Robert II, abbé de Lonlai, qui n'est connu de M. Hauréauque par sa souscription apposée en 1303, à la sentence renduecontre le pape Boniface VIII (7), apparaît dès 1209 dans unequittance, en date du 23 décembre, pour les dîmes de la prévôté

(t) Ibid., A. 170, r 190.(2) Ibid., A. 132 (p . IM) ..(3) Ibid., A. 153, 174 (p. 460, 186).(4) ibid., À. 153, IGO, tOI. 173(p. 169, 173, 177, 186, 194).

Il Ibid., A. 153, 161, 173 (p 169, 177, 186).— « Aguette .. ordinairement étaitguette ou gaite, signifie veilleur, garde de l'échauguette.

Quand la q«ite corne le jour.(Jean de Condé) cité par La Carne de 5ante:Palaye.

(G) Ibid., A. 160 (P. 175).(7) Gauia chrisliana, t. XIV, p, 494, C. 2,—H, sauvago,.E.-D. de ot.4a;.

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de Domfront, des sergenteries des fôrêts de, Drue et d'Andaineet des autres produits de la châtellenie dont la'dime lui apjrnr-tenait. Le même abbé donna quittance, le 2juin 1306de diversessommes reçues de Simon de Cinq-Ormes, jadis bailli de Dom-front, pour les mêmes dîmes, pour celles du bois,'vendu, desPores forfaits, etc. Gervais Thibaut, religieux et bailli de l'abbayede Lonlai, donna à cette dernière date quittance 'des frais deréception comme moine, de Jean de Paris (1). -

Hue, prieur de Notre-Dame de Domfs-ont (Notre-Dame-sur- -l'Eure) parait dans le compte de 1300- En 1302, le titulaire de ceprieuré se nommait Pierre (2).- Dans les comptes de 1300 à 1302, on voit figurer Guillaume de

Valognes, chapelain de la chapelle de Sain teCathcritic' du châ-teau de Domfront (3).

A la même époque, nous rencontrons Jean, chapelain ' de laMaison-Dieu de Domfrout (4).

On peut rapprocher de ces vénérables personnages, frèreGringoire de Sores, également aux gages du comte en 1300, etauquel fut, en outre, allouée une aumône de 4 livres, à lui et àson compagnon, lorsqu'ils s'en allèrent u pour esl.re en hermi-taige, vers Danfrout u (5).

Il nous semble également que l'on doit rapporter à un per-sonnage du Passais, la pension de 20 livres que le comte faisait àJean de Lucé (de Lucelo), professeur ès lois, en 1295 et, années.suivantes (6).

Les forêts d'Andaine, de Passais, de Drue et la secrecrio deDoinfront formaient une portion importante du domaine de cettechâtellenie, et nous possédons un certain nombre de documentsrelatifs à cette branche de l'administration.

En 1292, le 10 septembre, une enquête fut faite à Domfrontpar Nicole d'Ytre, chevalier et Pierre Jehan de Sainte-Croix,

(I) Àrchieies du Pas-de-calais, A. 153 et 160, p. 1 70, 175. - Gervais Thibout,bailli do Lonlai, figure également dans une quittance du 22 mail SOI (ibid., A. 173,P. 186,

i) Ibid., A. 160, 183; p 175 et 194(3) fOui,, A. 160, 17-2, 184, p- 175, 185, 193.(4) Ibid., A. 160, 161, 173, p. 175, 177, 186.(b) Ibid., A. 162. p 178.—Ce renseignement curieux est à ajouter à ceux que

MM. Appert et challemcl ont consignés dans mur opuscule, (llermilage.du. bois deFiers. Fiers, Lévesque, 1890, in-8',

(6) Ibid., A. 139, p 140,

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conseillers du comte, d'Artois, pour savoir si a chevalier niescuier, abbeies ne églises ne autre manières de gens ont four-traité les droitures Monseigneur d'Artois, ne se justice, se fiés, seterres, ou autres choses.. » Lès témoins entendus furent: ThomasLouvel, bourgeois de Domfront; Thibaut, curé de Sept-Forges;Guillaume d'Et'née ; Gervais de Montchauveau, chevalierMiche! Hamillon, moine ; Guillaume Gorre, bourgeois, etc. (1).

Le 21 mai 1299, Je comte manda de Domfront, à Simon deCinq-Ormes, bailli de Domfront, de faire remettre à G&ffllotMoyen et autres, 110 livres d'amende qu'ils avaient payées àkhan Blondel, verdier de la forêt de Passais, pour avoir misleurs. bêtes « ès prez des moteiz e de la forêt de Passais, sonconseil ayant trouvé que cette défense n'avait pas été publiée. Lemême jour le comte chargea Colin Godefroy, secreur de lasecreerie d'Andaine, de. payer, à • Garin de Champians, unesomme de 40 livres qu'il lui avait prêtées (2).

Le S novembre de la même année, remise d'amende fut accor-dés, en présence de Miche! 1-lamillon, bourgeois de Domfroutet de Richard Patris, sergent des forêts du comte, ,aux femmes deRobert et de Guillaume Passi, etc., pour délits forestiers (3).Enfin, au mois de décembre suivant, un mandement fut adresséau mime bailli pour la réception de Johannot Boileau, commesergent des forêts de Domfront et pour Je payement de sesgages (4). -

De 1300 à 1302, nous relevons dans ces comptes , un certainnombre (le nom d'agents forestiers : Michel d'Avesnes, sergentde la forêt de Passais ; Bernard de Villers et Jean Dubois, ver-diers d'Andaine Tube et Guillaume de Roissy, verdiers dePassais ou de la forêt de Drue, appelée aussi Selve-Drue; Martinde Vyane et Jehannot le Bourguignon, gardes dos forêts deDoinfront; Nicaise ]e Picart, vallet des forêts ; Paris d'Espagne,forestier, etc. (5).

Le dernier acte du comte d'Artois, relatif à ses forêts du

(t) Ibid., A. 37, p. 57. - Monteil, dans son Traité des matériaux manuscrits,t, J, P. 4j, cite des « comptes de la vente et de l'exploitation des bois de la c hâ-tellenie de Domfront des années 1296 et 1290. »

(2) Ibid., A 44 et 152, p. 70, 168,(3) Ibid. A. 114,p. 71.(4) Ibid., A. 153, p. 179, ...(5) Ibid., A. 160, 173, p. 175. 186.

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Passais, est unmandetiietit adressé ai bailli de 'Domfbflt, le15 avril 1308, portant ordre de rendre à Raoul de Bazeilles, che-valier, les biens qu'il avait saisis sur lui pour avoir esté en nosfonts (le Passeys archoier six ou sept fois, et ayant reconnu sonméfait et s'en étant amendé haut et bas (1}

Quelqu' étendues que fussent les ressources que le comte tiraitdes revenus de ses domaines, les gages des officiers, lesles dépenses de tonte sorte et surtout les dépenses imprévuesexcédaient parfois les recettes(2),et il dut plus d'une fois recourirà des emprunts. C'est ainsi qu'en 1281 il fut obligé de donnerassignation des revenus de la ville et châtellenie de Domfront, enpayement de 1578 livres p. empruntées à frère Jehan de Turne,trésorier de la milice du Temple (3). Le 27 janvier 1288, un man-dement fut donné ait de Domfront de payer, à Jean deGusarques, bourgeois de Niort (canton de Lassay, Mayenne),131 livres p. que le comte lui devait. Au mois de mars suivant, ledoyen du Passais délivra une attestation par laquelle il certifiaitque le même bourgeois de Niort avait été payé de cette sommepar le curé de Sept-Forges, commis à la recette du domaine deDomfront (4). Le 21 mai 1299, le comte mande à Simon de Cinq-Ormes, bailli de Domfront, de faire payer par Colin Godefroy,son bourgeois de Domfront et son secteur de la secreerie de laforêt d'Andaine, 40 I. que Gorin de Champians, bourgeois deDomfront lui a prêtées (5).

Les comptes de la haillie de Domfront ne nous ont malheureu-sement été conservés que pour la fin du xiii 0 siècle et le com-mencement du xiv 0. Maisnous avons la preuve que dans cesdernières années de sa vie. Robert II déploya une grande acti-vité ; qu'il s'occupa très sérieusement de l'administration de sesdomaines et qu'il affectionnait particulièrement le séjour deDomfi'ont.

(1) Ibid., A. 46, p . 73. - Archéor, archoïer, signifie chasser (le lare.(2) Le I" juillet 12747 Robert II étant ?s Avignon, prêL à partir pour le royaume

de Naples, dressa l'état de ses dettes dans lequel il reconnaît devoir au roi 51,661livres, au connétable de France, et un certain nombre de Seigneurs, de bourgeoiset de fournisseurs, des sommes relativement considérables qu'il charge ses héri-tiers de payer, s'il meurt avant de s'être acquitté (ibid., A. 30, p. 37).

(3) Ibid., A. 27, p. 43.(4) Ibid., A. 31, p. 51, 52,(5) Ibid., A. (SI, P. 168, ....:

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Après ta mort d'Amélie de Courtenai, sa première femme, ils'était remarié en I 277, à Agnès de Bourbon, morte elle-mêmeen 1283.. Quelques années après il maria son fils Philipped'Artois, avec Blanche de Bretagne. Le contrat de mariage,conclu dès le mois de juillet 1280 et reconnu par le i'oi de Francerenferme des clauses qu'il est nécessaire de faire connaître. Ii futconvenu que ce mariage serait « fait et solcmpnisé dedans lateste de sainct Miche! Archange, qui sera l'an MCCLXXXVII.•penu!tiesme jour du mois de septembre. v Le comte d'Artoisassigna pour douaire à Jeanne de Bretagne, 1000 livres t. derente, « et avec cela tierce partie de toute la terre de Dompfrontet aussi de sa terre de Conches et la moytié de tonte sa terre deBerry. » De plus il fut accordé que « se let- Philippe mourroitavant lcd. conte d'Artoys, son pète, et laissoit lignée engendréeet née dud. mariage de luy et de lad. Blanche, icelle lignée auroit,.a droit de heritaigc, lad. terre de Dompfront avec toute l'autreterre appartenant and. Philippe de la succession de sa mère,.sauf à lad. damoiselle son douaire tant comme cite vivroit » (1).

Eh 1287, aux ternies de son contrat de mariage, Philipped'Artois dut donc être mis en possession d'un tiers des domainesde Conches et de Domfront. Mahaud, sa soeur, mariée en 1291k Othon IV, comte de Bourgogne, eut en dot le second tien et letroisième resta au comte Robert Il, son père. Plus tard, desdifficultés s'étant élevées entre Philippe et Mahaud, le comteRobert fut chargé tic les régler comme arbitre. Par un acte datéde Mont-de-Marsan, le 15 septembre 1296, il décida que Mahaudrecevrait 600 livrées de terre assignées à Chttteau-Renard, àChcrnyet dans la terre que Philippe possédait en BourgogneBourgogne etrien de plus, et quant aux points douteux, il les réglerait à sonretour en France' (2). Philippe étant mort en 1287, laissant un Oismineur, Robert III, né eu 1287, cet enfant se trouva, .à l'OEge dedix ans, héritier de droit de la terre de Domfront qui lui futadjugée avec les domaines de Couches et de Bourges , plusdiverses sommes, par une charte de Philippe-le-Bèt donnée àAsnières,Ié 9 octobre 1309 (3). Les comptes du trésor d'Artoisprouvent que Robert II conserva, jusqu'à sa mort, l'administra-

(IlDom Morice, Histoire de .Bretagne, preuves, t. I.(Qi Anti, du Pas-de-Calais, A. 41.(3) Ibid., A. 55, p. 15. .....

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lion da domaine de Domfront. On trouve, par exemple, à la datedu 3 mais 1301, un mandement adressé par lui à son bailli deDomfroiit de payer à sa bru, Blanche de Bretagne, le tiers deLotis les revenus et levées de la terre de Doml'i'ont, depuis la mortde Philippe d'Artois jl);

Remarié en 1298, û Marguerite de Hainaut, Robert II voulutconduire sa jeune femme à Domfront, pendant la hellé saison, et ylit un séjour assez prolongé. La présence de cette petite courapporta nécessairement un peu d'animation dans la capitale ciriPassais. Nous sommes ainsi amenés à donner quelques détailssur la vie privée du prince qui alors possédait Dornfront et sur,son entourage immédiat. -

Il ne faut pas oublier que le comte d'Artois tenait auprès duroi le rang de prince du sang. Le nombre des officiers et desserviteurs de tout ordre et de tout rang qui composaient sa mai-soit considérable : chapelains, chambellans, chevaliers,écuyers, pages, sergents d'armes, physiciens (médecins), barbiers(chirurgiens), écrivains, clercs, messagers, valets de chambre,tailleurs, chaussetiers, maréchaux, valets de palefrois, maîtresqueux, valets de cuisine, maîtres sauciers, pannetiets, somme[-tiers, bouteillers, échansons, fruitiers, maîtres de garros, fau-conniers, veneurs, trompeurs (joueurs de trompe), valets desnacaires (2), (au ;onniers compagnons des -perruches, gorpit-leurs (piqueurs pour tachasse du renard), valets de chiens. etc. (3).Pour que rien n'y manquât, le comte d'Artois avait attaché unfou k sa maison, et sa jeune femme, Marguerile de Rainant, sefaisait suivre de plusieurs nains, habillés à salivrée, et à l'undesquels elle avait môme acheté un poney (4).

La mode des fous ci des nains, venue d'Orient et déjà enhonneur on Fiance ait temps des Carlovingiens, avait pris un

(I Ibid., A. 172, p. 18$. - Le 2 avril suivant, Blanche de Bretagne manda, hson tour an bailli de .Domfront, de remettre au porteur de ses ordres l'argentprescrit par le comte d'Artois (ibid.)

(2) Le 16 mai 1290, le comte étant h Domfront fit au profit de Léon, valet doses nacaires (timbaliers), une donation de 20 livres de rente viagère h hommagelige, à condition qu'il ne quitterait pas son service libiti., A. 44, p. 68).

(3) Le 21) octobre 1302, le comte manda h son bailli d'Uesdin de donner h Cuit-lement de Gravcran et h Genfrin, valets de ses chiens, de l'argent pour aller àUomf'ront (ibid., A. 174, p' 186). -

(4) Ibid., A. 135,177; e De Jacques de Poissy,pour le cheval don nain Madamela Contesse. 10 liv. p . » (Ii. nov. 1300)

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grand développement depuis les croisades. Presque tous les roisl'adoptèrent et chaque fois que l'un d'eux voulut s'en affranchir,les chroniqueurs officiels ont soin de le noter. C'est ainsi quenous apprenons que Philippe-Auguste avait chassé les bouffonsde sa cour, tandis que Jean Sans-Terre les accueillait avec laplus grande faveur. Nous en avons une preuve dans la charte del'an 1200, datée de Domfront, par laquelle il créa un fief enfaveur de Guillaume Picoti, son fou en titre d'office.

A l'exemple des souverains de son temps, le comte d'Artoisavait donc à sa cour un fou, auquel il avait assigné une pensionde 20 livres t; sûr les revenus du domaine de Domfront. Pour-quoi sur le domaine de Domfront plutôt que su

r toute autre

partie de ses possessions ? C'est ce que les documents ne nousrevêtent pas d'une manière positive. Cependant, il est permis desupposer que ce pensionnaire était de ce pays, de même proba-blement que Guillaume Picolf, fou de Jean Sans-Terre. Domfrontaurait-il donc eu le privilège de fournir des tous aux princes duxur siècle, privilège qui appartenait exclusivement, dit-on, à laville de Troyes en Champagne au xiv0? Suivant Dreux deRadier, en effet, on conservait dans les archives de la citétroyenne une lettre de Charles V dit le Sage, dans laquellece prince marquant aux maires et échevins la mort de sonfou, leur ordonnait de lui en envoyer un autre, suivant lacoutume (I).

Les fonctions de cette singulière charge de cour sont assezdifficiles à définir. Suivant Ph. Le Bas u un fou bien appris sau-tait et gambadait, jouait de ta cornemuse, de la trompette et durebec, savait par coeur des chansons, des lais ou contes joyeux. »La distance qui les sépare des scurrœ, mimi, histriones, thyine-lici, joculato?'es, nebutones, dont on trouve la trace dans Plaute,dans Pétrone, dans Juvénal, dans Apulée, ne parait pas considé-rable. J'ajouterai qu'ils semblent se rapprocher singulièrementde cette classe de domestiques qu'on appelait ministerialcs, enfrançais « ménestrels et qui, à l'origine, d'après M. LéonGautier, cx furent sans doute ceux des jongleurs attachés enqualité de serfs à la personne des seigneurs ou des princes (2). »

(1)Dreux du Radier, Récréations hisL, avec rilistofre des foui en titre d'office, t. I.- Ph. Le Bas, Dkt. encyclopédique de la Fronce, t. Vin,:. 279.

(2) LesEpojMes françaises, t. I, p. 349. ..•

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En 1286 (17 décembre) nous trouvons une attestation par l'offi-ciai de Paris, qui déclare qu'en sa présence « Jehan le Ohaucier,beau-frère de ,lehan dit le Foui, sergent du comte d'Artois, areçu 20 livres t. pour une année de la pension que le comte luifaisait sur Domfront (1). u

Nous retrouvons les mêmes quittances pour les comptes desannées suivantes, notamment dans ceux de 1288 et de 1295, danslesquels la partie prenante est plus clairement désignée « Jehan

fou (foUus) du comte d'Artois (2). »Un compagnon avait été donné à Jean le fou, dans la personne

de Pierre « l'os n. La quittance donnée par ce dernier le27 décembre 1300 ne laisse aucun doute sur la nature du servicedû par ce nouveau pensionnaire

e Ouquel tesmoignageJe, qui ne suis pas sage,Ai scellée ceste page0e mon seel à fourmage(3). u

Jean, le fou, valet du comte figure encore dans les pièces dedépenses de 1301 et de 1302 (4).

Les pièces de dépenses des années 1299 à 1302 nous fournissentquelques détails sur le séjour du comte et de la comtesse d'Artoisà Domîront. Le 30 avril 1299, Pierre de Bourges donna quittanceà Domfront de la somme de 11 livres 10 S. t. pour façon de robes,surcots et cotes hardées, destinés aux officiers du comte (5). Le16 mai, le comte étant à Domfront, y fit venir les chevaux deHesdin. Le 20, Gantier de Courtenay, valet du comte et panne-lier de la comtesse d'Artois, donna quittance à Maciot de Ruel,clerc de Domfront, de 14 setiers • de blé pour l'hôtel de la ditedame. Le 22, Renaud Coignet reconnut avoir reçu du même

(l) ArA, du Pas.de.Catais, A. 32, p. 50.(2) Ibid., A. 31, 131, 133, 139.(3) Ibid., A. ICI, p. 177. - Peut-âtre faut-il compter comme membre de la

confrérie Simon Chevrette, histrion (sjszrio) du feu comte d'Artois, auquel Othon,comte de Bourgogne, et Mahaud, sa femme, assignèrent, le 20 octobre 1302, unerente annuelle de 50 livres, (A. 46. P. 74.1

(4) Ibid., A. 175 et À. 179, p . 187 et 191.(5)Le 5 novembre 1299 llertelot de Fontaines. Garsie de Navarre. Martin de

Viane, Paris d'Espaigne et Pierre Cenebe reconnurent avoir reçu de Simon deCiuc-Ormes, bailli de Domfront. 9 livres pour leur « chaucement n. (Ibid., A. 153,

p. 169).— Le 6 juillet 130!, le comte manda t. son bailli deDdmfront de donner40 sous h khan « le fosséeur u, pour une robe. (Ibid., A. 174, P- 186.)

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Maciot, e pour paier les despens de Monseigneur et dé Madame

faiz à Domfront, de la veille de Pasques ou les environs par toutle toits enSieva.nt, jusques au xx° jour de nay (1). »

A la date du lB juillet de l'année 1300, on trouva une attesta-tion qui nous apprend que Robert (le l3ellchrune, bailli de Dom-front, avait remis à André de Grigny, valet de la cuisine,72 boeufs et 97 moutons, valant les boeufs 251 litres petits toûr-nois et les moutons 45 livres 16 s. (2).

Le séjour du comte d'Artois à Domfronl en 1301 est attesté parun mandement par lequel il ordonna, le 29 octobre de cetteannée, de donner à Guillenient de-C raveran et à Genfrin, valetsde ses chiens l'argent nécessaire pour se rendre à Domfront. Onvoit aussi par là, ce que nous savions déjà, que le comte aimaità chasser dans les forêts de Domfront(3).

Au printemps de l'an iée 1302; Rob qrt II visita nue dernièrefois le pays de Domfront, où il séjourna du 16 au 27 mars (4), ety laissa des marques de sa bienfaisance, car on trouve dans lescomptes de son hôtel, k l'article des dons et grâces « LeXXVII 5 jour de mars à Doni&'ont, à I femme sote de Lespinaylesquiex. monseignei.lr fi flst donner 1111 s. (5). »

Quoique le comte d'Artois ait pent-êlre un peu trop sacrifiéaux goflts frivoles cri honneur parmi les princes de son temps,particulièrement en Italie et. en Sicile où il avait longtempsséjourné, il n'en eu t pas moins la réputation d'être im deshommes de guerre les pins remarquables de son siècle. Commeson père, comme son fils Philippe d'Artois, il mourut au champd'honneur, le Il juillet 1302, à la bataille de Courtrai. Il consa-crait tous les ans des sommes importantes à la mise en état dedéfense de ses places fortes de l'Artois. Quant ait château deDornfr-ont, n'ayant pas d'attaques à redouter de ce côté, il seborna à y faire exécuter des travaux d'entretien et de consoli-dation. -

tU Ibid. A. 151 ) p. 467. 16$.(2) Ibid., A. 11, p. 176. - Le 6 décembre de la mémo année, Thibaut Le Franc,

curé de Sept-Forges, Guillaume dErnier, prévôt de ])omirent, Caria de Cham-piaus, Michel du Bois, Guillaume Housse, etc.. donnèrent quittances de diversessommes qu'ils avaient reçues dis bailli de Domfront pour la vente de « leur boefet de leur chartris. » ( lbid.)

(3) Ibid., A. 174, P. 186.(4) Ibid., A. 179, p. 130.(5) Ibid., L. 178, p. 189. .

u

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On a va plus haut qu'eu 1289 le bailli de Domfront 'avaitemployé 43t livres en dépenses diverses, gages d'officiers, répa-rations à la chaussée de l'étang cl ait • château. Le compte del'année 1300 nous fait connaître que Robin et Dents (lu Pi ougerayfurent alors chargés de l'exécution de travaux de maçonnerie aupont du château, au mur de la ville et à la chaussée du vivier.Un sieur Guérin, charpentier, bourgeois de Domfront, fut aussichargé de faire des ouvrages en bois au donjon et au pont deDomfront (1). En 1302 quelques réparations furent égalementfaites au château de Domfront. I

Le comte d'Artois avait à ses gages des ingénieurs, des« maistres de garros n , des « artilleurs d'arbalestes- » et, parmices derniers, nous distinguons « Jehan de Domfront, l'artilleur, »lequel l'ut payé de ses gages en 1296 (2).

'Le gofl.t des chevaux était une des conséquences du systèmemilitaire de l'époque. Le comte d'Artois parait s'être vivementpréoccupé de l'amélioration des races dans ses diverses posses-sions. En 1298 il avait payé à Donat de Velico, marchand deFlorence, 296 livres petits tournois, pour l'achat et te voyage (letrois chevaux (3), un destrier et deux roussins. Le 16 mai 1299,étant à Domfront, le comte fit mander à Tube, son valet, d'allerchercher ses chevaux à Hesdin et lui lit donner 40 livres pourson voyage (4).

On a vu plus haut que, dans le compte de 1302, figure unesomme de trente livres, provenant de la vente de deux jumentsdu haras du comte d'Artois, achetées par l'abbé de Savigni, et quel'entretien de ce haras figure parmi les dépenses du bailli deDoiMront (5). Le compte de l'année 1301 nous apprend queThomas de Moncheheurt (peut-être Montehauveau), était gardedu haras du comte d'Artois à Donifront, et l'on voit figurer dansle même compte HuelPicart, « garde des jumenz du comted'Artois (6). » La même année, une somme de quatre livresfut consacrée « pour mener III des grans chevaux monseigneurà Domfront, pour saillir les jumens (7). Le 25 mars 1302, une

(1) Ibid., A. 137, p. 177.(2) Ibid., A. 140, p. 160.31 Ibid., A. 2, 145, P. 6 et 164.4) ibid., A. 151, p. iGB.

() Ibid., A. 179, p. 190.(C) Ibid.. A.:173, p . 186:(7) Ibid.; A. 406, p. 181.'

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somme de 20 livres fut payée à Jean Sansducrcns; chapelain ducomte, chanoine du Mans, pour prix de deux juments, « pourcroistre le haraz Mgr d'Artois z (t).

L'établissement à Domfrout d'un haras dont les produitsétaient recherchés par les meilleurs établissements agricoles dela région voisine du Cotentin, est un témoignage de plus àajouter à tous ceux que M. Léopold Delisle a consignés dans sonouvrage sur l'agriculture normande au moyen-âge, qu'il fauttoujours citer. Mais l'introduction dans ce haras d'élalons bou-lonnais, dans Te but d'améliorer la race des chevaux du pays, estun fait nouvèau qui mérite peut-être de fixer l'attention deshommes compétents et qui, en tous cas, avait droit à une placedans les annales Domfrontaiscs.

L'énumération longue et minutieuse de faits d'inégale impor-tance que je viens de dérouler sous vos yeux semble comporterun résumé, et tout résumé implique nécessairement une conclu-sion. Or, l'un des maîtres de la critique moderne des plus auto-risés; déclare pie l'historien doit simplenent exposent' les faits etsurtout se garder de jamais conclure. L'absolu d'ailleurs n'estpas de ce monde. C'est sous le bénéfice de ces réserves que je mehasarde à vous soumettre les appréciations suivantes

Nos grands pères ont maudit la féodalité, dont ils ont tropconnu les abus; cependant c'est à ce régime abhorré que Dom-front, de même qu'une foule de villes du moyen-âge, doit sonorigine. La petite l'évolution communale de 1091, qui valut à seshabitants la conquête de certains privilèges de bourgeoisie et quileur assura un puissant protecteur dans la personne du roi d'An-gleterre, fut pour Domfi'ont le point de départ d'une ère de pro-grès. Il est incontestable que les séjours fréquents que Henri Pt,Henri II, Richard Coeur-de-Lion, la reine Aliénor, Jean Sans-Terre firent à Domfront, les grandes réunions qui y eurent lieuà cette occasion, contribuèrent à apporter quelqu'aisance danscette ville.

Avec la conquête qui les lit passer sous la domination françaiseet dont, d'ailleurs, ils ne paraissent pas avoir eu à subir de dom-

I IbhL., A. 1133. - Dans k même mois, lé bailly de Domiront avéit 'eçn ordrede payer 20 livres à Bernard de Viiers, «pour le restor d'un ebeynt qif il rendi k sonescurie au tans de la guerre de Flandres. e - Archives du Pas-de-Calais, L 183.

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mages niatériel, les bourgeois 'perdirent la liberté , comtriunaleque leur avait concédée Jean Sans-Terre. Mais ils y trouvèrentpeut-être une compensation dans une administration plus régu-lière, qui se faisait également respecter de tous et sous laquelleles juifs eux-mêmes purent se maintenir à Domfront dans unesituation au-dessus de l'aisance, jusqu'au xiv 5 siècle. PhilippeAuguste et saint Louis visitèrent cette ville; mais la présencefréquente du comte d'Artois Robert Il, attiré à Domfroitpar la beauté du site, par le voisinage de vastes forêts richesen gibier, passionné pour la chasse et habitué à s'entourer d'unesuite nombreuse, fut véritablement pour tout le pays une sourcede prospérité. Malheur seulement au gentilhomme qui se hasar-dait à aller chasser à l'arc dans ses forêts. Dénoncé par les gardes,il était traduit devant le verdier, qui le condamnait impitoyable-ment à l'amende- Mais cette sévérité même n'était pas faite pourdéplaire au simple peuple, qui acceptait dès lors sans se plaindreles amendes infligées pour délits forestiers ou autres, amendesque le comte, d'ailleurs, remettait fréquemment.

A cette époque, regardée encore comme barbare par certainespersonnes qui n'en ont vu que les mauvais côtés, on trouveétablie l'institution du jury en matière civile, et nous voyons lefils d'un simple paysan des environs de Dom.front, parvenir parson mérite et aidé par les bienfaits du comte d'Artois, aux fonc-tions de professeur de droit civil et canonique. Sous le gouverne-ment paternel de Robert 11, qui posséda Domfront pendantprès de quarante ans, le Tiers-État s'élevait peu à peu. Grâceaux encouragements que ce seigneur donnait à l'agricul-ture (I), aux soins qu'il prenait personnellement pour perfection-ner la race des chevaux du pays, au moyen de croisements intelli-gents, les paysans comme les bourgeois voyaientleur condition s'a-méliorer progressivement et l'augmentation générale de la popula-tion qui eut lieu à cette époque est la meilleure preuve d'un étatprospère, aussi bien au point de vue matériel qu'au point de vuemoral. Ou sait comment cette situation fut compromise par lafatale guerre de Cent-Ans. La collection de documents que

(') Le G décembre 1300, Thibault le Franc, « personne » de sept-Forges, GuillaumedErnée, prévôt de Domfront, Garin de cbampiaux, maistre Michel du Dois, Guil-laume Rouait, etc. donnèrent quittance pour diverses sommes, reçues du bailli deDomfront « pour la vente do leurs boefs et de leur chastris. » (Ibid. A. 16!. p. 177).

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M. Sauvage a publiés sur cette 'période désastreuse forme la suiteet la contre-partie de ceux que j'ai rassemblés et coordonnés, avectout le soin dont j'ai été capable, mais non sans me dissimulerque, mon travail présente encore de no m breuseslacunes surlesquelles j'appelle 'l'attention de nos confrères du Passais, enréclamant leur indulgence.

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R.

NOTES ET PIÈCES JUSTIFICATIVES

Faut-il voir un souvenir des Sarrasins de Domfront dans les Trous desSarrasins qu'on nous signale sur le territoire de Mantilli? (Renseigne-ment communiqué par M. Florentin Loriot). Nous n'osons nous prononcerurce point. Ce qui est certain, c'est que l'on voit par les comptes de la

baillie de Bomfront que, vers la fin du xni' siècle, une jeune fille, apparte-nant à la race mauresque que l'on confondait alors avec celle des Sarrasinsou Arabes, s'étant fait instruire dans la religion chrétienne, eut pour parrainle comte d'Artois Robert Il qui lui donna le nom de Roberde et lui assuraune pension qu'elie continua de toucher après sa mort.

Le 4 juin 1300, Roberte la More, filleule du comte d'Artois, rut payéede ses gages par Thibaut le Franc, curé de Sept-Forges, lieutenant dubailli de Domfront et lui donna quittance. Dans les comptes de l'année4304 'on trouve un article ainsi conçu: « Pour les gages Roberte, qui futsarrasine, VI d. par jour, XLVI sous VI d. »

(Archives du Pas-de-Calais, A 460, 401, 496.)

lICertains historiens anglais ont prétendu que le chancelier d'Angleterre

aurait fait fabriquer la lettre apocryphe du Vieux de la Montagne, en vuedu débat contradictoire soutenu par le roi en 4193, devant la diète deWorms. Cette opinion a été combattue, par M. L. Boivin-Champeaux, dansson excellente Notice sur Guillaume de Long-Champ. Quoi qu'il en soitAugustin Thierry, d'accord avec les chroniqueurs français, place positi-vement la production de cette fameuse lettre en l'année 4495, et ditqu'au moment d'entrer en guerre contre le roi de France, RichardCœur-de-Lion en fi t expédier des copies aux diverses cours, dans le but deramener l'opinion publique en sa faveur, ce qui lui réussit admirablement.

(4 Septembre 1226).Omnibus presentes tâteras inspecturis, Romanus, miseratione divina,

Sanéti Angeli diaconus cardinalis, Apostolice sedis legalus, salutem' niDomino. Venions ad nos frater Qervasius Beate Marie de Lmnleio abbasrecognovit coram nobis, pro se et conventu eue, quod mortuo vel depositoabbate .eoruni, non.possunt neque dcbent eligere, douce prius mors veldepositioalb.atis domino Dunncfrontis nuncielur et ah eo prius eligendilicentia postuletnr, et quia non requisito nohili vire, Philippo videlicet;cemite Bolonie, tuai Dunriefrontis domino, dictum Gervasium in abbatemsaura elegerunt, ci emendaverunt. Datum in .eastris . . ante Avinionem,.Ilnouas septen]hris, aune Domini, W CCO XXo sexto.

(Archives du Pas-de7Galais,. A 6.)

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1V

(Octobre 1226.)Univcrsis presentem paginam inspecturis, unanimis fiente Marie de

Lonleio conventus, salutem in eo a quo ornais relus, Univeritatem ves-tram volumus non latere quod nos, mortuo vel deposito abLate nostro,non possumus nec debemus eligere, nisi prius mors vel depositio ipsiusdomino IDomnifrontis nuncietur et ah ipso pries eligendi licentia postule-tue. Et quia, non requisito nobili nostro, Philippo videlicet, comite Bolonie,tune Dumnifrontis domino, dominum Gervasium honestum virum etreligiosum elegimus in abbatem nostrum, ci emendavimus, et3 ne ipsa&ectio in ejusprejudicium vel ojus heredum in posterum veiji posset,dieto nobili Philippo presentes dedimus litteras sigilli nostri capituleroboratas. Actum apud Lonieium, anno Domini M° CC° XX0 sexto, menseoctobris.

(Pua, A 6.)V

(Décembre 126.)Universis presentei litteras inspecturis R. huinilis ahbas monasterii

Beate Marie de Lonleyo, Cenomanensis diocesis, ordinis Sancti llcnedictiet ejtisdem toci convenus, cternam in Domino salutem. Nôverint univeitiqùod nos recognovhnus et recognoscimu g quod quicufflque de novo innostro monnsterio de cetero ahbas fuei'it electus, post electionem de ipsocanonice faclam et n diocesiano sue episcopo, vel ah alio Vice isius riteconfirmatam, quam cicius commode poterit, cum litteris dicti episcopiCenomanensis, seu alterius vices ipsius gerentis, de predictis faciantibusmentionem, tenetur accedere ad egregium et nobilem virum comitemAttrebatensem, dominum de Darnpnofronte et castellanie loci ejusdem,sen ad heredes et successords ejusdem; dominos Pampuifroiitis, fcturusfidelitatem eisdem, prout est de jure et consuetudihe observatum hactenusfaciendum. In hujus autem roi testimonium et memoriain presentibuslitteris sigilla nostra duximus apponenda. ]Datum apud Dampmunifrontom,de communi assensu omnium, anno Poinini M° CC0 LXO nond, mensedecembri.

(Ibid. A 47.)La copie de ces trois pièdes m'a été communiquée pâr M. de Martoniîé

archiviste dé la Moyenne. -

VI

Voici, d'après les comptes de Jean Sarrasin, le relevé des dépensesfaites pal' saint Louis pendâtt -soh séjour - dans la Hasse-Normandie,depuis Pâques (21 avril), jusqu'à la fin de mai 1256.

Camerari'a.M.orteul VIII!. XV1!j s. - Dahtfroht (j s. - Câriti'umVine X I. - Condé XX t. - Fallese C s.

Dona. - Gueta de Danfront LXXII s. -Etemosincv. - Filim ])ci de Mans, apud:Danfront, per Çrtrem G. de

Moreteul, per elemosinarium IIJJxx 1. - Elemosiha factaper regem C.pauperibus X lib. a Trenchebray. - Elemosinafacta par, mais aFallese; die vefleris post octabas Paschaa, X 1;

(Historiensde France, T. XXI p 286-336.)

-J