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L’année dernière à Marienbad de Alain Resnais – France, Italie – 1960 1 h 29 – Noir et blanc Un dossier réalisé par Nathan Renaud l'espace Histoire-Image de la médiathèque de Pessac dans le cadre des Ciné-Mémoires de l'Association des cinémas de proximité en Aquitaine (ACPA) et du Pôle régional d'éducation artistique et de formation au cinéma et à l'audiovisuel - Aquitaine Scénario et dialogues : Alain Robbe-Grillet Production : Anatole Dauman Directeur de production : Léon Sanz Directeur de la photographie : Sacha Vierny Musique : Francis Seyrig Décor : Jacques Saulnier Son : Jean-Claude Marchetti, Claude Villette Assistant réalisateur : Jean Léon, Volker Schlöndorff Montage : Henri Colpi, Jasmine Chasney Script : Sylvette Baudrot Dates de tournage : 12 septembre – 12 novembre 1960 (Munich, Paris) Sortie en France le 25 juin 1961 Interprétation Delphine Seyrig : La femme Giorgio Albertazzi : L’inconnu Sacha Pitoëff : L’autre homme 1

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alain resnais

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  • Lanne dernire Marienbad

    de Alain Resnais France, Italie 19601 h 29 Noir et blanc

    Un dossier ralis par Nathan Renaud l'espace Histoire-Image de la mdiathque de Pessac dans le cadre des Cin-Mmoires de l'Association des cinmas de proximit en Aquitaine (ACPA) et du Ple rgional d'ducation artistique et de formation au cinma et l'audiovisuel - Aquitaine

    Scnario et dialogues : Alain Robbe-GrilletProduction : Anatole DaumanDirecteur de production : Lon SanzDirecteur de la photographie : Sacha Vierny Musique : Francis Seyrig Dcor : Jacques Saulnier Son : Jean-Claude Marchetti, Claude Villette Assistant ralisateur : Jean Lon, Volker Schlndorff Montage : Henri Colpi, Jasmine Chasney Script : Sylvette Baudrot

    Dates de tournage : 12 septembre 12 novembre 1960 (Munich, Paris)

    Sortie en France le 25 juin 1961

    Interprtation

    Delphine Seyrig : La femme Giorgio Albertazzi : Linconnu Sacha Pitoff : Lautre homme

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  • Rsum

    Cela se passe dans un grand htel, une sorte de palace international, immense, baroque, au dcor fastueux mais glac : un univers de marbres, de colonnes, de ramages en stuc, de lambris dors, de statues, de domestiques aux attitudes figes. Une clientle anonyme, polie, riche sans doute, dsuvre, y observe avec srieux, mais sans passion, les rgles strictes des jeux de socit (cartes, dominos...), des danses mondaines, de la conversation vide, ou du tir au pistolet. A lintrieur de ce monde clos, touffant, hommes et choses semblent galement victimes de quelque enchantement, comme dans ces rves o lon se sent guid par une ordonnance fatale, dont il serait aussi vain de prtendre modifier le plus petit dtail que de chercher senfuir. Un inconnu erre de salle en salle tour tour pleines dune foule guinde, ou dsertes , franchit des portes, se heurte des miroirs, longe dinterminables corridors. Son oreille enregistre des lambeaux de phrases, au hasard, ici et l. Son oeil passe dun visage sans nom un autre visage sans nom. Mais il revient sans cesse celui dune jeune femme, belle prisonnire peut-tre encore vivante de cette cage dor. Et voil quil lui offre limpossible, ce qui parat tre le plus impossible dans ce labyrinthe o le temps est comme aboli : il offre un pass, un avenir et la libert. Il lui dit quils se sont rencontrs dj, lui et elle, il y a un an, quils se sont aims, quil revient maintenant ce rendez-vous fix par elle-mme, et quil va lemmener avec lui.

    Alain Robbe-Grillet, cit dans Fiche filmographique IDHEC

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  • Bio-filmographie

    Alain ResnaisCinaste franais, 3 juin 1922 (Vannes)

    Alain Resnais commence sa carrire dans le cinma documentaire. Tourns en noir et blanc, Van Gogh (1948), Guernica (1950) ou Les Statues meurent aussi (1953), avec Chris Marker, sont salus par la critique pour la qualit de l'analyse esthtique et leur sensibilit. En 1955, il ralise Nuit et Brouillard (1956) en collaboration avec l'crivain Jean Cayrol, bouleversante vocation des camps de dports, puis deux autres films sur la Bibliothque nationale et sur les usines Pchiney. Pour Hiroshima mon amour (1959), son premier long mtrage qui lui vaut une renomme mondiale, Alain Resnais s'appuie sur un texte de Marguerite Duras, et L'Anne dernire Marienbad (1961), son deuxime film, emprunte son sujet au romancier Alain Robbe-Grillet. Ces deux oeuvres rvlent un got de l'exercice de style au service d'une grande sincrit. Virtuosit du montage, fixation sur des lieux et des objets insolites, souplesse de la camra contribuent au dosage savant de ferie dcorative et d'tude psychologique. Les jeux de forme d'Alain Resnais, qui mlangent constamment l'imaginaire et la ralit, sont l'expression d'un style original, mais aussi d'une rflexion attentive sur la complexit de la pense humaine. La suite de son oeuvre conduit le cinaste vers une rflexion dsenchante sur les guerres perdues (Muriel ou le Temps d'un retour, 1962) puis la dcouverte d'univers parallles (Je t'aime, je t'aime, 1967) ou au charme discret du rtro (Stavisky, 1974). Il retrouve une veine plus personnelle avec Providence (1976) et La Vie est un roman (1982), vritables labyrinthes de la rumination littraire, ou encore avec Mon oncle d'Amrique (1979), rflexion sur la biologie du comportement inspire des propos du professeur Henri Laborit. Une sorte de dtachement amus se dessine et se confirme avec Mlo (1986), adaptation d'une pice d'Henry Bernstein, o Resnais rconcilie cinma et thtralit. Si l'audace formelle et l'intelligence du rcit demeurent dans I Want to Go Home (1988), elles sont encore plus sensibles dans le film double Smoking/No smoking (1992), srie de variations sur les potentiels narratifs, interprt uniquement par Pierre Arditi et Sabine Azma qui incarnent eux seuls neuf personnages. Tout comme dans On connat la chanson (1997), les situations, la psychologie et la mtaphysique font la matire d'un virevoltant exercice intellectuel non dnu d'humour. C'est aussi une oeuvre caractristique des mthodes de travail d'Alain Resnais, qui sait s'entourer d'artisans pour donner le plus grand soin aux dcors, aux couleurs, la lumire et au cadre, et la construction du scnario. Son dernier film, Coeurs (2006), histoire de chass-crois entre sept personnages malades de solitude, lui vaut le Lion d'argent de la mise en scne du Festival de Venise.

    http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/

    Alain Robbe-Grillet Ecrivain franais, 1922 (Brest) 2008 (Caen)

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  • Alain Robbe-Grillet, est un romancier et cinaste franais. Considr comme le chef de file du nouveau roman, il a t lu l'Acadmie franaise le 25 mars 2004 sans tre reu. Son premier roman, Les Gommes, parait en 1953 aux ditions de Minuit et Roland Barthes lui consacre un article dans Critique. Se liant d'amiti avec Jrme Lindon, directeur des ditions de Minuit, il en devient conseiller littraire entre 1955 et 19851. On considre parfois Les Gommes comme le premier nouveau roman , mais l'expression n'apparat que quelques annes plus tard, sous la plume d'un critique. En 1963 parat Pour un Nouveau Roman, recueil d'articles de Robbe-Grillet publis notamment dans L'Express. Il se fait ainsi en quelque sorte le thoricien de ce mouvement littraire. On le qualifia souvent de pape du nouveau roman .Il travaille galement pour le cinma, notamment sur le scnario de L'Anne dernire Marienbad, ralis par Alain Resnais en 1961. Les films qu'il a raliss oscillent alors entre rotisme et sado-masochisme. Il tait connu pour tre un adepte du sado-masochisme, comme sa femme Catherine Robbe-Grillet.Peu peu, ses romans se sont tourns vers l'rotisme, et vers l' autobiographie fantasmatique 2, romans qui ont parfois t plus apprcis l'tranger (notamment aux tats-Unis) qu'en France, au moins du point de vue des universitaires.Il participe galement au Haut comit pour la dfense et lexpansion de la langue franaise entre 1966 et 19681.De 1972 1997, Alain Robbe-Grillet enseigne aux tats-Unis, l'universit de New York (NYU) et la Washington University de Saint-Louis (Missouri), et dirige le Centre de sociologie de la littrature luniversit de Bruxelles entre 1980 et 1988.lu l'Acadmie franaise au 32e fauteuil, succdant Maurice Rheims, le 25 mars 2004, il n'a jamais prononc son discours de rception, refusant le port de l'habit vert et cette tradition, qu'il considrait comme dpasse, provoquant ainsi l'impatience des autres immortels. Son dcs ayant eu lieu avant que le problme ne trouve de solution, il n'a jamais sig l'Acadmie franaise.Install au Mesnil-au-Grain (Calvados) partir de 1963, il y crit la plupart de ses livres et consacre sa formation d'agronome au parc du chteau du XVII e sicle. Plus tard, il travaille avec l'Institut mmoires de l'dition contemporaine ouvert en 2003 Caen, o il dpose ses archives et dont il a fait du directeur son lgataire universel.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Robbe-Grillet

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    http://fr.wikipedia.org/wiki/2003http://fr.wikipedia.org/wiki/2003http://fr.wikipedia.org/wiki/2003http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_m?moires_de_l'?dition_contemporainehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_m?moires_de_l'?dition_contemporainehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_m?moires_de_l'?dition_contemporainehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si?clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Calvados_(d?partement)http://fr.wikipedia.org/wiki/Calvados_(d?partement)http://fr.wikipedia.org/wiki/Calvados_(d?partement)http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mesnil-au-Grainhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mesnil-au-Grainhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mesnil-au-Grainhttp://fr.wikipedia.org/wiki/2004http://fr.wikipedia.org/wiki/2004http://fr.wikipedia.org/wiki/2004http://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_2004http://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_2004http://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_2004http://fr.wikipedia.org/wiki/25_marshttp://fr.wikipedia.org/wiki/25_marshttp://fr.wikipedia.org/wiki/25_marshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rheimshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rheimshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rheimshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Acad?mie_fran?aisehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Acad?mie_fran?aisehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Acad?mie_fran?aisehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1988http://fr.wikipedia.org/wiki/1988http://fr.wikipedia.org/wiki/1988http://fr.wikipedia.org/wiki/1980http://fr.wikipedia.org/wiki/1980http://fr.wikipedia.org/wiki/1980http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_Bruxelleshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_Bruxelleshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_Bruxelleshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Universit?_de_New_Yorkhttp://fr.wikipedia.org/wiki/?tats-Unishttp://fr.wikipedia.org/wiki/?tats-Unishttp://fr.wikipedia.org/wiki/?tats-Unishttp://fr.wikipedia.org/wiki/1997http://fr.wikipedia.org/wiki/1997http://fr.wikipedia.org/wiki/1997http://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-whoswho-0http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-whoswho-0http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-whoswho-0http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-1http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-1http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-1http://fr.wikipedia.org/wiki/?rotismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/?rotismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/?rotismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Robbe-Grillethttp://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Robbe-Grillethttp://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Robbe-Grillethttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sado-masochismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sado-masochismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Sado-masochismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/?rotismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/?rotismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/?rotismehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1961http://fr.wikipedia.org/wiki/1961http://fr.wikipedia.org/wiki/1961http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Resnaishttp://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Resnaishttp://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Resnaishttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Ann?e_derni?re_?_Marienbadhttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Ann?e_derni?re_?_Marienbadhttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Ann?e_derni?re_?_Marienbadhttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Ann?e_derni?re_?_Marienbadhttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Ann?e_derni?re_?_Marienbadhttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Ann?e_derni?re_?_Marienbadhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cin?mahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cin?mahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cin?mahttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Expresshttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Expresshttp://fr.wikipedia.org/wiki/L'Expresshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_un_Nouveau_Romanhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_un_Nouveau_Romanhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_un_Nouveau_Romanhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1963http://fr.wikipedia.org/wiki/1963http://fr.wikipedia.org/wiki/1963http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-whoswho-0http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-whoswho-0http://fr.wikipedia.org/wiki/#cite_note-whoswho-0http://fr.wikipedia.org/wiki/J?r?me_Lindonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/J?r?me_Lindonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/J?r?me_Lindonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bartheshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bartheshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bartheshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bartheshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bartheshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bartheshttp://fr.wikipedia.org/wiki/?ditions_de_Minuithttp://fr.wikipedia.org/wiki/?ditions_de_Minuithttp://fr.wik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  • Portrait de Delphine Seyrig Actrice franaise, 1932 (Beyrouth) 1990 (Paris)

    Dans le mtier, on l'appelait "le violoncelle", en hommage sa voix. Si sa filmographie est blouissante, Delphine Seyrig fut aussi une grande comdienne de thtre. On sait moins, en revanche, que son engagement passionn dans le mouvement fministe lui valut bien des dboires professionnels. C'est cette trajectoire scintillante que retrace Jacqueline Veuve en clairant, au-del du mythe, diverses facettes d'une femme d'exception ( Delphine Seyrig, portrait d'un comte, 2000 ). Elle sera actrice. Elle le sait ds l'enfance, dans la maison du Valais suisse, puis au Liban, avant la Seconde Guerre mondiale. On la retrouve jeune femme New York : elle court les auditions et frquente l'Actors Studio. Un seul objectif en tte : jouer. C'est--dire, selon elle, "se projeter, se connatre" et "arriver dire des choses qu'on n'ose pas dire, dans la vie". C'est le film d'Alain Resnais, L'Anne dernire Marienbad, qui la rvle au public franais. Mais qui l'emprisonne aussi dans ce personnage thr dont elle tait, dans sa vie, l'antithse. Au vrai, qui tait-elle ? Une femme vivant "sa part d'innocence" comme l'voque Jean Rochefort ? L'hritire "de la ligne des Garbo" - dixit Michael Lonsdale ? La "proche et distante" ou celle qui "communiquait tous un enthousiasme fou" ? La rebelle dnonant brillamment - et avec un rare courage - le sexisme ordinaire et le machisme ambiant ? L'actrice, disparue trop vite en 1990, fut tout cela la fois.

    http://prep-cncfr.seevia.com/idc/data/cnc/

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  • QUELQUES PISTES DE PRESENTATION

    Le cinma dAlain Resnais et la question de la structure narrative

    Si Resnais sattache donner chacun de ses films une construction dramatique indite, cest en effet quelle lui permet de relever ce dfi quil sest impos. Le cinma, pour lui, sert faire coexister des lments a priori htrognes, qui ne sont pas destins aller ensemble. Resnais fonde ses films sur structure dopposition permanente : il fait alterner dans un mme film le rel et limaginaire ou lhypothtique, le prsent et le pass ou le futur, la figuration et la non-figuration, la fiction et la thorie biologique, ou fait concider prise de vues relle et animation saccade.

    Franois Thomas, Jeux de construction : la structure dans le cinma dAlain Resnais , Positif, revue de cinma : Alain Resnais

    La collaboration de deux grandes figures de la modernit

    Rarement deux auteurs se seront aussi longuement, aussi diversement exprims sur leur film que Resnais et Robe-Grillet. Rarement propos dauteurs auront aussi peu clair le dbat, aussi peu coup court aux spculations de la critique. Ayant voulu crer un film ouvert, un carrefour de possibilits , Resnais et Robe-Grillet se sont livrs aux caprices imprvisibles du hasard, comme sils avaient par quelque opration de haute magie construit une bote de Pandore sans en dterminer le contenu, et pour la seule surprise dmiurgique de louverture. Cest un film qui m'intrigue, dit Resnais, il doit y avoir dedans des forces caches.

    Robert Benayoun, Alain Resnais, arpenteur de limaginaire

    Un rcit dconstruit, un film labyrinthique

    Lavenir est au film quon ne pourra pas raconter Germaine Dulac, 1927

    Si daucuns y ont vu un film pompier et prtentieux, Lanne dernire Marienbad reste pour la plupart des cinphiles (toutes gnrations confondues) une oeuvre fascinante, inpuisable, situe quelque part entre le film dauteur formaliste, lessai philosophique, la science-fiction et le fantastique. Ici, comme avec Hiroshima mon amour, Resnais refuse la narration linaire, saffranchit des rgles de narration classiques pour proposer un film la fois crbral et vibrant. A la transparence du rcit traditionnel, le cinaste franais oppose une forme de dconstruction propre au cinma moderne. Lintrigue ne

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  • repose plus sur une logique rgie par le principe de ncessit (telle action A entrane invitablement une raction B) mais sur une dynamique plus alatoire, plus lacunaire, davantage ouverte aux possibles narratifs. Ce parti-pris entrane chez le spectateur une perte de repres, la fois dordre spatial et temporel, visible ds la premire squence du film. Une suite de travellings fluides enregistrent la beaut glace du chteau, o semble stre loge toute la mmoire du monde . Malgr la fluidit et la prcision de la mise en scne, le spectateur se trouve dans limpossibilit de reconstruire mentalement un espace compltement clat. A cette sensation dgarement sajoute un sentiment de confusion d la bande-son : dsincarnes, les voix se distinguent peine, senchevtrent, dclament, se rptent et senroulent sur elles-mmes dans une sorte de litanie funbre. Peupl dtres et de choses, le chteau de Lanne dernire nen est pas moins hant par la mort. Dans le film, la dissociation entre corps et voix est rcurrente. On a des corps sans voix, ou des voix sans corps. Cette mise en scne de la parole rejoint le cinma de Godard, autre tenant dun cinma de rupture. La boucle, lenchevtrement et la tension vers labstraction sappliquent galement au temps. Lanne dernire navance pas selon un ordre chronologique qui verrait voluer les personnages de telle position telle autre. Le film mlange et superpose plusieurs temporalits : un prsent flottant, aux confins de lirrel (nai-je pas finalement affaire un rve ?) et un pass fantasm, hypothtique. Si le temps se ddouble en oscillant entre pass et prsent, il est aussi fig, aboli, comme vou la rptition : on y retrouve les mmes personnages en proie aux mmes manies, le mme jeu de cartes, on y entend les mmes phrases. Au final, lintrigue confine linsularit et la suffocation. Les personnages paraissent prisonniers dun enclos dor. Ils se trouvent dans un lieu hors-temps, comme sils staient engouffrs dans une faille spatio-temporelle ou dans une zone inassignable, ne figurant sur aucune carte. Logiquement, la forme adopte ici est celle du labyrinthe : le film de Resnais regorge de recoins, de replis, dalles, de couloirs. Le travelling, comme figure de lerrance et de la dambulation, est le moyen dexplorer le ddale. Lanne dernire devient alors luvre de tous les errements : ceux de lhomme dcid convaincre la femme de leur histoire damour passe, ceux de la mise en scne qui fragmente lespace en mme quelle larpente avec virtuosit, ceux du spectateur qui doit reconstituer lhistoire selon ses dsirs et ses propres interprtations. Lanne dernire Marienbad : un film mental dont vous tes le hros ?

    Une histoire damour au sein dun univers dshumanis

    Le film de Resnais dcrit un univers froid et dshumanis. Les tres qui habitent le chteau sont films comme des statues et se voient vids de toute substance vitale. Ce sont des figures de cire, des automates vous rpter les mmes gestes routiniers et insignifiants. En tant un peu plus imaginatif, on pourrait y voir des sortes dandrodes, des robots de chair dnus dmotion. Labsence de couleur ne fait que renforcer ce ct dsincarn et sans vie.

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  • En effet, toute forme de sentiment est absente, du moins jusqu larrive de linconnu interprt par Giorgio Albertazzi. Sa qute obsessionnelle dun amour perdu injecte une dose dhumanit et de folie dans ce qui nest quun monde en trompe-lil, quun simulacre terrifiant de la comdie humaine. Quelle soit relle ou fantasme, cette histoire damour travers le temps fait de Lanne dernire Marienbad un film incandescent et amoureux. Elle fait dvier le rcit mais reprsente aussi un moyen de sy raccrocher. Malgr sa beaut glaciale et ses regards vides, Delphine Seyrig incarne ainsi la part vibrante du film. Opaque, fantomatique, fatale, elle est dans le sillage de Madeleine, hrone bien connue du Vertigo dHitchcock.

    Influence et descendance de Lanne dernire Marienbad : Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick

    Linfluence de Sir Alfred

    Dailleurs, on peut remarquer que la gnalogie de Lanne dernire Marienbad est assez vaste. Resnais paie son tribut Alfred Hitchcock en reprenant un procd mythique, cher au matre du suspense : au dtour dun plan, son image apparat quelques secondes. Inviter le matre au crmonial de Marienbad nest pas un geste gratuit : Vertigo dclinait les thmes de lamour perdu-retrouv et de la spirale du temps . Souvenons-nous que Judy-Madeleine feignait de ne pas reconnatre Scottie, rduisant leur histoire damour passe nant. Dans Vertigo, la femme tait un tre insondable et insaisissable, un spectre comme La Gradiva de Jensen ou comme la mythique Eurydice.

    Shining : le labyrinthe de Stanley Kubrick

    A son tour, Lanne dernire a influenc bon nombre de films. Le rapprochement avec Shining de Kubrick pourra a priori surprendre mais il est brillamment dmontr par le critique Luc Lagier dans son film-bonus Dans le labyrinthe de Marienbad : linstar du palace baroque imagin par Robbe-Grillet, lhtel Overlook de Stephen King est habit par des fantoches. De plus, les films de Resnais et de Kubrick ont en commun ces interminables couloirs, cette part de rve et dhorreur et, enfin, cette volont de reflter le commerce mental de lhomme avec le monde. Ecrivain sur le point de basculer dans la folie, le personnage interprt par Jack Nicholson est assailli dimages mentales. Sa vision du monde est biaise et purement fantasmagorique. Le monde qui sagglutine dans la salle de rception nest que la projection dun cerveau malade. On apprendra par la suite que les invits de cette rception imaginaire ont vritablement exist mais quils sont morts depuis longtemps. De la mme manire, on peut dire que le cinma tortueux dun David Lynch ne nat pas ex nihilo mais quil trouve en Marienbad une influence (inavoue) majeure. En effet, nest-il pas possible de voir Mulholland Drive et le vertige interprtatif quil a suscit un rejeton du cinma de Resnais ?

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  • LE CINMA DE LA MODERNIT

    La rupture instaure par la modernit se manifeste un double niveau : celui du personnage qui nest plus dsormais le support de la structuration du rcit et celui de lordre causal lui-mme qui nest plus au service dune conception unificatrice de lexprience humaine.

    La mise en crise du personnage

    Avec la modernit, le personnage cesse dtre le vecteur des transformations narratives et le ple autour duquel sorganisent les relations causales. Lintriorit des personnages devient problmatique ou opaque : la plupart du temps, les personnages vivent une crise dont ils ne dmlent pas compltement les causes et quils savrent impuissants surmonter. Comme le souligne Deleuze, le personnage est devenu une sorte de spectateur qui enregistre plus quil ne ragit . Etranger lui-mme comme aux autres, le personnage moderne subit les vnements plus quil ne les provoque. Son malaise existentiel consacre la fin des grands rcits qui, du Sicle des lumires au cinma classique en passant par le roman du XIXe sicle, avaient tent de donner un sens lexprience humaine autour de valeurs telles que laccomplissement individuel ou la transformation sociale. On peut dater du lendemain de la Deuxime Guerre mondiale lmergence de cette re du dsenchantement dont le noralisme est une premire manifestation, puis qui sexprime pleinement dans le cinma europen de la fin des annes 1950 et des annes 1960 : aux personnages classiques tendus vers la ralisation dobjectifs clairement dfinis laissent place dsormais des personnages en proie au doute dont les actes ne constituent plus le centre unificateur du rcit. A la qute positive succde lerrance sans but de personnages en marge du corps social, tels Edmund, lenfant parricide qui dambule dans les rues de Berlin en ruine avant de se suicider dans Allemagne Anne Zro (Roberto Rossellini, 1947) ou Karin, lhrone dracine de Stromboli (1949), prisonnire delle-mme et de lespace clos de lle o elle est en butte lincomprhension de son mari et de la communaut des habitants. La constitution du couple nest pas le moteur de la progression dramatique, mais cest plutt sa dsagrgation que lon assiste du Voyage en Italie (Rossellini, 1953) La Nuit ( Michelangelo Antonioni, 1961). Centre sur le cheminement intrieur des personnages plutt que sur les actions quils pourraient entreprendre pour modifier leur situation, lintrigue nobit plus une avance graduelle jusqu un climax et un dnouement plus incertain, ouvert aux alas, aux bifurcations imprvues, aux pauses narratives o toute tension dramatique svanouit.

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  • La dislocation de lordre causal

    Avec cette nouvelle forme de rcit, cest tout ldifice narratif du film classique qui se fissure : cest en fini de la prdictibilit des connections causales, de la relance continue des enjeux dramatiques, de lordonnancement de laction selon une structure ternaire couronne par un effet de bouclage rflexif. Dsormais prdominent les structures floues comme dans lAvventura (Antonioni, 1960) o le rcit semble hsiter entre deux axes narratifs (la disparition dAnna et la relation entre Sandro et Claudia) puis se perdre dans des moments de pure contemplation, ou bien les constructions labyrinthiques de LAnne dernire Marienbad ou Huit et demi (Federico Fellini, 1963) o les ordres de la mmoire et du rve se croisent dans un troublant ddale narratif. Cette dissolution de lordre causal du film classique nimplique pas la disparition du pouvoir configurant de la mise en intrigue : le film moderne invente de nouvelles configurations o la succession chronologique est brouille au profit dune logique narrative pleine de ruptures, dellipses et de changements de cap. Le rcit privilgie les structures complexes et paradoxales, marques par la confusion de lavant et de laprs et par larbitraire des connections entre les squences.

    Pierre Beylot, Le rcit audiovisuel, Paris, Armand Colin, 2005

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  • Documents disponibles pour les bibliothques

    Ouvrages Alain Resnais : liaisons secrtes, accords vagabonds. Suzanne Liandrat-Guigues, Jean-Louis Leutrat. Cahiers du cinma, 2006

    Alain Resnais. "Positif", revue de cinma. Gallimard, 2002

    Alain Resnais : arpenteur de l'imaginaire. Robert Benayoun. Stock, 1980

    Alain Resnais : une lecture topologique. Sarah Leperchey. L'Harmattan, 2000

    Le rcit audiovisuel. Pierre Beylot. A. Colin, 2005

    Robbe-Grillet cinaste. Ren Prdal (dir.). Presses universitaires de Caen, 2005

    Films

    Alain Resnais

    Courts-mtrages : Van Gogh. 1949Paul Gauguin.1950Guernica. 1950Les statues meurent aussi. 1953Nuit et brouillard.1955Toute la mmoire du monde. 1956Gershwin. 1992

    Longs mtrages : Hiroshima mon amour. 1959Muriel ou le temps d'un retour. 1963La guerre est finie. 1966Je t'aime je t'aime. 1968L'An 01. Jean Rouch, Jacques Doillon, Alain Resnais. 1972La vie est un roman. 1983L'amour mort.1984Mlo. 1986I want to go home. 1989Smoking / No Smoking. 1993On connait la chanson. 1997 Pas sur la bouche. 2003Curs. 2006

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  • Sueurs froides (Vertigo). Alfred Hitchcok. 1958Shining. Stanley Kubrick. 1980Mulholland Drive. David Lynch. 2000

    Documentaires

    Alain Robbe-Grillet. Frdric Compain, 1999

    Robbe-Grillet Alain - Entretiens avec Benot Peeters. Benot Peeters. 2001

    L' Atelier d'Alain Resnais - Autour d'On connat la chanson. Franois Thomas,1997

    Delphine Seyrig, portrait d'un comte. Jacqueline Veuve, 2000

    Sois belle et tais-toi. Delphine Seyrig, 1976

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    Interprtation Une histoire damour au sein dun univers dshumanis