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VI e Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212 S203 chez les autres jeunes du même âge. Leurs comportements de recours aux soins restent peu connus. Notre objectif était de déterminer les facteurs associés à l’absence de médecin régulier. Méthodes Les données de l’étude multicentrique PRESAJE conduite en 2011 sur un échantillon aléatoire de 1453 jeunes fréquentant cinq ML (Clichy, Poitiers, Reims, Sénart, Toulouse) ont été analysées en utilisant des modèles de régression logistique. Résultats Les jeunes en insertion ont moins souvent un médecin régulier que les jeunes de la même tranche d’âge (29,6 % versus 19,8 %, p = 0,018). Leurs profils sociaux sont divers même s’ils connaissent globalement des conditions de vie plus difficiles que les jeunes du même âge de la population générale. De fait, les facteurs associés à l’absence de médecin régulier sont similaires dans ces deux populations. Ainsi, les jeunes en insertion sans complémentaire santé ni CMUc (28,7 %) ont un risque deux fois et demi-supérieur de ne pas avoir de médecin régulier que ceux ayant une mutuelle (OR = 2,5 IC95 % = [1,81–3,46], ajusté sur l’ensemble des variables du modèle final). Conclusion Une attention spécifique devrait être portée à ce public vulnérable et nombreux, suivi ni en médecine scolaire ou universitaire, ni en médecine du travail, et moins souvent suivi en soins primaires. Mots clés Jeunes ; Insertion ; Facteurs socio-économiques ; Recours aux soins Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.102 E3-5 Évaluation d’impact sur la santé et sur l’équité en santé : quels enjeux ? M. Villeval a,b , E. Bidault a , T. Lang a , Pour le groupe AAPRISS a UMR 1027 Inserm - Université Toulouse III, Toulouse, France b Institut fédératif d’études et de recherches interdisciplinaires santé société (Iferiss), Toulouse, France L’évaluation d’impact sur la santé (EIS) se développe au niveau international et émerge en France. Elle vise à évaluer les effets positifs et négatifs potentiels de projets, programmes ou politiques sur la santé. L’objectif est de produire des recommandations en direction des décideurs, afin d’en maximiser les effets positifs et d’en diminuer les effets négatifs. L’EIS est un moyen particulièrement intéressant d’action sur les déterminants de la santé au-delà des comportements individuels et du système de santé. Les politiques de logement, de transport, économiques, etc. ont en effet des impacts souvent non prévus sur la santé. Au-delà des effets sur la santé, l’EIS doit aussi permettre d’apprécier la distribution de ces effets dans la population. Cette préoccupation pour l’équité en santé reste cependant difficilement traduite en pratique. Des démarches d’évaluation d’impact ont été créées afin de renforcer la prise en compte de l’équité dans l’EIS ou d’évaluer spécifiquement les impacts sur l’équité en santé. Ainsi, les évaluations de l’impact sur l’équité en santé (EIES) semblent particulièrement intéressantes pour évaluer l’impact sur les inégalités de santé de projets du champ sanitaire. L’EIS et l’EIES posent toutefois de nombreuses questions de recherche. La par- ticipation des populations vulnérables potentiellement affectées par la politique évaluée est une valeur centrale de l’EIS, mais pose des questions de faisabilité et d’acceptabilité sociale. La collaboration avec les décideurs politiques est éga- lement un enjeu majeur. Les difficultés méthodologiques, notamment en termes de quantification des impacts, peuvent constituer des freins à la promotion de la démarche auprès des décideurs. Mots clés Évaluation d’impact sur la santé ; Évaluation d’impact sur l’équité en santé ; Déterminants de santé ; Inégalités sociales de santé ; Politiques publiques Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.103 Session E4 – Épidémiologie et données des collectivités E4-1 Obésité et hypertension artérielle en milieu scolaire : prévalence et association. Monastir, Tunisie H. Aounallah-Skhiri a , S. El Mhamdi b , P. Traissac c , K. Ben Salem b , J. El Atia d , M. Hsairi a a Institut national de la santé publique, Laboratoire de recherche Surveillance et épidémiologie nutritionnelles en Tunisie (SURVEN), Tunis, Tunisie b Département de médecine communautaire, Faculté de médecine communautaire, Monastir, Tunisie c Institut de recherche pour le développement, UMR NUTRIPASS, IRD-UM2-UM1, Montpellier, France d Institut national de nutrition et de technologie alimentaire & Laboratoire de recherche surveillance et épidémiologie nutritionnelles en Tunisie (SURVEN), Tunis, Tunisie Introduction L’objectif de ce travail est d’estimer la prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) et de l’obésité et leur association chez les élèves scolarisés de la ville de Monastir. Méthodes Il s’agit d’une étude transversale réalisée en 2012 auprès d’un échantillon représentatif des collégiens et lycéens scolarisés au niveau des structures publiques de la ville de Monastir. Un questionnaire auto-administré comportant les caractéristiques sociodémographiques et comportementales des élèves a été utilisé. Les mesures anthropométriques et trois prises de la pression artérielle étaient également enregistrées ; corpulence évaluée selon l’indice de masse corporelle (IMC) et seuils OMS 2007 ; hypertension et pré-hypertension définies selon les seuils de la JNC7 appliqués aux moyennes des trois mesures. Résultats Au total, 1748 élèves ont été inclus dans ce travail dont 54 % étaient des filles. L’âge moyen était de 16,0 ± 2,3. La prévalence de l’obésité était de 5,8 % (6,1 % chez les garc ¸ons, 5,5 % chez les filles) et ne variait pas selon le sexe et l’âge. La pression artérielle moyenne qu’elle soit systolique ou diastolique était plus élevée chez les garc ¸ons (110,7 ± 11,0 et 81,8 ± 7,5 mmHg) comparés aux filles (105,6 ± 8,7 et 78,8 ± 6,5 mmHg ; p < 0,0001). La prévalence de l’HTA était plus élevée chez les garc ¸ons (16,1 % versus 6,5 % ; p < 0,0001) et six fois plus élevée chez les obèses que chez les non obèses (OR ajusté sur âge et sexe = 6,2 [3,9–9,7]). Conclusion L’obésité et l’hypertension artérielle sont répandues parmi les jeunes, d’où l’intérêt d’élargir le dépistage de l’HTA aux jeunes avec sensibili- sation des praticiens de première ligne. Mots clés Obésité ; Hypertension artérielle ; Jeunes Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.104 E4-2 Données d’enquête versus données médicales scolaires : concurrence ou complémentarité C.-H. Boeur Observatoire de la Santé de la Province de Luxembourg, Marloie, Belgique Résumé Introduction La collecte et l’analyse de données de santé font partie des mis- sions de l’Observatoire de la santé de la Province de Luxembourg. L’importance de la promotion de la santé chez les jeunes n’a d’égal que le manque de disponi- bilité d’informations objectives. L’Observatoire de la Santé utilise des données provenant tant d’enquêtes transversales (Enquête Jeunes) que des visites médi- cales scolaires (base de données Omnipro). Ces deux types de collecte ont leurs utilités, bien que leurs buts et leurs méthodes varient fortement. Méthode D’une part, un échantillon stratifié et randomisé a été tiré parmi les enfants scolarisés en province de Luxembourg. D’une autre part, toutes les don- nées médicales scolaires récoltées pendant le même laps de temps ont été prises en compte. Ces deux bases de données ont été fusionnées dans le but d’obtenir une seule base de données afin de définir si la distribution d’un indicateur est

Données d’enquête versus données médicales scolaires : concurrence ou complémentarité

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VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212 S203

chez les autres jeunes du même âge. Leurs comportements de recours aux soinsrestent peu connus. Notre objectif était de déterminer les facteurs associés àl’absence de médecin régulier.Méthodes Les données de l’étude multicentrique PRESAJE conduite en 2011sur un échantillon aléatoire de 1453 jeunes fréquentant cinq ML (Clichy, Poitiers,Reims, Sénart, Toulouse) ont été analysées en utilisant des modèles de régressionlogistique.Résultats Les jeunes en insertion ont moins souvent un médecin régulier queles jeunes de la même tranche d’âge (29,6 % versus 19,8 %, p = 0,018). Leursprofils sociaux sont divers même s’ils connaissent globalement des conditionsde vie plus difficiles que les jeunes du même âge de la population générale. Defait, les facteurs associés à l’absence de médecin régulier sont similaires dansces deux populations. Ainsi, les jeunes en insertion sans complémentaire santéni CMUc (28,7 %) ont un risque deux fois et demi-supérieur de ne pas avoir demédecin régulier que ceux ayant une mutuelle (OR = 2,5 IC95 % = [1,81–3,46],ajusté sur l’ensemble des variables du modèle final).Conclusion Une attention spécifique devrait être portée à ce public vulnérableet nombreux, suivi ni en médecine scolaire ou universitaire, ni en médecine dutravail, et moins souvent suivi en soins primaires.Mots clés Jeunes ; Insertion ; Facteurs socio-économiques ; Recours auxsoins

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

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E3-5

Évaluation d’impact sur la santé et surl’équité en santé : quels enjeux ?M. Villeval a,b, E. Bidault a, T. Lang a, Pour le groupe AAPRISSa UMR 1027 Inserm - Université Toulouse III, Toulouse, Franceb Institut fédératif d’études et de recherches interdisciplinaires santé société(Iferiss), Toulouse, France

L’évaluation d’impact sur la santé (EIS) se développe au niveau internationalet émerge en France. Elle vise à évaluer les effets positifs et négatifs potentielsde projets, programmes ou politiques sur la santé. L’objectif est de produiredes recommandations en direction des décideurs, afin d’en maximiser les effetspositifs et d’en diminuer les effets négatifs.L’EIS est un moyen particulièrement intéressant d’action sur les déterminantsde la santé au-delà des comportements individuels et du système de santé. Lespolitiques de logement, de transport, économiques, etc. ont en effet des impactssouvent non prévus sur la santé. Au-delà des effets sur la santé, l’EIS doit aussipermettre d’apprécier la distribution de ces effets dans la population.Cette préoccupation pour l’équité en santé reste cependant difficilement traduiteen pratique. Des démarches d’évaluation d’impact ont été créées afin de renforcerla prise en compte de l’équité dans l’EIS ou d’évaluer spécifiquement les impactssur l’équité en santé. Ainsi, les évaluations de l’impact sur l’équité en santé(EIES) semblent particulièrement intéressantes pour évaluer l’impact sur lesinégalités de santé de projets du champ sanitaire.L’EIS et l’EIES posent toutefois de nombreuses questions de recherche. La par-ticipation des populations vulnérables potentiellement affectées par la politiqueévaluée est une valeur centrale de l’EIS, mais pose des questions de faisabilitéet d’acceptabilité sociale. La collaboration avec les décideurs politiques est éga-lement un enjeu majeur. Les difficultés méthodologiques, notamment en termesde quantification des impacts, peuvent constituer des freins à la promotion de ladémarche auprès des décideurs.Mots clés Évaluation d’impact sur la santé ; Évaluation d’impact surl’équité en santé ; Déterminants de santé ; Inégalités sociales de santé ;Politiques publiques

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

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Session E4 – Épidémiologie et données des collectivités

E4-1

Obésité et hypertension artérielle en milieuscolaire : prévalence et association. Monastir,TunisieH. Aounallah-Skhiri a, S. El Mhamdi b, P. Traissac c, K. Ben Salem b,J. El Atia d, M. Hsairi a

a Institut national de la santé publique, Laboratoire de recherche Surveillanceet épidémiologie nutritionnelles en Tunisie (SURVEN), Tunis, Tunisieb Département de médecine communautaire, Faculté de médecinecommunautaire, Monastir, Tunisiec Institut de recherche pour le développement, UMR NUTRIPASS,IRD-UM2-UM1, Montpellier, Franced Institut national de nutrition et de technologie alimentaire & Laboratoire derecherche surveillance et épidémiologie nutritionnelles en Tunisie (SURVEN),Tunis, Tunisie

Introduction L’objectif de ce travail est d’estimer la prévalence del’hypertension artérielle (HTA) et de l’obésité et leur association chez les élèvesscolarisés de la ville de Monastir.Méthodes Il s’agit d’une étude transversale réalisée en 2012 auprès d’unéchantillon représentatif des collégiens et lycéens scolarisés au niveau desstructures publiques de la ville de Monastir. Un questionnaire auto-administrécomportant les caractéristiques sociodémographiques et comportementales desélèves a été utilisé. Les mesures anthropométriques et trois prises de la pressionartérielle étaient également enregistrées ; corpulence évaluée selon l’indice demasse corporelle (IMC) et seuils OMS 2007 ; hypertension et pré-hypertensiondéfinies selon les seuils de la JNC7 appliqués aux moyennes des trois mesures.Résultats Au total, 1748 élèves ont été inclus dans ce travail dont 54 % étaientdes filles. L’âge moyen était de 16,0 ± 2,3. La prévalence de l’obésité était de5,8 % (6,1 % chez les garcons, 5,5 % chez les filles) et ne variait pas selon le sexeet l’âge. La pression artérielle moyenne qu’elle soit systolique ou diastoliqueétait plus élevée chez les garcons (110,7 ± 11,0 et 81,8 ± 7,5 mmHg) comparésaux filles (105,6 ± 8,7 et 78,8 ± 6,5 mmHg ; p < 0,0001). La prévalence de l’HTAétait plus élevée chez les garcons (16,1 % versus 6,5 % ; p < 0,0001) et six foisplus élevée chez les obèses que chez les non obèses (OR ajusté sur âge etsexe = 6,2 [3,9–9,7]).Conclusion L’obésité et l’hypertension artérielle sont répandues parmi lesjeunes, d’où l’intérêt d’élargir le dépistage de l’HTA aux jeunes avec sensibili-sation des praticiens de première ligne.Mots clés Obésité ; Hypertension artérielle ; Jeunes

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.104

E4-2

Données d’enquête versus données médicalesscolaires : concurrence ou complémentaritéC.-H. BoeurObservatoire de la Santé de la Province de Luxembourg, Marloie, Belgique

RésuméIntroduction La collecte et l’analyse de données de santé font partie des mis-sions de l’Observatoire de la santé de la Province de Luxembourg. L’importancede la promotion de la santé chez les jeunes n’a d’égal que le manque de disponi-bilité d’informations objectives. L’Observatoire de la Santé utilise des donnéesprovenant tant d’enquêtes transversales (Enquête Jeunes) que des visites médi-cales scolaires (base de données Omnipro). Ces deux types de collecte ont leursutilités, bien que leurs buts et leurs méthodes varient fortement.Méthode D’une part, un échantillon stratifié et randomisé a été tiré parmi lesenfants scolarisés en province de Luxembourg. D’une autre part, toutes les don-nées médicales scolaires récoltées pendant le même laps de temps ont été prisesen compte. Ces deux bases de données ont été fusionnées dans le but d’obtenirune seule base de données afin de définir si la distribution d’un indicateur est

S204 VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212

identique entre les deux méthodes de collecte. Dans le cas présent, un indicateursimple tel que l’Indice de masse corporelle (ICM) a été choisi.Résultats L’ICM permet d’évaluer la prévalence du surpoids, de l’obésité etde la maigreur. Bien que les méthodes de recueil soient différentes, les testsChi2, qu’ils soient calculés ou non sur base de groupes ventilés selon le sexeou la catégorie d’âge, ne montrent aucune différence significative entre les deuxméthodes. Sans l’utilisation de filtre sur la base de données, la p-valeur est égaleà 0,973. Suite à l’application d’un filtre basé sur le sexe, les différences sontmoindres avec des p-valeurs de 0,940 pour les garcons et de 0,839 pour lesfilles. La catégorisation en trois groupes d’âge, respectivement de [10–13 ans],[13–15 ans] et [15–18 ans], ne montre également pas de valeurs significatives(0,369, 0,866 et 0,637). Les tests sur l’ICM dichotomisé (normal versus surpoidset obésité) mènent aux mêmes résultats.Discussion/Conclusion Aucune différence significative entre les deuxméthodes n’a été mise en évidence. Cependant, les tests devront être étendusà d’autres indicateurs pour augmenter la complémentarité entre les deux sys-tèmes de recueil (tour de taille, tension artérielle. . .). L’implication des équipesmédicales scolaires pourrait aider à harmoniser les méthodes et améliorer laqualité des données. L’utilisation complémentaire de données provenant desvisites médicales scolaires permettrait un intervalle plus long entre les enquêtestransversales tout en gardant un suivi épidémiologique continu.Mots clés Données d’enquêtes ; Données médicales scolaires ;Complémentarité

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.105

E4-3

Estimation de la couverture vaccinaleanti-rougeoleuse parmi les internes de lafaculté de médecine de l’Universitéd’Aix-Marseille et identification des raisonsde vaccination et de non-vaccination, mars2013T. Korhonen , A. Neveu , T. Succo , A. Armengaud , C. Six , P. MalfaitCellule de l’Institut de veille sanitaire en région Provence-Alpes-Côte d’Azur,Marseille France

Introduction La France a été récemment touchée par une épidémie de rou-geole, n’épargnant pas les personnels de santé. Une étude, menée auprès desinternes de la faculté de médecine d’Aix-Marseille, a mesuré la couverture vac-cinale (CV) anti-rougeoleuse et identifié des facteurs favorisant ou non cettevaccination.Méthodes En mars 2013, une étude transversale a été menée auprès de tous lesinternes de la faculté de médecine d’Aix-Marseille. Un auto-questionnaire a étédistribué lors d’une réunion durant laquelle les internes choisissent leurs futuresaffectations. Le statut vaccinal contre la rougeole et les motifs de vaccinationou de non vaccination ont été recueillis et analysés.Résultats Des 1152 internes recensés, 61 % ont participé à l’enquête.Parmi les répondants, 93 % ont déclaré avoir été vaccinés contre la rougeoleavec une dose de vaccin et 76 % avec deux doses. Les raisons principalesd’une vaccination incomplète fournies par les internes étaient le manquede temps, d’intérêt et l’oubli de se faire vacciner. Les personnes vacci-nées jugeaient, plus souvent que les non vaccinés, que la facilité d’accès àla vaccination était un élément important pour actualiser leurs vaccinations(p < 0,001).Discussion La CV anti-rougeoleuse avec deux doses était très inférieure auchiffre de 95 % recommandé en France. Les difficultés d’accès à la vaccinationconstituaient l’explication principale d’une vaccination incomplète. Il apparaîtnécessaire de mobiliser les services de santé scolaire et de médecine universitairepour améliorer les CV des étudiants, selon le nouveau calendrier 2013, et assurerle rattrapage vaccinal des personnes n’ayant pas recu au moins deux doses devaccin trivalent ROR. Le médecin du travail constitue une voie importante derattrapage des non vaccinés.Mots clés Vaccination ; Internes ; Rougeole

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.106

E4-4

Prévalence de l’épuisement professionnel(EP), stress et facteurs associés chez lesétudiants en médecineJ. Ladner , M.-P. TavolacciDESP, CHU de Rouen, Rouen, France

Introduction L’objectif était de mesurer la prévalence de l’épuisement pro-fessionnel (EP) et les niveaux de stress, et d’identifier des facteurs associés chezles étudiants en médecine.Méthodes En 2013, une étude transversale a été conduite chez tous les étu-diants en médecine (DCEM2, 3, 4). Un auto-questionnaire anonyme a recueillides informations sur le sexe, l’âge, la filière souhaitée à l’issue des examensclassant nationaux (ECN), la durée quotidienne de travail. Le niveau de stress aété mesuré par l’échelle de Cohen (/40). L’EP a été mesuré en recourant au ques-tionnaire Maslach (MBI) : mesurant le score d’épuisement professionnel (SEP,3 classes), le score de dépersonnalisation (SD) et le score d’accomplissementpersonnel (SAP).Résultats Au total, 542 étudiants ont été inclus (exhaustivité : 88 %), dont388 étudiants en DCEM 2 et 3 et 154 étudiants en DCEM 4 (28,4 %). L’âgemoyen était de 23,1 ans (ET = 1,6), le sex-ratio H:F = 0,73. Le stress moyen étaitde 18,0 (ET = 6,6) chez les étudiants en D2-3 et de 19,4 (ET = 6,9) chez les D4(p = 0,03). Chez les D4, 33,6 % présentaient un EP élevé versus 27,5 % chez lesD2-3 (p = 0,004). Les SD et SAP n’étaient pas significativement différents entreles deux groupes. Un niveau d’EP élevé était significativement associé au stress(ORA = 1,45, IC 95 % = 1,35–1,53, p < 10−4) et la durée de travail (ORA = 1,13,IC 95 % = 1,05–1,19, p = 0,002).Conclusion Comme dans d’autres pays, la prévalence de l’EP est élevée chezles étudiants en médecine, notamment chez ceux de 6e année préparant les ECN.L’EP peut avoir des conséquences professionnelles et personnelles. Les facultésde médecine ont un rôle dans la prévention et la prise en charge de la détressepsychologique des étudiants.Mots clés Épuisement ; Stress

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.107

E4-5

Épisode collectif de symptômes irritatifs dansune agence bancaire, Maisons-Alfort, FranceC. Legout a, J. Brière b, N. Buckenmeier c, J. Batbedat c, R. Garnier d

a Cellule de l’InVS en Régions (Cire), Île-de-France-Champagne-Ardenne,Franceb Institut de veille sanitaire (InVS), Département santé travail, Saint-Maurice,Francec Agence régionale de santé Île-de-France, délégation territoriale duVal-de-Marne, Franced Centre Antipoison et de toxicovigilance de Paris, Paris, France

Introduction En mai 2013, les cinq personnes travaillant dans une agencebancaire ont déclaré des symptômes irritatifs et respiratoires concomitammentà la perception d’une « odeur âcre », entraînant l’intervention des pompiers,puis la fermeture des locaux. La direction acceptait la démarche d’investigationproposée par la Cire suite au signal du médecin de prévention. Les objectifsétaient de :– recenser les cas et décrire les symptômes ;– mettre en perspective et compléter les investigations environnementales entre-prises ;– formuler des hypothèses étiologiques.Méthode Un questionnaire a été adressé aux cas identifiés par le médecin deprévention. Les incidents et travaux survenus dans l’agence et à proximité ontété recensés avec les salariés, et la composition des produits utilisés établie par