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DOSSIER 5 GEOGRAPHIE L’AFRIQUE DIVERSITE DES ESPACES ET DES CULTURES 1
DOSSIER 5 - Enseignement · Web view2010/12/16 · Des déserts comme le Sahara qui est le plus grand du monde (5000km d’Est en Ouest et 2000km du Nord au Sud) et le Kalahari occupent
DOSSIER 5GRETA VAUCLUSE NORD BAC PRO 2011 BRES.O
INTRODUCTION
Le continent africain se présente aujourd’hui comme le symbole du
« mal-développement » : une croissance démographique
encore très forte (2,6% en moyenne annuelle, plus de 2 milliards
d’habitants en 2050), une explosion urbaine mal maîtrisée, un
développement économique en panne (presque tous les « pays
moins avancés » sont en Afrique) et une forte instabilité
politique (multiplication des foyers de guerre civile et des
conflits armées).
A) UN CONTINENT CONTRASTE
1) VARIETE DES PAYSAGES NATURELS…
A cheval sur l’Equateur, l’Afrique est un vaste continent de plus
de 30 millions de km², entièrement situé dans la zone chaude mises
à part les franges tempérées du Nord et du Sud (pays du Maghreb et
Afrique du Sud). Il comporte tous les climats de la zone
chaude : climat désertique au cœur du Sahara (-250mm de
précipitation/an) ; climat tropical sec puis humides des
Tropiques vers l’Equateur, climat équatorial à l’Equateur (+1500mm
de précipitation/an). Ases franges Nord et Sud, on rencontre le
climat méditerranéen.
Des déserts comme le Sahara qui est le plus grand du monde (5000km
d’Est en Ouest et 2000km du Nord au Sud) et le Kalahari occupent
une large partie des terres. Des Tropiques à l’Equateur, le
continent présente les formations végétales naturelles liées à ces
différents domaines climatiques : steppes plus ou moins
arbustives, savanes herbeuses, de plus en plus arborées, et forêts
denses.
A l’Est d’une ligne qui va de l’Angola à l’Erythrée, le relief est
très montagneux : le mont Kenya culmine à 5199 mètres et le
Kilimandjaro à 5885 mètres. L’Afrique du Nord est dominée par les
massifs du Hoggar ou de l’Atlas. Ces reliefs représentent des
châteaux d’au d’où naissent parfois de puissants fleuves (Nil,
Congo, Zambèze,…)
2) …VARIETE DES PAYSAGES AGRAIRES
Les activités agricoles dépendent de la longueur de la saison des
pluies qui s’allonge des Tropiques vers l’Equateur. Les terres
arides du Sahel sont parcourues par des troupeaux des Touaregs et
des Peuls ; ces pasteurs nomades commercent avec les
agriculteurs sédentaires des oasis.
Les terres plus humides sont consacrées à l’agriculture vivrière
qui produit des céréales (mil, millet ou sorgho), des tubercules
(igname ou manioc) et des légumes (haricots verts, tomates,
oignons,…) mais aussi à l’agriculture commerciale destinée à
l’industrie ou à l’alimentation (coton, café, cacao, huile de
palme, banane,…). Les cultures de plantation, qui rapportent des
devises, sont souvent privilégiées : elles mobilisent de
grandes superficies, bénéficient d’investissements et de techniques
modernes ; les cultures vivrières restent peu productives,
surtout les cultures sur brûlis.
Les oasis du Sahara abritent des cultures intensives étagées :
sous le couvert des palmiers-dattiers, des arbres fruitiers
ombragent des jardins sillonnés par des canaux d’irrigation. Autour
des villages de la savane, s’étendent des auréoles de cultures
extensives qui mêlent céréales et légumes. Les grandes plantations
de cultures intensives (palmistes, arachides, cacao, café, coton,…)
dessinent de vastes parcelles aux contours géométriques, trouées de
hangars destinés stockage des denrées ou de matériel.
3) UNE FORTE CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
Peuplée de 818 millions d’habitants en 2001 (13,3% de la population
mondiale), l’Afrique est le continent qui connaît la plus forte
croissance de la planète. La majorité des pays africains sont en
effet en pleine transition démographique : avec un taux de
mortalité moyen de 14 ‰ mais un taux de natalité de 38 ‰ qui masque
des pics de 50‰ (Mali, Angola, Niger), la croissance naturelle de
la population est de 2,4 %. L’indice de fécondité est en moyenne de
5,2 enfants par femme en Afrique (2,8 dans le monde, 1,4 en Europe)
mais dépasse 7 au Mali, en Somalie et en République Démocratique de
Congo,…
Ainsi le continent africain est-il le continent de la
jeunesse : les moins de 15 ans représentent 43% de la
population (30% dans le monde , 18% en Europe) mais dépassent les
45% dans 22 des 56 Etats africains ; en revanche, les plus de
64 ans représentent que 3% de la population (7% dans le monde, 15%
en Europe) dans la quasi-totalité des Etats.
Cette pression démographique, conjuguée à la fois à l’attrait de la
ville _qui procure des emplois, services, écoles, dispensaires…_et
à la faible productivité de l’agriculture, provoque un exode rural
massif
4) UNE EXPLOSION URBAINE SANS EGALE
Très inégale, la répartition de la population présente des
« pleins » (littoraux du Maghreb et du golfe de
Guinée… ; vallées fluviales du Nil, du Niger… ; Hauts
plateaux des Grands Lacs) et des « vides » (déserts du
Sahara et du Kalahari ; forêts denses encore peu exploitées).
La population africaine vit surtout dans les campagnes mais si
l’Afrique subsaharienne compte encore 66% de ruraux en 2000 (contre
89% en 1950), le Maghreb n’en compte plus que 50%.
C’est en Afrique que la population urbaine a la plus forte
croissance : en Afrique subsaharienne a gagné 5% de citadins
de plus par an entre 1980 et 1995. Cette urbanisation multiplie les
villes et entraîne le gonflement de mégapoles démesurées dont les
infrastructures sont inadaptées aux besoins : pénurie de
logements, déficience des réseaux de transport et de distribution
d’eau potable, absence de système d’égouts…gâchent la vie des
citadins. Ces mégapoles (Le Caire, Abidjan, Dakar, Kinshasa, Lagos)
sont en majorité des ports maritimes et/ou des capitales qui
concentrent toutes les activités et les richesses du pays.
B) UN CONTINENT CONTRASTE
1) UN CONTINENT AU LOURDS HERITAGES
Le continent africain subit de lourds handicaps, moins liés aux
conditions naturelles qu’aux séquelles de l’histoire. Certes les
sécheresses ou les inondations l’accablent trop souvent provocant
désastres et exodes ; certes les sols, lessivés par les pluies
ou balayés par les vents, sont souvent menacés de stérilité,
limitant les terres cultivables, certes les cultures sont parfois
anéanties par des invasions de criquets ; mais les calamités
africaines sont surtout le fait des hommes et de l’histoire.
Privée de forces vives durant des siècles par la traite négrière,
l’Afrique a subi ensuite les excès puis les séquelles de la
colonisation : pillage des ressources naturelles,
infrastructures destinées aux exportations plus qu’à l’aménagement
des territoires, élites locales dévouées à la métropole, frontières
au tracé arbitraire, conflits « ethniques » latents, ou
meurtriers…Depuis les indépendances, elle pâtit surtout de la
négligence de la plupart des élites politiques au pouvoir, souvent
plus préoccupées de leurs intérêts privés que du développement de
leur pays.
2) UN CONTINENT EN RETARD
Les pays d’Afrique présentent des PNB très bas : l’Afrique
subsaharienne représente 0.6% du PNB mondial, le Maghreb 0.7% et
l’Afrique du Sud 0.4%¨ ; 18 pays africains ont un PNB ppa/hab.
en dessous de 1000$. Sur les 49 pays les moins avancés (PAM)
recensés dans le monde, 34 sont situés en Afrique. Sur les 36 pays
du monde qui présentent un indicateur de développement humain (IDH)
inférieur à 0.5, on dénombre 29 pays africains, le Niger et la
Sierra Leone étant les derniers avec 0.27…La moitié de la
population est analphabète dans 22 Etats.
L’Etat sanitaire de l’Afrique est désastreux : le continent
est ravagé par l’épidémie de sida qui frappe 29.4 millions de
personnes, c’est-à-dire 80% des malades dans le monde. Trois autres
fléaux déciment les Africains par centaines de milliers : la
maladie du sommeil, la tuberculose et le paludisme (90% des décès
dans le monde). Le manque de dispensaires et de médecins est
criant. La malnutrition et la sous-nutrition accablent des millions
de personnes, favorisant maladies et épidémies (choléra, rougeole).
D’ailleurs l’espérance de vie d’un Africain est de 53 ans mais
cache de grandes disparités : 72 ans en Tunisie, 37 ans en
Zambie…
Même avec près de 70% des actifs, l’agriculture africaine n’arrive
pas à nourrir une population qui croît. L’industrialisation reste
limitée et la plupart des activités urbaines sont liées à un
secteur informel qui offre plus un moyen de survie qu’une voie de
développement. Aucun des modèles de développement appliqués depuis
la décolonisation n’a apporté la croissance espérée.
3) UN CONTINENT DEPENDANT
Les pays africains ont misé leur développement sur les exportations
de cultures commerciales et de matières premières minérales dont le
continent regorge, ce qui fait que les produits bruts agricoles ou
miniers représentent 90% des exportations vers le Nord : en
2001, les exportations de l’Algérie sont constituées à 97%
d’hydrocarbures, celles de la Côte-d’Ivoire à 69% de cacao. En
revanche, ils importent du Nord des produits transformés au coût
élevé : produits manufacturés, biens d’équipement et produits
alimentaires. La valeur marchande des produits primaires est fixée
dans le Nord. Etant donné le poids de ces produits dans la
constitution de la richesse nationale, les fluctuations des cours
mettent en péril les budgets de nombreux Etats, surtout lorsqu’il
s’agit de monoproductions. Cet échange inégal entraîne le déficit
de la balance commerciale qui maintient l’Afrique dans la
dépendance.
Longtemps colonisés, les Etats africains ont du mal à s’émanciper
de la domination économique des pays du Nord et de leurs anciennes
métropoles avec lesquelles ils ont gardé des liens étroits. La
plupart d’entre eux dépendent de l’aide extérieure, aide privée des
banques ou aide publique au développement (APD) des Etats. Si les
PMA et les PPTE bénéficient de suppressions ou d’allègement de leur
dette de la part des pays riches, les autres consacrent l’essentiel
des recettes d’exportations au service de la dette. L’aide
alimentaire a des effets pervers : elle concurrence ou
décourage les productions locales, modifie les habitudes
alimentaires ; elle permet en revanche aux pays du Nord
d’écouler une partie de leurs stocks.
4) UN CONTINENT A L’ECART!
La part de l’Afrique dans les échanges ne cesse de diminuer :
elle ne représente plus que 1% du PIB mondial, 2% des échanges
internationaux et des investissements directs étrangers (IDE). Les
délocalisations des firmes du Nord y sont rares, sauf au Maroc et
en Tunisie. Depuis 2001, le Nouveau partenariat pour le
développement de l’Afrique (NEPAD) veut instaurer un contrat de
développement entre pays pauvres appliquant une « bonne
gouvernance » et pays riches investissant des fonds privés
pour dynamiser les économies.
La dette représente 66% du PIB de l’Afrique subsaharienne en 2000
(72% de celui du Nigeria et 247% du Congo-Brazzaville en 1997). Le
service de la dette dévore la plus grande part des exportations. Il
est donc difficile de dégager les investissements susceptibles de
permettre le décollage économique, notamment dans l’industrie.
Alors les Africains explorent d’autres voies qui échappent à la
comptabilité officielle : réseaux de solidarité, secteur
informel, cultures maraîchères périurbaines…
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