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Hebdomadaire d’information www.umontreal.ca Volume 41 / Numéro 8 / 16 octobre 2006 La communauté universitaire, géné- ralement privilégiée, doit avoir une pensée sociale et collective. D’où l’importance de donner à Centrai- de, fait observer le recteur, Luc Vinet. La campagne Centraide à l’UdeM sera lancée le 19 octobre. « Il m’importe vraiment que ce mouvement, qui grandit d’année en année, se poursuive. Mais il faut an- nuellement en reparler et ne jamais rien tenir pour acquis », estime M. Vinet. Les membres de la communau- té universitaire se sont en effet mon- trés généreux au fil des ans. L’an der- nier, l’objectif de 325 000 $ a même été dépassé. « Je veux simplement encourager les membres de la com- munauté à cultiver cette attitude. Quand on prend l’habitude de por- ter attention aux autres, il y a une prise de conscience qui devient de plus en plus aigüe. » Le recteur a aussi tenu à souli- gner que l’important, c’est de donner et que chaque geste compte, qu’il soit petit ou grand. « Chacun doit contribuer en fonction de ses moyens », indique M. Vinet. Cela dit, le recteur a lui-même exhorté plusieurs personnes à se joindre au Cercle des leaders, cercle dont font partie ceux qui donnent au moins 1000 $. Le recteur a no- tamment sollicité les vice-recteurs et les doyens. C’est souvent parce qu’ils considèrent que leur animal est dangereux ou très anxieux lors des séparations que les propriétaires de chiens et de chats consultent Diane Frank. Chaque semaine, la D re Diane Frank reçoit dans sa clinique des clients angoissés, stressés ou anxieux. Elle les écoute, les ausculte, pose un diagnostic et propose un traitement. Ses patients ? Des chats et des chiens en majorité, mais el- le a aussi été consultée pour des problèmes comportemen- taux chez des chimpanzés, des chevaux et des oiseaux. « Une grande partie de mon travail consiste à faire comprendre aux propriétaires d’animaux que leur bête peut avoir des com- portements indésirables mais normaux, explique-t-elle au cours d’une entrevue à Forum. C’est dans certains cas à eux plus qu’à leur animal de compagnie de changer leurs attitudes. » La D re Frank, qui enseigne à la Faculté de médecine vété- rinaire et mène des recherches sur le comportement animal, est actuellement la seule vété- rinaire canadienne (avec le D r Gary Landsberg, de Toron- to) à être agréée par l’Ameri- can College of Veterinary Beha- viorists. Sa spécialité est recon- nue depuis 1995 aux États-Unis au même titre que la chirurgie ou l’anesthésie vétérinaires. Que fait une spécialiste du comportement animal ? Com- me dans les cabinets médicaux, elle reçoit des patients envoyés par des confrères et met son ex- pertise à leur service. « J’ai moi- même pratiqué la médecine vé- térinaire pendant 13 ans dans une clinique pour animaux de compagnie, à Rosemère, et je n’avais pas toujours les ré- ponses aux questions posées par les maitres sur le comporte- ment de leur animal. C’est ce qui m’a décidée à aller faire une résidence dans cette discipline de 1996 à 1998 à l’Université Cornell. » Pour satisfaire à une de- mande maintes fois exprimée par des amoureux des chats, la spécialiste s’est résolue à pro- noncer une conférence d’une journée complète, le 4 novembre prochain, intitulée « Comment lire et bien interpréter le com- portement de son chat ». Ou- verte au public, cette conféren- ce permettra de découvrir le lan- gage corporel parfois subtil du chat, ses besoins environne- mentaux et sociaux, ses facul- tés d’apprentissage, etc. Même si l’activité n’est pas gratuite (inscription : 136,74 $ pour le public et 68,27 $ pour les étu- diants), une quarantaine de per- sonnes ont déjà réservé leur pla- ce et l’on attend, au total, une centaine de participants. Caméra cachée Comment traiter un chat ou un chien au comportement problématique ? D’abord, le propriétaire doit répondre par écrit à un questionnaire sur le comportement général de l’ani- mal. Rien n’est ignoré : son ap- pétit, ses mictions, son sommeil. Comment se lèche-t-il le corps ? Se frotte-t-il la tête sur les per- sonnes ou sur les meubles ? Joue-t-il ? Va-t-il à l’extérieur ? Est-il agressif envers les autres chats ou les personnes ? Se masturbe-t-il ? La spécialiste voudra aussi savoir qui inter- agit avec le chat : y a-t-il dans son entourage des enfants ? des personnes âgées ? d’autres ani- maux ? D’où provient-il ? Ce questionnaire permet de gagner du temps au moment où le patient et le propriétaire se présentent à la clinique de médecine du comportement. Mais ce n’est pas tout. Souvent, le patient aura été filmé... à son insu. « Nous demandons aux propriétaires de filmer l’animal dans son environnement afin de pouvoir bien documenter le cas. S’il s’agit d’un animal anxieux lors des séparations, je leur demande de mettre en marche la caméra quand ils quittent la maison. Certains chiens hurlent pendant de longues périodes, d’autres uri- nent ou défèquent. D’autres encore iront jusqu’à manger leurs selles avant le retour des maitres, qui ignorent la cho- se... jusqu’à ce qu’ils le voient sur vidéo. » En raison du temps qu’el- le doit consacrer à chaque cas qui fait l’objet d’une consulta- tion, la D re Frank ne fait qu’une journée de clinique par semai- ne (de trois à quatre consulta- tions par jour). Sa clientèle Suite en page 2 Luc Vinet P8 ENSEIGNEMENT Enseigner le processus démocratique en Chine. P2 NOMINATIONS Éric Filteau et Ghilaine Roquet promus à de nouvelles fonctions. P5 ACFAS L’Université remporte de nombreux prix. P11 SOCCER UNIVERSITAIRE Les Bleus restent invaincus. Centraide : ouvrez votre cœur, exhorte le recteur Diane Frank invite le public à une journée complète sur le comportement félin Donner du Prozac à son chat pour le soulager Suite en page 2 PHOTO : MARCO LANGLOIS.

Donner du Prozac à son chat pour le soulager

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Hebdomadaire d’information www.umontreal.ca Volume 41 / Numéro 8 / 16 octobre 2006

La communauté universitaire, géné-ralement privilégiée, doit avoir unepensée sociale et collective. D’oùl’importance de donner à Centrai-de, fait observer le recteur, Luc Vinet. La campagne Centraide àl’UdeM sera lancée le 19 octobre.

« Il m’importe vraiment que cemouvement, qui grandit d’année enannée, se poursuive. Mais il faut an-nuellement en reparler et ne jamaisrien tenir pour acquis », estimeM. Vinet.

Les membres de la communau-té universitaire se sont en effet mon-trés généreux au fil des ans. L’an der-nier, l’objectif de 325 000 $ a mêmeété dépassé. « Je veux simplementencourager les membres de la com-munauté à cultiver cette attitude.Quand on prend l’habitude de por-ter attention aux autres, il y a uneprise de conscience qui devient deplus en plus aigüe.»

Le recteur a aussi tenu à souli-gner que l’important, c’est de donneret que chaque geste compte, qu’ilsoit petit ou grand. « Chacun doitcontribuer en fonction de sesmoyens», indique M. Vinet.

Cela dit, le recteur a lui-mêmeexhorté plusieurs personnes à sejoindre au Cercle des leaders, cercledont font partie ceux qui donnentau moins 1000 $. Le recteur a no-tamment sollicité les vice-recteurset les doyens.

C’est souvent parce qu’ils considèrent que leur animal est dangereux ou très anxieux lors des séparations que les propriétaires de chiens et de chatsconsultent Diane Frank.

Chaque semaine, la Dre DianeFrank reçoit dans sa cliniquedes clients angoissés, stressésou anxieux. Elle les écoute, lesausculte, pose un diagnostic etpropose un traitement.

Ses patients? Des chats etdes chiens en majorité, mais el-le a aussi été consultée pourdes problèmes comportemen-taux chez des chimpanzés, deschevaux et des oiseaux. «Unegrande partie de mon travailconsiste à faire comprendre auxpropriétaires d’animaux queleur bête peut avoir des com-portements indésirables maisnormaux, explique-t-elle aucours d’une entrevue à Forum.C’est dans certains cas à eux plusqu’à leur animal de compagniede changer leurs attitudes.»

La Dre Frank, qui enseigneà la Faculté de médecine vété-rinaire et mène des recherchessur le comportement animal,est actuellement la seule vété-rinaire canadienne (avec leDr Gary Landsberg, de Toron-to) à être agréée par l’Ameri-can College of Veterinary Beha-

viorists. Sa spécialité est recon-nue depuis 1995 aux États-Unisau même titre que la chirurgieou l’anesthésie vétérinaires.

Que fait une spécialiste ducomportement animal? Com-me dans les cabinets médicaux,elle reçoit des patients envoyéspar des confrères et met son ex-pertise à leur service. « J’ai moi-même pratiqué la médecine vé-térinaire pendant 13 ans dansune clinique pour animaux decompagnie, à Rosemère, et jen’avais pas toujours les ré-ponses aux questions poséespar les maitres sur le comporte-ment de leur animal. C’est cequi m’a décidée à aller faire unerésidence dans cette disciplinede 1996 à 1998 à l’UniversitéCornell. »

Pour satisfaire à une de-mande maintes fois expriméepar des amoureux des chats, laspécialiste s’est résolue à pro-noncer une conférence d’unejournée complète, le 4 novembreprochain, intitulée «Commentlire et bien interpréter le com-portement de son chat ». Ou-

verte au public, cette conféren-ce permettra de découvrir le lan-gage corporel parfois subtil duchat, ses besoins environne-mentaux et sociaux, ses facul-tés d’apprentissage, etc. Mêmesi l’activité n’est pas gratuite (inscription : 136,74 $ pour lepublic et 68,27 $ pour les étu-diants), une quarantaine de per-sonnes ont déjà réservé leur pla-ce et l’on attend, au total, unecentaine de participants.

Caméra cachéeComment traiter un chat

ou un chien au comportementproblématique ? D’abord, lepropriétaire doit répondre parécrit à un questionnaire sur lecomportement général de l’ani-mal. Rien n’est ignoré : son ap-pétit, ses mictions, son sommeil.Comment se lèche-t-il le corps?Se frotte-t-il la tête sur les per-sonnes ou sur les meubles ?Joue-t-il? Va-t-il à l’extérieur?Est-il agressif envers les autreschats ou les personnes ? Semasturbe-t-il ? La spécialistevoudra aussi savoir qui inter-

agit avec le chat : y a-t-il dansson entourage des enfants? despersonnes âgées? d’autres ani-maux? D’où provient-il?

Ce questionnaire permetde gagner du temps au momentoù le patient et le propriétairese présentent à la clinique demédecine du comportement.Mais ce n’est pas tout. Souvent,le patient aura été filmé... à soninsu. « Nous demandons auxpropriétaires de filmer l’animaldans son environnement afinde pouvoir bien documenter le cas. S’il s’agit d’un animalanxieux lors des séparations,je leur demande de mettre enmarche la caméra quand ilsquittent la maison. Certainschiens hurlent pendant delongues périodes, d’autres uri-nent ou défèquent. D’autresencore iront jusqu’à mangerleurs selles avant le retour desmaitres, qui ignorent la cho-se... jusqu’à ce qu’ils le voientsur vidéo. »

En raison du temps qu’el-le doit consacrer à chaque casqui fait l’objet d’une consulta-tion, la Dre Frank ne fait qu’unejournée de clinique par semai-ne (de trois à quatre consulta-tions par jour). Sa clientèle

Suite en page 2Luc Vinet

P8 ENSEIGNEMENTEnseigner le processus démocratique en Chine.

P2 NOMINATIONS ÉricFilteau et Ghilaine Roquetpromus à de nouvelles fonctions.

P5 ACFAS L’Université remporte de nombreux prix.

P11 SOCCER UNIVERSITAIRELes Bleus restentinvaincus.

Centraide :ouvrez votrecœur, exhortele recteur

Diane Frank invite le public à une journéecomplète sur le comportement félin

Donner du Prozac à sonchat pour le soulager

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2 FORUM S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6

M. Vinet estime que la contri-bution des membres de la com-munauté à Centraide fait partieen quelque sorte de la mission so-ciale de l’Université. «Nous som-mes une organisation importan-te de la société et nous recevonsun soutien pour remplir notre

mission de développement desconnaissances. Mais il faut aussique notre action sociale s’enten-de», a-t-il déclaré au cours d’unentretien il y a quelques jours.

Rappelons qu’il est toujourspossible de donner en dehorsdes campagnes Centraide. Pourfaire un don, on peut procéderpar prélèvements sur son salai-

re, utiliser une carte de crédit ouencore verser une somme en ar-gent comptant. La responsablede la campagne, Céline Pilon,peut répondre à toutes les ques-tions puisqu’elle entame sa19e campagne à titre de respon-sable de la collecte de Centrai-de à l’UdeM.

P.d.R.

Centraide : ouvrez votre cœur, exhorte...Suite de la page 1

Le Comité exécutif de l’Univer-sité a entériné, le 10 octobre, lanomination de Ghilaine Roquetau poste de vice-rectrice adjoin-te aux systèmes et aux technolo-gies de l’information. Mme Ro-quet, présentement directrice du Service de gestion des tech-nologies de l’information deHEC Montréal, entrera en fonc-tion le 23 octobre.

«La nomination de Mme Ro-quet, une gestionnaire aguerrie,confirme l’importance que nous accordons aux technologies de l’information, a expliqué le vice-recteur exécutif, Guy Breton.Mme Roquet est reconnue pour sacapacité à planifier et à mettre enœuvre d’importants projets tech-nologiques dans des environne-ments complexes et diversifiés. El-le a toute notre confiance et notreappui afin de relever les défis quil’attendent.»

Ghilaine Roquet compte unevingtaine d’années d’expériencedans le domaine de l’informatiqueet de la gestion de systèmes d’in-formation, dont près de la moitiédans le secteur de l’éducation. Àla tête du Service de gestion destechnologies de l’information deHEC Montréal depuis 1997, ellea supervisé la réorganisation decette unité afin d’en accroitreconsidérablement les activités.Elle a entre autres organisé et sur-veillé la mise en place des servicesappuyant le programme Virtuose,qui fait de l’ordinateur portableun outil de travail et de commu-nication indispensable pour les étudiants et qui a consacréHEC Montréal comme un leaderen matière de technologies par-

mi les établissements d’enseigne-ment. Auparavant, Mme Roqueta occupé des postes de gestion-naire des systèmes informatiquesau Collège de Maisonneuve (de1995 à 1997) et chez Culinar (de1991 à 1995).

Ghilaine Roquet est diplôméede l’UQAM (informatique de ges-tion), de HEC Montréal (systèmed’information et gestion d’entre-prise) et de l’Université de Mon-tréal (études anciennes). Elle estmembre du comité sur les techno-logies de l’information rattaché auconseil d’administration de Biblio-thèque et Archives nationales duQuébec, du comité consultatif duRéseau d’informations scientifiquesdu Québec, de l’Association forComputer Machinery et de l’orga-nisme Educause.

Ghilaine RoquetEn 1931, drame à l’archevêché !L’analyste officiel de la Commis-sion pour les vins de messe, le Ré-vérend Père Morin, décède. Per-sonne n’étant désigné pour luisuccéder, on confie cette tâched’analyse au laboratoire de chi-mie de l’Université de Montréal.Pour mener à bien cette impor-tante mission, placée sous la sur-veillance du recteur, on nomme leDr Georges Baril, chef des labo-ratoires de l’Université. Le Dr Ba-ril connait bien la procédurepuisque c’est en fait lui qui effec-tuait le travail sous la supervisiondu père Morin depuis neuf ans.

Vinium debet esse de vite.Autrement dit, le vin doit prove-nir du fruit de la vigne, donc duraisin, «sans aucune addition, saufquelques tolérances de Romepour certains corps dont l’emploi

est indispensable au procédé devinification ou dont la présenceest inévitable parce qu’ils provien-nent des traitements que la vignea subis pour certaines maladiestelles que le phylloxéra, etc. ».

Le vin doit donc être aussi« naturel » que possible et le chi-miste doit se renseigner sur lacomposition moyenne des vinsnaturels du pays d’où provient levin de messe. Le Québec n’étantpas un grand producteur de vin,les responsables de l’analyse exi-gent de l’exportateur qu’il four-nisse un certificat ecclésiastiqueémanant de l’Ordinaire du dio-cèse où se fabrique le vin et attes-tant que le vin consigné a bienété fait selon toutes les prescrip-tions canoniques. Mais il ne fautpas, si j’ose dire, donner le bonDieu sans confession même à

l’Ordinaire du diocèse, lui-mêmepourrait avoir été trompé, celas’est vu !

Il faut donc procéder à uneanalyse du taux d’alcool, du tauxde sucre et même des antisep-tiques et colorants qui auraientété ajoutés au vin. Le taux d’al-cool toléré est de 18° au maxi-mum. Seul sucre accepté, le mé-lange vulose-glucose. L’additionde sucre de canne ou de saccha-rose est formellement défendue.Finalement, si les vins doux natu-rels sont permis, les vins de liqueuret les vins mutés sont interdits.

Qui aurait dit qu’il était sicompliqué de fabriquer du vin demesse?

Source :

Division des archives, Université de Mon-tréal. Fonds du Secrétariat général (D0035).

Saviez-vous que…?L’Université de Montréal analysait le vin de messe

Hebdomadaire d’information de l’Université de Montréal

www.iforum.umontreal.caPublié par le Bureau des communications et des relations publiques3744, rue Jean-BrillantBureau 490, MontréalDirecteur général : Bernard Motulsky

Directrice des publications : Paule des RivièresRédaction : Daniel Baril, Dominique Nancy, Mathieu-Robert SauvéPhotographie : Bernard LambertSecrétaire de rédaction : Brigitte DaversinRévision : Sophie CazanaveGraphisme : Cyclone Design CommunicationsImpression : Payette & Simms

pour nous joindreRédactionTéléphone : 514 343-6550Télécopieur : 514 343-5976Courriel : [email protected] : [email protected] : C.P. 6128, succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 3J7

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compte neuf propriétaires dechiens pour un seul de chat et onla consulte surtout pour la dange-rosité ou l’anxiété de séparationchez le chien et pour la malpro-preté ou l’agression chez le chat.

La consultation moyenne du-re environ une heure à un tarif de175 $. Cela inclut la rédaction durapport, qui prend environ uneautre heure. Toutes les consul-tations ne se terminent pas par laremise d’une ordonnance. Elledonne l’exemple de cette étudian-te en médecine vétérinaire dont lechat ne la quittait pas d’une se-melle au point de l’empêcherd’étudier. Le félin repoussait lesnotes, se couchait sur le clavierde l’ordinateur... « Je lui ai de-mandé ce qu’à son avis son chatcherchait à communiquer exac-tement. Un manque d’attention,m’a-t-elle répondu. Je lui ai doncsuggéré d’accorder cinq minutesde caresses à son animal avantchaque séance d’étude. Le pro-blème a disparu. Elle pouvait étu-dier deux heures complètes sansêtre importunée.»

Antidépresseurs pour chatsComme tout professeur dans

une faculté universitaire, laDre Frank mène des travaux derecherche. Ses travaux récentsportent sur l’effet du transport encamion chez le chien, l’âge à par-tir duquel apparaissent les pre-miers symptômes de l’anxiété deséparation et l’utilisation des an-tidépresseurs chez le chat.

Depuis plus de 10 ans, laDre Frank prescrit régulièrementdu Prozac à ses patients quadri-pèdes. Et ça fonctionne? «Trèsbien, répond-elle avec assuran-ce. C’est la meilleure façon de trai-ter certains animaux aux prisesavec des problèmes graves.»

Par exemple, des chiens pho-biques peuvent se jeter sur les murset défoncer des moustiquaires lors-qu’ils entendent des bruits. Plu-sieurs sont terrorisés par le ton-nerre, notamment. D’autres sont siagressifs qu’ils mordent et griffentau sang les autres animaux domes-tiques ou leur maitre. Comme iln’existe aucun antidépresseur re-connu pour le chat (la clomiprami-ne et la sélégiline sont approuvéesen médecine vétérinaire, mais leur

application est restreinte auxchiens), la littérature scientifiquerecommande l’utilisation du Pro-zac ou encore les comprimés declomipramine du chien. Le médi-cament peut être administré sousforme liquide dans la nourritureou sous forme de capsules prépa-rées spécialement pour les chats.

Diane Frank a été nomméeen 2006 professeure agrégée.Pourtant, elle ne se voyait paspoursuivre une carrière universi-taire lorsqu’elle est devenue vété-rinaire, en 1983. Ce sont sesétudes aux États-Unis qui ont pro-voqué le déclic. Puis, comme char-gée de cours à l’hôpital vétérinai-re de l’Université de Pennsylvanie,la voie s’est tracée d’elle-même.«J’ai adoré le contact avec les étu-diants, souligne-t-elle. C’était sti-mulant, excitant, emballant. Par-ticulièrement lorsque je n’avaispas les réponses à leurs questions.C’était à moi de les trouver.»

On lui a offert un poste à laFaculté de médecine vétérinaireen 2001, où elle avait étudié20 ans plus tôt.

Mathieu-Robert Sauvé

Pour assister à la conférence«Comment lire et bien interpré-ter le comportement de son chat»,on communique avec DianeLussier, au Service de la forma-tion continue de la Faculté demédecine vétérinaire, au 450 773-8521, poste 8282, ou à <sfe-extension@ medvet.umontreal.ca>.

Ghilaine Roquet devientvice-rectrice adjointe auxsystèmes et aux techno-logies de l’information

Le 11 octobre, le Comité exécutifa confirmé la promotion d’ÉricFilteau, qui devient vice-recteuradjoint à l’administration.

M. Filteau sera responsablede divers services administratifs,notamment la Direction des res-sources humaines et la Directiondes immeubles.

Gestionnaire d’expérience,M. Filteau travaille à l’Universitédepuis 1998. Il a occupé les postesde directeur de la division des ré-gimes de retraite puis d’adjointau vice-recteur à l’administrationet aux finances, où il a notam-ment été responsable de la super-vision des projets de constructiondes pavillons Jean et Marcelle-Coutu et J.-Armand-Bombardier.Auparavant, il avait mis ses ta-lents de conseiller en matièred’avantages sociaux au service dediverses sociétés du secteur privé,à titre d’actuaire-conseil.

Éric Filteau est diplômé del’Université Laval en sciences ac-tuarielles. Il a obtenu le titre d’as-socié de la Society of Actuarieset est titulaire d’une maitrise enadministration des affaires del’Université McGill. Il siège au

comité de retraite de diverses en-treprises comme membre indé-pendant. Sa nomination fait sui-te au départ à la retraite duvice-recteur adjoint Jacques Gra-vel. M. Filteau relèvera du vice-recteur exécutif.

Éric Filteau

Affaires universitaires

Éric Filteau est promuvice-recteur adjoint

Le recteur s’adressera à l’en-semble de la communauté uni-versitaire ce lundi 16 octobre, de12 h à 13 h, à l’amphithéâtre Ernest-Cormier (salle K-500) du pavillonRoger-Gaudry. L’allocution seraretransmise simultanément sur lecampus de Saint-Hyacinthe.

À cette occasion, le recteurexposera les grandes lignes deson plan d’action pour l’année

qui vient et il fera le point sur lesprincipaux dossiers qui concer-nent l’Université de Montréal.

Les membres de la commu-nauté qui désirent assister à cetterencontre sont autorisés à s’absen-ter de leur poste entre 11 h 30 et13 h 30, à moins que leur présen-ce ne soit requise pour assurer lapermanence.

Allocution de Luc Vinet à la communauté universitaire

Donner du Prozac...Suite de la page 1

S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6 FORUM 3

Des bénévolesplantent500 arbres pourrégénérer les boisésdu campus

Rencontrée près d’une épinetteblanche qu’elle vient de planteravec deux autres étudiants – Pier-re-Luc Soucy (génie logiciel) etPierre-Luc Vaudry (linguistique) –Flore Granboulou livre à Forumle sujet de son mémoire de mai-trise : l’arbre dans la poésie qué-bécoise. Ça ne s’invente pas.« Des poètes d’ici comme PaulChamberland et Paul-Marie La-pointe ont composé de magni-fiques poèmes sur l’arbre. Vousl’ignoriez?» demande l’étudian-te française arrivée à Montréal ily a un mois.

Euh... attendez que je merappelle. Oui, bien sûr (merciGoogle) : «Les sombres fruits del’arbre aussitôt choient aux ma-rais » (Chamberland). « J’écrisarbre/arbre d’orbe en cône et desève en lumière/racines de lapluie et du beau temps/terre ani-mée» (Lapointe).

Poésie ou pas, impossible dene pas être ému en regardant s’af-fairer la centaine de bénévoles encette magnifique journée de l’étéindien consacrée à la plantationd’arbres. La forêt semblait renai-tre sous nos yeux. « Nous plan-terons 500 arbres aujourd’hui,nous a dit Sylvie Guilbault, di-rectrice générale des Amis de lamontagne. La plantation se dé-roule très bien, il y a une bonneambiance.»

Depuis 1998, près de 5500 ar-bres et arbustes ont été plantés surles terrains publics et privés de lamontagne. Cette année, ce sont lesterrains de l’Université de Montréalqui ont été consacrés «corvée d’au-tomne », à laquelle une dizained’employés de la firme de compta-bilité Price Waterhouse Coopersa participé, en plus des membres dela communauté universitaire : unesoixantaine d’étudiants, des em-ployés de la Direction des im-meubles et... un vice-provost encravate et en souliers vernis, Pier-re Simonet. « Je crois qu’il est im-portant de faire notre part pour larégénération de la forêt magnifiquequi entoure notre campus, a-t-ilmentionné. Il ne faut pas oublierque l’Université est une partie in-tégrante de l’arrondissement histo-rique et naturel du mont Royal.»

La dernière plantation d’im-portance à avoir été effectuée surles terrains de l’UdeM remonte à2002. Cette année-là, 200 chênesrouges et 100 érables à sucreavaient été mis en terre par unecentaine de bénévoles.

Chênes, érables...Tout en soulignant l’impor-

tance de cette riche forêt en milieuurbain, Mme Guilbault a rappeléque la moindre intervention, ici,est assortie de multiples étapes administratives. « On ne plante pas des arbres comme on veut.Après avoir obtenu l’autorisation du conseil d’arrondissement de Côte-des-Neiges, il a fallu obtenircelle du Conseil du patrimoine etmême l’approbation de la ministrede la Culture et des Communica-tions. Mais ces formalités sont es-sentielles et nous nous y confor-mons sans problème.»

Les espaces boisés s’étendentsur 27 % du territoire du campus,soit environ 16 hectares. Les peu-

plements végétaux sont sem-blables à ceux qui recouvraientla région avant l’industrialisation :érablière à caryer cordiforme, éra-blière à chêne rouge et chênaierouge. L’érable à sucre (70 arbres)et le chêne rouge (55) ont été lesessences les plus représentées à laplantation 2006. Il y avait aussidu frêne d’Amérique, du tilleul,de l’amélanchier du Canada, dusureau du Canada, de l’épinetteblanche, du pin blanc et du ceri-sier tardif. Quelques dizaines d’ar-bustes (viorne trilobée, cerisierde Virginie) ont aussi été plan-tés. Le choix des essences s’estfait en collaboration avec deuxbotanistes spécialistes de la florecanadienne et professeurs au Dé-partement de sciences biolo-giques, Jacques Brisson et AndréBouchard.

En plus de sensibiliser étu-diants et employés à la valeur éco-logique du campus qui les entou-re, la plantation avait pour but deréduire l’étalement des plantes en-vahissantes comme le nerprun ca-thartique et l’érable de Norvège.Souvent considéré comme uneespèce indigène, ce dernier est de-venu une véritable plaie pourl’écosystème du mont Royal (voirForum du 29 mai dernier, «Lesérables de Norvège envahissentle mont Royal»).

Un travail délicatOn calcule qu’environ 70 %

des arbres plantés cette année sur-vivront. Les bénévoles avaient été invités à bien respecter lesconsignes. On avait simplifié leurtravail, car la plupart des trousavaient déjà été creusés. Sur la zo-ne de plantation, des piquets de dif-férentes couleurs indiquaient l’es-sence choisie à côté de chaque trou.Il fallait déposer le plan dans le trouet planter l’arbre le plus droit pos-sible, à la suite de quoi on pouvaitremplir le trou de terre meuble. Pouréviter les rognures de rongeurs surl’écorce, on a installé des spiralesde carton à la base de l’arbre. Danscertains cas, on a ajouté un paillisde plastique pour éviter que le gel

endommage le plan et conserverl’humidité autour des racines.

Isabelle Tassé, chargée de pro-jet aux Amis de la montagne, signa-le que son organisme procède à laplantation d’environ 1000 arbrespar année en deux «corvées», auprintemps et à l’automne. En regar-dant autour d’elle les nouveauxarbres, cette diplômée de l’Univer-sité de Montréal en anthropologienote que la forêt, ici, est en généralrespectée par les usagers. «À d’au-tres endroits dans le parc du Mont-Royal, on déplore trop souvent desactes de vandalisme. Par exemple,des gens cassent la tête des arbres récemment mis en terre.»

En tout cas, la corvée de cet-te année avait des airs de fête.«On en a fait un happening», adéclaré Suzanne de Guise, coor-donnatrice de la santé et sécuri-té au travail (incluant la filière«environnement») à la Directiondes immeubles. La plupart de sescollègues étaient présents. Leschauffeurs de machinerie lourde,notamment, ont apporté unecontribution remarquée aux bé-névoles en les aidant à transpor-ter les plants sur les hauteurs.

À midi, les planteurs du som-met (l’ancienne piste de ski) ontété invités à prendre gratuitementun repas à l’École polytechnique.Des bras neufs ont pris le relai enaprès-midi. Objectif : la forêt bor-dant les Résidences.

Mathieu-Robert Sauvé

Campus vert

Une forêt renait grâce aux Amis de la montagne

L’argent amasséservira auréaménagementde la grande courLes enfants qui fréquentent lecentre de la petite enfance (CPE)de l’Université pourront, dès leprintemps 2007, lâcher leur foudans des nouveaux modules dejeu qui sauront les divertir en tou-te sécurité et les aider à dévelop-per leurs facultés psychomotrices.

C’est du moins le rêve de Marie-Josée Lespérance, qui sollicite l’ai-de financière de la communautéuniversitaire afin de pouvoir ré-aménager la grande cour. Unecampagne de financement visantà amasser 40 000 $ sera officielle-ment lancée le 31 octobre.

«Les anciens modules avaientfait leur temps. On a dû s’en dépar-tir au printemps dernier à causede leur vétusté et de leur non-conformité aux normes cana-diennes », explique la directricegénérale du CPE. La cour ainsi dé-garnie n’a pour l’instant rien pourragaillardir les jeunes. Mais on vi-se à créer un terrain de jeu où toutsera pensé pour permettre aux en-fants de ne songer à rien d’autrequ’à s’amuser. Cout total du pro-jet? «Ça oscille entre 120 000 et140 000 $», affirme Marie-JoséeLespérance. Aïe, aïe, aïe !

« Je sais… Cela semble exor-bitant, mais c’est réellement cequ’il en coute pour offrir aux en-fants l’accès à un parc intéressant,stimulant et sécuritaire, signaleMme Lespérance. Vous savez, lesnormes de sécurité se sont consi-dérablement resserrées sur l’in-dustrie des modules de jeu. Uneseule poutre peut facilement at-teindre 3000 $, voire 5000 $ !»

Un projet qui respecte le milieu naturel

La conception du projet,dont sera chargée la Direction des immeubles, est par ailleursquelque peu complexe compte te-nu du dénivelé important du ter-rain et des règlements en vigueurdans l’arrondissement historiqueet naturel du mont Royal. « Ima-ginez… Au départ, on nous de-mandait d’effectuer des fouillesarchéologiques pour chaque troucreusé !» raconte la directrice.

Ces contraintes font partiedu prix à payer pour mettre surpied une aire de jeu aménagée de

façon à favoriser les interactionssociales et les occasions d’appren-tissage tout en rehaussant la qua-lité de l’environnement et en pré-servant la vocation ludique de lacour. Conformément aux recom-mandations du plan d’urbanismede la Ville de Montréal, le projetde réaménagement de la cour duCPE prévoit notamment une ré-organisation du carré de sable, laconstruction de deux structuresde jeu et l’aménagement d’un en-droit de détente et de rassemble-ment où les enfants pourront selivrer à des activités plus calmes. Ilcomprend également la plantationde plusieurs arbres et arbustes.

Faites votre don parl’entremise du Bureau du développement

Le CPE, qui accueille 80 en-fants d’employés et d’étudiantsde l’Université, consacrera 40 000 $de son budget au remplacementdes jeux. L’UdeM s’est pour sapart engagée à accorder un prêt demême valeur au centre de la pe-tite enfance. Le manque à gagners’élève donc au minimum à40 000 $. «On n’a malheureuse-ment ni les moyens ni le droitd’emprunter pour effectuer desréaménagements de terrain selonles normes actuelles du ministè-re », souligne Mme Lespérance,qui se voit forcée de se mettre à larecherche d’argent.

Au cours des prochaines se-maines, des bénévoles sollicite-ront donc la communauté uni-versitaire au nom du CPE del’Université de Montréal. Vouspourrez effectuer votre don parl’entremise du Bureau du déve-loppement et des relations avecles diplômés en spécifiant quevous désirez l’affecter au centrede la petite enfance. Un reçu of-ficiel vous sera alors envoyé.

Si tout va comme l’espère ladirectrice, une première pelletéede terre aura lieu en novembre.La deuxième phase du projet dé-butera dès la fonte des neiges, soiten mars prochain. C’est alors queles ouvriers s’affaireront à amé-nager et à installer les modulesde jeu sur le terrain directementadossé au boulevard Édouard-Montpetit et accessible par le che-min menant au stationnement duCEPSUM.

Les travaux, dont les plansont été conçus par la firme d’ar-chitectes et de paysagistes Méta-forme, devraient être terminés enmai 2007.

Dominique Nancy

Environnement stimulantLe CPE de l’UdeM lance unecampagne de financement

Isabelle Tassé

Sylvie Guilbault, directrice généraledes Amis de la montagne, a planté unarbre en compagnie du vice-provostPierre Simonet.

Marie-Josée Lespérance

4 FORUM S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6

Joseph Hubert (à droite), chimiste et doyen de la Faculté des arts et des sciences,a reçu le titre honorifique des Compagnons de Lavoisier 2006 de l’Ordre des chi-mistes du Québec. Il s’agit d’une distinction spéciale accordée à un nombre limité de personnes qui sont ou qui ont été membres de l’Ordre et dont lacontribution à l’avancement de la société est significative. Il est en compagnie deRobert Prud’homme, actuel directeur du Département de chimie et membre de la société honorifique des Compagnons de Lavoisier.

JUSQU’AU 1 ER NOVEMBRE

trimestre d’hiver 1er, 2e et 3e cycle

date limite d’admission : 1er novembreformulaire web : umontreal.ca

onvousréservetouteuneplace!

Recherché. Avez-vous eu af-faire au système de justice pé-nale ? Jo-Anne Wemmers etson équipe de l’École de crim-inologie recherchent ac-tuellement des victimes qui :ont 18 ans et plus ; ont té-moigné ou ont complété ladéclaration de la victime ; etdont la cause a été entendue(l’accusé a reçu sa sentence)pour participer à une étudeuniversitaire. Pour plus d’in-formations, communiqueravec Sylvia au 514 343-6111,poste 3665, ou par courriel à<[email protected]> ou <www.cicc.umontreal.ca/Documents/WemmersExpDansSysPenal.pdf>.

petite annonce

Si l’on avait dit à Maxime Huot,il y a cinq ans, qu’il ferait partiede l’équipe des meneuses declaques qui anime la foule du-rant les matchs de football, il au-rait éclaté de rire. Aujourd’hui, ilassume son choix avec fierté. « Ilexiste un stéréotype persistantselon lequel les gars d’une équi-pe de meneuses de jeux sont ho-mosexuels. C’est faux, j’en suis lapreuve vivante. Je vous dirais mê-me que c’est le rêve d’un hété-rosexuel, toutes ces filles qui sejettent dans vos bras. »

La première fois qu’il en a re-çu une, d’ailleurs, durant une ré-pétition, Maxime Huot a ressen-ti une émotion indescriptible. « Jene peux pas vous dire exactementce qui s’est passé en moi, j’ai eucomme une poussée d’adrénali-ne, d’hormones, je ne sais pastrop. En tout cas, je n’en suis pasrevenu», confie-t-il en souriant.

Cet étudiant de 23 ans quijoue au hockey, au basketball etqui est ceinture noire de karatédepuis cinq ans affirme avoirtrouvé un sport à sa mesure. «Unsport extrême », dit-il. Les per-formances d’un meneur declaque, même si elles ne durentque quelques minutes, sont siexigeantes sur le plan physiquequ’il est exténué à la fin desséances. Les 24 filles qui se consa-crent à cette activité ont encoreplus de mérite puisqu’elles doi-vent danser pendant les pauses,ce que les deux hommes del’équipe ne font pas.

Les meneurs de claquess’entrainent de façon soutenue :deux répétitions hebdomadairesde trois heures, le mardi et le jeu-di, pendant plusieurs mois. Et ce,pour des spectacles de trois mi-nutes à la mi-temps et de uneminute et demie entre les pre-miers et les deuxièmes quarts, et

entre les troisièmes et les qua-trièmes.

Par « sport extrême», Maxi-me Huot laisse entendre que lesrisques de blessures sont pré-sents en tout temps : étirementsmusculaires, commotions céré-brales, contusions, foulures. Cesblessures sont rarement graves,mais certaines sont plus sérieusesque d’autres. Le hasard a vouluque son amie de cœur, AnaïsBoutin, qui en est à sa troisièmesaison dans l’équipe, se blesseau cours du match du 30 sep-tembre dernier. Une vilaine chu-te qui s’est traduite par une luxa-tion du coude. La présence duphysiatre André Roy sur le ter-rain le jour du match a permisde limiter les dégâts, mais pourAnaïs la saison est terminée.

Les entraineuses de l’équipe,Caroline Baril, Nadine Sellito et Cyn-dy Charbonneau, souhaiteraientla participation d’un plus grandnombre d’hommes. Il semble tou-tefois que les volontaires sont rares.« Ils ne savent pas ce qu’ils man-quent», lance Maxime Huot avecun air facétieux.

« Les hommes permettentdes acrobaties aériennes beau-coup plus spectaculaires grâce àleur force physique, mentionneStéphanie, étudiante en géniecivil à l’École polytechnique. Parexemple, les sauts sont plus hautset les pirouettes plus complexes.Pour effectuer les poussées d’unhomme, on a parfois besoin detrois femmes.»

Maxime Huot a terminé l’andernier une majeure en physiqueet s’oriente maintenant vers unbaccalauréat en biologie. Il a l’in-tention de continuer à prendrepart aux spectacles des meneusesde claques tant qu’elles voudrontbien de lui.

Mathieu-Robert Sauvé

Maxime Huot, meneur de claque

Parlons des personnes...Les gens qui composent la communauté universitaire font rarement la manchette. Leur contribution n’en est pas moinsindispensable. Dans cet esprit, Forum se propose de tracer ici de courts portraits de certains d’entre eux.

Joseph Hubert est honoré

«Les hommes permettent des acrobaties aériennes spectaculaires. »

S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6 FORUM 5

Près de la moitiédes 20 prix vont à des chercheurs et à des étudiants de l’Université de Montréal

L’Université de Montréal estmontée neuf fois sur le podiumau gala de la remise des prix del’Association francophone pourle savoir (ACFAS), qui se tenait le12 octobre à Montréal.

Prix Urgel-ArchambaultLe prix Urgel-Archambault,

décerné pour des travaux de re-cherche en sciences physiques,mathématiques, informatique etgénie, est allé à André Charette,professeur au Département dechimie.

André Charette est reconnuinternationalement pour ses tra-vaux en chimie organique de synthèse, soit la production sur mesure de composés à base de car-bone. Inventeur de techniques trèsefficaces permettant de constituerdes molécules de formes et de ca-ractéristiques très précises, il estconsidéré comme un des chimistesles plus créatifs et les plus proli-fiques au Canada.

Avec son équipe composéed’environ 25 chercheurs, il tra-vaille à l’élaboration de méthodesde synthèse de composés orga-niques par le contrôle rigoureuxde leur architecture tridimension-nelle. Une de ses contributionsmajeures a trait aux réactions decyclopropanation asymétriquedes alcènes, tels l’éthylène et lebutène. En fait, la «cyclopropana-tion asymétrique de Charette »des alcools allyliques est désor-mais une méthode courammentutilisée par les chercheurs en chi-mie de synthèse partout dans lemonde.

Prix André-LaurendeauLe prix André-Laurendeau,

en sciences humaines, créé enl’honneur de l’éditorialiste recon-nu et humaniste remarquable, aété remis au professeur DanielWeinstock, du Département dephilosophie.

Du multiculturalisme auxdroits linguistiques en passantpar la justice distributive et lasécession des États, l’œuvre duphilosophe Daniel Weinstockest variée et profondément an-crée dans la réalité du mondecontemporain. Les travaux duchercheur ont eu des répercus-sions du côté du champ philoso-phique tant francophone qu’an-glophone. Au Québec et enFrance, il a contribué à l’essord’une pensée libérale dans l’es-

prit du philosophe américainJohn Rawls.

Dans ses travaux sur le rap-port entre la culture, l’identité etla justice, Daniel Weinstock a faitvaloir que les identités culturellesne sont pas des données brutes,mais plutôt des réactions straté-giques souvent rationnelles, ré-pondant, entre autres, aux diversesmesures incitatives qu’engendrele statut de minorité. Les identitéssont des variables dépendantes,relatives et contextuelles.

Daniel Weinstock n’est passeulement un universitaire répu-té, il a aussi contribué à rendre laphilosophie politique «utile» auxtravaux des décideurs publics. Par-mi les exemples les plus éloquentsde cet engagement, on peut citersa participation au Groupe de tra-vail sur la place de la religion àl’école publique, qui a donné lieuau rapport Proulx en 1999.

Prix Léo-PariseauLe prix Léo-Pariseau vise à

souligner le travail d’une person-ne dans le secteur des sciencesbiologiques ou des sciences de lasanté. Il a été accordé cette an-née à Michel Bouvier, professeurau Département de biochimie.

Dès son arrivée à l’Universi-té de Montréal en 1989, MichelBouvier lance un programme derecherche pour élucider les méca-nismes moléculaires qui contrô-lent la signalisation cellulaire. Il

centre alors ses efforts sur l’étudedes récepteurs couplés aux pro-téines G (RCPG), une famille derécepteurs répartis sur la mem-brane des cellules jouant un rôlecrucial dans la communicationcellulaire.

Aujourd’hui reconnus àl’échelle internationale, les tra-vaux de Michel Bouvier ont per-mis d’accroitre les connaissancessur les mécanismes moléculairesà la base des phénomènes de to-lérance et de désensibilisation quilimitent l’efficacité de plusieursmédicaments. Il a, par exemple,décrit une nouvelle classe de com-posés pharmacologiques, les ago-nistes inverses, qui inhibent l’ac-tivité spontanée des RCPG. Deplus, ses travaux sur les «chape-rons pharmacologiques », com-posés grâce auxquels les récep-teurs ayant une anomalie destructure retrouvent leur activiténormale, ont mené à la mise aupoint d’approches thérapeutiquespour certaines maladies géné-tiques.

Ces avancées fondamentaleset appliquées ont aussi été accom-pagnées d’innovations méthodo-logiques. En effet, Michel Bou-vier est un des pionniers dansl’utilisation des techniques detransfert d’énergie de résonancede bioluminescence et de fluores-cence pour l’étude des interac-tions protéine-protéine dans descellules vivantes.

Prix Marcel-VincentLe prix Marcel-Vincent, qui

couronne des travaux en sciencessociales, est allé à Louise Nadeau,professeure au Département depsychologie.

Depuis le début de sa carriè-re, Louise Nadeau s’intéresse auphénomène de la toxicomaniechez les femmes. Elle a réussi àattirer l’attention sur ce domainejusqu’alors très peu exploré non seulement au Québec, maisailleurs dans le monde.

Ses travaux ont, notamment,contribué à l’émergence d’un re-gard axé sur la compréhensionplutôt que sur le blâme : le mo-dèle moral doit céder le pas à uneinterprétation scientifique baséesur l’étude des interactions entreles déterminants neurobiolo-giques, psychologiques et socio-économiques de la toxicomanie.Cette approche systémique auraitune incidence directe sur la qua-lité et l’efficacité des interven-tions. Louise Nadeau a écrit oucoécrit plusieurs ouvrages quisont devenus des références in-contournables, dont Vivre avecl’alcool et Va te faire soigner, t’esmalade.

Sa contribution à l’élabora-tion de meilleures politiques pu-bliques en matière de toxicoma-nie est significative. Elle a, entreautres, été présidente du Comi-té permanent de lutte contre latoxicomanie du gouvernementdu Québec, a participé au Fo-rum national sur la santé et asiégé au conseil d’administra-tion des Instituts de rechercheen santé du Canada, dont ellefut la vice-présidente. Cela faitmaintenant 15 ans que LouiseNadeau est chercheuse princi-pale au Groupe de recherche etinterventions sur les substancespsychoactives.

Prix Bernard-BelleauLe prix Bernard-Belleau sou-

ligne l’excellence du dossier sco-laire et la qualité du projet de doc-torat d’un étudiant dans ledomaine de la santé ou des pro-duits pharmaceutiques. Cette an-née, le prix revient à ValérieMongrain, du Département desciences neurologiques.

Valérie Mongrain s’intéresseà la chronobiologie humaine, plusparticulièrement aux interactionsentre les mécanismes homéosta-tiques et les rythmes circadiens.Dans son projet de recherche, lalauréate entend comparer deuxgroupes de sujets : ceux de chro-

notype matinal – qui se couchentet se lèvent tôt – et ceux de chro-notype vespéral, soit ceux qui secouchent et se lèvent tard.

Prix Desjardins d’excellence

Le prix Desjardins d’excel-lence pour étudiant-chercheurdestiné à un étudiant à la maitri-se est décerné à Philippe Gau-thier, du Département d’histoirede l’art et d’études cinématogra-phiques. Dans son projet de re-cherche, il étudie des configura-tions de l’alternance dans lespratiques du montage aux pre-miers temps du cinéma. L’alter-nance est un procédé permettant

de voir des évènements qui se pro-duisent dans un même tempsmais dans des espaces différents.En cartographiant le contexted’émergence du «montage alter-nant», Philippe Gauthier espèreultimement mieux comprendreen quoi cette figure est devenuel’enjeu majeur du processus d’ins-titutionnalisation du cinéma.

Vulgarisation scientifiqueTrois autres chercheurs ont

également remporté des prix devulgarisation scientifique pour desarticles traitant de leurs travaux.

Jacques Forest, doctorant auDépartement de psychologie, a

remporté l’un de ces prix pourson article «Si le travail est plai-sir, la vie sera joie ». Dans la li-gnée de sa thèse en psychologiepositive, il illustre dans cet articlecomment les attitudes positivesont des effets très notables surl’amélioration de notre bien-êtrecognitif, émotif et physique, cequi conduit le sujet à être pluscréatif, plus résilient et moins su-jet aux crises cardiaques.

Un deuxième prix de vulgari-sation est allé à Nathalie Char-bonneau, doctorante à la Facul-té de l’aménagement, pour sonarticle «Le site archéologique deKarnak : un gigantesque casse-

tête ». La chercheuse nous em-mène au pays des pharaons en compagnie d’archéologuesd’un genre nouveau qui préfèrentla souris de leur ordinateur à la truelle pour remonter destemples entiers.

Stéphanie Pellerin, cher-cheuse à l’Institut de rechercheen biologie végétale, a remporté letroisième prix de vulgarisationscientifique. Son article « Lestourbières… des archives à la dé-rive » sonne l’alarme sur la dis-parition de ces milieux humidesqui ont été fortement perturbésdepuis 200 ans par les activitéshumaines.

Prix de l’ACFAS : une année exceptionnelle

Prix et mentions

André Charette Daniel Weinstock Michel Bouvier Louise Nadeau

6 FORUM S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6

Beaucoup de cols blancscriminels sont des psychopathes,dit Ève Paquette

Le manque d’empathie, l’impul-sivité et le mensonge patholo-gique. Voilà trois traits communsaux fraudeurs et aux tueurs en sé-rie. «La fraude est un crime sansviolence physique dont les effetssont moins tangibles que ceux desactes violents, explique la crimi-nologue Ève Paquette, qui pour-suit actuellement des travaux demaitrise auprès d’une quarantai-ne de fraudeurs incarcérés dansdes prisons et pénitenciers duQuébec. Mais nous avons notédes similitudes étonnantes dans lapersonnalité des auteurs demeurtres en série et celle des au-teurs de crimes économiques.»

Dans le monde des affaires, uncertain type d’individus souffriraientde ce que les spécialistes appellentle «syndrome psychopathique».Le premier à avoir parlé de ceconcept est Hervey Cleckley en1976. Le psychopathe est alors dé-crit comme une personne en appa-rence ordinaire mais qui «fait croi-re à ses peudo-intentions, à sespseudoremords et à de véritablesréponses de personne normale».En vérité, il suit un plan qu’il est leseul à connaitre. «Son masque luipermet de simuler une personnecomme vous et moi, mais ses com-portements traduisent une attitu-de antisociale dangereuse pour au-trui», ajoute la jeune femme.

Même si les cas spectaculairesde crimes économiques semblentplus souvent défrayer la chroniquedepuis le scandale de la firme En-ron, les recherches sur la fraudesont très peu nombreuses en cri-minologie. Les articles scienti-fiques sur le thème qui occupe lacriminologue sont extrêmementrares, voire inexistants. L’étudesur les traits de personnalité desfraudeurs, que Mme Paquette en-tame, est donc sans équivalent ac-tuellement, si l’on fait exceptiond’une autre recherche menée àl’École de criminologie par So-phie Gagnon.

Les personnalités psychopa-thiques, qui comptent pour environ1 % de la population (mais de 15à 25 % des prisonniers canadiens),pourraient être repérées au moyende tests. «Si l’on arrive à établir un

parallèle solide entre les traits psy-chopathiques et les fraudeurs, onpeut penser à un examen d’em-bauche qui s’avèrerait très utile auxemployeurs », dit l’étudiante enprécisant qu’on est encore bienloin de la coupe aux lèvres.

Vincent Lacroix, fondateur dela société Norbourg, correspond-il au profil décrit par l’étudiante?Elle n’ose pas se prononcer sur cecas précis, mais rappelle que lemanque d’empathie et la récidivesont des traits caractéristiques desfraudeurs psychopathes.

Approcher les fraudeursC’est par le truchement de

deux questionnaires détaillésqu’Ève Paquette a approché lessujets de sa recherche. Actuelle-ment, 38 sujets ont été recrutésdans des prisons québécoises. Cesont des personnes qui ont été ac-cusées de crimes économiques etqui purgent une peine de moinsde deux ans. Celles qui ont étécondamnées à des peines plus sé-vères seront également sollicitées

mais les délais d’autorisation sontplus longs pour les pénitenciers.

Le lien entre les fraudeurs etles tueurs en série est évidemmentplutôt délicat à constituer. On no-te que les deux types de criminelssont d’habiles manipulateurs, plu-tôt charismatiques et qu’ils ontun sang-froid hors du commun.De plus, ils sont si insensibles auxrépercussions de leurs actes surautrui qu’ils ont une forte tendan-ce à la récidive. Alors que lestueurs en série ont différentessources de motivation, les frau-deurs cèdent d’abord et avant toutà l’appât du gain. C’est l’argent,symbole de pouvoir, qui les exci-te le plus.

Cela dit, le profil type du frau-deur est, sous certains aspects,très différent de celui des autrescriminels. Le fraudeur est plusâgé (39 ans en moyenne contre31 pour l’ensemble des condam-nés, selon Infostat 2002 [Fran-ce]). Des études ont démontréque les fraudeurs sont plus scola-risés et même plus intelligents quela moyenne. On remarque aussiune représentation importante defemmes, auteures présumées de29 % des crimes économiques auQuébec (2003). Comment expli-quer cette forte représentation?« Le fait que cette forme de cri-minalité ne requiert pas de vio-lence est certainement un élémentde réponse», indique Ève Paquet-te, qui compte plusieurs femmesparmi ses répondants.

Cols blancs psychopathesLe psychopathe est un indi-

vidu qui semble ordinaire. Il peutêtre un homme ou une femmed’affaires, un scientifique ou unmédecin. Pour le reconnaitre, un

chercheur canadien, Robert Ha-re, a élaboré une liste de 20 cri-tères qui est actuellement testée.Le trait de caractère majeur estl’absence d’empathie, qui permetde récidiver malgré les condamna-tions répétées. Les psychopathessont «des prédateurs sociaux quicharment, manipulent et tracentla voie de leur vie de façon impi-toyable en laissant une large trai-née de cœurs brisés, de confian-ce minée et de poches vides »,écrit M. Hare (traduction d’ÈvePaquette).

«Robert Hare affirme que cer-tains psychopathes ne seront ja-mais incarcérés de leur vie, signa-le l’étudiante. Il considère que lespsychopathes sont très bien repré-sentés dans le monde des affaireset que beaucoup de cols blancscriminels sont des psychopathes.»

Au cours d’un colloque inter-national sur la criminalité écono-mique, tenu dans les Laurentidesles 10 et 11 octobre, Ève Paquet-te a présenté une conférence surl’évaluation des traits psychopa-thiques dans le milieu des affaires.Elle s’est demandé s’il serait pos-sible de recourir à ce test, nom-mé B-Scan, pour déceler les frau-deurs dans le monde des affaires.« Parfois, fait-elle remarquer, lapopulation est sympathique à lacause des fraudeurs audacieux.Certains d’entre eux sont consi-dérés comme des gens intelligentset rusés qui méritent de la consi-dération. Pourtant, le fraudeur estsusceptible de commettre desactes qui peuvent sérieusementébranler la vie de ses victimes.»

La méthodologie idéale, esti-me-t-elle, aurait consisté en untravail de terrain directement dansle milieu des affaires, auprès despersonnes qui n’ont pas encoreété reconnues coupables. Maiscette approche est presque impos-sible à réaliser dans le contexted’une maitrise. En cherchant àentrer en contact avec des gensaccusés et déclarés coupables, el-le croit tout de même que ses don-nées seront valables.

Mathieu-Robert Sauvé

Recherche en criminologie

Fraudeurs et tueurs en série ontbeaucoup de points en commun

«Si l’on arrive à établir

un parallèle solide entre

les traits psychopathiques

et les fraudeurs, on

peut penser à un

examen d’embauche

qui s’avèrerait très

utile aux employeurs.»

Ève Paquette

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Le rêve ne serait pasmeublé de conflitsnon résolus mais desituations permet-tant au rêveur de se préparer à desdangers pressentis

Considéré tantôt comme un mes-sage des dieux, tantôt comme unfantasme sexuel refoulé, le rêve a fait l’objet d’innombrables in-terprétations tout au long del’histoire de l’humanité. Une nou-velle théorie, fondée sur une ap-proche évolutionniste, a vu le jourau tournant de l’an 2000, selonlaquelle le rêve serait un méca-nisme nous permettant d’optimi-ser nos réflexes de survie face àun danger.

Cette théorie pour le moinsoriginale et audacieuse a reçu l’at-tention d’Antonio Zadra, profes-seur au Département de psycho-logie. «L’un de ses mérites est depermettre la formulation d’hypo-thèses qui peuvent facilement êtretestées», souligne-t-il. Le profes-seur a réalisé la première étudebasée sur cette théorie en véri-fiant pas moins de huit hypo-thèses découlant de la nouvelleapproche.

Comportements d’évitementLa théorie en question a été

élaborée par Antti Revonsuo, di-recteur du Groupe de recherchesur la conscience au Centre deneuroscience cognitive à l’Uni-versité de Turku, en Finlande. Lerêve se serait développé, chez noslointains ancêtres, afin de simulerune menace extérieure permet-tant au rêveur de mettre en pra-tique ou de répéter des comporte-ments d’évitement du danger.

Dans l’environnement dupléistocène, la survie de l’indivi-du était constamment menacéepar les prédateurs, les tribus rivales ou les éléments de la na-ture. Les mécanismes d’évitementdes dangers devaient être cons-tamment sollicités et c’est danscet état d’alerte perpétuel que lafonction onirique aurait pris laforme qu’on lui connait chez l’es-pèce humaine. La théorie reposeégalement sur le fait que la repré-sentation mentale d’une actionpeut amener une amélioration deshabiletés motrices concernées.

Les travaux sur le rêve don-nent un certain crédit à la théorie.Selon des études des années 60,80 % des rêves auraient un conte-nu négatif et la malchance y estsept fois plus fréquente que labonne fortune. Dans 96 % descas où il y a interaction avec unanimal, le rapport est agressif.Tant chez les hommes que chezles femmes, les ennemis sontpresque toujours des étrangersmasculins.

«D’après la “théorie de la si-mulation de la menace”, le systè-me de production des rêves sélectionne des contenus trauma-tiques non pas parce qu’ils repré-sentent des problèmes affectifsnon résolus, mais parce qu’ilsconstituent des situations cri-tiques pour la survie et le succèsreproductif de l’individu », ex-plique Antonio Zadra. D’oùl’avantage adaptatif du rêve.

Nous ne rêvons évidemmentpas de chasse au mammouth nide combat avec un lion, mais lesrêves de poursuite, de chute, d’ex-périence sexuelle et de vol sontparmi les plus fréquemment rap-portés par les rêveurs d’aujour-d’hui.

Contenus menaçantsÀ la lumière de la théorie

d’Antti Revonsuo, on devrait s’at-tendre à ce que les rêves compor-tent des dangers menaçant la sur-vie du rêveur ou de ses proches; lessituations menaçantes devraientêtre réalistes plutôt que fantaisisteset le rêveur devrait afficher, en rê-ve, des comportements d’évite-ment réalisables.

Le professeur Zadra a con-fronté chacun de ces élémentsavec les contenus de 212 rêves ré-currents. « Si le rêve se répète,c’est qu’il est important pour lapersonne et ce type de rêve de-vient du bon matériel pour véri-fier les hypothèses», indique-t-il.

L’analyse montre que plus de65 % de ces rêves récurrents pré-sentent une menace dirigée, dans94 % des cas, contre le rêveur ;dans 65 % de ces situations, il ya risque de mort ou de blessuresgraves. Ces chiffres vont dans lesens des résultats attendus.

Par contre, le rêveur parvientà contrer la menace par l’affronte-ment ou la fuite dans seulement17 % des cas, alors que 77 % desrêves se terminent par l’accomplis-sement de la menace ou le réveil durêveur. De plus, le danger provientpresque toujours de situations im-probables ou fantaisistes ; moinsde 10 % des rêves récurrents me-naçants répondent à l’ensembledes hypothèses, c’est-à-dire qu’ilssont liés à la réalité et menacent lasurvie ou le potentiel reproducteurdu rêveur, qui agit adéquatementpour éviter le danger.

« Il n’est pas nécessaire deréussir à éviter tous les périls qu’onrencontre en rêve pour agir de fa-çon adéquate face aux dangers qui

apparaissent dans la réalité, signa-le Antonio Zadra. Toutefois, larépétition d’un rêve où l’on est ensituation d’échec peut amener lapersonne à croire qu’elle ne pos-sède pas les habiletés nécessairespour réagir aux situations mena-çantes dans la vie réelle. L’effetest alors contradaptatif. »

On aurait également pu s’at-tendre à une différence intersexedans le contenu de ces rêvespuisque les hommes et les femmesn’ont pas la même attitude àl’égard du risque et du danger,une différence comportementalequi est au cœur de la théorie de lasélection sexuelle. Même si celane faisait pas partie des hypo-thèses de recherche, aucune dif-férence intersexe n’a été obser-vée dans quelque élément mesuréque ce soit.

Pour le chercheur, ces der-niers chiffres n’invalident pas né-cessairement la théorie. « Nosdonnées sont conformes aux at-tentes concernant la partie me-naçante des rêves mais pas pourles comportements d’évitement»,nuance-t-il.

À son avis, la théorie pourraitcoller davantage à la condition quiprévalait avant l’apparition du lan-gage. «Le langage est une façonde se représenter la réalité et il adonc un effet sur le contenu desrêves. La théorie devrait tenircompte de cet élément.»

Les résultats de cette étudeétaient publiés dans le numéro dejuin 2006 de la revue Conscious-ness and Cognition. Antonio Za-dra poursuit ses travaux sur cethème en appliquant cette fois lathéorie aux cauchemars.

Daniel Baril

Recherche en psychologie

Le rêve de Cro-MagnonRecherche en pédiatrie

La maladie de Crohnserait liée à unemauvaise hygiène

Cette affectionprend de l’ampleurchez les enfants

Dans un article paru cette annéeen mai dans l’American Journalof Gastroenterology, l’épidémio-logiste de l’UdeM Devendra Am-re révèle que les risques pour unenfant d’être atteint de la maladiede Crohn augmentent en fonc-tion du nombre d’infections con-tractées dès la petite enfance.

Professeur au Départementde pédiatrie de la Faculté de mé-decine, M. Devendra a analysé388 questionnaires distribués parmoitié aux mères d’enfants ayantreçu un diagnostic de maladie deCrohn entre 1995 et 2004 et parmoitié aux mères d’enfants ne souf-frant pas de cette maladie. L’âgemoyen des enfants était de 12 ans.Le questionnaire portait sur unefoule de détails liés aux conditionsde vie : disponibilité de l’eau chau-de, recours aux services de garde,nombre de frères et sœurs à la mai-son, partage des chambres à cou-cher, nombre de serviettes com-munes dans la salle de bain.

En comparant les deuxgroupes, le chercheur a constatéune corrélation entre l’apparitionde la maladie de Crohn et l’ex-position aux mauvaises condi-tions d’hygiène. Les maisons dontle nombre d’occupants dépassela moyenne, par exemple, de mê-me que le partage des serviettesdans la salle de bain et la présen-ce d’un animal domestique sontles principaux facteurs de risque.

« L’exposition aux facteursd’infection semble faire augmen-ter le risque de la maladie deCrohn chez les enfants», conclutl’article corédigé par PhilippeLambrette, Liliane Law, AlfredaKrupoves, Virginie Chotard etFlorin Costea (de l’UdeM) etquatre autres chercheurs. Seloneux, la petite enfance pourraitêtre particulièrement déterminan-te quant à la possibilité de déve-lopper la maladie.

La mémoire des mèresLe professeur Amre tient tou-

tefois à mentionner que ces ré-sultats sont basés sur la mémoi-re des mères. Or, les mèresd’enfants atteints de la maladiede Crohn ont tendance à se sou-venir plus distinctement desconditions de vie qui régnaientdans la maison plusieurs annéesauparavant que les mères d’en-fants non atteints.

Cette étude marque une éta-pe majeure dans la compréhen-sion de la maladie de Crohn. El-le vient contredire l’«hypothèsehygiénique», selon laquelle uneexposition répétée aux infectionsgarantirait une meilleure protec-tion immunitaire contre cette af-fection plus tard dans la vie.

« Si l’on fait exception dedeux ou trois études, la plupartdes enquêtes, dont la nôtre, nesoutiennent pas l’hypothèse hy-giénique», signale le chercheur.Toutefois, l’hypothèse hygiéniquepourrait expliquer pourquoi cer-tains enfants de pays densémentpeuplés, dont les conditions sani-taires sont exécrables, souffrenttrès peu de la maladie de Crohn.

Le professeur Amre expliquequ’en observant l’exposition pré-coce aux infections on en ap-prend beaucoup sur cette mala-die. Le corps, habituellement apteà repousser les bactéries et mi-cro-organismes qui assiègent l’in-testin, s’avère incapable de le fai-re chez les personnes aux prisesavec cette affection. S’ensuiventune inflammation de l’intestin etl’apparition de divers symptômes.

Chez les enfants, les consé-quences de la maladie de Crohnpeuvent être dévastatrices. Lamoitié des malades doivent subirune chirurgie qui peut aller jus-qu’à l’ablation de segments del’intestin. Ils ressentent des dou-leurs parfois très intenses à l’ab-domen, souffrent de diarrhéechronique et de fièvre, et perdentdu poids. Des complications peu-vent survenir chez plusieurs en-fants avant même que la maladiesoit diagnostiquée.

Selon le professeur Amre, ilest urgent d’accélérer la recherchesur cette affection, car elle prendde l’ampleur dans la populationpédiatrique. Il y a une génération,estime-t-il, seulement 25 % descas de maladie de Crohn étaientdes enfants. Aujourd’hui, on encompte presque un sur deux.

Devendra Amre, rattaché auCentre de recherche du CHUSainte-Justine, se réjouit de sa-voir que son étude va permettred’en apprendre davantage sur lamaladie de Crohn. « C’est l’unedes maladies infantiles que l’onconnait le moins, dit-il. Qu’est-ce qui la cause? Comment la trai-te-t-on ? Comment peut-on laprévenir? Les recherches doiventconduire à des réponses.»

Philip FineCollaboration spéciale

Traduit de l’anglais par Mathieu-Robert Sauvé

Une scène de la grotte de Lascaux. Selon Michel Jouvet, spécialiste de la neu-rophysiologie du sommeil, cette scène ne représente pas un bison chargeantun chasseur, mais un chasseur rêvant à un bison. L’état de rêve serait marquépar le dormeur en érection et l’oiseau à proximité. Une telle interprétation colle tout à fait à la théorie de la simulation de la menace.

Antonio Zadra

8 FORUM S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6

Luc Duhamelrevient d’un séjourd’enseignement à Wuhan

Preuve que la Chine change : LucDuhamel, professeur au Dépar-tement de science politique, étaitinvité au printemps dernier parl’École de sciences administra-tives de l’Université de Wuhan,dans le centre du pays, à donnerdes cours sur la corruption et surla théorie politique occidentale.

L’enseignement de la théoriepolitique est une nouveauté en Chi-ne. «Ce cours portait sur le pro-cessus démocratique, la légitimitépolitique, la prise de décision desélus, le tout centré principalementsur les États-Unis. C’est un ensei-gnement que les autorités n’accep-taient pas de dispenser aupara-vant», commente Luc Duhamel.

La Chine lui est apparuecomme un pays très ouvert auxétrangers, malgré une surveillan-ce évidente de leurs activités. « Ilest beaucoup plus facile de sortirde la Chine que ce ne l’était enRussie communiste et deux mil-lions d’Américains vivent en per-

manence dans le pays, souligne-t-il. Les Chinois ont une certaineadmiration pour les réalisationséconomiques des États-Unis, maispas pour leur système politique.»

Autre pays, autres mœurs ;pour des questions d’accessibili-té à la salle multimédia, Luc Du-hamel a dû donner ses cours lessamedis et les dimanches et per-sonne n’a demandé d’accommo-dement raisonnable !

Malgré la nouveauté de ce typed’enseignement, le professeur a puobserver que les ouvrages néces-saires à un tel cours sont disponibleset que les étudiants peuvent se per-mettre de critiquer le régime. «Enscience politique, l’esprit critique estbien implanté», affirme-t-il.

La corruption chez le voisinC’est à titre d’expert de la Rus-

sie que le professeur Duhamel aété invité en Chine. Le cours sur lacorruption traitait en fait de la cor-ruption en Russie ! «Les étudiantspouvaient établir des rapproche-ments avec leur pays, ce que jen’aurais pas été autorisé à faire,déclare-t-il. Les récriminations desChinois portent d’ailleurs davan-tage sur la corruption que sur lemanque de démocratie. Certainssouhaiteraient même le retour auxpolitiques de Mao pour luttercontre la corruption.»

Cette préoccupation revêtune importance cruciale puisque,selon le politologue, le régime so-viétique est tombé à cause de lacorruption. Est-ce ce qui guettele géant chinois ? Selon le pro-fesseur, le régime est très solide,mais pourrait s’effondrer à la sui-te de luttes internes comme ce futle cas en URSS lorsque Gorbat-chev a joué la carte du libéralisme.

Pour l’instant, l’exemple dela Russie reste celui à éviter auxyeux des Chinois. «Les Chinoisveulent le pluralisme politique etla fin de la corruption, mais sanscasser la machine comme celas’est produit en Union soviétique,où l’État s’est écroulé pour laisserla place à un capitalisme sauvage,remarque Luc Duhamel. Le Par-ti communiste croit qu’il pourracontrôler le développement éco-nomique pour éviter les tropgrands écarts de richesse.»

Selon le professeur, les ré-formes économiques ont permisun progrès impressionnant et il apu en observer les retombées encomparant la situation actuelleavec celle qui prévalait lors de sonpremier séjour, en 1998. «À Wu-han, une ville de 7,8 millions d’ha-bitants, les magasins à grande sur-face se multiplient et l’on peuttrouver des chemises à 200 $, cequi veut dire qu’il y a des genspour les acheter. On compte éga-lement, dans cette seule ville,55 autos de plus par jour !»

Poursuite des réformesLes réformes économiques ont

donc amené un meilleur niveau devie et la population s’attend à ceque le pays continue sur sa lancée.«Les dirigeants sont parvenus àfaire accepter à la population quela hausse du niveau de vie est plusimportante que les réformes dé-mocratiques, qui n’apportent pas àmanger», poursuit le professeur.

Une vision que lui-même nepeut condamner. «Le progrès éco-nomique implique une accumula-tion de capital, sinon on n’auraque de la pénurie à distribuer ! Ce-la ne pouvait se faire en régime éco-nomique étatique et nécessitait laprivatisation de l’économie.»

Mais on ne fait pas d’omelet-te sans casser des œufs, ajoute-t-il, conscient des problèmes quise posent et des écarts qui s’instal-lent malgré les discours officiels.«Si le Parti communiste voulaithausser le taux de croissance, c’estréussi ; la croissance économiqueest de 10 % par année. Malgré lesdifficultés, la population désire lapoursuite de la croissance et veutaugmenter la production de biensde consommation. Est-ce la so-ciété idéale? Non. Mais il faut ju-ger le progrès en fonction du sous-développement dans lequel cepays de 1,3 milliard d’habitantsétait il y a 30 ans. La Chine fait ceque les États-Unis et l’Angleterreont accompli en un siècle.»

Le professeur en a égalementlong à raconter sur la vie quo-tidienne en Chine : le chauffageinsuffisant, les fenêtres sans vitresqui laissent entrer le froid com-me les moustiques, le manque depapier hygiénique. Sans compterla pollution galopante, autant in-dustrielle que due aux mauvaises

habitudes individuelles commecelle de jeter les déchets domes-tiques dans la rue ou dans les ri-vières. Un problème auquel laChine devra s’attaquer avantlongtemps pour éviter qu’il s’am-plifie comme en Occident.

Daniel Baril

Luc Duhamel

Les étudiants de Luc Duhamel séparés en deux groupes pour les besoins de la photo

Enseignement et international

Enseigner en Chine postmaoïste

S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6 FORUM 9

Il est possible que les inhalateurs ralentissent l’écoulement de la salive, qui constitue un nettoyeur naturel très effi-cace des dents.

Recherche en administration de la santé

Les inhalateurs contrel’asthme pourraientcauser la carie

Médecine vétérinairePrès de 7 M$ pour vaincre la mammite bovine

Régis Blais lanceune vaste étudeépidémiologiquesur la question

Les enfants asthmatiques qui uti-lisent des inhalateurs (Ventolin,Flovent et autres) pourraient cou-rir 62 % plus de risques que lesautres enfants d’avoir des cariesavant l’âge de sept ans. C’est laconclusion d’une étude menée auDanemark en 2004. Mais l’échan-tillon ne comptait qu’une centai-ne d’enfants, ce qui rend lesconclusions de la recherche diffi-ciles à accepter sur le plan épidé-miologique.

«Plusieurs études ont été ef-fectuées aux États-Unis et en Eu-rope sur la question et elles pré-sentent toutes des problèmes deméthodologie, fait remarquer Ré-gis Blais, professeur au Départe-ment d’administration de la san-té et chercheur au Groupe derecherche interdisciplinaire ensanté (GRIS). Nous voulons cet-te fois en avoir le cœur net. »

Responsable de la plus vasteétude entreprise à ce jour sur lesliens entre les inhalateurs anti-asthmatiques et la carie chez lesenfants, le professeur Blais a puaccéder à des données concer-nant plusieurs milliers d’enfantsasthmatiques âgés de zéro à neufans. À partir des dossiers médi-caux de la Régie de l’assurancemaladie du Québec (RAMQ), lechercheur pourra évaluer le lien

entre la carie et l’utilisation desmédicaments antiasthmatiquesen aérosol. Il prévoit obtenir sesrésultats avant la fin de la présen-te année.

C’est la nature publique dusystème de santé du Québec quipermet une telle collecte de don-nées, grâce auxquelles Régis Blaisétudiera en même temps les mé-dicaments vendus sur ordonnan-ce dans le cadre du régime publicd’assurance médicaments et lesservices dentaires gratuits assu-rés par la RAMQ. « Comme lesvisites chez le dentiste sont payéesà cent pour cent par l’État pour lesenfants de zéro à neuf ans, nouspouvons nous pencher sur lesdossiers de milliers d’enfants quiont profité du service. Coupléesavec les données médicales surl’asthme, ces statistiques s’avè-rent très prometteuses.»

L’étude ne commandera au-cun examen dentaire ou médicalpuisqu’elle s’appuie sur des don-nées déjà recueillies : le nom dumédicament, la posologie, l’âgedes patients, la période de traite-ment, etc. L’équipe de cher-cheurs, rattachée au GRIS, com-prend le dentiste épidémiologisteJean-Marc Brodeur, la professeu-re de pharmacie Claudine Lau-rier, la statisticienne Karen Lef-fondré et le dentiste chercheurChristophe Bedos, de l’Universi-té McGill.

Pourquoi ?Le lien entre l’usage des mé-

dicaments en aérosol et la cariepourrait s’expliquer par trois fac-teurs. Premièrement, il est pos-sible que les Ventolin, Flovent etautres ralentissent l’écoulementde la salive chez les utilisateursréguliers de ces produits. Or, lasalive est un nettoyeur naturel trèsefficace des dents.

Deuxièmement, des étudespharmaceutiques ont permisd’observer que le pH de la boucheétait parfois modifié par ces mé-dicaments, ce qui a pour effet demodifier également le taux d’aci-dité de la salive et par conséquentd’influer sur la carie.

Enfin, la poudre sèche quipermet de transporter le médica-ment dans les poumons (parexemple pour le fluticasone)contient du lactose, substance quipourrait nuire à la bonne santé

des dents. «Ce ne sont là que deshypothèses, précise le chercheur.Notre étude ne vise pas à confir-mer le mécanisme de cette haus-se de la carie, si elle s’avère fon-dée.»

Les conclusions de l’équipede chercheurs pourraient per-mettre de mieux cibler les cam-pagnes de promotion de la santédentaire. «Si l’on met au jour unecorrélation positive, il faudrapeut-être suggérer aux compa-gnies pharmaceutiques de conce-voir un nouveau composé sanslactose pour transporter le médi-cament », lance Régis Blais. Onpourrait aussi recommander queles jeunes asthmatiques fassentl’objet d’un suivi dentaire plusétroit ou qu’ils adoptent des pra-tiques d’hygiène buccale particu-lières afin de prévenir le dévelop-pement des caries.

De façon générale, la santédentaire des enfants s’amélioredepuis 30 ans puisque le taux decaries ne cesse de diminuer. Com-me Jean-Marc Brodeur le rappe-lait à Forum l’an passé (3 oc-tobre 2005), les adolescentsavaient neuf dents cariées à l’âgede 14 ans en 1977. Ils n’en avaientplus que trois en 1997. Cette bais-se est attribuable à différents fac-teurs, dont l’ajout de fluor dansles dentifrices. « Mais c’est cer-tainement la gratuité des soinsdentaires pour les enfants qui aeu la plus grande incidence surla diminution du nombre d’extrac-tions dentaires», indiquait-il.

Mathieu-Robert Sauvé

Régis Blais

«Plusieurs études ont

été effectuées aux États-

Unis et en Europe sur

la question et elles

présentent toutes des

problèmes de métho-

dologie. Nous voulons

cette fois en avoir

le cœur net.»

Maxime Bernier, ministre de l’In-dustrie, et Suzanne Fortier, prési-dente du Conseil de recherchesen sciences naturelles et en génie(CRSNG), ont annoncé la semai-ne dernière l’attribution de6,9 M$ au Réseau canadien derecherche sur la mammite bovine,dont le siège est à la Faculté demédecine vétérinaire.

« La plupart des Canadiensconsidèrent l’industrie laitièrecomme une source clé d’alimentsnutritifs, mais elle constitue aus-si un élément important de la ba-se économique des collectivitésrurales dans de nombreuses ré-gions du Canada, en particulierau Québec», a déclaré le ministre.

La mammite, ou inflamma-tion de la glande mammaire de lavache, entraine des couts impor-tants pour les exploitants defermes laitières – des couts qui os-cillent entre 300 et 400 M$ parannée –, ce qui représente despertes énormes.

Au cours des cinq prochainesannées, le Réseau orientera sa re-cherche vers les priorités des ex-ploitants de fermes laitières. Onmettra au point des outils et des

stratégies pour contrôler et maitri-ser la mammite. En outre, un pro-gramme de collecte et d’archivageintégré des données simplifiera lacollaboration entre les chercheurstout en reliant les exploitants defermes laitières. Plus de 65 étu-diants des cycles supérieurs, sta-giaires postdoctoraux et étudiantsde premier cycle devraient bénéfi-cier de leur association au Réseau.

« Un des facteurs clés de laréussite du Réseau est le travailmené avec les exploitants defermes laitières aux différentsstades de la recherche sur la mam-mite », a déclaré le directeur duRéseau, Daniel Scholl.

Le Réseau canadien de re-cherche sur la mammite bovineest l’un des 18 réseaux que leCRSNG appuie par l’entremisede son programme de subventionsde réseaux stratégiques. Ce pro-gramme soutient des propositionsde recherche complexes et degrande envergure qui compren-nent des collaborations multisec-torielles dans des domaines cibléspropres à améliorer de façon ap-préciable l’économie, la sociétéou l’environnement du Canada.

10 FORUM S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6

Les bijoux de la Castafioreen franco-provençalUn Tintin en franco-provençal ?C’est ainsi que les linguistes dési-gnent cette langue particulière, néedu latin diffusé depuis Lyon, qui sedistingue à la fois des parlers prochesdu français, au nord de la France,et des parlers de langue d’oc, ausud. Dans ses multiples variantes,le franco-provençal, aujourd’hui demoins en moins parlé, a été pen-dant des siècles le principal instru-ment de communication d’un vas-te territoire : région Rhône-Alpes(France), Suisse romande et Vald’Aoste (Italie). Il n’a jamais accédéau statut de langue administrative,mais il a souvent été écrit, même enl’absence de graphie unifiée. La tra-duction proposée par Manuel Meu-ne, du Département de littératureset de langues modernes, est en dia-lecte bressan, mais, au-delà de laBresse, petite région située entre lesud de la Bourgogne et le Jura, ceuxqui n’ont pas eu l’occasion d’en-tendre un parler franco-provençalreconnaitront peut-être des motset tournures en vogue dans d’autresrégions de la francophonie. Un richeglossaire, en fin d’album, permet àchacun de s’orienter à son rythme.

Plus qu’une traduction, l’ou-vrage est aussi une adaptation,puisque les noms de lieux ou de per-sonnages ont parfois été modifiéspour mieux coller aux réalités lo-cales. Ainsi, Tournesol est devenu«Panouyon», du nom donné régio-nalement à l’épi de maïs égrené, la

Bresse ayant été l’une des premièrescontrées, en Europe, à intégrer le«blé d’Inde» à sa culture culinaire.Quant aux jurons du capitaine Had-dock, ils ne manquent pas non plusde saveur, et, si Tintin a souventéveillé la curiosité des lecteurs enparcourant le monde, il invite au-jourd’hui à un voyage inédit, aucœur même du langage.

Manuel Meune, Lé pèguelyon dela Castafiore (texte original d’Her-gé, Les bijoux de la Castafiore),Casterman, 2006. L’album peut êtrecommandé en librairie ou directe-ment auprès du traducteur (prix spé-cial de lancement : 15 $) : <[email protected]> ou 514343-6235.

Violence et souffrancerédemptricesLa modernité avait cru mettre fin àla légitimation religieuse de la violen-ce. Mais voici que le nom de Dieu esttoujours pris à témoin pour justifierle recours à celle-ci. La plupart dutemps, les dirigeants des grandesreligions rejettent ces légitimations.Pourtant la violence n’est pas ex-clue des récits fondateurs de ces tra-ditions religieuses : elle y occupemême une place majeure, y com-pris dans la Bible. Et qui dit violen-ce dit victimes, trop souvent inno-centes, dont la figure de Jésuscrucifié constitue en christianismel’icône par excellence. Or, la valeurrédemptrice de la souffrance faitaujourd’hui problème à plusieurs,alors qu’elle en aide toujours d’au-tres à mieux vivre leur souffrance. Enfait, le problème n’est peut-être pastant de considérer la souffrancecomme salvifique que de la considé-rer comme rédemptrice, c’est-à-direde la situer dans le plan divin. Cenuméro de Théologiques voudraitcontribuer à la vaste tâche de revoirle discours sur la valeur rédemptri-ce ou salutaire de la souffrance,d’abord dans le christianisme, maisaussi dans les autres monothéismes.

Théologiques est une revue derecherche interdisciplinaire qui en-tend promouvoir l’avancement de la recherche en théologie et ensciences des religions, en dialogue

avec les sciences humaines. Ce nu-méro couvre le deuxième semestrede 2005 bien qu’il paraisse en 2006.

Ont collaboré à ce numéro : Ar-mel Brice Adanhounme, Michel-M.Campbell, Jean-Marc Gauthier, Ca-role Golding, Claude Rochon, del’UdeM, et Ali G. Dizboni, René Gi-rard et Shmuel Trigano.

Sous la direction de Jean-Guy Nadeau, Théologiques, vol. 13,no 2, Violence et souffrance rédemptrices, 2005.

Avons-nous encore besoin des revues d’idées?

La revue Possiblesorganise un collo-que sur l’avenirdes revues d’idéesLa revue Possibles consacre sondernier numéro au rôle des re-vues d’idées au Québec. Ce ques-tionnement survient alors quel’équipe de la publication, cofon-dée en 1976 par le sociologueMarcel Rioux, a perdu le soutienfinancier, modeste au demeurant,qu’elle recevait du Conseil desarts et des lettres du Québec.Dans un monde dominé parl’image et l’information vite digé-rée, les revues d’idées rament àcontrecourant et leur lectorat nerépond pas à la dictature des«cotes d’écoute». Mais la portéedes revues d’idées, variable au grédes époques, a à maintes reprisesété significative au Québec. C’estce que s’emploie à raconter ce nu-méro été-automne 2006 de Pos-sibles, en nous parlant de Rela-tions, Cité libre, Parti pris, Lavie en rose, esse, Vie ouvrière,sans oublier Combats et Argu-

ments. Donc, zoom à la fois surdes revues disparues et sur un cer-tain nombre toujours présentes. À propos de l’une d’entre elles,Arguments, Éric Bédard écrit :« Je crois qu’Arguments incarneassez bien ce temps des doutes etdes remises en question, cette vo-lonté de voir surgir des débats dif-férents sur des enjeux nouveaux.»

Deux articles sont par ailleursconsacrés à la revue française Es-prit, qui a eu beaucoup de résonan-ce parmi les intellectuels québécoisà partir des années 60. Fondée en1932 par le philosophe EmmanuelMounier, Esprit permet aux intel-lectuels du Québec de s’approprierles outils permettant de concilierchristianisme et modernité, nousrappelle Gérard Fabre.

L’aventure de Parti pris estégalement racontée avec brio et,d’entrée de jeu, Jean-Marc Piotteprévient que «nous étions des en-fants de la guerre, précédant lesbaby-boomers avec lesquels lescommunicateurs à l’esprit léger,comme Richard Martineau, nousont souvent confondus».

Bref, un numéro intéressantsur un thème qui fera d’ailleurs l’ob-jet du septième colloque Marcel-Rioux, qui se tiendra le vendredi20 octobre au Département de so-ciologie de l’Université, à 13 h. Laquestion : «Avons-nous encore be-soin des revues d’idées?» ArnaudSales, directeur du Département, etGabriel Gagnon, responsable de larevue et responsable avec NathaliePrud’homme et Pierre Hanel du nu-méro, présenteront le sujet.

P.d.R.

L’ouvrage est une introduction à laphysique des plasmas collisionnelsdestinée à un public relativementlarge de scientifiques non spécia-listes. Puis sont étudiés les mouve-ments individuels des particuleschargées dans des champs élec-triques et magnétiques, ainsi queleur mouvement collectif décrit parun modèle hydrodynamique duplasma. Une attention particulièreest accordée à la physique des dé-charges haute fréquence, à la basede nombreuses applications. Unecentaine d’illustrations facilitent lacompréhension et des annexes dephysique, de mathématiques cor-rélées à chaque chapitre permet-tent soit de combler une lacune, soit

d’approfondir un calcul, un concept.Des problèmes corrigés sont égale-ment proposés, ainsi qu’une biblio-graphie d’ouvrages de référence.

L’ouvrage est accessible à unniveau de licence (L3), mais le publicciblé est celui de la maitrise et dudoctorat. Outre les étudiants, leschercheurs et les universitaires, l’ou-vrage s’adresse aux ingénieurs etaux professionnels qui utilisent destechnologies plasma et désirent enposséder les bases physiques.

Michel Moisan et Jacques Pelletier,Physique des plasmas collision-nels : application aux déchargeshaute fréquence, Les Ulis (France),EDP Sciences, 2006.

Le titre de ce livre a probablementsuscité en vous une question : quepeut bien signifier « Déli_» ? Cesquelques lettres ne vous sont pasinconnues mais, à elles seules, n’ontpas de sens. Vous sentez que vousdevez combler une lacune. Vous en-trez alors, sans doute à votre insu,dans la spirale de la rencontre trans-formatrice où s’interpellent mutuel-lement l’entité lectrice, le texte à li-re et, dans une certaine mesure,l’auteur du texte. Ce jeu continuelde l’aller-retour entre texte et lectu-re ouvre l’espace nécessaire pourl’élaboration de significations iné-dites. Celles-ci émergent d’une lec-ture sans cesse renouvelée parceque produite par des personnes enperpétuel devenir.

Dans ce contexte, on compren-dra qu’un réel souci de confronterles lectures traditionalistes et sou-vent sclérosées des textes de l’ÉCRI-TURE guide chaque page de cet ou-vrage. S’y combinent, pour lapremière fois dans le domaine del’exégèse processuelle, une réflexion

théorique avec huit démarches pra-tiques d’analyse visant à stimuler larencontre créatrice entre les textesissus d’un héritage plusieurs fois mil-lénaire et les personnes qui s’inter-rogent sur leur pertinence pour au-jourd’hui. L’approche processuelleprivilégiée ici offre un terreau origi-nal permettant de réfléchir et des’approprier différemment (présent)des héritages théologiques (passé)en vue de l’élaboration de discourset de pratiques (futur) qui s’inscri-vent dans la mouvance des préoccu-pations existentielles de notre temps.Une invitation à entrer activementdans la ronde des sens à construireindividuellement et collectivement,à se laisser interpeler par des façonsnovatrices de lire les interconnexionsentre soi, les autres, le monde et ledivin.

Robert David, professeur d’exé-gèse (Première Alliance) et d’hébreubiblique à la Faculté de théologie etde sciences des religions, s’intéres-se depuis plus d’une décennie àl’herméneutique processuelle. Il pro-

meut l’application de ses principessur les textes de la Première Allian-ce par l’entremise, entre autres, dugroupe de recherche NEXUS (Nou-velle Exégèse universitaire scienti-fique).

Robert David, Déli_l’ÉCRITURE :paramètres théoriques et pra-tiques d’herméneutique du pro-cès, Montréal, Médiaspaul, 2006,275 p.

Physique des plasmas collisionnels : application aux décharges haute fréquence

vient de paraitre

Déli_l’écriture

Les Bleus n’ontencore accordéaucun but à leurs adversaires

Grâce à un début de saison ful-gurant de sept blanchissagesconsécutifs, l’équipe masculinede soccer des Carabins occupe denouveau le premier rang au clas-sement des 10 meilleures équipesde Sport interuniversitaire cana-dien (SIC).

C’est la huitième fois que lesCarabins trônent à ce rang hebdo-madaire. Il faut remonter à la se-maine du 8 novembre 2004 pourles y retrouver, semaine qui pré-cédait le championnat canadien.

«Nous sommes très heureuxque notre travail soit ainsi recon-nu, mais on ne veut pas trop s’yattarder avant la fin de la saison,commente l’entraineur-chef PatRaimondo. L’important sera d’oc-cuper cette position à la fin duchampionnat canadien.»

En sept matchs joués cette sai-son (et avant le match de ce di-manche 15 octobre à l’UQAM), lesBleus demeurent la seule équipe aupays à ne pas avoir accordé de butsà leurs adversaires, ce qui leur confè-re une fiche de six victoires et unmatch nul. Ils sont actuellement aupremier échelon du classement pro-vincial, huit points devant leurs plusproches poursuivants, le Rouge etOr de l’Université Laval.

« Je n’ai pas vu souvent uneséquence du genre et je doisavouer que c’est même surpre-nant. Depuis le début de l’année,nous mettons l’accent sur l’at-taque à l’entrainement, ajoute PatRaimondo. On ne commenceratoutefois pas à en faire une his-toire et à changer notre façon deprocéder. Si ça continue, tantmieux et, si ça s’arrête, tant pis !»

Cinq de ces sept blanchis-sages reviennent au gardien Ge-rardo Argento (science politique),troisième gardien de l’Impact deMontréal de la United SoccerLeague depuis trois ans et déten-teur du titre de recrue de l’année

de SIC en 2005. Les deux autresjeux blancs reviennent à JulienLetendre (médecine), qui avaitremplacé Gerardo Argento en rai-son d’une blessure.

Prochaines étapes : UBC et SMU

Au cours des 20 dernières an-nées, seulement deux équipes ontentamé une saison avec une sé-rie de blanchissages plus longueau sein du circuit universitaire ca-nadien. Le record à battre est de neuf blanchissages, atteint en 1993 par les Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique, qui avaient accordéun seul but au cours de la saison,soit à leur 10e et dernier match.

En 1989, les Huskies de l’Uni-versité Saint Mary’s avait blanchil’adversaire au cours de leur huitpremiers affrontements, accordantdeux buts à leur neuvième match.L’an dernier, les Lions de l’Univer-sité York avaient également at-teint la marque de sept blanchis-sages d’affilée avant que leursvis-à-vis comptent un but à la90e minute de leur huitième duel.

Également la meilleureoffensive au pays

L’offensive des Carabinsfonctionne aussi à plein régime.Les joueurs ont marqué 22 butsen sept matchs jusqu’à présent en2006, soit le plus haut total debuts marqués au pays, à égalitéavec l’Université de Toronto, quia toutefois disputé 11 matchs.

Le meilleur marqueur desBleus est actuellement le milieude terrain Boubacar Coulibalyavec cinq buts. Le joueur par ex-cellence au Canada en 2004 est deretour après un an d’absence, luiqui vient d’entamer un doctoraten sciences humaines appliquées.

Ce vendredi 20 octobre à21 h au CEPSUM, les Carabinsreçoivent la visite des Stingers del’Université Concordia. Le matchdes femmes précèdera à 19 h.

Benoit MongeonCollaboration spéciale

S e m a i n e d u 1 6 o c t o b r e 2 0 0 6 FORUM 11

Deux joueurs debadminton s’offrentune expérienceinoubliable

Le joueur recrue de l’équipe debadminton des Carabins, Fran-çois Champagne, a promené saraquette jusqu’à Wuhan, en Chi-ne, du 10 au 15 octobre, alors qu’ilreprésentait le Canada aux9es Mondiaux universitaires debadminton.

François Champagne, un étu-diant en administration de 20 ans,en était à sa première expériencesur la scène internationale. Joueurde classe élite et ancien membrede l’équipe du Collège de Mai-sonneuve, il s’entraine avec l’équi-pe du Québec depuis quelquesannées.

Il a été sélectionné par legroupe d’entraineurs canadiensà la suite de sa deuxième positionen simple masculin obtenue le13 mai dernier, au tournoi de sé-lection tenu au CEPSUM. À Wu-han, il a pris part aux épreuves desimple masculin et probablementde double masculin et à la compé-tition par équipes, une nouveau-té aux Mondiaux.

«Du côté de la performance,je n’ai vraiment aucune attenteprécise, j’y vais surtout pour voirle calibre de jeu et avoir du plai-sir, disait François Champagnequelques heures avant de prendrel’avion. Je veux aussi acquérir uneexpérience qui m’amènera peut-être à participer à plusieurs autrescompétitions internationales.»

Martin Villeneuve, chef de délégation

Un autre membre de l’équipede badminton, Martin Villeneuve(doctorat en sciences neurolo-giques), était du voyage mais à titrede chef de la délégation canadienne.

À 28 ans, Martin Villeneuve,qui en est à sa 10e saison avec lesCarabins, n’a plus l’âge requis pourprendre part à la compétition. Il adonc mis son expérience au servi-ce des athlètes en coordonnant lesactivités de l’équipe, lui qui a défen-du les couleurs du Canada auxmondiaux de 2004, en Thaïlande.

« Je me trouve très chanceuxd’occuper ce poste, car je n’ai pasvraiment vécu d’expérience dugenre auparavant. C’est un grandprivilège de pouvoir travailleravec les fédérations nationale etinternationale », a mentionnéMartin Villeneuve.

Les personnes désireuses deconnaitre les résultats de Fran-çois Champagne et de ses coéqui-

piers peuvent visiter le <http://badminton.cug.edu.cn/index.asp>.

La saison universitaire debadminton débutera le 18 no-vembre à l’Université Laval.

Benoit MongeonCollaboration spéciale

Badminton

Deux Carabins en Chine

François Champagne à quelques heu-res de prendre l’avion pour la Chine.

L’attaquant Julien de la Riera a méri-té le titre d’athlète de la semaine auCanada. Il a compté trois buts en deuxmatchs le weekend dernier.

Soccer masculin

Les Carabinsreprennent le premierrang canadien

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222 personnesmarchent et courent à l’occasion du 6 octobre

Deux-cent-vingt-deux personnesont répondu à l’appel du Dépar-tement de kinésiologie, le 6 oc-tobre, à l’occasion de la Journéenationale du sport et de l’activitéphysique. « Tout s’est très bienpassé et il faisait un temps magni-fique, mentionne Chantal Daigle,coordonnatrice de la Clinique dekinésiologie. Cette participationdémontre que la communauté uni-versitaire est consciente de l’im-portance de faire de l’activité phy-sique pour se maintenir en santé.»

Les 25 coureurs qui ont fran-chi les 5,3 km à une vitesse va-riant de 8 à 12 km/h provenaientde plusieurs facultés et départe-ments ainsi que des deux écolesaffiliées. Étudiants, professeurs etemployés ont pu fraterniser. Plu-sieurs étaient en terrain connupuisqu’ils font partie du Club decourse, dirigé par François Lecot,organisateur de l’activité.

Du côté des marcheurs, ilsétaient 43 à s’être présentés aupoint de rendez-vous de la Facul-té de médecine vétérinaire deSaint-Hyacinthe et 40 à celui dupavillon Roger-Gaudry. Ils ontmarché à bon rythme dans lesfeuilles d’automne.

Le CEPSUM a quant à lui ou-vert ses portes à la communauté.Quatre-vingts personnes ont prispart gratuitement à des activitésd’escalade, d’aquaforme et dedanse salsa.

M.-R.S.

Journée du sport

Une journée active qui marche bien

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En plein été indien, 25 coureurs ont parcouru une distance de 5,3 km à l’occasion de la Journée nationale du sport et de l’activité physique.

Les marcheurs étaient nombreux aux points de rendez-vous le 6 octobre.