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africain 8 AVRIL ››› 13 NOVEMBRE 2016 EXPOSITION TEMPORAIRE UN AGE DU FER DOSSIER DE PRESSE

DOSSIER DE PRESSEafricain 8 avril ››› 13 novembre 2016. exposition temporaire. un age . du fer. dossier . de presse

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africain

8 AVRIL ››› 13 NOVEMBRE 2016

EXPOSITION TEMPORAIRE

UN AGE DU FER

DOSSIER DE PRESSE

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africain

UN AGE DU FER

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SOMMAIRE

p. 4 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

p. 6 COMMISSARIAT ET PARTENAIRES

p. 8 L’EXPOSITION

p. 13 AUTOUR DE L’EXPOSITION

p. 14 VISUELS LIBRES DE DROIT

1. Fourneau du XVIIIe-XIXe siècle conservé dans la brousse près du village de Ronguin (centre-nord du Burkina Faso). Au second plan, un champ de mil et ses hautes tiges vert tendre. © L. Simporé

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Bibracte date de la fin de ce qu’on appelle l’âge du fer. C’est le moment de notre Histoire où le fer devient d’un usage quotidien et est produit à très grande échelle, par des techniques qui ne diffèrent guère de celles utilisées en Afrique subsaharienne jusqu’au début du XXe siècle. L’archéologie montre que ce continent aussi a connu un âge du fer très développé et déterminant dans l’évolution de ses sociétés. Il était donc naturel que le musée de Bibracte se penche sur le dossier...

COMMUNIQUE

DE presse

2. L’un des nombreux amas de scories et ses bases de fourneaux témoins de l’activité métallurgique ancienne (VIIe-XVIIe siècles) sur le site de Korsimoro (centre-nord du Burkina Faso). © Lassina Simporé

Sous le titre Un âge du fer africain, l’exposition préparée par le musée de Bibracte propose de mettre en lumière un sujet méconnu en Europe : l’ancien-neté et surtout l’ampleur et la diversité des modes de production du fer en Afrique de l’Ouest, plus particulière-ment dans les régions de brousse situées au sud du Sahel. Sous la figure bien connue du forge-ron africain, se cache en effet celle du métallurgiste qui extrait le métal du sein de la terre. En Afrique sub-saharienne, des fourneaux anciens s’élèvent encore au milieu d’amoncellements de scories qui forment parfois de véritables petites collines artificielles. Certains de ces fourneaux, parmi les plus anciens, sont réduits à l’état de cercles de terre cuite préservés sur quelques centimètres de haut seulement. Antérieurs de plusieurs siècles à toute colonisation européenne, ils témoignent de la maîtrise précoce par les artisans du feu africains des techniques d’obtention du fer et de leur connaissance intime des richesses minérales des terres au sud du Sahel.

Depuis 40 ans, les travaux des archéolo-gues viennent compléter les approches historiques et ethnographiques  : ils mettent en évidence l’ancienneté mais aussi  l’ampleur  de cette production

du fer, à l’époque où se structurent les premiers grands « empires » du Ghana, du Mali, des Moosé… Au Burkina Faso, toute une génération de scientifiques se consacre à l’étude et à la préserva-tion des sites anciens de production de fer. L’un d’eux, le site de Korsimoro, s’étend sur plusieurs kilomètres de long et compte à lui seul des centaines de bases de fourneaux et des milliers de tonnes de scories attribuées à pas moins de quatre technologies différentes, qui se succédèrent entre le VIIe et le XVIIe siècle.

Au travers de vestiges archéologiques, de pièces ethnographiques, de recons-titutions, de maquettes et d’images anciennes ou actuelles des métallur-gistes et de leurs fourneaux, le musée de Bibracte vous invite à une plongée iné-dite au cœur de « l’âge du fer africain ». L’exposition conçue pour être itinérante sera présentée en 2017 au musée natio-nal du Burkina Faso à Ouagadougou avant de circuler dans d’autres musées et pays d’Afrique de l’Ouest.

3. Parures en fer découvertes sur le site de Korsimoro, aux abords de la zone des fourneaux. © Bibracte, A. Maillier

4. p. 5 Sur le site de Korsimoro (centre-nord du Burkina Faso), un majestueux baobab se dresse sur le sol couvert de débris de scories, vestiges d’une ancienne et intense production de fer. © L. Simporé

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L’exposition temporaire « Un âge du fer africain » est une exposition itinérante conçue par le musée de Bibracte, en collaboration avec le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, l’université de Ouagadougou (Burkina Faso), l’université de Fribourg (Suisse) et le Laboratoire Traces – université de Toulouse /CNRS (France).Présentée en 2016 au musée de Bibracte, elle sera proposée en 2017 au public du musée national de Ouagadougou (Burkina Faso) avant de circuler dans d’autres musées et pays d’Afrique de l’Ouest.

COMMISSARIAT

et partenaires

Exposition itinérante conçue en partenariat par Le musée de BibracteLe ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, Direction des Sites classés Patrimoine mondial L’université de Ouagadougou, Laboratoire d’Archéologie et d’Histoire de l’Art et des Techniques L’université de Fribourg, Département de Géosciences Le laboratoire TRACES, Université de Toulouse Jean-Jaurès /CNRS / Ministère de la Culture et de la Communication /Inrap

et avec la collaboration de L’association Passaté, Kaya (Burkina Faso)Le musée national du Burkina Faso,OuagadougouLe Réseau des Grands Sites de France, Pôle international francophone de formation et d’échanges des gestionnaires de sites patrimoniauxLe Laténium, parc et musée d’Archéologie de Neuchâtel (Suisse)L’université de Genève, Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique (APA), Département de génétique et évolution, Unité Anthropologie (Suisse)

CommissariatLaïla AYACHE, conservatrice du musée de BibracteCaroline ROBION-BRUNNER, chargée de recherches au CNRS, laboratoire TRACES, ToulouseVincent SERNEELS, professeur, département de Géosciences, université de FribourgLassina SIMPORÉ, maître de conférences, université de Ouagadougou, directeur des sites classés patrimoine mondial, et ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso

Conception, coordination, muséographieLaïla AYACHE, Bibracteavec la participation de Vincent GUICHARD, Jacques GORLIER, Dominique LACOSTE et Patricia LEPAUL

Identité graphique de l’exposition et design du mobilier Livia MARCHAND, Benoît MOUXAUX Studio Indélébil (Dijon).

Prêts des objets exposés : Musée national du Burkina Faso, OuagadougouUniversité de Ouagadougou (Burkina Faso)Université de Fribourg (Suisse)Complétés, pour l’étape à Bibracte, des prêts de :Musée du Septennat, Château-Chinon (Conseil départemental de la Nièvre)

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Restauration et soclage des objets, reconstitution du sol du site de KorsimoroDominique LACOSTE, Bibracte

Maquettes Stéphane ROGGE, L’Art du Petit

Réalisation technique et installation de l’expositionMenuiserie BOUHERET (La Grande Verrière) et Entreprise LUCENET (Toulon-sur-Arroux)Bibracte : Gérard BLANCHOT, Bruno CARRE, Bernard PAUTET, Claude SAINJON, Thomas SAUVAGET, et les chantiers d’insertion du Parc naturel régional du Morvan et de l’association Tremplin – Hommes et Patrimoine.

Films de l’exposition :Réalisation, image, montage et son : Vincent Borgeon, Studio de la Grange

Synopsis : Laïla Ayache, Bibracte

Avec la participation de : François-Xavier Fauvelle, historien et archéologue, directeur de recherche CNRS, directeur du Laboratoire Traces (Toulouse)Lassina Simporé, Maître de conférences,Laboratoire d’Archéologie d’Histoire de l’Art et des Techniques, Université de Ouagadougou, et directeur des Sites classés Patrimoine mondial, Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina FasoElise Ilboudo-Thiombiano, archéologue, Laboratoire d’Archéologie d’Histoire de l’Art et des Techniques, Université de OuagadougouVincent Serneels, professeur, département de Géosciences, Université de Fribourg Abdoulaye Sawadogo, chef du village de Tiwêga (Burkina Faso)Caroline Robion-Brunner, archéologue, chargée de recherche CNRS, Laboratoire Traces (Toulouse)

Diffusion d’extraits de films ethnographiques avec l’aimable autorisation de : J. Niemann / CNRS (France) / IWT et TBI (Allemagne) / E. Huysecom et B. Agustoni / C.D. Roy et J. Bamogo

Iconographie : Marika ARABI-ONELLA, Réseau des Grands Site de FranceLaïla AYACHE, Bibracte ESRI, Natural Earth Antoine MAILLIER, BibracteSébastien MORISET et David GANDREAU, CRAterreCaroline ROBION-BRUNNER, université de ToulouseVincent SERNEELS, université de FribourgLassina SIMPORE, université de Ouagadougou et Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina FasoAinsi que : RMN – Musée du Quai BranlyAxel DAUSSY, Inrap

Edition du catalogue Studio.Mag – Bourgogne Magazine (Fontaine-lès-Dijon)Suivi de production : Geoffroy MORHAINGraphisme et mise en page : Aurélie MAGNAN, Anthony GEORGEL

Administration Patricia LEPAUL, Bruno MOREAU, Béatrice BAUMEL, Carine GENIN, Valérie IANNECE

MédiationEloïse VIAL, Chiara MARTINI et les guides du service d’actions éducatives de Bibracte

Accueil et réservationsMireille GIEN, Sandrine GUY, Tirza LAGEWEG, Sandrine SIMONNOT, Marlène VOILLOT

5. Le village de Tiwêga (centre-nord du Burkina Faso) à proximité d’un site de fourneaux anciens. © RGSF / MAO

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L'EXPOSITION

AUX ORIGINES DU PROJET

Lieu de rencontre pour les archéologues spécialistes de l’Europe celtique depuis sa création, l’établissement public de Bibracte cultive aussi son implication dans des réseaux au rayonnement international qui lui offrent l’opportunité de s’ouvrir sur d’autres horizons. Son adhésion au Réseau des Grands Sites de France lui permet, par exemple, de développer au sein du Pôle international francophone de formation et d’échanges des gestionnaires des sites patrimoniaux des sessions de partages d’ex-périence réunissant des professionnels des cinq continents. Des liens qui se tissent pendant ces moments privilégiés naissent des actions de coopération qui nourrissent en retour les propositions que Bibracte construit pour ses visiteurs.

Ainsi, l’accueil de responsables du patrimoine du Burkina Faso lors de ces sessions s’est prolongé par la participation de Bibracte à la réflexion sur la mise en valeur et la préservation des sites archéologiques de ce pays. Ces échanges ont conduit l’équipe de Bibracte et ses partenaires de l’université de Ouagadougou et du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso à s’associer au musée national de Ouagadougou et aux archéologues africanistes du Laboratoire Traces (université de Toulouse) et de l’université de Fribourg (Suisse) pour concevoir ensemble une expo-sition temporaire destinée à mettre en lumière l’un des pans les plus remarquables du patrimoine d’Afrique de l’Ouest : les sites de métallurgie ancienne, révélateurs d’un véritable « âge du fer africain ». C’est sous ce titre évocateur que l’équipe de Bibracte et ses partenaires ont placé l’exposition temporaire qui résulte de leur collaboration. Proposée aux visiteurs de Bibracte d’avril à novembre 2016, année du congrès de la Society of Africanist Archaeologists à l’université de Toulouse, l’exposition Un âge du fer africain rejoindra dès 2017 le Burkina Faso, puis les pays voisins. Bibracte espère ainsi contribuer à la mise en valeur du riche patrimoine archéologique du Burkina-Faso et plus largement de l’Afrique de l’Ouest.

SYNOPSIS DE L’EXPOSITION

Sous le titre Un âge du fer africain, l’exposition propose de mettre en lumière un sujet méconnu : l’ancienneté et surtout l’ampleur et la diversité des modes de produc-tion du fer en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement dans les régions de brousse situées au sud du Sahel. Le propos de l’exposition s’appuie principalement sur l’approche archéologique et les résultats obtenus par les fouilles et les études paléométallurgiques menées sur un site majeur du Burkina Faso (Korsimoro), ainsi que sur un site togolais (Tatré, pays Bassar) et un site ivoirien (Kaniasso-Siola) : il mobilise pour cela des objets archéo-logiques (prêts du laboratoire d’archéologie de l’université de Ouagadougou) et des échantillons des vestiges de cette production ancienne de fer (scories, fragments de tuyères et parois de four, éponges de fer). Des évocations de la réalité matérielle des sites viennent compléter les vestiges (maquettes, documents, reconstitutions). L’exposition se nourrit également des approches historiques et ethnologiques qui mettent en évidence la concomitance de l’explosion de la production du fer et de la constitution des «  empires  » d’Afrique de l’Ouest depuis plus d’un millénaire, ainsi que la profondeur historique et les survivances récentes du phénomène. Ces approches historiques et ethnologiques sont abordée grâce à des objets ethnogra-phiques (Musée national du Burkina Faso), de nombreuses illustrations (photos des collections du Musée du Quai Branly, cartes, frises chronologiques…) et documents audiovisuels.

6. Professionnels du patrimoine, de la culture et du tourisme, archéologues burkinabé et européens, et responsables du Réseau des Grands Sites de France et de Bibracte réunis autour d’un des fourneaux de Tiwêga à l’occasion d’un atelier de travail organisé en 2014. © RGSF / MAO

7. Échantillons de vestiges et matériaux typiques des sites anciens de production de fer : latérite, scories, scories mêlées de fragments de tuyères, fragments de tuyères et parois de four. Korsimoro (Burkina Faso) © Bibracte, A. Maillier.

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INTRODUCTION A LA DECOUVERTE

du sahel

LES ETAPES

du parcours

8. Paysage de brousse typique du Sahel en saison sèche, région de Tiwêga (centre-nord du Burkina Faso) © RGSF / MAO

CHAPITRE 1LE FER

dans tous ses etats

DANS L’OMBRE DU FORGERON

Derrière la figure bien connue du forgeron qui travaille le fer pour fabriquer les objets indispensables au paysan, à l’artisan ou au guerrier, se cache le sidérurgiste, maître des fourneaux qui transforment le minerai en métal.

QU’EST-CE QUE LE FER ?

Élément chimique très abondant, le fer prend différentes formes dans la nature. Sous forme rocheuse, il constitue 7 % de la croûte terrestre et la 3e ressource minière de l’Afrique. Les roches contiennent le plus souvent l’élément fer sous forme oxydée et combinée à d’autres éléments : l’hématite, la goethite, la magnétite, la sidérite… qui donnent leur couleur rouge aux terres d’Afrique de l’Ouest. Ramassés en surface ou extraits des mines, les oxydes se transforment en métal grâce à la réduction par le feu ; le fer métallique acquiert des propriétés physiques inégalées : dur et résistant à froid, il est malléable à chaud, sous le marteau du forge-ron. La maîtrise des technologies et des propriétés du fer s’avère un véritable moteur pour les sociétés humaines.

9. Soufflet de forge (région de Bobo Dioulasso, sud du Burkina Faso) et pince de forge, dite « iiogo » dans le pays des Moosé, près de Ouagadougou (centre du Burkina Faso). Collections du Musée national du Burkina Faso. © Bibracte, A. Maillier

Tirant son nom de l’arabe, le Sahel forme le « rivage » de l’immense Sahara et la transition entre le grand désert et la savane arborée qui, vers le sud, devient forêt tropicale. Couvert d’une steppe aride ponctuée d’acacias et d’immenses baobabs, le sol du Sahel est fait de débris latéritiques teintés de rouge par les oxydes de fer. Milieu difficile, le Sahel n’en est pas moins peuplé et exploité depuis la Préhis-toire par des ethnies diverses et mouvantes qui maîtrisent depuis des millénaires ses richesses minérales. Si l’on a longtemps cru que l’utilisation du fer au sud du Sahara s’expliquait par le rayonnement des prospères ateliers de la vallée du Nil et du bassin méditerranéen, les fouilles archéologiques dans l’Afrique sub-saharienne révèlent depuis 40 ans des vestiges de fourneaux par milliers, qui produisaient le fer à partir des ressources locales : les plus anciens remontent au moins au Ier millénaire avant notre ère et les plus nombreux datent des VIe – XVIe siècles de notre ère…

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SIDÉRURGIE ET ESSOR DES SOCIÉTÉS AFRICAINES

Si les origines de la métallurgie du fer en Afrique de l’Ouest demeurent imprécises, les observations combinées de l’historien et de l’archéologue montrent que son déve-loppement coïncide avec l’essor des premiers « empires » de la boucle du Niger : entre 500 et 1500, des milliers de fourneaux sont actifs et produisent des quantités énormes de fer. Cette production d’ampleur industrielle concorde avec l’essor des sociétés : les outils en fer facilitent l’accroissement des rendements agricoles ; les armes de fer favorisent les exploits guerriers et le métal participe à l’expansion du commerce caravanier. Elle accompagne ainsi l’émergence d’aristocraties qui constituent les premières entités politiques d’ampleur de la région : « empires » du Ghana et du Mali, « royaumes » de Songhaï et des Moosé, etc.

12. Couteau, pointe de flèche et houe en fer découverts à Loropéni (sud-ouest du Burkina Faso). Epoque médiévale et moderne. Collections du laboratoire d’Archéologie de l’université de Ouagadougou. © Bibracte, A. Maillier

UN « SAVOIR-FER » FOISONNANT PENDANT DES SIÈCLES

11. Vue de l’enceinte monumentale de Loropéni (sud-ouest du Burkina Faso) datée entre le XIIe et le XIVe siècle et contemporaine de la constitution des premiers « empires » du Sahel. Elle est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité. © L. Simporé

L’élan dans la production du fer en Afrique de l’Ouest se brise à partir du XVIIe siècle, sous les coups de la traite atlantique, ce commerce triangulaire qui apportait des produits manufacturés en Afrique d’où les bateaux repartaient chargés d’esclaves. Quand, à la fin du XIXe siècle, les puissances européennes se partagent l’Afrique et installent leurs administrations coloniales, les explorations ethnographiques captent les derniers témoins de la métallurgie traditionnelle  : les fourneaux du Sahel se révèlent dans leur diversité avant de s’éteindre, souvent défini-tivement, au profit du fer d’importation récupéré et recyclé à l’infini.

DU MINERAI AU MÉTAL : LA RÉDUCTION

Pour extraire le fer du sein de la terre, les sidérurgistes doivent conduire à l’intérieur de leurs fourneaux un processus chimique complexe, la réduction, qui permet de séparer le fer des autres éléments qui composent les minerais, sous l’action d’une forte chaleur. La métallurgie traditionnelle utilise deux types de fourneaux  : les petits fourneaux à soufflets et les grandes cheminées à ventilation naturelle. Ils sont qualifiés de «  bas-fourneaux  » car, contrairement aux «  hauts-fourneaux  » de la sidérurgie moderne, ils ne permettent pas d’atteindre les 1538°C requis pour obtenir la fusion du métal.

CHAPITRE 2REVELATION D'UN

aGE DU FER africain

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10. Schéma du fonctionnement d’un fourneau à ventilation naturelle typique du Sanmatenga, province du centre-nord du Burkina Faso. © CRAterre, S. Moriset

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UN « SAVOIR-FER » FOISONNANT PENDANT DES SIÈCLES

13. Bases de fourneau émergeant du sol jonché de débris de terre cuite et de scories du site de Korsimoro (centre-nord du Burkina Faso) © V. Serneels

L’ÂGE DU FER AFRICAIN RÉVÉLÉ

Si les observations ethnographiques confirment les survivances de la sidérurgie en Afrique de l’Ouest, ce sont les études archéologiques menées depuis les années 1970 qui en révèlent l’ampleur à la fois technologique et chronologique, au point de définir un véritable « âge du fer » africain....Grâce à des conditions de conservation exceptionnelles en raison de l’aridité du climat et d’une agriculture extensive, grâce à la survivance d’une mémoire de la métallurgie ancienne, grâce à la convergence des disciplines qui permet d’aborder les relations entre métallurgie et mutations économiques, culturelles et sociales, l’Afrique fournit aux spécialistes du fer un objet d’étude d’un intérêt inestimable. Les prospections, les enquêtes auprès des villageois, les fouilles et les analyses paléométallurgiques mettent en évidence l’importance numérique des sites métallur-giques, inscrits dans le paysage sous la forme d’amas de scories souvent gigantesques et de vestiges de fourneaux plus ou moins bien conservés.

LE SITE DE PRODUCTION MASSIVE DE KORSIMORO (BURKINA FASO)

Dans la région Centre-Nord du Burkina Faso, la province du Sanmatenga, au cœur du pays Moosé, est l’un des secteurs les plus riches en vestiges métallurgiques du pays. Le site de Korsimoro, particulièrement impressionnant, est l’objet de recherches depuis 2011.L’activité métallurgique commence à Korsimoro au VIIe siècle. Quatre technologies différentes se succèdent jusqu’à l’abandon du site au XVIIe siècle : elles produisent des milliers de tonnes de fer, avec un pic d’activités très marqué entre le XIe et le XVIe siècle (40 à 250 tonnes de fer produites chaque année), à l’époque où les pre-miers royaumes Moosé s’installent.

CHAPITRE 3DANS LES PAS

des archeologues

14. Fourneau du site de Korsimoro en cours de fouille © L. Simporé

LE PAYS BASSAR (TOGO)

Dans le pays Bassar, l’activité sidérurgique est intense entre le XIVe siècle et le XVIIIe siècle. Si les racines de la production plongent avant notre ère, les derniers fourneaux s’éteignent vers 1950. Le pays Bassar présente un paysage métallurgique original fondé sur la complémentarité  : une multitude de sites se partage les différentes étapes du travail du fer (charbonnage, mines, fourneaux, forge), tandis que les for-gerons ne s’occupent que de la fabrication des objets à partir du fer produit dans les fourneaux par les paysans, pendant la saison sèche.

15. Éponge de fer (24,2 kg) produite par un four typique de la tradition métallurgique du pays Bassar (Togo) © Bibracte, A. Maillier

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RUPTURE D’UNE TRADITION ANCESTRALE

À partir du XVIIe siècle, la dynamique de la métallur-gie africaine s’essouffle sous les effets combinés de l’influence européenne (commerce triangulaire) et de l’affaiblissement des structures sociales et politiques érigées depuis un millénaire. Ce double phénomène encourage le recours de plus en plus systématique au recyclage du fer. La tradition métallurgique ne survit que ponctuellement, jusqu’au début du XXe siècle, au sein de quelques groupes de sidérurgistes à l’écart des circuits du recyclage et peut-être liés à des îlots de résistance à la colonisa-tion.

CONCLUSIONRUPTURES ET SURVIVANCES

LE DISTRICT DE KANIASSO-SIOLA (CÔTE D’IVOIRE)

Découvertes à l’occasion de prospections récentes, les concentrations de scories et de vestiges de fourneaux de la région de Kaniasso mettent en évidence un nou-veau foyer de métallurgie, actif entre 1000 et 1900, avec 200 bases de fourneaux pour 20 000 tonnes de scories. Les vestiges semblent relever de trois technologies, dont la dernière présente une organisation originale de l’espace de travail autour du fourneau à coupole.

16. Fourneau à coupole du site de Kaniasso-Siola (Côte d’Ivoire) en cours de fouille © V. Serneels

Forgerons burkinabé réalisant une opération de réduction de fer dans un petit fourneau à soufflet typique de la région du Sanmatenga, devant des élèves d’écoles de Kaya. Festival Wed Bindé de Kaya 2014 (Burkina Faso) © RGSF / MAO

UN PATRIMOINE POUR L’AVENIR Deux générations après l’extinction des derniers four-neaux, la métallurgie du fer en Afrique devient patrimoine : un patrimoine fragile, un patrimoine à la fois matériel et immatériel alimenté par une mémoire encore vivante et les travaux scientifiques. Des initiatives locales visent à entretenir la transmission des gestes ancestraux : ainsi le musée des fourneaux de Kaya (Burkina Faso) et le festival Wed Bindé qui rassemble des sidérurgistes pour actionner les fourneaux du musée en présence du public. Des professionnels, scientifiques ou acteurs du développement, des administrations ou du tou-risme, se mobilisent autour de projets de protection et de valorisation des sites, en mobilisant les populations locales ainsi que des partenariats internationaux, comme ceux noués par la Direction des sites classés du Ministère de la Culture du Burkina Faso avec le Réseau des Grands Sites de France et Bibracte.

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BiBracte date de la fin de ce qu’on appelle l’âge du fer.

c’est le moment de notre histoire où le fer devient d’un usage

quotidien et est produit à très grande échelle, par des techniques

qui ne diffèrent guère de celles utilisées en afrique suBsaharienne

jusqu’au déBut du XXe siècle.

l’archéologie nous montre que ce continent aussi a connu un âge du

fer très développé et déterminant dans l’évolution de ses sociétés.

il était donc naturel que le musée de BiBracte se penche sur le dossier.

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AUTOUR DE

L'EXPOSITION

PUBLICATION Un âge du fer africain

Danseuses pratiquant la danse traditionnelle du Sanmatenga, le Wed Bindé, au festival de Kaya, organisé par l’association Passaté (Burkina Faso) © RGSF / MAO

FESTIVAL

wed binde

 Bibracte accueille le festival Wed Bindé de Kaya  : conférences, ateliers pratiques (cuisine, danse, jeux), démonstrations de réduction et de forge par des métallurgistes burkinabé, concerts, projection de films…

Une coproduction Bibracte - Zutique Production - association Passaté (Burkina Faso) - Ville de Châtellerault.

L'AFRIQUE DE L’OUEST

A BIBRACTE

DU 13 AU 16 JUILLET

Plus de détails sur le programme bientôt sur

www.bibracte.fr

LIVRET-JEU

Livret d’activité pour les enfants, disponible à l’accueil du musée. Gratuit.

par L. AYACHE, avec la collaboration de C. ROBION-BRUNNER, V. SERNEELS et L. SIMPOREPetit journal de l’exposition édité en collaboration avec Studio.Mag / Bourgogne Magazine32 pages. ISBN : 978-2-909668-87-1. En vente à la boutique du musée (5 €).

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VISUELS

libres de droitsFICHIERS HD DISPONIBLES SUR DEMANDE

1. Fourneau du XVIIIe-XIXe siècle conservé dans la brousse près du village de Ronguin (centre-nord du Burkina Faso). Au second plan, un champ de mil et ses hautes tiges vert tendre. © L. Simporé

3. Parures en fer découvertes sur le site de Korsimoro, aux abords de la zone des fourneaux. © Bibracte, A. Maillier

4. Sur le site de Korsimoro (centre-nord du Burkina Faso), un majestueux baobab se dresse sur le sol couvert de débris de scories, vestiges d’une ancienne et intense production de fer. © L. Simporé

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2. L’un des nombreux amas de scories et ses bases de fourneaux témoins de l’activité métallurgique ancienne (VIIe-XVIIe siècles) sur le site de Korsimoro (centre-nord du Burkina Faso). © Lassina Simporé

5. Le village de Tiwêga (centre-nord du Burkina Faso) à proximité d’un site de fourneaux anciens. © RGSF / MAO

6. Professionnels du patrimoine, de la culture, du tourisme et archéologues burkinabé et européens, et responsables du Réseau des Grands Sites de France et de Bibracte réunis autour d’un des fourneaux de Tiwêga à l’occasion d’un atelier de travail organisé en 2014. © RGSF / MAO.

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77. Échantillons de vestiges et matériaux typiques des sites anciens de production de fer : latérite, scories, scories mêlées de fragments de tuyères, fragments de tuyères et parois de four. Korsimoro (Burkina Faso) © Bibracte, A. Maillier.

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99. Soufflet de forge (région de Bobo Dioulasso, sud du Burkina Faso) et pince de forge, dite « iiogo » dans le pays des Moosé, près de Ouagadougou (centre du Burkina Faso). Collections du Musée national du Burkina Faso. © Bibracte, A. Maillier

8. Paysage de brousse typique du Sahel en saison sèche, région de Tiwêga (centre-nord du Burkina Faso) © RGSF / MAO

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12. Couteau, pointe de flèche et houe en fer découverts à Loropéni (sud-ouest du Burkina Faso). Epoque médiévale et moderne. Collections du laboratoire d’Archéologie de l’université de Ouagadougou. © Bibracte, A. Maillier

13. Bases de fourneau émergeant du sol jonché de débris de terre cuite et de scories du site de Korsimoro (centre-nord du Burkina Faso). © V. Serneels

10. Schéma du fonctionnement d’un fourneau à ventilation naturelle typique du Sanmatenga, province du centre-nord du Burkina Faso. © CRAterre, S. Moriset

14. Fourneau du site de Korsimoro en cours de fouille © L. Simporé

16. Fourneau à coupole du site de Kaniasso-Siola (Côte d’Ivoire) en cours de fouille © V. Serneels

18. Danseuses pratiquant la danse traditionnelle du Sanmatenga, le Wed Bindé, au festival de Kaya, organisé par l’association Passaté (Burkina Faso) © RGSF / MAO

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15. Eponge de fer (24,2 kg) produite par un four typique de la tradition métallurgique du pays Bassar (Togo). © Bibracte, A. Maillier

17. Forgerons burkinabé réalisant une opération de réduction de fer dans un petit fourneau à soufflet typique de la région du Sanmatenga, devant des élèves d’écoles de Kaya. Festival Wed Bindé de Kaya 2014 (Burkina Faso) © RGSF / MAO

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11. Vue de l’enceinte monumentale de Loropéni (sud-ouest du Burkina Faso) datée entre le XIIe et le XIVe siècle et contemporaine de la constitution des premiers « empires » du Sahel. Elle est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité. © L. Simporé

Page 16: DOSSIER DE PRESSEafricain 8 avril ››› 13 novembre 2016. exposition temporaire. un age . du fer. dossier . de presse

MUSÉE DE BIBRACTE – MONT BEUVRAY71990 SAINT-LÉGER-SOUS-BEUVRAY

africain

EXPOSITIONUN AGE DU FER

DU 8 AVRIL AU 13 NOVEMBRE 2016,

Tous les jours de 10h à 18h

jusqu’à 19h en juillet-août

et 22h les mercredis d’été

CONTACT :

03 85 86 52 35 [email protected]

www.bibracte.fr

Bibracte est un établissement public de coopération culturelle (EPCC) dont les membres sont l’Etat, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le Département de la Nièvre, le Département de la Saône-et-Loire, le Parc naturel régional du Morvan, le Centre des monuments nationaux, le Centre national de la recherche scientifique.

Siège social : Bibracte EPCC – Centre archéologique européen, 58370 Glux-en-Glenne

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