Dossier de presse - Santé publique France - Inpesinpes.santepubliquefrance.fr/70000/dp/00/dp001002.pdf · “ Chaque jour passé sans fumer est une victoire sur le tabac ... “

Dossier de presse

Lancement de la campagne de prévention du tabagisme 2000

“ Aujourd’hui, c’est peut-être le bon jour pour vous arrêter de fumer ”

Conférence de presse du lundi 2 octobre 2000

CNAMTS -- CFES -- Dossier prévention du tabagisme Page 2

SOMMAIRE

PARTIE I(QYLH�G¶DUUrWHU�GH�IXPHU "1- Les Français et l’arrêt du tabac ...................................................................................................Page 5x Près de deux tiers des fumeurs souhaitent s’arrêterx Portrait d’un fumeur qui s’arrête : la santé avant tout !x Les freins à l’arrêt : stress, prise de poids, manquex La question de la prise de poids

2- Les premiers pas vers une nouvelle vie sans tabac ............................................................Page 10x Arrêter de fumer, c’est changer progressivement de comportement !x Arrêter de fumer : des bénéfices immédiats !

3- Arrêter de fumer : conseils, aides et méthodes ....................................................................Page 12

PARTIE II8QH�QRXYHOOH�VWUDWpJLH�GH�FRPPXQLFDWLRQ�SRXU�� HQFRXUDJHU�HW�DFFRPSDJQHU�O¶DUUrWL’arrêt, un terrain de communication à creuser .....................................................................Page 15

1- Encourager et aider les fumeurs à s’arrêter .........................................................................Page 16x Interpeller et motiver le fumeurx Informer le fumeur : casser les idées reçues sur l’arrêtx Encourager la demande d’aide

2- Participer à la création d’un environnement social favorable ......................................Page 18x Faire évoluer les représentations sociales du fumeur et du non-fumeurx Développer les connaissances sur les risques liés au tabagisme actif et passifx Faire prendre conscience que le tabagisme

est un enjeu majeur de santé publique


PARTIE III'HX[�DFWLRQV�SKDUHV�SRXU�HQFRXUDJHU�O¶DUUrW1- La nouvelle campagne de communication média ...............................................................Page 20x Une signature générique pour transformer l’envie de s’arrêter en réalitéx Une campagne télévisée grand public pour faire comprendre que :

“ Chaque jour passé sans fumer est une victoire sur le tabac ”x Une campagne radio pour réactualiser le discours su l’arrêt et les risquesx Une campagne spécifiquement destinée aux femmes pour placer les fumeuses devant leurs contradictions les plus intimes

2- Le guide pratique : “ J’arrête de fumer ” .............................................................................Page 22x Les nouveautés du guide 2000x Où trouver ce nouveau guide ?

PARTIE IV/H�WDEDJLVPH�HQ�)UDQFH�HQ��GRQQpHV�FKLIIUpHVLes Français et le tabac en quelques chiffres clés ....................................................................Page 25x Plus d’un Français sur trois est un fumeurx Des évolutions plutôt encourageantesx Un paquet par jour pour les fumeurs de 45 ansx Un quart des adolescents est fumeurx La première cigarette de la journée, dès le réveil,

annonce une forte dépendance

ANNEXES

25 ans de communication sur le tabagisme

Dispositif d’actions pour l’année 2000


Envie d’arrêter de fumer ?



1- LES FRANÇAIS ET L’ARRET DU TABAC

3UqV�GH�GHX[�WLHUV�GHV�IXPHXUV�VRXKDLWHQW�V·DUUrWHU58,4 % des fumeurs déclarent avoir envie d’arrêter à l’avenir, et plus encore entre 26 et 54 ans.

76,1 % des fumeurs réguliers ont déjà arrêté de fumer durant au moins une semaine. En moyenne, ils l’ont fait 3,2 fois.

Seuls 28,8 % de l’ensemble des fumeurs pensent faire appel à un médecin pour arrêter. Cette proportion augmente avec l’âge et est plus élevée pour les femmes.

3RXUFHQWDJH�GHV�IXPHXUV�TXL�VRXKDLWHQW�DUUrWHU�GH�IXPHU�HQ�IRQFWLRQ�GX�GpODL�HQYLVDJpSource : Baromètre Santé 1999/2000 - CFES

20%

22,60%

5,90%

49,90%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

1 mois 6 mois 12 mois date indeterminée



3RXUFHQWDJH�GHV�IXPHXUV�TXL�SURMHWWHQW�G·DUUrWHU�GH�IXPHU�VHORQ�O·kJH�HW�OD�PRWLYDWLRQ

Source : Baromètre Santé 1999/2000 - CFES

Chez les plus jeunes, c’est le coût élevé des cigarettes plutôt que la peur de tomber malade qui motive les fumeurs à l’arrêt du tabac. La tendance s’inverse dès 25 ans et ne fait ensuite que s’accentuer.

3RXUFHQWDJH�GHV�IXPHXUV�TXL�SURMHWWHQW�G·DUUrWHU�GH�IXPHU�VHORQ�OH�GpODL�HQYLVDJp�HW�OD�TXDQWLWp�GH�FLJDUHWWHV�IXPpHV�TXRWLGLHQQHPHQW


Le désir de s’arrêter de fumer est globalement élevé. La perspective dans laquelle le fumeur envisage cet arrêt varie fortement en fonction du nombre de cigarettes consommées chaque jour : ce sont en général les plus gros fumeurs qui ont du mal à penser leur arrêt autrement qu’à une date indéterminée.

%

0

60

40

20

Moins de 1

De 1 à 5

De 6 à 10

De 11 à 15

De 16 à 20

Plus de 20

Dans le mois à venir Dans un avenir non déterminé

44,3

32,0

18,811,9

15,4 12,4

38,6 40,948,4

55,3 53,459,6

Nombre de cigarettes

%

0

10

5

25

20

15

15-19 20-25 26-34âge (en années)

35-44 45-54 55-64 65-75

Peur de tomber malade Prix des cigarettes

16,4 17,514,5 15,4 15,6

11,8 12,3

22,720,1

12,79,3

7,2 6,84,2



3RUWUDLW�G·XQ�IXPHXU�TXL�V·DUUrWH ��OD�VDQWp�DYDQW�WRXW �


sesmotivations

“ J’aimerais pouvoirêtre encore en bonne santé à 60 ans ! ”

“ J’en ai assez d’être poursuivipar une odeur de tabac froid partout où je vais ! ”.

La santé est la première motivation pour 20,2 % des fumeurs. La peur de tomber malade compte pour 14,9e%d’entre eux. L’esthétique peut aussi jouer un rôle important, notamment pour les femmes.

“ Je veux le fairepour mes enfants ”

Une grossesse, les enfantsmotivent 14,9 % des fumeurs.

“ J’ai ai assez de me sentir en manque dès que je suis dans un

wagon non fumeur plus de 2 mn ”

13 % des fumeurs s’arrêtent par lassitude envers la dépendancequ’ils ressentent face à la cigarette. Les anciens fumeurs voient aussi dans ce critère une motivation extrêmement forte pour éviter les rechutes.

“ C’est vraiment trop cher ! ”

10,9 % des fumeurs trouvent une vraie motivation dans le coût élevé des cigarettes.

“ Je voudrais pouvoir à nouveau monter trois étages sans

m’essouffler! ”

Retrouver une bonne condition physique rapidement est une motivation valable pour 12 % des fumeurs.



/HV�IUHLQV�j�O·DUUrW ��VWUHVV��SULVH�GH�SRLGV��PDQTXHL’arrêt brutal ou la diminution importante des apports nicotiniques peut entraîner un certain nombre de désagréments physiques qui peuvent constituer un obstacle à l’arrêt du tabac. Les freins psychologiques sont également parfois durs à surmonter pour certains fumeurs.

Source : Enquête CNAMTS/CFES/IPSOS OPINION, 1999

Tout fumeur qui souhaite s’arrêter doit bien avoir conscience de ces désagréments, afin de s’y préparer le mieux possible. La clé de tout arrêt est de trouver une motivation réelle et vraiment personnelle mais aussi de savoir utiliser les aides médicales, psychologiques, familiales … dont on peut avoir besoin.

lesobstacles

“ J’ai peur de ne plus réussir à gérer mon stress sans la cigarette. ”

L’effet négatif le plus cité est le stress pour 27 % des fumeurs et pour 16 % des anciens fumeurs qui ont arrêté de consommer du tabac.

“ J’ai une copine qui a arrêté il y a 6 mois. Elle a pris 10 kilos !”

La peur de la prise de poids constitue également un frein important pour 22 % des fumeurs. La cigarette est parfois utilisée comme un régulateur de l’appétit et du poids. Son arrêt provoque souvent une prise de poids qui peut être limitée par une hygiène de vie appropriée.

“ Le plus difficile, ca va être de me séparer de la première

cigarette de la journée ! ”

Même si la dépendance est une motivation importante pour arrêter la cigarette, l’impression de manquequ’elle implique constitue également un frein lourd.

“ Ma famille va-t-elle supporter mes sauts

d’humeur ? ”

Nombreux sont les fumeurs qui deviennent irritables, voir même d’humeur dépressive, en arrêtant de fumer.

“ Il paraît que l’on n’arrive plus à dormir ? ”.

Autre conséquence physique du manque de nicotine, les troubles du sommeil.



/D�TXHVWLRQ�GH�OD�SULVH�GH�SRLGV�Chez de nombreux fumeurs et chez les femmes particulièrement, la prise de poids constitue souvent une raison essentielle pour ne pas s’arrêter. C’est aussi une cause très fréquente de rechute.

Il n’y a pas au sens strict du terme une prise de poids, mais un retour au poids naturel.

En effet, une étude publiée en 1991 par D. Williamson a suivi pendant 10 ans plus de 1000 sujets comparant fumeurs, ex-fumeurs et non-fumeurs. Cette étude montre que chez les individus qui ont interrompu leur tabagisme, le gain de poids moyen a été de 2,8 kilos chez l’homme et de 3,8ekilos chez la femme. En fait, on voit que, sur la durée de l’étude les ex-fumeurs rejoignent en moyenne le poids des non-fumeurs, c’est-à-dire celui qu’ils auraient eu s’ils n’avaient pas fumé.

Cependant, cela ne constitue qu’une moyenne, avec de grandes variations individuelles. En effet, on constate :

- qu’environ un tiers des sujets ne prend pas de poids lorsqu’ils arrêtent de fumer ;- que la prise de poids est plus importante et plus fréquente chez les femmes :

52 % d’entre elles prennent plus de 3 kilos, contre 44 % seulement pour les hommes ;- que la prise de poids est d’autant plus importante que la consommation de cigarettes

était grande.

Cette prise de poids est liée à un double processus : x La nicotine augmente les dépenses caloriques, soit 300 calories par jour pour une consommation journalière de 20 cigarettes.x La nicotine freine l’appétit : à l’arrêt du tabac, l’appétit peut donc très logiquement augmenter.

S’ajoutent à cela des aspects plus psychologiques : certaines personnes vont “ compenser ” l’impression de manque de nicotine en mangeant plus et plus souvent.

Une hygiène de vie appropriée permet de limiter la prise de poids :x Manger autant (en volume) mais autrement (plus de légumes, de fruits…) ;x Augmenter son activité physique (prendre l’escalier au lieu de l’ascenseur, se remettre sérieusement au sport…) ;x Utiliser des substituts nicotiniques (timbres, gommes à mâcher…) pour maintenir la dépense énergétique. Même si ces produits sont aujourd’hui en vente libre, il est important de demander conseil à son médecin ou en pharmacie.



2- LES PREMIERS PAS VERS UNE NOUVELLE VIE SANS TABAC

$UUrWHU�GH�IXPHU��F·HVW�FKDQJHU�SURJUHVVLYHPHQW�GH�FRPSRUWHPHQW �L’arrêt du tabac n’est pas un événement ponctuel mais un long processus dans lequel on peut identifier cinq étapes. Cette démarche n’est pas linéaire : il peut y avoir des reprises de la cigarette ou des retours à un stade précédent. Cela fait partie du processus de changement. Il faut savoir qu’à chaque nouvelle tentative d’arrêt les chances augmentent.

/H�SURFHVVXV�G·DUUrW�HQ�FLQT�pWDSHV/H�PRGqOH�GH�3URVFKDVNDÉtape 1 – La phase de pré-intention

“ je n’ai pas l’intention d’arrêter de fumer ”

Étape 5 – La phase de suivi“ cela fait plusieurs moisque j’ai arrêté de fumer ”

Étape 2 - La phase d’intention“ j’envisage d’arrêter de fumer ”

Étape 3 – La phase de préparation“ j’ai décidé d’arrêter de fumer et je

m’y prépare ”

Étape 4 – La phase d’action“ je viens d’arrêter de fumer ”



$UUrWHU�GH�IXPHU ��GHV�EpQpILFHV�LPPpGLDWV �

20 mn après

8 heures

24 heures

48 heures

72 heures

2-12 semaines

3-9 mois

5 ans

10 ans

! La pression sanguine et les pulsations du cœur redeviennent normales.

! La quantité de nicotine et de monoxyde de carbone dans le sang diminue de moitié. L’oxygénation des cellules redevient normale.

! Le monoxyde de carbone issu de la fumée de cigarette est complètement éliminé du corps. Les poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée.

! Le corps ne contient plus de nicotine. L’odorat et le goût s’améliorent.

! Respirer devient plus facile. Les bronches commencent à se relâcher et l’énergie augmente.

! La circulation s’améliore.

! Les problèmes respiratoires et la toux s’apaisent. La voix est plus claire et le fonctionnement des poumons augmente de 10 %.

! Le risque d’être victime d’une crise cardiaque est deux fois moins élevé que celui d’un fumeur.

! Le risque de développer un cancer du poumon est deux fois moins élevé que celui d’un fumeur. Le risque d’être victime d’une crise cardiaque redescend au même niveau qu’une personne qui n’a jamais fumé.



3- ARRETER DE FUMER : CONSEILS, AIDES ET METHODES

Le guide d’aide à l’arrêt

Le guide pratique : “ J’arrête de fumer ” est conçu pour répondre aux attentes des fumeurs qui dans la majorité des cas, projettent d’arrêter seuls.Tests personnalisés, conseils pratiques, informations sur les effets et les méfaits du tabac, ce guide a pour vocation de répondre aux questions de tous les fumeurs qui souhaitent s’arrêter.

Le conseil minimal du médecin : un impact à ne pas négliger

Il consiste à demander à chaque patient : “ Est-ce que vous fumez ? ” et “ Voulez-vous arrêter de fumer ? ” et à offrir une brochure à ceux qui répondent oui à la deuxième question. Une intervention même brève des médecins généralistes lors de la consultation a montré son efficacité dans le sevrage tabagique.

Les traitements médicamenteux : un soutien utile

Les substituts nicotiniques permettent d’aider à l’arrêt du tabac, en particulier pendant la phase initiale du sevrage chez les fumeurs très dépendants à la nicotine. Les médicaments de substitution nicotinique sont vendus sous plusieurs formes en France : la gomme à mâcher, le timbre transdermique et les pastilles sublinguales.Le traitement repose sur la stabilité du taux de nicotine dans le sang qui, réduit progressivement, permet d'éviter les symptômes de manque. Son utilisation double les chances de succès à un an. Ces médicaments ont été évalués : ils ont fait la preuve de leur efficacité, notamment dans le cadre de plusieurs méta-analyses.

Afin d’augmenter l’accessibilité du sevrage tabagique aux fumeurs qui ne souhaitent pas passer par une consultation médicale ou un suivi médical, la plupart des substituts nicotiniques a été mis en vente libre depuis fin 1999. Les conséquences ne se sont pas fait attendre : les ventes de janvier à avril 2000 ont été 2,5 fois plus importantes que celles de 1999 sur la même période.

Cette augmentation des ventes est à apprécier, bien sûr, au regard des résultats obtenus en termes d’arrêt du tabac. Certaines études, notamment aux Etats-Unis et en Belgique, ont montré que la mise en vente libre de ces produits a permis de multiplier par plus de deux leurs ventes ainsi que le nombre de tentatives d’arrêt. Une évaluation devra permettre de mesurer en France s’il y a une augmentation du nombre de sevrages réussis. La mise en œuvre de cette évaluation est encore prématurée compte tenu du caractère très récent de la mesure.



Les centres de tabacologie : une véritable prise en charge des fumeurs

Des études menées au début de l’année 2000 ont montré qu’environ 1 000 nouvelles personnes se rendent chaque semaine (soit 4 000 par mois) dans des centres publics de tabacologie afin d’y débuter un sevrage.Conformément aux orientations nationales définies dans le plan triennal de lutte contre la drogue et de prévention des dépendances, tous les hôpitaux de plus de 500 lits devront disposer en 2005 de consultations de tabacologie et tous les hôpitaux de plus de 200 lits d’une équipe de liaison d’addictologie.Ces unités de coordination de tabacologie assurent un travail de liaison auprès des patients hospitalisés mais aussi la formation et le soutien des équipes soignantes. Elles doivent permettre notamment une intervention plus en amont, avant que ne s’installent des dépendances avérées.

Les traitements comportementaux

Ces traitements ne sont qu’un élément parmi les approches éducatives et psychosociales. Ils peuvent être mis en œuvre dans le cadre de thérapies individuelles ou de groupes. Ils ont pour but d’aider le fumeur à se débarrasser d’un comportement néfaste, en recherchant les causes et la nature du tabagisme de chacun. Le praticien va analyser le comportement du fumeur, en déterminant quels sont les stimuli (stress, travail, solitude, prise de parole en public…) qui déclenchent l’envie de fumer. Le patient va ensuite apprendre à se défaire des réflexes liés au tabac, à gérer son stress grâce à une série de recommandations (par exemple, des mouvements respiratoires) qui lui éviteront de recourir à une cigarette pour calmer une réaction émotionnelle. Les stratégie cognitives, elles, visent à soutenir la motivation en soulignant les bienfaits de l’arrêt (souffle, goût, odorat…).

Les autres méthodes

Acuponcture, homéopathie, mésothérapie, hypnose sont des méthodes qui n’ont pas encore pu prouver leur efficacité. (Conférence de consensus ANAES – octobre 1998)


Une nouvelle stratégie de communication pour 2000-2003 :

encourager et accompagner l’arrêt


Une nouvelle stratégie :encourager et accompagner l’arrêt

L’ARRET : UN TERRAIN DE COMMUNICATION A CREUSER

Comme le montrent les chiffres et études sur les comportements et les représentations associées au tabac, l'arrêt occupe une place centrale dans l'univers du fumeur. Jeunes, femmes ou hommes, l'arrêt est envisagé par de plus en plus de monde.La majorité des actions se concentre donc sur ce moment central.

Ainsi, la stratégie adoptée en 2000 et pour les trois ans à venir se positionne dans la continuité du grand programme de prévention engagé autour de l’arrêt du tabac depuis 1997.La nouveauté : avoir un discours toujours plus positif et proche des fumeurs sur l’arrêt, ses difficultés, mais surtout ses motivations et les moyens d’y parvenir, pour rendre cette démarche attractive et possible pour tous.

Ce programme autour de l’arrêt s’attache à travailler sur deux thèmes fondateurs :

Ð ÐEncourager et aider les fumeurs à s’arrêter de fumer en créant un terrain favorable à l’émergence de leur motivation et en développant l’accompagnement pendant la période de sevrage.

Créer une culture commune autour du tabac et du tabagisme afin de créer un environnement social favorable à l’évolution des opinions, des attitudes et des comportements.

Ceci passe par différentes modalités d'actions alliant communication, partenariats avec les media, diffusion large de documents et actions de proximité.



1- ENCOURAGER ET AIDER LES FUMEURS A S’ARRETER

,QWHUSHOOHU�HW�PRWLYHU�OH�IXPHXUAu niveau individuel, le programme d'éducation s'attache à encourager et aider les fumeurs à s'arrêter. Comme il peut être difficile pour le fumeur de prendre cette décision, il est nécessaire de le motiver : c’est une des fonctions des campagnes publicitaires et des partenariats avec les médias.

Motiver le fumeur

Aider le fumeur à prendre la décision d’arrêter.

Proposer au fumeur des modèles auxquels il ait envie de s’identifier pour renforcer sa motivation

Tenter de déstabiliser les cohérences internes que le fumeur s’est progressivement construit autour de la cigarette, afin de l’inciter à s’interroger sur son tabagisme.

Multiplier les approches de communication pour jouer sur les multiples facteurs intervenants dans la définition et le maintien de la motivation

Montrer, preuves et témoignages à l’appui, que l’arrêt est une chose possible et accessible à tous.



,QIRUPHU�OH�IXPHXU ��FDVVHU�OHV�LGpHV�UHoXHV�VXU�O·DUUrWParallèlement, une démarche pédagogique doit être initiée afin de casser les idées reçues et aider les fumeurs dans leur démarche d'arrêt. C'est l'objectif des autres actions médiatiques, des relations presse et de tous les outils destinés aux fumeurs et aux professionnels.

Dans le discours du fumeur, arrêter de fumer c’est : ¾ Avoir de la volonté. Cette volonté repose sur un ensemble d’éléments cohérents intégrant la motivation, l’entourage, les circonstances. La volonté est souvent sur-valorisée, elle est vécue comme quelque chose sur laquelle on n’a pas de prise : “ on l’a ou on ne l’a pas ”.¾ Trouver la solution miracle. De nombreux fumeurs recherchent la méthode miracle qui pourrait agir sur tout, y compris sur leur volonté mal assurée. Ce fantasme est très présent chez les fumeurs.

La communication propose donc un nouveau discours sur l’arrêt :

¾ Aborder l’arrêt comme un processus :Comprendre les différentes étapes de ce processus, la notion de méthode et mieux connaître le sevrage peut permettre aux fumeurs d’appréhender l’arrêt autrement que sous l’angle réducteur de la seule volonté et ainsi de l’aborder de façon plus maîtrisée.

¾ Développer l’information sur le sevrage :Le sevrage est souvent perçu comme extrêmement difficile par le fumeur. L’aborder en connaissance de cause c’est l’aborder plus sereinement et vivre l’arrêt plus facilement.

(QFRXUDJHU�OD�GHPDQGH�G·DLGHCeci est important pour les personnes qui ont besoin d’être accompagnées dans leur démarche.Il convient de les orienter vers des outils disponibles pour les aider dans leur processus d’arrêt:x le guide pratique “ J’arrête de fumer ”, réédité en octobre 2000 sous une nouvelle forme

plus interactive et pratique,x tabac info service 0 803 309 310 : la ligne de téléphone prévue pour répondre à leurs questions, leur proposer la brochure, les informer sur les différentes modalités de prise en charge médicalisée notamment les consultations les plus proches de leur domicile.



2- PARTICIPER A LA CREATION D’UN ENVIRONNEMENT SOCIAL FAVORABLE

L’évolution des opinions, des attitudes et des comportements liés au tabagisme nécessite de :)DLUH� pYROXHU� OHV� UHSUpVHQWDWLRQV� VRFLDOHV� GX� IXPHXU� HW� GX� QRQ�IXPHXUAujourd’hui fumer est beaucoup moins valorisé socialement qu’il y a quelques années. Cependant, cette tendance n’est encore qu’à peine entamée. La cigarette reste ainsi le symbole de la liberté et de l’émancipation pour les adolescents, mais aussi de la féminité et de la séduction pour les femmes.

La communication a un rôle clé à jouer pour faire évoluer ces représentations, qui, aujourd’hui encore, valorisent trop le statut de fumeur.

'pYHORSSHU�OHV�FRQQDLVVDQFHV�VXU�OHV�ULVTXHV�OLpV�DX�WDEDJLVPH�DFWLI�HW�SDVVLIL’information de base, fumer comporte des risques pour la santé, est aujourd’hui globalement bien connue. Néanmoins, cette connaissance apparaît comme parfois insuffisamment précise et l’importance des risques liés au tabagisme continue d’être sous-estimée.De nombreuses idées fausses circulent : les cigarettes légères seraient moins dangereuses, la pipe ou le cigare n’auraient aucune conséquence sur la santé….Peu de fumeurs savent que la plupart des risques sont réversibles, même après des années de consommation. Les dangers du tabagisme passifs sont encore mal connus, etc…

Sans mettre en place une communication spécifiquement centrée sur les risques pour la santé, la CNAMTS et le CFES s’efforcent, de façon transversale dans l’ensemble de leurs actions, de renforcer les connaissances de la population sur les risques liés au tabagisme et cela afin de permettre à chacun de faire des choix éclairés. Dans ce but, une lettre d’information, Tabac Actualités, propose également chaque mois à la presse spécialisée des éléments scientifiquement validés sur le tabagisme et ses méfaits.

)DLUH�SUHQGUH�FRQVFLHQFH�TXH�OH�WDEDJLVPH�HVW�XQ�HQMHX�PDMHXU�GH�VDQWp�SXEOLTXHMontrer que le tabagisme est devenu un problème prioritaire de santé publique est un des éléments clés qui permet de construire cette culture commune autour du tabagisme. En effet, présenter l’engagement des pouvoirs publics participe d’un objectif plus global de sensibilisation de l’opinion publique à l’importance du problème. La visibilité de cet engagement à travers des actions de communication fortes et régulières constitue un passage obligé pour une prise de conscience réelle, d’autant que le public est très en attente d’une “ institutionnalisation ” de la lutte contre le tabac.


Deux actions phares pour encourager l’arrêt



1- LA NOUVELLE CAMPAGNE DE COMMUNICATION MEDIA

8QH� VLJQDWXUH� JpQpULTXH� SRXU� WUDQVIRUPHU� O·HQYLH� GH� V·DUUrWHU� HQ�UpDOLWpComment donner envie au fumeur de s’arrêter ? En lui montrant à quel point cette décision peut constituer mentalement une démarche valorisante. Cette phase d’arrêt, parce qu’elle est difficile et douloureuse, est aussi extrêmement gratifiante.

“ Aujourd’hui, c’est peut-être le bon jour pour vous arrêter de fumer ”

Cette signature joue sur la simplicité et l’émotion pour parler au plus grand nombre.C’est donc une phrase optimiste, qui met le fumeur dans les “ starting-blocks ” pour arrêter la cigarette.

8QH�FDPSDJQH�WpOpYLVpH�JUDQG�SXEOLF�SRXU�IDLUH�FRPSUHQGUH�TXH ��“ &KDTXH�MRXU�SDVVp�VDQV�IXPHU�HVW�XQH�YLFWRLUH�VXU�OH�WDEDF ”

Trois films de 30 secondes seront diffusés massivement à la télévision du 7 octobre au 26 novembre puis en fin d’année dans les salles de cinémas.Ces films sont là pour faire sourire, mais aussi pour faire réfléchir, semer le doute, pour que le spectateur se dise : “ Pourquoi pas moi ? ”.Ils sont bâtis sur un principe de vérité. Les héros de cette aventure sont des individus anonymes proches de tous les fumeurs. On met en scène une tranche de vie, l’histoire d’un homme ou d’une femme qui a cessé de fumer et qui tout naturellement ne peut pas s’empêcher de faire savoir à tout le monde qu’il a arrêté et depuis combien de temps.

Ces films jouent sur le registre de l’instantané, du moment juste, chargé d’émotion. En utilisant le sourire et l’émotion, ils donnent une arme psychologique puissante à ceux qui se sentent encore “ tous petits ” face au tabac. C’est ainsi le meilleur moyen de s’adresser de façon crédible et vraie à tout le monde.

Dans un supermarché, au cours d'un match de basket et dans un karaoké, trois personnes, qui ont arrêté de fumer, l'annoncent fièrement aux personnes qui les entourent. Cela suscite des réactions attendries et admiratives, pendant qu’une voix commente : "Chaque jour passé sans fumer est une victoire sur le tabac."

réalisés par l’agence EURO RSCG BETC



8QH�FDPSDJQH� UDGLR�SRXU� UpDFWXDOLVHU� OH�GLVFRXUV� VXU� O·DUUrW� HW� OHV�ULVTXHVConçus comme complémentaires de la campagne télévisée, des spots radio ont pour objectif de casser les idées reçues sur le tabac en général et sur l’arrêt de manière plus spécifique. Ils seront diffusés massivement dès le début du mois de novembre.8QH� FDPSDJQH� VSpFLILTXHPHQW� GHVWLQpH� DX[� IHPPHV� SRXU� SODFHU�OHV�IXPHXVHV�GHYDQW�OHXUV�FRQWUDGLFWLRQV�OHV�SOXV�LQWLPHVLa cigarette au féminin est encore un attribut fort d’affirmation de soi : séduction, réussite sociale, indépendance... Les femmes sont donc, en général, moins enclines à s’arrêter de fumer que les hommes.

La campagne presse, s’attaque à tous ces symboles en révélant les contradictions intimes de la fumeuse au quotidien : sa beauté, sa séduction, sa santé ou son confort et l’opposition avec le fait qu’elle fume. Dès la première lecture, un visuel fort prend le pas sur les mots : au premier plan une cigarette dévalorisée qui provoque l’écœurement, et en arrière plan une scène de la vie quotidienne que la consommation de nicotine détruit ou altère.

Ce paradoxe est appuyé par une accroche synthétisant la place débordante prise par le tabac dans la vie des fumeuses :

La beauté “ Crème de nuit, crème de jour, crème antirides, masque réparateur.Résultat : zéro. ”

La vie amoureuse “ Amoureux, tendre, attentionné,mais jamais de baiser. ”

Le sport et l’air pur “ Arriver à 2 347 mètres (d’altitude), admirer le panorama,en prendre plein les poumons. ”

Le goût “ Emincé de petits légumes frais du potager parfuméaux épices et miel des Cévennes. Aucun goût. ”

L’impact est immédiat : la cigarette est tellement réaliste que l’on en sent presque la fumée. Inversement, la photo en arrière plan est sublimée, rendant la cigarette encore plus déplacée et incongrue.

Avec cette campagne, visible dans l’ensemble de la presse féminine et jeunes filles de fin juillet à octobre, la CNAMTS et le CFES ont à cœur de sensibiliser toutes les fumeuses, tous âges confondus.



2- LE GUIDE PRATIQUE ‘‘ J’ARRETE DE FUMER ’’

En 1998, la CNAMTS et le CFES éditaient pour la première fois un guide pratique pour aider toutes les personnes qui souhaitent s’arrêter de fumer. Imprimé à plus de 2 millions d’exemplaires en 2 ans et distribué partout en France grâce aux réseaux de l’Assurance Maladie et du CFES, ce guide a été dès le départ un franc succès.

En 2000, la CNAMTS et le CFES ont souhaité proposer ce guide sous une nouvelle forme pour répondre aux attentes du fumeur d’aujourd’hui. Ce nouveau guide, édité en octobre, s’adresse à tous ceux qui ont envie de s’arrêter, mais qui se posent des questions et n’osent pas forcément franchir le pas.

/HV�QRXYHDXWpV�GX�JXLGH��¾ Un nouveau titre

Guide Pratique

“ J’arrête de fumer ”Des méthodes pour y arriver

… qui donne toute la mesure de ce document, et apporte au fumeur espoir et soutien.

¾ Une nouvelle structure, en quatre chapitres qui correspondent aux quatre stades du fumeur, pour un guide plus pratique, collant aux préoccupations du fumeur dans son cheminement vers l’arrêt définitif :

“ Je fume ”“ J’hésite à m’arrêter de fumer ”“ J’ai décidé d’arrêter de fumer ”

“ J’arrête de fumer ”

Des onglets aux couleurs acidulées permettent au lecteur de se reporter directement au chapitre qui le concerne.

x Un texte plus fluide pour une lecture aisée et conviviale. Les nombreux tests offrent une réelle interactivité et permettent à chacun de s’approprier l’outil. Particulièrement motivants, ces exercices amènent le fumeur à réfléchir sur son statut, son choix d’arrêter, sa dépendance physique et psychologique. Surtout, il peut ainsi progressivement sentir les progrès accomplis.

Quelques exemples des tests qui jalonnent le guide :

Faites le point sur les raisons pour lesquelles vous fumezFaites le compte de ce vous dépensez pour fumer

Testez votre dépendance physique (test de Fagerström)Et enfin … Mesurez les progrès accomplis

x De nouvelles illustrations, fraîches et modernes rendent le texte plus parlant et motivant.



2��WURXYHU�FH�QRXYHDX�JXLGH "Il sera immédiatement disponible partout en France dans les Caisses d’Assurance Maladie, les Comités Départementaux et Régionaux d’Education pour la Santé et les cabinets de médecins généralistes, et à partir du mois de novembre, dans l’ensemble des pharmacies grâce à un partenariat avec le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens. Il est également possible de le commander en appelant Tabac info service : 0 803 309 310.

Dans un premier temps, le guide “ J’arrête de fumer ” sera édité en 2 millions d’exemplaires.


Le tabagisme en France en 2000, données chiffrées



LES FRANÇAIS ET LE TABAC EN QUELQUES CHIFFRES CLES

3OXV�G·XQ�)UDQoDLV�VXU�WURLV�HVW�XQ�IXPHXUDans l’ensemble, parmi les personnes de 12 à 75 ans, on compte 34,0 % de fumeurs en France.Parmi les adultes âgés de 18 à 75 ans, 35,2 % déclarent fumer, ne serait-ce que de temps en temps. 4,8 % sont des fumeurs occasionnels et 30,4 % sont des fumeurs réguliers.

Dans cette même tranche d’âge, les hommes (34,5 % régulièrement et 5,2 % occasionnellement) sont plus nombreux à fumer que les femmes (27,1 % régulièrement et 4,5 % occasionnellement).

)XPHXUV�DFWXHOV�VHORQ�O·kJH�HW�OH�VH[H


Le pourcentage des fumeurs augmente très rapidement à l’adolescence, passant de moins de 5 % pour les 12-13 ans à 50 % chez les 18-19 ans.

Entre 18 et 75 ans, globalement, les hommes sont plus nombreux à fumer (40 %) que les femmes (31,7 %). Ils fument en moyenne 15 cigarettes par jour contre 13 pour les femmes.

C’est chez les jeunes adultes (18-34 ans) que le pourcentage est à son maximum, supérieur à 45i%, avec un pic de plus de 50 % chez les hommes de 20 à 34 ans.

%

0

60

40

20

12-1

314

-15

16-1

718

-19

20-25 26-34

âge (en années)

35-44 45-54 55-64 65-75

Hommes

Femmes

4,9

18,7

39,347,4

51,945,9

33,225,4

16,4

3,7

42,8

43,0 38,0

24,8 13,5

7,8

50,7

41,9

31,5

48,6



'HV�pYROXWLRQV�SOXW{W�HQFRXUDJHDQWHVPour la population adulte, une diminution sensible s’est également amorcée depuis l’entrée en application de la loi Evin (début des années 90). Elle est d’un peu plus de 5 points en dix ans : 40 % de fumeurs à la fin des années 80 et 34 % aujourd’hui.

Depuis trois décennies, les jeunes de 12 à 18 ans sont moins nombreux à fumer et commencent plus tardivement. En moyenne, le pourcentage de fumeurs dans cette tranche d’âge a baissé de 1 point par an : il est passé de 46 % en 1977 à 27 % aujourd’hui. Il semblerait cependant que la baisse observée de manière récurrente depuis les années 70 ne soit plus constatée depuis 1997. Ces évolutions sont donc à confirmer par des enquêtes à venir.

8Q�SDTXHW�SDU�MRXU�SRXU�OHV�IXPHXUV�GH��DQVLe nombre moyen de cigarettes quotidiennes augmente avec l’âge, avec un maximum de 18,8 cigarettes par jour pour les hommes de 45-54 ans et de 15,5 cigarettes pour les femmes de la même classe d’âge.

1RPEUH�PR\HQ�GH�FLJDUHWWHV�FRQVRPPpHV�SDU�MRXU�FKH]�OHV�IXPHXUV�UpJXOLHUV�VHORQ�O·kJH�HW�OH�VH[H


0

20

10

15

5

12-1

314

-15

16-1

718

-19

20-25 26-34

âge (en années)

35-44 45-54 55-64 65-75

HommesFemmes2,5

6,9

9,5

8,2

12,715,7 15,9

18,815,5

12,5

3,8 4,66,7

9,910,6

12,714,1 15,5

13,9

10,7



8Q�TXDUW�GHV�DGROHVFHQWV�HVW�IXPHXUEntre 12-17 ans, un peu plus d’un jeune sur quatre (24,1 %) fume, ne serait-ce que de temps en temps. Le tabagisme est plus fréquent chez les filles (26,9 %) que chez les garçons (21,2 %) jusqu’à l’âge de 17 ans.Entre 18 et 20 ans, les comportements se rejoignent et c’est à partir de 20 ans que les hommes deviennent plus nombreux à fumer que les femmes.

/D�SUHPLqUH�FLJDUHWWH�GH�OD�MRXUQpH��GqV�OH�UpYHLO��DQQRQFH�XQH�IRUWH�GpSHQGDQFHParmi les fumeurs réguliers, 9,6 % allument leur première cigarette dans les 5 minutes après le réveil, 22,7 % entre 6 et 30 minutes après, 16,8 % entre 31 et 60 minutes et 50,9 % après 60 minutes. Plus de 30% des fumeurs réguliers présentent donc des signes d’une dépendance forte ou très forte.Le moment de la première cigarette quotidienne est étroitement associé à la quantité consommée : 39,5 % de ceux qui la fument dans les 5 premières minutes en consomment plus de 20 par jour, contre seulement 1,2 % de ceux qui ne la fument pas durant la première heure de la journée.


25 ans de communication sur le tabagisme

1976 Sans tabac, prenons la vie à pleins poumons Première communication générique sur le tabac, destinée aux jeunes, aux femmes enceintes, aux personnes âgées, fumeurs et non-fumeurs.

1977 Ca ne vous dérange pas si je ne fume pas ? La protection des non-fumeurs

1978 Une cigarette écrasée, c’est un peu de liberté gagnée Les images du tabac. La première communication d’envergure qui s’adresse aux jeunes en évitant de leur parler des risques de la cigarette.

1988 Le tabac, c’est plus ça L’attaque du fumeur mythique :i avec une communication tout d’abord destinée plus spécifiquement aux 15-20 ansi puis une stratégie qui s’adresse globalement à l’ensemble des fumeurs, pour leur faire prendre conscience des incitations plus ou moins directes des fabricants de tabac à la consommation de tabac auxquels ils sont constamment soumis.

1991 Fumer, c’est pas ma nature !

1993 L’énergie, c’est pas fait pour partir en fumée La valorisation du souffle et de l’énergie du non-fumeur et de l’ex-fumeur : une communication qui a pour objectif de faire réfléchir les jeunes de 14-18 ans sur les raisons qui les amènent à allumer leur première cigarette.


1997 La vie sans tabac, vous commencez quand ? L’incitation à l’arrêt et la promotion des solutions qui favorisent l’arrêt : Marque une véritable rupture dans la stratégie de communication sur la prévention du tabagisme. L’objectif : mettre à la disposition des fumeurs qui souhaitent s’arrêter des moyens concrets pour augmenter leurs chances de réussite.

2000 Aujourd’hui, c’est peut-être le bon jourpour vous arrêter de fumer


Prévention du tabagismeDispositif d'actions pour l'année 2000

Le programme d’éducation pour la santé pour l’année 2000 s’inscrit dans la continuité du programme initié en 1997 : l’arrêt reste l’axe fédérateur de l’ensemble des actions.

3RXU��GHX[�SULRULWpV�RQW�pWp�GpILQLHV �� /D�PLVH�HQ�°XYUH�G¶DFWLRQV� YLVLEOHV� HQ�GLUHFWLRQ�GX�JUDQG�SXEOLF� WpPRLJQDQW�GH� O¶HQJDJHPHQW�GHV�SRXYRLUV�SXEOLFV�GDQV�OD�OXWWH�FRQWUH�OH�WDEDJLVPH��,O�V¶DJLW�GRQF�GH�SRXUVXLYUH�HW�G¶DPSOLILHU�OH�WUDYDLO�PHQp�GHSXLV��HQ�OH�UpRULHQWDQW�DXWRXU�GHV�DVSHFWV�VXLYDQWV �,QFLWHU�j� O¶DUUrW�HQ�FUpDQW�XQ� WHUUDLQ� IDYRUDEOH�j� O¶pPHUJHQFH�GH� OD�PRWLYDWLRQ�HW�HQ�PRQWUDQW� OD�UpXVVLWH�SOXV�TXH�OHV�GLIILFXOWpV �'pYHORSSHU�XQH�LQIRUPDWLRQ�SpGDJRJLTXH�VXU�OH�SURFHVVXV�G·DUUrW�2. Si la tendance actuelle est poursuivie, la mortalité due au tabagisme féminin sera

multipliée par plus de 10 d’ici à 2025. C’est la raison pour laquelle il est essentiel, aujourd’hui, d’alerter de manière forte sur le fait que les femmes constituent LA priorité de la lutte contre le tabagisme. Pour 2000, les femmes constituent donc un public prioritaire. Elles font l’objet d’une information large sur les risques spécifiques auxquelles elles sont confrontées et d’un travail sur les représentations qui continuent de valoriser la femme fumeuse.

Des actions de communication en direction des jeunes sont initiées dès cette année même si ce public fera l’objet d’un traitement prioritaire plutôt en 2001.

Les actions de communication ont été organisées de la manière suivante dans le temps :

1. 8Q�GpPDUUDJH�GX�SURJUDPPH�SDU�OHV�DFWLRQV�HQ�GLUHFWLRQ�GHV�IHPPHV �x Pour afficher de manière forte la priorité donnée aux actions en direction des femmes ;x Pour bénéficier de la période favorable de l’été pour la mise en œuvre de campagnes dans la presse féminine ;

2. /H�GpPDUUDJH�GHV�DFWLRQV�JUDQG�SXEOLF�DXWRXU�GH�O¶DUUrW�GqV�OH�PRLV�G¶RFWREUH��x Parce que l’été n’est pas la période la plus favorable pour reprendre la parole de manière forte sur l’arrêt du tabac et que la rentrée est plus adaptée ;x Parce que communiquer à cette période permet de “ prendre la suite ” de la campagne presse féminine et de maintenir une communication en continu sur tout le dernier trimestre.

3. /D�PLVH�HQ�°XYUH�G¶DFWLRQV�HQ�GLUHFWLRQ�GHV�MHXQHV�WRXW�DX�ORQJ�GX�GHX[LqPH�VHPHVWUH�


'LVSRVLWLI�PLV�HQ�±XYUH��SUpVHQWDWLRQ�GHV�SULQFLSDOHV�DFWLRQV1. ,QFLWHU�j�ODUUrW

Diffusée très massivement à la télévision du 7 octobre au 26 novembre, puis, au cinéma à la fin de l’année, cette campagne a pour objectif de présenter de manière positive des personnes en voie d’arrêt et de valoriser l’arrêt du tabac comme une victoire sur soi-même.Construite sous la forme de 3 spots de 30’’, elle met en scène une caissière de supermarché, un entraîneur de basket et une jeune femme qui viennent d’arrêter de fumer et ont besoin de faire partager leur victoire aux gens qui les entourent. La voix off “ chaque jour passé sans fumer est une victoire sur le tabac ” décrit la situation de ces trois personnes.

La nouvelle signature de l’ensemble des actions “ aujourd’hui, c’est peut-être le bon jour pour vous arrêter de fumer ” est révélatrice de la tonalité résolument positive qui est donnée au traitement de la problématique de l’arrêt.

�� 'pYHORSSHU�XQH� LQIRUPDWLRQ�SpGDJRJLTXH�VXU� ODUUrW�HW� OHV�ULVTXHVLe programme d'éducation pour la santé s'attache aussi à donner une information pédagogique sur les risques et sur le sevrage parce que :x Le sevrage est souvent perçu comme une épreuve insurmontable : l'aborder en

connaissance de cause c'est l'aborder plus sereinement et le vivre moins difficilement.x Certaines informations sont mal connues : de nombreuses idées fausses circulent sur l'arrêt mais aussi de manière plus générale sur le tabac.

Plusieurs actions participent de cet objectif :

1. à partir du mois de novembre, une campagne radio est diffusée pour compléter la campagne télévisée par un volet informatif

2. un nouveau guide pratique "J'arrête de fumer" constitue l'élément central du programme et un effort particulier est fait pour le mettre à disposition des personnes qui souhaitent arrêter de fumer : il est diffusé à plus de 2 millions d'exemplaires à travers les réseaux locaux, les cabinets de médecins généralistes, tabac info service et surtout, à partir de novembre l'ensemble des pharmacies.

3. tabac info service reprend son activité dès le 7 octobre avec un service plus qualifié permettant de répondre de manière plus qualitative aux questions posées.

4. des actions en direction des professionnels : coffrets pédagogiques pour le milieu scolaire, outils pour les professionnels de santé pour les inciter à parler du tabac avec leurs patients, emplois jeunes…


�� 7UDLWHU�GH�PDQLqUH�VSpFLILTXH�OH�WDEDJLVPH�IpPLQLQCette année, le programme a beaucoup insisté sur la prévention du tabagisme féminin. En effet, si la tendance actuelle est poursuivie, la mortalité due au tabagisme féminin sera multipliée par plus de 10 d’ici à 2025. C’est la raison pour laquelle de nombreuses actions sont mises en œuvre :

¾ Une large campagne dans la presse féminine, cet été, pour travailler sur les représentations associées à la cigarette en mettant en scène l'influence de la cigarette dans la vie de tous les jours (beauté, gastronomie, vie amoureuse…) ;¾ "zone non fumeuse", un partenariat avec M6 qui permet de diffuser tous les samedi et dimanche soir du 14 octobre au 31 décembre un témoignage d'une minute d'une femme ayant arrêté de fumer ;¾ une charte est en cours de négociation avec la presse féminine, pour que tant dans l'iconographie que dans le rédactionnel, il ne soit pas donné du tabac une image positive ;¾ La diffusion large d'un dépliant d'information (plus d'un million d'exemplaires chez les gynécologues, les pédiatres, les centres de planning familial…) sur les femmes et le tabac ;¾ La mise en place de relations presse qualitatives et de partenariats avec la presse écrite (Fémina Hebdo, Maxi…) ;¾ En direction des jeunes filles, une brochure est élaborée en partenariat avec Jeune et jolie et diffusée très largement (grâce aux gynécologues, établissements scolaires, structures du planning familial…).

3UHQGUH�HQ�FRPSWH�OH�WDEDJLVPH�GHV�MHXQHVEn direction des adolescents, un partenariat d'envergure a été mis en place avec Skyrock sur leur site "tasante.com" : des opérations autour de la prévention du tabagisme sont organisées pendant tout le mois d'octobre. Les actions en direction de ce public seront particulièrement développées en 2001.En outre, un coffret pédagogique "libre comme l'air" est diffusé dans les classes de collèges pour aider les enseignants à aborder le tabac dans le cadre de leurs cours. De même, un coffret pédagogique "Léa et l'air" est diffusé depuis deux ans dans les classes de primaire.

6HQVLELOLVHU�OHV�SURIHVVLRQQHOV�GH�VDQWp�DX�U{OH�TXLOV�SHXYHQW�MRXHU�GDQV�OD�SUpYHQWLRQ�GX�WDEDJLVPHDe nombreuses actions sont développées en direction des professionnels de santé (médecins généralistes, hôpitaux, pharmaciens…) afin de les sensibiliser au rôle qu'ils peuvent avoir dans la prise en charge de leurs patients.


'pYHORSSHU�GHV�DFWLRQV�GH�WHUUDLQLe succès des actions de prévention du tabagisme repose en grande partie sur la coordination entre les actions menées au niveau national et le travail de proximité réalisé par les acteurs de prévention et les professionnels de santé. C'est la raison pour laquelle un effort particulier est porté sur la mise en œuvre d'actions au niveau local avec :

x emplois jeunes chargés de mettre en œuvre des actions concrètes de terrain, au plus près de la population, notamment dans les écoles, les hôpitaux et les quartiers;x poursuite du programme villes sans tabac : trois villes, Amiens, Villeneuve d’Asq et Albi sont plus particulièrement soutenues dans la mise en œuvre d’actions de prévention du tabagismex attribution de dotations aux caisses d'assurance maladie afin de leur permettre de procéder à des actions d’information et de sensibilisation au niveau local : une centaine d'actions est ainsi prévue d'ici la fin de l'année en complément de la campagne nationale.

Documents

Dossier de presse - Santé publique France - Inpesinpes.santepubliquefrance.fr/70000/dp/00/dp001002.pdf · “ Chaque jour passé sans fumer est une victoire sur le tabac ... “