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DOSSIER DE PRESSE

Dossier de presse shtar Academy

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Dossier de presse Shtar Academy

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DOSSIER DE PRESSE

21 janvier 2014

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5 février 2014

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Dans le rap, la taule est un lieu commun. Un fantasme que certains ressassent et une manière

d’asseoir leur « crédibilité » de gangsters. Malik, Mirak et Bader, eux, n’ont pas eu besoin de ça :

ils ont entièrement enregistré leur album – qui sortira le 20 janvier prochain – au « shtar » (prison

en argot), où ils ont été incarcérés respectivement trois, quatre et sept ans.

En mai 2012, ils ont participé à un casting à la maison d’arrêt de Luynes, à Aix-en-Provence. Le

but était de dénicher des gars qui pourraient assurer la première partie d’un concert – qui s’est

déroulé en juin dernier dans l’enceinte même de la prison – avec des stars du hip-hop, comme

Kery James, Medine ou encore Cut Killer.

Critères requis pour postuler à l’époque : pas de meurtriers, pas de violeurs et obligation

d’assiduité à tous les ateliers programmés, sous peine de bannissement immédiat.

200 détenus au départ, une dizaine de gars après une première sélection et enfin, trois lauréats,

qui forment depuis la Shtar Academy. Un groupe « ovni », dont les membres ont été remplacés

cet automne par des acteurs dans leur premier clip, « Wesh les taulards », faute d’avoir obtenu la

permission de sortir pour le tournage.

Mouloud rêve à voix haute que

« Wesh les taulards » devienne

« l'hymne des taules ».

Derrière ce concept inédit en France, qui a finalement débouché sur un disque, il y a un

DJ, Mouloud Mansouri, et un producteur, Tony Danza ; deux types rusés et déterminés.

Because, un label musical prestigieux, et la plupart des meilleurs artistes de rap français – qui ont

participé aux ateliers d’écriture, aux répétitions et à la majorité des titres du disque – cornaquent

le projet.

« On ne voulait pas de branleurs dans le groupe » pose Mouloud, 38 ans, qui reçoit chez lui, à

Toulon, dans un petit appartement avec vue sur la mer et les bateaux – panorama « obligé »

pour lui après la cabane. Entre 1999 et 2008, il est resté à l’ombre pour trafic de stupéfiants,

détention d’armes et corruption de maton.

Il esquisse un petit sourire quand il raconte que, là-bas, il était surnommé « Saddam Hussein »

pour son côté autoritaire, qu’il n’a pas perdu au moment de superviser le casting : « D’emblée, j’ai

tout fait pour décourager tout le monde. On a cherché les plus motivés. En prison, tu as du temps

pour écrire, répéter tes couplets, bosser. Ceux qui n’ont pas voulu saisir cette chance, je les ai

virés. Sans pitié, parce que c’est la seule manière de bosser que je connaisse. »

Il poursuit : « Quand ils n’étaient plus que trois, il a fallu les recadrer. Dans les thèmes, ils

parlaient beaucoup trop de ce qui se passe dehors. A leur sortie, ils auront tout le temps de le

faire. Là, ce que le public veut, c’est un album de taulards, avec un point de vue de l’intérieur. »

L’album de la Shtar Ac’ n’est pas une œuvre caritative. Il a coûté 100 000 euros, matériel et clips

compris. Le label a donné une petite avance, Mouloud s’est chargé de dégoter le reste, en

investissant pas mal de ses gains.

Le Varois, qui a créé une association culturelle à sa sortie – subventionnée par la région PACA –

organise des concerts un peu partout, y compris en prison. Son répertoire est garni, donc ça

marche plutôt bien pour lui. Mais du coup, le seul succès d’estime ne suffirait pas : « Il faudrait 25

000 ventes pour amortir. »

La promo a déjà commencé, mais ce n’est pas aussi simple que pour la Star Academy, la grande

sœur du château. Il y a quelques semaines, il y a eu des petits accrocs.

La semi-liberté de Malik a sauté après qu’il s’est fait choper avec un bout de shit, et Bader a été

transféré aux Baumettes après une grosse dispute avec une gardienne à Luynes.

Dehors, il n y a que Mirak, 35 ans, un garçon rondouillard, libéré quelques jours avant notre

entretien (réalisé fin novembre), qui a encore droit à quelques mois d’indemnités à Pôle emploi.

Avant de plonger pour trafic de stupéfiants et « tout ce qui va avec », il faisait un peu de rap.

Après quatre ans au trou, il s’excuse de ne plus avoir l’habitude de tenir des conversations et

zyeute Mouloud quand il a un doute.

Quand il est arrivé à Luynes, il ne connaissait personne. « Je suis de Toulon, là il y avait surtout

des Marseillais. » Il estime qu’il a de la chance d’avoir eu quelque chose pour relativiser

l’isolement : « Avec le rap, je me sentais un peu dehors. On y prend goût, on s’accroche [...].

Pendant l’enregistrement, il arrivait que les matons mettent du temps à ouvrir une porte. Ça me

faisait péter un câble. »

Mirak fraîchement libéré,

évoque les conditions d'enregistrement.

Et pour la suite : « C’est une carte de visite. Je ne suis pas sorti sans rien. » Il n’a qu’un seul regret :

« L’un de mes titres a été censuré. »

L’administration pénitentiaire, qui a été plutôt cool lors de la réalisation du projet, a exigé de relire tous

les textes. Celui évoqué par Mirak parlait de « putes » à la sortie. Selon l’administration, ce n’était pas

dans le ton de l’album.

« Ce n’est pas mon avis, il y a eu des choses beaucoup plus dures qui sont passées », coupe

Mouloud, à qui son censeur a suggéré à demi-mots d’y aller tranquille sur la com’ : « Je suis un

homme libre [...]. En fait, je pense que l’administration ne sait pas comment prendre tout ça. C’est

quelque chose d’inédit. Pour nous, mais pour elle aussi. »

Il parle un peu de Malik, 24 ans, incarcéré pour cambriolage. L’anomalie de cette Shtar Ac’, qui ne

savait pas faire du rap avant la taule. Il a été enrôlé parce qu’il avait « faim », encore plus que les

autres. Mouloud : « Au départ, je lui demandais systématiquement de recommencer tout ce qu’il

faisait. Je lui ai dit qu’il avait très peu de chances de participer à tous les titres de l’album parce qu’il

n’était pas au niveau. »

Malik a squatté la bibliothèque. Ecumé des dictionnaires de métaphores, de synonymes, de

proverbes. Développé un côté moins spontané et technique, mais plus profond que les deux autres

dans l’écriture : « Finalement, il est quasiment partout dans cet album. Il a bossé et il a été

récompensé. »

Le clip de « Primaire » a été

réalisé par des « gars de Toulon ».

Tony Danza, le Marseillais, reçoit quant à lui dans un café parisien. Celui qui a joué le rôle de

directeur artistique a assuré les cent heures d’enregistrement – dans un studio importé à Luynes

par l’asso de Mouloud – et animé la quasi-totalité des ateliers d’écriture, desquels il est ressorti

complètement rincé.

Tout s’est fait dans l’urgence. Pas à l’arrache, mais avec des conditions drastiques pour les

membres de la Shtar Ac’, qui n’avaient parfois que deux ou trois heures pour boucler un

enregistrement, avant de devoir retourner en cellule. Quasiment du « one-shot ».

Tony admet que certains artistes reconnus – pas les derniers, selon lui, à glorifier l’incarcération

– ont décliné l’invitation. Une sorte de faute professionnelle. « Un jour, on dira les noms. » Sur

ceux qui ont répondu présent, il glisse :

« On ne peut pas dire qu’ils étaient tous à l’aise. Le bruit des portes qui se ferment, l’interdiction

d’avoir un téléphone pour chercher une info, l’isolement avec le reste du monde : c’est

oppressant et en même temps, il fallait enregistrer dans ces conditions-là, car sinon, ça n’aurait

pas donné le même résultat. »

Avec les membres de la Shtar Ac’, il a rencontré deux difficultés. La première a été de les forcer

à composer des thèmes moins durs, pour faire un album complet et plus sensible. « On ne parlait

jamais vraiment des familles de prisonniers dans le rap, qui souffrent énormément. C’est chose

faite » :

« Ils appréhendaient à cause de la réaction de leurs potes qui écouteraient. Je les ai stoppés tout

de suite : ce ne sont pas eux qui vont acheter le disque. »

La seconde difficulté a été de les faire travailler pour contourner la censure. Etre plus malin.

Moins cru sur la forme, mais pas forcément moins « hardcore » sur le fond. Les premiers jours

d’ateliers d’écriture avec eux, il a choisi volontairement de ne pas leur donner de thèmes pour les

laisser se défouler. « Ils en avaient besoin » :

« Une fois qu’ils avaient insulté tout le monde, on a pu commencé à travailler sur quelque chose

d’un peu plus fin. »

Il a noué des relations avec certains matons, qui soutenaient l’initiative. Avec d’autres, c’était plus

tendu. L’un d’entre eux lui a collé un rapport, l’accusant de faire passer du shit dans la prison :

« Ils n’ont vraiment pas besoin de moi [rires]. Mais leur posture est compréhensible : pour eux, un

taulard doit rester dans sa cellule. Quand ils faisaient trop de zèle en bloquant l’un des membres

du groupe, on appelait les surveillants sympas pour qu’ils débloquent la situation. »

Aux ateliers, il y avait parfois des jours sans inspiration. Tony – également connu sous le blaze

de Sadik Asken quand il était rappeur – prenait un papier et grattait quelques rimes pour créer un

déclic. Des jours aussi où le groupe rechignait à bosser. Surtout Bader, le plus dissipé :

« Lui, c’est particulier car je le connaissais de l’extérieur. Il venait parfois me voir en me disant

qu’il avait perdu le texte que je lui avais demandé d’apporter. J’étais très dur sur le coup. Je leur

ai parlé comme s’ils étaient dehors, parce que s’adresser à des détenus comme à des assistés

ne les aidera pas. »

Bader, 21 ans, est le plus jeune de la Shtar Ac’, le plus talentueux à la base et le plus rôdé à la

taule. Il a écopé de sept ans pour cambriolage et vols en réunion. « Un mec qu’on remarque très

vite, contrairement aux deux autres qui sont un peu plus effacés », se marre Tony, qui admet

avoir été le « bon flic » dans cette aventure :

« On peut se dire qu’ils n’ont rien à faire, donc qu’ils ont tout le temps de bosser. Mais

l’enfermement est quelque chose de compliqué à gérer. L’isolement, les embrouilles entre

codétenus, l’éloignement avec les familles, tout ça crée un décalage avec les gens de

l’extérieur. »

Il ajoute : « A l’intérieur, tous les détails peuvent faire péter un câble. Il te faut parfois un mois

pour voir un dentiste. En attendant, si tu as mal à la dent, on te file un Doliprane. Imagine. »

Contrairement à Mouloud, il aurait aimé donner une touche « variétés » à l’album. Inviter Francis

Cabrel, Jean-Jacques Goldman ou pourquoi pas Cali, pour ne pas enfermer les détenus de la

Shtar Ac’ dans un seul style. C’était trop compliqué.

Pour la suite du groupe, il ne sait pas : « Il s’est créé à l’intérieur. Il n’est peut-être pas apte à

résister dehors, avec les sollicitations, bonnes ou mauvaises. La plus grande réussite néanmoins,

c’est qu’on a créé quelque chose entre trois mecs qui ne se connaissaient pas. Aujourd’hui, je

suis sûr qu’ils se manquent. »

Une mouette interrompt Mouloud. Il l’insulte – « Ta gueule connasse ! ». Il rigole. Mirak parle un

peu de sa fille d’une dizaine d’années, à qui il aimerait faire écouter l’album...que lui même n’a

pas encore écouté. Quand on lui demande pourquoi, il hausse les épaules et se tourne vers

« Saddam ».

Mouloud nous fait ensuite voir la version clipée d’un titre de l’album, « Les Portes du

pénitencier », tourné à la maison d’arrêt de Nanterre et dans lequel il joue le rôle d’un détenu qui

écume tous les recoins de la taule.

La chanson est excellente, le refrain de Nemir, un rappeur originaire de Perpignan, encore plus.

« Le titre va devenir un classique. » Celui-ci inspire d’ailleurs quelques réminiscences : « Le

premier jour où je suis arrivé en taule, je me suis demandé où j’allais chier dans un endroit aussi

vétuste. »

Il se souvient des activités culturelles en cabane, lui qui a harcelé le directeur de la maison de

Val-de-Reuil au début des années 2000 pour faire entrer des platines et organiser des

événements hip-hop en prison.

Il revient à son clip. Sa mère l’a regardé. Elle a pleuré : « Je lui ai dit que ce n’était ni le début, ni

le milieu qui est important, mais la fin, quand je sors et que je laisse tous les mauvais souvenirs

derrière moi. »

Par Ramsès Kéfi - Dessins : Aurélie Champagne. Mise en forme : Audrey Cerdan.

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